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CENTRE DE RECHERCHES ET D’ETUDES

POUR LA DEFENSE DES INITIATIVES TRADITIONNELLES


* ** CREDIT ***

LE DEVENIR
DU
GROUPE CULTUREL
NGWEMYENE
ELEMENTS D’ANALYSE ET PERSPECTIVES

Bernardin AKAGAH Martin REKANGALT


Ingénieur aéronautique
Inspecteur Général du Travail
Ancien membre
Ambassadeur Dignitaire du Gabon
du Conseil Economique et Social
-2-
LE DEVENIR
DU
GROUPE CULTUREL
NGWEMYENE
ELEMENTS D’ANALYSE ET PERSPECTIVES

Bernardin AKAGAH

Martin REKANGALT

-3-
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SOMMAIRE

AVANT-PROPOS

0. INTRODUCTION

1. Aperçu historique

2. Identification et implantation du Groupe


A. Identification
B. Implantation
1. Zone géographique
2. Importance numérique

3. Principales causes de marginalisation du Groupe


3.1. Volonté de survie
3.2. Volonté de solidarité
3.3. Volonté d’ouverture

4. Principaux objectifs liés à la survie du Groupe

5. Propositions
✓ Au niveau de la famille
✓ Au niveau du Groupe
✓ Organisation des chefferies
✓ Organisation du Grand Conseil

6. CONCLUSION

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"Un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et
sa culture, ressemble à un arbre sans racines.” –

Marcus Garvey.

-6-
AVANT-PROPOS

L’histoire des peuples révèle toujours que le


déclin d’un groupe social est souvent la
conséquence d’une absence d’organisation ou
d’un délitement des règles établies par la
société à laquelle appartient ledit groupe.

Et l’on notera par ailleurs que le déclin d’une


civilisation est souvent la résultante de la
dépravation progressive des mœurs où toute
référence, où tout repère a disparu. Dans
certains cas, c’est par l’introduction d’un
élément allogène qui finit par phagocyter le
substrat originel pour le remplacer par un
autre.

L’Egypte pharaonique, la Rome et la Grèce


antiques n’ont pas échappé à cette règle
immuable. Et ils l’ont chèrement payé. Les
leçons du passé si riches en enseignements
doivent nous permettre d’asseoir notre
présent afin de consolider notre avenir.

Porter un intérêt particulier à sa communauté


n’équivaut pas forcément à un acte
d’ostracisme ; tout comme sur le plan
national, faire preuve de patriotisme, n’est pas
forcément synonyme de xénophobie.

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L’instinct grégaire qui paraît développé chez la
plupart des espèces animales a permis leur
survie et ce, malgré les vicissitudes et les
contingences rencontrées.

Pour revenir à l’être humain, nous citerons


l’exemple du peuple juif qui, en dépit des
persécutions, des déportations, des pogroms
et autres atrocités liées au nazisme, doit sa
survie à la force de son organisation et à
l’exemplarité de la solidarité dont il a su faire
preuve. C’est parce que cette organisation est
particulièrement solide que ce peuple, bien
que minoritaire dans la plupart des pays
d’accueil, a su toujours renaître de ses
cendres tel un phénix.

Aussi, pouvons-nous affirmer qu’il n’existe pas


de fatalité à priori. L’homme est doté d’une
intelligence qui lui permet de faire face à tous
les problèmes qu’il est appelé à affronter,
quelle que soit leur nature, pour aboutir à sa
survie.

Combien d’anciens à l’automne de leur vie


peuvent tenir ce langage en scrutant l’horizon
devant un coucher de soleil : « Oui, demain,
je peux partir tranquille, la relève est
assurée. »

-8-
Et chacun d’entre nous s’est-il posé un jour
cette question ? : Pourquoi ne devrions-nous
pas, grâce à notre volonté, être les propres
acteurs de notre histoire ?

Nos ancêtres dont la sagesse était avérée ne


nous ont-ils pas légué la maxime suivante ?

Ge juwé ntyé na ge juw’obota, gènda ge juwe


ntyé.

-9-
LE DEVENIR DU GROUPE CULTUREL
NGWEMYENE

ELEMENTS D’ANALYSE ET PERSPECTIVES

INTRODUCTION

Le passé est une partie de nous-mêmes ; la plus


essentielle peut-être ! Tout le flot qui nous porte,
toute la sève qui nous vivifie nous vient du passé.

- Qu’est-ce qu’un arbre sans ses racines ?


- Qu’est-ce qu’un fleuve sans sa source
- Qu’est-ce qu’un peuple sans son passé ?

Au demeurant, les peuples qui gagnent sont ceux qui


savent pousser sur leurs propres racines.

La nature de ces pensées comporte toute la


philosophie des peuples et des communautés
humaines qui veulent survivre et se développer en
tant que composante active de la société nationale
et de la communauté internationale.

S’il ne veut pas disparaître en tant que tel, le groupe


doit pleinement s’investir dans une culture de survie,
de rassemblement, de solidarité et de partage. La
survie, l’organisation et le développement de la
communauté NGWEMYENE sont aujourd’hui une
nécessité.

- 10 -
En jetant un regard critique autour de nous, il n’est
pas erroné de constater que notre groupe est de plus
en plus marginalisé et ce, dans beaucoup de
domaines.

Et c’est face aux nombreux questionnements devant


lesquels notre jeunesse se retrouve sans réponse
que nous nous efforcerons d’apporter quelque
éclairage.

Bien que la tâche soit immense, elle se veut et doit


demeurer une œuvre commune. C’est à ce prix et
seulement à ce prix que le défi sera possible à
relever.

- 11 -
I.- APERCU HISTORIQUE

La préservation de l’identité culturelle a été de tous


temps, le combat pour lequel les peuples – quel que
soit l’horizon auquel ils appartiennent – ont eu à
écrire les plus belles pages de leur histoire.

Le droit à la différence dans la complémentarité


demeure la voie la mieux indiquée vers la
consolidation de l’unité nationale et constitue le
creuset indispensable à l’édification d’une véritable
nation.

Nos ancêtres ont tracé la voie. Il nous appartient de


poursuivre et d’affermir l’œuvre ainsi commencée
mais perpétuellement menacée aujourd’hui plus
qu’hier encore.

Aussi, convient-il de rappeler que la colonisation


s’est exercée à travers trois principaux instruments,
à savoir :

1. la religion : pour soumettre les esprits


2. l’armée : pour soumettre les corps
3. l’argent : pour imposer son mode de vie.

En effet, l’implantation coloniale en s’appuyant sur la


religion a permis de déstabiliser les peuples
colonisés en les privant de tout repère, de toute
assise culturelle.

- 12 -
Pourtant un homme d’Eglise gabonais dans un Essai
portant sur les rites traditionnels Bwiti, Ndjèmbè et
Elone reconnaît implicitement que les missionnaires
avaient eu tort de diaboliser nos traditions et
n’avaient aucune raison valable pour assimiler nos
pratiques cultuels à de l’idolâtrie, si ce n’est
précisément pour les besoins d’une cause : aboutir à
la perte totale de notre identité.

Quant à l’armée, elle avait un rôle de dissuasion


évidente, appelée à mâter au besoin dans le sang
toute tentative de rébellion ou d’émancipation vis-à-
vis de l’envahisseur.

Enfin, l’argent a joué et continue à jouer son rôle


corrupteur et diviseur en permettant de fouler les
valeurs morales d’éthique, d’honnêteté, d’intégrité et
de dignité.

L’on constate malheureusement que le colon en


partant a transmis les mêmes armes à la classe
dirigeante qui l’a remplacé. Elles continuent, de nos
jours, à faire des dégâts toujours plus importants :
n’assistons-nous pas à une inflation de religions aux
activités parfois les plus obscures ; l’armée, au lieu
de se cantonner dans son rôle de défense du
territoire national, sert souvent les dictateurs à
maintenir leur peuple dans l’oppression ; l’argent, cet
ancien et nouveau maître du monde ne pousse-t-il
pas des individus à vendre leur âme au diable et
certains individus ne sont-ils pas devenus des êtres
dont on dit qu’ils sont nés avant la honte ?

- 13 -
Combien sont-ils, à l’exemple de nos aînés, qui
peuvent s’estimer être intègres et capables de faire
prévaloir leur dignité avant toute chose ?

*
* *

Après ce propos liminaire et avant de procéder à


l’identification du Groupe NGWEMYENE et cerner
son aire géographique, il y a lieu de définir au
préalable son rôle et sa situation sociale de la
période coloniale à nos jours.

1. Pendant la période coloniale

Agent, relais, allié du colonisateur et intermédiaire


entre la côte et l’intérieur du pays. D’où relative
prospérité économique et un certain prestige social
du Groupe Ngwèmyènè.

2. A l’indépendance
Banalisation du statut du Groupe Ngwèmyènè et
marginalisation sur les plans politique, économique,
social et culturel, malgré certaines réussites
individuelles.

3. Avec l’avènement de la démocratie


Marginalisation renforcée : tout est désormais fondé
sur le nombre et le nouement des alliances réelles
ou de façade.

- 14 -
Donc un constat s’impose : si l’on veut assurer la
survie et le développement de chaque composante
de la communauté nationale, il est important de
veiller à la reconnaissance et à la représentation
légale et sociale des groupes minoritaires.

- 15 -
II.- IDENTIFICATION ET IMPLANTATION
DU GROUPE

A. IDENTIFICATION

1. Les groupes de base


1.1. Adyumba
1.2. Enenga
1.3. Galwa
1.4. Mpongwè
1.5. Nkomi
1.6. Orungu

2. Les groupes assimilés


2.1. Benga
2.2. Ivili
2.3. Ngové
2.4. Séké/Sékiani

3. Les groupes apparentés


3.1. Apindji
3.2. Evéa
3.3. Okandé
3.4. Povi
3.5. Simba
3.6. Tsogo

- 16 -
B. IMPLANTATION

1. Zones géographiques d’implantation

Principalement dans les Provinces de l’Estuaire, du


Moyen-Ogooué et de l’Ogooué-Maritime.

Nous insistons sur le fait que le Groupe est en voie


de marginalisation dans son aire traditionnelle
d’implantation aussi bien dans les centres urbains
que dans les villages qui sont peu à peu vidés de leur
population autochtone.

2. Importance numérique

2.1. Selon les chiffres fournis par le recensement


réalisé en 1993 (cf. tableaux ci-dessous), le
Groupe NGWEMYENE représente une
population de 48.767 habitants et se
positionne au 6è rang des groupes les
plus nombreux.

2.2. Comparativement à la population globale


vivant à l’intérieur des trois sites naturels de
peuplement du Groupe Ngwèmyènè, la
situation se présente comme suit :

1. Estuaire : 25.162 sur 463.187 habitants


2. Moyen-Ogooué : 3.873 sur 42.316 habitants
3. Ogooué-Maritime : 18.788 sur 97.913 habitants

- 17 -
2.3. La position du Groupe Ngwèmyènè dans les
trois provinces constituant son aire naturelle
de peuplement, par rapport aux autres
groupes ethniques, est la suivante :

1993 2003
ESTUAIRE
460.939

Fang 136.892
Eshira/Punu 101.012
Nzébi/Duma 40.249
Myènè 25.162
Mbédé/Téké 21.837
Kota/Kélé 19.268

Etrangers 105.723

- 18 -
1993 2003
MOYEN-
OGOOUE
42.161

Eshira/Punu 13.560
Fang 12.467
Myènè 3.873
Kota/Kélé 3.175
Okandé/Tsogo 3.065
Nzébi/Duma 2.871

Etrangers 2.897

1993 2003
OGOOUE
MARITIME
97.585

Eshira/Punu 43.756
Myènè 18.788
Fang 10.223
Kota/Kélé 4.898
Okandé/Tsogo 1.652
Nzébi/Duma 1.541
Mbédé/Téké 1.048

Etrangers 15.385

- 19 -
2.4. Sur le plan national, ainsi qu’il a été indiqué
au paragraphe 2.1., ci-dessus, la répartition
des groupes ethniques, par ordre
d’importance numérique, se présente de la
manière suivante :

Les Groupes ethniques les plus importants :

POPULATION 1993 2003

1. Fang 258.601
2. Eshira/Punu 241.954
3. Nzébi/Duma 113.656
4. Mbédé/Téké 82.890
5. Kota/Kélé 71.351
6. Myènè 48.767
7. Okandé/Tsogo 32.793

(8. Etrangers) (153.490)

TOTAL 1.003.502 1.500.000

De l’analyse des différents tableaux figurant aux


paragraphes 2.2. à 2.4., l’on peut établir le constat
suivant :

Le Groupe NGWEMYENE ne représente que moins


de 6% de la population autochtone.

- 20 -
A l’intérieur de son aire naturelle de peuplement, son
importance numérique est respectivement de 5%
(Estuaire), 9% (Moyen-Ogooué) et 20% (Ogooué-
Maritime).

Ce qui explique en partie la marginalisation du


Groupe sur les plans économique et culturel.
Toutefois, cette marginalisation de fait, ne peut se
justifier en soi, dans la mesure où des groupes
minoritaires peuvent, par leur dynamisme et leur
solidarité, mieux prospérer que certains groupes
numériquement plus nombreux.

A partir des résultats du recensement de 1993, nous


aurions aimé afficher également ceux de 2003 - que
nous n’avions malheureusement pas pu obtenir - afin
d’avoir une idée précise sur le taux d’accroissement
des populations de la communauté Ngwèmyènè.

Néanmoins, une étude plus poussée et qui, à notre


avis, parait essentielle, pourrait être menée
ultérieurement et couvrir une plus grande période
(1993-2013), par exemple.

- 21 -
III.- PRINCIPALES CAUSES
DE MARGINALISATION

Sans être exhaustive, l’énumération des causes de


la marginalisation apparente du Groupe Ngwèmyènè
a une origine aussi bien d’ordre endogène
qu’exogène. Parmi les plus importantes, nous
retiendrons :

1. la perte des valeurs fondamentales


et des repères du passé ;
2. le problème de l’acculturation du
Groupe ;
3. l’éclatement de la cellule familiale
et la nucléarisation de la famille ;
4. l’ambivalence de la loi et de la
tradition ;
5. l’importance de l’exogamie et des
tabous liés au mariage ;
6. la limitation volontaire des
naissances dans les couples et le
probable phénomène de l’hypo
fécondité ;
7. le problème des mariages tardifs,
particulièrement chez les
hommes ;
8. l’absence de principes et de
structures de rassemblement et de
concertation.

- 22 -
En raison de tout ce qui précède, il convient de
retenir que le Groupe NGWEMYENE doit s’investir
pleinement dans une nouvelle culture de survie, de
solidarité et de partage.

1) Volonté de survie du Groupe

a) Ne pas se couper de son passé qui constitue


le socle de l’apport du Groupe à la collectivité
nationale et internationale.

Si le Groupe veut survivre et prospérer, il faut savoir


s’accrocher à ses propres racines.

b) Ne pas laisser dépérir son capital le plus


précieux, c’est-à-dire la population.

En effet, ainsi que l’affirme M. BODIN, « il n’est de


richesse que d’hommes ».

* La détérioration actuelle de la démographie du


Groupe conduit au déclin et à l’appauvrissement.
* L’affaiblissement de la cellule familiale conduit à la
destruction des valeurs fondamentales du Groupe.
* La défense de la famille et le rétablissement de
notre situation démographique demeurent des
impératifs primordiaux.

2) Volonté de solidarité
a) Organiser la solidarité entre les membres du
Groupe ;

- 23 -
b) Renforcer la solidarité avec les autres
composantes de la communauté nationale.

3) Volonté d’ouverture

a) Ouverture à la culture des autres


composantes de la collectivité nationale ;
b) Ouverture à l’école moderne, à la science et à
la technique ;
c) Ouverture à l’économie et aux affaires.

Cette volonté de survie ne peut se matérialiser dans


les faits que si le Groupe se fixe des objectifs.

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IV.-PRINCIPAUX OBJECTIFS LIES
A LA SURVIE DU GROUPE

L’organisation future du Groupe devra


impérativement intégrer les objectifs suivants qui
pourront être affinés et renforcés.

1. Prise de conscience collective de la situation


de marginalisation et de risque de
phagocytose du Groupe si rien n’est fait pour
redresser cette situation.

2. Participation au mouvement pour la


reconnaissance et l’autonomie des
communautés de base : village, clan, groupe
ethnique.

3. Promotion et revalorisation des valeurs


traditionnelles.

4. Développement de la solidarité du Groupe


avec les groupes apparentés et les autres
composantes de la société nationale.

5. Participation active à la défense et à la


reconnaissance des droits des groupes
minoritaires en vue de leur implication pleine
et entière à la construction nationale.

- 25 -
Les objectifs que le Groupe s’est fixé ne peuvent être
atteints qu’en s’appuyant sur une stratégie bien
élaborée. Les propositions qui vont suivre, sans être
limitatives, pourraient constituer l’ossature de ce plan
d’action.

- 26 -
V.- PROPOSITIONS

Ces propositions sont données à titre purement


indicatif sans hiérarchisation de leur priorité, ni
désignation chronologique particulière quant à leur
phase d’exécution.

1. Création de structures de rassemblement, de


concertation et de solidarité, notamment pour
le suivi scolaire, l’encadrement et le
placement des membres de la communauté ;
2. Codification des principes devant permettre
l’identification et la sauvegarde de la culture
du Groupe par la valorisation des traditions
ancestrales positives. Par exemple le respect
du principe et des règles d’attribution du
patronyme d’un enfant né hors mariage. Ce
principe est bel et bien respecté par les autres
communautés. L’excès d’acculturation, à cet
égard, peut représenter un réel danger pour la
survie du Groupe.
3. Revalorisation de la cellule familiale ;
4. Retour à la pratique systématique du dialecte
au sein de la cellule familiale, y compris dans
les couples mixtes. Des supports didactiques
devraient être élaborés à ce effet ;

5. Limitation de l’exogamie ;
6. Promotion des mariages entre composantes
du Groupe ;

- 27 -
7. Maintien et respect dans les institutions de
l’Etat des intérêts des groupes ethniques
minoritaires ;
8. Promotion culturelle et économique du
Groupe ;
9. Revalorisation des pratiques d’initiation des
jeunes gens et jeunes filles comme lieux de
préparation et d’apprentissage à la vie adulte ;
10. Revalorisation du village comme cadre de vie
de la cellule familiale ;
11. Promotion des associations et des entreprises
des membres du Groupe ;
12. Action de rapprochement et de solidarité à
l’égard des groupes apparentés.

*
* *

S’agissant des structures de rassemblement et de


concertation, celles-ci pourraient s’articuler sur deux
niveaux :

- la famille : cellule de base du Groupe ;


- le Groupe : rempart des traditions et structure
de survie.

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➢ AU NIVEAU DE LA FAMILLE

1.- Recentrer le comportement de l’individu sur la


revalorisation de la famille.

2.- Renforcer le rôle et le poids du Conseil de famille :


qui doit se réunir au moins une fois par an et à
l’occasion de grands évènements tels que les
mariages, les naissances, les décès, etc.

➢ AU NIVEAU DU GROUPE

1.- Recréer et renforcer le système de chefferies

2- Instituer un organe consultatif propre au Groupe


que l’on pourrait dénommer Grand Conseil ou
Conseil des Sages.

➢ ORGANISATION DES CHEFFERIES

La chefferie sera constituée de l’élu ou du groupe


d’élus d’une composante ethnique du Groupe,
assisté d’un Conseil des Sages dont les membres
seront cooptés en fonction de leurs connaissances
en matière de traditions, de leur moralité et de leur
lignage.

Outre les chefferies déjà existantes, notamment les


chefferies Mpongwè ou Adjumba il pourrait être
créé :

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- 1 ou 2 chefferies en pays Galwa
- 1 ou 2 chefferies en pays Orungu
- 1 ou 2 chefferies en pays Nkomi

➢ ORGANISATION DU GRAND CONSEIL

Le Grand Conseil est constitué notamment par la


réunion des Chefs des composantes du Groupe
auxquels seront associé pour des occasions
particulières et sur un ordre du jour défini par les
chefs des groupes apparentés, selon les répartitions
suivantes :

ESTUAIRE

- Représentation géographique

▪ Glass et ses environs


▪ Louis et ses environs
▪ Pointe Denis

En raison de l’éclatement géographique des


populations au niveau de l’Estuaire, particulièrement
à Libreville, la représentation peut être élargie aux
autres quartiers où résident, bien entendu, des
membres du Groupe.

- Représentation humaine
▪ Mpongwè
▪ Sékiani

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▪ Benga
▪ Représentants des ressortissants des
autres composantes du groupe.

MOYEN-OGOOUE
- Représentation géographique
▪ Lambaréné
▪ Ogooué et Lacs
▪ Orembo Wango

- Représentation humaine
▪ Galwa
▪ Adjumba
▪ Enenga
▪ Séké
▪ Ivili
▪ Autres composantes
du Groupe.

OGOOUE-MARITIME

- Représentation géographique
▪ Port-Gentil
▪ Ogooué
▪ Fernan-Vaz

- Représentation humaine
▪ Orungu
▪ Nkomi y’Ogowè

- 31 -
▪ Nkomi y’Eliwa
▪ Séké
▪ Autres composantes
du Groupe.

Il convient de noter que les auteurs du présent


opuscule sont heureux d’apprendre que d’autres
membres du Groupe ont été également
préoccupés par la situation qu’ils viennent
d’analyser et que des structures informelles ou
non commencent à voir le jour ici et là.

Ils estiment par conséquent que ce fascicule,


dans le cadre de l’organisation future, pourrait
constituer un guide indispensable qu’il
conviendrait par ailleurs d’affiner et d’améliorer.

- 32 -
CONCLUSION

La pérennisation de tout groupe social repose


essentiellement sur la qualité de son
organisation. Cette organisation s’appuie elle-
même sur des stratégies bien élaborées
permettant d’atteindre les objectifs fixés.

La présente réflexion, qui peut paraître un simple


survol des problèmes rencontrés par le groupe
NGWEMYENE, se veut avant tout être le point de
départ d’une prise de conscience, d’un sursaut
individuel et collectif qui ne pourrait, somme
toute, qu’être bénéfique à l’ensemble de la
collectivité.

De nombreux problèmes ont été abordés et


certains aspects d’entre eux mériteraient d’être
approfondis. Cela va de soi. Le débat reste
ouvert. Un débat de fond, expurgé de tout
apriorisme et de tout sectarisme. La solution est
entre nos propres mains : si nous ne tissons pas
aujourd’hui les fils de notre devenir, demain il
sera hélas trop tard.

- 33 -
Enfin, si les principes énoncés dans cette étude
sont agréés, il serait vivement souhaitable de
convoquer une Assemblée générale au cours de
laquelle sera arrêté, entre autres, un plan de
travail pour la mise en place progressive des
structures préconisées.

Fait à Libreville, le 27 Juillet 1996


Revu et complété le 22 Août 2007

- 34 -

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