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La Banque du Développement des PME

chapeautera le CEPME et la Sofaris


Le Premier ministre a décidé la création d'une banque des
PME pour qu'elles aient de l'argent moins cher. » C'est ainsi
que Jacques Chirac a annoncé hier, à la télévision, la
naissance de la Banque de Développement des PME. Mais le
président n'a pas manqué de constater qu'« il a fallu six mois
entre l'annonce de cette création et cette création elle-même
», avant d'ajouter : « Il y a des difficultés à faire admettre à
tout le monde qu'il y a nécessité à s'adapter en permanence.
» Une pierre dans le jardin du ministère de l'Economie et des
Finances ? Celui-ci a, en tout cas, choisi de prendre son
temps pour modifier la structure du financement des PME
en France. D'autant plus qu'il s'agissait, en l'espèce, de
rapprocher deux établissements distincts, dont l'un, la
Sofaris, travaille avec toute la place bancaire, qualité qu'il
convenait de lui conserver. Quant au CEPME (Crédit
d'Equipement des Petites et Moyennes Entreprises), il va
précisément devenir à son tour un établissement de place et
travaillera en cofinancement, et non en concurrence, avec
les autres banques.
Annoncée par Alain Juppé en novembre dernier, dans le
cadre du « plan PME pour la France », cette nouvelle
institution devrait être, « l'instrument privilégié du soutien
apporté par l'Etat aux petites et moyennes entreprises
», selon les termes du communiqué commun de Bercy et du
ministère des PME.
La solution du holding retenue
L'idée directrice est de rapprocher le CEPME, banque
spécialisée dans les prêts aux petites entreprises, de la
Sofaris, société d'assurance-crédit garantissant les prêts de
l'ensemble des banques aux PME. La fusion de ces deux
entités ayant été écartée, c'est finalement la solution d'un
holding, la Banque de Développement des PME, qui a été
retenue. Ce holding regroupera les participations de l'Etat et
de la Caisse des Dépôts et Consignations dans le CEPME et la
Sofaris (ainsi que la participation des Banques Populaires
dans le CEPME). Elle sera l'actionnaire majoritaire du CEPME
et détiendra, avec celui-ci, la majorité du capital de la
Sofaris.
Aujourd'hui, le CEPME est détenu à 43 % par la Caisse des
Dépôts et Consignations et à 39 % directement par l'Etat; la
Sofaris est, pour sa part, détenue à 42 % par l'Etat, le CEPME
en ayant 4,5 %, le reste de son capital étant détenu par
plusieurs banques de la place.
La Banque de Développement des PME sera dirigée par
Jacques-Henri David, président du CEPME depuis décembre,
poste auquel il avait été nommé pour proposer des
solutions au gouvernement. Car le CEPME a accumulé de
lourdes pertes au cours des dernières années : 732 millions
en 1993, 461 millions en 1994, 256 millions en 1995, malgré
une sévère restructuration (800 suppressions d'emploi, pour
aboutir à un effectif de 1.370 salariés). Sa difficulté
principale étant d'offrir des prêts à un coût compétitif, alors
qu'il ne trouvait ses ressources que sur le marché, et
d'assumer le risque, plus élevé sur les PME que sur les plus
grandes entreprises. En 1994, le CEPME a obtenu une
enveloppe de codevi de 15 milliards de francs, façon de
diminuer le coût de la ressource. De fait, le montant des
codevi attribués au CEPME s'élève actuellement à 12
milliards de francs. Les pouvoirs publics ont décidé de
porter ce montant à 30 milliards, sans toutefois préciser
dans quel délai, afin de permettre au CEPME de développer
une activité viable. Il pourra en outre emprunter sur le
marché financier. Là encore, il n'est pas précisé si ses
emprunts obligataires bénéficieront ou non expressément
de la garantie de l'Etat.
Autres axes de développement de la nouvelle banque: les
interventions en fonds propres, pour lesquelles la Caisse des
Dépôts et Consignations apportera son soutien au CEPME, et
les activités de garantie, apanage de la Sofaris, qu'elle
continuera de pratiquer avec l'ensemble des banques, grâce
à la dotation que lui fournit l'Etat.
Des moyens renforcés
« La nouvelle institution, dit le communiqué, bénéficiera
pour conforter son action de moyens renforcés. Outre les
apports de titres, son capital sera doté en numéraire par ses
actionnaires. » Les deux établissements financiers ne
pourront pas, en effet, développer leur activité en 1997 sans
avoir été dotés en capital: leur ratio Cooke serait dans ce cas
trop dégradé. En outre, l'augmentation de capital permettra
à l'Etat de prendre la majorité dans la Sofaris. Il est
vraisemblable que ces augmentations de capital se feront en
même temps que la constitution du holding.
Pour Jacques-Henri David, la création de la banque des PME
constitue « la mise sur les rails d'un outil de financement
permettant des interventions plus importantes en faveur des
PME, comme cela se pratique à l'étranger ». Il est vrai qu'en
Allemagne, notamment, mais aussi au Japon et même aux
Etats-Unis, il existe des établissements publics spécialisés
dans le financement des PME, et qui interviennent
largement en leur faveur.
Pour Jean Arthuis, le ministre de l'Economie et des Finances,
en tout cas, le lancement de la banque des PME est une
bonne chose, à condition que, comme il l'espère, le CEPME
sache sortir de la routine administrative et que la Sofaris
développe encore davantage une culture du risque.
3 600
COLLABORATEURS

2 012
ANNÉE DE CRÉATION

50%
DÉTENU PAR L'ÉTAT FRANÇAIS

2.9M €
CHIFFRE D'AFFAIRES

En quelques mots
Bpifrance est une banque publique d’investissement, un organisme français de financement et
de développement des entreprises. Elle est en particulier chargée de soutenir les petites et
moyennes entreprises, les entreprises de taille intermédiaires les entreprises innovantes en
appui des politiques publiques de l’État et des régions.

BpiFrance est la structure finale héritière d’un ensemble de fusion et d’acquisition débuté à la
fin du 2ème siècle. En 1995, CEPME (crédit PME) fusionne avec Sofaris pour créer la
BDPME, la banque des PME. Cet agrandissement se poursuit dans les années 2000 avec
l’incorporation d’Anvar Innovation afin de créer Oséo Anvar qui devient ensuite Oséo
Innovation en 2007. BpiFrance est ensuite créé par le gouvernement Ayrault en 2012, le but
étant de créer une institution capable d’aider les entreprises dans un contexte économique
difficile dans la foulée de la crise des subprimes et de la crise des dettes souveraines.

Par ailleurs, BpiFrance est aussi le partenaire direct des fonds souverains étrangers.

L'actualité de l'entreprise
BpiFrance fête cette année ces 10 ans, ce qui fait dire le 12 juillet 2023 à Nicolas Dufourcq,
DG de Bpifrance, “10 ans déjà, une odyssée”. En 10 ans, il faut dire que Bpifrance a aidé
nombre d’entreprises dans des moments difficiles comme lors de la période COVID, avec les
prêts garantis par l’Etat ou plus récemment avec la guerre en Ukraine.
Mais, Bpifrance accompagne aussi les organisations dans leur développement et leur projets
d’extension, notamment à l’international grâce à des financements, mais aussi du conseil et
des mises en relation pour faciliter certaines démarches et initiatives, grâce à son implantation
au coeur des institutions notamment.

De plus, soulignons aussi l’implication de Bpifrance sur la RSE, que ce soit en externe, avec
la sensibilisation des entrepreneurs sur tout le territoire, mais aussi en interne : Bpifrance
réalise un travail sur la prise en compte de l’ESG dans ses métiers, pour progresser sur ses
notations extra-financières par exemple.

Enfin, Bpifrance est présent concrètement sur le terrain et a un impact concret dans la société.
En voici quelques exemples :

• Rapprochement des Mittlestand français et allemand, encouragement d’investissement


allemand dans le tissu industriel français.
• Lancement du fonds Bpifrance Amorçage Industrie d’un montant de 50 millions d’euros
Investissement de Bpifrance à hauteur de 1,5 milliard d’euros dans 60 fonds en 2021, au
service de l’innovation.
• 29 accélérateurs destinés à proposer un accompagnement sur mesure pour faire émerger des
leaders mondiaux voire internationaux dans des domaines divers.
• Implication dans le financement de la transition énergétique (1,8 milliards d’euros en 2019)

Les métiers de l'entreprise


• Financement d’innovation essentiellement sous la forme de crédits bancaire
• Investissement en fonds propres dans des entreprises de toute taille.
• Cofinancement en partenariat avec des banques classiques de prêts d’échéance variable
(long et moyen terme)
• Garantie des prêts bancaires

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