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S de REIMS
VENDREDI
5 octobre 2007
FORMATION SUR LA TOXICOMANIE
Les effets stimulants, euphorisants éprouvés lors de la prise d’une drogue s’expliquent par certains
processus neurobiologiques qui se déroulent dans le cerveau.
La dopamine est impliquée dans le contrôle et la régulation des états émotifs dont le plaisir.
Les endorphines substances opioïdes endogènes interviennent dans le contrôle de différentes fonctions
physiologiques: contrôle de la respiration, dans la perception de la douleur l’effet analgésique de la
morphine jouant un rôle dans la régulation des émotions.
La plupart des drogues agissent selon le même principe l’action pharmacologique modifie la recapture
des psycho stimulants ou à la stimulation de certains récepteurs; le noyau mésencéphalique des
neurones dopaminergiques sensibles au plaisir est la région donnant lieu au comportement
d’autostimulation, contenant des récepteurs opiacés, nicotiniques, cannabinoïdes permettant aux
drogues de stimuler directement (morphine, héroïne), l’activité des neurones dopaminergiques. Cette
convergence de l’effet des produits addictifs explique les sensations de plaisir et permet de comprendre
pourquoi le toxicomane peut passer d’un produit à l’autre. L’héroïnomanie ou la morphinomanie
entraînent une excitabilité des neurones à noradrénaline, elle est révélée lors du sevrage vu
l’interruption brutale des récepteurs opiacés, d’où les manifestations comportementales (instabilité,
excitation, irascibilité et agressivité, oscillations rapides des sentiments et de l’humeur liées un manque
de drogue.
Âgé de 38 ans avec des antécédents d’usage d’héroïne par voie intraveineuse. Et fumeur
de tabac, il a fait plusieurs tentatives de suicide. Il consulte parce qu’il a progressivement
augmenté sa consommation de produit psychotropes, il consomme 500 mg de
dextromoramide soit 100 comprimés de Palfium. Produit qu’il avait initié en substitution à
l’héroïne. Des essais de passage à la méthadone avaient été entrepris sans succès, le
patient déclarait que les effets de la méthadone différaient de ceux du Palfium et ne lui
permettait pas de trouver la qualité de vie que lui procurait le Palfium. En plus il
consommait 800 mg/j de Stilnox soit 80 comprimés. Il a augmenté les doses en quelques
années ! La difficulté est d’ordre social il éprouve les plus grandes difficultés à se procurer
une telle quantité de médicaments, tout en étant incapable de les arrêter en raison des
effets de manque ressentis. A noter que la proposition de tentatives de sevrage progressif
lui paraît irréalisable. Les test montrent que le Palfium produit chez lui une euphorie sans
effets sédatifs. Après un arrêt surveillé de 5 heures du Stilnox, des sensations de malaise du
manque sont apparus, sueurs profuses. Ultérieurement au cours d’un essai de sevrage à
doses dégressives il a fait une crise comitiale. Les essais de sevrage ont été inefficaces et le
patient a repris sa consommation. A l’arrêt de la commercialisation du Palfium il a
désespérément cherché à s’en procurer à l’étranger. Et n’a pas trouvé d’autres opiacés
capable de remplacer. Il s’est finalement suicidé !
Jean-Pierre VOUCHE C.C.A.S 7
de REIMS octobre 2007
Cas clinique
Voir la mort de prés et revenir de loin
Après une soirée entre amis un jeune homme de 22 ans sans antécédents médicaux
hormis le fait qu’il expérimente depuis quelques mois diverses substances dans
un cadre festif présente brutalement un malaise et perd connaissance quelques
minutes après avoir sniffé une substance qu’il voulait tester.
Le SAMU est dépêché auprès du patient en l’absence d’un réveil rapide. Un coma
avec calme et une tachycardie régulière à 112 battements par minute, une
tension à 15/8. Le patient est intubé et ventilé avant d’être transféré en soins
intensifs.
Il avait consommé trois verres de champagne, fumé un joint depuis le début de
soirée et testé une substance connue.. Deux heures après le malaise il se
réveille le regard hagard et inquiet, il décrit son trip il s’est vu flotter au-
dessus de son propre corps et avoir eu du mal à le réintégrer. Il signale des
hallucinations visuelles inquiétantes, il est traumatisé.
Un coma aussi rapide est induit par un produit d’anesthésie centrale. La
Kétamine agent anesthésique détourné de son utilisation médicale vétérinaire
et humaine induit des hallucinations psychédéliques et une anesthésie
dissociative. Le produit relève de phénomènes proches de la mort !
Jean-Pierre VOUCHE C.C.A.S 8
de REIMS octobre 2007
Les soins aux toxicomanes
Prise en charge,
Suivi psychiatriques des pathologies
associées.
Cures et post-cures
• l’ensemble des auteurs s’accorde pour penser que la maternité est une
période privilégiée pour poser les bases d’une prise en charge et pour un
soutien médico-psycho-social à long terme.
• La nature de l’accompagnement médical peut avoir une action
particulièrement favorable sur la qualité des interactions mère-enfant .
• Plus le suivi sera régulier, plus il sera facile d’évaluer les capacités de la
patiente à faire face aux difficultés.
• La méthadone est utilisée pendant la grossesse depuis de nombreuses années dans les
pays anglo-saxons et de manière relativement plus récente en Europe. On ne lui connaît
pas d’effets tératogènes.
• La buprénorphine haut dosage (subutex) est trop récente pour avancer des certitudes et
la prudence s’impose , même si, a priori, aucun problème majeur n’a été décrit jusqu’à
présent.
Le schéma de prise en charge le plus fréquent est le suivant :
– mise sous méthadone en cas de dépendance aux opiacés
– poursuite de la prescription de méthadone préexistante à la grossesse
– poursuite du Subutex dans la limite des protocoles admis et dans l’état
actuel des connaissances
– passage à la méthadone si le subutex est mal géré (usage intraveineux)
• Il faut en effet reconnaître que pour les professionnels des services de maternité
et de pédiatrie la toxicomanie renvoie à un jugement arbitraire d’une
menace potentielle pour l’enfant.
• L’accompagnement des mères toxicomanes et de leurs enfants n’est pas
facile et il est souvent obscurci par la peur et les préjugés.
• Travailler à froid sur les représentations que le personnel médical a des
drogues, de la toxicomanie et des femmes enceintes toxicomanes, obtenir
l’adhésion du service sur les différents principes de base, peut permettre
d’acquérir la capacité à gérer ces situations.
• L’ensemble des professionnels reconnaît aujourd’hui qu’une prise en charge
adaptée améliore considérablement le pronostic.
Jean-Pierre VOUCHE C.C.A.S 15
de REIMS octobre 2007
Dispositif de soins en toxicomanie
• Centres de soins spécialisés pour toxicomanes en ambulatoire (CSST) :
Les structures ont plusieurs missions possibles :
– la prise en charge médico-psychologique,
– la prise en charge socio-éducative du toxicomane, comprenant l'aide à la réinsertion,
– l'accueil, l'orientation et l'information des usagers de drogues et de leur famille,
– le sevrage et l'accompagnement qu'il nécessite ou le soutien à l'entourage.
– Pour les toxicomanes dépendants majeurs et avérés aux opiacés, ces centres ont la
possibilité de mettre en place un suivi par substitution en délivrant de la méthadone
et de la buprénorphine fortement dosée.
• Centres de soins spécialisés pour toxicomanes avec hébergement collectif (CSSTH)
Ce sont des lieux de vie accueillant des personnes sevrées ou sous traitement de
substitution pour une période de trois mois à un an maximum.
Le séjour doit permettre, pour un groupe de 8 à 15 personnes, la consolidation de la
rupture avec l'usage de produits, la restauration de l'équilibre personnel et l'insertion
professionnelle des résidents.