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Texte 1 :

J'étais enfant et je jouais près de la case de mon père .Je devais être très jeune encore : cinq ans, six ans
peut-être. Ma mère était dans l'atelier, près de mon père, et leur voix me parvenait rassurante, tranquille, mêlée
à celles des clients de la forge et au bruit de l'enclume. Brusquement, j'interrompis de jouer, l'attention, toute
mon attention, fut captée par un serpent qui rampait autour de la case, je m'approchai bientôt. Je ramassai un
roseau qui traînait dans la cour et, à présent, j'enfonçai ce roseau dans la gueule de la bête. Le serpent ne se
dérobait pas : il prenait goût au jeu : il avala le roseau, il l'avala comme une proie. Il vint un moment où le
roseau se trouva à peu près englouti, et où la gueule du reptile se trouva terriblement proche de mes doigts. Je
riais, je n'avais pas peur du tout, et je crois bien que le serpent n'eût plus beaucoup tardé à m'enfoncer ses
crochets dans les doigts si, à l'instant, Damany, l'un des apprentis ne fût sorti de l'atelier. L'apprenti fit signe à
mon père, et presque aussitôt je me sentis soulevé de terre : j'étais dans les bras d'un des amis de mon père. Un
peu plus tard, j'entendis ma mère m'avertir sévèrement de ne plus jamais recommencer un tel jeu.

Camara LAYE. In. L'enfant noir. Ed. Plon.Paris.1953

Texte 2 :

Eugène de Rastignac avait un visage tout méridional, le teint blanc, des cheveux noirs, des yeux bleus.
Sa tournure, ses manières, sa pose habituelle dénotaient le fils d'une famille noble, où l'éducation première
n'avait comporté que des traditions de bon goût. S'il était ménager de ses habits, si les jours ordinaires il
achevait d'user les vêtements de l'an passé, néanmoins il pouvait sortir quelquefois mis comme l'est un jeune
homme élégant. Ordinairement il portait une vieille redingote, un mauvais gilet, la méchante cravate noire,
flétrie, mal nouée de l'Etudiant, un pantalon à l'avenant et des bottes ressemelées.

Honoré de Balzac, Le père Goriot, (1835)

Texte 3 : Dans cet essai, Victor Hugo est clair : la peine de mort est une condamnation absurde et sans
fondement…

Ceux qui jugent et qui condamnent disent la peine de mort nécessaire. D'abord, – parce qu'il importe de
retrancher de la communauté sociale un membre qui lui a déjà nui et qui pourrait lui nuire encore. – S'il ne
s'agissait que de cela, la prison perpétuelle suffirait. À quoi bon la mort ? Vous objectez qu'on peut s'échapper
d'une prison ? Faites mieux votre ronde. Si vous ne croyez pas à la solidité des barreaux de fer, comment osez-
vous avoir des ménageries ? Pas de bourreau où le geôlier suffit. Mais, reprend-on, – il faut que la société se
venge, que la société punisse. – Ni l'un, ni l'autre. Se venger est de l'individu, punir est de Dieu.

Victor Hugo, Le Dernier jour d'un condamné – Préface (1832)

Texte 4 : dans cet extrait l’auteur nous explique le fonctionnement du moulin :

Un moulin à vent, c’est d’abord une maison. Une vraie maison ou gîte maitre meunier. Mais cette
maison ne ressemble à aucune autre. D’abord elle se dresse solitairement à l’écart du village, au centre du pays
céréalier. C’est souvent une tour de bois, posée sur un socle de maçonnerie en forme de tronc, de cône ou de
pyramide… Mais cette tour travaille et, pour ce faire, elle a des ailes. Et elle est capable de pivoter sur son socle
afin de faire face à toute la rose des vents. Un cercle de bornes saillantes l’entoure comme un cadran solaire. Le
meunier y prend appui pour déplacer la queue du moulin, et avec elle tout l’édifice.

Michel Tournier, Petits proses. 1986, Ed : Gallimard

Texte 5 :
-Si tu veux un ami, apprivoise-moi….
-Que faut-il faire ? dit le Petit Prince
-Il faut être patient, répond le renard, tu t'assoiras
D'abord un peu loin de moi, comme ça dans L'herbe. Je te regarderai du coin de l'œil et Tu ne diras rien. Le
langage est source de malentendu. Mais chaque fois tu pourras t'asseoir un peu
Plus près…
A. de Saint-Exupéry. Le Petit Prince, Gallimard

Lisez les textes et identifiez leur typologie.

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