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TECHNIQUE D’EVALUATION
DES OFFRES ET PASSATION
DES MARCHES
OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO
Enseignant : Codjovi Robert KPANGON
Tél : 00(229) 97 50 19 19 / 95 05 75 75
E-mail : rkpangon@yahoo.fr
Février 2022
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COMMENT CHOISIR
L’OFFRE
ECONOMIQUEMENT LA
PLUS AVANTAGEUSE
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compte est confirmer comme le titulaire du marché public après avis de l’organe
de contrôle compétent.
L’examen des offres, en tant que tel, se décompose en deux phases. Ainsi,
après avoir vérifié « que les offres qui n’ont pas été éliminées à l’étape de la
candidature sont régulières, acceptables et appropriées », l’acheteur classe les
offres qui n’ont pas été rejetées par ordre décroissant en appliquant les critères
d’attribution qu’il aura préalablement choisi. La toute première étape présidant à
l’examen des offres est donc la détermination, par l’acheteur, des critères de
sélection les plus appropriés au regard de son besoin.
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1.1.2. Comment choisir le ou les critères de sélection ?
L’acheteur peut ne choisir qu’un seul critère pour attribuer le marché public
à l’offre économiquement la plus avantageuse. Dans ce cas, il ne peut s’agir que
du prix ou du coût de la prestation. Le recours au critère unique du prix est
cependant réservé aux seuls marchés publics ayant pour objet l’achat de services
ou de fournitures standardisés dont la qualité est insusceptible de variation d’un
opérateur économique à l’autre. Le seul critère unique utilisable pour l’ensemble
des marchés publics est donc le coût.
Le coût de la prestation est déterminé selon une approche globale qui peut
être fondée sur le coût du cycle de vie. Par le biais de cette approche globale, il
est ainsi possible de prendre en compte l’ensemble des coûts générés par la
prestation, et non pas seulement son coût de production. Une telle approche
globale permet à l’acheteur de choisir l’offre réellement la plus avantageuse
financièrement. En effet, une prestation dont le prix est attractif peut s’avérer
coûteuse au final dès lors que l’on prend en compte l’ensemble des coûts annexes
que devra supporter l’acheteur, tels que les coûts liés à l’acquisition de la
prestation, les coûts liés à l’utilisation ou encore les frais de maintenance.
Lorsque cela est justifié par l’objet du marché public, le facteur coût peut
prendre la forme d’un prix ou d’un coût fixe, déterminé dans les documents du
marché public. Dans ce cas, la mise en concurrence s’effectuera uniquement sur
les autres critères.
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L’acheteur peut également recourir aux labels afin d’apprécier un critère.
Lorsqu’il souhaite acquérir des travaux, des fournitures ou des services présentant
certaines caractéristiques d’ordre environnemental, social ou autre, l’acheteur
peut exiger un label particulier dans les critères d’attribution en tant que moyen
permettant de prouver que les travaux, services ou fournitures correspondent aux
caractéristiques requises. Il demeure entendu qu’il est préférable de faire alors
référence à un label qui prévoirait une classification échelonnée (par exemple
selon des niveaux de consommation d’énergie en cours d’utilisation du produit).
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Ex : Pourrait ainsi être régularisée :
- l’offre qui présente une simple erreur matérielle ;
- l’offre, dont le bordereau des prix unitaires est incomplet ou mal renseigné ;
- l’offre dont l’annexe à l’acte d’engagement n’indique pas, contrairement à ce qui
était demandé dans les documents de la consultation, les délais d’exécution du
marché alors que ceux-ci figurent dans le planning d’exécution joint au dossier ;
- l’offre dont le BPU mentionne, parmi de nombreux produits utilisés, un produit
de nettoyage non conforme à une législation relative à l’environnement.
Seules les offres non conformes sont éliminées. Les offres irrégulières ou
inacceptables, sous réserve qu’elles ne soient pas anormalement basses, peuvent
faire l’objet de négociations. Elles pourront devenir régulières ou acceptables à
cette occasion.
Lorsqu’il n’a été proposé aucune offre ou uniquement des offres non
conformes au, l’acheteur peut mettre fin à la procédure en la déclarant sans suite
pour cause d’infructuosité.
L’acheteur peut alors relancer une procédure dans les conditions fixées par la
législation. A la suite d’un appel d’offres infructueux, il peut :
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- soit relancer une nouvelle procédure ;
- soit, lorsque seules des offres irrégulières ou inacceptables ont été
présentées, recourir à la procédure concurrentielle avec négociation, sous
réserve de ne pas modifier substantiellement les conditions initiales du
marché public ;
- soit, dans l’hypothèse où il n’a été reçu aucune offre ou uniquement des
offres inappropriées, passer un marché public en procédure négociée
(entente directe) sans publicité et mise en concurrence préalables, pour
autant que les conditions initiales du marché public ne soient pas
substantiellement modifiées.
3. Le classement des offres est opéré selon les modalités fixées dans les
documents de la consultation.
Les offres sont classées par ordre décroissant en appliquant les critères
d’attribution. L’acheteur classe donc les offres selon les modalités préalablement
choisies et portées à la connaissance des candidats. Il applique alors une méthode
de notation, qui, contrairement aux critères, n’a pas à être précisée dans les
documents de la consultation. Si besoin, l’acheteur peut, au préalable, demander
au soumissionnaire de préciser la teneur de son offre. Lors du classement des
offres, l’acheteur devra également tenir compte de la présence d’offres variantes
et variables.
3.1. La demande de précisions
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Les offres doivent pouvoir être comparées entre elles et les écarts de note
doivent traduire les écarts réels existant entre les offres en termes de compétitivité,
de qualité, etc. Une méthode conduisant à attribuer la note maximale à l’offre la
moins chère et une note nulle à l’offre la plus chère, sans considération de l’écart
de prix entre les offres, ne peut être valablement retenue.
Les notes négatives, en ce qu’elles sont susceptibles de fausser la
pondération des critères initialement annoncée, ne peuvent non plus être utilisées.
Pour chaque critère, la meilleure offre doit se voir attribuer la meilleure
note. A cet égard, l’acheteur peut décider d’attribuer automatiquement à la
meilleure offre la note maximale.
Lorsque le marché public comprend à la fois des prestations évaluées à
partir d’un prix forfaitaire et des prestations évaluées à partir d’un prix unitaire,
l’acheteur peut recourir à une simulation pour évaluer les offres. De même, pour
les marchés publics comportant une part de commandes émises sur la base d’une
multitude de prix, il peut être envisagé de mettre en place des « paniers de
commandes-types ».
Enfin, rien n’interdit à l’acheteur de fixer, sur un ou plusieurs critères, une
note éliminatoire ou un nombre de points minimal en dessous duquel l'offre
classée est écartée, sous réserve que cet aménagement particulier du classement
des offres soit annoncé et qu'il ne soit pas discriminatoire.
Lors de l’analyse des offres, les acheteurs doivent tenir compte du prix TTC tel
qu’il est présenté par le soumissionnaire et tel qu’il devra être payé au candidat
retenu. Le tribunal administratif de Grenoble a considéré qu’était contraire au
principe d’égalité de traitement des opérateurs économiques, le fait, pour une
personne publique, de comparer l’offre d’un soumissionnaire exonéré de TVA à
celles des soumissionnaires soumis à la b TVA mais présentées hors taxe. Ainsi,
les offres des entreprises soumises à la TVA doivent être analysées au regard de
leur prix TTC, quand bien même des offres concurrentes n’y seraient pas
soumises.
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3.3. L’analyse des variantes et le cas des prestations supplémentaires
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Il est possible de présenter une offre variante sans que celle-ci accompagne
nécessairement une offre de base. Cette mesure permet aux acheteurs de favoriser
l’accès des PME, notamment innovantes, qui n’ont pas nécessairement la capacité
de proposer une offre de base, alors qu’elles peuvent proposer des solutions
alternatives tout autant adaptées au besoin. Toutefois, l’acheteur a toujours la
possibilité d’exiger, dans les documents de la consultation, qu’une offre de base
accompagne la ou les variantes.
L’acheteur peut également demander aux soumissionnaires qui
présenteraient des offres de préciser sur quels éléments du cahier des charges porte
la variante. Cette précaution est conseillée lorsque le dépôt d’une offre de base ne
conditionne pas la recevabilité de la variante, l’analyse étant alors simplifiée.
Si l’acheteur décide de limiter le nombre de variantes autorisées, le dépôt
d’un nombre supérieur rend toutes les variantes irrégulières et doit conduire à leur
rejet en bloc, sans qu’il soit procédé à leur examen. En effet, il n’appartient pas à
l’acheteur de se substituer au candidat pour déterminer, parmi toutes les variantes
proposées, celles qui devraient être retenues ou écartées, afin de se conformer au
nombre maximal des variantes autorisées. Toutefois, s’il décide d’autoriser la
régularisation, l’acheteur peut demander à l’opérateur économique concerné de
décider quelle est la ou les variantes à éliminer.
Qu’elle soit imposée ou simplement autorisée, la variante se caractérise par
deux éléments :
- si elle est retenue, la variante se substitue à la solution de base décrite dans
les documents de la consultation, dans ses éléments qui en diffèrent ;
- le choix de retenir une variante ne découle que de l’application des critères
d’attribution qui permettent de considérer qu’elle est économiquement la
plus avantageuse parmi l’ensemble des offres de base et des variantes
présentées.
► Les « options »
Attention, les développements qui suivent ne sont donnés qu’afin de
souligner la distinction entre les variantes et les PSE, d’un côté, et les options de
l’autre.
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Les options correspondent à une notion du droit qui figure dans les modèles
d’avis d’appel à la concurrence. Elles constituent des prestations susceptibles de
s’ajouter, sans remise en concurrence, aux prestations commandées de manière
ferme dans le cadre du marché public et qui doivent être prévues dans le contrat
initial. Il peut s’agir :
- de marchés publics de travaux ou de services similaires ;
- de tranches optionnelles (anciennes « tranches conditionnelles ») ;
- de la reconduction du marché public ;
Ces options, que l’acheteur se réserve le droit de ne pas lever, doivent être
prises en compte dans le calcul des seuils.
Ne sont pas des options, les prestations dont le besoin apparaît en cours
d'exécution du marché public et sont rendues nécessaires à son exécution. Les
modifications du marché public en cours d’exécution, les marchés publics de
fournitures complémentaires et les marchés publics complémentaires de services
ou de travaux de ne sont donc pas des options.
Les options se distinguent des variantes dans la mesure où :
- elles ne sont jamais à l’initiative de l’opérateur économique ;
- elles ne se substituent pas à l’offre de base lorsqu’elles sont levées.
Elles se distinguent des PSE dans la mesure où la possibilité de les lever ou
non ne dépend pas d’une décision de l’acheteur au moment de la signature du
marché public.
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L’OFFRE ANORMALEMENT BASSE
Une offre peut être qualifiée d’anormalement basse, si son prix ne correspond
pas à une réalité économique. L’acheteur peut apprécier la dimension économique
des offres à partir de plusieurs référentiels. Ces indices ne suffisent pas pour autant
à qualifier automatiquement l’offre d’anormalement basse.
1.1. Par la prise en compte du prix de l’offre
La sous-évaluation financière des prestations constitue le premier indice
évident de l’offre anormalement basse. Le caractère bas du prix doit cependant
être apprécié au vu de toutes les composantes de l’offre : les prix dépendront du
temps passé ou des quantités qui auront été estimés par le candidat au vu des
exigences du cahier des charges.
Ainsi, par exemple, un prix peut être jugé bas, mais s’avère cohérent compte
tenu du temps de travail envisagé ou de la composition des équipes de travail
dédiées.
Autre exemple, une entreprise de travaux peut proposer un prix qui semble
anormalement bas car elle exécute déjà un marché public identique à proximité.
Dans cette hypothèse, elle n’a donc pas les mêmes contraintes de déploiement de
nouveaux équipements fixes de chantier, ce qui lui permet de réduire ses coûts.
Un prix faible ne peut être considéré, à lui seul, comme une preuve de
l’insuffisance technique ou financière de l’offre présentée par une entreprise. Il
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peut résulter de la compétitivité des entreprises, de leur productivité, de leur
compétence technique et de leur santé financière, de leur structure de coûts ou de
leur recours à des innovations. Dans ces hypothèses, le prix proposé, bien que plus
bas que celui des autres opérateurs économiques, n’affecte pas le jeu normal de la
concurrence.
L’acheteur doit donc raisonner au cas par cas, en prenant en compte les
exigences du cahier des charges et les caractéristiques des offres remises. Il relève
de sa responsabilité de procéder à une étude détaillée de l’ensemble des offres
remises et des circonstances dans lesquelles elles ont été présentées.
1.2. Par l’utilisation d’une formule mathématique
Le mécanisme d’exclusion automatique des offres anormalement basses sur
la base d’un critère mathématique est illégal. L’acheteur ne peut rejeter une offre,
sur le seul motif qu’elle serait inférieure à un seuil fixé en amont. Cette exclusion
automatique prive, en effet, les candidats de la possibilité de présenter des
éléments de justification du caractère anormalement bas de leur offre et constitue
ainsi une discrimination indirecte.
En revanche, l’acheteur peut utiliser une formule mathématique, afin de
déterminer un seuil d’anomalie, en deçà duquel les offres sont suspectées d’être
anormalement basses, permettant la mise en œuvre de la procédure contradictoire.
Au Bénin les dossiers types proposent des formules de calculs qui suivent :
L’autorité contractante écartera toute offre anormalement basse.
Une offre anormalement basse est une offre qui, en tenant compte de sa
portée, du mode de fabrication des produits, de la solution technique et du
calendrier de réalisation, apparait si basse qu’elle soulève des préoccupations chez
l’autorité contractante quant à la capacité du soumissionnaire à réaliser le marché
pour le prix proposé.
Une offre est présumée anormalement basse si elle est inférieure à M.
M étant obtenu en appliquant la méthode suivante :
M = 0,80 x (0,6 x Fm + 0,4 x Fc)
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avec Fm = moyenne arithmétique des offres financières corrigées Fm = (P1
+ P2 + P3 + ….. + Pn)/N et
Fc = l’estimation prévisionnelle pour le lot considéré
Pi = prix de l’offre i
N = nombre d’offres soumises
Si le montant de l’offre est inférieur à M, l’autorité contractante devra
demander au soumissionnaire des éclaircissements par écrit sur les éléments ci-
après :
• les aspects économiques du processus de construction, de fabrication
des fournitures ou de la prestation de services ;
• les solutions techniques retenues et/ou les conditions
exceptionnellement favorables dont dispose le soumissionnaire pour l'exécution
des travaux ou pour la fourniture des produits ou pour la prestation de services ;
• l’originalité des travaux, fournitures ou services proposés par le
soumissionnaire ;
• le respect des conditions relatives à la protection de l’environnement
et aux conditions sociales et de travail en vigueur au lieu de prestation des services
;
• l’obtention éventuelle d’une aide d'État par le soumissionnaire.
y compris une analyse détaillée du prix en relation avec l’objet du Marché,
sa portée, le calendrier de réalisation, l’allocation des risques et responsabilités,
et toute autre exigence contenue dans le dossier d’appel d’offres.
Après avoir vérifié les informations et le détail du prix fournis par le
Soumissionnaire, dans le cas où l’autorité contractante établit que le
soumissionnaire n’a pas démontré sa capacité à réaliser le Marché pour le prix
proposé, il écartera l’offre.
A l’issue de l’évaluation financière, les soumissionnaires restés en lice
seront classés par ordre croissant du montant corrigé des offres.
Toute offre anormalement basse sera rejetée.
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1.3. Par comparaison avec les autres offres
Constater un écart significatif entre le prix proposé par un candidat et celui
de ses concurrents est un élément permettant de qualifier l’offre d’anormalement
basse. Cet écart peut être apprécié en fonction d’un seuil déterminé par la
moyenne des offres reçues, avec éventuellement neutralisation des offres les plus
hautes. Cette moyenne correspondra ainsi à l’estimation raisonnable du coût des
prestations en cause.
Toutefois, l’acheteur ne peut se fonder sur le seul écart de prix entre deux
offres pour qualifier une offre d’anormalement basse, sans rechercher si le prix en
cause était en lui-même manifestement sous-évalué, c’est-à-dire susceptible de
compromettre la bonne exécution du marché public.
L’Autorité de la concurrence met également en garde contre l’offre qui ne
paraît anormalement basse que parce que son auteur est le seul à ne pas avoir
participé à une entente destinée à majorer les prix. La moyenne peut ainsi être
faussée par les offres de « courtoisie » remises par certains candidats qui n’ont
pas l’intention de remporter le marché public, mais qui souhaitent montrer leur
intérêt ou se faire connaitre de l’acheteur.
1.4. Par comparaison avec l’estimation de l’acheteur
La différence conséquente entre le prix de l’offre d’un candidat et l’estimation de
l’acheteur peut être un élément d’identification d’une offre anormalement basse.
Parce qu’elle correspond aux disponibilités budgétaires de l’acheteur, elle doit
être prise en compte, sans pour autant constituer un référentiel unique justifiant
l’élimination automatique de certaines offres.
1.5. Au vu des obligations qui s’imposent aux soumissionnaires
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Il appartient à l’acheteur de s’assurer que l’offre présentée permet à son
auteur de respecter les obligations sociales issues du code du travail et des
conventions collectives, notamment en matière de rémunération. Le Conseil
d’Etat a jugé que le droit, pour tout salarié, de percevoir une rémunération au
moins égale au SMIG était un principe général du droit. Une attention particulière
devra être portée par les acheteurs sur les marchés à forte main d’œuvre.
L’acheteur doit toutefois apprécier, au cas par cas, dans quelle mesure les
obligations sociales doivent être intégrées dans l’offre d’un candidat. Ainsi, le
Conseil d’Etat a jugé que si le coût lié à la reprise des salariés de l’ancien
attributaire doit être pris en compte par le candidat à un marché public lorsqu’il
présente son offre, le montant de cette dernière ne doit pas nécessairement assurer
la couverture intégrale de ce coût. Ne constitue donc pas une offre anormalement
basse, l’offre d’un candidat qui n’intégrait pas la couverture intégrale du coût de
la reprise des salariés, compte tenu des possibilités de redéploiement ou
d’imputation partielle de ce coût.
L’analyse des offres remises au vu de ces éléments permet à l’acheteur de relever
certains indices qui ne suffisent pas pour qualifier l’offre anormalement basse,
mais qui justifient le déclenchement de la procédure contradictoire.
2. COMMENT TRAITER UNE OFFRE SUSPECTEE D’ETRE
ANORMALEMENT BASSE ?
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La vérification du caractère anormalement bas de l’offre s’applique à
l’ensemble de l’offre, y compris à la part du marché public que le candidat
envisage de sous-traiter. A cet égard les démarches que l’acheteur doit effectuer
lorsque le montant de la sous-traitance lui apparaît anormalement bas (lorsque la
demande de sous-traitance intervient au moment du dépôt de l’offre).
L’obligation de détection et d’élimination d’une offre anormalement basse
s’applique également à l’égard des offres présentées par les personnes publiques.
2.1. L’acheteur doit demander des explications au candidat qui a
déposé l’offre.
La procédure contradictoire permet à l’acheteur de s’assurer que les prix
proposés sont économiquement viables et que le candidat a pris en compte
l’ensemble des exigences formulées dans le dossier de consultation. Le candidat
doit pouvoir faire valoir son point de vue et démontrer le sérieux de son offre.
Un courrier doit lui être adressé, l’informant que son offre est suspectée
d’être anormalement basse et lui demandant de fournir toutes justifications qu’il
jugera utiles. L’acheteur doit formuler clairement sa demande aux candidats
concernés afin de permettre à ceux-ci « de justifier pleinement et utilement le
caractère sérieux de leur offre. ».
L’entreprise peut notamment justifier qu’elle met en œuvre un mode de
fabrication des produits ou un procédé de construction particulier, qu’elle a adopté
des solutions techniques particulières, que son offre comporte une originalité
particulière, ou encore qu’elle a bénéficié d’aides régulières.
Si l’acheteur doit solliciter auprès de l’auteur d’une offre suspectée d’être
anormalement basse toutes les précisions et justifications de nature à expliquer le
prix proposé, il n’est en revanche pas tenu de lui poser des questions spécifiques.
L’acheteur précise dans son courrier le délai qui est laissé au candidat pour
fournir les justifications demandées.
2.2. L’acheteur doit apprécier la pertinence des explications fournies par le
candidat.
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Il est loisible d’énumérer cinq types de justifications qui peuvent être prises en
considération par l’acheteur public :
- le mode de fabrication des produits, les modalités de la prestation des
services, le procédé de construction ;
- les solutions techniques adoptées ou les conditions exceptionnellement
favorables dont dispose le candidat pour exécuter les travaux, pour fournir
les produits ou pour réaliser les prestations de services ;
- l'originalité de l'offre ;
- la règlementation applicable en matière environnementale, sociale et du
travail en vigueur là où la prestation est réalisée ;
- l'obtention éventuelle d'une aide d'État par le candidat.
Cette liste n’est pas exhaustive et présente des exemples de justifications que
le soumissionnaire peut fournir pour démontrer le sérieux de son offre. D’autres
explications peuvent donc être apportées et aucune n’est exclue a priori.
2.3. L’acheteur doit décider de l’admission ou du rejet de l’offre en cause.
L’acheteur doit procéder à un examen attentif des informations fournies par
l’entreprise pour justifier son prix. Si ces éléments sont convaincants, l’acheteur
peut requalifier l’offre de « normale », en reconnaissant son caractère
particulièrement compétitif et l’inclure dans le processus d’analyse sur la base des
critères d’attribution annoncés et de leur pondération.
En revanche, si les explications demandées ne permettent pas d’établir le
caractère économiquement viable de l’offre eu égard aux capacités économiques,
techniques et financières de l’entreprise et de démontrer que le marché public ne
peut être exécuté dans les conditions prévues, l’acheteur ou, le cas échéant la
commission d’appel d’offres, est tenu de la rejeter par décision motivée. A titre
d’exemple, un candidat ne peut se borner à invoquer sa longue expérience et sa
qualité de précédent titulaire du marché public pour justifier un prix largement
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plus faible que l’estimation de l’acheteur et la moyenne des offres des autres
candidats.
Les motifs du rejet des offres anormalement basses doivent être mentionnés
dans le rapport de présentation de la procédure.
Cette obligation de rejet des offres anormalement basses repose sur
l'objectif d'efficacité de la commande publique. La motivation de la décision de
rejet doit notamment permettre à l’auteur de cette offre de contester utilement
devant un juge le rejet qui lui a été opposé.
L’absence de réponse du soumissionnaire à la demande d’explications de
l’acheteur permet à l’acheteur d’exclure l’offre du candidat.
3. QUELS SONT LES RISQUES A RETENIR UNE OFFRE
ANORMALEMENT BASSE ?
Afin de compenser le prix bas de son offre, le titulaire a recours, dans des
conditions illégales, à la sous-traitance ou à l’emploi de salariés insuffisamment
déclarés.
L’acheteur doit donc porter la plus grande attention à l’analyse des
justifications et explications fournies par les soumissionnaires et apprécier, au cas
par cas, les risques encourus.
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3.2. Risques juridiques
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- Prix unitaires
Il s’agit du type de prix le plus répandu. Le prix applicable à une unité de
commande figure dans une liste de prestations. Celui-ci est multiplié par le
nombre d’unités commandées.
- Prix forfaitaires
L’acheteur public peut opter pour un ou des prix forfaitaires. A la différence
des prix unitaires, ils ne varient pas selon les quantités commandées.
Un prix « ferme » est possible lorsque cette forme de prix n’est pas de
nature à exposer à des aléas majeurs le titulaire ou la personne publique
contractante du fait de l’évolution raisonnablement prévisible des
conditions économiques pendant la période d’exécution des prestations.
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Si le marché est conclu à prix « ferme » pour des fournitures, services (autres que
courants) ou pour des travaux, il doit comporter une clause d’actualisation
précisant que :
ce prix sera actualisé si un délai supérieur à trois mois s’écoule entre la date
à laquelle le candidat a fixé son prix dans l’offre et la date de début
d’exécution des prestations ;
l’actualisation se fera aux conditions économiques correspondant à une
date antérieure de trois mois à la date de début d’exécution des prestations.
S’il s’agit de fournitures ou services courants
Si le marché est conclu à prix « ferme » pour des fournitures et services courants,
il doit prévoir que son prix « pourra » être actualisé selon des règles identiques à
celles évoquées ci-dessus.
Contenu à prévoir
Le marché doit fixer :
la date d’établissement du prix initial ;
les modalités de calcul de la révision ;
la périodicité de sa mise en œuvre.
Les modalités de calcul de la révision sont établies,
soit en fonction d’une référence à partir de laquelle on procède à
l’ajustement du prix de la prestation ;
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soit par application d’une formule représentative de l’évolution du coût
de la prestation. En ce cas, la formule ne prend en compte que les
différents éléments du coût de la prestation. En ce cas, la formule ne prend
en compte que les différents éléments du coût de la prestation et peut
inclure un terme fixe ;
soit en combinant ces deux modalités.
Obligation de clause de révision
Une clause de révision de prix (incluant une référence aux indices officiels de
fixation des cours) doit absolument être prévue dans le cadre des marchés dont la
durée est supérieure à trois mois, et qui nécessitent, pour leur réalisation, le
recours à une part importante de fournitures (notamment de matières premières
dont le prix est directement affecté par les fluctuations des cours mondiaux).
- Prix provisoires
Le recours aux prix provisoires est limité à certains cas.
Hypothèses de recours aux prix provisoires
Il s’agit des hypothèses suivantes :
lorsque, pour des prestations complexes ou faisant appel à une technique
nouvelle et présentant soit un caractère d’urgence impérieuse, soit des aléas
techniques importants, l’exécution du marché doit commencer alors que la
détermination d’un prix initial définitif n’est pas encore possible ;
lorsque les résultats d’une enquête de coût de revient portant sur des
prestations comparables commandées au titulaire d’un marché antérieur ne
sont pas encore connus ;
lorsque les prix des dernières tranches d’un marché à tranches doivent être
fixés au vu des résultats, non encore connus, d’une enquête de coût de
revient portant sur les premières tranches, conclues à prix définitifs ;
lorsque les prix définitifs de prestations comparables ayant fait l’objet de
marchés antérieurs sont remis en cause par le candidat pressenti ou
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l’acheteur, sous réserve que celui-ci ne dispose pas des éléments techniques
ou comptables lui permettant de négocier de nouveaux prix définitifs.
Mentions devant figurer dans un marché à prix provisoires
Si un pouvoir adjudicateur recourt à des prix provisoires, il devra veiller à ce que
le marché concerné précise :
les conditions dans lesquelles sera déterminé le prix définitif,
éventuellement dans la limite d’un prix plafond ;
l’échéance à laquelle devra intervenir un avenant pour fixer le prix
définitif ;
les règles comptables auxquelles le titulaire devra se conformer ;
les vérifications sur pièces et sur place que l’administration se réserve
d’effectuer sur les éléments techniques et comptables du coût de revient.
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