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PSYCHOLOGIE
D’après le livre
« Notre beau métier »
« Il faut connaitre
l’enfant pour pouvoir
l’enseigner et
l’éduquer »
CHAPITRE PREMIER
L’ACTIVITE INTELLECTUELLE
L’attention est le premier facteur de tout progrès, la qualité capable de l’étudiant (Riboulait)
PREMIERE LECON
Les sens
I- LES MOYENS DE CONNAISSANCE
La connaissance du monde extérieur nous est révélée par le sens. « C’est par le sens
que l’enfant entre le contact avec le monde environnant, c’est l’opposition du monde extérieur
qui l’arrache à ses rêves et l’éveille à la pensée : un couteau coupe quand on le tient par la
lame, le feu brule si on le touche, une grande boîte ne peut se mettre dans une petite, ect. Par
toutes ces constatations sensibles, l’enfant aboutit progressivement à des idées abstraites et
générales » (Hofer)
II- DEFINITION
Il ne faut pas confondre le sens qui appartient à l’âme avec son organe qui appartient au corps.
L’attention
I-DEFINITION
L’attention est un effort intellectuel, qui consiste à concentrer son esprit sur un objet
ou une pensée, à le fixer à ce qu’on fait ou à ce qu’on voit. On peut encore la définir : « Une
attitude de l’esprit, un état de tension de nos facultés intellectuelles attirées par l’objet et
dirigées par le sujet vers certaines idées qu’elle rend ainsi plus intenses et plus claires » (P.
BERNARD). On distingue l’attention spontanée et l’attention volontaire. La première est
provoquée par l’intérêt que suscite l’action, la seconde est commandée par la volonté. La
première se produit tout naturellement, ne fatigue pas ou peu, à moins qu’elle ne soit trop
prolongée, tandis que la seconde est intermittente et exige des efforts qui deviennent vie
pénibles. Si l’objet est extérieur, l’attention s’appelle observation. Si l’attention se porte sur
un objet interne (sentiment, idées), elle s’appelle réflexion.
II-L’IMPORTANCE DE L’ATTENTION
1) « L’attention est la condition du progrès ; il n’y a rien à attendre d’un enfant attentif.
L’enfant dont on n’a pas cultivé demeure étourdi toute sa vie. D’un homme étourdi on
peut tout faire, hormis un homme sage » Mgr DUPANLOUP. « Débutants dans
l’enseignement et vétérans blanchis sous le harnais, théoriciens et praticiens de
l’éducation, tous sont d’accord sur ce point : on n’obtient rien des enfants s’ils ne
collaborent pas de toute leur âme, avec leurs maîtres. Sans attention, l’école moud à
vide » (P.BERNARD)
2) L’attention développe notre puissance intellectuelle en concentrant toutes les forces de
l’intelligence sur un seul objet. Sans cette attention, pas de résultats possibles dans la
vie. Pour réussir, il faut être attentif à ce qu’on fait, à ce que disent et font les autres.
Un élèves inattentif accumulera plus tard les oublis, les maladresses, les fautes. Celui-
là réussit qui se donne tout entier à sa tâche, qui sait réfléchir.
3) L’influence de l’attention s’étend à toute la vie morale. Elle nous rend capables de
nous déterminer en toute connaissance de cause. Elle nous aide à garder le contrôle de
nous-mêmes. « L’attention est une condition de la vie morale. Celle-ci consiste à
libérer l’esprit de ses destinations instinctives. On n’est pas libre quand on est
incapable de faire attention aux motifs d’agir et à la merci des caprices de
L’inattention
I-L’ENFANT N’EST PAS NATURELLEMENT ATTENTIF
« Les sensations les images et les pensées défilent devant son esprit sans qu’il se concentre
sur aucune, parce qu’il s’intéresse successivement à tout, ou plutôt à rien. Il est à la merci de
ses impressions ; les choses futiles semblent même le captiver plus que les choses sérieuses.
Lorsque l’on arrive à fixer péniblement son attention, celle-ci se détend presque aussitôt et il
faut sans cesse la ramener à l’objet précis de l’étude. Un rien le distrait de son travail : un
objet qui tombe, la grimace d’un camarade, une mouche qui vole. La civilisation moderne de
la radio et du cinéma renforce encore cette instabilité naturelle. La seule chose qui retient
l’attention de l’enfant, c’est le jeu. Aussi, l’école active-t-elle canalisé cet intérêt spontané
pour le jeu vers le travail intellectuel ». (Hoffer)
II-LES INATTENTIFS
L’inattention, qui est souvent l’attention à autre chose que ce que le maître demande,
est fréquente surtout au début de la vie scolaire. Les inattentifs sont de deux sortes : Les
inattentifs exubérants et les inattentifs calmes. Les premiers sont des excités toujours en
mouvement, incapables de tenir en place ; les autres sont inertes. L’inattention des enfants
provient de plusieurs causes que l’on peut classer en causes lointaines et en causes prochaines.
III-LES CAUSES DE L’INATTETION :
1) L’AGE : Plus l’enfant est jeune et plus son attention est faible. Il ne faut pas s’en
étonner. L’éducation de l’attention se fait lentement, et elle ne devient habitude que
chez l’adulte. Une attention soutenue est impossible à l’enfant, elle n’est pas de son
âge , et toute habilité du maître consistera, par divers procédé, à tenir en éveil une
attention sujette à éclipses.
2) L’IMAGINATION : L’enfant imaginatif suit son rêve. Il est présent de corps, mais
son esprit est à cent lieues de la leçon.
3) L’INAPTITUDE AU TRAVAIL INTELLECTUEL : tous les enfants ne sont pas
également doués. On nait avec plus ou moins d’intelligence. Il est absurde de
demander de l’attention à un enfant incapable de travail intellectuel.
4) LE MANQUE DE VOLONTE : L’attention demande un effort soutenu. Un élève
sans volonté ne pourra jamais fixer son esprit sur un sujet.
L’intelligence,
le jugement, le bon sens
I-DEFINITION
1° L’INTELLIGENCE :
L’intelligence est la faculté de connaitre et de comprendre. Seul l’homme es est doué,
seul il est capable de connaitre les choses, de comprendre les rapports qui les lient
2° LE JUGEMENT :
Le jugement est la faculté qui nous permet d’établir un rapport entre deux objets, deux
idées. Ex : le chien est un animal
La mémoire
I-QU’EST-CE QUE LA MEMOIRE ?
La mémoire est la faculté de conserver les connaissances acquises. Elle fait revivre.
Elle reproduit les pensées, les images, les faits antérieurement acquis. On peut la définir
encore « la faculté que nous possédons de faire revivre dans notre esprit les choses passées et
de les considérer comme présentes, tout en sachant qu’elles appartiennent au passées ». Le
souvenir est l’acte propre de la mémoire. L’oubli est la perte du souvenir.
II-DIFFERENTES SORTES DE MEMOIRE
1° La mémoire verbale qui retient facilement par cœur .
2° La mémoire intellectuelle qui retient aisément les idées, les raisonnements
3° La mémoire visuelle, qui s’attache plus spécialement aux physionomies, aux images, aux
couleurs.
4° La mémoire auditive, qui retient particulièrement les sons, les airs.
« On peut noter que la mémoire, dans un sens large, n’est pas seulement relative aux
faits de l’intelligence. Il existe une mémoire des actes, une mémoire des sentiments, peut être
une mémoire organique. En outre, les aptitudes des enfants à la mémorisation sont diverses.
Les uns ont une visuelle, d’autres auditives, d’autres motrice ou mécanique pourrait-on dire.
HUITIEME LECON
Education de la mémoire
I-L’ETAT PHYSIOLOGIQUE INFLUE DE LA MEMOIRE
On retient mieux ce qu’on a appris quand on était en bonne santé. La fatigue, le sur
surmenage, le milieu malsain affaiblissement la mémoire.
Le maître veillera à ne pas fatiguer ses élèves, à ne pas surcharger leur mémoire de
notions inutiles, à les placer dans un local gai, aéré.
II-LA MEMOIRE RETIENT MIEUX QUAND L’EMOTION A ETE VIVE
La mémoire retient d’autant plus aisément que l’émotion a été plus vive et l’attention
plus soutenue. « L’attention est le burin de la mémoire », par contre, on oublie facilement ce
qui n’a intéressé ni ému. C’est au maître, par des leçons vivantes et pleines d’intérêt, à fixer
l’attention des élèves. Par des questions des traits, des surprises, il créera cette vivacité des
impressions qui gravent définitivement les idées dans la mémoire.
III-LA REPETITION
Pour être efficace et vraiment fructueuse, la répétition doit être méthodique. A
première lecture, crayon en main, on dégage les idées principales, puis les idées secondaires.
Plus ce travail préliminaire est précis et net et plus la mémorisation devient rapide et facile. Il
faut souvent revenir sur les mêmes choses. Bien rares sont ceux qui retiennent du premier
coup. D’où nécessité pour le maître de faire des fréquentes révisions. Les meilleures
NEUVIEME LECON
L’imagination
I-DEFINITION
L’imagination est la faculté de se présenter les images des objets absents, de les
transformer, de les combiner, d’en créer de nouvelles. Il y a deux sortes d’imagination :
L’imagination reproductrice et l’imagination créative.
II-L’IMAGINATION REPRODUCTRICE :
L’imagination reproductrice s’appelle aussi mémoire imaginative. Elle reproduit, fait
revivre des images déjà vues. Son domaine s’étend à tous les sens. La vue est ; de tous les
sens, celui qui fournit le plus de matériaux à l’imagination.
1° IMAGES VISUELLES : sites, paysages, accidents que l’on a déjà vus
2° IMAGES AUDITIVES : on a dans l’oreille un air, ou même seulement quelques
notes d’un air entendu.
3° IMAGES DU GOUT : le gourmand se réjouit des bonnes choses qu’il a mangées.
4° IMAGES DU TOUCHER : on garde les sensations d’une journée torride, on sent
encore sur son épaule la pesanteur d’une lourde charge.
5° IMAGES DE L’ODORAT : la bonne odeur d’un mets peut revenir longtemps
après.
III-L’IMAGINATION CREATRICE :
A l’aide d’images acquises qu’elle modifie, amplifie, combine, l’imagination en crée
de nouvelle. « L’imagination créatrice ne s’ébranle efficacement que si la mémoire s’est
antérieurement enrichie de faits et d’images au contact direct des choses et par tous les sens.
Dans cette réserve riche et variée de représentations sensibles, l’esprit trouve à souhait les
éléments d’une création imaginaire, d’où partira l’élaboration d’idées nouvelles. » (Hoffer).
IV-L’IMAGINATION EST SOURCE D’ACTION :
« L’importance de l’imagination dans la vie est très grande. Elle double nos forces,
stimule nos activités en nous faisant tendres vers un idéal que nous créons. C’est elle qui
guide l’artiste vers les réalisations du beau que son imagination lui présente. L’imagination
nous aide aussi à supporter nos peines actuelles en nous faisant songer à des jours plus
heureux.
DIXIEME LECON
Education de l’imagination
I-L’IMAGINATION CHEZ L’ENFANT
Chez l’enfant, l’imagination est toute puissante car la raison et le sens critique ne sont
pas encore assez développés pour la maintenir sous leur contrôle. Elle est souvent d’une rare
audace, parce que, à la différence de l’adulte, l’enfant ne connait les limites qu’impose le
contact du réel. D’où ces histoires invraisemblables qu’il raconte si volontaires, ces jeux qu’il
invente et qui nous déroulent. « Il suffit d’avoir suivi pendant quelques minutes un enfant
dans ces jeux pour être convaincre que nos petits élèves en sont, en effet, à l’âge de
l’imagination. Ils bâtissent des romans, ils voyagent en idées, ils se créent tout un monde
fastueux dans le plus humble décor. Cette imagination prête une âme à tout objet, et elle fait
de chaque enfant un véritable poète, vivant presque constamment ses rêves. » (P. Bernard)
L’école, avec la discipline qu’elle exige, les connaissances qu’elle inculque, est un
puissant moyen pour discipliner l’imagination.
L’ACTIVITE SENSIBLE
Dirigez, freinez au besoin les poussées instinctives, ne les étouffez
pas, gouvernez les forces naturelles, ne les mutilez pas.
Les émotions
I-DEFINITION
1° La sensibilité est la faculté d’éprouver le plaisir et la douleur.
2° L’émotion est le contre coup agréable ou désagréable qui résulte du fait qu’une
tendance est satisfaite ou non
3° Le plaisir est une émotion agréable provenant d’une activité satisfaite
4° La douleur est une émotion désagréable provenant d’une activité contrariée
5° Le sensation est une émotion qui a une origine physique
6° Le sentiment est une émotion qui a une origine intellectuelle ou morale
II-ROLE DU PLAISIR ET DE LA DOULEUR
Le plaisir et la douleur guident notre activité et sont une source de force et de progrès.
Pendant sa première enfance, l’enfant n’obéit qu’à la loi du plaisir-déplaisir. Aller à ce
qui lui plait, fuir ce qui lui déplait, telle est sa règle. On peut dire que tout le comportement
enfantin a pour mobile la recherche du plaisir et la fuite de la souffrance. A mesure que
l’enfant grandit, la volonté, éclairée par la raison, doit progressivement amener l’enfant à
devenir maître de ses émotions, à y consentir ou à les refouler, à les rechercher ou à les fuir
suivant qu’elles sont bonnes ou mauvaises. La vie scolaire, avec les exigences qu’elle impose,
la présence des camarades, la discipline, le regard du maître, la journée réglée par un horaire
rigide, toutes ces causes aident puissamment l’enfant à réfréner les manifestations de son
plaire ou de son déplaisir.
III-LE PLAISIR DANS L’EDUCATION
L’éducation donnera à ses élèves des notions justes sur le plaisir. Il y a des plaisirs
honnêtes qui sont permis et des plaisirs malhonnêtes qui sont défendues. Il amènera ses élèves
à faire un choix dans leurs plaisirs, à préférer les plaisirs nobles, les plaisirs du cœur, de
l’intelligence, de la vertu, aux plaisirs vulgaires des sens.
De sa classe, le maître fera un séjour agréable. Il créera une ambiance de joie qui
facilite l’étude : bonnes conditions hygiéniques, local avenant, propre, orné, aéré.
IV-LA DOULEUR DANS L’EDUCATION
La douleur est formatrice, elle trempe les caractères. L’éducateur ne doit pas l’écarter
systématiquement du chemin de l’enfant. Lui épargner toute peine, c’est le préparer bien mal
aux luttes de la vie.
Toutes les disciplines scolaires, de la lecture à la gymnastique, offrent des contraintes
salutaires. On n’a rien sans peine. Le savoir est une conquête. L’élève qui ne sait pas se priver
d’un jeu pour faire du devoir, étudier une leçon, n’aboutira jamais à rien.
Les punitions, elles aussi, ont leur rôle à jouer. Ce sont des sortes de douleurs. Le
maître n’en usera que modérément et avec tact. Il n’oubliera pas qu’elles doivent être des
remèdes et concourir à la formation morale des enfants. Une sanction qui ne tendrait pas à ce
but serait néfaste.
Il saura aguerrir ses élèves contre la douleur. Il leur demandera de ne pas se plaindre,
de ne pas gémir au moindre mal, au plus petit mal des dents, à la plus légère indisposition. Il
DOUZIEME LECON
La peur
I- CE QU’EST LA PEUR
On pourrait définir la peur comme étant l’instinct de conversation qui se défend. Un
danger grave, brusque, inattendu, auquel on n’est pas habitué, provoque la peur. La peur
pousse à la fuite. Si la fuite est impossible, la peur devient l’angoisse. La poltronnerie est une
sorte de peur par anticipation. Elle est surtout le fait de l’imagination qui crée des dangers
irréels.
II- CAUSES DE LA PEUR
1° La menace de mort : il y a alors explosion de l’instinct de conservation
2° L’inconnu : tout ce qui est inconnu, mystérieux effraie. Les enfants surtout ont peur de ce
qu’ils ne connaissent pas
3° L’obscurité : cette forme de la peur est tellement générale chez les enfants qu’on peut la
considérer comme une réaction normale.
4° L’attente de la douleur physique : l’attente d’une opération chirurgicale, d’une consultation
médicale, ou même d’un simple vaccin peuvent causer chez certains une véritable angoisse.
5° L’attente d’un choc quelconque : ce choc peut être physique, comme l’attente de la
commotion produite par un violant coup de tonnerre. Il peut aussi être moral. L’attente d’un
éloge public peut provoquer une sorte d’angoisse. (D’après Mélinand, Psychologie appliquée
à l’éducation. Nathan)
III- LES PHOBIES :
Par phobie, on entend une peur irraisonnée, obsédante, irrésistible, il y a la phobie des
objets : fusil, couteau.
Des éléments : tonnerre, eau….
Des maladies : microbes, douleur
Des animaux : serpents, araignées
TREIZIEME LECON
La timidité
I-DEFINITION
La timidité est une crainte habituelle, une réserve excessive, un repli sur soi. « Fruit de
l’attention portée à soi et aux autres, la timidité est à la fois le sentiment aigu et exagéré de
son imperfection ou de ses faiblesses et la crainte du jugement d’autrui auquel on accorde trop
d’importance. Elle consiste en un véritable de dédoublement du moi en un moi-acteur et un
moi-observateur, accompagné d’une contraction de tout l’être agissant qui s’en trouve
paralysé. » (Hazan). La timidité se présente sous deux formes : la timidité-émotion et la
timidité trait de caractère.
1° LA TIMIDITE-EMOTION : c’est un état de honte et de peur qui se manifeste en
présence d’autres hommes, un désaccord entre le désir de plaire et la crainte de ne pouvoir y
réussir.
La colère
I-DEFINITION
La colère est un mouvement impétueux de l’âme qui se lève contre ce qui contrarie et
qui porte à se venger, à s’attaquer, à se défendre.
QUINZIEME LECON
Les inclinations
I-DEFINITION
Les inclinations sont des tendances naturelles qui nous portent spontanément vers
certains actes : tendances à rendre service, tendances au vol.
II-DIFFERENTES SORTES D’INCLINATIONS :
1° Les inclinations physiques ou appétits : Qui sont des besoins et sont la conséquence
de la constitution de notre organisme : la faim, le sommeil.
2° Les inclinations égoïstes : Qui nous portent à chercher notre avantage, notre plaisir,
à satisfaire notre amour-propre. L’enfant est égoïste par nature. S’il s’écoule, il écarte tout ce
qu’il gène.
3° Les inclinations sociales : Qui nous portent à vivre en société. « L’enfant normal de
neuf à douze ans doit s’intégrer sans heurt dans la collectivité, d’abord des enfants, peu à peu,
des adultes. Il doit prendre une part active, volontaire, joyeuse et libre à la vie collective des
enfants du même âge. » (G.Jacquin).
4° Les inclinations familiales : Qui se traduisent par l’amour conjugal, paternel, filial,
familial.
5° Les inclinations supérieures : Qui nous portent vers le beau, le vrai, le bien, nous
font sortir de l’égoïsme au service d’un idéal.
6° L’inclination religieuse : Qui est l’élan de l’âme vers Dieu. Elle est faite de respect
et l’amour. Elle se manifeste par la prière, l’adoration. « Pour peu qu’on se méfie aux enfants
et qu’on ausculte leur cœur, on demeure frappe de cette sorte d’instinct qui oriente leur âme et
leur esprit vers Dieu. » (Dieu).
III-EDUCATION DES INCLINATIONS :
Nos inclinations sont innées, nous n’en sommes donc pas responsables. Le rôle de
l’éducateur consistera à éclairer les enfants sur leurs inclinations, à les aider à contenir et à
combattre leurs inclinations mauvaises, à cultiver, à donner leur plein épanouissement à leurs
bonnes inclinations.
IV-EDUCATION DES INCLINATIONS PHYSIQUES :
Il ne faut leur accorder que ce qui leur est nécessaire pour maintenir le corps en bonne
santé.
Le maître combattra les penchants à la gourmandise et la paresse, qui sont si fréquents
chez les enfants.
Les passions
I-DEFINITION
La passion est un mouvement violant de l’âme poursuivant un bien ou repoussant un
mal.
II-CARACTERES DE LA PASSION
La passion est :
1° VIOLENTE : C’est un élan puissant qui nous porte vers un être ou un objet.
2° OBSEDANTE : Elle revient sans cesse à la charge et occupe tout l’homme.
3° EXCLUSIVE : Le passionné ramène tout à l’objet de sa passion.
4° PASSAGERE : Ses manifestations ne durent pas, ce sont des crises (à l’exception de
l’avance)
5° EGOISTE : Le passionné ne recherche que son plaisir.
III-DIFFERENCES ENTRE L’INCLINATION ET LA PASSION :
L’inclination est calme et la passion est exaltée
L’inclination est permanente tandis que la passion est une crise
L’inclination nous laisse le contrôle de notre même mais la passion nous fait perdre.
L’ACTIVITE VOLONTAIRE
Comprimer, donner, n’est ni instruire, ni aimer c’est souvent
rendre l’enfant incapable de se diriger dans la vie. (Ed. Montier).
LA VOLONTE
I-DEFINITION
La volonté est la faculté de vouloir, c'est-à-dire de se déterminer librement en toute
connaissance de cause.
II-L’ACTE VOLONTAIRE
Un acte est volontaire quand il est pleinement conscient de ses moyens et de ses buts.
Si l’acte est facile, la volonté n’intervient pour ainsi dire que : il en va autrement si l’acte est
difficile.
L’acte volontaire suppose :
La conception
La délibération : j’examine les raisons pour et contre. J’envisage les conséquences
La décision : je m’arrête à un choix définitif. Je décide d’agir.
L’exécution : je réalise l’acte décidé.
III-QUALITES DE LA VOLONTE
Une volonté formée est :
1° Eclairée : avant d’agir, elle a pleinement conscience de ce qu’elle va faire et dans quel but
le fait.
2° Libre : elle est maitresse chez elle, par conséquent capable de faire un choix ; sous
l’emprise de la passion, d’une émotion violente, l’homme n’est plus entièrement libre, parfois
même il ne l’est plus du tout
3° Energique : la décision prise, elle s’y tient irrévocablement.
IV-IMPORTANCE DE LA VOLONTE :
La volonté est la première et la plus importante de notre volonté, c’est la faculté
maitresse. Elle commande l’homme tout entier, son corps aussi que son âme. Elle exerce son
contrôle sur nos désirs, nos passions. Elle ne les supprime pas, mais elle peut leur résister ou
leur obéir, les affaiblir ou les augmenter.
Elle a puissance sur l’intelligence qu’elle oriente et discipline, elle commande
l’attention, source de tout progrès.
Elle est à la base du mérite et du démérité, puisqu’elle nous rend responsables de nos
actes.
L’importance de la volonté échappe souvent à nos enfants et parfois aussi à leurs
éducations. « Apprendre n’est pas et tout de l’école. S’en tenir là serait une grande erreur. Si
nous voulons former des hommes, il nous faut former des personnalités, et ce qui fait la
personne, c’est avant tout la volonté. On peut être très intelligent et savoir beaucoup et ne
devenir d’un très pauvre homme, c'est-à-dire, un homme qui ne fait pas honneur à l’espèce
humaine, parce qu’on aura négligé de former la volonté. » (Christiani.)
V-LA MAITRISE DE SOI
La maitrise de soi est une conséquence de la volonté. « Se maitriser, c’est dominer, se
posséder, se gouverner. C’est assujettir la chair à l’esprit, les passions à la volonté ; c’est
DIX-HUITIEME LECON
Education de la volonté
La paresse
I-LA PARESSE DES ECOLIERS
La paresse est une maladie commune de la volonté, spécialement chez les écoliers.
Il est cependant injuste de qualifier de paresseux tout élève qui travaille moins que ses
camarades, il est bon de remarquer aussi que l’enfant se laisse aider à la paresse parce que le
travail qu’on lui propose, ou impose, n’est pas à sa taille ou mal adapté à sa nature. « Porté à
l’action, l’enfant n’est pas paresseux par nature. Il le devient. Lorsque les parents constatent
du laisser-aller, de la nonchalance, ils auront à se demander : de quoi s’agit-il ? De quel
malaise cela provient-il ? Quelle en est la cause ?
Ou bien le travail impose est trop méthodique et ne laisse à l’enfant aucune initiative ;
ou bien l’effort à fournir dépasse ses capacités physiques, intellectuelles et morales ; ou bien,
trop prolongé, il se heurte au besoin instinctif de changement et de variété. Une autre raison
opposée aux précédentes, aboutit au même résultat : la facilité trop grande ? » (J.Dhur.)
II-LES DIFFERENTES SORTES DE PARESSE
« Le premier mot à prononcer quand on s’occupe des écoliers paresseux, c’est :
distinguons : il y a paresse et paresse. Il y a des cas parfaitement curables. L’essentiel est de
démêler les causes et les origines du mal. » (P. Bernard).
On peut distinguer deux sortes de paresse : La paresse-faute et la paresse-défaut.
1° LA PARESSE-FAUTE :
L’enfant refuse catégoriquement le travail intellectuel ou corporel qu’on lui demande.
Il pourrait le faire, il ne veut pas. C’est le paresseux de métier. Pour corriger l’enfant. Il faut
arriver à savoir pourquoi il ne veut pas exécuter le travail qu’on lui demande, afin de pouvoir
réfuter les motifs qu’il invoque. On pourra également lui montrer où sa paresse le conduit.
C’est à peu à peu près perdre son temps que de faire des reproches à un paresseux, si en même
temps qu’on n’essaie pas de lui faire admettre un idéal, si on ne lui donne pas les raisons pour
lesquelles on sollicite ses efforts.
2° LA PARESSE-DEFAUT
La paresse-défaut provient :
a) D’une déficience intellectuelle : hésitation, impulsion, défaut d’attention.
b) D’une déficience physique : fatigue, sous-alimentation.
La paresse n’est donc pas toujours un vice. Parfois, c’est de l’enfant qui nécessite des
soins. Ce genre de paresse « relève le plus souvent de la médecine ou même de la cuisine. »
Ajoutons que ces maladies sont plus rares. Il ne faut pas classer trop vite les paresseux
parmi les sous-alimentés. La plupart sont d’authentiques paresseux, qui ont surtout besoin
d’être secoués.
III-LES MALADIES ET DEFAIILLANCES DE LA VOLONTE
On appelle aboulies les affaiblissements de la volonté.
Voici les principales :
1° L’hésitation ou l’impuissance à prendre une décision.
Documents de ANDRIAMIARISOA Espérant Bizet Conseiller Pédagogique Page 32
2° La velléité : on prend une décision, mais on ne l’exécute pas
3° L’impulsivité : par manque de réflexion, on cède à l’impression du moment.
4° L’aboulie proprement dite, qui rend incapable de vouloir. Toute initiative devient
impossible.
5° L’entêtement, les bouderies, les caprices. Les enfants entêtés, boudeurs, capricieux sont de
faux volontaires, en réalité ce sont des faibles. « La volonté ne doit pas être confondue avec
l’entêtement qui cristallise autour d’une idée fixe, de manière à supprimer, sinon totalement,
du moins en partie, l’exercice de la volonté. Un entêté est un faible qui se raidit. » (J. Dhur).
IV-LE TRAVAIL
Le grand remède de la paresse, c’est le travail. Travailler, ce n’est pas seulement agir,
déployer son activité, c’est agir en vue d’un but à atteindre.
L’enfant devrait être initié au travail dès l’âge de quatre ou cinq ans, un travail à la
taille de son âge évidemment. Le laisser inoccupé, c’est déjà en faire un paresseux.
A l’école, le maître aidera l’enfant, lui facilitera son travail , mais dans une juste
mesure, car trop l’aider lui serait funeste. Il doit toujours y avoir place pour effort personnel.
Pour exciter l’enfant, il est bon de lui montrer que ce qu’on lui demande est
raisonnable, utile, qu’il es sera le premier bénéficiaire. « Au lieu de le condamner à un travail
forcé, il faut le passionner pour son travail. Ce qui me frappe, c’est qu’avant de commencer
une étude, quelle qu’elle soit, on oublie toujours d’expliquer à l’enfant la vraie raison et la
beauté de cette étude. On l’engage dans la grammaire, la géographie, l’histoire,
l’arithmétique, sans même lui dire pourquoi. » (Benjamin).
Le travail une fois arrêté sera mené jusqu’à la fin. Que le maître n’admette pas que
l’écolier l’abandonne sans raison. Qu’il exige que tout devoir bâclé soit refait et bien fait.
« Cet effort soutenu initie l’enfant à la persévérance, garantie du progrès et de la réussite.
Presque tous les étudiants paresseux, fouettés par l’approche de l’examen, peuvent donner un
coup de collier. Ce qui leur répugne, ce sont les efforts modérés, mais réitérés chaque jour,
pendant des mois et des années. » (Payot). L’éducateur n’aura lieu d’être satisfait quand il
aura obtenu de son élève : constance et persévérance dans le travail.
SUJETS A DEVELOPPER
1. Tous les paresseux sont-ils vraiment coupables ? Quelle distinction y a-t il lieu de
faire ?
2. Montrez la nécessité du travail. Quels moyens peut-on prendre pour exciter l’enfant au
travail ?
VINGTIEME LECON
L’habitude
I-DEFINITION
L’habitude est une faculté acquise par la répétition à conserver ou à reproduire les
états ou les actes antérieurs. On peut encore la définir comme l’acquisition d’actes moteurs
La conscience morale
I-DEFINITION
1° La conscience est la faculté par laquelle par laquelle l’âme sait ce qui se passe en
elle. Ex : j’ai conscience d’écouter la leçon ; je sais que j’écoute le leçon.
2° La conscience morale est la faculté de discerner le bien de mal. C’est une voix
intérieure qui nous guide avant l’action et nous juge après.
« La conscience normale se règle sur ce qui lui apparait comme bien. Assurée par lui, elle
cherche son bonheur à l’accomplir. Notre conscience n’est autre chose que notre raison nous
dictant d’une façon absolue ce que nous avons à faire, chaque fois que, jouissant de notre
pleine liberté, nous nous trouvons, comme hommes, devant un choix, à exécuter. A l’ouvrier,
elle commande de ne pas saboter son travail ; au patron, de payer intégralement le salaire
L’adaptation
Le but poursuivi par tout être vivant est de vivre, c'est-à-dire de s’adapter à son milieu.
Vie et Adaptation sont deux termes synonymes. Eduquer un enfant, c’est l’aider à s’adapter à
son milieu qui comprend un milieu physique relativement stable et un milieu social
perpétuellement changeant.
1° NOTION DE L’ADAPTATION
Adaptation est aussi synonyme du terme Ajustement. On dit par exemple, qu’une clé
s’adapte à une serrure lorsqu’elle est parfaitement ajustée à celle-ci. L’adaptation ou
l’ajustement suppose une solidarité entre plusieurs éléments. Plus cette solidarité sera étroite,
plus l’adaptation sera parfaite.
2° ADAPTATION D’UN ETRE VIVANT
C’est l’ajustement de cet être vivant à son milieu, à son cadre. Mais cet ajustement est
précaire à cause de la perturbation due aux changements qui viennent soit du dehors, soit du
dedans. C’est ainsi qu’un vivant n’est jamais définitivement adapté. Pour lui s’arrêter de
changer, c’est mourir.
Pour l’homme, l’adaptation est d’autant plus compliquée que le milieu est double : le
milieu physique ou cosmique et le milieu social qui est plus ou moins artificiel et exige un
ajustement plus délicat, plus nuancé.
Un homme bien adapté est dit un homme équilibre.
3° LES DEUX PROCESSUS DE L’ADAPTATION
Toute adaptation peut être réalisée au moyen de deux procédés : ou bien l’homme agit
sur lui-même pour se modifier afin de s’accommoder aux circonstances (accommodation), ou
bien il tâche de transformer le milieu pour le rendre semblable à lui-même, pour se l’assimiler
(assimilation). En fin, l’adaptation est obtenue par un équilibre entre ces deux mécanismes
opposés mais indissociables.
4° LES DEUX FORMES D’ADAPTATION
L’adaptation est dite tout faite quand le comportement est automatique comme chez
l’animal qui obéit à l’instinct et à l’habitude. On dit, au contraire, qu’elle se fait quand elle fait
appel à la volonté. Ces deux formes d’adaptation, la forme automatique, ou passive et la
forme volontaire ou active coexistent toujours et s’y interpénètrent.
5° L’ADAPTATION ET L’ENFANT
L’éveil de la personnalité chez l’enfant dépendra étroitement de son adaptation au
milieu social. Cette adaptation doit être souple et équilibrée. C'est-à-dire, obtenue par une
harmonie entre le processus d’accommodation et le processus d’assimilation.
Les différentes étapes et les différentes crises de la personnalité chez l’enfant seront
marquées par la prédominance alternante de l’un et de l’autre processus.
Les merveilleux
A tout âge, l’enfant aime à entendre raconter des histoires ou en lire dès qu’il sait lire
et en dit que cet état d’esprit ne disparait jamais complètement, même chez l’enfant. C’est
pourquoi un auteur, Georges Sand affirme : « je veux qu’on donne du merveilleux à l’enfant,