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LECONS DE PEDAGOGIE

GENERALE
D’après « Notre Beau Métier »

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CHAPITRE I : L’EDUCATION
Première leçon

Les tâches de l’éducation

I-QU’EST-CE QUE L’EDUCATION ?

L’éducation est l’art d’élever les enfants. L’éducation tend à faire des hommes
complets, instruits, consciencieux, utiles à la société .Elle vise à former des caractères
trempés, des âmes fortes, des chrétiens convaincus. Développer la personnalité de l’enfant, tel
est l’objectif premier de l’éducation.

« Son point de départ, c’est l’enfant lui-même, avec ses dispositions, ses inclinations,
ses habitudes ;elle cherche à l’adapter au milieu où il est appelé à vivre et le prépare à
l’accomplissement de tous ses devoirs » (Riboulait).

Commencée dans l’obéissance, la véritable éducation fait appel au cœur, à la raison et


à la conscience. On a encore défini l’éducation « l’art d’apprendre aux enfants à se passer de
nous » (Pradel).On peut dire qu’un enfant est vraiment éduqué si, au sortir d’école, il trouve
dans sa conscience une forte assez puissante pour assurer dans son existence la pratique de
tous ses devoirs.

L’éducation, pour être profonde et véritable, exige une étroite coopération entre ceux
qui en sont chargés :les parents et les maitres. Si cette unité dans l’action éducative fait défaut,
l’éducation sera médiocre et tronquée.

II- LES TACHES DE L’EDUCATION

L’éducation complète d’un enfant comporte pour les maitres quatre taches essentielles.

1) La formation physique : elle a pour but de surveiller de développement normal du


corps qui, pendant toute la vie scolaire de l’enfant, est en période de croissance.
L’enseignement et la pratique de l’hygiène, les exercices physiques, le contrôle médical y sont
spécialement intéressés.

2) La formation intellectuelle : son rôle est d’éduquer et de perfectionner le sens,


d’ouvrir et de développer l’intelligence, de former le jugement, d’exercer et de meubler la
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mémoire, de diriger l’imagination. Tous les exercices scolaires concourent plus ou moins à
cette formation.

3) La formation sociale : elle se propose de donner à l’enfant l’amour de son village,


de son pays, de lui apprendre ses devoirs envers les autres, sa patrie, la société. Elle lui
apprend à voir dans les chefs qui ont autorité sur lui, les représentants de Dieu.

4) La formation morale et religieuse : elle cherche à faire de l’enfant un homme


honnête, travailleur, loyal, consciencieux. Elle lui inculpe le sens du devoir. Elle lui fait
connaitre ses devoirs envers Dieu. « Une formation ne sera intégralement chrétienne que si
elle réalise cet être concret qu’est un chrétien : un enfant de Dieu, un homme, un apôtre et un
citoyen préparé à louer son rôle dans la cité. (Hoffer.)

III- INSTRUCTION ET EDUCATION

Il ne faut pas confondre instruction et éducation .On dit d’un homme qu’il est instruit
quand il a fait des études, acquis des connaissances assez étendus. Quand, en parlant de
quelqu’un, on dit qu’il est bien éduqué, on entend par là qu’en plus de l’instruction, il a reçu
une formation morale et sociale .L’instruction s’occupe de la formation intellectuelle de
l’enfant. Elle n’est qu’une partie de l’éducation. L’éducation s’occupe de sa formation totale :
intelligence, cœur et volonté. N’apprendre aux enfants que ce qui leur permettra de briller à
un examen, d’obtenir un diplôme, c’est peut-être faire faire de l’instruction, mais sûrement
pas de l’éducation.

IV. DRESSER N’EST PAS EDUQUER


On dresse, on dompte un animal mais on éduque un homme .L’éducation ne dresse
pas l’enfant par la force, mais travaille avec lui, en confiance, en faisant appel à sa raison, à
son cœur, à sa conscience. Un climat de confiance est absolument nécessaire. Sa confiance
ce n’est plus de l’éducation mais du dressage. « L’éducateur ne doit pas se substituer à
l’enfant pour décider à sa place ou pour imposer des attitudes ou des gestes intérieurement
désavoués, il doit s’efforcer de les faire désirer et accepter. L’enfant doit rester le principal
agent de sa formation, car le progrès durable provient seulement acceptée ou consentie de
spart. » (Hoffer).
La tâche, tout en restant ardue et délicate, devient relativement aisée, quand l’enfant se
sent compris et aimé.
Aimer un enfant ne signifie pas être faible avec lui, lui passer tous ses caprices. Le
maitre est là pour conseiller, guider, diriger et parfois aussi imposer. Jusque vers l’âge de sept
ans, alors que la raison est à peine éveillée, le maitre devra souvent agir d’autorité, exiger,
s’imposer, mais dès que possible, il fera appel à la raison et au cœur.

L’action de l’éducateur sur les caractères enfantins ne doit pas à les uniformiser, en
profitant de la plasticité de cet âge pour les façonner sur un même modèle par des méthodes

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de dressage. Une éducation digne de ce nom est au contraire fondée sur le principe du respect
de chaque personnalité naissante. Il s’agit bien plutôt d’aider le caractère à se dégager, à
prendre conscience de lui-même et à se réaliser harmonieusement. » (Bourjade.)

SUJETS A DEVELOPPER
1. En quoi consiste l’éducation ? Quelle différence mettez-vous entre instruction et
éducation ?
2. Dresser n’est pas éduquer. Montrez-le.
3. Composer une définition de l’éducation et développez-le.
4. Commentez la parole suivante : «En définitive, pour un jeune homme quelconque
l’éducation aura été chrétienne, si dans le fond de sa conscience se trouve, au sortir du collège
une conviction, une fois, capable d’assumer dans sa vie la pratique de ses devoirs. » (La
vallée.)
LECTURE
UNE TACHE MAGNIFIQUE
Trois mots de la langue française, également riches de sens, précisent le but à
poursuivre
Par les éducateurs. Ils doivent former les enfants, les éduquer, les élever.
Les former
Former quelqu’un « c’est, d’après le langage commun, cultiver une de ses aptitudes en
utilisant les méthodes les mieux appropriées et les plus efficaces. Nous appelons « maitres »
et maitresses ceux qui nous initient à ce savoir-faire. Tout métier, toute profession exige cet
apprentissage. Nul homme, même exceptionnellement doué, ne s’est passé impunément de
l’expérience des autres. Former l’enfant, c’est lui apprendre son premier, son plus essentiel
métier : son métier d’homme. « L’éducation, dit Pie XI, il appartient aux éducateurs de
l’enseigner à l’enfant.
Seul, laissé à lui –même, il ne connaitra jamais à fond son premier métier.

Les éduquer

Cette formation à donner aux enfants est une éducation. Eduquer signifie « faire
sortir », « expliquer ».Il s’agit de dégager, de mettre en valeur, en pleine lumière, P.3 toutes
les richesses, toutes les beautés, toutes les puissances de vie que l’enfant recèle en son âme
et dans son cœur. Le noyau de mangue que vous plantez en terre est déjà le manguier de
demain. Pour devenir cet arbre majestueux qui résistent victorieusement aux tocades, il suffit
que sous l’action des sucs, du soleil et de l’aire développent les puissances vitales, encloses
dans le corpuscule de quelques gommes. Le manguier sort, se tire du noyau .Ainsi l’homme
fait est déjà tout entier, mais en germe dans l’enfant .L’éducation doit sortir, tirer peu à peu
l’es trésors cachés dans l’âme de l’enfant.
Les élever

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Une formation, une éducation entendues de la manière dont nous venons de
l’expliquer, ont nécessairement comme résultat de grandir, d’élever l’enfant. Elever un enfant,
c’est lui faire prendre toute sa taille d’homme et de fils de Dieu.

L’éducation doit s’effectuer par le dedans, par l’intérieur : pression et direction extérieurs n’y
suffisent pas. Les éducateurs ne doivent jamais oublier que l’éducation est une entreprise à
deux : elle est l’œuvre de l’enfant au moins autant que celle des parents et des maitres. Tout
l’art de l’éducateur consiste à provoquer chez bleffant le désir et l’ambition de se grandir, de
se perfectionner lui-même.
Grande et noble tâche ! Il n’en existe pas de plus haute ni de plus essentielle.
D’après I. Dur. Eduquer un enfant (Ed. Salvator. Mulhouse).

DEUXIEME LECON

Moyens à employer pour faire


l’éducation
I-L’EDUCATEUR, COLLABORATEUR DE DIEU

L’éducateur travaille avec Dieu, qui, seul, peut rendre un enfant parfait. Il lui apprend,
en plus des connaissances humaines, à aimer son Créateur. Il lui donne les moyens qui
l’aideront à atteindre sa fin humaine et céleste.

« L’éducateur n’est pas seul à accomplir son œuvre .Le Christ est avec lui pour bénir
et féconder ses sueurs. L’enfant le vénère dans la personne de son maitre, et ce respect est un
principe d’ordre et soumission. Les exemples de sa vie de travail inspirent l’amour du devoret
la vie du crucifix suscite des actes héroïques d’énergie .Ses sublimes Enseignements
illuminent les intelligences, ses bienfaits touches les cœurs .Le rayonnement de l’hostie fait
comprendre le sens de la vie et la sens de la mort. Le Christ est la base et au sommet des
sciences, il en est la cause suprême.

L’école comme dans la société, il est la pierre angulaire, et le maitre qui fait avec lui
l’éducation n’est jamais réduit au rôle d’airain sonnant et de cymbale retentissements.
(Riboulait)

II- LES GRANDS PRINCIPES DE L’EDUCATION

Si l’on parcourt le livre de la pédagogie qui traite de l’éducation à travers les âges, on
s’aperçoit vite que tous s’appuient sur deux grands principes auxquels ils accordent, suivant le
cas, une importance prépondérante :

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1- l’autorité : en sont partisans ceux qui croient que l’homme est foncièrement
mauvais qui ne lui font aucun crédit et qui estiment en conséquence que seul une autorité
indiscutée et absolue est nécessaire pour faire l’éducation .Le maitre est alors une sorte de
dictateur jouissant d’un pouvoir illimité. Ces méthodes, poussées à l’extrême tournent au
dressage ; on ne peut vraiment parler de l’éducation là où il n’est question de s’imposer que
par la force. « Les éducateurs routiniers et autoritaires parce qu’ils redoutent la liberté pleine
d’aléas et d’imprévus ou rechignent devant les complications et les dérangements occasionnés
par l’initiation à la liberté préfèrent les facilités et les consolations de la discipline de fer à
l’enrichissement personnel et social des élèves. (Hofer.)

2) La liberté : à l’opposé, on rencontre les partisans de la liberté. Ceux-là font


confiance à l’homme et croient est nécessaire à l’épanouissement de l’enfant et l’autorité n’est
qu’un gène .Rousseau a été le promoteur de ce genre de l’éducation. Si les méthodes
autoritaires tournent souvent au dressage, il faut bien convenir que les autres, poussées à
l’excès, mènent tout droit à l’anarchie.

3) La juste mesure : c’est sur une équitable appréciation de l’homme que se fonde la
véritable éducation. Il faut prendre l’homme tel qu’il est : ni foncièrement mauvais, ni
intégralement bon. Capable d’actes bons, il est aussi d’acte mauvais dans l’éducation, la
liberté doit avoir sa part comme aussi l’autorité .Cette dernière ira s’effaçant de plus en plus
au fur et à mesure que la raison et la conscience s’éveillant et se développent. Nulle personne
sensée ne peut contester que l’enfant ait besoin d’une guide et ne peut être abandonné à ces
caprices. Ce guide, il doit le trouver dans la famille d’abord – se sont les parents –puis,
ensuite, à l’école, dans la personne du maitre.

III-PRINCIPAUX MOYENS POUR FAIRE L’EDUCATION

L’éducateur emploiera quatre moyens principaux :


1) La discipline : la discipline scolaire forme la volonté de l’enfant trop souvent ,jusque son
entrée à l’école ,il a été livré à tous ces caprices , sur les bancs de l’école , il acquiert des
habitudes d’ordre , de régularité ,de bonne tenue , de franchise , de travail , dont il restera
marqué toute sa vie.

2) L’étude : par l’étude, le maitre développe les facultés mentales de ces élèves .Il leur
enseigne tout ce dont ils ont besoin pour être plus tard des hommes utiles à leur pays. Il leur
donne en même temps les moyens de gagner leur vie, de se créer une place honorable dans la
société.

3) L’exemple : l’enfant copie volontiers ce qu’il voit faire à son maitre, qu’il prend un
homme instruit, supérieur. L’éducateur aura donc à cœur de ne donner que de bons exemples.
Il n’oubliera jamais la parole de notre seigneur : « malheur à celui qui scandalise de ces
petits » « ce qui compte, en éducation, ce n’est pas ce que nous disons de temps en temps avec
solennité, c’est ce que nous faisons. On éduque presque sans le savoir, en vivant. Les enfants

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sont des appareils enregistrés qui ne laissent rien perdre. C’est qu’ils retiennent de l’ensemble
de notre vie, c’est ce qui a le plus de pouvoir sur eux. » (Mauriac). Le véritable éducateur est
celui qui donne à ces élèves l’envie de lui ressembler. « Si sa conduite n’est pas en accord
avec son enseignement, il vaut mieux qu’il se taise, car le licence fait moins de mal qu’un bon
conseil double d’un mauvais exemple.

4) La religion : le but de l’homme ici- bas est d’arriver au ciel en servant Dieu. Le maitre
conscient de sa mission et ses responsabilités veillera tout spécialement chrétienne de ses
élèves. Il n’y a pas de véritable éducation sans religion. Toute éducation qui n’est pas basée
sur l’enseignement du Christ est une éducation tronquée.

SUJETS A DEVELOPPER :

1. Une éducation sans Dieu ne peut être une véritable éducation, elle sera toujours
incomplète. Pourquoi ?
2. Quel moyen emploierez-vous pour faire l’éducation de vos élèves ?
3. Commentez cette parole : « En éducation, ce que nous faisons compte plus que ce que
nous disons »
4. « l’enfant ne respecte que la force » (Amiel) êtes- vous de cet avis ? Une éducation
basée sur ce principe est –cette une véritable éducation ?

LECTURE
Education et Discipline
L’intervention de l’éducateur est souverainement bienfaisante ; elle est une tutelle
indispensable, l’enfant a besoin d’être soutenu contre ces fantaisies, les fluctuations
continuelles de sa volonté, la vivacité primesautière de son imagination et de ses désirs.
A mesure qu’il grandit, on lui inculquera fortement le sentiment du devoir, afin de laisser à sa
liberté plus d’initiative. Ainsi la tutelle que l’on exerce sur lui se manifestera d’une façon de
moins en moins impérieuse.
« Nous devons commander à l’enfant, à mesure qu’il grandit, en lui disant : je veux puis il
faut ; enfin : tu dois.
Au petit enfant, il faut dire : je veux, par ce qu’il n’est encore que caprices et mobilité :
Sa conscience, sa raison, sa volonté, ne sont pas encore assez éveillées ; il faut remplir auprès
de lui l’office de tuteur.
A l’école, il faut surtout s’appliquer à dire : il faut. Il faut obéir à la règle, au devoir à
la volonté divine. Il faut obéir à la conscience.
Plus tard, il faut lui dire : tu dois. C’est Dieu qui te parle par le règlement, par les maitres, par
les surveillants. Obéis, librement, de ton plein gré, comprenant que ton devoir est la source de
ton bonheur. Equerré.
La discipline est une contrainte. Mais la contrainte n’est mauvaise que si elle
comprime les bonnes qualités de l’enfant. Le contraindre pour qu’il échappe à ses mauvais
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instincts, c’est fortifier sa personnalité, c’est la placer dans les conditions les plus favorables à
son exercice en opérant à propos tous redressements nécessaires.
L. Riboulait. Pédagogie générale (E. Vitte)

TROISIEME LECON
Résultats de la bonne éducation
Conséquences de la mauvaise éducation
I-RESULTATS DE LA BONNE EDUCATION

Dans la vie des individus et des peuples, les résultats de la bonne éducation sont
faciles à constater.

1) Pour l’enfant : elle est une source de vrai bonheur : bien être matériel et paix du cœur.

a) Bien-être matériel :

L’enfant qui a été bien élevé a acquis, au foyer familial et à l’école, des habitudes des
loyautés, de régularité, du travail qui l’accompagneront dans la vie et qui le seront
indispensables pour y faire son chemin. L’homme actif, ordonné, consciencieux, trouvera sans
peine un emploi lui permettant de gagner sa vie, de vivre à l’abri du besoin et même de
s’assurer une modeste aisance.
b) Paix du cœur :
Le vrai bonheur ici-bas se trouve dans la paix d’une conscience. C’est dans
l’accomplissement de son devoir d’homme et de chrétien que réside cette paix. La bonne
éducation, en donnant des convictions profondes, assure le bonheur d’ici-bas et prépare celui
de la vie éternelle, but de notre court passage sur cette terre.
2) Pour la famille : elle est généralement une source de bonheur pour sa famille présente,
toujours fière d’avoir un enfant qui fait bonheur, et aussi pour la famille qu’il doit fonder. Elle
le prépare éminemment à son rôle de chef de famille. C’est dans l’éducation qu’il a reçue,
qu’il puisera les principes qui régiront son foyer. La bonne entente conjugale, le support
mutuel, l’acceptation courageuse des soucis qu’entraine la fondation d’une famille, sont des
vertus qui ne s’improvisent pas et demandent une longue préparation. La bonne éducation
prépare indirectement le futur candidat au mariage.
3) Pour la société :
La bonne éducation est la base indispensable et le fondement du progrès social. Par
les principes chrétiens qu’elle inculpe, elle forme une race saine. Les familles chrétiennes sont
généralement des familles nombreuses. Les familles nombreuses sont la force et la richesse de
la nation.
II. CONSEQUENCES D’UNE MAUVAISE EDUCATION

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1) Pour l’enfant : ses vices le rendent malheureux en ce monde et compromettent son salut
éternel.
a) Malheureux en ce monde : n’ayant pas pris dans ces jeunes années des habitudes de
travail et d’honnêteté, il sera incapable de créer une situation honorable et même de gagner sa
vie. Renvoyé de partout, il vivra en parasite, méprisé de ses semblables.

b) Il compromet son salut éternel : livré à ses passions, après avoir trainé une vie sans
grandeur, il terminera ses jours comme il aura vécu, et sans une miséricorde spéciale de Dieu,
il court grand risque de se perdre éternellement.

2) Pour la famille : devenu grand, l’enfant mal éduqué ne pourra fonder un foyer heureux. Il
sera la cause du malheur de sa femme et de ses enfants. Incapable de faire vivre les siens, de
subvenir à leurs besoins, ceux-ci mèneront une vie misérable. Ses enfants s ne tarderont pas
comme lui à se livrer à la débauche : « Tel père, tel fils. »

3) Pour la société : parasite, ne pouvant rendre à la société les services qu’il en a reçues, il
est de plus pour elle un danger et un scandale. Souvent on est obligé de le séparer des autres.
Il est de fait notoire qui les malheureux qui peuplent les prisons ont été généralement mal
élevés : enfants abandonnés ou de familles désunies, fils d’alcooliques.

SUJETS A DEVELOPPER

1. Montrez qu’une bonne éducation assure le bonheur de l’individu.


2. Développez cette parole : « Sans une bonne éducation de la jeunesse, un peuple est
voué à la déchéance. »
3. Expliquez et commentez la parole suivante : « Les éducateurs, ces conquérants en
chambre, sont les maitres du monde. »

LECTURE

L’AVENIR EST ENTRE LES MAINS DES EDUCATEURS

L’avenir est devant nous comme dans un brouillard impénétrable. Mais cet avenir,
vous l’avez en votre pouvoir, parce que c’est en vos mains que sont les nouvelles générations
qui devront le dominer et le façonner. Et elles, c’est-à-dire les jeunes générations- sauront le
dominer et le façonner pour le plus grand bien de la famille humaine, si elles se mettent à
l’ouvrage saines d’esprit et de corps ,composées de citoyens honnêtes et de bons chrétiens.

Or, cela dépend essentiellement de votre action, car aucune après celle de la maison
paternelle, n’a d’influence durable sur l’âme des jeunes gens comme celle de l’école. Ici donc
est l’importance de votre tâche, mêmes, d’aventure, elle devait s’accomplir dans une pauvre
école perdue dans un village de la montagne. ; Tache plus importante et plus délicate de nos
jours surtout, car n’est-il pas vrai que vous devez bien souvent suppléer aux déficiences d’un

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grand nombre de parents, que les misères, les difficultés de la vie, les circonstances
extérieures rendent moins aptes à remplir leur sainte et rude mission éducative ? Pie XII.

QUATRIEME LECON

Collaboration entre la famille


et l’école
I-L’EDUCATION ET LA FAMILLE
La part la plus importante de l’éducation de l’enfant revient aux parents. Ils sont les
premiers éducateurs de ceux qui leur doivent la vie. C’est au père et surtout à la mère d’initier
leur enfant à la prière, de lui enseigner les bonnes manières, les premières notions de
politesse, de le corriger de ses caprices enfantins, de le surveiller, de lui faire éviter les
occasions du mal, de l’exciter au bien. Et pour cela les parents doivent prêcher d’exemple.
Leurs conseils seront sans portée efficace si les exemples ne les accompagnent. C’est donc
aux parents à poser les premiers jalons d’une éducation qui doit se continuer par l’école.
II.L’EDUCATION ET L’ECOLE
Le maitre est le mandataire des parents .L’est le prolongement de la famille. En
confiant leur enfant à l’école, les parents donnent aux maitres le droit et le pouvoir de
continuer l’éducation commencée au foyer. C’est un contrat tacite, mais qui garde toute sa
valeur.
Cette éducation commencée dans la tribu, au village, est souvent incomplète, parfois
nulle. Il est malheureusement trop vrai que beaucoup d’enfants, jusqu’au moment d’aller en
classe, vivent abandonnés à eux-mêmes, jouissant d’une liberté totale et sans contrôle. Le
maitre sera donc appeler à compléter, et plus souvent encore à rectifier, les premières
habitudes prises au village et qui ont déjà marqué profondément la vie de’ l’enfant.
III. PREMIERS CONTACTS AVEC LA FAMILLE
Ce premier se place normalement pendant les grandes vacances, quand le maitre fait la
visite des familles, pour préparer le recrutement des enfants en âge de scolarité.
Ce recrutement n’est pas toujours facile, car beaucoup des parents, surtout dans les
postes de brousse, se montrent in différents, votre mêmes hostiles à l’école. Que le maitre
agisse alors par persuasion, qu’il s’efforce de démontrer aux parents, que l’école a été créée
pour le bien des enfants. Il apportera à cette tâche délicate tout son cœur et tout son savoir-
faire.
Si les parents envoient spontanément leurs enfants, ce premier contact aura lieu au
moment de l’inscription, dans les jours qui précèdent la rentrée.
Un nouveau ne doit pas se présenter seul, ou accompagné d’un frère ou d’un cousin,
sans autorité directe sur l’enfant. C’est aux parents à venir eux-mêmes présenter leurs enfants.
Ce premier contact devrait être le point de départ d’une collaboration confiante, et durer
jusqu’à la sortie de l’école.

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Le maitre se montrera d’un abord facile, simple, accueillant. Si les parents étaient mal
reçus ou d’une manière hautaine et distante, il y a bien de chances qu’ils ne reparaitraient plus
à l’école.

IV .PENDANT LA SCOLARITE DE L’ENFANT


La marche de l’école ne relève pas des parents et ils n’ont aucun droit d’intervenir
dans les programmes, horaires et règlements. Mais c’est leur droit et même leur devoir de
s’informer du travail de leurs enfants, de leur assiduité, de leur conduite et des progrès qu’ils
réalisent en classe.

Le maitre sera toujours prêt à leur fournir de bonne grâce les renseignements qu’ils
désirent. Un relevé de notes mensuelles ou tout au moins trimestrielles sera communiquée aux
familles. On pourra également leur demander de signer le cahier terminé de leur enfant. S’il y
avait échange de correspondance, le maitre se gardera des termes excessifs ou grossiers qui ne
pourraient que blesser les parents. Il saura exprimer délicatement ce qu’il y aurait de fâcheux
à faire connaitre sur la conduite ou le travail des enfants.

V.FRANCHE COLLABORATION

L’œuvre si difficile et si nécessaire de l’éducation sera grandement facilitée, si une


collaboration confiante s’établit entre les maitres et les parents. S’ils s’ignoraient, il serait
difficile, pour ne pas dire impossible, d’obtenir de bons résultats. En éducation, « le sens
unique » s’impose. Sans l’aide et le concours des parents, le travail du maitre est voué à
l’échec ou sera du moins sans profondeur ni durée.

Pour le plus grand bien de l’enfant, une entente cordiale doit unir les deux pouvoirs.
Celui du maitre et celui des parents. Une collaboration étroite doit s’établir entre l’école et la
famille. Si la conduite de l’enfant à l’école n’est pas satisfaisante, si son travail faiblit, le
maitre prendra contact a avec les parents et se fera aider. Les parents, de leur côté, en feront
autant, si la conduite de l’enfant n’est pas ce qu’elle devrait être. Rien ne vaut une sincère et
cordiale conversation. Un livret scolaire, une note ne disent pas tout. Il faut les éclairer.
L’enfant sentant cette étroite collaboration ne sera tentée de jouer subtilement sur deux
tableaux, sa formation morale en sera faillite et y gagnera beaucoup.

Les parents doivent soutenir l’autorité du maitre devant leurs enfants, évité de lui
donner tort. Ils se défieront des rapports tendancieux et souvent intéressés que ceux-ci
pourraient leur faire. De son côté, le maitre se gardera de tout propos susceptible de diminuer
les parents dans l’esprit de leurs enfants.

VI. REUNION DE PARENTS D’ELEVES

Dans les écoles de brousse, ces réunions ne sont guère possibles, mais dans les centres
un peu importants, elles devraient partout exister. Elles sont nécessaires pour une

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collaboration fructueuse entre l’école et la famille qui devraient former une communauté
vivante dont l’enfant sera le premier bénéficiaire. Pour le guider, orienter son avenir, parents
et maitres doivent être intelligemment uni. Rien de bon ni de constructif ne se fera sans
l’accord des deux parties.

Pour être efficaces, ces réunions doivent être préparées. Une semaine au moins avant
la réunion, une invitation sera envoyée aux parents, mention y sera faite du sujet que l’on se
propose d’y traiter. La réunion ne prendra pas l’allure d’une conférence où les parents ne
seraient que des spectateurs passifs. Après une brève exposition du sujet par le président, des
échanges de vues suivront en toute liberté. Un bref compte rendu sera rédigé pour résumer
l’essentiel des discussions et en dégager les grandes lignes.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Comment concevez-vous la collaboration entre la famille et l’école ?
2. Sans collaboration étroite entre les parents et le maitre, ce dernier ne peut faire œuvre
efficace et durable. Montrez-le.
3. Comment vous y prendriez-vous organiser une première réunion de parents d’élèves ?
4. Une association de parents d’élèves, bien dirigée, peut rendre de grands services à l’école et
aux maitres. Lesquels ?

LE CTURE

NECESSIT DE LA COLLABORATION ENTRE LA FAMILLE ET


L’ECOLE
Entre la famille et ‘école, l’on retrouverait facilement, ici ou là, toute la gamme des
relations qui semblent possibles, dans l’ordre de l’action, entre deux groupements comme
entre deux individus : on peut se combattre, se suspecter, ignorer, se reposer l’un sur l’autre,
ou travailler la main dans la main.
De ces cinq attitudes : l’hostilité déclarée, la suspicion, l’ignorance, le réserve
sympathique et la collaboration cordiale. Il semblerait que, dans l’œuvre de l’éducation, les
trois premières sont nécessairement exclues : parents et maitres ne peuvent ni se combattre, ni
se méfier les unes des autres, ni s’ignorer. Et pourtant, en fait, il arrive qu’on rencontre parfois
ces trois déplorables positions.
Plus nombreux sont les parents qui, par une confiance excessive, se reposent
totalement sur les maitres une fois choisie : ils comptent trop sur eux : ils ont mis les enfants
aux mains de spécialistes et ils semblent avoir peur de gêner ces professionnels en se mêlant
de leurs affaires.
La famille n’a pas le droit de se désintéresser de la seconde naissance des enfants que
constitue l’éducation. Quand les parents ont conduit l’enfant à l’école, leur rôle est loin d’être
fini.
Il y a, enfin, des parents qui collaborent, c’est-à-dire qui facilitent l’influence et
l’action des maitres. Non seulement ils se rendent compte des lieux, des dispositions

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matérielles de l’école, mais ils tachent de comprendre, de compenser, de compléter, de mettre
au point, d’expliquer, de soutenir et de prolonger l’action des maitres sur leurs enfants.
Cette dernière attitude seule, à savoir : la collaboration cordiale, est digne de véritables
éducateurs ; et seule elle est féconde. Même s’il y a effort dans le même sens, mais sans
accord étroit, ce travail simplement juxtaposé obtiendra un résultat très inférieur au travail
associé. N’est-il pas vrai que deux rameurs ramant en cadence dans une barque avancent bien
plus vite que si chacun sans seul à son tour ?

La collaboration entre parents et maitres est donc un devoir envers l’enfant : il doit se
sentir entrainé comme malgré lui par un engrenage sans discontinuité. Etre de moitié dans
l’éducation de vos enfants, parents et maitres, voilà l’idéal.
Récitez souvent la prière émouvante de Georges Lami rand « Seigneur, nous sommes
les ouvriers d’une même œuvre. Faites qu’il n’y ait pas de barrière entre nous et que ceux
dont les rames doivent pousser sur les fics la même barque, s’aiment et s’entraident. »
D’après H. Pradel, Parents et Maitres, collaborations
Ed. L ; Vautrain .Paris)

CHAPITRE II

LA PEDAGOGIE
Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine (Montaigne)

CINQUIEME LECON
Education et pédagogie
Rapports de la pédagogie avec les autres sciences

I-EDUCATION ET PEDAGOGIE

Il ne faut pas confondre éducation et pédagogie. L’éducation est l’art d’élever les
enfants .La pédagogie est la théorie, la science de cet art.
L’éducation, au moins une certaine éducation, a toujours existé, depuis qu’il ya des
pères et des mères qui ont appris à leurs enfants à parler, à se nourrir, à se vêtir, à se garder
des dangers.
Peu à peu, la civilisation, en se développant et en s’affinent, les connaissances, en se
multipliant et en s’approfondissant, ont rendu les parents incapables de donner à leurs enfants
une préparation suffisante à la vie.
Pour remplacer les parents, suppléer à l’insuffisance des familles, pour instruire et
éduquer les enfants, une institution nouvelle est née : l’école. Des spécialistes, des éducateurs
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se sont chargés de l’éducation de l’enfance. Avec le temps, des techniques se sont formées,
améliorées avec l’expérience et la connaissance plus approfondie de l’enfant. Cette théorie de
l’éducation, c’est la pédagogie.
Qu’est ce que la pédagogie ?
La pédagogie est une science basée sur la connaissance de l’enfant, qui donne les
règles à suivre pour instruire et éduquer les enfants. « La pédagogie est une science qui résulte
de l’expérience des siècles, de l’étude de l’enfant et de l’examen des méthodes qui
conviennent à chaque genre de connaissances. Elle donne les règles à suivre pour instruire et
le former à la vertu. Elle est aussi une adaptation des principes et des règles aux circonstances,
aux tempéraments et aux caractères des enfants. (Ri goulet)

III-RAPPORTS DE LA PEDAGOGIE AVEC LES AUTRES SCIENCES

1) La biologie : pour former un homme il faut connaitre son corps, le fonctionnement


de ses organes et leur rôle dans le développement mental.
2) La sociologie : on ne connait vraiment quelqu’un que si l’on a étudié le milieu où il
vit.
3) La psychologie : il est impossible d’exercer une action féconde sur l’enfant si l’on
ignore son âme. Cette connaissance de l’âme et de ses facultés, c’est la psychologie qui
l’enseigne.
4) La philosophie : la philosophie est une science dont l’objet principal est de faire
connaitre l’homme à lui-même. Cette connaissance permet à l’éducateur de découvrir à
l’enfant l’homme idéal qu’il doit essayer de devenir.

SUJETS A DEVELOPPER

1. Quelle différence mettez-vous entre éducation et pédagogie ?


2. Montrez les rapports de la pédagogie avec les autres sciences.

LECTURE
ROLE DE LA PHILOSOPHIE EN PEDAGOGIE
De même qu’un arboriculteur doit connaitre la vie et les conditions de développement
d’un arbre, un éducateur a besoin de savoir d’où part et où doit aboutir sa tache formatrice,
pour faire de l’enfant un homme, il doit avoir un idéal de l’homme. Les sciences auxiliaires de
la pédagogie, telles que l’anthropologie, la psychologie et la sociologie, la psychologie et la
sociologie sont incapables de lui fournir cet idéal ; elles constatent ce qui est, mais ne peuvent
dire ce qui doit être. Seules la philosophie et la théologie sont à même de lui indiquer en quoi
résident la perfection et la valeur de la personne humaine.

Depuis Aristote, la philosophie traditionnelle voit dans l’homme un être vivant, doué
de raison, dont la suprême dignité est dans l’intelligence, une personne libre qui doit obéir
volontairement à la loi de Dieu inscrite dans sa nature. Depuis que des penseurs nombreux et
influents ont délaissé cette sagesse traditionnelle adoptée et complétée par le christianisme, la
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plus grande anarchie règne dans les systèmes philosophiques, dont chacun se fait de l’homme
une idée différente. Comme on ne peut formuler une théorie de l’éducation sans une
conception précise de l’homme, il y a autant de systèmes pédagogiques qu’il y a de
conceptions philosophiques de l’homme. Selon la réponse, en effet, que l’on donne aux
questions posées sur la nature, la liberté, la destinée et la valeur de la personne humaine,
l’éducation s’inspire de méthodes divergentes. Comme les systèmes philosophiques
contemporains s’arrêtent d’ordinaires à un aspect fragmentaire de l’homme, les théories
pédagogiques qui s’en inspirent sont unilatérales et incomplètes pour eux ; ce sont des
morceaux arrachés au corps harmonieux de la pédagogie traditionnelle et chrétienne,
ordinairement vraies et fécondes en ce qu’elles mettent en relief, mais fausses en ce qu’elles
excluent.
P. Hoffer, Pédagogie marianiste
(Centre de documentations PARIS)

SIXIEME LECON

Evolution de la pédagogie
I-LA PEDAGOGIE EMPIRIQUE

La pédagogie empirique a ses sources dans la tradition et l’exemple. Elle n’est pas
stabilisée. On peut être routine, mais pas au point de conserver, sans changement aucun, les
procédés hérités des anciens ou acquis par l’expérience. Tant que le procédé réussit, on le
garde, quitte à l’abandonner quand il s’avère inefficace.
La pédagogie empirique a le gros avantage de se tenir tout près du réel. C’est une
pédagogie qui a les pieds sur la terre. Elle a l’inconvénient de conserver souvent, par routine,
des méthodes dont la valeur pédagogique n’est pas prouvée.
Basée sur l’expérience, faisant une part importante à l’intuition, combinant l’apport du
présent avec celui du passé, la pédagogie empirique n’est pas à rejeter en bloc.

II- LA PEDAGOGIE PHILOSOPHIQUE

La pédagogie philosophique part de l’idée que la pédagogie se fait de l’homme et en


déduit systèmes, méthodes et théories, pour atteindre l’idéal qu’il s’est proposé. Qu’est-ce que
la nature de l’homme ? Quelle est sa destinée ? Quel est le rôle de la société ? Réponse à ces
questions a déterminé une pédagogie que l’on a appelée pédagogie philosophique. Ce fus en
gros, et avec des variantes notables, la pédagogie qui domina, au XVIe et aux XVIIe siècles et
à laquelle sont attachés les noms de Rabelais et de Montagne.

Elle a le grand tort d’ignorer la nature particulière de l’enfant et de baser son système
d’éducation sur l’adulte.

III. Saint Jean – Baptiste de la salle.

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Ce fut un éducateur de génie en même temps qu’un saint. Son action se situe à la fin
des XVII° siècles. Il consacre toute sa vie à l’éducation de l’enfance, s’intéressant
particulièrement aux enfants pauvres. Il fonda l’institut des frères des Ecoles Chrétiennes et
créa des nombreuses écoles populaires. Grace à ces qualités éminentes d’éducateur, jointes à
un dévouement inlassable, l’enseignement reçut une impulsion nouvelle. Les principes de sa
méthode pédagogique sont toujours en usage et notre enseignement primaire marche sur sa
lancée. « Il faut voir en Jean Baptiste de la Salle l’initiateur de la pédagogie. Il a découvert un
certain nombre de vérités jusqu’à lui bien cachées, mais dont il fit autant d’évidence et sur
lesquelles les instituteurs d’aujourd’hui vivent comme l’air qu’ils respirent. Il découvert qu’il
convient d’enseigner après avoir appris comment s’y prendre, et c’est en vue de cet
apprentissage qu’il ouvrit à Reims, sa ville natale, un séminaire où l’on peut voir
l’authentique ancêtre de nos écoles normales. (Ferré)
IV-JEAN JACQUES ROUSSEAU
Au XVIII° siècle, Jean jacques Rousseau imagina un nouveau système d’éducation
basé sur le sens. Il rassembla ses idées dans un livre intitulé L’Emile. D’après lui, l’enfant est
naturellement bon, c’est la société qui le déprave, d’où né cécité d’éloigner l’enfant de la
société et de l’élever au sein de la nature.
Le système de Rousseau met naturellement l’accent sur les leçons de choses. Il est en
contact avec le réel. Il tient compte de la nature de l’enfant. C’est pourquoi, il est, en un sens,
l’initiateur de la pédagogie moderne. L’Emile contient de sages conseils, que les éducateurs
ont intérêt à connaitre.
Toutefois, cette méthode d’éducation part d’une erreur : l’enfant n’est pas
naturellement bon ; il apporte en naissant des instincts pervers qui se révèlent avant douze
ans, contrairement à ce que prétend Rousseau. C’est justement le rôle de l’éducateur de les
combattre qu’ils se montrent, pour développer la conscience de l’enfant et éveiller en lui les
nobles désirs. On peut encore reprocher à cette éducation selon la nature préconisée par
Rousseau, qu’elle exige la dépossession totale des parents, ce qui pratiquement est
irréalisable ; et qu’en fin elle fait de l’expérience du passé.

V-LA PEDAGOGIE PSYCHOLOGIQUE

La pédagogie psychologique que l’on appelée aussi scientifique ou expérimentale, a


pris naissance avec le siècle dernier Des pédagogues sous l’influence des immenses progrès
réalisés, dans tous les domaines, ont appliqué à leur art les procédés scientifiques. Il en est
sorti une pédagogie nouvelle, libérée de la routine et de l’empirisme. Un certain nombre de
principes ont vu le jour, qui a totalement bouleversé la pédagogie traditionnelle, et tendent à
régler l’éducation sur la nature même de l’enfant. Voici, à grands traits, les principaux
caractères de l’enfance révélés par la méthode expérimentale.

1° L’enfant n’est pas un homme raccourci, un adulte en petit ; il a sa personnalité, son


caractère propre, d’où nécessité d’entrer dans sa mentalité, de partir ce qu’il est, d’adopter des
procédés d’enseignement qui lui conviennent.

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2° L’enfant a besoin d’activité, et cette activité se manifeste spécialement dans le jeu.
Laissons –le jouer, procurons- lui des jeux d éducatifs que l’on pourra diriger, transformer, et
qui deviendront réellement formateurs.

3° La vie intellectuelle de l’enfant est dominée par la loi de l’intérêt : sa pensée déjà logique
répugne à l’abstrait, d’où obligation d’avoir un enseignement concret, vivant-, captivant.

4° L’enfant est déjà social : il importe donc d’utiliser à des fins éducatives la coopération des
enfants entre eux

5° L’enfant ne s’épanouit que dans la joie : organisons donc une éducation joyeuse,
attrayante, et assouplissons la contrainte exercée par le maitre et jadis toute puissante.

SUJETS A DEVELOPPER

1. Dites ce que vous savez et ce vous pensez de la méthode pédagogique imaginée par
Rousseau.
2. Pourquoi la pédagogie psychologique est un met progrès sur les pédagogies
antérieurement utilisées ?
LECTURE
RESPECT DE LA PERSONNE DE L’ENFANT

La pédagogie contemporaine à l’ambition d’agir à la fonction de l’enfant : son principe


le plus caractéristique consiste à, à partir de l’enfant, à connaitre ses besoins vitaux, à mettre
en action ses ressources personnelles, bref à respecter sa nature propre, sans vouloir ni
anticiper sur son évolution normale, ni bruler les étapes de sa croissance. Au de le travailler
comme une matière inerte, qu’on coule dans un moule uniforme pour tous, ou à plaquer sur
lui des attitudes factices, elle s’efforce de mettre en valeur les germes de bien et d’amener
l’enfant à se travailler lui-même, à coopérer de toutes ses forces à l’œuvre de son propre
développement. On éveillera donc ses intérêts profonds, on fera appel à son initiative et à ses
facultés créatrices; on proportionnera les exigences scolaires aux possibilités de chacun sans
briser les dons individuels et sans forcer artificiellement le développement d’une faculté ; on
favorise ra ainsi l’épanouissement de sa liberté et son sens de la responsabilité, en substituant
à la discipline extérieure une discipline intérieure librement consente, pour amener finalement
l’enfant à faire ce qui est bien sans contrainte ni insistance inopportune.

Cette attitude optimiste de respect devant la personnalité de l’enfant, ne comporte


nullement une démission du maitre : et si son activité est plus discrète, plus silencieuse et
moins et moins autoritaire, elle n’en est pas moins réelle et constante ; elle est surtout plus
efficace. Convaincu que l’enfant n’est pas un vase que l’on remplit, mais un feu qu’on alluma,
que le meilleur moyen de faire progresser l’enfant, c’est de mobiliser toutes ses nombreuses
énergies, le maitre se fera un éveilleur de ses précieuses virtualités plutôt qu’un enseigneur,
un entraineur plutôt qu’un dompteur. Ces attitudes du maitre respectent la prérogative
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essentielle de la personne humaine, la liberté, que Dieu lui-même respecte dans sa conduite à
notre égard. En somme, l’éducateur est pour aider la liberté de l’enfant à se frayer un chemin ;
mais il se garde de détruire en lui cette puissante de vie latente, ces forces mystérieuses
encore inconnues qui sont peut-être dangereuses, mais contiennent aussi un avenir gros des
richesses et auquel il n’a pas le droit de refuser l’accès à l’existence.

(P.Hoffer) Pédagogie marianiste.

CHAPITRE III
L’ENFANT

Ce n’est pas une âme, ce n’est pas un corps qu’on dresse,


c’est un homme. (Montaigne).
SEPTIEME LECON

Signification de l’enfance
Conséquences pédagogiques
La connaissance de l’enfant est indispensable pour devenir un véritable éducateur.
L’étude de la psychologie infantile initie à cette connaissance. Voici, en résumé, quelques
principes généraux concernant la psychologie de l’enfant. Le maitre ne doit jamais les perdre
de vue. Ils doivent l’inspirer, le guider dans tout son enseignement, comme dans tout son
comportement vis-à-vis des enfants.

I-L’ENFANT N’EST PAS « UN ADULTE EN MINIATURE »

Il découle de ce fait que les disciplines et méthodes d’enseignement doivent être


adaptées à la nature de l’enfant, à son degré de développement physique et mental. Un enfant
de six ans ne doit pas être conduit comme un adolescent de quatorze.

II-L’ENFANT EST EN EVOLUTION, EN PERFECTIONNEMENT CONTINUEL

C’est un arbuste en croissance qu’il faut soigner. Le maitre sera attentif à sa santé,
décèle les premiers symptômes de la maladie, le fera traiter, exigera une propreté parfaite. Ses
os sont tendres, déformables. Le maitre lui fera éviter les mauvaises positions en classe,
demandera une bonne attitude, veillera à ce que le mobilier scolaire soit en rapport avec la
taille des élèves.
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III-L’ENFANT EST UN ETRE ACTIF

Il a besoin de mouvement, il aime le changement. Le maitre lui évitera les longues


stations immobiles, coupera ses leçons de détente, organisera une gymnastique
Joyeuse et formatrice. « L’enfant est un être essentiellement actif, sans cesse en éveil, sans
cesse en mouvement. Un enfant trop calme, trop sage, trop peu exubérant est assez
inquiétant : c’est en général le signe d’un organisme qui périclite et ne fera pas long feu, c’est
une vieillesse avant l’âge. » (Jacquin.)
IV-L’ENFANT BIEN PORTANT EST GAI
S’il est triste, c’est qu’il souffre ou ne reçoit pas à la maison les soins que réclame son
âge. Au maitre à se renseigner et agir en conséquence ; recommandations aux parents,
consultation du médecin. Au maitre également à établir dans sa classe une ambiance de joie et
d’enthousiasme. « L’enfant ne s’épanouit que dans la joie, L’effort, l’amour et la confiance
ont besoin pour naitre, du contact avec un maitre optimiste, dont la bonne humeur entraine la
volonté, rafraichit l’esprit, concentre l’attention et détend les cœurs. Que le maitre ne
s’hypnotise donc pas et ne geigne pas sans cesse sur les insuffisances et les incapacités de ses
élèves ! » (Hoffer.) Rien n’est plus déprimant que les jérémiades sans fin.

V-L’ENFANT EST EGOISTE MAIS AUSSI GENEREUX

Il est capable d’efforts, mais il faut savoir les lui demander : service à rendre à la classe,
aux camarades, aux infirmes, aux pauvres. Il attend qu’on exige de lui du dévouement, des
sacrifices, et il n’a que peu d’estime pour le maitre qui, lui demandant peu ou rien, semble
maitre en doute sa générosité. Mais avant de lui demander d’être généreux, il faut savoir
l’enthousiasme pour un idéal de vie noble et féconde.

VI-L’ENFANT EST GENERALEMENT MALLEABLE

Il prend les habitudes qu’on lui donne .Rendons-le propre, aimable, franc, régulier,
pieux. « A l’âge où ils nous arrivent, certains enfants semblent définitivement réfractaires à
toute influence bienfaisante et offrent la résistance d’habitude déjà invétérées. D’autres sont si
amorphes et si instables, que l’éducateur n’a guère de prise sur eux. Entre ces deux extrêmes
s’échelonne l’immense masse des enfants confiants dans la vie et les hommes, aptes à subir
n’importe quelle forme, accessibles à toute influence, malléables au moral comme au
physique. Si l’ambiance éducatrice est ce qu’elle doit être, si les divers éducateurs sont
compétents, unis et persévérants dans leur action, les résultats peuvent être magnifiques
(Hoffer.)

VII-L’ENFANT EST SPONTANE

Ne brisons pas cette spontanéité par une sévérité excessive maladroite ou


intempestive qui porterait l’enfant à la dissimilation ou au dédoublement. «Un visage grognon
et des réprimandes importunes figent l’exubérance d’un jeune être. « Les parents et les

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maitres qui, sous prétexte que la crainte est le commencement de la sagesse, viseront à obtenir
que sans cesse le regard inquiet de l’enfant se tourne vers eux avant de se permettre une
parole ou un acte, refouleront chez l’enfant toute spontanéité et ils en feront des petits êtres
craintifs et compliqués qui, de peur d’être grondés, ne diront jamais un oui ou un non venant
de leur conviction d’enfant, mais liront la réponse à donner sur le visage de qui interroge et
qui, de peur d’être rudoyé ne feront jamais un acte sans y être provoqué par un
commandement.» (Kieffer)

VIII-L’ENFANT EST CONFIANT

Dans un climat sympathique, l’attitude normale de l’enfant, c’est la confiance. Il ne


devient méfiant que s’if s’aperçoit qu’on le trompe pour répondre à ces questions parfois
indiscrètes, qu’on use è son égard de ruse ou de rouerie pour le faire obéir. Il a vite fait de
déceler le manque de franchise chez ceux qui on autorité sur lui et leur retire sa confiance
aussi rapidement qu’il la leur avait donnée. « La politique et l’habileté sont à leur place dans
diplomatie ou elles ne trompent que ceux qui se laissent tromper par leur faute ; mais en
matière d’éducation, la première loi, c’est la mutuelle confiance, et toute influence éducative
serait tenue en échec si l’enfant pouvait soupçonner seulement que sa confiance puisse être
trompée. En éducation, comme en bien d’autres choses, la meilleure façon d’être adroit, c’est
d’être droit. » (Kieffer)

IX-L’ENFANT EST UNE IMEGE DE DIEU

C’est même un fils de Dieu, un héritier du ciel. Instruisons-le des vérités chrétiennes,
apprenons-lui à prier, afin qu’il puisse rendre à son créateur l’adoration et les hommages qui
lui sont dus. Que toute prière en classe soit dite lentement, pieusement, sur un ton modéré.
Evitons les récitations machinales, sans attention ni respect. On y arrive en variant les
formules, en les adaptant au temps liturgique.

X-TOUS LES ENFANTS NE SONT PAS TAILLES SUR LE MEME MODELE

Prenons chacun comme il doit être pris. L’un a besoin d’être poussé pendant que
l’autre demande à en être retenu. C’est à l’éducateur de savoir user à bon escient de l’éperon
et du frein. « Que notre intuition d’éducateur soit ardemment tendue pour détecter sans erreur
cette personnalité qui éclot, pour découvrir la naissance de ses heurt dans les conditions les
plus favorables qui permettent à toutes ces puissances neuves de l’enfant de s’épanouir et de
fructifies. » (Jacquine.)

XI-ENFANTS DOCILES ET ENFANTS INDOCILES

Trop de maitre font un classement sommaire et superficiel de leurs élèves. D’un côté,
les caractères doux, dociles, les enfants sages, réguliers, auxquels on a peu de chose à
reprocher. De l’autre côté, les enfants difficiles, remuants, peu maniables, souvent en dehors

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du règlement ; les caractères impossibles. Les premiers sont choyés et les seconds, sinon
abandonnés, du moins mis un peu à l’écart. L’expérience sage, dont les années d’école se sont
écoulées sans heurts et sur lesquels on fondait grand espoir, n’offre souvent que déception,
tandis qu’un enfant difficile, volontaire, mais travailleur, se tire beaucoup mieux d’affaire
dans la vie.

SUJETS A DEVELOPPER

1. L’enfant, a-t-on dit, n’est pas un adulte en miniature. Tirez les conséquences de cette
vérité.
2. Développez ce principe de pédagogie : « prenons chacun comme il doit être pris. »
3. On se plaint parfois de la turbulence des élèves. Comment se manifeste-t-elle? Quels
en sont les remèdes ?
4. Un éducateur a écrit : « Le changement fréquent d’activité au cours de la journée
scolaire est indispensable au maintien de l’intérêt des écoliers. » Etes-vous de cet
avis ? Si oui, dites pourquoi.
5. « La pédagogie nouvelle prétend embrasse l’enfant dans son individualité, l’éduquer
en tenant compte de ses besoins, de son âge, de sa nature propre, et non pas de lui
inculquer des notions toutes faites du dehors. » Que pensez-vous de cette affirmation ?

LECTURES
LES ENFANTS ONT BESOIN DE DETENTE ET DE CHANGEMENT
Une bonne pédagogie demande que le maitre ménage à ses élèves une sage diversité
des exercices scolaires. Leur attention se fatigue vite et le simple changement de leçon serait
insuffisant pour la tenir en éveil.
Quand on lui a demandé un effort de plus d’une heure, il est bien rare que la leçon
conserve une intensité suffisante, alors que alors c’est l’apathie craintive si la discipline est
rigoureuse, ou la distraction tapageuse sous autorité affaiblie. Dans un cas comme dans
l’autre, les progrès ne sont pas en rapport avec le surcroit de fatigue qui en résulte pour le
maitre et les élèves.
Mais voici la petite récréation : les nerfs se de détendent, les membres se dégourdissent,
les poumons se dilatent au grand air, les rires éclatent, la galeté, comme un rayon du soleil
viennent irradier ces jeunes fronts un moment assombrie par la contrainte.
Elle est finie, tout rentre dans l’ordre : tout se remet en place et le travail reprend avec
plus d’entrain : maitre et élèves sont plus dispos. Et la discipline y a gagné.
Ce que nous venons de dire s’applique à toutes les classes, mais surtout aux classes des
tous jeunes enfants. Pour derniers, ce n’est seulement le petit quart d’heure d’amusement qu’il
leur faut, mais des sorties fréquentes en commun, des tours de cour en rang et en silence.
Donnons donc à nos élèves, sans parcimonie sans regret, ce répit auquel ils ont droit ti
dont ils ont besoin.
D’après i ; Sauzet, La revue de l’école
PRENONS CHACUN COMME IL DOIT ETRE PRIS
Tout être humain a quelque chose de personnel et d’unique sur la diversifie de tout
autre. Dieu ne connait pas la production en série. Même quand il crée des êtres semblables, il

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les varie à l’infini. Parmi les milliards des feuilles qui se rencontrent dans un immense foret, il
n’y en a pas deux qui soient identiques de forme, de couleur ou de structure. Il n’existe pas
davantage deux êtres humains parfaitement semblables. Chacun a sa physionomie, son visage,
ses traits, son tempérament, son caractère de défaut, ses aspirations, ses gouts et ses
penchants, son organisme, sa sensibilité, son intelligence, sa volonté ; chacun nait, grandit et
évolue dans un milieu et dans des circonstances spéciales. Dons et aptitudes, octroyés par
Dieu à chacun de ses enfants, en vue de la place qu’il doit occuper dans l’humanité, du rôle
qu’il doit y jouer, de la mission particulière qu’il doit y remplir.
L’éducateur, il veut atteindre son but et aider l’enfant à réaliser sa vocation, doit de toute
nécessité, sous peine de s’égarer dans de fausses manœuvres et, par-là, de compromettre son
entreprise, tenir compte de ces différentes individuelles.
Une telle diversité de natures et de dispositions auxquelles il est nécessaire de se plier,
impose à l’éducateur une souplesse d’esprit et d’action constamment renouvelée. Une seule
formule rigide ne servirait qu’à mutiler l’enfant et à le déformer. « Pas de vêtements tout
faite » Cette maxime de G ; Duhamel devrait être celle de tous les éducateurs.
D’après I.Dhur, Eduquer un enfant (Ed. Salvator).

LA PRIERE EN CLASSE
Ce qu’il ne faut pas faire
Les élèves rentrent, vont vers leurs places, ouvrent les places ou continuent du regard
leurs petites conversations de tout à l’heure, quand ce n’est pas de la langue derrière les mains
qui font rideau.
Le maitre suit négligemment, se place devant son bureau en feintant un livre ou un
cahier et, après un regard distrait sur la classe, ébauche un signe de croix. Les élèves l’imitent
et la petite prière d’offrande du matin se poursuit et s’achève au milieu du petit manège des
uns et des autres.
Quand le second signe de croix commence à s’ébaucher, on s’assied en achevant de
ranger les livres dans le pupitre ou en remettant un objet en place sur le bureau.
Toutes les petites prières de la journée et peut-être « la grande » seront faites dans de
semblables conditions d’irrévérence inconsciente. Que peut produire une prière faite dans de
telles conditions et quelles impressions laissera-t-elle pour l’avenir dans l’esprit des enfants ?
Ce qu’il faut faire
Bien de pénétrer que la prière est une élévation à Dieu : il sera facile d’en pénétrer
ensuite les élèves.
Dans la manœuvre : les élèves rentrent et gagnent leurs places dans le silence, le
maitre, au milieu d’eux ou en tête de la colonne, de manière à ne perdre personne de vue.
Arrivés chacun devant son bureau, ils y tiennent debout, bien droit, bras croisés,
regardent le maitre qui a la même attitude. Quand toutes les attitudes et tous les regards sont
fermes, le maitre peut dire, à voix modérée, un mot de rappel de la fête du jour, puis
pieusement. Il fait le signe de la croix.
La prière est récitée à voix modérée, lentement, yeux baissés. Ce dont tous, élèves et
maitre, doivent être pénétrés, c’est de la présence de l’infinie majesté de Dieu et de son
attention paternelle à nos besoins et à notre confiance filiale et aimante. Le signe de la croix
s’achève lentement dans la même attitude.

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Que la prière soit proportionnée à la piété des élèves, mais qu’elle soit une vraie
prière.

HUITIEME LECON

Evolution de la vie physique


de l’enfant
I-DE L’ENFANT A L’HOMME
L’évolution physique cesse quand l’adolescent a atteint sa stature d’homme, il est
alors adulte et approche de ses vingt ans. L’unanimité ne s’est pas faite sur l’époque où
commence l’âge adulte, les opinions varient entre dix-neuf et vingt-quatre ans. On s’accorde
généralement à le placer autour de la vingtième année. La croissance physique achevée,
l’homme entre dans sa maturité. Ce développement physique comprend plusieurs périodes,
dont chacune présente des traits différents de la période précédente, comme de celle qui la
suit. Certains en comptent quatre, d’autres cinq ; en gros, on les ramène à trois, qui
correspondent aux noms d’enfant, d’adolescent et de jeune homme.
Cette croissance ne suit pas une marche régulière, elle se fait par ascensions subites, suivies
d’un temps d’accalmie, de variations presque insensibles.
II-PREMIERE PERIODE : JUSQU'A 6 ANS
Pendant la première année, que l’on pourrait appeler la période infantile, ce qui
caractérise le bébé, c’est la prépondérance des fonctions végétatives : il se nourrit et il dort.
Les premières dents paraissent le sixième mois. La première dentition est complète vers le
trentième mois.
De un an à deux ans, il arrive à se tenir debout et, après de multiples essais, parvient à
marcher, d’abord à quatre pattes, vers neuf mois, et, sans appui, vers treize mois..
Il balbutie d’abord quelques syllabes, puis quelques mots. Vers douze ou treize mois,
les mots recouvriront une intention. Mais ce ne sera qu’entre trois et cinq ans qu’il fera le
véritable apprentissage du langage.
Sa taille s’accroit rapidement pendant la première année, puis plus lentement d’un an à
six ans.
III. DEUXIEME PERIODE : 6 à 12 ans.
Vers les six à sept ans, la croissance qui avait subi un ralentissement, s’accélère à
nouveau. Dans une brève poussée. C’une véritable métamorphose. Le corps qui était
grassouillet, les membres jusqu’alors courts et potelés s’allongent, puis la croissance ralentit
jusque vers les douze ans.
IV. TROISIEME PERIODE : 12 à 15 ans.
Vers les douze ans, on remarque une nouvelle poussée de croissance. L’organisme subit
de changements profonds : les os s’allongent et s’épaississent, les muscles s’affermissent, le
poids augmente, la voix mue. L’homme commence à se montrer. S’il n’a pas encore sa taille
d’homme, il commence à avoir un corps bien équilibré, dont la force et la souplesse lui
donnent de l’assurance.

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 23


L’adolescent fait preuve de grand appétit, ce qui s’explique par la nécessité de fournir
au corps les matériaux que réclame son développement physique. Un adolescent doit manger
plus d’un adulte.
V. QUATRIEME PERIODE : 15 à 20 ans.
C’est la dernière phase du développement physique, le corps atteint tout doucement sa
taille d’homme. L’adolescent élancé fait place au jeune homme musclé. La carrure s’élargit.
Les traits du visage se fixent et s’affermissent. Ils se durciront avec l’âge, mais désormais ne
changeront plus.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Donnez brièvement, avec des caractéristiques, les différentes périodes de l’évolution
physique de l’enfant
2. A quels caractères physiques reconnaissez-vous l’enfant, l’adolescent, le jeune
homme ?

LECTURE
CONNAISSANCE DE L’ENFANT
Le maitre travaille sur le vivant dans large mesure, il façonne l’esprit, et le cœur de
l’enfant tout en protégeant sa santé et en développant sa vigueur physique. Pour faire œuvre
utile, le maitre doit s’intéresser aux mécanismes de l’intelligence et la sensibilité, aux
possibilités physiques de l’enfant, et cela aux diverses phases de cette période de
transformation rapide qu’est la croissance, l’individu se modifiant beaucoup plus entre eux et
quinze ans, qu’entre vingt et soixante ans.
L’essentiel ici nous semble de situer l’enfant par rapport à l’adulte. Est-il une réduction
pure et simple de celui-ci avec des facultés moins développées mais de même nature ? Doit –
on au contraire, le considérer comme un être spécial, ayant une originalité propre, sans
référence à la maturité. Observons ce qui est le plus facile à observer, l’aspect physique de
l’enfant au corps de sa croissance. Alignons les photographies d’un même individu à deux
ans, six ans ‘ dix ans, quatorze ans, et dix –huit ans. Entre la première et la dernière, nous
pouvons noter des différences, mais combien de ressemblances, aussi bien en ce qui concerne
les caractères généraux de l’être humain que dans les particularités individuelles. Mais, le plus
signifiant est le passage progressif à l’adulte une partie graduée des caractères de l’enfance.
La croissance n’est autre chose que cet acheminement, irrégulier sens doute, mais certain,
vers la maturité. « Le propre de l’enfant, c’est qu’il ne peut pas rester dans l’état d’enfant. »
En résumé, la vie de l’enfant ne peut se ramener à celle de ‘adulte, mais ne doit pas en être
séparés, car elle prépare et tend vers elle.
C’est d’ailleurs cette direction générale prise par les transformations du petit de
l’homme qui donne tout son sens à l’action de l’éducateur. Tout, dans l’enfant, prédispose à
ces soins dont on l’entoure. Contrairement au jeune animal, il reste plusieurs années
incapables de se suffire à lui-même. Mais dans cet état de dépendance prolongée, il fait
preuve d’une réparable facilité d’adaptation et d’assimilation, intégrant les enseignements qui
lui viennent des adultes en se transformant à leur exemple. L’éducation utilise cette
incomparable plasticité. Une vive sensibilité rend l’enfant de six ans apte à s’accommoder de

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 24


la tutelle qu’exercent, en se relayant, la famille et l’école. Dans la première, il vit sur le mode
de la tendresse : à la seconde il accorde toute sa confiance.
Vaast et Médard, Pédagogie pratique (Didier).

NEUVIEME LECON

Evolution de la vie intellectuelle de


l’enfant
Les phases essentielles de l’évolution intellectuelles de l’enfant correspondent
sensiblement aux étapes de son développement physique. « A chacun de ses stades, l’enfant
doit être considéré comme un être à part. Ses gouts, ses raisonnements, ses jugements, ses
actes révèlent, à chaque coup, qu’il n’est plus ce qu’a été précédemment et qu’il n’est pas
encore ce qu’il deviendra plus tard. » ( J.Dhur.)

I. PREMIERE PERIODE : JUSQU'A 6 ANS

De trois à huit ans, le bébé commence à s’intéresser à la lumière, aux objets qu’on lui
montre, aux mouvements de ses mains qu’il approche ou éloigne de ses yeux. Il reconnait les
objets familiers et les personnes qui vivent autour de lui. Les bruits, les sons le captivent.
C’est la période des intérêts sensoriels.

A partir d’un an et à mesure que son langage se perfectionne, sa première activité


intellectuelle se fait jour. I l rapporte tout à lui. « Il révèle naturellement accaparant et
jaloux. » C’est le bel âge de l’égocentrisme. Les objets ont pour lui de l’intérêt s’il peut en
retirer une utilité immédiate. C’est la période des intérêts subjectifs.

Entre trois et six ans, le pourquoi des choses le préoccupe. Les données fournies
directement par les sens ne suffisent plus à satisfaire sa curiosité. Il pose sans cesse des
questions. » Une sorte d’ivresse de causalité le poursuit : les « pourquoi » se succèdent tout au
long de la journée. « Mais dans tout cela, il ne met aucune méthode : la seule qui compte pour
lui est la curiosité fugitive du moment : sans continuité dans ses intérêts. Il suit la fantaisie de
jeune papillon. » (G. Jacquin.)

C’est la période du questionneur. Si dérangeantes que soient parfois ces interminables


questions, n’étouffons pas chez l’enfant cet instinct questionneur, notre meilleur auxiliaire
pour son instruction.

II- DEUXIEME PERIODE : 6 à 12 ans

L’enfant se rend compte de ce qu’il pense et de ce qu’il dit, il parle beaucoup, fait
preuve

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 25


En toute circonstance d’une grande démangeaison verbale. Il s’efforce de traduire en
actes les idées qui lui trottent en tête. Sa mémoire emmagasine, son attention devient
volontaire, il commence à raisonner et à juge, à faire, parmi ses affirmations, un choix plu
logique et plus judicieux. « Si la premier enfance faisait les acquisitions des automatismes
vitaux et des conduites pratiques et la seconde celui des fonctions concrètes de la vie intuitive
(mémoire, imagination),

La troisième enfance est celle ou l’enfant conquiert, au prix d’un long travail, les
fonctions nécessaires à la pensée abstraite. » (G.Jacquin.)

III. TROISIEME PERIODE : 12 à 15 ans .

L’enfant sent monter la vie en lui, il se sent vivre. Il est capable de générosité pour le
bien, d’enthousiasme pour le beau. Il a des idées personnelles, son sens critique commence à
se montrer, sa volonté s’affermit. Il montre de l’affection pour ses camarades, de
l’attachement à ses maitres. C’est l’époque où se nouent des amitiés qui durent parfois toute la
vie. Il est aussi instable et velléitaire. Il ébauche de grands projets qu’il abandonne aussi
rapidement qu’ils ont été conçus. C’est l’âge où une discipline sévère s’impose sous peine de
voir l’enfant sombrer dans l’incohérence.

IV. QUATRIEME PERIODE : 15 à 20 ans.

Peu à peu sous l’influence des études, l’adolescent prend gout au raisonnement, à la
pensée, son jugement se forme. « Avec une faculté plus grande pour ordonner ses idées,
apparait un grand courant d’intérêts nouveaux pour les valeurs intellectuelles, sociales et
morales. De là souvent nait un certain mépris intellectuel pour ses parents qu’il juge
retardataires. Il se sent supérieur parce que non freiné comme eux par un monde de
convenances et de routines. » (E . Jacquin.)

Il aime la société, s’efforce de briller, de se faire valoir, se montre très sensible aux
marques d’estime qu’on lui témoigne. La vie bouillonne en lui, il est optimiste, mais sans
cette présomption qui caractérisait la période précédente. Un certain équilibre s’établit entre
ses désirs et ses possibilités. Il juge avec plus d’objectivité.

« L’adolescent, c’est une personnalité en voie de formation. La docilité intellectuelle


décroit et le moment est venu de faire confiance à ces grands élèves, de libérer leur initiative,
de les entrainer au travail personnel tout en les mettant en garde contre les formules
tranchantes et les systèmes rigides qu’ils affectionnent, tout en les aidant à voir clair en eux-
mêmes . C’est l’âge où commence vraiment l’auto-éducation et où le maitre peut travailler à
se rendre inutile. » (P. Bernard.)

V. CONSEQUENCES PEDAGOGIQUES.

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L’évolution, tant physique qu’intellectuelle, s’échelonne sur une période relativement
considérable de la vie humaine ; plus d’un quart pour la majorité des hommes. L’éducateur
doit tenir compte de cette lenteur de l’évolution pour ne proposer à l’enfant que des activités
en rapport avec son âge et son degré de développement. ; « l importe de lui enseigner que ce
qu’il est actuellement mur pour comprendre ; anticiper sur son âge psychologique en lui
présentant des matières qu’il ne peut assimiler, c’est perdre son temps.

Chaque âge, en effet, fait apprendre d’autres besoins et d’autres intérêts. Il ne faut pas
donc imposer des matières et des occupations qui mettent en jeu des tendances encore
absentes. Très souvent, un élève qui ne comprend pas et est un capable de faire des efforts, est
un enfant qui n’est pas encore en âge de s’appliquer à telle matière enseignée. » (Hoffer.) On
peut rencontrer des enfants prodiges, capables d’activités nettement supérieures à leur âge-
encore convient-il de distinguer l’élève exceptionnellement du perroquet bien dressé – mais
on a constaté souvent que les enfants qui sont de petits prodiges à dix ans deviennent des
adolescents médiocres dont on attend vainement les belles promesses de l’enfance.

SUJETS A DEVELOPPER

1. Par quoi se caractérise l’activité mentale de l’enfant de la naissance à six ans ?


2. Montrez les ressemblances et les différences entre l’activité intellectuelle de la
troisième période (12à 15 ans) et celles de la quatrième (15 à 20 ans).

LECTURE
COMMENT REPONDRE AUX QUESTIONS DES ENFANTS
Quand une éducation maladroite ne les refoule pas, elles jaillissent irrésistiblement de
la pensée qui s’éveille à la vie. Ces questions sont provoquées par l’étonnement curieux du
petit primitif devant l’aspect des êtres et des choses, pour lui toujours évidemment nouveau.
Et cette féérie des choses se double de celles de mots, des formules magiques qui donnent la
clef de ces mystères. Quand ce n’est pas une chose qui engendre la question, c’est un mot.
Qu’est-ce que c’est ? …Qu’est-ce que veut dire ?...Voilà les questions types de l’enfant.
Touchant témoignage de confiante et admirative soumission que ce recours des petits à la
science des grands. Comment se dispenser d’y répondre avec un scrupuleux souci de ne pas
trahir cette confiance naïve, de ne pas déchoir dans la pieuse estime des petits ?

Comment convient-il de répondre à ces questions sans merci ? Tranchons d’abord le


cas qui se présente tout de même, de l’enfant fatigué, désœuvré et brouillon qui questionne
pour questionner. Ecartons ces questions oiseuses et sottes. Non pas pourtant avec brutalité ou
dédain, crainte de trahir la saine curiosité qui pourra suivre en des moments meilleurs. Reste
alors le cas des questions légitimes, auxquelles le bon éducateur se doit de répondre de son
mieux. Car il n’est plus fructueux enseignement que celui qui répond à une sollicitation.

Trois règles de conduite s’imposent suivant la nature des questions enfantines ; ou bien
la réponse ne peut être qu’au-dessus de la portée de l’enfant, don inutile. Il convient alors
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 27
d’écarter la question avec cette bienveillance naturelle, exempte de gêne et d’impatience, qui
ménage la confiance et la spontanéité du petit. Il convient même d’expliquer franchement et
simplement le refus de comprendre. C’est trop difficile pour toi…Je te le dirai l’an prochain,
tu l’apprendras plus tard, quand tu seras plus grand …Promesses qui tempèrent la curiosité
trop précoce, sans le dessécher. Si le renseignement est à la portée du petit questionneur, pas
de difficulté de principe : l’explication doit être donnée aussi complète, aussi précise que
possible.

Reste enfin le cas intermédiaire des questions qui touchent un sujet difficile et pourtant
déjà accessible à l’enfant par ses cotés les plus sommaires et élémentaires . Cas de certaines
questions relatives à la vie des plantes et des animaux, aux phénomènes géographiques
d’observation courante, aux machines, aux techniques professionnelles...Que la réponse soit
elle-même élémentaire et partielle, mais qu'elle oriente le premier savoir de l’enfant dans le
sens de la vérité, de la connaissance plus approfondie. Entretenir la curiosité en lui donnant
une satisfaction provisoire et en laissant apercevoir à l’enfant qu’il lui reste beaucoup à
apprendre, prévenir les interprétations trop simplistes, trop arbitraires, trop commodes, tel est
le but à atteindre .Mais dans tous les cas, s’interdire de rebuter l’enfant, ou de le satisfaire
d’une explication puérile ou niaise pour se tirer d’embarras. Redoutons le danger de fausser
définitivement l’esprit qui se cherche et se développe, d’ancrer l’erreur qui deviendra un
obstacle, parfois infranchissable, à la difficile conquête de la vérité.

D’après H. Mignot, techniques scolaires

DIXIEME LECON

Evolution de la vie morale de


l’enfant
La notion de bien et de mal est innée chez l’enfant. C’est la preuve qu’il a une âme,
c’est aussi ce qui différencie l’homme de l’animal.
Ces notions de bien et de mal ne sont que des lueurs imparfaites. C’est le rôle de
l’éducateur de les développer à mesure que l’enfant grandit, que son intelligence s’ouvre, que
sa raison s’éveille.
I. PREMIERE PERIODE : JUSQU'A 6 ANS

Encore peu développé, le sens moral de l’enfant est jusqu’à six bans lié surtout au
souvenir des corrections sévères et la crainte de la fessée, plutôt qu’à un véritable sentiment
de sa conscience. Jusque vers six ans, la part la plus importante de l’éducation revient à un
dressage, à l’acquisition d’’habitudes qui seront d’autant plus ancrées chez l’enfant qu’elles
lui auront paru normales et naturelles. » G.Jacquin). C’est à la mère que revient cette première

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éducation. Si elle comprend son rôle, elle ne cèdera à tous les caprices de son enfant.
« L’enfant obéissant, l’écolier docile se forme au berceau. »

Vers deux ans, souvent plus tôt, l’enfant se montre affectueux. Il ne peut vivre sans sa
mère, il pleure dès qu’il ne la voit plus.

Aux environs de quatre ans, l’enfant, qui a subi jusqu’ici passivement la tutelle
maternelle, commence à regimber, à montrer son caractère. Pour un rien il s’impatiente, se
met en colère. » La crise de trois est le premier conflit sérieux entre l’enfant qui sent le besoin
de s’émanciper un peu et les parents qui sentent le besoin de prendre plus au sérieux les
incartades désormais dangereuses pour la vaisselle. »

La conscience, avec l’âge s’est développée. Il commence à être sensible aux reproches,
un peu déjà le diriger, lui montrer ce qui est bien et ce qui est mal, faire appel à son cœur et
lui demander un effort pour plaisir à sa mère.

II. DEUXIEME PERIODE : 6 à 12 ANS

A six ans, c’est l âge scolaire, et la vraie formation morale commence. Il trouve à
l’école une société nouvelle. A la maison, il pouvait se croire le centre du monde : à l’école,
c’est la loi commune, sans complaisance. Il n’est plus qu’un écolier parmi d’autres écoliers.
En se mêlant à ses camarades, il s’initie à la vie sociale, à ses contraintes. Le contact des
autres enfants, la nécessité de se plier au règlement commun l’obligent à freiner ses caprices.
Vers la huitième année se manifeste une crise morale plus ou moins violente. On ne rompt pas
d’un pas d’une manière si brutale les rapports sociaux de la famille pour s’intégrer dans ceux
de l’école, sans un remous profond dans la moralité, résultant de nouvelles obligations et de la
découverte des codes si particuliers et stricts du groupe enfantin. » (G. Jacquin.) Les parents
ont pour lui moins d’intérêt, son affection pour eux diminue, il recherche la campagne de ses
camarades pour les associer à ses jeux.

C’est entre eux six et douze ans que l’enfant est le plus malléable et le plus réceptif. Les
leçons de morale, et particulièrement l’étude du catéchisme, forment peu à peu sa conscience.
Il a, dès cette époque, un sentiment très vif de la justice. Ce sentiment, l’éducateur veillera à le
garder intact.

III. TROISIEME PERIODE : 12 ans à 15 ans.

C’est de la crise de l’adolescence qui a un grand retentissement sur la vie morale.


L’enfant évolue rapidement. Sa manière d’agir, de juger, de raisonner s’écarte de plus en plus
du mode enfantin. C’est le moment où la personnalité commence à se montrer ; on peut déjà
discerner les traits qui s’affirmeront dans l’âge adulte. Les défauts des caractères s’accusent ;
les passions bonnes et mauvaises s’avivent. L’adolescent, impatient du joug regimbe à la
discipline, il a du mal à se plier au règlement.

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 29


C’est aux environs de quatorze ans que l’éducation joue son rôle principal, qui est
d’orienter l’adolescent dans le chemin de la vertu. Pendant cette période, l’éducateur
apportera beaucoup de tact et de dévouement dans sa manière d’agir et de conduire ses élèves.
Il n’oubliera jamais qu’ à côté d’indigences notoires, l’adolescence est pourvue d’une des plus
grandes richesses humaines – l’idéalisme sous toutes ses formes et surtout l’idéalisme
esthétique et moral, gout du beau sentiment de l’honneur, soif de perfectionnement et
d’absolu. » (Hazan)

IV. QUATRIEME PERIODE : 15 à 20 ans.

L’adolescent est presque un jeune homme. Les habitudes prises dans la période
précédente s’affermissent, se fortifient. A moins d’accident toujours possible, il suivra
désormais la voie qu’il s’est tracée. La poussée des passions mauvaises sera heureusement
contrebalancée par une éducation religieuses solide, une piété éclairée, la fréquentation
habituelle des sacrements. « Il y a, dans ces richesses religieuses une source inépuisable pour
relever la morale d’un enfant et l’aider dans ces luttes toujours pénibles. » Il trouvera un
dérivatif et un emploi à son activité débordante en participant aux œuvres de jeunesse et de
solidarité. « Les jeunes aiment à se sentir les coudes et à participer à une grande entreprise qui
soit bien à eux, qui soit leur œuvre. Ce sentiment est épanouissant pour eux empêchera le repli
sur soi auquel certains auraient trop tendance et seraient encouragées par l’exemple de leur
milieu. » ( G.Jacquin)

SUJETS A DEVELOPPER

1. Montrer le rôle de la mère dans la première éducation de l’enfant.


2. Développer cette pensée : « il n’y a pas de formation sérieuse sans religion. »
3. En quoi l’entrée à l’école modifie-t- elle profondément la vie d’un enfant de six ans ?

LECTURE
L’ENFANT D’AGE SCOLAIRE
Pour la majorité des enfants, cette période (8 à 12 ans) coïncide avec l’entrée à l’école,
c’est-à-dire avec l’affrontement des premières contraintes et des premières liaisons sociales.
Arraché au nid familial où tout semblait tourner autour de lui, l’enfant se trouve subitement
aux prises avec une autorité, une loi et un ordre nouveaux, impersonnels et immuables, qui
ignorent sa personnalité et le traitent avec une certaine raideur, comme s’il était un numéro.

Durant cette période, l’enfant manifeste une aptitude exceptionnelle pour acquérir les
habitudes techniques : écriture, dessin, modelage, musique instrumentale, langues étrangères
« jamais la main n’est plus près du cerveau. » L’effort éducateur doit former en l’enfant, par
la répétition machinale plutôt que par la réflexion, toutes ces habitudes techniques
indispensables à la vie.

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L’éducateur s’efforcera aussi de viriliser le caractère de l’enfant de le faire passer de la
spontanéité à la réflexion et à la liberté en lui forgeant une volonté énergique et persévérante ,
capable d’action et de maitrise de sol, tout en ayant toujours le souci de proportionner
l’effort aux capacités physiques et mentales de l’enfant. Cette maitrise de sol s’impose dès
l’enfance, surtout sous forme de lutte contre la gourmandise, le mensonge, le bavardage, la
peur de l’eau et de l’obscurité, la paresse pour se lever promptement le matin ou pour achever
le travail scolaire, etc. Toutes ces victoires sur les caprices et l’égoïsme forment peu à peu le
caractère.

D’après P. Hoffer, Pédagogie marianiste


Centre de Documentation scolaire, Paris).
ONZIEME LECON

Les activités ludiques


I. BESOIN D’AGIR : le jeu.

Pour tout le monde, mais particulièrement pour l’enfant, vivre c’est agir. L’activité est
un besoin impérieux pour son corps comme pour son esprit. Cette activité, pour l’enfant, se
traduit dans le jeu. Quand il joue, il ne s’ennuie pas, Il est occupé, il agit, il est heureux. « Un
enfant qui ne joue n’est pas un enfant normal, et son épanouissement adulte en sera affecté.
Vouloir réprimer l’activité ludique de la jeunesse, sous prétexte qu’elle équivaut à une perte
d’énergie et de temps, c’est mettre obstacle à son développement et à l’enrichissement dont
elle a besoin au rythme de sa vie. « (Défronce.)

L’éducateur laissera les enfants jouer, organiser eux-mêmes leurs jeux. Son rôle, ici, ne
peut être que celui d’un guide et sa surveillance sera toute paternelle.

II.L’EVOLUTION DU JEU CHEZ L’ENFANT

1° Jusqu’à sept ans : le jeu est pour le petit enfant une activité spontanée. Agir, pour lui,
c’est jouer. Dans le jeu, son besoin d’activité trouve à dépenser. Il y satisfait aussi son
penchant à l’imitation. Tour à tour, il sera bucheron, pagayeur, pécheur, policier, maitre
d’école : il veut faire comme les grands. Son imagination lui crée un monde à lui, où il évolue
en toute tranquillité, car ce monde est pour lui réel. Examinez-le, et vous verrez avec quel
sérieux il s’amuse. Pendant ses premières années, il joue seul. Il peut ainsi s’’occuper des
heures entières, il sans le moindre ennui, sans la moindre fatigue.

2°Après sept ans : aux environs de sept ans, les jeux solitaires l’intéressent moins. Il lui faut
des camarades pour partager ses amusements. Ses jeux deviennent plus savants, plus

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compliqués. Ce sont des constructions des inventions où il ya déjà de l’ordre, des
combinaisons où il déploie son imagination, fait travailler son intelligence.

A cette époque, l’enfant rencontre le travail : il est désormais écolier et pour des longues
années. C’est au maitre à diriger son activité en lui laissant beaucoup de spontanéité et
d’initiative. Il faut que le coté attrayant du travail scolaire apparaisse chaque que la chose est
possible. Un enseignement actif, vivant, qui répond aux aptitudes de l’enfant, peut faire d’une
étude, rebutante au sol, une activité joyeuse. « Cependant, on aurait tort de maintenir dans
l’esprit de l’enfant l’indistinction entre le jeu et le travail. On risquerait ainsi d’arrêter sa
croissance morale et la formation de son caractère. L’abandonner à sa spontanéité serait
renforcer en lui l’instinct, par conséquent affaiblir la croissance de la volonté et empêcher la
naissance de la liberté. Celles-ci supposent renoncement et maitrise de l’instinct en fonction
d’un but élevé, d’un noble idéal. » (Hoffer.)

III. VALEUR DU JEU

Dans le jeu, l’enfant montre ses gouts, décèle ses aptitudes. C’est par le jeu que
souvent les vocations se révèlent. « Jeux d’enfants, métiers d’hommes », a-t-on dit.

Le jeu développe l’adresse, l’initiative, la décision, l’endurance. Les jeux d’équipe


forment à la solidarité. Le caractère se trempe et se discipline : obéir au chef de camp,
observer les règles du jeu, c’est apprendre à obéir au chef de camp, observer les règles du jeu
collectif ou de la bande, l’une des découvertes sociales de cet âge est celle de la règle, qui
devient autre chose qu’une loi imposée extérieurement par l’adulte. La règle du jeu est, certes,
imposée par la tradition et son observation est contrôlée par les joueurs ou par l’arbitre. Mais
on est au moins libre de jouer ou de ne pas jouer. On est libre, aussi, de s’entendre pour
ajouter une règle, en modifier une autre. On convient d’un signal, d’une limite de terrain, de
telles conditions nécessaires pour homologuer la victoire. Et ces s ententes ont alors force de
loi : on bâtit ensemble la règle ! Quel chemin parcouru depuis la simple obéissance à la règle
voulue et acceptée. Ce sentiment de la liberté dans le cadre des règles librement choisies est à
la base de l’acquisition de l’autonomie. » (G.Jacquin.)

IV. CHOISIR LES JEUX

Le jeu doit être adapté aux aptitudes physiques comme au développement mental de
l’enfant. Il n’est pas bon s’il demande une dépense excessive d’énergie. Les jeux grossiers,
violents, plus propres à développer les instincts brutaux qu’à recréer sainement sont à écarter.

V. LE JEU NE REMPLACE PAS L’EDUCATION PHYSIQUE

Le jeu, en demandant les gestes les plus profonds de l’enfant, a une valeur éducative
indiscutable. Il n’a cependant pas de valeur corrective. Il convient de garder sa place à
l’éducation physique chargée de corriger les défectuosités organiques.

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VI. LE JEU ET LE SPORT

Dans le sport, surtout dans le sport d’équipe, on retrouve à peu près tous les avantages
des jeux éducatifs. Il y a cependant une différence importante : le jeu demande une dépense
modérée d’énergie, tandis que la compétition sportive exige qu’on aille jusqu’ à la limite de
ses forces. Une fatigue excessive s’ensuit, préjudiciable aux études et suivant à la santé elle-
même. Tous les enfants ne sont pas aptes physiquement aux sports violents. Il faut
sélectionner les individus.

Trop souvent aussi, la lutte sportive, au lieu d’entretenir une franche camaraderie, entre
les équipes provoque la discorde et pousse à la brutalité. On veut gagner coute que coute et on
emploie tous les moyens. « Un véritable éducateur trouvera dans ces exercices l’occasion
d’initier les enfants au respect de la règle établie, à la solidarité entre joueurs d’une même
équipe, à l’acceptation courageuse de l’insuccès, à la joie discrète de la victoire. Ainsi, loin de
prétendre faire des élèves de l’école primaire des sportifs. On a voulu simplement les initier à
une activité sociale qui trouve sa place dans la moindre bourgade et leur apprendre les
principes d’une activité collective adaptée à leurs gouts et à leurs possibilités, au lieu de les
laisser se livrer à une agitation désordonnée et puissante avec le seul souci de cabotinage qui
est à l’opposé du véritable esprit sportif. (Instar. Off.)

Les jeux peuvent occasionner des accidents. Ce n’est pas une raison suffisante pour les
interdire, mais un motif sérieux pour le maitre d’accomplir son devoir de surveillant. Afin de
prévenir les accidents, toute brutalité sera sévèrement réprimée .

SUJETS A DEVELOPPER

1. Quelles conditions doit remplir le jeu pour être vraiment éducatif ?


2. Le sport violent est-il à conseiller à tous les enfants ? Quelles sont les avantages du
sport ? Quels en peuvent être les inconvénients ?
3. A votre avis le football est-il un sport éducatif ? Si oui, dites pourquoi.
4. Un ^psychologue a écrit : « C’est par le jeu, forme spontanée de l’activité, que l’enfant
commence de lui-même son éducation. » Comment comprenez –vous cette parole ?

LECTURE
Le jeu
Parmi les moyens les plus propres à former la volonté de l’enfant il faut citer le jeu. La
période de l’enfance qui va de sept à douze ans est principalement Lågen du jeu.

Le jeu est pour l’enfant de cet âge, non seulement un délassement, mais une nécessité.
Qu’est –ce que le jeu ? En quoi peut-il exercer la volonté de l’enfant ?

Le jeu peut se définir : une activité spontanée, désintéressée, discipline. Pour explique
l’origine du jeu, les uns le présentant comme un délassement, les autre comme un exutoire de
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 33
forces superflue, et d’autre encore comme une préparation à la vie. En fait, il s’explique par la
vie elle-même. Vivre, c’est agir .Aussi n’est-il pas étonnant de rencontrer autant de jeux qu’il
y a dans l’homme de facultés à exercer. Il y a des jeux du corps, de l’esprit, des jeux
d’attaque, des jeux de défense.

Dès son berceau, l’enfant commence à mouvoir ses bras et ses jambe, saisir et à jeter des
objets, à jours avec les grandes personnes. Vers l’âge de quatre ans, en même temps que
l’imagination s’éveille et se fortifie, l‘enfant s’amuse à creuse le sable à pétrir l’argile, à
barboter d’ans l’eau. Entre sept est douze ans, il devient un lutteur un bricoleur. C’est l’âge de
la hutte et des cavernes.

Plus sentimentale et plus pratique, la petite sœur s’amuse avec sa poupée, organise des
rondes, joue à la ménagère, à l’infirmier. Dans la petite fille perce déjà la femme de demain.

Considérant les jeux comme une précieuse école de formation, les éducateurs
apporteront un souci tout spécial à les choisir, les surveiller et les diriger.

Pour être éducatif, le jeu doit demander à l’enfant un effort personnel et le plus souvent
un travail de création. Que les parents encouragent leurs enfants à se fabriquer eux-mêmes
leurs jouets. Sont à proscrire absolument les jeux de hasard, qui implantent dans l’âme de
l’enfant une sorte de fatalisme qui risquera de paralyser dans la suite son activité et son
initiative.

Le jeu bien choisi et bien dirigé aura des effets les plus heureux. Il manifeste
admirablement le caractère de l’enfant, ses qualités, ses défauts. L’intelligence et
l’imagination seront aiguillonnées surtout par les jeux de constructions et ceux de l’esprit. En
jouant avec sérieux avec sérieux, l’enfant apprendra à bander ses énergies, à vaincre malgré
les difficultés, à persévérer en dépit des échecs, à gagner avec modestie, à perdre sans jalousie
et avec bonne grâce, à venir en aide aux autres, à mettre au service d’autrui son habilité et sa
force. Sa conscience deviendra plus ferme, plus loyale, plus droite. Bref par le jeu il sera
amené à se maitriser, à se donner, et par là-même à se préparer à devenir, dans toute la force
et la beauté du terme, un homme.

J. Dhur, Eduquer un enfant (Ed. Salvator).

DOUZIEME LECON

Les tests

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I -EVOLUTION DE LA PSYCHOLOGIE

La psychologie qui est des facultés de l’âme, est restée stationnaire pendant longtemps.
Jusqu’au début du XX° siècle, on considérait les faits intellectuels, la vie mentale en général,
comme un domaine nettement à part, isolé, où les procédés et règles habituelles employées
pour les autres sciences n’avaient rien à voir.

Aujourd’hui, la science psychologique est devenue objet d’expérimentation comme


toutes les autres sciences avec cette différence toutefois, que l’expérimentation pote, non sur
le fait mental lui-même, mais sur les conditions de ce fait et surtout sur ses conséquences.

II. LES TESTS

Un test est une épreuve destinée à déterminer un caractère physique ou mental d’un
individu, en le classant quant à ce caractère, parmi d’autres individus de sa catégorie. (Ferré).
C’est une moyenne commode et rapide de déceler certaines capacité, comme aussi certaines
insuffisantes. Un test n’est valable que s’il a été expérimenté sur un nombre important de
sujets placés dans des conditions identiques : même âge de sujet, mêmes épreuves, durée
égale pour trouver les réponses, les solutions, etc. Les résultats obtenus à l’aide de ces tests
permettent d’établir des moyennes. Ces moyennes servent à classer les faits physiques ou
mentaux.

III. DOMAINE DES TESTS

Les tests qui permettent de noter les aptitudes des enfants sont nombreuses. A l’aide de
l’expérience relativement faciles à réaliser, on peut mesurer la vue, l’ouïe, l’odorat .On a
imaginé des tests pour la mémoire permettant de mesurer la rapidité de l’acquisition, la
ténacité de la conservation. Il y en a d’autres qui concernent l’intelligence, l’attention, le
degré de compréhension.

IV. TESTS INDIVIDUELS ET TESTS COLLECTIFS

1°TESTS INDIVIDUELS : ce sont des épreuves posées à chaque enfant en particulier.

2° TESTS COLLECTIFS : les tests collectifs consistent en des questionnaires imprimés


distribués à tous les participants à l’épreuve. A un signal donné, et dans un temps égal pour
tous, ils doivent écrire les réponses. Il ne reste plus qu’à constater si l’épreuve a été faite ou
non, si les réponses sot justes ou fausses et à faire le total des réponses exactes.

V.QUELQUES TESTS.

1° Tests pour déterminer ceux qui peuvent aborder l’apprentissage de la lecture : il s’agit
d’élèves de cinq à sept ans nouvellement inscrits.

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Dans une première séance, il serait bon de familiariser les élèves avec le matériel que
l’on mettra à leur disposition. Le maitre le mettra à chacun d’eux un crayon et une feuille de
papier blanc. Ils découvriront que le crayon laisse une trace sur la feuille lorsqu’il est tenu
d’une certaine façon. Ils feront alors librement sur la feuille et à volonté toutes sortes
d’arabesques. Dans une autre séance, avec une nouvelle feuille blanche, le maitre donnera
quelques idées en traçant au tableau une rangée de petits traits horizontaux, des ronds. C’est
seule »ment dans la troisième séance que le maitre fera exécuter les tests suivants.

1° TEST : donner aux enfants un crayon et une feuille de cahier d’écolier sur laquelle le
maitre aura tracé trois verticaux de un centimètre de haut environ (III).

2° TEST : même matériel, cette fois les traits tracés par le maitre seront horizontaux et à la
suite l’un de l’autre (---).

3° TEST : même matériel, le maitre trace un rond de un centimètre de diamètre.

4° TEST : même matériel, le maitre tracera en lettres de un demi-centimètre de’ hauteur et


en script poulie. Le maitre explique en langue locale qu’ils ont à faire le même dessin que
celui qui est sur la feuille ; puis il les laisse travailler en s’abstenant d’intervenir. Il repère au
besoin et montre ce qu’il faut faire.

RESULTATS : Les réponses sont classées en trois groupes et notées.

1. Le dessin est bien reproduit avec des dimensions plus ou moins grandes : 2 points
2. Le dessin est imparfaitement reproduit : 1 point.
3. Il n’est pas reproduit du tout : 0 point. Les élèves qui obtiennent 4 points sur 8 peuvent
commencer l’apprentissage de la lecture. (Gillot.)

2° TESTS INDIVIDUELS D’AUDITION :

Mesure de la distance à partir de laquelle le tictac d’une montre tenue à la main , à la


hauteur de l’oreille de l’enfant, est entendu par lui, dans le silence. L’enfant est assis, les yeux
bandés. Sur le plancher, on a tracé à la craie une ligne

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TREZIEME LECON

L’âge mental
I. ENFANTS NORMAUX ET ENFANTS ANORMAUX

L’enfant normal est celui qui présente à un âge déterminé les caractères généraux qui
caractérisent cet âge. En conséquences, on doit classer parmi les enfants anormaux, non
seulement les faibles d’esprit, les idiots, mais aussi les enfants qui, intellectuellement
toujours, sont en avance sur leur âge. Les retard aires comme les précoces sont des anormaux.

Quand on dit d’un élève de sept ans qu’il a huit ans d’âge mental, cela signifie
qu’intellectuellement son esprit fonctionne comme celui de la majorité des élèves de neuf ans
: cet enfant est en retard.

II.IMPORTANCE DE L’AGE MENTAL POUR LE CLASSEMENT DES ELEVES

Le classement se fait pratiquement en se basant sur le degré d’instruction des enfants.


Leur âge ne peut être qu’une indication, car il faut surtout tenir compte, non leur âge réel ou
physique, mais de leur âge intellectuel ou mental et souvent, les deux ne concordent pas.
L’esprit d’un enfant ne suit pas nécessairement les degrés de développement de son corps. Le
classement parfait n’existe pas, mais il faut s’en approcher le plus possible si l’on veut que les
leçons soient profitables à tous. Pour classer judicieusement les élèves en groupes homogènes,
il est bon d’avoir quelques notions sur l’âge mental.

III. COMMENT DETERMINER L’AGE MENTAL ?

Pour déterminer l’âge mental des élèves, on utilise l’échelle métrique imaginée par
Binet et Simon. Cette échelle métrique consiste en une série de tests caractéristiques d’un
certain âge. Ces tests mettent en jeu l’intelligence globale de l’enfant et non, comme pour les
tests d’aptitudes, une fonction particulière de l’intelligence. Voici pour les différents âges
scolaires quelques épreuves empruntées à Binet, Simon et Vaissière.

6 ans : distinguez le matin et le soir. Distinguez la main droite et l’oreille gauche.


Définir les objets familiers par l’usage ; une fourchette, c’est pour manger ; une chaise, c’est
pour s’assoir ; Répéter une phrase de seize syllabes, c’est dire son âge.

7ans : indiquer les lacunes d’une figure dessinée. Donner le compte de ses doigts.
Copier une phrase écrite. Décrire une gravure en disant ce que font les personnages. Nommer
quatre couleurs. Compter neuf pièces d’un et deux francs et dire combien cela fait.

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8ans : comparer de mémoire deux objets : mouche et papillon. Est-ce pareil ? Quelle
différence y a-t-il ? Combiner de 20 à 0 an descendant. Dire la date complète du jour : jour,
mois, année, quantième du mois.

9ans : rendre la monnaie de 20 francs pour 4 francs. Demander la définition d’un objet
autrement que par l’usage. Reconnaitre les pièces de monnaie, les billets de banque.

Enumérer les mois. Répondre à une question facile : « Que faire si on a froid ?

10ans : copier de mémoire un dessin vu pendant huit secondes. Fier deux phrases
contenant trois mots donnés : un nom de personne ou de lieu, un mot abstrait, un nom d’objet
concret, par exemple : Paris, science, livre.

12ans : faire une seule phrase avec trois mots donnés. Trouver plus de soixante mots en
trois minutes. Définir des mots abstraits : charité, justice, bonté, etc. Refaire une phrase
intervertie. Exemple : un défend chien bon son maitre courageusement.

SUJETS A DEVELOPPER

1. Qu’est-ce qu’un enfant normal ? Quels enfants faut-il classer parmi les enfants
normaux ?
2. Quelle utilité y a-t-il à connaitre l’âge mental des enfants pour le classement ?
Comment peut-on reconnaitre l’âge mental ?

CHAPITRE IV
LE MAITRE
Que de chefs d’œuvre en espérance ravagés ou détruits par
incapacité ou par insouciance !

QUATORZIEME LECON

Vocation et mission du
maitre
.

I-VOCATION DU MAITRE
Etre éducateur n’est pas un métier, c’est une vocation. La vocation est une attirance, un
appel pour une tache bien déterminée. Le mot s’emploie surtout pour le prêtre, le religieux, la
religieuse, il convient également, en un certain sens, pour l’enseignant. « Certains métiers ne
demandent que certaines qualités de l’esprit ou de la main. En dehors des connaissances
techniques ou scientifiques nécessaires, ils n’exigent qu’une bonne conscience

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 38


professionnelle. Tandis que d’autres professions, comme celle de l’éducateur, semblent exiger
un engagement de l’être entier, elles réclament le don de » soi, et un don de soi librement
consenti. « (David.) .
Cette vocation dopait se fonder sur un attrait et un idéal.
1°UN ATTRAIT :
Cet attrait est l’amour des enfants. Sans amour, l’éducation est impossible.
L’éducateur doit mettre tout son cœur et toute son âme dans l’accomplissement des nobles
fonctions dont il est investi. Quelle tache plus haute y a-t-il, en effet, que celle d’ouvrir de
jeunes intelligences à la vérité, à la science, d’inculquer l’amour du travail et de la vertu !
Cette tache, il ne pourra la remplir sans un attrait profond, un amour sincère et dévoué des
enfants. » Quiconque aime les enfants, c’est la véritable vocation et possède, par surcroit, le
gout de l’action réfléchie, ne manquera pas de se plaire dans l’enseignement. C’est qu’en
effet, notre métiers, il est bien entendu, n’abaisse pas, ne mécanise pas son homme : il oblige
constamment, au contraire, à faire effort pour atteindre à un plus haut degré de puissance
éducative, il l’épure, il l’exalte, il réussit bien plus souvent qu’on ne croit à faire de l’humble
maitre d’école un véritable artiste en son genre, c’est-à-dire un pétrisseur d’âmes, un créateur
de caractères et d’individualité. (P. Bernard.)
2° UN IDEAL :
Cet idéal consiste à se dévouer pour les enfants. Il se comporte en plus du
dévouement un grand désintéressement. Le salaire que reçoit le maitre est légitime, nécessaire
pour lui permettre de vivre honnêtement, de tenir son rang dans la société, mais jamais
l’amour de l’amour de l’argent ne doit passer en premier lieu. Ce serait une véritable
déchéance pour un maitre s’il en venait à se considérer orme un salarié ordinaire. « Votre
premier est-il l’argent et votre règle est le moindre effort ? Cherchez une autre profession.
Mais avez-vous l’amour des enfants et des études, votre opinion est-elle que le but essentiel
de la vie n’est pas la richesse et ses vanités et que le bonheur tient avant tout à des
occupations qu’on aime, à une œuvre qui vous prend tout entier et dont on sent la grandeur,
n’hésitez pas, faites- vous instituteur. « (Poitrinal.)
II-RESPONSABILITES DU MAITRE
Le maitre doit conscient des responsabilités qu’assume en embrassant la carrière
d’instituteur. Ces responsabilités se réfèrent aux enfants, aux parents, à l’église et à l’état.
1°Responsabilité vis-à-vis des enfants : il est responsable vis-à-vis des enfants dont il
accepte de faire l’éducation et qui pourrait plus tard lui demander des comptes. « Il n’est pas
exagéré de parler d’œuvre créatrice lorsqu’il s’agit d’éducation. Certes, on ne crée pas
l’enfant, ni ses possibilités latentes, mais on modèle un être capable de remplir son rôle au
même titre que le sculpteur qui, sans créer le bois, l’argile ou le marbre, en utiliser les
propriétés pour en dégager l’œuvre, création véritable. Celui qui n’est pas attiré à cet qui
consiste à transformer, pour les rendre meilleurs et apte à la vie sociale, le cœur et l’esprit
d’autrui ne doit pas chercher sa vie dans l’enseignement. » (Médard.)
2°Responsabilité vis-à-vis des parents : à l’école, le maitre remplace les parents. Il continue
l’éducation amorcée dans la famille. Les parents faute de temps et parfois de savoir, ne
peuvent instruire leurs enfants, et c’est pourquoi ils donnent mandat au maitre pour les
suppléer. Ce mandat confère au maitre des droits, mais ainsi des devoirs ; Il devient
réellement six heures par jour le père des enfants qui lui sont confiés. Et c’est donc avec le
sentiment et le cœur d’un père qu’il doit agir envers eux. De tout temps, le rôle du maitre a été

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vu sous cet angle. Quintile en écrivait voilà bientôt deux mille ans : « Avant et par-dessus
tout, qu’un maitre prenne les sentiments de père pour ses disciples et qu’il se regarde comme
tenant la place de ceux qui les lui ont confiés. »
3-Responsabilité vis-à-vis de l’église : le maitre doit conserver pure l’âme des enfants, leur
faire acquérir de bonnes habitudes, les former à la vie chrétienne et morale. C’est une lourde
responsabilité dont il aura à rendre compte à Dieu.
4-Responsabilité vis-à-vis de l’Etat : le maitre doit former de bons citoyens. La formation
civique est un des biens de l’école. Le pays, dont l’avenir est entre ses mains compte sur lui.
L’Etat lui confie le soin de former les citoyens conscients de leurs droits, sans doute, mais
toute une solde pour la tache qu’il accomplit. Le maitre qui ne le remplit pas avec sa
conscience commet un vol.
III. IMPORTANCE DE LA MISSION D’EDUCATEUR
1° L’AVENIR DE L’ENFANT : pour une grande part, l’avenir de l’enfant dépend de
l’éducation qu’il reçoit à l’école. « L’enfant est un devenir. Il est en route. Nous avons à le
guider, à l’encourager, à le conseiller, à le lui faire aimer sa tache d’homme. » (Christiani.)
Qu’il trouve sur son chemin un maitre qui ne soit pas à la hauteur de sa tache et voilà une
éducation indiquée, dont les conséquences le poursuivront toute sa vie. « Que chaque
éducateur multiplie les répercussions de son action sur un individu par le nombre de l’élève
qu’il inscrira sur le registre d’appel, durant sa carrière, il aura une idée de l’étendue et de
l’importance de sa mission. » (Médard.)
2°L’EDUCATEUR TRAVAILLE SUR DES AMES IMMORTELLES : plus une matière
est précieuse et plus on la travaille avec soin : attention, précaution. Or qu’y a-t-il de précieux
que l’âme des enfants ? « Quelle imagination ne serait pas séduire par la perspective d’avoir à
manier des âmes, d’enseigner le vrai et le bien, de jeter dans la société des éléments des
régénérations, de remplir le rôle sublime d’ambassadeur divin ! Puissante réalité que tout cela,
vocation d’une noblesse qui dépasse la dignité des plus hautes vocations humaines. »
(Guibert.)
3°L’EDUCATION NE SE RECOMMENCE PAS : une œuvre matérielle manquée peut
être reprise, et on en arrive parfois à en corriger les malfaçons. Une éducation gâchée ne se
recommence pas et l’enfant sera tributaire toute sa vie des maladresses éducatives d’un maitre
sans conscience ou ignorant son métier.
IV.UN MIRAGE A DISSIPER :
« Le mirage serait de croire que la vocation d’enseignant demande une somme de
travail inférieure à celle des autres professions. Certes, aucune de ces dernières n’offre un
horaire hebdomadaire si court et autant de vacances. Illusion ! En sortant de son bureau,
l’employé a terminé son travail ; en quittant sa classe, le maitre doit penser à ses préparations
de leçons, à certaines corrections, à la tenue des registres. Si un travailleur peut souvent
s’absenter pendant ses heures de travail sans trop d’inconvénient ; l’instituteur, responsable
des enfants, est tenu à une ponctualité et une assiduité rigoureuse. Alors les quarante heures
hebdomadaires du premier constituent un maximum rarement atteint, les trente heures du
second constitue un maximum toujours dépassé. Il y aurait aussi beaucoup à dire sur la
tension nerveuse que, bien plus que tout autre, notre métier exige ; les statistiques médicales
l’attestent. Ajoutons à cela le travail permanent du maitre digne de son nom qui, voulant
éviter l’ornière de la routine, doit parfaire culture générale et connaissances professionnelles

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 40


durant toute sa carrière. Si le fait de ne demander qu’un effort modéré devait constituer un
avantage professionnel, ce n’est pas de ce côté qu’il faudrait se tourner. » (Médard.)
SUJETS A DEVELOPPER
1. Montrez la beauté de la vocation du maitre. Dites ses joies et ses difficultés.
2. Le maitre est auprès des enfants le délégué des parents, de l’église et de l’Etat.
Comment le comprenez-vous ?
3. Parmi les vocations, celle d’enseignant est une des plus nobles. Commentez cette
parole.
4. « Montrez l’importance de la mission de l’éducateur.
5. « Il ne suffit pas de déclarer que nous avons des devoirs envers les enfants. Il est
indispensable de savoir en quoi ces devoirs consistent. « D’après vous, quels sont ces
devoirs ?
6. Que pensez-vous d’un maitre qui choisirait l’enseignement dans l’espoir de s’épargner
le travail et la fatigue ?

QUINZIEME LECON

Formation du maitre- Qualités physiques


I. NECESSITE DE CETTE FORMATION
Cette formation spéciale du maitre est indispensable en raison de l’œuvre importante de
l’éducation en raison aussi de la très haute idée que l’enfant se fait de » celui qui l’enseigne.
Le métier d’enseignant est un des plus délicats. C’est un métier qui s’apprend. Le véritable
éducateur aura la passion d’apprendre, de parfaire son art d’enseigner. Cette formation se fait
principalement à l’école normale, mais elle doit se continuer toute la vie, tant que le maitre
enseigne.
II.FORMATION PROFESSIONNELLE
Elle se fait de trois manières :
1° Par les leçons choisies, préparées, exposées en vue de l’école primaire.
2° Par l’étude des méthodes d’enseignement et des procédés d’éducation.
3° Par les exercices pratiques de l’école d’application.
III-CETTE FORMATION DURE TANT QUE LE MAITRE ENSEIGNE
Il s’agit ici, aussi bien de culture générale que de complément à apporter à la formation
professionnelle reçue à l’école normale. Par culture générale, il faut entendre des
connaissances acquises sans but technique précis et, par complément de formation
professionnelle, toute étude et lecture faite dans le dessein d’obtenir une compétence accrue
dans l’exercice de sa profession. Remarquons que la première sur la seconde et que sans une
certaine culture générale. Il est impossible de posséder une formation professionnelle un peu
profonde. On ne demeure un bon maitre que si on est un étudiant perpétuel. « La servitude du
métier d’instituteur et sa grandeur, c’est justement de réclamer à l’homme un constant
perfectionnement. A ce prix seul, on reste digne d’enseigner. Un manœuvre n’a plus rien à
apprendre au bout d’un an après vingt ans d’enseignement, un instituteur est toujours un
étudiant. « L’examen passé à la sortie de l’école normale sanctionne un certain degré

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d’instruction, mais cette instruction, si on ne l’entretient pas, s’évanouit peu à peu. Pour la
garder, la consolider et l’étendre, il faut continuer à se cultiver. Les connaissances acquises à
l’école , tant au point de vue de la culture générale que pédagogique doit être la base et le
point de départ d’une culture plus poussée .Rien n’empêche, au bout de quelques années, si
l’on s’est donné la peine de suivre un programme bien défini , grâce à des cours par
correspondance, de tenter un autre diplôme. Le succès n’est peut-être pas certain, mais
l’élargissement et l’approfondissement de vos connaissances sera la reconnaissance sera la
récompense d’un travail qui aura ouvert des horizons nouveaux, tout en vous procurant les
nobles satisfactions de l’intelligence.
Par économie, et pour être sur d’un choix judicieux, le jeune maitre aura intérêt à demander
conseil avant d’acheter un livre nouveau ou de s’abonner à une revue
- Les titres sont parfois trompeurs. Petit à petit il se montera une bibliothèque personnelle aussi
utile pour la préparation de la classe que pour son propre enrichissement.
IV-QUALITES PHYSIQUES
Qualités physiques. Pour être en mesure de s’acquitter de ses fonctions, le maitre doit
posséder une santé robuste, une voix sonore et une vue normale.
1° La santé :
la tache de l’instituteur est fatigante, épuisante même pour celui qui s’y livre tout entier.
Les heures de classe terminées, il reste à corriger les cahiers, à préparer la classe du
lendemain. Il se maintiendra en forme en suivant les règles d’hygiène, en prenant une
nourriture saine et variée, en s’abstenant des boissons alcooliques, en se couchant à heures
fixes. Il est préférable de se coucher tôt et de se lever de bonne heure que de prolonger
tardivement ses veilles.
2° La voix :
Une voix claire et forte lui est nécessaire pour se faire comprendre, éviter le débit
monotone, endormant. Il parlera plus lentement et en articulant bien. Il se gardera du
bavardage incessant. Il apprendra à parler par gestes ou simplement des yeux. Il s’évitera ainsi
beaucoup de fatigue et l’attention des élèves y gagnera.
3° La vue :
Le maitre a besoin d’une vue excellente pour se rendre compte de tout ce qui se passe
dans la classe. En plus d’une bonne vue il lui faut l’esprit d’observation et d’attention, qualités
souvent innées, mais que l’on peut aussi acquérir et développer.
V-GARDER TOUJOURS UN EXTERIEUR DIGNE
Avoir un extérieur qui en impose une belle prestance, n’est pas absolument nécessaire
ni à la portée de tous. Que du moins, le maitre se distingue pas une tenue simple, plutôt
graves, de manière affables, sans tomber toutefois dans l’affectation et la prétention. « Le
port, la contenance, l’attitude générale peuvent prévenir favorablement un auditoire ; un
maintien calme, une démarche posée, un regard assurée contribuent beaucoup à donner cet air
d’autorité et de maitrise de soi qui conduit vite à la maitrise de la classe. Il faut se tenir pour
tenir les autres. « (Bernard.)
A l’opposé des maitres dont les allures prétentieuses ou maniérées font sourire, il y a
les négligents. « Les maitres n’ont pas d’intérêt à perdre leur personnalité ou leur individualité
en s’efforçant de se niveler sur la médiocrité, mais il devrait faire un lucide examen sur la
distinction de leur tenue extérieure. Les gestes singuliers, une posture nonchalante, des tics

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 42


risibles n’échappent aux yeux perspicaces et éveillés des élèves et deviennent aisément un
obstacle à l’efficacité de l’enseignement. » (Ringkamp.)
Qu’il s’en rende compte ou non, le maitre, devant ses élèves, est comme l’acteur
devant le public : quarantaine paire s d’yeux sont braquées sur lui, sans beaucoup de
méchanceté peut-être, mais sans clémence non plus, prêts à saisir le coté ridicule d’un geste,
d’une attitude, à exploiter la plus petite faiblesse et à s’en amuser. L’enfant est ainsi fait et il
n’ya pas lieu de s’en formaliser,, mais il faut que le maitre sache bien qu’il travaille devant
témoins et qu’en conséquence il doit éviter, dans sa façon d’agir, tout ce qui pourrait donner
prise au ridicule et, par suite , nuire à son autorité.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Où se fait la formalisation du futur maitre ? En quoi consiste-t-elle ?
2. La formation du maitre est-elle terminée à sa sortie de l’école normale ? Comment
peut-il continuer à se former, à se cultiver ?
3. Quelles qualités physiques demande la vocation d’instituteur ?
4. Développez cette pensée : » Un maitre sans dignité est un pauvre maitre. »
5. « Un maitre expérimenté, dont l’action quotidienne n’est point éclairée et vivifiée par
la théorie ne sera toute sa vie qu’un simple praticien. » Etes-vous de ce avis ?

SEIZIEME LECON
Formation du Maitre
Qualités intellectuelles et qualités
morales
I-QUALITES INTELLECTUELLES
Ce qui importe à l’éducation, c’est moins d’avoir des qualités intellectuelles brillantes
que de posséder « un équilibre d’habitudes moyennes qui lui permettent de dominer et
d’assimiler les connaissances variées qu’il doit enseigner ». Mais il est indispensable qu’il ait
un jugement droit, qu’il soit suffisamment instruit et qu’il possède les connaissances
professionnelles propres à son état.
1° Avoir un jugement droit :
Avoir un jugement droit est une qualité primordiale, essentielle, indispensable pour le
maitre. L’éducation étant affaire de jugement, d’intelligence et de raison. , comment, sans un
jugement droit, sain, bien formé, pourrait-il guider les autres, développer leur intelligence,
leur donner des conseils appropriés, comment pourrait-il distinguer dans les faits et gestes de
ses élèves la part de l’étourdir et celle de la malice ?
2° Etre instruit :
D’abord posséder à fond les matières qu’il doit enseigner, c’est le minimum requis.
Les notions qu’il doit inculquer aux enfants doivent être non seulement sues sans hésitation
aucune, mais aussi parfaitement, enrichies par une réflexion personnelle. Il doit à sa
profession d’en savoir bien davantage. Sa fonction le met au-dessus du commun et on attend
de lui une vaste information. Ses élèves lui poseront des questions, il doit pouvoir y répondre.
Rien n’est plus humiliant que d’être obligé d’avouer son ignorance . Sans connaitre à fon
toutes les sciences, il doit avoir des clartés sur toutes.

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 43


3° Posséder les connaissances professionnelles :
Pour exercer honnêtement un métier, il faut le connaitre avoir appris. C’est une
question de conscience et de justice. Celui qui exerce une profession sans la connaitre en un
charlatan Pour exercer la profession d’enseignant, il faut avoir étudié la pédagogie, connaitre
les principes de l’éducation, les méthodes d’enseignement, l’art d’enseigner, de communiquer
ce que l’on a appris. » On peut être plusieurs fois diplômés et incapable de donner un bon
enseignement. Un homme pourvu d’une instruction moins étendue mis initié à la pédagogie et
à la méthodologie pratique, peut être très supérieur, comme maitre, à un autre qui est fort
intelligent et très érudit, mais qui manque de méthode et ignore toute pédagogie. » (Hiss.)
II. QUALITES MORALES
Un véritable éducateur doit être pieux, exemplaire, dévoué, patient et calme, bon, juste,
ponctuel.
1°Pieux :
Les efforts du maitre doivent être fécondés par la grâce, laquelle s’obtient par la prière
et la fréquentation régulière des sacrements. Cette prière sera toujours celle d’un homme
convaincu. Ses élèves qui le regardent et le jugent doivent sentir que leur maitre prie
véritablement que la prière n’est pas un exercice comme les autres.
2° Exemplaire :
Il ne doit jamais se permettre ce qu’il défend à ses élèves. Il sera exemplaire en tout et
partout. Il en imposera par la rectitude d’une vie sans reproche. La dignité de sa conduite sera
une leçon constante pour ses élèves. Il n’oubliera pas que l’éducation se fait beaucoup plus
par l’exemple que par la parole. Elle est, si l’on peut dire, une contagion bienfaisante et non
un formalisme verbal »
3°Dévoué :
Il faut beaucoup de dévouement, de générosité pour supporter ennuis, fatigues et
déceptions qu’il rencontrera chaque jour. Eclairé sur l’excellente et l’importance de sa tache,
il s’y donnera sans calculer, ne ménageant ni son temps ni sa peine.
4° Patient et calme :
La patience est nécessaire pour répéter constamment les mêmes choses, pour supporter
l’étourderie et les défauts des enfants. On n’est pas éducateur si l’on n’a pas des provisions
inépuisables de patience. » (Pradel.) Le calme lui est aussi indispensable. Le maitre qui crie,
qui gesticule, perd son temps net se tuent très vite à ses manifestations tapageuses et n’en font
plus aucun cas. Par contre, le maitre calme exerce sur ses élèves une influence bienfaisante et
crée dans classe une atmosphère propice au travail.
5° Bon :
Rien ne résiste à la bonté. Le maitre doit savoir oublier et pardonner. Il se redira souvent
qu’il a affaire à des enfants qui agissent plus par étourderie », caprice et légèreté que par
malice ou méchanceté.
6° Ferme ;
Il faut tenir à la discipline, à l’observation du règlement, exiger qu’une punition juste
soit accomplie, ne pas céder devant la bouderie ou l’entêtement. Mais il faut aussi savoir unir
la douceur à la fermeté.
7° Juste :
Le maitre sera envers tous ses élèves et n’aura de préférence pour aucun d’eux, traitant
chacun selon son mérite. Il ne punira que les fautes certaines. Son esprit de justice doit être

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 44


au-dessus de tout soupçon. Les élèves acceptent une discipline, même sévère, un travail
excessif, muais se révoltent contre l’injustice. Cette justice demandée au maitre ne signifie pas
qu’il doive obligatoirement adopte une ligne de conduite immuable envers tous ses élèves. Il
saura faire preuve de tact et modifier son comportement vis-à-vis de tels ou tels, tenant
compte du caractère et des dispositions du moment. « Une balance impitoyablement la même
pour tous serait souvent l’injustice sous forme de justice. » (Montât.)
8° Ponctuel :
Un quart d’heure avant la rentrée, il est à son poste pour recevoir les enfants, voir si tout
est en ordre, mettre la dernière main à la préparation de sa classe. Le maitre qui arrive en
retard gâche sa première leçon et donne un mauvais exemple. Son cas ne peut être comparé à
celui d’un fonctionnaire où d’un bureaucrate. Pour ces derniers, ce sont des papiers qui
attendent pour le maitre, ce sont des élèves qui demeurent sans surveillance, se dissipent et
perdent leur temps. De quel droit pourra-t-il ensuite exiger la ponctualité de ses élèves ?
III-CONSCIENCE PROFESSIONNELLE
Par conscience morale, il faut entendre cette volonté constamment tendue vers un
meilleur accomplissement de sa tache. Un ouvrier fait preuve » de conscience professionnelle
s’il accomplit ponctuellement son travail en s’efforçant d’en améliorer la qualité et le
rendement. Pour l’éducateur la conscience professionnelle se traduira par une recherche
persévérante des moyens propres à améliorer la qualité de son enseignement : documentation
près des ainés, lecture des livres et revues pédagogiques, assiduité au cours de
perfectionnement. Cette conscience professionnelle le suit tout au long du jour. Elle le rendra
scrupuleux dans l’emploi de son temps, lui interdisant d’en soustraire la moindre parcelle
pour se passer une fantaisie. Elle le rendra assidu et ponctuel, lui fera respecter les horaires,
les consignes reçues au cours d’inspection aussi bien que les directives générales. Elle se
remarquera dans une préparation de classe journalière, soignée et détaillée, dans l’application
qu’il apportera à la correction des cahiers. Elle le poussera à accomplir sa tâche, non en vue
avancement certes légitime, mais surtout dans l’intérêt des enfants qu’il a accepté d’instruire
et d’éduquer. Pour se maintenir à cette hauteur, il lui faut qu’une honnêteté ordinaire qui se
satisfait du minimum obligatoire, mais un véritable dévouement.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Avoir un jugement droit est la première qualité intellectuelle que doit posséder un
maitre. Montrer qu’elle est indispensable pour faire l’éducation.
2. Quelles sont, à votre avis, les qualités morales d’un véritable éducateur ?
3. Qu’entendez-vous par conscience professionnelle ? Comment se manifeste-t-elle dans
le travail journalier d’un instituteur ? Comment peut-il l’éveiller chez ses élèves ?
4. De toutes les qualités morales que doit posséder un instituteur, quelle est à votre avis
la principale ?

DIX-SEPTIEME LECON

L’autorité du maitre

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I-L’AUTORITE VIENT DE DIEU
Toute autorité vient de Dieu. Dieu délègue son autorité aux parents, lesquels la
transmettent au maitre en lui confiant leur enfant. Représentant de Dieu, remplaçant des pères
et mères, voilà le fondement solide sur lequel s’appuie l’autorité du maitre. »Cependant, la
reconnaissance de l’autorité- fonction indépendante de la personne qui la détruit- est déjà un
signe de maturité. Pour que les enfants n’aient jamais, l’impression que Dieu est faible ou
qu’il donne des ordres absurdes. Ce qui serait une piteuse éducation ; Il importe que ceux qui
sont ses mandataires soient humainement et professionnellement dignes de le représenter. »
(Hoffer.)
II-CE QU’EST LA VERITABLE AUTORITE
On peut être détenteur de l’autorité sans être pour cela un homme d’autorité. « C’est un
fait d’expérience courante que certains éducateurs s’imposent d’emblée à leurs élèves ;
d’autres, au contraire, ne parviennent guère à se faire obéir. Cette différence tient à un
ensemble complexe de dispositions à la fois physiques, intellectuelles et morales. L (autorité,
en effet, n’est pas une qualité particulière, mais une résultante dans laquelle on rencontre,
dans une proportion variable, des qualités comme l’amour désintéressé, le respect, la
confiance, la fermeté, la justice, la compétence. Tout maitre qui désire devenir un homme
d’autorité doit s’efforcer de les acquérir, car il n’y a d’influence éducatrice féconde quand
l’autorité fait défaut. » (Hoffer.)
III-LA CRAINTE
L’autorité ne s’acquiert pas la crainte, bien qu’une certaine crainte soit indispensable
pour éduquer les enfants dont le tempérament est particulièrement difficile. Mais ceci ne peut
être établi comme règle générale.
Le maitre qui s’impose par la terreur se fait détester pousse les enfants à l’hypocrisie,
détruit l’élan généreux de leur nature.
C’est ordinairement le défaut des jeunes maitres qui ont les débuts , d’une sévérité
excessive .Il est bon, quand on commence à faire la classe, de ne pas adopter un genre trop
paternel, mais il ya une juste mesure à garder entre la dureté et une discipline trop libérale qui
laisse tout passer sans réagir.
C’est par sa valeur intellectuelle et surtout sa valeur morale que le maitre inspirera
confiance et respect. La véritable autorité est d’essence morale. Ce n’est ni l’extrême sévérité,
et moins encore la brutalité, qui donnent au maitre de l’ascendant sur ses élèves. « L’autorité
du maitre, indispensable, mais volontiers souriante, se veut aussi peu pesante que possible.
Elle tient beaucoup plus au prestige personnel de l’éducateur qu’à la fonction, beaucoup plus
à l’exemple qu’il offre par sa valeur et la valeur de son travail qu’au pouvoir discrétionnaire
qu’il possède, beaucoup plus à sa puissance de persuasion, à l’enthousiasme qu’il allume,
qu’à la crainte des punitions. » (Médard.)
IV-LES PRINCIPALES CONDITIONS
Pour avoir de l’autorité, le maitre doit :
1° Aimer ses élèves et en être aimé :
L’expérience atteste qu’un maitre qui aime ses élèves et en est aimé exerce sur eux
une action profonde. Il les aimera facilement, malgré leurs défauts, s’il voit en eux des images
de Dieu. « L’enfant est tout prêt à aimer son maitre, mais il faut que le maitre l’aime aussi. Si
nous n’aimions pas notre classe, notre emploi, nos élèves, si nous attendions « quatre heures »
avec ennui et impatience, le climat de la classe ne pourrait être que réfrigérant .L’élève doit

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sentir que son maitre aime sa tache et s’y adonne avec cœur. Si cela n’est pas, les plus
brillantes qualités ne serviront à rien. » (Gillain.)
2°Etre l’exemple vivant de ce qu’il enseigne :
« L’exemple sert à la fois de modèle et de soutien. De modèle, car les connaissances
des vertus de l’enfant sont d’abord des imitations : c’est par imitation que l’enfant apprend à
parler et agir. De soutien, car l’enfant en a besoin : ce qu’on lui commande, surtout s’il s’agit
de quelque chose de nouveau, est pour lui difficile. Il faut qu’il se domine, qu’il surmonte ses
répugnances. Pour qu’il en ait le courage, il faut qu’il trouve un encouragement .L’aide la
meilleure est l’exemple de cœur qui l’entourent. » (G.Courtois.)
3°Etre égal d’humeur :
Il doit se montrer toujours le même, toujours maitre de lui. « L’humeur égale,
l’équilibre dans l’humeur doit présider aux études. Ne secouez pas l’enfant, ne l’abrutissez
pas de réprimandes, ne le faites pas vivre parmi les orages et les éclairs de l’impatience. »
(R.Benjamin.)

4°Etre ferme :
Il faut maintenir les ordres donnés, punir toute grave, surtout s’il y a préméditation.
Ayant recommandé une chose juste, raisonnable, le maitre ne transigera pas. Celui qui « laisse
aller » n’a pas l’estime de ses élèves. «L‘enfant aime le maitre énergique qui est capable
d’unir la sévérité au respect et à la tendresse de copieur ; il ne donne jamais sa confiance au
maitre faible pressement parce qu’il est incapable d’inspirer cette crainte filiale sans laquelle
il a le sentiment d’être abandonné. » (Hoffer.)
Le juste milieu est à trouver à égale distance du système autoritaire et du système
libéral, mais s’il y avait un choix à opérer entre les deux régimes, c’est plutôt vers le premier
qu’il faudrait pencher. « L’instituteur autoritaire et vieux jeu, qui impose à sa place le régime
corporel des bras croisés et du silence, ne lui rend pas en définitive un si mauvais service. La
preuve, c’est que les premiers intéressés, qui sont les hommes formés par lui, lui gardent une
reconnaissance durable, avec non seulement plus de respect, mais souvent e »encore plus
d’affection qu’à tel ancien maitre à discipline libérale et qui se voulait proche de ses élèves. »
il était dur, mais ce qu’on travaillait avec lui ! » Ce témoignage lui permet de négliger la
commisération des dilettantes de la pédagogie du jour. » (Ferré.)
5°Etre juste et impartial :
Les mêmes règles pour tous. Rien ne nuit plus à l’autorité que les petits préférés. »
« Mais à côté de la justice rigoureuse, il y a l’équité, le sens des proportions qui juge la réalité
en profondeur. Une même faute matérielle, commise par deux élèves, n’exige pas
nécessairement le même châtiment. Quand il s’agit de natures ingrates, l’équité oblige à tenir
compte des circonstances atténuantes. Est-ce toujours la faute de l’enfant s’il est inintelligent,
grossier et vulgaire, voire vicieux ? Il est si souvent la victime de l’hérédité ou du milieu ! il
mérite si souvent plus de pitié que de souveraineté, bien que les natures ingrates ne
s’améliorent ordinairement que sous l’influence d’une direction ferme. Dans ce cas, la
patience est souvent le moyen suprême d’être juste. » (Hoffer.)
6°Avoir un bon système de récompenses et de punitions. (Voir leçons 23 et 27)
V-DEFAUTS QUI NUISENT A L’AUTORITE.
1°L’inconduite du maitre : un maitre sans conduite ne peut être qu’un pauvre maitre.
Aucune qu’un pauvre maitre. Aucune influence heureuse n’est à espérer, mais bien plutôt le

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contraire. On pourrait lui appliquer la parole de l’Evangile : »Faites ce qu’il dit, ne faites pas
ce qu’il fait. »
2°Le manque de savoir : d’où nécessité de s’entretenir, de poursuivre ses études par la
lecture d’ouvrages traitant de ses fonctions d’instituteur ou se rapportant à ce qu’il doit
enseigner. « Il est moins question ici de parchemins et de diplômes que du gout et de volonté
de se perfectionner par la lecture, l’étude et l’observation attentive des choses du métier. Nous
réclamons un savoir accompagné de conscience et de jugement, c’est-à-dire de culture, un
savoir qui progresse et s’étend sans cesse. Un brevet supérieur qui vit sur son fonds est bien
vite au-dessous d’un brevet élémentaire qui travaille » (Bernard).
Le maitre aura conscience que le savoir livresque acquis au collège ne constitue
qu’une apparence de préparation incomplète et nettement insuffisante. « il ne s’agit plus de
savoir en élève, mais ce maitre qui voit clair dans ce qu’il sait, qui domine une science à
nouveau ruminée, qui sait en tire la substance et la rendre assimilable » (Commune).
3°La timidité : il faut vaincre sa timidité, montré de l’assurance surtout les premiers jours,
sans tomber toutefois dans la présomption. » La timidité peut résulter d’une extrême
impressionnabilité du système nerveux. Très souvent elle est due à des craintes imaginaires ou
démesurément grossies. On la combat alors en développant en soi le sens de la réalité, en se
familiarisant avec ce qui est intimidant, en se faisant honte à soi-même de » ses craintes
chimériques. Si elle provient, comme cela est fréquent, de la conscience d’une infériorité, le
moyen le plus efficace de la guérir est le succès et la décision. Que le timide prépare
raisonnablement ce qu’il doit faire, puis se jette résolument dans l’action sans se permettre de
revenir en arrière » (Hoffer.)
4°La sévérité par à-coups : l’enfant est souvent : l’enfant est souvent déconcerté par la
volteface du maitre. Un jour, sans cause apparence, c’est une mansuétude très large qui
domine ; le lendemain la plus légère infraction attire, les foudres et est sanctionnée avec une
rigueur extrême. « Les maitres constants dans leurs exigences, avares de menaces et de
promesses, n’ont presque jamais à punir. « Le maitre adoptera, une fois pour toutes, au début
de l’année, un système de punition qui ne sera excessif ni trop large. Pour l’établir, il fera bien
de demander conseil. Il s’en tendra ensuite à ce qui a été fixé.
5°Une discipline tatillonne : certains maitres ruinent leur autorité en attachant de
l’importance à des vétilles, à des minuties, en multipliant les défenses pour des choses qui
n’en valent pas la peine. Les élèves sont excédés et finissent par se révolter.
6°Une tenue négligée ou trop recherchée : s’habiller convenablement c’est, par un petit
coté, sans doute, honorer la profession qu’on exerce. Le maitre se présentera devant ses élèves
en habits propres, sans recherche originale, comme sans négligence. La valeur d’un homme
n’est pas dans un nœud de cravate ni dans la coupe d’un pantalon. Il faut ce qu’il faut, rien de
plus si vous voulez qu’on vous respecte.
8°Un langage grossier : on attend du maitre un langage distingué. Ce qui est tout autre chose
que la recherche de mots suivants ou inusités. Il doit veiller sur ses paroles et ne pas se
permettre de prononcer certains mots malsonnants, malheureusement d’usage courant dans le
langage africain. Ces mots orduriers seront interdits à l’école et surtout ne doivent jamais
tomber des lèvres d’un éducateur qui se respecte et respecte ses élèves.
SUJETS A DEVELOPPER
1) La bonne autorité requiert du maitre certaines qualités. Lesquelles ?

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2) La crainte est-elle suffisante pour avoir une véritable autorité ? Quels sont ses
avantages et ses inconvénients ?
3) Quels sont les défauts qui amoindrissent ou ruinent l’autorité du maitre ?
4) « Un brevet supérieur qui vit sur son fonds est bien vite au-dessous d’un brevet
élémentaire qui travaille. » Comment comprenez-vous cette parole ?
5) Développez cette pensée : « L’éducation se fait plus par l’ascendant moral du
maitre que par le cadre et la contrainte du règlement. » (Guitton)

DIX-HUITIEME LECON

Comportement du maitre hors de l’école


Récompense réservée au bon maitre

I-LE MAITRE RESTE PARTOUT EDUCATEUR


Par sa fonction, le maitre, même en dehors de l’école, reste éducateur. Son devoir ne
cesse pas quand il a poussé le verrou de sa classe. Sur la rue, comme à son bureau, sa tenue,
son langage, son comportement général doivent toujours rester digne. Les parents ne
comprendraient qu’un homme à qui ils ont confié le soin de faire l’éducation de leurs
enfants, aient deux façons d’agir : une quand il est en classe et une autre quand il est hors de
sa classe « Vivant exemple dans l’enceinte de l’école, l’instituteur peut-il cesser de l’être
quand il en est sorti ? Ce serait ruiner à coup sur son influence morale que s’écarter, dans sa
conduite privée, des préceptes qu’il enseigne. L’opinion publique est assez prompte à juger
indigne de ses fonctions, une institutrice légère, un instituteur coureur ou trop ami de la
bouteille, même si leur enseignement est donné avec leur compétence. » (Ferré.) C’est la
grandeur en même temps que la servitude de l’éducateur que chez lui, l’homme et la
profession sont tellement liés, s’interpénètrent à un point tel, que souvent ils se confondent.
Servitude peut être, mais, pour le maitre conscient de sa mission, cette servitude sera
considérée comme un honneur-noblesse oblige. « De tout métier, on peut dire qu’il vaut ce
que vaut l’homme, sans doute, mais en retour, il arrive que l’homme se trouve valorisé par
certains métiers. Le métier d’instituteur est de ceux-là, parce qu’il investit de tous cotés celui
qui se livre le pénètre jusqu’au fond. S’il n’affranchit de vice de l’âme et des insuffisances de
l’esprit, il parvient du moins à les conjurer dans une assez large mesure, par la dignité qu’il
force à garder, par l’obligation qu’il impose d’entretenir en forme et en souplesse son
intelligence. Il invite à se hausser au-dessus de soi en même temps qu’à élargir un horizon.
(Ferré.)
II-POINT SUR LESQUELS LE MAITRE DOIT PORTER SON ATTENTION
1) Etre respectueux de l’autorité : sachant que la société vit du respect mutuel, le maitre
respecte les autorités, y compris le chef de village, qui n’a peut-être pas fait d’études, mais qui
est l’autorité. Il paie régulièrement ses impôts sans se faire prier, se soumet aux règlements,
obéit aux lois. S’il présente quelque réclamation ou suggestion, il le fait toujours en termes
corrects.
2) Etre loyal : sa loyauté ne sera jamais prise en défaut, car il est un homme d’honneur et il
n’a qu’une parole.
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3) Etre discret : le maitre qui dit du mal de ses élèves inspire de la défiance. Il n’oubliera pas
que ses moindres faits et gestes seront commentés, amplifiés, souvent déformés. Il sera
également réservé
dans son langage, ne fera pas étalage de ses connaissances.
4).Etre également aimable avec toutes les familles : ses préférences seraient vite
remarquées et nuiraient à son autorité. Il se distinguera par sa complaisance, son dévouement,
son désintéressement. « En fait, un maitre ne peut considérer qu’il a réussi quand, en dépit de
ses qualités professionnelles, il n’a pu la confiance des familles ni établir des relations
courtoises, si non amicales, avec les autorités de l’endroit. Cette acceptation, mieux, cette
assimilation par le milieu proche, est indispensable à la fois du bonheur principal de
l’instituteur et à la pleine efficacité de sa tache. » (Ferré.)
5) Eviter de se mêler des palabres du village : sa position de maitre d’école l’oblige à se
tenir à l’écart des divisions. Il peut avoir ses préférences politiques, mais il est préférable qu’il
ne s’inscrive à aucun parti. Ce sera la sauvegarde de son indépendance.
6) Se montrer chrétien en toute occasion : il sera exemplaire au village, sur la rue, partout.
Il ne lui servirait de rien d’enseigner une morale que démentiraient ses actes. Son meilleur
enseignement, le plus convaincant, le plus efficace, il le donnera sans s’en percevoir, par la
dignité de sa conduite. Cette dignité de vie simple aura un retentissement profond, un
rayonnement de valeur sur ses élèves, leur famille, toute la société villageoise.

III. LE CELIBATAIRE ET L’HOMME MARIE


1° Le célibataire : s’il n’est pas marié, le maitre observera scrupuleusement le sixième
commandement et pour cela, il fréquentera les sacrements, sera fidèle à la prière, aura une
grande dévotion à la Sainte Vierge. Il évitera les bals. Il se tiendra en garde contre ces
courants de veulerie, de débauche, de libertinage qui déferlent sur le pays et avilissent la
jeunesse. Il cherchera pour toute sa vie une compagne saine, intelligence, active, simple,
économe, franche. Il sait qu’il ne s’assurera pas de ces qualités par un honteux concubinage
pré matrimonial.
2° L’homme marié : il est marié, le maitre aura une vie conjugale exemplaire. Il fera
apprécier par sa femme la noblesse de sa tache, le bien fondé de ses habitudes d’ordre et
d’économie. Il vénèrera, lui, le rôle de sa femme, sa compagne choisie par Dieu, la mère de
ses enfants. L’éducation qu’il donnera à ces derniers pourra servir de modèle aux gens qu’il
entour.
IV. RECOMPENSE RESERVEE AU BON MAITRE
La carrière d’instituteur a ses difficultés, mais aussi ses joies. Sur la terre, mais surtout au ciel,
le bon maitre sera récompensé de ses peines.
1° Sur la terre :
Les anciens élèves vertueux sont l’honneur et le bonheur du maitre. Beaucoup lui
devront de pouvoir gagner leur vie, de pouvoir tenir un rang honorable dans la société. S’ils
ont du cœur, ils le reconnaitre ont et sauront lui témoigner leur reconnaissance.
2°Au ciel :
Il ne faudrait pas trop compter sur la reconnaissance des hommes. L’outil et
l’ingratitude sont choses communes. Le salaire de ses sueurs, c’est au ciel qu’il le trouvera où
une place de choix lui est réservée. Notre seigneur dit dans l’Evangile « que celui qui

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apprendra aux autres à faire la volonté de son Père sera appelé grand dans le royaume au ciel.
« Quelle récompense n’est pas en droit d’attendre le maitre qui, pendant toute sa vie, s’est
efforcé, par son enseignement, ses conseils et ses exemples, d’établir le règne du Christ parmi
ses élèves. « Que luise toujours devant vos yeux la parole biblique ! Et si les difficultés de la
vie, la dureté de la tache, les fatigues, les incompréhensions venaient troubler votre sérénité,
que la pensée de la gloire que le Seigneur prépare dans le ciel à ses bons et fidèles serviteurs
vous donne force et nouveau courage. » (Jean XXII.)

SUJETS A DEVELOPPER
1) Comment un maitre, par la dignité de sa vie, peut-il exercer une heureuse influence
dans le village ?
2) Quelle est la récompense réservée au maitre consciencieux sur cette terre et surtout au
ciel ?
3) Développez cette parole : « Le maitre reste partout éducateur. »

CHAPITRE V
L’ORDRE ET LA DISCIPLINE
La discipline oblige l’enfant à une habituelle maitrise de soi : elle l’oblige à
dominer ses instincts, à couper court à ses caprices, à limiter ses fantaisies
(Mme Daniélou).

DIX-NEUVIEME LECON

La discipline
I-DEFINITION ET BUT :
La discipline est l’ensemble des mesures adoptées pour assurer l’ordre, le travail et la
moralité à l’école. « Ce n’est pas un but. Le but , c’est l’ordre, un certain ordre à différencier
de l’aplatissement d’un individu devant la crainte de la violence : un ordre accepté , fait de
concessions et d’harmonie , fondé sur les limites naturelles de la liberté et permettent à
chacun d’exercer ses propres droits jusqu’aux frontières des droits d’autrui . « (Dumas).
La discipline vise à apprendre aux enfants à se diriger eux-mêmes, en leur faisant
contracter de bonnes habitudes. Elle concerne le maitre tout autant que l’élève. S’il demande
de la ponctualité de l’ordre, du soin, il sera lui-même ponctuel, ordonné, soigneux.
II-NECESSITE ET AVANTAGES :
Les plus belles qualités intellectuelles et morales du maitre seront annihilées et n’arrive
pas à s’imposer dans sa classe. Il y a un minimum d’ordre, de silence et de discipline
absolument indispensable pour faire une classe sérieuse.
La discipline est nécessaire dans une école pour assurer le succès des études et la
formation morale des enfants. Quand l’ordre règne, quand le règlement est observé, le travail
devient facile et fructueux et les progrès sont rapides. Sans discipline, le travail en commun

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est imposable. La discipline doit être d’autant plus forte que les élèves sont plus nombreux, et
c’est souvent le cas dans nos classes africaines.
Il ne faudrait pas cependant attacher trop d’importance à la discipline extérieure, au
système des « bras croisés » et du silence absolu. »Ces formes spectaculaires du caporalisme
sont inefficaces. Elles compriment, dessèchent et mutilent l’individu et le caractère. Elles
conduisent à l’obéissance passive et aboutissent à la résignation. La satisfaction spectaculaire
coute cher en énergies gâchées. » (Dumas.) Ce qui importe surtout, c’est que l’élève s’habitue
progressivement à une discipline raisonnable, volontaire, consentie, qu’il sente la nécessité
de’ soumettre à nunc règlement sage, établi pour son bien. Quand, pendant six ou sept ans,
l’enfant s’est plié à un règlement, s’est astreint à un travail régulier, à une ponctualité
rigoureuse, il a acquis des habitudes précieuses qui lui seront d’un grand secours dans la vie.
III- DISCIPLINE PLUS NECESSAIRE QUE JAMAIS
Cette discipline indispensable pour la bonne marche de l’école est aujourd’hui plus
nécessaire que jamais, car l’Afrique passe par une crise d’autorité. Les parents jadis savaient
commander à leurs enfants et ils étaient obéis. Cette autorité était rude, mais elle était
indiscutée. Il faut bien constat maintenant que trop de parents ne commandent plus, l’autorité
familiale est en nette régression et nos écoliers, s’ils ne méprisent pas encore leurs parents,
rejettent de plus en plus leur autorité. C’est au maitre à réagir, à se faire obéir d’abord, puis à
enseigner aux enfants, par une solide éducation morale, le respect qu’ils doivent à l’autorité,
tant civile que familiale.
IV-QUALITE D’UNE BONNE DISCIPLINE :
Une bonne discipline est :
1° Constante et non livrée au caprice et à l’humeur du moment :
2° Ferme, mais large, facilement supportable, aussi éloignée de la contrainte que de la
faiblesse ;
3° Souple : elle admettra des exceptions :
4° Bienveillante : basée sur des recommences plus que sur des punitions :
5° Prévoyante : mieux vaut prévenir que punir ; elle éloigne des enfants les occasions de se
mettre en défaut. Ainsi entendue, elle sera formatrice et fructueuses si elle est librement
consentie par l’enfant.
V. PLACEMENT DES ELEVES EN CLASSE
Un placement judicieux des enfants sur les bancs de la classe favorise la discipline. On
fera bien de s’inspirer des remarques suivantes, fruit de l’expérience.
1) Eviter de mélanger grands et petits. Ces derniers seront placés devant, sur les premiers
bancs.
2) Placez les déficients de la vue près du tableau et ceux de l’ouïe face au bureau du maitre.
3) Les élèves inattentifs, dissipés, ou dont la conduite morale serait douteuses, seront placés
de façon à être facilement surveillés. Il serait imprudent de les mettre en groupe, au fond de la
classe.
4) Autant que possible, mettez cote à cote des élèves à peu près de même force, vous éviterez
ainsi tricherie et copiage.
5) Dans les étoiles mixtes, à partir de sept ans, séparer les garçons des filles.
6) Pour éviter les bousculades à l’entrée et à la sortie, établissez un plan d’évacuation. Les
élèves s’y plieront facilement si vous avez de l’autorité et de la continuité.
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VI-CONSEILS PRATIQUES POUR OBTENIR UNE BONNE DISCIPLINE EN
CLASSE

1. Pendant les premières semaines, montrez-vous plutôt sévère. Les élèves doivent avoir
l’intime conviction qu’ils ont un nouveau maitre exigeant avec lequel il n’y a pas à
présenter pour le travail et la régularité.
2. Apprenez rapide ment le nom de vos élèves pour être en mesure d’intervalles sans
hésitation le délinquant.
3. Prenez l’habitude de mettre vos élèves au travail immédiatement après la prière :
évitez la lenteur, les temps morts, les hésitations.
4. Veillez à ce que tout changement d’exercice se fasse en silence et sans bruit. Faites –
les refaire s’il y a eu brouhahas.
5. Eloignez le plus possible les causes de distraction : bruit autour de l’école, va-et-vient
dans la classe, objets qui trainent sur les tables.
6. Ne laissez sortir aucun élève sans autorisation. Montrez- vous plutôt exigeant. La
sortie est parfois nécessaire, souvent, elle n’est qu’une fantaisie.
7. Evitez de tourner le dos trop longtemps aux élèves, soit en écrivant au tableau, soit en
circulant dans la classe.
8. Parlez peu, interrogez beaucoup.
9. N’abusez pas des réponses collectives qui sont souvent des occasions de désordre.
10. Défendez les claquements de doigts et les « Moi, M’sieur » collectifs et interminables.
11. Avertissez à bon escient, mais pas de tracasseries inutiles.
12. N’ayez pas la menace constamment à la bouche des interdictions en nombre limité,
mais fermement maintenues.
13. Soyez toujours calme - il y a une mystérieuse contagion de l’âme du maitre.
14. Si vous mettez un élève debout, faites en sorte qu’il ne cache pas ses camarades.
15. Asseyez-vous le moins possible à votre bureau. Circulez, mais ayez soin de garder
toujours vos élèves dans votre champ visuel.
16. Toujours vos élèves n’ont pas le même rythme de travail, habituez-les à se créer des
taches complémentaires pour occuper leurs brefs loisirs.

SUJETS A DEVELOPPER

1. Montrez qu’une discipline sage est nécessaire à l’école.


2. Quelles sont les qualités d’une bonne discipline ?
3. Une discipline trop rigoureuse nuit à la véritable formation de l’enfant. Montrez-le.
4. « Une classe d’école n’est en rien l’image d’une république en miniature, c’est, au
contraire, en petit, une monarchie absolue «Claparède » Tes-vous de cet avis.

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VINGTIEME LECON

Le règlement
I-LE REGLEMENT EST NECESSAIRE
Toute école doit avoir son règlement qui sera dans chacune de ses classes. Ce règlement
est nécessaire pour assurer l’ordre, la régularité et le progrès des élèves. Il n’est peut-être le
même partout, car il doit tenir compte des saisons, des habitudes des gens où l’école est
implantée, de la distance qui sépare l’école des villages voisins. Pour éviter les absences, et si
on est libre de la faire, on fera coïncider le congé hebdomadaire avec le jour du marché local.
II-OBSERVATION DU REGLEMENT
Le règlement une fois établi et dument approuvé par l’autorité, le maitre en exigeant
l’observation intégrale. Les enfants doivent se rendre compte que la vie collective impose des
sacrifices, que le règne des caprices n’a pas sa place dans un groupe organisé. Le maitre
s’efforce d’obtenir l’observation du règlement plus par raison que par contrainte . Il faut que
les élèves arrivent à cette conviction que le règlement est dans l’observance consentie à
certaines règles. « Plus on tient à l’exécution entière du règlement, moins il y a des difficultés,
les dei-exigences obtiennent peu et fatiguent beaucoup : une première négligence ouvre la
porte à mille autres. Au contraire, quand le règlement est devenu en pratique une loi
inviolable, quand tout se fait avec ordre, au signal, au soin de la cloche alors chacun trouve
naturel de suivre l’impulsion ; l’idée, l’espoir d’une exception ne vient même pas à l’esprit.
Sans doute, il y aura toujours des exceptions, mais il importe qu’il n’y ait que des exceptions
commandées par un impérieux devoir ; alors elles confirment la règle ; dans le cas contraire,
ils finiraient par l’affaiblir et la détruire. » (Simler)
Le règlement concerne les élèves, mais aussi le maître qui s’en montrera observateur
scrupuleux. Au début de l’année scolaire, le règlement sera lu et commenté aux élèves.
Personne ne doit pouvoir s’exécuter en arguant de son ignorance. A l’occasion d’infractions
notoires, le maître rappellera les articles violés et imposera les sanctions qui conviennent.
III- LE SELF-GOVERNMENT

Le self-government est une théorie à la mode. Voici l’opinion d’un éminent éducateur :
« L’élève consentira plus librement à admettre les règlements scolaires et les observera mieux
s’il a à lui-même collaboré à leur élaboration. Et s’il est appelé à résoudre lui-même certains
conflits disciplinaires, il se soumettra plus aisément au verdict prononcé. Dans la vie scolaire
concrète, ce principe général comporte une application difficile, et tous les essais tentés au
cours des dernières années et parfois présentés sous une forme idyllique, n’ont pas été des
succès. Voilà pourquoi il n’est guère possible se fixer des recettes précises qui dépendent
autant de l’âge que su caractère national. Il semble que les élèves anglo-saxons se prêtent
mieux à ce self-government, bien qu’on tolère plus facilement dans ces pays les lubies, les
faiblesses et les sottises des élèves sous prétexte de développer la personnalité. Quoi qu’il en
soit, la vraie solution du problème disciplinaire, en dépit des excès commis, se trouve bien de
ce côté, à condition responsabilités confiées ne soient pas prématurées, mais adaptées à
l’âge. » (Hoffer)

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IV.POINTS ESSENTIELS DE TOUT REGLEMENT SCOLAIRE

1° La classe commence le matin à ..h. et se termine à……….h. Le soir, elle commence à …h


et se termine à ………h
2° Les élèves se présentent à l’école avec des habits propres, après s’être lavé la figure, les
mains et les pieds.
3° Les élèves doivent être présentés à l’heure de la rentrée. Ceux qui arrivent en retard seront
retenue après la sortie des classes.
4° Au coup de sifflet, les jeux cessent immédiatement et les élèves se mettent en rangs devant
les classes.
5° La rentrée en classe, comme la sortie, se fait en rangs et en silence. Les élèves se rendent à
leur place sans courir ni se bousculer.
6° Les cahiers, les livres et les objets classiques doivent être rangés dans les pupitres.
7° Les élèves auront toujours une tenue respectueuse pendant la prière.
8° Les élèves doivent se montrer et respectueux envers les maitres et les autorités. Lorsqu’une
personne étrangère pénètre dans la classe, les élèves se mettent debout. Ils s’assoient
lorsqu’ils y sont invités.
9° Les élèves ne peuvent s’absenter de l’école sans motif grave. Tout élève qui s’est absenté
devra apporter une note indiquant la raison de son absence.
10° Les élèves ne doivent rien jeter sur le parquet de la classe, ne pas entailler les tables, les
murs ou les portes.
11° La langue française est la seule autorisée dans la concession scolaire.
12° Les élèves seront charitables entre eux. Ils éviteront les paroles grossières, les palabres et
les batailles.
13° Les élèves indisciplinés ou d’une conduite scandaleuse seront envoyés de l’école.

14° En se rendant à l’école ou en retournant au village. Les élèves auront soin de garder leur
droite pour éviter les accidents.

SUJETS A DEVELOPPER
1. Pourquoi le règlement est-il nécessaire ? Quels sont ses avantages ?
2. Vous êtes affecté dans une école de brousse. Etablissez un règlement scolaire.
3. Que pensez-vous du self-government ?
4. On a écrit : » Toute la différence entre le maitre réputé bon disciplinaire et celui qui ne
sait pas se faire obéir vient de ce que le premier sait établir des habitudes régulière
dont l’autre ignore le prix. « Expliquez cette parole. Croyez-vous qu’elle soit
entièrement vraie ?

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VINGT-ET-UNIEME LECON
La fréquentation scolaire
I-L’OBLIGATION SCOLAIRE :
Depuis quelques années, dans de nombreux pays d’Afrique, comme du reste dans tous
les pays civilisés, fréquenter l’école est devenu une obligation légale, et des sanctions sont
prévues contre les parents qui empêchent ou négligent de faire instruire leurs enfants. En
agissant ainsi, l’Etat ne fait que son devoir. N’est-ce pas l’Etat qui est chargé du bien commun
et des grands intérêts de la nation ? Or, pour un peuple, y a-t-il pressant intérêt que d’avoir des
enfants instruits, aptes à remplir les taches que réclame la bonne marche du pays ? Il
appartient à l’Etat de fixer par des arrêtés les limites de l’obligation scolaire, l’âge où elle
commence et celui où elle s’arrête. Ajoutons que, pour les parents, c’est un devoir de faire
instruire leurs enfants, de les envoyer régulièrement à l’école et de contrôler leur assiduité.
II-IMPORTANCE DE LA FREQUENTATION SCOLAIRE
Dans les villes, en général, la fréquentation scolaire est bonne. A moins de raisons
sérieuses, les élèves ne s’absentent pas. Il n’en va pas de même loin des centres, dans les
écoles de brousse. C’est la raison pour laquelle on voit on voit sur les bancs des écoles tant
des grandes élèves, qui ont dépassé l’âge scolaire de plusieurs années et qui stagnent dans les
petites classes. Souvent ces élèves ne sont pas moins doués que leurs camarades plus jeunes,
mais un rapide coup d’œil sur le registre d’appel renseigne tout de suite sur la raison de leur
retard et de leur peu de progrès : ils n’avancent pas parce qu’ils sont irréguliers. Le moindre
prétexte leur est bon pour s’absenter de l’école. Il faut bien le reconnaitre, sans assiduité, pas
de progrès sérieux possible. La régularité est une condition de succès.
III-LES ELEVES IRREGULIERS DESORGANISENT LA CLASSE
Toute la classe souffre des élèves irréguliers : le maitre, les élèves assidus comme les
élèves irréguliers eux-mêmes.
1° LE MAITRE :
Quand les absences sont nombreuses et fréquentes, la classe est désorganisée et la tache
du maitre devient impossible. Il doit sans cesse revenir en arrière, modifiez un programme
qu’il ne peut voir dans les délais voulus.

2° LES ELEVES ASSIDUS :


Voyant qu’ils n’avancent pas, qu’ils piétinent sur place, ils perdent peu à peu le gout
de l’étude et finissent eux aussi par faire l’école buissonnière.
3° LES ELEVES IRREGULIERS :
Pour eux, évidemment toute éducation comme toute instruction deviennent
impossibles. Classés régulièrement parmi les derniers, souvent punis, ils ne tardent pas à se
décourager et à quitter définitivement l’école, à moins qu’ils ne soient renvoyés. De toute
façon, l’école n’atteint pas son but.
IV-CAUSES DE LA MAUVAISE FREQUENTATION :
Ces causes proviennent soit des élèves, soit des parents, soit des maitres.
1° LES ELEVES :
Il y a des paresseux invétérés, des indisciplinés revêches à toute discipline et pour
lesquels la liberté du village est d’un attrait irrésistible.
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2° LES PARENTS :
Il ne faut pas toujours incriminer la mauvaise volonté des enfants. Certains qui
s’absentent viendraient volontiers en classe, mais ils en sont empêchés par leurs parents qui,
ne comprenant pas l’importance de l’instruction de l’instruction pour l’avenir de leurs enfants,
ou pour en tirer un profil immédiat, les emploient aux travaux du village ou de la plantation.
3° LES MAITRES :
Certains maitres, par leur enseignement morne, leurs procédés brutaux, éloignent les
enfants de l’école. On a maintes fois constaté que le changement du maitre suffisait pour
apporter à la fréquentation scolaire d’une classe une amélioration sensible. Un maitre sans
personnalité ni zèle, ou rudoyant les élèves, ne peut être qu’un facteur de désaffectation de
l’école.
V-MOYENS POUR AMELIORER LA FREQUENTATION SCOLAIRES :
1° AVOIR UNE ECOLE ATTIRANTE :
Si votre classe est accueillante, si vos leçons sont vivantes, attrayantes, si votre
discipline tout en étant ferme, reste paternelle, vous arriverez peu à peu à apprivoiser vos
élèves leur donner le gout de l’étude, et, par voie de conséquence, à diminuer notablement les
absences.
2° AGIR PRES DES PARENTS :
Ne restez pas inactifs près des parents. Profitez du jour de congé hebdomadaire pour
visiter les familles. Essayez défaire comprendre aux parents que l’intérêt bien compris de leur
enfant est de l’envoyer è l’école, qu’ils risquent de compromettre son avenir. Ils désirent tous
le voir occuper plus tard une place honorable dans la société, montrez leur qu’il n’y faut pas
compter sans compter sans fréquentation assidue de l’école.
3° SE FAIRE AIDER PAR L’ADMINISTRATEUR :
Se faire aider par l’administrateur : en dernier ressort si la persuasion est inopérante,
faites-vous appuyer par l’autorité administrative : la crainte du « commandant » peut être
salutaire sur les villageois. Ne le faites cependant qu’en dernier bleu, car vous aliéner la
confiance des parents, votre influence, alors, sur les enfants sera notablement diminuée.
Ajoutons qu’aux yeux des élèves, en demandant le secours d’une autorité supérieure, vous
détériorez un peu la vôtre. L’enfant traduit : « Le maitre est incapable de se faire obéir. »
SUJETS A DEVELOPPER
1. Sans fréquentation scolaire assidue, tout travail sérieux à l’école, tant au point de vue
instruction qu’au point de vue éducation, devient impossible. Montrez-le.
2. Vous êtes placés une école de brousse où l’assiduité est nettement mauvaise, quels
moyens emploierez-vous pour l’amélioration ?
3. La mauvaise fréquentation scolaire est-elle toujours imputable aux enfants ? aux
parents ? Le maitre ne peut-il pas, lui aussi, avoir une part de responsabilité ?

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VINGT-DEUXIEME LECON

La surveillance
I-BUT DE LA SURVEILLANCE :
La surveillance a pour d’écarter de l’enfant tout danger physique ou moral, de
prévenir les manquements à la discipline pour n’être pas ensuite obligé de sévir.
L’enfant est un être faible, il a besoin d’être défendu, contre lui-même d’abord et
contre les périls qui l’entourent. Son inexpérience de la vie et des choses ne lui permet pas de
se tenir en garde, il ne voit pas, ne se rend pas des qu’il court. C’est le rôle du maitre de
veiller sur lui, de le prévenir, de le guider. La surveillance doit donc être et apparaitre à ses
yeux comme une aide provisoire contre sa faiblesse. En conséquence, suivant l’âge des
enfants, suivant leur nombre aussi, elle doit se faire plus serrée ou plus large, de manière à
obtenir le maximum d’ordre conciliable avec le maximum de liberté et d’initiative. Il faut que
le jeu des surveillances soit ménagé de façon que l’enfant s’aperçoive que, dans la mesure où
par faiblesse il abuse de la liberté, la surveillance s’affirme et s’avance, et que, dans la mesure
où il sait user de la liberté, la surveillance se fait discrète et respectueuse. « (Simler.)
II-LE BON SURVEILLANT :
Le bon surveillant est :
1° Clairvoyant : il a bon œil, rien ne lui échappe.
2° Prévoyant : il vaut toujours mieux prévenir que punir : aussi, sait-il avertir à temps,
prévoir les occasions et donner les recommandations et conseils utiles, éloigner les causes de
désordre et d’indiscipline.
3° Calme : rien d’inquiet, d’inquisiteur, de tracassier dans sa façon d’exercer sa surveillance.
4° Large : quand il n’y a qu’étourderie et légèreté, il sait fermer les yeux ou reprendre avec
douceur, se gardant des mesures tatillonnes et «sachant desserrer progressivement l’étau de la
surveillance à mesure que les élèves grandissent et que leur conscience est devenue plus
droite ».
5° Ferme : il sait se montrer intraitable quand il y a malice évidente, révolte préméditée, mais
il se gardera de toute souveraineté excessive. ». L a souveraineté excessive est parfois un
indice d’insécurité et de peur qui aboutit au complexe du gendarme- en écrasant les autres, on
a l’impression de se grandir. « (Hoffer.)
III-LA PLACE DU MAITRE EN CLASSE :
«La place du maitre dans la classe changera avec les occupations des élèves et la nature
de l’enseignement. Le plus souvent , debout sur l’estrade, tout son monde sous le regard, la
craie à la main, prêt à écrire ou à dessiner au tableau noir, ou, quelquefois , assis à son bureau
ou circulant entre les tables pour surveiller ou corriger le travail des élèves ou même, à
l’occasion, se tenant un court instant dans le fond de la classe, le maitre se place , se
transporte là où sa présence, à un moment donné, produit l’effet le plus utile. » (P. Bernard.)

IV-CONSEILS PRATIQUES POUR LA SURVEILLANCE EN CLASSE :


1° Le maitre ne doit jamais abandonner les enfants à eux-mêmes. S’il est dans l’obligation
de s’absenter, il préviendra un collège qui aura l’œil sur sa classe.

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2° Un bon surveillant se rend compte de tout ce qui se passe. Il sait se placer au bon endroit
pour que rien ne lui échappe.
3° Il circule entre les bancs et ne reste pas de longs moments à son bureau.
4° Il évite de tourner le dos aux élèves. S’il est obligé de le faire, par exemple quand il écrit au
tableau, il se tourne brusquement pour voir si tout son petit monde est à son devoir.
5° Il a spécialement à l’œil les élèves mous et indisciplinés.
V. LA SURVEILLANCE PENDANT LES RECREATIONS
C’est surtout pendant les récréations que le maitre, s’il est observateur, apprendra à
connaitre ses élèves. En récréation, l’enfant se livre sans réserve, se montre tel qu’il est.
1) Tout en leur laissant beaucoup d’initiative, il s’intéressera à leurs jeux, les organisera,
exigera que tous y participent.
2) Il interdira les jeux dangereux, réprimera sévèrement toute brutalité.
3) Il organisera des jeux tranquilles pour les élèves qui ont des plaies aux pieds et ne leur
permettra pas de courir, de jouer à la balle.
4) Il veillera à ce que les élèves ne quittent pas la cour sans autorisation.
5) Il surveillera tout particulièrement les WC et apprendra aux élèves à satisfaire avec décence
leurs besoins naturels.
6) Il demandera aux élèves de parler français en récréation, donnant lui-même l’exemple sur
ce point.
SUJETS A DEVELOPPER
1°Quel est le but de la surveillance ? Comment devez-vous l’exercer en classe ?
2°Un maitre conscient de ses responsabilités n’abandonne jamais ses élèves. Pourquoi ? Quel
est le rôle du maitre pendant les récréations ?
VINGT-TROISIEME LECON

Les punitions
I-LES PUNITIONS SONT NECESSAIRES
Qu’un écolier accomplisse son devoir par raison et conscience est une chose rare. Pour
la grande majorité des enfants, il faut, pour les maintenir dans le droit chemin, le stimulant des
sanctions- tenir récompenses ou punitions. Il sera traité des récompenses dans une autre leçon,
il ne s’agit ici que des punitions.
« Un enfant ne saurait constamment bien agir, et c’est la raison pour laquelle il faut
savoir le punir. Aucun éducateur conscient de ses vrais devoirs ne saurait échapper à cette
nécessité. S’il ne punit pas, c’est qu’il est faible ou aveugle, ou naïf, ou timide, incapable de
remplir sa tache d’éducateur. » (Buck.).Ne Aucun système scolaire, dans aucun pays, n’a pas
n »a pas sans ‘en dispenser. Et là, même où la discipline es plus large et la plus libérale, on est
obligé d’y avoir recours. C’est, si l’on peut dire, un mal nécessaire.
II-BUT DES PUNITIONS
Une punition est un remède fait guérir. Elle doit tendre à changer la conscience de
l’enfant, l’aider à se rendre compte qu’il a mal agi et à accepter volontairement la sanction
qu’il a encourue. Elle vise aussi à l’amendement et à la formation de la volonté. À mesure que
l’enfant grandit, la sanction change de sens. L’éveil de la conscience, de la notion de permis et

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du défendu, du bien et du mal, lui confère une valeur nouvelle et plus haute. La sanction
devient l’auxiliaire de la volonté et de l’autodiscipline de l’enfant. » (Tannenberg.)
Il va sans dire que la sanction ne doit intervenir que dans les cas d’une évidence
mauvaise volonté. Elle ne doit jamais revêtir aux yeux de l’enfant même l’apparence d’une
vengeance de la part de celui qui l’inflige.
III-CONDITIONS POUR QU’UNE PUNITION SOIT EFFICACE
1° Elle doit être juste : une faute matérielle ou la volonté formelle de l’enfant n’intervient pas
ne doit pas être sanctionnée. Dans le doute, il préférable de » s’abstenir plutôt que de risquer
de commettre une injustice. Pour le maitre, reconnaitre publiquement une erreur - personne
n’est infaillible- et la réparer, n’est pas compromettre son autorité, mais au contraire se
garantir. Il faut que les élèves soient convaincus que le maitre est juste.
2° Elle ne doit pas être une surprise : « Prévenons toujours l’enfant de ce qui l’attend et ne
commençons pas par infliger des sanctions avant qu’il n’ait bien compris ce que à quoi tel ou
tel de ses actes l’expose. La sanction est une conséquence logique de l’acte de cette barrière
bien établie, bien connue de l’enfant et cependant franchie par lui. » (Tanneberg.)
3° Elle doit être proportionnée à la faute commise : une même punition ne convient pas pour
toutes les fautes. Il faut tenir compte de la gravité de la faute et des circonstances qui l’ont
accompagnée. Le bon sens et le jugement du maitre ont leur mot à dire
4° Elle doit être en rapport avec la malice de l’enfant : on sera indulgent pour les fautes de
fragilité, d’étourderie, mais très sévère pour les infractions préméditées.
5) Elle doit tenir compte de la sensibilité de l’enfant : c’est au maitre à connaitre ses élèves et
à prendre chacun comme il doit être pris. Une même sanction aura des effets différents selon
qu’elle s’adresse à un entêté ou à un petit orgueilleux.
6) Elle doit, autant que possible, réparer directement la faute : pour une leçon qui n’est pas
sue. Il faut punir en faisant étudier cette leçon : pour une tache esquivée, imposer une tache
similaire pendant la récréation ou après la sortie, mais toujours sous la surveillance du maitre.
7) Elle doit être rare : les punitions fréquentes perdent toute valeur. L’enfant s’y habitue. Il se
dit : « C’est un mauvais moment à passer » et il en prend vite son parti, à moins qu’il en
vienne à les mépriser. Il y a beaucoup de sagesse dans le proverbe japonais qui dit de blâmer
trois fois et de louer sept fois.
8) Elle doit être infligée avec calme : la colère est mauvaise conseillère. Il ne faut jamais punir
sous le coup d’une émotion violente. Le maitre fait alors figure de vengeur et non de juge.
IV.LES PUNITIONS A INFLIGER
1° Le réprimande privée ou publique : pour une première infraction, il est préférable de la
faire d’abord en particulier. Elle sera toujours bienveillante. Il faut que le délinquant sente,
sous le reproche, une affection réelle. La réprimande faite, aucun mécontentement ne doit
persister. »Un reproche dur, mais rapide, fait moins de mal qu’un mécontentement hostile et
boudeur. » (Valérie.)
2° La retenue après la classe : ceci concerne surtout les leçons non apprises ou les devoirs
bâclés à refaire Ces retenues ne sauraient être prolongées. L’enfant doit pouvoir rentrer à la
maison avant la nuit. Ces retenues se font sous la surveillance du maitre.
3° Les pénitences matérielles : sur ce point, il faut suivre les habitudes du pays où l’on
enseigne. De toute façon, ces pénitences ne doivent pas jamais excéder les forces physiques
de l’enfant.

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4° Les châtiments corporels : Ils sont formellement interdits par les règlements. Un maitre
brandissant continuellement sa baguette ressemble plus à un garde-chiourme qu’à un
éducateur .De plus, celui qui use de la répression corporelle s’expose à de graves ennuis. On a
vu des accidents forts regrettables dus à des corrections violentes.

V .LES PUNITIONS COLLECTIVES :

« Elles réjouissent les coupables, blessent les innocents, entretiennent les mauvaises
dispositions des uns, découragent les efforts des autres, font naitre le mauvais
esprit. » (Écoin.) De plus, elles sont injustes. Seul un coupable peut être puni. Si on ne le
connait pas de façon certaine, on n’a pas le droit de châtier les innocents à sa place. Mais la
classe ne doit pas se plaire à cacher et à approuver le coupable. Si l’aveu est spontané, un
pardon complet aura plus d’effet et aura une valeur éducative bien supérieure à une sanction
exemplaire.
En cas de désordre collectif, « le maitre doit tout d’abord garder son calme et se
persuader que le chahut ne comporte généralement ni méchanceté ni véritable préméditation.
Le plus souvent il s’explique par la psychologie du groupe très différente de celle de
l’individu.
Les enfants en classe, a dit Durkheim, pensent, sentent, agissent autrement que quand
ils sont isolés. Dans ces cas, les adolescents obéissent pour ainsi dire à une espèce
d’impulsion physique inconsciente, résultant de la force du nombre. Si l’opposition n’est pas
consécutive à une injustice manifeste du maitre, celui-ci doit rester inflexible dans ses
exigences. Vouloir discuter alors c’est se faire mépriser. » (Kieffer.)

SUJETS A DEVELOPPER

1. Une punition, pour être efficace, doit remplir certaines conditions. Lesquelles,
2. Un bon maitre punit rarement. Pourquoi ? De quels défauts le maitre doit-il se garder
dans les sanctions qu’il inflige ?
3. Critiquez (en bien ou en mal) les punitions que vous avez vu appliquer.
4. Montrez que les punitions collectives sont injustes.
5. Madame de Maintenon disait à ses maitresses : « Gardez-vous de punir toutes les
fautes de vos filles – les pénitences deviendraient communes et ne feraient plus
d’impression. « Expliquez cette parole et dites ce que vous pensez des punitions.
6. Que doivent être les ordres du maitre pour que les élèves s’habituent à l’obéissance ?

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CHAPITRE VI

LA VIE SCOLAIRE

L’avenir appartient à la meilleure école (L. Romier).


VINGT-QUATRIEME LECON

Ambiance de l’école
I-PAS UNE AMBIANCE DE CASERNE OU DE PRISON
L’école ne doit pas faire figure de caserne et encore moins de prison. Trop souvent les
parents en font un épouvantail à leurs bambins turbulents qui doivent entrer prochainement à
l’école. C’est un tort, car l’enfant est déjà suffisamment dépaysé quand il franchit pour la
première le seuil de la classe, sans ajouter à son inquiétude par des racontars ridicules. Pour
lui, tout est neuf : c’est une nouvelle existence qui commence une nouvelle autorité à laquelle
il devra obéir, de nouveaux camarades avec lesquels il faudra vivre en boss termes. Gardons à
l’école son caractère propre, qui est d’être «Une réunion d’enfants travaillant de bon cœur à
leur éducation commune sous la direction de leur maitre. Nous ne demandons pas qu’on laisse
agir chacun au pré de son caprice- l’école n’est pas plus une salle de jeu qu’elle n’est une
prison. » (Instr.off.)
II-AMBIANCE FAMILIALE
L’école doit être une famille dont le maitre est le père et les élèves ses enfants. Il faut
que les élèves s’y sentent aimée et s’aiment entre eux. Ce climat familial tient pour une bonne
part dans le comportement du maitre vis-à- vis de ses élèves. Lorsque ces derniers rencontrent
un maitre dévoué, d’une bonté excellente, ils sont vite conquis, volontiers ils acceptent
conseils et même réprimandes. C’est alors que l’action du maitre peut heureusement s’exercer
et devenir vraiment éducative. C’est dans cette ambiance et dans cette ambiance, que l’enfant
s’adapte sans peine et même avec joie à la vie scolaire. « La main dans la main, le maitre
entraine et guide l’enfant vers la découverte émerveillée du monde qui nous entoure et qui
prolonge et complète son propre monde de connaissance. Veillons donc à créer et à maintenir
ce climat familial dans notre classe en nous inspirant d’un double souci :aider nos élèves
d’abord à se réaliser, en les plaçant dans les meilleures conditions d’un travail fructueux, en
stimulant en eux tout ce qu’il y a de meilleur et en exigeant le maximum de ce qu’ils peuvent
donner. » ‘Commune.)
III-AMBIANCE FORMATRICE :
Pour l’enfant, ce contact journalier avec les camarades est très formateur. L’enfant
devenu écolier, n’est plus le petit roi qu’il était en famille, le petit gâté autour duquel on
s’empressait pour satisfaire tous ces caprices. Les conditions sont changées et l’élève va faire
un certain nombre de découvertes précieuses pour son avenir. Il apprendra :
1° La nécessité de la discipline : le caprice, l’humeur fantasque troublent l’ordre et gênent
l’activité collective. La liberté de chacun doit subir une contrainte. Bon gré, mal gré, il doit se
plier au règlement commun.
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 62
2° L’obligation du travail : dans une classe bien tenu règne l’émulation, puissant stimulant
qui l’excitera bientôt à travailler avec entrain, à imiter les meilleurs, à essayer de les
surpasser. Le paresseux lui-même est amené à secouer sa mollesse.
3° Les devoirs de sociabilité : il lui faudra être patient, poli, serviable. Le frottement des
caractères, les moqueries des camarades soulignent ses gaucheries, les services qu’il recevra
comme ceux qu’il rendra, lui apprendront à compter avec les autres et son égoïsme naturel
s’atténuera. Il fait ainsi, et presque sans s’en apercevoir, l’apprentissage de la vie de société.
IV-CHAQUE CLASSE A SA PHYSIONOMIE PARTICULIERE :
Cette physionomie propre lui vient en partie du maitre et en partie des élèves.
1° LE MAITRE :
Un maitre ayant la confiance des enfants et jouissent d’une grande autorité morale,
fruit habituel d’un savoir étendu, d’un comportement homogène et d’une grande vertu, peut
modifier peu à peu le climat de sa classe. On assiste parfois à de véritables retournements.
Telle classe réputée impossible peut devenir une classe charmante entre les mains d’un
éducateur expérimenté, compétent et bon psychologue. C’est au maitre qui appartient de créer
un climat propice à l’éducation. »L’éducation est essentiellement une question d’atmosphère.
On éduque plus facilement par le climat qu’on fait régner dans la classe par les conseils qu’on
donne où les sanctions qu’on porte. La meilleure éducation est celle qui pénètre dans l’âme à
l’insu de ses bénéficiaires » (Hoffer.)
Mais pour créer cette atmosphère et avoir sur sa classe cet heureux ascendant, le
maitre ne doit se retirer dans sa tour d’ivoire. Tout en gardant sa dignité et une certaine
distance que lui impose sa fonction, il doit rester jeune avec les jeunes et ouvert à son temps.
Et ce sera tout bénéfice pour comme pour l’influence qu’il doit exercer. « Une classe est
essentiellement quelque chose de jeune, qui réduit la distance des âges au profit du maitre-
devenu l’ami des garçons. Il entretient au contact de leur spontanéité et de leur pétulance, une
humeur joyeuse, une vivacité et une souplesse d’esprit, une liberté d’allure, faute de quoi il
engonce dans sa dignité pour finir dans la peau d’un pion, insupportable aux autres et à lui-
même. » ( E.Baussart.)
2° LES ELEVES :
« Le bon maitre tache de saisir la structure de la classe où il y a généralement une tête,
un groupe d’élèves qui n’est pas nécessairement formé des plus intelligents ni des plus
travailleurs, un cortège d’élèves moyens, plutôt ternes, à peu près capables de tenir le pas et
une queue d’élèves faibles ou retardés. Ces trois groupes peuvent s’entraider et être entraidés :
ce n’est pas une perte pour les plus doués de tendre la main des autres. »(Hoffer.)
SUJETS A DEVELOPPER
1. L’école, a-t-on dit, doit être pour l’enfant une seconde famille. Comment comprenez-
vous cette parole ?
2. Montrez que le milieu scolaire est formateur pour l’enfant.
3. A quoi tient la physionomie particulière propre à chaque classe ?
4. « On ne travaille bien que dans la joie. Bien démodées sont les bâtisses scolaires qui
ressemblent à des prisons. Mais un magister au ton rude serait pas moins archaïque »
(Instr. Off). Expliquez et développez cette parole.

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VINGT-CINQUIEME LECON

La classe et ses environs


I-BATIMENTS ACCUEILLANTS
Dans un local désuet, sans hygiène, aussi impossible à entretenir. Il est difficile de
faire œuvre éducative et sérieuse, de donner six enfants le gout de l’ordre et de la propreté.
Les élèves vendront volontiers en classe, voire avec plaisir si l’école est accueillante. La
personnalité du maitre y est pour beaucoup mais le local, s’il est propre et gai, sera, lui aussi,
une attirance. Trop souvent la case du village est sombre, sans air, dépourvue du moindre
confort. Il faut que l’école ne lui offre quelque chose de mieux.
Pendant les grandes vacances on passera sur les murs un badigeon clair. Si les
modestes ressources de l’école ne permettent pas de faire appel à des ouvriers. Le maitre
exécutera lui-même ce travail avec l’aide des villageois qui s’y prêteront volontiers s’il y su
les intéresser à leur école.
Les dimensions normales d’une classe sont 9x7 ou 8x8. Travailler directement sous le
toit, surtout au moment des grandes chaleurs, est pénible aussi pour le maitre que pour les
élèves, c’est pourquoi il est souhaitable que toutes les classes possèdent un plafond. Les
classes contigües seront complètement séparées par le mur, sans quoi les activités de la classe
voisine deviennent un gène et une distraction.
II-LE MOBILIER SCOLAIRE
Le mobilier scolaire indispensable à toute école comprend : le bureau du maitre, les
tables-bancs, une armoire pour le matériel et les fournitures scolaires et les tableaux noirs. Vu
l’importance de ces derniers, il en sera traité tout au long don une leçon spéciale
1°Le bureau du maitre :
La place normale du bureau est face aux élèves. Pour mieux dégager les tableaux si
ceux-ci courent tout le long du mur, on peut le placer dans un angle de la classe. Légèrement
surélevé, il permet de mieux dominer ses élèves et facilite ainsi la surveillance. Inutile de dire
que ce bureau sera toujours impeccable. Le dessus sera net de poussière, l’intérieur ne
contiendra que des objets scolaires : livres et cahiers soigneusement rangés. Le bureau ne doit
pas être un fourretout et encore moins un garde-manger.
2° La table-banc :
Elle sera conçue selon les normes suivantes :
a) Etre adaptée à la taille de l’enfant :
b) L’élève très aussi plutôt bas par rapport à la table :
c) Il doit pouvoir lire, le livre étant posé sur la table, sans avoir à se pencher en avant : la
distance entre l’œil et la table sera de trente à trente-cinq centimètres :
d) L’avant-bras, posé sur la table, ne doit pas obliger l’élever à élever ou abaisser
l’épaule.
e) Le plateau, qui peut être légèrement incliné ou horizontal, doit avoir environ 45 cm.
III-IDEAL ET REALITE :
Dans nombre de pays d’Afrique fraichement ouvert à une scolarité étendue,
l’aménagement et l’équipement matériels des écoles nouvelles posent chaque année aux
jeunes Etats de l’ours problème financiers qui ne peuvent être résolus que progressivement.

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C’est pourquoi, dans beaucoup d’écoles, particulièrement dans les écoles de brousse, les
maitres ont rarement à leur disposition un mobilier scolaire qui réponde aux conditions
énumérées ci-dessus ; il convient cependant de s’en inspirer quand on commande du matériel
neuf. On donnera la préférence aux tabes-bancs, à une à ou deux places, en tubes d’acier et
bois vernis qui rend plus facile le nettoyage des classes. La table horizontale est préférable à
la table inclinée : plus tard nos élèves n’en utiliseront pas d’autres.
IV-DISPOSITIONS DU MOBILIER :
Il est facile de préconiser une disposition uniforme, car tout dépend des dimensions de
la classe et de son éclairage. Le grand principe est de ne jamais placer les élèves face à une
source de lumière. Ainsi ?un tableau entre deux fenêtres est mal placé. Dans nos classes
africaines ou l’éclairage est bien généralement bilatéral, on disposera les tables de manière
que la principale source de lumière arrive sur la gauche de l’enfant pour qu’il écrive en pleine
lumière. Si le jour arrivait sur la droite, la main projetterait son ombre sur le cahier, ce qui
serait une fatigue pour la vue et nuirait à la visibilité du texte écrit.
V-ENTRETIENT DU MOBILIER
Le maitre n’attendra pas qu’un banc, une armoire ou son bureau soit entièrement
disloqués pour les séparer. Un marteau des pointes, une scie lui suffiront pour ces menus
travaux de réparation qu’il exécutera lui-même avec le concours des plus grands élèves. C’est
une question de savoir faire et de débrouillardise. Il peut aussi si les travaux ont quelque
importance, faire appel aux bonnes volontés du village. Ces concours seront faciles à obtenir
si le maitre a su gagner l’estime et la confiance des parents de ses élèves.
VI-LE MUSCLE SCOLAIRE
On ne comprendrait plus aujourd’hui une école qui ne possèderait pas un musée
scolaire. Il est l’outil quasi nécessaire du maitre sous peine de ne livrer à ses élèves qu’un
enseignement livresque, tout verbal, sans rapport avec la réalité. On peut que le musée
scolaire s’ouvre pour tous les exercices, surtout à l’école du village. Il est l’auxiliaire
indispensable des leçons de langage, des leçons de choses ; c’est sur ces rayons qu’on va
régulièrement chercher l’objet qu’on veut décrire et dont on veut montrer les usages. Ses
vitrines sont garnies de toutes sortes de choses. Il n’a rien d’un musée de rareté. « (Hardy.)
VII-UNE CLASSE ORNEE AVEC GOUT
Un crucifix mis à la place d’honneur, des images pieuses, des gravures
intelligemment choisies, orneront les murs. Ces gravures seront changées plusieurs fois dans
l’année. Il est bon qu’au début de chaque trimestre, l’élève en retournant en classe trouve du
neuf. Une gravure qu’il a eue sous les yeux pendant un trimestre n’a plus pour lui aucun
intérêt. Certaines gravures : réclames pour savons, cigarettes, apéritifs, sont à écarter. Les
vieilleries : cartes déchirées, délavées ou salles seront enlevées.
N’oublions pas que la classe .Il convient d’abord d’en faire disparaitre la laideur. Il
pourra également afficher les meilleurs travaux de ses élèves. Le maitre qui s’intéresse à la
classe peut ainsi, sans grandes dépenses, orée un milieu gai, entretenir une ambiance de joie et
de bon gout qui, peu à peu, développera chez les enfants le besoin de la propreté de l’ordre et
du beau.
Il vaut mieux ranger dans une armoire que suspendre aux murs les cartes
géographiques, les tableaux d’histoire, de sciences et autres documents qui servent à

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l’explication ou à l’illustration des leçons. En ne les faisant apparaitre qu’au moment
opportun, ils ont plus de chance d’éveiller l’intérêt et de capter l’attention des élèves.
VIII-PROPRETE AVANT TOUT !
Dès les premiers jours, interdisez aux élèves de ne jeter aucun papier à terre. Une
caisse placée dans le coin de la classe recevra les feuilles périmées. Elles y seront déposées au
moment des sorties.
Les tables seront toujours nettes. De temps en temps, vous les ferez frotter avec des
feuilles rugueuses, pour faire disparaitre les taches d’encre, qui seront peu nombreuses si vous
avez pris soin d’entourer les encriers d’un disque d’étoffe. Ne tolérez pas les élèves écrivent
sur leurs pupitres. Si un encrier a été renversé, faites disparaitre la tache dès la première
récréation, n’attentez pas que l’encre imbibe le boive.
La classe sera balayée chaque soir après la sortie des élèves, le mobilier épousseté,
aligné. Les papiers qui trainent sur la cour seront ramassés avant le départ au village, les
cabinets lavés tous les jours.
L’entretien incombe au maitre, mais aussi aux élèves. Pour éveiller chez le gout de
l’ordre, de la propreté, le balayage de la classe, le rangement des livres, des objets qui ont
servi pour l’explication des leçons, ne seront pas présentés, sous forme de corvée, de punition.
A tour de rôle, les élèves en seront chargés.
IX-LA CONCESSION SCOLAIRE :
Le maitre clôturera la cour par une haie vive, plantera quelques arbres, cultivera des
fleurs. Il faut qu’u premier coup d’œil, le visiteur soit agréablement impressionné par la belle
ordonnance de la concession scolaire. Rien n’est plus reposant pour la vue que des arbustes
aux feuillages variés. Le maitre en disposera au moins sur un de ses cotés de sa classe. Notons
enfin qu’un ordre agréable facilite le travail, qu’il forme le gout de ses élèves surtout si l’on a
eu au soin de demander leur concours pour son arrangement et son embellissement.
SUJETS A DEVELOPPER

1. Votre classe doit être propre, accueillante, ornée. Quels moyens emploierez-vous pour
lui donner ces trois qualités ?
2. La vue d’une concession scolaire donne tout de suite une idée du gout et du manque
de gout du maitre. Comment comprenez-vous cette phrase ?
3. Montrez l’utilité d’un musée scolaire. Quels objets y placeriez-vous ?

VINGT- SIXIEME LECON


L’émulation
I-DEFINITION
L’émulation est un sentiment qui excite à mieux faire, à se surpasser soi-même et les
autres. Elle a pour fondement l’instinct d’imitation, le désir d’être approuvé, le sentiment de
l’honneur si profondément dans le cœur de l’homme. Elle fait appel à l’instinct de lutte, au
gout du combat. Elle puise sa force dans le fond orgueilleux de notre nature. Chez l’enfant,

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l’émulation répond à une tendance profonde et est un puissant moyen pour l’amener
progressivement au sens du devoir accompli pour lui-même.
L’émulation n’est pas copie. Celui qui copie s’identifie à un autre. L’émule tend à
devenir égal en valeur, mais non identique, il ne renonce pas à sa personnalité ; mais veut, au
contraire, la faire valoir.
L’émulation suppose en même temps, que l’estime de soi, l’estime d’un autre. Elle
nait lorsque l’élève a pris conscience de ses forces, lorsqu’il a dit : « je ferai aussi bien que lui,
je voudrais mieux faire. »
II-AUTO-EMULATION ET EMULATION COLLECTIVE :
1° Auto-émulation : c’est l’émulation avec soi-même. Elle peut se résumer dans la formule
suivante : « je veux mieux faire que je n’ai fait. » C’est avec nous-mêmes que nous engageons
la lutte. Nous nous promettons de nous surpasser, et lorsque le résultat est atteint nous nous
comparons avec ce que nous étions nous-mêmes auparavant, et non avec d’autres. Chez les
enfants, il faut bien le reconnaitre, l’auto-émulation est génération est généralement peu
efficace.
2° Emulation collective : en raison des sentiments qu’elle met en jeu (esprit de lutte, de
compétition, appel à l’orgueil, l’émulation collective donne presque toujours d’excellents
résultats parmi les écoliers. Elle peut se résumer dans la formule suivante : « je veux réussir
aussi ou même mieux que mes camarades. »
III-AVANTAGES DE L’EMULATION
1° Elle encourage, facilite la tâche, rend attentif, pousse à l’effort, habitue l’enfant à compter
sur son travail personnel L’émulation est un stimulant au devoir et à la vertu. Elle décuple les
forces, fait obtenir parfois des résultats surprenants. Pour ne pas perdre se place ou pour
devancer ses camarades, l’élève travaillera avec acharnement ; il sera capable d’efforts
généreux, les sacrifices ne lui couteront pas.
2° Tout en tenant compte de celui des autres.
3° L’émulation met de l’entrain dans la classe. Emportée par le mouvement général, une
classe où règne l’émulation fait des rapides progrès. L’élève négligent, paresseux, a honte de
demeurer inactif au milieu de condisciples travailleurs. Sans émulation, tout languit : c’est la
satisfaction dans la médiocrité.
IV-MOYENS D’EXCITER ET DE DEVELOPPER L’EMULATION
1° Le maitre peut partager sa classe en deux camps rivaux, Cette façon de procéder a
l’avantage de donner l’esprit d’équipe en ne mettant pas en vedette l’individu, mais le groupe.
2° Le maitre peut écrire au tableau d’honneur le nom des meilleurs élèves en conduite ou en
travail, ou encore afficher en classe les devoirs les plus soignés et les mieux réussis.
3° Les compositions hebdomadaires et mensuelles, les examens trimestriels et les concours de
fin d’entrée sont d’excellents moyens d’émulation.
4° La proclamation des compositions est un puissant stimulant qu’il ne faut pas négliger. Elle
se fait ordinairement par le Directeur de l’école qui profite pour féliciter et récompenser les
meilleurs élèves et pour réprimander les paresseux.
V-INCONVENIENTS DE L’EMULATION
1° Jalousie, rivalité : l’émulation, excellente en soi, n’existe pas sans une certaine
concurrence, laquelle peut dégénérer en rivalité, ambition, jalousie. Elle risque de développer
l’égoïsme chez l’enfant. La passion de vaincre à tout prix est susceptible de rendre peu
scrupuleux sur les moyens à utiliser pour arriver au but ; elle ne recule pas devant la

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malhonnête, elle n’hésite pas à s’avantager injustement, ni aléser un concurrent. « Si vous ne
voulez pas cultiver en cet enfant l’égoïsme, prenez garde que cette émulation de l’école
n’éveille la jalousie et le désir de dominer à ton prix ! Ne voyez pas que ce régime des
classements et des places encourage l’enfant à la lutte que de l’entrainer à vaincre ses
camarades, habituez-le à se vaincre lui-même : que de l’entrainer, à se vaincre lui-même, :
que ses notes soient pour lui un moyen, non pas de voir s’il dépasse les autres, mais, mais s’il
s’est surpassé lui-même, s’il a, cette semaine, progressé sur la semaine dernière, s’il est monté
d’un degré ou s’il est redescendu plus bas. Et encourager l’entraide loyale et les explications
entre camarades, ce qui est bien différent du copiage. » (G.Jacquin.)
2° Elle se limite à quelques élèves : « Le jeu de l’émulation se limite rapidement quelques
élèves, à ceux qui ont une chance de réussir. Les autres s’installent volontiers dans une sorte
d’acceptation résignée de leur situation dans un fatalisme scolaire qui détruit peu à peu tout
élan et tout enthousiasme. C’est que l’émulation accorde la prime au succès beaucoup plus
qu’au mérite. Or, le mérite ne s’évalue pas toujours au degré de la réussite. Tel enfant, dont
les résultats sont médiocres, mais qui progresse au prix d’un effort soutenu, est plus méritant
que tel autre qui, mieux doué, ne fournit en fait qu’un effort très limité. »
VI-CONCLUSION :
« Il convient de ne faire de l’émulation qu’un usage prudent et très modéré. Le rôle du
maitre est-il de la développer ? N’a-t-elle pas trop tendance à s’installer d’elle-même dans nos
classes, y créant parfois un esprit de rivalité déplaisant et nuisible ? Nous ne croyons guère à
l’efficacité profonde des sanctions publiques, de la croix au prix d’excellence. Non que tout le
système des punitions et des récompenses soit à rejeter en bloc : on peut y trouver des
adjuvants occasionnellement utiles. Mais le but de l’éducation est de faire naitre chez l’enfant
la conscience de l’effort personnel, de sa nécessité et de sa valeur de son caractère
désintéressé. C’est avec lui-même qu’il faut mettre chaque «élève en compétition.
L’émulation personnelle est la seule qui ait en elle-même une signification éducative
certaine. » (Villars- Touraille-Erhard.)
SUJETS A DEVELOPPER
1° Qu’entendez-vous par émulation ? Quels sont ses avantages peut-elle avoir des
inconvénients ?
2° Quels moyens utiliserez-vous dans votre classe pour faire régner l’émulation ?
3° « L’émulation, a-t-on écrit, substitue la recherche de la récompense u sens du devoir. Ce
qui n’était qu’un moyen de soutenir ou de susciter l’effort devient une fin en soi.» Etes-vous
de cet avis ? L’émulation est-elle à condamner ? Dans quelles conditions peut-elle exercer une
heureuse influence dans une classe ?
VINGT-SEPTIEME LECON

Les récompenses
I-UTILITE DES RECOMPENSES
L’idée du devoir est très noble sans doute ; mais croire qu’elle suffit pour exciter les
élèves, c’est bien peu connaitre la nature humaine. Ceux qui prêchent une doctrine si austère
ne se montrent pas toujours si détachée des biens de ce monde et des honneurs officiels. Que

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n’a-t-on inventé pour exciter au bien les hommes faits : prix, concours, médaille d’honneur,
décorations, etc. ? Et l’on voudrait être légitime de fixer son attention, de combattre la
mobilité de son esprit, de l’exciter aux efforts sérieux et soutenu ?
La satisfaction du devoir accompli est une récompense toute morale qui n’exclut
pas les autres. Récompenser l’enfant quand il a bien fait son devoir, c’est l’encourager à
l’accomplir de nouveau. ( Riboulet.)

II. INCONVENIENTS DE RECOMPENSES :


1° Elles rabaissent la noble idée du devoir : l’enfant l’accomplit non parce que c’est le devoir,
mais en vue d’obtenir un prix, une approbation, pour voir son nom figuré au tableau
d’honneur. L’amour de la récompense risque de remplacer l’amour du devoir.
2° Elles vont au succès et non toujours au mérite ; il arrive assez souvent en effet que les plus
travailleurs, les plus assidus, étant moins bien doués que certains de leurs camarades, ne sont
jamais récompensés. Ce sont les plus intelligents, ceux qui ont une excellente mémoire, mais
pas nécessairement les plus travailleurs, ni les plus réguliers, qui remportent les prix.
3° Elles humilient parfois injustement : certains élèves qui font pourtant tout leur possible,
mais, faute de moyens, n’obtiennent jamais de récompense, risquent de se décourager. Il
appartient au maitre de corriger, dans une certaine mesure, cette sorte d’injustice. Il peut faire
valoir devant la classe le mérite des enfants travailleurs, mais qui n’aboutissent pas malgré
leur bonne volonté, et rabaisser au contraire ceux qui , sans se fatiguer beaucoup, obtiennent
cependant des succès. Il peut aussi avoir des récompenses pour souligner le travail,
l’assiduité, la bonne conduite. Le principe général qui doit guider le maitre devrait être le
suivant : récompenser la bonne volonté et les efforts plutôt que le talent et le simple succès.
III. LES RECOMPENSES MATERIELLES :
Elles sont utiles surtout dans les petites classes. Les tout jeunes élèves sont peu
sensibles à l’idée du devoir pour le devoir. Les récompenses consistent en bons points,
images, médailles, livres illustrés. Il ne faut pas prodiguer, sinon les élèves n’y attachent plus
d’importance. C’est leur rareté qui fera surtout leur valeur.
Le système des bons points, entre les mains d’un maitre intelligent, obtient
habituellement un très vif succès près des élèves. Cela donne lieu à une compatibilité à
laquelle ils attachent beaucoup d’importance. Toute l’activité scolaire peut ainsi se
comptabiliser : leçons devoirs écrits, propreté des cahiers orthographes, etc. Il faut savoir les
distribuer généreusement, en reprendre quelques-uns, en redonner. Chaque samedi, ou deux
fois par semaine, les grosses fortunes sont récompensées. Certains maitres, par ce moyen,
mettent dans leur classe un véritable enthousiasme pour l’étude et le travail bien fait et
obtiennent ainsi des résultats merveilleux.
IV.LES RECOMPENSES MORALES :
1° L’éloge : certains élèves y sont très sensibles. On veillera à ce qu’il n’excite pas l’envie
des camarades, ni l’orgueil chez celui qui en est l’objet. Il sera plutôt rare, toujours
proportionné au mérite, et comportera un engagement à mieux faire encore .Un simple
témoignage de satisfaction, une marque de confiance sont des récompenses très appréciées,
quand elles viennent d’une mitre respecté qui ne le les prodigue pas.
2° Les bonnes notes : elles prennent aux yeux des enfants, une grande importance quand
elles sont portées à la connaissance des parents, ou qu’on en fait la proclamation.

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3° L’inscription au tableau d’honneur : l’élève tient à y voir figurer son nom, pour sa
satisfaction personnelle, sans doute, mais aussi pour faire plaisir à ses parents, ce qui est
sentiment plus noble.
4° Le placement sur les bancs par ordre de mérite : on aura toujours soin cependant de ne
pas placer sur les derniers bancs les élèves indisciplinés, paresseux ou ceux dont la vue ou
l’ouïe laisseraient à désirer.
V.IMPARTIALITE DU MAITRE
Il va sans dire que la plus grande justice, l’impartialité la plus rigide doit préciser à
l’attribution des récompenses. Il, faut qu’à cet égard le maitre soit au-dessus de tout soupçon.
Un maitre qui a des préférés nuit grandement à son autorité, s’aliène la sympathie des autres
élèves et n’arrive même pas à garder celle des élèves qu’il favorise.
SUJETS A DEVELOPPER
1° Quels sont les avantages et les inconvénients des récompenses ?
2° Quelles récompenses convient-il de donner suivant les différents cours d’une école
primaire ?
3° Qu’entendez-vous par récompense morale ? Donnez les deux que vous préférez et justifiez
votre choix.
4° « Un maitre partial dans ses récompenses met le mauvais esprit dans sa classe, ce qui
devrait être un moyen d’émulation devient alors un gène à la bonne marche de l’école. »
Développez cette parole.

VINGT-HUITIEME LECON

Vacances et congés

I-LES CONGES SONT FIXES PAR L’AUTORITE

Les congés relèvent de l’autorité qui établit chaque année un calendrier scolaire. Le
maitre ne peut de lui-même en ajouter ou peut de lui-même en ajouter ou en retrancher. Dans
les écoles de brousse, il veillera à ce que les élèves ne prolongent pas leurs vacances au-delà
de la date fixée.
C’est surtout dans certaines écoles de l’inférieur du pays, loin de la surveillance
directe du chef de secteur scolaire, que le maitre aura à faire preuve de conscience
professionnelle. Il se permettra jamais de licencier ses élèves pour des raisons futiles comme
serait une légère indisposition.
II. LES VACANCES DES ELEVES :
Les vacances sont pour les élèves le passage sans transition d’une existence
disciplinée à la plus capricieuse fantaisie. Quelques semaines suffisent parfois pour anéantir
neuf mois d’efforts laborieux. ? Le maitre qui a à cœur le bien de vases élèves, ne les laissera
pas partir en vacances sans leur donner des consignes pratiques. Il leur rappellera en
particulier :
1° L’obéissance, le respect et l’amour qu’ils doivent à leurs parents.

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2° Le devoir d’éviter l’oisiveté, de’ se rendre utile à la maison en aidant les parents dans les
travaux domestiques.
3° L’obligation de sanctifier les dimanches et de fuir les occasions du mal.
III-LES DEVOIRS DE VACANCES
Les grandes vacances, qui se prolongent désormais au-delà de deux mois, qui,
atteignent même parfois trois mois, ne doivent pas être pour les élèves un temps exclusif de
repos. Il est nécessaire qu’un travail scolaire raisonnable- les devoirs de vacances- rappelle et
affermisse les connaissances acquises pendant l’année scolaire écoulée.
Ces devoirs de vacances seront courts : une page par jour est plus que suffisante.
Trop longs, ils seraient bâclés et d’aucun profit. Il y a des cahiers spéciaux que l’on pourra
utiliser. Alleur défaut, le maitre préparera un programme de vacances portant sur la
grammaire, la rédaction et le calcul.
Dans les premiers jours qui suivront la rentrée, les élèves seront invités à donner
leurs cahiers. Après correction et classement des récompenses seront attribuées aux meilleurs
devoirs.
IV-LES VACANCES DU MAITRE :
1° Le congé hebdomadaire : le jour de congé qui coupe la semaine ne doit pas être in temps
absolu de repos. Le contrôle attentif des cahiers, la correction des devoirs de français, en
particulier celle des rédactions, qui, pour être faite sérieusement, demande le calme et un
temps assez long, se feront le jour de congé hebdomadaire. Un maitre consciencieux n’estime
pas son devoir accompli quand il a fait ses trente heures de classe.
2° Les grandes vacances : pendant les grandes vacances, il aura tout le loisir d’entretenir et
de compléter les connaissances acquises à l’école normale, de se cultiver par des études et de
lectures sérieuses. Si des cours de vacances sont organisés, il se fera un devoir d’y participer.
Il pourra aussi se livrer à son travail manuel (menuiserie, jardinage) qui procurera, en même
temps qu’une détente physique profitable à sa santé, un appoint appréciable à son budget
familial.
V-AVANT DE QUITER L’ECOLE :
Avant de quitter l’école pour les grandes vacances, le maitre procèdera à un
nettoyage à un nettoyage à fond du local scolaire. Les manuels représentant un capital assez
important et devant servir plusieurs années, seront munis d’une nouvelle couverture et les
reliures préencollées si besoin est. Livres, registres et matériel didactique seront rangées dans
une armoire ou un coffre fermant à clef. Un bordereau détaillé y sera joint. La cour, les
cabinets et les alentours immédiats seront laissés dans un état de propreté irréprochable.
Un autre travail important reste à faire : renseigner le collègue qui, à la prochaine
rentrée scolaire, prendra à charge la classe que nous avons eue cette année. Le maitre notera
les limites du programme parcouru. Quelques lignes précises sue ce qui a été vu, étudié, su
(ou pas su) éviteront bien des pertes de temps, bien des faux pas au nouveau titulaire de la
classe qui vous en sera surement reconnaissant.
SUJETS A DEVELOPPER
1° Vous êtes à la veille de la sortie. Avant de vous séparer de vos élèves, vous leur donner des
conseils. Mettez par écrit les propos qui vous leur tendrez en cette occasion.
2° Les grandes vacances sont proches. Etablissez votre programme de travail et de
délassement.

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3° Etes-vous partisan des devoirs de vacances ? Comment les comprenez-vous ? Doivent-ils
être sanctionnés à la rentrée scolaire ?

CHAPITRE VII
L’ENSEIGNEMENT
L’art d’enseigner n’est que l’art d’éveiller la curiosité des
jeunes âmes pour le satisfaire ensuite (A. France).
VINGT-NEUVIEME LECON

Mode d’enseignement
(Cette leçon n’a que la valeur d’un coup d’œil historique. Elle montre le progrès accompli
en pédagogie. Certaines considérations ont cependant leur intérêt et on peut en tirer profit.)
I-DEFINITION
Par mode d’enseignement on entend la manière de régler la marche générale d’une
école, d’après le groupement des élèves appelés à suivre à la fois les mêmes leçons.
On distingue quatre modes principaux d’enseignement : le mode individuel, le mode
simultané, le mode mutuel et le mode mixte.
II-ENSEIGNEMENT INDIVIDUEL
Le maitre ne s’occupe que d’un seul élève, trois ou quatre au plus. Il les prend à tour
de rôle. Ce mode d’enseignement est une exception. Il n’y a pâque les personnes fortunées à
pouvoir se payer un maitre pour leurs enfants. Le mode individuel couramment employé au
XVII° siècle, est aujourd’hui à peu près complètement abandonné.
1° AVANTAGES :
Le maitre est toujours avec l’enfant ; il le connait, il a toute facilité de s’adapter à lui,
à son degré d’instruction.
2° INCONVENIENTS :
L’enfant manque d’émulation. L’isolement favorise l’orgueil et l’égoïsme. L’enfant
ainsi élevé est mal préparé à la vie sociale.
Cet enseignement survit dans les leçons particulières et certains maitres, des
méthodes actives y font de larges emprunts. Il est impossible à employer dans une classe
nombreuse, le maitre ne suffirait pas à la tâche.
III-ENSEIGNEMENT SIMULTANE :
L’enseignement est donné à toute la classe s’il n’y a qu’une seule division, ou, à tour
de rôle, à chaque division, quand la classe en compte plusieurs. Le mode spontané a
pratiquement triomphé partout.
1° AVANTAGES :
Les répétitions fastidieuses sont évitées, les élèves participent au cours, l’ordre,
l’entrain, l’émulation règnent dans la classe.
2° INCONVENIENTS :

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Il est difficile de faire profiter également tous les élèves de même cours : les plus forts
perdent du temps, les plus faibles risquent de ne pas suivre. Le maitre répéter la leçon pour les
absents.
Ce mode d’enseignement est bon, d’un emploi facile et vraiment pratique.
II-ENSEIGNEMENT MUTUEL :
Les élèves s’instruisent eux-mêmes, les uns les autres, sous la direction générale du
maitre. Quand la classe est très peuplée, 90, 100 élèves, des élèves moniteurs peuvent être
chargés d’un d’élèves. Ces élèves moniteurs manquant de formation pédagogique, ne peuvent
distribuer qu’un enseignement mécanique.
Ce mode d’enseignement, par suite du dédoublement des classes, n’est pour ainsi dire
plus employé. Il peut encore avoir son utilité dans les écoles à classe unique. Il a sa raison
d’être quand il s’agit, non d’enseigner, mais de répéter. Un élève plus avancé pourrait aider un
camarade en retard ou qui était absent au moment de la leçon.
V. ENSEIGNEMENT MIXTE :
Le mode mixte consiste, comme son nom l’indique, en une combinaison de trois
modes d’enseignement : individuel, simultané et mutuel.
Le mode simultané demeure le plus le plus pratique et le plus généralement employé.
Il n’exclut pas cependant l’emploi des autres modes. Dans les classes où les enfants sont de
force légale, on est parfois obligé de les utiliser. Quand le maitre fait appel à des élèves du
cours supérieur pour des exercices plus ou moins mécaniques : opérations, lecture, récitations
des leçons, il fait de l’enseignement mutuel. Lorsqu’il interroge, fait des observations à un
seul, il pratique le mode individuel.
VI. CONCLUSION :
Ainsi, sans connaitre, les noms de ces différents modes d’enseignement, chacun les a
vu employer et a pu se rendre compte en particulier que les modes simultané et mixte sont
d’une pratique constante dans l’enseignement actuel. La pédagogie b active, particulièrement
en honneur de nos jours, s’inspire, par certains cotés, du mode mutuel. « Quant au mode
individuel s’il n’est ni désirable ni réalisable, tout bon maitre trouve de nombreuses occasions
de donner à chacun de ses élèves de soins individuels dans la récitation, la correction des
travaux, les conseils moraux. Durant les interrogations, on peut graduer les difficultés de telle
sorte que les élèves les plus faibles puissent apporter leur contribution au travail collectif et
que les élèves plus avancés ne sentent encore stimulés à avancer d’avantage. Certaines
matières se prêtent plus facilement à des taches individuelles : rédaction, lecture particulière,
dessin. « (Hoffer.)

SUJETS A DEVELOPPER
1. Donnez les avantages et les inconvénients du mode simultané.
2. Quel est à votre avis le mode d’enseignement le plus pratique dans une classe à deux
divisions ? Justifiez votre choix.

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TRENTIEME LECON

Méthodes d’enseignement
I. DEFINITION
Par méthode d’enseignement, on entend la voie à suivre, la matière de s’y prendre
pour donner l’enseignement dans les conditions les plus meilleures pour obtenir du succès.
La valeur personnelle du maitre, soit-elle, demeure insuffisante. Pour obtenir de
bons résultats, il fait s’appuyer sur une bonne méthode .il est vrai cependant que la meilleure
méthode vaut moins par sa vertu propre que par la valeur de celui qu’il ‘emploie et qu’un
maitre médiocre ne tirera jamais grand profit d’une méthode si excellente soit-elle.
III. AVANTAGES D’UNE BONNE METHODE :
1° La méthode écarte les tâtonnements, simplifie l’enseignement et le coordonne.
2° Elle donne aux élèves des habitudes d’ordre, de logique, de réflexion.
3° Elle concourt puissamment au succès des études. Il ne faudra cependant de faire fond que
sur les méthodes ; « et les instruments, quelques parfaits qu’ils soient, ne valent que par
l’habilité de la main qui les emploie. »
III. DIFFERENTES METHODES :
Les méthodes d’enseignement sont nombreuses. Les principales sont : la méthode ex
positive, la méthode concentrique, la méthode intuitive, la méthode active, la méthode des
centres d’intérêt.
IV. LA METHODE EXPOSITIVE :
La méthode expositive est celle où le maitre parle et où les élèves écoutent. La leçon,
une donnée, le maitre s’interroge.
Une leçon donnée sous cette forme dans une petite classe est du temps perdu, les
élèves trop jeunes étant incapables d’attention soutenue. La méthode ex positive ne convient
pas dans l’enseignement primaire.
Par contre, elle a son emploi dans l’enseignement secondaire et dans l’enseignement
supérieur. Les élèves de ces cours plus âgés et déjà formés, sont- susceptibles de tirer profit
d’un exposé. Dans les classes de 6° ET 5°, les élèves étant encore jeunes, il y aura avantage à
s’inspirer largement des méthodes utilisées pour l’enseignement primaire.
V .LA METHODE CONCENTRIQUE :
« La méthode concentrique fait reparaitre aux divers cours ou aux divisions
successives d’un même cours, les mêmes articles du programme, en exigeant simplement
qu’il soit traités avec une ampleur croissante. » (Instr.off) Au CE, on verra les mesures usuelle
sans pour autant voir à fond le système métrique réservé au CM. Les constructions de phrases
du CE ne retiendront que les compléments de temps et de lieu, tandis qu’au CM tout en
revoyant ce qui a déjà été vu, on y ajoutera les compléments d’objet et d’agent. L’idée
centrale, directrice, reste la même, mais reparait enrichie, à chaque cours, de notions plus
complètes. Au niveau des classes primaires, la méthode concentrique, bien que le nom ne soit
plus guère employé, garde toujours sa valeur.
VI. LA METHODE INTUITIVE OU OBJECTIVE
« L’intuition, au sens étymologique du mot, signifie vision, perception immédiate
d’un objet qui se présente à la vue. En pédagogie, l’intuition semble consiste à montrer à
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 74
l’enfant les choses elles-mêmes ou leur représentation, à lui apprendre à observer, manier,
écouter, gouter, flairer. » ( Riboulet.)
La méthode intuitive, pour capter davantage l’attention de l’enfant, place sous son
regard, en nature ou en image, l’objet qui fait la base de la leçon. En contact immédiat avec la
réalité, l’enfant donne plus facilement à sa pensée un tour personnel.
La méthode intuitive consiste encore à se servir des connaissances déjà acquises
par l’enfant pour lui faire découvrir, par des questions judicieuses, ce qu’il ignore ou ne
connait qu’imparfaitement. L’élève n’est plus alors l’auditeur passif qui écoute un exposé, il
prend part à la leçon, il devient actif. « Les avantages de la méthode intuitive sont
unanimement reconnus : elle exerce le sens, ainsi elle rentre comme un élément principal
dans l’éducation de l’esprit d’observation ; elle donne vigueur aux reliefs aux images et aux
esprits et par là ,elle laisse dans la mémoire des traces profondes et durables elle se sur
l’évolution mentale, elle est souple, accommodable, également propre aux enfants et aux et
aux adolescents applicable à toutes les matières de programme : elle réalise souvent l’union
recherchée de l’école et de la vie ; elle enrichit la connaissance concrète du monde extérieur et
enfin elle maintient l’intérêt et l’attention aperceptive dans un état de continuelle
fraicheur. »(P.Bernad.)
La méthode intuitive parce qu’il répond à la nature de l’enfant, convient éminemment
à l’enseignement primaire. Comme toutes les méthodes, elle vaut surtout par la qualité du
maitre qui l’utilise. La meilleure méthode employée par un maitre médiocre ne peut donner
que de médiocres résultats.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Une bonne méthode d’enseignement est nécessaire pour obtenir du succès. Pourquoi ?
2. Donnez les raisons pour lesquelles la méthode intuitive convient particulièrement à
l’enseignement primaire.

TRENTE-ET- UNIEME LECON

Les méthodes actives

I-QU’ENTEND-ON PAR METHODE ACTIVE ?


Par méthode active on entend une nouvelle méthode d’éducation basée sur la
confiance et la liberté.
Cette confiance et cette liberté existaient déjà plus ou moins dans les méthodes
anciennes, surtout dans la méthode intuitive, mais les méthodes actives y font une plus large
place. Elles établissent dans la classe un climat de confiance qui incite l’enfant à s’exprimer
spontanément, à formuler ses observations, à donner ses impressions, à poser librement des
questions.
II-METHODES ACTIVES ET LIBERTE DE L’ENFANT :
Méthodes actives et liberté de l’enfant. Les méthodes actives n’ont, rien à voir avec une
liberté sans contrôle ; elles ne sont pas flatteries et laisser-aller de la part du maitre. Il devra
parfois s’imposer surtout avec les plus jeunes, dont la raison n’est pas suffisamment éveillée,

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 75


ni la volonté suffisamment formée. L’expérience lui apprendra vite qu’on ne peut tout obtenir
par la pression de bambins de six à dix ans. « De toute façon, il est indispensable que le maitre
demeure le personnage central de la classe, celui qui assigne les buts à atteindre, fixe la
progression, choisit les moyens informe, explique, contrôle et redresse. » ( Godier.)
III-AVANTAGES DES METHODES ACTIVES :
1° Les méthodes actives. Facilitent l’épanouissement de l’enfant en créant dans la classe un
climat de confiance.
2° Elles inclinent au travail personnel : la difficulté reste la difficulté, mais l’élève actif
l’aborde résolument et, il a la joie d’en triompher par un effort spontané, sans confiance.
3° Elles apprennent à l’enfant à s’exprimer sans timidité, correctement et intelligemment, ce
qui est un des buts essentiels auxquels doit viser l’enseignement.
4° Elles sont formatrices, parce qu’elles habituent l’enfant à agir par lui-même. La tache de
l’éducateur devient celle du guide qui montre la voie à suivre sans l’imposer.
5° Elle est source de joie : l’enfant qui est actif, qui peut s’exprimer librement, affirme sa
personnalité, ce qui est toujours un épanouissement. L’assiduité à l’école n’est plus une
corvée, l’élève s’y rend volontiers, car il sait qu’il va s’y livrer à un travail qui lui plait.
L’effort dans la joie n’engendre ni fatigue ni ennui.
IV. REPROCHES DES PARTISANS DE L’ECOLE ACTIVE A L’ECOLE
TRADITIONNELLE
Ces reproches sont nombreux et pas toujours justifiés. Ils lui reprochent :
1° D’être une école de dressage et d’autorité, parce qu’elle opprime la liberté de l’enfant,
l’oblige à rester assis des heures entières, lui impose une discipline rigoureuse, lui ingurgite
des connaissances sans tenir compte de ses gouts intellectuels, de ses tendances foncières.
2° Le verbalisme : elle est l’école du maitre et du livre, la nature n’existe pas : l’enfant n’a
qu’à écouter, lire, apprendre par cœur : elle forme non des hommes, mais des perroquets
instruits.
3° Le « court-circuit scolaire » : elle enferme l’élève dans la classe, ne lui donne aucun
contact avec la vie extérieur. Elle ne prépare pas à la vie, elle fait des inadaptés.
4° De transformer l’élève en écouteur, alors qu’il devrait participer à la leçon, parler,
collaborer, observer, questionner, répéter ce qu’il vient d’entendre et se l’assimiler par un
travail personnel.
5° D’être comme nature, en refoulant les réactions spontanées des enfants, en interdisant la
manifestation de leurs pensées et de leurs sentiments.
6° Sa formation en général : l’idéal de l’école traditionnelle est de former un bon élève, c’est-
à-dire un élève studieux, discipliné qui accepte tout-, connait son programme, brille aux
examens, alors que la vraie formation consiste à préparer l’enfant à la vie qu’il mènera à sa
sortie de l’école.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Qu’entendez-vous par méthodes actives ?
2. Essayez de réfuter certains reproches que les partisans de l’école active font à l’école
traditionnelle.
3. « Ecole traditionnelle, école active, ne sont que des mots, tout dépend de la
personnalité du maitre. » Que pensez-vous de cette période ?

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TRENTE- DEUXIEME LECON

Comment employer les méthodes actives

I-LES METHODES ACTIVES S’APPLIQUENT A TOUS LES TRAVAUX


SCOLAIRES
« A l’enseignement religieux, par la répétition des explications données ,la solution de
certaines difficultés proposées , par la pratique des devoirs du chrétien , à la grammaire , en
partant de l’exemple pour découvrir la règle et l’énoncer correctement, à l’histoire , en
demandant des appréciations motivées sur les hommes et les évènements à la géographie , en
prenant pour point de départ le milieu où l’on se trouve , en faisant chercher les raisons des
phénomènes physiques et sociaux ; au calcul et à l’arithmétique, en se servant d’objets, en
donnant des problèmes concrets et en rapport avec le commerce ou l’industrie de la localité :
aux sciences naturelles en faisant en faisant trouver les qualités des êtres ou des
objets. »(Riboulet.)
II-LE TRAVAIL COLLECTIF ET COOPERATIONT
Donner aux élèves la possibilité et l’habitude de s’entraider, de travailler ensemble et
les uns pour les autres, c’est doubler le profit des études et de leur intérêt. Que les enfants
aient recours à des camarades dans leurs difficultés. Qu’ils se groupent pour observer,
expérimenter, étudier une question, écrire une nouvelle, discuter un problème. Qu’ils se
groupent pour exécuter un travail manuel, monter un spectacle. Que chacun apporte une
participation active au travail proposé. « C’est assez délicat toutefois. Sans doute, le travail
d’équipe crée un sentiment corporatif qui a une valeur sociale, mais dans la société scolaire
qu’est une classe, il peut amener certains enfants à répudier tout effort personnel de recherche.
La passivité est autre naturelle à l’enfant que l’activité. Aucun procédé n’a une valeur
universelle et il faut toujours veiller à ce qu’une pratique efficace ne soit dévoyée par une
application maladroite. » (Dumas.)

III-L’INTERROGATION
Les méthodes actives usent fréquemment de l’interrogation. Elles remplacent le
monologue du maitre par le dialogue avec la classe, dialogue vivant qui sollicite l’effort de
l’élève, excite sa curiosité, fait appel à son intelligence, amorce la réponse tout en lui laissant
la joie de la trouver.
IV-LE PROCEDE LA MARTINIERE
Le procédé la Martinière, qui oblige chaque élève à un effort personnel et précis, est
largement utilisé par les méthodes actives. L’interrogation bien que s’adressant à toute la
classe, se différencie des réponses collectives orales, auxquelles ne répondent que les plus
hardis et les plus rapides, réduisant au silence les élèves plus lents quoique parfois tout aussi
réfléchis.
V-LES FICHES :
Des questionnaires imprimés sont distribués. Chaque élève doit donner une réponse
personnelle. Les réponses sont ensuite discutées. La fiche n’est réellement bonne et profitable
que si elle pour l’élève motif à chercher ; que si elle lui donne l’occasion d’acquérir seul, par
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 77
un effort personnel, des connaissances nouvelles. Le système des fiches de travail, outre qu’il
permet d’individualiser l’enseignement, apporte une aide considérable au maitre chargé d’une
classe à plusieurs divisions, ou la synchronisation du travail reste toujours un problème délicat
à résoudre. Il peut alors se donner sans inquiétude à une division quand il sait l’autre
accrochée par une tache absorbante.
VI-LES LIVRES :
Tout en servant de base pour la leçon, le livre devient vivant par la parole du maitre qui
l’anime, qui l’adapte au milieu. Le livre dont se sert l’élève pour revoir ses leçons.
VII-CONCLUSION :
Les méthodes actives sont plutôt un esprit qu’une méthode. Employées par un
maitre maladroit ou inexpérimenté, elles risquent d’être un désastre pour la classe. C’est
pourquoi un jeune maitre agira sagement, avant de se lancer dans une méthode qu’il ne
connait qu’insuffisamment, de suivre la méthode d’enseignement qu’il a apprise à l’école
normale. Il pourra cependant après approbation de son directeur, prendre prudemment, dans
les méthodes des actives, les éléments qu’il croit pouvoir utiliser avec succès, quitte à y
renoncer dès qu’il voit venir l’échec.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Agir, pour l’enfant est un besoin. Montrer que les méthodes actives répondent à ce
besoin.
2. Un jeune maitre peut-il, sans initiation particulière, adopter les méthodes actives dans
sa classe ?
3. Commentez cette parole de Mme Montessori : « Il faut remplacer le maitre qui blâme
et qui prêche, par une organisation convenable du travail et de la liberté de l’enfant. »

TRENTE- TROISIEME LECON

Méthodes des centres d’intérêt


I.-POURQUOI DES CENTRES D’INTERETS :

La pédagogie actuelle insiste sur ce fait que l’enfant, obligé de passer sans transition
de la grammaire au calcul, de l’hygiène à la géographie ou aux sciences, se trouve fois
dépaysé, et acquiert des connaissances juxtaposées que rien ne coordonne entre elles. Ce
manque de cohésion, de coordination, est une lacune de notre enseignement.
De là est venue l’idée de grouper plusieurs leçons autour d’un thème central, lequel se
trouve être le centre des divers enseignements de la journée, de la semaine, voire du mois ;
c’est la méthode des centres d’intérêt, il y a centre d’intérêt lorsqu’un sujet devient le principe
coordonnateur de plusieurs enseignements.
Ainsi, si l’eau est choisie comme centre d’intérêt de la semaine, le cours d’histoire
pourra traiter des étapes de la navigation maritime : le cours de géographie portera sur la mer,
les grands fleuves du pays de l’Afrique ou du monde ; le cours d’hygiène de l’eau utilisée
comme boisson, de la propreté ; la leçon d’agriculture pourra faire intervenir l’eau comme
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 78
élément indispensable pour la germination et le développement des plantes :la lecture aura
trait à la saison des pluies ; la dicté à la tornade.
En mettant une gradation, un ordre dans les divers centres d’intérêt successifs, il est
possible de donner un enseignement moins dispersé, plus coordonné et par suite plus formeur
pour l’enfant.
Cependant, il faut bien le reconnaitre, certains centres d’intérêt qui font partie du
programme ne peuvent s’intégrer dans toutes les disciplines scolaires.
II-LES AVANTAGES DES CENTRES D’INTERET :
1° Les devoirs et les leçons ont un point commun. Le maitre évite le d décousu et l’élève n’est
pas désorienté par la disparité des sujets.
2° Le centre d’intérêt crée des associations d’idées et fixe plus profondément le souvenir.
C’est un précieux auxiliaire pour la mémoire.
3° Les mêmes mots reviennent dans les différents cours et donnent ainsi, par leur répétition,
des facilités pour l’acquisition de l’orthographe d’usage.
4° Les centres d’intérêt mettent dans l’enseignement plus de concordance entre l’école et la
vie.
III-INCONVENIENTS DES CENTRES D’INTERET :
1° Un centre d’intérêt qui dure trop longtemps engendre la satiété et l’ennui : l’enfant aime le
changement, la variété.
2° On risque de rompre l’ordre logique du programme et du livre en se pliant sans
discernement à la méthode des centres d’intérêt.
3° Certaines leçons, comme l’arithmétique, trouvent difficilement à se caser dans le centre
d’intérêt en cours ou demandent, pour qu’on les y insère, une préparation qui exige un temps
considérable dont le maitre ne dispose pas.
IV-EMPLOI DES CENTRES D’INTERET :
La méthode descentes d’intérêts est particulièrement recommandée pour les cours
préparatoire et élémentaire. Les programmes de ce cours, n’abordant que des thèmes
généraux, se plient plus facilement à la méthode. Au cours moyen, la méthode est à employer
avec prudence. Elle peut cependant intervenir presque toujours pour le français : lecture,
vocabulaire, rédaction, grammaire et dictée. En aucun cas, elle ne doit être un gène.

SUJETS A DEVELOPPER
1° Pourquoi a-t-on créé la méthode des centres d’intérêts ? Quels sont ses avantages ?
2° La méthode s’adapte-t-elle à tous les cours ? Peut-elle avoir des inconvénients ?
3° Comment concevez-vous l’application de la méthode des centres d’intérêt à
l’enseignement du français ?

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 79


TRENTE-QUATRIEME LECON

Procédés d’enseignement
I-DEFINITION :
Un procédé est un moyen qui facilite l’enseignement qui aide à le rendre plus clair,
plus varié, plus fructueux. C’est souvent une règle d’action empirique visant un but immédiat
et particulier.
II-COMMENT LES UTILISE
Il y a des procédés pour l’enseignement de toutes les matières. Il ne s’agit pas de
les adopter tous, mais seulement quelques-uns, et de les employer intelligemment. Sachons
également profiter de l’expérience des autres et n’adoptons sans réflexion les procédés
nouveaux qui n’ont pas fait leurs preuves. Soyons prudents, nos élèves ne sont pas des
cobayes, n’en faisons pas les victimes de nos essais sinon de nos maladresses. « On ne peut
donner ici des règles catégoriques, mais il est utile de rappeler que :
1° Un procédé ne doit pas être une règle de conduite permanente. Il faut savoir en changer dès
que l’on sent que la monotone s’installe dans la classe.
2° Ni trop, ni trop peu. Il ne faut pas pour autant en changer tous les quinze jours. Un
procédé n’est rentable que lorsqu’il a été expérimenté pendant quelques mois. Nous pensons
qu’il faut essayer beaucoup de procédés pour en adopter peu. » (Zeller.)
III-PROCEDES D’ENSEIGNEMENT :
Les procédés d’enseignement, comme les méthodes d’enseignement, sont nombreux.
Voici, à titre indicatif, les principaux. Il convient d’en connaitre les noms et la signification
générale. Nous ne développerons pas longuement que le procédé La Martini ère qui doit être
d’un usage courant dans les petites classes d’une école primaire.
1° L’analyse, ou la décomposition d’un tout en ses parties. Le maitre l’emploie souvent sans y
prendre garde quand, par exemple, dans une question un peu compliquée. Il examine
successivement les différentes parties qui la composent.
2° La synthèse, ou la reconstitution du tout, décomposé par l’analyse. C’est le contraire de
l’analyse. Le maitre emploie ce procédé quand il fait résumer par les élèves les explications
qu’il vient de donner.
3° L’induction qui consiste à partir du concret pour aboutir à l’abstrait, qui va du particulier
au général, du fait à la cause. L’induction est fréquemment employée dans les leçons de
choses et la grammaire.
4° La déduction, qui part du général pour aboutir au particulier. C’est le contraire de
l’induction. Elle convient surtout pour les leçons de mathématiques et des sciences physiques.
IV. LE PROCEDE LAMARTINIERE :
Ce procédé de contrôle collectif rapide a été imaginé pour la première fois par
Tabareau, à l’école La Martinière, de Lyon. C’est le procédé le plus connu et le plus employé
de nos jours. Il donne d’excellents résultats quand il, est employé à bon escient. Il permet
d’interroger tous les élèves à la fois ? La question est posée à toute la classe. La réponse est
écrite sur l’ardoise en gros caractères. Au signal du maitre, tous les élèves montrent leur
ardoise. Le maitre alors vérifie rapidement l’exactitude des réponses.
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 80
V-SES AVANTAGES :
« le procédé La Martinière, employé correctement dans les classes disciplinées, rend
les enfants actifs, il donne satisfaction à leur besoin de mouvement : il les oblige à ne pas
compter les uns sur les autres : il les invite à l’effort personnel : il est pour l’attention, le
secours extérieur peut-être le plus efficace. « (P. Bernard.)
On peut résumer ses avantages dans les points suivants :
1° Il touche tous les élèves à la fois.
2° Il permet un contrôle rapide, complet.
3° Il fait gagner beaucoup de temps.
4° Il met de l’entrain dans la classe.
5° Il demande un effort personnel.
VI-QUAND ET COMMENT L’UTILISER
Quand et comment l’utiliser. Il faut l’utiliser chaque fois que les réponses à trouver
sont courtes et uniformes : calcul, mental, mots dictés, mots à trouver, etc. Le maitre pose la
question à toute la classe.
1er coup de règle : les élèves écrivent la réponse.
2ème coup de règle : ils posent leur crayon.
3ème coup de règle : ils lèvent l’ardoise et la maitresse donne la réponse.
4ème coup de règle : ceux qui ont faux s’assoient et abaissent l’ardoise : le maitre contrôle les
autres réponses.
5ème coup de règle : ceux qui ont faux se lèvent ; le maitre donne les explications.
VII-CHOIX DES QUESTIONS :
Les questions ne sont pas ordinairement à prétendre dans un livre. Elles doivent être
composées par le maitre d’après les difficultés et les fautes remarquées qu’il veut combattre.
« Ce procédé ne convient qu’aux questions dont la réponse se réduit à quelques chiffres et
à quelques mots. Le calcul mental, les dictées phonétiques, les règles d’orthographe d’accord.
La nomenclature en géographie (avec une carte muette accrochée au tableau) ? La
chronologie en histoire, tous ces enseignements s’adaptent bien au procédé La Martini ère.
Dès qu’il s’agit d’obtenir des réponses circonstanciées, il faut revenir à l’interrogation
individuelle ou volante. » (Pointu et Tronchère.)

SUJETS A DEVELOPPER

1° Nommez les principaux procédés d’enseignement et donnez une idée sommaire de chacun
d’eux.
2° En quoi consiste le procédé La Martinière ? Quels sont ses avantages ? Pour quels
exercices convieront-ils d’en faire usage ?

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TRENTE-CINQUIEME LECON

La leçon du maitre
I-LE LIVRE NE SUFFIT PAS

Le livre bien fait est d’un précieux secours pour l’élève, mais il ne suffit pas car il a
le grand défaut d’être b muet. La parole du maitre doit l’animer, le faire vivre. Les
explications, le ton de la voix qu’il saura varier selon les circonstances, ses gestes, son regard,
contribueront à éclairer la leçon, à lui donner force et vie.
Il est bien rare qu’un livre soit exactement adapté à la classe , aux élèves qu’on a
devant soi, élèves de la ville ou de la brousse, c’est également au maitre à trouver l’éclairage
original qui facilitera le travail de ses élèves.
Le maitre qui connait son métier saura, dans une leçon, dégager l’essentiel du
secondaire. Parfois il devra ajouter, et parfois aussi supprimer. S’inspirant du milieu local où
il enseigne, il choisira des exemples, des comparaisons parmi les objets familiers aux enfants.
C’est tout un travail d’adaptation que le livre le mieux fait ne saurait fournir.
II-PREPARATION DE LA LECON
Cette préparation est indispensable pour obtenir de bons résultats. C’est en plus, une
question de justice vis-à-vis des élèves : « Un maitre qui n’a pas préparé sa leçon hésite,
improvise tant bien que pas préparé sa leçon hésite, improvise tant bien que pas préparé sa
leçon hésite, improvise tant bien que mal, manque de logique et de profondeur. Il essaiera de
donner le change et débitera des réminiscences peu précises et enchainées au hasard, recourra
finalement à des exercices de remplissage et se prendra en digressions futiles. La classe
s’aperçoit vite de ses expédients ; perd le gout au travail et s’abandonne à l’indiscipline. Un
maitre au contraire qui a bien préparé sa leçon n’a guère à se soucier de la discipline : l’intérêt
qu’il suscite ôte aux élèves toute envie de s’amuser et de se dissiper. Pour les jeunes élèves en
particulier, il importe moins de préparer la matière que la manière de la présenter, étant donné
la grande différence de niveau mental entre les élèves et le maitre. Dans les classes plus
élevées, la préparation de la matière est au contraire plus longue. » (Hoffer.)
III-QUALITES D’UNE BONNE LECON
Une bonne leçon doit réunir la qualité suivante :
1° Elle doit former un tout : ne mélangeons pas des sujets différents, ne papillonnons pas.
Evitons les digressions interminables qui n’ont rien à voir avec l’objet de la leçon.
2° Elle doit être sobre de matière : « La leçon trop chargée exige de la part de l’enfant de trop
grands efforts et accable sans profit son intelligence. Quelques notions essentielles bien
présentées, cela suffit. » (Eon.)
3° Elle doit être bien ordonnée : « Pas de fouillis, pas de verbiage ; de la clarté, une
ordonnance logique. Il ne faut pas répéter dix fois la même idée aux élèves sous des formes
différentes. S’il faut répéter, et ordinairement, il faut répéter, on devra employer toujours la
même formule, ou à peu près la formule à laquelle on s’est arrêté, ou alors les enfants seront
complètement déroutés et ne comprendront plus. « (Eon.)
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 82
4° Elle doit être vivante : si le maitre est convaincu de ce qu’il enseigne, de l’excellence de
son œuvre, le ton de savoir n’en ressentira, il deviendra expressif, captivera l’attention de son
jeune auditoire, suscitera l’émotion et, comme conséquence inévitable, aura une grande force
éducative. « L’instituteur doit s’efforcer d’acquérir le sens du pittoresque et de la vie : l’art de
solliciter les choses et les idées sans les déformer, de les mettre en relief, de créer du
merveilleux. Nous savons bien que le meilleur maitre ne saurait être intéressant tous les jours
et six heures durant. Il y a dans tout enseignement des moments fastidieux. Nous
souhaiterions que l’on considérât ces moments, non comme des nécessités de métier dont on
finit par s’accommoder, mais comme des contretemps et des inconvénients infiniment
fâcheux, dont il faut réduire, en toute assiduité, le nombre et la durée. » (P. Bernard.)
Elle sera vivante si, en plus du ton convaincu, la leçon du maitre consiste non en un
monologue, mais en un dialogue incessant interrogations de découverte, sont mis à
contribution. L’attention de »s élèves est courte et la plupart sont incapables de s’intéresser
longtemps à un exposé où ils n’ont aucune part active.
5° Elle doit être posséder à fond : un maitre qui a constamment besoin du manuel pour donner
sa leçon prouve qu’il ne la possède pas, diminue son prestige vis à vis des élèves, qui ne
demanderont pas mieux eus aussi, d’avoir recours au livre quand ils devront la réciter.
« Lisez le moins possible, contez, narrez de vive voix ; il vaut mieux risquer des
omissions que d’être obligé de consulter à tout bout de champ le livre du maitre, le cahier de
préparation ou de notes écrites. Cette « servitude du papier » coupe les élans, étrique les
gestes, étouffe le naturel. » (Paul Bernard.)
« Le maitre sur de lui expose clairement la leçon en suivant un plan aisé à deviner.
L’intérêt croit à mesure que l parole du maitre, nette, directe, intéresse, retient et captive. Tout
s’enchaine logiquement, de, de la leçon qui précède à celle qui suivra. L’attention soutenue
des élèves répond au devoir au savoir substantiel, ordonné, bien distribué, d’un maitre qui a
visiblement préparé sa classe avec un soin consciencieux. » (Commune)
6° Elle doit être donnée avec autorité et dans la discipline : avant de parler, le naitre attendra
qu’un silence parfait règne dans la classe. Un rapide coup d’œil sur son petit monde lui
indiquera que les élèves le regardent et se tiennent d’une façon correcte. Qu’il sache bien que
ce n’est pas en haussant le ton qu’il obtiendra.
7° Elle doit être à la portée de l’enfant ; et pour cela, il faut que « l’enseignement, par sa
matière même, mais plus encore particulière dont fonctionne la vie mentale de l’enfant. »
(Ferré.) Dites-vous souvent : c’est une leçon que je donne, non un cours. Ce sont des enfants
que j’ai devant moi, non des jeunes gens. Mettez-vous à leur niveau, soyez simple, évitez les
grandes phrases et les mots à effet qui satisfont peut-être la vanité du maitre, mais qui ne sont,
pour les élèves, que perte de temps.
8° Elle doit être brève : l’exposé de la leçon ne doit pas dépasser cinq minutes au CP. Dix
minutes au plus au CE. et quinze minutes au CM. C’est la condition pour être écouté jusqu’au
bout. Vouloir capter l’attention d’enfants de dix ans et au-dessus, au-delà de ces limites est
une gageüre. L’expérience le confirme chaque jour.

SUJETS A DEVELOPPER

1. Le livre est utile, mais la parole du maitre est indispensable. Expliquez et développez
cette phrase.
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 83
2. Quelles sont les qualités que voit posséder une bonne leçon ?
3. Commentons ce conseil de William James : « Ne demandez pas trop souvent
l’attention comme une faveur. Faites jaillir l’intérêt du dedans par la chaleur dont le
sujet vous anime. »
4. Quelles sont les diverses « techniques » qui permettent au maitre de faire des leçons
variées, vivantes et efficaces.

TRENTE-SIXIEME LECON

Le contrôle des leçons

I .LA RECITATION DES LECONS


S’il est important de savoir exposer une leçon, de le faire d’une façon concrète et
vivante. Il est non moins important de savoir la contrôler. C’est la récitation des leçons qui
permet qui permet au maitre d’exercer ce contrôle indispensable. Par elle, il se rend compte si
vraiment l’élève a compris s’il a acquis de nouvelles connaissances, s’il a progressé. Elle le
renseigne aussi sur la lacune de son enseignement, lui indique les points sur lesquels il doit
revenir insister.
La récitation des leçons ne doit trainer, elle sera plutôt rapide. Il ne faudrait pas
transformer cette récitation en une nouvelle exposition. Il faut que l’élève soit persuadé qu’il
sera interrogé qu’il n’échappera pas au contrôle et qu’en conséquence il est dans l’obligation
d’apprendre ses leçons. Le maitre ne se satisfera pas de leçons sues à moitié, il exigera une
récitation impeccable, quitte à punir les réclamations, à les retenir en étude le soir, après la
sortie.
II-QUAND ET COMMENT CONTROLER
1° Ce contrôle aura pendant la classe, et autant que possible à la rentrée, alors que l’esprit de
l’enfant est encore frais et dispos.
2° D’abord, faire réciter par cœur ce qui doit être su par cœur. C’est en général, un résumé
clair et, concis, quelques phrases bien liées qui résument la leçon.
3° Se rendre compte, par des questions qui s’adressent plus l’intelligence qu’à la mémoire,
que la leçon est non seulement retenue, mais comprise.
4° Le contrôle des leçons données la veille reste insuffisant et beaucoup d’élèves auront vite
oublié ce qu’ils ont appris, et l’on s’en tient là. Des révisions hebdomadaires, mensuelles, et
trimestrielles sont nécessaires pour fixer définitivement les notions dans la mémoire.
III. LE CONTROLE ECRIT DES LECONS
Le contrôle des leçons ouvra se faire parfois par écrit, mais seulement dans les CM.
Il ne faudrait pas en abuser car s’il permet de contrôler surement toute la classe. Ajoutons que
le contrôle écrit des leçons prive le maitre de la possibilité de corriger la diction de ses élèves
et qu’il leur enlève en plus l’occasion de s’affirmer, de vaincre leur timidité. On pourra très
avantageusement recourir au procédé La Martinière (croquis, dates, etc.) qui est un contrôle
collectif par écrit n’offrant pas les mêmes inconvénients.

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IV-UTILITE DU PAR CŒUR
Vouloir tout faire apprendre par cœur est une erreur. L’excès opposé, ne rien faire
apprendre par cœur, est plus funeste encore.
On peut dire d’une manière générale, au moins en ce qui concerne l’enseignement
primaire, que l’élève ne possède vraiment bien que ce qu’il a appris par cœur. Ce principe
pédagogique vaut pour tous les écoliers, mais particulièrement pour les écoliers africains dont
le français n’est pas la langue maternelle. L’à peu près dans une langue que l’on ne possède
pas à fond, tourne tout de suite au verbiage. L’étude par cœur apporte en plus une importante
contribution à l’acquisition du français.
Une fois la leçon expliquée et comprise. Il importe de l’étudier. Pour chaque
matière, la mémoire n’emmagasinera que des notions précises et exactes. L’expérience est là
pour dire que c’est le seul moyen de faire œuvre durable.
V-CE QU’IL FAUT APPRENDRE PAR COEUR
1° Certaines questions de catéchisme qui doivent automatiquement remonter à la mémoire
quand l’application des principes étudiés se présente.
2° Les règles essentielles et elles ne sont pas très nombreuses de la grammaire, de
l’orthographe et de la conjugaison.
3° En arithmétique : les tables, le système métrique, certaines définitions.
4° En histoire et géographie, les dates, lieux et faits importants.
VI-CONSEIL POUR APPRENDRE UNE LECON
1° Eloigner toute cause de distraction et concentre son attention sur l’objet de la leçon.
2° Lire lentement et attentivement tout le texte.
3° Noter sur une feuille l’idée principale, puis les idées secondaires , de manière à saisir
leur enchainement , leurs rapports entre elles . On associe ainsi mémoire motrice et mémoire
visuelle.
4° Répéter la lecture jusqu’ à l’acquisition complète en faisant alterner répétitions partielles et
répétitions globales.
5° Il est recommandé de lire le soir, avant de s’en dormir, la leçon qu’on doit réciter le
lendemain. La mémoire travaille inconsciemment pendant le sommeil.
6° Les exercices collectifs, à haute voix, s’ils se font sur un ton modéré, avec discipline et
sous la direction effective du maitre, peuvent être utiles pour certains écoliers qui ont besoin
de ce mouvement d’ensemble pour étudier par cœur. Les rabâchages à tue-tête, sans ordre ni
méthode », ne sont que travail de perroquets et occasions de dissipation.

SUJETS A DEVELOPPER
1° On a trop tendance de nos jours à minimiser le travail de la mémoire. Montrez que c’est
une erreur.
2° Quels conseils donnerez-vous à vos élèves pour les aider à étudier intelligemment leurs
leçons ?
3° Rien de plus contraire au véritable esprit scientifique que de verser dans des esprits passifs,
par le livre ou par la parole, une masse d’abstraction et de faire à apprendre « par cœur. »
Commentez cette parole et donnez ensuite votre opinion.
4° J.J.Rousseau souhaite que l’enfant n’apprenne rien par cœur. Etes-vous de cet avis ? Si
non, dites sur quelles matières le « par cœur » peut être employé.

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TRENTE-SEPTIEME LECON

L’interrogation
II-LE BON MAITRE EST AVANT TOUT UN BON INTERROGATEUR (Pecault).
La leçon la plus vivante donnée par le meilleur maitre, fatigue à la longue. Pour être
intéressant, piquer l’attention, pour captiver, il faut interroger et non exposer. L’interrogation
est, non seulement un moyen de contrôle, mais encore un excellent procédé d’enseignement.
« L’interrogation dopait être bienveillante et compréhensive. On n’interroge pas seulement
pour découvrir la carence de l’interroge, mais plutôt pour apercevoir une petite clarté au
milieu des ténèbres pour discerner la cause cachée de l’erreur, le vice inconnu du
raisonnement et pour aider l’enfant dans tous les cas, à sortir de l’impasse où il finirait par se
complaire. » (Dumas.)
Le maitre préparera avec le plus grand soin les questions qu’il posera aux élèves.
Toutes, son enseignement sera assez souple pour laisser place aux questions improvisées qui
naitront au cours de l’interrogation ou que les élèves pourraient lui poser.
II. INTERROGATION DE CONTROLE ET INTERROGATION DE RECHERCHE
1° L’interrogation de contrôle qui intéresse surtout la mémoire, a de tout temps existé. On a
toujours demandé à l’élève de rendre compte de la leçon qu’il a entendue. Aucun
enseignement méthodique ne peut s’en passer .Elle sera efficace dans la mesure où elle aura
été préparée. Pour chaque questionne maitre se demandera d’abord la réponse qu’il veut
obtenir.
2° L’interrogation de recherche s’adresse spécialement à l’intelligence ; son but est de faire
découvrir par l’élève lui-même ce qu’on veut lui enseigner. Elle stimule ses facultés
d’observations et de réflexion tout en lui procurant la joie de la découverte.
III. AVANTAGES DE L’INTERROGATION DE RECHERCHE
1° Elle place le maitre en communication directe avec les élèves. Elle associe le guide et ses
disciples dans une tache commune, créant une atmosphère de collaboration active.
2° Elle soutient et ressaisit l’attention, débusque les endormis, met de la vie dans la classe.
Les classes somnolentes sont celles où le maitre pérore au lieu d’interroger
3° Elle excite la recherche, oblige l’élève à observer, à réfléchir, à réagir, à s’exprimer. Il ne
faut rien dire que l’élève peut se dire à soi-même et ne rien dire que l’élève peut se dire à soi-
même et ne rien lui donner de ce qu’il peut se trouver. (Walkman)
4° Elle exerce l’élève à la parole, lui donne hardiesse et confiance.
IV-COMMENT QUESTIONENER
Le maitre interrogera beaucoup d’élèves s’intéressant particulièrement aux moins
avancés, à ceux aux plus forts les questions difficiles. Il n’interrogera pas toujours suivant
l’ordre des tables. Il faut que toute la classe soit sur le qui-vive, que chacun s’attente à être
interrogé.
V-METHODE
Il ne vaudrait pas attribuer à l’interrogation un pouvoir souverain, magique, et par lui-
même efficace. Elle n’est qu’une technique soumise à une méthode, à des règles qui peuvent
seules en assurer l’efficace
 Poser la question à toute la classe.

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 Laisser réfléchir un instant
 Désigner un élève.
 Apprécier sa réponse.
 Faire répéter la réponse juste et correcte
VI. LA BONNE QUESTION
La bonne question sera :
 Correcte, en bon français pas de bouts de phrases.
 Précise, sans qu’on puisse répondre à côté.
 Claire, simple, facile à comprendre.
 Coordonnée, liée à la question précédente et conduisant à la question suivante, allant
du facile au difficile.
 Adaptée aux élèves, portant sur ce qu’ils peuvent découvrir par un effort raisonnable.
VII. COMMENT APPRECIER UNE QUESTION
 Le maitre l’approuve si elle est juste, correcte, complète, personnelle
 Il le rejette si elle est mauvaise
 Il la fait rectifier si elle est douteuse ou incomplète.
 Une réponse qui s’exprime par un « oui » ou un « non » est une mauvaise réponse.
Le maitre exigera que l’élève interrogé donne sa réponse sur un ton élevé, de façon à
être entendu par toute la classe. Il fera prendre cette habitude aux élèves dès les premiers
jours de la rentrée.
« Lorsqu’un élève s’obstine à ne pas répondre, il faut voir d’où vient ce mutisme.
L’enfant est-il timide. Paresseux ? Ou bien la question a-t-elle été incomprise parce qu’elle a
été mal posée ? Il ne faut jamais tolérer que les élèves rient ou se moquent de l’enfant qui a
fait une réponse fausse. « (Eon.)
VIII. DEFAUTS A EVITER
1° LES REPONSES COLLECTIVES
« Il est bon que le professeur habitue ses élèves à ne pas répondre tous à la fois, en
chœur. Dans le brouhaha des réponses collectives, il est difficile à un maitre qui n’a pas une
très grande autorité personnelle, de maintenir l’ordre. L’interrogation qui sollicite une réponse
collective donne l’illusion de mettre en jeu l’activité de tous les élèves : en réalité, elle ne
favorise que les plus décidés et les plus prompts. La classe compte sur eux et leur délègue la
parole. Les esprits lents et réfléchis sont éclipsés et réduits au silence. Ce sont toujours les
mêmes voix qui se font entendre. » (Instr. Off.)
2° AMORCER LA REPONSE
Le maitre donne la première syllabe du mot, l »élève n’a plus qu’à terminer, ce qui
ne lui demande ni réflexion ni effort de mémoire. Sans compter que, par ce procédé, on
obtient parfois des réponses ahurissantes.
Il n’est peut-être pas inutile de mettre en garde contre un défaut qui, sans être
commun, se rencontre parfois. Certains maitres, généralement des jeunes, posent aux élèves
des questions difficiles, au-dessus de leur portée, se réservant de donner eux-mêmes la
réponse. C’est pour eux un moyen de briller devant leur jeune auditoire et de satisfaire une
vanité puérile. Que le maitre n’oublie pas que la modestie fait partie des qualités que doit
posséder un véritable éducateur.

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IX. LES QUESTIONS DES ELEVES
Si les élèves sont en confiance, ils vous poseront beaucoup de questions. Ecartez
d’emblée celles qui n’ont aucun rapport avec la leçon et dont le but évident est de vous faire
parler et de passer agréablement le temps. Certains élèves sont passés maitres dans ce jeu.
Accueillez les autres avec empressement et répondrez-y sans ironie, même si la question est
posée en termes maladroits. « Que le maitre se fasse un plaisir de répondre à toutes les
questions qui lui seront faites : qu’il aille même au-devant et qu’il interroge lui-même ses
élèves, s’ils ne le font pas ; les interrogations les rendent plus attentifs, les obligent à faire
usage de leur esprit et fournissent l’occasion de former leur gout et leur jugement. »
(Quintilien).
Certains maitres placent sur leur bureau une « boite à questions », où les élèves
déposent des billets portant des questions écrites. C’est un moyen qui permet de connaitre la
mentalité de la classe. Le maitre, s’il le juge bon, y répondra en temps opportun. Il veillera à
ne pas se laisser entrainer sur des sujets oiseux ou hors de saison, où les élèves, au lieu d’un
profit utile, ne trouveraient qu’agréables passetemps.

SUJETS A DEVELOPPER
1. Quels sont les avantages de l’interrogation ? Pourquoi toute la classe doit-elle
participer ?
2. Que pensez-vous des réponses collectives ? Faut-il absolument les bannir de la
classe ?
3. Dites pourquoi il y a intérêt à laisser les enfants poser des questions ?
4. Développez cette parole : » Le meilleur est le questionneur le plus habile. »
5. Savoir interroger, c’est savoir enseigner. « De quelle interrogation s’agit-il ? Donnez
quelques exemples.

TRENTE –HUITIEME LECON

Caractères de l’enseignement primaire


L’enseignement primaire doit être simple, intéressant, concret, insistant,
contrôle, pratique, adapté.

I-POURQUOI LES MAITRES NE SONT-ILS PAS SIMPLES ?

1° Parce qu’ils ne sont pas clairvoyants : ils ne s’aperçoivent que les élèves ne profitent pas de
leurs leçons. Le maitre doit souvent poser les questions : « Qui n’a pas compris ? Qu’est-ce
que vous ne comprenez-vous ? »
2° Par vanité : Sottement, ils sentent éblouir leur petit monde en parlant beaucoup, en
employant des mots recherchés, difficiles, au-dessus de la portée des enfants.
3° Parce qu’ils ne distinguent pas l’essentiel secondaire ou du superflu : ils veulent tout faire
apprendre, en très peu de temps, même aux plus petits.

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II-L’ENSEIGNEMENT DOIT ETRE INTERESSANT
Les élèves n’écoutent pas, n’apprennent pas ce qui les annule. Vous serez
intéressant :
1° Si vous dites clairement à l’élève ce que vous allez lui apprendre de nouveau.
2° Si vous le faites agir : qu’il parle, qu’il interroge, qu’il mime, qu’il présente son ardoise.
3° Si vous coupez la classe par des chants, des mouvements, des minutes de détente.
4° Si vous variez vos exercices : exercice oral après exercice écrit, exercice reposant (dessin,
récitation) après exercice fatigant ‘(lecture, calcul).
5° Si vous faites des exercices courts.
6° Si vous tenez les enfants en éveil : questionnez, surprenez, réveillez.
III-L’ENSEIGNEMENT DOIT ETRE CONCRET
Ce n’est que par les sens qu’on peut atteindre l’intelligence des enfants. « Toute
activité scolaire avec les petits doivent passer par cette phase initiale et fondamentale :
explorer, tâter, soupeser, déplacer, grouper, mesurer, comparer, classer. » (Mignot.)
1° Montrer aux enfants ce dont vous leur parlez. Dessinez ce que vous ne pouvez montrer.
2° Parlez d’objets familiers, courants, bien, connus des enfants.
3° Ne leur faites répéter des phrases que quand ils les ont bien comprises.
4° Ne leur faites pas copier des séries de mots sans suite. Un ou deux mots nouveaux à chaque
leçon est suffisant et déjà difficile à retenir.
IV-L’ENSEIGNEMENT DOIT ETRE INSISTANT
La meilleure explication d’une difficulté ne donne aucun résultat si elle n’est pas
reprise le jour même, le lendemain, le surlendemain. Il faut aller lentement, suivre pas à pas
son programme, faire de fréquentes révisions, éviter de papillonner. « Il vaut mieux que les
enfants sachent peu de choses, pourvu qu’ils le sachent à fond. Ils apprennent assez vite s’ils
apprennent bien » (Rollin.).
Combien de fois faut-il reprendre, insister ? Jusqu’à ce que la difficulté soit vaincue,
cinq fois et dix fois s’il le faut. Le maitre véritable adopte résolument une méthode
d’insistance. « La pédagogie traditionnelle considérait la répétition comme le procédé
fondamental de toute instruction. Ce n’est pas vrai de la répétition purement orale et
mécanique, qui risque souvent de dégouter l’esprit et de l’endormir. C’est vrai de la répétition
considérée comme un entrainement méthodique à surmonter une difficulté donnée. Aussi,
n’hésiter jamais à revenir en arrière à faire reprendre le manuel, à inscrire de nombreuses
leçons de révision dans vos répartitions. » (Pointu et Tronchère.)
V-L’ENSEIGNEMENT DOIT ETRE CONTROLE
Il ne faut pas confondre contrôler et enseigner. Contrôler, c’est le point d’arrivée.
Enseigner, c’est tout le chemin à faire.
1° Contrôlez ce que les choses les plus simples. Avant de faire un problème sur les surfaces
où la réponse est demandée en mètres carrés, rendez-vous compte si le mètre carré est bien
connu.
2° Contrôlez ce que vous avez enseigné la semaine dernière, le mois passé le trimestre écoulé.
Vous serez étonné du nombre d’élèves qui ont déjà oublié. Reprenez ce qui n’est pas su.
3° Préférez le contrôle individuel aux réponses collectives. Interrogez surtout les non
redoublants ne prouve rien.
4° Habituez vos élèves à vous poser des questions ils ne vous comprennent pas.

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5° Le contrôle fait, il reste à inculquer ce qui est apparu déficient, à insister s’acharner sur une
difficulté.
VI-L’ENSEIGNEMENT DOIT ETRE PRATIQUE
Apprendre à lire et à compter tels sont les buts essentiels de l’école primaire. Ces
connaissances élémentaires sont indispensables à l’homme pour tenir sa place dans la société.
C’est le minimum à posséder pour être en mesure de se tirer d’affaire dans la vie. Celui qui
doit avoir recours aux autre pour écrire sa correspondance, lire sa feuille d’impôt ou son
bulletin de voie, faire ou contrôler ses achats est vraiment à plaindre et à la merci des gens
malhonnêtes. « L’enseignement primaire doit donner à ses élèves une somme de somme de
connaissances appropriées à ses futurs besoins… L’école primaire née donne qu’un nombre
limité de connaissances, mais ces connaissances sont choisies de telle sorte qu’elles assurent à
l’enfant tout le savoir pratique dont il aura besoin dans la vie. » (Instar. Off.)

VII-L’ENSEIGNEMENT DOIT ETRE ADAPTE


Les élèves d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier. L’enfant de la ville n’est pas le
même que celui de la campagne. Le maitre doit en tenir compte dans son enseignement
comme dans ses méthodes. Il doit en plus vivre avec son temps. « Le maitre doit être inséré au
vif de son temps, particulier à la vie de son époque. Sa fonction lui interdit de vieillir, de
n’être plus que le témoin pétrifié de notre âge ; son influence est à ce prix. Qu’il prenne bien
garde de ne pas se complaire en des méthodes vieillies, de ne pas s’attacher à des règles
impuissantes. En général, la méthode est de prendre les âmes qui vivent : or, dans le
mouvement de la vie, les âmes évoluent sans cesse, de sorte celles de notre temps sont
fermées devant les procédés auxquels s’ouvraient celles d’autrefois. De là il vient la nécessité
de s’adapter sans cesse aux besoins du temps et de participer à la vie de la génération dont il
fait partie. Autrement il parlera et il enseignera une langue incomprise. » (Guibert.)
VIII-L’ENSEIGNEMENT ET LES MOYENS AUDIO-VISUELS
La culture humaine pendant des millénaires s’est transmise oralement. Depuis
quelques siècles elle est devenue livresque : le livre a remplacé la parole. De nos jours, la
diffusion de la pensée est entrée dans une phase audio-visuelle, qui prend chaque année une
importance accrue et dont les procédés sont de plus en plus largement utilisés dans
l’enseignement primaire.
Par moyens audio-visuels, il faut entendre ce qui s’adresse à l’oreille et à l’œil. Si le
terme est nouveau la chose la chose est ancienne, et le maitre qui, en donnant sa leçon de
géographie utilises des documents photographiques ou même une simple quatre murale,
emploie les moyens audio-visuels.
Quand on parle de moyens audio-visuels on se refaire à des appareils électriques :
projections, cinéma, électronique, télévision. Beaucoup d’écoles, en France et dans le monde,
disposent de ces moyens modernes qui intéressent les élèves et rendent les classes très
vivantes. Ce n’est pas encore pour demain que classes africaines seront dotées de ces
appareils couteux. Il est bon toutefois que les maitres soient renseignés sur ces techniques
nouvelles, pour qu’ils puissent, le cas échéant les utiliser avec profit et aussi les dominer, car
leur emploi, s’il comporte des avantages certains, comportent également un certain nombre
d’inconvénients.
Certes, radio, cinéma, etc.…, sont de puissants moyens d’information et la devoir est
d’en tirer parti pour améliorer notre enseignement, le rendre plus attrayant, plus efficace. «

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Ce qui est essentiel, c’est de faire servir les sons et les images à la formation de l’esprit. Mais
il arrive que séduits par la facilité d’image ; beaucoup d’hommes n’en sortent plus. Utilisons
les images, mais rendons nos enfants capables de les dominer pour aboutir à la pensée claire,
prendre le gout des livres qui donnent à l’intelligence dans le recueillement et la solitude ses
véritables fêtes. « (Chanel)

En conclusion, nous disons que les moyens audio-visuels sont de merveilleux outils
dont il s’agit de rester les maitres : ils sont faits pour servir, non pour asservir. Dans une
classe, le principal restera toujours celui qui enseigne : le maitre. L’équipement didactique et
scientifique le plus perfectionné sera de peu de valeur si celui qui doit s’en servir est dépourvu
de certaines qualités d’esprit, de cœur et de volonté indispensables à tout éducateur digne de
ce nom.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Quels moyens emploierez-vous pour rendre votre enseignement intéressant ?
2. Il faut concrétiser son enseignement chaque fois qu’on le peut. Pourquoi ?
3. Que signifient ces notes données par un inspecteur à un instituteur : « Maitre
apathique… classe terne. Ce maitre ne s’attache à ses élèves. »
4. Qu’entendez-vous par moyens audio-visuels ? Pourquoi doivent-ils ? Pour quoi
doivent-ils être employés avec discernement ?

TRENTE- NEUVIEME LECON

La classe promenade

I-QU’EST-CE QU’UNE CLASSE PROMENADE ?


La classe promenade, qu’il serait plus juste d’appeler classe-exploration, vu qu’il
s’agit de travail et non de jeu, est une sortie instructive, une étude dans le grand livre de la
nature. Nombre de maitres y sont opposés, n’en discernant pas l’utilité. « Il est regrettable que
les externats ne favorisent guère les promenades dirigées, au cours desquelles l’élève apprend
à distinguer les fleurs, le plantes et les cris d’oiseaux, à observer une araignée qui guette sa
proie ou les gyrins qui s’agitent sur l’eau, à suivre une piste, à discerner une odeur ; enfin, à
apprécier les volumes, les distances de poids, le temps écoulé, Comme leurs descriptions
seraient alors nourries de réalité. » (Schutuz.)
Pour être fructueuse, elle doit avoir un but précis et être soigneusement préparée .Elle
demande une grande autorité de la part du maitre, sinon les classes-promenades ne sont
randonnées inutiles et perte de temps.
II-AVANTAGES DE LA CLASSE PROMENADE
1° Elle concrétise et complète les leçons données en classe.
2° Elle exerce et développe les facultés d’observation et de réflexion.
3° L’enseignement livresque de la classe est corrigé par les observations directes, par le
contact immédiat avec la réalité.

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4° Les élèves emmagasinent une foule de notions d’images, qu’ils retrouveront plus tard dans
les leçons à venir.
5° Les élèves étudient avec plus de joie et d’entrain
III-PREPARATION DE LA CLASSE PROMENADE
Sans une préparation minutieuse, une classe promenade perd la moitié de sa valeur.
Les enfants alors ne voient pas grand-chose ou ne s’arrêtent qu’à des détails insignifiants.
Pour la rendre fructueuse :
1° Avant la sortie le maitre fera une causerie pour exciter la curiosité é des enfants et orienter
leur esprit vers le but de la classe promenade. Il nommera les choses à observer, décrira le
cadre dans lequel on doit évoluer, fixera les recherches à faire. Les élèves ne verront bien que
quelqu’un les aura à voir.
2° Il prévoira l’endroit exact où il va conduire ses élèves, l’itinéraire à suivre pour aller et
pour le retour. Au besoin, faire un petit croquis topographique.
3° Il préparera les questions à poser, les textes qui rapportent au sujet, les chants qui
animeront la route.
4° Il devra prévoir le matériel utile ; mettre, décamètre, carte du pays, boites à insectes. Etc...
5° Il munira chaque lève d’un crayon et d’un carnet pour noter ses observations.
IV-MARCHE DE LA LECON
1° Toute liberté est laissée aux élèves : questions, observations, etc. Le maitre n’est plus alors
qu’un guide qui montre, suggère, questionne, dirige l’observation.
2° Le maitre fera preuve d’à- propos pour instruire en partant de ce qu’il voit, tirer une morale
proposer un dessin.
3° Les herbes, pierres, insectes seront recueillis et serviront à monter le musée scolaire.
V-APRES LA CLASSE-PROMENADE
1° Une fois rentré en classe, le maitre reviendra sur le but de la classe-promenade, sur le but
de la classe- promenade, sur ce qui a été vu, observé. Sans cet effort de révision et d’étude,
tout s’oublie.
2° Un compte rendu de l’excursion sert à demander à chaque élève, compte rendu personnel
où chacun devra noter se qui l’a particulièrement frappé. On en tirera ensuite un compte rendu
unique, fait meilleurs éléments.
3° « L’idéal serait d’en rapporter des photographies prises par le maitre ou par les élèves, et
qui seraient les documents les plus intéressants à faire figurer dans l’album-souvenir des
classes promenades. Cet album serait formé de meilleurs comptes rendus des promenades.
Ces petites compositions auraient pour caractères la précision, la clarté, la couleur locale.
Elles seraient illustrées par les élèves eux-mêmes. On comprend l’intérêt que présenterait un
tel album au bout de quelques années ? » (Riboulet.)

SUJETS A DEVELOPPER

1° Qu’est ce qu’une classe-promenade ? Indiquez les avantages que les élèves peuvent en
retirer.
2° Une classe promenade, pour être fructueuse, doit être préparée. Comment concevez cette
préparation.

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QUARANTIEME LECON

Les manuels
I-UTILITE DU MANUEL POUR LE MAITRE
Le livre s’il en bien fait, est pour le maitre un guide précieux, un auxiliaire
indispensable. Si le maitre devrait préparer seul et entièrement toutes ses leçons, il lui faudrait
un temps considérable, il devrait y consacrer une partie de ses nuits. Le livre lui fournit
l’essentiel de ce qu’il doit traiter. Il ne s’agit plus, pour lui, que d’un travail d’adaptation, de
mise au point. Ce travail d’adaptation est nécessaire. En effet, s’adressant à une clientèle
nombreuse et diverse, l’auteur a visé à faire un travail aussi complet que possible : il reste
doc, au maitre qui l’utilise, à faire un choix, à ne prendre que ce qui convient à sa classe.
Aucun manuel n’est valable partout et pou tout. « L’erreur fréquente consiste à savoir vis-à-
vis du manuel une attitude trop servie, à vouloir toujours et partout le suivre pas à pas ; alors
qu’une importante sélection s’impose. Sa matière est toujours trop riche, sachons élaguer et
choisir ce qui parait le mieux adapté aux possibilités réelles de la classe du moment. »
(Villars-Toraille-Ehrhard.) Combien de maitres se montrent trop préoccupés de la recherche
du manuel idéal qui leur épargnera une minutieuse préparation, toujours à repasser en
fonction des besoins et des dispositions du groupe précis auquel l’enseignement s’adresse ! En
résumé, « si on maintient le livre à son rang d’auxiliaire de l’enseignement, si le maitre y
puise des idées, y cherche des modèles pour le préparation de leçons simples, concrètes ,
datées à la saison et à la vie locale, on en fait la meilleure des choses : mais la pire quand on
se fait suppléer par lui , quand on lui demande de remplacer la préparation personnelle ,
quand la leçon se calme sur le chapitre , ou pis, consiste dans la lecture du chapitre par les
élèves. » (Ferré.)
II-UTILITE DU MANUEL POUR L’ELEVE
1° Le livre est un excellent moyen de révision : la leçon terminée, l’élève la retrouve dans son
livre et, tout en l’apprenant, se remémore les explications du maitre. « à domicile » qui permet
de consolider et de fixer dans la mémoire les notions apprises au cours de la leçon orale du
maitre.
2° Le livre habitue l’enfant au travail personnel : il est important qu’il s’habitue à travailler
seul, à chercher, et ce travail apporte à la formation de la volonté une contribution importante.
III-LES MANUELS DE L’ECOLE
Il est de la plus haute importance que les manuels utilisés dans une école, surtout, ceux
employés pour l’enseignement du Français et de l’Arithmétique soient progressifs et forment
un tout complet. Rien n’est plus déroutant pour l’élève qu’une série de livres disparates, où les
programmes des différents cours se chevauchent, où les règles de grammaire sont exprimées
de façon différente : l’élève mélange tout, brouille tout et ne relient que des bribes
incohérentes. Pour que l’enseignement soit fructueux et profitable, il faut un programme net,
bien hiérarchisé. Rien de cela ne peut exister sans une série de livres conçus dans cet esprit.
Le meilleur lui-même n’arrivera pas à combler l’incohérence des programmes et des manuels.
IV-QUALITES D’UN MANUEL SCOLAIRE
1° Il doit être à la portée de l’élève, adapté u cours qu’il suit : trop facile, il serait un gène
plutôt qu’une aide. Trop difficile, n’y comprenant rien, l’enfant perdrait son temps et se
dégoutterait de l’étude.
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 93
2° Il doit être clair : un livre qui n’est pas clair n’est pas un bon livre. Les idées maitresses
doivent être soulignées. Un résumé, qui sera comme la condamnation de la leçon, terminera
chaque chapitre.
3° L’illustration et la présentation seront soignées ; si nous voulons que nos élèves aient bon
gout, mettons-leur sous les yeux des dessins véridiques, exécutées avec art. Ecartons ces
caricatures d’Africains répandues à profusion par les agences de tourisme et les réclames de
produits tropicaux et que l’on trouve parfois dans les manuels scolaires. Il faut que les livres,
et en particuliers de lecture, soient illustrés. L’image doit éclaire le texte ; mais non
l’absorber ; n’étouffons pas le texte par l’image. Lisons sa part à l’intelligence, « laissons- lui
briser l’écorce pour gouter le fruit » ; ne donnons à l’enfant que des images à regarder.
L’image ne doit pas seulement distraire ; elle doit aussi instruire.
4° Il doit être fait pour l’Afrique et traiter principalement des sujets africains : laissons de
cotés les manuels métropolitains qui ne s’adressent pas à nos élèves, qui les déroutent par les,
les idées auxquels ils se réfèrent. A chaque ligne l’élève brute sur un mot, une expression. Le
maitre doit intervenir à tout bout de champ pour fournir des explications que les élèves ne
saisissent pas ou comprennent de travers. D’où avec peu ou pas de profit, perte de temps
certaine, leçons hachées, lectures décousues.

V-N’UTILISONS QUE DES LIVRES D’INSPIRATION CHRETIENNE


L’enseignement officiel peut avoir ses raisons, plus ou moins valables, de n’utiliser,
que livres neutres. Ces raisons n’existent pas pour l’enseignement catholique.
C’est une ambiance chrétienne qu’il faut créer. L’enseignement de la religion et de la
morale ne se fait pas seulement pendant la demi-heure de catéchisme, mais tout au long de la
journée scolaire. Un livre neutre ne peut donner cette atmosphère chrétienne dans laquelle
doivent baigner yourtes les disciplines scolaires. « Il est nécessaire que tout l’enseignement,
toute l’ordonnance de l’école, personnel, livres et programmes, soient régis par un esprit
vraiment chrétien. »(Pie XI.)
SUJETS A DEVELOPPER
1. L’enseignement oral et l’enseignement par le livre doivent se compléter. Expliquez
cette phrase.
2. Si vous voulez à choisir un livre de lecture pour un CE., quelles qualités y
rechercheriez-vous ?
3. Développez cette parole : « Un livre bien fait doit être un collaborateur et rien de
plus. »
4. L’enseignement oral et l’enseignement par le livre doivent se compléter. Quelle part
faut-il leur faire dans les différents cours d’une école primaire ?
5. « Il faut que le livre soit l’instituteur en chef, et que vous soyez, vous, les adjoints du
livre » (Alain). Est-ce votre avis ? Concevez-vous le rôle dans sa classe ?

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QUARANTE-ET-UNIEME LECON

Le tableau noir
I-UN OUTIL INDISPENSABLE
Dans l’équipement de votre classe, un tableau noir, où plutôt deux, sont
indispensables. Je dis bien noir et non pas gris. Un tableau décoloré fatigue la vue : ce qu’on y
écrit est souvent à peine lisible et expose les enfants à faire les erreurs. C’est pourquoi, c’est
pourquoi, cheque année, et si besoin est, deux fois par an, vous lui donnerez une nouvelle
couche d’ardoisier. Il est à remarquer qu’aujourd’hui la mode est plutôt du tableau vert. Le
vert, dit-on, est plus reposant pour la vue et plus gai.
Les tableaux tournants, à volets mobiles, sont plus maniables que les tableaux qui
reposent sur des chevalets : ils offrent aussi l’avantage d’une surface double par rapport aux
tableaux fixés au mur. Ils permettent également de dissimuler aux yeux des élèves un texte
qu’on désire conserver. On pourra obtenir le même avantage si l’on ne dispose que de
tableaux fixes, en faisant coulisser un rideau sur un triangle de fer.
II-AVANTAGES DU TABLEAU
Ses avantages sont nombreux :
1°Le tableau permet d’occuper tous les élèves à la fois, de se rendre compte aisément s’ils
sont attentifs.
2° Il permet de représenter par croquis les objets qu’on peut présenter en nature.
3° Il éclaircit les difficultés, donne de la vie à la leçon, la concrétise.
4° Il fixe, grave l’essentiel dans les yeux. N’oublions pas que le sens de la vue est très
développé chez les enfants.
5° Un élève qui passe au tableau, et il faut le faire le plus souvent possible, devient actif et
réfléchit.
III-OU PLACER LES TABLEAUX
La place habituelle des tableaux et le mur qui fait aux élèves, de chaque coté du
bureau du maitre. Il faut les placer de façon à ce qu’ils soient visibles de tous, de tous les
coins de la classe.
S’il n’y en a qu’un, et c’est dommage, on l’installera dans l’endroit le mieux éclairé,
évitant autant que possible les reflets qui obligent à fermer les volets et fatiguent les yeux.
IV-UTILISATION
1° LA LECON
Un plan succinct permet aux élèves de suivre sans effort l’exposition du maitre et facilite
l’attention. L’essentiel s’inscrit immédiatement dans les yeux et la mémoire. La leçon est déjà
à moitié sue ;
2° LA DICTEE
les mots difficiles, tant pour la préparation que pour la correction, seront écrits au tableau.
3° LA LECTURE
Les mots et les expressions à expliquer ou à retenir, les mots difficiles à prononcer
seront également écrits aux tableaux.
4° L’ECRITURE

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Les modèles à reproduire seront tracés au tableau. Ce qui ne dépense pas le maître de
faire des modèles sur les cahiers des élèves.
5° L’ARITHMETIQUE
Toutes les explications et toutes les corrections se feront au tableau.
6° CROQUIS, DESSINS :
D’une manière générale, pour illustrer votre leçon, la concrétiser, vous devez utiliser
largement le tableau noir : tracé d’un fleuve, croquis d’un animal, dessin d’un objet que vous
ne possédez pas, etc. Il n’y a pas de leçon pour laquelle le tableau ne vous soit d’une grande
utilité.

V-LA CRAIE :
La craie blanche sur le tableau noir frappe immédiatement, accroché la vue. C’est
de loin la meilleure. Vous userez de craie de couleur qu’avec discrétion. Certaines couleurs, le
bleu par exemple, manquant de relief sur le noir.
Dans un tableau de lecture, pour attirer d’avantage l’attention sur la lettre nouvelle
ou le son nouveau. Vous pourrez utiliser de la craie rouge. Deux couleurs suffisent. Votre
tableau ne doit pas tourner à l’arc-en-ciel. L’enfant est alors captivé par les couleurs au
détriment de la leçon. Usons de la craie de couleur, mais n’en abusons pas.
Ménager la craie est une économie qui ne rapporte pas. « Les meilleures classes sont
celles où l’on dépense le plus de craie. » « La poussière de » craie sur les mains et sur les
habits du professeur est comme la poudre sur la figure du soldat, un signe qu’il a bien fait son
métier. »
V-CONSEILS PRATIQUES :
1° Ne tournons pas le dos aux élèves trop longtemps. Au tableau, soyez rapide, arrêtez-vous
au milieu d’une phrase et faites face brusquement.
2° Pas de gribouillages ni de fioritures, mais une écriture simple, lisible, que les élèves
peuvent imiter et imiteront sûrement. Faites en sorte que vous n’ayez pas à regretter qu’ils
vous aient imité.
3° Présentez vos tableaux avec gout. Que les exercices ne chevauchent pas les uns sur les
autres.
4° Un tableau, pour être bien présenté, demande beaucoup de temps. Préparez-le avant
l’arrivée des élèves le matin ou le soir après le départ.
5° Prenez l’habitude d’effacer le tableau avec un chiffon légèrement humide, vous éviterez
ainsi de respirer et de faire respirer à vos élèves une poussière de craie nuisible aux poumons.
6° En Afrique, où le tableau de bois a souvent la visite des extrémités, il est préférable de
remplacer les tableaux en ciment. Toutefois, le ciment a le des avantagea d’user la craie
beaucoup plus rapidement que le bois.

CHAPITRE VIII
ORGANISATION ADMINISTRATIVE DE L’ECOLE
Une tâche organisée est à moitié achevée (Clémenceau).

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QUARANTE-DEUXIEME LECON

Le recrutement des élèves et la rentrée


I-NECESSITE DE RECTRUTEMENT
En Afrique, spécialement dans les contrées Islamisées, le recrutement des élèves est
nécessaire. Si un texte de loi oblige les parents à envoyer leurs enfants à l’école, rendant ainsi
l’instruction obligatoire. Il y a toujours moyen de s’y soustraire et les prétextes pour le faire
ne manquent pas : maladie vraie ou fausse, convalescence interminable, aide aux parents pour
les travaux des chants, surveillance des enfants, surveillance des enfants en bas âge pendant la
mère est à la plantation etc. ;
Ce qu’il faut arriver à changer, c’est la mentalité des parents, et cela ne se fait pas en
quelques années. Tant que les parents ne seront pas convaincus que, pour une bonne part,
l’avenir de leurs enfants est lié à l’instruction et à l’éducation qu’ils reçoivent à l’école, nos
classes ne se rempliront pas d’elles-mêmes. Il faudra aller chercher les enfants dans leur
village et essayer de convaincre les parents.
Une amélioration notable s’est déjà produite, la fréquentation scolaire du moins en ce
qui concerne les garçons est bien meilleure depuis quelques années. Dans les villes de la cote,
comme dans les centres évolués de l’inutile. Les parents viennent d’eux-mêmes faire inscrire
leurs enfants.
II-COMMENT FAIRE LE RECRUTEMENT
Si le recrutement n’est pas fait méthodiquement, d’excellents éléments échappent à
l’école, même si la rentrée est nombreuse. Le maitre est donc responsable, en parie, du
recrutement.
Le recrutement se prépare tout au long de l’année. La maitresse visite la villageoise,
leur rend de menus services : écritures, renseignements. Il leur parle de l’école et en profite
pour repérer et inscrire les enfants pour la prochaine année scolaire. Quelques jours avant
l’ouverture des classes, il fait une rapide tournée dans les villages, rappelant aux parents la
date prochaine de la rentrée.

III-QUI RECRUTER ?
Le maitre recrutera les enfants qui ont cinq ans ou qui les auront avant le 1er Janvier
de l’année scolaire en cours. Il évitera d’encombrer son école d’éléments trop âgés qui
n’aboutissent à rien et dont l’assiduité reste problématique. Pour ceux-là les cours du soir sont
indiqués. Si les enfants trop âgés alourdissent la classe, les éléments trop jeunes sont
également un gène. Sauf de très rares exceptions, admettre un enfant au-dessous de cinq ans
est une erreur. In Capable de suivre le rythme de la classe, il risque de se décourager et de
prendre l’école en aversion. ? Ne pouvant suivre, et plus ou moins abandonné du maitre, il
sera souvent une occasion de désordre. Sa place est à l’école maternelle qui dispense un
enseignement approprié à son âge.
IV-LA RENTREE
L’enfant se présente à l’école accompagné des parents ou de son tuteur. Il est de
première importance que le maitre connaisse le responsable de l’enfant. On exigera pour
l’admission un acte de naissance et si possible un certificat médical.
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La rentrée se fait pendant les huit premiers jours. Passée cette date, les nouveaux qui se
présentent ne sont plus inscrits. On tiendra compte cependant des cas suivants pour admettre
après la date limite de la rentrée :
1° Un enfant paraissant ouvert, intelligent, et qui, retenu par la maladie, n’a pu se présenter
dans les délais voulus.
2° Un enfant venant d’une autre école. Il doit se présenter porteur d’un certificat de scolarité
signé du directeur de l’école qu’il a quittée.
3° Au début d’une école, pendant deux ou trois ans, il faut se montrer accommodant. La
rentrée peut se poursuivre pendant tout le mois d’octobre ;
V-LES PREMIERS JOURS DE CLASSE :
N’improvisez pas votre rentrée. Faites en sorte d’arriver à votre poste, surtout s’il est
nouveau, quelques jours avant l’ouverture, afin que tout soit en ordre et pour recevoir les
élèves. Il faut, dès le premier jour, je dirais même dès la première heure, que les élèves se
rendent qu’ils ont un maitre qui est un chef. Livres et cahiers distribués, commencez sans
tarder votre classe, que vous aurez eu soin de préparer tout particulièrement. Vous éviterez le
travers des jeunes maitres qui se croient tenus, ce jour-là, à un discours sur la façon dont ils
entendent la discipline et l’obéissance. Ne vous pressez pas de juger votre classe. Après trois
mois de vacances, les élèves ont besoin de réapprendre beaucoup de choses ; ils ont oublié la
manière de tenir correctement un cahier, de rédiger une solution de problème, de copier un
texte sans fautes. Progressivement, par des exercices de révision, vous les remettrez dans le
bain et au bout d’une quinzaine, vous vous apercevez que tout n’est pas oublié et votre
collègue, l’an dernier, a fait du bon travail. Alors seulement vous pourrez porter un jugement
honnête sur le niveau de votre classe.
SUJETS A DEVELOPPER
1° Pourquoi le recrutement est-il nécessaire ? Le sera-t-il toujours ?
2° On vient de vous affecter dans une école de brousse qui doit ouvrir ses postes pour la
première fois. Un mois avant la rentrée, vous êtes à votre poste. Dites comment vous allez
procéder pour faire le recrutement.
3° La première semaine de classe est souvent décisive pour un jaune maitre. De quelles
erreurs doit-il se garder ?

QUARANTE – TROISIEME LECON

Les registres à tenir


I-REMARQUES PRELIMINAIRES
1° Les registres à tenir sont :
le registre matricule, le registre d’appel et le registre des fournitures scolaires. Le
maitre tiendra également à jour : l’inventaire du matériel, le journal de l’école et le fichier
scolaire.
2° Les maitres qui ne tiennent pas les registres requis sont personnellement responsables et
sans excuse.
3° Ces registres sont fournis par le directeur de l’enseignement, c’est à vous de les demander.

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4° Ils seront tenus proprement, couverts et rangés immédiatement après usage.
5° Ecrivez en écriture appliquée, sans tache ni rature, et inscrivez tous les renseignements
qu’ils comportent.
II-LE REGISTRE MATRICULE
Sur le registre matricule sont inscrits les ont élèves qui fréquentent l’école, d’après
l’ordre d’admission.
1° Les nouveaux sont inscrits le jour de leur admission reçoivent un numéro d’ordre.
2° Inscrivez aussi exactement que possible tous les renseignements demandés ; âge (obtenir
une pièce authentique : acte de naissance ou jugement supplétif, origine, famille, domicile de
l’élève, adresse des parents ou du tuteur.
3° Quand un élève vient d’une autre école, notez dans la colonne « Observation » l’école déjà
fréquentée et la durée scolaire dans cette école.
4° Lorsqu’un élève quitte l’école, le jour même, barrez proprement son nom d’un trait
oblique. Indiquez la date et le motif de la sortie. Le directeur délivrera en parlant un certificat
de scolarité sincère.
5° Tous les élèves qui, sur ce registre, ne sont pas portés comme sortis, doivent être inscrits
sur le registre d’appel et réciproquement Vérifiez de temps en temps l’exactitude de cette
concordance.
III-LE REGISTRE D’APPEL
Chaque classe doit posséder un registre d’appel journalier.
1° Sur ce registre soit inscrits, d’après l’ordre alphabétique, les noms des élèves qui
fréquentent la classe. Si la classe comporte plusieurs cours. Vous écrivez les noms des élèves
par cours, en commençant par les cours inférieurs.
2° N’oubliez pas d’écrire tous les renseignements prévus à la première page. Ces
renseignements, ainsi que les absences, seront écrits à l’encre, jamais au crayon et toujours en
écriture soignée.
3° L’appel doit se faire rapidement. Dans une classe peu nombreuses, un simple coup d’œil
sur les places vides suffit au maitre pour le renseigner sur les absents et le dispense de lire,
deux fois par jour, la liste complètes ses élèves.
4° L’appel se fait matin et soir. Les absences de la matinée sont marquées par un trait
horizontal celles du soir par un trait vertical, ainsi les absences de la journée sont marquées
par une croix. N’oubliez pas de noter les motifs d’absence invoqués dans la colonne prévue à
cet effet. Après une absence de trois jours non motivée, le maitre enverra un billet aux
parents, les prient poliment, de faire connaitre la raison de l’absence de leur enfant. Si les
absences sont nombreuses, les parents seront invités à se présenter à l’école pour fournir des
explications.
5° Faites les totaux à la fin de chaque mois et calculez le pourcentage
des présences. Ce dernier s’établit par la règle de trois suivants :
Présences effectués x 100 = %
Présences possibles
Une classe dont le pourcentage des fréquentations est bon ou en hausse est tout à
l’honneur d’un maitre : c’est le signe qu’il fait honnêtement son devoir et qu’il a de l’autorité
sur ses élèves. Une fréquentation déficiente ou en baisse marque souvent le désintéressement
de l’école et parfois l’incapacité du maitre.

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IV-LE REGISTRE DES FOURNITURES
Sur ce registre vous indiquerez :
1° La liste des fournitures que vous avez trouvées en prenant votre poste et celles que vous
avez reçues au cours de l’année scolaire.
2° La liste des fournitures que vous avez distribuées au cours de l’année, et celles qui restent
en stock à la fin de l’année scolaire.
3° Tracez à l’avance tous les cadres, tenez à jour la table des objets et notez les entrées et les
sorties le jour même, afin d’éviter les outils.
V-INVENTAIRE DU MATERIEL
1° Sur ce registre est relevée la liste du matériel scolaire en usage ou reçu au cours de l’année
scolaire. Il est tenu de la même manière que le registre des fournitures scolaires.
2° A la fin de l’année, vous faites un relevé en trois exemplaires que vous faites signer par
directeur. Vous lui en laisserez un, vous garderez le troisième. Vous n’oublierez pas de signer
et de dater vos inventaires.
VI-JOURNAL DE L’ECOLE
Sur ce journal vous notez :
1° Les copies d’inspection concernant l’école
2° Les comptes rendus des réunions du comité de patronage.
3° Les observations qu’ont pu faire, à des titres divers, les fonctionnaires ou personnalités
ayant visité l’école.
4° Le maitre notera, sous une forme brève, les évènements principaux de la vie scolaire.
VII-LE FICHIER SCOLAIRE
Toute école vraiment organisée doit posséder un fichier scolaire, qui demeure secret
et fait partie des archives de l’école. La fiche scolaire reproduit en partie le registre matricule
pour ce qui concerne l’état civil de l’élève. Mais son importance n’est pas là. Si elle est tenue
à jour, elle renseigne immédiatement sur la valeur intellectuelle et morale de l’enfant. Elle
permet de le suivre durant toute sa scolarité. Elle indique ses classes successives, ses
redoublements de classe, ses résultats aux examens. Complète, elle portera en plus une brève
appréciation des différents maitres qu’a eus l’enfant. Si l’élève change d’établissement, sa
fiche scolaire le suit et est envoyée au directeur du nouvel établissement, jamais elle ne sera
confiée à l’élève. Le fichier scolaire sera mis à jour chaque année, dans le mois qui suit la
rentrée.
VIII-CE QUE L’ON DOIT AFFICHER EN CLASSE
1° La liste des élèves par cours et par ordre alphabétique.
2° L’emploi du temps.
3° La répartition des matières à étudier dans le mois. Cette répartition mensuelle sera afficher
mois par mois. C’est un plan de travail, susceptible, certes, de modifications, mais qui devra
être respecté dans ses grandes lignes. Dans l’établissement de cette répartition mensuelle, on
n’oubliera pas de tenir compte des révisions, des comportements comme aussi des jours de
congé.
4° La liste des récitations et des chants déjà étudiés.
5° Le règlement intérieur de l’école.
La présentation de ces différents tableaux donne tout de suite aux visiteurs urne idée
du bon et du mauvais gout du titulaire de la classe.

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 100


Au bout de peu de temps, tous ces papiers ne seront que des loques, si l’on n’a pas
pris soin de les mettre sur une planchette et de les fixer avec des punaises.
SUJETS A DEVELOPPER
1. A quoi sert le registre matricule ? Que devez-vous y inscrire ? Comment doit-il être
tenu ?
2. Quand faut-il faire l’appel ? Est-il nécessaire d’appeler tous les noms ? Comment
calculez-vous le pourcentage des présences ? Quelle indication vous donne le registre
d’appel ?
3. Rien qu’à sa façon de tenir ses registres scolaires on peut juger, en partie, de la valeur
d’un maitre. Expliquer cette phrase.

QUARANTE-QUATRIEME LECON

Comité de patronage-Fêtes scolaires


I-LE COMITE DE PATRONAGE :
Le comité de patronage est destiné à établir une liaison entre l’école et la population
des villages. Il comprendra des maitres, des notables, des chefs convoqué au moins une fois
par an, il visite l’école et ses dépendances, examine les travaux des élèves, donne son avis sur
l’installation matérielle, se charge auprès des familles de la propagande en faveur de l’école,
intervient auprès des habitants pour obtenir leur participation aux travaux d’entretien des
locaux et du mobilier scolaire.
Les membres de comité seront invités par le directeur de l’école à assister à la
manifestation scolaire : distribution des prix. Une place d’honneur doit leur être réservée dans
les fêtes scolaires.

II-FETES SCOLAIRES
Il est d’en inscrire un au calendrier à l’occasion de la fête de Noel. Le maitre, s’il est
bien vu, s’il a conquis la confiance des villageois, obtiendra sans peine des notables aisés, des
boutiques de l’endroit, de menus objets, qui lui permettront d’organiser un arbre de Noel. Il
s’arrangera pour que chaque élève fréquentant régulièrement l’école, obtienne quelque chose.
Ce sera une récompense accordée plus l’assiduité qu’au travail scolaire proprement dit.
Quelques chants et débits couperont agréablement la distribution des cadeaux.
A la fin de l’année scolaire, une fête sera organisée dans le village. On la fera
coïncider, autant que possible, avec une fête religieuse ou une fête locale. Le maitre donnera à
cette fête de famille tout l’état possible.
Un certain nombre de maitres, par timidité, manquent d’initiative, parfois aussi par
paresse, hésitent à se lancer. Il faut aller de l’avant, oser une première fois. Avec un peu de
savoir-faire et de dévouement, on réussit toujours.
On y fera participer un grand nombre d’enfants et si possible, toute l’école. Les
parents, toujours fiers d’applaudir leurs enfants, seront invités à la fête. Des invitations
personnelles pourront leur être adressées. C’est un assez long travail, mais qui se réduit à peu
de chose, si on le fait avec le concours des plus grands élèves.

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III-PROGRAMMES DE LA FETE DE FIN D’ANNEE

Le programme comportera :

 Des chants, des débits, des saynètes.


 Des démonstrations de gymnastique
 Une exposition des travaux d’élèves.
 La lecture d’un palmarès.

Le maitre veillera au choix des chants, saynètes et débite. Il aura à faire preuve de bon
gout. Il écartera tout ce qui est niais, vulgaire ou médiocre. Il sera assez modeste et défiant de
lui-même pour solliciter un conseil, s’il hésitait sur la croix d’un morceau.

SUJETS A DEVELOPPER
1. Montrez l’importance du comité de patronage pour l’intéresser les villageois, les
parents et les notabilités à l’école.
2. Avant le départ en vacances vous organisez une fête scolaire. Etablissez votre
programme.
QUARANTE-CINQUIEME LECON

Relations avec les autorités


I-RELATION AVEC LE DIRECTEUR D’ECOLE
Une école doit former un tout homogène. Tous efforts doivent converger vers le même
but : l’éducation des enfants qui fréquentent l’école. « L’éducation des élèves doit être
l’œuvre affectueuse et harmonieuse de tous ceux qui sont appelés à y participer. De toutes les
collaborations, celle-là doit être la plus intime et la mieux concertée. Chaque classe doit
continuer la précédente et préparer la suivante. Chaque instituteur doit combiner son action
avec celle de ses collègues et se résoudre à faire utilement sa partie dans ce concert, à se
subordonner à un ensemble qui enveloppe et domine toutes les personnalités. L’initiative de
chacun doit se concilier avec le plan général suivi par tous de façon à éduquer véritablement
les élèves, c’est-à-dire à les soumettre, de leur entrée à leur sortie de l’école, à une discipline
morale et intellectuelle cohérente et exacte. (P. Bernard.)
Le directeur doit être l’âme de cette coordination. Il lui appartient d’établir pour les
coordonner les programmes des différentes classes, d’instituer un règlement commun pour
toute l’école, de désigner les titulaires des classes de répartir au mieux, selon les capacités de
chacun et pour le plus grand bien de l’œuvre, les différentes charges qui incombent à toute
maison d’éducation.
Si chaque maitre n’en fait qu’à sa tète, un malaise général règne bientôt dans
l’établissement, malaise aussi préjudiciable aux études qu’à la discipline. Les élèves
s’aperçoivent vite de la mésentente des maitres, ils l’exploitent et en profitent pour
s’émanciper à leur tour. Une méthode à la laquelle tous plient leur caprice individuel, fut-elle
imparfaite, conduit plus surement au succès que les initiatives les plus généreuses, mais
désordonnées (Hoffer.).
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 102
La simple raison persuade le maitre que la bonne marche de l’école demande de sa
part un respect sincère du directeur, une acceptation loyale de ses ordres et assez de confiance
pour faire appel à lui dans les difficultés qui se présentent. Son rôle de directeur est de vous
contrôler et de vous guider. Il convient :
1° Que vous lui présentiez régulièrement vos préparations de classe, vos programmes
mensuels, vos cahiers terminés.
2° Que vous passiez par lui pour écrire au directeur de l’enseignement du diocèse. Il vous fera
éviter plus d’une maladresse.
3° Que vous vous acceptez avec déférence ses avertissements. C’est pour votre bien et celui
de l’école qu’il vous les donne.
4° Que vous suiviez à la lettre ses directives pédagogiques et que vous ne craigniez pas
d’avoir recours à ses conseils.
II-RELATIONS AVEC LE DIRECTEUR DE L’ENSEIGNEMENT
Le directeur de l’enseignement est un spécialiste des questions scolaires. Soumettez –
lui vos difficultés techniques. Vous pouvez aussi lui exposer votre désidérata. Faites-le après
réflexion, intelligemment et toujours poliment. Dites-vous bien qu’avec la meilleure bonne
volonté, il lui est souvent impossible d’accéder aux désirs de chacun.
III-RELATIONS AVEC LES INSPECTEURS OFFICIELS
1° Recevez-les avec courtoisie. A leur entrée en classe, tous les élèves se mettent debout.
2° Répondez poliment à leurs questions. Présentez-leur les registres prévus par la législation
s’ils les demandent.
3° Continuez votre classe, si on vous y invite, comme à l’ordinaire, sans modifier votre
comportement habituel.
IV-RELATIONS AVEC L’ADMINISTRATEUR

1° Si votre école est proche du poste, présentez-vous lors de votre arrivée.


2° Soyez à son égard respectueux et serviable.
3° En cas de palabre, évitez de discuter. Ecrivez immédiatement au directeur de
l’enseignement ou au supérieur de la Mission, en leur exposant fidèlement les faits.
4° Ne vous mêlez pas aux palabres qui pourraient surgir dans le village. Ne prêtez pas votre
concours pour écrire des lettres contre l’administrateur.
5° Si vous avez à écrire à l’administrateur, faites-le en peu de lignes et aussi simplement que
possible.
V-CONSEILS POUR LA CORRESPONDANCE
1° N’écrivez que les lettres nécessaires. Faites-les courtes.
2° Si vous avez à formuler une plainte ou si vous croyez devoir vous défendre, n’écrivez pas
sous le coup de l’émotion. Remettez votre lettre au lendemain. La nuit porte conseil. Vous ne
regretterez pas d’avoir attendu.
3° Soyez précis, écrivez simplement. Ne vous croyez pas obligé de recourir aux tournures
alambiquées.
4° Soyez toujours poli. Si vous faites une demande, n’écrivez pas : « Veuillez avoir …. »
Veuillez est un impératif ? Vous n’avez pas à commander, mais à solliciter.
5° Si vous avez un questionnaire à remplir, relisez-le au moins deux fois, pour ne rien oublier
et ne pas répondre à côté.

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 103


6° Le papier de fantaisie est à écarter, de même que la feuille de cahier. Ecrire sur un papier
quelconque, taché, est une impolitesse.
7° Soyez votre écriture et, autant que possible, évitez le crayon-bille de mauvaise qualité.
8° Signez toujours lisiblement.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Vous êtes chargé d’une classe dans un important établissement scolaire. Quel doit être
votre attitude vis-à-vis du directeur ?
2. Dans une école de brousse où vous êtes affecté, une difficulté vient de surgir entre le
chef de district et vous. Que devez-vous faire ? Imaginez un cas et rédigez votre lettre
au directeur de l’enseignement.
3. Un élève vient d’voir dans la cour de récréation un accident assez grave. Vous rendez
compte à votre inspecteur des circonstances très exactes de l’accident. En essayant de
déterminer les responsabilités.

QUARANTE-SIXIEME LECON

Le directeur de l’école
I-AVOIR UNE CLASSE MODELE
Sauf dans les écoles importantes comportant au moins une dizaine de classes, le
directeur en plus de la direction générale, est titulaire d’une classe, et même dans celles-là. Il
assure habituellement quelques cours. Il serait fâcheux et de mauvais exemple pour ses
adjoints et si classe dont il est chargé ne se recommandait pas à l’immixtion de tous par une
tenue exemplaire. Il veillera donc à n’offrir à ses subordonnés que de bons exemples. Que
personne ne puisse s’autoriser de sa manière d’agir pour en prendre à son aise avec le
règlement. Par ailleurs, la bonne marche de sa classe témoignera de sa compétence
pédagogique, de son expérience et de la haute qualité de son enseignement.
II-CREER LE CLIMAT DE L’ECOLE
Le directeur représente habituellement l’élément stable de l’école. Il demeure, tandis
qu’autour de lui les adjoints passent. En plus de l’autorité, que lui confèrent ses fonctions,
cette relatif-fixité lui permet de donner à l’école son climat propre. Pour une bonne part,
travail, régularité, politesse, éducation des enfants dépendent de lui. Il est curieux de constater
comme ce climat, bon ou mauvais, varie d‘une école à l’autre. Tout dépend de la personnalité
du chef, de son savoir-faire, de l’application et de la compétence qu’il apporte dans l’exercice
de ses fonctions. Un climat favorable à l’éducation des enfants ne peut naitre ni demeurer sans
l’union étroite des maitres, sans l’union étroite des maitres, sans la coordination des efforts.
Pour faire régner cette bonne entente, pour coordonner les efforts de tous, le rôle du directeur
est primordial. « Il lui appartient de créer un climat de l’école accepté et entretenu par les
maitres et par les élèves. Il sait rendre au personnel le milieu agréable : il est pour cela, mille
moyens compatibles avec l’autoroute et qui incitent le maitre à se fixer, à demeurer, afin que
se cimente un esprit d’école qui rendent à tous la tâche facile et laisse ensuite chez les élèves.
Bien au-delà de la scolarité, le souvenir d’un heureux temps. » (Commune.)

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 104


III-COMPORTEMENT VIS-A-VIS DES MAITRES
« Le directeur ne doit pas se comporter comme une sorte de fonctionnaire rigide et
sec, interprètent des consignes, appliquant froidement des règlements. Il sait bien qu’au-delà
de la courtoisie qui est toujours de règle, il y a dans ses fonctions, une grande place à faire à la
vraie cordialité, celle qui témoigne de la bonté du cœur, celle qui pousse, dans un profond et
sincère esprit de charité, à donner autant et plus qu’on voudrait recevoir. » (Commune) Il
appartient au directeur de maintenir entre tous bonne entente et harmonie, d’apaiser les petits
différents qui naissent forcément dans toute tache menée en commun. Il ne tolèrera pas qu’ils
manifestent ostensiblement aux yeux des enfants. A lui encore de soutenir l’autorité de ses
maitres et de rehausser leur prestige devant les élèves.
Mais c’est surtout à l’égard des jeunes, des débutants, qu’il se montrera
particulièrement bienveillant. Ces débutants sont généralement de deux sortes : le timide qu’il
faut encourager, conseiller, soutenir, et l’autre qui débute sur de lui, fier de son diplôme tout
neuf, qui croit tout savoir, n’ayant besoin de rien ni de personne et qui n’en fait qu’à sa tête.
La fermeté s’impose pour ce dernier, quitte à en référer à l’instituteur et si, après plusieurs
observations courtoises, aucune amélioration ne se manifestait.
IV-VISITE DES CLASSES
La visite régulière des classes est une des principales fonctions d’un directeur d’école.
Il y sera fidèle, surtout s’il a des jeunes adjoints qui débutent dans l’enseignement. Il la fera
toujours avec tact, n’agira pas de la même façon avec un commençant et un maitre chevronné,
se gardant de toute réflexion et de tout geste susceptible d’amoindrir aux yeux des élèves
l’autorité du titulaire de la classe. Devant les élèves, il ne fera aucune remarque. Ce n’est
qu’ensuite qu’il dira, en toute amitié, ce qu’il croit de son devoir de signaler. Il vérifiera la
tenue du registre d’appel du journal de classe, l’affichage de l’emploi de temps, l’application
normale des programmes et des horaires. Il pourra se réserver, au moment des compositions
mensuelles ou trimestrielles, de mettre la note à tenue de cahier, ce qui lui permettra de se
rendre compte, à tête reposée, aussi bien du travail des élèves que de celui qui incombe au
maitre : correction régulière et annotation des cahiers. C’est dès le premier mois, dès les
premières semaines qu’il affirmera ainsi son autorité dans l’école, tant vis-à-vis de ses
collègues que vis-à-vis des élèves.
V-SURVEILLANCE
La discipline de l’école impose certains services supplémentaires, notamment en qui
concerne la surveillance de la récréation. La surveillance des récréations qui précédent
l’entrée en classe celle qui coupe en deux chacune des séances de travail de la matinée et de la
soirée incombent au personnel par roulement. Un tableau de surveillance doit être affiché
dans les écoles à plusieurs classes.
VI-CLASSEMENT DES ELEVES
Compte tenu des examens de passage et des compositions mensuelles de l’année
scolaire écoulée, après avoir consulté le titulaire de la classe et autant que possible, en accord
avec eux, le directeur fixera le titulaire de chaque classe. « Il peut se présenter des cas
douteux, élèves faibles, mais trop âgés pour redoubler une classe où ils demeurent parfois un
danger pour la discipline, élèves ayant redoublé, mais demeurant encore faibles, élèves doués,
mais n’ayant pas atteint l’âge normal de la classe où ils pourraient être admis. Tous les cas
particuliers doivent recevoir sans plus tarder, une solution satisfaisante, pour l’école, la classe,
l’enfant et aussi la famille. » (Commune.).

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VII-PROCLAMATION DES COMPOSITIONS
Pour lui donner plus d’importance aux yeux des enfants, le directeur se réservera la
proclamation des compositions, dispensant à chacun, suivant les cas , éloge ou blâme,
distribuant aux plus méritants veut que ces récompenses. Il ne faudra pas en abuser si l’on
veut que ces recommences gardent quelque valeur. Il vérifiera à leur retour, les bulletins de
notes envoyés aux familles et, par des sondages discrets, s’assurera de l’authenticité des
signatures ;
VIII-RECLAMTIONS DES PARENTS
Il revient au directeur et ce ne sont pas des séances récréatives, d’accueillir les parents
et d’entendre leurs doléances : enfants rudoyés par le maitre, classement qui ne satisfait pas
l’honneur familial et la haute idée que les parents se font généralement des capacités de leurs
enfants, querelles entre écoliers, etc. Tout cela aboutit au bureau directeur. Toujours poli, il
dira courtoisement à chacun ce qui doit être dit. Il aura pour principe, sauf preuves évidentes,
de défendre l’autorité, l’impartialité et les répartitions de ses adjoints, quitte à faire ensuite à
ces derniers les remarques et observations qui se posent. Qu’il sache bien que les rapports
faits par les enfants sont rarement exacts, souvent exagérés et intéressés, et que trop de
parents, pluies ou moins aveuglés par l’affection paternelle ne font pas preuve dans ces
circonstances de l’esprit critique et de discernement qu’on serait en droit d’attendre d’eux.
IX-TACHES ADMINISTRATIVES
En plus de sa classe, de la direction générale de l’école, du soutien morale et de la
surveillance discrète et bienveillante de ses adjoints, surtout des jeunes , il incombe au
directeur un certain nombre de tâches administratives, qu’il devra accomplir le plus souvent
après la sortie des élèves ou les jours de congé car le poste de directeur, s’il est parfois un
honneur , comporte toujours une tache absorbante pour celui qui veut en remplir
consciencieusement les multiples devoirs.
Voici, brièvement énumérées, les servitudes administratives d’un directeur d’école. En
plus de l’expédition, en temps voulu, des différents rapports concernant l’école et son
fonctionnement, il doit tenir à jour :
1° Un registre d’inscription des élèves et des maitres
2° Un registre d’appel par classe
3° Un registre d’inventaire du mobilier de l’école et du matériel didactique
4° Un registre d’inventaire du mobilier du logement des instituteurs
5° Un registre de comptabilité
6° Le fichier des élèves
7°Le fichier médical
8° Un carton des archives, renfermant de double la correspondance, les observations qu’ont
pu faire les inspecteurs et fonctionnaires ayant visité l’école.
X-FETES SCOLAIRES :
Il faut en organiser u muions une, coïncidant avec la sortie et la distribution des prix.
Ce serait de mauvaise politique de la part d’un directeur que de vouloir organiser seul et
entièrement les fêtes de l’école. Cela pousserait les adjoints à se désintéresser de la vie de
l’établissement .Une fois les grandes lignes dessinées et les programmes établi en commun, il
laissera à chacun le plus d’initiative possible. Chaque classe aura son numéro. Maitres et
élèves rivaliseront alors à faire pour le mieux. Dans ces fêtes, on n’évitera pas les longueurs et

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on écartera les scènes de mauvais gout. L’éducation se fait sur la scène, comme en classe,
comme sur la cour.
XI-ŒUVRES SCOLAIRES :
Dans les villes surtout, où les enfants sont souvent abandonnés à la rue, les œuvres
scolaires sont indispensables ; football. Cœurs Vaillants, Scoutisme, etc. Un maitre dévoué ne
refusera ni sa peine ni son temps pour continuer hors de l’école l’éducation de ses élèves.
C’est là, plus et mieux qu’en classe, qu’il pourra les connaitre ; les juger et se faire sur la
valeur et leur caractère une opinion exacte. C’est particulièrement aux jeunes maitres que
reviennent ces œuvres des jeunesses, que le directeur leur confiera en tenant compte des gouts
et des aptitudes de chacun. Ce travail supplémentaire ne sera pas imposé, mais proposé et
acceptés spontanément. Il reste au directeur, une fois les œuvres lancées, à en surveiller la
bonne marche et à encourager ceux qui ont accepté de sacrifier une partie importante de leur
loisir en vue du bien de leurs enfants.
SUJETS A DEVELOPPER
1. La tâche d’un directeur, a-t-on écrit, est de parachever la formation des adjoints.
Expliquez er développez cette parole.
2. Comment un directeur peut-il arriver à créer un climat à l’école ?
3. Montrez que le rôle du directeur s’il comporte certains honneurs est toujours une
lourde responsabilité pour celui qui en est chargé.

CHAPITRE IX

ORGANISATION PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE

C’est dans le recueillement du travail ordonné, discipline et dirigé


que s’élabore l’action féconde (Lyautey)

QUARANTE SEPTIEME LECON

Les différents cours de l’école primaire

I-LES COURS D’UNE ECOLE PRIMAIRE


L’enseignement primaire comprend trois cours :
 Le cours préparatoire de 5 à 8 ans.
 Le cours élémentaire de 8 à 10 ans.
 Le cours moyen de 10 à 12 ans.
Chaque cours comprend deux années. Il va sans dire que ces limites d’âge n’ont rien
d’impératif. Un enfant intelligent qui a été initié en famille ou à l’école maternelle aux
premiers éléments du syllabaire, pourra entrer au cours élémentaire à 8 ans et au cours moyen
avant onze ans.

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D’une manière générale, on peut dire qu’un enfant assez bien doué, qui fréquente
régulièrement l’école qui est enseigné par des maitres compétents doit être terminé ses études
primaire au bout de six ans, sept ans au plus.
II-L’ECOLE MATERNELLE :
Dans les villes, l’école maternelle accueille les tout petits, parfois dès l’âge de deux
ans. Elle leur fait réaliser un premier contact avec les camarades et les premiers efforts. Elle
leur donne des notions adaptées à leur âge physique et mental. Elle est essentiellement
vivante, gaie, active. La maitresse joue avec les petits, chante avec eux et pose de tout un
matériel de jeu : cubes, constructions, images, bâtonnets. Pour les plus grands, quatre à cinq
ans elle aborde la lecture sous forme de : jeu d’identification des lettres, jeu de mots coupés.
Le calcul est toujours concret, amusant et vivant et se borne aux tout premiers chiffres.
L’enfant qui suivi régulièrement l’école maternelle gagne une année d’étude. En entrant à
l’école primaire, on le place au cours préparatoire deuxième année.
III-LA PETITE CLASSE
La petite classe, la classe’ des débutants est de toutes les classes les plus importantes
et aussi la plus difficile .Le directeur ne le confiera qu’à un maitre expérimenté et compétent.
C’est une classe qui demande beaucoup de savoir-faire, de tact et dévouement. Mais c’est une
classe attachante. « On ne retrouvera plus par la suite la naïveté et la confiance des enfants de
cet âge. Ils sont versatiles, mais sensibles. Ils cherchent votre affection. Plus tard, ils garderont
les distances ».
On a souvent remarqué que la scolarité entièrement d’un élève dépend d’un bon ou
d’un mauvais départ. Heureux l’élève qui trouve, en arrivant à l’école, un maitre compétent et
dévoué ! On juge souvent une école sur sa petite classe. Une école où les élèves trainent
plusieurs années dans la petite classe est une pauvre école.
IV-LE COURS PREPARATOIRE :
Le cours préparatoire a pour but de faire acquérir les premières connaissances usuelles,
le français parlé, l’écriture, le calcul sur les nombres entiers.
L’étude essentielle de ce cours et qui doit retenir toute l’attention du maitre, est la
lecture. Sans cet instrument indispensable, il n’y a pas de culture possible.
Un élève ne doit passer au cours préparatoire deuxième année que s’il est de déchiffrer
convenablement son syllabaire. Sur une quarantaine d’élèves qui constitue l’effectif normal
d’une classe. Il ne faut pas s’étonner, et il est même tout à fait normal, que sept ou huit
n’arrivent pas, en fin d’année scolaire, à un déchiffrage correct et syllabaire et trébuchent
encore sur les quarante premiers nombres. Ce sont des enfants doués ou moins attentifs, mais
pas obligatoirement mentaux. Pour le maitre, ces retardés créeront dans sa classe un
problème de rattrapage, car ces enfants ne doivent pas être abandonnés, mais réclament au
contraire des soins les plus vigilants.
V-LE COURS ELEMENTAIRE
Le cours élémentaire, initie l’enfant aux connaissances générales. Il doit le mener à
une lecture courante, le mettre à même de comprendre le sens des quatre opérations et de les
utiliser dans des problèmes concrets et pratiques. Il est chargé d’enseigner le français écrit,
l’hygiène, aux élèves des notions sommaires sur la géographie, l’histoire, l’organisation
administrative de la subdivision et du département.
VI-LE COURS MOYEN

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Le cours moyen précise et complète les notions enseignées au cours élémentaire. Il
prépare le candidat au certificat d’études primaires et au concours d’entrée des collèges
normaux, des écoles secondaires, des écoles secondaires, des écoles professionnels et des
écoles d’agriculture. Pour le plus grand nombre, c’est la fin des études, ils retournent au
village, munis d’un petit bagage intellectuel qui leur permettra, s’ils en ont la volonté, de
s’entretenir en lisant, et même d’élargir leurs connaissances.

SUJETS A DEVELOPPER

1° Qu’est-ce qu’une école maternelle ? Quel est son but ? Est-elle vraiment utile ?
2° La petite classe est, dit-on, la classe la plus importante, aussi convient-il de ne la confier
qu’à des maitres surs de leur métier et d’un grand dévouement. Etes-vous de cet avis ?
3° Dans toute école, chaque année, un certain nombre d’élèves redoublent la classe. Est-ce
toujours de la faute des élèves ? Le maitre n’a-t-il pas, lui aussi, une part de responsabilité ?

QUARANTE-HUITIEME LECON

Classement des élèves


I-AVOIR DES CLASSES HOMOGENES
Efforçons-nous d’avoir des classes homogènes. Groupons les élèves d’après leur degré
d’instruction, leur âge intellectuel qui, parfois diffère de leur âge réel.
L’idéal serait d’avoir des classes parfaitement homogènes mais pratiquement, c’est
impossible. L’est fort en calcul et faible en français. L’autre est travailleur acharné, assidu,
pendant que son voisin ne se fatigue pas ou fait l’école buissonnière.
Une classe peut être à peu près homogène au début de l’année et ne l’être plus six mois
après, les progrès des uns et des autres n’allant pas nécessairement de front.
Essayons au moins, au début de l’année scolaire, de réaliser une homogénéité aussi
parfaite que possible.
II-COMMENT FAIRE LE CLASSEMENT
1° LES ANCIENS
Les examens de passage fourniront au maitre les renseignements indispensables pour
savoir si l’élève doit changer de cours ou redoubler. Mais les seuls examens de passage ne
suffisent pas, le travail fourni par l’élève au cours de l’année scolaire précédente doit
demeurer l’élément principal d’appréciation.
En principe, le classement fait à la rentrée ne doit pas être modifié en cours d’année.
Cependant, il arrive qu’après un trimestre, un élève a fait de si rapides progrès, qu’il est
visible qu’en restant dans le même cours il perdra son temps : n’hésitions pas à le placer
dans la division supérieure. Le cas est fréquent dans nos classes africaines ou certains enfants
ne commencent à aller à l’école que vers huit ou neuf ans. Plus travailleurs, plus attentifs que
leurs camarades moins âgés, ils progressent plus rapidement. Le contraire peut aussi se
présenter. Un élève, par manque de moyens, ou en raison d’absences fréquentes : maladie,
irrégularité, perd son temps : faisons-le descendre dans le cours au-dessous.
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 109
2° LES NOUVEAUX
Le classement des nouveaux se fait après examen qui, pour être vraiment valable, doit
porter sur plusieurs épreuves et non sur une seule comme il arrive souvent. Lecture, dictée,
calcul sont les trois épreuves indispensables pour s’assurer d’un classement sérieux.
3° CEUX QUI VIENNENT D’UNE AUTRE ECOLE :
Ils ne seront admis qu’après production d’un certificat de scolarité. Ce certificat, s’il
est complet, mentionne le dernier cours suivi par l’élève. Il n’y a donc aucune difficulté pour
le classer. Il est prudent d’attendre cependant d’attendre une semaine ou deux avant de
l’inscrire définitivement dans une classe. Les cours de l’école qui le reçoit n’étant
nécessairement de même force que ceux de l’école qu’il a quittée. En plus de certificat de
scolarité, la fiche scolaire qui doit suivre l’élève en cas de mutation, fournira un complément
de renseignements sur le comportement, la conduite et le travail de l’élève durant les années
précédentes.
III-LA CLASSE A PLUSIEURS COURS
C’est souvent une nécessité, et le problème revient à assurer en 30 heures de classe, 60
heures d’enseignement s’il y a deux cours et 90 heures s’il y en a trois. Une classe de deux ou
trois cours demande au titulaire un grand travail et une minutieuse organisation. Cependant,
avec du savoir-faire, un maitre dévoué peut s’en tirer honorablement. L’expérience en est faite
chaque jour dans de nombreuses classes. Voici quelques suggestions qui pourront vous aider
s’il on vous une classe à plusieurs cours.
1° ENSEIGNEMENT MUTUEL :
Faites appel à un élève plus avancé pour s’occuper des débutants du CP. pendant que
vous serez pris par le CP pendant que vous serez pris par le CE. Ecriture et répétition de
lecture peuvent lui être confiées et certains élèves débrouillards s’en tirent fort bien, il est bien
d’en avoir plusieurs pour que cette fonction d’instituteur ne les retarde pas dans leurs études.
1° Les leçons communes : sans inconvénient maïeur, vous pouvez prévoir des leçons
communes au C.P et au CP pour le chant, le dessin, l’éducation physique et la morale. Le CM.
et la classe de F.E. peuvent être jumelés pour la lecture et le français, à condition de prévoir
exercices d’application différents pour chaque cours.
2° Alternez leçons et devoirs écrits ; c’est le procédé le plus employé. Il vous sera parfois
difficile d’éviter de perte de temps, d’occuper tout votre monde et de donner à chaque
discipline le temps qui est prescrit. Faites pour le mieux et consacrez à chaque cours tout le
temps dont vous pouvez disposer, en tenant compte du nombre d’élèves de chaque élèves de
chaque cours et de leur niveau, insistant , suivant les cas, ici sur le calcul et le français.
IV-REPARTITION DES EFFECTIFS SUIVANT LE NOMBRE DES CLASSES
Voici répartir les effectifs suivant le nombre des classes. On suppose que l’école
possède les trois cours :

1° Dans une école à six classes, chacun de trois cours formera deux classes.
2° Dans une école à cinq classes, le CM comptera une classe, le CE, deux classes, le CP deux
classes.
3° Dans une école à quatre classes, le CE aura deux classes, chacun des autres cours une
classe.
4° Dans une école à trois classes, chaque cours formera une classe distincte.
5° Dans une école à deux classes, l’une prendra le CM et le CE2 et l’autre le CE1 et le CP

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 110


6° Dans une classe école à classe unique, aucune division ne sera faite dans les cours. Pour les
débutants, le maitre se fera aider par les plus grands élèves qu’il prendra à tour de rôle.

N.B. Les répartitions ci-dessus ne sont pas impératives. Elles peuvent varier en fonction des
effectifs. Dans une école à deux classes par exemple, on évitera que l’une ait un effectif
squelettique pendant que l’autre est surchargée. Il y a parfois aussi de tenir compte du
nouveau des élèves. Ici, comme dans nombre d’autres cas, la lettre tue et l’esprit vivifie.

SUJETS A DEVELOPPER

1° Montrer la nécessité d’un classement sérieux pour la bonne marche d’une école. Comment
ce classement doit-il être fait ?
2° Peut-on parfois modifier le classement fait au début de l’année scolaire ?
3°Vous êtes chargé d’une classe à plusieurs cours ; CP1 - CP2 - CE1. Comment vous
organiserez-vous pour éviter toute perte de’ temps ?
4° Certains s’occupent trop exclusivement des bons élèves et oublient la masse. Que pensez-
vous de cette manière d’agir ? Comment faut-il procéder pour toucher la majorité des élèves ?

QUARANTIEME –NEUVIEME LECON

Programmes et horaires
I-LES PROGRAMMES :
Les programmes sont définis un arrêté et présenté par les livres de chaque
cours. « Etablie en fonction des possibilités moyennes de chaque âge, ils permettent d’éviter,
et, précisant les cadres gênés du travail scolaire, de graves erreurs d’adaptation. »
Vous devez suivre les programmes mois par mois, sans prendre de retard ni d’avance.
Il ne faut pas dépasser les programmes, ne pas chercher à enseigner ce qui ne s’y
trouve pas. C’est généralement le défaut des jeunes maitres. Ces pro grammes ont été établis
par des hommes expérimentés et compétents, vous pouvez leur faire confiance.
Les programmes, s’ils ont bien fait, tiennent compte du milieu, terrien ou maritime,
des cultures et des industries propres au pays.
Au cours moyen, vous serez amené à enseigner des choses que vos élèves ignorent
totalement, qu’ils n’ont jamais vues et ne verront sans doute jamais. Cela est nécessaire. Il
faut, dans un cours moyen, dépasser l’horizon du village. Toutefois, le fond de votre
enseignement doit être toujours la région et le pays où vivent vos élèves.
II-LES RAPARTITIONS MENSUELLES
C’est une obligation pour le maitre, que d’afficher dans sa classe les répartitions
mensuelles pour chacune des matières enseignées.
Elles sont indispensables si l’on veut voir dans l’année tout le programme prévu et ne
pas avancer à l’aveuglette. Chaque mois sera divisé en quatre semaines d’étude, les quelques
restants seront employés à la révision. Sur la répétition mensuelle, chaque, chaque matière
occupera une colonne.

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Ce travail assez long et qui demande réflexion doit se faire en dehors des heures de
classe ; En effet, une répartition sérieuse ne consiste pas à copier la table des matières des
manuels en usage à l’école. Pour un maitre consciencieux, une adaptation du livre est
nécessaire. Il suffit d’un peu d’expérience pour se rendre valable en général ne l’est que
rarement pour le cas particulier d’une classe. Pour que la présenta timon soit claire et aérée, il
convient de l’établir sur une double feuille de cahier. Au premier coup d’œil, on doit pouvoir
s’y reconnaitre. Une répartition bien faite et agréablement présentée témoigne de la
compétence et du bon gout du maitre.

III-LES HORAIRES
Toute école primaire doit avoir 30 heures de classe par semaine soit 6 heures par
jour. Sur les 30 Heures hebdomadaires, 2h 30 sont réservées aux récréations, soit 10
récréations de 15 mn. Le jour de congé hebdomadaire pourra se repartir en demi-jours. Dans
les pays à température élevée, il est préférable de mettre trois heures et demie, et même quatre
heures de classe dans la matinée. Les élèves travaillent mieux. Les heures chaudes du début
de l’après-midi sont fatigantes pour les élèves comme pour le maitre. Si vous suivez un
horaire officiel, n’oubliez pas de le compléter par un temps d’instruction religieuse. Ce temps
pourra englober le quart d’heure de morale prévu dans tous les horaires.
IV-COMMENT ETABLIR UN HORAIRE
1° Dans un horaire bien fait, le temps consacré à chaque spécialité sera en rapport avec son
importance et le cas échéant avec son utilité locale.
2° Il est préférable que la répétition des leçons et la correction des devoirs fassent corps avec
les enseignements auxquels ils se réfèrent, au lieu d’être placées au début de la classe du
matin.
3° L’horaire tiendra compte de l’âge des enfants et du cours, quant à la durée des leçons et des
exercices d’application. Plus les élèves sont jeunes et plus il faut varier l’objet de leur étude.
4° Les exercices difficiles qui demandent une plus grande attention : lecture pour les petits,
arithmétique, grammaire, rédaction pour les grands seront placés de préférence dans la
matinée ou immédiatement après les récréations. C’est quand l’élève est dispos, aux
premières heures de la matinée, ou après la détente des récréations qu’il faut lui demander le
plus grand effort. « En général, les heures le plus favorables au travail attentif sont celles du
matin. Le cerveau reposé par le sommeil réparateur de l’enfance donne allègrement le plein
de son effort dès l’entrée en classe, ou mieux encore, quelques instants après, quand les légers
tiraillements de la mise en train ont cessé. » (P. Bernard.)
5° Dans les écoles rurales, et généralement dans les centres où la fréquentation scolaire
laisse à désirer, il y aura lieu de prévoir de nombreuses révisions, afin que les élèves
intermittents puissent à peu près suivre la classe.
6° On respectera le temps réservé aux récréations. Les élèves, surtout, ont besoin de détente.
Après une bonne récréation, le travail est toujours meilleur. Les récréations ne seront donc pas
employées à refaire des devoirs ou à étudier des leçons. En plus de la détente physique,
l’élève a absolument besoin, le jeu spécialement le jeu d’équipe, apporte sa contribution
morale à l’éducation. Le frottement des caractères, le support des camarades, la soumission
aux règles du jeu sont une excellente école de formation sociale.
7° Dans les classes à plusieurs divisions, on s’arrangera pour que l’alternance des leçons et
des devoirs écrits ne laisse à aucun moment une section inoccupée.

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V-SUIVRE L’HORAIRE
L’horaire en principe, doit être scrupuleusement suivi. Il ne faudrait pas cependant,
répudier systématiquement l’enseignement occasionnel provoqué et justifié par une question
ou une réponse d’élève, un fait nouveau qui intervient au cours de la leçon. On veillera
toutefois à ne pas se laisser aller aux longues digressions. « En ce qui concerne le minutage
des exercices, rassurerons les maitres inquiets : aucun inspecteur ne tiendra rigueur à un
maitre des cinq minutes ajoutées ou retranchées à la durée d’un exercice, si cet exercice a été
bien conduit. Si l’attention et l’intérêt des enfants fléchissent mieux vaut arrêter la leçon que
poursuivre des efforts inutiles. Si les réactions de la classe sont telles que la prévue, que le
maitre cède à l’enthousiasme général. Mais cède à l’enthousiasme général. Mais, en réalité
ces cas ne constituent que des exceptions. Il faut veiller à ne pas se laisser entrainer trop loin
de ce qui avait été prévu. Fréquemment on constate que ce sont les mêmes exercices qui se
prolongent et les mêmes exercices par voie de conséquence, disparaissent. Un des rôles de
l’emploi du temps est de maintenir présente à son esprit l’idée que chaque discipline doit
avoir la place qui lui revient. » (Villars - Toraille - Ehrhard.)

SUJETS A DEVELOPPER

1° Etablissez un horaire journalier pour une classe du C.E.1


2° Certains maitres font travailler les élèves pendant les récréations. Montrez qu’ils ont fort et
que ce qu’ils copient gagner d’un côté ils perdent de l’autre.
3° Un maitre expose tout son programme avec conscience et clarté, les résultats sont
cependant médiocres. Quels sont(les éléments qui ont pu manquer ? A qui l’échec est-il
imputable ?
4° « Le compartimentage de nos emplois du temps fait perdre de vue aux maitres et parfois
aux élèves, les rapports qui existent entre les différentes matières enseignées à l’école. » Que
pensez-vous de cette affirmation ? Ne peut-on pas maintenir une liaison entre les principales
disciplines scolaires ?

CINQUANTIEME LECON

Le surmenage scolaire

I-FATIGUE ET SURMENAGE
Il ne faut pas confondre fatigue et surmenage. « L’enfant fatigué est devenu normal le
lendemain ; l’enfant surmené ressent toujours la fatiguer, car la fatigue est normale après
un travail sérieux quelconque. »Le travail intellectuel produit une usure d’autant plus forte
qu’il est plus prolongé et plus intense. Il détermine dans les centres nerveux les mêmes effets
que le travail manuel, c’est-à-dire une consommation plus abondante d’aliments et d’oxygène
et une production plus active de déchets. En outre, le cerveau se congestionne par l’afflux du
sang. Une réparation et une décongestion périodiques s’imposent donc. Il y a fatigue normale

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 113


lorsque le repos habituel suffit pour remettre l’organisme dans un état de fraicheur. En
revanche, dans le surmenage, il y a une fatigue anormale, qui exige des conditions
exceptionnelles de réparation et de restauration de forces. » (Hoffer.)
A quelles conditions la vie scolaire évitera-t-elle le surmenage ? Il y a quatre qui
dominent toutes les autres : les nombre des heures de travail, le nombre des heures de
sommeil, les vacances, les méthodes de travail.
II-LE NOMBRE DES HEURES DE TRAVAIL :
Certains médecins conseillent les heures suivantes : 3 heures pour les enfants de 8 à 9
ans : 4 heures pour les enfants de 10 à 11 ans ; 6 heures pour les enfants de 12 à 14 ans. Les
horaires en prévoient davantage. Ce qui importe, ce n’est le nombre des heures de travail,
mails la manière dont on remplit ces heures. Dans les premières années les jeux peuvent être
si intimement mêlés à l’enseignement que la détermination des heures de travail avec
certaines méthodes, peuvent être plus fatigantes que six heures avec des méthodes différentes.
III-LE NOMBRE DES HEURES DE SOMMEIL
« Le sommeil a une importance capitale dans la restauration de l’organisme de
l’enfant. Pendant le sommeil, les cellules se débarrassent des déchets organiques produits à
l’état de veille par l’activité musculaire cérébrale. Cette action réparatrice et rénovatrice est
d’autant plus efficace que le sommeil est plus calme et mieux adapté à l’âge des enfants. »
(Hoffer.) La durée moyenne des heures de sommeil pour un enfant de 7 à 14 ans peut varier
entre 11 et 9 heures. La règle admise pour tous est que l’enfant doit se coucher de bonne
heure, qu’il est indispensable de lui éviter le travail du soir auprès le diner, qu’il faut le faire
dormir dans une chambre où la fenêtre soit ouverte. Ajoutons que leurs veillées qui n’en
finissent pas, les séances de tamtam qui se prolongent jusqu’à l’aube et le vacarme de la radio,
installée désormais jusque dans les villages les plus reculés, ne créent pas une ambiance
favorable à un sommeil réparateur.
IV-LES VACANCES :
Repos du jeudi et du dimanche ; vacances font partie, comme les heures de classe, de
la vie de l’école. Aussi, l’instituteur a-t-il souvent le devoir de s’intéresser à ce que font les
écoliers pendant les jours de repos. Des jeudis entiers où l’enfant vagabonde sans le moindre
règlement n’apportent souvent aucun repos, ni physique ni mental. On peut en dire autant des
grandes vacances qui se passent au gré des caprices de l’enfant, tantôt chez celui-ci et tantôt
celui-là, sans l’ombre de la moindre surveillance.
V-LES METHODES DE TRAVAIL :
Les méthodes d’enseignement de même que les méthodes disciplinaires, influent sur le
surmenage des écoliers. Le livre mal imprimé, mal présenté, inflige à la lecture une fatigue
supplémentaire. Il en est de même de la parole du maitre lorsqu’elle ne réussit pas à éveiller
l’intérêt. Enfin, une discipline rigide et, par exemple, l’exigence d’une immobilité absolue
sont des causes de fatigue qui doivent être écartées. Disons d’un mot que ce n’est pas à
proprement parler l’effort qui fatigue réellement l’enfant, mais l’effort soutenu par le seul
effort de la volonté ou de la contrainte, auquel l’enfant ne se prête pas avec une sorte
d’attention spontanée. L’effort dans la joie n’a jamais engendré une fatigue excessive.
(D’après Hubert et Gouhier.)
SUJETS A DEVELOPPER
1° Qu’est-ce que le surmenage scolaire ? Quelle différence y a-t-il entre fatigue et
surmenage ?
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 114
2° Les vacances sont, dit-on, un temps de repos. Le sont-elles réellement pour vos élèves ? Si
non, dites pourquoi.
CINQUANTE-ET-UNIEME LECON

La préparation de la classe
I-NECESSITE :
Préparer sa classe est pour le maitre un devoir d’état, une obligation professionnelle. Il
s’agit évidemment d’une préparation réfléchie personnelle, faite en s’aidant des manuels, mais
non en les copiant. Pour le débutant consciencieux, cette préparation est un long et lourd
travail. Avec les années, l’expérience aidant, la tâche s’allègera. La ^préparation de la classe
qui, au début, était un défrichage laborieux demandant réflexion et temps considérable, ne
consistera plus qu’en mises au point et en retouches.
Cette préparation est indispensable :
1° Pour enseigner méthodiquement, sans dispersion ni papillonnage.
2° Pour enseigner avec facilité avec facilité et aisance : il est impossible de bien improviser.
La leçon improvisée est presque toujours une leçon superficielle, souvent une leçon bâclée.
3° Pour tout enseigner en se conformant aux programmes.
4° Pour enseigner dans la discipline, sans hésitation ni perte de temps. Les élèves
s’aperçoivent vite des hésitations de savoir. Heureux encore s’ils n’en profitent pas pour le
faire trébucher par des questions embarrassantes.
On peut considérer deux sortes de préparation : la préparation éloignée et la
préparation immédiate.
II-LA PREPARATION LOINTAINE :
1° Formation à l’école normale : la préparation éloignée consiste principalement dans la
formation que le futur maitre reçoit à l’école normale. Mais la formation pédagogique n’est
jamais terminée, elle dure tant que le maitre enseigne. Un jeune maitre sera avide des
suggestions de son directeur. Il restera ouvert à toutes les innovations pratiques. Il s’informera
des procédés employés par ces collègues qui ont de l’expérience et obtiennent des succès. La
lecture habituelle de revues pédagogiques l’empêchera de tomber dans la routine.
2° Cahiers et fiches : la préparation éloignée consiste encore dans la tenue régulière d’un
certain nombre de cahiers et de fiches se référant à chaque matière et à chaque cours. Ces
cahiers et ces fiches seront conservés, amplifiés, améliorés chaque année. Ils sont une
préparation éloignée et générale. La préparation immédiate consistera alors surtout en une
adaptation et en des références à ces cahiers ou à ces fiches, en tenant compte également des
conseils qui lui ont été donnés au cours des inspections, de l’expérience acquise, des erreurs
ou des succès passés (Voir 53ème leçon)
3° Large documentation : désireux de se perfectionner dans sa tâche, d’améliorer la qualité
de son enseignement, le maitre complètera ses cahiers et ses fiches par une ample
documentation recueillie au hasard de ses lectures et de ses voyages. Tout peut être utilisé en
pédagogue : articles de revues ou de journaux, cartes postales, histoire pour illustrer ses
leçons de morale, textes collectionnés à des fins orthographiques, poésies récentes pour varier
les récitations, phrases types pour faciliter le travail de la rédaction, etc. Ainsi, tout en

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 115


entretenant et en améliorant ses connaissances, il se constitue une documentation, précieuse
qui rendra son enseignement plus intéressant et dont bénéficieront ses élèves.
III-LA PREPARATION IMMEDIATE
La préparation d’une classe,« c’est revoir le sujet des leçons orales, l’étudier pour
l’élève, après l’avoir étudié pour son compte ; c’est choisir les matériaux utiles et pratiquer les
éliminations nécessaires ; c’est arrêter le plan détaillé des exposés ; préparer les explications,
les démonstrations , les expériences ;repérer l’ordre des interrogations et formuler les
essentielles , fixer les devoirs écrits dans leur nature et leur étendue : c’est prévoir avec une
scrupuleuse exactitude l’enseignement du jour : ensemble et détails, et pour chaque cours, le
fond, la méthode et les procédés.» (Mathieu et Blaguerons.)
Cette préparation est triple :
1° Préparation du tableau noir : le tableau noir sera utilisé avantageusement pour toutes les
leçons. Mais il y a lieu de préparer en dehors des heures de classe : les tableaux de lecture ,
les dessins illustreront les leçons de langage, les énoncés des problèmes , en un mot , tout
travail un peu prolongé au tableau et qui demande à être particulièrement soigné.
2° Préparation des objets qui concrétiseront l’enseignement qu’il doit donner.
3° Préparation sur un cahier spécial ou journal de classe. (Voir leçon suivante.)

SUJETS A DEVELOPPER

1. Montrez que le maitre qui veut enseigner avec clarté et méthode doit préparer
soigneusement sa classe.
2. Développez cette phrase : « Le maitre qui continue à s’inscrire prépare sa classe. »
3. En quoi peut consister la préparation immédiate pour un CP1 ?
4. Développez cette parole : « Le défaut de la préparation chez un maitre est toujours une
preuve de préparation de présomption ou de paresse. »

CINQUIEME-DEUXIEME LECON

Le journal de classe
I-LE JOURNAL DE CLASSE EST NECESSAIRE
On peut affirmer qu’une classe non préparée vaille que la vaille, quelle que soit
l’expérience du maitre ne sera pas une bonne classe. La longue pratique d’une classe est une
aide sérieuse, mais il reste une adaptation, une mise au point dont on ne saura pas se passer
sans dommage pour les élèves. Il est à remarquer que ce sont les jeunes maitres, plutôt que les
anciens, qui négligent leur journal de classe. Si le fait se renouvèle souvent, les résultats en fin
d’année ne peuvent être que médiocres. C’est l’avis unanime des inspecteurs comme des
directeurs d’école. « Le journal de classe m’astreint chaque soir à une demi-heure de réflexion
sur ce que j’ai fait aujourd’hui et sur ce que j’aurai à faire demain. Grace à lui, quoi qu’il
m’arrive je conserve dans ma classe la pleine possession de moi-même, je ne m’y trouve
jamais pris u dépourvu. S’agit-il de la leçon dé » lecture ? Voici le texte des mots que j’aurai à
expliquer. De la langue française ? Voici quel en sera le sujet et l’étendue. De la leçon
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 116
d’histoire ? Le journal me dit : « Tu commenceras ici et tu t’arrêteras là : tu suivras tel plan, tu
insisteras sur tel fait ou tel personnage. »(Jeannot.). Le journal de classe devra toujours garder
un caractère pratique. La présentation en sera claire et l’écriture toujours lisible. Il doit être
pour le maitre un document de travail, épaulant son enseignement, le rendant plus efficace. Ce
serait le détourner de son but et ruiner son efficacité, s’il n’était rédigé qu’en vue d’une
inspection.
II-QUAND PREPARER SON JOURNAL DE CLASSE
La préparation du journal se fera le soir après le départ des élèves ou le matin avant
leur arrivée. Elle ne se fera jamais en présence des élèves. Il est préférable de faire son journal
de classe le soir. Le matin, on risque d’être pris par le sommeil ou un devoir urgent et n’avoir
pas le temps de le faire. Certains maitres préparent leur journal de classe trois ou quatre jours,
ou même une semaine à l’avance. Cette façon de procéder est à déconseiller ; des
modifications peuvent être nécessaires en raison d’imprévus : absences nombreuses par suite
de mauvais temps, leçon incomprise sur laquelle il faut revenir, devoirs à refaire, etc. La
préparation d déjà faite est alors toute bouleversée ou demande correctifs.

III-LE JOURNAL DANS LES PETITES CLASSES


Ce sont une erreur de croire les petites classes, les cours préparatoire et élémentaire
demandent une préparation moins attentive, moins minutieuse. Il est plus difficile de se mettre
à leur portée d’un enfant de douze ans. L’intelligence moins ouverte de la maitresse demande
au maitre pour que sa leçon soit fructueuse. On a trop tendance à croire qu’il suffit de savoir
pour être en mesure d’enseigner. C’est là erreur des débutants. Les maitres chevronnés sont
d’un autre avis. Leur expérience leur a appris que des difficultés surgissent sans cesse et
qu’on peut ne peut les surmonter que par une préparation minutieuse et réfléchie.
IV-LE JOURNAL DE CLASSE JUGE LE MAITRE
L’inspecteur comme le directeur de l’école prennent toujours comme base de leur
appréciation du maitre, son journal de classe. C’est une indication sérieuse pour porter un
jugement sur la valeur, la qualité de son enseignement. Pour le maitre, soigner son journal de
classe, c’est soigner sa réputation. La préparation n’est certes pas tout, l’essentiel sera
toujours la façon dont la classe est donnée, elle n’est comme son nom l’indique, qu’une
préparation, si soignée, si détaillée, si bien présentée soit-elle, Mais il n’en reste pas moins
qu’un journal de classe bien fait est un témoignage de la conscience professionnelle de celui
qui le tenta, de la régularité qu’il apporte à son travail, du souci qu’il a de réfléchir sur ce qu’il
doit enseigner, et de ne rien laisser à l’imprévision, synonyme souvent de bâclage.
V-LE JOURNAL DE CLASSE ET LES CAHIERS DE PREPARATION
Si le maitre possède des cahiers ou des fiches de préparation pour chaque matière, son
journal de classe pourra comporter de nombreuses références à ces cahiers ou à ces fiches.
Son journal sera peut-être moins développé que celui de son collègue qui ne s’est pas astreint
pour la préparation éloignée, il n’en sera cependant que meilleur, grâce à ces matériaux
toujours disponibles qu’il a sous la main.
VI-CE QUI DOIT FIGURER SUR LE JOURNAL DE CLASSE
La préparation du journal de classe ne doit pas se borner à une sèche énumération des
leçons et des exercices qui rempliront l’horaire quotidien. S’en tenir là, c’est se livrer un
travail de copiage qui ne demande pas beaucoup d’effort et est de nulle valeur pédagogique.
Sachez bien que, si le manuel vous donne la matière de la leçon dont cette leçon doit être

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 117


donnée, et c’est là précisément en quoi consiste le travail de la préparation. Voici, pour les
différentes matières, quelques suggestions qui vous aideront à préparer votre journal de
classe.
1° Catéchisme et morale : l’objet de la leçon, les exemples à citer, la résolution, la pensée, le
temps prévu pour l’explication, la rédaction.
2° Langage : thème de la leçon, mots nouveaux à expliquer, questions à poser, verbes à
conjuguer.
3° Lecture : la référence du texte, les mots difficiles à prononcer, les mots et expressions à
expliquer, les questions à poser.
4° Grammaire : référence de la leçon, exemples à citer, exercices d’application, récitation.
5° Dictée : le texte ou la référence, les mots à expliquer, les règles de grammaire à rappeler,
les questions qui suivent la dictée, les mots à recevoir des dictées antérieures.
6° Conjugaison : le ou les verbes à conjuguer, les modes et les temps.
7° Analyse : la phrase ou les mots à analyser.
8°Rédaction : le plan, les questions à poser pour éclaircir le sujet, en faciliter la
compréhension.
9° Calcul : sujet de la leçon, indication sommaire des explications, référence des applications,
temps réservé pour la correction.
10° Ecriture : la lettre à étudier, les difficultés qu’elle présente, les mots ou la phrase à
reproduire.
11° Géographie : plan de la leçon, croquis.
12° Histoire : sujet de la leçon, questions à poser, choix d’une lecture historique.
13° Leçons de choses : sujet de la leçon, objets qui l’illustreront, expériences à faire.
14° Dessin : Croquis sommaire, dimensions, particularités à faire remarquer.
15° Devoirs et leçons : indication des devoirs à faire à la maison, des leçons à appendre.

SUJETS A DEVELOPPER
1° A quel moment convient-il de préparer son journal de classe.
2° En vous aidant des livres dont se servent les élèves du CM. faites la préparation de votre
journal de classe pour une journée.
3° Comment peut-on qu’un journal de classe juge le maitre ?

CINQUANTE-TROISIEME LECON

Cahiers de préparation. Fiches de préparation

I-POURQUOI DES CAHIERS DE PREPARATION


« Il serait difficile de retrouver, pour s’en servir plus tard commodément, les leçons
que l’on a préparées avec quelque développement ? C’est pourquoi il est conseillé au maitre
de n’écrire dans le journal que le sommaire des leçons et des travaux quotidiens. Dans
d’autres cahiers consacrés aux différentes matières d’enseignement ? Il écrit les leçons
détaillées qu’il prépare afin de les retrouver lorsqu’il le désirera et de les compléter peu à peu.

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 118


Au bout d’un certain nombre d’années, il aura à sa disposition de nombreux matériaux sur
tous les sujets d’enseignement : religion, langue maternelle, histoire, géographie,
arithmétique, notions de sciences, dessin, chants etc. Il en éprouvera une satisfaction profonde
et s’en servira pour le plus grand profit de son œuvre d’éducateur. Qu’il se garde bien
toutefois de cesser sa préparation quotidienne. A mesure qu’il acquiert de l’expérience, elle se
fait d’une manière plus large. Mais elle reste pour lui une affaire d’entretien, de
renouvèlement, de mise au point. » (Riboulet.)
II-CAHIERS DE PREPARATION POUR LE CP1
Il convient d’en avoir deux : un pour le langage et un autre pour le calcul.
1° Cahier de langage : ce cahier contient les questions préparées et leurs réponses. Les
dernières questions seront réservées à la conjugaison.
2° Cahier de calcul : ce cahier contient les indications suivantes présentées en abréviations.
a) Révision 1, 2, 5, 8. . . . . . . . .. . . .R
b) Nouveau nombre . . . . . . . . .. .. N.N.
c) Comment on obtient 9=7+2. . . . C.O
d) Opérations 5+4 ; 6+3 . . . . … . . . Op.
e) Table 2. . . . . . . .. . . . . . . . . . . . ..Ta

III-CAHIERS DE PREPARATION POUR LE CP2

Il convient d’avoir trois cahiers : un pour le langage, un pour le calcul, un pour le


calcul, un pour l’orthographe.
1° Cahier de langage : même préparatoire que pour le langage au CP1.
2° Cahier de calcul : on pourra le diviser en trois parties :
a. Page de droite : problème type et quatre problèmes d’imitation.
b. Page de gauche, en haut : calcul mental.
c. Page de gauche, en bas : opérations.
3° Cahier d’orthographe : on pourra le diviser en deux parties.
a. Page de droite : dictée de contrôle et plusieurs dictées d’imitation.
b. Page de gauche : mots difficiles des dictées précédentes que l’on veut reprendre.

Une vraie préparation d’orthographe se fait au jour le jour, d’après les difficultés
rencontrées. Ces difficultés peuvent tenir aux mots eux-mêmes, à leur prononciation
défectueuse, prononciation qui varie avec les différentes races de nos élèves. Certaines
difficultés peuvent être prévues, d’autres ne peuvent pas l’être.

III-CAHIERS DE PREPARATION POUR LES CE ET LES CM


Il en faut un pour chaque matière. Comme il est impossible de mener de front ce gros
travail pour chacune des disciplines scolaires, on commencera par les trois principales :
calcul, orthographe et lecture expliquée, cette dernière s’adressant aux élèves des CM. Pour
les deux premiers (calcul, orthographe), on s’inspirera de la disposition conseillée pour le
cours préparatoire. Cahier de lecture expliquée : une lecture expliquée se présente paragraphe
avec des questions sur le texte. On pourra y ajouter accidentellement quelques questions de
grammaire.

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 119


1° Questions sur le texte : elles seront aussi nombreuses que les phrases du paragraphe ou
même plus nombreuses : une question générale sur le sens de l’ensemble du paragraphe et des
questions de détails sur chaque phrase du paragraphe.
2° Questions de vocabulaire et de grammaire : elles seront présentées par les abréviations
suivantes :
Ho. : donner un homonyme de…………………………………………………………………..
Sys. : donner un synonyme de…………………………………………………………………..
Contr. : donner le contraire des mots de la famille de…………………………………………..
Der. : donner des dérivé de ……………………………………………………………………..
An . : analyser …………………………………………………………………………………..
Conj. : conjuguer………………………………………………………………………………..
Orth . : justifier l’orthographe ………………………………………………………………….
Chaque paragraphe ne comportera pas toutes ces questions mais seulement l’une ou
l’autre. Pour la conjugaison, on s’en tiendra à un seul temps. Pour l’analyse, on ne fera pas
analyser dans ma même leçon des sujets, des attributs, des compléments, mais une seule
espèce de fonction.
V-FICHES DE PREPARATION
On peut remplacer les cahiers de préparation par les fiches. La fiche contient :
1° L’indication de la leçon : la page du livre de l’élève, les sources où l’on a puisé
documents, textes, faits se rapportant à la leçon et que l’on compte utiliser, questions à poser ;
et non prévues dans le livre.
2° Les exercices d’application que l’on donnera aux élèves, exercices composés par le maitre,
ou des références.
3° Les difficultés, succès, échecs, après explications et exercices d’application. Cette fiche
devant servir pendant plusieurs années sera d’un format assez grand. Certains maitres gardent
leurs fiches de préparation pendant toute leur carrière d’instituteur. Chaque année ; ils le
modifient les améliorent en tenant compte d’une documentation plus approfondie et plus
étendue, en tenant compte d’une documentation plus approfondie et plus étendue, en tenant
compte aussi de leurs réussites et de leurs insuccès. « Ainsi, une bonne fiche doit compter au
départ de nombreux « blancs » qui, d’année en année, se rempliront des marques (en encres
diverses) de l’expérimentation. Les inspecteurs ne sont donc pas dupes des belles fiches aux
titres et au sous-titre sen rouge, dont la perfection immuable et formelle est signe de la
routine. »
Ces fiches cartouches, et autant que possible de format identique pour en faciliter le
classement, seront de couleur différente pour chaque matière. Tenues sans soin et sans gout,
elles seront vite abandonnées. Rédigées avant l’explication, ordre et méthode, le maitre s’y
attachera. Ainsi conçues et réalisées, il aura sous la main une documentation irremplaçable,
gage assuré de leçons captivantes et efficaces. L’établissement de ces fiches représente un
travail de longue haleine qui ne peut être entrepris simultanément pout toutes les matières ;
aussi convient-il de commencer par les enseignements les plus importants ou par ceux pour
lesquels on est le moins bien armé.

SUJETS A DEVELOPPER

1. Montrez l’utilité pour de cahiers de préparation ou des fiches de préparation.


Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 120
2. Faites, au choix, la préparation d’un texte de lecture expliquée pour les élèves d’un
CM.
3. Comment concevez-vous la fiche de préparation ?
4. « Des cahiers de préparation, des fiches, c’est bien, mais n’oubliez pas que l’élément
le plus simple doit être repensé chaque année. » Comment cette parole.

CINQUANTE-QUATRIEME LECON

Les devoirs écrits


I-POURQUOI DES DEVOIRS ECRITS
Les devoirs écrits sont les applications des leçons orales, leur suite normale. C’est le
moyen de mettre à l’épreuve le savoir des élèves et de l’affermir. C’est encore une sorte de
révision par écrit des leçons données en classe. Il ne servirait de rien à l’élève de connaitre par
cœur les règles de la grammaire s’il était incapable de les appliquer correctement. « Il n’y a de
progrès pour nul écolier au monde, ni en ce qu’il entend, ni en ce qu’il voit, mais seulement
en ce qu’il fait. » (Alain.)
Pour le maitre, les devoirs sont un excellent moyen de contrôle. Ils le renseignent sur
la valeur de son enseignement, ses lacunes, les points sur lesquels il doit revenir, insister.
«Même si l’exposé a été écouté avec une attention religieuse, même si l’interrogation de
découverte a été menée avec la participation de toute la classe, le maitre n’est pleinement
rassuré que lorsque, les devoirs terminés, il constate que le pourcentage de réussites atteint
son nouveau normal. » (Pointud et Tronchère.)
II-UTILITE DES DEVOIRS ECRITS
1° Le devoir écrit oblige l’enfant à se remémorer la leçon orale. Il exige de la réflexion, du
travail personnel.
2° Il clarifie les idées et les grave dans la mémoire. Rien ne vaut le devoir écrit pour fixer les
connaissances.
3° Les devoirs corrigés, s’ils sont revus et étudiés, sont pour l’élève le livre le plus profitable.
4° Si le maitre exige des devoirs soignés, bien écrits, bien présentés, ils donnent aux élèves
des habitudes d’ordre et de bon gout.
III-CHOIX DES DEVOIRS
1° Ils doivent être adaptés à la force des élèves : ils sont sans utilité s’ils sont trop faciles ou si
trop difficile, ils sont bourrés de fautes.
2° Ils viendront en application des leçons étudiées : donner n’importe quel devoir, au petit
bonheur, c’est occuper les enfants, mais non les faire réellement travailler.
3° Ils seront de difficultés moyennes : ils s’adresseront à toute la classe. La majorité des
élèves doit pouvoir fournir un travail correct.
4° Ils seront courts : « Devant une tache trop longue, l’enfant se rebute toujours, l’ennui le
prend, il se lasse et la fin du devoir long est ordinairement mal faite. »
5° Ils seront faciles à corriger : le profit qu’n tireront les élèves viendra surtout de l’étude des
corrections.

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 121


IV-POUR OBTENIR DES DEVOIRS CORRECTS
Il est admis qu’on laisse quelques instants aux élèves pour relire leur dictée, l’habitude
est prise, c’est une tradition. Il n’en va pas de même pour les autres devoirs, dont certains,
comme les exercices d’application de la grammaire, requièrent tout autant application et
d’attention qu’une dictée. Exigeons pour tout devoir qu’il soit relu attentivement. Il doit y
avoir relu attentivement. Il me doit y avoir un moment prévu, quand l’exercice est terminé, où
toute la classe fait le contrôle de son propre travail. Il faut y accoutumer les élèves, l’exiger,
se rendre compte qu’il se fait effectivement.
V-POUR OBTENIR DES PAGES NETTES
Si vous voulez avoir des pages nettes, habituez les enfants à se servir d’un sous-main.
C’est nécessaire partout, mais surtout en Afrique, où la sueur des mains souillera
inévitablement les pages. Renouvelez la prescription avant de commencer tout nouveau
devoir sur le cahier. Un rapide coup d’œil vous dira si vous êtes compris et obéi. Vous
éviterez bien des « catastrophes » en se remplissant qu’à moitié leurs encriers. Un bon maitre
a de beaux cahiers ; des cahiers mal tenus sont la condamnation du maitre. Dites-vous bien
que l’élève aimera son cahier, en sera fier, si toutes les pages sont nettes, bien écrites, bien
disposées.
VII-PRESENTATION DES DEVOIRS
C’est dès le CP, qu’il faut habituer les élèves à une présentation soignée des devoirs
écrits. Si l’on attend le CE, de mauvaises habitudes seront prises qu’il sera difficile de faire
disparaitre. En conséquence, le maitre exigera pour tous les cours :
1° Une écriture courante, lisible et régulière, respectant la forme et la hauteur des lettres.
2° Le travail du jour sera séparé de celui de la veille par un trait horizontal allant de la marge
à l’extrémité droite du cahier.
3° Le jour, le mois et l’année figureront en tête du premier devoir du jour.
4° Les exercices du jour seront séparés par un trait horizontal tracé au milieu de la page et de
longueur uniforme.
5° Les conjugaisons seront disposées verticalement et bien alignées.
6° En calcul, un trait vertical séparera la solution des opérations, les réponses seront
soulignées. On veillera également à la formation des chiffres.
7° Au CM., on pourra demander que les titres des exercices soient calligraphiés en écriture
droite et plus gros.
8° On apprendra aux élèves à se servir d’une règle sans faire de taches.

SUJETS A DEVELOPPER
1. Montrer l’utilité des devoirs écrits. Quels principes doivent guider le maitre dans le
choix des devoirs ?
2. Que faut-il faire pour obtenir des devoirs corrects ? des pages nettes ?
3. Certains prétendent que l’on peut juger une classe par la façon dont les élèves tiennent
leurs cahiers. Etes-vous de cet avis ?

Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 122


CINQUANTE-CINQUIEME LECON

Les écrits par cours - Leur correction

I-LES DEVOIRS AU CP1


Les devoirs se font sur l’ardoise, sur des feuilles détachées, ou sur le cahier. Il vaut
mieux attendre un trimestre avant de donner un cahier au débutant, sinon au bout de huit
jours, il n’aura plus qu’une loque tachée avec des essais malheureux à toutes les pages, dans
tous les coins et dans tous les sens. Il risque, en plus, de perdre le gout du travail soigné. C’est
pourquoi il est préférable de lui donner une feuille ou une demi-feuille chaque matin. On
veillera dès le début à la disposition.
1° Ecriture : l’élève copie le modèle très court mis au tableau noir ou préparé à l’avance sur
son cahier.
2° Dictée : au début, des lettres et des sons, puis des mots et des petites phrases : ces dernières
au troisième trimestre seulement.
3° Copie : reproduction d’un texte de deux lignes au plus : reproduction sans faute, sous la
surveillance active du maitre. Trop souvent cet exercice est bâclé : l’élève est occupé et le
maitre se repose.
4° Calcul : dictées de nombres, deux ou trois additions ou soustractions.

II-LES DEVOIRS AU CP2


Les devoirs écrits se font sur des cahiers à réglure spéciale de trois à quatre
millénaires. Cette grosse écriture est nécessaire pour que l’élève voie clairement ses fautes.
Seuls les élèves qui écrivent convenablement et soignent leur cahier utiliseront le crayon, un
crayon mi-dur.

Les devoirs seront les mêmes que ceux donnés au CP1, un peu plus longs seulement ;
une quinzaine de lignes par jour, sur le cahier, sont un maximum.

III-LES DEVOIRS AU CE
On emploiera la réglure deux millimètres. Une page et demie par jour est largement
suffisant.
1° Dictée : deux ou trois fois par semaine, des dictées, préalablement préparées, seront faites
sur le cahier.
2° Constructions de phrases, paragraphes : les constructions de phrases, paragraphes : les
constructions se feront d’abord sur l’ardoise ou au tableau avant être transcrits sur le cahier.
3° les exercices d’application de la grammaire, l’analyse, la conjugaison pourront être faite
directement sur le cahier quand ils auront été, au préalable, faits oralement.
4° Dessins : le cahier de dessin ne sera pas quadrillé. On pourra mettre plusieurs dessins sur
une même page. Le crayon tendre est recommandé.
IV-LES DEVOIRS AU CM
Au cours moyen, il est bon d’avoir un cahier pour chaque matière, au moins un pour le
français et un autre pour l’arithmétique. Si l’école ne possède pas de résumés imprimés, les
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 123
élèves devront avoir en plus un cahier d’hygiène, d’histoire, de géographie, d’agriculture et de
leçons de choses. Ecartons les longs des devoirs qui tournent à la copie, auxquelles les élèves
ne se portent aucun intérêt et dont ils tirent très peu de profit. « Des devoirs cours et soignés,
en application des leçons du jour, ont plus d’utilité que des pages entières des copie, ders
opérations longues et rebutantes, des problèmes répétés. »(Commune) L’ensemble des devoirs
écrits dans un CM ne devrait pas dépasser deux pages.
V-CORRECTION DES DEVOIRS
1° Correction par le maitre :
le devoir terminé, beaucoup de maitres ramassent les cahiers pour les corriger chez
eux. C’est une tâche fastidieuse souvent mal faite et d’une utilité douteuse : l’élève se
contente habituellement de regarder la note chiffrée, sans apporter la moindre attention aux
annotations. Ce travail pénible ne semble nécessaire ne semble nécessaire que pour les
devoirs de français : constructions de phrases, paragraphes et rédactions. Est-il bien
préférable, quand on le peut, de faire comparaitre l’élève, sa copie en main, et de lui faire
rectifier sur le champ ses corrections.
Tous les autres devoirs écrits, à l’exception des compositions mensuelles, devraient
être corrigés pendant les heures de classe, et autant que possible, immédiatement après leur
exécution. Le vrai travail du maitre consiste non en une correction, mais en un contrôle des
devoirs. La recherche et la correction des erreurs incombent aux élèves mais non au maitre.
Agir autrement serait frustré les élèves d’une occasion de progrès en se chargeant d’un travail
écrasant et souvent inutile. C’est aussi reporter à plus tard une correction qui, pour être
efficace, doit suivre immédiatement l’exécution du devoir.
2° Correction par les élèves :
Dictées, exercices de grammaire, opérations et problèmes seront corrigés en classe, au
crayon, suivant les corrigés mis au tableau noir. Tous les devoirs corrigés par les élèves seront
ensuite contrôlés par le maitre. Ce contrôle est absolument nécessaire. Vouloir se fier à la
bonne volonté des enfants, c’est ne rien comprendre à leur psychologie ou prendra pour des
anges. Le maitre apprécie les devoirs pour le fond, la forme et la présentation, par des points
sur dix ou sur vingt ou par un signe conventionnel : T.B (très bien). A.B. (assez bien) P.
(passable), M. (médiocre).
3° Le « corrigé » :
Le maitre peut préférer un » corrigé à un devoir exécuté directement sur le cahier.
Dans ce cas, le devoir est fait au brouillon, puis expliqué et corrigé et enfin relevé au propre
sur le cahier. Même en procèdent de cette façon, les devoirs seront toujours contrôlés par le
maitre.

SUJETS A DEVELOPPER

1° Quels devoirs écrits convient-il de demander pour chacun des cours d’une école primaire ?
2° Les devoirs au CP1 se font sur l’ardoise, sur des feuilles détachées ou sur un cahier. A
votre avis, quelle est la meilleure façon de procéder ?
3° Tous les devoirs doivent –ils être corrigés par le maitre ? Comment agiriez-vous si vous
étiez chargé d’un CE2 ?
4° « Les procédés de correction généralement en usage n’exigeant des élèves qu’un travail
passif et sans prolongement. On redresse plus qu’on ne songe à prévenir le retour des fautes
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communes. « Pensez-vous qu’il soit possible de donner à mal correction des devoirs une
valeur éducative certaine ?

CINQUANTE-SIXIEME LECON

Les cahiers - L’ardoise - Les compositions - Les devoirs à la maison

I-LES CAHIERS ORDINAIRES


Dans les cours préparatoire et élémentaire, un seul cahier suffit pour les devoirs du
jour. Au cours moyen, il préférable d’en avoir deux : un cahier pour le français et un autre
pour l’arithmétique.
Pour aider les débutants à écrire sur la ligne, un cahier à double réglure est
recommandé, bien que le passage ensuite à la réglure ordinaire demande une nouvelle
adaptation.
Le cahier de brouillon, qu’il conviendrait mieux d’appeler cahier d’essai, est
généralement source de gaspillage de papier et pousse l’élève à la malpropreté et au manque
de soin.
Si l’école ne possède pas de protège-cahier, on fera recouvrir les cahiers avec du
papier ordinaire et le maitre au moins pour les petites classes, écrira le nom de l’élève.
II-LES CAHIERS EXTRAORDINAIRES
Ces cahiers jadis très en honneur, ont perdu aujourd’hui de leur vogue. On peut en
adopter l’un ou l’autre pour sa classe. Aucun n’est obligatoire.
1° Le cahier de roulement :
C’est un cahier commun à toute la classe. Il passe chaque jour d’un élève à un autre. Il
permet de comparer les divers éléments de la classe, de se rendre compte aisément si elle est
homogène. On expliquera aux élèves que ce cahier représentant la classe doit être tenu avec
un soin tout particulier et que chacun doit y apporter le maximum d’application. Il est
précieux pour l’inspecteur auquel il donne une idée précise et de l’activité de la classe et de
son niveau

2° Le cahier de devoirs mensuels :


C’est un cahier témoin qui permet de constater les progrès d’un élève sur plusieurs
mois ou même plusieurs années. C’est en plus, pour l’enfant, un stimulant. En feuilletant son
cahier, il constate ses progrès ou ses reculs, s’excite à mieux faire.
III-L’ARDOISE A SES DETRACTEURS ET SES PARTISANS
1° Ses détracteurs : ils l’accusent d’obliger l’enfant à écrire gros, d’alourdir la main, de
déformer l’écriture. Le crayon se casse facilement et ce n’est plus trop souvent qu’un
embryon de crayon, ce qui n’est pas pour améliorer l’écriture. L’ardoise, quand elle est de
mauvaise qualité, devient vite inutilisable. L’hygiène n’est pas respectée par la façon
habituelle de l’effacer.
2° Ses partisans : ils la trouvent, économique, propre pour l’initiation à l’écriture, au dessin,
nécessaire pour l’emploi du procédé La Martinière. Le mieux est de l’utiliser avec mesure,
concurremment avec le crayon noir. Ce serait une erreur que de maintenir l’enfant une année
entière et uniquement à l’ardoise ou à la planchette, cette dernière étant, elle aussi, loin de
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favoriser l’écriture. D’utilité douteuse pour l’élève du CP l’ardoise est, par contre, un
excellent outil pour l’élève du CM quand il s’agit par exemple, de la préparation d’une
rédaction ou de la recherche d’un problème.
IV-AVANTAGES DES COMPOSITIONS
1° Les compositions soutiennent l’effort des élèves, les poussent à revoir, souvent d’eux-
mêmes, les leçons étudiées en vue du concours. C’est un travail toujours profitable.
2° Elles les obligent à concentrer leur attention sur un sujet et à le traiter dans un temps
déterminé.
3° Elles sont un excellent moyen d’émulation. Les élèves travaillent mieux, ils veulent garder
une bonne place ou améliorer leur classement.
4° Elles montrent au maitre la force ou la faiblesse de sa classe.
V-INCONVENIENTS DES COMPOSITIONS
1° Les compositions font perdre de temps à certains maitres. Ils sont satisfaits quand ils ont
classé leurs élèves et oublient l’essentiel qui est de les faire progresser. « Des compositions
fréquentes perdent leur prestige et leur fruit. Mensuelles pour les matières essentielles,
trimestrielles pour les autres, elles conservent leur valeur de contrôle et n’empiètent pas sur le
temps nécessaire à la classe. » (Commune).
2° Elles découragent ceux qui sont toujours les derniers : aussi est-il préférable de classer mes
élèves par catégories : bons, moyens, faibles. Les moins bien classés seront ainsi encouragés
s’ils ne savent pas qu’ils peuvent atteindre la catégorie supérieure. Le principal est d’obtenir
que tous fassent des efforts, qu’ils travaillent selon leurs moyens.
VI-LES DEVOIRS A LA MAISON
Dans la plupart d’écoles de brousse, il est quasi impossible d’obtenir des devoirs
soignés, les enfants ne trouvant pas à la case familiale les conditions indispensables pour
exécuter un travail sérieux : lumière, salle, calme relatif. Il vaut mieux ne donner que des
leçons à apprendre. En ville, où les conditions sont meilleures, on pourra donner quelques
devoirs aux élèves du CM : un ou deux problèmes, un exercice de grammaire, un devoir à
refaire, trois quarts de page au plus. Il est de loin préférable, quand on le peut, de faire, à
l’école même, après la sortie des classes, une étude surveillée. Cette étude surveillée aura pour
objet principal de l’étude des leçons ; Le maitre surveillant pourra s’assurer par des
interrogations orales rapides, que le reste de la leçon est compris, et au besoin, donner les
explications nécessaires. Les devoirs à la maison ont encore cet autre inconvénient qu’étant
faits sans surveillance ni direction, ils sont habituellement bâclés, à moins que, pour défendre
l’honneur familial, les parents ne se mettent de la partie et n’exécutent le travail à la place de
l’enfant. Dans les deux cas, c’est à peu près du temps perdu. Ajoutons enfin, qu’un élève,
après six heures de classe sérieuses, a besoin de détente.
En résumé, si l’on tient absolument à donner de devoirs à la maison, on les demandera
toujours courts et les petites classes en seront exemptées.

BONNE CHANCE A TOUS


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