Vous êtes sur la page 1sur 8

Construire en acier Documentation du Centre suisse de la construction métallique SZS

02/22
steeldoc

Acier combiné avec de …


la brique
Éditorial

L’association des constructions en acier et des briques ne date


pas d’hier : ce type de construction comptait parmi les solutions
couramment utilisées pour les bâtiments industriels du XIXe au
milieu du XXe siècle. Si les exigences relatives à l’aspect de l’édifice
étaient plus strictes, on cachait généralement la construction par
d’épaisses couches d’enduit. Cependant, la combinaison apparente
est attrayante, et nous allons aujourd’hui vous montrer comme ces
deux matériaux et leurs différentes propriétés se complètent bien.

En Espagne, les concepteurs d’une maison ont eu recours à


une construction classique. Ils ont utilisé le principe du voûtain
d’origine prussienne, très répandu au XIXe siècle dans les caves,
les usines et les écuries : poser sur des murs porteurs des doubles
poutres en T ou en I qui servent de support à de petites voûtes en
briques. Ce type de construction était venu remplacer les plafonds
de poutres de bois, courants autrefois, dont la capacité portante
était plus faible et qui résistaient moins bien au feu et à l’humidité
Le principe du voûtain d’ori-
gine prussienne transféré au du fait même du matériau utilisé. Les plafonds avec des voûtes en
XXI e siècle : la « Brick Vault House » berceau segmentées ont eux-mêmes été remplacés par des plafonds
près de Valence (ES) se caracté- plats en béton armé au début du XXe siècle, notamment pour des
rise dans l’espace par la combinai-
raisons de logistique de la construction et de coûts. Située non loin
son d’une structure en acier légère
et de voûtes en briques plates de Valence, la « Brick Vault House » permet de redécouvrir cette
posées sur les poutres. technique ancienne : elle se compose d’une structure en acier tridi-
mensionnelle dans laquelle sont insérées des voûtes en briques de
différentes largeurs. La construction visible permet aux espaces in-
térieurs et extérieurs de se fondre les uns dans les autres et confère
à la maison une atmosphère unique (lire p. 4).

Dans le surprenant projet réalisé à Matamoros, au Mexique, les


concepteurs ont eu pour leur part recours à un principe connu
et éprouvé : le remplissage en maçonnerie d’une structure en acier.
17 éléments coniques massifs semblent littéralement planer
au-dessus du marché situé dans un quartier peu privilégié de cette
petite ville. Les cônes ont été construits à partir d’une fine ossature
métallique remplie de briques. Le tout crée un espace ouvert mais
protégé, bénéficiant d’un apport d’air et de lumière adapté au climat
et parfaitement équilibré (lire p. 18).

La technique du remplissage — avec des blocs de béton creux cette


fois — marque également le logement-atelier situé dans la campagne
brésilienne près de Nova Lima. L’objectif de ce projet était de se limi-
ter à l’essentiel : un bâtiment d’utilisation flexible dont les matériaux
et éléments de construction sont utilisés efficacement et strictement
séparés les uns des autres selon leurs durées de vie. Le résultat : une
maison durable malgré sa surface généreuse (lire p. 14).

Enfin, l’histoire de « La Lleialtat Santsenca » à Barcelone montre


que l’acier peut aider à préserver certains bâtiments historiques.
Ici, la maçonnerie a été complétée par des profilés métalliques as-
surant sa résistance. Enrichie de nouvelles constructions en acier,
l’ancienne coopérative ouvrière des années 1920 est ainsi devenue,
après des années de délabrement, un lieu moderne de convivialité
de quartier (lire p. 9).

Isabel Gutzwiller vous souhaite une lecture inspirante.

s t e e l doc 02/22 3
Centre culturel, « La Lleialtat Santsenca », Barcelone (ES)

Collectif fort

Maître de l’ouvrage
Barcelona d’lnfraestructures Municipals
fu ll a
Ingénieur structure r A lt a
C a rr e
DSM arquitectes
2
1

Carr
3
Architecte

er d
Harquitectes

’O lz
in e ll
Achèvement des travaux

es
2017

Situation, échelle 1: 1800.

« La Lleialtat Santsenca » est un bâtiment de la fin des années 1920 qui a été
­réhabilité après sa mort apparente. La structure historique et la structure ­
moderne s’y entrelacent désormais. Les matériaux de construction se conditionnent
­mutuellement : la maçonnerie porte l’acier, l’acier renforce la maçonnerie.
10

0 20 50 m

Les crises économiques ont toujours profité à la le nom est encore connu de nombreux habitants. Vue ouest sur le bâtiment
conservation des bâtiments – ou, pour le dire sans Dans les années 1950, la coopérative était définiti­ depuis la Carrer d’Olzinelles à
Barcelone. La façade classée
détour, la pauvreté est souvent un facteur réel de vement dissoute et en 1988 la municipalité fit fermer
et l’essence du bâti doivent
bonne conservation du patrimoine. Ce fut également le bâtiment. Pendant des années, le lieu laissé à être préservés et rendus à
l’histoire du Centre culturel « La Lleialtat Sant­ l’abandon devint peu à peu une friche. Entre temps leur usage initial.
senca » dans le quartier de Sants, situé au sud-ouest
de la ville de Barcelone. Peu avant la démolition du
bâtiment historique, la ville s’est ravisée et a préféré
opter pour la reconversion de cette coopérative en
un nouveau centre névralgique du quartier.

Déclin et renaissance
En 1891, au cœur de l’essor du capitalisme indus-
triel, « La Lleialtat Santsenca » était une coopérative
de commerce bien établie. Un groupe de travailleurs
s’était réuni à l’époque pour acheter des produits
alimentaires à bas prix afin de les offrir à la vente
dans une boutique. Le revenu de la coopérative fut
profitable à ses membres. Plusieurs fois, la boutique
changea d’adresse, jusqu’à ce que ses membres dis-
posent de suffisamment de fonds pour envisager la
construction d’un lieu de vente dédié. Cela fut rendu
possible en 1928, lorsque l’architecte catalan Josep
Alemany i Juvé fut chargé de planifier la coopérative
et de la construire sur la Carrer d’Olzinelles au nu-
méro 31. On y ajouta un théâtre, une bibliothèque,
un espace pour la chorale de la coopérative et une
école mixte.

En 1936, à la prise de pouvoir de Franco, le bâtiment


fut exproprié et la coopérative rouvrit sous la sur-
veillance du parti fasciste de la Phalange espagnole.
Dans les années 1940, on y aménagea une salle
de bal appelée la Sala BahÍa, qui marqua la vie du
quartier pendant quarante ans avec ses fêtes et dont

s t e e l doc 02/22 9
Centre culturel, « La Lleialtat Santsenca », Barcelone (ES)

5 2
7
6

8
Préserver la richesse de l’existant
4 9 Afin de permettre la transformation du bâtiment
historique avec la meilleure conservation globale
31

3
A A possible, l’équipe du projet de Harquitectes et les
2 1 2
ingénieurs du bureau d’études DSM ont insisté sur
1 trois prémisses indispensables : l’entente sur la
valeur historique et immatérielle du bâtiment, la
B connaissance détaillée de son état de construction et
9 de ses matériaux ainsi que la sensibilité au proces-
sus collaboratif de revitalisation. Une fois ces trois
points et leur potentiel analysés en profondeur, la
transformation et la remise en état ont pu être mises
au point en détail. David Lorente de Harquitectes
explique : « De 2014 à 2015 nous avons travaillé sur
la rénovation d’un autre bâtiment historique non
loin de ‹ La Lleialtat Santsenca › : l’atelier de verre-
rie Cristalerias Planell. Ce travail de rénovation
préalable à celui de ‹ La Lleialtat Santsenca › nous
a permis de nous rapprocher de l’essence de cette
nouvelle mission. »
11
Comme pour le projet « Cristalerias Planell » les
architectes de « La Lleialtat Santsenca », dans un
3 3
2 contexte économique défavorable, ne disposaient
3
que d’un budget de 2 730 000 euros. Toutefois, ils
n’ont pas perçu cette contrainte financière comme
2
10 un carcan, mais plutôt comme une condition-cadre
1
s’inscrivant dans la logique de leur objectif. En effet,
le réaménagement d’un bâtiment existant n’est en
général pas moins coûteux qu’une construction
Tout en haut : vue en plan –
1er étage, échelle 1 : 350. neuve. Une réduction au strict minimum permet
toutefois de réduire les coûts et de faire en sorte
En haut : coupe longitudinale il était devenu une boîte de nuit, puis laissé à nou- que la mise en œuvre puisse se concrétiser sans
A-A , échelle 1 : 350.
veau vide, il fut squatté. « La Lleialtat Santsenca », encombre. En outre, les coûts sont compensés par
1 Hall / grande hauteur
2 Aménagement devenue en 2006 propriété de la ville, voyait enfin de lucratives plus-values : la conservation axée sur
3 Galerie se concrétiser de vrais projets pour son avenir : le le développement durable de l’essence du bâti, de ses
4 Entrepôt bâtiment vieux de 90 ans allait être démoli. Mais usages et de son sens, ainsi que la mise en exergue
5 Espace multi-activités
en 2009, un collectif de riverains s’opposa à cette d’un joyau du passé avec patine et caractère. On
6 Scène
7 Zone de service démolition et demanda à la municipalité la con­ peut même aller jusqu’à dire que des interventions
8 Toilettes servation du bien culturel et sa transformation en limitées au minimum peuvent préserver la richesse
9 Salle commune un centre autogéré, restituant ainsi son usage initial de l’existant, voire la décupler.
10 Atelier / entrepôt et lui redonnant son caractère original.
11 Salle de répétition
L’acier met en valeur le passé et le présent
Il fut sauvé. En 2012, la ville lança un concours Sur la parcelle, au milieu du quartier urbanisé, se
pour la reconstruction du bâtiment désormais trouvent les trois corps du bâtiment historique, de
classé monument historique, remporté par l’agence deux à quatre étages (voir situation p. 9) : d’abord
d’architecture locale Harquitectes. Les concepteurs l’édifice principal (volume 1) situé au croisement
du projet gagnant avaient prévu de conserver, de des rues Olzinelles et Altafulla, puis le bâtiment
renforcer et de consolider autant que possible la intermédiaire (volume 2), pris en sandwich entre
structure du bâtiment. En outre, ils souhaitaient les deux autres, et enfin le bâtiment intérieur (vo-
créer un programme correspondant aux valeurs et lume 3) dont l’emprise au sol s’élargit du nord au
aux intentions initiales de la coopérative de com- sud. L’accès à ce complexe de bâtiments en plusieurs
merce. Un objectif noble et durable, qui préserve les parties avec un angle donnant sur un croisement
ressources. s’effectue par l’entrée secondaire de la rue Altafulla

10 s t e e l doc 02/22
par le bâtiment intermédiaire et par la Carrer d’Ol-
zinelles à l’ouest. De là, on accède à l’atrium, large
espace ouvert sur plusieurs niveaux jusqu’au toit et
accessible au public. Cet espace baigné de lumière
est situé directement à côté du volume 1 et paral-
lèle à celui-ci, désormais débarrassé au cours de la
revitalisation de toutes les extensions et divisions
antérieures et non originales. L’espace longitudinal
relie les trois volumes avec tous leurs espaces, nou-
veaux et existants. Il constitue l’axe de circulation
horizontale et verticale et une transition entre les
espaces publics et ceux non accessibles au public.
L’atrium agit un peu comme la charnière des trois
parties du bâtiment.

Au rez-de-chaussée, on accède à un café qui se trouve


dans l’atrium. L’immense hauteur de plafond peut
en outre accueillir des salles de classe, le secrétariat
et l’administration. L’étage supérieur où se trouvait
autrefois la salle de théâtre est occupé par la nouvelle
salle multi-activités. Dans le volume 2, les instal-
lations techniques se trouvent en bas et un espace
destiné aux jeunes et aux enfants a pris place en haut,
sous le toit. Plus loin, dans le volume 3, on trouve
la salle d’atelier sur le toit de laquelle est placée la
terrasse de l’espace pour les enfants et les jeunes, for-
Une structure fine en acier
mant une cour intérieur agréable. Sous la verrière du met en valeur les intérieurs
dernier étage, on trouve d’autres espaces communs. aux différents niveaux. D’un
Comme l’atrium, les zones d’accès sont éclairées de la passé sont presque palpables grâce à la fine struc- point de vue conceptuel, les
éléments s’intègrent comme
lumière naturelle par les vitrages de toit. ture en acier qui, avec ses passerelles, ses cages
des échafaudages provisoires
d’escaliers et ses paliers, sert de chemin d’accès dans l’existant. Les éléments
Les espaces intérieurs, en particulier le grand aux différents niveaux. La structure porteuse est sont démontables et pré-
atrium, sont marqués par de nombreuses réminis- une ossature de profilés en L uniformes, boulonnés servent l’existant.
cences de matériaux et d’éléments de construction entre eux (L100 × 12), avec des cheminements pié-
du passé. Comme la façade originale historique, un tons en plaques de 70 mm en bois de conifères C-24.
peu massive, les murs intérieurs ont été laissés tels La structure en acier amène les charges verticales
qu’ils se présentaient après les travaux de déblaie- directement sur le radier abaissé renforcé de micro-
ment, avec des couches de peintures bigarrées, des pieux. La structure porteuse placée dans l’existant,
carreaux en céramique, des joints et des restes de à l’abri des intempéries, est maintenue horizontale-
mortier sur les murs et les plafonds. Ces traces du ment par des contreventements composés de deux

Coupe transversale B-B,


avant – après (à droite),
échelle 1: 350.
Le nouveau toit couvre toutes
5 les parties existantes du
bâtiment. La structure du toit
rassemble ainsi les volumes
individuels en un ensemble
14 15 renforcé.
12 12 Salle multi-activités
13 13 Cuisine / buvette
14 Salle de réunion
15 Atrium avec café

s t e e l doc 02/22 11
Centre culturel, « La Lleialtat Santsenca », Barcelone (ES)

4
4

4
4 12
7
7 2
3 6 4
5
4
13

4 9 9 9
9 9 4
9

9 9

4
11

1 1 1

Nouvelle structure de toiture, tirants de 10 mm de diamètre chacun. Des liaisons Jamais leur apparence n’est improvisée. Les re-
sur la charpente existante de statiques ponctuelles dans la maçonnerie existante vêtements en acier de type Vierendeel, eux aussi
la salle multi-activités,
et dans les éléments nouveaux contribuent encore apparents, témoignent d’un solide savoir-faire.
échelle 1: 100.
1 Maçonnerie existante à stabiliser la structure porteuse pour laquelle Cette structure d’éléments en acier ajoutés dans
2 Plaque de polycarbonate divers ouvrages en briques clinker apparentes ont la maçonnerie existante s’est imposée à plusieurs
21 cm été renforcés ou complétés par endroits. Là où les égards. D’un point de vue conceptuel, les éléments
3 Tôle ondulée isolée
poutres en acier rencontrent les parties maçonnées, encastrés devaient s’intégrer comme des échafau-
­d essous 180 mm
4 RRK 180*100*6, deux il a été ajouté des éléments intermédiaires afin dages provisoires dans l’existant. Ce n’est en soi
­r aidisseurs, épaisseur 5 mm d’absorber les effets du cisaillement sans pointes pas une construction définitive, mais des ouvrages
5 RRK 180*100*8 de contraintes. La transition entre l’acier ductile à temporaires et faciles à démonter qui préservent
6 RRK 80*80*5
haut module d’élasticité et la fragile maçonnerie à l’existant. Les éléments préfabriqués, légers, stati-
7 RRK 50*50*4
8 RRK 140*80*5 faible module d’élasticité nécessite un matériau de quement efficaces et standardisés tels les profilés
Renforcement de la charpente transition présentant un module d’élasticité moyen. en acier facilitent l’installation d’une construction.
existante (gris) avec des tôles Des blocs de béton ou des bandes de mortier peuvent « En outre, le renforcement de la maçonnerie exis-
en acier :
jouer ce rôle de répartition. tante est une pratique courante de la construction
9 2L 65*50*5
10 2L 65*50*5 + tôle acier traditionnelle catalane, depuis les premiers bâti-
100 × 5 L’acier s’impose ments de l’industrie textile », explique Samuel Molist
11 Deux tôles en acier 80 × 5 Afin de pouvoir exploiter pleinement le potentiel du bureau d’études DSM. Et c’est une pratique très
12 Stabilisation transversale
de l’existant, les concepteurs ont évité autant que efficace d’un point de vue statique. L’acier recouvre
RRK 60*4
13 Eclisses en acier possible toute destruction. L’équipement électrique les poteaux en maçonnerie et forme une ceinture de
Dans la zone d’appui, les est installé en ce sens avec des câbles, des conduites renfort qui permet deux choses : d’une part le cer-
poteaux en maçonnerie sont et des gaines visibles sur les murs porteurs. Enfin, clage augmente la résistance à la compression de la
renforcés par une ceinture à l’intérieur, les architectes ont créé une sépa- maçonnerie et, d’autre part, l’acier crée une certaine
d’acier (voir image p. 13)
ration structurale des systèmes permettant des rigidité à la flexion dans la construction mixte et
démontages plus aisés et un aspect visuel considéré une augmentation de la résistance au flambage du
aujourd’hui comme esthétique. Enfin, les mesures poteau porteur (voir p. 13).
de renforcement délibérément visibles – les blocs
de béton et le patchwork de mortier – apparaissent Un nouveau toit pour l’ensemble
comme des rénovations, mais sans jamais passer La légèreté fut une des raisons d’adopter l’acier.
pour du bricolage. Comme la charpente de la salle multi-activités a

Tout à droite : la structure


de la galerie (ici du rez-de-
chaussée vers le premier
étage) se compose de profilés
en acier L100 × 12 et chaque
travée est renforcée par des
croisillons composés de deux
tirants de ∅ 10 mm chacun,
échelle 1: 80.

12 s t e e l doc 02/22
Centre culturel, « La Lleialtat Santsenca », Barcelone (ES)

pu être conservée, l’ensemble a été pourvu d’un Projet Centro Cívico La Lleialtat Santsenca
toit qui couvre tout le bâtiment, avec des poutres Lieu Barcelone (ES)
Maître de l’ouvrage Barcelona d’lnfraestructures Municipals,
à treillis métallique composées de profilés creux
Barcelone (ES)
rectangulaires, espacées de 3,80 m. Cette charge Architecte Harquitectes, Barcelone (ES)
supplémentaire – notamment la poussée sur les Ingénieur structure DSM arquitectes, Barcelone (ES)
murs due à l’asymétrie du toit – devait être aussi Entreprise de construction métallique Estructures Mettál-
liques JS, Construcciones Metálicas Pulpon SLU (toit)
faible que possible, car elle était appliquée sur et
Type de construction Structure en acier et renforcement de
dans le bâtiment existant. Les nouvelles poutres la maçonnerie
en acier sont reliées aux anciennes poutres en bois Préfabrication et montage Prefabricats Arumí
par des éclisses en acier sur la zone du toit orientée Nuance d’acier S275 JR
Système porteur Ossature
vers le sud. Les poutres dépassent l’ancien faîtage
SP brute 1750 m 2
et forment une nouvelle arête de toit, plus haute. Surface utile 1622,65 m 2
La charpente en bois aussi a été renforcée par des Volume 6700 m 3
tôles en acier. Comme pour les éléments de ma- Usage Centre culturel
Coût global 2 730 000 euros
çonnerie renforcés, la structure en acier agit ici en
Durée du chantier 2015 à 2017
lien avec la charpente en bois et garantit la sécurité Des liaisons statiques
ponctuelles dans la maçon-
structurale et l’aptitude au service. En cas d’incen-
nerie existante et dans les
die en revanche, en raison du plus faible coefficient nouveaux éléments maçonnés
de sécurité du bois, seul l’acier a été pris en compte contribuent encore à stabi-
dans les calculs. liser la structure porteuse
pour laquelle les ouvrages en
briques clinker apparentes
La structure en acier est recouverte de polycarbonate ont été renforcés ou complé-
blanc transparent sur les toits orientés vers le sud tés par endroits.
et de tôle ondulée isolée sur les toits orientés vers
le nord. Afin de ventiler naturellement l’atrium par
convection, les fenêtres de toiture sont placées près
du pignon (voir coupe p. 11). En hiver, grâce au sys-
tème de récupération de chaleur, celle-ci est captée à
l’intérieur et en été, elle s’échappe par les fenêtres du
faîtage de toit équipées de capteurs. Aucun système
coûteux de climatisation n’a été nécessaire. Les ar-
chitectes ont misé sur les processus physiques natu-
rels, acceptant que la température intérieure puisse
s’écarter de l’idée actuelle sur le confort intérieur.
En outre, des panneaux solaires fournissent de l’eau
chaude et les toilettes fonctionnent à l’eau de pluie.

Faire connaître son histoire


Les travaux ont débuté en novembre 2015 et se sont
achevés en juin 2017. Pendant les fêtes du quartier
de Sants du 19 au 27 août 2017, le centre a ouvert ses
portes au public. L’enseigne « Cooperativa Obrera La
Lleialtat Santsenca » orne de nouveau fièrement la
façade depuis ce jour. La tradition de la coopérative
a pu renaître – elle est le résultat d’un long proces-
sus qui n’a abouti que grâce à l’action collective.
Dans le quartier, le bâtiment a repris son rôle d’ins-
titution communale de promotion de la culture, de
la connaissance, de la collaboration et des activités
communes. C’est une institution qui soutient les
évolutions sociales et la vie collective et qui renforce
la responsabilité par la participation citoyenne. Des
objectifs qui ont toujours été au cœur d’une coopé-
rative et qui se retrouvent de manière emblématique
dans cette transformation.

s t e e l doc 02/22 13
Impressum

steeldoc 02/22, juin 2022 Conception graphique :


Acier combiné avec de … Gabriele Fackler, Reflexivity AG, Zurich
la brique
Impression :
SZS Centre suisse de la construction métallique, Zurich Stämpfli SA, Berne
Isabel Gutzwiller, Laurent Audergon
ISSN 1662-2359
Rédaction et textes :
espazium – Les éditions pour la culture du bâti, Zurich

Direction de projet :
Franziska Quandt, Philippe Morel, Judit Solt

Daniela Meyer, pp. 4-8


Clementine Hegner-van Rooden, pp. 9-13
Rainer Schützeichel, Hetty Bigelow, Cornelia Wettstein,
pp. 14-17
Abonnement annuel CHF 60.– / étranger CHF 90.–
Ulrich Stüssi, pp. 18-21
Numéros isolés CHF 18.– / numéros doubles CHF 30.–
Secrétaire de rédaction : Philippe Morel Sous réserve de changement de prix.
À commander sur www.szs.ch/steeldoc
Traduction allemand-français :
Interserv AG, Zurich, Michel Crisinel Construire en acier/steeldoc© est la documentation d’ar-
chitecture du Centre suisse de la construction métallique
Les descriptions des projets sont basées et paraît quatre fois par an en allemand et en français.
sur les données fournies par les concepteurs. Les membres du SZS reçoivent l’abonnement ainsi que
Les plans proviennent des bureaux d’étude. les renseignements techniques du SZS gratuitement.

Mise en page : Toute publication des ouvrages implique l’accord


espazium – Les éditions pour la culture du bâti, Zurich
des a­ rchitectes, le droit d’auteur des photos est réservé
aux photographes. La reproduction et la traduction,
Photos :
même partielles, de cette édition ne sont possibles
Couverture : Rafael Gamo
Éditorial : Office fédéral des constructions et de la logis- qu’avec l’autorisation écrite de l’éditeur et l’indication
tique (OFCL) de la source.
pp. 4-8 : Mariela Apollonio
pp. 9-13 : Adrià Goula Abonnement annuel à steeldoc pour CHF 60.–
pp. 14-17 : Jomar Bragança (gratuit pour les étudiants) sur www.szs.ch/steeldoc
pp. 18-21 : Rafael Gamo

Vous aimerez peut-être aussi