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HLEPSA5.

Option Psychologie de la santé


➢ 6 CM de 2h (C. Bonardi)
Amphi 60 : 11 octobre; 18 octobre ; 15 novembre ;
29 novembre ; 13 décembre
Cours du 25 octobre annulé
À la place : 8 novembre 13-15h, amphi 84
➢ TD (C. Corbel & C. Beauvois). 6h de TD par
groupe (3 groupes de TD)
➢ Validation : examen terminal de 1h30

Christine Bonardi
(Christine.BONARDI@univ-cotedazur.fr)
Chapitre II. Emotions : vie quotidienne, santé, maladie, accidents
de vie

Plan de la première partie (cours du 18 octobre 2023)

I. Le stress, un cas particulier d’émotion


1 définitions & conceptions du stress
1.1. l’approche neuro physiologique (1° version du stress)
1.2. La Conception socio-cognitive (2° version du stress)
2. Conception transactionnelle & gestion du stress
2.1. Le modèle transactionnel (Lazarus & Folkman, 1984) : phase
d’évaluation
2.2. La Phase d’action/adaptation : gestion active du stress
Depuis fin des années 70, 2 grands domaines de travaux :
➢ Focus sur le stress & les émotions : leur rôle dans le maintien de
la santé & la survenue de maladies
➢ Étude des liens malade-maladie-entourage-corps médical :
▪ parcours de soin et vie quotidienne
▪ Représentations, croyances, théories subjectives; visions du
spécialiste vs du profane…
▪ Nouvelle approche (positive) du malade & de la maladie
o Le malade = des faiblesses mais aussi des ressources
o Le malade = partenaire, expert, participant, spécialiste…………..
Chapitre II. Les émotions : rôle en santé & maladie
I. Le stress, un cas particulier d’émotion :
1. définitions & conceptions du stress
2. Le modèle transactionnel & la Gestion du stress
II. Les émotions
I. Le stress, un cas particulier d’émotion
1 définitions & conceptions du stress

Étudier le stress =
➢ Le définir
➢ Mesurer son niveau chez des personnes
➢ Connaître ses effets
➢ Connaître ses causes
➢ Savoir comment on peut le gérer
o Objectif : comprendre sa survenue, son maintien;
son aggravation, sa disparition

➢ Le stress est une émotion ambigüe :


Il peut être à la fois cause et conséquence de la maladie
1. Définitions & conceptions
1.1. l’approche neuro physiologique (1° version du stress)
➢ Stress = Exigence provenant de l’environnement &
potentiellement nuisible (vision biologique)
➢ Hans Selye (1926). Le Syndrome Général d’Adaptation (SGA) :
Effort généralisé de l’organisme pour s’adapter à de nouvelles
conditions
La Réaction d’effort généralisé se déroule en 3 phases successives
➢ Alarme
•exposition soudaine de l’organisme à 1 stimulus nocif, 1 stresseur
•Souffrance intense de l’organisme (tachycardie, oedèmes, hypotension…)
➢ Résistance
•L’organisme développe des réactions non spécifiques
➢ Epuisement
• exposition prolongée de l‘organisme au stimulus nocif =
✓ adaptation au stimulus impossible
✓ Défaillance des capacités d’adaptation
1.1. l’approche neuro physiologique (1° version du stress)

Avec le temps, Selye fera évoluer sa vision du stress


▪1° temps (1926) :
o Le stimulus externe à l’organisme est le stress
o Les stimuli stressants ne sont pas du domaine des émotions
▪2° temps (1950):
o La réponse de l’organisme au stresseur est le stress
▪3° temps (1951) :
o Le stress est l’interaction entre la stimulus externe et la réponse
de l’organisme

Les définitions suivantes conserveront ces 3 dimensions du stress


tout en ouvrant sur d’autres aspects que le physiologique
Deux formes du stress : Bon stress (eustress) et mauvais stress
(distress)
1.2. La Conception socio-cognitive (2° version du stress)
➢ Individu au centre. Recherche d’une relations d’équilibre entre :
o Stress physiologique
o Vie psychique (composantes affectives, cognitives sensorielles…)
o Environnement (froid, chaleur, fatigue, bruit…)
o Événements de vie (gravité, ampleur…)
➢ Lazarus (1966) : des processus cognitifs et comportementaux
jouent un rôle au niveau du stress
Démonstration expérimentale : changer les réactions physiologiques
Film avec variations dans les commentaires
➢Groupe 1 (rituel traumatisant)
➢Groupe 2 (pas d’informations)
Niveau élevé de conductance de la peau : stress
➢Groupe 3 (rituel indolore)
➢Groupe 4 (commentaire scientifique)
Niveau faible de conductance de la peau
Hypothèse : lien causal entre changements suite à des événements de vie
stressants et augmentation de la vulnérabilité à la maladie (Holmes & Rahé, 1967 ;
Rahé & Arthur, 1977)
2. Conception transactionnelle & gestion du stress
➢ Transactions individu-environnement = efforts cognitifs,
émotionnels & comportementaux pour s’ajuster à des situations
aversives
➢Stress = «résultante de transactions entre la personne &
l’environnement, qui conduisent l’individu à percevoir une
discordance, réelle ou imaginaire, entre les demandes d’une situation
et les ressources de ses propres systèmes biologiques, psychologiques
et sociologiques » (Sarafino, 1990)

Ressources Perceptions &


personnelles évaluations Devenir
(primaire & Stratégies de émotionnel &
secondaire) d’1 coping biologique du
Ressources événement sujet
sociales

Feed Back
2.1. Le modèle transactionnel (Lazarus & Folkman, 1984) :
phase d’évaluation

➢ Évaluation consciente de la situation de stress


➢ Il déterminera la réaction émotionnelle future
lors d’un épisode de stress :
L’individu évalue la situation stressante et y réagit en
mettant en place des stratégies qu’il pense adaptées à la
situation
D’où :
➢ Phase d’évaluation cognitive de la menace (2 étapes)
Evaluation Primaire
Evaluation secondaire
➢ Phase d’action : adaptation, gestion, stratégies mises
en place
La Phase d’évaluation cognitive
➢ Ensemble de jugements portés sur le stimulus stressant & les
moyens qu’on a d’y réagir
➢ L’Évaluation est dynamique et évolutive durant l’événement qui
peut affecter la santé et le bien-être
2 étapes successives : évaluations Primaire & secondaire
❑L’évaluation primaire
oCentrée sur l’événement ou la situation : qu’est-ce qui est en jeu
ici (urgence, gravité, nature du stresseur…) ?
oPerception subjective des exigences de la situation (conceptions,
buts, croyances…)
oPertinence ou non de l’événement
oCaractère facilitateur /obstructif de l’événement par rapport aux
buts ou à la satisfaction d’un besoin

Cette première évaluation subjective a 1 rôle de modulateur


(modère ou accroit) du stress
Toujours dans la Phase d’évaluation cognitive
❑ L’Évaluation secondaire (2° étape)

➢ Se déroule une fois que la relation individu/environnement est


évaluée comme stressante (et si elle l’a été)
➢ L’individu fait alors l’estimation de ses ressources & capacités
personnelles pour gérer le stress ressenti donc la situation
✓qu’est-ce que je peux faire ?
✓je crois que j’ai ou non des ressources pour faire face à la situation
✓de quelles options est-ce que je dispose ?
✓Quel impact auront mes décisions ? …
➢ L’évaluation est subjective et consciente
➢ Elle est le fruit d’un raisonnement cognitif sur les ressources
dont l’individu pense disposer pour gérer le stress et la
situation
➢ Ce raisonnement mène à la croyance qu’on a ou non des
moyens de réaction & d’action (contrôle vs non contrôle)
❑ Evaluation secondaire
Mise en avant des stratégies de gestion de la situation
Effets négatifs du contrôle :
✓ Croire qu’on ne peut pas faire face : source de + de
stress que si on croît contrôler (Fischer & Tarquinio, 2006)
✓ Croire qu’on peut faire face : bénéfique mais on
peut surévaluer ses ressources
Effets positifs du contrôle :
✓Diminue l’évaluation du caractère aversif ou grave de la
situation
✓Suscite émotions positives (rôle dans interruption du
stress, soutien, restauration des ressources)
✓Un bon contrôle peut être estimé comme étant une
caractéristique de sa personnalité, ou bien jugé
temporaire, lié au contexte
➢ Evaluations primaire & secondaire sont influencées par des
facteurs :
o personnels : cognitifs, affectifs, motivationnels, dispositionnels
(confiance en soi, croyance dans l’efficacité personnelle…)
o Situationnels (nouveauté, incertitude, durée d’exposition,
ambiguïté des situations…)
➢ Ces évaluations sont toujours temporaires et reconsidérées
selon l’évolution de la situation
➢ La gravité objective d’un stresseur est atténuée ou amplifiée
par :
o des variables psychologiques antérieures à la situation
o des processus psychologiques intervenant dans la situation
➢ Lazarus (1971) : théorie cognitive-motivationnelle-
relationnelle du stress
o Orientée vers la recherche de la diversité des moyens de faire
face au stress
2.2. La Phase d’action/adaptation : gestion active du stress
➢ Tentatives réelles de s’ajuster aux perturbations
➢ variables transactionnelles : correspondent à toute l’activité (cognitive,
perceptive, émotionnelle, comportementale & physiologique)
➢En santé : filtres interposés entre causes supposées de la maladie &
survenue de troubles (somatiques comportementaux, cognitifs, émotionnels..)
Le coping
Ressources
personnelles
Perceptions & Devenir
évaluations Stratégies de
émotionnel &
(primaire & coping biologique du
secondaire) d’1 sujet
Ressources
événement
sociales

Feed Back
2.2. Phase d’action/adaptation : gestion active du stress
➢Stratégie de «faire face» ou coping (to cope with) = mode
particulier d’adaptation & de régulation (il y en a d’autres)
o Efforts cognitifs & comportementaux conscients, spécifiques &
adaptés (du point de vue de l’individu)
oMode particulier d’expression de l’adaptation de l’individu à ses
émotions négatives provoquées par 1 situation
➢Définitions : Coping (to cope with) : faire face
oEnsemble des processus qu’un individu interpose entre lui et
l’événement perçu comme menaçant afin de maîtriser, tolérer ou diminuer
l’impact de cet événement sur son bien-être physique et psychologique
(Lazarus & Launier, 1978)
oLa manière dont un individu réagit : il fait des efforts cognitifs et
comportementaux pour maitriser ou diminuer l’impact négatif qu’a
situation sur lui (Dantchev, 1989 ; Dantzer, 1989)
➢Modèle transactionnel : 3 grandes catégories de stratégies de coping
o Émotion
o Problème
o Soutien social
Stratégies de coping centrées sur l’émotion
Gestion du ressenti interne face au problème Considérées comme des
stratégies d’évitement :
Tentatives de Contrôle, modification des émotions coping passif
➢ Contrôle positif :
✓Activités substitution (sport, jeux, relaxation…) : aide
à se sentir mieux Efficace si associé ensuite à 1 confrontation
✓Altération du sens (prise de distance, humour,
exagération des aspects positifs) Efficace à court terme (émotions positives)
✓ Religiosité, acceptation…
➢ Contrôle négatif :
✓Activités substitution (alcool, drogues…)
✓Fuite ou déni : répit temporaire (suppression
des émotions
✓Auto-accusation, auto-culpabilisation, blâme renforcent le stress initial
✓plainte, dramatisation
✓Impuissance
✓Fatalisme….
Stratégies souvent considérées comme dysfonctionnelles mais elles ont
possiblement des effets bénéfiques à court terme car permettent de détourner
l’attention de la source de stress et donc de modérer le ressenti
Stratégies de coping centrées sur le problème (orientées problème, tâche)
Contrôle/modification de la situation Vues comme
(efforts comportementaux de résolution du problème) des stratégies actives,
de vigilance

✓Réajuster ses priorités


•meilleur contrôle &
✓Élaborer & Mettre en œuvre des plans d’action
prévention
✓Etat d’esprit combattif : participation plus active • diminution de la
aux soins détresse
✓Concentrer l’attention sur le problème (permet de émotionnelle
le contrôler)

➢ Stratégies considérées comme efficaces à moyen et long terme


➢ Existence d’effets contraires car peuvent aussi augmenter
l’intensité de l’émotion ressentie :
• Quand problème plus grave qu’estimé au départ
• Quand impossibilité de modifier le cours des événements
• Peut conduire au désengagement comportemental (maladie)
Stratégies de coping centrées sur recherche de soutien social
Recherche de contacts sociaux (informels, Stratégies tournées vers
matériels, émotionnels) l’extérieur et non les
✓Recueil d’informations : peut aider à mettre en ressources internes
place des plans d’action
✓Recherche d’aide morale, sympathie : réconfort
✓Recherche d’aide matérielle
Module l’impact de l’événement,
important dans la gestion groupale de la maladie
✓ Stables dans le temps ; reliées à la personnalité et aux cognitions de la
personne (Sarason, 1986) ; réduisent les cognitions négatives ; agissent sur
le stress par effet direct ou effet tampon.
✓ Parfois définies comme principale ressource de coping (Matheny & al, 1986)
✓ corrélées positivement au coping actif focalisé sur le problème et
négativement au coping passif focalisé sur l’émotion (Piquemal-Vieu ,1999)
✓ Femmes : manque de soutien familial = coping évitement ; présence du
soutien familial = coping centré sur le problème (Cronkite & Moos, 1984 ;
Billings & Moos, 1982)
D’autres modèles des stratégies de coping sont
disponibles hors modèle de Lazarus & Folkman
Ex : Carver, Scheier & Weintraub (1989) :
13 stratégies de coping regroupées en 5 catégories

➢ coping focalisé sur le problème


➢ coping focalisé sur l’émotion
➢ coping focalisé sur l’extériorisation des émotions
➢ coping focalisé sur le désengagement mental
➢ coping focalisé sur le désengagement
comportemental
Classifications des stresseurs (1 exemple)
➢ 6 classes de stresseurs (Sharpe & Lewis, 1978)
▪ S. de performance : travail physique & mental avec situations
d’évaluation, rôles sociaux, attentes envers soi-même
▪ S. de menace : situations personnelles ou sociales perçues comme
dangereuses pour le soi (physique ou psychologique) . Elles impactent
estime de soi, satisfaction du besoin de contact, équilibre dépendance-
autonomie
▪ S. d’ennui : associés à situations routinières, peu stimulantes dans
divers domaines de vie
▪ S. de frustration : situations sur lesquelles on ne peut exercer aucun
contrôle
▪ S. de perte ou de deuil
▪ S. physiques : menaces pour l’intégrité physique
➢ 4 classes de stresseurs (Martin, 1989) :
▪ environnementaux
▪ événements de vie majeurs
▪ agressions quotidiennes mineures
▪ tensions chroniques liées au rôle social …………….
Facteurs déterminants du coping
❑Personnalité (exs : endurance = problème ; anxiété = émotions)
(Fischer & Tarquinio, 2006 ; Schoper, 2020)
❑Socio biographiques :
▪ statut socio-économique élevé : davantage corrélé avec le coping
actif et moins avec le coping de retrait (Holahan & Moos, 1987)
▪ niveau d’instruction élevé favorise usage du coping centré sur le
problème et peu d’usage du coping évitement (Billings & Moos, 1981)
▪ éducation et revenu élevé sont associés positivement au coping
comportemental actif (Billings & Moos, 1981 ; Pearlin & Schooler, 1978 )
❑Age
▪ jeunes=soutien social ; âge moyen=problème ; âgés= émotion
❑Sexe
▪ femmes : + de soutien social & émotions que les hommes
▪ pas de différences Hommes/Femmes sur coping problème
❑ Facteurs contextuels
▪ Caractéristiques du stresseur : contrôlable ou non ; modifiable ou
pas
maladies & stress : une relation complexe
stress = maladies ?
oui, quand interaction prolongée entre facteurs
physiologiques, psychologiques & comportementaux
❖Lien maladies cardiaques & stress professionnel (Karasek & al, 1981 ;
Lynch & al, 1997); maladies cardiaques & Professions stressantes (Kivimavi
& al, 2002)
❖Taux d’hypertension plus répandu dans les emplois à
niveau élevé de stress (Cobb & Rose, 1973 ; Timoi & al, 1988)
maladie = facteur déclencheur de stress ?
❖Quelques semaines après diagnostic (sida, cancer) :
patients + anxieux et + déprimés (Antoni & al, 1991)
❖Maladie = événement stressant en soi
❖Liens négatifs entre C. émotion et bon état de santé (Kune &
al, 1991 ; Gros & Levenson, 1997)
❖L’inexpressivité émotionnelle (des émotions négatives) est
nuisible pour la santé

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