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Les styles de bonsaï sont assez différents selon qu’ils proviennent de Chine ou du Japon,
même si beaucoup de bonsaïs importés de Chine sont traités selon les « normes » japonaises.
- la recherche de formes naturelles que l’on applique surtout sur les feuillus pour tenter
d’exprimer un sentiment, une sensation naturelle.
- la recherche de formes plus codifiées qui tendent à appliquer des formes et des équilibres
répertoriés, un art qui répond à la culture japonaise, à une maîtrise par la répétition.
- une recherche plus contemporaine qui casse les rythmes, met en valeur les forces plus
agressives de la nature en montrant le bois mort, les espaces vides plus poussés, un sens
artistique plus personnel.
Kimura en est le parfait exemple (cf. Photos de Kimura et France Bonsaï n° 48, page 26). Il
revendique de considérer ses arbres comme des œuvre d’art et met en avant la notion de
créativité et non plus faire du bonsaï selon la tradition.
- une recherche pour sortir le bonsaï du bonsaï, de le confronter à l’art et toutes les variations
de l’art, couleur, sculpture, opposition, objet métallique...une recherche avec des réussites
mais aussi des maladresses ! (cf. photos de Farrand Bloch).
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Les différentes catégories.
Pour les expositions les arbres sont classés suivant différentes catégories.
C’est le propriétaire de l’arbre qui définit la catégorie dans laquelle l’arbre sera classé.
- Les conifères.
- Les feuillus.
Cette catégorie englobe les arbres à feuilles caduques et les arbres à feuilles persistantes.
- Les compositions.
Plantations de groupes.
Forêts.
Implantations sur rocher.
Paysages naturels miniatures.
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Les différents classements :
- Par hauteur.
- Par styles.
Le Mame : cette taille très réduite est une contrainte qui limite le nombre de variétés
susceptibles d’être travaillées (orme de Chine ; buis ; pins ; acer palmatum...).
═> ces 2 premières catégories appartiennent à la catégorie des bonsaïs miniatures
où « Shohin ».
Soju 2 arbres.
Sambon Yose 3 arbres.
Gohon Yose 5 arbres.
Nanahon Yose 7 arbres.
Kyukton yose 9 arbres.
Yose-Ue plus de 9 arbres.
Tankan 1 tronc.
Sokan 2 troncs.
Sankan 3 troncs.
Gokan 5 troncs.
Nanakan 7 troncs.
Kyukan 9 troncs et plus.
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Classification par style :
Il existe une seconde classification selon l’inclinaison du tronc par rapport à l’axe
verticale.
- le Chokkan : style droit formel soit un tronc parfaitement droit (0° d’inclinaison).
- le Moyogi (où Tachiki) : un tronc droit informel qui présente quelques courbes (0 à 10°
d’inclinaison).
- le Shakan : un tronc penché (10 à 45° d’inclinaison).
- le Han-Kengai : tronc en semi cascade (45 à 90° inclinaison).
- le Kengai : un tronc en cascade retombant en dessous du pot (plus de 90° inclinaison).
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D’autres styles se définissent en fonction de :
- la répartition du feuillage :
Le style balai.
Le style battu par les vents.
- des racines :
Le style Neagari (ou racines aériennes) : racines exposées au-dessus du niveau de la terre.
Le style Sekijojû : racines enserrant la roche.
Il existe donc une classification de styles fondamentale que tous créateurs de bonsaï doit
connaître.
Ces codifications ont été établies par les Japonais et elles permettent d’identifier le style de
l’arbre sur une exposition quelle que soit la langue du pays organisateur (=langage universel).
En dehors du monde des expositions, ce qui est important c’est de bien comprendre pourquoi
ces classifications existent.
En effet ces différents styles sont le reflet des arbres que nous pouvons observer dans la
nature.
Chaque style évoque le vécu de l’arbre et son habitat d’origine : neige ; vents dominants ; sol
aride ; plaine ; montagne ; surplomb rocheux...
═> Les styles font référence aux formes des arbres dans la nature.
Styles et pots :
Le choix du pot dépend du style de l’arbre (cf. exposé sur le choix du pot).
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- Style Chokkan ou tronc parfaitement droit :
Un arbre solitaire qui s’épanouit sur un terrain
sans accident et fertile. Il bénéficie des rayons
solaires pendant toute la journée.
- Style Hokidachi ou forme en balai : Hokidachi est une forme dérivée du Chokkan.
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- Style Shakan ou tronc incliné : Cette forme possède en général une branche
longue et lourde démarrant du haut de l’arbre ce
qui illustre son caractère penché.
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- Style Han-kengai ou semi-cascade : Ce style représente un arbre qui possède une
branche maîtresse très importante descendant en
dessous du niveau de la base du tronc, mais
jamais en dessous de la base du pot. Cette branche
maîtresse tombe comme une cascade. L’arbre
possède donc 2 cimes, une haute et une basse.
C’est une variété de style penché plus accentué.
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- Style Kengai ou cascade : Dans la nature, c’est l’arbre qui pousse accroché
à la roche, luttant pour sa survie dans les pentes de
montagne ou sur une falaise surplombant la mer.
Un arbre vivant sur une falaise verticale peut se
pencher vers le bas à cause du poids de la neige
ou des chutes de pierres.
En bonsaï, il peut être difficile de maintenir un
arbre qui pousse vers le bas car l’orientation de la
pousse est opposée à sa tendance naturelle de
pousser vers le haut.
Dai Kengai.
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2 - Gaito Kengaï : cascade sur falaise ou en dôme.
Formation de cette cascade sur la dernière moitié
du tronc principal en voûte compacte.
Gaito Kengai.
Taki Kengai.
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- Style Bunjin/Bunjingi/Literati ou style
abstrait et libre du lettré :
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- Style Bankan ou tronc massif, torsadé, Dans ce style, l’arbre est un mastodonte.
enroulé : Elle peut être une forme très imposante.
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- Style Sabamiki ou tronc creusé, fendu, Il s’agit d’un vieillissement du tronc par
évidé : écorcement et creusement ce qui permet de
donner artificiellement un aspect âgé.
- Style Sharimiki ou bonsaï écorcé : Style au tronc partiellement écorcé (Shari + Jin)
évoquant un vieil arbre ayant subi d’importantes
catastrophes naturelles (foudre ; tremblement de
terre ; vents violents ; sécheresse...).
Ne pas confondre avec le style Sabamiki où le
tronc est creusé.
Avec le temps, certains arbres vont développer
des parties sèches ou écorcées sur leur tronc,
résultats de conditions météorologiques difficiles
et deviennent alors de véritables sculptures.
Il ne reste parfois, sur certains sujets qu’une
mince bande d’écorce vivante pour alimenter tout
l’arbre. En général, les parties sèches commencent
là ou les racines émergent du sol et s’amincissent
au fur et à mesure que l’on remonte sur le tronc.
Le bois sous l’action constante des vents/sable,
d’un ensoleillement intense, blanchi et devient
très lisse comme poli.
Style adapté aux vieux sujets ou plants de
pépinières ayant des troncs conséquents.
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- Style Nejikan ou style du dragon, Il s’agit d’une forme qui est parfois appelée en
ou tronc en spirale, vrillé, enroulé : Chine style du dragon.
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- Style Fukinagashi ou battu par les vents : Style formé par les vents.
Dans la nature c’est l’arbre qui pousse dans un
environnement venteux comme le bord de la mer,
le désert ou crête de la montagne.
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- Style Neagari ou racines remontantes Les racines apparentes prolongent le tronc et
visibles ou aériennes : semble ainsi suspendues dans les airs.
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- Style Seki jôju/ Ishigami ou racines qui L’arbre pousse sur la roche, ses racines rampent
enserrent la roche : jusqu’à l’enserrer et y adhérer totalement.
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- Style Ishitsuki ou arbre planté dans Ici l’arbre est planté directement dans une
la roche : anfractuosité de la roche.
Elle a la même fonction qu’un pot.
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- Style Sokan ou double tronc: Le style double tronc est courant dans la nature
mais n’est pas si fréquent dans l’art du bonsaï.
C’est le seul nombre pair que l’on utilise dans le
bonsaï.
- Style Soju ou la mère et l’enfant ou Style simple et très élégant visuellement, il est une
troncs jumeaux : variante de la forme double tronc.
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- Style kabudashi ou troncs multiples issus Dans la nature, c’est l’arbre qui meurt ou tombe
d’une même souche: mais des rejets vont pousser à partir de la souche
pour former à nouveau des troncs.
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- Style Yose-Ue ou forêt : Ce style résulte de la plantation de plusieurs sujets
d’une même espèce ou variété, souvent d’âges et
donc de tailles différentes.
L’organisation des arbres tend à évoquer un
simple bosquet ou une véritable forêt.
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Style Saïkei ou Penjing ou style paysage : Style est complémentaire du bonsaï, le Penjing est
l’art chinois de la reproduction d’un paysage dans
la nature avec tous ses détails.
Les penjing associent l’eau, la pierre et les arbres.
Dans la nature, c’est la forêt traversée par une
rivière ; une plage avec un arbre tordu par le vent ;
un petit « bout » de montagne avec ses arbres
enracinés, un lac calme...
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Formes libres – Formes européennes :
Au-delà de ces styles japonais très codifiés, il existe aussi des formes dites libres - européennes.
Les arbres de formes libres ou européennes peuvent donc être difficiles à classer dans les styles
codifiés :
- Ils peuvent comporter un certain nombre d’anomalies, de défauts par rapport aux règles strictes de
l’esthétique :
L’angle de sortie des branches doit être en rapport avec l’âge, l’habitat et l’essence de l’arbre :
Sur un arbre âgé les branches ont tendance à s’incliner vers le bas.
Les branches des résineux d’altitude sont inclinées vers le bas.
Les branches d’un hêtre ont tendance à pousser vers le ciel.
Une cascade sans tête est un classique dans la liste des défauts !
- Ces anomalies ne peuvent pas être supprimées systématiquement. Si nous les supprimons, l’arbre
peut se retrouver à l’extrême sans branche !
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Le style « surnaturel » dit « Burton » :
Ce style, dont Hervé Dora et Laurent Darrieux sont les créateurs, puise leur inspiration dans l’univers
fantasmagorique des films de Tim Burton.
Le but est donc de créer des arbres fantastiques aux aspects très torturés, « tarabiscotés », inexistants
dans la nature et dont les seules limites artistiques et végétales ne peuvent venir que des limites
propres à chaque individu en matière d’horticulture ou de développement de l’imaginaire.
Le style Burton c’est tout simplement le fait de créer des arbres surnaturels en essayant de sortir de
toute codification ; en utilisant toutes les techniques relatives au bonsaï et en en trouvant d’autres !
(cf. Photos).
Conclusion :
Pour tout bon bonsaïka, il reste donc primordial de connaître les bases de cet art ancestral ainsi que
pour ceux qui désirent les transgresser un tant soit peu et s’autoriser à faire du bonsaï une pratique un
peu moins conventionnelle.
Toutefois il ne s’agit pas de remettre en question les techniques asiatiques mais de les adapter à notre
culture, pour faire naître pourquoi pas une nouvelle forme d’esthétique.
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Bibliographie :
Sites internet :
- Les styles en résumé : parlons bonsaï.com/les-style-en-resume
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