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Université de Tunis El Manar

Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis


Département de Psychologie

Master Professionnel de Psychologie du Travail et Ergonomie


(Deuxième année)

Examen : Clinique de l’activité

Réalisé par : Ben Sik Ali Asma

2022/2023
Table des matières
Introduction............................................................................................................................................. 1
1. Cadre théorique............................................................................................................................... 2
1.1 Souffrance au travail ............................................................................................................... 2
1.2 Le stress au travail ................................................................................................................... 2
1.3 Les risques psychosociaux ...................................................................................................... 3
1.3.1 L’intensité et le temps de travail ..................................................................................... 3
1.3.2 Les exigences émotionnelles .................................................................................................. 4
1.3.3 Autonomie .............................................................................................................................. 4
1.3.4 Rapports sociaux au travail .................................................................................................... 4
1.3.5 Conflits de valeurs .................................................................................................................. 4
1.3.6 Insécurité de la situation de travail ........................................................................................ 5
2. Méthodologie .................................................................................................................................. 5
2.1 Analyse des résultats ..................................................................................................................... 6
2.1.1 Conditions générales du travail .............................................................................................. 6
2.1.2 Contraintes lié à l’organisation du travail............................................................................. 6
2.1.3 Rapport sociaux et reconnaissance ........................................................................................ 7
2.1.4 Environnement du travail ....................................................................................................... 8
2.1.5 Manifestation de la souffrance au travail .............................................................................. 9
Conclusion ............................................................................................................................................. 10
Bibliographie.......................................................................................................................................... 11
Annexes ................................................................................................................................................. 12
Annexe 1 Guide d’entretien .............................................................................................................. 12
Annexe 2 : Retranscription de l’entretien ......................................................................................... 13
Annexe 3 : Analyse thématique de l’entretien.................................................................................. 15
Introduction

Le stress et le burnout provoqués par les conditions du travail, sont considérés comme des
risques psychosociaux, ces risques sont devenus les maladies professionnelles du XXIe siècle.
Dans le monde du travail, les travailleurs ne sont pas les seuls responsables de leur protection
des risques psychosociaux. En effet, chaque institution doit préserver ses collaborateurs en les
sensibilisant à ces risques et mettant à leurs dispositions des stratégies de protection
nécessaires.

Nous explorons ceci dans un contexte particulier, celui d’un agent administratif qui travaille
dans une entreprise de confection. Ses salariées font partie du secteur du travail industriel qui
est le plus touché par le risque du burnout vu que ces travailleurs sont les plus confrontés à
des situations stressantes.

Nous voulons donc comprendre les sources de souffrance dans la profession des agents
administratifs et son impact sur la santé physique et mentale de ses personnes.

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1. Cadre théorique

1.1 Souffrance au travail

En psychodynamique du travail, le travail est nécessairement source de souffrance.


(Desjours, 1998) dans la mesure où, les difficultés envisager pour tenir un poste à cause d’un
déficit de formation, de conditions physiques, d’une organisation du travail déficiente, des
relations conflictuelle entre collègues ou hiérarchie, etc., conduisent à la souffrance au travail.
Lorsqu’on parle de souffrance, on parle de l’insupportable (Foucart, 2015). Donc la
souffrance au travail relève de l’insupportabilité des situations vécue comme une impasse,
pendant lesquelles le travailleur ne dispose pas les ressources nécessaire pour atteindre les
objectifs fixés et donc il n’arrive pas à obtenir une réponse rassurante.

1.2 Le stress au travail

Karasek et Theorell (1990) proposent un modèle qui postule que le stress au travail est le
résultat d’une combinaison entre une forte demande psychologique et une faible latitude
décisionnel, rajoutons aussi le manque de soutien social.
Dans ce modèle, la demande psychologique recouvre tous ce qui est en lien avec l’exécution
de la tâche, la quantité et la complexité des tâches, les contraintes de temps, les injonctions
contradictoires, etc.
La latitude décisionnelle recouvre l’autonomie décisionnel qui renvoi au fait d’avoir la
possibilité de choisir comment faire son travail et participer à la prise de décision et l’usage
des compétences qui renvoi au fait d’avoir la possibilité de d’utiliser et développer ses
compétences et ses qualifications.
Le soutien social peut être sous forme de soutien émotionnel ou instrumentale, c’est
généralement tous ce qui est en lien avec la reconnaissance au travail.

Donc, Le stress vécu par les travailleurs est généralement le résultat de faire face à une
situation difficile par ces derniers. Ses situations peuvent être liées à l’impossibilité
d’accomplir les objectifs fixés, des conflits avec les pairs ou avec la hiérarchie, les demandes
contradictoires, des situations où le travailleur se sente obliger de mener une action en
contradiction avec ses propres valeurs, etc..

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1.3 Les risques psychosociaux

Les risques psychosociaux correspondent aux risques pour la santé mentale, physique et
sociale qui sont le résultat des mauvaises conditions d’emplois, une organisation de travail
déficiente et des relations conflictuelles. (Gollac et al., 2011). Autrement dit, Les RPS sont la
conséquence de la rencontre entre une personne (son histoire, sa personnalité, ses opinions, sa
manière de voir le monde….) et une situation de travail (les relations avec les collègues, le
rythme de travail, l’autonomie, le sens du travail, l’insécurité de l’emploi…). Si cette situation
de travail est dégradée, il peut y avoir des conséquences sur la santé mentale, physique et
sociale du salarié.
Les risques psychosociaux peuvent être induits par l’activité elle-même ou générés par
l’organisation et les relations de travail. Dans son rapport, Gollac (2011), postule qu’il existe
6 facteurs des risques se présentent comme suit.

1.3.1 L’intensité et le temps de travail

Ce facteur concerne la quantité et la complexité du travail, les contraintes de temps et les


difficultés de concilier travail et vie personnelle.
Cette dimension couvre des situations de surcharge de travail, de manque de ressources par
rapport aux objectifs fixé, de pression de temps et d’activité en urgence. Les situations où le
travail fréquent par horaires décalés ou par postes de nuit et de week-end est également
préoccupant.
La nature exigeante du travail peut résulter du temps ou de l'intensité de celui-ci. Les
exigences du temps sont liées aux horaires de travail et à l'organisation du temps de travail.
L'intensité du travail est exprimée sous la forme de facteurs de risque psychosociaux, en
utilisant des termes tels que « demande psychologiques » (Karasek, 1979) et « effort »
(Siegrist, 2004).

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1.3.2 Les exigences émotionnelles

Il s’agit de masquer ses émotions réelles au travaille, ceci nécessite un contrôle total de soi en
toutes circonstances et l’affichage constant d’une attitude positive.
La demande émotionnelle (la charge psychologique associé aux comportements sociaux
complexes, prévus et émotionnels dans l'exécution des tâches) est liée à l'apparition et à la
progression de troubles psychiatriques. La littérature met en évidence un lien positif entre
l'exigence émotionnelle au travail et la dépression.

1.3.3 Autonomie

Il s'agit de la possibilité pour le travailleur d'être un acteur actif et non pas passif face à son
travail et de prendre part à la production et au déroulement de sa vie professionnelle.
Pour Karasek (1990), la latitude décisionnelle comprenne tous les aspects du travail qui
contribuent à l’autonomie de l’individu dans son emploi et sa carrière comme la marge de
manœuvre, la participation dans la prise des décisions. Elle inclut également l’utilisation et le
développement des compétences. En effet, Lorsque les marges de manœuvre ne sont pas
suffisantes, l’autonomie peut être facteur de risque psychosocial.

1.3.4 Rapports sociaux au travail

Il s'agit des relations sociales entre les travailleurs et entre les travailleurs et l'organisation du
travail. Dans les rapports sociaux on peut parler de la qualité des relations interpersonnelles;
l'intégration dans un collectifs ; la qualité des relations avec la hiérarchie, le soutien sociale au
sein de l’organisation (reconnaissance); le style de management et le degré d'impartialité de
l'entreprise et aussi les possibles violences relationnelles.
Le facteur de risque en lien avec les rapports sociaux peut se manifester par des relations
conflictuelles entre les paires, un harcèlement moral ou physique, un manque de solidarité
entre collègues avec une absence des espaces discussion pour les travailleurs.

1.3.5 Conflits de valeurs

Le conflit de valeur est une autre dimension de la souffrance des travailleurs, il s’agit d’une
souffrance éthique. Cette souffrance renvoi au fait de demander à un travailleur de faire

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quelque chose en opposition avec ses normes professionnelles, sociales ou subjectives étant
donné la nature du travail à effectuer ou le temps et les moyens à sa disposition.

1.3.6 Insécurité de la situation de travail

Par insécurité socio-économique, nous entendons les risques pour la durabilité de l'emploi, le
maintien des niveaux de rémunération ou le cours normal d'une carrière.
Il s’agit donc de l'incapacité de maintenir la continuité voulue dans une situation où l'emploi
est menacé. Cette insécurité, une fois ressentie sur une longue période, peut avoir des effets
significatifs sur la personnalité. Elle correspond à l’une des facteurs de stress qui influent
négativement sur la santé psychologique, se traduisant par un déséquilibre entre l'effort et la
récompense, notamment en perdant le contrôle de sa situation professionnelle (sens du
contrôle, efficacité, estime de soi) (Siegrist, 1996).

2. Méthodologie

Madame C a été interrogé avec une méthode qualitative de récolte de données : un entretien
semi-directif. Cette méthode porte sur un certain nombre de thèmes qui sont identifiés dans un
guide d’entretien.

Dans l’entretien semi directif, le travail de l’interviewer est non seulement posé des questions
pour obtenir des informations précises, mais aussi il doit s’efforcer de faciliter l’expression
propre de l’individu, et cherche à éviter que l’interviewé ne se sente enfermé dans des
questions.

Pour faire les entretiens, nous avons construit un guide d’entretien comportant 6 questions
présenté en annexe 1.
La première question est autour de l’activité du travail et la nature des tâches à réaliser.

La deuxième question est une question générale sur ce qui plaît et ce qui ne plaît pas dans le
travail et l’objectif c’est d’avoir une idée générale sur les conditions de travail. La troisième,
la quatrième et la cinquième question sont autour des principaux facteurs de la souffrance au
travail qui sont l’organisation du travail, l’environnement de travail et les relations sociales.

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Et enfin la sixième question permet à l’interviewé d’exprimer ce qu’elle ressent face à ses
condition de travail, en d’autre terme les manifestations de la souffrance au travail.

2.1 Analyse des résultats


2.1.1 Conditions générales du travail

Madame C a comme mission principale la gestion des personnelle et la gestion du stock. Mais
elle réalise plusieurs autres tâches en parallèle. Suite à un échange avant l’entretien elle nous
a informés qu’elle a commencé le travail en septembre 2021 et elle à démissionner en
septembre 2022 à cause de mauvaise conditions de travail. Au début, Madame C commence
le travail à partir 8h et termine à 17h ce qui fait 8H de travail y inclus une demi-heure pour la
pause déjeuner. Après une période de temps, et avec l’insistance de son patron, elle a dû
commencer le travail chaque jour de 7H du matin jusqu’à 18h et encore avec une seule demi-
heure de pause. Pour Madame C, ce changement d’horaire de travail a été le point de
déclenchement de sa souffrance «je me suis devenue plus vivant, Je trouve plus le temps pour
ma famille, Je vis plus ma vie tellement le rythme de travail est très fort je me sens comme un
robot. »

2.1.2 Contraintes lié à l’organisation du travail

L’un des principaux facteurs de souffrance au travail est le facteur organisationnel qui
englobe l’intensité et le temps du travail, les pauses, la quantité et la complexité des tâches,
etc.

Le temps de travail peut exercer une influence à travers le nombre d’heures consacrées au
travail, mais aussi via l’organisation du temps de travail (Frone, 2000). Madame C exprime sa
souffrance par rapport aux horaires du travail en parlant de la détérioration de sa vie
personnelle et sociale. «Je sors de chez mois dans le noir et je rentre la nuit. Je me suis
devenue plus vivant… Je trouve plus le temps pour ma famille, ma mère me dit souvent que
je lui manque…. Je vois plus mes amis, je sors plus… Je vis plus ma vie tellement le rythme
de travail est très fort je me sens comme un robot… »

Pour Burchell, 2009, les difficultés de concilier vie personnelle et vie familiale d'une part, et
vie professionnelle d'autre part sont d'ordre psychosocial. Cependant, les effets du temps de
travail ne sont pas forcément psychiques, mais elles sont importantes lorsque le temps de
travail entrave la vie familiale ou sociale du salarié.
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Par rapport à la quantité des tâches à réaliser, madame C met l’accent sur le faite qu’elle doit
gérer tout en même temps «Comme vous le savais en Tunisie y’a pas de poste claire, tu dois
gérer tout. » C’est-à-dire qu’elle doit gérer non seulement les tâches liées à son poste mais
aussi d’autres tâches. « Ce poste n’a pas été monotone c’est-à-dire que les tâches sont
diversifiée » Et c’est ce qui est connu par la polyvalence.

Pour Vincent, Vézina et al., 2003 la polyvalence peut entrainer une charge mentale élevée en
conséquence d’avoir occupé plusieurs postes à la fois.

2.1.3 Rapport sociaux et reconnaissance

En décrivant ces relations au travail que ce soit avec les collègues ou la hiérarchie, Madame C
met l’accent sur un point clé pour notre analyse qui est l’isolement social et l’absence de
soutien sociale au travail. En effet, elle a mentionné qu’elle n’a pas eu des relations avec les
collègues ou la hiérarchie par peur de ces derniers et parce qu’ils sont des mauvais personnes.
« Je n’ai pas fait des relations au travail, ils n’ont pas été des bonnes personnes… ce sont des
personnes qui veulent juste que tu fais le travail d’un indic pour l’administration… ». Donc,
on peut conclure que Madame C, à décider de s’isoler du groupe pour qu’elle puisse
fonctionner correctement. Ainsi, Elle a mis l’accent sur un conflit de valeur dans la mesure
où l’administration demande à Madame C de jouer le rôle d’un indic. Pour elle c’est quelque
chose qu’elle ne peut pas faire car elle est contre ses valeurs. « Ce sont des personnes qui
veulent juste que tu fais le travail d’un indic pour l’administration. être hypocrites etc.. Et ça
pour moi c’est impossible, c’est contre mes principes… »
Comme il à mentionner Gollac (2011), le conflit de valeur est un des facteurs de la souffrance
des travailleurs. Cette souffrance renvoi au fait de demander à un travailleur de faire quelque
chose en opposition avec ses normes professionnelles, sociales ou subjectives étant donné la
nature du travail à effectuer ou le temps et les moyens à sa disposition.
Elle a mentionné aussi l’inexistence de reconnaissance de la part de la hiérarchie. Et le fait de
travailler et ne pas avoir en retour un simple merci, un bon salaire … c’était quelque chose
qui a induit la souffrance au travail. « Par rapport à la reconnaissance, ça n’existe pas.... Ils
veulent que tu donnes de ton maximum et tu n’auras rien en retour …Ni des avantages
comme un bon salaire ni des motivations ni rien… »

Au début des années 1970, les épidémiologistes ont étudié les effets néfaste de l’isolement
social et de l’absence de soutien social pour la santé physique (la mort, maladie

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cardiovasculaires, absentéisme) et mental. Pour les relations sociale il existe des étude
épidémiologique qui ont mis l’accent sur le réseau social auquel la personne appartient, il
s’agit donc de mesuré le nombre de contacts, d’amis, de collègues à qui parler, de
participations à des activités collectives etc..

En ce qui concerne la qualité du soutien fourni au travailleur que ce soit sur le plan financier
ou émotionnel. Kawachi et al. (1996) ont confirmé que l’isolement social augmentait le
risque de décès par maladie cardiovasculaire, accident et suicide.

2.1.4 Environnement du travail

Madame C, travaille dans une plateforme de quatre étages, parmi les facteurs décris comme
dérangeante et inconfortable « L’environnement de travail n’a jamais été confortable », il
y’en à la fermeture de la plateforme(le manque des ouvertures), le bruit des machines et
l’éclairement. « Le bruit des machines me dérange aussi, parfois je ferme mon bureau pour ne
plus entendre mais ce n’est pas possible… » « Je travaille dans une plateforme de quatre étage
elle est toute enfermé… tu ne voies pas la lumière. Parfois lorsque je sors du travail, je me
suis ébloui par le soleil et ça me fait du mal aux yeux… des lampes de lumières jaunes qui
entrainent une fatigue oculaires…»

(Bisch, 2019) postule que l’environnement physique représente un ensemble d’ambiances qui
peuvent avoir des répercussions sur la sécurité, la santé et le bien-être des travailleurs. Ces
ambiances sont de nature lumineuse, sonore, vibratoire et thermique.

Les ambiances lumineuses ou bien l’éclairage est la quantité de lumière reçue sur un plan de
travail. Cet éclairage doit être suffisant pour que l'activité puisse être effectuée correctement
et pour éviter la fatigue visuelle et il ne doit pas être trop important pour éviter le risque de
créer un inconfort par éblouissement. (Bisch, 2019)

Les ambiances sonores sont principalement caractérisées par le niveau moyen de bruit perçu
par un travailleur au cours de sa journée de travail. Les principaux inconvénients qui mènent à
la souffrance se situent entre l'inconfort, la surdité et la fatigue auditive, ainsi que des
troubles cardiovasculaires ou du sommeil entraînant de la fatigue ou de l'irritabilité chez les
travailleurs. (Bisch, 2019)

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2.1.5 Manifestation de la souffrance au travail

Sur le plan psychique, Madame C à exprimer un sentiment de stress et de fatigue morale


« hyper stresser, hyper fatiguer, ma santé mentale s’est dégrader ». Pour elle les conditions de
travail comme la pression qu’elle ressente, les horaires et la charge de travail,
l’environnement physique constitue la principale cause de cette fatigue mentale. «Je me
réveille chaque matin en pleurant, je n’ai pas envie d’aller travailler Je n’ai pas envie d’aller
travailler tellement l’environnement de travail ne me plais plus et tellement le travail me
stresse.. ». «

Sur le plan somatique, Madame C à exprimer de nombreux faits par rapport à la détérioration
de sa santé physiques au travail. Elle à mentionner qu’elle à développer des carence de
Vitamine D « J’ai développé un manque en vitamine D et des carence d’autre vitamine à
cause de cette fermetures de la plateforme » ; de la fatigue oculaires «Parfois lorsque je sors
du travail, je me suis ébloui par le soleil et ça me fait du mal aux yeux » ; Fatigue continue du
corps « je n’arrive plus à se réveiller le matin, mon corps est très fatiguer, je me sens mal dans
tout mon corps.. »

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Conclusion

Comme nous avons mentionné dans la partie d’analyse, il existe plusieurs facteur de
souffrance dans le travail de Madame C qui semble être la source principale ou les facteurs
déclenchant de la fatigue psychique et physique qu’elle a décrit tout au long de l’entretien
que nous avons mené avec elle. A partir de notre revue de la littérature et l’analyse
thématiques des propos de madame C nous avons pu dégager trois facteurs majeurs de sa
souffrance au travail qui sont : des contraintes organisationnelles ; des contraintes sociales et
enfin des contraintes environnementale. La question qui se pose Comment l’entreprise doit
agir face à ces risques psychosociaux et comment peut-elle les prévenir ?

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Bibliographie

Dejours D. (1998), Souffrance en France, Paris, Seuil.

Foucart J. (2015),La souffrance au travail, une problématisation sociologique De Boeck.

Karasek R., Theorell T. (1990), Healthy Work : stress, productivity , and the reconstruction of
the working life, New York : Basic Books.

Siegrist.J., 1996, « Adverse health effects of high-effort/low-reward conditions », Journal of


Occupational Health Psychology, vol. 1, p. 27-41.

Karasek, R., & Theorell, T. (1990).Healthy Work: Stress, Productivity, and the
Reconstruction of Working Life. New York: Basic Books.

Chapelle, F. (2018). 13. Rapport Gollac. Dans : Frédéric Chapelle éd., Risques
psychosociaux et Qualité de Vie au Travail: en 36 notions (pp. 91-96). Paris: Dunod.

Frone, M. R. (2000). Interpersonal conflict at work and psychological outcomes: Testing a


model among young workers. Journal of Occupational Health Psychology, 5(2), 246–
255.

Cambridge Journal of Regions, Economy and Society, Volume 2, Issue 3, November 2009,
Pages 365–378,

Burchell, B. (2009). Flexicurity as a moderator of the relationship between job insecurity and
psychological well-being. Cambridge Journal of Regions, Economy and Society, 2(3),
365-378.

Marie St-Vincent, Nicole Vézina, Bernard Dufour, Yves St-Jacques and Esther Cloutier. (2003),
“La rotation des postes : ce qu’en pensent des travailleurs d’une usine d’assemblage
automobile”, Perspectives interdisciplinaires sur le travail et la santé [Online], 5-2 |

Kawachi, I., Colditz, G. A., Ascherio, A., Rimm, E. B., Giovannucci, E., Stampfer, M. J., &
Willett, W. C. (1996). A prospective study of social networks in relation to total mortality
and cardiovascular disease in men in the USA. Journal of Epidemiology and Community
Health, 50(3), 245.

Bisch, C. (2019). Environnement physique de travail. Dans : Gérard Valléry éd., Psychologie
du Travail et des Organisations : 110 notions clés (pp. 187-189). Paris: Dunod.

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Annexes

Annexe 1 Guide d’entretien

1 – Pouvez-vous me parler de votre travail ? Qu’est-ce que vous faîte exactement. 2-qu’est-ce
que vous aimez et vous n’aimez pas dans votre travail ?

3- qu’est-ce que vous pensez de l’organisation de votre travail ? (horaire de travail/ la


manière dont les personnes sont traité, quantité et complexité des tâches, y’a-t-il de la
reconnaissance de la part de l’administration?

4- Pouvez-vous me parler de votre environnement de travail ? (ambiance sonore, lumineuse)

5- comment décrivez-vous vos relations en travail ?

6- est ce que vous vous sentiez stresser ou fatiguer dans votre travail ? Comment ?

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Annexe 2 : Retranscription de l’entretien

1. Pouvez-vous me parler de votre travail et Qu’est-ce que vous faîte exactement ?


2. Je travaille en tant que gestionnaire et responsable production comme vous le savais en
Tunisie y’a pas de poste claire, tu dois gérer tout. Concernant les tâches, y’en a plusieurs je
fais la gestion de stock, gestion et suivi de production, suivi des commandes, suivi et
intégration de personnel et pleins d’autres tâches comme le chiffre d’affaire aussi…
3. D’accord, et qu’est-ce que vous aimez et vous n’aimez pas dans votre travail ?
4. Ce que j’ai aimé au début de ce travail c’est le faîte que ce poste n’a pas été monotone c’est-à-
dire que les tâches sont diversifiée et je n’été pas obligé de passer toute la journée dans un
bureau, c’été un avantage pour moi au début vue que je n’aime pas les tâches routinières. Mais
après, ce même avantage est devenu un inconvénient qui me dérange. Je suis une personne
dynamique et c’est un avantage mais il est devenue fatiguant, je désire rester dans mon bureau
et ne plus me déplacer pour contrôler les opérateurs ou vérifier et suivre les commandes.
Donc c’est ça malheureusement ce même avantage est devenue un inconvénient.
5. D’accord, et qu’est-ce que vous pensez de l’organisation de votre travail ? comme les horaire
de travail, la manière dont les personnes sont traité, complexité des tâches, y’a-t-il de la
reconnaissance de la part de l’administration etc..
6. L’organisation de travail n’existe pas dans cette entreprise, il n’y a pas d’hiérarchie bien
claire, il y’a toujours une seule personne qui a le pouvoir sur tous les salariées et elle cherche à
savoir tout et exercer son pouvoir sur les autres. Il n’y a pas de passation de l’information. A
mon avis, dans mon travail il n’a pas d’organisation comme il faut. A propos les horaires de
travail, il y’en a toujours des heures supplémentaires, de telle façon les opérateurs ne font pas
leurs travail comme il faut pour bénéficier des primes des horaire supplémentaires. Concernant
la façon dont les salariées sont traité plus au moins cava. Et je trouve que les tâches ne sont
pas complexe au contraire je trouve qu’ils sont banales de telle façon qu’ils sont devenues
dérangent.
Par rapport à la reconnaissance, ça n’existe pas, tu travailles et tu ne trouves rien en
contrepartie ni merci ni rien. Ils veulent que tu donnes de ton maximum et tu n’auras rien en
retour. Ni des avantages comme un bon salaire ni des motivations ni rien.
7. D’accord, est ce que vous pouvez parler plus de vos horaires de travail, à quel heur vous
commencez et quand vous finissez etc..
8. Les horaire de travail alors là on dirait on est des esclaves. Ce qui est normalement, je dois
commencer à 8h du matin et finir à 17h avec une demi-heure pause de déjeuner de 12h30
jusqu’à 13h. seulement une demi-heure de pause et 7h30 de travail. Et après le patron a
demandé que je commence à 7h du matin et terminer vers 18H et encore une demi-heure de

13
pause. C’est-à-dire que je sors de chez mois dans le noir et je rentre la nuit. je me suis devenue
plus vivant. Je trouve plus le temps pour ma famille, ma mère me dit souvent que je lui
manque parce que je rentre fatiguer à mort, je cherche juste à me reposer et dormir. Même je
n’arrive plus à manger, ni faire mes prière, ni faire rien à cause de la fatigue. Je vois plus mes
amis, je sors plus, je vis plus ma vie tellement le rythme de travail est très fort je me sens
comme un robot. Je travail et je dors. Et concernant cette demi-heure de pause, ce n’est pas du
tout suffisante, tu vas faire quoi dans une demi-heure ? se reposer ? manger pour avoirs un peu
d’énergie ? sortir de la plateforme pour acheter quelque chose à manger ? c’est pas suffisant,
tu n’arrives même pas à se reposer.
9. Pouvez-vous me parler de votre environnement de travail ? (ambiance sonore, lumineuse etc..)
10. L’environnement de travail m’a beaucoup déranger, surtout au début. Après je me suis habitué
malheureusement. Mais ça n’empêche pas que ça me dérange. Je travaille dans une
plateforme de quatre étage elle est toute enfermé. J’ai développé un manque en vitamine D et
des carence d’autre vitamine à cause de cette fermetures de la plateforme, les déchets etc.. Le
bruit des machines me dérange aussi, parfois je ferme mon bureau pour ne plus entendre mais
ce n’est pas possible, y’en a toujours des vas et viens des opérateurs dans mon bureau. Le bruit
e dérange, les déchets me dérange, tu ne voie pas la lumière. Parfois lorsque je sors du travail,
je me suis ébloui par le soleil et ça me fait du mal aux yeux parce que je passe 8h de travail
dans un endroit fermer. Le gérant de la société à décider de changer les tubes néon de toute la
plateforme avec des lampes économique qui lui fait économiser de l’argent mais qui entraine
une fatigue oculaires pour nous. Ils été des lampes de lumières jaunes. Et avec l’utilisation de
l’ordinateur et la lumières d’écran c’est devenu plus fatiguant pour les yeux. L’environnement
de travail n’a jamais été confortable.
11. comment décrivez-vous vos relations en travail ?
12. Je te parle de ma petite expérience, je n’ai pas fait des relations au travail, pour moi ils n’ont
pas été des bonnes personnes, ce sont des personnes qui veulent seulement que tu leurs donne
une information, des personnes qui veulent te détruire, te faire des problèmes avec
l’administration, qui veulent juste que tu fais le travail d’un indic pour l’administration. Etre
hypocrites etc.. et ça pour moi c’est impossible, c’est contre mes principes.
13. Est-ce que vous vous sentiez stresser ou fatiguer dans votre travail ? Comment ?
14. Oui, hyper stresser, hyper fatiguer, ma santé mentale s’est dégrader. J’ai même visité des
médecins à cause de ça. Le stress s’est somatisé, je n’arrive plus à se réveiller le matin, mon
corps est très fatiguer, je me sens mal dans tout mon corps. Je me réveille chaque matin en
pleurant, je n’ai pas envie d’aller travailler tellement l’environnement de travail ne me plais
plus et tellement le travail me stresse.

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Annexe 3 : Analyse thématique de l’entretien

Facteur de souffrance verbatim


Environnement physique Bruit
Le bruit des machines me dérange aussi, parfois
je ferme mon bureau pour ne plus entendre
mais ce n’est pas possible, y’en a toujours des
vas et viens des opérateurs dans mon bureau.
Eclairement
Je travaille dans une plateforme de quatre étage
elle est toute enfermé.
tu ne voies pas la lumière.
Parfois lorsque je sors du travail, je me suis
ébloui par le soleil et ça me fait du mal aux yeux
parce que je passe 8h de travail dans un endroit
fermer.
des lampes de lumières jaunes qui entraine une
fatigue oculaires.
Et avec l’utilisation de l’ordinateur et la lumières
d’écran c’est devenu plus fatiguant pour les
yeux.
Rapport sociaux et reconnaissance Relation avec les paires
je n’ai pas fait des relations au travail
ils n’ont pas été des bonnes personnes
ce sont des personnes qui veulent seulement
que tu leurs donne une information, des
personnes qui veulent te détruire, te faire des
problèmes avec l’administration, qui veulent
juste que tu fais le travail d’un indic pour
l’administration. Etre hypocrites etc
Manque de reconnaissance
Par rapport à la reconnaissance, ça n’existe pas
tu travailles et tu ne trouves rien en contrepartie
ni merci ni rien.
Ils veulent que tu donnes de ton maximum et tu
n’auras rien en retour
Ni des avantages comme un bon salaire ni des
motivations ni rien.
Intensité et temps de travail Horaire de travail
il y’en a toujours des heures supplémentaires
Les horaire de travail alors là on dirait on est des
esclaves
que je commence à 7h du matin et terminer vers
18H et encore une demi-heure de pause de
12h30 jusqu’à 13h.
je sors de chez mois dans le noir et je rentre la
nuit. je me suis devenue plus vivant.
Les pauses une demi-heure de pause
c’est pas suffisant, tu n’arrives même pas à se
reposer.

15
Quantité des tâches : Concernant les tâches,
y’en a plusieurs je fais la gestion de stock,
gestion et suivi de production, suivi des
commandes, suivi et intégration de personnel et
pleins d’autres tâches comme le chiffre d’affaire
aussi… tu dois gérer tout
les tâches sont diversifiées
le rythme de travail est très fort

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