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INTRODUCTION

La Santé et la Sécurité au travail sont une des


préoccupations constantes des chefs d’entreprise. Les
résultats en ce domaine en portent témoignage et ils
permettent des avancées nouvelles. Aujourd’hui, la
jurisprudence met l’accent sur une obligation de
sécurité de résultat de l’employeur, plaçant la Santé
et la Sécurité au travail au cœur des démarches de
responsabilité sociétal e de l’entreprise.
La Santé et la Sécurité au travail sont au carrefour
d’exigences multiples à prendre en compte :
· humaines: évaluation des risques, formation des personnels,
· organisationnelles: responsabilité, délégation de pouvoir,
· économiques: productivité, taux de cotisation, pertes
d’exploitation,
· techniques: respect de règles et de normes, conception
des lieux de travail et
ergonomie.
La Santé et la Sécurité au travail sont l’affaire de tous. Si la
démarche doit être impulsée par le dirigeant, gérée au plus haut
niveau, l’implication des travailleurs et leurs représentants est
tout
aussi indispensable. Leur contribution est nécessaire tant
pour l’élaboration des mesures que pour leur mise en œuvre
effective.
La santé et la sécurité des salariés au travail ont toujours
été l’une des préoccupations des Etats. Beaucoup de
textes de loi ont été édictés non seulement pour prévenir
les accidents de travail et les maladies professionnelles
mais aussi, pour la prise en charge et l’indemnisation de
ceux qui en seraient victimes.

C’est ainsi qu’en Guinée, une ordonnance (N°20) du 20


Février 1960, a institué un organisme public, la caisse
nationale de sécurité, qui est chargée de la collecte des
cotisations sociales et de la prise en charge des salariés en
cas de maladie professionnelle ou d’accident de travail.
LES MALADIES PROFESSIONNELLES
Est considérée comme maladie professionnelle toute maladie causée par le fait ou à l’occasion
du travail.
La convention N°121 de l’organisation internationale du travail dresse la liste des maladies
présumées professionnelles. La durée d’exposition étant appréciée au cas par cas par le médecin
conseil.
Le jour de la déclaration de la maladie est le point de départ de la prise en charge du salarié.
Il a droit à :
Des soins médicaux ;
Une indemnité journalière en cas d’incapacité temporaire de travail sur la base du salaire qui
l’exposait au danger.
L’indemnité journalière est de 50% de ce salaire pendant les 28 premiers jours et de ⅔ au-delà
c'est-à-dire à partir du 29ème jour.
Une rente ou allocation d’incapacité permanente totale ou partielle
La rente lui est allouée à partir d’une incapacité de 15%, et par la base de 70% de la
rémunération moyenne mensuelle des 12 derniers mois.
Mais si l’incapacité est de – 15%, il a droit à une allocation, payée en versement unique.
L’allocation de frais funéraire et les rentes de survivants en cas décès, pour sa ou ses femmes, et
ses enfants conformément aux règles de la sécurité sociale.
LES ACCIDENTS DU TRAVAIL
Est considéré comme accident de travail, quelle qu’en soit la cause, l’accident survenu à un
travailleur par le fait où à l’occasion du travail, qu’il y ait ou non faute de sa part.
• Est assimilé à un accident du travail :
• L’accident survenu à un travailleur pendant le trajet d’aller et de retour entre :
• Sa résidence principale, une résidence secondaire présentant un certain caractère de
stabilité ou tout autre bien où le travailleur se rend de façon habituelle pour des motifs
d’ordre familial et le bien où il effectue son travail et perçoit sa rémunération ;
• Le lieu de travail et le restaurant, la cantine et, d’une manière générale, le lieu où le
travailleur prend habituellement ses repas ; dans la mesure où le parcours n’ a pas été
interrompu ou détourné par un motif d’intérêt personnel ou indépendant de l’emploi ;
• l’accident survenu à un travailleur pendant un voyage dont les frais sont à la charge de
l’employeur en application du code de travail (article 63 code de la sécurité sociale)
• Les principes de la prise en charge sont les mêmes que pour les maladies professionnelles.
Seulement les soins de première urgence et le salaire de la journée de l’accident sont à la
charge de l’employeur.
DEFINITIONS DE LA SANTE SECURITE
• La Santé-Sécurité est l’ensemble des dispositifs techniques
des moyens humains et des mesures d’organisation interne aux
entreprises et installations et à garantir la sécurité des
personnes, des biens contre les accidents de travail et les
risques professionnels.
• La santé, la sécurité des travailleurs visent tous les aspects
du bien-être social, psychique et physique des travailleurs.
Cette définition affiche trois secteurs prioritaires : Accidents,
maladies, harcèlements et menaces.
La Santé est relative à la maladie
La sécurité est relative à l’accident
La santé-sécurité est un domaine d’expertise technique
permettant de contrôler les risques professionnels afin
de conduire à un système de management intégré.

Expertise technique= Savoir-faire


Risques professionnels = Risques liés au travail ou au
poste de travail.

Système de management= Implication, participation


de l’ensemble des travailleurs.
IMPORTANCE DE LA SANTE SECURITE AU TRAVAIL

Les accidents, maladies et


harcèlements professionnels sont très
coûteux et peuvent avoir de nombreux
effets graves, directs et indirects, sur
la vie des travailleurs et leurs familles
respectives.
POUR LES TRAVAILLEURS

Le coût direct d'un accident ou d'une maladie comprend:


• la souffrance due à la blessure ou à la maladie;
• la perte de revenus;
• le risque de perdre son emploi;
• le coût du traitement médical.
On a estimé que le coût indirect d'un accident ou
d'une maladie peut atteindre quatre à dix fois le
montant du coût direct, voire plus. Une maladie ou
un accident du travail peut entraîner tellement de
coûts indirects pour les travailleurs qu'il est souvent
difficile de les mesurer.

L'un des plus évidents est la souffrance causée à la


famille du travailleur, qu'aucune indemnité ne peut
compenser.
POUR LES EMPLOYEURS
• On estime que le coût des accidents ou maladies du travail est également
énorme pour les employeurs. Pour une petite entreprise, le coût d'un seul
accident peut être une catastrophe financière.
Les coûts directs pour les employeurs sont notamment:
paiement du travail non effectué; frais médicaux et indemnités;
remplacement ou réparation des machines et équipements endommagés;
réduction ou arrêt temporaire de la production; accroissement des dépenses
de formation et d'administration; éventuelle réduction de la qualité du
travail; effet négatif sur le moral des autres travailleurs.
LES COÛTS INDIRECTS SONT LES SUIVANTS

Le travailleur blessé ou malade doit être remplacé; un nouveau travailleur


doit être formé et il faut lui laisser le temps de s'adapter; il faut un certain
temps que le nouveau travailleur soit aussi productif que l'ancien; il faut
consacrer du temps aux enquêtes obligatoires, à l'établissement de rapports
et à diverses formalités; les accidents préoccupent souvent les autres
travailleurs et ont une influence négative sur les relations entre travailleurs
et employeurs; l'existence de mauvaises conditions d'hygiène et de sécurité
sur le lieu de travail peut aussi donner une image négative de l'entreprise.
Globalement, le coût de la plupart des accidents ou
maladies liés au travail pour les travailleurs et leur
famille et pour les employeurs est très élevé.

A l'échelle d'un pays, on estime que le coût des accidents


et maladies professionnels peut atteindre 3 à 4 pour cent
du produit national brut.

En réalité, nul ne connaît vraiment le coût total des


accidents ou maladies professionnels en raison de la
multitude des coûts indirects qu'il est difficile de
mesurer.
POURQUOI LA SANTE SECURITE AU TRAVAIL?
Pour prévenir les accidents et les incidents pour diminuer les pertes humaines et
matérielles et améliorer le climat de travail et la qualité de vie au travail.

COMMENT FAIRE POUR GARANTIR LA SANTE SECURITE AU TRAVAIL ?


• Développer et appliquer le programme de sécurité de l’entreprise ;
• Faire des inspections pour identifier des conditions et des pratiques dangereuses ;
• Analyser les conditions d’hygiène ;
• Surveiller l’achat et la distribution d’équipements protecteurs et l’application des
règles de sécurité et d’hygiène gouvernementales ;
• Participer aux travaux du comité de sécurité ;
• Contribuer aux programme de formation ;
• Analyser les dossiers d’accident et d’incident ;
• Enquêter suite à un accident ou à un incident ;
• Recommander des correctifs.
LES ENJEUX ET PRINCIPES GENERAUX DE LA SANTE-SECURITE

LES ENJEUX
1. Les enjeux humains
2. Les enjeux économiques
3. Les enjeux sociétaux
LES PRINCIPES GENERAUX
1- Eviter les risques (supprimer les risques)
2- Evaluer les risques inévitables
3- Combattre les risques à la base
4- Adapter le travail à l’homme (amélioration des conditions de travail)
5- Remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l’est pas ou moins dangereux
6- Tenir compte de l’évolution de la technique
7- Planifier la prévention
8- Prendre des mesures de protection collective en priorité sur les mesures de protection
individuelle
9- Donner des instructions appropriées (interactions négatives ou positives).
LES OUTILS ET MODES DE PREVENTION
LES OUTILS GENERALEMENT UTILISES EN SANTE-SECURITE :
1. Safety Share (Partage sécuritaire)
2. Tool Boox meeting (Rappel sur les dispositifs sécuritaires)
3. Induction (introduction du travailleur à travers la culture sécuritaire générale de
l’organisation).
s
LES MODES DE PREVENTION
I. Volet technique :
• 1. La protection collective (isoler le danger)
• 2. La protection individuelle (protection rapprochée du corps)
• 3. La sécurité intégrée (élimination des risques)
• II. Volet moral :
• Prendre sa précaution
• L’attention
• Concentration
LE MARKETING EN SST ET LA CULTURE SECURITE

Le marketing en santé sécurité est toute action


visant à promouvoir, développer, communiquer
sur la santé sécurité au travail.
La culture sécurité est l’ensemble des valeurs
partagées et des pratiques développées et
appliquées par le personnel (management
compris) pour maitriser les risques de leur
activité.
LES CLES DE LA CULTURE SECURITE
1. LA CULTURE DU DOUTE
Une attitude de remise en question saine et systématique.

2. LA CULTURE DU RESULTAT
Un refus de se contenter des résultats déjà acquis.

3. LA RESPONSABILITE
Un souci permanent de perfection et un effort de
responsabilité personnelle et d’autodiscipline de groupe
en matière de sécurité.
LES ELEMENTS D’UNE CULTURE SECURITE
1. La santé sécurité au travail vue comme
INVESTISSEMENT et non un coût.
2. La formation et l’information de tous.
3. La non punition des erreurs (sanction des fautes).
4. L’intégration du retour d’expérience
5. Un système de management intégré.
6. Démarche d’amélioration continue.
7. L’engagement de tous (Direction, management,
employés).
MESURER LA CULTURE SECURITE
Pourquoi mesurer la culture de santé sécurité?
Parce que « tout ce qui ne mesure pas ne se gère pas
et tout ce qui se mesure s’améliore »

Comment mesurer la culture se santé sécurité?


Nous la mesurons à travers une échelle de maturité
et un questionnaire d’évaluation.
Délégué à la santé sécurité ou Agent à la santé sécurité
Le délégué à la santé et à la sécurité doit prévenir les problèmes, c'est-
à-dire prendre des initiatives avant que les dangers se concrétisent pour
éviter que les travailleurs soient exposés à des risques professionnels.
• Pour cela, il faut faire en sorte que la direction élimine les risques ou
les maîtrise lorsqu'ils ne peuvent pas être éliminés.
• Pour atteindre ces objectifs, le délégué à la santé et à la sécurité doit:
1. être bien informé des divers risques présents sur le lieu de travail et
des solutions envisageables pour les maîtriser;
2. collaborer avec le syndicat et l'employeur pour identifier et maîtriser
les risques;
Sources d’information et méthodes à utiliser
L’ÉVALUATION DES RISQUES
L’évaluation des risques professionnels
est une approche structurée qui
consiste à identifier, classer, hiérarchiser
les risques en vue de mettre en place
des actions de prévention pertinentes.
C’est une démarche qui doit être globale,
exhaustive et préventive.
Méthode d’évaluation des risques
Identifier les risques
C’est repérer tous les risques auxquels peuvent
être exposés les travailleurs dans chaque unité
de travail.
L’identification repose sur l’analyse des
documents internes, l’analyse des postes et des
situations de travail, ainsi que sur l’écoute des
travailleurs et de leurs représentants.
PRINCIPALES FAMILLES DE RISQUES
• circulation routière (à l’extérieur et à l’intérieur de l’entreprise),
• risques psychosociaux (stress, harcèlement, agressions et violences physiques ou verbales,
etc.),
• incendie / explosion (défaut d'organisation des secours…),
• équipements de travail (machines, systèmes, appareils à pression, etc.),
• produits dangereux, risque chimique et cancérigène (stockage et utilisation des produits
neufs, élimination des déchets, etc.),
• chute (chute de hauteur, etc.),
• manutention manuelle (troubles musculo-squelettiques, blessures liées aux efforts
physiques…) et mécanique (utilisation d’appareils ou matériels de levage fixes ou mobiles),
• addictions (alcool, drogues, etc.),
• ambiance de travail (bruit, éclairage, température, aération et assainissement, etc.),
CLASSIFICATION DES RISQUES
La classification des risques permet d’estimer leur
importance. Pour toutes les unités de travail, chaque
danger et chaque risque sont évalués par les différents
acteurs. Cette concertation est l’occasion de mettre en
commun des approches diverses (médicale, technique et
organisationnelle).
Le résultat de l’évaluation de chaque risque est transcrit
dans le document unique en vue de préparer un plan
d’action de prévention. L’employeur doit analyser les
risques selon des critères adaptés à sa situation.
EXEMPLES DE CRITÈRES
• fréquence de répétition du risque,
• la probabilité de réalisation du risque,
• la perception du risque,
• le nombre de travailleurs concernés dans l’unité ou susceptibles d’être
concernés dans
• l’environnement immédiat,
• la gravité des conséquences possibles (atteinte des travailleurs, atteinte de
points stratégiques de l’entreprise).
PROPOSER DES ACTIONS DE PRÉVENTION
L’évaluation des risques professionnels a pour objectif de susciter des actions de
prévention.
Il est donc conseillé de faire figurer dans le document unique d’évaluation des
risques professionnels les actions de prévention, de protection ou de réduction des
risques envisagées ou déjà existantes.
Un plan annuel d’actions doit être défini et son application fera l’objet d’un suivi
et d’une évaluation périodique.
Exemples :
• amélioration des conditions de travail : température des locaux,
aération/ventilation, éclairage, exposition au bruit, rythmes et horaires de travail,
etc.,
• réduction des manutentions manuelles,
•mise en place de protections collectives des travailleurs,
• mise en place d’équipements de protection collective et/ou individuelle,
• réalisation d’actions de prévention, d’information ou de formation des
travailleurs,
• suppression ou réduction de situations dangereuses : vérifications
périodiques des installations électriques, limitation de l’exposition ou
remplacement des produits dangereux, etc.,
• optimisation de l’organisation des déplacements et de la circulation au sein de
l’entreprise.
• L’employeur doit veiller à la traçabilité de ses actions de prévention.
Pour ce faire, il lui est conseillé de conserver l’ensemble des documents relatifs
à la santé et à la sécurité.
LES PANNEAUX DE SIGNALISATION
La signalisation s’impose chaque fois que sur un lieu de travail un risque ne peut pas
être évité ou prévenu par l’existence d’une protection collective ou par l’organisation du
travail.
Elle servira à informer sur les risques par des avertissements, des obligations, des
interdictions et des informations de secours (accidents, incendie).
En fonction de l’évaluation des risques et de sa politique de prévention, l’employeur
peut avoir recours à des signalisations occasionnelles ou complémentaires.
Les panneaux de signalisation doivent être simples, résistants, visibles,
compréhensibles. Ils doivent être enlevés lorsque le risque disparaît. On peut aussi
utiliser les panneaux du code de la route pour signaler des obligations (piétons,
limitation de vitesse, sens interdit…)
QUELQUES EXEMPLES
Matériel de secours (symboles blancs sur fond rouge)

1- Lance à incendie
2-Téléphone pour la lutte contre l’incendie
3- Direction à suivre
Interdiction (cercle barré rouge, symbole noir sur fond
blanc)

1. Interdiction de fumer
2. Entrée interdite aux personnes non autorisées
3. Interdit aux véhicules de manutention
4. Ne pas toucher
5. Interdit aux piétons
Avertissement (triangle noir, symbole noir sur fond
jaune)

1. Danger en Général
2. Danger électrique
3. Matières toxiques
4. Matières nocives et irritantes
5. Charges suspendues
Obligations (symbole blanc sur fond bleu)

1. Passage obligatoire pour piétons

2. Obligation générale

3. Protection individuelle obligatoire contre les chutes


Formations
La formation doit être dispensée de manière systématique :
• aux salariés nouvellement embauchés, quel que soit le type de contrat de travail,
• aux salariés intérimaires,
• aux stagiaires,
• aux salariés qui changent de poste de travail ou de technique de travail,
aux salariés qui reprennent leur activité après une absence de plus de 21 jours et
pour lesquels le médecin du travail a demandé cette formation.

Les travailleurs doivent bénéficier d’une formation pratique et appropriée aux


risques auxquels ils sont exposés dans l’enceinte de l’entreprise et lors de
l’exécution du travail.
Il est vivement conseillé de prévoir un livret d’accueil
consignant toutes les informations générales de sécurité
afin de sensibiliser les nouveaux venus aux risques
engendrés par l’activité de l’entreprise.
La formation peut être dispensée en interne par des
formateurs compétents appartenant à l'entreprise ou
venant de l'extérieur. Elle peut être organisée dans un
organisme de formation spécialisé.
Il est conseillé à l’employeur d’assurer la conservation
des preuves de la réalisation des actions de formation.
La formation doit être complétée et réactualisée dans
les cas suivants :
reprise d'activité suite à une période sans pratique
de la conduite, une évolution technique de
l'équipement de travail concerné, modification des
conditions de son utilisation ayant une influence sur
la sécurité.

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