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Modèle théoriques :

Le stress peut être lié à des "pressions" exercées par une personne ou une chose, ainsi
qu'à des "contraintes" pesant sur les événements. Selon une perspective, le stress
fonctionne comme un agent ou un stimulus qui provoque une manifestation liée au
stress. D'un autre point de vue, le stress est considéré comme le résultat de l'action de
l'agent plutô t que comme un agent en soi. Ces deux points de vue reflètent deux
approches de la définition du stress. Dans la première, fondée sur des conceptions
biologiques et physiologiques, le stress est considéré comme une source de nuisances.
En revanche, la seconde perspective, psychologique, considère le stress comme une
variable relationnelle entre l'individu et la situation.(Guillet,2012)

La recherche sur le stress s’est également accompagnée d’une construction importante


d’outils d’évaluation du stress dépendant également des modélisations. (Guillet,
Hermand, 2006).

Les modèles du stress au travail dérivent du modèle général du stress de Selye et de


l’approche cognitive proposée par Lazarus et Folkman (1984). Ils établissent un lien
entre les facteurs de stress et les symptô mes. Ils reposent sur une approche causale qui
vise à mettre l'accent sur la manière dont la personne se comporte dans les situations
stressantes.(Servant, 2013)

Le modèle spécifique de Selye (1956)


Pour Selye (1956),. Le stress est la réponse de l'organisme aux conditions
environnementales. Les manifestations organiques non spécifiques en réponse à une
agression physique sont appelées stress. Quel que soit l'agent agressif physique,
l'ensemble de ces réponses non spécifiques provoque des réponses stéréotypées. Selye
(1956) a élaboré un modèle théorique le "Syndrome Général d'Adaptation" (SGA) qui
précise qu'à la suite d'un stress, l'organisme a pour objectif de rétablir l’homéostasie.
( Guillet, 2012)
Le "Syndrome Général d'Adaptation" se décompose en trois stades :

Le premier stade est la réaction d'alarme qui survient après le stress. C'est une phase de
mobilisation des ressources hormonales. La seconde phase est la phase de résistance qui
correspond à une période de compensation avec une recharge des moyens de défense.
La troisième phase est la phase d'épuisement lorsque les ressources biologiques et
psychologiques ne sont pas suffisantes. Quand l'agression persiste en termes de durée et
d'intensité, l'organisme perd ses ressources adaptatives et les conséquences sont
négatives. Parce qu'elle ignore les différences entre les individus, cette théorie
physiologique repose sur un schéma stimulus-réaction critiquable. Elles n'intègrent pas
les aspects psychologiques ni les évaluations subjectives des conditions
environnementales et définissent l'individu comme passif face à une situation
stressante.( Guillet, 2012)

Le modèle transactionnel de Lazarus et Folkman (1984)


Les conceptions interactionnelles du stress mettent l'accent sur la dimension cognitive
entre le stimulus aversif et la réponse de l'individu, plutô t que sur une simple relation de
cause à effet. Selon cette perspective, le stress ne peut être réduit à son aspect
environnemental (source de stress) ou à son aspect personnel (ressources). Le stress est
le résultat d'une relation évolutive entre l'individu et les exigences de son
environnement, les ressources sociales et personnelles disponibles pour faire face à ces
exigences et la façon dont l'individu perçoit cette relation. Il s'agit d'un processus par
lequel des événements menaçants déclenchent des comportements adaptatifs en
réponse à la menace. Les événements environnementaux qui déclenchent ces processus
sont appelés "stress" ou "facteurs de stress". (Guillet, 2012)
Pour Lazarus (1966), Le stress survient lorsqu'une situation a été évaluée par le sujet
comme impliquant et dépassant ses ressources adaptatives. Par conséquent, le stress
dépend autant de la situation environnementale que des ressources ou des capacités à y
faire face. Le modèle développé par Lazarus et Folkman (1984) met en évidence trois
types de variables intervenant dans l'évaluation de stress. Ces types de variables
comprennent : les prédicteurs, les médiateurs, les effets à court et à long termes.

Figure 2 : Schématisation du modèle de Lazarus et Folkman, 1984

Le modèle de Lazarus et Folkman (1984) insiste sur le fait que la perception de


l'individu de la relation particulière avec l'environnement détermine le stress
psychologique. Personnels et facteurs contextuels ou environnementaux influencent
cette perception. Le constat de Lazarus et Folkman (1984, 1999) est que la prise en
compte les prédicteurs (variables personnelles et environnementales) n'est pas suffisant
pour expliquer les effets sur la santé, le bien-être et les comportements des individus. Le
but est de déterminer la réponse aux exigences environnementales et de décrire
comment ces exigences peuvent affecter les processus d'adaptation d'une personne dans
le long terme. (Guillet, 2012)

En effet, l'individu est un agent actif dans cette relation avec un environnement toujours
changeant car il a la capacité d'interpréter et d'agir sur la situation pour la modifier en
retour. La variable médiatrice n'intervient dans ce sens que dans le contexte strict de la
transaction entre la personne et l'environnement. Elle modifie l'évaluation initiale de
l'événement stressant et les émotions qui l'accompagnent. Par conséquent, le processus
de stress peut être considéré comme une juxtaposition des variables médiatrices en
action sous l'influence des variables indépendantes (dispositionnelles et
situationnelles), avec des effets plus ou moins préjudiciables à la santé. Les variables
médiatrices principales sont le stress perçu, le contrô le perçu et le coping. (Nicole &
Sadrine, 2001)

1. Le stress perçu

Selon Lazarus et Folkman (1984): « Le stress est une relation particulière entre la
personne et l’environnement, relation qui est évaluée par l’individu comme excédant ses
ressources et menaçant son bien-être. »

Selon ce concept, une distinction claire doit être faite entre les caractéristiques
objectives de l'environnement, ou facteurs de stress, et les caractéristiques de
l'environnement perçues comme menaçantes par une personne, ou facteurs de stress, et
les conséquences dysfonctionnelles potentielles de ces facteurs ou l'ajustement ultérieur
de cette personne. Comme prévu, les mesures de "stress perçu" étaient plus liées à
divers troubles psychologiques et/ou somatiques ultérieurs que les évaluations de
stress objectives (gravité, fréquence, intensité et durée). (Nicole & Sadrine, 2001)

Lazarus et Folkman (1984) ont enregistré la détresse subjective et les perturbations du


système nerveux autonome (rythme cardiaque et réponses électrodermales) chez des
sujets regardant simultanément des films sur des mutilations subies lors de rites
primitifs et des accidents du travail, dans le cadre d'un programme de recherche sur le
rô le de l'évaluation cognitive dans les processus de stress. En manipulant l'évaluation du
sujet, soit en l'incitant à interpréter les situations comme nocives et douloureuses, soit
en les regardant de manière détachée (par la bande sonore du film et la présentation du
film juste avant sa projection), il est possible d'agir sur le niveau des réponses
physiologiques et subjectives de stress. Lazarus en conclut que les processus
d’évaluation cognitive sont des médiateurs des niveaux de réponses de stress. (Nicole &
Sadrine, 2001)

Dans une étude portant sur 145 employés travaillant pour une entreprise du secteur
industriel, il est apparu que l'évaluation de la situation jouait un rô le médiateur dans
l'ajustement différentiel à une situation de changement professionnel. Le stress perçu
joue un rô le de médiateur dans la relation entre le social support et l'anxiété à la fois.
Par exemple, le sentiment de ne pas être soutenu par ses collègues ou son supérieur
hiérarchique dans son nouvel emploi provoque un stress perçu qui augmente
significativement l'anxiété et diminue la performance auto-évaluée. (Rascle, 2000).

2. Le contrôle perçu :

Wallston (1989) démontre que seul le fait de savoir que l’on dispose de réponses
spécifiques pour faire face à la situation, même si ces réponses ne sont pas effectivement
utilisées, contribue à réduire l’impact du stress et à atténuer l’état de détresse
émotionnelle des individus.

Le contrô le perçu ou la perception du contrô le est crucial. Le contrô le perçu est basé sur
une évaluation comparative des menaces et des ressources personnelles. Les avantages
du contrô le perçu reposent non seulement sur l'évaluation par l'individu de la situation
aversive, mais aussi sur la certitude d'avoir des réponses comportementales efficaces. Si
les possibilités de contrô le induites par l'environnement semblent faciliter l'adaptation,
elles peuvent aussi avoir des effets négatifs si elles ne correspondent pas aux
caractéristiques personnelles des sujets. C'est pourquoi le contrô le perçu est aujourd'hui
considéré comme le résultat d'une interaction entre les caractéristiques de l'individu (en
particulier ses capacités et ses besoins de contrô le) et les caractéristiques de la situation
(comme la fourniture d'informations, de comportements ou de suggestions pour la prise
de décision). (Nicole & Sandrine, 2001)

Dans le cadre d’une méta-analyse portant sur 88 études, Spector (1986) a montré que
des degrés élevés de perception de contrô le étaient associés positivement à un bon
ajustement au travail (satisfaction professionnelle, implication dans le travail,
performance) et négativement à des conséquences dysfonctionnelles (troubles
somatiques, détresse émotionnelle, absentéisme et turnover).

Maxwell, Gatchel, & Mayer(1998) ont montré l'effet médiateur du contrô le perçu sur une
population de personnes souffrant de lombalgies chroniques. Les patients qui déclarent
ne pas pouvoir contrô ler leurs symptô mes sont confrontés à des troubles dépressifs
graves.

3. Coping :

Selon LAZARUS et ses collègues, le coping a deux fonctions principales : il peut


permettre de modifier le problème qui est à l’origine du stress, il peut permettre de
réguler les réponses émotionnelles associées à ce problème

a) Le coping centré sur le problème :

Correspond à tous les plans d’action dirigés vers une modification, un évitement ou une
minimisation de l’impact du stresseur et où les activités cognitives permettent que le
stresseur peut être contrô lé : la résolution de problème : elle consiste en une approche
structurée du problème .la reconceptualisation : il s’agit de prendre du recul pour mieux
appréhender le problème. La réévaluation positive : elle consiste à voir le cô té positif de
chaque événement .la distanciation : il s’agit de prendre du recul et de dédramatiser la
situation.la confrontation : l’idée est de se confronter à la source du problème pour la
résoudre.(Servant, 2013)

b) Le coping centré sur l’émotion

Il gère les réactions émotionnelles déclenchées par les circonstances. Les moyens de
contrô le des émotions sont multiples : émotionnels, physiologiques, cognitifs et
comportementaux. De nombreuses réponses entrent dans cette catégorie, notamment la
consommation de substances (alcool, tabac, drogues), la participation à diverses
activités distrayantes (exercice physique, lecture, télévision,…), la déresponsabilisation
(auto-culpabilisation) et l'expression des émotions (colère, anxiété,…), transformer le
sens de la situation est une modalité cognitive de cette adaptation, par exemple en
modérant sa gravité (minimisation) ou en niant la réalité (pensée magique, déni). Pour
faire face à un même événement, nous pouvons utiliser à la fois le coping centré sur le
problème et le coping centré sur l'émotion. (Bruchon-schweitzer, 2001)

L’approche interactionniste du stress au travail


L'approche interactionniste met l'accent sur le décalage qui peut exister entre la
situation de travail et l'individu et qui serait à l'origine du stress. Ce décalage résulte
d'un déséquilibre entre les exigences des conditions de travail et les caractéristiques de
l'individu. L'avantage de cette approche est qu'elle aborde le stress lié au travail sous
l'angle des caractéristiques du travailleur, des fonctions de travail et de leurs
interactions. Cependant, si cette approche du stress au travail prend en compte
l'environnement en énumérant les contraintes de la situation, elle n'est pas en mesure
d'expliquer la manière dont les travailleurs s'y adaptent.(Servant, 2013)

Dans le cadre des premières théories interactionnistes du stress, les variables


individuelles et situationnelles et leurs relations participent à l’explication des difficultés
d’ajustement.(Bruchon-Schweitzer,1994).

A « facteur de risque » est généralement le mélange de certaines caractéristiques de


l'environnement et de l'individu. En fait, la capacité d'une personne à résister à un
facteur de stress est étudiée. En conséquence, certaines caractéristiques de la
personnalité influencent la relation entre les facteurs stressants et les ajustements qui
suivent. En effet, si l’on reprend la définition «Un médiateur décrit un processus à
travers lequel la variable indépendante est susceptible d’influencer la variable
dépendante (Baron & Kenny, 1986) » On peut supposer qu'en présence de certaines
caractéristiques de la personnalité, le facteur de stress n'a d'effet que sur les difficultés
d'adaptation, dans le cadre d'une hypothèse modératrice. On peut supposer que les
effets individuels d'un stresseur ou de la personnalité sur la santé ou les problèmes
d'adaptation diffèrent des effets combinés. Il est également possible d'avoir des effets
interactionnels significatifs entre les variables prédictives (contexte × personnalité),
sans que les effets individuels soient statistiquement vérifiés. (Nicole& Sandrine, 2001)

Dans le cadre d’un modèle multifactoriel de la psychologie de la santé, on peut


distinguer deux types de modérateurs (Taylor & Aspinwall, 1996) : les modérateurs
internes, comme les traits de personnalité, et les modérateurs externes, comme le
temps, le sexe, le statut socio-économique, le soutien social.

L’affectivité négative (facteur de vulnérabilité émotionnelle)


L’affectivité négative a été définie comme une dimension dispositionnelle de l’humeur
par Watson et Clark (1984). Elle est constituée d’un certain nombre d’états émotionnels
négatifs, tels que la colère, le mépris, la culpabilité, la peur et la dépression.
Bien que l'affectivité négative soit un nouveau concept, elle semble être similaire à
d'autres facteurs de personnalité bien connus qui ont été examinés séparément, tels que
le névrosisme, le trait d'anxiété et le pessimisme. On a constaté que l'affectivité négative
contribuait à la vulnérabilité au stress émotionnel et au stress. Il a été démontré qu'elle
présentait une forte corrélation avec les symptô mes et les problèmes gastriques.
Toutefois, certains y voient une "personnalité prédisposée aux maladies", c'est-à -dire
une dimension stable de la personne qui prédispose aux troubles physiques, tandis que
d'autres y voient simplement un biais cognitif, c'est-à -dire une tendance à percevoir les
circonstances de manière négative. Plus important encore, les personnes ayant une forte
affectivité négative ont tendance à manifester des symptô mes somatiques et à
rechercher une aide médicale même lorsque la maladie n'existe pas. (Nicole& Sandrine,
2001)

Une synthèse de Vandervoot (1995) conclut que, l'affectivité négative soit fortement liée
à la santé de auto-évaluée il existe une corrélation non négligeable entre ses
composantes (en particulier la dépression) et le risque de développer certaines maladies
"réelles" (telles que le cancer et les maladies cardiovasculaires).

 Le lieu de contrôle
Le lieu de contrô le désigne « la croyance généralisée de l’individu dans le fait que le
cours des événements et leur issue dépendent de ses efforts, de son aptitude ou plutô t
d’influences extérieures comme la chance, le hasard ou les autres » (Rotter, 1966).

Ainsi, pour Dubois (1984), La croyance en un contrô le des événements est liée à une
dimension stable de la personnalité : la perception d'une relation causale entre le
comportement d'une personne et les résultats qui en découlent. Ainsi, cette dimension
bipolaire distingue un lieu de contrô le externe (ce qui m'arrive ne dépend pas de moi
mais de forces que je ne contrô le pas, telles que le hasard, la chance, le destin) d'un lieu
de contrô le interne.

Selon certaines études, un contrô le interne jouerait un rô le protecteur et un contrô le


externe, un rô le fragilisateur (Spector & O’Connell, 1994).

Krause et Stryker (1984) démontrent à partir d’une étude longitudinale (2 000 hommes
â gés de 45 à 54 ans en 1966) que les externes sont plus stressés par les stress
professionnels et économiques que les internes, en particulier dans les cas où
l'internalité est modérée. En effet, comme chez les externes, une internalité extrême est
liée à une plus grande détresse en raison de leur tendance à attribuer à leurs propres
échecs une plus grande culpabilité.

Les auteurs concluent que le lieu de contrô le joue un rô le modérateur au lieu d'une
relation directe entre les facteurs de stress professionnel et les critères de non-
adaptation (Nicole& Sandrine, 2001)

 Le type A :
Les individus de type A sont caractérisés par leur besoin de contrô ler leur
environnement afin de réduire l'incertitude. Vue par certains comme une dimension
stable de la personnalité (type A) et par d'autres comme un style de comportement
( type A behavior) ,type A est vu comme un moyen de modérer la relation entre divers
facteurs de stress et le résultat adaptatif de l'individu. (Nicole& Sandrine, 2001)

Ivancevich, Matteson et Preston (1982) ont démontré l'effet modérant du type A dans la
relation entre le stress professionnel (charge de travail quantitative et qualitative,
manque de progression de carrière, relations hiérarchiques, conflits de rô le) et
différentes manifestations du stress chez les gestionnaires d'entreprise et les
infirmières. Les personnes ayant des personnalités de type A semblent être plus
touchées par la quantité de travail, ce qui est lié à une plus faible satisfaction au travail
et à des niveaux de cholestérol plus élevés

Soutien sociale :
Largement étudié dans le cadre des premiers modèles interactionnistes du stress
professionnel (Person-Environment Fit par exemple, French, Rodgers, & Cobb, 1974), le
soutien social est une ressource psychosociale censée protéger l’individu et l’aider dans
les situations stressantes. Le soutien social joue un rô le complexe et n’est pas défini de
façon univoque (Rascle, 1994).

De manière générale, il semble que le soutien social ait des effets positifs sur la santé et
le bien-être. Cependant, certaines études ont également cherché à démontrer le rô le que
joue la social support pour protéger contre divers stressors et les résultats adaptatifs.
L'aspect avantageux du soutien social est lié non seulement à sa nature (émotionnelle,
matérielle, d'estime, informative, matérielle), mais aussi à son origine sociale :
l'environnement immédiat et quotidien de la personne (membres de la famille, amis ou
collègues de travail), des personnes ou des groupes spécialisés dans l'assistance sociale,
médicale et psychologique. Cependant, il semble que la perception du soutien social par
l'individu soit plus importante face aux événements stressants que le soutien social reçu
sous ses différentes formes. (Nicole& Sandrine, 2001)

Le soutien social perçu est défini comme « la perception que l’individu a de la


disponibilité de son entourage familial, amical et professionnel, par rapport aux
difficultés rencontrées et la satisfaction qu’il peut anticiper de ce soutien » (Cohen
& Syme, 1985).

Pendant une tâ che (jeu sur ordinateur), la fréquence cardiaque et la tension artérielle
sont mesurées chez 26 étudiantes dans des conditions plus ou moins stressantes
(l'expérimentateur encourage les étudiantes à aller plus vite ou les laisse jouer à leur
rythme). Un effet direct du soutien est que la présence d'un compagnon qui encourage le
sujet réduit les réactions cardio-vasculaires indépendamment du niveau de stress.
Cependant, il existe une interaction positive entre le niveau de stress et le soutien reçu,
ce qui signifie que le soutien a un effet tampon. Uniquement dans la condition
expérimentale stressante, le soutien réduit les réactions cardio-vasculaires. Ainsi, toutes
ces variables personnelles, y compris les ressources sociales et personnelles, seraient
des facteurs de vulnérabilité ou de résistance. Elles ont été exposées au stress. Ils
réduiraient ou aggraveraient l'impact des situations stressantes sur l'adaptation des
individus. L’ajustement individuel est expliqué par la congruence ou l'incongruence
entre un type de situation et une personnalité, plutô t que par l'interaction dynamique
qui implique leur modification réciproque. Des modèles théoriques se sont basées sur
cette hypothèse d’interaction ou de congruence entre la personne et son environnement
pour expliquer les effets du stress. Le plus connu dans le champ du stress professionnel
est le modèle « Person-Environment Fit » de l’É cole de Michigan. (Nicole& Sandrine,
2001)

Le modèle « Person-Environment Fit » (French et al, 1982)


Selon ce modèle, les variables environnementales objectives n'ont pas d'effet pathogène
sur les travailleurs. Lorsque les facteurs contextuels (charge de travail, conflit de rô le) et
individuels (motivations, aptitudes) ne sont pas compatibles, il y a stress professionnel.
L'indice de stress est la différence entre ces facteurs. (Bruchon-Schweitzer et al, 1997).

Pour évaluer cette disparité, les individus sont généralement donnés une liste de
caractéristiques professionnelles (charges de travail, responsabilités, compétences et
rô les...), qui sont examinées de deux manières différentes par chacun (attentes de
l'entreprise, désirs des employés et actions des salariés). Une différence significative
entre les deux évaluations P et E (P: personne, E: environnement) indique un niveau
élevé de stress professionnel, qui se manifeste par le mécontentement du travail et une
variété de maladies physiques et mentales. Le modèle d'Ivancevich et de Matteson
(1984) tient compte du rô le modérant du type A dans la relation entre les facteurs de
stress et les réactions au stress basée sur cette conception interactionniste du stress
professionnel. Selon ces auteurs, la présence de stress chez un individu de type A est liée
à une inadéquation persistante entre type A et contexte professionnel (absence de
compétitivité, ambiguïté des rô les, impossibilité de contrô le). (Nicole& Sandrine, 2001)
Figure 3 : Schématisation du modèle « Person-Environment fit»

Le Job strain model ou le modèle « Demande contrôle »de


Karasek et Théorell (1990)
L’intérêt de ce modèle réside dans le fait que son objectif initial était de fournir un cadre
théorique au développement de recommandation pour l’amélioration de la qualité de vie
au travail. (Servant, 2013)

Karasek et Theorell (1990) propose un modèle bidirectionnel du stress au travail basé


sur deux facteurs : • Le degré de maîtrise (contrô le) : de l'individu sur son travail ou sa
liberté de prise de décision. La possibilité d'utiliser ses compétences au travail
(possibilité d'apprentissage continu, développement de nouvelles compétences requises
par le travail, variété de tâ ches, répétitivité et créativité nécessaires au travail) et la
possibilité de prise de décision (liberté de prise de décision, choix d'organisation du
travail, possibilité d'exprimer son avis sur le travail) sont les éléments qui composent
cette latitude de décision. • Les demandes psychologiques : issues du travail ou les
exigences du travail (travail excessif, demandes contradictoires, temps insuffisants pour
effectuer le travail, rythme de travail rapide et travail lourd). Puisque la confluence des
exigences et le contrô le de la situation détermine le niveau de stress, les caractéristiques
de travail ne sont plus directement et linéairement liées à l'apparition du stress, mais
sont intermédiaires.

Figure 4 : Représentation du modèle bidirectionnel Exigences-Latitude de décision de


Karasek et Theorell (1990). D’après le rapport de l’Inserm, « Facteurs psychosociaux au
travail : modèles et concepts en épidémiologie »

Karasek définit quatre types de travail selon les combinaisons de ces deux facteurs et de
leurs répercussions sur le bien-être. • Travail monotone : Il s’agit des postes passifs avec
peu de charge de travail et peu de possibilités de contrô le. L'opérateur doit contacter un
supérieur pour résoudre un problème. Rarement, la pratique de loisirs actifs compense
cette passivité professionnelle. À la longue, la motivation et la satisfaction
professionnelle peuvent diminuer et l'absentéisme peut augmenter. • Travail éreintant :
il s’agit de postes à forte charge de travail et peu de possibilité de contrô le. Ces postes
sont extrêmement stressants• Travail facile : il s’agit de postes à faible charge de travail
et où l’opérateur dispose de nombreuses possibilités de contrô le. • Travail exigeant et
dynamique : il s’agit de postes très actifs, à forte charge de travail, engendrant beaucoup
de tension, tout en laissant de grandes possibilités de contrô le.

Les différentes combinaisons de la demande et des niveaux de latitude conduisent à


quatre situations de travail, la plus risquée étant la charge de travail décrite
précédemment, le job strain, et la moins risquant étant probablement celle combinant la
faible demande et la haute latitude. À ce modèle bidimensionnel, une troisième
dimension a été ajoutée, avec un soutien social reflétant l’aide et la reconnaissance des
collègues et du supérieur hiérarchique. (Johnson et Hall, 1988 ; Johnson et al, 1989).

Le soutien technique et socio-émotionnel de collègues et de supérieurs hiérarchiques


fait partie du soutien social. Ce facteur agirait comme une variable modérante : une
situation avec des exigences psychologiques élevées et une faible gamme de prise de
décisions serait mieux expérimentée si le travailleur se sentait soutenu par son
environnement professionnel. En revanche, le travail sous pression entraînerait des
exigences psychologiques élevées, une liberté de prise de décision limitée et un manque
de soutien sociale .Cette troisième dimension identifie un iso-strain, une situation
cumulative ayant des effets significatifs sur la santé qui combine l'isolement
professionnel et social. Néanmoins, les auteurs ne décrivent pas les modalités
d'interaction de cette dimension sur les deux premiers. Selon l'hypothèse de Karasek,
une demande psychologique élevée, une faible amplitude de prise de décisions et un
faible soutien au travail sont des facteurs potentiels de risque pour la santé, et la
combinaison de ces trois facteurs définit des groupes de sujets à risque élevé de
développer un problème de santé physique et mentale. Pour la première fois, ce modèle
a été utilisé pour évaluer la relation entre les conditions psychosociales au travail et les
maladies cardiovasculaires. De même, il y a eu des preuves d'un lien entre "stress au
travail" et certaines maladies, telles que la dépression, la détresse psychologique,
l'épuisement au travail, la consommation de substances psychoactives et les troubles
musculo-squelettiques. (Servant, 2013)

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