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Guillaume DIOP

Devoir de Neurosciences et Psychiatrie


Sujet 1

Le syndrome de stress post traumatique (PTSD) est un trouble mental dans lequel le sujet a été
exposé à un ou plusieurs événements-traumatiques qui vont provoquer des niveaux élevés de stress
et de peur chez l’individu. Cependant toutes les personnes ayant subi un événement traumatique ne
vont pas développer de PTSD. Il est aujourd’hui supposé que l’hippocampe et plus particulièrement
une réduction de la taille de l’hippocampe aurait un rôle important dans le développement et la
maintenance du syndrome de stress post traumatique.

Il est aujourd’hui difficile de corréler les changements de taille de l’hippocampe avec le PTSD du
fait de la grande variabilité de la nature, de la chronicité et de la sévérité des différents types de
PTSD. Cependant une étude de Wang et al, 2010 a pu montrer chez des vétérans souffrants de
PTSD qu’il y a une diminution de la taille de la région CA3/DG de l’hippocampe comparé à des
vétérans ne souffrant pas de PTSD. Cette étude suggère donc que l’anomalie de la région CA3/DG
de l’hippocampe jouerait bien un rôle dans le développement du PTSD.

Pour confirmer le lien entre des changements au niveau des régions de l’hippocampe et le
développement du syndrome de stress post-traumatique, une nouvelle étude de Postel et al a été
réalisée.

Dans cette étude les auteurs ont eu trois objectifs, premièrement d’étudier le volume des différentes
régions de l’hippocampe chez des individus souffrants de PTSD, des individus ayant subi un
traumatisme sans développer de PTSD et chez des individus sains.

Deuxièmement les auteurs ont ensuite cherché à étudier le lien entre les variations de tailles des
différentes régions de l’hippocampe avec les différents symptômes des PTSD comme les intrusions,
l’évitement et la déficience de la cognition, l’humeur.

Et troisièmement ils ont cherché à étudier la relation entre les variations de volumes des régions de
l’hippocampe avec les marqueurs de connectivité du cerveau au niveau de la suppression de la
mémoire.

Pour cela les auteurs ont étudié 92 individus qui ont été exposé aux attentats de Paris du 13
novembre 2015 et 56 individus contrôles qui n’ont pas subi de traumatismes. Parmi les 92 individus
exposés aux attentats, 53 d’entre eux ont développé un syndrome de stress post-traumatique et 39 de
ces individus n’ont pas développé de PTSD.
Pour déterminer le volume des régions de l’hippocampe les auteurs ont réalisé des RMI pour
chaque individu. Et ils ont obtenu que le groupe souffrant de PTSD a une diminution du volume
globale de l’hippocampe comparé au groupe contrôle et au groupe ayant subi les attentats sans
développer de PTSD. Ensuite ils se sont intéressés au volume des régions de l’hippocampe : CA1,
CA2-3/DG, subiculum et la queue.

En comparant le groupe ayant des PTSD avec le groupe ayant subi les attentats sans développer de
PTSD. Il a pu être observé que le groupe PTSD a des volumes réduits pour les régions CA1, CA2-
3/DG ce qui suggère que le PTSD entraînerait une réduction du volume des régions CA1 et CA2-
3/DG de l’hippocampe.

En comparant le groupe PTSD avec le groupe contrôle il a été observé que les régions CA1, CA2-
3/DG et subiculum sont significativement inférieurs chez le groupe PTSD par rapport au groupe
contrôle. Ce qui suggère que le PTSD entraînerait aussi une réduction au niveau du subiculum en
plus des régions CA1 et CA2-3/DG de l’hippocampe.

En comparant le groupe ayant subi les attentats sans développer de PTSD par rapport au groupe
contrôle. IL a été observé qu’il n’y avait pas de différence significative de volume des différentes
régions de l’hippocampe entre ces deux groupes, ce qui montre bien que le stress issu d’un
événement traumatique n’est pas capable d’entraîner des différences au niveau de l’hippocampe
sans la présence de PTSD.

Ensuite en étudiant l’interaction entre les réductions des régions CA1 et CA2-3/DG et la sévérité
des symptômes du PTSD, il a été observé que la réduction du volume de la région CA1 est associée
à une augmentation des symptômes d’intrusions. Il est aussi observé que la réduction de la région
CA2-3/DG est associée à une augmentation de symptômes d’évitement, de surexcitation et de la
dépression. Ce qui signifie que ces réductions du volume des régions CA1 et CA2-3/DG de
l’hippocampe serait liées à certains symptômes du PTSD.

Et dernièrement les auteurs ont étudié le lien entre le volume de CA1 et les marqueurs de capacité
de suppression de la mémoire. Et il a été montré que chez le groupe ayant subi les attentats sans
développer de PTSD, la capacité de suppression de la mémoire est associée à des volumes plus
larges de CA1. Ce qui confirme bien que la capacité de suppression de la mémoire joue un rôle dans
l’adaptation post-traumatique en protégeant plus particulièrement la région CA1 de l’hippocampe.
En conclusion il est aujourd’hui démontré que l’hippocampe et plus précisément la région CA1 est
impliquée dans la réponse aux traumatismes psychologiques, dans les symptômes d’intrusions et
dans le développement du syndrome de stress post-traumatique. Ce qui est bien en lien avec le rôle
de la région CA1 dans la réactivation de la mémoire. Cependant il n’est pas encore déterminé si les
intrusions de mémoire causent des dégâts induits par le stress au niveau de l’hippocampe ou bien si
ce sont les dégâts subis par l’hippocampe qui induisent la formation de souvenirs traumatiques.

Ensuite il y a été démontré qu’il y a bien un lien entre les marqueurs de connectivité de la
suppression de la mémoire et le volume de la région CA1 spécifiquement chez des individus ayant
subi les attentats sans développer de PTSD. Ce qui suggère que ce lien doit avoir un effet bénéfique
dans la protection contre le développement des PTSD.

Et dernièrement il est a été montré que des changements de volumes de la région CA2-3/DG de
l’hippocampe sont liés à des symptômes d’hypervigilence et d’évitement. Ce qui est en lien avec
l’hypothèse selon laquelle la région CA2-3/DG serait impliquées dans la généralisation de la peur et
aux comportements inadaptés. La dépression a été observée comme étant un facteur aggravant la
déficience fonctionnelle dans le PTSD via une atrophie de la région DG de l’hippocampe, ce qui
confirme l’importance de cette région dans le développement du PTSD.

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