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Wydział Humanistyczny
Jakub Kmita
nr albumu: 315870
Filologia romańska
Praca licencjacka
Toruń 2024
Table de matières
1. Introduction...............................................................................................................................................
1.2 Objectif...............................................................................................................................................
1.4 Corpus.................................................................................................................................................
3.1Les Coquillards....................................................................................................................................
3.2 Cartouche............................................................................................................................................
4.1.1 Troncation....................................................................................................................................
4.1.2 Suffisaxion...................................................................................................................................
4.1.3 Verlan...........................................................................................................................................
4.2.1.1 Arabe.........................................................................................................................................
4.2.1.3 Anglais......................................................................................................................................
5.3.2 Le rap...........................................................................................................................................
6. Conclusion................................................................................................................................................
2. L’argot- Qu'est-ce que c'est?
4
Richelet, P. (1680) Dictionnaire François
5
Guiraud, P. (1985). L’argot / Pierre Guiraud. (9e éd.). Presses Universitaires de France.
6
Calvet, L.-J. (1994). L’argot / Louis-Jean Calvet. Presses Universitaires de France.
Cela explique pourquoi le lexique argotique est particulièrement riche dans certains
domaines tels que la criminalité. (J. Calvet 1994 : 9)7
Pour G. Esnault, « Un argot est l'ensemble oral des mots non techniques qui plaisent à
un groupe social » (définition du Dictionnaire historique des argots français de 1965)8.
Selon J. Kortas : « L'importance des fonctions cryptiques et identitaires varie entre les
argots. » (po cytacie należy wstawić w nawiasie : rok, stonę). Selon
J. Kortas, on remarque que la tendance actuelle privilégie l'identitaire sur le cryptique. Les
Français modernes vivant en zone urbaine ont moins besoin de cacher leurs messages que
d'indiquer leur appartenance à un groupe. Il faut remarquer également que, pour que les
tiers soient maintenus dans l'incompréhension de la communication, l'argot doit
constamment renouveler ses procédés d'expression, spécifiquement son lexique. Il faut
remarquer que l’existence d’un dictionnaire d’argot annule la validité des mots y définis la.
De nombreux termes originaires de l'argot sont d'ailleurs passés dans le registre familier,
voire dans le langage courant (par exemple, cambrioler et ses dérivés sont issus de l'argot
cambriole « chambre »)." (J. Kortas 2006 : 61)9
Nous pouvons alors affirmer qu’Il peut y avoir autant d'argots qu'il y a de groupes
sociaux : l'argot chiffe le langage, limite la communication au groupe dans lequel il
est utilisé et limite ce que disent les étrangers, dans le but de le rendre incompréhensible.
Mais pour l'initié, le message est clair et authentifié, par l'usage de l'argot : c’est fonction
identitaire – ce que Pierre Guiraud appelait « signum de classe »
(P. Guiraud 1956 : 18-25)10.
C'est lui qui a introduit le terme signum pour désigner les caractéristiques distinctives qui
peuvent exister entre différentes classes ou groupes. Ces individus d’un groupe se
comportent d’une façon unifiée et deviennent conscients du fait que leur comportement
diffère de celui d’un autre groupe.
7
Ibid.
8
Esnault, G. (1965). Dictionnaire historique des argots français. Librairie Larousse.
9
Kortas, J. (2006) „Argot” jako język tajny: historia i teraźniejszość, Nr. 14, Studia Germanica Gedanensia
10
Guiraud, P. (1985). L’argot / Pierre Guiraud. (9e éd.). Presses Universitaires de France.
Après tout, un plombier ne discute pas de problèmes de plomberie avec un banquier. La
différence essentielle entre argots de métiers et argots sociologiques réside cependant
dans le fait que le premier obscurcit les références aux éléments de la vie quotidienne,
tandis que les seconds se développent dans le cadre d'un domaine spécialisé et
n'englobent pas l'univers extérieur à celui-ci. Le langage spécialisé vise à désigner de
manière précise et efficace les objets spécifiques à un domaine donné, ceux qui seront
univoques et élimineront toute possibilité de malentendus au sein des spécialistes/initiés.
L'argot est la langue de la société, elle change donc à chaque génération. Il est certain que
certaines variétés traditionnelles d'argot ont disparu ou sont en train de disparaître, mais à
leur place se trouvent les variétés les plus récentes, comme l'argot des programmeurs, des
internautes, etc. (J. Kortas 2006 : 61)11
Dans les quartiers, la vie des jeunes s'organise de manière collective. Enfin, l’exercice
de la petite délinquance, une certaine familiarité avec les domaines de la drogue et du vol,
favorise l’émergence d’un argot commun à fonction cryptique entre eux. Cela signifie que
ce thème d'argot est cohérent avec les thèmes d'argot traditionnels, comme le vieil argot,
qui était à l'origine un « jargon », le vocabulaire de la jeunesse urbaine couvre une variété
de zones illégales : vol, police, prison, drogue, evasion (J. Goudaillier 1988 : 16-17)12
Mais il demeure que l’argot des cités se caractérise surtout par sa fonction symbolique :
l’élaboration d’un langage commun est destinée avant tout à cimenter la connivence à
l’intérieur du groupe en même temps qu’il exclut celui qui n’en fait pas partie.
Nous pouvons constater qu’il existe plusieurs classifications pour désigner les niveaux de
langue.
Le registre soutenu, également appelé le registre soigné, est principalement utilisé à
l’écrit. Il se caractérise par l`utilisation de mots ou de termes rares, précis, parfois vieillis et
savants. On y recourt à certaines figures de rhétorique. Ce registre est employé dans les
situations de communication officielles ou institutionnelles, dans les textes littéraires, il est
présent dans les discours et simplement utilisé lorsqu'on s'adresse à une personne à qui on
accorde beaucoup d’importance
Le registre standard, également appelé courant est utilise aussi bien par écrit que
verbalement avec quelqu’un que l’on ne connaît pas bien. Il convient de noter que ce
registre est utilisé dans les établissements d'enseignement – par les enseignants. Il évite le
vocabulaire vulgaire, trop spécialisé et trop littéraire. Il utilise Des mots ou expressions qui
semblent neutres et compréhensibles par tous.
Le registre familier est utilisé généralement dans les milieux moins scolarisés. Le
français populaire se caractérise par un type de verbes mal conjugués, par l’absence d’une
liaison, par des expressions idiomatiques, par des termes impropres, des termes péjoratifs,
des mots anglais ou même tronqués. En effet, lorsque le registre populaire est enrichi de
mots et d’expressions venus de la rue et des milieux propices à délinquance, il peut se
transformer en registre argotique ou vulgaire. 14
Argot, le registre sur lequel on concentre dans ce travail est une branche de la langue
populaire. Le linguiste Claude Duneton définit l’argot ainsi :
14
DUNETON, Claude. Guide du français familier. Paris : Seuil, 1998. p. 15-23.
15
français familier, perdant ainsi son statut secret. Citons simplement des exemples aussi
célèbres que "fric" (« argent ») ou "flic" (« policier »).
En résumé, Louis-Jean Calvet, suivant les travaux de Pierre Guiraud, observe que
beaucoup de mots de l'argot cherchent à devenir courants dans la langue française à moyen
terme. Actuellement, on voit cette influence de l'argot des quartiers dans le langage de tous
les jours, avec des mots comme "meuf", "keuf", "ouf", "kiffer", qui veulent dire "fille",
"flic", "fou", "aimer". Cela montre bien comment la langue française évolue avec des
formes comme le verlan et les mots raccourcis. Voici quelques mots familiers transformés
en verlan, puis tronqués :.
Louis Calvet (1996 : 16) observe que le premier document qui confirme l'existence de la
langue argot remonte au XVe siècle. En 1455, les membres de la bande des Coquillard sont
arrêtés et jugés à Dijon. Ces méchants, probablement au nombre d'un millier, descendent en
partie des mercenaires de la guerre de Cent Ans, et doivent leur nom à la conque qu'ils
portaient en se faisant passer pour les pèlerins en route vers Saint-Pierre. « Jacques de
Compostelle : c'était plus facile pour eux de voler les vrais pèlerins » Leurs activités
étaient diverses : voleurs, escrocs aux jeux de hasard, faussaires, des brigands, des
meurtriers, des charlatans, etc. Lors du procès de Dijon, certains d'entre eux ont donné au
tribunal les noms de leurs complices et des éléments de leur langage, qu'ils appelaient
Jobelin ou jargon Jobelin.
On dispose ainsi en environ 70 mots ou expressions d'argot, dont certains figurent dans
les 11 ballades « jargon » de Villon. C’est ce qui a permis à ses biographes de postuler un
lien entre le poète et les Coquillards. (Guiraud 1985 : 109). Voici la deuxième ballade:
Dans son livre, Louis Calvet (1996 : 16) a conclu un document consacré au jargon des
Coquillards dans son orthographie d'origine:
« Les dessus nommez et aultres qui sont de la compaignie des Coquillars ont en leur langaige divers noms et
ne scevent pas tous toutes les sciences ou tromperies dont oud. cas est faite mencion. Mais sont les ungz
habiles a faire une chose et les aultres a faire une aultre chose; et quand ilz se debatent l'ung contre l'aultre,
chacun reprouche a son compaignon de ce quoy il scet servir en la science et se apellent :
Ung crocheteur c'est celluy qui scet crocheter serrures.
Ung vendegeur c'est un coppeur de bourses.
Ung befleur c'est ung larron qui attrait les simples (compai-gnons) a jouer.
Ung envoyeur c'est ung muldrier.
Ung desrocheur c'est celluy qui ne laisse rien a celluy qu'il des-robe.
Ung planteur c'est celluy qui baille les faulx lingos, les faulses chainnes et les faulses pierres.
Un fourbe c'est celluy qui porte les faulx lingos ou aultres faulses marchandises. »
Après avoir analysé ce texte, nous pouvons y trouver des informations sur la société des
Coquillards et sur les modes de création de leur argot. Dans leur jargon, il y avait un haut
niveau de spécialisation des « métiers ». Par exemple le baladeur allait parler à la future
victime de lingots ou de pierres précieuses, le confirmeur de la balade passait ensuite et
plantait la fausse marchandise. Aussi, il nous dévoile des mots régionaux tels que bazir qui
signifie « tuer ». (J. Calvet 1994 : 16-17)
3.2 Cartouche
Sainéan (1912 : 62) dit clairement qu'il n'y a pas vraiment d'œuvre argotique qui apparaît
au XVIIIe siècle. Après la mort sur la roue d'un chef de bande célèbre, Louis Dominique
dit Cartouche, une pièce de théâtre de Legrand, "Cartouche ou les voleurs" (1721), ainsi
qu'un poème de Granval, "Le vice puni, ou cartouche" (1725), se concentrent sur ce
personnage. (J. Calvet 1994 : 20-21). Calvet liste tous les mots argotiques utilisés dans ce
poème, dont beaucoup sont encore utilisés aujourd'hui. Mioche est utilisé pour signifier
« garçon » et crocs pour « dents ». Une expression avoir le dents , (« avoir faim ») est
aussi courante dans de nos jours.. Calvet mentionne également que la bourgeoisie de
l'époque était passionnée par ce vocabulaire.
Guiraud, P. (1985). L’argot / Pierre Guiraud. (9e éd.). Presses Universitaires de France.
Kortas, J. (2006). “Argot” jako język tajny: historia i teraźniejszość. Katedra Filologii Romańskiej Uniwersytet Gdański.
Coşciug, A. (2005). ESSAI DE GRAMMAIRE DE L’ARGOT FRANÇAIS CONTEMPORAIN. Université d’État “Alecu
Russo”, ville de Bălţi Faculté des Langues et Littératures Etrangères Chaire de Philologie Française
Dauzat, A. (1918). L’argot de la guerre : d’après une enquète auprès des officiers et des soldats / Albert
Dauzat. Librairie Armand Colin.
Boyer, H. (2001). Le français des jeunes vécu/ vu par les étudiants: Enquêtes à Montpellier, Paris, Lille. Langage et
société, 95, 75-87.
Kašparová, V., De, D., & Uvírová, M. (2009) La langue et la culture des jeunes. Mémoire de Licence. UNIVERSITÉ
PALACKÝ D’OLOMOUC. Département des Études romanes.
Valdman, A. (2000). La Langue des faubourgs et des banlieues: de l’argot au français populaire. Indiana University,
Bloomington.
Valliet , B. (2023). Argotrip, l’argot dans le rap. Coëtquen Editions.
Hugo, V. (1862). Les misérables.
Rolland-Lozachmeur, G. (2012). L’Argot et La Langue du peuple : procédés lexicaux et fonctions chez V. Hugo (Les
Misérables) et É. Zola L’Assommoir) Université de Bretagne Occidentale, Brest.