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L'image négociée

Article in DISP · November 2012


DOI: 10.1080/02513625.1998.10556679

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2 authors:

Ola Söderström Marcus Zepf


Université de Neuchâtel Université Paris-Est Créteil Val de Marne - Université Paris 12
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DISP 134 12 1998
Ola Söderström, Marcus Zepf

L'image négociée

Images are structuring devices in urban lerme [4], mais délaissée depuis, L'espace est insuffisant pour livrer ici
planning. Different studies in recent years plusieurs études ont ainsi porté ces l'ensemble des résultats de cette ana-
dernières années sur le pouvoir du vi- lyse [14]. Cet article se concentrera par
have shown that far from being passive
suel en urbanisme [5]. L'efficacité des conséquent sur les rapports entre visua-
reflections of the world «outthere», they
visualisations dans l'histoire et le fonc- lisations et négociation [15]. Notre ana-
should rather be seen as constructed ob- tionnement actuel de l'urbanisme – leur lyse montrera en particulier que les
jects working as active intermediaries in caractère performatif [6] et persuasif en documents visuels contribuent de façon
this process. Starting from these premises, particulier – a ainsi récemment été cruciale, d'une part, à garantir ou non
éclairé. l'ouverture du processus et, d'autre
it is proposed to push this argument further
Cette contribution entend poursuivre part, à distribuer les rôles des différents
by investigating the efficacy of visualiza- cette exploration en s'intéressant à un acteurs.
tions in a particular urban project. The grand projet d'urbanisme en Suisse: le Le projet urbain de Winterthour est
study of different key phases in the restruc- réaménagement du centre de Win- long et complexe. Nous avons effectué
turing of the center of Winterthur shows terthour [7]. Cette étude présentait a une reconstruction schématique du pro-
priori deux intérêts principaux. Le pre- cessus (figure 1) [16]. Dans ce qui suit,
that they play an important role in defining
mier était de réaliser, ce qui n'avait pas nous allons d'abord «planter le décor»,
the content and in organizing the process encore été fait, une analyse de ter- en donnant quelques informations sur
of the project. These results point to the rain [8]. Une telle analyse permet en le terrain, utiles surtout aux lecteurs ne
importance of developing a reflexive use effet d'observer les visualisations en connaissant pas le projet. Par la suite,
of visual documents in planning. This, it is actes, et ainsi de ne pas se contenter de nous effectuerons deux «gros plans»
spéculations purement théoriques ou du sur des moments qui permettent de
argued, has, as a prerequisite, the de-
seul discours des acteurs [9]. Le second comprendre le rôle, en rien univoque,
velopment of a better understanding of est lié aux spécificités du projet urbain des visualisations dans l'évolution de ce
visual communication in general. de Winterthour. Celui-ci est sans nulle projet.
doute un des plus importants et des plus
innovateurs ces dernières années en Le «terrain»
Introduction Suisse. Son originalité réside dans le Le projet urbain que nous avons analysé
Il faut souvent attendre que des instru- fait que ses concepteurs ont tenté de est motivé par la volonté de piloter le
ments deviennent obsolètes pour que mettre en œuvre les principes d'un urba- processus de transformation économi-
l'on parvienne véritablement à compren- nisme stratégique, à savoir: une dé- que que connaît depuis une vingtaine
dre leur fonctionnement et leurs effets. marche itérative qui permet la mise au d'années la ville traditionnellement in-
C'est le cas des visualisations tradi- point progressive d'un projet (plutôt dustrielle de Winterthour. En 1973,
tionnelles en urbanisme [1]. Peu à peu, qu'une démarche linéaire qui tenterait 14 000 personnes (sur 100 000 hab.)
celles-ci sont aujourd'hui remplacées de réaliser un plan tel que défini au travaillaient dans le seul groupe Sul-
par des images numériques gérées à départ du processus); un processus zer/SLM [17]. Au cours des années '80,
l'aide de programmes de CAO, de lo- négocié afin d'aboutir à un projet Winterthour a perdu 5000 emplois
giciels de traitement d'image ou de pouvant susciter un consensus (plutôt industriels. En 1996, la ville ne comptait
Systèmes d'Informations Géographi- qu'un processus hiérarchique n'im- plus qu'un tiers de ses emplois dans ce
ques. Cette transition – qui introduit de pliquant la société civile que par le secteur. En raison de ce processus de
nouvelles possibilités de représenta- truchement de l'information et de la désindustrialisation et de la forte crois-
tion [2] et qui ne se fait que progressive- communication); et, enfin, l'élaboration sance du secteur des assurances, Win-
ment permet aujourd'hui de mieux d'instruments d'aménagement flexibles terthour possède aujourd'hui une struc-
comprendre le rôle des documents visu- qui énoncent des principes plutôt qu'ils ture de l'emploi proche des autres villes
els dans l'aménagement urbain. ne fixent des normes légales [10]. suisses, c'est-à-dire à forte prévalence
On commence dès lors à considérer Le suivi, qui s'est déroulé sur une tertiaire [18]. Cette transformation de la
les «images de la ville», d'une part, période de dix mois [11], a donc permis base économique de Winterthour a des
comme des objets construits qu'il s'agit d'analyser le rôle des visualisations répercussions profondes sur la structure
d'analyser en tant que telles, et, d'autre dans un processus négocié impliquant urbaine, dans la mesure où l'industrie
part, comme des intermédiaires actifs un grand nombre d'acteurs [12]. Cette occupe de vastes zones en plein cœur
qui contribuent à structurer l'aménage- étude s'est focalisée sur le rôle des prin- de la ville [19]. Winterthour s'est en
ment urbain [3], plutôt que de les conce- cipaux documents visuels produits et effet développé au cours du XIXe s.
voir comme des objets passifs, simples utilisés, primo, dans l'évolution de ce autour des aires de production, situées
reflets plus ou moins fidèles de la réa- projet jusqu'à ce jour et, secundo, dans à proximité du centre ancien. Réaffecter
lité. Reprenant une voie ouverte il y les relations qui ont été instaurées entre les friches industrielles du centre-ville
a plus de vingt ans par des auteurs les différentes catégories d'acteurs im- revient donc à planifier le futur de la
comme Henri Lefèbvre et Jacques Guil- pliqués [13] . ville.
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Propositions
et causeries
(SIA et GFA)

Comité du
Forum

FORUM
Atelier Développement F F F F F F F
urbain urbain

Comité de
Municipalité et coordination
PROJET Direction de
WINTI NOVA la planification Etude-test Plan- Projets
(SULZER) centre-ville cadre concrets

Atelier Conversations
C C
Marketing
urbain urbaines
C C C
Groupes de travail urbain
(thèmes, aires) Groupes de travail Etude-test
“Arch”
Journal
d'information J J J J J J J

Projet Projet
“Lagerplatz” “Zürcherstrasse”

PRESSE

1997

1998
1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996
F = Forum C = Séances de “conversations urbaines” ( Stadtgespräche) J = Journal d'information

Fig. 1: Schématisation du projet urbain de Winterthour (1989–1998)

Le temps du discours terthour, vont rassembler un public très – à la vision zénithale du projet Sulzer –
Le réaménagement du centre de Win- important [23] autour d'architectes, urba- qui en fait une quasi tabula rasa –, ces
terthour a pour moment inaugural le nistes, écrivains, peintres, historiens et milieux vont offrir un autre regard sur
projet «Winti Nova» présenté par l'en- journalistes. ces espaces peu connus par les habi-
treprise Sulzer au public à la fin de Il est intéressant de relever que les tants de la ville.
l'année 1989 [20]. Ayant concentré ses milieux de défense du patrimoine indus- Il faudra attendre plusieurs mois avant
activités de production à Oberwin- triel ont joué un rôle dans la critique, de voir la ville s'impliquer réellement
terthour, cette grande entreprise se trou- puis le rejet, du projet «Winti Nova». dans le débat. Ce n'est en effet qu'en
vait alors en possession de vastes ter- Or, leur intervention est caractérisée par juillet 1990, lors de la dernière soirée
rains au centre-ville, désormais en une «stratégie iconographique» particu- de débat réunissant plus de 500 per-
friche. Son projet vise la réaffectation et lière. Opposant des photographies des sonnes, que la Municipalité reprend la
la rentabilisation de ces terrains situés friches Sulzer – qui mettent en valeur proposition faite par la SIA et annonce
à proximité de la gare de Winterthour. leurs qualités urbaines et architecturales l'organisation d'un concours précédé
Il concerne deux vastes zones: l'aire de
«Zürcherstrasse» (68 000 m2) et l'aire
«Lagerplatz» (46 000 m2) et prévoit une
mixité de fonctions (industrie légère,
artisanat, services, logements) ainsi que
la sauvegarde de quelques édifices
d'intérêt patrimonial.
Ce projet provoque l'opposition des
milieux professionnels [21]. Leur critique
porte principalement sur le caractère
privé et réducteur de la démarche de
Sulzer [22]. Dans le but de faire de la
transformation du centre une «chose
publique», les architectes et ingénieurs
de Winterthour organisent au début de
l'année 1990 une série de cinq réunions
publiques thématiques sous le titre
générique «la nouvelle ville à partir de
la ville industrielle» (Die Neustadt aus
der Werkstadt). Ces réunions, portant Fig. 2: Le projet «Winti Nova», ou l'image
sur l'avenir et la restructuration de Win- inaugurale.
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Fig. 3: groupe Sieverts Fig. 4: groupe Zschokke Fig. 5: groupe Campi

par un atelier public de discussion. tion [26]. Dès lors va s'engager un Une équipe a pour sa part rédigé un
Cette décision entérine le principe travail de longue haleine. pamphlet et refusé de produire une
d'une planification coordonnée de l'en- Le second moment-clé de ce proces- représentation visuelle de leur proposi-
semble des aires en transformation du sus, après l'atelier, sera la planification- tion. Leur texte insiste sur le rôle central
centre-ville. test (Testplanung). Cette procédure fait de l'aire Sulzer et plaide pour une
La ville de Winterthour décide à cette l'objet du premier gros plan de notre stratégie de conservation de cette «deu-
fin de débloquer un million de francs analyse. Le travail sur l'image est en xième vieille ville» de Winterthour. Il
et de mettre sur pied une structure effet un aspect important de cette phase pointe sur les aspects politiques d'une
ad hoc (Planungsorganisation), pré- du projet. telle stratégie qui suppose une interven-
voyant notamment un poste de coor- tion forte des pouvoirs publics. Ils rejet-
dinateur de la planification. L'originalité Une Gestalt pour le centre-ville: tent donc le recours à l'image parce
du processus réside dans les moyens la planification-test qu'ils veulent insister sur des processus
développés pour mettre en œuvre La planification-test est un atelier de invisibles et selon eux décisifs pour
un processus de définition collective planification regroupant des équipes l'avenir du centre-ville.
du programme. Il s'agit d'abord d'urbanistes invitées à travailler en pa- De façon involontaire, cette équipe
de l'organisation d'un Atelier (Werk- rallèle sur la base d'un programme et montre les limites d'un dispositif qui
statt), sous la forme de cinq sessions de conditions identiques [27]. L'objectif parachute pendant quelques jours six
de travail entre octobre 1990 et jan- est de donner une structure commune équipes à Winterthour et leur propose
vier 1991. aux différents projets sur les aires en de travailler à un concept d'aména-
Le dispositif du Werkstatt avait pour transformation du centre-ville. Du 23 au gement au moyen de plans, d'une ma-
objectif de permettre une discussion 27 mars 1992, six équipes d'urbanistes quette et d'une vidéo. Le problème
publique sur l'avenir de la ville. C'est ce se sont ainsi retrouvées dans un hôtel qu'ils soulèvent (les conditions néces-
qu'on pourrait appeler dans l'historique du centre de la ville pour une semaine saires à une sauvegarde du patrimoine
du projet, le «temps du discours», celui d'études. Le principe n'est pas celui industriel) avait en effet déjà été large-
pendant lequel différents acteurs (pro- d'une compétition: il n'y a pas de ment discuté au cours des phases
priétaires, experts, pouvoirs publics, lauréat qui obtiendrait par la suite un antérieures du processus. Confinés pen-
associations) [24] énoncent leurs posi- mandat pour réaliser son projet. Les dant une semaine dans le petit labora-
tions et leurs projets. équipes ont été au contraire appelées à toire créé par les organisateurs dans un
Outre les résultats concernant les collaborer étroitement, puis à produire hôtel de Winterthour, les équipes étaient
objectifs du projet [25], cet atelier pro- chacune un projet urbanistique. – dans une certaine mesure du moins –
duira des résultats sur le plan de la dé- Les résultats de cette semaine de tra- coupés de la ville réelle et des débats
marche d'aménagement. C'est au terme vail ont ensuite été développés par publics qui l'avaient animée [29].
de l'atelier qu'il sera en effet décidé de chaque équipe dans leur bureau pen- Il s'agit là, bien entendu, d'un pro-
développer une démarche stratégique: dant un mois. Cinq des six équipes blème que rencontrent tous les concours
la planification doit, dit le rapport de invitées ont produit des schémas sous la d'urbanisme par invitation et auquel
l'atelier, être un processus qui permet forme de plans ou de maquettes (voir la planification-test ne parvient pas à
progressivement d'élaborer une solu- fig. 3–5) [28]. échapper [30]. Les experts du jury vont
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cependant remédier à cette situation graphisme permet d'assouplir les solu- Images, définition des objets de
par une synthèse qui resitue ces dif- tions préconisées par les bureaux débat et distribution des rôles:
férentes propositions au sein du proces- invités. Il introduit de l'indétermination le Forum
sus de projet urbain. L'intervention du dans le processus et permet d'éviter La mise en œuvre d'une démarche stra-
groupe d'experts a en effet réinterprété qu'on ne réifie – au sens propre – une tégique suppose des instances de coor-
les résultats de manière à produire un des variantes envisagées. Alors que les dination et de négociation des projets
document qui puisse s'enchâsser logi- études elles-mêmes utilisent des techni- tout au long de la conception. A cette
quement dans une démarche négociée. ques de représentation qui ressemblent fin, le Werkstatt est devenu à Winter-
Cette synthèse passe, nous allons le à celles utilisées par le bureau Burck- thour le «forum développement urbain»
voir, par un travail graphique intéres- hardt pour le plan «Winti Nova», la syn- et le comité de l'atelier s'est transformé
sant. thèse elle s'en écarte. Cette forme de en «direction de la planification» (fig. 1).
visualisation autorise donc la continua- Les assemblées du Forum sont con-
Techniques graphiques et démarche tion d'une démarche négociée. Elle çues comme une plate-forme d'é-
négociée «enregistre» des principes généraux de change, de négociation et de prépara-
Leur synthèse vise la définition d'un con- composition tout en évitant de fermer le tion des décisions. Il s'agit d'une sorte
cept d'aménagement urbain, au sens processus, de le rendre irréversible. Elle de «parlement de planification invitant
physique du terme. Ce dessin d'ensem- constitue donc un «dispositif de traduc- toutes les personnes intéressées à condi-
ble doit, selon les experts, permettre de tion» des résultats qui permet de respec- tion qu'ils représentent un groupe d'au
lier les objectifs de la planification ter les intentions énoncées à la fin du moins trois personnes et que celui-ci soit
urbaine, énoncés durant l'atelier, et les Werkstatt '90. préalablement inscrit» [32]. Sa fonction,
projets concrets de transformation. C'est Les experts ont ainsi utilisé des moyens selon la direction de la planification, est
un dessin de la forme urbaine qui est graphiques correspondant à leurs ob- de «former l'opinion» et de «construire
proposé sur la base de principes très jectifs, quand bien même ce procédé a le consensus» dans un espace public
généraux [31]. pu déconcerter les participants aux autre que le conseil communal [33]. Il est
En regard des projets des différentes études-test habitués aux concours tradi- également destiné à faire émerger de
équipes (fig. 3–5), les techniques gra- tionnels. nouvelles dimensions dans la politique
phiques sont ici beaucoup plus sché- Le second gros plan sur une phase du d'aménagement de Winterthour, donc à
matiques. Le concept ressemble à une projet urbain de Winterthour se situe créer du nouveau. Le fait même que
esquisse et non à un rendu définitif: le pendant notre période de suivi sur le ter- cette arène de débat n'ait pas de pou-
trait est grossier, on ne fait que superpo- rain, c'est-à-dire quatre ans plus tard. Il voir délibératif permet de faire circuler
ser des trames sur un plan d'ensemble, s'agit d'une séance du Forum Stadtent- plus librement la parole.
on ne dessine pas de masses correspon- wicklung consacrée à l'aménagement Le forum a été particulièrement actif
dant à de futures constructions. Un tel de la place de la Gare. entre la fin de l'année 1991 et l'automne
1992, période au cours de laquelle qua-
tre séances ont été organisées (fig. 1).
Ces assemblées ont permis de débattre
non seulement des contenus, mais aussi
des modalités d'organisation du pro-
cessus. C'est ainsi que le principe des
études-test et ensuite leur résultat, tout
comme ceux du concours Sulzer, ont
d'abord été discutés au sein du forum
avant d'être soumis aux élus. Ces dis-
cussions ont été relayées vers un public
plus large par l'intermédiaire des jour-
naux d'information publiés par la ville
de Winterthour [34].
C'est pendant cette période d'intense
activité des forums (1991–1992), que
les coordinateurs du processus parvien-
nent à organiser une démarche «en
crabe» qui voit les différentes versions
du projet faire la navette entre un grou-
pe de techniciens et une assemblée de
citoyens. Ce fonctionnement va cepen-
Fig. 6: Synthèse des experts dant s'épuiser peu à peu.
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Au début du processus, la diversité


et le nombre des associations inscrites
au Forum sont importants (Anthropo-
sophes, Parti des automobilistes, chauf-
feurs de taxis, etc.). Par conséquent, les
arguments de débat et les propositions
sont variés (sortie de l'autoroute sur les
anciens rails du train à la gare, «lac
de contemplation» au centre-ville, etc.).
Selon les concepteurs du processus, le
forum voit cependant, au fil de ses
réunions, s'imposer un petit groupe
d'acteurs. Certains participants se dés-
engagent lorsqu'on fait valoir, face à
leurs suggestions, les contraintes finan-
cières. La participation devient pro-
gressivement plus ciblée: les associa-
tions ne se mobilisent que lorsque
l'objet du débat touche directement
leurs intérêts ou leurs préoccupations.
Un «principe de réalité» s'impose peu à
peu. La réduction du spectre du possible
conduit ainsi à une réduction du nombre
d'acteurs impliqués de sorte que les
élus, rompus aux règles et aux stratégies
du débat politique, prennent peu à peu
une place prépondérante dans les réu-
Fig. 7: Place de la gare de Berne
nions.
Pour comprendre le fonctionnement
du forum, il faut être attentif au détail, Ces plans ont été préalablement dis- sances, d'expériences et de projets par
c'est-à-dire aux modalités concrètes de tribués aux participants. Au bas de la des experts à des représentants de la
la discussion. L'analyse qui suit, pré- feuille figurent les coûts estimatifs pour société civile. La structure de la commu-
cédée par des notes de terrain, porte chaque variante. nication est donc de type enseignant-
sur une séance du forum en 1997 [35]. 17h50: le directeur des travaux re- enseigné [36]. Cela se traduit par l'em-
Elle montre que les formes de la commu- prend la parole pour critiquer la pre- ploi de documents parfois difficilement
nication structurent les contenus des dis- mière solution (0+: intervention mini- compréhensibles par les partici-
cussions et les relations de pouvoir entre male) et signifier ainsi la préférence de pants [37]. C'est le cas de l'image la
participants. la ville. plus importante dans ce forum, celle des
Il s'agit d'une vue plongeante sur une 17h52: première question. Le débat variantes (fig. 8). Celle-ci a contribué à
scène festive (ballons, parasols, densité s'engage sur les trois variantes. Les renforcer l'asymétrie entre élusexperts
d'usagers). La figure humaine est domi- intervenants s'expriment en utilisant le d'un côté et participants de l'autre puis-
nante, l'espace construit n'est que sug- document distribué. Ils prennent parti qu'elle constituait le principal document
géré: il fonctionne comme pur décor. pour l'une ou l'autre des variantes pré- de référence de la discussion. En termes
L'orateur relève la difficulté que son sentées au nom de l'association qu'ils footballistique, on dirait que l'équipe
équipe a rencontré pour visualiser ses représentent (association des taxis, SIA, des participants jouait à l'extérieur. Le
objectifs et pour créer ce qu'il appelle etc.). La discussion se concentre sur des terrain, le langage utilisé n'étaient pas
des images «du ventre», des images aspects très précis et techniques: lar- le leur.
d'«ambiances». Il conclut son interven- geur de la voie bus, emplacement de Dans le forum, on ne mobilise donc
tion en décrivant l'état actuel du projet. la station de taxi, etc. Le forum s'achève pas le savoir des participants en tant
Les intervenants du projet urbain de à 18h30. qu'usagers de la ville. On traite en
Winterthur commencent par rappeler le Ces notes de terrain résument 2h30 revanche la parole, les positions énon-
contexte du «projet gare» et décrivent de réunion. Elles démontrent que le cées par des représentants de différents
ensuite le périmètre d'intervention. Les forum est conçu, selon les termes déjà fragments de l'opinion publique. Il ne
trois variantes sont présentées au public rapportés du chef de projet, comme un vise donc pas à redistribuer les rôles
au moyen de plans spécialisés, non lieu de «formation de l'opinion». Le des acteurs (urbanistes, élus, citoyens
légendés. forum sert à la présentation de connais- ordinaires...) [38].
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Le second enseignement de ce forum une véritable diversité de points de vue. loppement urbain. L'atelier urbain va
concerne la réduction progressive au Ainsi, celui-ci tend à constituer, selon poursuivre cette initiative en donnant la
fil de la réunion des objectifs et, par un des artisans, aujourd'hui critique, de parole non seulement aux experts, mais
conséquent, des arguments de débat. Le l'ensemble du processus, un «lieu où plus largement à la société civile. L'ha-
forum commence en effet par des décla- le travail des experts est soumis à la cri- bileté des concepteurs du projet a été
rations d'intention ambitieuses («la place tique, rien de plus» [41]. de traduire en termes d'objectifs spéci-
n'est pas une machine à circuler»). Or, fiques pour chaque zone du centre-ville
ces ambitions sont réduites au fil de la Conclusion les résultats des travaux de l'atelier. Sur
réunion, de sorte que la discussion finale La planification urbaine peut être cette base «discursive», collectivement
ne porte plus que sur des aspects de décomposée en divers sous-ensembles: élaborée, un concept morphologique
détail. Les objectifs initiaux sont eux pro- planification spatiale, économique, stra- global a été développé au terme de
gressivement escamotés. On observera tégique, etc. [42]. Dans la majorité des la procédure de planification-test. Ce
que ce processus s'accompagne d'une cas, il n'y a pas de démarche globale concept n'est pas le simple plan-masse
transformation des images utilisées: les permettant de lier ces différents do- proposé par une des équipes, mais le
intervenants commencent par recourir à maines de façon satisfaisante. En Italie résultat d'une schématisation fondée sur
des perspectives dessinées qui tentent par exemple, la planification spatiale – l'ensemble des «rendus».
de restituer une ambiance et des usa- la gestion des formes urbaines dans le La volonté de ne pas réifier les ré-
ges, les variantes sont pour leur part temps – tend à être conçue de façon sultats de ces études-test, de préserver
figurées par des plans 2D spécialisés, autonome, découplée d'une planifica- l'ouverture du processus passe, nous
desquels les usages et les usagers sont tion portant sur les objectifs stratégiques l'avons vu, par une créativité visuelle. Le
bien entendu absents. du développement urbain. dessin ne fait que traduire des principes
Les règles de l'interaction sont donc L'évolution du projet urbain de Win- et ménage une marge de manœu-
fixées par les experts qui non seulement terthour est symptomatique de la vre importante. Cette schématisation dé-
préparent les thèmes de débat, mais difficulté à concilier sur le long terme montre la capacité du langage visuel à
déterminent également son langage. Le planification spatiale et stratégique. Or, «ouvrir un éventail de possibilités, alors
vocabulaire et les techniques graphi- cette difficulté est étroitement liée à que le discours concentre l'attention,
ques utilisées sont ainsi essentiellement l'usage des techniques de repré- souligne certains points, suggère des
des instruments spécialisés. On ne cher- sentation de l'espace urbain et au relations de sens» [43]. Pour exploiter
che pas à élaborer un véritable langage rapport qui est établi entre discours et ces vertus de l'image, il faut donc déve-
commun – par le rejet du jargon ou image. lopper des stratégies iconographiques
l'analyse du savoir ordinaire – afin de Le projet commence par l'image: adéquates.
placer les participants sur une sorte de Winti Nova constitue un plan-masse Cette association réussie entre dis-
terrain neutre [39]. Le choix de plans décrivant la réaffectation des vastes cours et image, entre planification
zénithaux utilisant un langage technique aires appartenant à Sulzer au centre- stratégique et spatiale, semble toutefois
ne représente pas, on le sait, des in- ville. Répondant au caractère réducteur se dissoudre avec le passage aux pro-
struments adaptés au débat, à la parti- («spatialiste») de cette proposition, les jets concrets. Dans le forum que nous
cipation de non spécialistes [40]. causeries de la SIA vont ouvrir un es- avons analysé, les participants sont en
Ce dispositif de communication ne pace de parole, permettre le déploie- effet appelés à se prononcer sur des
permet donc pas au forum d'accueillir ment des différents enjeux du déve- plans spécialisés et sur des aspects tech-
niques du projet. La structure du forum
n'est ici manifestement plus adaptée
aux objectifs visés. Un dispositif bottom-
up aurait lui pu mobiliser l'expérience
quotidienne des participants pour en
faire une ressource du projet. Il aurait
pour cela fallu restructurer le forum, bri-
ser une logique représentative [44] et
élaborer des techniques de travail
permettant de faire émerger ce savoir.
Les objectifs et les formes de la commu-
nication ainsi que la partition des tâches
auraient dû être repensés à cet effet. En
l'absence de ces transformations, ces
forums risquent de devenir des espaces
Fig. 8: Les trois variantes pour la place de la de dicussion technocratique autour de
gare (1997) documents visuels spécialisés.
DISP 134 18 1998

Le débat stratégique s'est pour sa part Bibliographie [11] Entre 1996 et 1997.
développé dans un autre organisme [12] Ce travail a pu être effectué grâce à
[1] La carte, le plan sur support papier, la l'aide et à la très grande disponibilité de
de négociation créé dès 1995 par le
maquette-plan, la maquette. l'ensemble des personnes qui organisent le
marketing urbain (voir fig. 1). Les dis-
[2] Voire d'«immersion» dans l'espace urbain. réaménagement du centre de Winterthour, et
cussions qui s'y déroulent ne concernent [3] Que ce soit dans le domaine de la con- en particulier de M. Beat Suter.
toutefois pas les projets d'aménagement ception, de la communication ou de la [13] Le travail de terrain a été complété par
du centre-ville. On assiste ainsi à la concertation. une analyse détaillée de l'ensemble du pro-
rupture du lien entre planification spa- [4] Henri Lefèbvre, «La production de l'es- cessus (1989–1998).
tiale et stratégique. Il n'y a plus de pace», Paris, Anthropos, 1974; Jacques Guil- [14] Voir pour cela l'ouvrage à paraître l'an
«dispositif de traduction» (comme les lerme, «La figurazione in architettura», Mila- prochain.
études-test) qui puisse réaliser cette mise no, Franco Angeli, 1982. [15] Ce terme est pris ici dans le sens large
en cohérence. La formation de l'opinion [5] Patrizia Gabellini, «Il disegno urbanisti- que lui donnent certains auteurs: le caractère
co», Roma, La Nuova Italia Scientific, 1996; ouvert, révisable du processus de concep-
(par le discours) et l'élaboration tech-
Michel Lussault, «La ville clarifiée», EIDOS, tion. Voir Michel Callon, «Concevoir: modèle
nique (par la figure) sont désormais dis-
Vol. 9–10, pp. 37–58, 1993–1994; Ola hiérarchique et modèle négocié», in Patrice
sociés. Or, ce découplage ne permet Söderström, «Città di carta. L'efficacia delle Godier et Guy Tapie, «L'élaboration des pro-
pas de faire fonctionner un processus rappresentazioni visive nella strutturazione jets architecturaux et urbains en Europe»,
itératif de redéfinition permanente du dell'urbanistica», Urbanistica, No 105, pp. Paris, Plan Construction et Architecture, pp.
projet, tel qu'il avait été voulu au terme 134–149, 1995 (paru également en anglais 169–174, 1997.
du Werkstatt '90. Et pourtant, la situa- en 1996: «Paper Cities: Visual Thinking in [16] Dans ce schéma sont figurés les princi-
tion politique et économique de la ville Urban Planning», Ecumene, Vol. 3, No 3, paux organismes et étapes du processus
ne cesse de changer [45]. pp. 249–281); Ola Söderström, «Sélec- ainsi que les relations qui les lient. Il n'est pas
L'évolution du projet urbain de Win- tionner et projeter. Les visualisations dans la exhaustif: certains moments et relations non
terthour montre donc la nécessité de lier pratique de l'urbanisme» EspacesTemps, essentiels pour notre analyse n'ont pas été
No 62–63, pp. 104–113, 1996. représentés. En grisé: les moments saillants.
de manière cohérente les objectifs du
[6] Les images urbanistiques, du moins celles Ce schéma servira de repère tout au long de
projet aux techniques de communica-
qui ont valeur prescriptive, se singularisent cet article.
tion et de représentation mobilisées. du fait qu'elles visent à être des actes, c'est-à- [17] Industrie des machines.
Assurer une implication continue de la dire à transformer la réalité. [18] Sulzer ne comptait plus que 4700
société civile suppose la création d'or- [7] Cette analyse a été financée par le Fonds emplois à Winterthour en 1995 (sur 27 500
ganismes et de règles de fonctionne- National Suisse de la Recherche Scientifique, au total).
ment adéquats aux différentes étapes requête No 12-36284.92. Il s'agit de la der- [19] Voir à cet effet Hans-Peter Bärtschi,
du processus. Un dispositif pertinent nière phase d'une recherche qui a également «Winterthour. Industriestadt im Umbruch»,
au départ d'un projet – un atelier fonc- comporté un volet historique, voir note pré- Wetzikon, Buchverlag der Druckerei Wetzi-
tionnant sur une base représentative – cédente: Söderström, 1995; et sociogra- kon, 1990.
phique: O. Söderström, «Représentations et [20] Le projet a été réalisé par le bureau
peut en effet devenir inadéquat dans
auto-représentation en urbanisme», Collage, Burckhart.
une phase plus avancée – dans laquelle
No 3, pp. 33–35, 1996. [21] Par la voix de la section locale de la
une approche participative peut être
[8] Réaliser un suivi ethnographique en urba- société suisse des ingénieurs et architectes
plus adaptée [46]. nisme pose des problèmes très intéressants (SIA).
Cette implication de la société civile, du fait de la temporalité (longue et disconti- [22] Les milieux de la protection du patri-
inscrite au cœur de l'urbanisme stratégi- nue), de la diversité des acteurs et des lieux moine.
que, suppose par ailleurs un contrôle qui caractérisent la conception d'un plan ou [23] Chaque réunion verra la participation
des relations de pouvoir qui s'instaurent d'un projet. Ces aspects seront développés de plusieurs centaines de personnes.
dans ces organismes de planification. dans Ola Söderström, «Histoire et usages du [24] Il rassemblera 110 personnes au total.
Ce contrôle a pour préalable une visuel en urbanisme» (à paraître). [25] En matière d'emploi, de logement, de
réflexion concernant les instruments [9] Ce discours, que nous avons recueilli par culture et d'environnement.
des entretiens semi-directifs, est une source [26] «Ergebnis der Werkstatt '90», Stadtent-
concrets de connaissance et d'action
nécessaire mais insuffisante puisque le récit wicklung Winterthur, Mars 1991.
utilisés par les urbanistes, à laquelle
des acteurs sur leur pratique et l'observation [27] «Testplanung Stadtmitte Winterthur»,
nous espérons que cet article peut de cette pratique fournissent des éléments de Stadtentwicklung Winterthur, août 1992.
contribuer [47]. compréhension complémentaires. [28] On notera que les représentations choi-
[10] Sur l'urbanisme stratégique, voir p. ex. sies ici utilisent des techniques différentes
Jean Padioleau et René Demesteere, «La (maquette-plan, plan avec mise en évidence
démarche stratégique de planification des des volumes prévus, plan 2D). Elles parta-
villes. Origines, exemples et questions», gent cependant, comme nous le verrons plus
Annales de la Recherche Urbaine, No 51, avant, un même «degré de définition».
pp. 28–39, 1991; Fausto Curti, «Pianifica- [29] Seules des séances quotidiennes d'une
zione strategica in ambiente urbano», Urba- heure leur permettaient de discuter avec des
nistica, No 106, pp. 73–115, 1996. acteurs locaux.
DISP 134 19 1998

[30] On imagine difficilement en effet une Voir Rosanna Forray-Claps, «Travail urbain,
procédure qui installe des équipes dans une espace public et démocratie locale», Cahier
même ville pendant plusieurs mois. No 1, Atelier de Travail Urbain de Grande-
[31] Une zone centrale libre, une améliora- Synthe, 1996.
tion des liens à travers les voies de chemin de [40] Il est en effet préférable d'utiliser des
fer, la nécessité de développer une straté- représentations à plus forte iconicité, c'est-à-
gie de planification ad hoc pour les terrains dire se rapprochant de la vision humaine
Sulzer, etc. ordinaire. Voir Patrizia Gabellini, «Disegna-
[32] Beat Suter, «Creating a Public Space re: una concreta pratica comunicativa»,
for Negotiating Urban Projects: Planning Critica della razionalità urbanistica, No 6,
the Centre of Winterthur», communication au pp. 64–75, 1996.
colloque «Pratiques et projets: analyser les [41] Entretien réalisé par les auteurs à la
pratiques sociales et concevoir le projet Direction des Travaux de Winterthour.
architectural et urbain», Sion, 2–4 octobre [42] Voir à ce propos Patsy Healey, «Colla-
1997. borative Planning. Shaping Places in Frag-
[33] On retrouve en réalité au forum des mented Societies», London, MacMillan,
groupes d'intérêt déjà représentés au sein du 1997.
conseil communal, mais cette structure sélec- [43] Patrizia Gabellini, op. cit., p. 70.
tionne toutefois ses participants en fonction [44] Chaque participant est, rappelons le,
de leur intérêt pour ce domaine particulier porte-parole d'un parti, d'une association ou
qu'est l'urbanisme. d'un propriétaire.
[34] Ces journaux étendent le processus de [45] Le Crédit Suisse a par exemple récem-
«mise en culture de l'urbanisme» qui consti- ment pris le contrôle de Winterthour Assu-
tue un des principaux intérêts de ce projet. rances.
Ils font circuler des représentations du centre- [46] Sur les différentes formes d'implication
ville futur et tentent ainsi de créer les condi- de la société civile dans un projet urbain,
tions d'une appropriation de la démarche voir Rosanna Forray-Claps, op. cit. Pour une
par la population. discussion récente du rapport entre démocra-
[35] Notre analyse ne peut bien entendu tie représentative et participative dans le con-
valoir point par point pour toutes les séances texte de la planification, voir David M. Smith
du forum. Elle permet cependant d'identifier et Maurice Blanc, «Grass-roots Democracy
son principe de fonctionnement. and Participation: a New Analytical and
[36] On ajoutera, en caricaturant quelque Practical Approach», Society and Space,
peu, qu'elle correspond en cela à une opi- Vol. 15, pp. 281–303, 1997.
nion très largement partagée dans les milieux [47] On rappellera l'usage de plans très con-
de l'architecture et de l'urbanisme suisses, ventionnels et inadaptés au débat non spé-
selon laquelle ces professions souffrent de cialisé dans le forum.
l'inculture de la population en la matière.
Résoudre les problèmes de l'architecture et
de l'urbanisme suppose donc d'abord un
effort pédagogique. Il faut apprendre aux
usagers les rudiments du métier, les former à
ses instruments.
[37] «Il faudrait simuler ces interventions à
l'échelle 1:1 pour qu'on puisse se rendre
compte» dit un des participants au forum. Ce
qui fut fait quelques semaines plus tard pour
l'un des aspects du réaménagement de la
place.
[38] Il s'agit probablement d'un choix
délibéré, dans la mesure où le projet urbain
est guidé à Winterthour par un souci d'effi-
cacité exprimé par la population elle-même.
Une large partie de l'opinion publique sou-
haite en effet que ce processus produise des
résultats assez rapides et veille à l'utilisation
rationnelle des fonds publics.
[39] Le récent projet urbain de Grande
Synthe, dans l'agglomération de Dunkerque,
constitue une expérience intéressante dans
laquelle on a tenté de définir un tel langage.

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