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GMN‐2900/2901/2902

Santé et sécurité pour ingénieur I, II, III

Module 2
Hendra Hermawan
Dép. de génie des mines, de la métallurgie et des matériaux
Université Laval, Canada

Adapté par : Charles Gagnon, ing.


Contenu pour cette semaine 2

 Partie-1: Les notions de risque : les notions de base et les


principes de l'évaluation des risques; les statistiques au
Québec; les autres conséquences des accidents de travail.

 Partie-2 : Le contrôle public des risques, d’accidents


industriels majeurs. La situation au Québec, au Canada et
ailleurs.

 Partie-3 : La gestion des risques : l’identification, l’analyse,


l’évaluation, les mesures potentielles, le planification et mise en
œuvre, suivi et révision, etc.

 ++ : La violence au travail
Partie‐1 : Les notions de risque 3

http://www.jobmomentum.com/wp-content/uploads/2015/01/Mug-
Take-the-risk-or-lose-the-chance.jpg
Le concept du risque 4

 Le risque n'est pas un danger


 La perception du risque est variée et évolutive
 Le risque zéro n'existe pas!

No pain, no gain!

http://gpp.oiq.qc.ca/notions_de_base_et_principes_de_l_evaluation_des_risques.htm
Le risque n’est pas un danger 5

Le risque naît de l’existence des dangers (ou aléas).


Il est l’évaluation de la probabilité que des individus, des populations, des biens
ou l’environnement soient affectés par les conséquences de la matérialisation
d’un danger plus ou moins reconnu.

Le danger est la source de préjudice potentiel (ou situation comportant un


préjudice potentiel): l’énergie électrique qui cause un choc électrique si l’on met
les doigts dans une prise électrique.

 La machine, qui sectionne les deux doigts de l’ouvrier,


est dangereuse du fait de sa capacité à remplir la
fonction essentielle pour laquelle elle a été créée, par
exemple couper une pièce de métal.
 À l’arrêt, elle ne présente aucun danger.
 La capacité dangereuse de la machine sera maîtrisée
par un système de protection associé aux
compétences de l’ouvrier et par l’intégration des
composantes de sécurité sur la machine.

http://www.matest.com http://gpp.oiq.qc.ca/le_risque_n_est_pas_un_danger.htm
La source de préjudice potentiel 6

 Le danger = la propriété intrinsèque d’une « source de préjudice


potentiel ». Plusieurs sources de préjudices potentiels:
 Les procédés industriels : les substances chimiques, les réactions, etc.
 Les lignes électriques : les tempêtes de verglas, la foudre, les
glissements de terrains, etc.
 Les barrages : les orages violents, les séismes, etc.
 L’informatique : les erreurs de code informatique, les intrusions de virus
malveillants, etc.
 Les chaînes de production : les bris d’équipement, etc.
 Avec cette interprétation, il est très facile de comprendre pourquoi il faut
toujours commencer l’analyse de risque par l’identification des dangers.
 Un accident est en fait un événement lors duquel la source de préjudice
exprime son caractère nuisible et dommageable.
 La connaissance des dangers est aussi nécessaire pour la prise des
mesures de prévention, éliminer des dangers ou réduire les risques.

http://gpp.oiq.qc.ca/quelques_definitions_et_concepts_de_base.htm
La perception du risque est variée et évolutive 7

La méthode d’évaluation du risque est confrontée à la perception du citoyen.


Celui-ci dispose généralement d’un nombre limité de données, en particulier
lorsque le risque peut être fatal pour des gens. Le discours probabiliste constitue
un outil utile dans la comparaison des perceptions du risque par les experts et les
citoyens.

La notion de « qualité » du danger définie par un ensemble de


caractéristiques :  le caractère volontaire (je décide de m’exposer au risque) ou
imposé du risque (quelqu’un d’autre m’y expose);
 son caractère connu (je sais à quel moment je m’expose) ou
inconnu;
 les conséquences immédiates (je perçois rapidement les
effets éventuels) ou différées du danger,
 le caractère juste (ceux qui créent le risque sont ceux qui y
sont exposés) ou injuste du risque; (texto au volant, fumer
à coté d’un abribus ?)
 texto au volant, fumer à coté d’un abribus ?
 son potentiel catastrophique, c’est-à-dire le nombre de
personnes concernées par le problème;
 la confiance ou non dans l’évaluation du risque faite par les
http://www.12thblog.com/wp- scientifiques, etc.
content/images/2011/01/a21/04.jpg http://gpp.oiq.qc.ca/la_perception_du_risque_est_variee_et_evolutive.htm
L’évolution du risque 8

http://historylink101.com/bw/e_plane/early
/slides/IMG_6382_e2.jpg http://www.worldatlas.com

À l’intersection : avant de traverser,


http://www.fukarf.com faire un contact visuel http://www.yourcoloradolawyers.com
Le risque zéro n'existe pas 9

Depuis 40 ans l’échelle du nombre d’accidents a changé.


 Secteurs de la chimie et du pétrole : la fréquence des blessures au personnel
avec arrêt de travail a été réduite par un facteur de 4.
 L’aérien et le ferroviaire : le risque d’accidents catastrophiques est 30X moins
important qu’en 1960.
 Au nucléaire : les incidents sont 10X moins fréquents que dans les secteurs
de l’aéronautique et du rail; un taux d’accidents de un par un million d’heures
de fonctionnement est atteint.
Pourtant, il ne faut pas oublier que le risque fait partie de la vie de toute
personne et est présent dans toutes les activités.

Le transport routier : il affecte le plus notre


société dans ses conséquences humaines et
matérielles. Chaque année, il engendre plus
de 400 morts au Québec, plusieurs dizaines
de milliers de blessés, souvent très graves et
des conséquences matérielles immenses.
Mais étant un risque diffus et quotidien, il
passe finalement inaperçu. http://cbc.ca

http://gpp.oiq.qc.ca/le_risque_zero_n_existe_pas.htm
L’histoire de Jocelyne 10

Tous les secteurs d’activité ont leurs particularités. Le secteur de


l’agriculture ne fait pas exception. Selon Jocelyne, la plupart des
agriculteurs naissent sur une ferme et ils grandissent avec le danger. Ils
sont habitués de faire les mêmes travaux jour après jour et ils ne
voient plus le danger, même s’il est toujours présent. Comme elle le
dit, tout est dangereux sur une ferme. La machinerie, les animaux ou les
outils peuvent tous affecter la vie des agriculteurs et celle de leur famille.

Dans tous les secteurs d’activité, et non seulement en agriculture, la


santé et la sécurité doivent faire partie de la vie de chaque travailleur et
de tous les employeurs. Il ne faut rien tenir pour acquis, surtout lorsqu’on
fait des tâches routinières ou les mêmes travaux depuis très longtemps.
Ce que l’on peut retenir de l’histoire de Jocelyne, c’est qu’on travaille
pour gagner notre vie, pas pour la perdre. Peu importe le milieu dans
lequel on travaille, il est toujours important de repérer le danger et de
l’éliminer, pour nous et pour tous ceux qu’on aime.

http://www.csst.qc.ca/prevention/Documents/publireportage_campagne-soc_jocelyne.pdf
Les principales statistiques de 2015 11

http://www.cnesst.gouv.qc.ca/salle-de-presse/Documents/Jour-de-deuil-2016.pdf
Principales statistiques de 2015 12

http://media.ooreka.fr/public/image/declarer-accident-travail-full-
10801021.jpg

http://www.cnesst.gouv.qc.ca/salle-de-presse/Documents/Jour-de-deuil-2016.pdf
Les principales statistiques de 2015 13

http://www.cnesst.gouv.qc.ca/salle-de-presse/Documents/Jour-de-deuil-2016.pdf
Risques reliés aux conditions climatiques 14

https://youtu.be/YBKOtKTQlck
Quelques définitions (ISO 31000:2009) 15

 Dangers : source de préjudice potentiel ou situation comportant un


préjudice potentiel.
 Pour chacune des « sources de préjudice potentiel », il peut
potentiellement y avoir des dommages, c’est-à-dire que l’événement peut
avoir des conséquences négatives.
 Événement : Occurrence ou changement d'un ensemble particulier de
circonstances.
 Conséquence : L’ensemble des effets causés par un événement sur les
dimensions humaines, matérielles, financières, sociales,
environnementales, organisationnelles et autres.
 Risque : effet de l'incertitude sur l'atteinte des objectifs.
 Vulnérabilité : La susceptibilité d’une organisation à subir les effets d’un
danger. La vulnérabilité (V) représente l’adéquation entre la probabilité (P),
les conséquences (C) et l’état de préparation (E).
 Accident : un événement ou une séquence d’événements (souvent
appelés scénario) qui résulte en des conséquences non désirées.

http://gpp.oiq.qc.ca/quelques_definitions_et_concepts_de_base.htm
L’exemple d’un danger 16

Un terminal de produit pétrolier comprend des sphères de


gaz de pétrole liquéfié (GPL).
http://www.dec-intl.com/images/photo-presentation-2.jpg

Dangers :
 GPL = source de préjudice potentiel, car matière inflammable et explosive.
 La présence de 200 tonnes de GPL dans une sphère de stockage = situation comportant un
préjudice potentiel.

Scénarios (suite d’événements) : Conséquences :


 Une surpression dans la sphère.  Pertes de vie.
 Une fuite de GPL émanant de la sphère.  Blessures.
 Le nuage de GPL naissant à la suite de la fuite.  Dommages aux installations.
 L’explosion de ce nuage gazeux.  Interruption des affaires.

Dans ce cas particulier, comme la nature du GPL n’est pas modifiable (le GPL sera
toujours dangereux), il est usuel d’identifier la sphère de GPL comme étant le danger.

http://gpp.oiq.qc.ca/quelques_definitions_et_concepts_de_base.htm
L’analyse de risques 17

Le risque se définit à l’aide de deux composantes :


1. la conséquence : quels seraient les effets des accidents potentiels
sur le site du projet à l’étude ?
2. la fréquence : combien de fois ces accidents pourraient-ils se
produire au cours d’une année ?

Marie-Claude Thiberge. Guide Analyse de risques d'accidents technologiques majeurs. Direction des Évaluations
environnementales. Ministère de l’Environnement, 2002.
L’identification des dangers 18

Le danger est une propriété intrinsèque d’une substance, d’un agent, d’une
source d’énergie ou d’une situation qui peut entraîner des conséquences
indésirables [1]
 L’identification des dangers vise à dresser l’inventaire des dangers liés à un
projet, une installation, une activité.
 Elle fait appel à plusieurs sources d’information, dont notamment
l’expérience, les codes en vigueur, les descriptions de procédés, les
informations sur les matières dangereuses, etc. Les méthodes d’analyse
qualitative sont utilisées à cette fin.
 Les dangers sont associés aux matières dangereuses nécessaires au
projet, aux procédés et aux équipements ainsi qu’à la localisation
géographique du projet.

GEVAAR ACHTUNG 危险 ‫ﺧﻁﺭ‬ BAHAYA

[1] OCDE, 1992. ACCIDENTS CHIMIQUES. Principes directeurs pour la prévention, la préparation et
l’intervention, Orientation à l’intention des pouvoirs publics, de l’industries, des travailleurs et d’autres parties
intéressées, Organisation de coopération et de développement économiques, OCDE/GD (92) 43, Paris
Les dangers liés aux matières dangereuses 19

Les dangers liés aux matières dangereuses découlent notamment des


éléments suivants :
 les caractéristiques des matières : inflammabilité, toxicité, corrosivité,
réactivité, etc.
 les quantités
 les incompatibilités entre matières dangereuses.

Les fiches signalétiques (MSDS) contiennent des


informations essentielles à la connaissance des
matières dangereuses.
Il existe également une littérature spécialisée portant
sur les caractéristiques de ces matières, par exemple
le répertoire toxicologique de la CSST, la collection
Enviroguide d’Environnement Canada et le Pocket
Guide to Chemical Hazards du NIOSH américain.
www.safetyandhealthmagazine.com

Marie-Claude Thiberge. Guide Analyse de risques d'accidents technologiques majeurs. Direction des Évaluations
environnementales. Ministère de l’Environnement, 2002.
L’exemple de matières dangereuses 20

Marie-Claude Thiberge. Guide Analyse de risques d'accidents technologiques majeurs. Direction des Évaluations
environnementales. Ministère de l’Environnement, 2002.
Les dangers liés aux activités 21

Dangers liés aux activités et conditions d’opération de l’installation :


 Les activités peuvent être à l’origine de situations dangereuses,
notamment la manutention, l’entreposage et le transport. Elles doivent être
identifiées et le cas échéant mises en relation avec les matières
dangereuses impliquées.
 Les conditions d’opération peuvent être à l’origine de dangers ou
augmenter les dangers associés à des matières dangereuses.
Par exemple, l’eau ne présente pas un danger en soi. Toutefois, si elle est
utilisée sous forme de vapeur à haute pression, elle pourrait entraîner
l’explosion des équipements la contenant.

Il est important de considérer les conditions normales et


anormales d’opération lors de l’identification des dangers.

Marie-Claude Thiberge. Guide Analyse de risques d'accidents technologiques majeurs. Direction des Évaluations
environnementales. Ministère de l’Environnement, 2002.
Les dangers externes 22

Le milieu environnant peut contenir des sources de dangers susceptibles


d’engendrer des accidents sur le site de l’installation étudié.
 Ces dangers doivent être considérés lors de l’analyse de risques
technologiques afin d’en tenir compte dans le processus de réduction des
risques, dans la planification de l’intervention d’urgence et dans le
programme de gestion des risques et de la sécurité.
 La présence d’usines, de rails, de réservoirs, etc. ainsi que le potentiel de
catastrophes naturelles doivent être analysés afin de déterminer leur
influence sur les fréquences d’occurrence d’accidents.
 Lorsque les fréquences d’occurrence des événements externes peuvent
être estimées, l’analyse des événements externes peut être intégrée aux
étapes d’estimation des fréquences et des risques présentés plus bas.

Les événements externes sont alors considérés de la même façon


que les événements internes causant les accidents technologiques
majeurs.
Marie-Claude Thiberge. Guide Analyse de risques d'accidents technologiques majeurs. Direction des Évaluations
environnementales. Ministère de l’Environnement, 2002.
Les dangers externes 23

Marie-Claude Thiberge. Guide Analyse de risques d'accidents technologiques majeurs. Direction des Évaluations
environnementales. Ministère de l’Environnement, 2002.
L’identification des éléments sensibles 24

Marie-Claude Thiberge. Guide Analyse de risques d'accidents technologiques majeurs. Direction des Évaluations
environnementales. Ministère de l’Environnement, 2002.
L’identification des éléments sensibles 25

La présence d’éléments sensibles pourrait :


 augmenter le nombre d’individus potentiellement atteints (par exemple, un
centre commercial, une centre ville)
 résulter en la destruction ou l’altération d’éléments de grande valeur du
patrimoine humain ou naturel (par exemple, un bâtiment historique, une
réserve écologique ou une érablière)
 alourdir la tâche des intervenants lors d’un accident (par exemple,
l’évacuation d’un hôpital)
 occasionner d’autres accidents découlant du premier (effet domino) (par
exemple, un réservoir atteint par l’onde de choc d’une première explosion).

Ces éléments peuvent être cartographiés ou présentés sous forme de


liste où est indiquée leur position géographique par rapport au site
de l’installation étudié.

Marie-Claude Thiberge. Guide Analyse de risques d'accidents technologiques majeurs. Direction des Évaluations
environnementales. Ministère de l’Environnement, 2002.
L’exemple d’un accident 26

 Entreprise : Neptune technologies et


bioressources produit notamment de l'huile
de krill, un produit riche en oméga-3, pour
les marchés nutraceutique et
pharmaceutique.

Trois personnes ont perdu la vie dans la violente  Cause : un déversement d'acétone utilisé
explosion, qui avait été suivie de multiples dans le procédé d'extraction d'huile de krill a
déflagrations et d'un incendie majeur. Selon la CSST, causé l'accident. La matière dangereuse
34 autres travailleurs ont subi des blessures s'est échappée hors de la salle de
physiques ou psychologiques. production vers un corridor non aménagé
pour recevoir ce type de produit. Une
déflagration s'est ensuivie.

 Les déficiences dans la gestion de la SST


ont généré des situations dangereuses. Le
plan de mesure d'urgence présent chez
l'employeur n'était pas à jour, et les
travailleurs n'en connaissaient pas le
contenu. L'évacuation des lieux a été
«désorganisée».

http://www.lapresse.ca/la-  Constat d'infraction : ~64 000 $ a été


tribune/actualites/sherbrooke/201405/08/01-4764745- délivré en novembre 2013.
explosion-la-csst-blame-neptune.php
Partie‐2 : Le contrôle public des risques 27

https://www.youtube.com/watch?v=oZcecexkSBA
L’accident industriel majeur 28

http://www.urgencequebec.gouv.qc.ca/fr/situation-urgence/Pages/accident-industriel-majeur.aspx
L’accident industriel majeur 29

Le Conseil Canadien d’Accident Industriel Majeur (CCAIM):


L’accident industriel majeur est un événement inattendu qui survient au cours de la
fabrication, du transport, de l’entreposage, de l’utilisation, de la manutention ou de
la disposition de substances dangereuses et dont les conséquences peuvent
engendrer une fuite de produit dans des quantités suffisantes pour représenter une
menace pour la santé, la vie, les biens ou l’environnement, excédant même les
limites des installations ou la juridiction propre au moyen de transport utilisé.

L’Organisation International du Travail (OIT):


L'expression accident majeur désigné un événement
inattendu et soudain, y compris en particulier une
émission, un incendie ou une explosion de
caractère majeur, dû à un développement anormal
dans le déroulement d'une activité industrielle,
entraînant un danger grave, immédiat ou différé,
pour les travailleurs, la population ou
l'environnement à l'intérieur ou à l'extérieur de
l'installation et mettant en jeu un ou plusieurs
produits dangereux.
https://ohsinsider.com/

http://www.urgencequebec.gouv.qc.ca/fr/situation-urgence/Pages/accident-industriel-majeur.aspx
L’accident industriel majeur 30
http://www.fair.org/wp-content/uploads/2015/01/Fukushima_nuclear.jpeg

L’accident majeur est caractérisé par :


 des difficultés quantitatives énormes
 des difficultés qualitatives (problèmes inconnus, éléments vitaux affectés,
combinaison de défaillance)
 une urgence (urgence classique + effet boule de neige)
 des procédures d’urgences hors jeu (insuffisantes, inadéquates, totalement
obsolètes), plus que des incertitudes, l’inconnu
 la question du temps (longue durée, caractère évolutif de la menace, rythmes
violemment contrastés)
 une multiplication des intervenants
 des problèmes critiques de communication (à l’intérieur et entre les organisations
responsables, avec les médias et les publics concernés)
 des enjeux colossaux.

http://www.urgencequebec.gouv.qc.ca/fr/situation-urgence/Pages/accident-industriel-majeur.aspx
La loi sur la sécurité civile 31

http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/ShowDoc/cs/S-2.3
La loi sur la sécurité civile 32

http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/ShowDoc/cs/S-2.3
La loi sur la sécurité civile 33

http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/ShowDoc/cs/S-2.3
La prévention des accidents industriels 34

Les obligations des autorités compétentes


 Les autorités compétentes devraient définir des objectifs de sécurité appropriés
et mettre en place un système de prévention des accidents majeurs en vue
de leur réalisation.
 Bien que la prévention des accidents majeurs incombe au premier chef à
l'exploitant, le système de prévention devrait être établi par les autorités
compétentes en consultation avec toutes les parties intéressées; il devrait
porter notamment sur:
 la mise en place d'une infrastructure;
 l'identification et le recensement des installations à risques d'accident
majeur;
 la réception et l'évaluation des rapports de sécurité;
 l'élaboration de plans d'urgence et l'information de la population;
 la politique d'implantation et les plans d'occupation des sols;
 l'inspection des installations;
 les rapports sur les accidents majeurs;
 les enquêtes sur les accidents majeurs et sur leurs effets à court et à long
terme.

Prévention des accidents industriels majeurs, Genève, Bureau international du Travail, 1990
La prévention des accidents industriels 35

Les obligations des exploitants


 L'exploitant d'une installation à risques d'accident majeur devrait :
 assurer un niveau de sécurité très élevé;
 organiser et mettre en œuvre la partie du système de prévention des
accidents majeurs qui est applicable sur le site de l'installation;
 contribuer à l'élaboration et à la mise en œuvre du plan d'urgence hors
site.
 Dans toute installation à risques d'accident majeur, l'exploitant devrait procéder
à une étude des dangers. Cette étude devrait être suffisamment complète pour
permettre :
 de déceler les points faibles éventuels du système de sécurité;
 d'identifier le risque résiduel du système de sécurité en place;
 d'élaborer les mesures de protection optimales à appliquer au plan
technique et en matière d'organisation en cas de fonctionnement anormal
de l'installation.
 La méthode devrait être choisie en fonction de la nature et de la complexité de
l'installation; elle devrait viser à la protection des travailleurs, de la population et
de l'environnement.

Prévention des accidents industriels majeurs, Genève, Bureau international du Travail, 1990
La prévention des accidents industriels 36

Les obligations des travailleurs


 Les travailleurs devraient s'acquitter de leur tâche conformément aux
exigences de la sécurité et ne pas compromettre leur capacité ou celle d'autrui
de travailler selon ces exigences.
 Les travailleurs devraient être tenus de signaler immédiatement à l'exploitant
toute situation dont ils ont des raisons de penser qu'elle pourrait marquer une
déviation par rapport aux conditions normales de fonctionnement, en particulier
toute situation qui pourrait donner lieu à un accident majeur.
 Si les travailleurs d'une installation à risques d'accident majeur ont un motif
raisonnable de croire qu'il existe un péril grave et imminent pour eux-mêmes, la
population ou l'environnement, ils devraient, dans les limites de leurs
attributions, interrompre l'activité d'une manière aussi sûre que possible.
Immédiatement après, ils devraient en informer l'exploitant ou, selon le cas,
déclencher l'alarme.
 Aucune mesure préjudiciable ne devrait être prise à l'encontre de travailleurs
qui auraient agi conformément au paragraphe ci-dessus.

Prévention des accidents industriels majeurs, Genève, Bureau international du Travail, 1990
La prévention des accidents industriels 37

Les droits des travailleurs


 Les travailleurs et leurs représentants devraient avoir le droit d'être informés en
détail des dangers que peut présenter leur lieu de travail. En particulier, ils
devraient être informés:
 du nom chimique et de la composition des produits dangereux;
 des propriétés dangereuses de ces produits;
 des dangers de l'installation et des précautions à prendre;
 des dispositions du plan d'urgence sur le site en cas d'accident majeur;
 du rôle qui leur incombe dans le cadre du plan d'urgence en cas d'accident
majeur.
 Les travailleurs et leurs représentants devraient être consultés avant toute
décision sur des questions concernant les risques d'accident majeur. Cette
consultation devrait porter en particulier sur l'évaluation des dangers,
l'évaluation des défaillances et l'examen des déviations majeures par rapport
aux conditions normales de fonctionnement.

Prévention des accidents industriels majeurs, Genève, Bureau international du Travail, 1990
Plan d’évacuation 38
La prévention des accidents industriels 39

Les obligations des exportateurs de technologies présentant des


risques d'accident majeur
 Les exportateurs de technologies ou de matériels devraient indiquer aux
autorités compétentes et aux exploitants dans les pays receveurs si ces
technologies ou ces matériels ressortissent à des installations qui seraient
classés comme des installations à risques d'accident majeur.
 Ils devraient fournir en outre les informations suivantes:
 identification des produits dangereux, propriétés de ces produits, quantités
en jeu et manière dont ils sont fabriqués, stockés ou mis en œuvre;
 description approfondie de la technologie ou des matériels
 mise en œuvre du système de prévention des accidents
 établissement de plans d'urgence sur la base des conséquences des
accidents potentiels
 bilan de sécurité des installations analogues situées ailleurs et informations
sur les accidents qui s'y sont produits, s'il en existe.
 Conformément à leurs obligations contractuelles, les fournisseurs devraient
communiquer des informations à jour sur la sécurité dès qu'elles sont
disponibles et apporter une assistance lorsque cela est nécessaire.

Prévention des accidents industriels majeurs, Genève, Bureau international du Travail, 1990
La prévention des accidents industriels 40

Les conditions préalables pour le système de prévention


 La mise en œuvre du système de prévention des accidents majeurs est tributaire
des éléments ci-après:
 le personnel, tant dans l'industrie que dans les services des autorités
compétentes, y compris, si nécessaire, le concours d'experts indépendants;
 les équipements;
 les sources d'information.

Prévention des accidents industriels majeurs, Genève, Bureau international du Travail, 1990
La prévention des accidents industriels 41

Le besoin de personnel
 Avant la mise en service d'une installation à risques d'accident majeur,
l'exploitant devrait veiller à disposer d'effectifs suffisamment nombreux et
qualifiés. L'organisation des tâches et l'aménagement du temps de travail
devraient être conçus de façon à ne pas accroître les risques d'accident
 Pour assurer le bon fonctionnement du système de prévention des accidents
majeurs, les autorités compétentes devraient faire en sorte que les services et
le personnel suivants soient disponibles :
 services d'inspection officiels, bénéficiant du concours de spécialistes;
 spécialistes des études de sûreté;
 spécialistes de l'examen et des essais des appareils sous pression;
 experts en planification des secours;
 experts en planification de l'occupation des sols;
 services d'intervention, services de maintien de l'ordre, services d'incendie,
services médicaux.
 Les autorités compétentes ne devraient pas attendre de disposer du personnel
spécialisé requis dans tous les domaines pour mettre sur pied un système de
prévention des accidents majeurs. Elles devraient fixer des priorités réalistes
sur la base du personnel disponible.

Prévention des accidents industriels majeurs, Genève, Bureau international du Travail, 1990
La prévention des accidents industriels 42

Les équipements
 Les autorités compétentes devraient examiner s'il convient de mettre en œuvre,
pour certains éléments du système de prévention des accidents majeurs, des
systèmes informatisés, et notamment d'établir des banques de données et des
fichiers des installations à risques d'accident majeur au niveau de l‘État ou de
l'entité administrative concernée.
 Selon les dispositions locales, l'exploitant ou les autorités locales devraient
mettre à disposition des équipements techniques utilisables en cas d'urgence,
conformément aux dispositions des plans d'urgence, notamment :
 du matériel de premiers secours et de sauvetage;
 des équipements de lutte contre le feu;
 des dispositifs de confinement et de surveillance des fuites;
 des moyens de protection individuelle pour les sauveteurs;
 des instruments de mesure pour divers agents toxiques;
 les antidotes à administrer aux personnes atteintes par des produits
toxiques.

Prévention des accidents industriels majeurs, Genève, Bureau international du Travail, 1990
La prévention des accidents industriels 43

Les sources d’information


 Les autorités compétentes devraient déterminer quelles sont les informations
dont elles ont besoin pour créer un système de prévention des accidents
majeurs, par exemple:
 état des techniques dans les industries considérées;
 état des connaissances en matière de prévention des accidents majeurs;
 recueils de directives pratiques sur les aspects techniques de la sécurité;
 rapports d'accident, enquêtes, avec les enseignements qui en sont tirés;
 répertoire des experts et des spécialistes en matière de prévention des accidents
majeurs.
 Les autorités compétentes devraient identifier des sources d'information fiables
telles que :
 experts et chercheurs de l'industrie, universités, instituts de recherche, institutions
professionnelles, consultants;
 organisations de l'industrie, organisations de normalisation nationales et
internationales, organisations syndicales;
 recueils de directives pratiques et principes directeurs élaborés au plan
international, règlements en vigueur dans les pays hautement industrialisés;
 rapports d'accident; rapports publiés sur l'évaluation des risques d'accident majeur,
comptes rendus de colloques et de conférences, manuels, publications et articles de
revues spécialisées.
Prévention des accidents industriels majeurs, Genève, Bureau international du Travail, 1990
Les premières intervenants 44

www.macleans.ca www.thestar.com

www.thestar.com www.calgaryherald.com
Partie‐3 : La gestion des risques 45

https://www.youtube.com/watch?v=dAnS9VmHcsY
Gestion des risques en sécurité civile 46

La gestion des risques : une question de contexte


 La plupart des normes de gestion de risques établies à l’échelle internationale
sont génériques, c’est-à-dire qu’elles offrent la souplesse permettant de les
adapter à la réalité de la collectivité ou de l’organisation qui les utilise.
 Elles peuvent ainsi s’appliquer à une conception des risques qui retient
uniquement les aspects négatifs ou, plutôt, qui considère le risque à l’égard de
ses dimensions positives et négatives.

Par exemple, pour une entreprise, l’agrandissement de ses installations ou le


lancement d’une nouvelle gamme de produits constitue un risque, car il y a
toujours des incertitudes quant aux conséquences positives qui en résulteront
sur l’organisation. Cette prise de risque représente aussi une occasion qui
pourrait lui permettre de retirer des bénéfices importants.

 La Loi sur la sécurité civile (L.R.Q., c. S-2.3) établit les bases favorisant une
bonne gestion des risques de sinistre grâce à ses dispositions s’adressant aux
citoyens, aux municipalités, aux personnes dont les activités ou les biens sont
générateurs de risque de sinistre majeur ainsi qu’aux divers ministères et
organismes du gouvernement.

http://www.securitepublique.gouv.qc.ca
Les avantages de gestion des risques 47

L’adoption d’une approche de gestion des risques marque clairement


l’engagement de la collectivité qui permet, entre autres :
 de centrer les actions sur la réduction des risques plutôt que sur les
interventions nécessaires à la suite de la manifestation de l’aléa;
 de mobiliser et d’optimiser l’ensemble des ressources de la collectivité ou de
l’organisation dès l’étape de la planification;
 de s’assurer de la conformité des actions réalisées aux lois, aux règlements et
aux normes en vigueur;
 de faciliter la concertation entre les intervenants des secteurs privé, public et
des organismes sans but lucratif et, du même coup, de favoriser l’établissement
de partenariats et d’ententes d’entraide et de partage des ressources entre les
divers acteurs;
 de disposer d’une plate-forme facilitant la prise de décisions, notamment en ce
qui concerne l’identification des mesures de réduction des risques les plus
adéquates et la détermination de leur priorité;
 de contribuer au développement d’une culture propice à l’amélioration continue
et à l’utilisation efficace des connaissances et des compétences;
 de formaliser un processus généralement effectué de façon intuitive.

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Les conditions de succès 48

L’engagement des plus hautes instances devrait se traduire concrètement


par :
 l’établissement des buts, des objectifs poursuivis et de la portée de la
démarche;
 la détermination de leur niveau d’engagement;
 l’instauration d’un encadrement formel précisant les contributions des différents
acteurs;
 la désignation d’un coordonnateur de la démarche;
 l’identification, l’allocation et la mobilisation des ressources nécessaires à la
mise en œuvre de la démarche, y compris les aspects liés à la formation;
 l’établissement de moyens permettant de s’assurer que la démarche est bien
comprise, mise en œuvre et mise à jour à tous les niveaux de la collectivité ou
de l’organisation;
 l’adoption d’un échéancier, d’indicateurs de performance et de procédures
assurant une révision de la démarche à intervalles réguliers.
Gestion des risques en sécurité civiles, Gouvernement du Québec, 2008. Document pdf est disponible :
http://www.securitepublique.gouv.qc.ca/fileadmin/Documents/securite_civile/publications/gestion_risques/ge
stion_risques.pdf

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Le processus de gestion des risques 49

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Leadership, communication et consultation 50

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L’établissement du contexte 51

La réalisation d’un processus de gestion des risques suppose d’abord que les
autorités responsables et les autres participants déterminent le contexte dans
lequel la démarche s’effectuera en précisant les paramètres qui encadreront sa
mise en œuvre. Les principaux éléments à considérer à cette étape sont :
 l’identification du contexte interne et externe dans lequel le processus est
réalisé;
 l’établissement du contexte associé à la gestion des risques au sein de la
collectivité ou de l’organisation;
 la détermination de critères d’évaluation des risques de sinistre.

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L’appréciation des risques 52

Le processus de gestion des risques proposé met en évidence l’importance de


développer la connaissance des risques. Cette « matière première » constitue
l’assise sur laquelle s’appuieront ensuite la planification, l’organisation et la mise
en œuvre de nombreuses actions et mesures destinées à réduire les risques et à
répondre aux sinistres.

L’identification des risques :


Elle cherche à répondre aux questions suivantes :
 Qu’est-ce qui peut se produire?
 Quand?
 À quel endroit?
 Comment?
 Pourquoi?
Cette étape comporte quatre actions principales, soit :
 la caractérisation du milieu;
 l’identification et la caractérisation des aléas;
 l’établissement du profil de vulnérabilité;
 la détermination des risques considérés.
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L’identification des risques 53

Exemple d'une carte synthèse


illustrant le résultat de
l'identification et de la
caractérisation des aléas

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L’identification des risques 54

Exemple illustrant les


principaux éléments exposés
aux aléas identifiés

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L’identification des risques 55

Exemple d’une grille d’identification des risques


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L’analyse des risques 56

L’analyse des risques vise à estimer le niveau de chacun des risques identifiés.
Par un examen approfondi et plus raffiné de l’information recueillie à l’étape de
l’identification des risques, la démarche consiste ainsi à établir l’importance
respective des divers risques.

L’analyse des risques doit permettre de :


 connaître le plus précisément possible la nature des risques susceptibles
d’affecter la collectivité ou l’organisation;
 disposer de l’information permettant de distinguer les risques majeurs des
risques mineurs et d’établir la liste de ceux qui sont prioritaires;
 déterminer les options de traitement les plus appropriées pour assurer la
réduction des risques.

Quatre actions principales :


 l’identification et l’évaluation des mesures de contrôle existantes;
 la détermination des conséquences potentielles;
 la détermination des probabilités d’occurrence des aléas;
 l’estimation du niveau de risque.

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L’analyse des risques 57

Exemple d'une représentation


cartographique des
conséquences potentielles
d’une inondation en fonction
des probabilités d’occurrence
(zones de récurrence 0 - 20
ans et 20 - 100 ans)

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L’analyse des risques 58

Exemple de matrice de classification des risques


Niveau de risque : EX : Extrême; É : Élevé; M : Modéré; F : Faible
Adapté de STANDARDS AUSTRALIA/STANDARDS NEW ZEALAND, AS/NZS 4360: 1999,
Australian/New Zealand Standard; Risk Management, AS/NZS, 1999.
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L’évaluation des risques 59

 L’analyse des risques a permis de dresser un portrait le plus juste possible des
risques auxquels la collectivité ou l’organisation est exposée et d’estimer leur
niveau d’importance.
 Il importe maintenant d’évaluer ces risques en mettant en relation les résultats
de l’analyse et les critères d’évaluation établis au début du processus, à l’étape
de l’établissement du contexte. L’évaluation mènera alors à la mise en place de
mesures de gestion adaptées aux caractéristiques et à l’importance des risques
considérés.
 Cette étape de l’évaluation des risques peut donc être définie comme un
processus visant à déterminer les risques qui requièrent la mise en place de
mesures pour en réduire l’importance et à leur attribuer une priorité de
traitement.

L’évaluation des risques exige trois actions principales soit :


 d’examiner les résultats de l’analyse des risques en relation avec les
critères d’évaluation fixés préalablement;
 de déterminer les risques nécessitant un traitement en vue d’en réduire
l’importance;
 d’établir les priorités de traitement pour chacun des risques retenus.

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Le traitement des risques 60

 Le traitement des risques constitue la phase centrale de la gestion des risques.


Ces actions devraient agir sur l’aléa, sur la vulnérabilité du milieu ou sur les
deux, lorsque possible.
 À ce stade crucial du processus, les acteurs sont donc appelés à identifier, à
sélectionner et à mettre en œuvre les mesures devant permettre de réduire les
risques à un niveau acceptable. Le traitement des risques se décrit ainsi
comme un processus de sélection et de mise en œuvre de mesures destinées
à réduire les risques.

Trois étapes particulières sont ainsi


concernées par le traitement des risques :
 l’identification des mesures potentielles
relevant de la prévention, de la préparation, de
l’intervention et du rétablissement.
 l’évaluation et la sélection des mesures.
 la planification et de la mise en œuvre des
mesures retenues.

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L’identification des mesures potentielles 61

Principales catégories de mesures susceptibles d’être évaluées et mises


en œuvre à l’étape du traitement des risques
Catégories de mesures Exemples
L’élimination ou la Modification des procédés industriels, utilisation d’un produit
réduction du risque à la sans risque ou moins dangereux, modification des itinéraires
source ou changement de mode de transport, installation
d’équipements ou réalisation de travaux permettant d’éviter
l’aléa, de limiter ses probabilités d’occurrence ou de diminuer
son intensité potentielle, établissement et application de
directives et de procédures de réduction du risque, etc.
Les programmes Mesures visant à prévenir le développement de conditions
d’inspection et propices à la manifestation d’aléas et à assurer le maintien de
d’entretien conditions sécuritaires dans l’exécution d’activités à risques :
bon ordre des équipements, état des bâtiments et
infrastructures, sécurité alimentaire, hygiène et salubrité
publique, etc.
Les programmes et les Formation de base en sécurité civile, formation
activités de formation professionnelle et technique, etc.

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L’identification des mesures potentielles 62

Principales catégories de mesures susceptibles d’être évaluées et mises


en œuvre à l’étape du traitement des risques
Catégories de mesures Exemples
Les dispositions légales, Adoption de lois, règlements, politiques, arrêtés, codes,
réglementaires et normes, procédés de certification, etc. destinés à régir ou à
normatives encadrer la gestion d’un aléa, d’un risque ou d’un domaine
d’activité plus large
Les programmes et les Recherche et développement sur des sujets variés comme les
activités de recherche et systèmes d’alerte rapide, mécanismes de surveillance et de
de développement prévision, méthodes et outils d’appréciation des risques,
matériaux et techniques de construction permettant
d’augmenter la résistance des bâtiments et des infrastructures
à des aléas, etc.
Les programmes de Campagnes générales de sensibilisation, communication sur la
sensibilisation du public, nature et les caractéristiques des risques et des aléas,
de communication des territoire exposé, conséquences prévisibles, mesures prises
risques et de pour éviter le sinistre, moyens dont disposent les citoyens
préparation de la pour se protéger, consignes à suivre en cas sinistre, etc.
population
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L’évaluation et la sélection des mesures 63

Exemples de critères utilisés pour évaluer les différentes options de


traitement des risques
Critères Exemples
Création de risques Cette option générera‐t‐elle de nouveaux risques?
Potentiel de réduction des Quelle proportion des pertes dues à ce risque sera
risques (risque résiduel) empêchée grâce à cette option?
Effet multiplicateur La mise en application de cette option conduira‐t‐elle à
d'autres actions de réduction des risques par une tierce
partie?
Rapport coûts/avantages Cette option est‐elle la plus rentable en rapport aux
avantages qui en découleront ou les résultats pourraient‐ils
être atteints par d'autres moyens plus économiques?
Conformité aux lois et aux Cette option respecte‐t‐elle les lois et les règlements en
règlements vigueur?
Continuité des effets Les effets de l'application de cette option seront‐ils continus
ou simplement de courte durée?
Effets sur l'environnement Quels seront les impacts environnementaux de cette option?

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L’évaluation et la sélection des mesures 64

Exemples de critères utilisés pour évaluer les différentes options de


traitement des risques
Critères Exemples
Équité Ceux qui sont responsables de la présence du risque paient‐
ils pour sa réduction? Lorsque la cause n'est pas de nature
humaine, les coûts sont‐ils distribués de façon équitable?
Moment dans le temps Les effets bénéfiques de cette option se matérialiseront‐ils
rapidement?
Acceptabilité politique Cette option court‐elle la chance d’être endossée par les
gouvernements concernés?
Réactions du public et des Est‐il possible que l'implantation de cette option suscite des
groupes du milieu réactions négatives?
Effets sur l'économie Quels seront les impacts économiques de cette option?
Autorité de juridiction Le niveau de gouvernement sollicité a‐t‐il l'autorité légale
pour appliquer cette option?
Compatibilité Quelle est la compatibilité de cette option avec d'autres
mesures qui pourraient être adoptées ou qui sont déjà en
place?
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La planification et la mise en œuvre 65

Après avoir sélectionné les mesures de traitement des risques, la dernière étape
et non la moindre, consiste à planifier et à mettre en œuvre les mesures
retenues. La planification doit notamment prévoir les éléments suivants :
 les contributions attendues des acteurs;
 les structures établies pour leur réalisation;
 l’échéancier de réalisation;
 les résultats attendus;
 le budget nécessaire;
 les indicateurs de performance et les mécanismes de contrôle;
 le processus de révision à mettre en place; celui-ci devrait entre autres
prévoir un mécanisme pour apprécier l’efficacité des mesures mises en
œuvre en relation avec les objectifs poursuivis et les contributions
des acteurs;
 la mise à jour du plan de gestion de projet.
L’ensemble des dispositions destinées à mettre en place les mesures de
réduction des risques devraient ensuite être intégrées aux pratiques courantes de
gestion et au processus budgétaire.

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Le suivi et la révision 66

 Un système de suivi et de révision doit être établi pour observer l’évolution des
risques et alimenter la répétition du cycle de gestion des risques. Ce moyen
permet de vérifier l’atteinte des objectifs fixés et de favoriser
l’amélioration continue que devraient rechercher tous les acteurs.
 Il contribue notamment, dans cette perspective, à la prise de décisions
éclairées, à assurer la cohérence et la rigueur du processus, à favoriser les
apprentissages, à apporter les ajustements nécessaires ainsi qu’à enregistrer
et à conserver l’information pertinente à la gestion des risques

Gestion des risques en sécurité civiles, Gouvernement du Québec, 2008. Document pdf est disponible :
http://www.securitepublique.gouv.qc.ca/fileadmin/Documents/securite_civile/publications/gestion_risques/ge
stion_risques.pdf

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Le suivi et la révision 67

Plusieurs situations peuvent modifier les besoins et justifient d’assurer le suivi et la


révision des actions menées. D’abord, le contexte dans lequel a été instauré le
processus de gestion des risques peut évoluer de façon appréciable.

Par exemple, il peut être marqué par des changements de diverses


natures tels que *:
 des changements politiques ou organisationnels;
 des nouvelles exigences légales ou réglementaires;
 des circonstances économiques;
 des modifications relatives aux objectifs et aux attentes de la collectivité ou
de l’organisation;
 des changements dans la perception des risques

* EMERGENCY MANAGEMENT AUSTRALIA, Emergency Risk Management; Applications Guide,


Australian Emergency Manuals Series, Part II, Approach to Emergency Management, Volume I – Risk
Management, Manual 1, 1999, p.23.

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La violence au travail 68

Ce n’est pas juste d’une question d'agression physique.


La violence arrache sa victime à la sécurité et à la valeur
* pour la conduire dans l'incertitude, la perte de dignité et
l'incapacité à s'adapter.
La Loi québécoise sur les normes du travail définit le
harcèlement psychologique comme un danger en matière de
santé-sécurité, et les dispositions de cette loi sont réputées
faire partie intégrante de toute convention collective.
Une personne se sent maltraitée, menacée, intimidée ou
agressée dans le contexte de son travail, par de :
 Comportement menaçant – gestes du poing, destruction
matérielle, objets lancés.
 Menaces orales ou écrites – toute expression d'une
intention d'infliger du mal.
 Harcèlement – tout comportement qui abaisse une personne,
l'humilie, la gêne, l'inquiète, l'ennuie ou l'injurie, que cela soit
par des mots, des gestes, de l'intimidation, de la contrainte ou
d'autres activités inappropriées.
 Excès verbaux – jurons, insultes ou langage condescendant.
 Agression physique – coups portés de la main ou du pied,
poussées, bousculade.
ici.radio-canada.ca
*Fiche d’information sur la santé et sécurité #6. Association canadienne des professeures et professeurs d’université
La violence au travail 69

Selon un sondage réalisé auprès de 2 889 travailleurs au Québec en 2012

La violence au travail a un coût Les victimes et témoins de violence au


personnel élevé pour les victimes et travail peuvent avoir des difficultés au
les témoins. Elle peut engendrer des travail telles que :
conséquences psychologiques telles  des absences (F 8% / H 8%);
que :  une baisse de productivité (F 15% / H
 des flashbacks (F 38% / H 32%); 18%);
 des cauchemars (F 24% / H 24%);  des arrêts de travail (F 9% / H 9%);
 de l’évitement (F 34% / H 29%);  des transferts (F 2% / H 4%).
 une perte d’intérêt (F 17% / H 17%);
 un sentiment de culpabilité (F 28% / H Selon les données de Statistique
25%); Canada, il y a environ 350 000 cas de
 de l’irritabilité (F 36% / H 42%); violence au travail chaque année au
 des troubles du sommeil (F 31% / H Canada.
34%); En 2012, 70,3 % des lésions attribuables
 de l’hypervigilance (F 49% / H 33%); à la violence en milieu de travail et
 des difficultés de concentration (F 29% / acceptées par la CSST Québec
H 22%). touchaient des femmes.

Note: F = femme, H = homme http://www.violenceautravail.ca/comprendre/


La violence au travail 70

Comment savoir si mon milieu de travail est à risque? Prendre


connaissance des antécédents de violence sur ce lieu de travail particulier :
 Demander aux autres employés quelle a été leur expérience et s'ils sont inquiets de leur
propre sécurité ou de celle des autres.
 Analyser tout incident de violence en consultant les rapports d'incidents, les dossiers de
premiers soins et les fiches du comité santé sécurité.
 Déterminer si le lieu de travail présente les facteurs de risque reliés à la violence.
 Faire une inspection visuelle des lieux de travail et des activités qui s'y déroulent,
concentrant son attention sur la conception et l'aménagement des lieux ainsi que sur les
pratiques administratives et pratiques de travail observées.

Comment peut-on prévenir la violence dans son milieu de travail?


Développer une engagement de la direction exprimé sous forme
d'une politique écrite :
 Être élaborée par des représentants de la direction et des employés.
 Énoncer clairement l'attitude de votre entreprise envers la violence
reliée au travail et l'engagement de la direction à prévenir ce genre de
violence.
 Préciser les conséquences pour quiconque profère des menaces ou
commet des actes de violence.
 Donner l'assurance qu'il n'y aura pas de représailles contre les
employés qui déclarent les incidents de violence.
 Etc. syndicatafpc.ca
http://www.cchst.ca/oshanswers/psychosocial/violence.html
Prochain cours 71

 Le SIMDUT – le système d'information sur les matières


dangereuses utilisées au travail; le SGH – le système Général
Harmonisé de classification et d'étiquetage des produits
chimiques.

 L’hygiène industrielle et l’identification du risque et des agents


agresseurs de l'environnement de travail.

 Les mesures d’ingénierie pour la prévention d’accidents du


travail.

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