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French Summary
French Summary
Rapport de la
Commission
denquête sur
Walkerton :
Publié par :
ISBN : 0-7794-2632-0
Résumé du rapport
1 Contexte ............................................................................... 2
15 Recommandations ...............................................................36
2 Résumé du rapport
Résumé du rapport
1 Contexte
En mai 2000, le réseau deau potable de Walkerton a été contaminé par des bactéries
mortelles, principalement Escherichia coli O157:H71. Sept personnes sont décédées
et plus de 2 300 sont tombées malades. La collectivité était atterrée. Les pertes
étaient énormes. La situation a donné lieu à des sentiments généralisés de frustration,
de colère et dinsécurité.
1
Labréviation E. coli est fréquemment utilisée dans le rapport.
Première partie Rapport de la Commission denquête sur Walkerton 3
Jencourage les personnes intéressées à lire le texte intégral du rapport. Par souci
de commodité, toutefois, le résumé qui suit récapitule brièvement mes plus
importantes conclusions2. Cette section est suivie dun aperçu du rapport complet
de la Partie 1.
Pendant des années, les opérateurs de la CSP ont adopté quantité de pratiques
de fonctionnement inappropriées, y compris la non-utilisation de doses de
chlore adéquates, lomission de contrôler quotidiennement le taux de chlore
résiduel, la consignation de fausses données à légard du chlore résiduel
dans les registres de fonctionnement quotidiens et les fausses déclarations à
propos des lieux de prélèvement des échantillons microbiologiques. Les
opérateurs savaient que ces pratiques étaient inacceptables et contraires aux
lignes directrices et aux directives du MEO.
Les premiers signes de maladie généralisée sont apparus le jeudi 18 mai 2000.
Vingt enfants étaient absents de lécole Mother Teresa, et deux enfants atteints de
diarrhée sanglante ont été admis à lhôpital dOwen Sound. Le vendredi 19 mai,
une épidémie de maladies entériques a été signalée chez les pensionnaires dun
foyer de personnes âgées. Des personnes ont commencé à communiquer avec
lhôpital de Walkerton, les autres hôpitaux des environs et les médecins de la région
pour se plaindre de symptômes de maladies entériques, y compris la diarrhée
sanglante, les douleurs abdominales et les nausées. Un plus grand nombre délèves
sont restés à la maison.
Au cours des jours suivants, la maladie sest répandue rapidement dans la collectivité.
Lhôpital de Walkerton a été inondé dappels, et le service des urgences débordait.
Des patients ont été transportés de Walkerton à London par voie aérienne pour y
recevoir un traitement durgence. Le premier décès est survenu le lundi 22 mai.
En juillet 2000, jai convoqué quatre jours daudiences à Walkerton et invité les
résidents de la ville à venir parler des répercussions de lépidémie sur leur vie. Plus
de 50 exposés présentés par des particuliers, des groupes ou des familles ont été
entendus. Certains ont été présentés en public, et dautres, à huis clos, lorsque les
gens en faisaient la demande. Dans ces récits, les résidents racontent lhistoire des
grandes douleurs et souffrances quils ont endurées. Leurs témoignages sont une
composante essentielle de la présente enquête. Jai résumé certaines de ces histoires
dans le deuxième chapitre du rapport. La transcription de toutes ces histoires fait
partie du dossier public de lenquête et constitue le recueil permanent des difficultés
éprouvées par la collectivité.
4 Les bactéries
Deux bactéries sont à lorigine de la grande majorité des décès et des cas de maladie
qui sont survenus à Walkerton : E. coli O157:H7 et Campylobacter jejuni3. La bactérie
E. coli O157:H7 est un sous-groupe de la souche E. coli. Une personne infectée par
la bactérie E. coli O157:H7 éprouve des troubles intestinaux pendant en moyenne
quatre jours, mais ceux-ci durent parfois plus longtemps. Après 24 heures, la
personne est souvent atteinte de diarrhée sanglante et, dans certains cas, souffre
de douleurs abdominales très graves. La maladie se résorbe habituellement sans
traitement autre que la réhydratation et léquilibration électrolytique.
Chez certaines personnes, particulièrement les enfants de moins de cinq ans et les
personnes âgées, linfection par la bactérie E. coli O157:H7 peut avoir des
conséquences plus graves. Elle peut entraîner, au bout de cinq à dix jours, le
syndrome hémolytique-urémique (SHU), qui mène à lanémie, à une faible
numération plaquettaire, à linsuffisance rénale grave et, dans certains cas, à la
mort.
Les bovins sont une source courante de bactéries E. coli O157:H7 et Campylobacter.
Ces bactéries peuvent se développer dans les intestins des bovins, se retrouvent
couramment dans le fumier et peuvent survivre dans lenvironnement pendant
des périodes prolongées. Elles peuvent être transmises aux êtres humains de
différentes façons, notamment par leau potable.
3
Le terme « agents pathogènes » est généralement utilisé dans le présent rapport en référence aux
agents qui causent des maladies, tels que les bactéries.
Première partie Rapport de la Commission denquête sur Walkerton 7
Je suis arrivé à la conclusion que la très grande majorité des contaminants, sinon la
totalité, se sont infiltrés dans le réseau deau par le puits 54 et que les résidents ont
commencé à être exposés à la contamination le 12 mai ou peu de temps après cette
date.
Le 13 mai, Frank Koebel na pas mesuré le taux de chlore résiduel au puits 5. À ce
moment-là, les bactéries E. coli O157:H7 et Campylobacter nétaient très
vraisemblablement pas neutralisées par le chlore ajouté dans le puits et entraient
dans le réseau de distribution. Si M. Koebel avait mesuré le taux de chlore résiduel,
4
Bien quil y ait certaines preuves de la vulnérabilité du puits 6 à la contamination par les eaux de
ruissellement, aucune preuve ne permet de conclure que les contaminants se sont infiltrés dans le
réseau par le puits 6 durant la période critique.
5
En mesurant le taux de chlore résiduel, on cherche, entre autres, à déterminer si le pouvoir désinfectant
du chlore ajouté dans leau suffit à neutraliser la contamination.
8 Résumé du rapport
il est presque sûr quil aurait observé une absence de chlore résiduel un résultat
qui aurait dû lalerter de lexistence du problème et lui permettre ainsi de prendre
les mesures adéquates pour protéger le réseau et la collectivité.
Dans la matinée du 15 mai, Stan Koebel est revenu au travail après avoir été absent
de Walkerton pendant plus dune semaine. Il a mis en marche le puits 7 à 6 h 15.
Peu de temps après, il a appris que le nouveau chlorateur destiné au puits 7 navait
pas été installé et que, par conséquent, le puits pompait de leau non chlorée
directement dans le réseau de distribution. Il na pas mis le puits hors service, mais
la laissé fonctionner sans chloration jusquà midi le vendredi 19 mai, lorsque le
nouveau chlorateur a été installé6.
6
Après la mise hors service du puits 5 à 13 h 15 le 15 mai, le puits 7 a été la seule source
dapprovisionnement jusquà ce que le puits 5 soit de nouveau mis en marche le samedi 20 mai. Le
puits 6 na pas fonctionné durant cette période.
Première partie Rapport de la Commission denquête sur Walkerton 9
A & L na pas transmis ces résultats au bureau de secteur du MEO à Owen Sound.
Par conséquent, la circonscription sanitaire locale7 na été avisée des résultats que
six jours plus tard, le 23 mai. Jexplique limportance de ce retard ci-après.
Les premiers indices publics de maladie généralisée sont apparus le jeudi 18 mai8.
Deux enfants admis à lhôpital dOwen Sound présentaient des symptômes, dont
la diarrhée sanglante, un grand nombre délèves étaient absents de lécole et des
membres du public ont communiqué avec le bureau de la CSP de Walkerton pour
senquérir de la salubrité de leau. Un membre du personnel, qui a discuté de la
question avec Stan Koebel, leur a assuré que leau était propre à la consommation.
7
La circonscription sanitaire Bruce-Grey-Owen Sound.
8
Certaines personnes ont commencé à ressentir les symptômes plusieurs jours avant cette date, mais
il ne semble pas que des indices publics dune épidémie soient apparus avant le 18 mai.
10 Résumé du rapport
La circonscription sanitaire na émis un avis débullition que deux jours plus tard,
soit le dimanche 21 mai, à 13 h 30. Je suis convaincu que si M. Koebel avait prévenu
la circonscription sanitaire le 19 mai des résultats danalyse insatisfaisants des
échantillons ou du fait que le puits 7 avait fonctionné sans chlorateur, comme il
aurait dû le faire, un avis débullition aurait été émis ce jour-là.
Je suis convaincu que M. Koebel était préoccupé pendant la fin de semaine à lidée
que des personnes tombaient malades à cause de leau et quil ne savait pas que la
bactérie E. coli pouvait être mortelle. Il croyait que la surchloration détruirait tous
contaminants présents dans leau. Toutefois, je suis également convaincu que
M. Koebel a caché des renseignements à la circonscription sanitaire parce quil ne
voulait pas que les responsables de la santé sachent quil avait fait fonctionner le
puits 7 sans chlorateur. Il savait que cette pratique était inacceptable et redoutait
que cela ne soit mis au jour. M. Koebel navait aucune excuse pour cacher ces
renseignements à la circonscription sanitaire. Ironiquement, la contamination de
leau de Walkerton nétait pas attribuable au fonctionnement du puits 7 sans
chlorateur. Comme je lai dit précédemment, les contaminants se sont infiltrés
dans le réseau par le puits 5, entre le 12 (ou peu de temps après cette date) et le
15 mai vers 13 h 15, lorsque ce puits a été mis hors service.
sept ans avait été hospitalisée à Owen Sound, ont décidé que les membres de leur
famille, ainsi que leurs employés, devaient boire uniquement de leau embouteillée.
effectuée pour un autre patient. Cétait la première fois quon confirmait quel était
lagent pathogène en cause. La circonscription sanitaire a répondu en émettant un
avis débullition à 13 h 30 ce même après-midi. Lavis a été diffusé aux stations de
radio AM et FM de la région, mais non à la station locale de la chaîne radiophonique
de CBC, ni à la télévision ou par la distribution de dépliants. Certaines personnes
de la collectivité nont pas eu connaissance de lavis ce jour-là. Le Dr McQuigge a
appelé directement le maire de Brockton pour linformer, mais ne lui a pas demandé
de faire quoi que ce soit, et le maire na pas pris de mesures pour assurer une plus
large diffusion de lavertissement dans la collectivité.
informée que lanalyse de deux des échantillons deau quelle avait prélevés le 21 mai
révélait la présence de la bactérie E. coli. Ces deux échantillons avaient été prélevés
dans des bouts de conduite du réseau, ce qui explique pourquoi des contaminants
étaient encore présents malgré la purge et la chloration intensives effectuées par
M. Koebel durant la fin de semaine. Après avoir été avisé de ces résultats,
Stan Koebel a informé pour la première fois la circonscription sanitaire des résultats
insatisfaisants des analyses effectuées sur les échantillons du 15 mai.
Le mercredi 24 mai, plusieurs patients avaient déjà été transportés par hélicoptère
ou par ambulance de Walkerton à London pour y recevoir des soins médicaux. Le
premier décès est survenu le 22 mai, le deuxième, le 23 mai, et deux autres le
24 mai. Pendant ce temps, de nombreux enfants sont tombés gravement malades,
et 27 personnes ont contracté le SHU. Certaines auront probablement des séquelles
durables aux reins et éprouveront dautres effets prolongés sur leur santé. Au total,
sept personnes sont décédées et plus de 2 300 sont tombées malades.
6 Causes physiques
Tel quil a été mentionné précédemment, je suis arrivé à la conclusion que des
agents pathogènes microbiologiques soit les bactéries E. coli O157:H7 et
Campylobacter jejuni ont commencé à sinfiltrer dans le réseau deau de Walkerton
par le puits 5 le vendredi 12 mai ou peu après cette date.
En mai 2000, les opérateurs du réseau de Walkerton ont mis du chlore dans leau
du puits 5, mais en ont invariablement utilisé moins que le volume requis à ce puits
et aux autres puits exploités par la CSP de Walkerton. Le chlore ajouté au réseau ne
suffisait pas à éliminer les bactéries et autres matières organiques qui se sont infiltrées
dans le réseau le 12 mai ou peu après cette date. Le taux de contamination à ce
moment-là était vraisemblablement tellement important que même si on avait ajouté
le volume de chlore nécessaire pour maintenir un taux de chlore résiduel de 0,5 mg
par litre dans des conditions normales, cela naurait pas suffi.
Comme je lai souligné plus haut, les opérateurs de Walkerton nont pas effectué
de contrôle manuel des taux de chlore résiduel au puits 5 pendant la période critique.
Sils lavaient fait, ils se seraient fort probablement rendu compte que le taux de
chlore résiduel nétait plus suffisant pour assurer la neutralisation des contaminants
et auraient donc pu, en principe, prendre les mesures voulues pour protéger la
santé publique12. Même si des contrôles quotidiens nauraient pas permis déviter
lépidémie, il est fort probable quils auraient contribué à en réduire sensiblement
lampleur. À la place, les contaminants se sont infiltrés dans le réseau sans être
détectés.
Fait encore plus important, lépidémie aurait été prévenue si des analyseurs continus
du chlore résiduel et de la turbidité avaient été utilisés au puits 513. Aucun des puits
de Walkerton ne comptait danalyseurs de ce genre en mai 2000.
Le puits 5 était alimenté par une source deau souterraine sur laquelle les eaux de
ruissellement exerçaient une influence directe. Pour de telles sources dalimentation
en eau, les Objectifs de qualité de leau potable de lOntario (OQEPO)14 exigent la
11
Cette remarque est assortie dune réserve : une augmentation importante de la turbidité au moment
de la contamination aurait pu empêcher le chlore déliminer les contaminants. À mon avis, il est fort
improbable que cela ait été le cas.
12
Il aurait été relativement facile pour un opérateur compétent de comprendre les effets éventuels
dun manque de chlore résiduel, de fermer le puits et davertir la population du problème.
13
Linstallation danalyseurs continus vise un objectif important : prévenir la contamination des
réseaux de distribution deau. En arrivant à la conclusion selon laquelle des analyseurs continus
auraient permis de prévenir lépidémie à Walkerton, je présume que le MEO aurait exigé que ces
analyseurs soient dûment adaptés aux particularités du puits 5. Ainsi, ils auraient été munis dune
alarme et, en toute probabilité, dun mécanisme darrêt automatique, étant donné que le puits 5
nétait pas surveillé 24 heures sur 24 et que la ville avait dautres réserves deau les puits 6 et 7.
14
À moins dindication contraire, le sigle OQEPO renvoie à la version de 1994 de ce document.
16 Résumé du rapport
Le second manquement a trait à la façon dont les opérateurs de la CSP ont réagi à
lépidémie en mai 2000. Stan Koebel est le principal responsable de ce manquement.
Lorsque M. Koebel a constaté, à partir des résultats danalyses effectuées sur les
échantillons recueillis le 15 mai, que le réseau était hautement contaminé, il na pas
divulgué les résultats au personnel de la circonscription sanitaire qui enquêtait sur
les maladies signalées dans la collectivité. Au contraire, dès le 19 mai, il a sciemment
trompé les employés de la circonscription sanitaire en leur assurant que leau ne
présentait pas de danger. Si Stan Koebel leur avait fait part des résultats insatisfaisants
ou du fait que le puits 7 avait fonctionné pendant plus de quatre jours cette semaine-
là sans chlorateur, la circonscription sanitaire aurait émis un avis débullition dès le
19 mai au plus tard, ce qui aurait probablement permis de prévenir au moins 300
à 400 cas de maladie.
Stan et Frank Koebel étaient les deux personnes qui assuraient effectivement
lexploitation du réseau deau. Stan Koebel était directeur général de la CSP depuis
1988. En mai 2000, il était titulaire dun permis dopérateur de réseau de distribution
de catégorie 3, quil avait obtenu en vertu dun régime de maintien des droits acquis.
À lenquête, Stan Koebel a assumé la responsabilité de ses manquements et sest
excusé auprès des résidents de Walkerton. Je crois quil était sincère.
15
Les exigences relatives au contrôle de la turbidité consistaient à prélever quatre échantillons par
jour ou à installer un analyseur continu de la turbidité. Par souci de simplicité, jutilise lexpression
« surveillance continue de la turbidité ». À noter quil serait plus pratique dinstaller un analyseur
continu plutôt que de prélever quatre échantillons par jour.
Première partie Rapport de la Commission denquête sur Walkerton 17
Même si Stan Koebel savait que ces pratiques étaient irrégulières et contraires aux
directives du MEO, il navait aucune intention de mettre la vie des résidents de sa
collectivité en danger. Un certain nombre de facteurs contribuent à expliquer, sans
toutefois lexcuser, la façon tout à fait particulière dont la CSP de Walkerton était
exploitée sous sa direction. Bon nombre des pratiques irrégulières étaient déjà en
vigueur depuis des années avant que M. Koebel devienne directeur général. Par
ailleurs, les autres employés de la CSP et lui-même croyaient que leau non traitée
de Walkerton ne présentait pas de danger; en fait, il leur arrivait souvent den boire
à lemplacement même des puits. Les résidents de la ville exerçaient à loccasion
des pressions sur M. Koebel pour quil réduise le volume de chlore injecté dans
leau. Ils naimaient pas le goût de leau chlorée. De plus, à diverses occasions,
M. Koebel a reçu des messages contradictoires du MEO au sujet de limportance
de plusieurs des exigences de ce dernier. Même si M. Koebel savait faire fonctionner
le réseau deau sur le plan mécanique, il ne comprenait pas à fond les risques pour
la santé associés à une exploitation inadéquate du réseau et limportance de respecter
les exigences du MEO pour assurer un traitement et un contrôle appropriés.
16
En plus de la période du 15 au 19 mai mentionnée précédemment, le puits 7 a également fonctionné
sans chlorateur du 3 au 9 mai.
18 Résumé du rapport
comprenait probablement pas la gravité des risques pour la santé que cette omission
pouvait occasionner ni le fait que des décès pouvaient en résulter. Il savait toutefois
que les gens devenaient malades, et le fait quil na pas informé le plus rapidement
possible la circonscription sanitaire des résultats danalyse insatisfaisants ne peut
être excusé.
Frank Koebel était contremaître à la CSP depuis 1988. Cest lui lopérateur qui, les
13 et 14 mai, sest rendu au puits 5, a omis dy mesurer le taux de chlore résiduel et
a inscrit de fausses données sur la feuille de fonctionnement quotidienne. Tout
comme son frère, Frank Koebel a profondément regretté son rôle dans cette affaire.
La plupart des observations que jai formulées au sujet de Stan Koebel sappliquent
aussi à Frank Koebel, à une exception près : Frank Koebel nest aucunement
responsable du fait que les résultats du 15 mai nont pas été divulgués à la
circonscription sanitaire. Pourtant, suivant les directives de son frère, il a modifié,
le 22 ou le 23 mai, la feuille de fonctionnement quotidienne du puits 7, afin de
cacher au MEO le fait que ce puits avait fonctionné sans chlorateur.
Comme je lai indiqué plus haut, la contamination du réseau aurait pu être évitée si
des analyseurs continus avaient été utilisés au puits 5. Stan et Frank Koebel navaient
pas la formation ni lexpertise voulues pour reconnaître la vulnérabilité du puits 5
et, partant, pour comprendre le besoin danalyseurs continus du chlore résiduel et
de la turbidité. Le MEO na pris aucune mesure pour les informer des exigences
en matière danalyses continues ni pour exiger quils suivent une formation qui
leur aurait permis de comprendre limportance de telles analyses. Cest le MEO, en
sa qualité dorganisme de réglementation et de surveillance des réseaux deau
municipaux, qui aurait dû exiger linstallation danalyseurs continus. Le fait pour le
MEO de ne pas avoir exigé linstallation de tels analyseurs au puits 5 nétait
aucunement lié aux pratiques de fonctionnement irrégulières appliquées par les
opérateurs de Walkerton. Je reviendrai plus loin sur cette omission de la part du
MEO.
puits 5 avait été remarquée au moment de son approbation à la fin des années 70,
les commissaires qui ont siégé à la CPS au cours de la décennie qui a précédé la
tragédie ignoraient la vulnérabilité manifeste et incessante du puits 5 à la
contamination et le besoin qui en découlait dy installer des analyseurs continus.
En mai 1998, les commissaires ont reçu une copie dun rapport dinspection du
MEO qui signalait de graves problèmes au chapitre de lexploitation du réseau
deau de Walkerton. Selon le rapport, la bactérie E. coli, signe dinsalubrité de leau,
était présente dans un nombre important déchantillons deau traitée. Entre autres
choses, le rapport insistait sur le besoin de maintenir un taux adéquat de chlore
résiduel. Il soulignait également dautres problèmes : la CSP navait que tout
récemment commencé à mesurer le taux de chlore résiduel dans le réseau de
distribution, ne se conformait pas aux exigences minimales en matière
déchantillonnage bactériologique et ne tenait pas des dossiers de formation
adéquats.
Les commissaires nont rien fait en réponse au rapport. Ils nont pas demandé
dexplications à M. Koebel. Ils ont plutôt accepté sa promesse de mettre fin aux
mauvaises pratiques et nont jamais effectué de suivi pour sen assurer. La suite
nous a montré que M. Koebel na pas maintenu un taux de chlore résiduel adéquat,
comme il lavait promis, et na pas effectué aussi souvent quil aurait dû les contrôles
nécessaires pour sassurer que le taux était effectivement adéquat. À mon avis, il
était raisonnable de sattendre à ce que les commissaires interviennent davantage.
Sans vouloir excuser les commissaires pour le rôle quils ont joué, il importe de
signaler que, tout comme Stan et Frank Koebel, ils navaient pas lintention de
mettre la vie des résidents de Walkerton en danger. Ils croyaient que leau était
salubre. Les événements de mai 2000 les ont énormément perturbés. En outre, il
semble, daprès les registres de la CSP, que, dans lensemble, les commissaires se
20 Résumé du rapport
Je conclus que, légalement, la Ville de Walkerton navait pas les moyens de contrôler
lutilisation du sol aux alentours du puits 5. Par ailleurs, lors de la réunion de 1978,
les échanges relatifs au contrôle de lutilisation du sol avaient surtout porté sur
lancienne exploitation agricole Pletsch. Cependant, la contamination
bactériologique du réseau deau de Walkerton a, en fait, pris naissance ailleurs.
17
Avant la fusion qui a donné lieu à la création de la Municipalité de Brockton, le 1er janvier 1999,
lautorité compétente était la Ville de Walkerton.
Première partie Rapport de la Commission denquête sur Walkerton 21
Le maire de Brockton, David Thomson, était très bien placé pour aider la
circonscription sanitaire locale à diffuser lavis débullition, les 21 et 22 mai. Le
Dr Murray McQuigge na toutefois pas demandé daide. Même si le maire savait
que les résidents de Walkerton tombaient malades, il na pas offert son aide pour
les mettre au courant de lavis débullition. Il est probablement vrai que dautres à
sa place lauraient fait, mais jarrive à la conclusion quil ne doit pas être blâmé de
ne pas avoir offert daide.
En outre, je conclus quil nétait pas déraisonnable pour le maire Thomson et les
autres membres du conseil municipal de Brockton de sabstenir dinvoquer le Plan
durgence de Brockton. Ils ont envisagé sérieusement de prendre cette mesure
extraordinaire, dont le principal avantage aurait été de faciliter la diffusion de lavis
débullition. Toutefois, la population était déjà au courant de cet avis lorsque le
conseil municipal a commencé à examiner la possibilité dinvoquer le plan durgence.
linspecteur navait aucune directive écrite sur la façon dintervenir en cas de rapports
insatisfaisants sur la qualité de leau ou de rapports dinspection, je suis convaincu
quil a fait tout ce quon attendait de lui18.
Même si la circonscription sanitaire avait pris des mesures plus énergiques pour
donner suite aux préoccupations concernant la qualité de leau à Walkerton,
soulevées à compter du milieu des années 90, et ce, jusquà la fin de la décennie, il
est peu probable quune telle intervention aurait changé quoi que ce soit aux
événements de mai 2000. Les mesures requises pour donner suite aux
préoccupations étaient surtout de nature opérationnelle. Le MEO était lorganisme
gouvernemental de réglementation responsable de la supervision du réseau deau
de Walkerton. Après le rapport dinspection de 1998, il a donné instruction à la
CSP de régler un certain nombre de problèmes opérationnels, mais a ensuite omis
deffectuer un suivi pour sassurer que les mesures adéquates avaient été prises. Je
suis convaincu quil était approprié que la circonscription sanitaire compte sur le
MEO pour quil supervise les activités à la CSP de Walkerton et assure le suivi du
rapport dinspection de 1998.
18
Il aurait été préférable que le ministère de la Santé et la circonscription sanitaire fournissent des
directives claires au personnel de la circonscription sanitaire sur la façon dintervenir en cas de
rapports insatisfaisants sur la qualité de leau et de rapports dinspection du MEO. À la partie 2 du
présent rapport, je formulerai des recommandations afin de préciser les rôles respectifs des
circonscriptions sanitaires locales et du MEO en matière de surveillance des réseaux deau municipaux.
Première partie Rapport de la Commission denquête sur Walkerton 23
Par ailleurs, les symptômes que lon signalait correspondaient à une infection à
E. coli O157:H7. Or, on associe plus souvent ce type dinfection à la nourriture
quà leau dailleurs, on la qualifie souvent de « maladie du hamburger ». La
circonscription sanitaire nétait au courant daucun cas, en Amérique du Nord,
dépidémie causée par lE. coli et associée à un réseau de distribution deau traitée.
De plus, on signalait des cas de maladie dans des collectivités situées à lextérieur
de Walkerton, un autre facteur qui portait à croire que leau nétait pas à lorigine
du problème.
À mon avis, il ne faut pas blâmer la circonscription sanitaire davoir omis démettre
un avis débullition avant le 21 mai. Je reconnais que dautres personnes de la
collectivité soupçonnaient que la salubrité de leau était en doute et ont pris des
mesures pour éviter linfection. Il faut les en féliciter. Toutefois, lémission dun
avis débullition est une mesure importante qui oblige à bien peser un certain
nombre de facteurs. Ladoption de mesures de précaution et la protection de la
santé publique sont dune importance primordiale, mais lémission davis débullition
injustifiés a des conséquences sociales et économiques et, fait important, peut
nuire à la crédibilité future de la circonscription sanitaire qui en est responsable. Il
faut user de prudence lorsquon examine après coup le jugement exercé par des
professionnels comme ceux de la circonscription sanitaire. Compte tenu des
garanties fournies par M. Koebel concernant la salubrité de leau, je suis convaincu
que la circonscription sanitaire a fait preuve de la prudence et du jugement voulus
dans la façon dont elle a enquêté sur lépidémie et décidé démettre un avis
débullition.
À cet égard, je ne pense pas que le fait que la circonscription sanitaire nait pas
examiné son dossier sur leau de Walkerton entre le 19 et le 21 mai ait changé quoi
que ce soit au moment choisi pour émettre lavis débullition. Les preuves pertinentes
les plus récentes au dossier concernant des problèmes de qualité de leau remontaient
à plus de deux ans. Jaccepte le témoignage du Dr McQuigge et dautres personnes
selon lequel, en mai 2000, il aurait fallu plus dinformations opportunes sur la
qualité de leau à Walkerton. La circonscription sanitaire a cherché à obtenir ces
informations et a reçu de Stan Koebel des garanties selon lesquelles tout était en
règle.
opérateurs de la CSP pour la façon dont ils ont passé outre aux exigences et aux
directives du MEO, je suis convaincu que ce dernier aurait dû relever ces
manquements et imposer des correctifs. Sil lavait fait, lépidémie aurait
probablement été beaucoup moins importante.
20
Jai reçu pour mandat de rendre compte de « lincidence, le cas échéant, des politiques, des procédures
et des pratiques gouvernementales », ce qui inclut de toute évidence les programmes gouvernementaux.
Selon le contexte, jutilise les mots « politiques » et « programmes » afin de renvoyer à cette partie du
mandat dans le rapport.
26 Résumé du rapport
reconnu dès le départ que le puits présentait un risque potentiel : la nappe qui
lalimente avait été jugée vulnérable à la contamination par les eaux de ruissellement.
Lautorisation sans condition dexploitation explicite sinscrivait dans les pratiques
en vigueur au MEO à cette époque.
Avec le temps, le MEO a modifié ses pratiques et sest mis à assortir presque
automatiquement ses certificats dautorisation de conditions dexploitation,
notamment en ce qui a trait au traitement et à la surveillance de leau. Dès 1992, le
MEO avait formulé un ensemble de conditions dexploitation types quil a pris
lhabitude de joindre aux nouveaux certificats dautorisation de réseaux municipaux.
Cependant, il na jamais fait leffort de revoir les certificats antérieurs, comme celui
du puits 5, pour déterminer lopportunité dy adjoindre des conditions.
Les OQEPO ont été modifiés en 1994 pour obliger les réseaux deau alimentés
par une nappe souterraine soumise à linfluence directe des eaux de ruissellement
à contrôler en continu la turbidité et les désinfectants résiduels (c.-à-d., le chlore
libre, une sorte de résidu de chlore). Même alors, il nexistait pas de politique ou de
programme prévoyant lexamen des sources deau qui alimentaient les puits déjà
autorisés afin de déterminer lopportunité dexiger un contrôle continu. Le MEO
aurait pourtant dû exiger linstallation danalyseurs continus au puits 5 suivant la
modification des OQEPO, en 1994, ce puits étant alimenté par une nappe
souterraine soumise à linfluence directe des eaux de ruissellement.
Le puits 5 na pas été examiné durant les inspections. Il na donc pas été identifié
comme une source souterraine soumise à linfluence directe des eaux de
ruissellement. Les inspecteurs ont traité le puits 5 comme sil sagissait dune source
souterraine salubre et nont mentionné nulle part dans leurs rapports linfluence
des eaux de ruissellement. Pourtant, les dossiers ministériels contenaient des
renseignements qui auraient dû les pousser à examiner le puits de près à cet égard.
À mon avis, le programme dinspection était inadéquat, puisquil nobligeait pas
les inspecteurs à examiner toute linformation pertinente sur la sécurité des sources
dapprovisionnement en eau.
Le deuxième problème dont les trois rapports dinspection ne traitent pas, ce sont
les pratiques irrégulières de la CSP en matière de chloration et de surveillance,
mentionnées plus haut. Pourtant, le problème était évident dans les dossiers
dexploitation tenus par la CSP : il aurait suffi dun examen adéquat des feuilles de
fonctionnement quotidiennes. Toutefois, le programme dinspection était inadéquat
car il nobligeait pas les inspecteurs à effectuer un examen approfondi de ces dossiers.
Dans les années qui ont précédé les événements de mai 2000, le MEO a constaté
à plusieurs reprises que la CSP de Walkerton ne respectait pas les exigences
minimales du programme ministériel déchantillonnage microbiologique ni ne
maintenait un taux de chlore total résiduel minimum de 0,5 mg par litre. La CSP
sest engagée maintes fois à se plier aux exigences du MEO, mais il ny a pas eu de
changements dans les faits. Cela était symptomatique dinstallations deau mal
exploitées. Le MEO na pris aucune mesure pour contraindre légalement la CSP à
se plier aux exigences de traitement et de surveillance. Il a plutôt opté pour une
observation volontaire des exigences, choix conforme à la culture ministérielle de
lépoque.
turbidité pour assurer cette salubrité. Stan et Frank Koebel navaient pas cette
compréhension. De ce point de vue, ils nétaient pas qualifiés pour leur poste
respectif à la CSP de Walkerton.
Il est difficile de dire si une formation adéquate aurait amené Stan et Frank Koebel
à modifier leurs pratiques irrégulières. Je peux toutefois affirmer quelle aurait
augmenté la probabilité dun tel changement.
Les insuffisances que jai décrites ci-dessus sont les plus graves pour ce qui est des
effets des politiques du MEO sur la tragédie de Walkerton. Toutefois, dautres
lacunes dans les politiques et programmes du MEO ont également contribué aux
événements de Walkerton. Ces insuffisances se manifestaient dans la gestion de
linformation et la formation du personnel au MEO, ainsi que dans lutilisation de
lignes directrices plutôt que de règlements juridiquement contraignants pour
énoncer les exigences en matière de chloration et de surveillance. Ces lacunes sont
résumées ci-dessous.
accès à cette information, il aurait été en mesure de prendre des décisions pleinement
éclairées face aux diverses situations qui se sont présentées dans les années 90 et
de faire ce qui simposait.
Vers le milieu des années 90, quand sont apparus les premiers signes de la
détérioration de la qualité de leau à Walkerton, les personnes chargées de superviser
linstallation municipale dapprovisionnement en eau navaient plus facilement accès
à certains documents importants. Labsence dun bon système dinformation a
donc contribué, au moins indirectement, aux insuffisances du MEO mentionnées
ci-dessus.
avait enfreint un règlement juridiquement exécutoire plutôt que des lignes directrices,
il est plus probable que le MEO aurait pris des mesures plus vigoureuses pour
lobliger à se plier aux exigences par exemple, des inspections additionnelles, la
délivrance dun arrêté du directeur ou des procédures en vue de faire appliquer les
règlements.
11.6 Résumé
21
Dans la présente section, jappelle ces exigences « règlements », mais le gouvernement aurait tout
aussi bien pu choisir den faire lobjet dune loi.
32 Résumé du rapport
des OQEPO, les laboratoires danalyse doivent signaler tout indicateur deau
insalubre au bureau local du MEO, lequel doit aviser22 à son tour le médecin-
hygiéniste local. Ce dernier décide alors sil y a lieu démettre un avis débullition.
22
Les verbes « aviser », « informer », « communiquer » et « signaler » sont utilisés indifféremment
dans la documentation, les témoignages et le rapport.
23
Je parle de « privatisation » tout au long de cette section. Le terme est couramment utilisé dans les
témoignages, la documentation et les observations des parties. Dans le contexte de cette enquête, il
sentend de la cessation par le gouvernement, en 1996, des analyses microbiologiques courantes
offertes à lintention des réseaux municipaux dapprovisionnement en eau une mesure qui a poussé
la grande majorité des réseaux municipaux à se tourner vers le secteur privé pour leurs analyses
courantes de la qualité de leau. Les municipalités ne sont pas obligées davoir recours aux services de
laboratoires privés; de fait, certaines grandes municipalités ont leurs propres laboratoires. Toutefois,
dans la pratique, la grande majorité na dautre choix que de faire appel aux services de laboratoires
privés.
Première partie Rapport de la Commission denquête sur Walkerton 33
À mon avis, il nétait pas raisonnable que le gouvernement sen remette aux
OQEPO des lignes directrices après la privatisation des analyses de leau en
laboratoire pour garantir la notification directe des autorités en matière de santé
publique et denvironnement en cas de résultats insatisfaisants. Le gouvernement
aurait dû adopter dès 1996 un règlement forçant les laboratoires danalyse à informer
directement le MEO et les médecins-hygiénistes locaux. Au lieu de cela, il ne la
fait quaprès la tragédie de Walkerton.
Je suis convaincu que si, en mai 2000, le protocole de notification avait fait partie
dun règlement juridiquement exécutoire applicable aux laboratoires privés, la A & L
se serait informée du protocole et sy serait conformée. Le fait que le gouvernement
nait pas adopté de règlement sur la notification explique le défaut dA & L daviser
le MEO et le médecin-hygiéniste local des résultats insatisfaisants des analyses
effectuées sur les échantillons du 15 mai. Si le médecin-hygiéniste local avait été,
comme il se devait, avisé des résultats insatisfaisants le 17 mai, il aurait émis un
avis débullition avant le 21 mai au plus tard le 19, en fait. Lémission dun avis
débullition le 19 mai aurait très vraisemblablement prévenu au moins de 300 à
400 cas de maladie, même si aucun des décès naurait vraisemblablement été évité24.
13 Compressions budgétaires
Les compressions budgétaires ont eu deux types deffets sur Walkerton. Les premiers
découlent de la décision de réduire les coûts en privatisant les services danalyse
deau potable en laboratoire, en 1996, et plus particulièrement de la manière dont
cette décision a été mise en uvre. Comme je lai déjà mentionné, le fait que le
gouvernement nait pas adopté de règlement pour obliger légalement les laboratoires
24
Si lavis débullition avait été émis le 18 mai, cest de 400 à 500 cas de maladie environ qui auraient
pu être prévenus. Un décès aurait peut-être aussi été évité.
Première partie Rapport de la Commission denquête sur Walkerton 35
Le budget du MEO avait déjà été réduit entre 1992 et 1995. Après lélection du
nouveau gouvernement, en 1995, des réductions additionnelles considérables ont
cependant été imposées au MEO. En 1998-1999, les réductions totalisaient plus
de 200 millions de dollars. Elles ont notamment résulté dans un retranchement
des effectifs : plus de 750 fonctionnaires ont été remerciés (plus de 30 %). Les
réductions ont été prescrites par les organismes centraux du gouvernement25 plutôt
que dêtre décidées par le MEO lui-même et ne se fondaient pas sur une évaluation
des ressources dont le MEO avait besoin pour sacquitter de ses obligations
législatives.
25
Les « organismes centraux » incluent le Secrétariat du Conseil de gestion, le ministère des Finances,
le Bureau du Conseil des ministres et le Cabinet du Premier ministre.
36 Résumé du rapport
15 Recommandations
La commission avait entre autres pour but denquêter sur la tragédie et ses causes
et den rendre compte, notamment en vue de déterminer ce qui aurait pu être fait
pour lempêcher. Je ninterprète pas son mandat comme bornant mes constatations
et conclusions à celles qui aboutissent à des recommandations. Car une bonne
compréhension de ce qui sest passé à Walkerton aidera dans lensemble à garantir
la salubrité future de leau potable de la province.