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GENERALE
D’après « Notre Beau Métier »
L’éducation est l’art d’élever les enfants. L’éducation tend à faire des hommes
complets, instruits, consciencieux, utiles à la société .Elle vise à former des caractères
trempés, des âmes fortes, des chrétiens convaincus. Développer la personnalité de l’enfant, tel
est l’objectif premier de l’éducation.
« Son point de départ, c’est l’enfant lui-même, avec ses dispositions, ses inclinations,
ses habitudes ;elle cherche à l’adapter au milieu où il est appelé à vivre et le prépare à
l’accomplissement de tous ses devoirs » (Riboulait).
L’éducation, pour être profonde et véritable, exige une étroite coopération entre ceux
qui en sont chargés :les parents et les maitres. Si cette unité dans l’action éducative fait défaut,
l’éducation sera médiocre et tronquée.
L’éducation complète d’un enfant comporte pour les maitres quatre taches essentielles.
Il ne faut pas confondre instruction et éducation .On dit d’un homme qu’il est instruit
quand il a fait des études, acquis des connaissances assez étendus. Quand, en parlant de
quelqu’un, on dit qu’il est bien éduqué, on entend par là qu’en plus de l’instruction, il a reçu
une formation morale et sociale .L’instruction s’occupe de la formation intellectuelle de
l’enfant. Elle n’est qu’une partie de l’éducation. L’éducation s’occupe de sa formation totale :
intelligence, cœur et volonté. N’apprendre aux enfants que ce qui leur permettra de briller à
un examen, d’obtenir un diplôme, c’est peut-être faire faire de l’instruction, mais sûrement
pas de l’éducation.
L’action de l’éducateur sur les caractères enfantins ne doit pas à les uniformiser, en
profitant de la plasticité de cet âge pour les façonner sur un même modèle par des méthodes
SUJETS A DEVELOPPER
1. En quoi consiste l’éducation ? Quelle différence mettez-vous entre instruction et
éducation ?
2. Dresser n’est pas éduquer. Montrez-le.
3. Composer une définition de l’éducation et développez-le.
4. Commentez la parole suivante : «En définitive, pour un jeune homme quelconque
l’éducation aura été chrétienne, si dans le fond de sa conscience se trouve, au sortir du collège
une conviction, une fois, capable d’assumer dans sa vie la pratique de ses devoirs. » (La
vallée.)
LECTURE
UNE TACHE MAGNIFIQUE
Trois mots de la langue française, également riches de sens, précisent le but à
poursuivre
Par les éducateurs. Ils doivent former les enfants, les éduquer, les élever.
Les former
Former quelqu’un « c’est, d’après le langage commun, cultiver une de ses aptitudes en
utilisant les méthodes les mieux appropriées et les plus efficaces. Nous appelons « maitres »
et maitresses ceux qui nous initient à ce savoir-faire. Tout métier, toute profession exige cet
apprentissage. Nul homme, même exceptionnellement doué, ne s’est passé impunément de
l’expérience des autres. Former l’enfant, c’est lui apprendre son premier, son plus essentiel
métier : son métier d’homme. « L’éducation, dit Pie XI, il appartient aux éducateurs de
l’enseigner à l’enfant.
Seul, laissé à lui –même, il ne connaitra jamais à fond son premier métier.
Les éduquer
Cette formation à donner aux enfants est une éducation. Eduquer signifie « faire
sortir », « expliquer ».Il s’agit de dégager, de mettre en valeur, en pleine lumière, P.3 toutes
les richesses, toutes les beautés, toutes les puissances de vie que l’enfant recèle en son âme
et dans son cœur. Le noyau de mangue que vous plantez en terre est déjà le manguier de
demain. Pour devenir cet arbre majestueux qui résistent victorieusement aux tocades, il suffit
que sous l’action des sucs, du soleil et de l’aire développent les puissances vitales, encloses
dans le corpuscule de quelques gommes. Le manguier sort, se tire du noyau .Ainsi l’homme
fait est déjà tout entier, mais en germe dans l’enfant .L’éducation doit sortir, tirer peu à peu
l’es trésors cachés dans l’âme de l’enfant.
Les élever
L’éducation doit s’effectuer par le dedans, par l’intérieur : pression et direction extérieurs n’y
suffisent pas. Les éducateurs ne doivent jamais oublier que l’éducation est une entreprise à
deux : elle est l’œuvre de l’enfant au moins autant que celle des parents et des maitres. Tout
l’art de l’éducateur consiste à provoquer chez bleffant le désir et l’ambition de se grandir, de
se perfectionner lui-même.
Grande et noble tâche ! Il n’en existe pas de plus haute ni de plus essentielle.
D’après I. Dur. Eduquer un enfant (Ed. Salvator. Mulhouse).
DEUXIEME LECON
L’éducateur travaille avec Dieu, qui, seul, peut rendre un enfant parfait. Il lui apprend,
en plus des connaissances humaines, à aimer son Créateur. Il lui donne les moyens qui
l’aideront à atteindre sa fin humaine et céleste.
« L’éducateur n’est pas seul à accomplir son œuvre .Le Christ est avec lui pour bénir
et féconder ses sueurs. L’enfant le vénère dans la personne de son maitre, et ce respect est un
principe d’ordre et soumission. Les exemples de sa vie de travail inspirent l’amour du devoret
la vie du crucifix suscite des actes héroïques d’énergie .Ses sublimes Enseignements
illuminent les intelligences, ses bienfaits touches les cœurs .Le rayonnement de l’hostie fait
comprendre le sens de la vie et la sens de la mort. Le Christ est la base et au sommet des
sciences, il en est la cause suprême.
L’école comme dans la société, il est la pierre angulaire, et le maitre qui fait avec lui
l’éducation n’est jamais réduit au rôle d’airain sonnant et de cymbale retentissements.
(Riboulait)
Si l’on parcourt le livre de la pédagogie qui traite de l’éducation à travers les âges, on
s’aperçoit vite que tous s’appuient sur deux grands principes auxquels ils accordent, suivant le
cas, une importance prépondérante :
3) La juste mesure : c’est sur une équitable appréciation de l’homme que se fonde la
véritable éducation. Il faut prendre l’homme tel qu’il est : ni foncièrement mauvais, ni
intégralement bon. Capable d’actes bons, il est aussi d’acte mauvais dans l’éducation, la
liberté doit avoir sa part comme aussi l’autorité .Cette dernière ira s’effaçant de plus en plus
au fur et à mesure que la raison et la conscience s’éveillant et se développent. Nulle personne
sensée ne peut contester que l’enfant ait besoin d’une guide et ne peut être abandonné à ces
caprices. Ce guide, il doit le trouver dans la famille d’abord – se sont les parents –puis,
ensuite, à l’école, dans la personne du maitre.
2) L’étude : par l’étude, le maitre développe les facultés mentales de ces élèves .Il leur
enseigne tout ce dont ils ont besoin pour être plus tard des hommes utiles à leur pays. Il leur
donne en même temps les moyens de gagner leur vie, de se créer une place honorable dans la
société.
3) L’exemple : l’enfant copie volontiers ce qu’il voit faire à son maitre, qu’il prend un
homme instruit, supérieur. L’éducateur aura donc à cœur de ne donner que de bons exemples.
Il n’oubliera jamais la parole de notre seigneur : « malheur à celui qui scandalise de ces
petits » « ce qui compte, en éducation, ce n’est pas ce que nous disons de temps en temps avec
solennité, c’est ce que nous faisons. On éduque presque sans le savoir, en vivant. Les enfants
4) La religion : le but de l’homme ici- bas est d’arriver au ciel en servant Dieu. Le maitre
conscient de sa mission et ses responsabilités veillera tout spécialement chrétienne de ses
élèves. Il n’y a pas de véritable éducation sans religion. Toute éducation qui n’est pas basée
sur l’enseignement du Christ est une éducation tronquée.
SUJETS A DEVELOPPER :
1. Une éducation sans Dieu ne peut être une véritable éducation, elle sera toujours
incomplète. Pourquoi ?
2. Quel moyen emploierez-vous pour faire l’éducation de vos élèves ?
3. Commentez cette parole : « En éducation, ce que nous faisons compte plus que ce que
nous disons »
4. « l’enfant ne respecte que la force » (Amiel) êtes- vous de cet avis ? Une éducation
basée sur ce principe est –cette une véritable éducation ?
LECTURE
Education et Discipline
L’intervention de l’éducateur est souverainement bienfaisante ; elle est une tutelle
indispensable, l’enfant a besoin d’être soutenu contre ces fantaisies, les fluctuations
continuelles de sa volonté, la vivacité primesautière de son imagination et de ses désirs.
A mesure qu’il grandit, on lui inculquera fortement le sentiment du devoir, afin de laisser à sa
liberté plus d’initiative. Ainsi la tutelle que l’on exerce sur lui se manifestera d’une façon de
moins en moins impérieuse.
« Nous devons commander à l’enfant, à mesure qu’il grandit, en lui disant : je veux puis il
faut ; enfin : tu dois.
Au petit enfant, il faut dire : je veux, par ce qu’il n’est encore que caprices et mobilité :
Sa conscience, sa raison, sa volonté, ne sont pas encore assez éveillées ; il faut remplir auprès
de lui l’office de tuteur.
A l’école, il faut surtout s’appliquer à dire : il faut. Il faut obéir à la règle, au devoir à
la volonté divine. Il faut obéir à la conscience.
Plus tard, il faut lui dire : tu dois. C’est Dieu qui te parle par le règlement, par les maitres, par
les surveillants. Obéis, librement, de ton plein gré, comprenant que ton devoir est la source de
ton bonheur. Equerré.
La discipline est une contrainte. Mais la contrainte n’est mauvaise que si elle
comprime les bonnes qualités de l’enfant. Le contraindre pour qu’il échappe à ses mauvais
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instincts, c’est fortifier sa personnalité, c’est la placer dans les conditions les plus favorables à
son exercice en opérant à propos tous redressements nécessaires.
L. Riboulait. Pédagogie générale (E. Vitte)
TROISIEME LECON
Résultats de la bonne éducation
Conséquences de la mauvaise éducation
I-RESULTATS DE LA BONNE EDUCATION
Dans la vie des individus et des peuples, les résultats de la bonne éducation sont
faciles à constater.
1) Pour l’enfant : elle est une source de vrai bonheur : bien être matériel et paix du cœur.
a) Bien-être matériel :
L’enfant qui a été bien élevé a acquis, au foyer familial et à l’école, des habitudes des
loyautés, de régularité, du travail qui l’accompagneront dans la vie et qui le seront
indispensables pour y faire son chemin. L’homme actif, ordonné, consciencieux, trouvera sans
peine un emploi lui permettant de gagner sa vie, de vivre à l’abri du besoin et même de
s’assurer une modeste aisance.
b) Paix du cœur :
Le vrai bonheur ici-bas se trouve dans la paix d’une conscience. C’est dans
l’accomplissement de son devoir d’homme et de chrétien que réside cette paix. La bonne
éducation, en donnant des convictions profondes, assure le bonheur d’ici-bas et prépare celui
de la vie éternelle, but de notre court passage sur cette terre.
2) Pour la famille : elle est généralement une source de bonheur pour sa famille présente,
toujours fière d’avoir un enfant qui fait bonheur, et aussi pour la famille qu’il doit fonder. Elle
le prépare éminemment à son rôle de chef de famille. C’est dans l’éducation qu’il a reçue,
qu’il puisera les principes qui régiront son foyer. La bonne entente conjugale, le support
mutuel, l’acceptation courageuse des soucis qu’entraine la fondation d’une famille, sont des
vertus qui ne s’improvisent pas et demandent une longue préparation. La bonne éducation
prépare indirectement le futur candidat au mariage.
3) Pour la société :
La bonne éducation est la base indispensable et le fondement du progrès social. Par
les principes chrétiens qu’elle inculpe, elle forme une race saine. Les familles chrétiennes sont
généralement des familles nombreuses. Les familles nombreuses sont la force et la richesse de
la nation.
II. CONSEQUENCES D’UNE MAUVAISE EDUCATION
b) Il compromet son salut éternel : livré à ses passions, après avoir trainé une vie sans
grandeur, il terminera ses jours comme il aura vécu, et sans une miséricorde spéciale de Dieu,
il court grand risque de se perdre éternellement.
2) Pour la famille : devenu grand, l’enfant mal éduqué ne pourra fonder un foyer heureux. Il
sera la cause du malheur de sa femme et de ses enfants. Incapable de faire vivre les siens, de
subvenir à leurs besoins, ceux-ci mèneront une vie misérable. Ses enfants s ne tarderont pas
comme lui à se livrer à la débauche : « Tel père, tel fils. »
3) Pour la société : parasite, ne pouvant rendre à la société les services qu’il en a reçues, il
est de plus pour elle un danger et un scandale. Souvent on est obligé de le séparer des autres.
Il est de fait notoire qui les malheureux qui peuplent les prisons ont été généralement mal
élevés : enfants abandonnés ou de familles désunies, fils d’alcooliques.
SUJETS A DEVELOPPER
LECTURE
L’avenir est devant nous comme dans un brouillard impénétrable. Mais cet avenir,
vous l’avez en votre pouvoir, parce que c’est en vos mains que sont les nouvelles générations
qui devront le dominer et le façonner. Et elles, c’est-à-dire les jeunes générations- sauront le
dominer et le façonner pour le plus grand bien de la famille humaine, si elles se mettent à
l’ouvrage saines d’esprit et de corps ,composées de citoyens honnêtes et de bons chrétiens.
Or, cela dépend essentiellement de votre action, car aucune après celle de la maison
paternelle, n’a d’influence durable sur l’âme des jeunes gens comme celle de l’école. Ici donc
est l’importance de votre tâche, mêmes, d’aventure, elle devait s’accomplir dans une pauvre
école perdue dans un village de la montagne. ; Tache plus importante et plus délicate de nos
jours surtout, car n’est-il pas vrai que vous devez bien souvent suppléer aux déficiences d’un
QUATRIEME LECON
Le maitre sera toujours prêt à leur fournir de bonne grâce les renseignements qu’ils
désirent. Un relevé de notes mensuelles ou tout au moins trimestrielles sera communiquée aux
familles. On pourra également leur demander de signer le cahier terminé de leur enfant. S’il y
avait échange de correspondance, le maitre se gardera des termes excessifs ou grossiers qui ne
pourraient que blesser les parents. Il saura exprimer délicatement ce qu’il y aurait de fâcheux
à faire connaitre sur la conduite ou le travail des enfants.
V.FRANCHE COLLABORATION
Pour le plus grand bien de l’enfant, une entente cordiale doit unir les deux pouvoirs.
Celui du maitre et celui des parents. Une collaboration étroite doit s’établir entre l’école et la
famille. Si la conduite de l’enfant à l’école n’est pas satisfaisante, si son travail faiblit, le
maitre prendra contact a avec les parents et se fera aider. Les parents, de leur côté, en feront
autant, si la conduite de l’enfant n’est pas ce qu’elle devrait être. Rien ne vaut une sincère et
cordiale conversation. Un livret scolaire, une note ne disent pas tout. Il faut les éclairer.
L’enfant sentant cette étroite collaboration ne sera tentée de jouer subtilement sur deux
tableaux, sa formation morale en sera faillite et y gagnera beaucoup.
Les parents doivent soutenir l’autorité du maitre devant leurs enfants, évité de lui
donner tort. Ils se défieront des rapports tendancieux et souvent intéressés que ceux-ci
pourraient leur faire. De son côté, le maitre se gardera de tout propos susceptible de diminuer
les parents dans l’esprit de leurs enfants.
Dans les écoles de brousse, ces réunions ne sont guère possibles, mais dans les centres
un peu importants, elles devraient partout exister. Elles sont nécessaires pour une
Pour être efficaces, ces réunions doivent être préparées. Une semaine au moins avant
la réunion, une invitation sera envoyée aux parents, mention y sera faite du sujet que l’on se
propose d’y traiter. La réunion ne prendra pas l’allure d’une conférence où les parents ne
seraient que des spectateurs passifs. Après une brève exposition du sujet par le président, des
échanges de vues suivront en toute liberté. Un bref compte rendu sera rédigé pour résumer
l’essentiel des discussions et en dégager les grandes lignes.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Comment concevez-vous la collaboration entre la famille et l’école ?
2. Sans collaboration étroite entre les parents et le maitre, ce dernier ne peut faire œuvre
efficace et durable. Montrez-le.
3. Comment vous y prendriez-vous organiser une première réunion de parents d’élèves ?
4. Une association de parents d’élèves, bien dirigée, peut rendre de grands services à l’école et
aux maitres. Lesquels ?
LE CTURE
La collaboration entre parents et maitres est donc un devoir envers l’enfant : il doit se
sentir entrainé comme malgré lui par un engrenage sans discontinuité. Etre de moitié dans
l’éducation de vos enfants, parents et maitres, voilà l’idéal.
Récitez souvent la prière émouvante de Georges Lami rand « Seigneur, nous sommes
les ouvriers d’une même œuvre. Faites qu’il n’y ait pas de barrière entre nous et que ceux
dont les rames doivent pousser sur les fics la même barque, s’aiment et s’entraident. »
D’après H. Pradel, Parents et Maitres, collaborations
Ed. L ; Vautrain .Paris)
CHAPITRE II
LA PEDAGOGIE
Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine (Montaigne)
CINQUIEME LECON
Education et pédagogie
Rapports de la pédagogie avec les autres sciences
I-EDUCATION ET PEDAGOGIE
Il ne faut pas confondre éducation et pédagogie. L’éducation est l’art d’élever les
enfants .La pédagogie est la théorie, la science de cet art.
L’éducation, au moins une certaine éducation, a toujours existé, depuis qu’il ya des
pères et des mères qui ont appris à leurs enfants à parler, à se nourrir, à se vêtir, à se garder
des dangers.
Peu à peu, la civilisation, en se développant et en s’affinent, les connaissances, en se
multipliant et en s’approfondissant, ont rendu les parents incapables de donner à leurs enfants
une préparation suffisante à la vie.
Pour remplacer les parents, suppléer à l’insuffisance des familles, pour instruire et
éduquer les enfants, une institution nouvelle est née : l’école. Des spécialistes, des éducateurs
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se sont chargés de l’éducation de l’enfance. Avec le temps, des techniques se sont formées,
améliorées avec l’expérience et la connaissance plus approfondie de l’enfant. Cette théorie de
l’éducation, c’est la pédagogie.
Qu’est ce que la pédagogie ?
La pédagogie est une science basée sur la connaissance de l’enfant, qui donne les
règles à suivre pour instruire et éduquer les enfants. « La pédagogie est une science qui résulte
de l’expérience des siècles, de l’étude de l’enfant et de l’examen des méthodes qui
conviennent à chaque genre de connaissances. Elle donne les règles à suivre pour instruire et
le former à la vertu. Elle est aussi une adaptation des principes et des règles aux circonstances,
aux tempéraments et aux caractères des enfants. (Ri goulet)
SUJETS A DEVELOPPER
LECTURE
ROLE DE LA PHILOSOPHIE EN PEDAGOGIE
De même qu’un arboriculteur doit connaitre la vie et les conditions de développement
d’un arbre, un éducateur a besoin de savoir d’où part et où doit aboutir sa tache formatrice,
pour faire de l’enfant un homme, il doit avoir un idéal de l’homme. Les sciences auxiliaires de
la pédagogie, telles que l’anthropologie, la psychologie et la sociologie, la psychologie et la
sociologie sont incapables de lui fournir cet idéal ; elles constatent ce qui est, mais ne peuvent
dire ce qui doit être. Seules la philosophie et la théologie sont à même de lui indiquer en quoi
résident la perfection et la valeur de la personne humaine.
Depuis Aristote, la philosophie traditionnelle voit dans l’homme un être vivant, doué
de raison, dont la suprême dignité est dans l’intelligence, une personne libre qui doit obéir
volontairement à la loi de Dieu inscrite dans sa nature. Depuis que des penseurs nombreux et
influents ont délaissé cette sagesse traditionnelle adoptée et complétée par le christianisme, la
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plus grande anarchie règne dans les systèmes philosophiques, dont chacun se fait de l’homme
une idée différente. Comme on ne peut formuler une théorie de l’éducation sans une
conception précise de l’homme, il y a autant de systèmes pédagogiques qu’il y a de
conceptions philosophiques de l’homme. Selon la réponse, en effet, que l’on donne aux
questions posées sur la nature, la liberté, la destinée et la valeur de la personne humaine,
l’éducation s’inspire de méthodes divergentes. Comme les systèmes philosophiques
contemporains s’arrêtent d’ordinaires à un aspect fragmentaire de l’homme, les théories
pédagogiques qui s’en inspirent sont unilatérales et incomplètes pour eux ; ce sont des
morceaux arrachés au corps harmonieux de la pédagogie traditionnelle et chrétienne,
ordinairement vraies et fécondes en ce qu’elles mettent en relief, mais fausses en ce qu’elles
excluent.
P. Hoffer, Pédagogie marianiste
(Centre de documentations PARIS)
SIXIEME LECON
Evolution de la pédagogie
I-LA PEDAGOGIE EMPIRIQUE
La pédagogie empirique a ses sources dans la tradition et l’exemple. Elle n’est pas
stabilisée. On peut être routine, mais pas au point de conserver, sans changement aucun, les
procédés hérités des anciens ou acquis par l’expérience. Tant que le procédé réussit, on le
garde, quitte à l’abandonner quand il s’avère inefficace.
La pédagogie empirique a le gros avantage de se tenir tout près du réel. C’est une
pédagogie qui a les pieds sur la terre. Elle a l’inconvénient de conserver souvent, par routine,
des méthodes dont la valeur pédagogique n’est pas prouvée.
Basée sur l’expérience, faisant une part importante à l’intuition, combinant l’apport du
présent avec celui du passé, la pédagogie empirique n’est pas à rejeter en bloc.
Elle a le grand tort d’ignorer la nature particulière de l’enfant et de baser son système
d’éducation sur l’adulte.
3° La vie intellectuelle de l’enfant est dominée par la loi de l’intérêt : sa pensée déjà logique
répugne à l’abstrait, d’où obligation d’avoir un enseignement concret, vivant-, captivant.
4° L’enfant est déjà social : il importe donc d’utiliser à des fins éducatives la coopération des
enfants entre eux
5° L’enfant ne s’épanouit que dans la joie : organisons donc une éducation joyeuse,
attrayante, et assouplissons la contrainte exercée par le maitre et jadis toute puissante.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Dites ce que vous savez et ce vous pensez de la méthode pédagogique imaginée par
Rousseau.
2. Pourquoi la pédagogie psychologique est un met progrès sur les pédagogies
antérieurement utilisées ?
LECTURE
RESPECT DE LA PERSONNE DE L’ENFANT
CHAPITRE III
L’ENFANT
Signification de l’enfance
Conséquences pédagogiques
La connaissance de l’enfant est indispensable pour devenir un véritable éducateur.
L’étude de la psychologie infantile initie à cette connaissance. Voici, en résumé, quelques
principes généraux concernant la psychologie de l’enfant. Le maitre ne doit jamais les perdre
de vue. Ils doivent l’inspirer, le guider dans tout son enseignement, comme dans tout son
comportement vis-à-vis des enfants.
C’est un arbuste en croissance qu’il faut soigner. Le maitre sera attentif à sa santé,
décèle les premiers symptômes de la maladie, le fera traiter, exigera une propreté parfaite. Ses
os sont tendres, déformables. Le maitre lui fera éviter les mauvaises positions en classe,
demandera une bonne attitude, veillera à ce que le mobilier scolaire soit en rapport avec la
taille des élèves.
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III-L’ENFANT EST UN ETRE ACTIF
Il est capable d’efforts, mais il faut savoir les lui demander : service à rendre à la classe,
aux camarades, aux infirmes, aux pauvres. Il attend qu’on exige de lui du dévouement, des
sacrifices, et il n’a que peu d’estime pour le maitre qui, lui demandant peu ou rien, semble
maitre en doute sa générosité. Mais avant de lui demander d’être généreux, il faut savoir
l’enthousiasme pour un idéal de vie noble et féconde.
Il prend les habitudes qu’on lui donne .Rendons-le propre, aimable, franc, régulier,
pieux. « A l’âge où ils nous arrivent, certains enfants semblent définitivement réfractaires à
toute influence bienfaisante et offrent la résistance d’habitude déjà invétérées. D’autres sont si
amorphes et si instables, que l’éducateur n’a guère de prise sur eux. Entre ces deux extrêmes
s’échelonne l’immense masse des enfants confiants dans la vie et les hommes, aptes à subir
n’importe quelle forme, accessibles à toute influence, malléables au moral comme au
physique. Si l’ambiance éducatrice est ce qu’elle doit être, si les divers éducateurs sont
compétents, unis et persévérants dans leur action, les résultats peuvent être magnifiques
(Hoffer.)
C’est même un fils de Dieu, un héritier du ciel. Instruisons-le des vérités chrétiennes,
apprenons-lui à prier, afin qu’il puisse rendre à son créateur l’adoration et les hommages qui
lui sont dus. Que toute prière en classe soit dite lentement, pieusement, sur un ton modéré.
Evitons les récitations machinales, sans attention ni respect. On y arrive en variant les
formules, en les adaptant au temps liturgique.
Prenons chacun comme il doit être pris. L’un a besoin d’être poussé pendant que
l’autre demande à en être retenu. C’est à l’éducateur de savoir user à bon escient de l’éperon
et du frein. « Que notre intuition d’éducateur soit ardemment tendue pour détecter sans erreur
cette personnalité qui éclot, pour découvrir la naissance de ses heurt dans les conditions les
plus favorables qui permettent à toutes ces puissances neuves de l’enfant de s’épanouir et de
fructifies. » (Jacquine.)
Trop de maitre font un classement sommaire et superficiel de leurs élèves. D’un côté,
les caractères doux, dociles, les enfants sages, réguliers, auxquels on a peu de chose à
reprocher. De l’autre côté, les enfants difficiles, remuants, peu maniables, souvent en dehors
SUJETS A DEVELOPPER
1. L’enfant, a-t-on dit, n’est pas un adulte en miniature. Tirez les conséquences de cette
vérité.
2. Développez ce principe de pédagogie : « prenons chacun comme il doit être pris. »
3. On se plaint parfois de la turbulence des élèves. Comment se manifeste-t-elle? Quels
en sont les remèdes ?
4. Un éducateur a écrit : « Le changement fréquent d’activité au cours de la journée
scolaire est indispensable au maintien de l’intérêt des écoliers. » Etes-vous de cet
avis ? Si oui, dites pourquoi.
5. « La pédagogie nouvelle prétend embrasse l’enfant dans son individualité, l’éduquer
en tenant compte de ses besoins, de son âge, de sa nature propre, et non pas de lui
inculquer des notions toutes faites du dehors. » Que pensez-vous de cette affirmation ?
LECTURES
LES ENFANTS ONT BESOIN DE DETENTE ET DE CHANGEMENT
Une bonne pédagogie demande que le maitre ménage à ses élèves une sage diversité
des exercices scolaires. Leur attention se fatigue vite et le simple changement de leçon serait
insuffisant pour la tenir en éveil.
Quand on lui a demandé un effort de plus d’une heure, il est bien rare que la leçon
conserve une intensité suffisante, alors que alors c’est l’apathie craintive si la discipline est
rigoureuse, ou la distraction tapageuse sous autorité affaiblie. Dans un cas comme dans
l’autre, les progrès ne sont pas en rapport avec le surcroit de fatigue qui en résulte pour le
maitre et les élèves.
Mais voici la petite récréation : les nerfs se de détendent, les membres se dégourdissent,
les poumons se dilatent au grand air, les rires éclatent, la galeté, comme un rayon du soleil
viennent irradier ces jeunes fronts un moment assombrie par la contrainte.
Elle est finie, tout rentre dans l’ordre : tout se remet en place et le travail reprend avec
plus d’entrain : maitre et élèves sont plus dispos. Et la discipline y a gagné.
Ce que nous venons de dire s’applique à toutes les classes, mais surtout aux classes des
tous jeunes enfants. Pour derniers, ce n’est seulement le petit quart d’heure d’amusement qu’il
leur faut, mais des sorties fréquentes en commun, des tours de cour en rang et en silence.
Donnons donc à nos élèves, sans parcimonie sans regret, ce répit auquel ils ont droit ti
dont ils ont besoin.
D’après i ; Sauzet, La revue de l’école
PRENONS CHACUN COMME IL DOIT ETRE PRIS
Tout être humain a quelque chose de personnel et d’unique sur la diversifie de tout
autre. Dieu ne connait pas la production en série. Même quand il crée des êtres semblables, il
LA PRIERE EN CLASSE
Ce qu’il ne faut pas faire
Les élèves rentrent, vont vers leurs places, ouvrent les places ou continuent du regard
leurs petites conversations de tout à l’heure, quand ce n’est pas de la langue derrière les mains
qui font rideau.
Le maitre suit négligemment, se place devant son bureau en feintant un livre ou un
cahier et, après un regard distrait sur la classe, ébauche un signe de croix. Les élèves l’imitent
et la petite prière d’offrande du matin se poursuit et s’achève au milieu du petit manège des
uns et des autres.
Quand le second signe de croix commence à s’ébaucher, on s’assied en achevant de
ranger les livres dans le pupitre ou en remettant un objet en place sur le bureau.
Toutes les petites prières de la journée et peut-être « la grande » seront faites dans de
semblables conditions d’irrévérence inconsciente. Que peut produire une prière faite dans de
telles conditions et quelles impressions laissera-t-elle pour l’avenir dans l’esprit des enfants ?
Ce qu’il faut faire
Bien de pénétrer que la prière est une élévation à Dieu : il sera facile d’en pénétrer
ensuite les élèves.
Dans la manœuvre : les élèves rentrent et gagnent leurs places dans le silence, le
maitre, au milieu d’eux ou en tête de la colonne, de manière à ne perdre personne de vue.
Arrivés chacun devant son bureau, ils y tiennent debout, bien droit, bras croisés,
regardent le maitre qui a la même attitude. Quand toutes les attitudes et tous les regards sont
fermes, le maitre peut dire, à voix modérée, un mot de rappel de la fête du jour, puis
pieusement. Il fait le signe de la croix.
La prière est récitée à voix modérée, lentement, yeux baissés. Ce dont tous, élèves et
maitre, doivent être pénétrés, c’est de la présence de l’infinie majesté de Dieu et de son
attention paternelle à nos besoins et à notre confiance filiale et aimante. Le signe de la croix
s’achève lentement dans la même attitude.
HUITIEME LECON
LECTURE
CONNAISSANCE DE L’ENFANT
Le maitre travaille sur le vivant dans large mesure, il façonne l’esprit, et le cœur de
l’enfant tout en protégeant sa santé et en développant sa vigueur physique. Pour faire œuvre
utile, le maitre doit s’intéresser aux mécanismes de l’intelligence et la sensibilité, aux
possibilités physiques de l’enfant, et cela aux diverses phases de cette période de
transformation rapide qu’est la croissance, l’individu se modifiant beaucoup plus entre eux et
quinze ans, qu’entre vingt et soixante ans.
L’essentiel ici nous semble de situer l’enfant par rapport à l’adulte. Est-il une réduction
pure et simple de celui-ci avec des facultés moins développées mais de même nature ? Doit –
on au contraire, le considérer comme un être spécial, ayant une originalité propre, sans
référence à la maturité. Observons ce qui est le plus facile à observer, l’aspect physique de
l’enfant au corps de sa croissance. Alignons les photographies d’un même individu à deux
ans, six ans ‘ dix ans, quatorze ans, et dix –huit ans. Entre la première et la dernière, nous
pouvons noter des différences, mais combien de ressemblances, aussi bien en ce qui concerne
les caractères généraux de l’être humain que dans les particularités individuelles. Mais, le plus
signifiant est le passage progressif à l’adulte une partie graduée des caractères de l’enfance.
La croissance n’est autre chose que cet acheminement, irrégulier sens doute, mais certain,
vers la maturité. « Le propre de l’enfant, c’est qu’il ne peut pas rester dans l’état d’enfant. »
En résumé, la vie de l’enfant ne peut se ramener à celle de ‘adulte, mais ne doit pas en être
séparés, car elle prépare et tend vers elle.
C’est d’ailleurs cette direction générale prise par les transformations du petit de
l’homme qui donne tout son sens à l’action de l’éducateur. Tout, dans l’enfant, prédispose à
ces soins dont on l’entoure. Contrairement au jeune animal, il reste plusieurs années
incapables de se suffire à lui-même. Mais dans cet état de dépendance prolongée, il fait
preuve d’une réparable facilité d’adaptation et d’assimilation, intégrant les enseignements qui
lui viennent des adultes en se transformant à leur exemple. L’éducation utilise cette
incomparable plasticité. Une vive sensibilité rend l’enfant de six ans apte à s’accommoder de
NEUVIEME LECON
De trois à huit ans, le bébé commence à s’intéresser à la lumière, aux objets qu’on lui
montre, aux mouvements de ses mains qu’il approche ou éloigne de ses yeux. Il reconnait les
objets familiers et les personnes qui vivent autour de lui. Les bruits, les sons le captivent.
C’est la période des intérêts sensoriels.
Entre trois et six ans, le pourquoi des choses le préoccupe. Les données fournies
directement par les sens ne suffisent plus à satisfaire sa curiosité. Il pose sans cesse des
questions. » Une sorte d’ivresse de causalité le poursuit : les « pourquoi » se succèdent tout au
long de la journée. « Mais dans tout cela, il ne met aucune méthode : la seule qui compte pour
lui est la curiosité fugitive du moment : sans continuité dans ses intérêts. Il suit la fantaisie de
jeune papillon. » (G. Jacquin.)
L’enfant se rend compte de ce qu’il pense et de ce qu’il dit, il parle beaucoup, fait
preuve
La troisième enfance est celle ou l’enfant conquiert, au prix d’un long travail, les
fonctions nécessaires à la pensée abstraite. » (G.Jacquin.)
L’enfant sent monter la vie en lui, il se sent vivre. Il est capable de générosité pour le
bien, d’enthousiasme pour le beau. Il a des idées personnelles, son sens critique commence à
se montrer, sa volonté s’affermit. Il montre de l’affection pour ses camarades, de
l’attachement à ses maitres. C’est l’époque où se nouent des amitiés qui durent parfois toute la
vie. Il est aussi instable et velléitaire. Il ébauche de grands projets qu’il abandonne aussi
rapidement qu’ils ont été conçus. C’est l’âge où une discipline sévère s’impose sous peine de
voir l’enfant sombrer dans l’incohérence.
Peu à peu sous l’influence des études, l’adolescent prend gout au raisonnement, à la
pensée, son jugement se forme. « Avec une faculté plus grande pour ordonner ses idées,
apparait un grand courant d’intérêts nouveaux pour les valeurs intellectuelles, sociales et
morales. De là souvent nait un certain mépris intellectuel pour ses parents qu’il juge
retardataires. Il se sent supérieur parce que non freiné comme eux par un monde de
convenances et de routines. » (E . Jacquin.)
Il aime la société, s’efforce de briller, de se faire valoir, se montre très sensible aux
marques d’estime qu’on lui témoigne. La vie bouillonne en lui, il est optimiste, mais sans
cette présomption qui caractérisait la période précédente. Un certain équilibre s’établit entre
ses désirs et ses possibilités. Il juge avec plus d’objectivité.
V. CONSEQUENCES PEDAGOGIQUES.
Chaque âge, en effet, fait apprendre d’autres besoins et d’autres intérêts. Il ne faut pas
donc imposer des matières et des occupations qui mettent en jeu des tendances encore
absentes. Très souvent, un élève qui ne comprend pas et est un capable de faire des efforts, est
un enfant qui n’est pas encore en âge de s’appliquer à telle matière enseignée. » (Hoffer.) On
peut rencontrer des enfants prodiges, capables d’activités nettement supérieures à leur âge-
encore convient-il de distinguer l’élève exceptionnellement du perroquet bien dressé – mais
on a constaté souvent que les enfants qui sont de petits prodiges à dix ans deviennent des
adolescents médiocres dont on attend vainement les belles promesses de l’enfance.
SUJETS A DEVELOPPER
LECTURE
COMMENT REPONDRE AUX QUESTIONS DES ENFANTS
Quand une éducation maladroite ne les refoule pas, elles jaillissent irrésistiblement de
la pensée qui s’éveille à la vie. Ces questions sont provoquées par l’étonnement curieux du
petit primitif devant l’aspect des êtres et des choses, pour lui toujours évidemment nouveau.
Et cette féérie des choses se double de celles de mots, des formules magiques qui donnent la
clef de ces mystères. Quand ce n’est pas une chose qui engendre la question, c’est un mot.
Qu’est-ce que c’est ? …Qu’est-ce que veut dire ?...Voilà les questions types de l’enfant.
Touchant témoignage de confiante et admirative soumission que ce recours des petits à la
science des grands. Comment se dispenser d’y répondre avec un scrupuleux souci de ne pas
trahir cette confiance naïve, de ne pas déchoir dans la pieuse estime des petits ?
Trois règles de conduite s’imposent suivant la nature des questions enfantines ; ou bien
la réponse ne peut être qu’au-dessus de la portée de l’enfant, don inutile. Il convient alors
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 27
d’écarter la question avec cette bienveillance naturelle, exempte de gêne et d’impatience, qui
ménage la confiance et la spontanéité du petit. Il convient même d’expliquer franchement et
simplement le refus de comprendre. C’est trop difficile pour toi…Je te le dirai l’an prochain,
tu l’apprendras plus tard, quand tu seras plus grand …Promesses qui tempèrent la curiosité
trop précoce, sans le dessécher. Si le renseignement est à la portée du petit questionneur, pas
de difficulté de principe : l’explication doit être donnée aussi complète, aussi précise que
possible.
Reste enfin le cas intermédiaire des questions qui touchent un sujet difficile et pourtant
déjà accessible à l’enfant par ses cotés les plus sommaires et élémentaires . Cas de certaines
questions relatives à la vie des plantes et des animaux, aux phénomènes géographiques
d’observation courante, aux machines, aux techniques professionnelles...Que la réponse soit
elle-même élémentaire et partielle, mais qu'elle oriente le premier savoir de l’enfant dans le
sens de la vérité, de la connaissance plus approfondie. Entretenir la curiosité en lui donnant
une satisfaction provisoire et en laissant apercevoir à l’enfant qu’il lui reste beaucoup à
apprendre, prévenir les interprétations trop simplistes, trop arbitraires, trop commodes, tel est
le but à atteindre .Mais dans tous les cas, s’interdire de rebuter l’enfant, ou de le satisfaire
d’une explication puérile ou niaise pour se tirer d’embarras. Redoutons le danger de fausser
définitivement l’esprit qui se cherche et se développe, d’ancrer l’erreur qui deviendra un
obstacle, parfois infranchissable, à la difficile conquête de la vérité.
DIXIEME LECON
Encore peu développé, le sens moral de l’enfant est jusqu’à six bans lié surtout au
souvenir des corrections sévères et la crainte de la fessée, plutôt qu’à un véritable sentiment
de sa conscience. Jusque vers six ans, la part la plus importante de l’éducation revient à un
dressage, à l’acquisition d’’habitudes qui seront d’autant plus ancrées chez l’enfant qu’elles
lui auront paru normales et naturelles. » G.Jacquin). C’est à la mère que revient cette première
Vers deux ans, souvent plus tôt, l’enfant se montre affectueux. Il ne peut vivre sans sa
mère, il pleure dès qu’il ne la voit plus.
Aux environs de quatre ans, l’enfant, qui a subi jusqu’ici passivement la tutelle
maternelle, commence à regimber, à montrer son caractère. Pour un rien il s’impatiente, se
met en colère. » La crise de trois est le premier conflit sérieux entre l’enfant qui sent le besoin
de s’émanciper un peu et les parents qui sentent le besoin de prendre plus au sérieux les
incartades désormais dangereuses pour la vaisselle. »
La conscience, avec l’âge s’est développée. Il commence à être sensible aux reproches,
un peu déjà le diriger, lui montrer ce qui est bien et ce qui est mal, faire appel à son cœur et
lui demander un effort pour plaisir à sa mère.
A six ans, c’est l âge scolaire, et la vraie formation morale commence. Il trouve à
l’école une société nouvelle. A la maison, il pouvait se croire le centre du monde : à l’école,
c’est la loi commune, sans complaisance. Il n’est plus qu’un écolier parmi d’autres écoliers.
En se mêlant à ses camarades, il s’initie à la vie sociale, à ses contraintes. Le contact des
autres enfants, la nécessité de se plier au règlement commun l’obligent à freiner ses caprices.
Vers la huitième année se manifeste une crise morale plus ou moins violente. On ne rompt pas
d’un pas d’une manière si brutale les rapports sociaux de la famille pour s’intégrer dans ceux
de l’école, sans un remous profond dans la moralité, résultant de nouvelles obligations et de la
découverte des codes si particuliers et stricts du groupe enfantin. » (G. Jacquin.) Les parents
ont pour lui moins d’intérêt, son affection pour eux diminue, il recherche la campagne de ses
camarades pour les associer à ses jeux.
C’est entre eux six et douze ans que l’enfant est le plus malléable et le plus réceptif. Les
leçons de morale, et particulièrement l’étude du catéchisme, forment peu à peu sa conscience.
Il a, dès cette époque, un sentiment très vif de la justice. Ce sentiment, l’éducateur veillera à le
garder intact.
L’adolescent est presque un jeune homme. Les habitudes prises dans la période
précédente s’affermissent, se fortifient. A moins d’accident toujours possible, il suivra
désormais la voie qu’il s’est tracée. La poussée des passions mauvaises sera heureusement
contrebalancée par une éducation religieuses solide, une piété éclairée, la fréquentation
habituelle des sacrements. « Il y a, dans ces richesses religieuses une source inépuisable pour
relever la morale d’un enfant et l’aider dans ces luttes toujours pénibles. » Il trouvera un
dérivatif et un emploi à son activité débordante en participant aux œuvres de jeunesse et de
solidarité. « Les jeunes aiment à se sentir les coudes et à participer à une grande entreprise qui
soit bien à eux, qui soit leur œuvre. Ce sentiment est épanouissant pour eux empêchera le repli
sur soi auquel certains auraient trop tendance et seraient encouragées par l’exemple de leur
milieu. » ( G.Jacquin)
SUJETS A DEVELOPPER
LECTURE
L’ENFANT D’AGE SCOLAIRE
Pour la majorité des enfants, cette période (8 à 12 ans) coïncide avec l’entrée à l’école,
c’est-à-dire avec l’affrontement des premières contraintes et des premières liaisons sociales.
Arraché au nid familial où tout semblait tourner autour de lui, l’enfant se trouve subitement
aux prises avec une autorité, une loi et un ordre nouveaux, impersonnels et immuables, qui
ignorent sa personnalité et le traitent avec une certaine raideur, comme s’il était un numéro.
Durant cette période, l’enfant manifeste une aptitude exceptionnelle pour acquérir les
habitudes techniques : écriture, dessin, modelage, musique instrumentale, langues étrangères
« jamais la main n’est plus près du cerveau. » L’effort éducateur doit former en l’enfant, par
la répétition machinale plutôt que par la réflexion, toutes ces habitudes techniques
indispensables à la vie.
Pour tout le monde, mais particulièrement pour l’enfant, vivre c’est agir. L’activité est
un besoin impérieux pour son corps comme pour son esprit. Cette activité, pour l’enfant, se
traduit dans le jeu. Quand il joue, il ne s’ennuie pas, Il est occupé, il agit, il est heureux. « Un
enfant qui ne joue n’est pas un enfant normal, et son épanouissement adulte en sera affecté.
Vouloir réprimer l’activité ludique de la jeunesse, sous prétexte qu’elle équivaut à une perte
d’énergie et de temps, c’est mettre obstacle à son développement et à l’enrichissement dont
elle a besoin au rythme de sa vie. « (Défronce.)
L’éducateur laissera les enfants jouer, organiser eux-mêmes leurs jeux. Son rôle, ici, ne
peut être que celui d’un guide et sa surveillance sera toute paternelle.
1° Jusqu’à sept ans : le jeu est pour le petit enfant une activité spontanée. Agir, pour lui,
c’est jouer. Dans le jeu, son besoin d’activité trouve à dépenser. Il y satisfait aussi son
penchant à l’imitation. Tour à tour, il sera bucheron, pagayeur, pécheur, policier, maitre
d’école : il veut faire comme les grands. Son imagination lui crée un monde à lui, où il évolue
en toute tranquillité, car ce monde est pour lui réel. Examinez-le, et vous verrez avec quel
sérieux il s’amuse. Pendant ses premières années, il joue seul. Il peut ainsi s’’occuper des
heures entières, il sans le moindre ennui, sans la moindre fatigue.
2°Après sept ans : aux environs de sept ans, les jeux solitaires l’intéressent moins. Il lui faut
des camarades pour partager ses amusements. Ses jeux deviennent plus savants, plus
A cette époque, l’enfant rencontre le travail : il est désormais écolier et pour des longues
années. C’est au maitre à diriger son activité en lui laissant beaucoup de spontanéité et
d’initiative. Il faut que le coté attrayant du travail scolaire apparaisse chaque que la chose est
possible. Un enseignement actif, vivant, qui répond aux aptitudes de l’enfant, peut faire d’une
étude, rebutante au sol, une activité joyeuse. « Cependant, on aurait tort de maintenir dans
l’esprit de l’enfant l’indistinction entre le jeu et le travail. On risquerait ainsi d’arrêter sa
croissance morale et la formation de son caractère. L’abandonner à sa spontanéité serait
renforcer en lui l’instinct, par conséquent affaiblir la croissance de la volonté et empêcher la
naissance de la liberté. Celles-ci supposent renoncement et maitrise de l’instinct en fonction
d’un but élevé, d’un noble idéal. » (Hoffer.)
Dans le jeu, l’enfant montre ses gouts, décèle ses aptitudes. C’est par le jeu que
souvent les vocations se révèlent. « Jeux d’enfants, métiers d’hommes », a-t-on dit.
Le jeu doit être adapté aux aptitudes physiques comme au développement mental de
l’enfant. Il n’est pas bon s’il demande une dépense excessive d’énergie. Les jeux grossiers,
violents, plus propres à développer les instincts brutaux qu’à recréer sainement sont à écarter.
Le jeu, en demandant les gestes les plus profonds de l’enfant, a une valeur éducative
indiscutable. Il n’a cependant pas de valeur corrective. Il convient de garder sa place à
l’éducation physique chargée de corriger les défectuosités organiques.
Dans le sport, surtout dans le sport d’équipe, on retrouve à peu près tous les avantages
des jeux éducatifs. Il y a cependant une différence importante : le jeu demande une dépense
modérée d’énergie, tandis que la compétition sportive exige qu’on aille jusqu’ à la limite de
ses forces. Une fatigue excessive s’ensuit, préjudiciable aux études et suivant à la santé elle-
même. Tous les enfants ne sont pas aptes physiquement aux sports violents. Il faut
sélectionner les individus.
Trop souvent aussi, la lutte sportive, au lieu d’entretenir une franche camaraderie, entre
les équipes provoque la discorde et pousse à la brutalité. On veut gagner coute que coute et on
emploie tous les moyens. « Un véritable éducateur trouvera dans ces exercices l’occasion
d’initier les enfants au respect de la règle établie, à la solidarité entre joueurs d’une même
équipe, à l’acceptation courageuse de l’insuccès, à la joie discrète de la victoire. Ainsi, loin de
prétendre faire des élèves de l’école primaire des sportifs. On a voulu simplement les initier à
une activité sociale qui trouve sa place dans la moindre bourgade et leur apprendre les
principes d’une activité collective adaptée à leurs gouts et à leurs possibilités, au lieu de les
laisser se livrer à une agitation désordonnée et puissante avec le seul souci de cabotinage qui
est à l’opposé du véritable esprit sportif. (Instar. Off.)
Les jeux peuvent occasionner des accidents. Ce n’est pas une raison suffisante pour les
interdire, mais un motif sérieux pour le maitre d’accomplir son devoir de surveillant. Afin de
prévenir les accidents, toute brutalité sera sévèrement réprimée .
SUJETS A DEVELOPPER
LECTURE
Le jeu
Parmi les moyens les plus propres à former la volonté de l’enfant il faut citer le jeu. La
période de l’enfance qui va de sept à douze ans est principalement Lågen du jeu.
Le jeu est pour l’enfant de cet âge, non seulement un délassement, mais une nécessité.
Qu’est –ce que le jeu ? En quoi peut-il exercer la volonté de l’enfant ?
Le jeu peut se définir : une activité spontanée, désintéressée, discipline. Pour explique
l’origine du jeu, les uns le présentant comme un délassement, les autre comme un exutoire de
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 33
forces superflue, et d’autre encore comme une préparation à la vie. En fait, il s’explique par la
vie elle-même. Vivre, c’est agir .Aussi n’est-il pas étonnant de rencontrer autant de jeux qu’il
y a dans l’homme de facultés à exercer. Il y a des jeux du corps, de l’esprit, des jeux
d’attaque, des jeux de défense.
Dès son berceau, l’enfant commence à mouvoir ses bras et ses jambe, saisir et à jeter des
objets, à jours avec les grandes personnes. Vers l’âge de quatre ans, en même temps que
l’imagination s’éveille et se fortifie, l‘enfant s’amuse à creuse le sable à pétrir l’argile, à
barboter d’ans l’eau. Entre sept est douze ans, il devient un lutteur un bricoleur. C’est l’âge de
la hutte et des cavernes.
Plus sentimentale et plus pratique, la petite sœur s’amuse avec sa poupée, organise des
rondes, joue à la ménagère, à l’infirmier. Dans la petite fille perce déjà la femme de demain.
Considérant les jeux comme une précieuse école de formation, les éducateurs
apporteront un souci tout spécial à les choisir, les surveiller et les diriger.
Pour être éducatif, le jeu doit demander à l’enfant un effort personnel et le plus souvent
un travail de création. Que les parents encouragent leurs enfants à se fabriquer eux-mêmes
leurs jouets. Sont à proscrire absolument les jeux de hasard, qui implantent dans l’âme de
l’enfant une sorte de fatalisme qui risquera de paralyser dans la suite son activité et son
initiative.
Le jeu bien choisi et bien dirigé aura des effets les plus heureux. Il manifeste
admirablement le caractère de l’enfant, ses qualités, ses défauts. L’intelligence et
l’imagination seront aiguillonnées surtout par les jeux de constructions et ceux de l’esprit. En
jouant avec sérieux avec sérieux, l’enfant apprendra à bander ses énergies, à vaincre malgré
les difficultés, à persévérer en dépit des échecs, à gagner avec modestie, à perdre sans jalousie
et avec bonne grâce, à venir en aide aux autres, à mettre au service d’autrui son habilité et sa
force. Sa conscience deviendra plus ferme, plus loyale, plus droite. Bref par le jeu il sera
amené à se maitriser, à se donner, et par là-même à se préparer à devenir, dans toute la force
et la beauté du terme, un homme.
DOUZIEME LECON
Les tests
La psychologie qui est des facultés de l’âme, est restée stationnaire pendant longtemps.
Jusqu’au début du XX° siècle, on considérait les faits intellectuels, la vie mentale en général,
comme un domaine nettement à part, isolé, où les procédés et règles habituelles employées
pour les autres sciences n’avaient rien à voir.
Un test est une épreuve destinée à déterminer un caractère physique ou mental d’un
individu, en le classant quant à ce caractère, parmi d’autres individus de sa catégorie. (Ferré).
C’est une moyenne commode et rapide de déceler certaines capacité, comme aussi certaines
insuffisantes. Un test n’est valable que s’il a été expérimenté sur un nombre important de
sujets placés dans des conditions identiques : même âge de sujet, mêmes épreuves, durée
égale pour trouver les réponses, les solutions, etc. Les résultats obtenus à l’aide de ces tests
permettent d’établir des moyennes. Ces moyennes servent à classer les faits physiques ou
mentaux.
Les tests qui permettent de noter les aptitudes des enfants sont nombreuses. A l’aide de
l’expérience relativement faciles à réaliser, on peut mesurer la vue, l’ouïe, l’odorat .On a
imaginé des tests pour la mémoire permettant de mesurer la rapidité de l’acquisition, la
ténacité de la conservation. Il y en a d’autres qui concernent l’intelligence, l’attention, le
degré de compréhension.
V.QUELQUES TESTS.
1° Tests pour déterminer ceux qui peuvent aborder l’apprentissage de la lecture : il s’agit
d’élèves de cinq à sept ans nouvellement inscrits.
1° TEST : donner aux enfants un crayon et une feuille de cahier d’écolier sur laquelle le
maitre aura tracé trois verticaux de un centimètre de haut environ (III).
2° TEST : même matériel, cette fois les traits tracés par le maitre seront horizontaux et à la
suite l’un de l’autre (---).
1. Le dessin est bien reproduit avec des dimensions plus ou moins grandes : 2 points
2. Le dessin est imparfaitement reproduit : 1 point.
3. Il n’est pas reproduit du tout : 0 point. Les élèves qui obtiennent 4 points sur 8 peuvent
commencer l’apprentissage de la lecture. (Gillot.)
L’âge mental
I. ENFANTS NORMAUX ET ENFANTS ANORMAUX
L’enfant normal est celui qui présente à un âge déterminé les caractères généraux qui
caractérisent cet âge. En conséquences, on doit classer parmi les enfants anormaux, non
seulement les faibles d’esprit, les idiots, mais aussi les enfants qui, intellectuellement
toujours, sont en avance sur leur âge. Les retard aires comme les précoces sont des anormaux.
Quand on dit d’un élève de sept ans qu’il a huit ans d’âge mental, cela signifie
qu’intellectuellement son esprit fonctionne comme celui de la majorité des élèves de neuf ans
: cet enfant est en retard.
Pour déterminer l’âge mental des élèves, on utilise l’échelle métrique imaginée par
Binet et Simon. Cette échelle métrique consiste en une série de tests caractéristiques d’un
certain âge. Ces tests mettent en jeu l’intelligence globale de l’enfant et non, comme pour les
tests d’aptitudes, une fonction particulière de l’intelligence. Voici pour les différents âges
scolaires quelques épreuves empruntées à Binet, Simon et Vaissière.
7ans : indiquer les lacunes d’une figure dessinée. Donner le compte de ses doigts.
Copier une phrase écrite. Décrire une gravure en disant ce que font les personnages. Nommer
quatre couleurs. Compter neuf pièces d’un et deux francs et dire combien cela fait.
9ans : rendre la monnaie de 20 francs pour 4 francs. Demander la définition d’un objet
autrement que par l’usage. Reconnaitre les pièces de monnaie, les billets de banque.
Enumérer les mois. Répondre à une question facile : « Que faire si on a froid ?
10ans : copier de mémoire un dessin vu pendant huit secondes. Fier deux phrases
contenant trois mots donnés : un nom de personne ou de lieu, un mot abstrait, un nom d’objet
concret, par exemple : Paris, science, livre.
12ans : faire une seule phrase avec trois mots donnés. Trouver plus de soixante mots en
trois minutes. Définir des mots abstraits : charité, justice, bonté, etc. Refaire une phrase
intervertie. Exemple : un défend chien bon son maitre courageusement.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Qu’est-ce qu’un enfant normal ? Quels enfants faut-il classer parmi les enfants
normaux ?
2. Quelle utilité y a-t-il à connaitre l’âge mental des enfants pour le classement ?
Comment peut-on reconnaitre l’âge mental ?
CHAPITRE IV
LE MAITRE
Que de chefs d’œuvre en espérance ravagés ou détruits par
incapacité ou par insouciance !
QUATORZIEME LECON
Vocation et mission du
maitre
.
I-VOCATION DU MAITRE
Etre éducateur n’est pas un métier, c’est une vocation. La vocation est une attirance, un
appel pour une tache bien déterminée. Le mot s’emploie surtout pour le prêtre, le religieux, la
religieuse, il convient également, en un certain sens, pour l’enseignant. « Certains métiers ne
demandent que certaines qualités de l’esprit ou de la main. En dehors des connaissances
techniques ou scientifiques nécessaires, ils n’exigent qu’une bonne conscience
QUINZIEME LECON
SEIZIEME LECON
Formation du Maitre
Qualités intellectuelles et qualités
morales
I-QUALITES INTELLECTUELLES
Ce qui importe à l’éducation, c’est moins d’avoir des qualités intellectuelles brillantes
que de posséder « un équilibre d’habitudes moyennes qui lui permettent de dominer et
d’assimiler les connaissances variées qu’il doit enseigner ». Mais il est indispensable qu’il ait
un jugement droit, qu’il soit suffisamment instruit et qu’il possède les connaissances
professionnelles propres à son état.
1° Avoir un jugement droit :
Avoir un jugement droit est une qualité primordiale, essentielle, indispensable pour le
maitre. L’éducation étant affaire de jugement, d’intelligence et de raison. , comment, sans un
jugement droit, sain, bien formé, pourrait-il guider les autres, développer leur intelligence,
leur donner des conseils appropriés, comment pourrait-il distinguer dans les faits et gestes de
ses élèves la part de l’étourdir et celle de la malice ?
2° Etre instruit :
D’abord posséder à fond les matières qu’il doit enseigner, c’est le minimum requis.
Les notions qu’il doit inculquer aux enfants doivent être non seulement sues sans hésitation
aucune, mais aussi parfaitement, enrichies par une réflexion personnelle. Il doit à sa
profession d’en savoir bien davantage. Sa fonction le met au-dessus du commun et on attend
de lui une vaste information. Ses élèves lui poseront des questions, il doit pouvoir y répondre.
Rien n’est plus humiliant que d’être obligé d’avouer son ignorance . Sans connaitre à fon
toutes les sciences, il doit avoir des clartés sur toutes.
DIX-SEPTIEME LECON
L’autorité du maitre
4°Etre ferme :
Il faut maintenir les ordres donnés, punir toute grave, surtout s’il y a préméditation.
Ayant recommandé une chose juste, raisonnable, le maitre ne transigera pas. Celui qui « laisse
aller » n’a pas l’estime de ses élèves. «L‘enfant aime le maitre énergique qui est capable
d’unir la sévérité au respect et à la tendresse de copieur ; il ne donne jamais sa confiance au
maitre faible pressement parce qu’il est incapable d’inspirer cette crainte filiale sans laquelle
il a le sentiment d’être abandonné. » (Hoffer.)
Le juste milieu est à trouver à égale distance du système autoritaire et du système
libéral, mais s’il y avait un choix à opérer entre les deux régimes, c’est plutôt vers le premier
qu’il faudrait pencher. « L’instituteur autoritaire et vieux jeu, qui impose à sa place le régime
corporel des bras croisés et du silence, ne lui rend pas en définitive un si mauvais service. La
preuve, c’est que les premiers intéressés, qui sont les hommes formés par lui, lui gardent une
reconnaissance durable, avec non seulement plus de respect, mais souvent e »encore plus
d’affection qu’à tel ancien maitre à discipline libérale et qui se voulait proche de ses élèves. »
il était dur, mais ce qu’on travaillait avec lui ! » Ce témoignage lui permet de négliger la
commisération des dilettantes de la pédagogie du jour. » (Ferré.)
5°Etre juste et impartial :
Les mêmes règles pour tous. Rien ne nuit plus à l’autorité que les petits préférés. »
« Mais à côté de la justice rigoureuse, il y a l’équité, le sens des proportions qui juge la réalité
en profondeur. Une même faute matérielle, commise par deux élèves, n’exige pas
nécessairement le même châtiment. Quand il s’agit de natures ingrates, l’équité oblige à tenir
compte des circonstances atténuantes. Est-ce toujours la faute de l’enfant s’il est inintelligent,
grossier et vulgaire, voire vicieux ? Il est si souvent la victime de l’hérédité ou du milieu ! il
mérite si souvent plus de pitié que de souveraineté, bien que les natures ingrates ne
s’améliorent ordinairement que sous l’influence d’une direction ferme. Dans ce cas, la
patience est souvent le moyen suprême d’être juste. » (Hoffer.)
6°Avoir un bon système de récompenses et de punitions. (Voir leçons 23 et 27)
V-DEFAUTS QUI NUISENT A L’AUTORITE.
1°L’inconduite du maitre : un maitre sans conduite ne peut être qu’un pauvre maitre.
Aucune qu’un pauvre maitre. Aucune influence heureuse n’est à espérer, mais bien plutôt le
DIX-HUITIEME LECON
SUJETS A DEVELOPPER
1) Comment un maitre, par la dignité de sa vie, peut-il exercer une heureuse influence
dans le village ?
2) Quelle est la récompense réservée au maitre consciencieux sur cette terre et surtout au
ciel ?
3) Développez cette parole : « Le maitre reste partout éducateur. »
CHAPITRE V
L’ORDRE ET LA DISCIPLINE
La discipline oblige l’enfant à une habituelle maitrise de soi : elle l’oblige à
dominer ses instincts, à couper court à ses caprices, à limiter ses fantaisies
(Mme Daniélou).
DIX-NEUVIEME LECON
La discipline
I-DEFINITION ET BUT :
La discipline est l’ensemble des mesures adoptées pour assurer l’ordre, le travail et la
moralité à l’école. « Ce n’est pas un but. Le but , c’est l’ordre, un certain ordre à différencier
de l’aplatissement d’un individu devant la crainte de la violence : un ordre accepté , fait de
concessions et d’harmonie , fondé sur les limites naturelles de la liberté et permettent à
chacun d’exercer ses propres droits jusqu’aux frontières des droits d’autrui . « (Dumas).
La discipline vise à apprendre aux enfants à se diriger eux-mêmes, en leur faisant
contracter de bonnes habitudes. Elle concerne le maitre tout autant que l’élève. S’il demande
de la ponctualité de l’ordre, du soin, il sera lui-même ponctuel, ordonné, soigneux.
II-NECESSITE ET AVANTAGES :
Les plus belles qualités intellectuelles et morales du maitre seront annihilées et n’arrive
pas à s’imposer dans sa classe. Il y a un minimum d’ordre, de silence et de discipline
absolument indispensable pour faire une classe sérieuse.
La discipline est nécessaire dans une école pour assurer le succès des études et la
formation morale des enfants. Quand l’ordre règne, quand le règlement est observé, le travail
devient facile et fructueux et les progrès sont rapides. Sans discipline, le travail en commun
1. Pendant les premières semaines, montrez-vous plutôt sévère. Les élèves doivent avoir
l’intime conviction qu’ils ont un nouveau maitre exigeant avec lequel il n’y a pas à
présenter pour le travail et la régularité.
2. Apprenez rapide ment le nom de vos élèves pour être en mesure d’intervalles sans
hésitation le délinquant.
3. Prenez l’habitude de mettre vos élèves au travail immédiatement après la prière :
évitez la lenteur, les temps morts, les hésitations.
4. Veillez à ce que tout changement d’exercice se fasse en silence et sans bruit. Faites –
les refaire s’il y a eu brouhahas.
5. Eloignez le plus possible les causes de distraction : bruit autour de l’école, va-et-vient
dans la classe, objets qui trainent sur les tables.
6. Ne laissez sortir aucun élève sans autorisation. Montrez- vous plutôt exigeant. La
sortie est parfois nécessaire, souvent, elle n’est qu’une fantaisie.
7. Evitez de tourner le dos trop longtemps aux élèves, soit en écrivant au tableau, soit en
circulant dans la classe.
8. Parlez peu, interrogez beaucoup.
9. N’abusez pas des réponses collectives qui sont souvent des occasions de désordre.
10. Défendez les claquements de doigts et les « Moi, M’sieur » collectifs et interminables.
11. Avertissez à bon escient, mais pas de tracasseries inutiles.
12. N’ayez pas la menace constamment à la bouche des interdictions en nombre limité,
mais fermement maintenues.
13. Soyez toujours calme - il y a une mystérieuse contagion de l’âme du maitre.
14. Si vous mettez un élève debout, faites en sorte qu’il ne cache pas ses camarades.
15. Asseyez-vous le moins possible à votre bureau. Circulez, mais ayez soin de garder
toujours vos élèves dans votre champ visuel.
16. Toujours vos élèves n’ont pas le même rythme de travail, habituez-les à se créer des
taches complémentaires pour occuper leurs brefs loisirs.
SUJETS A DEVELOPPER
Le règlement
I-LE REGLEMENT EST NECESSAIRE
Toute école doit avoir son règlement qui sera dans chacune de ses classes. Ce règlement
est nécessaire pour assurer l’ordre, la régularité et le progrès des élèves. Il n’est peut-être le
même partout, car il doit tenir compte des saisons, des habitudes des gens où l’école est
implantée, de la distance qui sépare l’école des villages voisins. Pour éviter les absences, et si
on est libre de la faire, on fera coïncider le congé hebdomadaire avec le jour du marché local.
II-OBSERVATION DU REGLEMENT
Le règlement une fois établi et dument approuvé par l’autorité, le maitre en exigeant
l’observation intégrale. Les enfants doivent se rendre compte que la vie collective impose des
sacrifices, que le règne des caprices n’a pas sa place dans un groupe organisé. Le maitre
s’efforce d’obtenir l’observation du règlement plus par raison que par contrainte . Il faut que
les élèves arrivent à cette conviction que le règlement est dans l’observance consentie à
certaines règles. « Plus on tient à l’exécution entière du règlement, moins il y a des difficultés,
les dei-exigences obtiennent peu et fatiguent beaucoup : une première négligence ouvre la
porte à mille autres. Au contraire, quand le règlement est devenu en pratique une loi
inviolable, quand tout se fait avec ordre, au signal, au soin de la cloche alors chacun trouve
naturel de suivre l’impulsion ; l’idée, l’espoir d’une exception ne vient même pas à l’esprit.
Sans doute, il y aura toujours des exceptions, mais il importe qu’il n’y ait que des exceptions
commandées par un impérieux devoir ; alors elles confirment la règle ; dans le cas contraire,
ils finiraient par l’affaiblir et la détruire. » (Simler)
Le règlement concerne les élèves, mais aussi le maître qui s’en montrera observateur
scrupuleux. Au début de l’année scolaire, le règlement sera lu et commenté aux élèves.
Personne ne doit pouvoir s’exécuter en arguant de son ignorance. A l’occasion d’infractions
notoires, le maître rappellera les articles violés et imposera les sanctions qui conviennent.
III- LE SELF-GOVERNMENT
Le self-government est une théorie à la mode. Voici l’opinion d’un éminent éducateur :
« L’élève consentira plus librement à admettre les règlements scolaires et les observera mieux
s’il a à lui-même collaboré à leur élaboration. Et s’il est appelé à résoudre lui-même certains
conflits disciplinaires, il se soumettra plus aisément au verdict prononcé. Dans la vie scolaire
concrète, ce principe général comporte une application difficile, et tous les essais tentés au
cours des dernières années et parfois présentés sous une forme idyllique, n’ont pas été des
succès. Voilà pourquoi il n’est guère possible se fixer des recettes précises qui dépendent
autant de l’âge que su caractère national. Il semble que les élèves anglo-saxons se prêtent
mieux à ce self-government, bien qu’on tolère plus facilement dans ces pays les lubies, les
faiblesses et les sottises des élèves sous prétexte de développer la personnalité. Quoi qu’il en
soit, la vraie solution du problème disciplinaire, en dépit des excès commis, se trouve bien de
ce côté, à condition responsabilités confiées ne soient pas prématurées, mais adaptées à
l’âge. » (Hoffer)
14° En se rendant à l’école ou en retournant au village. Les élèves auront soin de garder leur
droite pour éviter les accidents.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Pourquoi le règlement est-il nécessaire ? Quels sont ses avantages ?
2. Vous êtes affecté dans une école de brousse. Etablissez un règlement scolaire.
3. Que pensez-vous du self-government ?
4. On a écrit : » Toute la différence entre le maitre réputé bon disciplinaire et celui qui ne
sait pas se faire obéir vient de ce que le premier sait établir des habitudes régulière
dont l’autre ignore le prix. « Expliquez cette parole. Croyez-vous qu’elle soit
entièrement vraie ?
La surveillance
I-BUT DE LA SURVEILLANCE :
La surveillance a pour d’écarter de l’enfant tout danger physique ou moral, de
prévenir les manquements à la discipline pour n’être pas ensuite obligé de sévir.
L’enfant est un être faible, il a besoin d’être défendu, contre lui-même d’abord et
contre les périls qui l’entourent. Son inexpérience de la vie et des choses ne lui permet pas de
se tenir en garde, il ne voit pas, ne se rend pas des qu’il court. C’est le rôle du maitre de
veiller sur lui, de le prévenir, de le guider. La surveillance doit donc être et apparaitre à ses
yeux comme une aide provisoire contre sa faiblesse. En conséquence, suivant l’âge des
enfants, suivant leur nombre aussi, elle doit se faire plus serrée ou plus large, de manière à
obtenir le maximum d’ordre conciliable avec le maximum de liberté et d’initiative. Il faut que
le jeu des surveillances soit ménagé de façon que l’enfant s’aperçoive que, dans la mesure où
par faiblesse il abuse de la liberté, la surveillance s’affirme et s’avance, et que, dans la mesure
où il sait user de la liberté, la surveillance se fait discrète et respectueuse. « (Simler.)
II-LE BON SURVEILLANT :
Le bon surveillant est :
1° Clairvoyant : il a bon œil, rien ne lui échappe.
2° Prévoyant : il vaut toujours mieux prévenir que punir : aussi, sait-il avertir à temps,
prévoir les occasions et donner les recommandations et conseils utiles, éloigner les causes de
désordre et d’indiscipline.
3° Calme : rien d’inquiet, d’inquisiteur, de tracassier dans sa façon d’exercer sa surveillance.
4° Large : quand il n’y a qu’étourderie et légèreté, il sait fermer les yeux ou reprendre avec
douceur, se gardant des mesures tatillonnes et «sachant desserrer progressivement l’étau de la
surveillance à mesure que les élèves grandissent et que leur conscience est devenue plus
droite ».
5° Ferme : il sait se montrer intraitable quand il y a malice évidente, révolte préméditée, mais
il se gardera de toute souveraineté excessive. ». L a souveraineté excessive est parfois un
indice d’insécurité et de peur qui aboutit au complexe du gendarme- en écrasant les autres, on
a l’impression de se grandir. « (Hoffer.)
III-LA PLACE DU MAITRE EN CLASSE :
«La place du maitre dans la classe changera avec les occupations des élèves et la nature
de l’enseignement. Le plus souvent , debout sur l’estrade, tout son monde sous le regard, la
craie à la main, prêt à écrire ou à dessiner au tableau noir, ou, quelquefois , assis à son bureau
ou circulant entre les tables pour surveiller ou corriger le travail des élèves ou même, à
l’occasion, se tenant un court instant dans le fond de la classe, le maitre se place , se
transporte là où sa présence, à un moment donné, produit l’effet le plus utile. » (P. Bernard.)
Les punitions
I-LES PUNITIONS SONT NECESSAIRES
Qu’un écolier accomplisse son devoir par raison et conscience est une chose rare. Pour
la grande majorité des enfants, il faut, pour les maintenir dans le droit chemin, le stimulant des
sanctions- tenir récompenses ou punitions. Il sera traité des récompenses dans une autre leçon,
il ne s’agit ici que des punitions.
« Un enfant ne saurait constamment bien agir, et c’est la raison pour laquelle il faut
savoir le punir. Aucun éducateur conscient de ses vrais devoirs ne saurait échapper à cette
nécessité. S’il ne punit pas, c’est qu’il est faible ou aveugle, ou naïf, ou timide, incapable de
remplir sa tache d’éducateur. » (Buck.).Ne Aucun système scolaire, dans aucun pays, n’a pas
n »a pas sans ‘en dispenser. Et là, même où la discipline es plus large et la plus libérale, on est
obligé d’y avoir recours. C’est, si l’on peut dire, un mal nécessaire.
II-BUT DES PUNITIONS
Une punition est un remède fait guérir. Elle doit tendre à changer la conscience de
l’enfant, l’aider à se rendre compte qu’il a mal agi et à accepter volontairement la sanction
qu’il a encourue. Elle vise aussi à l’amendement et à la formation de la volonté. À mesure que
l’enfant grandit, la sanction change de sens. L’éveil de la conscience, de la notion de permis et
« Elles réjouissent les coupables, blessent les innocents, entretiennent les mauvaises
dispositions des uns, découragent les efforts des autres, font naitre le mauvais
esprit. » (Écoin.) De plus, elles sont injustes. Seul un coupable peut être puni. Si on ne le
connait pas de façon certaine, on n’a pas le droit de châtier les innocents à sa place. Mais la
classe ne doit pas se plaire à cacher et à approuver le coupable. Si l’aveu est spontané, un
pardon complet aura plus d’effet et aura une valeur éducative bien supérieure à une sanction
exemplaire.
En cas de désordre collectif, « le maitre doit tout d’abord garder son calme et se
persuader que le chahut ne comporte généralement ni méchanceté ni véritable préméditation.
Le plus souvent il s’explique par la psychologie du groupe très différente de celle de
l’individu.
Les enfants en classe, a dit Durkheim, pensent, sentent, agissent autrement que quand
ils sont isolés. Dans ces cas, les adolescents obéissent pour ainsi dire à une espèce
d’impulsion physique inconsciente, résultant de la force du nombre. Si l’opposition n’est pas
consécutive à une injustice manifeste du maitre, celui-ci doit rester inflexible dans ses
exigences. Vouloir discuter alors c’est se faire mépriser. » (Kieffer.)
SUJETS A DEVELOPPER
1. Une punition, pour être efficace, doit remplir certaines conditions. Lesquelles,
2. Un bon maitre punit rarement. Pourquoi ? De quels défauts le maitre doit-il se garder
dans les sanctions qu’il inflige ?
3. Critiquez (en bien ou en mal) les punitions que vous avez vu appliquer.
4. Montrez que les punitions collectives sont injustes.
5. Madame de Maintenon disait à ses maitresses : « Gardez-vous de punir toutes les
fautes de vos filles – les pénitences deviendraient communes et ne feraient plus
d’impression. « Expliquez cette parole et dites ce que vous pensez des punitions.
6. Que doivent être les ordres du maitre pour que les élèves s’habituent à l’obéissance ?
LA VIE SCOLAIRE
Ambiance de l’école
I-PAS UNE AMBIANCE DE CASERNE OU DE PRISON
L’école ne doit pas faire figure de caserne et encore moins de prison. Trop souvent les
parents en font un épouvantail à leurs bambins turbulents qui doivent entrer prochainement à
l’école. C’est un tort, car l’enfant est déjà suffisamment dépaysé quand il franchit pour la
première le seuil de la classe, sans ajouter à son inquiétude par des racontars ridicules. Pour
lui, tout est neuf : c’est une nouvelle existence qui commence une nouvelle autorité à laquelle
il devra obéir, de nouveaux camarades avec lesquels il faudra vivre en boss termes. Gardons à
l’école son caractère propre, qui est d’être «Une réunion d’enfants travaillant de bon cœur à
leur éducation commune sous la direction de leur maitre. Nous ne demandons pas qu’on laisse
agir chacun au pré de son caprice- l’école n’est pas plus une salle de jeu qu’elle n’est une
prison. » (Instr.off.)
II-AMBIANCE FAMILIALE
L’école doit être une famille dont le maitre est le père et les élèves ses enfants. Il faut
que les élèves s’y sentent aimée et s’aiment entre eux. Ce climat familial tient pour une bonne
part dans le comportement du maitre vis-à- vis de ses élèves. Lorsque ces derniers rencontrent
un maitre dévoué, d’une bonté excellente, ils sont vite conquis, volontiers ils acceptent
conseils et même réprimandes. C’est alors que l’action du maitre peut heureusement s’exercer
et devenir vraiment éducative. C’est dans cette ambiance et dans cette ambiance, que l’enfant
s’adapte sans peine et même avec joie à la vie scolaire. « La main dans la main, le maitre
entraine et guide l’enfant vers la découverte émerveillée du monde qui nous entoure et qui
prolonge et complète son propre monde de connaissance. Veillons donc à créer et à maintenir
ce climat familial dans notre classe en nous inspirant d’un double souci :aider nos élèves
d’abord à se réaliser, en les plaçant dans les meilleures conditions d’un travail fructueux, en
stimulant en eux tout ce qu’il y a de meilleur et en exigeant le maximum de ce qu’ils peuvent
donner. » ‘Commune.)
III-AMBIANCE FORMATRICE :
Pour l’enfant, ce contact journalier avec les camarades est très formateur. L’enfant
devenu écolier, n’est plus le petit roi qu’il était en famille, le petit gâté autour duquel on
s’empressait pour satisfaire tous ces caprices. Les conditions sont changées et l’élève va faire
un certain nombre de découvertes précieuses pour son avenir. Il apprendra :
1° La nécessité de la discipline : le caprice, l’humeur fantasque troublent l’ordre et gênent
l’activité collective. La liberté de chacun doit subir une contrainte. Bon gré, mal gré, il doit se
plier au règlement commun.
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 62
2° L’obligation du travail : dans une classe bien tenu règne l’émulation, puissant stimulant
qui l’excitera bientôt à travailler avec entrain, à imiter les meilleurs, à essayer de les
surpasser. Le paresseux lui-même est amené à secouer sa mollesse.
3° Les devoirs de sociabilité : il lui faudra être patient, poli, serviable. Le frottement des
caractères, les moqueries des camarades soulignent ses gaucheries, les services qu’il recevra
comme ceux qu’il rendra, lui apprendront à compter avec les autres et son égoïsme naturel
s’atténuera. Il fait ainsi, et presque sans s’en apercevoir, l’apprentissage de la vie de société.
IV-CHAQUE CLASSE A SA PHYSIONOMIE PARTICULIERE :
Cette physionomie propre lui vient en partie du maitre et en partie des élèves.
1° LE MAITRE :
Un maitre ayant la confiance des enfants et jouissent d’une grande autorité morale,
fruit habituel d’un savoir étendu, d’un comportement homogène et d’une grande vertu, peut
modifier peu à peu le climat de sa classe. On assiste parfois à de véritables retournements.
Telle classe réputée impossible peut devenir une classe charmante entre les mains d’un
éducateur expérimenté, compétent et bon psychologue. C’est au maitre qui appartient de créer
un climat propice à l’éducation. »L’éducation est essentiellement une question d’atmosphère.
On éduque plus facilement par le climat qu’on fait régner dans la classe par les conseils qu’on
donne où les sanctions qu’on porte. La meilleure éducation est celle qui pénètre dans l’âme à
l’insu de ses bénéficiaires » (Hoffer.)
Mais pour créer cette atmosphère et avoir sur sa classe cet heureux ascendant, le
maitre ne doit se retirer dans sa tour d’ivoire. Tout en gardant sa dignité et une certaine
distance que lui impose sa fonction, il doit rester jeune avec les jeunes et ouvert à son temps.
Et ce sera tout bénéfice pour comme pour l’influence qu’il doit exercer. « Une classe est
essentiellement quelque chose de jeune, qui réduit la distance des âges au profit du maitre-
devenu l’ami des garçons. Il entretient au contact de leur spontanéité et de leur pétulance, une
humeur joyeuse, une vivacité et une souplesse d’esprit, une liberté d’allure, faute de quoi il
engonce dans sa dignité pour finir dans la peau d’un pion, insupportable aux autres et à lui-
même. » ( E.Baussart.)
2° LES ELEVES :
« Le bon maitre tache de saisir la structure de la classe où il y a généralement une tête,
un groupe d’élèves qui n’est pas nécessairement formé des plus intelligents ni des plus
travailleurs, un cortège d’élèves moyens, plutôt ternes, à peu près capables de tenir le pas et
une queue d’élèves faibles ou retardés. Ces trois groupes peuvent s’entraider et être entraidés :
ce n’est pas une perte pour les plus doués de tendre la main des autres. »(Hoffer.)
SUJETS A DEVELOPPER
1. L’école, a-t-on dit, doit être pour l’enfant une seconde famille. Comment comprenez-
vous cette parole ?
2. Montrez que le milieu scolaire est formateur pour l’enfant.
3. A quoi tient la physionomie particulière propre à chaque classe ?
4. « On ne travaille bien que dans la joie. Bien démodées sont les bâtisses scolaires qui
ressemblent à des prisons. Mais un magister au ton rude serait pas moins archaïque »
(Instr. Off). Expliquez et développez cette parole.
1. Votre classe doit être propre, accueillante, ornée. Quels moyens emploierez-vous pour
lui donner ces trois qualités ?
2. La vue d’une concession scolaire donne tout de suite une idée du gout et du manque
de gout du maitre. Comment comprenez-vous cette phrase ?
3. Montrez l’utilité d’un musée scolaire. Quels objets y placeriez-vous ?
Les récompenses
I-UTILITE DES RECOMPENSES
L’idée du devoir est très noble sans doute ; mais croire qu’elle suffit pour exciter les
élèves, c’est bien peu connaitre la nature humaine. Ceux qui prêchent une doctrine si austère
ne se montrent pas toujours si détachée des biens de ce monde et des honneurs officiels. Que
VINGT-HUITIEME LECON
Vacances et congés
Les congés relèvent de l’autorité qui établit chaque année un calendrier scolaire. Le
maitre ne peut de lui-même en ajouter ou peut de lui-même en ajouter ou en retrancher. Dans
les écoles de brousse, il veillera à ce que les élèves ne prolongent pas leurs vacances au-delà
de la date fixée.
C’est surtout dans certaines écoles de l’inférieur du pays, loin de la surveillance
directe du chef de secteur scolaire, que le maitre aura à faire preuve de conscience
professionnelle. Il se permettra jamais de licencier ses élèves pour des raisons futiles comme
serait une légère indisposition.
II. LES VACANCES DES ELEVES :
Les vacances sont pour les élèves le passage sans transition d’une existence
disciplinée à la plus capricieuse fantaisie. Quelques semaines suffisent parfois pour anéantir
neuf mois d’efforts laborieux. ? Le maitre qui a à cœur le bien de vases élèves, ne les laissera
pas partir en vacances sans leur donner des consignes pratiques. Il leur rappellera en
particulier :
1° L’obéissance, le respect et l’amour qu’ils doivent à leurs parents.
CHAPITRE VII
L’ENSEIGNEMENT
L’art d’enseigner n’est que l’art d’éveiller la curiosité des
jeunes âmes pour le satisfaire ensuite (A. France).
VINGT-NEUVIEME LECON
Mode d’enseignement
(Cette leçon n’a que la valeur d’un coup d’œil historique. Elle montre le progrès accompli
en pédagogie. Certaines considérations ont cependant leur intérêt et on peut en tirer profit.)
I-DEFINITION
Par mode d’enseignement on entend la manière de régler la marche générale d’une
école, d’après le groupement des élèves appelés à suivre à la fois les mêmes leçons.
On distingue quatre modes principaux d’enseignement : le mode individuel, le mode
simultané, le mode mutuel et le mode mixte.
II-ENSEIGNEMENT INDIVIDUEL
Le maitre ne s’occupe que d’un seul élève, trois ou quatre au plus. Il les prend à tour
de rôle. Ce mode d’enseignement est une exception. Il n’y a pâque les personnes fortunées à
pouvoir se payer un maitre pour leurs enfants. Le mode individuel couramment employé au
XVII° siècle, est aujourd’hui à peu près complètement abandonné.
1° AVANTAGES :
Le maitre est toujours avec l’enfant ; il le connait, il a toute facilité de s’adapter à lui,
à son degré d’instruction.
2° INCONVENIENTS :
L’enfant manque d’émulation. L’isolement favorise l’orgueil et l’égoïsme. L’enfant
ainsi élevé est mal préparé à la vie sociale.
Cet enseignement survit dans les leçons particulières et certains maitres, des
méthodes actives y font de larges emprunts. Il est impossible à employer dans une classe
nombreuse, le maitre ne suffirait pas à la tâche.
III-ENSEIGNEMENT SIMULTANE :
L’enseignement est donné à toute la classe s’il n’y a qu’une seule division, ou, à tour
de rôle, à chaque division, quand la classe en compte plusieurs. Le mode spontané a
pratiquement triomphé partout.
1° AVANTAGES :
Les répétitions fastidieuses sont évitées, les élèves participent au cours, l’ordre,
l’entrain, l’émulation règnent dans la classe.
2° INCONVENIENTS :
SUJETS A DEVELOPPER
1. Donnez les avantages et les inconvénients du mode simultané.
2. Quel est à votre avis le mode d’enseignement le plus pratique dans une classe à deux
divisions ? Justifiez votre choix.
Méthodes d’enseignement
I. DEFINITION
Par méthode d’enseignement, on entend la voie à suivre, la matière de s’y prendre
pour donner l’enseignement dans les conditions les plus meilleures pour obtenir du succès.
La valeur personnelle du maitre, soit-elle, demeure insuffisante. Pour obtenir de
bons résultats, il fait s’appuyer sur une bonne méthode .il est vrai cependant que la meilleure
méthode vaut moins par sa vertu propre que par la valeur de celui qu’il ‘emploie et qu’un
maitre médiocre ne tirera jamais grand profit d’une méthode si excellente soit-elle.
III. AVANTAGES D’UNE BONNE METHODE :
1° La méthode écarte les tâtonnements, simplifie l’enseignement et le coordonne.
2° Elle donne aux élèves des habitudes d’ordre, de logique, de réflexion.
3° Elle concourt puissamment au succès des études. Il ne faudra cependant de faire fond que
sur les méthodes ; « et les instruments, quelques parfaits qu’ils soient, ne valent que par
l’habilité de la main qui les emploie. »
III. DIFFERENTES METHODES :
Les méthodes d’enseignement sont nombreuses. Les principales sont : la méthode ex
positive, la méthode concentrique, la méthode intuitive, la méthode active, la méthode des
centres d’intérêt.
IV. LA METHODE EXPOSITIVE :
La méthode expositive est celle où le maitre parle et où les élèves écoutent. La leçon,
une donnée, le maitre s’interroge.
Une leçon donnée sous cette forme dans une petite classe est du temps perdu, les
élèves trop jeunes étant incapables d’attention soutenue. La méthode ex positive ne convient
pas dans l’enseignement primaire.
Par contre, elle a son emploi dans l’enseignement secondaire et dans l’enseignement
supérieur. Les élèves de ces cours plus âgés et déjà formés, sont- susceptibles de tirer profit
d’un exposé. Dans les classes de 6° ET 5°, les élèves étant encore jeunes, il y aura avantage à
s’inspirer largement des méthodes utilisées pour l’enseignement primaire.
V .LA METHODE CONCENTRIQUE :
« La méthode concentrique fait reparaitre aux divers cours ou aux divisions
successives d’un même cours, les mêmes articles du programme, en exigeant simplement
qu’il soit traités avec une ampleur croissante. » (Instr.off) Au CE, on verra les mesures usuelle
sans pour autant voir à fond le système métrique réservé au CM. Les constructions de phrases
du CE ne retiendront que les compléments de temps et de lieu, tandis qu’au CM tout en
revoyant ce qui a déjà été vu, on y ajoutera les compléments d’objet et d’agent. L’idée
centrale, directrice, reste la même, mais reparait enrichie, à chaque cours, de notions plus
complètes. Au niveau des classes primaires, la méthode concentrique, bien que le nom ne soit
plus guère employé, garde toujours sa valeur.
VI. LA METHODE INTUITIVE OU OBJECTIVE
« L’intuition, au sens étymologique du mot, signifie vision, perception immédiate
d’un objet qui se présente à la vue. En pédagogie, l’intuition semble consiste à montrer à
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 74
l’enfant les choses elles-mêmes ou leur représentation, à lui apprendre à observer, manier,
écouter, gouter, flairer. » ( Riboulet.)
La méthode intuitive, pour capter davantage l’attention de l’enfant, place sous son
regard, en nature ou en image, l’objet qui fait la base de la leçon. En contact immédiat avec la
réalité, l’enfant donne plus facilement à sa pensée un tour personnel.
La méthode intuitive consiste encore à se servir des connaissances déjà acquises
par l’enfant pour lui faire découvrir, par des questions judicieuses, ce qu’il ignore ou ne
connait qu’imparfaitement. L’élève n’est plus alors l’auditeur passif qui écoute un exposé, il
prend part à la leçon, il devient actif. « Les avantages de la méthode intuitive sont
unanimement reconnus : elle exerce le sens, ainsi elle rentre comme un élément principal
dans l’éducation de l’esprit d’observation ; elle donne vigueur aux reliefs aux images et aux
esprits et par là ,elle laisse dans la mémoire des traces profondes et durables elle se sur
l’évolution mentale, elle est souple, accommodable, également propre aux enfants et aux et
aux adolescents applicable à toutes les matières de programme : elle réalise souvent l’union
recherchée de l’école et de la vie ; elle enrichit la connaissance concrète du monde extérieur et
enfin elle maintient l’intérêt et l’attention aperceptive dans un état de continuelle
fraicheur. »(P.Bernad.)
La méthode intuitive parce qu’il répond à la nature de l’enfant, convient éminemment
à l’enseignement primaire. Comme toutes les méthodes, elle vaut surtout par la qualité du
maitre qui l’utilise. La meilleure méthode employée par un maitre médiocre ne peut donner
que de médiocres résultats.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Une bonne méthode d’enseignement est nécessaire pour obtenir du succès. Pourquoi ?
2. Donnez les raisons pour lesquelles la méthode intuitive convient particulièrement à
l’enseignement primaire.
III-L’INTERROGATION
Les méthodes actives usent fréquemment de l’interrogation. Elles remplacent le
monologue du maitre par le dialogue avec la classe, dialogue vivant qui sollicite l’effort de
l’élève, excite sa curiosité, fait appel à son intelligence, amorce la réponse tout en lui laissant
la joie de la trouver.
IV-LE PROCEDE LA MARTINIERE
Le procédé la Martinière, qui oblige chaque élève à un effort personnel et précis, est
largement utilisé par les méthodes actives. L’interrogation bien que s’adressant à toute la
classe, se différencie des réponses collectives orales, auxquelles ne répondent que les plus
hardis et les plus rapides, réduisant au silence les élèves plus lents quoique parfois tout aussi
réfléchis.
V-LES FICHES :
Des questionnaires imprimés sont distribués. Chaque élève doit donner une réponse
personnelle. Les réponses sont ensuite discutées. La fiche n’est réellement bonne et profitable
que si elle pour l’élève motif à chercher ; que si elle lui donne l’occasion d’acquérir seul, par
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 77
un effort personnel, des connaissances nouvelles. Le système des fiches de travail, outre qu’il
permet d’individualiser l’enseignement, apporte une aide considérable au maitre chargé d’une
classe à plusieurs divisions, ou la synchronisation du travail reste toujours un problème délicat
à résoudre. Il peut alors se donner sans inquiétude à une division quand il sait l’autre
accrochée par une tache absorbante.
VI-LES LIVRES :
Tout en servant de base pour la leçon, le livre devient vivant par la parole du maitre qui
l’anime, qui l’adapte au milieu. Le livre dont se sert l’élève pour revoir ses leçons.
VII-CONCLUSION :
Les méthodes actives sont plutôt un esprit qu’une méthode. Employées par un
maitre maladroit ou inexpérimenté, elles risquent d’être un désastre pour la classe. C’est
pourquoi un jeune maitre agira sagement, avant de se lancer dans une méthode qu’il ne
connait qu’insuffisamment, de suivre la méthode d’enseignement qu’il a apprise à l’école
normale. Il pourra cependant après approbation de son directeur, prendre prudemment, dans
les méthodes des actives, les éléments qu’il croit pouvoir utiliser avec succès, quitte à y
renoncer dès qu’il voit venir l’échec.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Agir, pour l’enfant est un besoin. Montrer que les méthodes actives répondent à ce
besoin.
2. Un jeune maitre peut-il, sans initiation particulière, adopter les méthodes actives dans
sa classe ?
3. Commentez cette parole de Mme Montessori : « Il faut remplacer le maitre qui blâme
et qui prêche, par une organisation convenable du travail et de la liberté de l’enfant. »
La pédagogie actuelle insiste sur ce fait que l’enfant, obligé de passer sans transition
de la grammaire au calcul, de l’hygiène à la géographie ou aux sciences, se trouve fois
dépaysé, et acquiert des connaissances juxtaposées que rien ne coordonne entre elles. Ce
manque de cohésion, de coordination, est une lacune de notre enseignement.
De là est venue l’idée de grouper plusieurs leçons autour d’un thème central, lequel se
trouve être le centre des divers enseignements de la journée, de la semaine, voire du mois ;
c’est la méthode des centres d’intérêt, il y a centre d’intérêt lorsqu’un sujet devient le principe
coordonnateur de plusieurs enseignements.
Ainsi, si l’eau est choisie comme centre d’intérêt de la semaine, le cours d’histoire
pourra traiter des étapes de la navigation maritime : le cours de géographie portera sur la mer,
les grands fleuves du pays de l’Afrique ou du monde ; le cours d’hygiène de l’eau utilisée
comme boisson, de la propreté ; la leçon d’agriculture pourra faire intervenir l’eau comme
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 78
élément indispensable pour la germination et le développement des plantes :la lecture aura
trait à la saison des pluies ; la dicté à la tornade.
En mettant une gradation, un ordre dans les divers centres d’intérêt successifs, il est
possible de donner un enseignement moins dispersé, plus coordonné et par suite plus formeur
pour l’enfant.
Cependant, il faut bien le reconnaitre, certains centres d’intérêt qui font partie du
programme ne peuvent s’intégrer dans toutes les disciplines scolaires.
II-LES AVANTAGES DES CENTRES D’INTERET :
1° Les devoirs et les leçons ont un point commun. Le maitre évite le d décousu et l’élève n’est
pas désorienté par la disparité des sujets.
2° Le centre d’intérêt crée des associations d’idées et fixe plus profondément le souvenir.
C’est un précieux auxiliaire pour la mémoire.
3° Les mêmes mots reviennent dans les différents cours et donnent ainsi, par leur répétition,
des facilités pour l’acquisition de l’orthographe d’usage.
4° Les centres d’intérêt mettent dans l’enseignement plus de concordance entre l’école et la
vie.
III-INCONVENIENTS DES CENTRES D’INTERET :
1° Un centre d’intérêt qui dure trop longtemps engendre la satiété et l’ennui : l’enfant aime le
changement, la variété.
2° On risque de rompre l’ordre logique du programme et du livre en se pliant sans
discernement à la méthode des centres d’intérêt.
3° Certaines leçons, comme l’arithmétique, trouvent difficilement à se caser dans le centre
d’intérêt en cours ou demandent, pour qu’on les y insère, une préparation qui exige un temps
considérable dont le maitre ne dispose pas.
IV-EMPLOI DES CENTRES D’INTERET :
La méthode descentes d’intérêts est particulièrement recommandée pour les cours
préparatoire et élémentaire. Les programmes de ce cours, n’abordant que des thèmes
généraux, se plient plus facilement à la méthode. Au cours moyen, la méthode est à employer
avec prudence. Elle peut cependant intervenir presque toujours pour le français : lecture,
vocabulaire, rédaction, grammaire et dictée. En aucun cas, elle ne doit être un gène.
SUJETS A DEVELOPPER
1° Pourquoi a-t-on créé la méthode des centres d’intérêts ? Quels sont ses avantages ?
2° La méthode s’adapte-t-elle à tous les cours ? Peut-elle avoir des inconvénients ?
3° Comment concevez-vous l’application de la méthode des centres d’intérêt à
l’enseignement du français ?
Procédés d’enseignement
I-DEFINITION :
Un procédé est un moyen qui facilite l’enseignement qui aide à le rendre plus clair,
plus varié, plus fructueux. C’est souvent une règle d’action empirique visant un but immédiat
et particulier.
II-COMMENT LES UTILISE
Il y a des procédés pour l’enseignement de toutes les matières. Il ne s’agit pas de
les adopter tous, mais seulement quelques-uns, et de les employer intelligemment. Sachons
également profiter de l’expérience des autres et n’adoptons sans réflexion les procédés
nouveaux qui n’ont pas fait leurs preuves. Soyons prudents, nos élèves ne sont pas des
cobayes, n’en faisons pas les victimes de nos essais sinon de nos maladresses. « On ne peut
donner ici des règles catégoriques, mais il est utile de rappeler que :
1° Un procédé ne doit pas être une règle de conduite permanente. Il faut savoir en changer dès
que l’on sent que la monotone s’installe dans la classe.
2° Ni trop, ni trop peu. Il ne faut pas pour autant en changer tous les quinze jours. Un
procédé n’est rentable que lorsqu’il a été expérimenté pendant quelques mois. Nous pensons
qu’il faut essayer beaucoup de procédés pour en adopter peu. » (Zeller.)
III-PROCEDES D’ENSEIGNEMENT :
Les procédés d’enseignement, comme les méthodes d’enseignement, sont nombreux.
Voici, à titre indicatif, les principaux. Il convient d’en connaitre les noms et la signification
générale. Nous ne développerons pas longuement que le procédé La Martini ère qui doit être
d’un usage courant dans les petites classes d’une école primaire.
1° L’analyse, ou la décomposition d’un tout en ses parties. Le maitre l’emploie souvent sans y
prendre garde quand, par exemple, dans une question un peu compliquée. Il examine
successivement les différentes parties qui la composent.
2° La synthèse, ou la reconstitution du tout, décomposé par l’analyse. C’est le contraire de
l’analyse. Le maitre emploie ce procédé quand il fait résumer par les élèves les explications
qu’il vient de donner.
3° L’induction qui consiste à partir du concret pour aboutir à l’abstrait, qui va du particulier
au général, du fait à la cause. L’induction est fréquemment employée dans les leçons de
choses et la grammaire.
4° La déduction, qui part du général pour aboutir au particulier. C’est le contraire de
l’induction. Elle convient surtout pour les leçons de mathématiques et des sciences physiques.
IV. LE PROCEDE LAMARTINIERE :
Ce procédé de contrôle collectif rapide a été imaginé pour la première fois par
Tabareau, à l’école La Martinière, de Lyon. C’est le procédé le plus connu et le plus employé
de nos jours. Il donne d’excellents résultats quand il, est employé à bon escient. Il permet
d’interroger tous les élèves à la fois ? La question est posée à toute la classe. La réponse est
écrite sur l’ardoise en gros caractères. Au signal du maitre, tous les élèves montrent leur
ardoise. Le maitre alors vérifie rapidement l’exactitude des réponses.
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V-SES AVANTAGES :
« le procédé La Martinière, employé correctement dans les classes disciplinées, rend
les enfants actifs, il donne satisfaction à leur besoin de mouvement : il les oblige à ne pas
compter les uns sur les autres : il les invite à l’effort personnel : il est pour l’attention, le
secours extérieur peut-être le plus efficace. « (P. Bernard.)
On peut résumer ses avantages dans les points suivants :
1° Il touche tous les élèves à la fois.
2° Il permet un contrôle rapide, complet.
3° Il fait gagner beaucoup de temps.
4° Il met de l’entrain dans la classe.
5° Il demande un effort personnel.
VI-QUAND ET COMMENT L’UTILISER
Quand et comment l’utiliser. Il faut l’utiliser chaque fois que les réponses à trouver
sont courtes et uniformes : calcul, mental, mots dictés, mots à trouver, etc. Le maitre pose la
question à toute la classe.
1er coup de règle : les élèves écrivent la réponse.
2ème coup de règle : ils posent leur crayon.
3ème coup de règle : ils lèvent l’ardoise et la maitresse donne la réponse.
4ème coup de règle : ceux qui ont faux s’assoient et abaissent l’ardoise : le maitre contrôle les
autres réponses.
5ème coup de règle : ceux qui ont faux se lèvent ; le maitre donne les explications.
VII-CHOIX DES QUESTIONS :
Les questions ne sont pas ordinairement à prétendre dans un livre. Elles doivent être
composées par le maitre d’après les difficultés et les fautes remarquées qu’il veut combattre.
« Ce procédé ne convient qu’aux questions dont la réponse se réduit à quelques chiffres et
à quelques mots. Le calcul mental, les dictées phonétiques, les règles d’orthographe d’accord.
La nomenclature en géographie (avec une carte muette accrochée au tableau) ? La
chronologie en histoire, tous ces enseignements s’adaptent bien au procédé La Martini ère.
Dès qu’il s’agit d’obtenir des réponses circonstanciées, il faut revenir à l’interrogation
individuelle ou volante. » (Pointu et Tronchère.)
SUJETS A DEVELOPPER
1° Nommez les principaux procédés d’enseignement et donnez une idée sommaire de chacun
d’eux.
2° En quoi consiste le procédé La Martinière ? Quels sont ses avantages ? Pour quels
exercices convieront-ils d’en faire usage ?
La leçon du maitre
I-LE LIVRE NE SUFFIT PAS
Le livre bien fait est d’un précieux secours pour l’élève, mais il ne suffit pas car il a
le grand défaut d’être b muet. La parole du maitre doit l’animer, le faire vivre. Les
explications, le ton de la voix qu’il saura varier selon les circonstances, ses gestes, son regard,
contribueront à éclairer la leçon, à lui donner force et vie.
Il est bien rare qu’un livre soit exactement adapté à la classe , aux élèves qu’on a
devant soi, élèves de la ville ou de la brousse, c’est également au maitre à trouver l’éclairage
original qui facilitera le travail de ses élèves.
Le maitre qui connait son métier saura, dans une leçon, dégager l’essentiel du
secondaire. Parfois il devra ajouter, et parfois aussi supprimer. S’inspirant du milieu local où
il enseigne, il choisira des exemples, des comparaisons parmi les objets familiers aux enfants.
C’est tout un travail d’adaptation que le livre le mieux fait ne saurait fournir.
II-PREPARATION DE LA LECON
Cette préparation est indispensable pour obtenir de bons résultats. C’est en plus, une
question de justice vis-à-vis des élèves : « Un maitre qui n’a pas préparé sa leçon hésite,
improvise tant bien que pas préparé sa leçon hésite, improvise tant bien que pas préparé sa
leçon hésite, improvise tant bien que mal, manque de logique et de profondeur. Il essaiera de
donner le change et débitera des réminiscences peu précises et enchainées au hasard, recourra
finalement à des exercices de remplissage et se prendra en digressions futiles. La classe
s’aperçoit vite de ses expédients ; perd le gout au travail et s’abandonne à l’indiscipline. Un
maitre au contraire qui a bien préparé sa leçon n’a guère à se soucier de la discipline : l’intérêt
qu’il suscite ôte aux élèves toute envie de s’amuser et de se dissiper. Pour les jeunes élèves en
particulier, il importe moins de préparer la matière que la manière de la présenter, étant donné
la grande différence de niveau mental entre les élèves et le maitre. Dans les classes plus
élevées, la préparation de la matière est au contraire plus longue. » (Hoffer.)
III-QUALITES D’UNE BONNE LECON
Une bonne leçon doit réunir la qualité suivante :
1° Elle doit former un tout : ne mélangeons pas des sujets différents, ne papillonnons pas.
Evitons les digressions interminables qui n’ont rien à voir avec l’objet de la leçon.
2° Elle doit être sobre de matière : « La leçon trop chargée exige de la part de l’enfant de trop
grands efforts et accable sans profit son intelligence. Quelques notions essentielles bien
présentées, cela suffit. » (Eon.)
3° Elle doit être bien ordonnée : « Pas de fouillis, pas de verbiage ; de la clarté, une
ordonnance logique. Il ne faut pas répéter dix fois la même idée aux élèves sous des formes
différentes. S’il faut répéter, et ordinairement, il faut répéter, on devra employer toujours la
même formule, ou à peu près la formule à laquelle on s’est arrêté, ou alors les enfants seront
complètement déroutés et ne comprendront plus. « (Eon.)
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 82
4° Elle doit être vivante : si le maitre est convaincu de ce qu’il enseigne, de l’excellence de
son œuvre, le ton de savoir n’en ressentira, il deviendra expressif, captivera l’attention de son
jeune auditoire, suscitera l’émotion et, comme conséquence inévitable, aura une grande force
éducative. « L’instituteur doit s’efforcer d’acquérir le sens du pittoresque et de la vie : l’art de
solliciter les choses et les idées sans les déformer, de les mettre en relief, de créer du
merveilleux. Nous savons bien que le meilleur maitre ne saurait être intéressant tous les jours
et six heures durant. Il y a dans tout enseignement des moments fastidieux. Nous
souhaiterions que l’on considérât ces moments, non comme des nécessités de métier dont on
finit par s’accommoder, mais comme des contretemps et des inconvénients infiniment
fâcheux, dont il faut réduire, en toute assiduité, le nombre et la durée. » (P. Bernard.)
Elle sera vivante si, en plus du ton convaincu, la leçon du maitre consiste non en un
monologue, mais en un dialogue incessant interrogations de découverte, sont mis à
contribution. L’attention de »s élèves est courte et la plupart sont incapables de s’intéresser
longtemps à un exposé où ils n’ont aucune part active.
5° Elle doit être posséder à fond : un maitre qui a constamment besoin du manuel pour donner
sa leçon prouve qu’il ne la possède pas, diminue son prestige vis à vis des élèves, qui ne
demanderont pas mieux eus aussi, d’avoir recours au livre quand ils devront la réciter.
« Lisez le moins possible, contez, narrez de vive voix ; il vaut mieux risquer des
omissions que d’être obligé de consulter à tout bout de champ le livre du maitre, le cahier de
préparation ou de notes écrites. Cette « servitude du papier » coupe les élans, étrique les
gestes, étouffe le naturel. » (Paul Bernard.)
« Le maitre sur de lui expose clairement la leçon en suivant un plan aisé à deviner.
L’intérêt croit à mesure que l parole du maitre, nette, directe, intéresse, retient et captive. Tout
s’enchaine logiquement, de, de la leçon qui précède à celle qui suivra. L’attention soutenue
des élèves répond au devoir au savoir substantiel, ordonné, bien distribué, d’un maitre qui a
visiblement préparé sa classe avec un soin consciencieux. » (Commune)
6° Elle doit être donnée avec autorité et dans la discipline : avant de parler, le naitre attendra
qu’un silence parfait règne dans la classe. Un rapide coup d’œil sur son petit monde lui
indiquera que les élèves le regardent et se tiennent d’une façon correcte. Qu’il sache bien que
ce n’est pas en haussant le ton qu’il obtiendra.
7° Elle doit être à la portée de l’enfant ; et pour cela, il faut que « l’enseignement, par sa
matière même, mais plus encore particulière dont fonctionne la vie mentale de l’enfant. »
(Ferré.) Dites-vous souvent : c’est une leçon que je donne, non un cours. Ce sont des enfants
que j’ai devant moi, non des jeunes gens. Mettez-vous à leur niveau, soyez simple, évitez les
grandes phrases et les mots à effet qui satisfont peut-être la vanité du maitre, mais qui ne sont,
pour les élèves, que perte de temps.
8° Elle doit être brève : l’exposé de la leçon ne doit pas dépasser cinq minutes au CP. Dix
minutes au plus au CE. et quinze minutes au CM. C’est la condition pour être écouté jusqu’au
bout. Vouloir capter l’attention d’enfants de dix ans et au-dessus, au-delà de ces limites est
une gageüre. L’expérience le confirme chaque jour.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Le livre est utile, mais la parole du maitre est indispensable. Expliquez et développez
cette phrase.
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 83
2. Quelles sont les qualités que voit posséder une bonne leçon ?
3. Commentons ce conseil de William James : « Ne demandez pas trop souvent
l’attention comme une faveur. Faites jaillir l’intérêt du dedans par la chaleur dont le
sujet vous anime. »
4. Quelles sont les diverses « techniques » qui permettent au maitre de faire des leçons
variées, vivantes et efficaces.
TRENTE-SIXIEME LECON
SUJETS A DEVELOPPER
1° On a trop tendance de nos jours à minimiser le travail de la mémoire. Montrez que c’est
une erreur.
2° Quels conseils donnerez-vous à vos élèves pour les aider à étudier intelligemment leurs
leçons ?
3° Rien de plus contraire au véritable esprit scientifique que de verser dans des esprits passifs,
par le livre ou par la parole, une masse d’abstraction et de faire à apprendre « par cœur. »
Commentez cette parole et donnez ensuite votre opinion.
4° J.J.Rousseau souhaite que l’enfant n’apprenne rien par cœur. Etes-vous de cet avis ? Si
non, dites sur quelles matières le « par cœur » peut être employé.
L’interrogation
II-LE BON MAITRE EST AVANT TOUT UN BON INTERROGATEUR (Pecault).
La leçon la plus vivante donnée par le meilleur maitre, fatigue à la longue. Pour être
intéressant, piquer l’attention, pour captiver, il faut interroger et non exposer. L’interrogation
est, non seulement un moyen de contrôle, mais encore un excellent procédé d’enseignement.
« L’interrogation dopait être bienveillante et compréhensive. On n’interroge pas seulement
pour découvrir la carence de l’interroge, mais plutôt pour apercevoir une petite clarté au
milieu des ténèbres pour discerner la cause cachée de l’erreur, le vice inconnu du
raisonnement et pour aider l’enfant dans tous les cas, à sortir de l’impasse où il finirait par se
complaire. » (Dumas.)
Le maitre préparera avec le plus grand soin les questions qu’il posera aux élèves.
Toutes, son enseignement sera assez souple pour laisser place aux questions improvisées qui
naitront au cours de l’interrogation ou que les élèves pourraient lui poser.
II. INTERROGATION DE CONTROLE ET INTERROGATION DE RECHERCHE
1° L’interrogation de contrôle qui intéresse surtout la mémoire, a de tout temps existé. On a
toujours demandé à l’élève de rendre compte de la leçon qu’il a entendue. Aucun
enseignement méthodique ne peut s’en passer .Elle sera efficace dans la mesure où elle aura
été préparée. Pour chaque questionne maitre se demandera d’abord la réponse qu’il veut
obtenir.
2° L’interrogation de recherche s’adresse spécialement à l’intelligence ; son but est de faire
découvrir par l’élève lui-même ce qu’on veut lui enseigner. Elle stimule ses facultés
d’observations et de réflexion tout en lui procurant la joie de la découverte.
III. AVANTAGES DE L’INTERROGATION DE RECHERCHE
1° Elle place le maitre en communication directe avec les élèves. Elle associe le guide et ses
disciples dans une tache commune, créant une atmosphère de collaboration active.
2° Elle soutient et ressaisit l’attention, débusque les endormis, met de la vie dans la classe.
Les classes somnolentes sont celles où le maitre pérore au lieu d’interroger
3° Elle excite la recherche, oblige l’élève à observer, à réfléchir, à réagir, à s’exprimer. Il ne
faut rien dire que l’élève peut se dire à soi-même et ne rien dire que l’élève peut se dire à soi-
même et ne rien lui donner de ce qu’il peut se trouver. (Walkman)
4° Elle exerce l’élève à la parole, lui donne hardiesse et confiance.
IV-COMMENT QUESTIONENER
Le maitre interrogera beaucoup d’élèves s’intéressant particulièrement aux moins
avancés, à ceux aux plus forts les questions difficiles. Il n’interrogera pas toujours suivant
l’ordre des tables. Il faut que toute la classe soit sur le qui-vive, que chacun s’attente à être
interrogé.
V-METHODE
Il ne vaudrait pas attribuer à l’interrogation un pouvoir souverain, magique, et par lui-
même efficace. Elle n’est qu’une technique soumise à une méthode, à des règles qui peuvent
seules en assurer l’efficace
Poser la question à toute la classe.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Quels sont les avantages de l’interrogation ? Pourquoi toute la classe doit-elle
participer ?
2. Que pensez-vous des réponses collectives ? Faut-il absolument les bannir de la
classe ?
3. Dites pourquoi il y a intérêt à laisser les enfants poser des questions ?
4. Développez cette parole : » Le meilleur est le questionneur le plus habile. »
5. Savoir interroger, c’est savoir enseigner. « De quelle interrogation s’agit-il ? Donnez
quelques exemples.
1° Parce qu’ils ne sont pas clairvoyants : ils ne s’aperçoivent que les élèves ne profitent pas de
leurs leçons. Le maitre doit souvent poser les questions : « Qui n’a pas compris ? Qu’est-ce
que vous ne comprenez-vous ? »
2° Par vanité : Sottement, ils sentent éblouir leur petit monde en parlant beaucoup, en
employant des mots recherchés, difficiles, au-dessus de la portée des enfants.
3° Parce qu’ils ne distinguent pas l’essentiel secondaire ou du superflu : ils veulent tout faire
apprendre, en très peu de temps, même aux plus petits.
En conclusion, nous disons que les moyens audio-visuels sont de merveilleux outils
dont il s’agit de rester les maitres : ils sont faits pour servir, non pour asservir. Dans une
classe, le principal restera toujours celui qui enseigne : le maitre. L’équipement didactique et
scientifique le plus perfectionné sera de peu de valeur si celui qui doit s’en servir est dépourvu
de certaines qualités d’esprit, de cœur et de volonté indispensables à tout éducateur digne de
ce nom.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Quels moyens emploierez-vous pour rendre votre enseignement intéressant ?
2. Il faut concrétiser son enseignement chaque fois qu’on le peut. Pourquoi ?
3. Que signifient ces notes données par un inspecteur à un instituteur : « Maitre
apathique… classe terne. Ce maitre ne s’attache à ses élèves. »
4. Qu’entendez-vous par moyens audio-visuels ? Pourquoi doivent-ils ? Pour quoi
doivent-ils être employés avec discernement ?
La classe promenade
SUJETS A DEVELOPPER
1° Qu’est ce qu’une classe-promenade ? Indiquez les avantages que les élèves peuvent en
retirer.
2° Une classe promenade, pour être fructueuse, doit être préparée. Comment concevez cette
préparation.
Les manuels
I-UTILITE DU MANUEL POUR LE MAITRE
Le livre s’il en bien fait, est pour le maitre un guide précieux, un auxiliaire
indispensable. Si le maitre devrait préparer seul et entièrement toutes ses leçons, il lui faudrait
un temps considérable, il devrait y consacrer une partie de ses nuits. Le livre lui fournit
l’essentiel de ce qu’il doit traiter. Il ne s’agit plus, pour lui, que d’un travail d’adaptation, de
mise au point. Ce travail d’adaptation est nécessaire. En effet, s’adressant à une clientèle
nombreuse et diverse, l’auteur a visé à faire un travail aussi complet que possible : il reste
doc, au maitre qui l’utilise, à faire un choix, à ne prendre que ce qui convient à sa classe.
Aucun manuel n’est valable partout et pou tout. « L’erreur fréquente consiste à savoir vis-à-
vis du manuel une attitude trop servie, à vouloir toujours et partout le suivre pas à pas ; alors
qu’une importante sélection s’impose. Sa matière est toujours trop riche, sachons élaguer et
choisir ce qui parait le mieux adapté aux possibilités réelles de la classe du moment. »
(Villars-Toraille-Ehrhard.) Combien de maitres se montrent trop préoccupés de la recherche
du manuel idéal qui leur épargnera une minutieuse préparation, toujours à repasser en
fonction des besoins et des dispositions du groupe précis auquel l’enseignement s’adresse ! En
résumé, « si on maintient le livre à son rang d’auxiliaire de l’enseignement, si le maitre y
puise des idées, y cherche des modèles pour le préparation de leçons simples, concrètes ,
datées à la saison et à la vie locale, on en fait la meilleure des choses : mais la pire quand on
se fait suppléer par lui , quand on lui demande de remplacer la préparation personnelle ,
quand la leçon se calme sur le chapitre , ou pis, consiste dans la lecture du chapitre par les
élèves. » (Ferré.)
II-UTILITE DU MANUEL POUR L’ELEVE
1° Le livre est un excellent moyen de révision : la leçon terminée, l’élève la retrouve dans son
livre et, tout en l’apprenant, se remémore les explications du maitre. « à domicile » qui permet
de consolider et de fixer dans la mémoire les notions apprises au cours de la leçon orale du
maitre.
2° Le livre habitue l’enfant au travail personnel : il est important qu’il s’habitue à travailler
seul, à chercher, et ce travail apporte à la formation de la volonté une contribution importante.
III-LES MANUELS DE L’ECOLE
Il est de la plus haute importance que les manuels utilisés dans une école, surtout, ceux
employés pour l’enseignement du Français et de l’Arithmétique soient progressifs et forment
un tout complet. Rien n’est plus déroutant pour l’élève qu’une série de livres disparates, où les
programmes des différents cours se chevauchent, où les règles de grammaire sont exprimées
de façon différente : l’élève mélange tout, brouille tout et ne relient que des bribes
incohérentes. Pour que l’enseignement soit fructueux et profitable, il faut un programme net,
bien hiérarchisé. Rien de cela ne peut exister sans une série de livres conçus dans cet esprit.
Le meilleur lui-même n’arrivera pas à combler l’incohérence des programmes et des manuels.
IV-QUALITES D’UN MANUEL SCOLAIRE
1° Il doit être à la portée de l’élève, adapté u cours qu’il suit : trop facile, il serait un gène
plutôt qu’une aide. Trop difficile, n’y comprenant rien, l’enfant perdrait son temps et se
dégoutterait de l’étude.
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 93
2° Il doit être clair : un livre qui n’est pas clair n’est pas un bon livre. Les idées maitresses
doivent être soulignées. Un résumé, qui sera comme la condamnation de la leçon, terminera
chaque chapitre.
3° L’illustration et la présentation seront soignées ; si nous voulons que nos élèves aient bon
gout, mettons-leur sous les yeux des dessins véridiques, exécutées avec art. Ecartons ces
caricatures d’Africains répandues à profusion par les agences de tourisme et les réclames de
produits tropicaux et que l’on trouve parfois dans les manuels scolaires. Il faut que les livres,
et en particuliers de lecture, soient illustrés. L’image doit éclaire le texte ; mais non
l’absorber ; n’étouffons pas le texte par l’image. Lisons sa part à l’intelligence, « laissons- lui
briser l’écorce pour gouter le fruit » ; ne donnons à l’enfant que des images à regarder.
L’image ne doit pas seulement distraire ; elle doit aussi instruire.
4° Il doit être fait pour l’Afrique et traiter principalement des sujets africains : laissons de
cotés les manuels métropolitains qui ne s’adressent pas à nos élèves, qui les déroutent par les,
les idées auxquels ils se réfèrent. A chaque ligne l’élève brute sur un mot, une expression. Le
maitre doit intervenir à tout bout de champ pour fournir des explications que les élèves ne
saisissent pas ou comprennent de travers. D’où avec peu ou pas de profit, perte de temps
certaine, leçons hachées, lectures décousues.
Le tableau noir
I-UN OUTIL INDISPENSABLE
Dans l’équipement de votre classe, un tableau noir, où plutôt deux, sont
indispensables. Je dis bien noir et non pas gris. Un tableau décoloré fatigue la vue : ce qu’on y
écrit est souvent à peine lisible et expose les enfants à faire les erreurs. C’est pourquoi, c’est
pourquoi, cheque année, et si besoin est, deux fois par an, vous lui donnerez une nouvelle
couche d’ardoisier. Il est à remarquer qu’aujourd’hui la mode est plutôt du tableau vert. Le
vert, dit-on, est plus reposant pour la vue et plus gai.
Les tableaux tournants, à volets mobiles, sont plus maniables que les tableaux qui
reposent sur des chevalets : ils offrent aussi l’avantage d’une surface double par rapport aux
tableaux fixés au mur. Ils permettent également de dissimuler aux yeux des élèves un texte
qu’on désire conserver. On pourra obtenir le même avantage si l’on ne dispose que de
tableaux fixes, en faisant coulisser un rideau sur un triangle de fer.
II-AVANTAGES DU TABLEAU
Ses avantages sont nombreux :
1°Le tableau permet d’occuper tous les élèves à la fois, de se rendre compte aisément s’ils
sont attentifs.
2° Il permet de représenter par croquis les objets qu’on peut présenter en nature.
3° Il éclaircit les difficultés, donne de la vie à la leçon, la concrétise.
4° Il fixe, grave l’essentiel dans les yeux. N’oublions pas que le sens de la vue est très
développé chez les enfants.
5° Un élève qui passe au tableau, et il faut le faire le plus souvent possible, devient actif et
réfléchit.
III-OU PLACER LES TABLEAUX
La place habituelle des tableaux et le mur qui fait aux élèves, de chaque coté du
bureau du maitre. Il faut les placer de façon à ce qu’ils soient visibles de tous, de tous les
coins de la classe.
S’il n’y en a qu’un, et c’est dommage, on l’installera dans l’endroit le mieux éclairé,
évitant autant que possible les reflets qui obligent à fermer les volets et fatiguent les yeux.
IV-UTILISATION
1° LA LECON
Un plan succinct permet aux élèves de suivre sans effort l’exposition du maitre et facilite
l’attention. L’essentiel s’inscrit immédiatement dans les yeux et la mémoire. La leçon est déjà
à moitié sue ;
2° LA DICTEE
les mots difficiles, tant pour la préparation que pour la correction, seront écrits au tableau.
3° LA LECTURE
Les mots et les expressions à expliquer ou à retenir, les mots difficiles à prononcer
seront également écrits aux tableaux.
4° L’ECRITURE
V-LA CRAIE :
La craie blanche sur le tableau noir frappe immédiatement, accroché la vue. C’est
de loin la meilleure. Vous userez de craie de couleur qu’avec discrétion. Certaines couleurs, le
bleu par exemple, manquant de relief sur le noir.
Dans un tableau de lecture, pour attirer d’avantage l’attention sur la lettre nouvelle
ou le son nouveau. Vous pourrez utiliser de la craie rouge. Deux couleurs suffisent. Votre
tableau ne doit pas tourner à l’arc-en-ciel. L’enfant est alors captivé par les couleurs au
détriment de la leçon. Usons de la craie de couleur, mais n’en abusons pas.
Ménager la craie est une économie qui ne rapporte pas. « Les meilleures classes sont
celles où l’on dépense le plus de craie. » « La poussière de » craie sur les mains et sur les
habits du professeur est comme la poudre sur la figure du soldat, un signe qu’il a bien fait son
métier. »
V-CONSEILS PRATIQUES :
1° Ne tournons pas le dos aux élèves trop longtemps. Au tableau, soyez rapide, arrêtez-vous
au milieu d’une phrase et faites face brusquement.
2° Pas de gribouillages ni de fioritures, mais une écriture simple, lisible, que les élèves
peuvent imiter et imiteront sûrement. Faites en sorte que vous n’ayez pas à regretter qu’ils
vous aient imité.
3° Présentez vos tableaux avec gout. Que les exercices ne chevauchent pas les uns sur les
autres.
4° Un tableau, pour être bien présenté, demande beaucoup de temps. Préparez-le avant
l’arrivée des élèves le matin ou le soir après le départ.
5° Prenez l’habitude d’effacer le tableau avec un chiffon légèrement humide, vous éviterez
ainsi de respirer et de faire respirer à vos élèves une poussière de craie nuisible aux poumons.
6° En Afrique, où le tableau de bois a souvent la visite des extrémités, il est préférable de
remplacer les tableaux en ciment. Toutefois, le ciment a le des avantagea d’user la craie
beaucoup plus rapidement que le bois.
CHAPITRE VIII
ORGANISATION ADMINISTRATIVE DE L’ECOLE
Une tâche organisée est à moitié achevée (Clémenceau).
III-QUI RECRUTER ?
Le maitre recrutera les enfants qui ont cinq ans ou qui les auront avant le 1er Janvier
de l’année scolaire en cours. Il évitera d’encombrer son école d’éléments trop âgés qui
n’aboutissent à rien et dont l’assiduité reste problématique. Pour ceux-là les cours du soir sont
indiqués. Si les enfants trop âgés alourdissent la classe, les éléments trop jeunes sont
également un gène. Sauf de très rares exceptions, admettre un enfant au-dessous de cinq ans
est une erreur. In Capable de suivre le rythme de la classe, il risque de se décourager et de
prendre l’école en aversion. ? Ne pouvant suivre, et plus ou moins abandonné du maitre, il
sera souvent une occasion de désordre. Sa place est à l’école maternelle qui dispense un
enseignement approprié à son âge.
IV-LA RENTREE
L’enfant se présente à l’école accompagné des parents ou de son tuteur. Il est de
première importance que le maitre connaisse le responsable de l’enfant. On exigera pour
l’admission un acte de naissance et si possible un certificat médical.
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 97
La rentrée se fait pendant les huit premiers jours. Passée cette date, les nouveaux qui se
présentent ne sont plus inscrits. On tiendra compte cependant des cas suivants pour admettre
après la date limite de la rentrée :
1° Un enfant paraissant ouvert, intelligent, et qui, retenu par la maladie, n’a pu se présenter
dans les délais voulus.
2° Un enfant venant d’une autre école. Il doit se présenter porteur d’un certificat de scolarité
signé du directeur de l’école qu’il a quittée.
3° Au début d’une école, pendant deux ou trois ans, il faut se montrer accommodant. La
rentrée peut se poursuivre pendant tout le mois d’octobre ;
V-LES PREMIERS JOURS DE CLASSE :
N’improvisez pas votre rentrée. Faites en sorte d’arriver à votre poste, surtout s’il est
nouveau, quelques jours avant l’ouverture, afin que tout soit en ordre et pour recevoir les
élèves. Il faut, dès le premier jour, je dirais même dès la première heure, que les élèves se
rendent qu’ils ont un maitre qui est un chef. Livres et cahiers distribués, commencez sans
tarder votre classe, que vous aurez eu soin de préparer tout particulièrement. Vous éviterez le
travers des jeunes maitres qui se croient tenus, ce jour-là, à un discours sur la façon dont ils
entendent la discipline et l’obéissance. Ne vous pressez pas de juger votre classe. Après trois
mois de vacances, les élèves ont besoin de réapprendre beaucoup de choses ; ils ont oublié la
manière de tenir correctement un cahier, de rédiger une solution de problème, de copier un
texte sans fautes. Progressivement, par des exercices de révision, vous les remettrez dans le
bain et au bout d’une quinzaine, vous vous apercevez que tout n’est pas oublié et votre
collègue, l’an dernier, a fait du bon travail. Alors seulement vous pourrez porter un jugement
honnête sur le niveau de votre classe.
SUJETS A DEVELOPPER
1° Pourquoi le recrutement est-il nécessaire ? Le sera-t-il toujours ?
2° On vient de vous affecter dans une école de brousse qui doit ouvrir ses postes pour la
première fois. Un mois avant la rentrée, vous êtes à votre poste. Dites comment vous allez
procéder pour faire le recrutement.
3° La première semaine de classe est souvent décisive pour un jaune maitre. De quelles
erreurs doit-il se garder ?
QUARANTE-QUATRIEME LECON
II-FETES SCOLAIRES
Il est d’en inscrire un au calendrier à l’occasion de la fête de Noel. Le maitre, s’il est
bien vu, s’il a conquis la confiance des villageois, obtiendra sans peine des notables aisés, des
boutiques de l’endroit, de menus objets, qui lui permettront d’organiser un arbre de Noel. Il
s’arrangera pour que chaque élève fréquentant régulièrement l’école, obtienne quelque chose.
Ce sera une récompense accordée plus l’assiduité qu’au travail scolaire proprement dit.
Quelques chants et débits couperont agréablement la distribution des cadeaux.
A la fin de l’année scolaire, une fête sera organisée dans le village. On la fera
coïncider, autant que possible, avec une fête religieuse ou une fête locale. Le maitre donnera à
cette fête de famille tout l’état possible.
Un certain nombre de maitres, par timidité, manquent d’initiative, parfois aussi par
paresse, hésitent à se lancer. Il faut aller de l’avant, oser une première fois. Avec un peu de
savoir-faire et de dévouement, on réussit toujours.
On y fera participer un grand nombre d’enfants et si possible, toute l’école. Les
parents, toujours fiers d’applaudir leurs enfants, seront invités à la fête. Des invitations
personnelles pourront leur être adressées. C’est un assez long travail, mais qui se réduit à peu
de chose, si on le fait avec le concours des plus grands élèves.
Le programme comportera :
Le maitre veillera au choix des chants, saynètes et débite. Il aura à faire preuve de bon
gout. Il écartera tout ce qui est niais, vulgaire ou médiocre. Il sera assez modeste et défiant de
lui-même pour solliciter un conseil, s’il hésitait sur la croix d’un morceau.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Montrez l’importance du comité de patronage pour l’intéresser les villageois, les
parents et les notabilités à l’école.
2. Avant le départ en vacances vous organisez une fête scolaire. Etablissez votre
programme.
QUARANTE-CINQUIEME LECON
QUARANTE-SIXIEME LECON
Le directeur de l’école
I-AVOIR UNE CLASSE MODELE
Sauf dans les écoles importantes comportant au moins une dizaine de classes, le
directeur en plus de la direction générale, est titulaire d’une classe, et même dans celles-là. Il
assure habituellement quelques cours. Il serait fâcheux et de mauvais exemple pour ses
adjoints et si classe dont il est chargé ne se recommandait pas à l’immixtion de tous par une
tenue exemplaire. Il veillera donc à n’offrir à ses subordonnés que de bons exemples. Que
personne ne puisse s’autoriser de sa manière d’agir pour en prendre à son aise avec le
règlement. Par ailleurs, la bonne marche de sa classe témoignera de sa compétence
pédagogique, de son expérience et de la haute qualité de son enseignement.
II-CREER LE CLIMAT DE L’ECOLE
Le directeur représente habituellement l’élément stable de l’école. Il demeure, tandis
qu’autour de lui les adjoints passent. En plus de l’autorité, que lui confèrent ses fonctions,
cette relatif-fixité lui permet de donner à l’école son climat propre. Pour une bonne part,
travail, régularité, politesse, éducation des enfants dépendent de lui. Il est curieux de constater
comme ce climat, bon ou mauvais, varie d‘une école à l’autre. Tout dépend de la personnalité
du chef, de son savoir-faire, de l’application et de la compétence qu’il apporte dans l’exercice
de ses fonctions. Un climat favorable à l’éducation des enfants ne peut naitre ni demeurer sans
l’union étroite des maitres, sans l’union étroite des maitres, sans la coordination des efforts.
Pour faire régner cette bonne entente, pour coordonner les efforts de tous, le rôle du directeur
est primordial. « Il lui appartient de créer un climat de l’école accepté et entretenu par les
maitres et par les élèves. Il sait rendre au personnel le milieu agréable : il est pour cela, mille
moyens compatibles avec l’autoroute et qui incitent le maitre à se fixer, à demeurer, afin que
se cimente un esprit d’école qui rendent à tous la tâche facile et laisse ensuite chez les élèves.
Bien au-delà de la scolarité, le souvenir d’un heureux temps. » (Commune.)
CHAPITRE IX
SUJETS A DEVELOPPER
1° Qu’est-ce qu’une école maternelle ? Quel est son but ? Est-elle vraiment utile ?
2° La petite classe est, dit-on, la classe la plus importante, aussi convient-il de ne la confier
qu’à des maitres surs de leur métier et d’un grand dévouement. Etes-vous de cet avis ?
3° Dans toute école, chaque année, un certain nombre d’élèves redoublent la classe. Est-ce
toujours de la faute des élèves ? Le maitre n’a-t-il pas, lui aussi, une part de responsabilité ?
QUARANTE-HUITIEME LECON
1° Dans une école à six classes, chacun de trois cours formera deux classes.
2° Dans une école à cinq classes, le CM comptera une classe, le CE, deux classes, le CP deux
classes.
3° Dans une école à quatre classes, le CE aura deux classes, chacun des autres cours une
classe.
4° Dans une école à trois classes, chaque cours formera une classe distincte.
5° Dans une école à deux classes, l’une prendra le CM et le CE2 et l’autre le CE1 et le CP
N.B. Les répartitions ci-dessus ne sont pas impératives. Elles peuvent varier en fonction des
effectifs. Dans une école à deux classes par exemple, on évitera que l’une ait un effectif
squelettique pendant que l’autre est surchargée. Il y a parfois aussi de tenir compte du
nouveau des élèves. Ici, comme dans nombre d’autres cas, la lettre tue et l’esprit vivifie.
SUJETS A DEVELOPPER
1° Montrer la nécessité d’un classement sérieux pour la bonne marche d’une école. Comment
ce classement doit-il être fait ?
2° Peut-on parfois modifier le classement fait au début de l’année scolaire ?
3°Vous êtes chargé d’une classe à plusieurs cours ; CP1 - CP2 - CE1. Comment vous
organiserez-vous pour éviter toute perte de’ temps ?
4° Certains s’occupent trop exclusivement des bons élèves et oublient la masse. Que pensez-
vous de cette manière d’agir ? Comment faut-il procéder pour toucher la majorité des élèves ?
Programmes et horaires
I-LES PROGRAMMES :
Les programmes sont définis un arrêté et présenté par les livres de chaque
cours. « Etablie en fonction des possibilités moyennes de chaque âge, ils permettent d’éviter,
et, précisant les cadres gênés du travail scolaire, de graves erreurs d’adaptation. »
Vous devez suivre les programmes mois par mois, sans prendre de retard ni d’avance.
Il ne faut pas dépasser les programmes, ne pas chercher à enseigner ce qui ne s’y
trouve pas. C’est généralement le défaut des jeunes maitres. Ces pro grammes ont été établis
par des hommes expérimentés et compétents, vous pouvez leur faire confiance.
Les programmes, s’ils ont bien fait, tiennent compte du milieu, terrien ou maritime,
des cultures et des industries propres au pays.
Au cours moyen, vous serez amené à enseigner des choses que vos élèves ignorent
totalement, qu’ils n’ont jamais vues et ne verront sans doute jamais. Cela est nécessaire. Il
faut, dans un cours moyen, dépasser l’horizon du village. Toutefois, le fond de votre
enseignement doit être toujours la région et le pays où vivent vos élèves.
II-LES RAPARTITIONS MENSUELLES
C’est une obligation pour le maitre, que d’afficher dans sa classe les répartitions
mensuelles pour chacune des matières enseignées.
Elles sont indispensables si l’on veut voir dans l’année tout le programme prévu et ne
pas avancer à l’aveuglette. Chaque mois sera divisé en quatre semaines d’étude, les quelques
restants seront employés à la révision. Sur la répétition mensuelle, chaque, chaque matière
occupera une colonne.
III-LES HORAIRES
Toute école primaire doit avoir 30 heures de classe par semaine soit 6 heures par
jour. Sur les 30 Heures hebdomadaires, 2h 30 sont réservées aux récréations, soit 10
récréations de 15 mn. Le jour de congé hebdomadaire pourra se repartir en demi-jours. Dans
les pays à température élevée, il est préférable de mettre trois heures et demie, et même quatre
heures de classe dans la matinée. Les élèves travaillent mieux. Les heures chaudes du début
de l’après-midi sont fatigantes pour les élèves comme pour le maitre. Si vous suivez un
horaire officiel, n’oubliez pas de le compléter par un temps d’instruction religieuse. Ce temps
pourra englober le quart d’heure de morale prévu dans tous les horaires.
IV-COMMENT ETABLIR UN HORAIRE
1° Dans un horaire bien fait, le temps consacré à chaque spécialité sera en rapport avec son
importance et le cas échéant avec son utilité locale.
2° Il est préférable que la répétition des leçons et la correction des devoirs fassent corps avec
les enseignements auxquels ils se réfèrent, au lieu d’être placées au début de la classe du
matin.
3° L’horaire tiendra compte de l’âge des enfants et du cours, quant à la durée des leçons et des
exercices d’application. Plus les élèves sont jeunes et plus il faut varier l’objet de leur étude.
4° Les exercices difficiles qui demandent une plus grande attention : lecture pour les petits,
arithmétique, grammaire, rédaction pour les grands seront placés de préférence dans la
matinée ou immédiatement après les récréations. C’est quand l’élève est dispos, aux
premières heures de la matinée, ou après la détente des récréations qu’il faut lui demander le
plus grand effort. « En général, les heures le plus favorables au travail attentif sont celles du
matin. Le cerveau reposé par le sommeil réparateur de l’enfance donne allègrement le plein
de son effort dès l’entrée en classe, ou mieux encore, quelques instants après, quand les légers
tiraillements de la mise en train ont cessé. » (P. Bernard.)
5° Dans les écoles rurales, et généralement dans les centres où la fréquentation scolaire
laisse à désirer, il y aura lieu de prévoir de nombreuses révisions, afin que les élèves
intermittents puissent à peu près suivre la classe.
6° On respectera le temps réservé aux récréations. Les élèves, surtout, ont besoin de détente.
Après une bonne récréation, le travail est toujours meilleur. Les récréations ne seront donc pas
employées à refaire des devoirs ou à étudier des leçons. En plus de la détente physique,
l’élève a absolument besoin, le jeu spécialement le jeu d’équipe, apporte sa contribution
morale à l’éducation. Le frottement des caractères, le support des camarades, la soumission
aux règles du jeu sont une excellente école de formation sociale.
7° Dans les classes à plusieurs divisions, on s’arrangera pour que l’alternance des leçons et
des devoirs écrits ne laisse à aucun moment une section inoccupée.
SUJETS A DEVELOPPER
CINQUANTIEME LECON
Le surmenage scolaire
I-FATIGUE ET SURMENAGE
Il ne faut pas confondre fatigue et surmenage. « L’enfant fatigué est devenu normal le
lendemain ; l’enfant surmené ressent toujours la fatiguer, car la fatigue est normale après
un travail sérieux quelconque. »Le travail intellectuel produit une usure d’autant plus forte
qu’il est plus prolongé et plus intense. Il détermine dans les centres nerveux les mêmes effets
que le travail manuel, c’est-à-dire une consommation plus abondante d’aliments et d’oxygène
et une production plus active de déchets. En outre, le cerveau se congestionne par l’afflux du
sang. Une réparation et une décongestion périodiques s’imposent donc. Il y a fatigue normale
La préparation de la classe
I-NECESSITE :
Préparer sa classe est pour le maitre un devoir d’état, une obligation professionnelle. Il
s’agit évidemment d’une préparation réfléchie personnelle, faite en s’aidant des manuels, mais
non en les copiant. Pour le débutant consciencieux, cette préparation est un long et lourd
travail. Avec les années, l’expérience aidant, la tâche s’allègera. La ^préparation de la classe
qui, au début, était un défrichage laborieux demandant réflexion et temps considérable, ne
consistera plus qu’en mises au point et en retouches.
Cette préparation est indispensable :
1° Pour enseigner méthodiquement, sans dispersion ni papillonnage.
2° Pour enseigner avec facilité avec facilité et aisance : il est impossible de bien improviser.
La leçon improvisée est presque toujours une leçon superficielle, souvent une leçon bâclée.
3° Pour tout enseigner en se conformant aux programmes.
4° Pour enseigner dans la discipline, sans hésitation ni perte de temps. Les élèves
s’aperçoivent vite des hésitations de savoir. Heureux encore s’ils n’en profitent pas pour le
faire trébucher par des questions embarrassantes.
On peut considérer deux sortes de préparation : la préparation éloignée et la
préparation immédiate.
II-LA PREPARATION LOINTAINE :
1° Formation à l’école normale : la préparation éloignée consiste principalement dans la
formation que le futur maitre reçoit à l’école normale. Mais la formation pédagogique n’est
jamais terminée, elle dure tant que le maitre enseigne. Un jeune maitre sera avide des
suggestions de son directeur. Il restera ouvert à toutes les innovations pratiques. Il s’informera
des procédés employés par ces collègues qui ont de l’expérience et obtiennent des succès. La
lecture habituelle de revues pédagogiques l’empêchera de tomber dans la routine.
2° Cahiers et fiches : la préparation éloignée consiste encore dans la tenue régulière d’un
certain nombre de cahiers et de fiches se référant à chaque matière et à chaque cours. Ces
cahiers et ces fiches seront conservés, amplifiés, améliorés chaque année. Ils sont une
préparation éloignée et générale. La préparation immédiate consistera alors surtout en une
adaptation et en des références à ces cahiers ou à ces fiches, en tenant compte également des
conseils qui lui ont été donnés au cours des inspections, de l’expérience acquise, des erreurs
ou des succès passés (Voir 53ème leçon)
3° Large documentation : désireux de se perfectionner dans sa tâche, d’améliorer la qualité
de son enseignement, le maitre complètera ses cahiers et ses fiches par une ample
documentation recueillie au hasard de ses lectures et de ses voyages. Tout peut être utilisé en
pédagogue : articles de revues ou de journaux, cartes postales, histoire pour illustrer ses
leçons de morale, textes collectionnés à des fins orthographiques, poésies récentes pour varier
les récitations, phrases types pour faciliter le travail de la rédaction, etc. Ainsi, tout en
SUJETS A DEVELOPPER
1. Montrez que le maitre qui veut enseigner avec clarté et méthode doit préparer
soigneusement sa classe.
2. Développez cette phrase : « Le maitre qui continue à s’inscrire prépare sa classe. »
3. En quoi peut consister la préparation immédiate pour un CP1 ?
4. Développez cette parole : « Le défaut de la préparation chez un maitre est toujours une
preuve de préparation de présomption ou de paresse. »
CINQUIEME-DEUXIEME LECON
Le journal de classe
I-LE JOURNAL DE CLASSE EST NECESSAIRE
On peut affirmer qu’une classe non préparée vaille que la vaille, quelle que soit
l’expérience du maitre ne sera pas une bonne classe. La longue pratique d’une classe est une
aide sérieuse, mais il reste une adaptation, une mise au point dont on ne saura pas se passer
sans dommage pour les élèves. Il est à remarquer que ce sont les jeunes maitres, plutôt que les
anciens, qui négligent leur journal de classe. Si le fait se renouvèle souvent, les résultats en fin
d’année ne peuvent être que médiocres. C’est l’avis unanime des inspecteurs comme des
directeurs d’école. « Le journal de classe m’astreint chaque soir à une demi-heure de réflexion
sur ce que j’ai fait aujourd’hui et sur ce que j’aurai à faire demain. Grace à lui, quoi qu’il
m’arrive je conserve dans ma classe la pleine possession de moi-même, je ne m’y trouve
jamais pris u dépourvu. S’agit-il de la leçon dé » lecture ? Voici le texte des mots que j’aurai à
expliquer. De la langue française ? Voici quel en sera le sujet et l’étendue. De la leçon
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 116
d’histoire ? Le journal me dit : « Tu commenceras ici et tu t’arrêteras là : tu suivras tel plan, tu
insisteras sur tel fait ou tel personnage. »(Jeannot.). Le journal de classe devra toujours garder
un caractère pratique. La présentation en sera claire et l’écriture toujours lisible. Il doit être
pour le maitre un document de travail, épaulant son enseignement, le rendant plus efficace. Ce
serait le détourner de son but et ruiner son efficacité, s’il n’était rédigé qu’en vue d’une
inspection.
II-QUAND PREPARER SON JOURNAL DE CLASSE
La préparation du journal se fera le soir après le départ des élèves ou le matin avant
leur arrivée. Elle ne se fera jamais en présence des élèves. Il est préférable de faire son journal
de classe le soir. Le matin, on risque d’être pris par le sommeil ou un devoir urgent et n’avoir
pas le temps de le faire. Certains maitres préparent leur journal de classe trois ou quatre jours,
ou même une semaine à l’avance. Cette façon de procéder est à déconseiller ; des
modifications peuvent être nécessaires en raison d’imprévus : absences nombreuses par suite
de mauvais temps, leçon incomprise sur laquelle il faut revenir, devoirs à refaire, etc. La
préparation d déjà faite est alors toute bouleversée ou demande correctifs.
SUJETS A DEVELOPPER
1° A quel moment convient-il de préparer son journal de classe.
2° En vous aidant des livres dont se servent les élèves du CM. faites la préparation de votre
journal de classe pour une journée.
3° Comment peut-on qu’un journal de classe juge le maitre ?
CINQUANTE-TROISIEME LECON
Une vraie préparation d’orthographe se fait au jour le jour, d’après les difficultés
rencontrées. Ces difficultés peuvent tenir aux mots eux-mêmes, à leur prononciation
défectueuse, prononciation qui varie avec les différentes races de nos élèves. Certaines
difficultés peuvent être prévues, d’autres ne peuvent pas l’être.
SUJETS A DEVELOPPER
CINQUANTE-QUATRIEME LECON
SUJETS A DEVELOPPER
1. Montrer l’utilité des devoirs écrits. Quels principes doivent guider le maitre dans le
choix des devoirs ?
2. Que faut-il faire pour obtenir des devoirs corrects ? des pages nettes ?
3. Certains prétendent que l’on peut juger une classe par la façon dont les élèves tiennent
leurs cahiers. Etes-vous de cet avis ?
Les devoirs seront les mêmes que ceux donnés au CP1, un peu plus longs seulement ;
une quinzaine de lignes par jour, sur le cahier, sont un maximum.
III-LES DEVOIRS AU CE
On emploiera la réglure deux millimètres. Une page et demie par jour est largement
suffisant.
1° Dictée : deux ou trois fois par semaine, des dictées, préalablement préparées, seront faites
sur le cahier.
2° Constructions de phrases, paragraphes : les constructions de phrases, paragraphes : les
constructions se feront d’abord sur l’ardoise ou au tableau avant être transcrits sur le cahier.
3° les exercices d’application de la grammaire, l’analyse, la conjugaison pourront être faite
directement sur le cahier quand ils auront été, au préalable, faits oralement.
4° Dessins : le cahier de dessin ne sera pas quadrillé. On pourra mettre plusieurs dessins sur
une même page. Le crayon tendre est recommandé.
IV-LES DEVOIRS AU CM
Au cours moyen, il est bon d’avoir un cahier pour chaque matière, au moins un pour le
français et un autre pour l’arithmétique. Si l’école ne possède pas de résumés imprimés, les
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 123
élèves devront avoir en plus un cahier d’hygiène, d’histoire, de géographie, d’agriculture et de
leçons de choses. Ecartons les longs des devoirs qui tournent à la copie, auxquelles les élèves
ne se portent aucun intérêt et dont ils tirent très peu de profit. « Des devoirs cours et soignés,
en application des leçons du jour, ont plus d’utilité que des pages entières des copie, ders
opérations longues et rebutantes, des problèmes répétés. »(Commune) L’ensemble des devoirs
écrits dans un CM ne devrait pas dépasser deux pages.
V-CORRECTION DES DEVOIRS
1° Correction par le maitre :
le devoir terminé, beaucoup de maitres ramassent les cahiers pour les corriger chez
eux. C’est une tâche fastidieuse souvent mal faite et d’une utilité douteuse : l’élève se
contente habituellement de regarder la note chiffrée, sans apporter la moindre attention aux
annotations. Ce travail pénible ne semble nécessaire ne semble nécessaire que pour les
devoirs de français : constructions de phrases, paragraphes et rédactions. Est-il bien
préférable, quand on le peut, de faire comparaitre l’élève, sa copie en main, et de lui faire
rectifier sur le champ ses corrections.
Tous les autres devoirs écrits, à l’exception des compositions mensuelles, devraient
être corrigés pendant les heures de classe, et autant que possible, immédiatement après leur
exécution. Le vrai travail du maitre consiste non en une correction, mais en un contrôle des
devoirs. La recherche et la correction des erreurs incombent aux élèves mais non au maitre.
Agir autrement serait frustré les élèves d’une occasion de progrès en se chargeant d’un travail
écrasant et souvent inutile. C’est aussi reporter à plus tard une correction qui, pour être
efficace, doit suivre immédiatement l’exécution du devoir.
2° Correction par les élèves :
Dictées, exercices de grammaire, opérations et problèmes seront corrigés en classe, au
crayon, suivant les corrigés mis au tableau noir. Tous les devoirs corrigés par les élèves seront
ensuite contrôlés par le maitre. Ce contrôle est absolument nécessaire. Vouloir se fier à la
bonne volonté des enfants, c’est ne rien comprendre à leur psychologie ou prendra pour des
anges. Le maitre apprécie les devoirs pour le fond, la forme et la présentation, par des points
sur dix ou sur vingt ou par un signe conventionnel : T.B (très bien). A.B. (assez bien) P.
(passable), M. (médiocre).
3° Le « corrigé » :
Le maitre peut préférer un » corrigé à un devoir exécuté directement sur le cahier.
Dans ce cas, le devoir est fait au brouillon, puis expliqué et corrigé et enfin relevé au propre
sur le cahier. Même en procèdent de cette façon, les devoirs seront toujours contrôlés par le
maitre.
SUJETS A DEVELOPPER
1° Quels devoirs écrits convient-il de demander pour chacun des cours d’une école primaire ?
2° Les devoirs au CP1 se font sur l’ardoise, sur des feuilles détachées ou sur un cahier. A
votre avis, quelle est la meilleure façon de procéder ?
3° Tous les devoirs doivent –ils être corrigés par le maitre ? Comment agiriez-vous si vous
étiez chargé d’un CE2 ?
4° « Les procédés de correction généralement en usage n’exigeant des élèves qu’un travail
passif et sans prolongement. On redresse plus qu’on ne songe à prévenir le retour des fautes
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 124
communes. « Pensez-vous qu’il soit possible de donner à mal correction des devoirs une
valeur éducative certaine ?
CINQUANTE-SIXIEME LECON