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Psychopathologie

15/09

Responsable UE : Mme. Gandolphe


Moodle : M1 - Option de spécialisation 5 : Psychopathologie (Mme Gandolphe)

Exam : Questions en CT (soit 1 question unique mêlant cours et réflexion) soit plusieurs
questions de cours est réflexion
Toutes les thématiques à réviser mais les questions peuvent ne poser que sur 1 thématique.

Addictions : Mme Gandolphe


Psychose : Mme.Allé
Trauma : Mme. Ducro
TCA : Mme. Duclos Lavagne

Cours du 15.09.21 : Addictions aux substances psycho actives


Partie 1 : Épidémiologie, définitions et facteurs de vulnérabilité
Cours du 29.09.2020 : Addictions aux substances psycho actives
Partie 2 : Modèles théoriques
Cours du 20.10.21 : Addictions aux jeux de hasard et d’argent

TD : Analyses de cas cliniques (3 séances en addictio)

I. Addictions aux substances psycho actives


1. Épidémiologie, définitions et facteurs de vulnérabilité

Consommation d’alcool en France : est la deuxième cause de mortalité évitable


en Fr après le tabagisme, avec comme cause de décès le cancer, les cirrhoses et les accidents
de la route
86% des individus décolèrent avoir bu de l’alcool au cours des 12 derniers mois
8% des individus ont une consommation d’alcool à risque (abus ou dépendance)
Le nombre moyens de verres bus/semaine est égal à 5,5
Les ivresses répétées et régulières sont en augmentation depuis 2010 (surtout chez les
femmes)

Consommation de drogues en Fr : Cannabis = produit illicite le plus


fréquemment consommé en Fr (l’expérimentation concerne 42% de la population adulte et
l’usage régulier 3%)
L’usage des autres drogues illicites concerne 1% ou moins de la population française.
En France, la conso problématique de drogue concernerait 280 000 usagers, avec 105 000
usagers pratiquant l’injection intraveineuse = pb hépatique => maladies infectieuses, capital
santé de la personne baisse : Pb qui s’ajoute à un autre problème en plus des problématique
liés à l’addiction

A) Définitions et historique
Évolution des conceptions en matière de toxicomanie (Angel et Al 2000)
1 - Modèle moral et religieux : Les substances sont un moyen d’accéder aux puissances
supérieures. La conso excessive est perçue comme un vice ou un crime.
2 - Modèle Monovarié (1785-1857) : Le produit est la seule cause de la dépendance. Si
les individus sont dépendants c’est parce qu’ils consomment une substance. On attribue à la
dépendance seulement les effets chimiques du produit et cela était irréversible. Regard assez
moralisateur sur la consommation.
3 - Modèle Bivarié (1857 - 1960) : Fait place à la fois à l’individu et à la substance dans le
processus delà dépendance. Le produit a un effet chimique sur le cerveau qui provoque la
dépendance mais nous ne sommes pas tous égaux face à cela . Espèce de sensibilité
particulière à la dépendance.
4 - Modèle trivarié (1960/70 - aujourd’hui) : Associe produit, personnalité et moment
socioculturel. Le facteur conceptuel ou environnemental. Oui la dépendance est lié aux effets
chimiques chez les personnes vulnérables mais il y a un effet de l’environnement. Ce n’est
donc plus uniquement de la responsabilité de l’individu.

Premier élément fondamental qui a fait évoluer les choses est :

- le constat que chez certains individus il est possible de revenir à une consommation
modérée même après avoir été dépendant. Ce n’est donc pas si irréversible que ça.
- Les travaux réalisés autour des effets placebo (Alan Marlatt). Quand des personnes
sont persuadées de consommer, elles ont les comportements et effets tels que ceux
sous substance. Il y a donc une dimension psychologique. Permet de faire
comprendre qu’il y a d’autres élément en cause dans la dépendance
- Paradox des soldats du Vietnam : Pdt la guerre, des soldats AM au combat, pour leur
permettre d’avoir de la force et du courage, on leur donne de l'héroïne. Provoque une
dépendance physique avec syndrome de manque. On constate alors qu' à la fin de la
guerre, les soldats rentrent chez eux et quand ils rentrent, certains arrêtent de
consommer du jour au lendemain sans présenter de symptômes de manque. Donc
effet du contexte qui est important dans les effets ressentis. Donc changer
d’environnement peut faire que le syndrome de manque disparaît ou est moindre.

La toxicomanie selon l’OMS (1974) :


« État psychique résultant de l’interaction entre un organisme vivant et une
substance se caractérisant par d’autres réactions qui comprennent toujours une pulsion à
prendre une drague de façon continue ou périodique afin de retrouver ses effets psychiques
et quelquefois éviter le malaise de la privation. »

ICI : Quand on parle de toxicomanie, cela renvoie à la consommation de substance.

Définition qui renvoie aux notions :


- Dépendance psychique
- Dépendance physique
- Tolérance

Ces trois éléments sont centraux.


● Dépendance psychique : Besoin de consommer de façon périodique ou continue
dans le but de se procurer du plaisir et d’annuler les tensions. Besoin de consommer
pour se sentir bien au niveau psychologie. Certaines substances vont principalement
provoquer ce genre de dépendance (cocaïne)
● Dépendance physique : Nécessité pour l’équilibre de l’organisme d’avoir recours à
la consommation de drogues afin d’éviter les symptômes physiques du manque.
Certaines substances vont faire observer une dépendance physique au bout de
seulement quelques prises. On va observer des symptômes de manque car le corps
aura besoin de la substance pour trouver un équilibre. Le temps que tout se
rééquilibre, on va observer des symptômes. En fonction des substances, on peut
observer un syndrome grippal, des sueurs nocturnes,… . L’alcool est la seule
substance dont on peut mourir du manque.
● Tolérance : Accoutumance de l’organisme à l’absorption d’une drogue, ayant
comme résultat d’en diminuer les effets. Le corps va s‘Habituer et donc l’individu ne
va plus ressentir les effets et va augmenter la dose. L’individu ne consomme plus pour
ressentir les effets mais pour avoir cet effet d’homéostasie (effet de manque)

L’addiction selon Goodman (1990) :


« Processus dans lequel est réalisé un comportement qui peut avoir pour fonction de
procurer du plaisir est de soulager un malaise intérieur et qui se caractérise par l’échec
répété de son contrôle et sa persistance en dépit des conséquences négatives. »

- Notion de comportement et non de substance (concept d’addiction) reconnaît que


l’addiction peut être lié à une substance mais peut aussi être des comportements.
Besoin de façon répétée de s’adonner à un comportement pour se sentir bien ou ne
pas se sentir mal.
Dans l’addiction on considère la répétition d’un comportement qui n’est pas forcément la
prise de substance. Contrairement à la toxicomanie.
- Renvoie à la question de la fonction du comportement.
Procurer du plaisir, soulager d’un malaise. Central et très important car s'interroger sur la
fonction de la consommation permet de comprendre ce qui se joue et de donner des pistes
sur la prise en charge.

Pourquoi consomme-t-on ?

B) La fonction des substances psycho active.

- Recherche de plaisir et de sensations


- Recherche d’automédication, se sentir mieux
= Fonction de régulation émotionnelle. Peut aller dans les deux sens, augmenter, maintenir
une émotion positive. Se sentir moins mal.

La consommation vient moduler la réponse émotionnelle en terme :


- d'augmentation ou de maintien des états émotionnels positifs
- De baisse des états émotionnels négatifs prémorbides ou consécutifs à une
consommation répétée.
Ce qui amène l’individu à se tourner vers la substance à la base n’est pas forcément la raison
pour laquelle il continue de consommer aujourd’hui.
Fonction identitaire (forme d’inscription sociale) : Pour certaines personnes, consommer
est une forme d’identification. Avoir une vie sociale plus active, faire la fête, norme sociale,…
La consommation confère une intégration sociale plus facile.

1. Définitions et historique
Critères DSM5 du Trouble de l’usage d’une substance :
1. Usage récurrent avec pour conséquence des difficultés à accomplir ses obligations
professionnelles ou familiales.
2. Usage récurrent avec pour conséquence une mise en danger physique du sujet
3. Persistance de l’usage en dépit de problèmes sociaux ou interpersonnels
4. Tolérance
5. Signes de sevrage
6. Consommation en plus grande quantité, ou sur une période de temps plus longue que
ce qui était envisagé
7. Désir persistant ou efforts infructueux pour arrêter ou contrôler sa consommation
8. Temps important consacré à des activités visant à se procurer le produit, à le
consommer, ou à récupérer des effets de la consommation
9. Abandon d’activités importantes sur le plan professionnel, personnel, ou récréatif au
profit de la consommation d’alcool
10. L’usage reste identique en dépit de la prise de conscience de l’existence de
répercussions sur le plan physique ou psychologique
11. On constate la présence régulière d’un Craving, ou envie importante ou compulsive
de consommer de l’alcool

La sévérité des troubles basée sur le nombre de critères rencontrés :


2-3 critères = trouble léger
4-5 critères = trouble modéré
6 ou plus = trouble sévère

C) Aspects neuro biologique :


Dans l’addiction sont en jeu 4 circuits interconnectés :
- Le circuit de la récompense (reward)
- Le circuit de là motivation
- La mémoire
- Le contrôle de l’inhibition (cortex préfrontal)

Addiction : la prise répétée renforce la valeur du produit, la motivation (survalorisation du


besoin)
- Envahissement des circuits de la mémoire et déconnexion partielle du circuit
inhibiteur
- Besoin obsédant de la substance

D) Facteurs de vulnérabilité

- Facteurs psychosociaux
- Le sexe de l’individu (les hommes sont plus susceptible de développer une
addiction que les femmes)
- L’âge de début de consommation
- Attitude parentale vis à vis des substances psycho actives
- Consommation et conduites addictives des parents
- Style éducatif, chaleur parentale, attachement
- Antécédents d’adversité durant l’enfance
- Stress précoces, stress répétés
- La présence de troubles mentaux chez les parents
- Le groupe de pairs
- L’isolement social
- La position sociale

- Fonctionnement cognitif et émotionnel


- La recherche de sensations, recherche de nouveautés et impulsivité (Gullo et
Al 2014)
- Présence de perturbations du traitement de l’informations émotionnelle et de
la cognition sociale (Gandolphe & Nandrino, 2011 ; Le Berre, 2019)
Les individus ayant des comportements impulsifs auront plus de chances de développer des
addictions et dépendances. + plus de difficultés à inhiber certains comportements.

Concernant la recherche de sensation : Le modèle de recherche de sensation de Zuckerman


- L’addiction est sous tendue par la recherche de sensations fortes
- La recherche de stimulation vise à maintenir un « niveau optimal d’activité cortical »
- Bas niveau d’activité catécholaminergique chez les amateurs de sensations fortes, qui
amènent à rechercher des substances ou des comportements susceptibles
d’augmenter cette activité
- Recherche de sensations fortes = trait de personnalité
- Petit être appréhendée à travers plusieurs facteurs :
- Recherche de danger et d’aventures
- Recherche d’expériences
- Désinhibition
- Susceptibilité à l’ennui
- Recherche de sensations = dimension commune aux troubles addictifs = facteurs
prédisposant à la conso (Kohn & Coulas (1985), Zuckerman & Neeb (1979); Platt
(1975)
- Fonction importante de la recherche de sensations principalement dans la rencontre
avec le produit plutôt que dans la poursuite de la consommation sur le long terme
(Kilpatrick, Sutker & Smith (1976); Slater, Basil, Maibach (1999))

Concernant les aspects émotionnels et la cognition sociale


- Présence de difficultés de traitement de l’information émotionnelle et de la cognition
sociale incluant des difficultés à identifier et exprimer ses émotions, à décoder les
émotions des autres, à inférer des états mentaux ou des émotions à autrui
- Manque de reconnaissance de ces déficits
- Déficits pouvant contribuer au développement et au maintien de problèmes relatifs à
la consommation et interférer avec la rémission
- Entravent la régulation émotionnelle et les interactions sociales

En quoi ces déficits contribuent à l’initiation/maintien du comportement Addictif ?

E. Facteurs génétiques
- Chez les hommes alcooliques, l’héritabilité de l’alcoolisme varie entre 49 et 64%
(Kohnke, 2008)
- Existence de gènes dirigeant le fonctionnement physiologique sous tendant le
développement de l’alcoolisme
- Ces gènes influencent le métabolisme de l’alcool et les systèmes de
neurotransmetteurs impliqués dans l’alcoolisme
- Cependant, il n’existe pas de pattern génétique type pour l’alcoolisme : l’alcoolisme
est un trouble complexe dont l’effet génétique n’est pas causé par un gène unique,
mais plutôt par la contribution simultanée de plusieurs gènes.
- À noter que l’environnement dans lequel évolue l’individu peut venir favoriser
l’expression de certains gènes ou au contraire être protecteur.

Il n’existe pas UN gène de l’alcoolisme

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