Vous êtes sur la page 1sur 10

CM3 Psychopathologie

I. Modèle théorique de l’addiction

Modèle de Gross (1976)

Premier à envisager la dépendance à l’alcool comme un syndrome. Il décrit un


certain nombre de symptômes qui servent de base pour établir les critères
DSM 4.
Le modèle a permis d’établir un certain nombre de critères.

- Rétrécissement du répertoire comportemental. Quelqu’un qui n’a pas


d’addiction à l’alcool, va avoir une consommation comme prendre un
verre pour fêter quelque chose, car il est au restau.
Au fur et à mesure de l’installation de la problématique d’alcool, la
consommation est de plus en plus stéréotypée.
- Saillance du comportement de recherche d’alcool
- Augmentation de la tolérance
- Syndrome de sevrage répétées
- Soulagement ou évitement des symptômes de sevrage par la poursuite
de la consommation
- Compulsion
- Restauration du syndrome après abstinence

C’est un modèle descriptif des phénomènes de l’addiction.


Modèle Psychosocial de Stanton Peele

Ne s’applique pas qu’à la dépendance à l’alcool mais peut s’appliquer à tout


comportement addictif
Développé dans les années 70-80

- La dépendance n’est pas uniquement biologique


- Dimension sociale/culturelle et psychologique
- Consommation = tentative pour atténuer un malaise
- Réponse à un problème posé
- Pouvoir gratifiant de l’addiction :
- Augmentation de l’estime de soi
- Apaise humeurs négatives
- Centre d’intérêts principal
Consommation = réponse à un problème posé. L’individu se tourne vers cela
quand il a un problème pour soulager. Sous l’effet du produit on peut avoir
une image de soi + positive. Atténuer l’intensité des émotions négatives. L’effet
du produit serait rassurant car prévisible. Permet à l’individu de ressentir des
émotions qu’il peut anticiper.
Permet à l’individu de mettre de côté tous les autres problèmes de la vie
quotidienne

Cycle de l’assuétude :
- Éléments générateurs de problèmes (enfance, personnalité, événements,
situations sociales…)
- Problèmes de la vie
- Angoisses, culpabilités, impuissance, stress, peur de l’échec, du
changement,…
- Solutions exutoires (psychotropes, travail, sport, nourriture, jeu…)
- Apaisement, soulagement temporaire de la souffrance
- Insatisfaction, culpabilité, mésestime de soi
= surconsommation
- Certain individus sont plus vulnérables au comportement addictif
- Pour un même individu, l'addictivité d’une substance va également
fluctuer
- Cette addictivité à une substance dépend du coût adaptatif lié à son
usage

- Le coût adaptatif de la substance va être déterminé par :


- La souffrance psychique de l’individu et son besoin de soulager
cette souffrance
- Les facilités addictives de l’environnement
- Les compétences addictives personnelles
La prédominance de ces déterminants est variable en fonction de certaines
circonstances de la vie, engendrent des fluctuations du comportement
addictif.

Ces déterminants du coût peuvent être influencés par plusieurs facteurs :


- Les facteurs culturels
- Les facteurs sociaux
- Les facteurs situationnels
- Les facteurs ritualistiques
- Les facteurs développementaux
- Les facteurs de personnalité
- Les facteurs cognitifs
Mais l’addiction peut être dépassée : le sujet peut identifier le problème et
rechercher d’autres solutions pour les dépasser
Théorie de l’apprentissage de la dépendance : Le modèle de Stasiewicz &
Maisto (1993)

- Extension du modèle de Mowrer (1947) : La théorie des 2 processus


- Premier processus d’apprentissage : Certaines réponses
émotionnelles deviennent aversives par association à des
situations de vie aversives (conditionnement classique)
- Second processus d’apprentissage : L’individu apprend que
l’usage de substances peut temporairement atténuer l’état
émotionnel négatif. L’usage répété de substances en réponse à
ses états émotionnels négatifs résulte en une réponse
conditionnée d’évitement.
L’envie de consommer apparaîtra donc dans des situations
émotionnelles négatives (conditionnement opérant)

Approche cognitivo-comportementale : Modèle cognitif d’abus de substance


de Beck (1993)

- Accent mis sur le rôle des croyances dans le développement, le maintien


et le traitement de l’abus
- Modèle inspiré du modèle de dépression de Beck
- Point central du modèle : l’usage d’une substance (initiée ou rechute)
dans une situation donnée, implique un processus de prise de décision
pour lequel l’individu à ou peut retrouver le contrôle

- Existence de 3 types de croyances impliquées dans l’abus de substances


- Les croyances centrales
- Croyances basiques à vis-à-vis de soi, des autres et du
monde
- Résultent de notre propre expérience
- Peuvent-être modifiées par de nouvelles expériences, tout
en influençant la perception de ces nouvelles expériences.
- Les croyances relatives à la drogue
- Croyances anticipation es (ex : attente d’une expérience
positive > consommer va me permettre de m’amuser)
- Croyances liées à un soulagement (ex : consommation
m’apporte un apaisement)
- Croyances facilitatrices (ex : une fois de plus ne me tuera
pas)
- Les pensées automatiques
- En lien avec la situation actuelle
- Interviennent à court terme
- Pensées ou images brèves
- Sont décrites comme des versions courtes des croyances
centrales (ex : c’est mal, image mentales de drogues)
L’individu serait plus à même de consommer lorsqu’il rencontrerait certaines
amorces pouvant inclure :
- Des états internes : émotionnels (dépression, ennui, colère, joie) ou
physique (manque, douleurs)
- Des circonstances externes (lieux, personnes, situation en lien avec la
conso)

- Activation du stimulus : Cibles externes, Cibles internes


- Je suis dans une fête avec des amis, J’ai du mal à aller vers les
autres, cela m’angoisse

- Croyances activées : Croyances centrales, croyances relatives à la


drogue
- À jeûne je suis timide, consommer certaines substances
désinhibent

- Pensées automatiques
- Consommer va me mettre dans l’ambiance, me rendre plus
avenant, je vais mieux m’amuser
- Craving/Forte envie de consommer
- Mais consommer c’est mal
= Dissonance cognitive

- Croyances facilitatrices/Permission (résoudre la dissonance)


- C’est qu’un verre, ça va rien changer
- Focalisation sur les stratégies instrumentales/action
- Usage continu/rechute
Modèle de prévention de la rechute de Witkiewitz & Marlatt (2004)

- Théorie explicative du processus de rechute


- Rechute = processus complexe, non linéaire, multifactoriel
- A travers ce modèle, analyse fonctionnelle du processus de rechute :
- Oriente la réflexion sur le développement des stratégies efficaces
afin de faire face à des situations à haut risque, le développement
des compétences sociales, la gestion des émotions,…
- Combinaison d’approches thérapeutiques

- Les situations à risque surviennent dans un contexte associant :


- Des facteurs stables (Tonic processes)
- Des facteurs transitoires (Phasics responses)
- Ces facteurs interagissent et augmentent (ou diminuent) la probabilité
de rechutes

- Les facteurs stables (Tonic processes)


- Facteurs toujours présents (génétiques, familiaux, psychiatriques
et médicaux, sociaux,…)
- Les facteurs de personnalité
- Importance des réactions de sevrage

- Les facteurs transitoires (Tonic responses)


- états affectifs et cognitifs qui changent en fonction du contexte
Les facteurs stables indiquent la vulnérabilité pour la rechute.
Les facteurs transitoires indiquent quand cette rechute survient.
Modèle : Approche motivationnelle
Modèle trans-théorique de changement ou Modèle de la disposition au
changement (Prochaska & DIClemente)

- Modèle intégratif
- Modèle bio psychosocial
- Théorie de changement comportemental basé sur des étapes :
- Les patients passent par une série d’étapes ordonnées
temporellement qui constituent une sorte de continuum dans
l’attitude et l’engagement (readiness) dans le changement =
stades de changement
- Modèle circulaire
- Objectif : Donner une vision ordonnée et cohérente des processus en
jeu.
- Phase de pré-contemplation :
- Caractéristiques :
- Pas de prise de conscience de l’addiction
- Sur évalue sa capacité à pouvoir arrêter
- Sous évalue les conséquence négatives
- Avantages conso > avantages arrêt
- Résistant à la prise en charge
- Objectif :
- Favoriser la prise de conscience
- Développer la relation de confiance
- Explorer le comportement
- Identifier les ressources du patient
- Information du patient
- Attitude de non jugement, écoute

- Phase de contemplation
- Caractéristiques :
- Ambivalence +++
- Prise de conscience du problème, mais l’arrêt de la conso
n’est pas encore envisagée à court terme
- Le patient est dans une demande d’aide
- Objectifs :
- Aider le patient à se projeter dans l’avenir
- Amener le patient à passer à l’action
- Travailler un projet réalisable
- Développer les sources d’aide

- Phase de préparation/prise de décision


- Caractéristiques :
- Phase très courte
- Le patient désire changer et prend la décision de modifier
son comportement
- Objectifs :
- Mise en place des objectifs de soin

- Phase d’action
- Caractéristiques :
- Avantage arrêt > avantage conso
- Début de la prise en charge
- Phase très stressante
- Objectifs :
- Mise en place des conditions de la prise en charge
- Aider le patient à maintenir cette démarche

- Phase de maintien
- Caractéristiques :
- 6 mois sans consommer
- Le patient sait gérer les situations à risque
- Phase de stabilisation : espacement des RDV
- Objectifs :
- Consolidation du changement
- Favoriser l’autonomie du patient
- Préparer le patient à une rechute (éventuelle)

- La rechute
- Caractéristiques :
- Phase inévitable du parcours
- Objectifs :
- Analyse d’y contexte d’apparition, des réactions du patient
- Maintien rapport de confiance
- Travail des situations à risques
- Maintien de la motivation

3. Modalités de soin et d’aide

- Importance d’une PEC médico-psycho-sociale


- Aide médico-pharmacologique : le sevrage (désintoxication médicale), la
mise sous traitement de substitution
- Prise en charge psychthérapeutique individuelle et/ou familiale : prise
en charge de la problématique addictive et si besoin de comorbidités
psychiatriques
- Nécessité de travailler autour de la fonction du produit : adapter la PEC
en fonction du profil du patient
- Prise en charge d’ordre psychosociale
- Prise en charge des aspects exécutifs et cognitifs
- La réduction des risques

4. Axes de prise en charge cognitivo-comportementales


- Travaille autour des cognitions dysfonctionnelles (ex : fausses croyances)
et renforcement des cognitions positives (ex: sentiment d’auto efficacité)
- Entraînement à la résolution de problème
- Gestion des émotions, travail autour des stratégies de coping
- Travail de Prévention de la rechute (gestion des situations à risques)
- Détermination des déclencheurs de la consommation ou de la
rechute
- Entraînement aux habiletés de refus de la consommation
- Techniques motivation elles (motivation au changement)

Vous aimerez peut-être aussi