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LECONS DE

PSYCHOLOGIE
D’après le livre
« Notre beau métier »

« Il faut connaitre
l’enfant pour pouvoir
l’enseigner et
l’éduquer »

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NOTONS PRELIMINAIRES
Seul l’artiste possède son instrument est capable d’en tirer toutes les harmonies
I- NECESSITE DE CONNAITRE LES ENFANTS
Le Maître a pour devoir de faire l’éducation des enfants. S’il ne les connait pas,
comment pourra-t-il les éduquer ? « il ne suffit pas à l’ingénieur de connaitre ses formules : il
doit connaitre aussi les ouvriers qu’il emploie. Comme le cultivateur, connait sa terre et lr
sculpteur le grain de son marbre ; comme l’artisan connait ses outils mais la matière qu’il
travaille…Nous mêmes, éducateurs, n’agirions efficacement sur l’enfant pour l’aider à monter
et à s’épanouir que si nous connaissons bien, no seulement les techniques et les outils à
employer mais surtout l’enfant lui-même, dans la complexité et de simplicité » (Jacquine). Le
maître s’il est doué d’intuition psychologique, accourra cette connaissance par l’étude de la
psychologie enfantine et par l’observation directe.
II- L’INTUITION PSYCHOLOGIQUE
La compréhension de l’âme enfantine est d’abord d’ordre intuitif. Elle a de la
perspicacité, beaucoup de finesse et de tact, un esprit actif. Avec l’expérience, le maitre
arrivera une sorte de divination psychologique, sens spécial qui lui fera deviner à de petits
détails insignifiants, à des riens, une foule des choses. Ce don de sympathie ou de divination
du cœur, le fera pénétrer au fond des âmes. « Des dons innés, renforcés par son amour des
enfants, et le sens de sa mission élargissent en lui ce sentiment de sympathie qui lui permet de
se mettre à la place des autres, de comprendre ce que chaque âme enfantine a l’original, de
percevoir comme l’instinct le chemin à savoir, pour gagner le plus court chemin à suivre le
cœur et l’intelligence de chaque enfant, de prononcer les mots et de faire les gestes qui sont
dans chaque vie particulière, éveillent l’intérêt, attirent la confiance, provoquent la sympathie,
stimulent l’effort, emportent une résolution. Ce discernement est une qualité tellement
indispensable, qu’elle se saurait être suppléée par aucune autre. Si le maître en manque, il
prétendra jeter tous les enfants dans le même moule ne tenant aucun compte des différences
des caractères, de capable, de dispositions : parce qu’il n’aura pas se modifier son action pour
l’adapter aux circonstances diverses et aux besoins particuliers.
III-ETUDE DE LA PSYCHOLOGIE ENFANTINE
La psychologie enfantine est une science qui étudie la personnalité de l’enfant, son
intelligence, son cœur, sa volonté. « Elle enseigne éducateurs la connaissance des enfants en
général, les différences de nature individuelle qui les séparent, en outre, elle éclaire maints
aspects de la technique éducative ». Mais si nécessaire qu’elle soit, cette étude de la
psychologie enfantine demeure insuffisante, car elle procède nécessairement par
généralisation et approximation. Elle demande à être compléter par l’observation directe. « En
effet, le portrait psychologique de tel enfant pris en particulier ne peut se tracer en parlant du
seul schéma correspondant à son âge. On se heurte à l’individualité du sujet, faite de son
originalité biologique et psychique, et nulle généralité ne saurait prévaloir contre les
caractéristiques personnelles. Dès qu’on passe du général au particulier, il convient de revenir
à l’observation directe ». (Villers-Tôlais-Erhard).

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IV- L’OBSERVATION DIRECTE
Elle consiste à laisser l’enfant agir, parler en toute liberté et à noter soigneusement ses
attitudes, ses réactions, son comportement. Elle n’a vraiment de valeur que si l’enfant ignore
qu’il est observé. L’observation directe donnera à l’éducateur la possibilité de contrôler ses
connaissances théoriques, de les appliquer à bon escient à chacun de ses enfants en particulier.
Seule, cette connaissance individuelle permet d’obtenir de bons résultats en éducation, car elle
donne à l’éducateur lame moyen de s’adapter à chacun en tenant compte de son caractère et
de son tempérament et non d’appliquer pour toute une règle commune et uniforme. « Chaque
enfant, s’il ressemble à ses voisins, possède pourtant des caractéristiques qui le distinguent.
Que le maître sorte de sa tour d’ivoire, qu’il descende vers ses élèves, il éprouvera bientôt que
nul traité de pédagogie n’a la force instructive de l’observation et de la vie ». P. BERNARD.
Le maître observera en classe, dans ses travaux manuels en récréation. Les jeux, en
particulier, devra aussi se renseigner discrètement sur la famille, l’hérédité, sur le milieu
social où évolue l’enfant. L’expérimentation, par documentation à l’observation directe et
personnelle de l’éducateur.
V- DIVISIONS DE LA PSYCHOLOGIE
La psychologie comprend trois grandes parties :
 L’étude de l’activité intellectuelle : l’enfant est un être qui pense
 L’étude de l’activité sensible : l’enfant est un être qui sent
 L’étude de l’activité volontaire : l’enfant est être qui veut.

CHAPITRE PREMIER
L’ACTIVITE INTELLECTUELLE
L’attention est le premier facteur de tout progrès, la qualité capable de l’étudiant (Riboulait)
PREMIERE LECON

Les sens
I- LES MOYENS DE CONNAISSANCE
La connaissance du monde extérieur nous est révélée par le sens. « C’est par le sens
que l’enfant entre le contact avec le monde environnant, c’est l’opposition du monde extérieur
qui l’arrache à ses rêves et l’éveille à la pensée : un couteau coupe quand on le tient par la
lame, le feu brule si on le touche, une grande boîte ne peut se mettre dans une petite, ect. Par
toutes ces constatations sensibles, l’enfant aboutit progressivement à des idées abstraites et
générales » (Hofer)
II- DEFINITION
Il ne faut pas confondre le sens qui appartient à l’âme avec son organe qui appartient au corps.

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1. Un sens est une faculté par laquelle je connais les choses concrètes. Ex : L’ouïe
2. Un organe est une partie du corps apte à remplir une fonction vitale. Ex : l’oreille
III- TABLEAU ANALYTIQUE DES SENS
Les sens Les organes Les objets connus
La vue L’œil La lumière, les couleurs, les mouvements
L’ouïe L’oreille Les sons
L’odorat Le nez Les odeurs
Le goût La langue, le palais Les saveurs
Le toucher La peau Le contact, le froid, le chaud

IV- LES SENS CHEZ L’ENFANT


« Les sens, chez l’enfant se développent progressivement. Les sons viennent d’abord. Il
est vite sensible à la voix de sa mère, le bruit le captive très tôt, il est charmé par la musique.
Puis il commence à s’intéresser aux objets, surtout s’ils sont lumineux et en mouvement. Il
porte moins d’intérêt aux odeurs. Par contre, le toucher se développe rapidement. L’enfant
veut prendre, toucher, palper tout ce qui est à la portée. Ils se passionnent pour les contours de
berceau, les barreaux de son lit les volants de la moustiquaire. Il tâte, palpe, suce encore tout
cela, car la main, l’œil et la bouche sont associés à cette explorateur » (G. Jacquine). Le goût
s’éveille très tôt. La moindre modification à son menu entraine des scènes de colère.
V- HYGIENE DES ORGANES DE SENS
On trouvera dans les traités d’hygiène les règles à observer pour maintenir les organes
en excellente santé. Si l’on remarquait des déficiences chez les enfants, on n’hésiterait pas
à les envoyer à la consultation du médecin.
VI- BUT DE L’EDUCATION DES SENS
L’éducation doit avoir un triple but :
1) Veiller à conserver les organes en leur appliquant les règles de l’hygiène : les fortifier,
à les rendre sensibles, à les mettre en état de recevoir des impressions nombreuses et
justice :c’est l’éducation physique.
2) Amène peu à peu l’enfant en parlant de la réalité concrète vers la découverte des idées
et des lots universelles, travailler à transformer les sensations passives en sensations
actives par l’attention de l’esprit, à prendre à bien interpréter les sensations : c’est
l’éduction intellectuelle.
3) Prémunir contre les erreurs, ne pas se laisser dominer par les sensations, mais agir par
raison et esprit chrétien, réprimer les écarts et les tendances mauvaises des sens, les
employer à connaitre le beau, le vrai, le bien : c’est l’éducation morale.
VII- IMPORTANCE DE CETTE EDUCATION :
L’enfant ne peut acquérir la connaissance du monde extérieur que par ses sens : il
est donc important de les développer, de les perfectionner, de leur donner toute la
fin par des exercices propres à chacun d’eux.
La vue et l’ouïe sont les deux principaux sens dont le développement et le
perfectionnement intéressent particulièrement l’œuvre de l’éducation.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Comment se développent les sens de l’enfant ?
2. Quel est le but de l’éducation des sens ?
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DEUXIEME LECON
Education de la vue
I-EDUCATION DE LA VUE
1) Les livres et les cahiers seront placés à vingt-cinq centimètres des yeux. On rapportera
du tableau les élèves qui ne voient pas très bien.
2) Les livres à petits caractères seront bannis de la classe.
3) On conseillera aux élèves d’arrêter la lecture quand les yeux font mal.
4) Le maître veillera au bon éclairage des classes. Le soleil ne doit ni le cahier, ni le
tableau. La lumière doit venir de la gauche, toucher ni le livre.
5) On utilisera de la bonne encre, un tableau d’une couleur bien nette.
6) Le port des lunettes sera déconseillé sans une prescription sans une prescription de
l’oculiste.
7) Les corps étrangers qui s’introduisent dans les yeux seront enlevés avec un mouchoir
propre.
II- VOIR JUSTE RAPIDEMENT ET BEAUCOUP
L’éducation de la vue se propose de rendre l’enfant apte à voir juste, rapidement et
beaucoup.
1) VOIR JUSTE :
Il faut apprendre à l’enfant à distinguer sans hésitation et avec exactitude les couleurs,
les formes des objets, à apprécier les distances, le relief, les volumes.
2) VOIR RAPIDEMENT :
On l’habituera à saisir d’un coup d’œil les couleurs et les formes des objets qu’on lui
montrera pendant quelques instants et qu’il devra reproduire aussi exactement que possible.
3) VOIR BEAUCOUP :
L’enfant doit pouvoir, en un minimum de temps, emmagasiner dans sa mémoire
visuelle un ensemble d’objets qu’on lui montrera pendant un temps très court.
III- ADMIRER ET GOUTER LE BEAU :
On lui fera admirer les meilleures de la nature : la beauté des arbres, des savanes
ondulant sous la brise, la splendeur d’un soleil levant ou d’un soleil couchant, la beauté des
étoiles scintillant dans la nuit, l’arc en ciel aux couleurs brillantes et variées. « Le beau atteint
plus aisément encore l’enfant dans le domaine des arts plastiques. Il ne manque pas
aujourd’hui d’excellentes reproductions de tableaux, de statues, de monuments. Il convient
non seulement de les préférer à des images sans valeur pour décorer la classe, mais d’initier
les enfants à les regarder, à les apprécier, de les aider à distinguer les beautés et les
caractéristiques ». (Torchère). On lui apprendra à goûter la magnificence des fêtes de l’église,
des cérémonies religieuses. Voilà pour le maître autant d’occasion d’éveiller chez ces élèves.
IV- SOIN, TENUE, ELEGANCE
Il faut éloigner de l’enfant toute vulgarité, toute laideur. On exigera de cahiers non
seulement propre, mais une belle présentation, d’une disposition agréable à l’œil. On ne
tolèrera pas les paroles grossières, les gestes disgracieux, la tenue négligée. On leur apprendre

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à saluer, à remercier, à parler d’un ton obligeant. En cette matière, c’est surtout la personnalité
du maître et sans comportement qui seront efficaces.
SUJETS A DEVELOPPER
1. A quoi doit viser l’éducation de la vue ?
2. Donnez des exemples susceptibles d’éveiller chez les enfants du goût et du beau
TROISIEME LECON

Education des autres sens


I- EDUCATION DE L’OUIE :
Pour perfectionner l’ouïe, on apprendra à l’enfant à distinguer les sons produits par
différents corps comme le bois, le fer, le verre ; à reconnaitre les personnes au son de leur
voix, à leur marche ; à distinguer le son des instruments de musique ; on le rendra attentif au
chant des oiseaux, au minimum des eaux à la chanson des feuilles. Mais c’est surtout par le
chant qu’on formera l’oreille de l’enfant. L’éducation de l’ouîe se fera aussi en classe pendant
la leçon de lecture. Le maître corrigera les fautes de prononciation. Il rendra l’enfant sensible
à la lecture expression, à la déclaration.
II- EDUCATION DE L’ODORAT :
Les enfants qui respirent mal, la bouche ouverte, qui ont de la salive aux lèvres sont à
signaler ; ils peuvent avoir des végétations nasales ou des polypes. En cet état, ils peuvent
faire des bonnes études. On formera l’odorat des enfants en leur faisant remarquer, puis
distinguer les divers parfums des fleurs. Supporter c’est qui incommode l’odorat est une
forme de l’énergie et de l’endurance. On les endurcira « contre ce frayeur de moindre
incommodités, comme du vent, du froid, de la fumée, des poussières, des puanteurs, qui font
des plantes et des grimaces comme si tout état perdu » (Mme Maintenon). L’abus des parfums
émousse l’odorat, engourdi l’intelligence et amollit la volonté. Un homme ne se parfume pas.
III- EDUCATION DU GOUT :
Ses sens se rapportent aux saveurs, l’enfant arrive vite à distinguer la doux, le sucré,
l’acide, le salé, le goût se développe surtout en famille au moment des repas. L’éducation
morale du goût consiste à donner l’enfant des habitudes de modération, de retenue à table.
C’est la politesse des repas, mais aussi une question de tempérances et de sobriété. On le
mettra en garde contre les excès de table, contre la gourmandise : on le préviendra des ravages
causés par l’alcoolisme. On lui demandera dé s’imposer quelques sacrifices, comme de
manger lentement une chose que l’on aime bien, de participer avec ces frères et sœurs, de
faire la part du pauvre.
IV- EDUCATION DU TOUCHER
On habituera les enfants à reconnaitre les objets rien qu’en les touchant. Pour affiner le
sens du toucher, on utilisera une collection de papier plus ou moins rugueux, puis des papiers
lisses que l’enfant doit classer en les palpant du bout des doigts. On emploiera le même
procédé pour les étoffes : soit laine, coton, velours. Les travaux de modelage, pliage,
découpage sont excellents pour développer de sens du toucher. Pour l’éducation morale du
toucher, le maître ne manquera pas de rappeler à l’enfant « Que son corps est le temple du

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Saint-Esprit et qu’il doit le traiter avec le plus grand respect. Lui redire aussi que pour être
maître de ses sens, ll faut les mortifier et affliger quelques fois son corps par des privations
légères qui ne compromettent pas la santé ». « Que l’enfant s’habitue à supporter sans pleurer
les douleurs légères, à prendre sans grimaces certains remèdes. Les enfants gâtés sont
généralement douillets : ils sont incapables de progrès et de dévouement, parce qu’ils sont
habitués à leurs aises marquant de force de caractère, car la vie sensitive et animale domine
chez eux : de la paresse, lâcheté, vice ». D’après Riboulet. Psychologie. E. Vitte)
SUJETS A DEVELOPPER
1. Par quels moyens arrive-t-on à faire l’éducation de l’ouïe ?
2. Comment fait-on l’éducation morale du goût et de toucher ?
QUATRIEME LECON

L’attention
I-DEFINITION
L’attention est un effort intellectuel, qui consiste à concentrer son esprit sur un objet
ou une pensée, à le fixer à ce qu’on fait ou à ce qu’on voit. On peut encore la définir : « Une
attitude de l’esprit, un état de tension de nos facultés intellectuelles attirées par l’objet et
dirigées par le sujet vers certaines idées qu’elle rend ainsi plus intenses et plus claires » (P.
BERNARD). On distingue l’attention spontanée et l’attention volontaire. La première est
provoquée par l’intérêt que suscite l’action, la seconde est commandée par la volonté. La
première se produit tout naturellement, ne fatigue pas ou peu, à moins qu’elle ne soit trop
prolongée, tandis que la seconde est intermittente et exige des efforts qui deviennent vie
pénibles. Si l’objet est extérieur, l’attention s’appelle observation. Si l’attention se porte sur
un objet interne (sentiment, idées), elle s’appelle réflexion.
II-L’IMPORTANCE DE L’ATTENTION
1) « L’attention est la condition du progrès ; il n’y a rien à attendre d’un enfant attentif.
L’enfant dont on n’a pas cultivé demeure étourdi toute sa vie. D’un homme étourdi on
peut tout faire, hormis un homme sage » Mgr DUPANLOUP. « Débutants dans
l’enseignement et vétérans blanchis sous le harnais, théoriciens et praticiens de
l’éducation, tous sont d’accord sur ce point : on n’obtient rien des enfants s’ils ne
collaborent pas de toute leur âme, avec leurs maîtres. Sans attention, l’école moud à
vide » (P.BERNARD)
2) L’attention développe notre puissance intellectuelle en concentrant toutes les forces de
l’intelligence sur un seul objet. Sans cette attention, pas de résultats possibles dans la
vie. Pour réussir, il faut être attentif à ce qu’on fait, à ce que disent et font les autres.
Un élèves inattentif accumulera plus tard les oublis, les maladresses, les fautes. Celui-
là réussit qui se donne tout entier à sa tâche, qui sait réfléchir.
3) L’influence de l’attention s’étend à toute la vie morale. Elle nous rend capables de
nous déterminer en toute connaissance de cause. Elle nous aide à garder le contrôle de
nous-mêmes. « L’attention est une condition de la vie morale. Celle-ci consiste à
libérer l’esprit de ses destinations instinctives. On n’est pas libre quand on est
incapable de faire attention aux motifs d’agir et à la merci des caprices de

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l’imagination, on n’est libre quand l’attention est trop faible pour substituer aux
mobiles d’ordre instinctifs de motifs d’ordre supérieur, aux intérêts égoïstes, les
intérêts généraux » (Hofer)
III-L’ATTENTION NAIT DE L’INTERET :
C’est son plus puissant stimulant. Si un objet intéresse l’enfant, il s’y attache et oublie
tout le reste. Le maître saura l’intéresser, piquer son attention, le captiver par un enseignement
concret et prenant « tout l’art du maître consiste à éveiller cet intérêt à provoquer cet appétit, à
amener l’élève à aimer finalement ce qui, de prime abord cet appétit, à amener l’élève à aimer
facilement ce qui, de prime abord, ne lui plaisait pas, à ne reculer devant aucune résistance
pour trouver la solution d’un problème qui le passionne, bref à devenir spontanément ».
(Hoffer).
IV-PAS D’INTERET SANS EFFORT
On n’a rien sans effort et sans peine. Pour s’adapter parfaitement à son volant, quels
efforts d’attention le chauffeur a du déployer, qui se remarquait, au départ, dans des
contractions désordonnées de ses muscles. Les élèves assis sur les bancs de notre classe sont
loin de cet état idéal. En général, l’étude les rebute. La plupart commencent à s’y soumettre
comme une corvée, simplement pour éviter les punitions ou pour briller devant leurs
camarades. Peu à peu, la joie éprouvée devant la difficulté vaincue et le succès remporté dans
une matière suffiront à ébranler l’effort d’attention » (Hoffer).
V-EDUCATION DE L’ATTENTION
1) Le maitre placera les élèves dans des conditions favorables pour écouter, écartant le
plus possible les causes de distraction, comme serraient le manque de la discipline, les
allées et les venues dans la classe, il évitera les remontrances fréquentes qui rompent
l’exposé de la leçon et entrainent les esprits hors du sujet.
2) Le maître n’oubliera pas que la capacité d’attention des enfants est limitée, aussi, ne
donnera-t-il que des leçons courtes, en rapport avec l’âge des élèves. Si l’on en croit
certains médecins, la durée de l’attention serait 15 minutes pour les enfants de 5 ans à
7 ans, de 20 minutes pour ceux de sept à dix ans, de 25 minutes pour ceux de dix à
douze ans, et de 30 minutes pour ceux de douze à seize ans. « Il ne faut pas oublier
que l’enfant a une peine énorme à retirer son attention tout au long d’une heure de
classe : les meilleurs élèves de dix ans sont distraits au moins la moitié du temps et
retiennent la leçon grâce aux nombreuses répétitions du maître, saisies par bribes, au
hasard. » (G. Jacquin)
Quand il sentira l’attention de la clase faiblir, il coupera son exposé par des moments de
détente : mouvements des bras, changement de position
3) L’enfant s’intéresse à la leçon s’il y prend une part active. On lui laissera, au moins à
certains moments, le droit de poser une question, de demander des explications
supplémentaires, d’exprimer sa pensée.
4) Le maître maintiendra l’attention, la ressaisira par des interrogations fréquentes,
rapides, inattendues.
5) Il apprendra à l’enfant à observer, à réfléchir, à exprimer ce qu’il voit, ce qu’il sent, ce
qu’il pense. Trop souvent, l’enfant substitue à l’expérience personnelle des
réminiscences de lecture, des bribes, des conversations. Il est facile de s’en rendre

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compte quand on leur donne une description, un récit. Les rédactions sont
généralement d’une pauvreté d’observation étonnante.
6) Pour développer son esprit d’observation, le maître lui fera raconter ce qu’il a vu au
cours d’un voyage, d’une promenade.
SUJET A DEVELOPPER :
1. Montrer l’importance de l’attention pour l’instruction comme pour l’éducation
2. Comment vous y prendrez-vous pour captiver en classe l’attention de vos élèves ?
3. « La pédagogie de l’attention, c’est toute la pédagogie » Comment comprenez-
vous cette parole ?
CINQUIEME LECON

L’inattention
I-L’ENFANT N’EST PAS NATURELLEMENT ATTENTIF
« Les sensations les images et les pensées défilent devant son esprit sans qu’il se concentre
sur aucune, parce qu’il s’intéresse successivement à tout, ou plutôt à rien. Il est à la merci de
ses impressions ; les choses futiles semblent même le captiver plus que les choses sérieuses.
Lorsque l’on arrive à fixer péniblement son attention, celle-ci se détend presque aussitôt et il
faut sans cesse la ramener à l’objet précis de l’étude. Un rien le distrait de son travail : un
objet qui tombe, la grimace d’un camarade, une mouche qui vole. La civilisation moderne de
la radio et du cinéma renforce encore cette instabilité naturelle. La seule chose qui retient
l’attention de l’enfant, c’est le jeu. Aussi, l’école active-t-elle canalisé cet intérêt spontané
pour le jeu vers le travail intellectuel ». (Hoffer)
II-LES INATTENTIFS
L’inattention, qui est souvent l’attention à autre chose que ce que le maître demande,
est fréquente surtout au début de la vie scolaire. Les inattentifs sont de deux sortes : Les
inattentifs exubérants et les inattentifs calmes. Les premiers sont des excités toujours en
mouvement, incapables de tenir en place ; les autres sont inertes. L’inattention des enfants
provient de plusieurs causes que l’on peut classer en causes lointaines et en causes prochaines.
III-LES CAUSES DE L’INATTETION :
1) L’AGE : Plus l’enfant est jeune et plus son attention est faible. Il ne faut pas s’en
étonner. L’éducation de l’attention se fait lentement, et elle ne devient habitude que
chez l’adulte. Une attention soutenue est impossible à l’enfant, elle n’est pas de son
âge , et toute habilité du maître consistera, par divers procédé, à tenir en éveil une
attention sujette à éclipses.
2) L’IMAGINATION : L’enfant imaginatif suit son rêve. Il est présent de corps, mais
son esprit est à cent lieues de la leçon.
3) L’INAPTITUDE AU TRAVAIL INTELLECTUEL : tous les enfants ne sont pas
également doués. On nait avec plus ou moins d’intelligence. Il est absurde de
demander de l’attention à un enfant incapable de travail intellectuel.
4) LE MANQUE DE VOLONTE : L’attention demande un effort soutenu. Un élève
sans volonté ne pourra jamais fixer son esprit sur un sujet.

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IV-LES CAUSES PROCHAINES DE L’INATTENTION :
1) L’ETAT GENERALE DE LA SANTE : « Chacun peut remarquer que l’attention
est pénible ou au moins, difficile quand faim se fait sentir ou quand la digestion est
laborieuse. Les gens atteints d’une névrose quelconque peuvent avec peine lire,
réfléchir ou même suivre une conversation ». (P. Bernard).
2) LE MILIEU : les bruits extérieurs : voisinage de toutes routes, des usines, des
marchés, sont loin de favoriser l’attention. Dans une classe indisciplinée, l’attention
est impossible. « Des hommes faits peuvent être attentifs dans un milieu bruyant et
s’aborder dans leurs pensées, des enfants en sont incapables. » (P. Bernard)
3) LE LOCAL : Un local mal aéré, trop chaud, où l’air se renouvèle difficilement, rend
la respiration pénible, la fatigue vient vite, les élèves somnolents.
4) LE MAITRE : des leçons insuffisamment préparées, trop longues, des leçons ternes,
sans vie, ne soit pas faites ou tenir l’attention. Il faut bien reconnaitre que l’inattention
des élèves provient souvent de ca que la leçon est mal donnée. « Incapable de
maintenir l’intérêt et l’attention par la qualité de leur enseignement. Il ont obligé de
menacer et de punir. Ils élèvent la voix au lieu de renforcer leurs arguments et
d’améliorer leur présentation. » (Russell). Par ailleurs, un maître qui n’a pas la
sympathie des enfants sera difficilement écouté.
5) L’ELEVE : Un sérieux effort d’attention ne pourra être obtenu d’un enfant qui dort
mal ou pas suffisamment mauvais lit, moustiques, séances de tamtam, qui est fatigué,
maladif ou sous alimenté.
SUJETS A DEVELOPPER
1. D’où vient, que les enfants sont inattentifs ? Donnez les causes éloignées de
l’inattention.
2. Quelles sont les causes prochaines de l’inattention ?
3. Chargé d’une classe de CP, quels moyens emploierez-vous pour fixer l’attention
de vos élèves ?
SIXIEME LECON

L’intelligence,
le jugement, le bon sens
I-DEFINITION
1° L’INTELLIGENCE :
L’intelligence est la faculté de connaitre et de comprendre. Seul l’homme es est doué,
seul il est capable de connaitre les choses, de comprendre les rapports qui les lient
2° LE JUGEMENT :
Le jugement est la faculté qui nous permet d’établir un rapport entre deux objets, deux
idées. Ex : le chien est un animal

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3° LE BON SENS : « C’est le jugement tel qu’on le rencontre dans la vie courante,
discernant le vrai du faux, le juste de l’injuste, l’essentiel de l’accessoire. L’homme de bon
sens voit juste, d’une vie réelle, d’une vie nette, prompte, directe. Il est l’ennemi de la routine
et toujours une faveur du progrès bien compris. Sa qualité essentielle est la mesure et le sens
du réel » (Riboulet)
II-L’IMPORTANCE DU JUGEMENT :
Amener les enfants à porter sur les gens et les événements un jugement droit et juste
est chose difficile. Et pourtant, former le jugement est un grave et important devoir, auquel
l’éducateur ne peut se soustraire. L’homme sans jugement ne fait rien d’utile dans la vie, car il
est incapable de donner aux choses, leur valeur réelle, exacte. Il met sur le même pied
l’essentiel et le secondaire, confond l’utile avec le nécessaire. Il accepte d’emblée les
jugements des autres, étant incapable de les contrôler.
III- « MIEUX VAUT UNE TETE BIEN FAITE QU’ELLE TETE BIEN PLEINE » : Il
est plus important d’avoir des idées claires, vraies et belles que d’emmagasiner au petit
bonheur des montagnes de notions hétéroclites ou de posséder sur une matière out ce qui a été
dit et a écrit. L’intelligence n’a plus alors qu’une activité mécanique et c’est le cas trop
fréquent des techniciens et des spécialistes quand la technique ou la spécialisation n’est pas
corrigée par une culture générale et humaine. « On a pu affirmer avec raison des paysans
illettrés des pays sud-méditerranéens qu’ils étaient plus cultivés que beaucoup de savants
spécialistes. Le nombre vraiment prodigieux de sentences et de maximes que la plupart ont
dans leur mémoire, leur permet, à propos de tout fait événement, d’évoquer une de ces idées
générales qui les explique, et de vivre sans cesse au dessus des contingences de leur vie de
labour. La simplicité de leur vie et la haute moralité de leur conduite constituent à la longue
de leur esprit une connaissance implicite qui les met mieux à l’abri de la propagande que des
têtes farcies d’idées inutiles » (Hoffer).
IV-EDUCATION DU JUGEMENT :
1° Les enfants d’une crédulité extrême dont il ne faut jamais abuser. Le véritable éducateur
évitera avec le plus grand soin d’émettre devant eux des jugements erronés.
2° Il réformera le jugement faux que les enfants formuleraient devant lui. Il leur apprendra à
vérifier leurs idées par leurs propres constatations.
3° L’enfant juge rarement par lui-même. Il répète ce qu’il entend dire. Le maître le mettra en
garde contre certaines maximes qui ont cours et qui sont acceptées comme vérités, sans
réflexion.
4° Par une observation attentive et exacte des choses. Il leur apprendra à les voir telles
qu’elles sont réellement, à juger sainement après contrôle. L’enfant est généralement ni
logique, ni objectif, et ce n’est que progressivement qu’il apprendre à porter un jugement
valable.
5° Le maître proposera lui-même des problèmes moraux, simples, à résoudre et rectifiera, s’il
y a lieu, les jugements portés par les élèves. La correction des rédactions se prête à un
redressement individuel du jugement.
6° C’est surtout à l’occasion de fautes qu’il amènera les enfants à se faire juges de leur propre
conduite, à apprécier leur culpabilité selon les principes moraux est non selon l’opinion. Mais
pour que l’enfant puisse juger lui-même de la moralité de ses actes. Il faut au préalable lui

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donner la notion exacte du beau. , du bien et du mal, du vrai et du faux, du laid, du vulgaire,
du malfaisant.
7° Le maître ne laissera pas les élèves discuter ses ordres, mais il leur donnera les raisons de
sa façon d’agir.
8° Il leur montrera qu’il est souvent plus raisonnable de se laisser guider que de s’en rapporter
à son petit jugement « toujours court par quelque endroit.
9° Il leur inspirera uns sage défiance d’eux-mêmes, les invitera à consulter des personnes
sages expérimentées avant de se déterminer à agir.
10° Par une instruction religieuse solide. Il combattra les superstitions dont il montrera la
sottise. Le ridicule, en ces occasions est souvent le meilleur remède.
11° « L’examen de conscience quotidien pendant la prière du soir, outre qu’il est en excellent
exercice qui développe l’esprit de réflexion, la personnalité des enfants et leur force morale,
est aussi un moyen fécond, surtout si le père y préside et le dirige, de formation d’un jugement
droit ». (Herbé).
SUJETS A DEVELOPPER :
Jugement et bon sens sont souvent employés comme synonymes : Définissez chacune de ces
facultés et donnez des exemples.
Le jugement intervient à chaque instant dans la vie. Montrez son importance et l’impérieux
devoir qui incombe au maître de former le jugement de ses élèves.
« Ce qui compte, ce n’est pas l’entassement des connaissances, mais la façon de les
acquérir. » Expliquez et commentez cette parole.
SEPTIEME LECON

La mémoire
I-QU’EST-CE QUE LA MEMOIRE ?
La mémoire est la faculté de conserver les connaissances acquises. Elle fait revivre.
Elle reproduit les pensées, les images, les faits antérieurement acquis. On peut la définir
encore « la faculté que nous possédons de faire revivre dans notre esprit les choses passées et
de les considérer comme présentes, tout en sachant qu’elles appartiennent au passées ». Le
souvenir est l’acte propre de la mémoire. L’oubli est la perte du souvenir.
II-DIFFERENTES SORTES DE MEMOIRE
1° La mémoire verbale qui retient facilement par cœur .
2° La mémoire intellectuelle qui retient aisément les idées, les raisonnements
3° La mémoire visuelle, qui s’attache plus spécialement aux physionomies, aux images, aux
couleurs.
4° La mémoire auditive, qui retient particulièrement les sons, les airs.
« On peut noter que la mémoire, dans un sens large, n’est pas seulement relative aux
faits de l’intelligence. Il existe une mémoire des actes, une mémoire des sentiments, peut être
une mémoire organique. En outre, les aptitudes des enfants à la mémorisation sont diverses.
Les uns ont une visuelle, d’autres auditives, d’autres motrice ou mécanique pourrait-on dire.

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C’est pourquoi la maître provoque, utilise, coordonne, associe, toutes les variétés de mémoire,
celle de l’ouïe, de l’oreille, de la main, pour aider l’enfant à acquérir les notions
indispensables. » (Dumas).
III-IMPORTANCE DE LA MEMOIRE :
« La mémoire est une faculté qui joue un rôle très important dans l’instruction des
enfants. On a dit que c’était les trois quarts de l’intelligence. C’est bien vrai. Un élève qui est
doué d’intelligence mais dépourvu de mémoire ne réussira pas : tandis qu’un autre moins
intelligent, mais dont la mémoire est fidèle, aura des succès. » (Eon).
Sans mémoire, il n’y a pas de travail intellectuel possible ; elle nous rend apte à
profiter de l’expérience des autres et de la nôtre. Elle nous donne les éléments indispensables
pour raisonner et juger ; sans elle, notre esprit serait vide. On peut dire qu’il n’y a pas de bon
jugement sans bonne mémoire. : « Une intelligence sans mémoire est une ville de garnison. »
(Napoléon).
C’est la mémoire également qui fait l’unité de notre vie morale, qui donne de la valeur
à nos promesses, à nos engagements.
IV-QUALITE DE BONNE MEMOIRE :
1° La facilité qui retient vite et sans peine
2° La ténacité qui conserve longtemps ce qui est acquis.
3° La promptitude qui rappelle instantanément ce qui a été appris. D’une manière générale, on
peut dire que la mémoire ne retient bien que ce qui a coulé à apprendre. La facilité se
rencontre rarement avec la ténacité.
V-L’AGE IDEAL DE LA MEMOIRE :
La puissance et l’étendue de la mémoire varient avec l’âge. De nombreuses
expériences tentées sur les enfants ont démontré que la plus grande facilité d’acquisition se
situe entre sept et treize ans. « A aucun autre moment de la vie le sujet n’offrira une telle
plasticité pour apprendre les finesses de la lecture et d’ l’écriture, la technique du dessin, de la
musique ou d’un métier manuel, le vocabulaire et la prononciation de la langue étrangère. Les
mêmes acquisitions n’étaient pas possibles à un âge plus tendre ; plus tard, elles ne se feront
ni avec autant d’aisance, ni avec autant de sureté. » Par contre, si la mémoire a moins de
facilité auprès treize ans, le pouvoir d’attention est en nette augmentation.
VI-DEFAUTS D’UNE MAUVAIS MEMOIRE
Une mauvaise mémoire est :
1° Rebelle : elle ne retient pas difficilement et après beaucoup d’effort
2° Fugitive : elle ne retient pas longtemps ce qu’elle a pris
3° Infidèle : elle mélange et confond les souvenirs
Il faut une longue patience pour améliorer la mémoire difficile et lente. Le moyen
principal à employer est la répétition dont l’efficacité devient plus grande si l’on associe
quelque intérêt à la leçon. « Les élèves qui retiennent difficilement ont besoin
d’encouragement ; le maître les félicitera de leurs moindres succès. » (Riboulet)
VII-L’AMNESIE :
L’amnésie est la principale maladie de la mémoire ; elle consiste dans la perte du
souvenir. On est dans l’impossibilité de se rappeler des faits, des dates, des images
antérieurement enregistrement. L’amnésie est rarement totale. Elle porte généralement sur un

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groupe de souvenirs d’une certaine époque de la vie. Elle se manifeste à la suite de chocs
violents ou de commotions cérébrales.
VIII-MEMOIRE, INTELLIGENCE ET LEJUGEMENT :
« Croire qu’une mémoire heureuse implique un manque de jugement est une erreur
grossière. Une grande intelligence et une grande mémoire sont généralement alliées ; elles se
complètent et sont nécessaires l’une à l’autre, il ne faut donc pas craindre de cultiver
fortement la mémoire. » « Loin que la culture de mémoire soit forcément en opposition avec
celle de l’esprit, elle est, au contraire, une condition indispensable pour que l’esprit ait toute
sa sureté et toute son étendue. » (Marion) « La mémoire ne guérit guère de la sottise originale,
elle n’enrichit pas la pauvreté du jugement, mais elle n’augmente pas non plus la sottise, ni
elle ne détraque pas un jugement et la mémoire. » (Grosnier).
« J’aime mieux, disait Montagne, une tête bien faite qu’une tête bien pleine ». Mais
une tête vide peut-elle être bien faite. » (Riboulet).
SUJET A DEVELOPPER :
1. A l’aide d’exemples, définissez les différentes sortes de mémoire
2. Qu’entendez-vous par une bonne mémoire ?
3. Montrez l’importance de la mémoire dans l’éducation
4. Que pensez-vous de cette parole de Montagne : « j’aime mieux une tête bien faite
qu’une tête bien pleine. »

HUITIEME LECON

Education de la mémoire
I-L’ETAT PHYSIOLOGIQUE INFLUE DE LA MEMOIRE
On retient mieux ce qu’on a appris quand on était en bonne santé. La fatigue, le sur
surmenage, le milieu malsain affaiblissement la mémoire.
Le maître veillera à ne pas fatiguer ses élèves, à ne pas surcharger leur mémoire de
notions inutiles, à les placer dans un local gai, aéré.
II-LA MEMOIRE RETIENT MIEUX QUAND L’EMOTION A ETE VIVE
La mémoire retient d’autant plus aisément que l’émotion a été plus vive et l’attention
plus soutenue. « L’attention est le burin de la mémoire », par contre, on oublie facilement ce
qui n’a intéressé ni ému. C’est au maître, par des leçons vivantes et pleines d’intérêt, à fixer
l’attention des élèves. Par des questions des traits, des surprises, il créera cette vivacité des
impressions qui gravent définitivement les idées dans la mémoire.
III-LA REPETITION
Pour être efficace et vraiment fructueuse, la répétition doit être méthodique. A
première lecture, crayon en main, on dégage les idées principales, puis les idées secondaires.
Plus ce travail préliminaire est précis et net et plus la mémorisation devient rapide et facile. Il
faut souvent revenir sur les mêmes choses. Bien rares sont ceux qui retiennent du premier
coup. D’où nécessité pour le maître de faire des fréquentes révisions. Les meilleures

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mémoires en ont besoin. On finit par oublier ce que l’on néglige de revoir, au moins de temps
en temps.
IV-L’ASSOCIATION DES IDEES
La mémoire retient plus aisément que les idées sont plus étroitement liées entre elles.
« L’ordre est une condition de vie pour la pensée » (Sortais).
L’association des idées introduit un certain ordre qui fait que les idées s’enchainent et
s’appellent mutuellement. Ce qui est isolé est sans valeur. Le maître fera naitre ces
associations en rappelant les liens logiques qui unissent les idées. Toute leçon nouvelle sera
raccordée à la précédente, au moins par une révision rapide.
V-FAIRE COMPRENDRE AVANT DE FAIRE APPRENDRE
Il ne faut rien confier que l’intelligence n’ait d’abord compris. Le maître expliquera
donc la leçon avant de la donner à étudier. On peut avancer qu’une leçon bien expliquée est
une leçon à moitié sue. C’est la seule façon d’éviter que les élèves emploient sans y rien
comprendre des litanies des mots dont ils ont la mémoire farcie. « Chez les enfants, en
général, la mémoire sensorielle est plus vive que celle des idées, et ils retiennent plus
facilement les mots que les idées. Ainsi, convient-il de lutter contre le psittacisme et de
vérifier sans relâche s’ils ont compris ce qu’ils récitent. De fait, il se rencontre des enfants qui
récitent imperturbablement une leçon sans comprendre de ce qu’ils ont appris. Or, c’est la
mémoire des choses qu’il nous faut, bien plus que la mémoire des mots. On la mettra en
action, tantôt en disant à l’élève d’expliquer ce qu’il vient de réciter, tantôt en lui faisant des
sous questions auxquelles il saura répondre s’il a compris la leçon qu’il apprise ; tantôt en
faisant rendre par d’autres termes les expressions de l’auteur. » (Hoffer).
VI-EXERCER LA MEMOIRE
La mémoire se perfectionne par l’exercice. En exigeant par jour que les leçons soient
sues et récitées intelligemment, le maître développera la mémoire de ses élèves. Li les
entrainera à apprendre une leçon dans un temps fixé. Pour mettre de l’émulation, il organisera
des petits concours.
Souvent on a remarqué qu’un temps trop long accordé aux élèves pour apprendre leurs
leçons non seulement ne donnait pas de bons résultats, mais était même néfaste à l’exercice de
la mémoire. Le mieux est de fixer le temps qu’ils devront y consacrer et, ce temps écoulé, de
passer immédiatement à la récitation.
VII-EDUCATION DE LA MEMOIRE VISUELLE
Cette éducation de la mémoire visuelle est importante, spécialement pour l’acquisition
de l’orthographe. L’enfant voit d’une vision rapide et globale, sans rien retenir de précis, il
faut lui apprendre à voir.
Cette éducation de la mémoire visuelle pourra se faire sous forme de jeux. En voici
quelques-uns :
-Présentation d’une image grand format à thème simple. Montrer très vite, cacher, interroger
les élèves sur l’image présenté
-Présentation d’un jeu d’image ou à chaque présentation un détail change
-Présentation d’un dessin d’animal, d’objet où il manque quelque chose. Recherche de ce
qu’il manque.

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Ces exercices sont extrêmement vivants et payants. Payants parce que cette mémoire
visuelle entrainée et devenant plus aigue aidera l’enfant à porter toute son attention sur un mot
quand on réclamera cette attention » (D’après Vaast).
SUJETS A DEVELOPPER
1. Quelles sont les conditions qui facilitent le travail de la mémoire ?
2. Comment votre enseignement peut-il aider les élèves à retenir leurs leçons ?
3. La mémoire visuelle est-elle importante ? A quelle discipline scolaire est-elle
particulièrement utile ? Comment peut-on la développer ?

NEUVIEME LECON

L’imagination
I-DEFINITION
L’imagination est la faculté de se présenter les images des objets absents, de les
transformer, de les combiner, d’en créer de nouvelles. Il y a deux sortes d’imagination :
L’imagination reproductrice et l’imagination créative.
II-L’IMAGINATION REPRODUCTRICE :
L’imagination reproductrice s’appelle aussi mémoire imaginative. Elle reproduit, fait
revivre des images déjà vues. Son domaine s’étend à tous les sens. La vue est ; de tous les
sens, celui qui fournit le plus de matériaux à l’imagination.
1° IMAGES VISUELLES : sites, paysages, accidents que l’on a déjà vus
2° IMAGES AUDITIVES : on a dans l’oreille un air, ou même seulement quelques
notes d’un air entendu.
3° IMAGES DU GOUT : le gourmand se réjouit des bonnes choses qu’il a mangées.
4° IMAGES DU TOUCHER : on garde les sensations d’une journée torride, on sent
encore sur son épaule la pesanteur d’une lourde charge.
5° IMAGES DE L’ODORAT : la bonne odeur d’un mets peut revenir longtemps
après.
III-L’IMAGINATION CREATRICE :
A l’aide d’images acquises qu’elle modifie, amplifie, combine, l’imagination en crée
de nouvelle. « L’imagination créatrice ne s’ébranle efficacement que si la mémoire s’est
antérieurement enrichie de faits et d’images au contact direct des choses et par tous les sens.
Dans cette réserve riche et variée de représentations sensibles, l’esprit trouve à souhait les
éléments d’une création imaginaire, d’où partira l’élaboration d’idées nouvelles. » (Hoffer).
IV-L’IMAGINATION EST SOURCE D’ACTION :
« L’importance de l’imagination dans la vie est très grande. Elle double nos forces,
stimule nos activités en nous faisant tendres vers un idéal que nous créons. C’est elle qui
guide l’artiste vers les réalisations du beau que son imagination lui présente. L’imagination
nous aide aussi à supporter nos peines actuelles en nous faisant songer à des jours plus
heureux.

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V-DONNER A l’ENFANT UN IDEAL ELEVE :
« L’idéal transforme une vie, il en fait la grandeur et procure le plein épanouissement
de l’être. Un enfant sans idéal sera plus facilement la proie des passions brutales. Mais celui
qui s’inquiète de s’élever au dessus de la médiocrité relève la noblesse de son âme. L’idéal est
une force incomparable qui réunit en un faisceau toutes les énergies de l’âme. Il est une
source de joie parce qu’il est un principe d’ordre et d’activité. Heureux les enfants auxquels
on aura donné de l’enthousiasme pour le beau et le bien. « Chez les chrétiens, cet élan pour
une vie moins médiocre devient une source de prosélytisme et apports avec lui la flamme de
l’apostolat. » (Riboulet)
V- L’IMAGINATION EST SOURCE D’ERREURS :
L’imagination sans contrôle devient « la folle du logis ». Elle fausse le jugement en
faisant prendre pour des réalités ce qui n’est qu’utopies. Elle amollit le caractère quand elle se
nourrit de créations irréelles qui détournent et dégoutent des devoirs présents. Quand elle est
soufflée d’images malsaines, elle excite les passions et déprave le cœur.
VIII- LA REVE :
Pendant le sommeil, la volonté et la raison n’agissent plus, l’imagination se donne
libre carrière ; c’est alors l’état de rêverie.
La rêve est souvent la reproduction des scènes de la veille. Il nous présente aussi
parfois des combinaisons imaginaires et absurdes.
SUJETS A DEVELOPPER :
1. Qu’est ce que l’imagination ? Quelles sont les différentes sortes d’imaginations ?
2. Quand l’imagination est-elle source d’erreurs ?

DIXIEME LECON

Education de l’imagination
I-L’IMAGINATION CHEZ L’ENFANT
Chez l’enfant, l’imagination est toute puissante car la raison et le sens critique ne sont
pas encore assez développés pour la maintenir sous leur contrôle. Elle est souvent d’une rare
audace, parce que, à la différence de l’adulte, l’enfant ne connait les limites qu’impose le
contact du réel. D’où ces histoires invraisemblables qu’il raconte si volontaires, ces jeux qu’il
invente et qui nous déroulent. « Il suffit d’avoir suivi pendant quelques minutes un enfant
dans ces jeux pour être convaincre que nos petits élèves en sont, en effet, à l’âge de
l’imagination. Ils bâtissent des romans, ils voyagent en idées, ils se créent tout un monde
fastueux dans le plus humble décor. Cette imagination prête une âme à tout objet, et elle fait
de chaque enfant un véritable poète, vivant presque constamment ses rêves. » (P. Bernard)
L’école, avec la discipline qu’elle exige, les connaissances qu’elle inculque, est un
puissant moyen pour discipliner l’imagination.

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II-MOYENS POUR DEVELOPPER L’IMAGINATION :
1° On développera l’imagination des enfants en leur montrant des spectacles grandioses, des
beaux paysages, en leur faisant entendre de la musique choisie, en leur racontant des histoires
vraies, des actes de dévouement, d’héroïsme dont fourmille l’histoire et qui laisseront dans
leur mémoire des trainées lumineuses.
2° « Le dessin d’après nature, non la simple et fastidieuse copie qui tue la personnalité, mais
le dessin d’inventions fondées sur des données puisées dans la réalité, exercera utilement
l’imagination et la développera par l’exercice. On permettra aux enfants de colorier leurs
dessins, mais en exigeant qu’ils justifient les teintes qu’ils choisiront. » (Hebré)
3° On fera appel à l’imagination dans les rédactions, les problèmes d’invention.
4° En classe, on les invitera à composer des contes et des histoires dont on ne leur donnera
que les éléments directeurs.
5° Les jeux sont pour les enfants un besoins, une activité nécessaire, où ils déplacent toutes
les ressources de leur imagination. Le jeu pour eux n’est pas une occupation frivole. Il suffit
de les regarder pour se rendre compte avec quel sérieux ils s’amusent. On les laissera choisir
et organiser leurs jeux. Souvent nous serons étonnés de voir les arrangements, les
combinaisons qu’ils imaginent.
III- DANGERS POUR L’IMAGINATION
Toutes les images sont liées à des mouvements musculaires qui tendent à se réaliser
(plaisir, douleur). En conséquence, il faut éloigner des enfants toute image malsaine, tout
spectacle dangereux capable de les troubler. Le cinéma est pour beaucoup d’enfants un réel
danger. Le maître signalera les beaux films que l’on peut voir, ceux qui sont déconseillés,
ceux qu’un enfant ne doit pas voir. Il mettra ses élèves en garde contre les lectures et
conversations déshonnêtes, qui, soufflent l’imagination. Il lui appartient également de
prescrire de l’école les livres troublants, les revues douteuses. Les revues pour enfants sont
nombreuses. Il y en a pour tous les âges. Il fera un choix judicieux et laissera à leur
disposition celles qui conviennent à leur âge et à leur degré d’instruction.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Pourquoi l’imagination est-elle toute puissante chez l’enfant ?
2. Par quels moyens peut-on développer sagement l’imagination des enfants ?
3. Pensez-vous que le cinéma puisse avoir une influence heureuse sur l’imagination des
enfants ? Si oui, à quelles conditions ?
CHAPITRE II

L’ACTIVITE SENSIBLE
Dirigez, freinez au besoin les poussées instinctives, ne les étouffez
pas, gouvernez les forces naturelles, ne les mutilez pas.

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ONZIEME LECON

Les émotions
I-DEFINITION
1° La sensibilité est la faculté d’éprouver le plaisir et la douleur.
2° L’émotion est le contre coup agréable ou désagréable qui résulte du fait qu’une
tendance est satisfaite ou non
3° Le plaisir est une émotion agréable provenant d’une activité satisfaite
4° La douleur est une émotion désagréable provenant d’une activité contrariée
5° Le sensation est une émotion qui a une origine physique
6° Le sentiment est une émotion qui a une origine intellectuelle ou morale
II-ROLE DU PLAISIR ET DE LA DOULEUR
Le plaisir et la douleur guident notre activité et sont une source de force et de progrès.
Pendant sa première enfance, l’enfant n’obéit qu’à la loi du plaisir-déplaisir. Aller à ce
qui lui plait, fuir ce qui lui déplait, telle est sa règle. On peut dire que tout le comportement
enfantin a pour mobile la recherche du plaisir et la fuite de la souffrance. A mesure que
l’enfant grandit, la volonté, éclairée par la raison, doit progressivement amener l’enfant à
devenir maître de ses émotions, à y consentir ou à les refouler, à les rechercher ou à les fuir
suivant qu’elles sont bonnes ou mauvaises. La vie scolaire, avec les exigences qu’elle impose,
la présence des camarades, la discipline, le regard du maître, la journée réglée par un horaire
rigide, toutes ces causes aident puissamment l’enfant à réfréner les manifestations de son
plaire ou de son déplaisir.
III-LE PLAISIR DANS L’EDUCATION
L’éducation donnera à ses élèves des notions justes sur le plaisir. Il y a des plaisirs
honnêtes qui sont permis et des plaisirs malhonnêtes qui sont défendues. Il amènera ses élèves
à faire un choix dans leurs plaisirs, à préférer les plaisirs nobles, les plaisirs du cœur, de
l’intelligence, de la vertu, aux plaisirs vulgaires des sens.
De sa classe, le maître fera un séjour agréable. Il créera une ambiance de joie qui
facilite l’étude : bonnes conditions hygiéniques, local avenant, propre, orné, aéré.
IV-LA DOULEUR DANS L’EDUCATION
La douleur est formatrice, elle trempe les caractères. L’éducateur ne doit pas l’écarter
systématiquement du chemin de l’enfant. Lui épargner toute peine, c’est le préparer bien mal
aux luttes de la vie.
Toutes les disciplines scolaires, de la lecture à la gymnastique, offrent des contraintes
salutaires. On n’a rien sans peine. Le savoir est une conquête. L’élève qui ne sait pas se priver
d’un jeu pour faire du devoir, étudier une leçon, n’aboutira jamais à rien.
Les punitions, elles aussi, ont leur rôle à jouer. Ce sont des sortes de douleurs. Le
maître n’en usera que modérément et avec tact. Il n’oubliera pas qu’elles doivent être des
remèdes et concourir à la formation morale des enfants. Une sanction qui ne tendrait pas à ce
but serait néfaste.
Il saura aguerrir ses élèves contre la douleur. Il leur demandera de ne pas se plaindre,
de ne pas gémir au moindre mal, au plus petit mal des dents, à la plus légère indisposition. Il

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leur apprendra à sanctifier leurs souffrances, à les accepter chrétiennement, en expiation de
leurs fautes. La douleur est une épreuve méritoire que Dieu ne ménage pas à ses amis. Il leur
donnera en exemple Notre Seigneur sur la croix, notre modèle divin.
SUJETS A DEVELOPPER
A l’aide d’exemples, définissez la sensibilité, le plaisir, la douleur, l’émotion, la sensation, le
sentiment.
Montrez l’importance du plaisir dans l’éducation
La douleur est-elle un mal ? Comment peut-elle contribuer à la formation de l’enfant ?
« Epargner toute peine à ceux qu’on aime, c’est haïr leur âme. » (Lavergne). Commentez et
expliquez cette pensée.

DOUZIEME LECON

La peur
I- CE QU’EST LA PEUR
On pourrait définir la peur comme étant l’instinct de conversation qui se défend. Un
danger grave, brusque, inattendu, auquel on n’est pas habitué, provoque la peur. La peur
pousse à la fuite. Si la fuite est impossible, la peur devient l’angoisse. La poltronnerie est une
sorte de peur par anticipation. Elle est surtout le fait de l’imagination qui crée des dangers
irréels.
II- CAUSES DE LA PEUR
1° La menace de mort : il y a alors explosion de l’instinct de conservation
2° L’inconnu : tout ce qui est inconnu, mystérieux effraie. Les enfants surtout ont peur de ce
qu’ils ne connaissent pas
3° L’obscurité : cette forme de la peur est tellement générale chez les enfants qu’on peut la
considérer comme une réaction normale.
4° L’attente de la douleur physique : l’attente d’une opération chirurgicale, d’une consultation
médicale, ou même d’un simple vaccin peuvent causer chez certains une véritable angoisse.
5° L’attente d’un choc quelconque : ce choc peut être physique, comme l’attente de la
commotion produite par un violant coup de tonnerre. Il peut aussi être moral. L’attente d’un
éloge public peut provoquer une sorte d’angoisse. (D’après Mélinand, Psychologie appliquée
à l’éducation. Nathan)
III- LES PHOBIES :
Par phobie, on entend une peur irraisonnée, obsédante, irrésistible, il y a la phobie des
objets : fusil, couteau.
Des éléments : tonnerre, eau….
Des maladies : microbes, douleur
Des animaux : serpents, araignées

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IV- EFFETS DE LA PEUR
1° La peur se traduit dans l’organisme par des troubles qui provoquent des frissons, des
sueurs. Certains, plus sensibles, vont jusqu’à s’évanouir. On en a même vu mourir de
frayeur.
2° Sous l’influence de la peur, l’intelligence est également touchée : perte de souvenir, de
toute réflexion .
3° La frayeur affaiblit la volonté : elle peut même être complètement annihilée. L’idée de
s’enfuir s’impose, devient obsédante : plus rien n’existe que le désir de fuir.
V- LA PEUR CHEZ L’ENFANT
Certaines frayeurs sont la conséquence d’un organisme débilité. Il convient alors de
consulter le médecin. On a constaté que les enfants robustes sont moins peureux que les
enfants maladifs.
On habituera les enfants à vaincre peu à peu, leur poltronnerie. On pourra faire un
appel discret à la raillerie, montrer le ridicule de certaines peurs qui sont le fait de
l’imagination pure. L’instruction, en donnant les raisons de certains phénomènes naturels
(éclipse, feux follets), fait disparaitre beaucoup de craintes puériles, ridicules ou
superstitieuses. Pour ne pas surexciter inutilement l’imagination des enfants, on évitera de
leur raconter des histoires de fantômes, de revenants que leq enfants crédules acceptent sans
contrôle.
L’autosuggestion est, pour certains, un puissant moyen pour vaincre la peur, l’enfant
se répétera : « je suis brave, je n’ai pas peur. »
SUJETS A DEVELOPPER
1° Quelles sont les principales causes qui provoquent la peur ?
2° Montrez les effets de la peur sur l’organisme, l’intelligence, la volonté.
3° Quels moyens emploierez-vous pour la peur chez les enfants ?

TREIZIEME LECON

La timidité
I-DEFINITION
La timidité est une crainte habituelle, une réserve excessive, un repli sur soi. « Fruit de
l’attention portée à soi et aux autres, la timidité est à la fois le sentiment aigu et exagéré de
son imperfection ou de ses faiblesses et la crainte du jugement d’autrui auquel on accorde trop
d’importance. Elle consiste en un véritable de dédoublement du moi en un moi-acteur et un
moi-observateur, accompagné d’une contraction de tout l’être agissant qui s’en trouve
paralysé. » (Hazan). La timidité se présente sous deux formes : la timidité-émotion et la
timidité trait de caractère.
1° LA TIMIDITE-EMOTION : c’est un état de honte et de peur qui se manifeste en
présence d’autres hommes, un désaccord entre le désir de plaire et la crainte de ne pouvoir y
réussir.

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2° LA TIMIDITE TRAIT DE CARACTERE : C’est un besoin de sympathie, d’affection
qui n’ose s’ouvrir, se déclarer.
II-CAUSES DE LA TIMIDITE
1° La timidité peut provenir d’un mauvais état de santé et d’une infirmité physique. L’enfant
maladif, sans énergie, sans joie ne s’intéresse plus à la classe ; il a tendance à s’isoler, à se
tenir à l’écart des camarades et du bruit. Le maître portera spécialement son attention sur les
infirmes qu’il pourrait avoir dans la classe, afin qu’ils ne deviennent pas les jouets et les
souffre-douleur de ses camarades.
2° Le caractère mal connu de certaines personnes peut engendrer la timidité. Des élèves
habituellement ouverts deviennent subitement timides devant un maître à l’abord grave. Il
suffit pour d’autres, de se trouver en présence d’un étranger pour être intimidés.
3° L’amour-propre, le doute de soi sont aussi des causes de timidité. Devant la peur du
ridicule, de la raillerie, on rencontre des enfants incapables de répondre ou qui bredouillent
des phrases incohérentes. La timidité leur fait perdre tous leurs moyens.
4° La timidité vient parfois de la première éducation. Les enfants élevés dans des conditions
difficiles, soumis à des pénibles travaux dès leur plus tendre enfance, qui ont été rudoyés par
leurs parents ou tuteurs, manquent souvent d’expression, d’assurance, demeurent fermés.
III-COMBATTRE LA TIMIDITE
Si la timidité a pour cause une santé déficiente, c’est au médecin qu’il faut s’adresser.
Dans beaucoup de cas, une alimentation abondante et variée sera le meilleur et le plus efficace
des remèdes.
Il faut encourager avec douceur les enfants qui manquent de confiance en eux qu’ils
peuvent arriver aux mêmes résultats que leurs camarades. Se moquer d’eux, les former en
ridicule, n’aboutirait qu’à les froisser et qu’à les former complètement.
Pour ceux dont la timidité provient de l’amour-propre, de l’orgueil, il est facile de leur
prouver qu’une gaucherie n’est pas une faute irréparable, qu’il fait savoir accepter avec le
sourire les petits ennuis que nous occasionnent nos maladresses. « Seul le timide peut
entreprendre de se corriger et le faire avec succès. Mais il faut une volonté énergique pour se
rendre sociable, réagir contre l’imagination et la sensibilité, contre la peur de se tromper, de
faire les gaucheries, de se rendre ridicule. Certains exercices scolaires : chant, déclamations,
et peuvent donner de l’aplomb au timide, en l’obligeant à paraitre en public. » (Riboulet).
SUJETS A DEVELOPPER
Quelles sont les causes principales de la timidité ?
Par quels moyens pouvez-vous combattre la timidité chez vos élèves ?
QUATORZIEME LECON

La colère
I-DEFINITION
La colère est un mouvement impétueux de l’âme qui se lève contre ce qui contrarie et
qui porte à se venger, à s’attaquer, à se défendre.

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EFFETS DE LA COLERE
1° La colère chez l’enfant : Pierre désire un objet, il s’apprête à le saisir. Je l’enlève.
La colère éclate : cris, gestes, pleurs, trépignements. Son visage s’altère, change de couleur, sa
respiration devient saccadée. La colère, chez l’enfant ne dure pas : un autre objet, une autre
idée, et la colère tombe.
2° La colère chez l’adulte : un désir inassouvi, une insulte et la colère éclate. On
remarque les phénomènes que chez l’enfant : cris, gestes, trépignements, les yeux brillent, la
respiration devient haletante. L’homme en colère perd le contrôle de sa raison. Il est comme
fou et capable de tous les excès. Que de crimes, de malheurs sont causés dans un accès de
colère. Chez l’homme, quand il arrive à dissimuler sa colère, elle se change en haine.
II-CAUSES DE LA COLERE
1° Le tempérament : les tempéraments nerveux ou bilieux sont ordinairement
irascibles. Les personnes qui se livrent à la boisson spécialement à l’alcool, offrent moins de
résistance à la colère.
2° La vanité : pour en rien, une parole piquante, un prétendu manque d’égard, le
vaniteux s’emporte.
3° La mauvaise éducation : les enfants bien élevés, habitués à la politesse, à la
discipline, à l’obéissance, se fâchent rarement. Par contre, les enfants amollis par des parents
qui cèdent à tous leurs caprices, s’irritent à la moindre résistance.
IV-COMBATTRE LA COLRE CHEZ L’ENFANT
1° L’exemple du maître : L’enfant imite. Que le maître soit toujours pour ses élèves un
modèle de calme, de « sang-froid ». Il perdrait son temps à prêcher la douceur, si lui-même
s’emportait à tout bout de champ. En toute occasion, il fera preuve d’une grande maitrise de
soi, ce qui n’est pas toujours facile au milieu d’enfants turbulents. « Si l’enfant traverse des
crises de colère, le mieux est de laisser passer l’orage, en réservant nos remontrances pour
plus tard. On ne jette pas de l’huile sur le feu pour l’éteindre, on ne fourrait pas de raisons à
un furieux. Il ne convient de céder à un emportement puéril, mais, il ne faut pas l’exaspérer en
le combattant de front, en opposant colère. Agir ainsi, c’est pousser l’élève à la bavarde et à la
rébellion, c’est compromettre notre propre autorité. Il n’est pas jamais bon de punir , dans le
premier mouvement de l’élève, ni dans le notre. C’est notre sang-froid, non la punition, qui
calmera le coléreux. Le fait d’être considéré comme un malade qu’on regarde avec
commisération, devant qu’on fait le silence et le vide, donnera à notre élève le sentiment qu’il
commet un acte étrange et honteux. » (P. Bernard).
2° Eviter d’imiter les enfants : le maître doit connaitre ses élèves. Il se gardera en
général, mais particulièrement à l’égard des caractères irascibles, de tout propos, de toute
raillerie qui risquerait de les aigrir, de les imiter, de les rendre hargneux.
3° Ne jamais répondre à la colère par colère : devant la résistance, l’entêtement ou
l’emportement des enfants, garder votre sang-froid, attendez patiemment la fin de la colère
pour raisonner, moraliser, infliger, si besoin est, la punition méritée. La maitrise de soi est
nécessaire à la maitrisez des autres. « La première règle à suivre pour s’emparer de la volonté
de l’enfant, c’est devenir maitre de la sienne. » (Gratry).
4° Combattre certaines tendances : par une éducation morale solide, le maître
combattra les tendances à l’égoïsme, à l’orgueil, à la sensualité qui sont les sources
habituelles de la colère.

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SUJETS A DEVELOPPER
1. Quelles sont les causes habituelles de la colère ?
2. Comment l’éducation s’y prendra-t-il pour combattre la colère chez les enfants

QUINZIEME LECON

Les inclinations
I-DEFINITION
Les inclinations sont des tendances naturelles qui nous portent spontanément vers
certains actes : tendances à rendre service, tendances au vol.
II-DIFFERENTES SORTES D’INCLINATIONS :
1° Les inclinations physiques ou appétits : Qui sont des besoins et sont la conséquence
de la constitution de notre organisme : la faim, le sommeil.
2° Les inclinations égoïstes : Qui nous portent à chercher notre avantage, notre plaisir,
à satisfaire notre amour-propre. L’enfant est égoïste par nature. S’il s’écoule, il écarte tout ce
qu’il gène.
3° Les inclinations sociales : Qui nous portent à vivre en société. « L’enfant normal de
neuf à douze ans doit s’intégrer sans heurt dans la collectivité, d’abord des enfants, peu à peu,
des adultes. Il doit prendre une part active, volontaire, joyeuse et libre à la vie collective des
enfants du même âge. » (G.Jacquin).
4° Les inclinations familiales : Qui se traduisent par l’amour conjugal, paternel, filial,
familial.
5° Les inclinations supérieures : Qui nous portent vers le beau, le vrai, le bien, nous
font sortir de l’égoïsme au service d’un idéal.
6° L’inclination religieuse : Qui est l’élan de l’âme vers Dieu. Elle est faite de respect
et l’amour. Elle se manifeste par la prière, l’adoration. « Pour peu qu’on se méfie aux enfants
et qu’on ausculte leur cœur, on demeure frappe de cette sorte d’instinct qui oriente leur âme et
leur esprit vers Dieu. » (Dieu).
III-EDUCATION DES INCLINATIONS :
Nos inclinations sont innées, nous n’en sommes donc pas responsables. Le rôle de
l’éducateur consistera à éclairer les enfants sur leurs inclinations, à les aider à contenir et à
combattre leurs inclinations mauvaises, à cultiver, à donner leur plein épanouissement à leurs
bonnes inclinations.
IV-EDUCATION DES INCLINATIONS PHYSIQUES :
Il ne faut leur accorder que ce qui leur est nécessaire pour maintenir le corps en bonne
santé.
Le maître combattra les penchants à la gourmandise et la paresse, qui sont si fréquents
chez les enfants.

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V-EDUCATION DES INCLINATIONS EGOISTES :
L’éducateur veillera à faire observer la justice dans les jeux. Il exigera une obéissance
prompte et exacte. Il apprendra à l’enfant à penser aux autres. Il combattra l’orgueil et la
vanité. Il fera comprendre aux enfants que ce qui rend beau, ce n’est pas le visage, ce ne sont
pas les vêtements, mais les qualités du cœur et les vertus de l’âme.
VI-EDUCATIONS DES INCLINATIONS SOCIALES :
Le maître développera le sens de la solidarité et les devoirs qu’elle impose comme
membre de la famille humaine. Il cultivera la bienveillance, la bienfaisance, l’amour des
pauvres et des malheureux, la bonté, la charité, le dévouement. La vie scolaire offre chaque
jour de fréquentes occasions de pratiquer les vertus sociales. « Les maîtres leur apprendront à
se gêner pour les autres et à leur rendre service, à ramasser les morceaux de verre au milieu de
la chassée, à être polis dans un magasin en s’adressant au vendeur, à remettre en place le
version qu’un camarade a mal suspendu, à descendre de vélo pour prêter leur pompe à un
cycliste dans l’embarras, à prêter un objet, à fournir une explication à un camarade qui a été
absent, à céder sa place, à rendre un service non rétribué etc. Une fois lancés dans cette voie,
les enfants sont très ingénieux pour découvrir des occasions d’aider leurs camarades. »
(Hoffer).
VII-EDUCATION DES INCLINATIONS FAMILIALES :
L’affection que l’enfant porte à ses parents l’incitera, pour éviter de leur déplaire, à
réprimer ses caprices, à bien se conduire, à fournir en classe un travail soutenu.
Le maître insistera sur le respect et l’amour des parents, l’obligation, pour les enfants,
de leur venir en aide quand ils sont âgés, sur la bonne attente qui doit régner entre les
membres d’une même famille, sur le bon exemple que les ainés doivent à leur frères et sœurs.
VIII-EDUCATION DES INCLINATIONS SUPERIEURES :
1° LE VRAI : pour développer la tendance vers le vrai, le maître excitera la bonne
curiosité des enfants, répondre volontiers à leurs nombreux « pourquoi » et « comment ». Il
exigera d’eux une grande sincérité. Il combattra impitoyablement l’hypocrisie, la duplicité, le
mensonge, qui sont les ennemis du vrai.
2° LE BEAU : « Le gout du beau est spontané chez l’enfant, capable plus que l’adulte
encore d’admiration, d’élans, d’enthousiasme. Ce gout est malheureusement susceptible de
perversion sous l’influence du milieu familial ou social. L’école doit être le lieu où l’enfant
retrouve une sorte d’harmonie heureuse qui doit l’élever au point de vue esthétique ».
(Tronchère). Pour développer chez ses élèves la tendance vers le beau, le maître bannira toute
laideur de sa classe : gravures souillées, cartes déchirées, etc. Il ornera avec gout. Il
demandera à ses élèves des travaux soignés, biens présentés. Il excitera en eux le plaisir noble
que l’on ressent en face de belles choses : coucher de soleil, nuit étoiles, etc.
3° LE BIEN : Pour développer la tendance vers le bien, le maître saura utiliser et faire
vibrer les cordes sensibles : désir de grandir, de se surpasser. « Si tu veux tracer ton sillon
droit, attache la charrue à une étoile. » (Hébrard). « Un des calculs les plus maladroits consiste
à rabaisser aux yeux de l’adolescent les causes désintéressées. Il est acquis d’avance à toutes
les nobles pensées. » (Mendousse). Il proposera à ses élèves un idéal élevé, dirigera leurs
intensions, leur apprendra à travailler par devoir, sans attendre de récompense matérielle.
Mais c’est surtout dans une solide instruction religieuse que le véritable éducateur trouvera le
moyen le plus efficace de développer la tendance au bien.

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IX-EDUCATION DE L’INCLINATION RELIGIEUSE
L’éducateur ne doit pas ignorer que l’éducation des inclinations morales a son
couronnement dans l’éducation du sentiment religieux qui est le meilleur auxiliaire de la
moralité. Il cultivera chez les enfants l’amour de la vertu, le gout de la piété. Il les exhortera à
fréquenter régulièrement les sacrements, à assister aux offices paroissiaux, à y participer
d’une manière active. Il leur parlera avec conviction de Notre-Seigneur, de la Sainte Vierge et
des Saints. Une vie exemplaire étant la plus convaincante des leçons, c’est surtout par son
exemple qu’il portera ses élèves à aimer et à pratiquer la religion.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Qu’entendez-vous par inclination ? Définissez les différentes sortes d’inclinations que
vous connaissez.
2. Pourquoi les inclinations égoïstes doivent-elles être combattues énergiquement ? Dans
quelles circonstances le maître devra-t-il intervenir ?
3. Comment un maître pourra-t-il développer les inclinations sociales chez l’enfant ?
4. Quels moyens emploierez-vous pour éveiller et développer les inclinations
supérieures ?
5. Montrez l’importance de l’inclination religieuse dans la formation morale.
6. « Meubler l’enfant d’habitudes de dévouement et de serviabilité envers u milieu social
dont on l’isole, c’est, à la lettre, lui enseigner à nager hors de l’eau. » (Deway.).
Comment comprenez-vous cette parole ?
SEIZIEME LECON

Les passions
I-DEFINITION
La passion est un mouvement violant de l’âme poursuivant un bien ou repoussant un
mal.
II-CARACTERES DE LA PASSION
La passion est :
1° VIOLENTE : C’est un élan puissant qui nous porte vers un être ou un objet.
2° OBSEDANTE : Elle revient sans cesse à la charge et occupe tout l’homme.
3° EXCLUSIVE : Le passionné ramène tout à l’objet de sa passion.
4° PASSAGERE : Ses manifestations ne durent pas, ce sont des crises (à l’exception de
l’avance)
5° EGOISTE : Le passionné ne recherche que son plaisir.
III-DIFFERENCES ENTRE L’INCLINATION ET LA PASSION :
L’inclination est calme et la passion est exaltée
L’inclination est permanente tandis que la passion est une crise
L’inclination nous laisse le contrôle de notre même mais la passion nous fait perdre.

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IV-DIVISION DES PASSIONS
On distingue les passions nobles est les passions mauvaises. Les premières nous
inclinent au vrai, au beau, au bien. Les secondes nous poussent au mal. On pourrait les classer
les noms des sept péchés capitaux.
V-EDUQUER LES PASSIONS NOBLES
Les passions nobles, bien dirigés, sont de puissants, stimulants de l’activité humaine.
L’homme ne se surpasse que dans la passion. Les grands hommes, les savants, les saints
étaient tous des passionnés. Les belles passions, dit-on, sont pour les belles âmes. L’éducateur
développera les passions généreuses de ses élèves, en leur donnant l’occasion de s’exercer ; la
jeunesse est enthousiaste, débordante de vie, impatiente de se donner, de se sacrifier pour un
noble but. Il n’y a pas que les sports qui soient capables de l’enthousiasme. Il y a cependant
un certain contrôle à exercer, car les meilleures passions en arrivant vite aux excès. La volonté
doit toujours rester maitresse chez elle.
VI-COMBATTRE LES PASSIONS MAUVAISES
Le but de l’éducateur est d’aider l’enfant à combattre ses passions mauvaises. Et pour
cela :
1° Il écartera l’objet qui provoque la passion coupable.
2° Il remplacera une passion vile par une passion noble.
3° Il fortifie la volonté de l’enfant, se rappelant que le rôle de la volonté est de gouverner les
passions.
4° Il fera appel au raisonnement, à la conscience, à la loi morale. Mais il attendra, pour
moraliser, que l’enfant ne soit plus sous l’emprise de la passion.
5° Il conseillera le recours à la prière et aux sacrements qui sont les deux grands moyens que
l’Eglise met à notre disposition pour lutter victorieusement contre nos passions.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Quels sont les caractères de la passion ? Montrez les différences qui existent entre
l’inclination et la passion.
2. Il faut développer les passions nobles et réfréner les passions mauvaises. Comment
vous y prendrez-vous pour développer les premières ? Quels moyens utiliserez-vous
pour combattre les secondes ?
CHAPITRE III

L’ACTIVITE VOLONTAIRE
Comprimer, donner, n’est ni instruire, ni aimer c’est souvent
rendre l’enfant incapable de se diriger dans la vie. (Ed. Montier).

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DIX-SEPTIEME LECON

LA VOLONTE
I-DEFINITION
La volonté est la faculté de vouloir, c'est-à-dire de se déterminer librement en toute
connaissance de cause.
II-L’ACTE VOLONTAIRE
Un acte est volontaire quand il est pleinement conscient de ses moyens et de ses buts.
Si l’acte est facile, la volonté n’intervient pour ainsi dire que : il en va autrement si l’acte est
difficile.
L’acte volontaire suppose :
 La conception
 La délibération : j’examine les raisons pour et contre. J’envisage les conséquences
 La décision : je m’arrête à un choix définitif. Je décide d’agir.
 L’exécution : je réalise l’acte décidé.
III-QUALITES DE LA VOLONTE
Une volonté formée est :
1° Eclairée : avant d’agir, elle a pleinement conscience de ce qu’elle va faire et dans quel but
le fait.
2° Libre : elle est maitresse chez elle, par conséquent capable de faire un choix ; sous
l’emprise de la passion, d’une émotion violente, l’homme n’est plus entièrement libre, parfois
même il ne l’est plus du tout
3° Energique : la décision prise, elle s’y tient irrévocablement.
IV-IMPORTANCE DE LA VOLONTE :
La volonté est la première et la plus importante de notre volonté, c’est la faculté
maitresse. Elle commande l’homme tout entier, son corps aussi que son âme. Elle exerce son
contrôle sur nos désirs, nos passions. Elle ne les supprime pas, mais elle peut leur résister ou
leur obéir, les affaiblir ou les augmenter.
Elle a puissance sur l’intelligence qu’elle oriente et discipline, elle commande
l’attention, source de tout progrès.
Elle est à la base du mérite et du démérité, puisqu’elle nous rend responsables de nos
actes.
L’importance de la volonté échappe souvent à nos enfants et parfois aussi à leurs
éducations. « Apprendre n’est pas et tout de l’école. S’en tenir là serait une grande erreur. Si
nous voulons former des hommes, il nous faut former des personnalités, et ce qui fait la
personne, c’est avant tout la volonté. On peut être très intelligent et savoir beaucoup et ne
devenir d’un très pauvre homme, c'est-à-dire, un homme qui ne fait pas honneur à l’espèce
humaine, parce qu’on aura négligé de former la volonté. » (Christiani.)
V-LA MAITRISE DE SOI
La maitrise de soi est une conséquence de la volonté. « Se maitriser, c’est dominer, se
posséder, se gouverner. C’est assujettir la chair à l’esprit, les passions à la volonté ; c’est

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réfréner les instincts pour les plier aux exigences de la raison : c’est suivre dans sa conduite,
non l’appel des sens, mais la voix de la conscience. »
Le difficile, dans l’éducation, n’est pas d’obtenir que, de temps en temps et dans
quelques une de ses actes, l’enfant réprime ses caprices et consente à sacrifier son désir de
jouissance, mais d’installer en lui l’habitude de vouloir le bien et de lui inspirer la résolution
virile de fermer l’oreille aux chants des « sirènes » intérieures qui la sollicitent et de
poursuivre, sans dévier, la route du devoir. » (J. Dhur.)
VI-L’EFFORT PERSEVERANT ET « LE COUP DE COLLIER » :
« L’effort persévérant suppose une volonté tenace, patiente, que ne rebute pas la
reprise sans éclat des mêmes actions, des mêmes besognes, chaque jour en dépit de l’ennui à
notre secours : elle rend notre effort moins pénible et de plus en plus fécond. La fermeté de
notre volonté se manifeste sans doute davantage dans persistant et tenace que dans les
soudaines flambées d’énergie.
Du « coup de collier » il ne faut point médire. Les circonstances peuvent nous
l’imposer comme une stricte nécessité. Comment, sans un raidissement immédiat de noire
force morale, résister à l’envahissement par la peur, la colère, dominer notre émotion,
conserver notre sang-froid ? Comment nous débarrasser d’une mauvaise habitude si nous
transigeons avec elle, au lieu de rompre d’un seul coup ? Le plus sûr chemin pour échouer est
de nous accorder des délais de grâce, de procéder par étapes et par concessions que nous
prétendons réduire de plus en plus. » (Laville)
VI-LA MAITRISE DE SOI EST UNE CONQUETE :
La maitrise de soi est rarement un don naturel, c’est une conquête, le fruit laborieux
d’efforts appliqués et soutenus.
C’est le but de l’éducation. « La formation de la volonté est le plus central de
l’éducation humaine. » (Courberive). Cette éducation de soi-même n’est jamais achevée. A
chaque instant, nous devons freiner nos acteurs, nos pensées, par des défenses religieuses,
morales, mondaines.
La crainte des conséquences nous aide à nous contenir au moment de sa tentation :
embarras, ennuis, douleurs, malheurs. La pensée des conséquences que notre acte entrainerait
pour d’autres peut avoir la même efficacité.
Cet empire sur soi-même exige un effort constant, de volonté, de renoncement, de
sacrifice. Chez le chrétien, cet effort est soutenu par les secours religieux grâce, prière,
sacrements.
VIII-LES DEFAILLANCES DE LA VOLONTE
1° L’HESITATION :
Elle peut provenir de déséquilibre nerveux. On habituera les hésitations à choisir
rapidement et à exécuter sur le champ la décision prise.
2° L’IMPUISIVITE :
La plupart des enfants se déterminent sous l’impulsion du moment. Rares sont ceux
qui ne doivent pas être formés à la réflexion.
3° L’ABOULIE :
C’est l’absence totale de la volonté, l’impuissance à vouloir. Avec les tempéraments
abouliques, il faut agir graduellement : demander d’abord de petits efforts, puis en exiger de
plus grands.

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4° LA BOUDERIE ET L’ENTETEMENT
Ce sont, malgré les apparences, des contrefaçons de la volonté, qu’il faut flétrir aux
yeux des enfants.
5° LE CAPRICE
C’est le fait d’une volonté instable, dont il faut souvent chercher la cause dans la
faiblesse des parents et des maîtres. La guerre aux caprices doit commencer dès le plus bas
âge.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Quand peut-on dire d’un acte qu’il pleinement volontaire ?
2. Dans la vie de tout homme, la volonté joue un rôle prépondérant. Montrez-le
3. Qu’entendez-vous par maitrise de soi ? Est-ce un don naturel ?

DIX-HUITIEME LECON

Education de la volonté

I-BUT DE L’EDUCATION DE LA VOLONTE


Former des caractères, tel est le but de l’éducation de la volonté. Un caractère formé et
équilibré est la synthèse de plusieurs qualités : La ténacité, la maitrise de soi, l’esprit de
décision et d’initiative. L’absence d’une de cas qualités ou leur prédominance aux dépens des
autres déséquilibre le caractère. « La ténacité, si elle est seule devient de l’entêtement et de
l’obstination : si la maitrise de soi est isolée, elle n’est pas loin de la froideur la plus stérile ;
l’esprit de décision, quand rien ne l’équilibre, fait des impulsifs l’esprit d’initiative exagéra
engendre l’indiscipline, l’esprit fraudeur est chimérique. » (Hoffer).
II-UNE CERTAINE CONTRAINTE EST NECESSAIRE A L’ENFANT
La pente naturelle de l’enfant est la recherche du plaisir, de ses, la fuite de la
contrainte, du sacrifice, de tout ce qui gène : or, le but premier de toute éducation digne de son
nom, ce vers quoi elle doit tendre, c’est de rendre l’enfant apte à l’effort, de l’amener à
supporter courageusement désagréments et souffrances qui sont le lot commun de tout être
ici-bas. Il est d’expérience, que pour les enfants, surtout pour les plus jeunes, une certaine
contrainte est nécessaire, contrainte qui s’exercera sur le plan naturel. Intellectuel et moral.
« Prétendre éliminer toute contrainte, c’est oublier la nature de l’enfant, c’est ne pas se rendre
qu’il est automate autant qu’esprit, qu’il faut, d’abord, le doter de « bons réflexes moraux, par
un dressage intelligent, et l’amener ensuite à, ajouter à ces réflexes salutaires des efforts
personnels et quotidiens, sans lesquels les caractères na se forment pas et les s’avilissent.
Qu’on le veuille ou non, vices une ascension qu’ils ne feront jamais tout seuls, ni tout d’en
seul coup. (Mgr Bornet).
L’art de l’éducateur consistera à mesurer l’effort aux possibilités de l’enfant,
possibilités qui ne sont pas les mêmes pour tous, à aller, chaque fois que la chose est possible,
le désagréable à l’agréable, à lui montrer, à lui faire comprendre que ca qui est pour lui une
gène momentanée concourt en définitive à son véritable bien.

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III-APPRENDRE A L’ENFANT A SE CONDUIRE SEUL
« Eduquer un enfant, c’est essentiellement lui apprendre à se passer de nous. »
(Berge). L’enfant devra un jour se conduire seul, parents et seuls ne durent qu’un temps. Les
années de scolarité sont des années d’apprentissage. « Si nos enfants ne sont soutenus dans le
bien que par des règlements que deviendront quand les cadres leur feront dedans. C’est un
principe tout intérieur et personnel qu’il nous faut donner aux enfants. »(Mme Daniélou.).
Pour atteindre ce but, l’éducateur pourra s’inspirer des conseils.
IV-CONSEILS POUR EDUQUER LA VOLONTE
Tout qui contribue au développement et à l’équilibre de l’organisme contribue aussi à
l’éducation de la volonté : alimentation et abondante ; observation des règles de l’hygiène :
exercice physique demandant du courage, du sang-froid ; de l’endurance, de la discipline.
1° Ne pas écarter de l’enfant toute contrainte, mais au contraire lui procurer, au moins de
temps en temps, l’occasion de se vaincre.
2° Le pousser à accomplir des choses, pour lesquelles il sent de la répugnance, afin de
l’habituer à se surmonter, à se dominer.
3° L’amener à sa priver, à faire des petits sacrifices et à les faire joyeusement : l’habituer à ne
pas manger aussitôt et gloutonnement ce qu’il aime, à en réserver une partie pour le
lendemain, à partager avec ses frères et sœurs, à faire la part du pauvre.
4° Faire respecter le règlement de l’école. La ponctualité, le silence, le respect des maîtres, la
volonté. « Peu à peu, l’enfant s’entrainera ainsi aux principaux comportements sociaux, à
l’ordre, à la propreté, à la politesse, au respect, à la docilité, à la franchise, à l’exactitude, à la
ponctualité. On crée ainsi en lui ensemble de réflexes qui constitueront une économie de
force, d’attention et de temps et dispensent la volonté de refaire indéfiniment les mêmes
efforts élémentaires ? » (Hoffer).
5° Faire fréquemment appel au devoir pour habituer l’enfant à agir non pas par caprice, mai
parce que c’est le devoir, pour suivre sa conscience, pour faire plaisir à Dieu.
6° Ne pas exercer sur la conduite de l’enfant une surveillance trop serrée, mais lui faire
confiance le plus souvent possible. Un système de l’éducateur qui ne laisse aucune place à
l’initiative, annihile la volonté.
7° Rien ne remplaçant l’effort personnel, lui imposer sa volonté le plus rarement qu’il se
pourra, lui donner toute liberté d’âge en le prévenant des conséquences à doser pour chacun
l’autonomie qu’il peut. Si, pour chaque âge, nous laissons à l’enfant la liberté à laquelle il a
droit, il ne sera pas tenté d’en faire un usage frauduleux derrière notre dos. » (G.Jacquin).
8° Encourager l’enfant en lui contient des responsabilités en rapport avec son âge. On
s’inspirera de la méthode de formation scoute dont les résultats sont indispensables.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Montrez qu’une certaine contrainte est nécessaire dans l’éducation de la volonté de
l’enfant
2. Pourquoi est-il important d’apprendre à l’enfant à se conduire seul ?
3. Donnez les principaux moyens à employer pour éduquer la volonté de l’enfant
4. « Une éducation qui n’exerce pas la volonté est une éducation qui déprave l’âme. »
commentez

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DIX-NEUVIEME LECON

La paresse
I-LA PARESSE DES ECOLIERS
La paresse est une maladie commune de la volonté, spécialement chez les écoliers.
Il est cependant injuste de qualifier de paresseux tout élève qui travaille moins que ses
camarades, il est bon de remarquer aussi que l’enfant se laisse aider à la paresse parce que le
travail qu’on lui propose, ou impose, n’est pas à sa taille ou mal adapté à sa nature. « Porté à
l’action, l’enfant n’est pas paresseux par nature. Il le devient. Lorsque les parents constatent
du laisser-aller, de la nonchalance, ils auront à se demander : de quoi s’agit-il ? De quel
malaise cela provient-il ? Quelle en est la cause ?
Ou bien le travail impose est trop méthodique et ne laisse à l’enfant aucune initiative ;
ou bien l’effort à fournir dépasse ses capacités physiques, intellectuelles et morales ; ou bien,
trop prolongé, il se heurte au besoin instinctif de changement et de variété. Une autre raison
opposée aux précédentes, aboutit au même résultat : la facilité trop grande ? » (J.Dhur.)
II-LES DIFFERENTES SORTES DE PARESSE
« Le premier mot à prononcer quand on s’occupe des écoliers paresseux, c’est :
distinguons : il y a paresse et paresse. Il y a des cas parfaitement curables. L’essentiel est de
démêler les causes et les origines du mal. » (P. Bernard).
On peut distinguer deux sortes de paresse : La paresse-faute et la paresse-défaut.
1° LA PARESSE-FAUTE :
L’enfant refuse catégoriquement le travail intellectuel ou corporel qu’on lui demande.
Il pourrait le faire, il ne veut pas. C’est le paresseux de métier. Pour corriger l’enfant. Il faut
arriver à savoir pourquoi il ne veut pas exécuter le travail qu’on lui demande, afin de pouvoir
réfuter les motifs qu’il invoque. On pourra également lui montrer où sa paresse le conduit.
C’est à peu à peu près perdre son temps que de faire des reproches à un paresseux, si en même
temps qu’on n’essaie pas de lui faire admettre un idéal, si on ne lui donne pas les raisons pour
lesquelles on sollicite ses efforts.
2° LA PARESSE-DEFAUT
La paresse-défaut provient :
a) D’une déficience intellectuelle : hésitation, impulsion, défaut d’attention.
b) D’une déficience physique : fatigue, sous-alimentation.
La paresse n’est donc pas toujours un vice. Parfois, c’est de l’enfant qui nécessite des
soins. Ce genre de paresse « relève le plus souvent de la médecine ou même de la cuisine. »
Ajoutons que ces maladies sont plus rares. Il ne faut pas classer trop vite les paresseux
parmi les sous-alimentés. La plupart sont d’authentiques paresseux, qui ont surtout besoin
d’être secoués.
III-LES MALADIES ET DEFAIILLANCES DE LA VOLONTE
On appelle aboulies les affaiblissements de la volonté.
Voici les principales :
1° L’hésitation ou l’impuissance à prendre une décision.
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2° La velléité : on prend une décision, mais on ne l’exécute pas
3° L’impulsivité : par manque de réflexion, on cède à l’impression du moment.
4° L’aboulie proprement dite, qui rend incapable de vouloir. Toute initiative devient
impossible.
5° L’entêtement, les bouderies, les caprices. Les enfants entêtés, boudeurs, capricieux sont de
faux volontaires, en réalité ce sont des faibles. « La volonté ne doit pas être confondue avec
l’entêtement qui cristallise autour d’une idée fixe, de manière à supprimer, sinon totalement,
du moins en partie, l’exercice de la volonté. Un entêté est un faible qui se raidit. » (J. Dhur).
IV-LE TRAVAIL
Le grand remède de la paresse, c’est le travail. Travailler, ce n’est pas seulement agir,
déployer son activité, c’est agir en vue d’un but à atteindre.
L’enfant devrait être initié au travail dès l’âge de quatre ou cinq ans, un travail à la
taille de son âge évidemment. Le laisser inoccupé, c’est déjà en faire un paresseux.
A l’école, le maître aidera l’enfant, lui facilitera son travail , mais dans une juste
mesure, car trop l’aider lui serait funeste. Il doit toujours y avoir place pour effort personnel.
Pour exciter l’enfant, il est bon de lui montrer que ce qu’on lui demande est
raisonnable, utile, qu’il es sera le premier bénéficiaire. « Au lieu de le condamner à un travail
forcé, il faut le passionner pour son travail. Ce qui me frappe, c’est qu’avant de commencer
une étude, quelle qu’elle soit, on oublie toujours d’expliquer à l’enfant la vraie raison et la
beauté de cette étude. On l’engage dans la grammaire, la géographie, l’histoire,
l’arithmétique, sans même lui dire pourquoi. » (Benjamin).
Le travail une fois arrêté sera mené jusqu’à la fin. Que le maître n’admette pas que
l’écolier l’abandonne sans raison. Qu’il exige que tout devoir bâclé soit refait et bien fait.
« Cet effort soutenu initie l’enfant à la persévérance, garantie du progrès et de la réussite.
Presque tous les étudiants paresseux, fouettés par l’approche de l’examen, peuvent donner un
coup de collier. Ce qui leur répugne, ce sont les efforts modérés, mais réitérés chaque jour,
pendant des mois et des années. » (Payot). L’éducateur n’aura lieu d’être satisfait quand il
aura obtenu de son élève : constance et persévérance dans le travail.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Tous les paresseux sont-ils vraiment coupables ? Quelle distinction y a-t il lieu de
faire ?
2. Montrez la nécessité du travail. Quels moyens peut-on prendre pour exciter l’enfant au
travail ?

VINGTIEME LECON

L’habitude
I-DEFINITION
L’habitude est une faculté acquise par la répétition à conserver ou à reproduire les
états ou les actes antérieurs. On peut encore la définir comme l’acquisition d’actes moteurs

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qui permettent d’accomplir aisément des actes compliqués : jouer du violon, taper à la
machine, conduire une auto.
« Dès le premier acte, l’habitude nait, car si cet acte ne créait pas une certaine facilité,
le deuxième aurait le même effet que la premier. Il n’aurait pas plus d’efficacité, et l’habitude
ne se créerait jamais. On a donc raison de dire : « il n’y a que le premier pas qui coûte. » Mais
on a tort de vouloir s’exécuter parfois, car on se trompe en disant : « Un fois n’est pas
coutume. » (Herbé)
II-DIFFERENTES SORTES D’HABITUDES
1° HABITUDES PHYSIQUES : s’habituer à la chaleur, au froid, à la marche.
2° HABITUDES INTELLECTUELLES : Habitude de juger, de raisonner, critiquer
3° HABITUDES MORALES : Habitude de la souffrance, de la franchise, de la
loyauté.
III-ACQUISITION DES HABITUDES
L’acquisition des habitudes dépend des conditions suivantes :
1° Du nombre des actes : plus les actes sont nombreux et plus facilement l’habitude
s’acquiert. « La répétition en est un élément essentiel : une répétition qui va d’abord à tâtons,
à travers tentatives manquées et recommencements, jusqu’à l’automatisme aisé, d’où la
fatigue semble exclue. On s’entraine à s’accoutumer au froid, comme on prend l’habitude de
conduire une bicyclette ou celle d’appliquer les règles de l’orthographe ou celle de la
civilité. » (Dumas)
2° De leur durée : plus l’acte a de durée et plus rapidement l’habitude se forme.
3° De leur intensité : plus l’acte est intense et plus l’habitude s’enracine.
4° De l’intervalle qui les sépare : plus les actes sont rapprochées et plus on a de facilité à les
renouveler. « Des observateurs font remarquer que les répétitions espacées offrent un certain
avantage à la condition à déterminer ces espaces par l’expérience. On a noté qu’une habitude
se fixe mieux lorsqu’après une première série d’efforts, cessant un certain temps, l’effort
interrompu est reprise. La récitation qu’on abandonne le lundi soir, mal sue, est apprise le
mercredi avec facilité. Tout se passe comme si un travail souterrain ouvrait un chemin dans
l’esprit. » (Dumas)
IV-IMPORTANCE DE L’HABITUDE
1° L’habitude est le grand moyen d’adaptation : par elle, l’individu s’assouplit, modifie peu à
peu ses organes, acquiert des mécanismes qui rendent les actes plus faciles et, en sommes,
s’adapte aux nécessités de l’existence.
2° L’habitude est une condition de continuité : elle fait l’unité de l’individu et da la vie ; elle
prépare l’avenir par le passé. « Pour le vivant, pour l’être intelligent, il n’est vrai de dire que
le passé n’est plus, ni même que l’avenir n’est pas encore. Pour lui, le passé s’annule et se
résume dans le présent : il y est tout entier sous la forme de l’habitude. » (Lemoine)
3° L’habitude est un instrument de progrès : c’est par elle qu’on apprend à marcher, à parler, à
écrire, à travailler. Elle fortifie et développe toutes les fonctions, toutes les aptitudes. Elle rend
de plus en plus facile ce qui est compliqué.
4° L’habitude est la condition de toute éducation : l’éducation consiste, en effet, à corriger les
tendances défectueusement et à doter l’enfant de bonnes habitudes. » (D’après Riboulet.)

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V-EFFETS DE L’HABITUDE
1° L’habitude, diminue et peut même arriver à supprimer peu à peu la difficulté. Un acte qui,
au début, nous semblait quasi impossible, nous devient facile ; on arrive même à l’accomplir
machinalement.
2° L’habitude fortifie nos facultés : elle nous donne une adresse croissante, faite de facilité, de
rapidité, de sureté. Elle crée des mécanismes.
3° L’habitude émousse la sensibilité : l’ivrogne boit de plus en plus, sans pour cela jouir
d’avantage de son vice.
4° L’habitude crée un véritable besoin : l’habitude est une seconde nature.
VI-ACTES ANALOGUES
1° LE REFLEXE : la réflexe est une réaction motrice provoque immédiatement par une
excitation sans qu’on pousse l’empêcher. Ex : saluer quand on rencontre quelqu’un.
2° L’INSTINCT : L’instinct est une réflexe complexe où beaucoup de moyens sont organisés
en vue d’un but. On l’a défini « un savoir-faire naturel ». C’est par instinct que l’oiseau
construit son nid.
3° L’IMITATION : l’exemple d’un autre sert de signal à une action donnée. Ex : Dans une
assemblée, quelqu’un applaudit et tout le monde en fait autant.
4° L’ASSOCIATION D’IDEE : Par l’association d’idées, on entend la tendance qu’ont les
idées, les images, les états de conscience de se réveiller les uns les autres. Ex :j’entend la
cloche, je pense à l’église, à la messe, à la prière. L’association d’idées joue un rôle important
dans l’enseignement où le maître tente d’aider l’élève à grouper des notions diverses
susceptibles de réapparaitre opportunément au moindre rappel. C’est un peu de là qu’est née
la méthode des « centres d’intérêt », où l’on réunit plusieurs notions autour d’une idée
centrale.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Qu’est ce qu’une habitude ? Combien distingue-t-on de sortes d’habitudes ?
2. Dites comment s’acquièrent les habitudes et montrez leur importance dans la vie.
3. Quels sont les effets de l’habitude ?
4. Qu’entendez-vous par actes analogues aux habitudes ? Quels sont-ils ?
VINGT-ET-UNIEME LECON

Les bonnes habitudes


I-L’HABITUDE ET L’ENFANT
« Doué d’aptitudes et des tendances générales communes à toute nature humaine,
différenciées d’ailleurs et nuancées suivant les tempéraments et les caractères, l’enfant nait
sans habitudes. A moins qu’il ne pâtisse de rares héréditaires ou psychologiques, très difficiles
à redresser, les habitudes personnelles et congénitales de l’enfant sont d’ordinaire douces et
facilement malléables. Aussi, l’enfant prendra-t-il les habitudes que les parents lui donneront.
Les éducateurs sont en toute vérité, les sculpteurs de l’âme enfantine. Quel malheur, pour
l’enfant, si les parents, soit par ignorance, soit par erreur de jugement, en se figurant que la

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nature seule suffit pour le former à la bonté ou à la vertu, soit par paresse, négligent cette
culture de bonnes habitudes. Car, à défaut de bonnes, il en acquerra fatalement de mauvaises,
en subissant l’influence de son milieu, des camarades, ou l’entrainement de ses instincts. »
(J.Dhur, Eduquer l’enfant. Ed. Salvator.).
II-QU’EST-CE QU’UNE BONNE HABITUDE
« Dire d’une habitude qu’elle est bonne, c’est dire :
1° Au point de vue biologique, qu’elle réalise une meilleure adaptation de l’être à son milieu.
2° Au point de vue social, qu’elle se traduit par un comportement profitable au groupe.
3° Au point de vue psychologique, qu’elle augmente la liberté de l’individu, qu’elle libère une
partie de ses forces pour des activités plus hautes. C’est pour l’une ou l’autre, et même l’une
et l’autre de ces raisons, que sont bannes des habitudes aussi diverses que celles d’une
existence conforme à l’hygiène, du calcul mental, de l’ordre et de soin. » (Ferré, Cours de
psychologie, S.U.D.E.L)
III-COMMENT CREER DE BONNES HABITUDES ?
Pour créer de bonnes habitudes, il faut :
1° L’adhésion du cœur. Ce serait une erreur de croire qu’on peut aisément créer une bonne
habitude par autorité et sans le consentement de l’enfant. « Son souhait, son besoin, son désir
d’acquérir l’habitude font franchir les étapes rapidement. »
2° Vouloir d’une volonté forte : les résolutions vagues s’évanouissent devant les premières
difficultés sérieuses.
3° N’admettre aucune exception à la règle qu’on s’est imposée. On court le risque, par une
simple dérogation, anéantir de longs et laborieux efforts.
4° Profiter de toutes les occasions qui fortifient notre volonté ; il faut maintenir en soi la
volonté de l’effort, en faisant des exercices quotidiens de volonté, car tout ce qui est obtenu
dans un domaine, représente dans tous les autres un gain pour la volonté.
IV-BONNES HABITUDES A FAIRE ACQUERIR A L’ENFANT
1° HABITUDES PHYSIQUES : Propreté, hygiène, bonne tenue, respect de soi-même et des
autres, etc.
2° HABITUDES INTELLECTUELLES : Attention, réflexion, amour du travail, de la
régularité, de la discipline, etc. C’est dès le début de la scolarité que ces habitudes doivent être
prises. On ne saurait se montrer trop sévère. Toute défaillance sera relevée, sinon c’est
l’habitude contraire qui risque de s’implanter.
3° HABITUDES MORALES : Amour du bien, du prochain, charité, dévouement,
accomplissements de ses devoirs de chrétien. La formation des habitudes morales doit
commencer dès le berceau. La mère qui refuse de se prêter à tous les caprices de son enfant
pose les premiers jalons de cette formation morale.
V-LOYAUTE ET LA FRANCHISE
Parmi les bonnes habitudes à faire à acquérir à l’enfant, un véritable éducateur
insistera tout particulièrement sur la loyauté et la franchise.
La déloyauté chez les élèves se manifeste habituellement par le copiage et la tricherie
dans les devoirs journaliers et les examens. Une surveillance active, mais qui ne doit pas être
soupçonneuse, écartera la plupart des occasions de copiage. Le maître mettra les élèves en
garde, fera appel à la conscience, à la présence de Dieu. Il mettra en valeurs les actes de
franchise dont il aura été le témoin. Lui-même sera modèle sur ce point, respectant toujours la

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vérité, se gardant les ruses et les roueries qui détruisent la confiance et poussent à l’hypocrisie
et au mensonge.
VI-CAUSES DU MANQUE DE FRANCHISE
Elles sont multiples. C’est souvent par vantardise, paresse ou s’excuser que les enfants
mentent. Le petit enfant ment, ordinairement par manque de connaissance ; ce n’est pas à
proprement parler un mensonge. L’enfant normal ment par utilité. C’est le cas du vantard qui,
pour se faire valoir ajoute à la réalité. L’adolescent ment surtout pour de disculper. Le plus
souvent nos élèves mentent pour esquiver une punition méritée. Mais parfois aussi la cause
provient du maître, de sa maladresse, du climat policier qui règne dans la classe. « L’autorité
soupçonne et inquisitrice inspire le mépris et finit tôt ou tard par être roulée. Elle crée le
mensonge et l’hypocrisie chez l’élève, car un être faible devient ce qu’on affirme ou
soupçonne qu’il est. C’est un fait bien établi qu’on ment beaucoup dans une classe où le
professeur est méfiant, mais qu’on est véridique là où il fait confiance. » (Hoffer) .
VII-CORRIGER L’ENFANT MENTEUR
« Pour corriger l’enfant menteur, il faut faire appel à la loyauté contre le mensonge ; il
faut faire honte de son manque de loyauté, tout en lui faisant comprendre combien serait
heureux d’avoir confiance en lui. Et combien on est convaincu que cela ne dépend que de lui.
Croire au bien, c’est souvent le susciter. Cette méthode est lente et sûre. Peu d’éducateurs,
malheureusement, apprécient les méthodes dont le résultat est à longue échéance. La plupart
sont hantés par l’ordre extérieur et les succès tangibles et immédiats. Mais les solutions à effet
instantané ne sont pas ordinairement les plus durables. » (Hoffer)
SUJETS A DEVELOPPER
L’enfant peut-il contracter facilement de bonnes habitudes ? Si oui, dites pourquoi
Qu’est ce qu’une bonne habitude ? Comment arrive-t-on à créer de bonnes habitudes
Quelles bonnes habitudes doit-on faire contracter aux enfants dès leur jeune âge ?
Loyauté et franchise devraient être à l’honneur dans toutes les écoles. Dites comment un
maître, psychologue et zèle, amènera ses élèves à être francs et loyaux.
VINGT-DEUXIEME LECON

Les mauvaises habitudes


I-QU’EST UNE MAUVAISE HABITUDE
« Une mauvaise habitude est celle qui livre l’enfant aux appétits matériels et aux
impulsions, à la paresse, à l’égoïsme et aboutit à lui imposer un esclavage.
Hélas ! Les habitudes mauvaises peuvent s’implanter vite et profondément dans son
âme. Que les parents se souviennent qu’il suffit parfois d’un seul acte pour fixer une habitude,
surtout lorsqu’il produit une profonde impression. Car le plaisir ressenti se prolonge en
souvenir ; ceux-ci, à son tour, entretient le désir et s’achève en besoin. Combien d’ivrognes ne
doivent leur lamentable passion qu’à l’imprudence d’un père qui, dès leur jeune âge, en guise
d’amusement, leur offrait à boire un peu de vin ou alcool.

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II-COMMENT PERDRE UNE MAUVAISE HABITUDE ?
1° L’AIDE D’AUTRUI : pour se guérir d’une mauvaise habitude, les enfants ont besoin de
l’aide d’autrui. Parents et éducateurs s’y emploieront activement. La contrainte est parfois un
devoir.
2° ROMPRE VIOLEMENT : le mieux est souvent de se séparer catégoriquement d’une
mauvaise habitude. Les demi-mesures, les résolutions molles n’aboutissent à rien.
3° ACQUERIR L’HABITUDE CONTRAIRE : on sera sur de la victoire. Pour devenir
doux, non seulement on évitera de se mettre en colère, mais on profitera de toutes les
occasions pour s’exercer à la douceur. « Pour débarrasser l’élève d’un défaut, il faut surtout
tourner son espoir vers la vertu à acquérir. Une prohibition du mal est moins efficace que la
lumière par laquelle on éclaire le bien à réaliser. Répéter avec insistance à un enfant qu’il est
gourmand entêté, vaniteux, etc, et vous risquer de renforcer en lui précisément le défaut que
vous voulez déraciner. Le cycliste qui fixe le caillou qu’il veut éviter, fonce droit dessus. Il est
plus efficace de détourner l’attention de l’enfant de l’acte à éviter pour le diriger vers le bien à
faire. C’est une loi fondamentale de la vie physique que l’homme s’épanouit d’autant plus
qu’il se concentre moins directement sur lui-même et regarde plus intensément l’acte qu’il
accomplit. » (Hoffer).
III-TROUVER UN DERIVATIF
C’est parfois le plus puissant des moyens. A l’écolier chef de bande, au meneur, on
confiera la protection des faibles, des petits. Il sera flatté de la confiance qu’on témoigne et,
presque toujours, accomplir sa tache avec conscience.
SUJETS A DEVELOPPER
Qu’entendez-vous par mauvaises habitudes ? Est-il facile de les contracter ?
Par quels moyens arrive-t-on à se défaire d’une mauvaise habitude ?
« Pour la grande masse des enfants qui ne recevront de culture générale que de l’école
primaire, l’éducation du caractère et la formation de la moralité passent avant toute chose. »
(Sorre). Expliquez cette pensée. Par quels moyens l’école contribue-t-elle à la formation
morale des élèves ?
VINGT-TROIZIEME LECON

La conscience morale
I-DEFINITION
1° La conscience est la faculté par laquelle par laquelle l’âme sait ce qui se passe en
elle. Ex : j’ai conscience d’écouter la leçon ; je sais que j’écoute le leçon.
2° La conscience morale est la faculté de discerner le bien de mal. C’est une voix
intérieure qui nous guide avant l’action et nous juge après.
« La conscience normale se règle sur ce qui lui apparait comme bien. Assurée par lui, elle
cherche son bonheur à l’accomplir. Notre conscience n’est autre chose que notre raison nous
dictant d’une façon absolue ce que nous avons à faire, chaque fois que, jouissant de notre
pleine liberté, nous nous trouvons, comme hommes, devant un choix, à exécuter. A l’ouvrier,
elle commande de ne pas saboter son travail ; au patron, de payer intégralement le salaire

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convenu à ceux qu’il emploie. Elle exprime non un conseil, mais un ordre ; elle n’émet pas un
simple désir, un souhait, mais une obligation. » (J. Dhur)
3° La liberté morale est le pouvoir que nous avons de choisir entre plusieurs actes
possibles, sans qu’aucune force ne nous y contraigne. C’est cette liberté qui fait notre
responsabilité.
II-QUALITES D’UNE BONNE CONSCIENCE
Pour diriger sa vie, l’enfant devra survivre la voix de sa conscience. Cette conscience
ne sera un guide sur que si les éducateurs ont pris soin de la former.
La conscience formée est :
1° ECLAIREE : elle est instruite de se devoirs. Elle sait ce qui est bien et ce qui est mal, ce
qui est permis et ce qui est défendu.
2° FERME : elle marche sans biaiser, sans marchander avec le devoir, une fois celui-ci bien
connu.
3° INDEPENDANTE : elle se détermine sans tenir compte du respect humain des préjugés,
de l’opinion, des exemples qui l’entourent.
III-MORALITE DE NOS ACTES
La moralité de nos actes dépend :
1° De l’acte lui-même : un acte moral doit être bon en soi ou indifférent.
2° De l’intention : c’est de l’intention que dépend surtout la valeur de nos actions. Plus
l’intention n’est pure et élève, et plus nos actes ont de valeur morale. Une bonne action, faite
avec une intention mauvaise, doivent mauvaise, au moins pour celui qui le fait.
IV-CAUSES QUI FAUSSENT LE CONSCIENCE MORALE
1° La passion et l’intérêt : ce qui est opposé à nos passions et à nos intérêts prend
difficilement à nos yeux l’apparence du bien.
2° L’habitude : la gravité d’une faute commise habituellement s’amoindrit à nos yeux et on
en arrive à ne même plus s’apercevoir qu’on la commet.
3° Exemple : une faute commise par un grand nombre nous parait moins grave et, à tort, nous
sert excuse.
V-EDUCATION DE LA CONSCIENCE MORALE
1° On évitera avec le plus grand soin de fausser la conscience de l’enfant. Les fautes seront
sanctionnées selon leur gravité. On ne pourra pas de la même façon un vol et un bavardage.
2° La formation de la conscience sera progressive.
On tiendra compte du développement mental de l’enfant.
Au début, on agira d’autorité, puis on fera progressivement appel à la raison, au devoir.
On l’amènera enfin à se déterminer librement, en suivant sa conscience.
3° « Pour former la conscience de l’enfant, il faut juger devant lui et avec lui les actions dont
on est le témoin ; ou que l’on rencontre au hasard d’une lecture : « Ce garçon qui s’est battu
avec un de ses camarades a-t-il bien ou mal fait ? Pourquoi ? Qu’aurais-tu fait à sa place ? ».
(G. Courtois).
4° Les bons exemples de ceux qui l’entour lui seront d’une aide efficace. Dans ce domaine,
rien ne peut remplacer l’exemple des éducateurs.
5° L’étude et la pratique de la religion sont les agents les plus formateurs de la conscience de
l’enfant.

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SUJETS A DEVELOPPER
1. Montrez la différence qu’il y a entre conscience et conscience morale
2. Quelles sont les qualités d’une conscience bien formée ?
3. Quelles sont les causes qui faussent la conscience ?
4. Par quels moyens l’éducateur formera-t-il la conscience de ses élèves ?
5. « Une conscience sans Dieu est un tribunal sans juge. » Expliquez et commentez cette
pensée.

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ANNEXE

L’adaptation
Le but poursuivi par tout être vivant est de vivre, c'est-à-dire de s’adapter à son milieu.
Vie et Adaptation sont deux termes synonymes. Eduquer un enfant, c’est l’aider à s’adapter à
son milieu qui comprend un milieu physique relativement stable et un milieu social
perpétuellement changeant.
1° NOTION DE L’ADAPTATION
Adaptation est aussi synonyme du terme Ajustement. On dit par exemple, qu’une clé
s’adapte à une serrure lorsqu’elle est parfaitement ajustée à celle-ci. L’adaptation ou
l’ajustement suppose une solidarité entre plusieurs éléments. Plus cette solidarité sera étroite,
plus l’adaptation sera parfaite.
2° ADAPTATION D’UN ETRE VIVANT
C’est l’ajustement de cet être vivant à son milieu, à son cadre. Mais cet ajustement est
précaire à cause de la perturbation due aux changements qui viennent soit du dehors, soit du
dedans. C’est ainsi qu’un vivant n’est jamais définitivement adapté. Pour lui s’arrêter de
changer, c’est mourir.
Pour l’homme, l’adaptation est d’autant plus compliquée que le milieu est double : le
milieu physique ou cosmique et le milieu social qui est plus ou moins artificiel et exige un
ajustement plus délicat, plus nuancé.
Un homme bien adapté est dit un homme équilibre.
3° LES DEUX PROCESSUS DE L’ADAPTATION
Toute adaptation peut être réalisée au moyen de deux procédés : ou bien l’homme agit
sur lui-même pour se modifier afin de s’accommoder aux circonstances (accommodation), ou
bien il tâche de transformer le milieu pour le rendre semblable à lui-même, pour se l’assimiler
(assimilation). En fin, l’adaptation est obtenue par un équilibre entre ces deux mécanismes
opposés mais indissociables.
4° LES DEUX FORMES D’ADAPTATION
L’adaptation est dite tout faite quand le comportement est automatique comme chez
l’animal qui obéit à l’instinct et à l’habitude. On dit, au contraire, qu’elle se fait quand elle fait
appel à la volonté. Ces deux formes d’adaptation, la forme automatique, ou passive et la
forme volontaire ou active coexistent toujours et s’y interpénètrent.
5° L’ADAPTATION ET L’ENFANT
L’éveil de la personnalité chez l’enfant dépendra étroitement de son adaptation au
milieu social. Cette adaptation doit être souple et équilibrée. C'est-à-dire, obtenue par une
harmonie entre le processus d’accommodation et le processus d’assimilation.
Les différentes étapes et les différentes crises de la personnalité chez l’enfant seront
marquées par la prédominance alternante de l’un et de l’autre processus.

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6° LES ETAPES DE LA FORMATION DE LA PERSONNALITE
a) De 0 à 3 ans : La première enfance
La première enfance est caractérisée par une période de confusion entre le moi et le
monde. Il y a alors excès de processus d’accommodation. L’enfant transpose ses sentiments
dans les choses (animisme, réalisme)
b) De 3 à 6 ans : La deuxième enfante
La deuxième enfance est marquée par l’éclosion des sentiments, de personnalité chez
l’enfant qui se découvre en tant que personne distincte. Il manifeste un besoin de s’affirmer,
d’imposer à autrui l’image qu’il se fait de lui-même. Il y a prédominance d’assimilation. Cette
crise de la personnalité présente deux phases : une première phase consistant en un
négativisme pendant que l’enfant refuse de se soumettre et cherche toujours à faire triompher
son point de vue. En même temps, il ne veut pas qu’on touche aux objets qui lui
appartiennent ; la deuxième phase est l’âge de grâce pendant lequel l’enfant tend à se donner
un spectacle pour attirer sur lui les regards. Puis, il se met à imiter les adultes afin de se
composer à eux.
c) De 6 à 12 ans : La troisième enfance
La troisième enfance est une période de stabilité relative pendant laquelle le processus
d’accommodation est de nouveau prédominant. La personnalité se libère des fixations
affectives de l’âge précédent ; d’où la société égalitaire des enfants à l’école au sein de
laquelle ils recherchent surtout l’impartialité.
d) Vers 12 et 13 ans :
On observe un nouveau retour du processus d’assimilation. La crise pubertaire : une
deuxième crise de la personnalité, vient rompre l’équilibre de la 3ème enfance. L’adolescent
veut affirmer sa personnalité en face d’autrui : il manifeste une opposition très vive à l’égard
des adultes (parents et maîtres) pour s’affranchir surtout du genre de vie, des manières de
penser et de sentir habituelles. Mais il arrive aussi à l’adolescent d’affirmer sa personnalité
sous une autre forme plus positive : il veut donner à tous une idée avantageuse de sa personne
en soignant particulièrement son apparence. Il s’efforce surtout de se distinguer des autres
tout en recherchant l’affection de ces derniers pour avoir l’impression de les dominer et de les
protéger.
A l’âge adulte, pour que la vie personne le s’épanouisse pleinement, l’accommodation
et l’assimilation doivent se régulariser et présenter de moins en moins d’écart : éviter l’excès
d’accommodation qui conduit à un abandon servite au gré de ses sensations et de ses
émotions, mais éviter de même l’excès d’assimilation qui amène à une révolte perpétuelle
aboutissant à un repliement sur soi et finalement et de les protéger.

Les merveilleux
A tout âge, l’enfant aime à entendre raconter des histoires ou en lire dès qu’il sait lire
et en dit que cet état d’esprit ne disparait jamais complètement, même chez l’enfant. C’est
pourquoi un auteur, Georges Sand affirme : « je veux qu’on donne du merveilleux à l’enfant,

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tant qu’il aime et le recherche jusqu’au jour où il s’en dégoûte lui-même et nous avertit, par
ses questions et ses doutes, qu’il veut entrer dans le monde de la réalité ».
Le « merveilleux » est le monde enchanté de contes de fées qui n’ont pas aux yeux de
l’enfant valeur de contes et légendes, mais valeur de la réalité. Comme l’animisme est un des
traits essentiels de la mentalité enfantine, l’enfant prête aux choses conscience et vie. Pour lui,
le monde des récits est plus vrai que celui qui l’entoure. Il ne se laisse pas de la répétition
d’un même récit et cette répétition lui permet d’éprouver les mêmes états effectifs ; par
ailleurs, ces émotions ne sont pas toujours de caractère agréable : elles peuvent être la joie, le
plaisir, mais aussi la peur, l’angoisse, l’impatience. Cependant, l’enfant n’est pleinement
satisfait que pour les récits qui « finissent bien ».
L’enfant aime donc le récit parce qu’il croit. En outre, chaque fois que le monde réel le
déçoit, il se refuge dans ses chimères et les créations de son imagination. De plus, le
merveilleux lui est accessible par ce qu’il lui demande peu d’effort de compréhension. Mais
l’enfant est appelé à évoluer et à l’âge de merveilleux succède l’âge de la fiction au cours du
quel l’enfant se livre à des activités ludiques telles que le jeu à la poupée et le galop avec un
bâton tenant lieu de cheval et enfin se manifestent l’imagination pratique et même
l’imagination scientifique car l’enfant cherche à établir des rapports entre les choses. Il se
rapproche ainsi petit à petit du monde de la réalité et se dégoûte lui-même de ses rêves et de la
fiction pour s’accommoder au réel.
Il résulte que dans les premières années de l’école primaire, il convient d’introduire les
contes, les légendes et les fables. Pourtant, il est recommandé d’éviter de le prolonger
artificiellement pour ne pas maintenir l’enfant dans les romanes que, car la persistance de
celui-ci empêcherait l’adaptation au réel.
Mais les contes et fictions présentent des avantages au point de vue éducatif car ils
favorisent l’association des idées et le développement de la mémoire. En outre, ils contribuent
à développer chez les enfants des sentiments élevés quand ils sont judicieusement choisis. Les
enfants souhaitent, par exemple, ressembler aux héros des contes qui font preuve de grand
courage et de grande bonté.
Plus tard, à partir de la 3è, ils préfèrent des récits de voyage et d’aventure vrais ou
fictifs, les grandes découvertes et les grandes inventions scientifiques et leurs surprenantes
applications dans les domaines de l’art et de la vie quotidienne. Il conviendra aussi d’offrir à
lire par les grands élèves de la 7ème, les aventures captivantes contées par les grands écrivains
de tous les pays comme Robinson Crusoé de Daniel de Fué.
Ainsi, l’imagination de l’enfant passe par différents stades dont le premier est celui de
l’illusion et du merveilleux qui assure une accommodation facile au monde irréel. Mais, peu à
peu, l’enfant sera de plus en plus conscient du caractère fictif de ses créations imaginatives
car son sens critique se développe davantage et il passera bientôt, après le style de romanes
que, au stade de l’imagination pratique, période de jeux de fabrication, et enfin au stade de
l’imagination scientifique.
Le stade du merveilleux est donc une période par laquelle tout enfant normal passe car
l’âme humaine est ainsi faite. Même l’adulte ne peut se passer de fiction.
« Il faut connaitre l’enfant pour pouvoir l’enseigner et l’éduquer », c’est un des
slogans de première nécessité qui nous oblige à apprendre et à maitriser la psychologie de
l’enfant.

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