Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
INTRODUCTION
1. Problématique
La sécurité au travail est l’un des sujets majeurs qui commence à prendre
une place importante dans les travaux des chercheurs dans ces dernières années
vu son rôle primordiale que joue dans le fonctionnement de l’entreprise il est
nécessaire que l’entreprise prend en compte le système santé et sécurité au travail
qui se base sur l’amélioration continue et met les travailleurs au cœur du système,
pour éliminer ou réduire au minimum les risques pour les personnes et les autres
parties intéressées qui pourraient être exposé à des risques pour la santé et la
sécurité au travail liés aux activités de l’organisme et suit une démarche de
changement qui doit être animée et soutenue.
Dans un environnement économique instable, l’organisation est quotidiennement
confrontée à une multitude de risques d’importance et de nature très différents. Ces risques
peuvent perturber la réalisation de ces objectifs.
Par ailleurs, les accidents de travail ne sont pas sans conséquences sur l’entreprise.
En effet, ces accidents engendrent des couts importants pour ces derniers. Toutefois, une
entreprise qui arrive à les gérer de manière optimale va réaliser des avantages importants.
L’Organisation internationale du travail estime que les maladies liées au travail et les
accidents occasionnent des pertes économiques s’élevant à 4 % du PIB (ILO, 2003).
Les conséquences des accidents du travail retiennent l’attention des chercheurs
depuis le début des années 1980. Elles ont notamment été traitées dans leurs dimensions
psychologique, familiale et relationnelle ou, plus globalement, en termes de coûts
économiques ou d’accès aux soins de santé (Martin & Baril (1993) ; Baril, Martin, Lapointe,
& Massicotte (1994) ; Hertzman, McGrail, & Hirtle (1999).
C’est dans ce sens, que nous posons cette question à laquelle nous essayons de
répondre :
Comment sont appréhendés les risques d’accidents de travail par la Bralima ?
Quels sont les causes des accidents de travail chez Bralima ?
2. Objectifs
L’objectif principal de la recherche est de d’appréhender la politique de gestion des
accidents de travail dans une société industrielle et comment cela est perçu par les agents.
En d’autres termes il s’agit :
D’éclairer la notion des accidents de travail et ses implications du point de vue
employés et employeurs ;
D’étudier la comment une entreprise industrielle doit gérer la problématique des
accidents de travail.
3. Hypothèses
Selon Madeleine Grawitz (2000), l’hypothèse : « est une proposition de réponses aux
questions posées dans la problématique ». Autrement dit, dans une recherche, une hypothèse
est une suggestion d’explication à un phénomène donné.
2
Nous retenons, alors, comme cas d’étude la Blue Energie. Le recueil des donnés pour
notre étude exploratoire s’est fait par biais du questionnaire distribué auprès d’un échantillon
de 100 employés au sein de la Blue Energie. Notre approche statistique est quantitative.
6. Délimitation spatio-temporelle
Le cadre spatial de cette étude sur les accidents de travail et ses implications dans
une entreprise industrielle cas de Blue Energie, précisément dans la ville de Kinshasa. Dans le
temps, cette dissertation couvre la période 2022.
3
7. Canevas du travail
Mises à part l’introduction et la conclusion générale qui constituent la tête et la queue
de ce travail, sommairement ce travail est constitué de trois chapitres :
Le premier se basera sur la généralité conceptuelle relative à notre étude ;
Le chapitre deuxième présentera de Bralima ;
Le troisième enfin se basera sur présentations et analyses des résultats.
4
Ce chapitre a pour objectif de présenter un aperçu général sur les accidents de travail
et comment le prévenir. Ainsi, nous avons subdivisés ce chapitre en deux sections qui
attelleront atteindre ces objectifs.
1.1. Définitions
L’accident du travail est défini par la soudaineté de la lésion qui permet d’établir son
caractère accidentel, en apportant une date certaine à l’origine des troubles.
1
Abdoul Razakou Abacar DICKO, accidents du travail étude épidémiologique dans les unités industrielles de la
commune urbaine de Koulikoro, Université de Bamako, Faculté de et d’odonto-stomatologie, 2008
5
1.2. Historique2
2
AUMAR Fatima et REDOUANE Karima, Médecine de travail en Algérie. Quelles missions ? : Cas de la
wilaya de Tizi-Ouzou, Université Mouloud Mammeri Tizi-Ouzou, Economie de la santé, 2019
6
Le premier résultat obtenu par les réformateurs fut l’adoption, en 1804, d’une loi sur
la prévention de la santé physique et morale des apprentis et des personnes occupées dans les
usines textiles et autres.
Des inspecteurs bénévoles, choisis parmi les magistrats et les membres du clergé de
chaque localité, furent chargés de visiter ces établissements. Une loi de modification,
promulguée en 1833, institua un service officiel d’inspection. Ce n’est qu’en 1884 que furent
insérées dans cette loi les dispositions sur la protection des machines, l’utilisation d’autres
moyens de prévention et de la déclaration des accidents.
Engels DOLFUS, qui créa en 1867 à Mulhouse, une association pour la prévention
des accidents dans les usines et pour l’échange de données d’expérience sur les questions de
sécurité, déclarait que « le fabricant doit autres choses à ses ouvriers que le salaire, il est de
son devoir de s’occuper de leurs conditions morale et physique, et cette obligation, toute
morale qu’aucune espèce de salaire ne saurait remplacer, doit primer sur les considérations
d’intérêt particulier »3.
En France, la première loi sur les fabriques date du 22 mars 1841. Mais, la première
loi sur les accidents du travail remonte au 9 avril 1898.
Cette loi du 9 avril 1898 à l’exemple des lois allemandes (1884) et anglaises (1897)
substitue à la notion de faute, celle de risque professionnel, engageant dans tous les cas de
lésions traumatiques liées au travail, la responsabilité de l’employeur. Elle établit le principe
d’une réparation forfaitaire.
En effet, après l’avènement en 1945 de la sécurité sociale, la loi du 30 Octobre 1946
sur la prévention et la réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles, a
élargi considérablement le cadre de la réparation, en apportant de nouveaux avantages aux
victimes : tout d’abord, obligation d’assurance de tous les employeurs auprès d’un seul et
même organisme (caisse de sécurité sociale), offrant une garantie de solvabilité absolue.
Ensuite, extension de la réparation au-delà de la simple couverture des soins et de l’incapacité
permanente.
Cette réparation englobe également des notions nouvelles de réadaptation
fonctionnelle, de rééducation professionnelle et de reclassement professionnel.
3
Sinner, Ch., L'œuvre de l'Association de Mulhouse pour prévenir les accidents de fabrique, Bulletin de la
Société vaudoise des ingénieurs et des architectes, 1895
7
L'extrême diversité des accidents du travail rend difficile l'élaboration d'une méthode
de classification et d'enregistrement qui permette, sans être trop compliquée, de réunir les
renseignements essentiels pour la prévention. La 10 ème conférence internationale des
statisticiens du travail en 1962 réunie au BIT a recommandé 4 formes de classification :
Cette forme de classification est basée sur la manière dont s'est produit l'accident.
Elle permet de déterminer l'événement dont la lésion de la victime est la conséquence directe ;
elle indique comment l'objet ou la substance qui a provoqué la lésion est entré en contact avec
la victime. Ainsi les différents types d'accidents sont :
4
Rémi Lenoir, La notion d'accident du travail : un enjeu de luttes, Actes de la recherche en sciences sociales,
1980
8
L'agent matériel est l'objet qui a occasionné la lésion. Cette forme de classification se
fait en fonction de cet objet. Elle peut être appliquée soit en relation avec la lésion, soit en
relation avec l'accident lui-même.
Machines ;
Autres matériels.
Cette classification se fonde sur la nature du dommage corporel dont est victime le
travailleur : les fractures, luxations ; entorses et foulures, les commotions et autres
traumatismes internes, les amputations et énucléations etc.
Tête ;
Cou ;
Tronc ;
Sièges multiples,
Lésions générales ;
Il existe plusieurs typologies des coûts des accidents du travail. Nous retiendrons ici
les 2 typologies les plus utilisées (en Côte d'Ivoire et ailleurs) : les coûts directs et les coûts
indirects et coûts économiques et sociaux.
Une manière fréquemment utilisée pour classer les coûts des accidents du travail est
de distinguer les coûts selon qu'ils sont directs ou indirects. Trois typologies les plus connues
seront évoquées dans cette section.
Les coûts directs représentent généralement les frais qui sont enregistrés dans le
système comptable de l'entreprise, c'est-à-dire les sommes qui doivent être engagées à la suite
d'accidents alors que les coûts indirects décrivent les pertes subies par l'entreprise à la suite
d'un accident de travail, mais qui ne sont pas nécessairement comptabilisées comme telles.
Bon nombre d'auteurs ont évalué ces coûts en adoptant cette distinction sans
toutefois utiliser une définition commune des termes coûts directs et coûts indirects.
HEINRICH (1931) a été l'un des premiers à mettre en évidence la présence de coûts cachés
non comptabilisés par l'employeur. Il a identifié les événements entourant un accident et ayant
des répercussions économiques permettant ainsi d'identifier et de comparer les coûts directs et
indirects.
Les composantes de ces deux types de coûts figurent au tableau 1. Heinrich parvient
à la conclusion que les coûts indirectement générés par les accidents de travail sont quatre fois
plus élevés que les coûts directs.
victime l'accident
Dommages causés
Interruption de production
Perte de profits
Charges d'électricité
Chauffage et location
Suivi du manager
Retards de production
Sécurité
Formation
Aspect légal
Source : LaBelle, 2000 « what do accidents truly cost ? Determining Total incidents costs »
Kokola et al (1988) ont également identifié des coûts directs et des coûts indirects
au niveau des entreprises. Cette classification est proche de celle de Labelle. Selon Kokola et
al, les coûts directs ont trait à la prévention et à la réparation des accidents du travail. Ce sont
les frais médicaux, les indemnités journalières, les rentes etc.
Ils estiment à plus de 5 milliards par an en Côte d'Ivoire, les cotisations au titre de
l'assurance contre les accidents du travail. La législation ivoirienne, comme celle de
nombreux pays, met à la charge de l'employeur les soins de première urgence.
Selon Kokola et al, les coûts indirects sont constitués des différentes perturbations
secondaires c'est-à-dire les pertes de temps et de production ainsi les dépenses relatives aux
salaires et autres avantages accordés sans qu'il n'y ait de contrepartie de travail productif.
12
En effet, il ressort des différentes recherches consultées que certains corps d'emploi
sont plus à risque alors que d'autres présentent une probabilité plus élevée de subir une lésion
sévère. Notons cependant que les résultats des différentes recherches révèlent une certaine
hétérogénéité pour ce qui est des corps d'emploi les plus à risque.
Ainsi, Hunting et al. ont fait observer l'incidence du corps d'emploi sur le risque
d'accident du travail HUNTING et al, (1994). Leur étude a porté sur le secteur de l'industrie
de la construction pour lequel ils identifient les manœuvres, les électriciens et les plombiers
comme les corps d'emploi à risque plus élevé. Malheureusement, l'absence de dénominateurs
limite la portée de cette étude.
KISNER et al, (1994), pour leur part, ont observé que les opérateurs de machinerie
lourde sont les corps d'emploi les plus à risque comparativement aux autres travailleurs de ce
même secteur d'activité.
6
Maurice Gosselin, La gestion des coûts de la santé et de la sécurité du travail en entreprise : une recension des
écrits, Perspectives interdisciplinaires sur le travail et la santé, 2005
13
On observe à travers d'autres études que les cadres sont les moins exposés aux
risques d'accident.
La notion d'intensité du travail peut être assez large. La majorité des études la
restreignent par conséquent au nombre d'heures travaillées. SALMINEN et al. (1993) ont tenu
compte de plusieurs facteurs pouvant causer des accidents dont la pression engendrée par des
échéanciers serrés et le nombre élevé d'heures de travail. Ils concluent que les facteurs les plus
importants sont la nécessité de sauver du temps, le calendrier de travail très serré, et enfin
l'imprudence des travailleurs.
KUMAR (1991) dans une étude menée en Alberta a observé qu'une part importante
des accidents survient à l'occasion de travail de plus de 8 heures par jour.
7
KOUADIO Narcisse, étude des facteurs explicatifs de la survenue des accidents du travail dans les entreprises
du secteur prive en Côte d’ivoire, ENSEA d’Abidjan, DESS d’Analyses Statistiques Appliquées au
Développement, 2005
14
WISNIEWSKI (1976), pour sa part estime que les horaires les plus lourds sont ceux
où l'on retrouve le plus d'accidents mortels et que des délais de livraison trop courts
engendrent des cadences de travail très rapides susceptibles d'entraîner des imprudences de la
part des travailleurs.
Les opinions de ces auteurs sont fondées sur le fait que les grandes entreprises
disposent de plus de moyens pour investir dans la prévention que les petites entreprises. De
plus, il semble que le taux de roulement de la main-d’œuvre dans les petites entreprises est
plus élevé que dans les grandes entreprises.
En somme, ces auteurs montrent que la fréquence d'accident du travail est plus
élevée dans les petites entreprises que celles de grandes tailles.
8
Abdoul Razakou Abacar DICKO, accidents du travail étude épidémiologique dans les unités industrielles de la
commune urbaine de Koulikoro, Université de Bamako, Faculté de et d’odonto-stomatologie, 2008
15
1.5.3.1. Âge
L'âge du travailleur est autre facteur que plusieurs auteurs ont étudié en lien avec les
accidents du travail notamment dans les entreprises du secteur privé. Les résultats des
différentes recherches consultées indiquent que certaines catégories d'âge constituent des
groupes à risque. Kumar (1991), par exemple, estime que dans l'industrie de la construction
au Québec, 60 à 70% des victimes d'accidents ont moins de 35ans. En ce qui a trait à la
sévérité des accidents survenus dans le même cadre, les classes d'âge de moins de 35ans et de
plus de 60ans sont victimes des accidents les plus graves.
Le BIT estime également sur la base d'études faites aux Etats-Unis que les jeunes
travailleurs sont sujets aux accidents du travail que leurs aînés. (BIT, 1984)
1.5.3.2. Sexe
Le BIT estime que les jeunes hommes ont environ deux fois plus d'accidents que les
jeunes femmes. Le sexe serait donc un facteur explicatif de la survenance des accidents du
travail ; les femmes étant plus prudentes que les hommes (BIT, 1984). En effet, des études
menées par cet organisme ont révélé que les hommes ont deux fois plus risque d'avoir un
accident que les femmes.
1.5.3.3. Expérience
Ils montrent en effet qu'il s'agit d'un facteur très important. Ils dissocient cependant
l'expérience dans la tâche, qui s'apprécie à travers le nombre d'années que le travailleur passe
à accomplir la même tâche, de l'expérience dans la profession qui a trait au nombre d'années
dans une même profession. Il semble en fait que l'expérience dans la tâche est plus importante
que l'expérience dans la profession (SALMINEN et al, 1993).
Bien que l'on observe une certaine variation d'une étude à l'autre, ce groupe de
facteurs explique une bonne part de la sévérité des lésions (GINGRAS et al, 1996). Ce constat
n'est pas étonnant compte tenu de leur interdépendance. Les considérer revêt une grande
importance puisque certains facteurs, tel le corps d'emploi et la tache exercée, déterminent
potentiellement leur niveau de risque plus précisément par rapport au siège et à la nature de la
lésion, de même qu'au genre d'évènement qui est à l'origine de la lésion.
Le siège et la nature des blessures sont sans contredit les facteurs qui reviennent le
plus souvent dans les différentes études consultées pour décrire les accidents. En fait, à travers
les études, principalement celles qui s'intéressent à la sévérité des accidents, le siège et la
nature des lésions sont généralement les facteurs qui expliquent le plus souvent la sévérité des
blessures (CHEADLE et al, 1994).
Dans une étude sur les accidents mortels, WISNIEWSKI (1976) a traité le genre
d'accident dans la perspective où le travailleur participait à l'action au cours de laquelle est
survenu l'accident, ou au contraire, n'avait aucune participation dans le processus accidentel.
Il s'agit en effet, d'une façon originale, de considérer le genre d'accident d'autant plus
que cet auteur établit un lien entre le genre d'accident ainsi défini et la notion de qualification
professionnelle. De plus, il souligne que les victimes passives sont majoritairement des
travailleurs mobiles, qui se déplacent beaucoup sur leurs sites de travail. Il ajoute que ces
derniers sont généralement à ce poste depuis peu de temps.
17
Cet instrument de l'OIT, élaboré et adopté en 1981a été ratifié par trente-six Etats. La
convention n°155 vise à l'institutionnalisation, par les Etats membres l'ayant ratifié, d'une
politique nationale en matière de sécurité et de santé au travail. Elle s'applique à toutes les
branches d'activité économiques y compris le secteur public.
Des actions doivent être menées pour donner effet à cette politique aussi bien au
niveau national qu'au niveau de l'entreprise.
A l'échelle nationale, tout Etat membre de ladite convention doit prendre soit par
voie législative soit par voie réglementaire ou encore par toute autre méthode conforme à la
9
BOUZERIA Nawel, Identification et évaluation des risques de l’activité de la manutention au sein de
l’entreprise portuaire de Bejaïa (EPB) Cas des Dockers Professionnels, Université Abderrahmane mira-Bejaia,
Faculté des sciences humaines et sociales, 2013
18
pratique nationale des mesures nécessaires pour une bonne politique de sécurité et de santé
des travailleurs.
Le contrôle de l'application des lois et prescriptions doit être assuré par un système
d'inspection qui doit s'inspirer des dispositions des conventions n°81 et n°129 en matière
d'inspection du travail. A cet effet des mesures doivent être prises pour fournir des conseils
aux employeurs et aux travailleurs afin de les aider à se conformer à leurs obligations
respectives. Ce système d'inspection doit prévoir également des sanctions appropriées en cas
de violation des prescriptions et lois.
Au niveau de l'entreprise, tout chef d'entreprise est tenu à une obligation de sécurité
générale. Il doit mettre en œuvre des moyens nécessaires afin que les lieux de travail, les
machines, les matériels et procédés de travail placés sous son contrôle ne présentent pas de
risques pour la sécurité et la santé des travailleurs. Ainsi des dispositions doivent être prises
au niveau de l'entreprise pour :
Assurer aux travailleurs aux divers postes de sécurité une formation appropriée dans le
domaine de la sécurité et de la santé au travail ;
Tout Etat s'engage dès lors à instituer progressivement des services de santé au
travail à tous les travailleurs y compris ceux du secteur public. L'autorité compétente doit
consulter les organisations des employeurs et des travailleurs en vue de donner effet aux
dispositions de la convention.
Les services de santé au travail doivent être institués soit par voie législative, soit par
des conventions collectives ou tout autre accord entre les employeurs et les travailleurs. Ils
peuvent être soit des services desservant une seule ou plusieurs entreprises 13(*). Les services de
santé doivent veiller à ce que les travailleurs soient informés des risques pour la santé
inhérente à leur travail.
En vue d'un contrôle effectif et d'un bon fonctionnement des services de santé au
travail, la législation doit désigner l'autorité ou les autorités compétentes, les former et les
conseiller une fois qu'elles auront été instituées.
Pour réduire les risques liés au travail et donner effet aux diverses dispositions en la
matière, une culture de sécurité et de santé est vivement recommandée à tous les partenaires
sociaux.
10
Sylvie Leclercq, Michel Monteau, Xavier Cuny, quels modèles pour prévenir les accidents du travail
d’aujourd’hui ?, Presses Universitaires de France, 2013
20
culture de sécurité et de santé au travail, nous étudierons les rôles de l'Etat et des différents
partenaires sociaux.
La culture préventive de sécurité et de santé au travail est définie selon les termes de
la conférence internationale du travail de juin 2005 comme « une culture où le droit à un
milieu de travail sûr et salubre est respecté à tous les niveaux, où les gouvernements, les
employeurs et les travailleurs s'emploient activement à assurer un milieu de travail sûr et
salubre par la mise en place de système de droit, de responsabilités et d'obligations bien
définis et où le principe de prévention se voit accorder la plus haute priorité ».
La culture préventive de sécurité et de santé est une méthode qui s'appuie sur un
ensemble de caractéristiques et de pratiques communes, porteuses d'améliorations et de
progrès, parmi lesquelles on peut citer :
Une direction bien tracée et un engagement clair à l'égard des normes de sécurité et de
santé au travail ;
L'autre grand point fondamental d'une culture de sécurité adopté par la conférence
internationale du travail est l'application d'une approche systémique de la gestion de la
sécurité et de la santé au travail. La gestion de la sécurité et de la santé au travail peut
s'appliquer tant sur le plan national qu'au niveau de l'entreprise.
21
Une organisation qui détermine les responsabilités à divers niveaux, l'attribution pour
l'exécution des politiques adoptés ;
Une évaluation pour vérifier et mesurer les performances, procéder à des contrôles et
audits ;
Procéder à une révision du programme qui peut être remplacé par un autre
programme.
L'Etat doit assurer la sécurité et la santé des travailleurs sur toute l'étendue du
territoire, dans tous les secteurs d'activités ou branches d'activités. C'est une obligation qui
pèse sur l'Etat qui doit en consultation avec les représentations syndicales des travailleurs et
les organisations syndicales des employeurs mettre en place des systèmes nationaux de
sécurité et de santé au travail. C'est dire que le rôle fondamental que joue l'Etat dans la
sécurité et la santé des travailleurs est purement législatif.
Outre cette fonction législative, l'Etat doit mettre en place des systèmes d'inspection.
En effet, pour faire respecter la législation, l'Etat doit disposer de structures de contrôle. Les
structures de contrôle appelées encore systèmes d'inspection ont pour fonction selon la
convention n°81 le contrôle permanent des dispositions légales dans le domaine de la sécurité
et de la santé des travailleurs. Les autorités gouvernementales chargées de la sécurité et de la
santé doivent être désignées et connues du public.
On entend par partenaires sociaux les organisations syndicales des travailleurs les
plus représentatives et le patronat. Les partenaires sociaux jouent un rôle primordial en
matière de sécurité et de santé des travailleurs dans la mesure où ils sont les acteurs directs du
monde du travail. Ils doivent dans leurs préoccupations respectives faire de la sécurité et de la
santé au travail une vraie priorité. Ils sont donc tenus à un lien de collaboration permanente.
Ils ont des obligations et des droits respectifs.
A. Le rôle de l'employeur
Une obligation générale de sécurité pèse sur l'employeur avions- nous dit. Les
différentes conventions en la matière ne traitent pas de façon spécifique des obligations de
l'employeur. Selon ces conventions il revient à chaque Etat membre ayant ratifié lesdites
conventions de définir les obligations des employeurs en matière de sécurité et de santé des
travailleurs. Cependant, ces conventions disposent que les employeurs sont tenus à la sécurité
des lieux de travail, des machines, des équipements et procédés de travail, des substances et
des agents chimiques, physiques, et biologiques.
Dans la mesure où cela est réalisable et praticable l'employeur est tenu d'assurer le
contrôle, l'évaluation et l'inspection périodique du milieu du travail, des équipements du
travail etc. Il est également tenu à la surveillance médicale des travailleurs. A cet effet, il doit
créer des services de santé aux travailleurs qu'il emploie.
11
https://infonet.fr/lexique/definitions/risque-professionnel/, consulté le 24/11/2022
24
comme la sécurité des employés est une priorité en droit du travail, l’employeur doit respecter
un certain nombre d’obligations d’information, de formation, de protection et
d’aménagement.
Selon Nichan Margossian Le risque peut être défini comme l’éventualité d’un
événement futur, susceptible de causer généralement un dommage, une altération ; c’est donc
la probabilité de l’existence d’une situation dangereuse pouvant conduire à un événement
grave, par exemple un accident ou une maladie. Dans le mot risque, il y a toujours la notion
de probabilité ; plus celle-ci est grande, plus le risque est important et plus l’événement
dangereux pourrait être imminent et grave.
Par risques professionnels, il faut entendre tout risque ayant pour origine l’activité
professionnelle, c’est-à-dire le travail rémunéré, indispensable pour vivre de nos jours. Tout
phénomène, tout événement qui apparaît en milieu de travail et qui présente un danger pour
l’homme est appelé risque professionnel. Il n’est pas indispensable que l’atteinte à la santé ait
lieu obligatoirement dans les locaux et pendant les horaires de travail, comme c’est le cas de
certaines maladies professionnelles qui se manifestent souvent plusieurs années, voire
quelques décennies après l’exposition (cas de certains cancers de l’amiante).
2.2. Les différents risques professionnels
Il existe plusieurs types ou familles de risques professionnels qui diffèrent les uns des
autres par leur nature, leur origine, leurs caractéristiques et leurs conséquences ainsi que par
les mesures de prévention qu’ils nécessitent , Il existe différents moyens pour regrouper et
classer les risques professionnels ; celle qui a été choisie ici est la présentation en fonction de
la nature et de l’origine du risque et qui se traduit par des mesures de prévention à peu près
similaires pour l’ensemble des situations dans lesquelles existent ces risques.
Mécaniques : heurts par les parties mobiles en mouvement des machines, écrasement
par des chutes d'objets ou des véhicules, coupures et perforations par les outils de
travail, projections de particules solides (copeaux de métal, de bois, de roche) ou de
matière incandescente, contraintes posturales et visuelles et gestes répétitifs …
Physiques : vibrations produites par les engins, niveau sonore trop élevé, température
trop forte ou trop basse, intempéries pour les travaux extérieurs (humidité, vent…),
25
niveau d'éclairement, qualité de l'air sur le lieu de travail (poussières …), courant
électrique, incendie et explosion …
Chimiques : exposition à des substances chimiques par inhalation, ingestion ou
contact cutané, produits gazeux, liquides ou solides, cancérigènes, mutagènes,
toxiques, corrosifs, irritants, allergisants…
Biologiques : exposition à des agents infectieux (bactériens, parasitaires, viraux,
fongiques) et allergisants par piqûre, morsure, inhalation, voie cutanéo-muqueuse …
Radiologiques : existence de radiations ionisantes et radioéléments, de rayonnements
laser, de radiations UV et IR, rayonnements électromagnétiques divers…
Psychologiques : agression physique ou verbale sur le lieu de travail par un client
/élève/patient, harcèlement moral ou sexuel par un supérieur hiérarchique, stress
managérial, charges mentales excessives (travail permanent sur écran …)
2.3. Qu’est-ce que l’évaluation des risque professionnels
L’évaluation des risques professionnels (EvRP) constitue une étape cruciale de la
démarche de prévention. Elle en est le point de départ. L’identification, l’analyse et le
classement des risques permettent de définir les actions de prévention les plus appropriées,
couvrant les dimensions techniques, humaines et organisationnelles. L’évaluation des risques
doit être renouvelée régulièrement.
Comme le nom l’indique, il s’agit d’un processus permettant d’évaluer les risques
pour garantir la sécurité et la santé des salariés sur leur lieu de travail. Cependant, il faut faire
la différence entre les termes “analyse des risques”, où il s’agit simplement de “dépister” les
risques, et “évaluation des risques”, évaluation qui permet de classer les risques selon un
degré d’importance. L’évaluation des risques est un examen systématique de tous les aspects
du travail. Elle sert à établir :
Les mesures de prévention ou de protection à mettre en place pour maîtriser les
risques ;
Lorsqu’un risque a pu être identifié, la première chose à faire est de voir si ce risque
peut être éliminé. Si une élimination du risque s’avère impossible, le risque devra être
maîtrisé, c’est-à- dire réduit à un minimum et gardé sous contrôle.
2.4. L’importance de l’évaluation des risques professionnels
26
Les évaluations des risques sont très importantes puisqu'elles font partie intégrante
d'un bon plan de gestion de la santé et de la sécurité au travail. Elles contribuent à :
Sensibiliser les personnes aux dangers et aux risques ;
Déterminer qui est exposé à des risques (employés, personnel d'entretien, visiteurs,
entrepreneurs, membres du public, etc.) ;
Déterminer si un programme de gestion est nécessaire pour un danger particulier ;
Déterminer si les mesures de maîtrise des risques en place sont appropriées ou s'il faut
en instaurer d'autres ;
Prévenir les blessures ou les maladies lorsque les évaluations sont effectuées à l'étape
de la conception ou de la planification ;
Hiérarchiser les risques et les mesures de maîtrise de ces derniers ;
Satisfaire les obligations juridiques, le cas échéant.
Les mesures de prévention mises en place suite à une évaluation des risques peuvent
servir à diminuer les coûts engendrés par les accidents et les maladies professionnelles.
L’évaluation des risques mène donc aussi à une meilleure organisation de
l’entreprise, ce qui signifie un gain de productivité et une augmentation de la qualité.
2.5. La démarche d’évaluation des risques professionnels
En générale, la démarche d’évaluation des risques est une démarche structurée qui
peut suivre les étapes suivantes :
Figure 1 : Étape de démarche d'évaluation des risques-prévention
27
Source : https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/prevention-securite/organiser-prevention/faire-un-
programme-prevention/identifier-risques-dans-milieu-travail
Des contrôles, des vérifications. Approches de type « normatives », elles reposent sur
l’utilisation d’un référentiel. Il s’agit de porter un jugement de conformité. Elles sont
constituées de questionnaires, de « check-lists », de grilles, d’audits ;
complètement ou dans le cas contraire mettre en place des mesures de façon à le contenir et
s’assurer qu’il ne compromet pas la sécurité et la santé de l’opérateur.
Il est important de prendre en compte le résultat de l’évaluation des risques et de
classer les mesures par ordre de priorité, de manière à appliquer en premier lieu les mesures
de prévention qui sont les plus efficaces.
2.5.4. Adopter les mesures de prévention et les mettre en œuvre
Cette étape consiste à mettre en œuvre les mesures de prévention déterminées
auparavant. On pourra ainsi distinguer :
Les mesures applicables de suite et à moindres frais ;
Les mesures provisoires à mettre en place en attendant les mesures applicables à plus
long terme et plus coûteuses ;
cohérente avec les concepts présentés dans les guides [ISO/CEI 51] et 73 [ISO 99], s’appuie,
ainsi, sur un critère d’acceptabilité du risque.
De manière classique, la gestion du risque est un processus itératif qui inclut
notamment les phases suivantes :
Appréciation du risque (analyse et évaluation du risque) ;
Acceptation du risque ;
Maîtrise ou réduction du risque.
2.6.1. Analyse du risque
L’analyse du risque est définie dans le guide ISO/CEI 51 [ISO 99] comme : «
l’utilisation des informations disponibles pour identifier les phénomènes dangereux et estimer
le risque ».
L’analyse des risques vise tout d’abord à identifier les sources de danger et les
situations associées qui peuvent conduire à des dommages sur les personnes, l’environnement
ou les biens.
Dans un second temps, l’analyse des risques permet de mettre en lumière les
barrières de sécurité existante en vue de prévenir l’apparition d’une situation dangereuse
(barrières de prévention) ou d’en limiter les conséquences (barrières de protection).
Consécutivement à cette identification, il s’agit d’estimer les risques en vue de les
hiérarchiser et de pouvoir les comparer ultérieurement à un niveau de risque jugé acceptable.
Source : https://blog.cognibox.com/fr/blogue/analyse-des-risques-etapes-entreprises-suivre
Pour améliorer l’efficacité et l’objectivité d’une analyse de risques ainsi que pour
faciliter la comparaison avec d’autres analyses de risque, il est souhaitable de suivre un
certain nombre de règles générales. Il est également souhaitable d’effectuer le processus
d’analyse de risque conformément à une séquence définie d’étapes. Le processus détaillé
d’appréciation des risques est composé de 12 étapes distinctes :
Définir les objectifs et la portée de l’étude ;
Choisir la méthode d’analyse la plus appropriée ;
Constituer une équipe d’analyse multidisciplinaire ;
Récolter et préparer l’information requise ;
Définir les critères d’analyse ;
Identifier les activités ;
Identifier les risques liés aux activités ;
Evaluer les risques ;
Évaluer l’acceptabilité des risques ;
Maitrise des risques (plan d’action) ;
32
Documenter l’analyse ;
Mettre en œuvre les recommandations
2.6.3. Hiérarchie des moyens de contrôles
Figure 3 : Hiérarchie des moyens de contrôles
Source : https://blog.cognibox.com/fr/blogue/analyse-des-risques-etapes-entreprises-
suivre
a) Élimination à la source
L’élimination à la source assure le plus haut niveau de sécurité, puisque le risque est
retiré du milieu de travail.
b) Remplacement
Le remplacement de matériaux, de processus ou d’équipements peut réduire le risque
par :
Le remplacement des éléments à risque par des éléments dont le risque est plus faible
(ex. : toxicité plus faible, énergie moins élevée ou poids inférieur), ce qui diminue la
gravité du dommage ;
33
La diminution du besoin ou de la fréquence (ex. : une fois par jour au lieu d’une fois
l’heure) ;
L’amélioration de la capacité des travailleurs à éviter le dommage (ex. : une réduction
de la cadence, une amélioration de la capacité à reconnaître le risque).
c) Contrôle technique
Les contrôles techniques permettent de réduire la probabilité qu’un évènement
dangereux se produise dans certaines circonstances et doivent être appliqués chaque fois
qu’on ne peut éliminer le risque. Ils permettent de réduire le risque en :
Prévenant ou en limitant l’accès au risque (ex. : protecteur sur une zone dangereuse) ;
Prévenant ou en limitant l’exposition au risque (ex. : captation à la source) ;
Réduisant l’énergie disponible (ex. : réduction des temps d’ouverture des disjoncteurs)
;
Changeant la façon d’être en contact avec le risque (ex. : mode de commande pas à
pas).
d) Mesures administratives
Les mesures administratives sont des méthodes qui améliorent la capacité des
travailleurs à travailler en toute sécurité avec le produit, le processus ou le service. Ils
comprennent notamment :
Des restrictions d’accès aux aires de travail pour assurer que seuls les travailleurs
compétents et qualifiés effectuent le travail ;
La formation des travailleurs, incluant de l’information sur les risques, les situations
qui peuvent survenir, les mesures de prévention ainsi que l’utilisation, l’entretien et
l’entreposage des équipements de protection individuelle ;
Des méthodes de travail sécuritaires ;
Des politiques et des instructions concernant l’organisation du travail, l’affectation des
tâches et les responsabilités en matière de santé et de sécurité au travail.
e) Équipements de protection individuelle (ÉPI)
Les ÉPI doivent être utilisés si les mesures de diminution et de contrôle du risque ne
sont pas suffisantes pour assurer la protection de la santé, de la sécurité et de l’intégrité
physique du travailleur. Les ÉPI doivent être :
Utilisés avec des mesures administratives ;
Utilisés pour réduire le risque et améliorer la capacité du travailleur à effectuer ses
tâches de façon sécuritaire ;
34
La première section de ce chapitre était rappelée le cadre théorique sur la nation des
accidents de travail, sa définition et son évolution dans l’histoire.
Dans la deuxième section nous avons fait une étude approfondie sur la gestion des
risques des accidents de travail.
Dans le présent chapitre nous allons présenter l’entreprise Bralima qui est le cas
pratique sur lequel repose notre étude. Ce deuxième chapitre porte sur la présentation de ladite
institution et la description de ses activités.
Après la Première Guerre mondiale, des hommes d’affaires belges sont venus
visiter l’actuelle République démocratique du Congo pour évaluer les opportunités
d’investissement dans le pays. Il était entendu que le gouvernement était intéressé par la
production de bière pour la population locale car la bière produite par les habitants eux-
mêmes causait de graves problèmes de santé. Une brasserie, qui pourrait brasser une bière
de haute qualité, améliorerait la situation actuelle. Les investisseurs ont décidé de créer une
brasserie avec le soutien de la « Société Congolaise de Banque ». Le 23 octobre 1923, la
Brasserie de Léopoldville (Léopoldville est aujourd’hui Kinshasa) a été créée pour
4.000.000 de francs congolais. La première bière est produite le 27 décembre 1926.
La bière Primus n'était pas pasteurisée. De ce fait, elle ne pouvait être commercialisée
qu'à l'intérieur de Léopoldville, ce qui réduit le nombre de consommateurs éventuels ;
Le marché de la bière était aux mains des Allemands et des Hollandais qui importaient
la bière de l'extérieur du pays en quantité supérieure et en qualité meilleure que celle
de la Primus, et la revendait en un prix inférieur à celui de la Primus.
La Primus dont on redoutait encore la qualité ne pouvait s'imposer sur le marché, etc.
Pour faire face à ces difficultés, la Brasserie ; sous la conduite d'un 2ème Directeur,
Monsieur VISEZ redressera la qualité de la bière, augmentera les salaires des ouvriers et afin,
12
LUSUNGU Luc, Influence des mouvements saisinniers sur la consommation des produits industriels : cas de
la Bralima/Bukavu, Université officielle de Bukavu – Licence, 2008
37
elle mettra au point une pasteurisation de la bière pour ainsi étendre sa commercialisation.
Ainsi, la quantité produite de la bière qui était de 3.500 hectolitres par mois en 1936 passera à
10.800 hectolitres par mois en 1945.
La Brasserie de Léopoldville est secouée par la crise mondiale de 1929, qui fait
baisser les prix dans le monde entier. Sa bière concurrencée par les bières d’importation est
peu consommée par les autochtones à cause de son prix élevé et de la réticence du
gouvernement général d’autoriser la vente de la bière à toute la population. Avant la création
de la Brasserie de Léopoldville, le marché de la bière était aux mains des Allemands et
Hollandais qui importaient 35.000 à 40.000 hectolitres de bière de bonne qualité par an et à un
prix plus raisonnable que celui de la bière « Primus » qui était de 5,75 FRS alors qu’un
manœuvre Congolais devait dépenser son salaire de 3 jours pour payer une bouteille et
encore, le gouvernement Congolais n’autorisait pas la vente de la bière indigènes. C’est avec
l’arrivée de Monsieur Visez, deuxième Directeur, qu’on a vu la BRALIMA se lever lentement
de ses maux.
Suite aux progrès réalisés par la Brasserie, les actionnaires à Bruxelles décident
l’extension géographique de ses activités en créant progressivement plusieurs brasseries à
l’intérieur du Pays, au Congo Brazzaville, Bujumbura, Kisangani, Boma, Gisenyi et
Mbandaka.
13
https://bralima.net/qui-nous-sommes/, consulté le 29/11/2022
38
Après avoir amélioré les procédés de fabrication, il construisit une brasserie moderne
à laquelle il donna son nom, HEINEKEN. Devenu « Groupe HEINEKEN », cette brasserie est
implantée aujourd’hui dans plus de 145 Pays. Au Congo-Kinshasa, le groupe HEINEKEN a
acheté la CIB/Coca-Cola en 1992 et l’a fusionnée avec la BRALIMA. En 1998, il a facilité à
la BRALIMA l’acquisition de BONAL/Pepsi. En outre, il est propriétaire de la BOUKIN, la
bouteillerie de Kinshasa.
Depuis 2007, l’association sans but lucratif « Fondation Bralima » est l’expression
de la responsabilité sociétale de l’entreprise, à travers laquelle Bralima contribue aux
enjeux du développement durable de la RDC. Avec comme mission principale de
‘‘S’investir pour le bien-être du Congolais’’, depuis plus de 10 ans, la Fondation Bralima
déploie un important programme d’appui au secteur de la santé de l’éducation et de la
production alimentaire.
Avec son programme BABW, la Bralima intègre dans sa politique générale, une
vision et des actions pour la préservation de l’environnement et la promotion du
développement durable. BRASSEUR D’UN MONDE MEILLEUR est le Fruit d’intenses
discussions entre HEINEKEN et ses principales parties prenantes, il a permis à toutes les
entreprises du groupe d’avoir un programme clair qui traduit l’ambition du groupe de
devenir la brasserie la plus responsable à l’horizon 2030.
40
2.7.1. Production
Avec un matériel très moderne et un personnel qualifié, la BRALIMA a connu une
progression dans la production de ses boissons.
En effet, de 35.000 bouteilles de bière par mois en 1926, elle produit actuellement
environ 12 millions de bouteilles de bière par mois, elle produit actuellement environ 12
millions de bouteilles de bière par mois dans ses usines. Les équipements et sa politique de
servir tous les consommateurs en satisfaisant tous les goûts l’ont poussée à varier sa gamme :
la Primus produite depuis 1926, complétée par Mutzig en 1989, la Guinness en 1993,
l’Amstel en 1995 (dont la production est actuellement arrêtée) et la Turbo King en 1996,
Heineken et Wind hock importées depuis 2004.
Pour fabriquer la bière, la BRALIMA utilise des matières premières de meilleure
qualité qui sont le malt, les céréales, le riz, le sucre, le houblon et l’eau. La transformation de
ces matières premières en bière consommable se fait en 4 stades : le brassage, la fermentation
et la garde, la filtration et le conditionnement.
Le brassage : c’est une opération au cours de laquelle les matières 1ères : le malt et
grains crus sont concassés, macérés filtrés et culte. Il conduit à l’obtention d’un jus sucré,
légèrement amer, stérile et stable appelé « moût ».
La fermentation et la garde : le moûtrefroidi et oxygéné est fermenté par la levure. La
fermentation est un processus anaérobie et exothermique. Elle conduit à la formation de la
bière. La bière est dépouillée de la levure et gardée en basse température afin de la mûrir et
d’affiner son goût.
La filtration : c’est une opération de clarification au cours de laquelle la bière est
vendue brillante et pétillante (carbonatation). Le conditionnement : La bière claire est
conditionnée en bouteille préalablement nettoyée et stérilisée. La production est pasteurisée
avant l’étiquetage et la mise en casier.
Dans ses limonaderies, la BRALIMA produit toute une gamme des boissons
gazeuses : Coca-Cola, Sprite, Schweppes, Fanta et Krest sont des productions sous licence.
Vital’o eau de table, Vital’o grenadine, et Maltina sont ses marques propres.
En plus, la BRALIMA fabrique des blocs de glace respectivement à Kinshasa et à
Kisangani. A cela, il faut ajouter la bière Mutzig brassée et embouteillée sous licence Mutzing
international par la BRALIMA R.D.C. Cette entreprise a une capacité de production de
41
32.500 bouteilles de Primus par mois. Les productions gazeuses sont de 21.000 hectolitres par
an.
2.7.2. Commercialisation
La vocation de la BRALIMA est de produire des boissons de qualité et de les vendre
à tous les consommateurs urbains et ruraux. Une vocation nationale qui se concrétise par la
présence des sièges en provinces qu’on a déjà cités ci-haut. Afin de servir tous les Congolais
et les étrangers habitant le Pays, la BRALIMA de plus en plus vers ses consommateurs en
installant ses propres dépôts à l’intérieur des provinces.
La BRALIMA possède un charroi automobile important et une flotte de pousseurs et
barges pour la consommation de ses produits à des bonnes conditions de vente pour ses gros
clients. Avoir un numéro du nouveau registre de commerce et d’identification nationale.
Avoir un ou plusieurs points de vente connus ; Disposer d’une certaine quantité d’emballages,
au moins 510 casiers.
Elle entretient de très bonnes relations avec tous ses clients avec qui elle passe des
contrats annuels et reste attentive aux efforts de modernisation de ces P.M.E. à qui elle fournit
un soutien actif : conseils techniques, soutien financier, crédit, produits et emballages, moyens
d’exploitation (bâtiment, matériels, véhicules …) un partenariat confiant malgré une
conjoncture économique Congolaise peu rassurante.
2.8. Organisation structurelle et fonctionnelle de l’Entreprise
2.8.1. Organisation structurelle.
La structure est chapeautée par une direction générale qui comporte en son sein :
Un Administrateur délégué général.
Un secrétariat général.
Une direction financière.
Une direction technique et de production.
Une direction marketing et commerciale.
Une direction logistique.
Une direction des ressources humaines.
Une direction médicale.
Une direction des gros des techniques.
Une direction des sièges.
42
Globalement, il est à retenir que sur la tranche des enquêté, 47,5% d’entre eux ont au
plus 40 ans. La tranche d’âge la moins représenté est celle entre 18 et 28 ans (15%).
51
au travail au point de n’est pas être en mesure de parler normalement à plus de 2 mètres avec
un collègues.
b) Manipulations manuelles
Tableau 5 : Opinions des enquêtés sur le fait de manipuler des matériels manuellement
Produits de nettoyage
ou de dégraissage 15 37,5 37,5 100,0
dangereux
Total 40 100,0 100,0
Source : Notre enquête à la Bralima, 2022
Il ressort des données ci-haut que la totalité des agents interrogés sont en contact
avec substances dangereuse et la majorité d’entre eux soit 625% sont en contact avec la
poussières nocives ou émanations toxiques provenant des machines de l'usine.
e) Equipement de protection
Tableau 8 : Opinions des enquêtés sur le port d’équipement de protection
Il ressort des donnés du tableau ci-haut que les employés de notre échantillon ont une
bonne estime de leur sécurité au travail, 60% pensent être Complètement protégé(e).
De l’analyse des données ci-haut, il ressort que pour les employés de la Bralima
interrogés la première cause d’accidents de travail c’est la manutention manuelle (47,5%),
suivi par les chutes de plain-pied (30%) et enfin les chutes de hauteur (22,5%).
Après analyse des données, le travail à Bralima se fait généralement dans le bruit car
47,5% des employés de la Bralima interrogés considèrent que le bruit est intense au travail au
point de n’est pas être en mesure de parler normalement à plus de 2 mètres avec un collègues.
Pour les employés de la Bralima interrogés la première cause d’accidents de travail
c’est la manutention manuelle (47,5%), suivi par les chutes de plain-pied (30%) et enfin les
chutes de hauteur (22,5%). Ce qui confirme notre deuxième hypothèse de départ selon
laquelle les causes des accidents de travail chez Bralima seraient la manutention, l’utilisation
d’outils, les chutes de hauteur, etc…
La totalité des agents interrogés sont en contact avec substances dangereuse et la
majorité d’entre eux soit 625% sont en contact avec la poussières nocives ou émanations
toxiques provenant des machines de l'usine, la Bralima a misée en place des mécanismes pour
gérer les risques d’accidents de travail à savoir : le port obligatoire des équipements de
protection 75% des employés interrogent en portent et 25% ne le font pas parce que la plupart
du temps, ils ont parfois tendance à l’oublier. La totalité les employés de la Bralima de notre
échantillon ont unanimes pour dire la société montre la marche à suivre pour l’utilisation des
outils de travail afin d’éviter les éventuels accidents. Ce qui confirme notre première
56
hypothèse selon laquelle la Bralima a mis en place une bonne politique de gestion des risques
d’accidents de travail pour ses employés.
Il tient de signale que 57,5% des employés de notre échantillon ont déjà été victimes
d’un accident dans l’exercice de leur travail, la Bralima prend en charge ces accidents.
Dans ce chapitre il a été question de faire la présentation des résultats de notre étude
sur les accidents de travail au sein de la Bralima. Pour réaliser notre étude, nous avons
procédé par une enquête auprès des employés de la Bralima par un questionnaire qui nous
permis de récolter 40 réponses sur le 50 attendus.
Nous avions le dépouillement de nos questionnaires qui ont portés sur des questions
fermées sur le logiciel MS Excel. Le SPSS nous a permis de pouvoir obtenir des
caractéristiques des variables retenues dans notre étude.
57
CONCLUSION GENERALE
Notre étude dont le titre est « analyse des accidents de travail dans une entreprise
industrielle : cas de la Bralima » dont l’objectif principal était de d’appréhender la politique
de gestion des accidents de travail dans une société industrielle et comment cela est perçu par
les agents.
Afin d’atteindre cet objectif, nous nous sommes posés les questions suivantes :
Comment sont appréhendés les risques d’accidents de travail par la Bralima ?
Quels sont les causes des accidents de travail chez Bralima ?
Afin de répondre à nos questions de la recherche, on a proposé les opportunités
suivantes :
Bralima aurait mis en place une bonne politique de gestion des risques d’accidents de
travail pour ses employés ;
Les causes des accidents de travail chez Bralima seraient la manutention, l’utilisation
d’outils, les chutes de hauteur, etc…
Pour y arriver, nous avons en premier lieu, recouru à la revue de la littérature, grâce à
laquelle nous avons pu appréhender la notion la gestion du personnel dans une entreprise
publique et comment l’appréhender.
Après analyse des données, le travail à Bralima se fait généralement dans le bruit car
47,5% des employés de la Bralima interrogés considèrent que le bruit est intense au travail au
point de n’est pas être en mesure de parler normalement à plus de 2 mètres avec un collègues.
Pour les employés de la Bralima interrogés la première cause d’accidents de travail
c’est la manutention manuelle (47,5%), suivi par les chutes de plain-pied (30%) et enfin les
chutes de hauteur (22,5%). Ce qui confirme notre deuxième hypothèse de départ selon
laquelle les causes des accidents de travail chez Bralima seraient la manutention, l’utilisation
d’outils, les chutes de hauteur, etc…
La totalité des agents interrogés sont en contact avec substances dangereuse et la
majorité d’entre eux soit 625% sont en contact avec la poussières nocives ou émanations
58
toxiques provenant des machines de l'usine, la Bralima a misée en place des mécanismes pour
gérer les risques d’accidents de travail à savoir : le port obligatoire des équipements de
protection 75% des employés interrogent en portent et 25% ne le font pas parce que la plupart
du temps, ils ont parfois tendance à l’oublier. La totalité les employés de la Bralima de notre
échantillon ont unanimes pour dire la société montre la marche à suivre pour l’utilisation des
outils de travail afin d’éviter les éventuels accidents.
Ce qui confirme notre première hypothèse selon laquelle la Bralima a mis en place
une bonne politique de gestion des risques d’accidents de travail pour ses employés.
Il tient de signale que 57,5% des employés de notre échantillon ont déjà été victimes
d’un accident dans l’exercice de leur travail, la Bralima prend en charge ces accidents.
59
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrage
1. GrawitzM. (1993), Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, (9e édition).
2. Thomas AMOSSÉ, Les accidents du travail et problèmes de santé liés au travail dans
l’enquête SIP, (In)visibilités et inscriptions dans les trajectoires professionnelles, Hal
Open Science, 2012
IV. Webographie
1. https://infonet.fr/lexique/definitions/risque-professionnel/, consulté le
24/11/2022
2. https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/prevention-securite/organiser-prevention/
faire-un-programme-prevention/identifier-risques-dans-milieu-travail, consulté
le 24/11/2022
3. https://blog.cognibox.com/fr/blogue/analyse-des-risques-etapes-entreprises-
suivre, consulté le 24/11/2022
4. https://bralima.net/qui-nous-sommes/, consulté le 29/11/2022