La Terre des Héros

Aventures épiques dans l’univers de J.R.R Tolkien

Un jeu de rôle écrit par Olivier Legrand (2005)

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 La Terre des Héros
Aventures épiques dans l’univers de J.R.R Tolkien

Livre du Joueur
Chapitre I : Créer un Héros p3

Chapitre II : Elfes et Nains p 10

Chapitre III : Prouesses et Périls p 19

Chapitre IV : Héroïsme et Destinée p 33

Fiche de Personnage p 46

Appendice : Les Hobbits p 47

Conception : Olivier Legrand (version révisée – Novembre 2005)

Illustrations : Anke-Katrin Eissmann, Katarzyna Chmiel, Sharon Schmitt, Philippe Lesire.

Toutes les illustrations contenues dans ce document ont été reproduites avec l’aimable autorisation de leurs
créateurs. Merci de respecter leur droit à la propriété de leurs oeuvres. Pour en savoir plus sur ces artistes,
consultez la page des Crédits Graphiques à la fin de ce document.

Remerciements : Stéphane Adamiak , Fabien Gauthier, Laurent Lepleux et Sylvain Berton pour leur
soutien et leurs judicieux conseils ; Anke-Katrin Eissmann, Katarzyna Chmiel, Sharon Schmitt et Philippe
Lesire, pour m’avois permis d’utiliser leurs oeuvres et pour leur enthousiasme ; les différents intervenants du
forum de La Cour d’Oberon pour leurs suggestions, leurs réflexions et leurs critiques toujours constructives -
notamment Elesgal (salut l’archer !), Faenyx (encore lui !), Belgarath, Léo, J le Fou, Guzim, Glorfindel,
Erick, Cuchulain, Imhotep, Coeur de Canard, Alienor, Hikaki et Usher. Merci aussi à Eric Brambilla, qui a
conçu le modèle initial de la fiche de personnage. Un grand merci spécial à mes joueurs, Fabien, Laurent et
Sylvie, pour avoir donné vie aux héros de la Geste de Dale.

Ce jeu de rôle amateur est une création totalement indépendante et non-lucrative, directement inspirée des écrits du
professeur John Ronald Reuel Tolkien, notamment « Le Seigneur des Anneaux », « Bilbo le Hobbit » et « Le
Silmarillion ». Ce jeu doit être considéré comme un humble hommage à cet extraordinaire auteur, dont les oeuvres
restent évidemment l’entière propriété de leurs ayant-droits.

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 Chapitre I

Créer un Héros
Ce premier chapitre présente les règles de création de personnage – ou plus exactement les règles de création
de héros, car tous les personnages incarnés par les joueurs peuvent être rangés dans cette catégorie, même
s’ils n’en ont pas encore pleinement conscience. Certains seront déjà des héros accomplis, d’autres des héros
en devenir, d’autres encore des héros qui s’ignorent ou même, pour quelques uns, des héros malgré eux, mais
tous portent en eux la promesse d’un destin hors du commun et cette flamme intérieure qui permet de faire
face au pouvoir de l’Ennemi. Quelle que soit leur origine, leur rôle ou leur expérience, ils devront bientôt
répondre à l’appel de l’Aventure ou de la Destinée, pour rejoindre les rangs des Héros de la Terre du Milieu.

Dans ce jeu, la création d’un personnage s’apparente à la composition d’un portrait. Elle est
découpée en quatre grandes étapes, dont les noms renvoient directement au travail du peintre
ou de l’illustrateur : l’esquisse, les traits, la toile de fond et les dernières touches.

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 I : L’Esquisse
Au cours de cette première étape, le joueur doit
définir les grandes lignes de son personnage.
Il peut déjà le doter d’un nom et devra également
songer à son âge, à ses origines et à son
occupation, en tenant compte du cadre défini
avec le conteur. L’esquisse est également un bon
moment pour ébaucher en quelques mots le
caractère et l’apparence du personnage.
Mais avant même de commencer à esquisser le
portrait de son héros, le joueur doit d’abord
s’entretenir avec le conteur du cadre dans lequel
ce personnage devra trouver sa place.
Suivant les besoins de la chronique prévue par le
conteur, ce cadre pourra être défini de façon très
libre (« Mirkwood et ses environs ») ou plus
précise (« La Maison royale du Rohan »). Le
conteur pourra même choisir d’y adjoindre
quelques contraintes spécifiques correspondant
aux impératifs de sa chronique (« un homme du
Gondor ayant été exilé par Denethor »), voire
fixer lui-même le sujet du portrait (« Un Rôdeur
du Nord issu d’une vieille lignée dunedaine »).
Avant de passer à la seconde étape, le joueur
devra définir plus précisément l’héritage culturel
de son personnage.
Le peuple des Hommes est divisé en de
nombreuses cultures, nations et ethnies.
Globalement, ces différents groupes de population
peuvent être classées en quatre grandes souches :
les Hommes de l’Ouest, les Hommes du Nord, les
Hommes du Sud et les Hommes de l’Est.
A cela, il faut ajouter quelques populations dont
les origines semblent plus incertaines, comme les
Dunlendings (aussi appelés Hommes des Collines)
ou les mystérieux Hommes des Forêts (aussi
connus sous le nom de Woses ou de Druedains).
Les règles qui suivent partent du principe que les
héros humains seront pour la plupart des Hommes
de l’Ouest ou du Nord, ceux du Sud et de l’Est
étant traditionnellement alliés à l’Ennemi.
Hommes, Elfes et Nains
Ces règles concernent en priorité les héros
humains et ont pour objectif de permettre aux
joueurs d’incarner des personnages de la trempe de
Faramir, d’Eowyn ou de Barde l’Archer.
Il est évidemment possible d’incarner un Nain ou
un Elfe, mais uniquement avec l’accord du
conteur, lequel devra soigneusement peser sa
décision ; les particularités des héros Nains et
Elfes sont présentées en détail dans le Chapitre II
de ce Livre.
Les Hobbits, quant à eux, constituent, comme
dans les récits de Tolkien, un cas à part et sont
traités en détail dans l’Appendice de ce livre.
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Les Hommes de l’Ouest sont les descendants
plus ou moins directs des hommes de Numenor.
Les habitants du Gondor et de l’ancien royaume
d’Arnor peuvent être rangés dans cette catégorie.
Dans ce jeu comme dans les récits de Tolkien, les
Hommes de l’Ouest constituent en quelque sorte
la principale population humaine de référence :
les règles de création de personnage ont donc été
conçues afin de refléter cet état de fait.
Ceux chez qui le sang des anciens Dunedains est
encore très présent sont appelés « Hommes de
l’Ouistrenesse » et sont généralement dotés d’une
longévité supérieure à celle des hommes
ordinaires ; au Tiers Age, les vrais Dunedains
(comme Aragorn) sont devenus très rares.
Tout héros originaire des royaumes de l’Ouest
pourra être considéré comme un Homme de
l’Ouistrenesse (comme Boromir et Faramir).
Si le joueur souhaite que son personnage soit un
authentique Dunedain, le héros bénéficiera d’un
bonus de +1 dans une de ses ressources ainsi que
d’une longévité accrue.
En contrepartie, le joueur devra choisir une des
deux Faiblesses suivantes :
Orgueilleux : Persuadé que son héritage le place
au-dessus du commun des mortels, le personnage fait
souvent preuve d’arrogance et cèdera peut-être plus
facilement que d’autres au désir de pouvoir. Sa
Sagesse initiale ne sera pas de 3 mais de 2 et ne pourra
être augmentée que par un point de bonus.
Mélancolique : Tourmenté par le poids de son
héritage et de sa Destinée, le héros est plus vulnérable
que d’autres à la mélancolie et au désespoir. Sa
Volonté initiale ne sera pas de 3 mais de 2 et ne
pourra être augmentée que par un point de bonus.
En outre, le joueur d’un Dunedain pourra décider
que l’âge du personnage dépasse déjà l’espérance
de vie de la plupart des hommes et qu’une partie
de son destin se trouve donc déjà derrière lui.
Dans ce cas, le héros commencera le jeu avec 2
points de Destinée (au lieu de 3) ; en contrepartie,
sa grande expérience lui permettra de bénéficier
d’un bonus de +1 dans un de ses talents.
Les Hommes du Nord sont moins nombreux et
plus dispersés que ceux de l’Ouest ; c’est à cette
souche qu’appartiennent les Rohirrim, les
Hommes de Dale ou les Beornides. Au-delà de
leurs différences culturelles, ces peuples partagent
un héritage commun, ainsi qu’une remarquable
capacité d’adaptation à leur milieu naturel.
Les Hommes du Nord ont un tempérament plus
rude que ceux de l’Ouest. Leur éducation est
généralement moins poussée et leurs contacts avec
l’extérieur plus limités. Pour cette raison, un
héros avec cet héritage recevra un Savoir initial
de 2 (contre 3 pour un Homme de l’Ouest).
En contrepartie, il bénéficiera d’une valeur
initiale de 4 dans le talent de prédilection de sa
communauté (qui devra obligatoirement faire
partie de son éducation) : Cavalier pour les
Rohirrim, Pisteur pour les Hommes de Dale ou les
Beornides.
Encore plus proches de la nature que les Hommes
de Dale et de Rohan, les Beornides sont soumis à
des ajustements supplémentaires, qui reflètent le
caractère plus rude et plus rustique de leur
existence : leur Vigueur a une valeur initiale de 4
mais ils ne possèdent que trois talents, au lieu des
quatre habituellement reçus par chaque héros.
Un Homme du Nord bénéficiera également d’un
avantage unique lié à son affinité avec la nature :
la compréhension de l’ancien langage des oiseaux
pour un Homme de Dale, celle de la langue des
ours pour un Beornide ou la possession d’un
cheval d’exception pour un Rohirrim.
Les Hommes et la Mortalité
L’espérance de vie approximative d’un humain
est de 40 ans, plus un bonus de 10 ans par point
de Vigueur. Ce bonus est doublé pour les Hommes
de l’Ouistrenesse et quadruplé pour les
Dunedains. Ainsi, un héros avec une Vigueur de
4 aura une espérance de vie d’environ 80 ans pour
un Homme du Nord, 120 ans pour un Homme de
l’Ouistrenesse et 200 ans pour un véritable
Dunedain.
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 II : Les Traits
En termes de jeu, les traits d’un personnage sont La Vivacité d’un personnage reflète sa rapidité
des caractéristiques chiffrées permettant de et sa présence d’esprit.
définir avec précision ses capacités naturelles, ses
compétences et ses qualités morales. La Présence d’un personnage reflète son
Concrètement, un héros est défini par une charisme - la faculté à commander, à inspirer et à
douzaine de traits, répartir en trois grandes être écouté.
catégories : ressources, talents et qualités. Chacun
de ces traits est mesuré sur l’échelle suivante :

1 = faible 4 = remarquable
2 = commun 5 = exceptionnel
3 = appréciable 6 = extraordinaire
En tant que personnage hors du commun, un
héros possède une valeur de base de 3 dans tous
ses traits.

En outre, dans chacune des trois catégories

(ressources, qualités et talents), le joueur dispose
d’un capital de 3 points supplémentaires avec
lesquels il va pouvoir étoffer son personnage.

A la fin de la création, le joueur recevra 3 points

de bonus qu’il pourra répartir à sa convenance
entre les différentes catégories de traits.

Ressources
Les quatre ressources d’un héros représentent des
capacités très générales, que tout individu possède
à un degré plus ou moins développé. A la base, un héros humain possède une valeur de
3 dans chaque ressource – ce qui représente déjà
une capacité supérieure à la moyenne.
La Vigueur d’un personnage représente sa
robustesse et son endurance. En outre, le joueur dispose de 3 points
supplémentaires à répartir entre les ressources de
Le Savoir d’un personnage reflète la son personnage, sans toutefois attribuer la
connaissance de la Terre du Milieu, de ses totalité de ces 3 points au même trait.
différents pays, peuples et langages.

6
Talents
Les talents d’un personnage dépendent de son
origine, de son éducation et de son expérience.
La liste qui suit n’est pas exhaustive mais
regroupe les talents les plus susceptibles d’être
possédés par des héros :
Guerrier Archer Cavalier
Pisteur Forgeron Bâtisseur
Ménestrel Stratège Guérisseur
Voleur Navigateur Espion
A la création du personnage, le joueur choisit les
quatre talents qui correspondent le mieux à la
vocation du héros, à l’apprentissage qu’il a pu
recevoir et aux expériences qu’il a déjà pu vivre.
Le fait de posséder un talent signifie que le
personnage est « accompli » dans ce domaine –
son degré exact d’accomplissement étant reflété
par la valeur chiffrée attribuée à ce talent.
Concrètement, les quatre talents choisis ont une
valeur initiale de 3, ce qui représente déjà un
degré de compétence appréciable. Le joueur
dispose en plus de 3 points supplémentaires à
répartir selon sa convenance, comme pour les
ressources. Là encore, il est impossible d’attribuer
les 3 points au même trait.
En pratique, chaque talent englobe un vaste
domaine d’expérience : un Pisteur, par exemple,
ne sera pas seulement capable de suivre une piste,
mais pourra également utiliser son talent pour se
repérer dans la nature, y survivre ou déjouer
l’habileté de Pisteurs adverses.
Il n’est toutefois pas indispensable de posséder un
talent pour tenter de l’utiliser : n’importe qui, par
exemple, peut essayer de manier une épée, de tirer
à l’arc ou de monter à cheval... mais sans le talent
approprié, les chances de réussite du personnage
resteront bien faibles, à cause de son inexpérience.
Qualités
Les quatre qualités d’un personnage représentent
différents aspects de sa personnalité. Il s’agit du
Courage, de la Loyauté, de la Sagesse et de la
Volonté. Plus encore que les ressources et les
talents, ce sont les qualités qui font le véritable
héros – au sens tolkienien du terme.
Le Courage d’un personnage représente sa
bravoure et sa faculté à affronter la peur.
La Loyauté d’un personnage reflète sa fidélité
envers ceux qu’il reconnaît comme les siens.
La Sagesse d’un personnage représente sa clarté
de jugement et sa faculté à percer le mensonge.
La Volonté d’un personnage mesure sa
détermination et sa force d’âme.
Les différentes valeurs attribuées à ces qualités
permettent de définir plus précisément le
caractère et la personnalité d’un héros.
Contrairement aux ressources et aux talents, les
qualités d’un héros pourront être amenées à
évoluer de façon significative en cours de jeu, en
fonction de ses victoires ou de ses revers, mais
aussi de ses propres choix et actes.
A la création du personnage, chaque qualité reçoit
une valeur initiale de 3, ce qui représente déjà un
niveau appréciable : tous les héros sont donc, à la
base, plutôt courageux, honorables, sages et
résolus. Comme pour les ressources et les talents,
le joueur reçoit 3 points supplémentaires, qu’il
doit répartir dans au moins deux qualités.
Points de Bonus
En plus des 3 points reçus dans chaque catégorie
de traits, le joueur reçoit 3 points de bonus qu’il
peut répartir entre les traits de son choix, toutes
catégories confondues, mais sans attribuer plus
d’un point au même trait.
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 III : La Toile de Fond
Comme dans un tableau, la toile de fond du
portrait d’un personnage représente son décor, ce
qui l’entoure et l’environne... et comme dans un
tableau, cette toile de fond a aussi pour fonction
de mieux faire ressortir le personnage en tant que
sujet du portait.
En pratique, cette partie de la création consiste à
préciser la place que le personnage occupe dans la
communauté à laquelle il appartient. Qui sont ses
parents, ses amis, ses ennemis ? Où a-t-il grandi
et fait son apprentissage ? Quelle image ceux qui
le connaissent ont-ils de lui et comment se voit-il
lui-même ? Quels sont les épisodes marquants de
son passé et comment envisage-t-il son futur ?
Autant de questions qui permettront de donner
au personnage une ampleur et une profondeur
comparables à celles des héros de Tolkien. Là
encore, le joueur devra oeuvrer en accord avec le
conteur, afin que son héros s’intègre au mieux à
la future chronique.
Les Langages de la Terre du Milieu
Parmi les questions qui peuvent se poser durant
cette étape, il en est une qui mérite une attention
particulière en termes de jeu, surtout dans un
contexte comme celui de la Terre du Milieu :
quelles langues le personnage connaît-il ?
La réponse à cette question dépend de la valeur
de Savoir du personnage ; celle-ci détermine tout
simplement le nombre de langues qu’il maîtrise au
début du jeu. Supposons, par exemple, que nous
créons un noble Dùnedain avec 4 en Savoir. Ceci
lui donne droit à quatre langues initiales : nous
pourrions choisir le Ouistrain, l’Adùnaic, le
Sindarin et un quatrième langage au choix.
Notons que « maîtriser » s’applique aussi bien au
parler qu’à l’écriture, tous les personnages-joueurs
étant censés savoir lire et écrire. En outre, la
connaissance d’une langue confère également celle
de ses principaux chants, poèmes, récits
légendaires etc. La maîtrise d’une langue donne
donc accès à sa tradition orale mais aussi, pour les
langages écrits, à sa culture livresque.
8
 IV : Les Dernières Touches
Cette ultime étape sera l’occasion de définir tout
ce qui n’a pas été décidé ou précisé au cours des
étapes précédentes – comme par exemple les
possessions du héros, à commencer par ses armes,
son éventuelle armure, sa monture ou tout objet
emblématique susceptible de lui donner une
étincelle de vie supplémentaire, comme par
exemple le Cor de Boromir.

Les objets « magiques » ou extraordinaires, en

revanche, ne pourront être acquis qu’en cours
d’aventure, à l’instar des capes elfiques des
Hobbits, de Dard ou de la cotte de mailles en
mithril de Bilbon. Seuls les Nains et les Elfes
eux-mêmes peuvent déroger à cette règle et
commencer le jeu avec quelques objets fabuleux
fabriqués par les artisans de leur peuple.

Chaque héros reçoit également un capital de

Destinée, grâce auxquels il va pouvoir braver les
périls qui jalonneront sa route et, peut-être, entrer
dans la Légende.

A la création du personnage, ce capital de

Destinée est toujours égale à 3 pour tous les
héros. Ceci reflète le fait que la Destinée du
personnage n’est pas encore fixée, et n’existe pour
l’instant qu’à l’état de potentialité.

L’utilisation de ces points en jeu sera examinée en

détail dans les chapitres III et IV.

Voilà ! Votre personnage est maintenant achevé et prêt à répondre à l’appel de l’Aventure et
de la Destinée, pour rejoindre les Héros de la Terre du Milieu.

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 Chapitre II

Elfes et Nains
En complément du premier chapitre, nous allons à présent examiner d’un peu plus près les deux autres
grands peuples de la Terre du Milieu auxquels un personnage incarné par un joueur est susceptible
d’appartenir. Conformément à l’approche générale du jeu, ce chapitre ne contient pas de description
approfondie de ces deux races (dont les particularités, l’histoire et la culture ont déjà été amplement décrites
par Tolkien lui-même, ainsi que par ses nombreux exégètes) mais se concentre principalement sur la
traduction de leurs caractéristiques en termes de jeu. Le texte qui suit part donc du principe qu’un joueur
désireux d’incarner un Elfe ou un Nain possède déjà une bonne connaissance générale de ces deux peuples.

En termes de jeu, un héros Nain ou Elfe est créé comme un héros humain, avec le même
capital de points de création, mais l’appartenance à son peuple peut se traduire par certains
ajustements et avantages spéciaux, détaillés ci-après. Concrètement, ces diverses
particularités peuvent être réparties en six grandes rubriques : les Ressources, les Talents, les
Qualités, la Constitution, les Sens et le Langage. Chacun de ces deux peuples possède
également une Faiblesse qui lui est propre.

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Nains et Elfes en Jeu
Pour un joueur, même expérimenté, interpréter un
Elfe ou un Nain de la Terre du Milieu peut être
une gageure et doit rester une option, soumise à
l’accord du conteur.
Ce dernier devra mûrement réfléchir avant
d’intégrer Elfes ou Nains dans un groupe à
dominante humaine – moins pour des raisons
d’équilibre du jeu que pour préserver la cohérence
de l’univers imaginé par Tolkien : la Communauté
de l’Anneau reste une exception et, de manière
générale, les habitants de la Terre du Milieu ne se
mêlent guère des affaires des autres peuples.
Des alliances entre Hommes, Nains et Elfes sont
toutefois possibles et constituent même un des
aspects de la Terre du Milieu les plus
passionnants à explorer dans le cadre d’un jeu de
rôle, mais ces alliances ne doivent pas être
banalisées, sous peine de perdre leur dimension
exceptionnelle, et même leur raison d’être.
Règles de Création
La description de chaque peuple indique les
valeurs de base de leurs différents traits. Comme
pour les héros humains, le joueur dispose d’un
capital de 3 points supplémentaires dans chaque
catégorie de traits, plus 3 points de bonus.
Comme pour les humains, il est impossible
d’attribuer tous les points d’une catégorie au
même trait ou d’attribuer plus d’un point de
bonus par trait. Certains traits peuvent, en outre,
être soumis à des restrictions particulières.
Où sont mes Hobbits ?
De par leur nature paisible et leur caractère
plutôt casanier, les Hobbits ne sont guère
susceptibles de partir à l’aventure ou de s’engager
dans une quête qui pourrait les emmener en
territoire inconnu ; les voyages de Bilbon et la
Quête de l’Anneau constituent les deux grandes
exceptions à cette règle générale.
Plus encore que les Nains ou les Elfes, les
Hobbits constituent donc un peuple à part, dont
les membres sont globalement peu concernés par la
Destinée de la Terre du Milieu. Pour cette raison,
il semble judicieux de traiter les Hobbits comme
un cas à part, situé hors du champ principal du
jeu. Leurs diverses caractéristiques sont détaillées
dans l’appendice de ce jeu.
Les Sens en Jeu
Les Elfes, les Nains et les Hobbits se distinguent
également des Humains par leur acuité
sensorielle, particulièrement en ce qui concerne la
vue et l’ouïe.
Dans ce domaine, il est préférable de ne pas
utiliser de score chiffré ou de jet de dés : il y a des
choses que seul un Elfe peut voir (ou un Hobbit
entendre), et ceci ne se traduit pas par un
quelconque bonus sur un score de perception.
On pourra néanmoins faire une différence entre
l’acuité sensorielle stricto sensu et la vigilance
(c’est à dire la faculté à être sur ses gardes), qui
dépend, elle, du score de Vivacité : ainsi, les
Nains voient très bien dans l’obscurité et ont
plutôt l’oreille fine mais sont notablement moins
Vifs que les Elfes ou les Hobbits.
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 Les Nains
Ressources
Un Nain reçoit les valeurs de base suivantes :
Vigueur 4, Vivacité 3, Savoir 3, Présence 3.

Petits et trapus, les Nains sont beaucoup moins

souples (et notablement plus lourds) que les
Hobbits, ce qui peut parfois les handicaper.

Dans toutes les situations où sa morphologie peut

le désavantager de façon notable, un Nain pourra
subir une pénalité de -1. Ceci s’applique à la nage,
aux sauts et aux actions acrobatiques.

Talents
Pour les Nains, les talents Forgeron et Bâtisseur
bénéficient d’un bonus de +1. Ce bonus
s’applique à la valeur de base du talent (4 au lieu
de 3) ainsi qu’à sa valeur par défaut au cas où le
talent ne ferait pas partie du bagage du
personnage. Ainsi, même un Nain n’ayant pas
choisi le talent de Forgeron aura une valeur de 3
s’il essaie d’utiliser ce talent par défaut.

Il leur est en revanche impossible d’acquérir des

talents de Cavalier ou de Navigateur. En outre,
dans ces domaines, un Nain sera toujours
considéré comme Faible (valeur de 1), au lieu de
bénéficier de la valeur par défaut habituelle (2).

Qualités
Les Nains sont réputés pour leur caractère
obstiné, mais aussi pour leur sens de l’honneur,
leur fidélité en amitié et leur détermination. Un
Nain reçoit les valeurs de base suivantes :
Courage 3, Volonté 4, Loyauté 4, Sagesse 3.

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Constitution
Les Nains vivent en moyenne entre 200 et 350
ans. Ils sont pratiquement insensibles aux
températures extrêmes et ne seront jamais
incommodés et encore moins affaiblis par le froid
ou la chaleur.
Leur Vigueur élevée leur confère également une
endurance et une résistance aux blessures
supérieure à celle de la plupart des humains.
Sens
Les Nains voient presque parfaitement dans une
obscurité quasi-totale jusqu’à une distance
d’environ quinze mètres et assez nettement
jusqu’à une trentaine de mètres. Ils ont également
l’oreille fine, mais beaucoup moins que les Elfes.
Langage
Un Nain connaît un nombre de langues égal à
son Savoir, ce qui inclut toujours le Ouistrain et
le Khuzdul (que les Nains n’emploient qu’entre
eux). Les plus érudits peuvent également
connaître le Sindarin, voire le Quenya, ou des
langues humaines locales.
Faiblesse
La principale faiblesse des Nains est leur amour
immodéré de l’or, des gemmes et des métaux
précieux. Alors que pour tout autre sujet, les
Nains s’enorgueillissent (à juste titre) d’avoir les
pieds sur terre et la tête sur les épaules, cette
fascination peut parfois leur faire abandonner
toute prudence ou toute mesure.
En pratique, cette forme particulière de
convoitise ne sera évidemment pas suscitée par la
première pierre précieuse ou le premier coffre d’or
venu : seul un joyau d’une extraordinaire pureté
(comme la fameuse Arkenstone qui causa la perte
de l’illustre Thorin Ecu-de-chêne), un objet
fabriqué avec un savoir-faire prodigieux ou un
immense trésor pourra exercer cette fascination
sur l’esprit d’un Nain.
En termes de jeu, cette fascination pourra obliger
un Nain à mettre sa Sagesse à l’épreuve dans les
situations où elle est susceptible de venir troubler
son jugement (pour plus de détails sur
l’utilisation de cette qualité, voir chapitre IV).
La Loyauté des Nains
Les Nains sont réputés pour la force des liens qui
les unissent les uns aux autres. Dès sa création, la
Loyauté d’un héros Nain s’applique à l’ensemble
de son peuple, y compris ses ancêtres défunts.
En outre, à la création du personnage, le joueur
pourra décider de sacrifier un des points de
Destinée de son héros pour le mettre à la tête
d’une petite troupe de Nains fidèles, le plus
souvent issus de sa parentèle. En termes de jeu,
ces Nains seront des personnages-non-joueurs
secondaires (voir Livre du Conteur) que le joueur
devra nommer et qu’il pourra choisir ou non
d’individualiser. Leur nombre sera égal à la
somme de la Présence et de la Loyauté du héros.
Les membres de cette petite troupe seront tout
dévoués au héros, obéiront à ses ordres et seront
même prêts à risquer leur vie pour lui – mais
uniquement si le héros s’est fixé pour but de
restaurer ou de préserver une partie de la
splendeur passée du peuple Nain. La constitution
d’une telle troupe constitue un pacte solennel, que
scelle le sacrifice du point de Destinée. Avec
l’accord du conteur, un tel pacte pourra
éventuellement être passé en cours de chronique,
avec les mêmes effets et les mêmes conditions,
mais uniquement si les circonstances s’y prêtent.
13

L’Art des Nains
Bien qu’ils aient la réputation de fabriquer toutes
sortes d’objets magiques, les Nains de la Terre du
Milieu n’ont pas accès à la véritable magie, qui
reste l’apanage exclusif des Elfes et des Valar.
Ils n’en possèdent pas moins des connaissances et
un savoir-faire totalement inconnus des Hommes,
tout particulièrement en ce qui concerne le travail
de la pierre et du métal.
Aux yeux des Hommes ou des Hobbits, ces secrets
de fabrication (que les Nains préservent
jalousement) ne se distinguent guère de sortilèges
ou d’enchantements – même s’il en va tout
autrement aux yeux des Nains eux-mêmes.
Le Travail de la Pierre
Dans ce domaine, les Nains sont passés maîtres
dans l’art de concevoir des passages secrets et des
portes dérobées. De telles portes sont absolument
invisibles (et impossibles à détecter de quelque
autre manière) pour qui ne connaît pas leur
existence et ne s’ouvrent que lorsqu’un certain
mot de commandement, choisi par leur créateur,
est prononcé à haute voix.
A priori, seul un Nain avec une valeur de 6 dans
le talent Bâtisseur connaît les secrets de cette
technique (qui furent probablement enseignés aux
Nains de jadis par les Elfes Noldor).
Le Travail du Métal
Dans ce domaine, les Nains sont particulièrement
réputés pour leurs armes et leurs cottes de mailles
d’une qualité exceptionnelle.
On distingue deux grandes catégories de cottes de
mailles fabriquées par les Nains : les cottes de
mailles légères et les cottes de mailles lourdes.
Une cotte de mailles légères offre la même
protection qu’une cotte de mailles ordinaire mais
n’impose aucune pénalité de rapidité, en vertu de
sa grande légèreté et de sa confection supérieure.
Une cotte de mailles lourde, qui constitue un
véritable manteau, offre la même protection
qu’une armure complète (soit 2) pour une pénalité
de rapidité équivalente à celle d’une cotte de
mailles ordinaire (1).
Notons toutefois que de telles cottes de mailles ne
peuvent être portées que par un Nain (ou, à la
rigueur, par un Hobbit ou un Orque de petite
taille) et qu’il est très rare qu’un artisan Nain
accepte de fabriquer une telle merveille pour un
autre commanditaire qu’un de ses congénères.
Jadis, les artisans dunedains de Numenor
possédaient, eux aussi, de tels secrets de
fabrication, mais ceux-ci sont aujourd’hui perdus.
Le Mithril
De tous les métaux travaillés par les Nains, le
mithril reste le plus prodigieux mais il est devenu
rarissime. Une cotte de mailles en mithril est un
trésor inestimable, digne des plus grands rois – y
compris pour un Nain. Seul un Nain possédant
une valeur de 6 dans le talent Forgeron est
capable de travailler ce fabuleux métal.
Une cotte de mailles en mithril offre une
protection supérieure à celle de toutes les armures
connues ( 3 ), sans imposer la moindre pénalité à
la rapidité de celui qui la porte. Autant dire
qu’une telle armure rend son possesseur
pratiquement invulnérable.
14
 Les Elfes
Les Elfes de la Terre du Milieu sont divisés en trois grandes lignées : les Elfes Sylvains (aussi appelés
Nandor ou Elfes des Bois), les Sindar (aussi appelés Elfes Gris) et les Noldor (aussi appelés Hauts Elfes).
Chacune de ces familles possède son histoire, son héritage et ses talents de prédilection.

Ressources
A la base, un héros Elfe reçoit une valeur initiale
de 4 dans ses quatre ressources. Les Noldor
bénéficient d’un bonus supplémentaire de +1 en
Présence et en Savoir.
Les Lignées Elfiques
Sylvains : Les deux talents de prédilection
des Elfes des Bois sont obligatoirement
Archer et Pisteur.

Sindar : Les deux talents de prédilection de

Talents devront être choisis parmi Archer, Bâtisseur,
Forgeron, Pisteur, Cavalier, Ménestrel,
Un Elfe reçoit un bonus de +1 dans tous les Navigateur et Guérisseur.
talents, y compris ceux qui n’ont pas été choisis à
Noldor : Les Noldor doivent choisir leurs
la création du personnage. En d’autres termes, les
deux talents de prédilection parmi Archer,
quatre talents d’un Elfe commencent à 4 et sa
Guerrier, Forgeron, Bâtisseur, Ménestrel et
valeur par défaut dans tous les autres est de 3.
Guérisseur. En contrepartie, le personnage
devra posséder une des faiblesses particulières
En contrepartie, les quatre talents d’un Elfe
détaillées en fin de section.
doivent obligatoirement inclure deux talents de
prédilection liés à son origine (voir ci-contre).

15
Qualités
La noblesse naturelle et la lumière intérieure des
Elfes leur confère une valeur de base de 4 dans
leurs quatre Qualités.
Constitution
Les Elfes sont pratiquement infatigables et n’ont
pas besoin de sommeil ; il leur suffit d’une à trois
heures de méditation rêveuse par jour, suivant
leur degré d’activité.
Les Elfes sont virtuellement immortels. Ils ne
subissent ni les ravages du temps, ni ceux de la
maladie, et ne peuvent mourir que s’ils sont tués,
ou lorsqu’ils perdent tout désir de vivre.
Sens
Les Elfes ont l’ouïe extrêmement fine et peuvent
entendre jusqu’à trois fois plus loin qu’un être
humain. Ils possèdent également une vue
perçante, qui porte bien plus loin que celle des
autres peuples et qui semble aussi précise à courte
qu’à longue distance ; en termes de jeu, ceci les
préserve de toute pénalité de tir liée à la portée.
Les Elfes possèdent une excellente vision
nocturne, à partir du moment où le ciel est éclairé
par la lumière de la lune ou des étoiles. En termes
de jeu, un Elfe peut ignorer toute pénalité de -1
due au manque de lumière ; dans la plupart des
cas, ceci suffit à annuler les effets d’une nuit
naturelle et peut aussi atténuer les effets d’une
obscurité plus profonde (ou surnaturelle).
Langage
Chaque famille d’Elfes possède sa propre langue :
le Quenya pour les Noldor, le Nandorin pour les
Sylvains et le Sindarin pour les Sindar.
Cette dernière, la plus couramment employée, fait
en quelque sorte office de langue elfique
commune. La plupart des Elfes parlent aussi le
Ouistrain, la langue des Hommes de l’Ouest.
Mémoire des Ages Anciens
Ces règles supposent que l’Elfe créé est
relativement jeune – ce qui peut déjà représenter
l’équivalent de plusieurs existences humaines. Si
le conteur l’autorise, un joueur pourra incarner un
Elfe beaucoup plus ancien (né au Second ou au
Premier Age), moyennant le sacrifice d’un ou deux
points de Destinée. Chaque point ainsi sacrifié
confèrera au personnage un bonus de +1 en
Savoir, en Sagesse et dans un talent de son choix.
Du point de vue du personnage, le sacrifice de ces
points indique que le temps de cet Elfe en Terre
du Milieu touche à sa fin et qu’il ressent de plus
en plus en lui l’Appel de la Mer…
En termes de jeu, ce choix peut être lourd de
conséquences. En sacrifiant un ou plusieurs
points de Destinée de son personnage dès la
création, un joueur le rapproche toujours de sa
fin… qu’il s’agisse de sa mort ou de son départ
pour les rivages bienheureux de Valinor.
Faiblesse
La faiblesse des Elfes est une conséquence directe
de leur immortalité – cette immortalité qui les
fait parfois paraître étrangement fatalistes ou
insouciants aux yeux des autres peuples.
En pratique, un Elfe ne pourra jamais améliorer
ses qualités en cours de chronique.
Les qualités héroïques d’un Elfe reflètent avant
tout sa lumière intérieure, beaucoup plus que
cette expérience à laquelle les Humains ou les
Nains accordent une si grande importance.
Certes, un Elfe peut parfois devenir plus sage,
avec le temps… mais certainement pas dans un
laps aussi bref que celui d’une chronique, dût-elle
s’étaler sur plusieurs années.
En contrepartie de leur Savoir et de leur Présence
plus élevés, les Noldor doivent également choisir
une des deux faiblesses détaillées page suivante.
16
L’Appel de Valinor
Ainsi est appelée l’étrange mélancolie qui, au
Tiers Age, s’empare peu à peu du peuple des
Elfes. Elle est également nommée Appel de la
Mer, car il pousse ceux qui l’entendent à quitter
pour toujours la Terre du Milieu pour gagner les
rivages bienheureux de l’Ouest, par-delà l’océan.
Dans le cadre d’une chronique, le joueur d’un
héros Elfe est libre de décider quand son
personnage rejoindra les Havres Gris pour quitter
à jamais la Terre du Milieu, ce qui mettra un
terme à son existence jouée.
Faiblesses des Noldor
Mélancolique : Tourmenté par le poids de son
héritage, le destin du monde ou quelque tragédie
passée, l’Elfe a commencé à perdre le désir de vivre…
Sa Volonté initiale ne sera pas de 4 mais de 3 et ne
pourra être augmentée que par un point de bonus.
Orgueilleux : Persuadé que son héritage le place
au-dessus des autres Elfes (sans parler des simples
mortels), le héros fait parfois preuve d’arrogance et
cèdera peut-être plus facilement que d’autres au désir
de pouvoir. Sa Sagesse initiale est de 3 et ne pourra
être augmentée que par un point de bonus.
17
L’Art des Elfes
Les Elfes possèdent un lien privilégié avec le
pouvoir de la Lumière – un lien qui transparaît à
travers tout ce qu’ils créent, fabriquent ou
concoctent, qu’il s’agisse d’épées, de vêtements, de
navires, de musique ou de nourriture.
Aux yeux des autres peuples, tout objet elfique
est donc un objet enchanté, doté de vertus ou de
propriétés qu’aucune création mortelle ne pourra
jamais posséder. En voici quelques exemples.
Miruvor et Lembas
Les Elfes d’Imladris connaissent les secrets de la
fabrication du miruvor, un puissant cordial aux
effets particulièrement revigorants : quelques
gorgées suffisent à chasser les effets de la fatigue
et à accorder un bonus d’un point de Vigueur
contre la fatigue, les privations ou les rigueurs du
climat, pour une durée d’environ une heure.
Tout aussi précieux que le miruvor, le lembas, le
fameux pain de voyage elfique, a également des
vertus revigorantes : un pain de lembas permet de
dissiper (ou d’ignorer) les effets de la fatigue de
toute une journée de marche. Le lembas se
conserve presque indéfiniment tant qu’il est
préservé dans son emballage de feuilles.
Seul un Elfe ayant choisi de privilégier le talent
Guérisseur connaîtra la recette du lembas et saura
concocter du miruvor.
Cordes et Capes Elfiques
Les artisans elfes savent également fabriquer
d’autres objets fort utiles aux voyageurs, comme
des cordes ou des capes aux fabuleux pouvoirs.
Une corde elfique est extrêmement légère et
totalement incassable, quel que soit le poids
qu’elle ait à supporter ; elle obéit également aux
volontés de son possesseur, pouvant se resserrer
ou se dénouer avec un simple mot.
Lorsqu’elle est utilisée pour l’escalade, cette corde
confère +1 à la Vivacité du grimpeur.
Enfin, à cause du pouvoir qui l’imprègne, une
telle corde, si elle est utilisée pour attacher un
Orque ou toute autre créature mauvaise, cause
chez le captif une sensation de brûlure atroce,
susceptible de mettre sa résistance à l’épreuve.
Les capes elfiques peuvent dissimuler ceux qui les
portent en se confondant avec l’environnement.
En termes de jeu, le porteur d’une cape elfique
peut se rendre totalement invisible s’il demeure
immobile et bénéficiera d’un bonus de +2 pour
tous ses déplacements furtifs. Ce pouvoir de
dissimulation peut tromper toutes les créatures en
dehors des Elfes eux-mêmes.
Armes et Armures
Les elfes sont capables de fabriquer des cottes de
mailles incroyablement légères (sans pénalité de
rapidité) ainsi que des armures de même facture
(offrant une protection de -2 mais n’imposant
qu’une pénalité de -1).
Les épées et les dagues elfiques sont à la fois
magnifiques, légères et pratiquement
indestructibles. Elles n’ont jamais besoin d’être
aiguisées et sont insensibles à la corrosion.
Ces divers secrets de fabrication seront accessibles
à tout Elfe possédant le talent de Forgeron. De
même, tout Elfe ayant privilégié le talent Archer
sera capable de fabriquer un arc elfique (pour plus
de détails sur cette arme, voir le chapitre III).
Les Objets Elfiques en Jeu
La plupart de ces objets sont considérés comme
usuels par les Elfes et pourront à ce titre faire
partie de l’équipement initial d’un héros Elfe, à la
discrétion du conteur.
Mais l’art des Elfes a également produit des
objets beaucoup plus puissants, dont les secrets de
fabrication ont été perdus ou ne sont plus connus
que de quelques maîtres – à l’instar d’épées
comme Dard, Glamdring ou Orcrist, qui furent
forgées par les maîtres-artisans de Gondolin. De
telles merveilles ne pourront être trouvées ou
gagnées qu’en cours de jeu et peuvent fort bien
constituer à elles seules un objet de quête.
18
 Chapitre III

Prouesses et Périls
Les règles qui suivent ne font appel qu’à un seul type de dés : les dés ordinaires, à six faces (d6). De manière
générale, le recours aux dés devra être réservé aux situations importantes sur le plan dramatique – c’est à
dire suffisamment difficiles, dangereuses ou décisives pour que la réussite ou l’échec du personnage puisse
influer de façon directe sur le cours de l’aventure. Si une action n’est ni difficile, ni dangereuse, ni décisive,
alors elle ne mérite sans doute pas d’être résolue avec un lancer de dés : de manière générale, le conteur devra
considérer que les ressources, les talents et les qualités d’un personnage peuvent lui permettre d’affronter
sans problème les situations ordinaires qui leur sont liées.

En pratique, le système de jeu repose sur un principe fort simple. Lorsqu’un personnage tente
une action assez difficile ou importante pour mériter un jet de dés, on lance un dé (d6). Si le
résultat est inférieur ou égal au trait utilisé, l’action est réussie. Sinon, elle est manquée.
Toutes les notions développées dans les pages qui suivent – avantages, pénalités,
confrontations etc – ne sont que des applications de cette règle fondamentale.

19
 I : Epreuves et Conflits

Passer une Epreuve Chances de Réussite

Une épreuve est une action incertaine, dont la Voici, à titre indicatif, les pourcentages (arrondis)
réussite ou l’échec peut avoir des conséquences correspondant à ces chances de réussite :
directes sur le cours des événements, voire sur le
personnage lui-même. Une épreuve est toujours 1 (faible)……………16%
liée à un trait : il existe donc des épreuves de
ressources, de talents et de qualités. Toutes sont 2 (moyen) …………..33%
résolues suivant le même système. 3 (appréciable)………50%

Lorsqu’un personnage doit passer une épreuve, on 4 (remarquable)….…..67%

lance un dé (1d6) et on compare son résultat à la 5 (exceptionnel) …….83%
valeur du trait utilisé.
6 (extraordinaire)…..100%
Si le résultat du dé est inférieur ou égal au
trait, l’épreuve est passée avec succès.
Si l’épreuve fait appel à un talent et que le
Dans le cas contraire, la tentative du personnage personnage ne le possède pas, on utilisera une
se solde par un échec. valeur par défaut de 2.

20
Avantages et Difficultés
Dans certaines situations, un personnage peut
être avantagé ou, au contraire, désavantagé de
façon notable par les circonstances, par son état
physique ou moral ou, tout simplement, par la
difficulté inhérente à la situation.
En pratique, toutes ces circonstances peuvent
prendre la forme de bonus ou de pénalités venant
augmenter ou diminuer la valeur du trait mis à
l’épreuve.
En règle générale, une seule circonstance se
traduira par un bonus de +1 ou un malus de -1 ;
seules les circonstances les plus extrêmes peuvent
imposer un ajustement de + ou -2.
Plusieurs ajustements peuvent se cumuler, tout
particulièrement s’ils ont des origines différentes
(état du personnage, circonstances etc).
Notons qu’un personnage avec une valeur de 6 ou
plus n’a aucun risque d’échec et n’a donc pas
besoin de passer une épreuve, sauf si, bien sûr,
son trait est affecté par des pénalités réduisant sa
valeur à 5 ou moins.
Enfin, avec l’aide de la Destinée, un héros peut
parfois transformer ses épreuves en véritables
exploits. Pour plus de détails sur ces actions
extraordinaires, voir le chapitre IV.
Confrontations
Ce système permet également de comparer les
performances de personnages placés dans une
situation de conflit ou de compétition. Dans ce
cas, chaque adversaire teste le trait qu’il utilise,
exactement comme pour une épreuve.
La règle des confrontations peut être employée
pour résoudre toutes sortes de situations : on
pourra ainsi confronter les Vigueurs de deux
nageurs, les talents de deux Forgerons rivalisant
pour créer l’œuvre la plus belle ou même deux
traits différents, comme le talent de Pisteur d’un
Rôdeur qui se déplace furtivement à la Vivacité
de l’orque dont il essaie de tromper la vigilance.
Lorsque deux adversaires s’opposent dans une
confrontation, les résultats de leurs épreuves
respectives sont interprétées comme suit :
Si les deux personnages ratent l’épreuve,
la situation débouche sur un statu quo.
Si l’un des deux rate et que l’autre réussit,
c’est ce dernier qui l’emporte.
On parle alors de victoire complète.
Si les deux réussissent leur épreuve, la
situation tourne à l’avantage de celui avec
le dé le plus élevé. Dans ce cas, on parlera de
victoire partielle,
En cas de stricte égalité ou de double échec, c’est
le statu quo.
Adversaires Invincibles
Dans une confrontation, un personnage avec une
valeur de 6 doit tout de même lancer le dé : il n’y
a aucun risque qu’il échoue, mais le résultat de
son dé pourra ainsi être comparé à celui de son
adversaire.
En pratique, il est impossible d’obtenir une
victoire complète contre un personnage avec une
valeur de 6 ou plus : au mieux, la victoire sera
partielle – ce qui, dans de nombreuses situations,
s’avèrera amplement suffisant.
Certains êtres aux capacités surhumaines
possèdent des traits supérieurs à 6 et, dans
certaines circonstances, il peut arriver qu’un
bonus amène la valeur d’un personnage à 7 ou
même au-delà.
Dans ce cas, chaque point au-dessus de 6 se
transforme en pénalité pour l’adversaire du
personnage.
Ainsi, un personnage avec ’une prodigieuse valeur
de 8 imposera une pénalité de -2 à son adversaire,
augmentant ainsi de façon significative ses
chances de remporter une victoire complète.
21
 II : Les Combats
Comme dans « Le Seigneur des Anneaux » (ou même dans « Bilbo le Hobbit »), les combats peuvent jouer un
rôle décisif au cours d’une quête ou d’une aventure. Leur résolution nécessite donc une attention
particulière. Les règles détaillées ci-dessous n’ont pas pour objectif de proposer un système de simulation
tactique réaliste, mais de permettre une gestion fluide et héroïque des scènes de combat, en privilégiant le
dynamisme et la tension dramatique.

Combats Singuliers Dans un combat singulier entre deux adversaires,

Une scène de combat est généralement découpée
en plusieurs assauts.
La durée exacte d’un assaut est laissée à
l’appréciation du conteur en fonction de la
situation ; ainsi, dans la plupart des combats au
corps-à-corps, on assumera qu’un assaut
représente une poignée de secondes, mais dans une
bataille à plus grande échelle, chaque assaut
pourra refléter plusieurs minutes d’affrontement.
un assaut est résolu sous la forme d’une
confrontation entre les valeurs de combat des
deux adversaires.
Pour les personnages, cette valeur de combat est
tout simplement celle de leur talent de Guerrier.
Cette confrontation représente de façon abstraite
les diverses manœuvres offensives et défensives
effectuées par les deux combattants.

22
En cas de statu quo (double échec ou égalité
absolue), on passe immédiatement à un nouvel
assaut (et à une nouvelle confrontation).

Le combattant qui remporte l’assaut parvient à

blesser son adversaire.

Si sa victoire n’est pas complète mais seulement

partielle (voir règles de confrontation) et que son
adversaire est équipé d’un bouclier, la protection
qu’il lui confère sera prise en compte.

Lorsqu’un héros est blessé au cours d’un combat,

on effectue un jet de dé basé sur la valeur de
dommages de l’arme de son adversaire, diminuée
par la protection d’une éventuelle armure (et, le
cas échéant, de celle de son bouclier). Selon le
résultat de ce jet de dé, le personnage pourra être
légèrement ou gravement blessé.

Pour plus de détails sur les blessures et leurs effets,

voir la section suivante.

Avantages et Pénalités
Les conditions climatiques, le terrain, la
visibilité : autant de facteurs variables qui
peuvent influer sur le déroulement d’un combat.

En termes de jeu, tous ces facteurs pourront être

traités de façon abstraite sous la forme de
circonstances favorables (bonus de +1) ou
défavorables (pénalité de -1).

Avantage ou Pénalité ?
Dans ce genre de situation, la principale
difficulté consiste à déterminer si les conditions
avantagent un combattant ou si elles
désavantagent son adversaire (ou vice versa).

Afin d’éviter tout litige, le conteur pourra

recourir à la règle suivante. Un combattant reçoit
un bonus de +1 en combat lorsqu’il occupe une
position très avantageuse par rapport à son
adversaire ; en revanche, il subit un malus de -1 si
sa perception est diminuée ou que sa liberté de
mouvement est sérieusement limitée.

23
Armes et Armures
Le pouvoir vulnérant d’une arme est reflété par
sa valeur de dommages, mesurée comme un trait.
Voici les valeurs des armes les plus courantes :

3 = poignard, coutelas etc

4 = épée, hache, lance etc

5 = arme à deux mains

Les armures, quant à elles, possèdent un niveau
de protection, qui diminue cette valeur de
dommages. Ce niveau de protection est de 1 pour
une cotte de mailles et de 2 pour une armure plus
complète (avec haubert, casque, cuirasse etc). Un
bouclier ajoute 1 à la protection lorsqu’il est pris
en compte (voir page précédente).

Ainsi, un coup d’épée contre un personnage vêtu

d’une cotte de mailles aura une valeur de
dommages de 3 (4 pour l’arme, -1 pour l’armure)
ou de 2 si le défenseur bénéficie de la protection
d’un bouclier.

Les armures sont, en revanche, encombrantes et

imposent une pénalité égale à leur protection à la
Vivacité du personnage pour toutes les actions
exigeant de la souplesse, de la légèreté ou de la
discrétion, comme nager ou marcher en silence
mais aussi esquiver une attaque adverse.
Le Défaut de la Cuirasse
Même la plus complète des armures ne peut
protéger entièrement son porteur. Un combattant
particulièrement habile peut essayer de viser un
endroit du corps de l’adversaire non-protégé par
son armure, son bouclier ou sa cotte de mailles.
Dans ce cas, le combattant subit une pénalité de
combat égale à la protection totale de son
adversaire (en comptant le bouclier) avec un -1
supplémentaire si l’adversaire porte un casque
mais en cas de victoire, la protection ne sera pas
prise en compte pour déterminer les dommages.
Cette tactique peut également être utilisée par un
Archer mais pas avec une arme de jet.
Pas de Tables d’Armes ?
La classification des armes et des armures
est, comme on peut le voir, beaucoup plus
simple que dans la plupart des jeux de rôle.
Dans ce système, tous les boucliers apportent
le même avantage et les vêtements de cuir,
même renforcés, ne confèrent aucune
protection particulière ou plutôt aucune
protection notable en termes de jeu.
Dans certaines circonstances, le conteur
pourra tout à fait décider qu’un certain type
d’arme s’avère particulièrement avantageux
(+1 en combat) ou, au contraire, plutôt
inadapté à la situation (-1 en combat). Ainsi,
une lance et un bouclier peuvent s’avérer
particulièrement utiles contre une charge de
cavalerie mais pourront se révéler très
encombrants dans un espace confiné.

24
Plusieurs Contre Un
Quand un combattant isolé fait face à plusieurs
adversaires à la fois, le combat est résolu comme
un combat singulier, à quelques ajustements près.
Concrètement, tout se passe comme si le groupe
d’adversaires agissait comme un seul combattant,
avec une valeur de combat égale à celle du
combattant le plus redoutable, plus un bonus de
supériorité numérique (deux ou trois contre un :
+1, plus de trois contre un : +2).
Si le combattant isolé remporte l’assaut, il ne
pourra blesser qu’un seul de ses adversaires (qu’il
pourra néanmoins choisir lui-même).
Tant que le groupe comptera au moins deux
combattants, il continuera à agir comme un
adversaire unique avec une valeur de combat
correspondant au combattant le plus dangereux.
Combats de Masse
Ces règles peuvent également servir d’ossature à
une gestion narrative des combats de masse.
Dans ce genre de situation, chaque assaut ne
représentera pas une poignée de secondes, mais
plusieurs minutes, voire une heure entière : plus
l’échelle de la bataille sera grande, plus la durée
de chaque assaut pourra être étendue.
En outre, la possibilité de prendre un adversaire
par surprise ou de fuir le combat ne dépendra pas
de la Vivacité de chaque combattant, mais du
déroulement global de la bataille.
Un prochain supplément proposera des règles
détaillées permettant de gérer de façon narrative
de grandes batailles et des assauts de places
fortes. En l’absence d’un tel système, le conteur
pourra toujours s’en remettre à son inspiration
dramatique et à son sens de l’improvisation.
25
Effet de Surprise
Dans certaines situations, un personnage peut
tenter d’attaquer un adversaire en le prenant
totalement par surprise.
Dans de telles situations, le personnage pris de
court pourra réagir rapidement s’il réussit une
épreuve de Vivacité.
S’il manque cette épreuve, son adversaire pourra
agir librement durant le premier assaut du
combat : pendant ce temps, le personnage pris par
surprise ne pourra ni attaquer ni se défendre.
La surprise peut donc influer sur l’issue d’un
combat de façon décisive. Notons toutefois qu’il
ne suffit pas de vouloir surprendre un adversaire
pour y parvenir ; selon la situation, la réussite
d’une embuscade pourra dépendre des talents de
l’assaillant : Pisteur dans la nature, Voleur pour
un guet-apens intra muros ou même Stratège dans
un affrontement à grande échelle.
Fuite et Retraite
Un personnage engagé au corps-à-corps peut, au
lieu de combattre, tenter d’éviter les attaques
adverses, voire de fuir le combat.
Dans ce cas, il n’oppose pas sa valeur de combat
à celle de son adversaire mais pourra toujours
tenter d’esquiver ses attaques avec sa Vivacité.
Ce choix, peu héroïque mais parfois salvateur,
peut permettre à des personnages aux talents de
Guerrier limités mais à la Vivacité élevée (comme
les Hobbits) d’espérer survivre à un combat, à
défaut de s’y illustrer...
Un combattant peut aussi battre en retraite tout
en continuant à combattre de façon défensive.
Dans ce cas, l’assaut est résolu selon les mêmes
règles qu’habituellement mais si le personnage qui
souhaite rompre le combat remporte l’assaut (y
compris avec une victoire partielle), il pourra se
désengager et tenter de fuir.
26
Combats à Cheval
Un personnage qui est au moins aussi bon
Cavalier que Guerrier peut combattre à cheval
sans pénalité particulière ; pour les autres, leur
talent de Guerrier sera limité par leur talent de
Cavalier. Rappelons que les talents non-possédés
ont une valeur par défaut de 2.
Un combattant en selle contre un fantassin reçoit
un bonus de +1 en combat.
L’adversaire d’un cavalier peut choisir d’attaquer
la monture plutôt que l’homme. Dans ce cas, la
confrontation est résolue avec la valeur de
combat du cheval (3 pour la plupart des chevaux,
4 pour les chevaux spécialement dressés). Si c’est
la monture qui l’emporte, l’assaillant subira un
jet de dommages basé sur la Vigueur de l’animal.
Si sa monture est mise hors de combat, le cavalier
se retrouve à terre et doit passer une épreuve avec
son talent de Cavalier. S’il échoue, il sera
gravement blessé.
En outre, on estimera qu’un cavalier hors de
combat est obligatoirement désarçonné.
Un combattant à cheval peut choisir de charger
l’adversaire.
En pratique, ceci ne pourra être effectué que lors
du premier assaut d’un combat, et uniquement si
le conteur l’estime possible (en tenant compte du
terrain, de la distance etc).
Le cavalier bénéficie alors d’un bonus de +1 en
combat pour le premier assaut. En cas de victoire,
ce bonus de +1 s’appliquera également aux
dommages infligés à l’adversaire.
Ce bonus peut être appliquée à deux cavaliers se
chargeant mutuellement.
Des fantassins munis d’armes d’hast et de
boucliers peuvent se préparer à recevoir une
charge ennemie : dans ce cas, ils bénéficient eux
aussi d’un bonus de +1 lors du premier assaut
mais ne pourront blesser que la monture s’ils
remportent la confrontation.
Combat à Mains Nues
Les simples bagarres et autres empoignades
peuvent être résolues suivant le même principe, le
talent d’un Guerrier représentant également ses
compétences de lutteur.
En cas de victoire partielle, le lutteur réussira à
entraver son adversaire dans ses mouvements ou à
le maîtriser partiellement (-1 en combat et
impossibilité de fuir).
En cas de victoire complète, l’adversaire devra
effectuer un test de Vigueur. Si ce test est
manqué, il sera assommé, immobilisé – bref,
incapable d’agir pour le reste de la scène en cours.
Ce type de combat, néanmoins, n’occasionne pas
de dommages physiques durables : un personnage
mis hors de combat par ce genre d’attaque ne sera
pas considéré comme blessé et ne subira aucune
pénalité une fois qu’il aura repris connaissance.
27
Armes de Jet et de Trait
L’utilisation de l’arc dépend du talent Archer.
Celle des armes de jet (javelot, hache etc) dépend
quant à elle du talent Guerrier.
Concrètement, l’usage de ces armes nécessite une
épreuve, sans qu’il y ait confrontation possible de
la part de l’adversaire.
Si l’épreuve est réussie, la cible est touchée et
blessée, suivant les mêmes règles et avec les mêmes
effets que dans un combat au corps-à-corps.
Un personnage qui se sait visé par un archer peut
toutefois tenter de se protéger avec son bouclier (-
1 pour le tireur). On pourra utiliser cette même
règle pour une cible à couvert.
Chaque arme de jet ou de trait possède une portée,
exprimée sous la forme de deux distances mesurées
en pas. La première indique la distance au-delà de
laquelle le tireur subit une pénalité de -1 (sauf s’il
s’agit d’un Elfe) et la seconde la limite, au-delà
de laquelle l’arme ne peut être utilisée.
Une mauvaise visibilité peut aussi causer une
pénalité, en tant que circonstance défavorable.
Dans certaines situations, il peut être vital de
savoir si un archer peut tirer avant un ennemi ; si
les tireurs ont tous les deux ajusté leur arme, le
plus rapide sera tout simplement celui avec le
meilleur talent d’Archer. En cas d’égalité, le plus
rapide sera celui avec la meilleure Vivacité.
A priori, on considèrera que chaque assaut permet
de lancer ou de tirer un projectile – pour un
archer humain, en tous les cas.
Les Elfes et les Arcs
Leur vue perçante permet aux Elfes d’ignorer la
pénalité due à la portée des armes de jet ou de
trait (sans toutefois dépasser la distance limite,
qui dépend de l’arme et non du tireur).
En outre, grâce à leur extraordinaire dextérité, les
Elfes n’ont pas besoin d’ajuster leur visée,
contrairement aux autres tireurs.
Ceci, combiné à leur prodigieuse rapidité, leur
permet également de tirer beaucoup plus vite
qu’un archer humain.
Concrètement, un Elfe peut tirer jusqu’à trois
flèches en un seul assaut : le second tir est
effectué avec un malus de -1 et le troisième à -2.
28
 Arme Portée Arme Portée
Poignard 10 / 20 Arc court 60 / 120
Hache 10 / 20 Arc long 100 / 250
Javelot / Lance 20 / 60 Arc elfique 200 / 500
Fronde 50 / 100 Arbalète 60 / 300

Dommages des Projectiles Projectiles, Armures et Boucliers

3 = poignard, fronde
4 = javelot, lance, hache
4 = flèches, carreaux d’arbalète
5 = flèches elfiques
La protection des cottes de mailles et des armures
s’applique évidemment à ces dommages.
En outre, un personnage qui se sait exposé pourra
tenter de se protéger avec son bouclier.
Dans ce cas, le bouclier imposera une pénalité de -1 au
tir, et non au jet de dommages.

29
 III : Blessures et Périls
Blessures au Combat
Quand un héros perd un assaut, il est blessé. On
teste alors la valeur de dommages de l’arme de
l’assaillant (éventuellement diminuée par la
protection du défenseur),.
Si le test est manqué, le défenseur ne subit
qu’une blessure légère.
Si l’épreuve est réussie, le défenseur subit
une blessure grave.
Une blessure légère n’a aucune conséquence
notable en termes de jeu.
Un personnage qui subit une blessure grave, en
revanche, doit immédiatement mettre sa Vigueur
à l’épreuve. En cas d’échec, il risque fort de se
retrouver hors de combat pour le reste de la scène.
En outre, une fois enregistrée, chaque blessure
grave impose au blessé une pénalité de -1 à tous
ses prochains tests de Vigueur et de Vivacité.
Lorsque le nombre de blessures graves subies par
un personnage dépasse sa Vigueur, il est
mortellement blessé et succombera avant la fin de
la scène en cours – sauf s’il bénéficie de la
dépense d’un point de Destinée.
Dans ce cas, la blessure qui aurait dû lui être
fatale sera ignorée… mais toute nouvelle blessure
grave le replacera en situation de péril mortel.
Un héros qui risque de se retrouver hors de
combat peut se ressaisir en réussissant un test de
Volonté. Contrairement à sa Vigueur, la Volonté
d’un héros n’est pas diminuée par ses blessures.
Même un héros mortellement blessé pourra donc
continuer à combattre s’il fait preuve de Volonté.
Un personnage hors de combat est absolument
incapable d’agir ; s’il n’est pas secouru, il risque
de se retrouver à la merci de ses ennemis qui
pourront le capturer ou l’achever d’un simple
coup de grâce – sauf s’il bénéficie de la dépense
d’un point de Destinée. Dans ce cas, il sera
obligatoirement laissé pour mort par ses ennemis
ou survivra d’une façon ou d’une autre.
30
 Blessures Fatales et Coups Mortels
Si l’on s’en tient à ces règles, un héros ne peut
donc jamais être tué dès le premier coup d’épée ou
dès la première flèche.
Il peut néanmoins être occis d’un coup de grâce
s’il se retrouve hors de combat suite à de multiples
blessures – comme Boromir lors de son ultime
combat à Parth Galen.
Ces règles ne valent évidemment que pour les
héros et les personnages de premier plan. Les
personnages et les créatures de moindre
importance peuvent tout à fait être tuées dès le
premier coup ou la première flèche.
Le Livre du Conteur reviendra en détail sur les
personnages secondaires, les animaux sauvages et
les autres créatures qu’un héros est susceptible
d’affronter lors de ses aventures.
Périls Mortels
Les combats ne sont pas les seules situations
pouvant menacer la survie d'un personnage au
cours d’une aventure – celle-ci peut également
être mise en danger par les chutes, les flammes, la
noyade, les poisons etc.
Dans de nombreux cas, un péril mortel pourra
être évité in extremis grâce à une épreuve de
Vivacité ou de Vigueur (suivant la nature du
péril), éventuellement assortie d’une pénalité.
Si le péril ne peut être évité, seule la dépense d’un
point de Destinée pourra permettre au héros d’en
réchapper sain et sauf. Sinon, il mourra – noyé,
empoisonné, brûlé vif etc. Pour plus de détails sur
la Destinée, voir le chapitre IV.
Réchapper à un péril mortel est une expérience
éprouvante. Dans la plupart des cas, un
personnage qui réchappe à un péril mortel sera
incapable d’agir pour le reste de la scène en cours,
sauf s’il réussit une épreuve de Volonté.
D’autres circonstances, comme les privations ou
les dommages dus au froid, pourront prendre la
forme d’une accumulation de blessures graves,
affaiblissant peu à peu le personnage.
31
Guérison des Blessures
Un personnage gravement blessé doit faire l’objet
de soins dans d’assez brefs délais, sous peine de
voir son état s’aggraver. En termes de jeu, ces
soins sont représentés par une épreuve basée sur le
talent du Guérisseur.

En cas d’échec, la blessure ne peut être

correctement soignée et risque de s’aggraver.
Concrètement, ceci ne se produira que si le blessé
décide (ou est obligé) de continuer à combattre, à
voyager ou à se dépenser physiquement malgré
son état : dans ce cas, la blessure pourra laisser
au personnage des séquelles permanentes, à la
discrétion du conteur (voir Livre du Conteur).

Si l’épreuve est réussie, l’état du blessé ne

s’aggrave pas, mais il ne pourra se remettre
d’aplomb qu’au terme d’une période de
convalescence. Concrètement, la durée de cette
période est laissée à l’appréciation du conteur, qui
devra décider si le temps entre deux aventures
permet ou non au blessé de recouvrer ses forces.

Si le personnage a subi plusieurs blessures graves,

chacune d’elles devra faire l’objet d’un jet de dé
séparé de la part du Guérisseur.

32
 Chapitre IV

Héroïsme et Destinée
Deux choses distinguent un véritable héros du commun des mortels : ses qualités morales et sa Destinée. Ce
chapitre examine en détail chacun de ces deux éléments, ainsi que leurs diverses applications en termes de
jeu. Les qualités d’un héros – son Courage, sa Sagesse, sa Loyauté et sa Volonté – sont les seules armes qui
pourront lui permettre de faire face à la peur, au mensonge, au désespoir, voire à l’influence corruptrice de
l’Ennemi. Quant à la Destinée, elle est une force omniprésente dans la Terre du Milieu – une force qui peut
revêtir bien des formes, de la providence à la fatalité. En termes de jeu, les points de Destinée d’un héros
pourront lui permettre de réchapper à des périls mortels, mais aussi d’accomplir des actions extraordinaires
et d’entrer ainsi dans la Légende.

Ce chapitre est découpé en deux grandes parties. La première examine en détail les
différentes façons dont les qualités d’un héros peuvent intervenir au cours de ses aventures,
ainsi que la manière dont elles peuvent évoluer en fonction de ses hauts faits ou de ses
décisions. La seconde partie, quant à elle, s’intéresse de plus près au capital de Destinée d’un
héros, à sa signification et aux différentes façons dont il peut intervenir en cours de jeu.

33
 I : Les Qualités du Héros
Les Qualités en Jeu
Chacune des quatre qualités d’un héros lui permet
d’affronter un type particulier d’adversité : ainsi,
le Courage permet de vaincre la peur, mais c’est
grâce à sa Volonté qu’un héros pourra, le cas
échéant, surmonter son chagrin ou son désespoir.
C’est au conteur de décider à la faveur de quelles
circonstances un héros peut être confronté à de
telles situations d’adversité. Lorsque ceci se
produit, la qualité appropriée doit être mise à
l’épreuve, suivant les règles habituelles.
L’interprétation des différents résultats possibles
dépend de la qualité testée et de la situation.
Le Courage
Il existe différentes formes de Courage : chez
certains héros, le Courage prendra la forme de la
fougue et de la témérité ; chez d’autres, il s’agira
davantage de sang-froid et de discipline face au
danger.
Quelle que soit la forme qu’il revêt, le Courage
d’un héros lui permet d’affronter la peur.
Cette peur pourra être suscitée par la présence
d’une créature particulièrement effrayante... mais
elle peut aussi être provoquée par des causes plus
subtiles, comme l’aura d’effroi qui plane sur
certains lieux hantés par la mort ou marqués par
le pouvoir de l’Ennemi.
34
Si l’épreuve est réussie, le personnage parvient à
surmonter ou à dominer sa peur : il peut alors agir
La Peur et l’Effroi
comme bon lui semble.
Certaines créatures peuvent susciter la Peur par
En cas d’échec, le personnage se laisse envahir par leur seule apparition – et même, dans certains cas,
la peur : suivant la situation, il restera pétrifié, par la simple manifestation de leur présence…
incapable d’agir, ou tentera de s’enfuir.
Les plus terrifiantes d’entre elles (comme les
S’il est absolument obligé de combattre, il subira Balrogs ou les Dragons) possèdent une pénalité
une pénalité de -1 sur tous ses jets de combat, de d’Effroi, appliquée à l’épreuve de Courage de
ceux qui leur font face.
Vivacité et de qualités pour toute la durée de la
scène en cours. Ces créatures seront évidemment décrites en détail
dans le Livre du Conteur.
Un personnage qui cède à la peur peut donc se
retrouver en fort mauvaise posture...

35
La Sagesse
La Sagesse est sans doute la qualité la plus
difficile à définir et à évaluer : elle peut mesurer
tout à la fois la sagacité, la clairvoyance et la
force de décision du personnage.
Lors du Conseil d’Elrond, Gandalf définit la
véritable sagesse comme la faculté « de
reconnaître la nécessité après avoir pesé toutes les
autres solutions », avant d’ajouter que cette
forme de sagesse est souvent prise pour de la folie
par « ceux qui s’accrochent à de faux espoirs ».
Concrètement, cette qualité pourra être utilisée de
deux grandes façons en cours de jeu : pour
permettre à un personnage de savoir s’il peut ou
non accorder sa confiance à une personne et pour
l’aider à faire « le meilleur choix » possible
lorsqu’il se trouve face à une décision difficile.
Dans le premier cas, une épreuve de Sagesse
réussie pourra permettre au héros de sentir si un
individu est sincère ou non, s’il semble ou non
avoir quelque chose à cacher etc.
Ceci ne peut évidemment être perçu au premier
coup d’œil et demande forcément un minimum
d’écoute et d’observation.
En cas d’échec, le personnage restera dans le
doute et ne pourra plus utiliser sa Sagesse pour
tenter d’évaluer la sincérité de cet individu tant
que celui-ci n’aura pas accompli d’actes ou
prononcé de nouvelles paroles susceptibles de jeter
un nouvel éclairage sur la situation.
Face à une décision difficile, un test de Sagesse
réussi permettra au conteur d’indiquer au joueur
la décision « la plus sage », c'est-à-dire la plus
juste ou la plus prudente. Ceci n’est possible que
si le héros a déjà identifié les différentes solutions
qui s’offrent à lui : sa Sagesse pourra alors lui
permettre de faire « le bon choix », sans toutefois
se substituer à sa propre réflexion. Là encore, un
échec laissera le personnage dans le doute : il
pourra évidemment prendre une décision, mais
sans cette assurance qu’apporte la Sagesse.
Un test de Sagesse ne permettant pas de répondre
à des questions en « comment » ou « pourquoi », il
ne peut jamais remplacer une véritable analyse de
la situation. De même, la Sagesse ne donne pas le
don de prophétie – même si elle peut parfois
permettre d’entrevoir l’avenir le plus probable.
En outre, dans certains cas, les révélations de la
Sagesse peuvent apporter la Peur ou le Désespoir
et obliger le personnage à faire appel à son
Courage ou à sa Volonté pour faire face au poids
de ce qu’il vient de comprendre ou d’entrevoir…
36
La Volonté
La Volonté d’un héros mesure sa force d’âme, sa
persévérance et sa détermination face au
désespoir et à l’adversité. Si le Courage d’un héros
lui permet d’affronter le danger dans le feu de
l’action, c’est sa Volonté qui lui donne la force de
continuer et de mener à bien ce qu’il entreprend,
en dépit de l’adversité ou de ses propres doutes.
En cours de jeu, la Volonté d’un héros peut
intervenir de façon décisive lorsqu’il doit faire
face à ses propres émotions négatives – comme le
désespoir qui peut le saisir après un échec aux
graves conséquences ou la perte d’un être cher.
Dans de telles situations, une épreuve de Volonté
sera nécessaire. Si elle est passée avec succès, le
personnage ressent pleinement ces émotions, mais
parvient à conserver assez de détermination ou
d’espoir pour continuer à agir comme il l’a décidé
ou comme les circonstances l’exigent.
En cas d’échec, le personnage se laisse totalement
envahir par le désespoir, ce qui le rend absolument
incapable d’agir pour le reste de la scène en cours,
ou jusqu’à ce qu’un événement susceptible de le
faire réagir ne survienne.
Dans ce cas, une nouvelle épreuve de Volonté (ou,
si la situation s’y prête, de Loyauté) sera
nécessaire pour que le personnage puisse recouvrer
ses moyens et agir comme il l’entend.
Le désespoir, plus encore que la peur, peut donc
véritablement anéantir un personnage.
La Volonté d’un héros peut également lui
permettre de continuer à agir lorsqu’une blessure
grave aurait dû le mettre hors de combat après un
test de Vigueur manqué ou pour continuer à agir
alors qu’il vient de réchapper à un péril mortel :
pour plus de détails sur les blessures et les périls,
voir le chapitre précédent.
Les Elfes et la Volonté
La lumière intérieure des Elfes les préserve des
effets du désespoir. Concrètement, un Elfe n’aura
jamais à mettre sa Volonté à l’épreuve pour
résister au désespoir.
La Volonté d’un Elfe reste néanmoins d’une
importance capitale, puisqu’elle peut intervenir
lorsqu’il est grièvement blessé ou qu’il est
confronté à l’influence corruptrice de l’Ennemi.
37
Lorsqu’un héros qui n’a plus de points de
Destinée est mortellement blessé, c’en est fini de
lui… Il peut toutefois tenter de rassembler ses
dernières forces pour continuer à se battre jusqu’à
son dernier souffle.

Pour cela, il devra réussir un test de Volonté : ce

test ne peut évidemment être tenté si le
personnage se trouve déjà hors de combat à cause
de ses blessures.

Si le test est réussi, le héros mourra à la fin de la

scène en cours, mais pourra néanmoins continuer
à combattre jusqu’à son dernier souffle.

S’il subit de nouvelles blessures graves alors qu’il

est dans cet état, chacune d’entre elles donnera
lieu à un nouveau test de Volonté, mais avec une
pénalité égale au nombre de blessures mortelles
déjà subies par le personnage.

On assiste à un tel sacrifice dans « Le Seigneur

des Anneaux » lorsque Boromir tient tête aux
Orques sur les berges de l’Anduin : désespéré, se
sachant perdu, le valeureux guerrier de Gondor
sacrifice sa propre vie afin de protéger la fuite des
Hobbits... Ce faisant, il entre pour toujours dans
la Légende de la Terre du Milieu.

38
La Loyauté
La Loyauté d’un héros mesure sa fidélité –
fidélité à sa propre parole, à ses amis, à ses
engagements et à ceux qu’il reconnaît comme les
siens ou comme ses maîtres.
Dans les récits de Tolkien, la Loyauté peut
véritablement soulever des montagnes : c’est grâce
à sa Loyauté envers son oncle Theoden qu’Eowyn
sera capable de trouver la force de se dresser
devant le Roi-Sorcier au moment fatidique... c’est
aussi la Loyauté qui, plus d’une fois, guidera les
actions héroïques du fidèle Samsagace.
En cours de jeu, la Loyauté d’un héros ne sera
jamais testée pour savoir s’il se montre ou non
loyal envers quelqu’un, mais pour savoir si cette
loyauté lui permet de surmonter les obstacles qui
peuvent se dresser devant lui.
Concrètement, un personnage pourra substituer
sa valeur de Loyauté à celle de n’importe quelle
autre qualité moins élevée, à partir du moment où
la situation fait directement appel à ce sentiment.
Pour cela, il faut que l’inaction du personnage
(due à la peur, au désespoir ou au doute) mette en
danger ou en difficulté un de ses compagnons ou
toute autre personne envers laquelle il se sent lié
par un sentiment de Loyauté.
Ceci ne s’applique évidemment que si la valeur de
Loyauté du personnage est plus élevée que celle de
la qualité qui devrait être mise à l’épreuve.
Comme toutes les autres qualités, la Loyauté d’un
héros pourra également permettre au personnage
de résister à l’influence corruptrice de l’Ennemi,
lorsque celui-ci tente d’instiller la discorde et la
défiance (pour plus de détails à ce sujet, voir le
Livre du Conteur).
En cours de chronique, un héros pourra décider de
rattacher de nouveaux personnages à sa
Loyauté ; en pratique, ce rattachement devra être
concrétisé par des paroles ou des actes, comme un
serment d’allégeance ou de fraternité.
39
Evolution des Qualités
Dans certaines circonstances exceptionnelles,
lorsqu’un personnage s’illustre par son héroïsme
ou qu’il parvient à accomplir des hauts faits
susceptibles de le faire entrer dans la légende, il
peut être amené à augmenter d’un point une de
ses qualités.
Autant que possible, le joueur devra veiller à ce
que la qualité augmentée corresponde aux actions
d’éclat que son personnage a accomplies, à son
comportement en jeu ou aux situations qu’il se
prépare à affronter. Ce choix reste évidemment
soumis à l’approbation du conteur. Un héros
pourra ainsi augmenter son Courage s’il s’est
montré particulièrement valeureux au cours de ses
dernières aventures ou sa Sagesse s’il a fait
preuve d’une grande clairvoyance. La Loyauté et
la Volonté, quant à elles, sont davantage liées
aux motivations et aux décisions du héros.
Un tel gain reste exceptionnel, même à l’échelle
de toute une existence. Comme le gain de
nouveaux points de Destinée (voir ci-après), il est
intimement liée à la progression dramatique de la
chronique, plutôt qu’au passage du temps ou à
une quelconque accumulation de points
d’expérience. Les qualités d’un héros peuvent
atteindre un maximum absolu de 7, quel que soit
le peuple du personnage.
Les qualités d’un héros peuvent également être
amenées à baisser d’un point, lorsqu’il se
comporte délibérément d’une façon indigne d’un
véritable héros, en se montrant particulièrement
lâche (perte de Courage) ou présomptueux
(Sagesse), en trahissant ceux qui lui ont accordé
leur confiance (Loyauté) ou en abandonnant trop
facilement devant l’adversité (Volonté). Si une
seule de ses qualités tombe à zéro, le héros ne peut
plus être joué : il devient un personnage-non-
joueur, dont le sort est entièrement placé entre les
mains du conteur.
40
 II : La Destinée
Les Points de Destinée
Tout héros a un rôle à jouer dans le destin de la
Terre du Milieu, peut-être pas au même niveau
que Frodon ou Aragorn, mais le destin du monde
est une tapisserie dans laquelle chaque fil peut
avoir son importance. C’est cette dimension que
reflète le capital de Destinée d’un personnage.
En pratique, ce capital peut intervenir au cours
des aventures d’un héros pour lui permettre de
réchapper à des périls mortels mais aussi
d’accomplir des actes apparemment impossibles. Il
s’agit donc d’une denrée rare, à réserver aux
situations véritablement cruciales ou désespérées.
Destin, Vie et Mort
Lorsqu’un personnage se trouve en situation de
péril mortel, c’en est normalement fini de lui…
sauf s’il dispose encore d’un ou plusieurs points
de Destinée.
Dans ce cas, le joueur pourra sacrifier un point de
Destinée afin de permettre à son personnage de
réchapper miraculeusement à une mort certaine.
Cette dépense ne correspond pas à une action
consciente du héros : pour cette raison, elle peut
aussi intervenir lorsqu’il est hors de combat,
évanoui ou incapable d’agir par lui-même.
41
Destinée et Exploits
En termes de jeu, le terme « exploit » désigne une
action héroïque, prodigieuse ou désespérée aux
conséquences décisives et souvent spectaculaires.
On trouve un parfait exemple d’exploit dans
« Bilbo le Hobbit », lorsque Barde l’Archer
parvient à tuer le Dragon Smaug d’une seule
flèche. Si Barde avait réussi une simple épreuve,
il aurait touché Smaug mais ne l’aurait sans
doute même pas blessé, à cause des épaisses
écailles du dragon : seul un exploit pouvait lui
permettre d’atteindre Smaug en plein « dans le
creux gauche de son poitrail. ».
Mais l’exploit de Barde intervient aussi à un
moment crucial, où la Destinée du personnage
entre en jeu – c’est pour cela que sa flèche abat le
dragon. En pratique, seule la Destinée d’un héros
peut lui permettre d’accomplir de tels exploits.
Ces actions extraordinaires, apparemment
impossibles à réussir, ne peuvent être tentées qu’à
un moment fatidique, par un personnage
véritablement destiné à les accomplir.
De tels exploits sont en effet presque toujours
précédées d’une sorte d’appel à la Destinée,
exprimée à haute voix par le héros, comme le fait
Barde avant d’abattre Smaug :
« Flèche noire ! Je t’ai gardée jusqu’au dernier
moment. Tu ne m’as jamais trahi et je t’ai toujours
recouvrée. Je te tiens de mon père, comme il te tenait
de ceux de jadis. Si jamais tu es sortie des véritables
forges du véritable Roi sous la Montagne, va et
touche au but ! »
Cette tirade est un véritable appel à la Destinée :
elle montre bien que Barde est destiné à accomplir
cet acte et que personne d’autre, à ce moment
crucial, ne pourrait le faire à sa place.
On retrouve exactement la même idée dans la
réplique qu’adresse Eowyn au Roi-Sorcier avant
de lui porter le coup fatal, lors de la bataille des
Champs de Pelennor :
« Mais je ne suis pas un homme vivant ! C’est une
femme que tu vois. Je suis Eowyn, la fille d’Eomund.
Tu te tiens entre moi et mon seigneur et parent. Va-t-
en, si tu n’es pas immortel ! Car, vivant ou sombre
non-mort, je te frapperai si tu le touches ! »
42
 En elle-même, la dépense du point de Destinée ne
garantit donc absolument pas le succès de
l’action, mais elle offre au héros une chance de
réussir l’impossible, elle crée ce moment fatidique
où tout peut basculer, où la Destinée elle-même se
manifeste à travers les actions du héros.

Destinée et Pouvoir
Dans la Terre du Milieu, la Destinée est
intimement liée à la notion de Pouvoir – un
Pouvoir qui peut se manifester à travers certains
êtres ou certains objets.
Des créatures comme les Nazgùls, les Dragons ou
Arachne ne peuvent être définitivement vaincues
sans l’intervention de la Destinée.

De même, des objets comme les Anneaux de

Puissance ou l’épée reforgée d’Aragorn possèdent
un lien privilégié avec le destin de leurs porteurs –
un lien qui se révèle souvent à double-tranchant...

Ce sera toujours au héros de pressentir qu’un tel

moment est arrivé et d’annoncer son appel à la
Destinée d’une façon, si possible, aussi
dramatique qu’Eowyn ou Barde.

Le conteur, en revanche, pourra donner certains

Ces paroles montrent bien que l’appel à la indices au joueur concerné – indices qui peuvent
Destinée est directement lié à l’identité fort bien prendre la forme de pressentiment voire
d’Eowyn ; c’est pour cela qu’elle invoque le nom de prémonitions.
de son père et le lien qui l’unit à son oncle le roi.

En termes de jeu, de tels moments fatidiques ne

peuvent exister que par la dépense d’un point de
Destinée.

Lorsqu’il sent qu’un tel instant est venu, un

héros pourra lui aussi lancer un appel à la
Destinée, comme le font Barde et Eowyn.

Une action exécutée avec l’aide de la Destinée

pourra parfois permettre à un héros d’accomplir
l’impossible – là encore, comme dans le cas de
Barde ou d’Eowyn.

La Destinée ne peut être invoquée que dans des

situations cruciales, présentant un risque de péril
mortel pour le héros ou pour ses compagnons.

43
Au Tiers Age, cette possibilité d’accomplir des
exploits sans précédent avec la faveur du destin
devra être réservée aux seuls héros humains.
Chacun des trois grands peuples libres (Hommes,
Elfes et Nains) possède toutefois son propre
rapport à la Destinée. En termes de jeu, ceci se
traduit par la possibilité d’utiliser des points de
Destinée d’une façon unique.
Les Hommes ont ainsi reçu d’Eru le don de
façonner leur propre destin par leurs actes et leurs
décisions – un privilège indissociable de leur
mortalité, cet autre « don » qui leur fut offert..
Plus que toute autre époque dans l’histoire de la
Terre du Milieu, le Tiers Age est le temps des
Hommes : c’est désormais aux mortels qu’il
appartient de forger la destinée du monde et
d’écrire les légendes des temps à venir…
Le Destin des Elfes
Le destin des Elfes est, par leur essence même, lié
au destin du monde dans son entier. En ce Tiers
Age finissant, ce destin les pousse inexorablement
à se retirer peu à peu du monde, en attendant leur
départ pour les rivages de Valinor.
Leur destin ayant été fixé au commencement du
monde, les Elfes ne disposent pas de la liberté
accordée aux Hommes, ce qu’ils acceptent avec
sérénité. Sans doute est-ce pour cela qu’ils
apparaissent souvent aux yeux des autres peuples
comme des êtres fatalistes, mélancoliques ou, à
l’opposé, étrangement insouciants.
En termes de jeu, le destin particulier des Elfes
peut conférer à un héros la Mémoire des Ages
Anciens. Pour plus de détails à ce sujet, voir
l’encadré portant ce titre au chapitre II.
Le fait que cette utilisation spéciale de la
Destinée ne puisse évidemment être choisie qu’à
la création du personnage reflète le fait que le
destin des Elfes est essentiellement tourné vers le
passé – au contraire du destin des Hommes, qui
pourra se manifester de façon plus spectaculaire
en cours de chronique (voir ci-après).
Le Destin des Nains
Le destin des Nains, quant à lui, ne peut
s’envisager qu’à l’échelle de leur peuple tout
entier. La destinée d’un Nain ne lui appartient
pas en propre ; elle est indissociable du destin de
ses congénères et même de ses ancêtres disparus.
Ainsi, le destin de chaque Nain peut être
considéré comme une pierre dans l’immense édifice
de la destinée collective de son peuple ; certaines
pierres sont plus importantes que d’autres, mais
toutes contribuent à la solidité de l’ensemble.
En termes de jeu, ceci se traduit par la possibilité
pour un héros Nain de réunir autour de lui une
bande de Nains fidèles, généralement issus de sa
parentèle, prêts à l’accompagner dans ses
aventures au péril de leur vie – mais uniquement
si la constitution de cette petite troupe a pour but
de restaurer une partie de la splendeur passée du
peuple Nain – en partant à la reconquête d’un
royaume, en quête d’un trésor perdu ou encore à
la recherche d’un héritier perdu. Pour plus de
détails sur cette option, voir le chapitre II.
La Destinée, le Conteur et les Joueurs
Chaque conteur devra décider, en fonction de son
style de jeu et des attentes de ses joueurs, jusqu’à
quel point la Destinée peut influencer le cours
d’un scénario et même d’une chronique entière.
Ces règles se basent sur l’idée d’une chronique
épique, façon « Seigneur des Anneaux ».
Dans une chronique plus proche du ton de « Bilbo
le Hobbit », le conteur pourrait permettre à un
joueur d’utiliser la Destinée pour prendre
temporairement le contrôle du déroulement de
l’histoire, afin de mener une scène dans une
certaine direction : on pourrait ainsi reproduire
des événements aussi fortuits que la pétrification
de trois Trolls trop occupés à se quereller sur la
meilleure façon d’accommoder un Hobbit pour
remarquer que le soleil allait bientôt se lever...
A l’inverse, dans une chronique de style plus
mythique, proche de l’esprit du « Silmarillion », la
Destinée pourrait permettre aux joueurs de
changer le cours des choses sur le long terme,
participant ainsi de façon directe à l’évolution
dramatique de la chronique.
44
Destinée et Puissance
Un joueur peut également décider de dépenser un
des points de Destinée de son personnage entre
deux aventures, afin d’augmenter un de ses
talents d’un niveau.

Une telle dépense doit être approuvée par le

conteur et ne peut avoir lieu qu’une seule fois
dans le même intermède ; elle ne peut amener le
talent au-delà d’une certaine limite. Cette limite
est égale au maximum initial du talent + 1.

En pratique, une telle progression rendra le

personnage notablement plus puissant ou, en tous
les cas, beaucoup plus performant dans un
domaine particulier ; elle devra toujours être liée
aux aventures vécues par le personnage – il est
évidemment impossible, par exemple, d’améliorer
un talent de Navigateur au cours d’une quête se
déroulant entièrement sur la terre ferme.

Concrètement, ce gain d’un niveau peut

représenter les effets de l’expérience, le fruit d’un
entraînement intensif poursuivi depuis plusieurs
années ou la révélation d’un potentiel caché.
Cette règle ne s’applique qu’aux talents ; elle ne
concerne ni les qualités (dont l’évolution en jeu
dépend avant tout des actes du héros) ni les
ressources (qui ne sont pas censées progresser de
façon notable en cours de chronique).
Choix et Conséquences
Tout comme les dépenses effectuées en cours de
jeu, les dépenses de Destinée effectuée entre deux
aventures peuvent être lourdes de conséquence,
car elles peuvent compromettre la future survie
du personnage. Elles ne doivent donc surtout pas
être considérées comme une forme classique de
progression par l’expérience.

Le Destin et la Quête Les points de Destinée sont une denrée rare et

Le choix d’une Quête constitue une façon pour un
personnage de donner un sens à sa Destinée. A
priori, une Quête ne peut être choisie qu’en cours
de jeu, et non dès la création du personnage.
En termes de jeu, elle est une des seules façons
dont un héros peut gagner de nouveaux points de
Destinée en cours de jeu. La notion de Quête sera
abordée en détail dans le Livre du Conteur.
précieuse, qu’il est préférable de préserver afin de
pouvoir les utiliser lorsque le moment sera venu,
plutôt que pour accroître la puissance d’un
personnage.
Ce système demande donc aux joueurs de faire des
choix, et d’accepter que ces choix puissent influer
de façon directe sur le destin de leur personnage, y
compris en contribuant à accélérer sa chute.

45
 La Terre des Héros
L’Esquisse
Nom _________________ Peuple _____________ Occupation ________________
Age ____ Date actuelle _______ Origines _________________________________
Apparence _________________________________________________________
Caractère _________________________________________________________

Les Traits
Ressources
Vigueur ____ Savoir ____ Vivacité ____ Présence ____

Talents
_________ ____ _________ ____ _________ ____ _________ ____

Qualités
Courage ____ Loyauté ____ Sagesse ____ Volonté ____

La Toile de Fond
Langues connues ______________________________________________________
Relations importantes __________________________________________________
Evénements majeurs ____________________________________________________
__________________________________________________________________
___________________________________________________________________

Les Dernières Touches

Equipement________________________________ Armure___________________
________________________________________ Armes____________________
________________________________________ _________________________
________________________________________ _________________________

L’Aventure

Points de Destinée ______________ Blessures graves ________________

46
 Les Hobbits
Ressources
Un Hobbit reçoit les valeurs de base suivantes :
Vigueur 3, Vivacité 4, Savoir 2 et Présence 2.

De manière générale, les Hobbits n’aiment guère

l’eau et sont de piètres nageurs. Un Hobbit
contraint à nager subira une pénalité de -1 sur sa
Vigueur ou sa Vivacité.

Qualités
Les Hobbits disposent des valeurs de base
suivantes : Courage 2, Sagesse 3, Loyauté 3,
Volonté 3.

Leur Courage fort moyen reflète le fait que leur

vie très casanière ne les prédispose guère à
l’aventure ou à l’héroïsme, et ne les expose que
rarement à la peur ou au danger.

En revanche, leur absence fondamentale de

malice les rend particulièrement résistants au
pouvoir corrupteur de l’Ennemi ; pour plus de
détails à ce sujet, voir ci-dessous.

Constitution
Les Hobbits ont une espérance de vie moyenne
d’une petite centaine d’années et deviennent
pleinement adultes vers la trentaine.
Langage
Les Hobbits de la Comté parlent une variante du
Ouistrain, agrémentée de mots et d’expressions
typiques comme « mathom » ou « trou » (dans le
sens de « maison agréable et bien tenue »).

Sens Même s’ils ne les côtoient guère, ils n’ont aucun

mal à comprendre le Ouistrain des Grandes Gens
Les Hobbits ont une ouïe extraordinairement ou des Hobbits de Bree (mais qu’iraient-ils faire
aiguisée, à peu près aussi fine que celle des Elfes. aussi loin de chez eux, on se le demande ?).

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Talents
A cause de leur caractère pacifique et casanier, les
Hobbits possèdent des compétences étendues dans
toutes sortes de domaines liés à leur vie
quotidienne, comme la cuisine, le jardinage ou
l’intendance domestique – autant de talents qui
n’ont guère besoin d’être quantifiés en termes de
jeu. Par nature (voire par définition), un Hobbit
n’est ni Guerrier, ni Cavalier, ni Navigateur...
Grâce à leur pied léger et à leurs sens aiguisés, les
Hobbits sont néanmoins capables d’affronter
toutes sortes de situations imprévues, et tout
particulièrement celles qui exigent de se montrer
furtifs et vigilants... bien qu’aucun Hobbit digne
de ce nom n’accepterait d’être qualifié de Voleur,
ni même d’ailleurs de Pisteur, terme tout aussi
suspect quand on y réfléchit bien.
A la création du personnage, un Hobbit ne reçoit
aucun véritable talent mais quatre traits propres
à son peuple, qu’il pourra utiliser à la place de
certains talents (voir ci-dessous).
Lorsqu’un Hobbit se retrouve contraint par les
circonstances d’utiliser un talent qu’aucun de ses
traits de Hobbit ne peut remplacer, il reçoit
l’habituelle valeur par défaut de 2.
Hobbits et Talents
En cherchant bien, on peut certainement trouver
des Hobbits Forgerons, Guérisseurs ou même
Ménestrels... mais ce métier leur donne un rôle
unique au sein de leur communauté, une
responsabilité que tout Hobbit prend très au
sérieux et qui ne saurait être abandonnée sous
prétexte de partir « en aventure » ou de se mêler
des affaires des Grandes Gens.
Il est donc préférable qu’aucun personnage-joueur
n’appartienne à cette classe de Hobbits, mais si
un joueur tient absolument à interpréter un tel
rôle, le conteur pourra l’autoriser à doter son
personnage d’un talent représentant son métier,
moyennant le sacrifice d’un point de bonus. La
valeur de ce talent sera de 3 et pourra être amenée
à 4 par la dépense d’un second point de bonus.
Les Trois Branches
Il existe trois grandes branches de Hobbits. En
termes de jeu, l’appartenance à chaque branche se
traduit par quelques petits ajustements :
Les Pieds-velus sont les plus nombreux et les
plus « typiques » des Hobbits. En termes de jeu,
ils reçoivent une valeur initiale de 4 en
Insouciance.
Les Forts craignent moins l’eau que la plupart
de leurs congénères, et se servent même de
barques pour pêcher. Un Hobbit issu de cette
souche peut utiliser sa valeur de Vivacité pour
diriger une embarcation sur une rivière ou un lac
ou pour se sortir de l’eau si jamais il y tombe.
Les Pâles sont dotés d’un tempérament plus
hardi et plus aventureux que leurs congénères ; ils
manifestent en outre plus d’affinités pour des
activités comme le chant ou la chasse que pour
l’agriculture ou les travaux manuels. Un Hobbit
issu de cette souche reçoit une valeur initiale de 4
en Adresse, en Dérobée ou en Curiosité.
Traits Hobbits
Chacun de ces quatre traits possède une valeur de
base de 3 : le joueur dispose en outre de 3 points
supplémentaires, exactement comme pour les
autres catégories de traits.
Des points de bonus pourront également leur être
attribués, selon les règles habituelles. L’origine du
Hobbit peut également modifier la valeur initiale
de certains de ces traits (voir ci-contre).
Adresse : Ce trait pourra être utilisé à la place
du talent Guerrier pour les armes de jet (ainsi que
pour l’usage de la fronde). Avec un peu
d’entraînement, un Hobbit peut même utiliser ce
trait comme un talent d’Archer, mais uniquement
avec un arc adapté à sa taille. Cet trait peut
également se substituer au talent de Voleur, pour
tout ce qui touche à la dextérité manuelle.
48
Curiosité : Même s’ils s’en défendent, les
Hobbits sont souvent guidés par une curiosité
excessive. Chez certains d’entre eux, comme les
Touque, ce trait atteint même des proportions
légendaires. En pratique, ce trait peut permettre à
un Hobbit de repérer tout ce qu’un Voleur ou un
Espion pourrait lui-même découvrir, le plus
souvent sans même le faire exprès.
Dérobée : Les Hobbits sont généralement fort
doués pour se faufiler, se cacher ou s’éclipser
discrètement – autant d’actions qui, pour eux,
relèvent de la débrouillardise élémentaire. En
pratique, ce trait pourra être utilisé à la place des
talents de Voleur, d’Espion ou de Pisteur pour
tout ce qui concerne la dissimulation, le
camouflage et les actions subreptices.
Insouciance : La plupart des Hobbits sont des
gens simples et dénués d’artifice, qui savent
profiter des joies et des conforts que leur procure
une existence paisible – comme la satisfaction de
cultiver son jardin, le plaisir de boire une bonne
pinte de bière ou le bonheur de fumer une pipe au
coin du feu. Son rôle en termes de jeu est détaillé
ci-contre et dans l’encadré page suivante.
Faiblesse
La principale faiblesse des Hobbits est leur
caractère foncièrement casanier et fort peu
aventureux. Bien sûr, aux yeux des Hobbits, ce
tempérament ne constitue en aucun cas un
travers ou un point faible ; en termes de jeu,
cependant, il limite quelque peu leur potentiel en
tant que héros.
A leurs yeux comme aux yeux des autres peuples,
les Hobbits ne sont apparemment pas faits pour
être des héros ou pour jouer un rôle d’importance
dans la trame de la destinée.
Les quelques Hobbits qui font exception à cette
règle sont souvent les premiers surpris et peuvent
même se découvrir une âme d’aventurier… Ils
retirent néanmoins de cette expérience le
sentiment confus que « les choses ne sont plus
tout à fait comme avant » et ne le redeviendront
sans doute jamais…
En termes de jeu, ceci se traduit de la façon
suivante : chaque fois qu’un Hobbit bénéficie de
la dépense d’un point de Destinée, il perd du
même coup un point d’Insouciance.
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 Les Hobbits et l’Ombre

La plupart des Hobbits sont des gens simples et dénués d’artifice, qui savent profiter des joies et des
conforts que leur procure une existence paisible – comme la satisfaction de cultiver son jardin, le plaisir
de boire une bonne pinte de bière ou le bonheur de fumer une pipe au coin du feu.

Cette forme particulière d’innocence rend les Hobbits étonnamment résistants au pouvoir de l’Ombre et
à l’influence corruptrice de l’Ennemi.

Concrètement, chaque fois qu’un Hobbit devrait céder à l’influence ou à l’emprise de l’Ennemi (voir
Livre du Conteur), il perd à la place 1 point en Insouciance.

Un Hobbit perd également 1 point en Insouciance chaque fois qu’il cède au désespoir.

Plus son Insouciance baissera, plus le Hobbit deviendra mélancolique et plus il aura de mal à goûter aux
joies simples de l’existence – ce que ne manqueront pas de remarquer ses congènères.

A zéro, son Insouciance aura totalement disparu et ne lui assurera plus aucune protection particulière
contre l’influence corruptrice de l’Ennemi. Il ne pourra alors se fier qu’à sa seule force d’âme, reflétée
par ses qualités.

Pour plus de détails sur l’influence corruptrice de l’Ennemi, rendez-vous dans le Livre du Conteur !

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 Crédits Graphiques

Anke-Katrin Eissmann est une jeune illustratrice allemande, passionnée de Tolkien (avec,
apparemment, un faible pour le personnage de Faramir). Pour admirer le reste de ses oeuvres (dont
quelques superbes illustrations sur Beowulf), il vous suffit de vous rendre à son site personnel :
http://anke.edoras-art.de/anke_home.html

Katarzyna Karina Chmiel est une illustratrice polonaise. C’est à elle que nous devons
l’illustration de couverture de ce Livre. Katarzyna a représenté son pays en 2002 à l’Exposition
internationale Images of Middle Earth. Son site Kasiopea Art http://www.tolkien.com.pl/kasiopea/
propose une superbe section spécialement consacrée à Tolkien.

Sharon Schmitt (également connue sous le nom de Sharon Tanhueco) est une artiste d’origine
philippine qui vit au Canada et a fait ses études aux Etats Unis. Son site personnel Lynx Artworks
http://www.lynx-artworks.com/ présente ses différents travaux, avec une section spécialement
consacrée à la Terre du Milieu.

Philippe Lesire est un analyste-programmeur belge, également graphiste à ses heures. Il n’aime
guère être sollicité, contacté ou complimenté, mais a tout de même eu la gentillesse de me laisser
utiliser quelques unes de ses illustrations en noir et blanc, remarquées sur son site personnel, Night
Gem http://nightgem.come.to/windows.htm

Pour contacter l’auteur :

olivier.legrand6@free.fr

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