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de la commande publique
Juillet 2022
Ce document a été validé par le Collège de la Haute Autorité de Santé le 13 juillet 2022.
Préambule _______________________________________________________________________ 4
Préambule
Dans une démarche de maîtrise des risques liés au processus d’achat, le pôle achats et marchés pu-
blics a mis au point, pour l’ensemble de la Haute autorité de Santé (HAS), un guide de procédure por-
tant sur les règles applicables à la commande publique.
Ce guide s’est appuyé en premier lieu sur un recueil, au mois de juin 2019, des attentes des collabo-
rateurs de la HAS à ce sujet. Ainsi, le présent guide s’efforce de rester un document court, pratique et
pédagogique. Il précise notamment le rôle des juristes marchés publics et la répartition des tâches
entre le pôle achats et marchés publics, les autres pôles du service achats, budget et finances (no-
tamment budget et dépenses courantes) et les services prescripteurs (c’est-à-dire les services qui
passent des marchés). Une meilleure connaissance des règles incontournables – notamment en ma-
tière de délais – permettra aussi une meilleure planification des procédures et ainsi d’accroitre la per-
formance globale des achats effectués.
La 1ère version du guide a été présentée et approuvée en Collège délibératif le 16 octobre 2019. Une
actualisation des seuils a ensuite été effectuée en décembre 2019.
Une revue des procédures effectuée dans l’objectif d’une meilleure sécurisation aboutit à la présente
2nde version de guide interne des achats et de la commande publique, diffusée au 3ème trimestre de
l’année 2022.
L’objectif de ce guide est de sécuriser le processus d’achat de la HAS et de décrire les règles appli-
cables en matière de commande publique, aussi bien les principes et procédures applicables (partie
1), que les différentes étapes de procédures, de la définition du besoin à la notification du marché à
l’attributaire (partie 2). La phase d’exécution des marchés est abordée en partie 3. La répartition du
travail entre le pôle achats et marchés publics et les services prescripteurs est aussi présentée (partie
4). Les annexes comportent des fiches pratiques, des modèles de document, une présentation des
risques juridiques, ainsi qu’un glossaire.
Conformément au 5° de l’article R 161-78 du code de la sécurité sociale, le Collège de la Haute auto-
rité de Santé délibère sur « les conditions générales de passation des contrats, conventions et mar-
chés ». Le présent guide a été présenté et approuvé en Collège délibératif le 13 juillet 2022.
1. Les principes et les règles de la commande
publique
La Haute autorité de santé (HAS), en tant que personne morale de droit public, est soumise aux
règles de la commande publique, regroupées dans le code de la commande publique.
La commande publique a un objet large, portant sur l’ensemble des moyens auxquels l’entité a re-
cours en plus de ses propres moyens, dès lors que le recours à ces moyens se fait à titre onéreux.
Elle englobe ainsi tous les achats de fournitures, services et travaux.
Ne relèvent pas de la commande publique :
- Les contrats de travail ;
- Les transferts de compétences ;
- Les subventions ;
- L’occupation domaniale.
Dans l’organisation budgétaire de la HAS, l’ensemble des budgets de fonctionnement (hors loyers et
remboursements de frais de déplacement) et d’investissement relève du périmètre de la commande
publique.
Liberté d’accès à la commande publique
Toute personne doit pouvoir prendre connaissance des besoins d’un acheteur public.
Ce principe est garanti par la publicité diffusée pour faire connaître ses besoins. Lorsque l’achat cons-
titue une somme importante (cf.1.2 les procédures et les seuils applicables), cette publicité permet
une mise en concurrence effective des entreprises potentiellement candidates.
Le développement durable
La commande publique participe à l’atteinte des objectifs de développement durable. Dans la dimen-
sion environnementale, cela peut se traduire par une réflexion sur le besoin (nécessité de procéder à
l’achat, quantité utile, caractéristiques des produits ou prestations), par des contraintes sur les condi-
tions d’exécution et/ou par une valorisation des démarches effectuées par les fournisseurs dans le
choix. Dans la dimension sociale du développement durable, il peut également exister des clauses
d’exécution ; il est possible aussi de réserver certains marchés à des structures accueillant majoritai-
rement des personnes en situation de handicap ou travaillant à l’insertion de personnes éloignées de
l’emploi.
Allotir consiste ainsi à fractionner un marché en plusieurs sous-ensembles appelés lots, susceptibles
d’être attribués séparément et pouvant donner lieu chacun à l’établissement d’un marché distinct. Lors
de la définition de son besoin, le service prescripteur doit se demander si les prestations peuvent faire
l’objet de plusieurs lots, attribuables à plusieurs sociétés différentes.
Saucissonner, c’est :
• Passer plusieurs procédures les unes après les autres pour rester en-deçà des seuils de procédures
formalisées
• Scinder artificiellement des prestations en plusieurs marchés
En cas de contentieux, le juge peut tout-à-fait reconstituer le montant réel du marché hors « saucis-
sonnage » et prendre pour référence la procédure qui aurait dû être appliquée pour en tirer les con-
séquences en termes d’irrégularité et d’annulation.
Extrait de PEP
L’attention à porter à la computation des seuils intervient à plusieurs niveaux :
- Au niveau de chaque service, la connaissance d’un besoin répété ou récurrent devant conduire à
dépasser les seuils doit être signalée et prise en compte aussi tôt que possible ;
- Au niveau des différentes étapes de validation dans la chaîne de la dépense, en particulier lors
de la validation des bons de commande, l’observation de montants conséquents hors marché ou
de commandes répétés doivent donner lieu à interrogation du service prescripteur et/ou du pôle
dépenses courantes.
En outre, le pôle achats et marchés publics met en place une vérification annuelle du respect des
seuils en procédant à une revue des dépenses réalisées hors marché l’année précédente, à partir de
la nomenclature achat et des fournisseurs.
Les seuils de dépenses
L’article L. 2120-1 du code de la commande publique prévoit que les marchés peuvent être passés
selon différentes procédures (sans publicité ni mise en concurrence préalable, procédure adaptée ou
procédure formalisée) en fonction notamment des seuils de dépenses identifiés.
En outre, chaque établissement peut mettre en place des règles internes afin d’appliquer des seuils
intermédiaires de dépenses (cf. annexe 2 : Les seuils de procédure).
Pour les achats hors marché public, les seuils suivants sont ainsi appliqués à la HAS :
- Jusqu’à 2 999 € HT : le choix du prestataire ou fournisseur est effectué par le service de façon
libre, en veillant à choisir une offre techniquement et financièrement avantageuse et à ne pas
contracter systématiquement avec la même entreprise. Le bon de commande peut être saisi di-
rectement sur PEP, mais il est toujours préférable de disposer d’un devis dès que le montant est
substantiel, voire d’en avoir sollicité plusieurs. Le devis doit être signé par le chef de service.
- Entre 3 000 et 19 999 € HT : une mise en concurrence d’au moins 3 prestataires (sauf étroi-
tesse du marché fournisseurs à justifier), prenant la forme d’une demande de devis, doit être réa-
lisée. La demande de devis doit comporter les éléments d’information nécessaires à la réalisation
d’un devis adéquat, ainsi que les conditions d’exécution éventuellement requises. Le devis rete-
nu, signé par le chef de service, accompagné d’une fiche achat analysant les réponses obte-
nues à la mise en concurrence, doivent être transmises au SABF dans PEP lors de la saisie du
bon de commande à destination du prestataire retenu (cf. annexe 3 : Modèle de fiche achat hors
marché de moins de 40 000 € HT).
- Entre 20 000 et 39 999 € HT : une procédure écrite doit être respectée. Un cahier des charges
techniques (« lettre de consultation »), décrivant le besoin et les conditions d’exécution sou-
haitées, doit être rédigé par le service prescripteur, avec l’appui du pôle achats et marchés pu-
blics. Cette lettre de consultation est transmise aux prestataires potentiels (au minimum 3 presta-
taires, sauf étroitesse du marché fournisseurs). Le service analyse les offres reçues, au besoin
avec l’appui du pôle achats et marchés publics, et retient l’offre économiquement la plus avanta-
geuse. Il saisit alors la commande dans PEP, en y joignant le devis signé par le chef de service,
le cahier des charges signé par le prestataire, ainsi que la fiche achat analysant les offres re-
çues (cf. annexe 3).
L’ensemble formé par le cahier des charges et le devis signés par les parties constitue un contrat.
Dans les différents niveaux d’achat, au lieu de l’ensemble formé par le cahier des charges et le devis
signés, le service prescripteur peut se voir proposer la conclusion d’un contrat par le prestataire. Cela
peut s’avérer tout-à-fait pertinent pour préciser les modalités d’exécution des prestations.
Dans ce cas, pour assurer un contrôle sur la validité des clauses et leur conformité au droit applicable
à la commande publique, il est nécessaire que le service prescripteur saisisse le pôle achats et mar-
chés publics pour avis et conseils.
La nécessaire vigilance à porter sur les clauses RGPD des contrats de commande publique
Lors de la conclusion de contrats de commande publique, il est fréquent que la réalisation des presta-
tions inclue le traitement de données à caractère personnel, en particulier dans le domaine informa-
tique ou du traitement de données, mais aussi pour des études et prestations de conseil.
Quel que soit le montant de la prestation envisagée, la demande d’avis du pôle achats et marchés
publics permet d’effectuer un contrôle sur la nécessité d’intégrer des clauses de protection et de trai-
tement des données à caractère personnel, d’associer au besoin le service juridique et d’inclure le
contrat concerné dans le recensement que l’institution doit effectuer à ce sujet.
- A partir de 40 000 € HT, un avis d’appel public à la concurrence doit être publié, soit selon une
procédure adaptée, soit selon une procédure formalisée.
Les procédures
Les seuils indiqués ci-dessous sont ceux applicables au 1er janvier 2022, pour les fournitures et ser-
vices. Le seuil requérant une procédure formalisée est plus élevé pour les marchés de travaux, mais
ces derniers étant très limités à la HAS, le guide a procédé à une présentation simplifiée. En cas de
modification du montant des seuils dans le code de la commande publique, les nouveaux montants se
substituent automatiquement à ceux indiqués.
Le code de la commande publique prévoit la mise en place de plusieurs procédures de passation des
marchés. Elles font l’objet d’une publicité adaptée à la valeur estimée du besoin. Entre 40 000€ HT et
89 999€ HT, un avis d’appel public à la concurrence sera émis au bulletin officiel des annonces des
marchés publics (BOAMP). Au-delà de 90 000€ HT, cet avis sera également publié au journal officiel
de l’Union Européenne (JOUE). Dans certains cas, le pôle achats et marchés publics pourra proposer
aussi une publication dans une revue spécialisée pour sensibiliser des prestataires spécifiques.
Les procédures se classent en deux catégories : les procédures adaptées et les procédures formali-
sées.
La procédure avec négociation (articles R. 2124-3 et R. 2124-4 du code de la commande
publique)
Il ne faut pas la confondre avec la procédure adaptée où la négociation est permise, ce qui
n’est pas le cas habituellement pour les procédures formalisées comme l’appel d’offres.
La procédure avec négociation est la procédure par laquelle l’acheteur négocie les conditions du mar-
ché avec un ou plusieurs opérateurs économiques autorisés à participer aux négociations. Il s’agit
donc d’une procédure qui se déroule en plusieurs phases. Lors de la première phase, tous les candi-
dats peuvent présenter un dossier de candidature. Puis, après analyse des candidatures présentées
et sélection des candidats admis à présenter une offre, l’acheteur négocie avec les soumissionnaires
les offres initiales et toutes les offres ultérieures sauf les offres finales.
Les cas de recours sont les mêmes que pour le dialogue compétitif (cf. paragraphe ci-dessus relatif au
dialogue compétitif).
Les articles R. 2122-1 à R. 2122-9 du code de la commande publique détaillent les motifs pour les-
quels l’acheteur peut passer un marché sans publicité ni mise en concurrence préalable, quel que soit
le montant estimé. C’est notamment le cas (liste non exhaustive) :
- En raison de l’existence de droits d’exclusivité (droits de propriété intellectuelle) ;
- Lorsqu’aucune offre régulière n’a été remise dans le cadre d’une précédente mise en concurrence
(par exemple, absence d’offre déposée, pas d’offres conformes) ;
- Dans une situation d’urgence impérieuse (pour des prestations répondant à l’urgence).
Avant de procéder à une commande sans publicité ni mise en concurrence pour l’un des motifs ci-
dessus, le pôle achats et marchés publics doit être sollicité pour confirmer le cadre juridique. Les justi-
fications sont détaillées dans la fiche de saisine fournie par le service prescripteur. Des documents
complémentaires peuvent être demandés : par exemple, une attestation d’exclusivité sera nécessaire
dès lors que des motifs de droits d’exclusivité sont invoqués pour justifier l’absence de mise en con-
currence.
Les principaux types de marchés et de forme des prix
Les marchés à prix forfaitaire :
Un marché est dit à prix forfaitaire lorsqu’il rémunère un ensemble de prestations défini dans le mar-
ché, indépendamment de la quantité réellement mises en œuvre. La prestation sera décrite de ma-
nière exhaustive dans le cahier des charges afin de permettre aux prestataires d’évaluer les moyens
nécessaires pour assurer la bonne exécution des prestations et ainsi fixer le prix. La pièce financière à
compléter est la Décomposition du prix global et forfaitaire (DPGF)
Exemple : la rémunération d’une maintenance annuelle sera fixée à prix forfaitaire, le prix sera fixé in-
dépendamment du nombre d’interventions du prestataire.
Les tranches :
Une tranche est un fractionnement du marché en différents ensemble d’opérations appartenant à un
même programme global. Conformément aux dispositions du code de la commande publique, les
acheteurs peuvent passer un marché comportant une tranche ferme et une ou plusieurs tranches op-
tionnelles. Le marché définit la consistance, le prix ou ses modalités de détermination et les modalités
d'exécution des prestations de chaque tranche. Les tranches optionnelles permettent à l’acheteur de
prévoir des prestations pour lesquelles une incertitude subsiste. L’exécution de chaque tranche op-
tionnelle est soumise à la décision de l’acheteur.
2. Les différentes étapes de la procédure de passation
Les différentes étapes de la procédure et leur durée estimative font l’objet de fiches réflexes, annexées
au guide (cf. annexe 7 Fiche de synthèse appel d’offres ouvert et annexe 8 Fiche de synthèse procédure
adaptée).
de sa direction, du service achats budget et finances, du secrétariat général et de la direction géné-
rale.
Les pièces de la consultation sont validées à minima par le responsable du SABF ou son adjoint et si
nécessaire par le directeur en charge du secrétariat général.
2.4 La publication
Le pôle achats et marchés publics, après les validations prévues à l’article 2.3 ci-dessus, procède à la
publication de l’avis d’appel public à la concurrence et met en ligne le dossier de consultation des en-
treprises (DCE) via l’outil de dématérialisation « PLACE ».
C’est un portail qui permet aux entreprises d’accéder aux différentes annonces (avis de publicité, avis
d’attribution, etc..) émises dans le cadre des consultations de tous les ministères et les établissements
publics. Cette plateforme dématérialisée permet aux entreprises de télécharger les dossiers de con-
sultation et de transmettre leurs réponses (candidatures et offres) par voie électronique.
Durant la consultation, les candidats peuvent poser des questions ou demander des compléments.
Pour les questions techniques, le service prescripteur est responsable des réponses, le pôle achats et
marchés publics étant lui chargé de les mettre en ligne à destination des candidats potentiels. Pour ce
qui est des compléments, il est possible d’ajouter des documents afin d’éclairer les candidats en cours
de consultation.
Une date de fin de réponse aux questions est prévue dans le règlement de la consultation. Si les ré-
ponses étaient trop tardives ou les modifications du dossier de consultation trop nombreuses ou trop
importantes, il peut être décidé de décaler la date limite de remise des offres pour assurer l’égalité de
traitement des candidats.
L’ensemble des offres des candidats est mis à disposition des services prescripteurs afin qu’ils procè-
dent à l’analyse des offres.
Pour s’assurer de la conformité des candidatures, il est nécessaire de vérifier qu’aucun des candidats
ne se trouve dans un des cas d’exclusions obligatoires ou facultatives de la procédure prévus par le
code de la commande publique (articles L. 2141-1 et suivants). Les cas d’exclusion de plein droit sont
les suivants : condamnation définitive, irrégularité en matière sociale et fiscale (absence de déclara-
tion ou non acquittement des impôts, taxes, contributions…), liquidation judiciaire, faillite personnelle
ou interdiction de gestion, procédure de redressement judiciaire, condamnations en application du
code pénal ou du code du travail.
Les cas d’exclusion facultatifs c’est-à-dire laissés à la libre appréciation de l’acheteur sont les sui-
vants : manquement aux obligations contractuelles issues de l’exécution d’un marché public et ayant
conduit au versement de dommage et intérêt au profit de l’acheteur ou à la résiliation du contrat, in-
fluence sur le processus décisionnel, accès à des informations confidentielles, entente avec d’autres
opérateurs économiques faussant le jeu de la concurrence, situation de conflit d’intérêts…
D’autres certificats peuvent être demandés pour attester de certaines spécifications techniques
(normes AFNOR, normes ISO, normes de gestion environnementale, etc.).
Les entreprises nouvellement créées peuvent ne pas être en mesure de fournir certains documents
demandés. D’autres types de documents de preuve peuvent alors être acceptés.
De même, elles ne doivent pas être pénalisées si elles ne sont pas en capacité de fournir des réfé-
rences témoignant de leurs expériences dans l’exécution de prestations de même nature.
Néanmoins, leurs candidatures doivent être examinées sur la base des mêmes critères que celles
des autres sociétés candidates.
En cas de co-traitance, tous les membres du groupement remettent les éléments de candidature de-
mandés dans le règlement de la consultation. En cas de procédure restreinte, ce sont les capacités
financières, techniques et professionnelles de l’ensemble des membres du groupement qui sont addi-
tionnées, analysées puis classées.
Analyse financière
L’analyse des prix doit se faire sur la base du prix proposé hors taxes (HT) sur la durée totale du mar-
ché, reconductions comprises.
Pour la part à commande, l’analyse des prix doit s’appuyer sur un devis quantitatif estimatif (DQE) : ce
support permet d’assurer une transparence de l’analyse financière.
La formule la plus répandue et conseillée par la direction des affaires juridiques (DAJ) du ministère
des finances est la suivante : par exemple, pour un critère prix noté 40 points sur 100 :
Note sur 40 = (prix le plus bas/prix de l’offre examinée) x 40
Cette méthode est à la fois simple et neutre. Elle octroie à l’offre la plus basse la meilleure note, les
autres offres étant notées proportionnellement à celle-ci.
Analyse technique
Pour éviter toute subjectivité, le service prescripteur s’appuie sur les sous-critères décomposant le cri-
tère de la valeur technique.
La pondération des sous-critères énoncée dans le règlement de la consultation doit être respectée par
le service prescripteur au moment de l’analyse des offres.
Chaque point attribué à la valeur technique doit pouvoir être explicité et être motivé pour permettre au
service prescripteur à l’issue de la mise en concurrence, de rendre compte de l'analyse effectuée en
cas de demande d'un candidat évincé.
Ainsi la valeur technique d'une offre est fréquemment jugée sur l'analyse d'un mémoire technique ou
d’un cadre de réponse fonctionnel et technique (CRFT) exigé avec la remise de l'offre. Le règlement
de la consultation explicite généralement ce que le service prescripteur attend au titre du contenu du
mémoire technique.
L’analyse technique pour chaque candidat est formalisée dans un tableau (cf. annexe 6 Modèle de
grille d’analyse des offres).
2.8 Les négociations
Certaines procédures de la commande publique permettent le recours à la négociation (les marchés à
procédures adaptées, la procédure avec négociation et le marché public sans publicité ni mise en
concurrence préalables). Les négociations peuvent être écrites (par e-mail) ou orales (à la HAS).
Le pôle achat et marchés publics assure l’organisation de la négociation (convocation, PV de négocia-
tion…) en collaboration avec le service prescripteur concerné. Il est convenu qu’un juriste marchés
publics participe à ces réunions afin de rappeler notamment le cadre juridique spécifique à la négocia-
tion.
Il est préconisé d’organiser une réunion de préparation à la négociation afin d’établir une grille tech-
nique commune permettant d’acter la stratégie du service prescripteur.
Le service prescripteur effectue une nouvelle analyse des offres aussi bien au plan technique que fi-
nancier, prenant en compte les réponses écrites fournies par les candidats à l'issue des négociations.
2.11 La mise au point
La HAS et l’attributaire retenu peuvent procéder à une mise au point des composantes du marché
avant sa signature (article R2152-13 du code de la commande publique).
La mise au point est l'acte écrit annexé à l'acte d'engagement permettant de préciser les modalités
d'exécution ou de lever les ambiguïtés qui demeurent.
Cependant, cette mise au point ne peut avoir pour effet de modifier des caractéristiques substantielles
de l’offre ou du marché.
3. L’exécution des marchés publics
Cette partie a pour but de préciser les principales étapes d’exécution des marchés.
3.3 Le suivi de l’exécution des marchés
La fiche d’exécution des marchés
Dès notification du marché, le SABF met en place une fiche de suivi d’exécution des marchés. Cette
fiche reprend les informations administratives et financières telles que : la date de notification, la durée
du marché, les interlocuteurs internes et externes dédiés, les clauses financières du marché (part uni-
taire et montant maximum, part forfaitaire…), ainsi que le suivi des dépenses.
Cette fiche peut être communiquée aux services prescripteurs sur simple demande.
Pénalités
Les pénalités sont des sanctions contractuelles qui s’appliquent en cas de non-respect par le Titulaire
d’une des obligations définis dans les documents du marché. Les pénalités prennent la forme d’une
sanction financière.
De par leur nature, les pénalités doivent avoir été définies en amont dans les documents constitutifs
du marché ayant une valeur contractuelle (en règle générale dans le cahier des clauses administra-
tives particulières).
Les pénalités dépendront de la nature du marché et peuvent sanctionner un retard du prestataire, la
non-remise des attestations d’assurance ou des attestations fiscales et sociale, l’indisponibilité d’une
plateforme… Un recueil de clauses de pénalité applicables est disponible au pôle achats et marchés
publics.
Reconduction
Un marché peut être reconduit c'est à dire s'exécuter pour une durée supplémentaire. L'acheteur pré-
voit alors dans le contrat que la reconduction du marché est soumise à une décision expresse de sa
part, il notifiera alors au titulaire sa décision. L’acheteur peut également prévoir que le marché soit
automatiquement reconduit, il s'agit alors d'une reconduction tacite. Dans ce dernier cas, le pôle
achats et marchés publics pourra interroger le service prescripteur qui confirmera ou non la reconduc-
tion.
Lorsqu’un service envisage de ne pas reconduire un marché à une échéance, il convient d’en alerter
le pôle achats et marchés publics à l’avance, afin d’anticiper les délais de prévenance et, au besoin,
de lancer une nouvelle procédure de marché.
Le titulaire du marché ne peut refuser sa reconduction, sauf disposition contraire prévue dans le mar-
ché.
Modifications des contrats en cours d’exécution
La modification du marché (ou avenant) est un accord de volonté, signés des deux parties, ayant pour
objet de modifier les dispositions d’un contrat ou d’un marché public en cours de validité, sans nou-
velle procédure de mise en concurrence. Les avenants ne peuvent ni bouleverser l’économie du mar-
ché, ni en changer l’objet, sauf en cas de circonstances imprévues ou de sujétions techniques impré-
vues ne résultant pas du fait des parties.
Conformément aux dispositions du code de la commande publique, les cas de modification d’un mar-
ché sont restreints (cf. article L.2194-1 du code de la commande publique). En outre, ces modifica-
tions ne sont justifiées que dans des cas restreints à savoir :
a) Ces modifications doivent avoir été prévues dans les documents contractuels initiaux ;
b) des travaux, fournitures ou services supplémentaires sont devenus nécessaires ;
c) les modifications sont rendues nécessaires par des circonstances imprévues ;
d) un nouveau titulaire se substitue au titulaire initial du marché ;
e) les modifications ne sont pas substantielles ;
f) les modifications sont de faible montant (inférieur aux seuils européens à savoir 10 % du
montant du marché initial pour les marchés de services et de fournitures ou 15 % du montant
du marché initial pour les marchés de travaux).
4. Le rôle des différents acteurs
Un tableau récapitulant la répartition des tâches entre les services prescripteurs et le pôle achats et
marchés publics se situe en annexe (Cf. annexe 9 : Répartition des rôles).
- Rédiger les avenants, les protocoles transactionnels et tout acte ayant une incidence sur
l’exécution du marché
- Appuyer les services prescripteurs durant l’exécution du marché en cas de difficultés (application
de pénalités, mises en demeure, etc.)
- Vérifier les déclarations de sous-traitance le cas échéant
- Contribuer aux actions de formation en direction des agents des services prescripteurs en ma-
tière de commande publique.
La réalisation des prestations et le service fait
Dès après réalisation de la prestation (ou réception des fournitures ou travaux), le service prescripteur
est responsable de la validation des prestations effectuées, des livrables remis, du PV de livraison ou
de réception.
Cela donne lieu à saisie du service fait par un assistant du service prescripteur, avec une constatation
du service fait par le chef de service et une certification par le service SABF ou la secrétaire générale
en fonction du montant.
La liquidation et le paiement des factures est ensuite gérée par le SABF (pôle dépenses courantes),
avec des demandes auprès du service prescripteur en cas de difficulté, puis traitée par l’agence
comptable.
Conclusion : donner du sens aux achats
Le présent guide a pour objectif d’appuyer les services prescripteurs dans la passation des marchés
publics nécessaires à leur activité. Il n’a pas vocation à se substituer aux conseils et accompagne-
ments du pôle achats et marchés publics au quotidien. De même, des formations sur la passation des
marchés publics auront lieu pour expliciter ce guide. Des documents plus visuels pourront aussi être
mis à disposition sur l’Intranet.
Appréhender au mieux les règles applicables permettra également de donner à cette obligation
administrative davantage de sens.
En effet, à terme, si les questions de respect de la règlementation ne sont plus au centre de la préoc-
cupation du pôle achats et marchés publics, il sera en mesure de mener une réelle politique d’achats
afin notamment de favoriser l’insertion des clauses environnementales dans ses marchés, de lutter
contre l’exclusion en incitant ses fournisseurs à proposer des dispositifs d’insertion professionnelle ef-
ficients ou encore de favoriser l’ouverture des marchés de la HAS aux petites et moyennes entre-
prises (PME) ou aux start-up aux projets innovants.
Liste des annexes