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Chapitre 2 : Traction et Compression

2.1. Généralités sur les poutres


2.1.1. Torseur des forces de cohésion dans une section d’un solide
2.1.2. Notion de poutre
2.1.3. Torseur des forces de cohésion dans une section droite d’une poutre
2.1.4. Convention de signe
2.1.5. Relation entre l’effort tranchant et le moment fléchissant
2.1.6. Sollicitation simples
2.1.7. Sollicitations composées
2.1.8. Etat de contrainte dans une section droite d’une poutre
2.2. Chargement uniaxial
2.2.1. Contraintes
2.2.2. Energie de déformation
2.2.3. Concentration de contrainte
2.2.3.1. Application des forces extérieures
2.2.3.2. Changement brusque de section
2.2.3.3. Principe de Saint-Venant
2.2.4. Condition de résistance
2.2.5. Déformations
2.3. Application du chargement uniaxial
2.3.1. Enveloppes minces
2.3.2. Coques cylindriques sous pression
2.3.2.1. Cylindre ouvert
2.3.2.2. Cylindre fermé
2.3.3. Coques sphériques sous pression
2.4. Exercices

1
2.1. Généralités sur les poutres

2.1.1. Torseur des forces de cohésion dans une section d’un solide

Soit un solide soumis à l’action d’actions mécaniques 𝐹𝑖 .

𝐹2
𝐹1

𝐹3

𝐹5
𝐹4

Coupons ce solide par un plan P.

𝐹2
𝐹1
P 𝐹3

𝐹5
𝐹4

Isolons la partie inférieure.


Soit M un point quelconque de la section coupée A.

𝐶⃗𝑛
M A
𝐹3

𝐹5
𝐹4

𝐶⃗𝑛 est le vecteur contrainte au point M.


2
𝑑𝐹⃗
𝐶⃗𝑛 = 𝑑𝐴 → 𝑑𝐹
⃗⃗⃗ = ⃗⃗⃗
𝐶𝑛 . 𝑑𝐴

Soit G le centre de gravité de la section A.


L’ensemble des forces 𝑑𝐹⃗ peuvent être placés au centre de gravité G à condition de leur
adjoindre leurs moment par rapport à G.

𝑅⃗⃗

⃗⃗⃗
↺ 𝑀
A
G
𝐹3

𝐹5
𝐹4

⃗⃗
{ 𝑅 } est appelé torseur des forces de cohésion.
𝑀⃗⃗⃗

𝑅⃗⃗ = ∬ 𝐶⃗𝑛 𝑑𝐴

⃗⃗⃗ = ∬ 𝐺𝑀
𝑀 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ∧ 𝐶⃗𝑛 𝑑𝐴

2.1.2. Notion de poutre

On appelle poutre le solide engendré par une surface plane A dont le centre de gravité
G décrit une courbe constamment normale à A.
A est appelé section normale ou section droite de la poutre.
La courbe décrite par le centre de gravité G de la section normale A de la poutre est la
fibre moyenne de la poutre.
Si cette fibre appartient à un plan, on dit que la poutre est plane. Sinon, elle est gauche.
Si cette fibre est droite, la poutre est droite. Si cette fibre est courbe, la poutre est courbe.
On se limitera aux poutres droites.

2.1.3. Torseur des forces de cohésion dans une section droite d’une poutre

3
Considérons une section droite d’une poutre.

y
𝑇𝑦
𝑅⃗⃗
𝑀𝑦
⃗⃗⃗
𝑀
G 𝑇𝑥 =N
𝑇𝑧 G𝑧
𝑀 x
𝑀𝑥 = 𝑀𝑇

⃗⃗
{ 𝑅 } est le torseur des forces de cohésion.
𝑀⃗⃗⃗

𝑇𝑥 = 𝑁
𝑅⃗⃗ = { 𝑇𝑦 }
𝑇𝑧

𝑀𝑥 = 𝑀𝑇
⃗⃗⃗
𝑀 = { 𝑀𝑦 }
𝑀𝑧

2.1.4. Convention de signe

Une force et un moment internes sont positifs s’ils agissent dans le sens positif des axes
sur une face positive et dans le sens négatif des axes sur une face négative.

𝑦
𝑁 𝑁 𝑇
x 𝑀 𝑀
𝑁>0 𝑇 𝑇>0
𝑥 𝑀>0
x

2.1.5. Relation entre l’effort tranchant et le moment fléchissant

4
Soit une poutre droite uniformément chargée.

G G’

∆𝑥

Coupons ce poutre en G et G’ par des sections droites et isolons la partie ∆𝑥 .

𝑇𝑧 𝑇′𝑦
p
𝑀′𝑦

N 𝑀𝑇 𝑀𝑧 𝑀′ 𝑇 N’
G
G’
x

𝑀𝑦 𝑀′𝑧

𝑇𝑦 𝑇′𝑧
z

−𝑁 −𝑀𝑇
𝑅⃗⃗
G : { } = {−𝑇𝑦 −𝑀𝑦 } torseur des forces de cohésion en G.
⃗⃗⃗𝐺
𝑀 −𝑇𝑧 −𝑀𝑧

𝑁′ 𝑀′ 𝑇
⃗⃗⃗⃗
𝑅′
G:{ } = {𝑇′𝑦 𝑀′𝑦 } torseur des forces de cohésion en G’.
⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀′𝐺
𝑇′𝑧 𝑀′𝑧

⃗⃗⃗⃗ + 𝑅⃗⃗ − 𝑝∆𝑥 𝑗⃗ = ⃗0⃗


∑ 𝐹⃗ = ⃗0⃗ ⇒ 𝑅′

∑ 𝐹𝑥 = 0 𝑁′ − 𝑁 = 0 ∆𝑁 = 0
∆𝑇𝑦
{∑ 𝐹𝑦 = 0 ⇒ {𝑇′𝑦 − 𝑇𝑦 − 𝑝∆𝑥 = 0 ⇒ {∆ =𝑝 𝑥
∑ 𝐹𝑧 = 0 𝑇′𝑧 − 𝑇𝑧 = 0 ∆𝑇𝑧 = 0

𝑑𝑇𝑦
=𝑝
𝑑𝑥

5
⃗⃗⃗/𝐺′ = 0
∑𝑀 ⇒ 𝑀 ⃗⃗⃗𝐺 + (− ∆𝑥 𝑖⃗) ∧ (−𝑝∆𝑥 𝑗⃗) + (−∆𝑥 𝑖⃗) ∧ 𝑅⃗⃗ = ⃗0⃗
⃗⃗⃗𝐺′ + 𝑀
2
2
⇒ ⃗⃗⃗𝐺 + 𝑝 ∆𝑥 𝑘
⃗⃗⃗𝐺′ + 𝑀
𝑀 ⃗⃗ + (−∆𝑥 𝑖⃗) ∧ (−𝑁𝑖⃗ − 𝑇𝑦 𝑗⃗ − 𝑇𝑧 𝑘
⃗⃗ ) = ⃗0⃗
2
2
⇒ ⃗⃗⃗𝐺 + 𝑝 ∆𝑥 𝑘
⃗⃗⃗𝐺′ + 𝑀
𝑀 ⃗⃗ + ∆𝑥 𝑇𝑦 𝑘
⃗⃗ − ∆𝑥 𝑇𝑧 𝑗⃗ = ⃗0⃗
2

∑ 𝑀𝑥 = 0 𝑀′ 𝑇 − 𝑀𝑇 = 0

{ 𝑀𝑦 = 0 ⇒ { 𝑀′𝑦 − 𝑀𝑦 − ∆𝑥 𝑇𝑧 = 0
∆𝑥 2
∑ 𝑀𝑧 = 0 𝑀′𝑧 − 𝑀𝑧 + 𝑝 + ∆𝑥 𝑇𝑦 = 0
2

∆𝑀𝑇 = 0
∆𝑀𝑦
= 𝑇𝑧
∆𝑥
∆𝑀𝑧 ∆𝑥
= −𝑇𝑦 − 𝑝
{ ∆𝑥 2

𝑑𝑀𝑦
= 𝑇𝑧
⇒ {𝑑𝑀𝑑𝑥
𝑧
= −𝑇𝑦
𝑑𝑥

𝑑𝑇𝑦
=𝑝
𝑑𝑥

𝑑 2 𝑀𝑧 𝑑𝑇𝑦
= −
𝑑𝑥 2 𝑑𝑥

𝑑2 𝑀𝑧
= −𝑝
𝑑𝑥 2

2.1.6. Sollicitation simples

Si le torseur des forces de cohésion fait apparaître un seul des quatres (4) éléments N,
T, 𝑀𝑇 , M non nul, la sollicitation est dite simple. On étend à cette définition le cas où T et M,
perpendiculaires entre eux sont associées.

6
- Exemples

y y

N>0 N<0
x x

z z
1 : Traction (extension) simple 1 : Compression simple

y y

𝑇𝑦

T ⃗⃗⃗𝑇
𝑀
x ↺
x
𝑇𝑧
z

z
2 : Cisaillement 3 : Torsion simple

y y
⃗⃗⃗𝑦 =M
𝑀

x x

⃗⃗⃗𝑧 =M
𝑀
z z

4 : Flexion (plane) pure

7
y y
𝑇𝑦 =T ⃗⃗⃗𝑦 =M
𝑀

x x
⃗⃗⃗𝑧 =M
𝑀 𝑇𝑧 =T
z z

5 : Flexion (plane) simple ou flexion ordinaire

2.1.7. Sollicitations composées

Il s’agit de la superposition de deux (2) ou de plusieurs sollicitations simples.

- Exemples

y y
𝑇𝑦 =T ⃗⃗⃗𝑦 =M
𝑀

N>0
N<0
x x
⃗⃗⃗𝑧 =M
𝑀 𝑇𝑧 =T
z z

1 : Flexion (plane) composée

⃗⃗⃗𝑦
𝑀
⃗⃗⃗𝑓
𝑀

⃗⃗⃗𝑧
𝑀
z

2 : Flexion (pure) gauche

8
y
⃗⃗𝑦
𝑇 ⃗⃗⃗𝑦
𝑀
⃗⃗⃗𝑓
𝑀
N
x
⃗⃗𝑧
𝑇 ⃗⃗⃗𝑧
𝑀
z

3 : Flexion déviée ou flexion gauche

y y
𝑇𝑦 =T ⃗⃗⃗𝑦 =M
𝑀

⃗⃗⃗𝑇
𝑀 ⃗⃗⃗𝑇
𝑀
x x
⃗⃗⃗𝑧 =M
𝑀 𝑇𝑧 =T
z z

4 : Cas des arbres de transmission

2.1.8. Etat de contrainte dans une section droite d’une poutre

𝜏𝑥𝑦

M 𝜎𝑥

𝜏𝑥𝑧 x

𝑅⃗⃗ = ∬ 𝐶⃗𝑛 𝑑𝐴

⃗⃗⃗𝐺 = ∬ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀 𝐺𝑀 ∧ 𝐶⃗𝑛 𝑑 𝐴

9
𝜎𝑥
𝐶⃗𝑛 = {𝜏𝑥𝑦 }
𝜏𝑥𝑧

0
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐺𝑀 = {𝑦}
𝑧

⃗⃗ ) 𝑑𝐴
𝑅⃗⃗ = ∬(𝜎𝑥 𝑖⃗ + 𝜏𝑥𝑦 𝑗⃗ + 𝜏𝑥𝑧 𝑘

𝑁 = ∬ 𝜎𝑥 𝑑𝐴

𝑇𝑦 = ∬ 𝜏𝑥𝑦 𝑑𝐴

𝑇𝑧 = ∬ 𝜏𝑥𝑧 𝑑𝐴

𝑖⃗ 𝑗⃗ ⃗⃗
𝑘
⃗⃗⃗𝐺 = ∬ | 0
𝑀 𝑦 𝑧 | 𝑑𝐴
𝜎𝑥 𝜏𝑥𝑦 𝜏𝑥𝑧

⃗⃗ ] 𝑑𝐴
⃗⃗⃗𝐺 = ∬[(𝑦𝜏𝑥𝑧 − 𝑧𝜏𝑥𝑦 )𝑖⃗ + (𝑧𝜎𝑥 )𝑗⃗ + (−𝑦𝜎𝑥 )𝑘
𝑀

𝑀𝑇 = ∬(𝑦𝜏𝑥𝑧 − 𝑧𝜏𝑥𝑦 ) 𝑑𝐴

𝑀𝑦 = ∬(𝑧𝜎𝑥 ) 𝑑𝐴

𝑀𝑧 = ∬(−𝑦𝜎𝑥 ) 𝑑𝐴

2.2. Chargement uniaxial

N N N N

Traction (Extension) Compression

10
• Remarque

Pour ce qui concerne la compression, la poutre ne doit pas être trop élancée. Si la
poutre est élancée, il y a risque de flambement (cf. chap. 6).

2.2.1. Contraintes

𝑁 = ∬ 𝜎𝑥 𝑑𝐴

Si on considère que la distribution des contraintes est uniforme sur la section A,


𝑁 = 𝜎𝑥 𝐴
𝑁
𝜎𝑥 = 𝜎𝑥 = 𝜎
𝐴

𝑁
𝜎=
𝐴

Si 𝑁 > 0 (traction) ⇒ 𝜎 > 0


Si 𝑁 < 0 (compression) ⇒ 𝜎 < 0

• Cercles de Mohr

𝜏𝑚𝑖𝑛 𝜏𝑚𝑖𝑛

𝜎 𝜎
𝜏𝑚𝑎𝑥 𝜏𝑚𝑎𝑥

𝜏 𝜏
Traction pure Compression pure

2.2.2. Energie de déformation

𝑑𝑈 1
= 𝜎𝜀
𝑑𝑉 2

11
𝑑𝑈 1 𝜎
= 𝜎
𝑑𝑉 2 𝐸

𝑑𝑈 1 𝜎 2
=
𝑑𝑉 2 𝐸

𝑑𝑈 1 1 𝑁 2
= ( )
𝑑𝑉 2 𝐸 𝐴

1 𝑁2
𝑈 = ∭𝑉 𝑑𝑉
2 𝐸𝐴2

1 𝐿 𝑁2
𝑈 = 2 ∫0 (∬ 𝐸𝐴2 𝑑𝐴) 𝑑𝑥 L : longueur de la poutre

1 𝐿 𝑁2
𝑈= ∫ 𝑑𝑥
2 0 𝐸𝐴

2.2.3. Concentration de contrainte

2.2.3.1. Application des forces extérieures

Considérons une poutre verticale sur laquelle agit une force de compression N par
l’intermédiaire d’une plaque d’assise.

La plaque d’assise ne répartit la force que sur la partie centrale de la poutre. Des
contraintes tangentielles naissent entre les fibres de la partie centrale et les fibres extrêmes.

12
On constate que la distribution des contraintes normales est uniforme à une distance de
l’extrémité de la poutre égale à la hauteur de sa section droite.
D’une manière générale, on constate que la perturbation des contraintes dues à
l’application des forces extérieures ne se fait sentir que sur une distance h égale à la hauteur de
la section de la poutre. Au-delà, règne une distribution uniforme.

2.2.3.2. Changement brusque de section

• Entailles
N

𝜎𝑚𝑎𝑥
𝜎𝑚𝑜𝑦
𝑘≈2 m n Entaille 1
t 2a t 𝜌

𝑁
𝜎𝑚𝑜𝑦 =
𝐴

𝜎𝑚𝑎𝑥 = 𝑘𝜎𝑚𝑜𝑦

𝜎𝑚𝑜𝑦 est la contrainte moyenne dans la section entaillée.


𝑘 est appelé coefficient (théorique) de concentration de contrainte.

D
Entaille 2
m n
𝜌
𝑡 d=2a 𝑡

13
Il se produit aux point m et n une concentration de contrainte d’autant plus élevée que
le rayon 𝜌 du congé de raccordement est plus faible et que le changement de section D/d est
grand.

Pour ces entailles,

1
𝑘 = 1+
√𝛼𝜌⁄𝑡 + 𝛽(𝜌⁄𝑎)(1 + 𝜌⁄𝑎)2

𝑎 ∶ demi-largeur de la section nette


𝑡 ∶ profondeur de l’entaille
𝜌 ∶ rayon de courbure de l’entaille à la racine
𝛼 𝑒𝑡 𝛽 ∶ constantes ci-dessous

Forme de Entaille 1 Entaille 2


la barre 𝛼 𝛽 𝛼 𝛽
Plate 0,25 0,62 0,6 1,5
ronde 0,25 1,00 0,77 2,1

• Trou circulaire pratiqué dans un plat tendu

𝜎𝑚𝑎𝑥
3𝛾 − 1
𝑘=
𝛾 + 0,3 𝑑

𝑏
𝛾= N
𝑑 b

Si 𝑑 ≪ 𝑏 ⇒ 𝑘 = 3

14
• Trou elliptique

𝜎𝑚𝑎𝑥

2𝑎

N
b’

2𝑎
Si le trou elliptique est très petit par rapport à la largeur du plat, on a : 𝑘 = 1 + 𝑏

k peut dépasser 3 si a est largement supérieur à b.


𝑎
Si → ∞, le trou elliptique dégénère vers une fissure perpendiculaire à l’axe de la barre
𝑏

(𝑘 → ∞).
𝑎
Par contre, si → 0, le trou elliptique dégénère en une fissure parallèle à l’axe de la
𝑏

barre, pour laquelle k=1, ce qui est sans danger.

• Remarques

On peut espérer arrêter une fissure perpendiculaire à l’axe d’une barre tendue en créant
deux trous circulaires à ses extrémités. On remplace ainsi 𝑘 = ∞ 𝑝𝑎𝑟 𝑘 = 3.

2.2.3.3. Principe de Saint-Venant

Les contraintes générales provoquées dans une poutre par un système de forces
appliquées à une extrémité ne changent pas si l’on substitue à ces forces un autre système ayant
les mêmes éléments de réduction 𝑁, 𝑀, 𝑇 𝑜𝑢 𝑀𝑇 . Seules changent les contraintes locales
agissant dans les zones d’application des forces sur une longueur égale à la hauteur de la poutre.

2.2.4. Condition de résistance

La condition de résistance est :

15
𝜎𝑒
𝜎𝑐 ≤
𝑆

1
𝜎𝑐 = √ [(𝜎1 − 𝜎2 )2 + (𝜎2 − 𝜎3 )2 + (𝜎3 − 𝜎1 )2 ]
2

𝜎𝑒
𝜎1 ≤
𝑆
𝜎𝑒
𝜎≤
𝑆

𝜎𝑒
𝑘𝜎𝑚𝑜𝑦 ≤
𝑆

• Remarques

- Pour les matériaux raides, le coefficient de concentration de contrainte se


maintient tel quel jusqu’à la rupture. Il faut donc en tenir compte.
- En cas de fatigue aussi, on tient compte du coefficient de concentration de
contrainte k.
- Par contre, pour les matériaux ductiles chargés statiquement, lorsque le matériau
atteint la limite d’écoulement au voisinage des entailles (ou des trous), il se
produit un écoulement plastique et une déformation locale du matériau.
Ce qui a pour effet de faire chuter le coefficient de concentration de contrainte.
Au fur et à mesure que la force N augmente, le diagramme des contraintes se
modifie avec l’extension de la zone plastique. A la rupture, la distribution des
contraintes est quasiment uniforme.

𝜎𝑒

m n

16
C’est grâce à cette propriété des matériaux ductiles que l’on dimensionner les pièces
boulonnées sans tenir compte des coefficients de concentration de contrainte. Il faut seulement
considérer la section nette des barres.

2.2.5. Déformations

N N N

Traction (Extension) Compression

𝜕𝑢
𝜀𝑥 =
𝜕𝑥

𝑑𝑢
𝜀𝑥 =
𝑑𝑥

𝑑𝑢 = 𝜀𝑥 𝑑𝑥

𝜎𝑥
𝜀𝑥 =
𝐸

𝑁
𝜎𝑥 =
𝐴

𝑁
𝑑𝑢 = 𝑑𝑥
𝐸𝐴

𝐿
𝑁
𝑢=∫ 𝑑𝑥
0 𝐸𝐴

Si N, E et A sont constants,

𝑁𝐿
𝑢=
𝐸𝐴

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Si 𝑁 > 0 ⇒ 𝑢 > 0, soit un allongement.
Si 𝑁 < 0 ⇒ 𝑢 < 0, soit un rétrécissement.

• Remarque

u est inversement proportionnel à EA. Si EA est grand, alors u est petit. EA caractérise la
rigidité de la poutre en traction.

EA est appelé rigidité tractionnelle de la poutre.

2.3. Application du chargement uniaxial

2.3.1. Enveloppes minces

Une enveloppe mince est un organe susceptible de contenir un fluide sous pression et
dont l’épaisseur est faible par rapport aux autres dimensions.

• Exemples

- tubes de transmission hydraulique ;


- réservoirs de gaz comprimé tels que les chaudières ;
- etc.

Considérons une enveloppe mince de forme quelconque contenant un fluide à la


pression effective p. Coupons cette enveloppe suivant un certain plan.

𝛼′ 𝑛⃗⃗
⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹′
dS’
M’
S’

dA S dS
A M
𝑑𝐹⃗ 𝛼

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S’ est la surface intérieure de l’enveloppe coupée ;
S est la projection de S’ sur le plan ;
A est la surface de la section droite de l’enveloppe.

⃗⃗⃗⃗ = 𝑝𝑑𝑆′𝑛⃗⃗
𝑑𝐹′

𝑛⃗⃗ est la normale à 𝑑𝑆’ au point M’.


dF est la force de cohésion au point M sur la section A de l’enveloppe.

A l’équilibre, on :

⃗⃗⃗⃗ + ∬ 𝑑𝐹⃗ = ⃗0⃗


∬𝑆′ 𝑑𝐹′ 𝐴

∬𝑆′ 𝑝 cos 𝛼′ 𝑑𝑆 ′ = ∬𝐴 𝜎𝑑𝐴

∬𝑆 𝑝𝑑𝑆 = ∬𝐴 𝜎𝑑𝐴

2.3.2. Coques cylindriques sous pression

2.3.2.1. Cylindre ouvert

• Contraintes

On considère un cylindre infiniment long. On choisit unitaire du cylindre.

∬𝑆 𝑝𝑑𝑆 = ∬𝐴 𝜎𝑑𝐴

p est constant dans l’enveloppe ;


𝜎 est constant sur la surface A.

𝑆
𝑝𝑆 = 𝜎𝐴 ⇒ 𝜎 = 𝑝
𝐴

19
N N

1.2. 𝑟
𝜎𝛼 = 𝑝
2.1. 𝑒

𝑝𝑟
𝜎𝛼 = Formule des chaudières (contrainte circonférentielle)
𝑒

• Condition de résistance

C’est cette formule que l’on utilise pour déterminer l’épaisseur des tôles de chaudières
𝑝𝑟
(𝑒 ≥ 𝜎 )
𝑒 ⁄𝑆

• Déformation

𝑝𝑟
𝜎=
𝑒

𝜎 𝑝𝑟
=
𝐸 𝐸𝑒

𝑝𝑟 ∆𝑟
𝜀= =
𝐸𝑒 𝑟

𝑝𝑟 2
∆𝑟 =
𝐸𝑒

Ce qui correspond à une augmentation de longueur.

2.3.2.2. Cylindre fermé

Le cylindre fermé est bouché aux deux extrémités.


20
e
d=2r
x
L

• Contraintes

𝑆
𝜎𝑥 = 𝑝
𝐴

𝑆 = 𝜋𝑟 2

𝐴 ≈ 2𝜋𝑟𝑒

𝜋𝑟 2
𝜎𝑥 = 𝑝
2𝜋𝑟𝑒

𝑝𝑟
𝜎𝑥 =
2𝑒

• Condition de résistance

𝜎𝑒
𝜎𝑥 ≤
𝑆

𝑝𝑟 𝜎𝑒

2𝑒 𝑆
𝑝𝑟
𝑒≤
2 𝜎𝑒 ⁄𝑆

2.3.3. Coques sphériques sous pression

21
e
• Contraintes

𝑆
𝜎=𝑝
𝐴

𝑆 = 𝜋𝑟 2

𝐴 ≈ 2𝜋𝑟𝑒

𝜋𝑟 2
𝜎=𝑝
2𝜋𝑟𝑒

𝑝𝑟
𝜎=
2𝑒

• Condition de résistance

𝜎𝑒
𝜎≤
𝑆

𝑝𝑟 𝜎𝑒

2𝑒 𝑆

𝑝𝑟
𝑒≤
2 𝜎𝑒 ⁄𝑆

22
• Déformation

𝑝𝑟 2
∆𝑟 =
2𝐸𝑒

23
2.4. Exercices

2.4.1. Exercice N°1

B C

30° 30°

La figure ci-dessus est constituée de deux barreaux cylindriques identiques AB et AC de 2


m de long et dont la section a 10 mm de diamètre. On applique en A une charge N. Le module
d’élasticité est 𝐸 = 100 𝐺𝑃𝑎. On demande de calculer :

1. La valeur de la charge N qui entraînera une contrainte de 150 MPa dans chacun des
barreaux.
2. Le déplacement vertical ∆𝐴 du point A.

2.4.2. Exercice N°2

2m 1
1.5 m
2

A x B C
P=10 kN

2m 1m

Un barreau rigide ABC (A est un pivot) est soutenu par deux barreau métalliques 1 et 2
(figure ci-dessus). On applique à une distance x du pivot une charge P de 10 kN. Par ailleurs,
on connaît les données suivantes :

a) pour le barreau 1, A1=400 mm2, E1=150 GPa et 𝜎max 𝑝𝑒𝑟𝑚 = 20 𝑀𝑃𝑎 ;


b) pour le barreau 2, A2=500 mm2, E2=100 GPa et 𝜎max 𝑝𝑒𝑟𝑚 = 10 𝑀𝑃𝑎.

24
On demande de calculer :

1. la distance x à laquelle il faut appliquer la charge P pour que la contrainte dans l’un ou
l’autre des barreaux n’excède pas la valeur permise 𝜎max 𝑝𝑒𝑟𝑚 ;
2. la valeur des contraintes dans les barreaux 1 et 2 ;
3. le déplacement vertical de l’extrémité C.

2.4.3. Exercice N°3

1
2

C
A B

1m 1,5 m

Les deux barreau 1 et 2 (figure ci-dessus) sont, au départ, simplement en contact l’un avec
l’autre (en B) et avec les parois rigides (en A et C). On connaît les données suivantes :

a) pour le barreau 1, A1= 1 000 mm2, E1= 100 GPa et α1= 20x10-6 °C-1 ;
b) pour le barreau 2, A2= 500 mm2, E2= 70 GPa et α2= 13x10-6 °C-1 ;
On augmente la température de l’ensemble de 30°C. On demande de calculer :

1. Le déplacement de la jonction B ;
2. La valeur de la contrainte dans chacun des barreaux.

2.4.4. Exercice N°4

Jeu radial 0,1 mm


r2

t2
r1
t1

25
La structure ci-dessus est formée de deux cylindres concentriques, faits de matériaux
différents. Initialement, il existe entre eux un jeu radial de 0,1 mm. On exerce une pression à
l’intérieur du plus petit cylindre (p=500 kPa) et on augmente la température de l’ensemble
(∆T=40°C).

On demande de calculer la valeur de la contrainte subie par la paroi de chacun des deux
cylindres.

Cylindre 1 Cylindre 2
r1=0.5 m (nominal) r2=0.5 m (nominal)
t1=1 mm t2=4 mm
E1=70 GPa E2=200 GPa
α1=24x10-6 °C-1 α2=12x10-6 °C-1

2.4.5. Exercice N°5

Une barre d’acier longue d’un mètre et de 800 mm2 de section est placée à
l’intérieur d’un tube de cuivre de la même longueur et de 1000 mm2 de section. Les extrémités
de la barre et du cuivre sont solidaires. Calculer les efforts dans les deux matériaux provoqués
par un échauffement de 80 °C et l’allongement de l’ensemble. On admet que les deux matériaux
sont élastiques linéaires. Les coefficients de dilatation thermique valent :

a=12.10-6 et c=17.10-6.

Les modules d’élasticité sont :

Ea=210 kN/mm2 et Ec=120 kN/mm2

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