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FCE2, Moment cinétique - Forces centrales Y Androussi & A Akjouj 

 
Chapitre III : Théorème du moment cinétique

Mouvement dans un champ de force centrale

de type gravitationnel ou électrostatique

I- Moment d’une force - moment cinétique

1- Motivation :
Exemple instructif : on considère une barre rigide AB soumise à un couple de forces
𝐹⃗ ; 𝐹⃗ 𝐹⃗ . Les frottements sont négligés.

                             𝑅⃗                        𝐹⃗      A 


 

                                      O 

B                          𝑃⃗                       
    𝐹⃗        

Si on se limitait au principe fondamental de la dynamique ∑ 𝐹⃗ 𝑚𝑎⃗, on aurait


∑ 𝐹⃗ 𝑅⃗ 𝑃⃗ 𝐹⃗ 𝐹⃗ 0⃗ ⟹ Le centre de masse O est au repos. Cela ne renseigne pas
sur le mouvement de rotation de la barre ⟹ Besoin d’un autre théorème pour rendre compte
de la rotation. On introduit la notion de moment :

Le couple des forces 𝐹⃗ ; 𝐹⃗ est de moment en O :

ℳ⃗ 𝐹⃗ 𝑂𝐴⃗ ∧ 𝐹⃗ 0⃗

ℳ⃗ 𝐹⃗ 𝑂𝐵⃗ ∧ 𝐹⃗ 0⃗
                               𝐹⃗  

⟹ ℳ⃗ 𝐹⃗ , 𝐹⃗ 𝑂𝐴⃗ ∧ 𝐹⃗ 𝑂𝐵⃗ ∧ 𝐹⃗ 𝑂𝐴⃗ 𝑂𝐵⃗ ∧ 𝐹⃗ 𝐵𝐴⃗ ∧ 𝐹⃗                                       A 


Bras de levier


Principe du levier
C’est ce moment des forces qui est à l’origine de la rotation de la barre.
C’est la grandeur physique pertinente pour étudier le mouvement de rotation.


 
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Par quel théorème ? Par un jeu de déduction, on peut le pressentir :
𝑑𝑝⃗ 𝑑
𝐹⃗ 𝑑 𝑜ù 𝑚𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑝⃗ 𝑚𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝐹⃗ 𝑠𝑜𝑖𝑡 ℳ⃗ 𝐹⃗
𝑑𝑡 𝑑𝑡
On appelle 𝑚𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑒𝑛 𝑂 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑢𝑣𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑝⃗ : moment cinétique en O et on le
notera 𝐿⃗ .
Cela mérite une construction rigoureuse. C’est le but fixé dans ce qui suit où tout sera détaillé
pas à pas. Nous commencerons par revisiter d’abord la notion de moment.

2-  Moment d’une force :

Soit un mobile M soumis à la force 𝐹⃗ . On appelle


moment de la force 𝐹⃗ par rapport au point O, la                                                    M 

grandeur vectorielle :        

ℳ⃗ 𝐹⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝐹⃗  ℛ                                         𝐹⃗ 
 
(unités : m.N)
    O 

NB : On retiendra que M est le point d’application de 𝐹⃗ . Pour mieux nous fixer les idées,
prenons un exemple concret, à savoir la tige précédente et exprimons le moment en B du couple
de forces agissant sur la tige. Le moment étant une grandeur vectorielle additive :

ℳ⃗ 𝐹⃗ ∑ ℳ⃗ 𝐹⃗ 𝐵𝐴⃗ ∧ 𝐹⃗ 𝐵𝐵⃗ ∧ 𝐹⃗ 𝐵𝐴⃗ ∧ 𝐹⃗ 0⃗ 𝐵𝐴⃗ ∧ 𝐹⃗, même résultat !

Propriétés :

ℳ⃗ 𝐹⃗ est perpendiculaire à 𝑂𝑀⃗ et à 𝐹⃗ .

Le sens de ℳ⃗ 𝐹⃗ est donné par la règle du tire-bouchon (ou 3 doigts de la main droite)

ℳ⃗ 𝐹⃗ 𝑂𝑀⃗ . 𝐹⃗ . 𝑠𝑖𝑛 𝑂𝑀⃗, 𝐹⃗

ℳ⃗ 𝐹⃗ 0⃗ 𝑠𝑖 𝑂𝑀⃗ ∥ 𝐹⃗ (avec 𝑂𝑀⃗ 𝑒𝑡 𝐹⃗ 0⃗ .


 
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3- Moment cinétique :

Le moment cinétique 𝐿⃗ 𝑀/ℛ du point matériel


𝑀 par rapport au point 𝑂 dans le référentiel ℛ est                                                    M 

par définition le moment en 𝑂 de sa quantité de                                                                 𝑣⃗ 


mouvement 𝑝⃗ dans le référentiel ℛ :  ℛ                   𝑟                              
𝐿⃗ 𝐿⃗ 𝑀/ℛ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑝⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑚𝑣⃗  
    O 
(unités : kg.m2s-1)

Ouverture sur le monde microscopique : vérifier que la grandeur quantique ℏ qui désigne

la constante de Planck réduite est homogène à la norme du moment cinétique L.

Propriétés :

𝐿⃗ est perpendiculaire à 𝑂𝑀⃗ et à 𝑣⃗.


Le sens de 𝐿⃗ est donné par la règle du tire-bouchon (ou 3 doigts de la main droite)
𝐿⃗ 𝑚. 𝑟. ‖𝑣⃗‖. 𝑠𝑖𝑛 𝑟⃗, 𝑣⃗ en posant 𝑂𝑀⃗ 𝑟⃗.

𝐿⃗ 0⃗ 𝑠𝑖 𝑂𝑀⃗ ∥ 𝑣⃗. C’est le cas d’un mouvement rectiligne.

4- Théorème du moment cinétique dans un référentiel galiléen : équation de bilan du


moment cinétique :
a- Enoncé : Dans un Référentiel galiléen ℛ , la variation temporelle du moment cinétique
𝐿⃗ est égale à la résultante des moments en O des forces s’exerçant sur le point matériel.
𝑑𝐿⃗
ℳ⃗ 𝐹⃗ ℳ⃗ 𝐹⃗ 𝑜ù 𝐹⃗ 𝐹⃗ 𝑎𝑣𝑒𝑐 ℳ⃗ 𝐹⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝐹⃗
𝑑𝑡 ℛ

NB : L’énoncé reste analogue en remplaçant O par tout point A, fixe, dans ℛ. Seul le
point M est mobile dans ℛ. Le cas où A est en mouvement dans ℛ ne sera pas envisagé
dans le cadre de ce cours.
b- Démonstration :

𝐿⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑝⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑚𝑣⃗

𝑑𝐿⃗ 𝑑 𝑑
𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑝⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑚𝑣⃗ ⟹
𝑑𝑡 ℛ
𝑑𝑡 ℛ 𝑑𝑡 ℛ


 
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𝑑𝐿⃗ 𝑑𝑣⃗
𝑣⃗ ∧ 𝑚𝑣⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑚 0⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑚𝑎⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑚𝑎⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝐹⃗ ℳ⃗ 𝐹⃗
𝑑𝑡 𝑑𝑡
d’où :
𝑑𝐿⃗
ℳ⃗ 𝐹⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝐹⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝐹⃗
𝑑𝑡

où 𝐹⃗ est la résultante des forces extérieurs.


Interprétation : C’est l’équation de bilan de la grandeur vectorielle 𝐿⃗ du système entre
𝑡 et 𝑡 𝑑𝑡 :
𝐿⃗ 𝑡 𝑑𝑡 𝐿⃗ 𝑡 𝑑𝐿⃗
ℳ⃗ 𝐹⃗ , terme d échange avec l extérieur.
𝑑𝑡 𝑑𝑡
Conclusion : 𝐿⃗ est une grandeur conservative, tout comme 𝑝⃗ et l’énergie totale, car si
le système est isolé 𝐹⃗ 0⃗ , 𝑖𝑐𝑖 , ces grandeurs se conservent, dans un référentiel
galiléen.
Question qui nous vient alors à l’esprit : existe-t-il d’autres situations où le moment
cinétique se conserve ?
c- Cas de conservation du moment cinétique :

Il y a conservation du moment cinétique 𝐿⃗ dans un référentiel galiléen si :

𝑑𝐿⃗
𝐿⃗ 𝐶𝑡𝑒⃗ ⟺ 0⃗ ⟺ ℳ⃗ 𝐹⃗ 0⃗ ⟺ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝐹⃗ 0⃗
𝑑𝑡

Cela est possible dans l’une des situations suivantes :

i) La résultante des forces 𝐹⃗ 0⃗ ⟹ le système est isolé ou pseudo-isolé (évoqué


précédemment).
ii) 𝐹⃗ ∥ 𝑂𝑀⃗ ∀ 𝑡 : 𝑀 est soumis, à tout instant, à une force 𝐹⃗ colinéaire à 𝑂𝑀⃗ : on dit que
le mobile M est soumis à une force centrale.

Exemples de forces centrales :


M          
- Gravitation d’une planète M autour de son astre, situé au foyer O.
𝑂𝑀⃗ ∥ 𝐹⃗ et ce, ∀ la position de M sur son orbite.         𝐹⃗               O  

- Atome de Bohr (faire exercice 5, à la fin de ce chapitre).


 
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d- Application : pendule simple
O 𝑘⃗ 
Question :
Etablir l’équation différentielle aux petits angles  

𝜃 𝜔 𝜃 en appliquant le théorème du moment    𝜃 𝑙 


cinétique.                   𝑇⃗ 𝑣⃗ 

Résolution :               𝑒⃗ 𝑒⃗  

 PM : bille de masse m                          𝑀 𝑚  


 Référentiel supposé galiléen : ℛ                          𝑚𝑔⃗ 
d’origine O.
 Repère choisi : base intrinsèque 𝑒⃗ , 𝑒⃗ , 𝑘⃗
 Pas de frottement.

a) Dans la base de Serret-Frenet 𝑒⃗ , 𝑒⃗ , 𝑘⃗ : on a 𝑂𝑀⃗ 𝑙𝑒⃗ et 𝑣⃗ 𝑙𝜃 𝑒⃗ .

b) 𝐿⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑚𝑣⃗ ∧ 𝑚𝑙 𝜃 𝑘⃗ .

c) ℳ⃗ 𝐹⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑇⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑚𝑔⃗ 0⃗ ∧ ⇒

ℳ⃗ 𝐹⃗ 𝑚𝑙𝑔𝑠𝑖𝑛𝜃𝑘⃗ .


d) 𝑚𝑙 𝜃 𝑘⃗.

e) D’après le théorème du moment cinétique :

𝑑𝐿⃗ 𝑔
ℳ⃗ 𝐹⃗ ⟺ 𝑚𝑙 𝜃 𝑚𝑙𝑔𝑠𝑖𝑛𝜃 ⇒ 𝜃 𝑠𝑖𝑛𝜃
𝑑𝑡 𝑙

et aux petits angles, on a 𝑠𝑖𝑛𝜃 𝜃, soit

𝑔
𝜃 𝜃 𝜔 𝜃
𝑙

On retrouve bien l’équation différentielle d’un oscillateur harmonique de pulsation propre :

𝑔
𝜔
𝑙


 
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II- Mouvement d’un mobile dans un champ de force centrale

1- Motivation : Réinvestir les concepts de la Mécanique du Point Matériel (Principe


Fondamental de la Dynamique, Théorème du Moment Cinétique, Théorème de l’Energie
Mécanique, …) en vue de comprendre et de modéliser les situations concrètes suivantes :
 Satellite autour d’une planète
 Planète autour d’une étoile
 Modèle de Bohr (mouvement de l’électron autour d’un noyau), …

On va notamment montrer que ces mouvements sont régis par les lois de Kepler déjà vues
en classe de Terminale.

2- Définition d’un champ de force centrale :

Cette notion a été introduite précédemment. On dit qu’un mobile est soumis à un champ de
force centrale si à tout instant le vecteur force 𝐹⃗ est colinéaire au vecteur 𝑂𝑀⃗ : 𝐹⃗ ∥ 𝑂𝑀⃗ ∀ 𝑡, de
même sens ou de sens opposé. ∀ 𝑡, le support de la force 𝐹⃗ passe par le centre fixe dit foyer O.

Exemples :

                               Electron (‐e)
S                                         S
                        𝐹⃗
    𝐹⃗                              𝐹⃗ Proton (+e)

               T 

Force gravitationnelle entre 2 masses Force électrostatique entre 2 charges


Modèle de Bohr (1913)

3- Conservation du moment cinétique – Conséquences :

Comme expliqué précédemment :

𝐹⃗ est une force centrale ⟹ 𝐹⃗ ∥ 𝑂𝑀⃗ ⟹ ℳ⃗ 𝐹⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝐹⃗ 0⃗ et d’après le théorème du


moment cinétique (TMC) :

𝑑𝐿⃗
ℳ⃗ 𝐹⃗ 0⃗ ⇒ 𝐿⃗ 𝐶𝑠𝑡𝑒⃗
𝑑𝑡

Il y a conservation du moment cinétique en O dans un référentiel galiléen.



 
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Conséquences :

1) Planéité du mouvement (en lien avec la 1ère loi de Kepler) :

𝐿⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑚𝑣⃗ 𝐶𝑠𝑡𝑒⃗ ⇒ ∀ 𝑡, 𝑂𝑀⃗ et 𝑣⃗ appartiennent au plan de normale constante


𝐶𝑡𝑒⃗ ∥ 𝐿⃗ ⇒ M décrit un mouvement plan. Il s’agit d’un plan orthogonal à 𝐿⃗ et passant
par O.

2) Loi des aires (2ème loi de Kepler) :

𝐿
𝐿⃗ 𝐶𝑡𝑒 𝐿 ⇔ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑚𝑣⃗ 𝐿 ⇔ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑣⃗ 𝐶𝑠𝑡𝑒
𝑚

𝑵𝑩: "𝐶𝑠𝑡𝑒" 𝑠𝑖𝑔𝑛𝑖𝑓𝑖𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑎 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑒𝑥𝑝𝑟𝑖𝑚é𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑎𝑢 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑑𝑢 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑚𝑎𝑖𝑠
𝑖𝑙 𝑒𝑠𝑡 à 𝑛𝑜𝑡𝑒𝑟 𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑎 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑎𝑡𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑖𝑓𝑓è𝑟𝑒 é𝑣𝑖𝑑𝑒𝑚𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑 𝑢𝑛𝑒 𝑔𝑟𝑎𝑛𝑑𝑒𝑢𝑟 à 𝑢𝑛𝑒 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒.

 𝑣⃗
Rappel : ‖𝑣⃗ ∧ 𝑣⃗ ‖ aire du parallèlogramme formé par 𝑣⃗ 𝑒𝑡 𝑣⃗

                𝑣⃗

D’où une interprétation graphique de 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑣⃗ 𝑑𝑡 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑣⃗𝑑𝑡 où 𝑂𝑀⃗ 𝑟⃗ et 𝑣⃗𝑑𝑡


représente le déplacement élémentaire 𝑑𝑟⃗ pendant 𝑑𝑡 :

                                                                         𝑑𝑟⃗ 𝑣⃗𝑑𝑡 
O                                                                              M 
𝑟⃗ 
𝑑𝑠 : aire balayée par le vecteur
position pendant 𝑑𝑡 ; elle
correspond à la moitié de la surface
du parallélogramme formé par 𝑟⃗ 𝑒𝑡 𝑑𝑟⃗

On en déduit :

𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑣⃗ 𝑑𝑡 𝑟⃗ ∧ 𝑑𝑟⃗ 2 𝑑𝑠,

et en divisant par 𝑑𝑡 on obtient:


 
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𝐿 𝑑𝑠 𝑑𝑠 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑣⃗ 𝐿 𝐶
𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑣⃗ 2 𝐶 ⇒ ,
𝑚 𝑑𝑡 𝑑𝑡 2 2𝑚 2

où qui s’exprime en en m2.s-1, est la surface balayée par unité de temps. On l’appelle

𝑣𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑎𝑟é𝑜𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒 . On vient de montrer que la vitesse aréolaire reste constante au cours
du mouvement d’un mobile à force centrale :

𝑑𝑠 𝐿 𝐶
𝐶𝑠𝑡𝑒
𝑑𝑡 2𝑚 2

avec 𝐶 , 𝑑𝑖𝑡𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠.

Conclusion : Au cours d’un mouvement à force centrale, les aires balayées à intervalles de
temps réguliers sont égales.

Exemple : Satellite (de masse m) gravitant sur une orbite elliptique autour de la terre (MO)

En A et P, 𝑣⃗ ⊥ 𝑟⃗
                                                                          𝑣⃗                  A : Apogée 
𝐿⃗ 𝑚𝑟 𝑣 𝑚𝑟 𝑣
  A                                                     O                      P                    P : Périgée 
𝑟 𝑟 ⟹𝑣 𝑣
 𝑣⃗  

Les aires balayées, à tout moment, pendant


un même intervalle de temps Δ𝑡 sont égales

4- Etude détaillée dans le système de coordonnées polaires :

Le mouvement du mobile M étant plan, on va adopter le système de coordonnées polaires


𝑟, 𝜃 pour faire une étude détaillée de ce mouvement.

𝐿⃗ 𝐶𝑠𝑡⃗ ∥ 𝑒⃗


 
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a) Faire un schéma. Y reporter 𝑟, 𝜃, 𝑒⃗ 𝑒𝑡 𝑒⃗ .

y 𝑅 𝑂𝑥𝑦𝑧 é

⃗∧ ⃗
𝑑𝑠 𝑒⃗
𝑑𝑟⃗ 𝑣⃗𝑑𝑡
𝑒⃗
M
𝑟 𝐹⃗
𝜃
0 x
Force gravitationnelle
(comme exemple de force centrale)

b) Exprimer 𝑂𝑀⃗ et 𝑣⃗ en coordonnées polaires


𝑂𝑀⃗ 𝑟𝑒⃗
𝑣⃗ 𝑟𝑒⃗ 𝑟𝜃 𝑒⃗

c) Exprimer le moment cinétique 𝐿⃗ en O.

𝐿⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑚𝑣⃗ 𝑚𝑟𝑒⃗ ∧ 𝑟𝑒⃗ 𝑟𝜃 𝑒⃗ 𝑚𝑟 𝜃 𝑒⃗

d) Montrer que 𝑟 𝜃 𝐶𝑡𝑒 𝐶 et exprimer la vitesse aréolaire 𝑑𝑠/𝑑𝑡.

On reprend le raisonnement précédent :

𝐹⃗ est une force centrale ⇒


𝐶𝑡𝑒 𝐿
𝐿⃗ 𝐶𝑡𝑒 ⇒ 𝑚𝑟 𝜃 𝐶𝑡𝑒 ⇒ 𝑟 𝜃 ⇒𝑟 𝜃 𝐶 .
𝑚 𝑚
𝑑𝑠 1/2 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑣⃗𝑑𝑡 1 𝐿 𝐶
𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑣⃗ 𝐶𝑡𝑒,
𝑑𝑡 𝑑𝑡 2 2𝑚 2
où 𝐶 est la constante des aires.

e) Etude énergétique : voir paragraphe suivant.


 
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5- Etude énergétique - Trajectoires possibles :

a) Exprimer l’énergie cinétique 𝐸 du satellite en fonction de r.


1 1
𝐸 𝑚𝑣 𝑚 𝑟 𝑟 𝜃
2 2

Compte tenu de la loi des aires 𝑟 𝜃 𝐶⇒𝜃

1 1 𝐿
𝐸 𝑚𝑟 𝑚𝑟 ⇒
2 2 𝑚 𝑟

1 1 𝐿
𝐸 𝑚𝑟
2 2 𝑚𝑟

L’énergie cinétique 𝐸 est fonction de la variable 𝑟 et de sa dérivée 𝑟.

b) Exprimer l’énergie potentielle 𝐸 d’interaction gravitationnelle.

Le satellite est soumis à la force gravitationnelle : 𝐹⃗ 𝑒⃗

C’est une force conservative qui dérive de l’énergie potentielle d’interaction


gravitationnelle 𝐸 donnée par :
𝐺𝑀 𝑚
𝐸 𝐹⃗ . 𝑑𝑟⃗ 𝑑𝑟 ⇒
𝑟
𝐺𝑀 𝑚
𝐸 𝐶𝑡𝑒
𝑟
𝑂𝑟 𝐸 𝑟→∞ 0 ⇒ 𝐶𝑡𝑒 0
d’où:
𝐺𝑀 𝑚
𝐸 0 𝑐𝑎𝑟 l interaction est attractive.
𝑟

c) Montrer que l’énergie mécanique 𝐸 du satellite peut se mettre sous la forme :

1
𝐸 𝑚𝑟 𝐸 𝑟 𝐶𝑠𝑡𝑒,
2
avec 𝐸 𝑟 l’énergie potentielle effective à expliciter.

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En utilisant les résultats des questions a) et b), on obtient :
1 1 𝐿 𝐺𝑀 𝑚
𝐸 𝐸 𝐸 𝑚𝑟
2 2 𝑚𝑟 𝑟
On voit bien que le problème est réduit à une seule variable 𝑟 (mouvement radial), car
𝜃 𝑓 𝑟 . L’énergie 𝐸 se met bien sous la forme :
1
𝐸 𝑚𝑟 𝐸 𝑟 ,
2

avec

𝐺𝑀 𝑚 1 𝐿
𝐸 𝑟
𝑟 2 𝑚𝑟

où 0 est le terme d’énergie d’interaction attractive tandis que 0 est

le terme d’énergie de répulsion associée à la force centrifuge. La compétition entre ces


termes antagonistes va conditionner la nature de la trajectoire sachant que 𝐸 𝐶𝑠𝑡𝑒
(force conservative) en absence de frottement.

d) Etude graphique - Trajectoire possible :

   (terme répulsif, il varie plus vite car il est en )

                                         0              r0 r

𝐸 𝑟 𝑈 terme attractif
Présente un
Minimum en 𝑟 𝑟  

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La nature du mouvement sera discutée en respectant les règles établies au chapitre précédent :

i) 𝐸 𝑚𝑟 𝐸 𝑟 𝐶𝑡𝑒 ⟶ droire horizontale.

ii) 𝑚𝑟 𝐸 𝐸 𝑟 0⟹𝐸 𝐸 𝑟 ⟶ le graphe 𝐸 𝑟 est situé sous la

droite horizontale 𝐸 𝐶𝑠𝑡𝑒 pour que l’état soit accessible ⟹ le mouvement soit
possible.

Coniques :

Il s’agit des courbes résultant de l’intersection

d’un plan d’inclinaison variable avec un cône

vide.

La figure ci-contre montre qu’il existe

4 coniques possibles : cercle, ellipse, parabole

et hyperbole.

La première loi généralisée de Kepler stipule que la trajectoire du satellite (ou tout mobile
soumis à une force centrale) est plane et que celle-ci correspond à l’une de ces coniques dont
le foyer est occupé par l’astre attracteur.

Conjecture :

Une idée nous vient alors à l’esprit : il n’y a pas de satellisation si l’énergie 𝐸 du satellite
est trop faible! C’est au-delà d’un certain seuil que le satellite peut se mettre sur une orbite
autour de la terre. Il est alors dans un état lié et sa trajectoire est circulaire ou elliptique.
Pour des valeurs encore plus élevées de 𝐸 , le satellite parviendra à se libérer de son centre
attracteur pour partir à l’infini. Il évolue alors sur une trajectoire ouverte à savoir parabole
ou hyperbole. On dit alors qu’il est dans un état libre.

On se propose d’examiner plus en détail cette conjecture dans ce qui suit.

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      𝐸 𝑟  
 
                                                                                            Etat libre (hyperbole) 
               𝐸  

 
                                                                                           Etat de libération (parabole) 
               𝐸             𝑟      𝑟                  𝑟                                                                                𝑟 
                 0 
               𝐸                                                               Orbite elliptique 
                                                                                                                                  Etats liés 

 𝐸 𝑈                                                               Orbite circulaire 

               𝐸  

En fonction de la valeur de 𝐸 , Cinq cas se distinguent :

1er cas : 𝐸 𝐸 𝑈 ,𝐸 𝐸 𝑟 ⇒ Pas de mouvement possible (cette énergie


n’est pas permise).

2ème cas : 𝐸 𝑈 :𝑟 𝑟 𝐶𝑠𝑡𝑒 ⇒ Le satellite gravite sur une orbite circulaire de


rayon 𝑟 .

3ème cas : 𝑈 𝐸 0∶𝑟 𝑟 𝑟 ⟹ L’orbite est elliptique

                            𝐹⃗               

𝑟                                 𝐹 ≡ 𝑂        𝑟  

Plus 𝐸 ↗, plus l’éllipse s’allonge et lorsque 𝐸 0 , l’un des foyers tend vers l’infini.
Il en résulte une trajectoire parabolique :

𝐹 ≡ 𝑂 

Parabole  
(Voir 4ème cas) 

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4ème cas : 𝐸 0∶𝑟 𝑟 ∞ ⟹ la trajecroire est parabolique (état de libération).

Le satellite peut s’échapper à l’attraction terrestre ⟹ Il s’en libère et peut tendre


vers l’infini avec une vitesse nulle ⟹ 𝐸 0 est l’énergie minimale requise pour
l’évasion ou la libération du satellite.

5ème cas : 𝐸 0∶𝑟 𝑟 ∞ ⟹ Trajectoire hyperbolique (état libre).

𝐹 ≡ 𝑂 

6- Etude du mouvement circulaire :


                                 𝑣⃗    
𝓡𝒈é𝒐𝒄𝒆𝒏𝒕𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆 : galiléen                                          𝑒⃗  
                                              M (m) 
𝐺𝑀 𝑚                                         𝑒⃗  
𝐹⃗ 𝑒⃗
𝑟                     r         𝐹⃗  
Terre 
a) Exprimer l’accélération 𝑎⃗ dans la base intrinsèque (MO) 

𝑑𝑣 𝑣
𝑎⃗ 𝑒⃗ 𝑒⃗
𝑑𝑡 𝑟

b) Appliquer le Principe Fondamentale de la Dynamique (PFD).


𝑑𝑝⃗ 𝐺𝑀 𝑚 𝑑𝑣 𝑣
𝐹⃗ 𝑚𝑎⃗ ⇔ 𝑒⃗ 𝑚 𝑒⃗ 𝑚 𝑒⃗
𝑑𝑡 𝑟 𝑑𝑡 𝑟

c) Par projection selon 𝑒⃗ , montrer que le mouvement est nécessairement uniforme.


𝑑𝑣
0 𝑚 ⇔𝑣 𝐶𝑠𝑡𝑒
𝑑𝑡
⇒ 𝑀𝐶𝑈 Mouvement circulaire uniforme

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d) Par projection selon 𝑒⃗ , exprimer 𝑣 en fonction de r.

𝐺𝑀 𝑚 𝑣 𝐺𝑀
𝑚 ⇔𝑣
𝑟 𝑟 𝑟

La vitesse est indépendante de 𝑚 et 𝑣 ↗ quand 𝑟 ↘

On peut exprimer la vitesse 𝑣 en fonction de l’accélération de pesanteur 𝑔 sachant que :


𝐺𝑀
𝑔 ⇒ 𝐺𝑀 𝑔 𝑅 𝑜ù 𝑅 𝑑é𝑠𝑖𝑔𝑛𝑒 𝑙𝑒 𝑟𝑎𝑦𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑡𝑒𝑟𝑟𝑒.
𝑅

Il vient :

𝑔
𝑣 𝑅
𝑟

e) Exprimer la période de révolution T du satellite et retrouver la 3ème loi de Kepler :

2𝜋𝑟 2𝜋
𝑇 𝑟
𝑣 𝐺𝑀

4𝜋 𝑇 4𝜋
⟹𝑇 𝑟 ⇔ ,
𝐺𝑀 𝑟 𝐺𝑀

indépendante de la masse 𝑚 du satellite.

NB : Plus 𝑟 ↗ 𝑣 ↘ 𝑇 ↗

C’est la 3ème loi de Kepler qui se généralise ainsi pour une orbite elliptique :

𝑇 4𝜋
𝐶𝑠𝑡𝑒,
𝑎 𝐺𝑀

indépendante de la masse 𝑚 du corps en orbite ; 𝑎 est le ½ grand axe de l’ellipse.

                            𝐹⃗               

𝑟                                 𝐹 ≡ 𝑂        𝑟  

2𝑎 𝑟𝐴 𝑟𝑃  

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Exercice 1 : Estimation de la masse de Jupiter

L’étude astronomique des mouvements de quatre satellites de Jupiter (Callisto, Europe,


Ganymède et Io) a permis de déterminer la période T et le rayon r de l’orbite de chacun.

Lune de Jupiter r (106 km) T (jours terrestres)


Callisto 1,88 16,7
Ganymède 1,07 7,15
Europe 0,67 3,55
Io 0,42 1,77

1) A l’aide d’une représentation graphique judicieuse, vérifier que ces données sont en
accord avec la 3ème loi de Kepler.

2) En déduire l’ordre de grandeur de la masse de Jupiter

Exercice 2 : La lune est située à la distance moyenne 𝑟 3,8. 10 𝑘𝑚 de la terre et elle


effectue une rotation autour cette dernière en 29,5 jours (en moyenne).

1) Déduire de ces données la masse de la terre. Préciser le référentiel d’étude. Faire l’A.N.

2) a) Donner la définition d’un satellite géostationnaire.

b) Pourquoi l’orbite de ce satellite est-elle nécessairement dans le plan de l’équateur ?

c) Déterminer le rayon de son orbite.

3) A une altitude de 400 km de la terre se trouve la station ISS. Déterminer sa période ainsi
que sa vitesse de rotation.

G = 6,67 10-11 USI ; Rayon de la terre R0 = 6400 km

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7- Vitesse de libération :
 𝑣 ?             S(m) 
Quelle vitesse 𝑣 (minimale) doit-on communiquer au satellite pour
 
qu’il puisse s’échapper à l’attraction terrestre, c’est-à-dire l’envoyer à
l’infini (𝑟 → ∞) avec une vitesse minimale (𝑣 → 0) :                       r

Etat initial : 𝑟 𝑂𝑆 𝑟 ; 𝑣 𝑣 ?

Etat finale : 𝑟 →∞ ; 𝑣 → 0.
O(M0)
Utilisons la conservation de l’énergie mécanique 𝐸 :

𝐺𝑀 𝑚 1
𝐸 𝐸 ⟺ 𝑚𝑣 0 0 0
𝑟 2

𝐸𝑡𝑎𝑡 𝑑𝑒 𝒍𝒊𝒃é𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 ∶ 𝑬𝒎 𝟎 𝑒𝑡 𝑙𝑎 𝑡𝑟𝑎𝑗𝑒𝑐𝑡𝑜𝑖𝑟𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝒑𝒂𝒓𝒂𝒃𝒐𝒍𝒊𝒒𝒖𝒆

On en déduit :

2𝐺𝑀
𝑣 → vitesse indépendante de m aussi
𝑟

A.N. : A partir du sol, c’est à dire en 𝑟 𝑅

2𝐺𝑀 2𝐺𝑀 𝑅
𝑣 2𝑔 𝑅 11,2𝑘𝑚/𝑠.
𝑅 𝑅

Exercice 3 : Les molécules de l’air sont en perpétuelle agitation thermique. Elles sont ainsi
animées d’une vitesse, dite vitesse d’agitation thermique, dont la valeur quadratique moyenne,
à température T (en K), est donnée par la relation :

3𝑅𝑇
𝑣 ,
𝑀

où 𝑅 8.31 𝐽. 𝑚𝑜𝑙 . 𝐾 désigne la constante des gaz parfaits et 𝑀 la masse molaire de la


molécule considérée.

1) Estimer la vitesse des molécules de l’oxygène de l’air, à la température de 20°C.

2) La comparer à leur vitesse de libération 𝑣 . Conclure.

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Exercice 4 : Menace d’un astéroïde


On se place dans un référentiel R galiléen dans lequel la terre est supposée immobile et de centre O
confondu avec l’origine. Le rayon de la terre est noté R et sa masse M. On s’intéresse au mouvement
⎯ →
d’un astéroïde A de masse m, en interaction avec la terre. On pose →𝑟 𝑂𝐴, → 𝑒 et G la constante
de gravitation universelle.

1) Rappeler l’expression de la force de gravitation 𝐹 subie par A de la part de O. Justifier pourquoi
cette force est dite centrale. Faire un schéma.
2) Etablir l’expression de l’énergie potentielle Ep(r) dont dérive cette force et montrer qu’elle se met
sous la forme : 𝐸 𝑟 en prenant l’origine de cette énergie à l’infini 𝐸 𝑟 → ∞ 0.
3) a) Définir le moment cinétique 𝐿⃗ de l’astéroïde A, en O, dans R.
b) Enoncer le théorème du moment cinétique en O.
c) Montrer que le moment cinétique 𝐿⃗ est un vecteur constant dans R. En déduire que la trajectoire
de l’astéroïde est située dans un plan passant par O.
Dans la suite du problème, on adoptera le système de coordonnées polaires (r, ) pour étudier le
mouvement de l’astéroïde A dans R et on notera Oz l’axe passant par O et perpendiculaire à ce plan.
4) a) Définir sur un schéma le système de coordonnées polaires.
b) Exprimer la vitesse → 𝑣 de l’astéroïde A (dans R) dans ce système de coordonnées.

5) Montrer que : 𝐿⃗ 𝑚𝑟 𝜃 𝑒 .
6) Montrer que l’énergie cinétique de l’astéroïde A (dans R) s’écrit :
𝐸 𝑚𝑟 R  b
7) Déterminer l’expression de son énergie mécanique Em(r).
8) L’astéroïde était initialement à l’infini et se dirigeait vers la O
terre avec une vitesse initiale 𝑣 et un paramètre d’impact b,
comme indiqué sur la figure ci-contre.
a) Montrer que L0 = mbv0 et que 𝐸 𝑚𝑣 . En déduire que
l’astéroïde a un mouvement hyperbolique.
b) Montrer que la distance minimale d’approche rmin de
l’astéroïde par rapport au centre O de la terre a pour expression :

𝑟 1 1 v0
c) A quelle condition sur rmin l’astéroïde ne s’écrase-t-il pas sur terre ?
d) On suppose que cette condition est vérifiée. Faire une représentation graphique de la trajectoire.

On indiquera O, A, b, rmin ainsi que la force 𝐹 et la vitesse →𝑣 , à un instant t quelconque.

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Exercice 5 : Modèle de Bohr de l’atome d’hydrogène (1913)


Dans le modèle planétaire de Bohr de l’atome d’hydrogène, l’électron (vu comme ponctuel, de
masse me et de charge 𝑒, en M) tourne autour de son proton (lui aussi ponctuel et supposé
immobile en O) en décrivant une orbite circulaire de rayon r = OM.

On note 𝑢⃗ le vecteur unitaire normal au plan de l’orbite. L’électron est repéré par ses coordonnées
polaires (r, ) comme indiqué sur la figure et (𝑢⃗ , 𝑢⃗ ) est la base locale correspondante. On néglige
l’interaction gravitationnelle entre l’électron et le proton. On note 𝜀 la permittivité𝑭⃗électrique
  du
vide. Le référentiel d’étude, d’origine O, est galiléen.
1) Donner l’expression de la force électrique 𝐹⃗ exercée par le proton sur l’électron. Représenter-
la sur un schéma.
𝑒
𝐹⃗ 𝑢⃗
4𝜋𝜀 𝑟
2) Etablir que l’énergie potentielle électrostatique de l’électron est : 𝐸 .

𝑒
𝐸 𝐹⃗ . 𝑑𝑟⃗ 𝑑𝑟 ⇒
4𝜋𝜀 𝑟
𝑒
𝐸 𝐶𝑡𝑒
4𝜋𝜀 𝑟
𝑂𝑟 𝐸 𝑟→∞ 0 ⇒ 𝐶𝑡𝑒 0
d’où:  

𝑒
𝐸 0
4𝜋𝜀 𝑟

3) Par l’application du principe fondamental de la dynamique montrer que le mouvement de


l’électron est nécessairement circulaire uniforme et établir l’expression de la norme 𝑣 de sa vitesse.
Par application du PFD à l’électron dans le référentiel d’étude galiléen, on a :

𝑚𝑎⃗ 𝐹⃗ avec 𝑚 𝑚
                                 𝑣⃗    
                                         𝑒⃗  
                                              M (‐e) 
                                        𝑒⃗  
                    r         𝐹⃗  
Proton 
(e) 

Base intrinsèque : 𝑒⃗ 𝑢⃗ et 𝑒⃗ 𝑢⃗ . On rappelle :


𝑑𝑣 𝑣
𝑎⃗ 𝑒⃗ 𝑒⃗
𝑑𝑡 𝑟

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Il vient :

𝑑𝑣 𝑣 𝑒
𝑚 𝑒⃗ 𝑒⃗ 𝑒⃗
𝑑𝑡 𝑟 4𝜋𝜀 𝑟

 Par projection de cette relation selon 𝑒⃗ on obtient :


𝑑𝑣
𝑚 0⇔𝑣 𝐶𝑠𝑡𝑒
𝑑𝑡
L’électron est en mouvement circulaire uniforme (MCU) autour du proton.
 Par projection selon 𝑒⃗ on obtient :
𝑣 𝑒
𝑚
𝑟 4𝜋𝜀 𝑟
D’où :
𝑒
𝑣
4𝜋𝜀 𝑚𝑟

4) Vérifier que l’énergie mécanique 𝐸 de l’électron peut s’écrire : 𝐸 𝐸 /2 .

𝐸 𝐸 𝐸
Avec :
𝑒
𝐸
4𝜋𝜀 𝑟
Et
1 𝑒 𝐸
𝐸 𝑚𝑣
2 8𝜋𝜀 𝑟 2
D’où :

𝐸 𝐸
𝐸 𝐸
2 2

5) Exprimer le moment cinétique orbital 𝐿⃗ en O de l’électron et donner sa norme L en fonction de


r, me, e et 𝜀 .

𝐿⃗ 𝐿⃗ 𝑂𝑀⃗ ∧ 𝑚𝑣⃗
𝐿⃗ 𝑚𝑟𝑢⃗ ∧ 𝑣𝑢⃗
𝑒
𝐿⃗ 𝑚𝑟 𝑢⃗
4𝜋𝜀 𝑚𝑟

𝑚𝑟
𝐿⃗ 𝑒 𝑢⃗
4𝜋𝜀

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En 1913, Bohr a postulé que L est un multiple entier de ℏ en posant 𝐿 𝑛ℏ , où n est un entier
strictement positif et où ℏ est la constante de Planck réduite. Pour de tels états du modèle de
Bohr, dits stationnaires, l’électron en mouvement circulaire uniforme, bien qu’accéléré, ne rayonne
pas d’énergie.
6) De la relation 𝐿 𝑛ℏ, déduire que la relation de quantification du rayon rn de l’orbite
caractérisée par l’entier n s’écrit sous la forme rn = n2𝑎 , avec 𝑎 le rayon de Bohr qu’on exprimera
en fonction de me, e, 𝜀 𝑒𝑡 ℏ.
𝑚𝑟
𝐿 𝑛ℏ ⟺ 𝑒 𝑛ℏ
4𝜋𝜀
On en déduit :
4𝜋𝜀 ℏ
𝑟 𝑛
𝑚𝑒
Soit :
𝑟 𝑛 𝑎 ;𝑛 1, 2, 3, … , ∞
En posant :
4𝜋𝜀 ℏ
𝑎
𝑚𝑒

7) En déduire que l’énergie mécanique En de l’électron vaut 𝐸 𝑅 /𝑛 , avec Ry la constante


énergétique de Rydberg.
𝐸 𝑒
𝐸
2 8𝜋𝜀 𝑟
𝑒
𝐸
8𝜋𝜀 𝑛 𝑎

𝑅
𝐸 ; 𝑛 1, 2, 3, … , ∞
𝑛
En posant :
𝑒
𝑅
8𝜋𝜀 𝑎

8) a) Quelle est la signification physique du rayon de Bohr 𝑎 ? de la constante de Rydberg Ry ?


L’énergie de l’électron est quantifiée. Ses énergies permises sont discrètes et valent
successivement :
𝐸 𝐸 𝐸
𝐸 𝑅 , 𝐸 , 𝐸 ,…,𝐸 ,…
4 9 𝑛
L’électron gravite alors sur des orbites de rayons respectifs :

𝑟 𝑎 ,𝑟 4𝑎 , 𝑟 9𝑎 , … , 𝑟 𝑛 𝑎 ,…

Dans son état fondamental (𝑛 1 : 𝑟 𝑎 𝑒𝑡 𝐸 𝑅 .

b) Donner la valeur de 𝑎 en A° et celle de Ry en eV.


4𝜋𝜀 ℏ 1,055 10
𝑎 0,53 𝐴°
𝑚𝑒 9 10 x 9,11 10 1,602 10

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𝑒 9 10 1,602 10
𝑅 13,6 𝑒𝑉
8𝜋𝜀 𝑎 2 x 0,528 10

c) Sur un diagramme énergétique, représenter, à l’échelle, les 4 premiers niveaux 𝐸 , 𝐸 , 𝐸 𝑒𝑡 𝐸 .


On donne : e = 1,602 10-19 C ; me = 9,11 10-31 kg ; ℏ 1,055 10 𝐽. 𝑠 et 9 10 𝑈𝑆𝐼.

9) L’atome d’hydrogène, dans son état fondamental, absorbe et émet un rayonnement


électromagnétique de longueur d’onde = 21 cm. Cette transition dite hyperfine est celle du
MASER à hydrogène. Elle est
aussi à l’origine du rayonnement
émis à cette longueur d’onde par le
milieu interstellaire constitutif des
galaxies. Le modèle de Bohr ne
permet pas de comprendre
l’origine de cette transition.
Expliquer pourquoi. On pointera
les insuffisances et les limites de ce modèle semi-classique en s’aidant du document ci-contre.

Comme le suggère le document ci-dessus, la transition hyperfine (= 21 cm) s’explique par le couplage
spin nucléaire - spin électronique, couplage à l’origine du « split » constaté sur le niveau fondamental 1s.
La notion de spin est une caractéristique intrinsèque purement quantique, introduite beaucoup plus tard par
Pauli.  
Cette observation tout comme tant d’autres mettent en évidence les limites du modèle semi-classique de
Bohr. De nos jours, la description de l’atome, et plus largement le monde microscopique, passe par la théorie
quantique où le concept de trajectoire est obsolète car, pour faire simple, on doit raisonner en termes de
probabilités de présence de l’électron en un endroit donné autour du noyau : une orbitale atomique (voir
figure) est une zone de l'espace où cette probabilité est, par convention, supérieure à ou égale 95%.

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