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276 Chap i tr~ j 1 - Le stress et la maladie
le couple se portait bien, Ceci suggère que les réponses initiales au stress durant la
premiëre annee de mariage permettent de prédire l'insatisfaction maritale et le
divorce dix aILS plus tard (Kiecolt-Glaser (~tal; 2003).
Dans l'ensemble, la recherche a donc mis en évidence un lien Cidre le stress et }<I
maladie. Pour de nombreuses personnes, ce stress se présente sous la forme d'é;,'é
nements isolés. Cependant. beaucoup le subissent également sous forme chronique
causée par des facteurs tels que la pauvreté, le chômage ou !a charge de travail. La
plupart des recherches se sont concentrées sur deux aspects du stress: le stress
professionnel el le stress relattonnel, Ces recherches indiquent une association
entre le stress chronique ella maladie. Les changements du fonctionnement immu-
nitaire jouent un rôle dans cette association. Cependant, il existe beaucoup de
variabilité dans le lien entre le stress et la maladie. Ceci peut être expliqué en partie
par des facteurs tels que la réactivité et.Ia récupération qui ont été décrits ci-des-
sus. Cependant, les recherches mettent en évidence le rôle des modërateurs que
nous allons malmenant aborder.
8 le coping
Au cours des dernières années, la littérature sur le roping s'est énormément
développée eL a exploré les différents types d'ajustement. les liens entre l'ajuste
ment et une variété de conséquences pour la santé ella nature même du coping. La
manière dont les individus s'ajustent à la maladie a été décrite dans Je chapitre 3,
avec une attention particulière à rajustement au diagnostic, la théorie de la crise el
la théorie; de l'adaptation cognitive. Ce chapitre va à présent aborder comment le
coping influence le stress el modère le lien entre Jestress et la maladie.
de la réponse émotionnelle interne. Cohen et Lazarus (1979) ont défmi les objectifs
de l'ajustement comme suit:
1. diminuer les conditions environnementales stressantes el augmenter les
chances de rétablissement;
2. ajuster ou tolérer des événements nf.gat.its;
3. maintenir une image de soi positive;
4. maintenir I'équilibre émotionnel ;
5. maintenir une relation satisfaisante avec les autres.
temcnt réprcssn (f\.Jy{']:';', 10(0) ('f la (noll) expression étuouonnclle (Solano ft 111.
200J) qui sont similaires à l'ajustement par évitement.
I
280 Chapitre 1 Î -le stress etJa maladie I
I
plus tendance à agir directement que les femmes. Cependant. Folkman et Laz.aJ'us
(J 980) et Hamilton cl Fagot ( I 988) n 'ont pas trouvé de différenœs liées au sexe.
La contrôlabilité perçue: les personnes ont tendance à utiliser rajustement par
I
eentration sur le problème si elles pensent que la source du problème peul être éü
minée, Par contre, elles utilisent, davantage rajustement par œntration sur I'ëmo
tion si le problème est estimé incontrôlable.
L'évaluation des ressources: Le coping est influencé par des ressources exter
nes comme le temps, l'argent. les autres (familles, enfants), l'éducation (Terry,
1994), Peu de ressources accessibles conduisent ft estimer que le stresseur est
incontrôlable el donc à peu avoir recours all coping centré sur le problème,
Les mesures du coping
les different .s styles d'ajustement ont donné naissance à différentes mesures qui
portent sur une variété de stratégies de coping spécifiques. Les mesures les plus
utilisées sont Je Ways o(CQping Checklist (Wee, Folkman et Lazarus, 1988) et le
Cape (Carver et al.. 1989). Les stratégies d'ajustement évaluées par ces outils SOnt
les suivantes ;
J'ajustement actif (e.g.. « j'ai agi pour essayer d'améliorer la sltuation ») ;
• la planification (e.g, « j'ai essayé de meure au point UD plan de cc que je
devais faire ») ;
• la reformulation positive (e.g,,« j'ai essayé de trouver quelque chose de posi
tif dans Lasituation »J ;
~ Ia distraction (e.g., « je me suis tourné vers le travail ou d'autres acUvités
afin de me changer les idées ») ;
• le soutien social (e.g.,« j'ai recherché le soutien d'autres personnes »} ;
• la oonsommauon de substances (e.g.. « j'ai utilisé l'alcool ou d'autres drogué.'>
pour m'aider à traverser l'épreuve »);
• le déni (e.g., « je me suis dis "ce n'est pas réel" »};
• la mail rise de soi (e.g., ee j'ai essayé de garder mes sentiments pour moi »}:
• la distanciation (e.g.. cc je ne me suis pas laissé envahir. J'ai refusé de trop y
penser -}:
la fuüe/Tévttement (e.g.,« j'espérais que ça passe »).
Certaines des stratégies relèvent clairement de l'ajustement par focalisation sur les
problèmes tels que l'ajustement actif et la planification ..D'autres, COmmela maîtrise
de soi et la distanciation, sont plus centrees sur les émotions. Certaines stratégies
sont. par contre, des mélanges de focahsatlons sur le problème el l'émotion. Par
exemple.la reformulation positive unpllquede réfléchir au problème d'une manière
différente de façon à altérer la réponse émononnelle, Certaines stratégies peuvent
aussi être considérées comme IDl ajustement.par confrontauon telles que l'utilisa-
tion du soutien social et la planification alors que d'autres reflètent plutôt un style
d'ajustement par ëvitement telles que le dëni et la consommation de substances.
Selon les modèles de la maladie et du slress, l'ajustement devrait avoir deux effets.
D'abord. cela devrait réduire 1'înlensité et la durée de la source de stress eUe-même..
Deuxièmement. cela devrait diminuer la probabilité que le stress entraîne la mala'
die. Aiusi, rajustement efficace pourrait être défini comme étant ce qui dinünue la
source de stn>$S 1'1 ce qui minÎi11isf' ,"~'" COllst'flllenct>s nt''g,atives.Certaines n'chef
I
J'
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LEcoping
d1!'~; SI' sont in f éressées à œs aspects. D(" surcroît, des études réœntes lle' sont pa.:>
contentées de rechercher l'absence de maladies mais se sont focaJÜl~(,..ssur la pré-
sence de conséquences positives.
L'ajustement au stresseur : scion Lazarus el ses collègues. j'un des objectifs de
I'ajllstement. serait. de mintmiscr lasource rill st l'CSS Une grande partie de Ia recher-
che s'est. intéressée à l'impact de J'ajustement sur des mesures physrologiques ou
auto-repDrtées de la réponse de stress, Par exemple, Harnish el al. (2000) ont mon-
tré que l'ajustement efficace interrompait. minimisait ou écourtait la l'ource de
stress.
Le coping ct Je lien entre le stress et la maladie: des recherches indiquent que
le copïng peut modérer le lien cntr« stress et maladies. Certaines études se sont
daValll.aw: intéressées aux issues psychologiques comme Je bien (tre oula détresse
psychologique_Par exemple, Kneebone et Martins (2003) ont proposé une revue
critique des recherches sur les stratégies de coping des soignants de personnes
démentes. Les conclusions de leur recension d'études transversaies et longitudina
les indiquent que le coping centré sur le problème est plus efficace pour réduire le
stress et la détresse, Dans la même veine, le coping centré active centré sur le pro
blême serait plus eflicacc pour lutter contre une maladie comme les rhumatisme,
tandts que le coping passif évitant conduit à des issues plus problématiques
{Manne. et Zautra, 1992; Young. 1992; Newman et al; 1996). Parmi des patients
souffrants d'obstruction pulmonaire chronique, Buehl et al. (I 997) ont montré que
le coping centré sur "émotion étaient moins efficace, Des recherches similaires sur
le stress elle psoriasis ont montré que le coping évitant étan moms efficaœ (e.g.,
Leary et ol. 1998). D'autres études se sont centrées sur des issues phystologiqnes.
Par exemple. Holahan et Moos (1986) ont examiné les relations entre le stress. le
coping et. des symptômes comme les douleurs à J'estomac ou les migraines. Au bout
d'un an, parmi les participants qui avaient été soumis à un str-ess,ceux qui avaient
t7U recours à un coping évitant souffraient davantage de maux de tête et d'estomac
que ceux qui avaient eu recours à tm coping actit:
Le coping et les issues positives: ces dernières années, Ua été de plus en plus
admis que les stresseurs comme les événements de vic ct,la maladie pouvaient. ne
pas seulement entraîner des conséquences négattves mais aussi des changements
positifs dans la vie des personnes. De nombreuses appellations de ce phénomène
ont été proposées: le stress-related growth (Park et al; 1996), les benefit findings
(Tennen et Affleck 1999), le mearrning making (park et Folkman. 1997), le growth
orientated [unctionning et Je growth crisis (Holahan el al, I 996). Ccci se retrouve
dans la théorie de l'adaptation cognitive de Taylor (Taylor, 1983) et est en lien avec
Jemouvement de la « psychologie posJûve '"(Seligman el Csikszentmihalyi, 2000).
Même s'il s'agit d'un nouveau domaine d'étude, la recherche indique déjà que les
processus d'ajusteJ.uent qui impliquent la découverte de sens dans l'événement
sourS de stress. la réévaluation positive et le coping centré sur le problème sont
davantage associés it des issues positives (Folkman et Moskowitz, 20(0). Vojr Ie
chapitre 3 pour une discussion supplément.aire.
Pour résumer,l'ajustement influence le stresseur ct modère le lien entre le st.ress
et la maladie. Une grande partie de la recherche s'et at.t.achéeil décrire les types
d'ajustement el de stratégies utilisés par les personnes. Certaines études suggèrent
que des styles pourraient être plus efficaces que d'autres.
282 CIl al' itre 11- Le stress et la maladie
9 le soutien social
9.1 ou 'est ce que le soutien social?
Le soutien social Cl été défini de nombreuses façons. Initialement, il était
mesuré par le nombre d'amis qui étaient disponibles pour un individu, Cependant.
celle conception a évolué afin de ne pas seulement indure le nombre d'amis propo
sant un soutien social, mais aussi la satisfaction qu'entraînait ce soutien social (Sara-
son et at.. 1983), Wills (1985) a défini plusieurs types de soutien social ;
• le soutien de l'estime, grâce auquel les autres personnes contribuent à aug,
meriter sa propre estime de soi.
• Le soutien iniormaüonnei. grâce auquel d'autres personnes sont disponibles
pour proposer leurs conseils.
• L'accompagnement social: qui implique le soutien au travers d'activités.
• Le soutien instrumental, qui implique une aide physique.
L'expression o: soutien social» est généralement employée pour faire référence au
confort, 3lLX soins, à "estime ou l'aide prodigués à un individu par son entourage
(e.g, Wallston et al,. 1983"
Une étude pour examiner les.eHets d'une source de stress relation entre le stress et la maladie n'est pas systématiqueet semble
(le chômage) et du soutien sodal sur Ia santé parmi les réfu- être affectée par des facteurs médiateurs tels que le style d'ajustec.
giés d'Allemagne de l'est (SChwarzer et at, 1994) ment, ta perception du contrôle de la sS rœ de stress et ~ SOUÔffI
sociaLcerre étude examine leseffets du stress sur la santé parmi des
Cette étude examine la relatlon entre le soutien social et la santé. réfugiés d'Allemagne de l'est. Les auteurs ont évalué les facteurs qui
Elleest intéressante car elle étudie une source de stress en situa- étaient associés à des problemesde santé. Enparticulier, l'étude s'est
tion naturelle. concentrée sur le statut professionnel et le soutien sodaL
Contexte La méthode
Des recherches suggèrent que le stress pourrait infl uenœr la santé Sujets. En 1989, avant la chute du mur de Berlin, les auteurs ont
par la voie comportementale et/ou physiologique. Cependant, k'l lancé ['étude afin d'étudier les expériences liées au fait d'être un
284 C~a p rtr e 11 - Le stress et [a maladie
réfugié / un migrant à Berlin Ouest. Lesauteurs ont recruté des trois temps de mesure les sujets qui étaient restés sans ,@mploievo-
migrants d'Allemagne de l'Est qui vivaient en installation provi- quaient un plus grand nombre de symptômes phy<'t{ju('S quE' t€S
soire il Serlin-Ouest. Ilsont demandé aux sujetsde partkjper à trois autres groupes de sujets, Celte différence était aU!i5iliée au sexe:
vagues de recueil de dcnnèes: automne/hiver 1989,ét'ê 1990 et 1€'5hommes « toujours sans emploi. évoquaient davantage de
été 1991. Un total de 235 migrants ont pal'tjcfpê aux trois stades de symptômes que les autres partidpants(esl.
recueil de données.Parmi ceux-ci, 62 % aVilit été identifiés comme
étant des réfugiés (arrivés avant la chute du mur de Berlin)et 38 % Leseffets du (hOmage et du soutien soOal sur tasanté
étaient des immigrants légaux (anivês après la chute du mur), les données om aussiété analysêesafin d'elCaminerl'effet du sou'
Plan de I'étude_ L'étude se base sur un plan longitudinal. les don- tien social 5ur la santé, les résultats ont montré que le soutien
nées om été rec.ueilliesà trois repri~, social n'avait qu'un effet limÎté sur la santé des sujets qui illAlient
été embauchés mats avait un effet plus important chez ceux qui
Outils de me$Ufe.le~ sujets ont complété les mesures suivantes;
avaient toujours été sans d'emploi, Au seill du groupe «toujours
• le statut professionnel: il il été enregistré aux trois temps de sansemploi~, ceux qui indiquaient des niveaux de soutien sodaI
recueil. Les sujetS étaient" toujours sans emploi» (sans emploi élevés dédaraient avoir beaucoup moins de symptômes physi·
tout le long de I'éruclel, «recher~ d'emploi fructueuse. (Sans ques comparés à ceux qui indiquaient unsouuen social plus faible,
emploi audépart maisemployé cl la finl, ou «jamais sansemploi ~ Deplus, les sujets qui étaient à la fors sansemplol et Qui indiquaient
(employés tour le long de l'etude). Sept sujets qui étaient œja un n;lI&lude :soutien sodal peu ,fJevé disaient être davantage en
t>ITIœuchés au début et qui ont perdu leur emploi ont été exclus mauvaise sanré que tous les autres sujets.
de fanalyse carils étaient trop mi:noritairesennombre.
• Le soutien s{)cîal.Sur une échell!' de Likerten quatre points, les tes effets de l'emploi sur Jesoutien 50dal
sujets devaient coter des propositions concernant (1)lesoutien Les données ont égal€fl"lent été analysées afin d'examiner les
soda! reçu, qui faisait référence à leur évaluation rérrospeS ve effets à long terme de l'emploi sur le soutien social et la santé. Les
de œmportements réels, tels que « des amis et des membres de résultats suggèrent que i'emploi était jié li la fols à la mauvaise
ma famille m'ont aidé(e)à chercher un emploi * ; et (2) " ~ SOu' sanœ et au soutien social. ta relation entre remploi et le soutien
tiensocial perçu », qui faisait référence il leurévaluation du sou' SOc.ial s'est révélêe réciproque: l'emploi influençait le soutien
tien social sur lequel ils pouvaient compter en cas de besoin, sodal et le soutien social influençait "emploi,
tels que • ilY a des personnes sur qui je peux compter lorsque
j'a.i besoin d'aide -, Conclusions
La santé: les sujets devaient (mer unestrie de symptômes phy·
siQues tels que (1) problèmes au niveau du cS ur (2) douleurs les résu;ltatsde cette étude fournissent une confirmation de la reta-
des membres (3)douteurs d'estomac et (4iet l'épuisement. tion entre le stress(le chômage) et là Sdnœ et suggêrent que cette
retation serait influencée par des modérateors tels que le soutien
Résultats social. Ainsi, la mauvaise santé était plus fréquente cirez les sujets
qui étaient à la fois sans elUploiet qui indiquaient un soutien social
[ 'effet du chômage sur la santé peu élevé, De plus, les résultats suggèrent que même si le soutien
les cIonnées ont été analysées afin d"e.xaminer les différ·ences socia! pouvait agir en taot que modérateur, le soutien social était
générales entre les groupes (toujours sans emploi I recherche également dépendant du statut professionnel, puisque les indivi·
d'emploi fructueuse./ jamais sans emploi) el On( montre qu'aux dus obtenaient un soutien social de leurs collègues de travail,
10 la personnalité
Les premières recherches ont exploré le rôle de la personnalité en tant que
111odérar.emdu Hen entre la maladie et le Sll't'sS, uvee UIle atten~ion portée au -ow
poi'tement de type A. Friedman et Rosenman (1959) ont initialement. dëflni le com-
portement. de type A en termes rie compétitivité excessive, Impatience, hostilité et
discours vigoureux. En utilisant un entretien semi-structuré, trois types de compor-
tements de type A ont été identifiés, Le type A I décrit une vigueur, une énergie. un
état d'alerte, un état de confiance en soi. une expression bruyante. rapide, un dis-
cours tendu el saccadé, une impauenœ, une hostilité, une tendance à interrompre
et.une utilisation fréquente des mots « jamais " el« absolument », Le type /\2 a été
défln! comme similaire au type Al, mais en plus modéré, et Je type B était décrit
comme détendu. n'interrompant pas et plus calme (e.g..,Rosenman. 1978). Le {jues'
uonnaïre des comporternents de Jenkins a été mis en place en 1971 afin de mieux
définir le comportement de type J>\_ Plusieurs étude", ont alors confirmé la relation
entre le comportement de type /\. et les maladies cardlovasculatres (e.g, Rosenman
et ol: 1975 ;Jenkins et al; 1979 :Haynes et 01_, 1980). Cependant.la recherche a éga-
lement indiqué une absence de relation entre le comportement de type A et les
maladies cardiovasculaîre. Par exemple, Johnston et al. (l987) ont utilisé le ques-
tionnaire de Bortner (1969) ann de prédire les attaques cardiaques chez 5936 hom-
mes âgés de 40 à 59 ans, qui ont été sélectionnés de manière aléatoire à partir des
listes des médecins généralistes britanniques, Tous les sujets ont été examinés au
début de l'étude arm d'identifier d'éventuelles maladies cardiovasculalres et ont
complété le questionnaire de Bortner. Ils ont ensuite été suivis durant une période
moyenne de 6.2 ans avee comme indicateurs la morbidité et la mortalité. Les résul-
tats ont montré que les employés non-manuels présentaient des scores de compor-
tements type A plus élevés que les employés manuels et que le score de type A
diminuait avec l'âge. Cependant.lors du suivi.les résultats n'ont pas montré de rela-
tion entre le comportement de type A et la maladie cardiaque. Néanmoins, plus
récemment, une grande partie de la recherche s'est concentrée sur l'hostilité et les
aspects de l'expression de la colère comme étant les types de personnalité plus
importants à associer au stress et à la maladie. L'hostilité a été le plus fréquemment
mesurée en utilisant l'échelle d'hostilité de Cook el Medley (Cook et Medley, 1954)
qui demande aux tndividus de roter des propos tels que « j'ai souvent. rencontré des
personnes qui étaient supposées être des spécialistes et qui pourtant n'étaient pas
mieux que moi "', cc il est plus prudent de ne faire confiance à personne cc , et « ma
façon de faire les choses entraîne souvent que les autres ne me comprennent pas ».
L'adhésion avec de tels propos est une indication d'une hostilité élevée. L'hostilité a
également été divisée en hosrilüé cynique et hostilité névrotique. Les recherches se
sont intéressées aux question suivantes; -« qui est hostile? », « comment l'hostilité
est-elle liée au stress? » et « oomment Ihosnhté est-elle liée à la maladie? ».
11 le contrôle
L'effet du contrôle sur le tien entre le stress el la maladie a également été: étu
dié de manière étendue.
pas prévenus (une source de stress imprévisible). Les résultats OnL indiqué
que si le bruit. était prévisible. il y avait une diminution des expériences sub
jectivcs du stress, L'auteur avance que la prévisibilité permettait au sujet de
sentir qu'il avait un contrôle sur la source de stress, et que ta percepuon de
ce contrôle réduisait la réponse au stress. Baurn eL al. (] 981) ont aussi sug·
géré que si une source de stress pouvait être prédite s'ensuivait. une dirninn.
non de la réponse au stress, et que la prévisibilité ou l'attente d'un stre,'>Seur
permcttran à l'individu de préparer ses stratégies d'ajustement.
2. Les changements physiologiques. La recherche a également examiné l'effet
du contrôle sur la réponse physiologique au stress, Par exemple, Meyer el
(Ji. (I 98S) ont montré que si la source de stress était consîdét'ée comme
incontrôlable alors la libération de corticoïdes était augmentée.
Seligman et Vistntainer (1985) ont rapporté les résultats d'une étude au cours
de laquelle ils avaient injecté à des rats des cellules tumorales vivantes et les avaient
exposés à des chocs prévisibles ou imprévisibles. Le" résultats ont indiqué que les
chocs incontrôlables amplifiait le développement de tumeurs, Ceci suggère que le
degré de contrôle pourrait influencer la réponse au stress, ce qui pourrait ensuite
favoriser la maladie. Dans une autre étude. la relation entre Jecontrôle et les maladies
cardiovasculaires a été étudiée chez des singes (Manuk et a!.. 1986~ Certaines espèces
de singes vivent au sein de hiérarchies sociales présentant des rôles clairement dëli-
mités. Les singes sont catégorisés sail en tant que dominants soit en tant que soumts,
En général, ceue hiérarchie est stable. Néanmoins, les auteurs ont essayé d'introduire
de nouveaux membres aux groupes afm de créer un environnement instable. Ils ont
montré que les singes dominants de la condition instable présentaient des niveaux
plus importants de maladie coronarienne que les singes dominants de la œndition sta-
hIe ou les singes soumis dans la condition stable, Apparemment. dans Ia condition ms-
table, il y a un conflit entre les attentes de maîtrise des singes dominants ella réalité.
D'ailleurs les auteurs avancent que c'est œla qui entralnerait une augmentation de la
maladie coronanenne, Ces modèles animaux sont bien sûr problémaoques dans la
mesure où de nombreuses suppositions sont faites sur les sunilarités entre les expé-
riences animales du contrôle et celles des hurnams, Cependant les résultats indiquent
bien une association entre le contrôle et Ia santé dans le sens prédit,
Les modèles humains ont également: été utilisés afin d'étudier l'effet. du con-
trôle sur le lien entre le stress et Ia maladie, Par exemple. le modèle du stress pro'
fessionnel il été développé afm d'examiner les effets du contrôle sur la maladie
coronarienne (e.g.. Karasek et Theorell, 1990)..Les trois facleurs impliqués dans le
,
,.
Le contrôle, le soutien social et le lien srress-maladie 289
modèle sont (l) les exigences professionnelles en termes de charge de travail; (2) le
niveau d'autonomie au travail cc qui reflète le contrôle; et (3) la sausfactiou proies-
sionnelle. Ce modèle a été utilisé afin de prédire la maladie coronarienne aux États-
Unis (Karasek et ai., ] 988) et CD Suède (Karasek eLal., 1981), Les résultats de ces étu-
des suggèrent qu'une combinaison de charge de travail élevée (c'est-à-dire d'exigen-
ces élevées), une satisfaction professionncllc ct un contrôle faibles étaient de bons
prédicteurs de Ia maladie coronanenne,
etle stress. Ils ont examiné la prévalence de la maladie coronarienne chez les fern-
mes et.out. compar-é cette prévalence entre les femmes actives et les femmes inacti-
ves, De plus. ils ont évalué les aspects liés au travail tels que les exigences
protcssionnellcs, le soutien social et le contrôle perçu sur la profession. Les résnl-
tats ont montré que les femmes actives ne présentaient pas plus de risques d'avoir
une maladie coronarienne par rapport aux femmes inactives, ce qui suggère que les
exigences protessionnelles ne sont pas simplement des prédicteurs de la maladie
coronarienne. Toutefois. parmi les femmes actives, les femmes qui avaient indiqué
une perception de contrôle peu élevée présentaient plus de risques d'avoir une
maladie coronarienne que celles indiquant Une perception élevée du contrôle, sug-
gérant qu'au sein du groupe de personnes ayant des exigences professionnelles
irnportantes, un sentiment de contrôle faible était un prédicteur de la maladie, et
conllrme l'association prédite entre le sentiment de controle et Ia santé. De plus, au
sein du groupe de femmes actives, celles qui rapportaient un soutien professionnel
peu élevé avaient également plus de risques d'avoir une maladie coronarienne.
répliquant ainsi les résultats connus sur le soutien social et sa relation à la maladie.
L'étude a également montré que le nombre d'enfants chez les femmes actives et
inactives étau associé à la maladie coronarienne, Les résultats ont montré qu'un
nombre plus élevé d'enfants augmentait les risques d'avoir une maladie corona-
rienne chez les femmes actives, mais pas chez les femmes inactives. Les auteurs am.
avancé que le nombre d'enfants pouvait contribuer aux exigences prof("--ssionneUes,
mais que cene augmentation de risque de maladie coronarienne se retrouvait seu-
lement chez les femmes actives, et pas chez les femmes inactives. Les résultats de
cette étude sont représentés par la figure 11.5.
13 Pour conclure
La recherche transversale suggère l'existence d'une assoeiauon entre le
stress et Ia maladie et certaines recherches expérimentales indiquent que Je stress
pourrait causer la maladie. Les théories du lien entre la-maladie et Je stress suggè
12 -
Nombre d'enfants
~ 0
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Il 1-2
----------_
Ouestlons 291
rent que le stress pourrait entraîner la maladie via un stress chronique et aigu. Ces
deux V01€'>$ impliquent des modifications comportementales et. physiologtques, La
voie comportementale impliquerait des changements des comportements liés à la
santé tels que le tabagisme, la consommation d'alcool. l'alimentation et le sport, alors
que la voie physiologique impliquerait des changements au niveau de l'activation
sympathique ou l'activation hypothalamo-pîtuil.aire·corticosurrénaJe. Ce chapitre a
également exploré la recherche dans le.domaine de Ia PNI qui fournit des aperçus
de la manière dont les facteurs psychologiques tels que l'expression émotionnelle,
l'humeur, les croyances et le stress peuvent directement influencer Ia santé. Cepen-
dam, il y 8 beaucoup de vartabilltë au niveau du lien entre le stress et la maladie et
ce chapitre a également examiné l'ajustement, le soutien social, la personnalité et le
contrôle en tant que modérateurs éventuels de cette association.
Q~est-jons.
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2. r)ac1J~z ~$, m~lsmes,sDus~jacents il rassociéitiOOootif.¬ te str@sset la.maladie.
3. comrrierit poufraient iJiteragir les voies comportemer:ltales et physiologIques?
4. DiscUtez de:dnodérateursdu ~ienentre la maladie et le stress. .
S. Détrivei:un Plan.o'étude ayànr POUfobjectif d'évaluer l'effet potentle1 du contrôle..perou surledèveloppe.
ment de lamal~ujie,.
Éléments de discussion
Considérez les manières dont vous vous ajustez au stress et discutez dans quelle mesure ŒHe.s~dsont bénéfi-
ques ou nuisibles à votre santé.