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FOGELGESANG :
B. AUGÈRE, J.-F. BEAUX, T. DARRIBÈRE, J.‑M. DUPIN, C. VAN DER REST.
BIOLOGIE
ET GÉOLOGIE
BCPST 1et 2
TOUT-EN-FICHES
Conception et création de couverture : Hokus Pokus Créations
Maquette intérieure : Yves Tremblay
© Dunod, 2019
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
ISBN 978-2-10-079979-4
Avant-propos
Ce nouvel ouvrage de la collection J’intègre pour les BCPST est une aide pour les révisions. Il pré-
sente, sous forme de fiches de deux ou quatre pages, les notions fondamentales des deux années du
programme de Biologie et de Géologie des classes de BCPST.
Un certain nombre de ces fiches illustre l’ensemble des chapitres imposés par le programme. D’autres
fiches correspondent à des thèmes transversaux, associant diverses notions du programme des deux
années. Quelques fiches présentent les techniques de Biologie couramment abordées ; elles sont
illustrées à partir d’exemples extraits de divers sujets de concours. Des renvois entre les fiches sont
proposés par un numéro sur un fond de couleur qui identifie la partie (Biologie 16 , Géologie 3 ,
Fiches techniques 4 ).
Deux lexiques, l’un pour la Biologie, l’autre pour la Géologie, consignent les termes fondamentaux
de ces deux matières.
Cet ouvrage ne se substitue pas aux manuels Tout-en-un de Biologie et de Géologie de la collection.
Il les complète en proposant une synthèse des notions du programme qu’il permet d’appréhender de
façon globale et rapidement lors des révisions.
5
6
Remerciements
La rédaction de cet ouvrage, fruit d’une équipe de professeurs, a bénéficié de conseils, de critiques
constructives et de contributions de la part de nombreux collègues. Que soient ici chaleureusement
remerciés celles et ceux qui nous ont permis de mener à bien ce projet, tout particulièrement :
Pierre BOIVIN, Chargé de recherche honoraire, Université Blaise Pascal, Clermont Ferrand,
Céline LABRACHERIE et Séverine LATOUR, FRAPNA-FNE-Auvergne-Rhône-Alpes,
Benjamin BRIGAUD, Maître de conférences, Université de Paris-Sud,
Lionel MOUREY, Directeur de Recherche CNRS à l’IPBS (Institut de Pharmacologie
et de Biologie Structurale), Toulouse
Bernard PLATEVOET, Maître de conférences, Université de Paris-Sud,
Chantal et Marcel PEYCRU, anciens professeurs,
Daniel POISSON, ancien professeur de BCPST,
Eric PORTIER, Géologue des réservoirs - Neptune Energy – COURBEVOIE,
Marina RABINEAU, Chercheur au CNRS-UMR 6538, Domaines océaniques ; Transferts
sédimentaires,
Michel de SAINT-BLANQUAT, Chercheur au CNRS, Géosciences Environnement,
Toulouse / Observatoire Midi-Pyrénées,
Pierre-louis TOUTAIN, professeur émérite de Physiologie-Thérapeutique, ENVT
(École Nationale vétérinaire de Toulouse),
Nos remerciements s’adressent aussi à l’équipe éditoriale, Emmanuelle CHATELET, Jean-Luc BLANC
et Eric d’ENGENIERES, qui ont permis la réalisation de cet ouvrage.
7
Table des matières
Avant-propos........................................................................5
Fiche 27 La vache : regards sur l’organisme Fiche 35 Complémentarité des gamètes lors
animal................................................................76 de la fécondation chez les mammifères......92
Fiche 28 La vache : réalisation des grandes Fiche 36 Reproduction asexuée...................................94
fonctions...........................................................78 Fiche 37 Reproduction et dispersion...........................96
Fiche 29 Plans d’organisation et relation Fiche 38 Développement embryonnaire
entre les organismes et leur milieu..............80 et acquisition du plan d’organisation...........98
Fiche 30 La vie animale en milieu aérien....................82
Fiche 39 Mécanismes cellulaires du développement
Fiche 31 Diversité des plans d’organisation embryonnaire (exemple des amphibiens).102
à partir de quelques exemples d’animaux..84
Fiche 40 Contrôle du développement
Fiche 32 Rapprochement des gamètes, embryonnaire.................................................104
prélude à la fécondation................................86
Fiche 41 Exemple d’une fonction en interaction
Fiche 33 La fleur des angiospermes............................88 directe avec l’environnement :
Fiche 34 Les cycles de reproduction...........................90 la respiration..................................................106
9
Fiche 42 Diffusion et convection dans Fiche 50 Distribution des assimilats
les échanges gazeux respiratoires photosynthétiques au sein du végétal.......130
des animaux...................................................108 Fiche 51 Les réserves des angiospermes.................132
Fiche 43 Convergences structurales Fiche 52 Corrélations entre organes au sein
et fonctionnelleslors de la respiration du végétal.......................................................134
des animaux...................................................110 Fiche 53 Développement végétatif des
Fiche 44 Transport des gaz respiratoires angiospermes à l’interface sol/air..............136
chez les mammifères....................................112 Fiche 54 Mécanismes cellulaires du
Fiche 45 Système de distribution du sang................114 développement des angiospermes............138
Fiche 46 Le cœur et la mise en circulation Fiche 55 Développement de l’appareil
du sang............................................................116 reproducteur des angiospermes................140
Fiche 47 Contrôle des activités cardiaque Fiche 56 Croissance des organismes autotrophes.142
et vasculaire : boucles de régulation Fiche 57 Diversité morpho-fonctionnelle
et adaptations physiologiques....................120 des organismes..............................................144
Fiche 48 Absorption d’eau et d’ions en lien Fiche 58 Diversité des hétérotrophes........................146
avec le milieu de vie......................................124 Fiche 59 Les algues.......................................................148
Fiche 49 Équilibre hydrique des angiospermes.......128 Fiche 60 Les organismes unicellulaires....................150
10
Géologie 219
Lexique 329
Biologie ..........................................................................330 Géologie ..........................................................................351
Crédits photographiques................................................359
11
BIOLOGIE
nm
H H
δ+
1
H
δ-
0,
O
O 104°30
δ- δ- δ-
liaison covalente H δ+
δ+ δ+
nm
liaison hydrogène
3
H H
0,
doublet d'électrons non liants
O
δ- δ-
H2O : molécule polaire pouvant établir des liaisons H avec d’autres molécules d’eau
Les constituants du vivant peuvent être •• Solvant des composés hydrophiles ou polaires ; les
•• minéraux : molécules (eau), ions monoatomiques ou composés non solubles dans l’eau sont dits hydro-
polyatomiques ; phobes ou encore lipophiles ou apolaires.
•• Liquide incompressible : peut assurer la turgescence
•• organiques : l’élément C à l’état réduit, pouvant
former jusqu’à 4 liaisons covalentes est à l’origine de compartiments intra- ou extracellulaires.
•• Molécule impliquée dans de nombreuses réac-
du squelette des biomolécules. C porte des fonc-
tions variées qui déterminent les propriétés physi- tions comme réactif (hydrolyse, oxydation dans la
co-chimiques des biomolécules : masse molaire, chaîne photosynthétique 19 ) ou produit (polymé-
solubilité, polarité, ionisation. risations, estérifications, réduction dans la chaîne
respiratoire 13 ).
•• Tampon thermique (capacité thermique massique et
Les propriétés de l’eau, constituant majeur enthalpie de vaporisation élevées).
des êtres vivants
•• Faible ionisation en H+ et OH−. Les petites molécules organiques
•• Capacité à former des liaisons hydrogène : cohésion Leur rôle biologique dépend de leurs propriétés physi-
interne ; liaisons avec des molécules polaires. co-chimiques et de leur réactivité.
OSES DIOSIDE
liaison osidique
ALDOSES CETOSES
fonction aldéhyde fonction cétone α-D-glucose β-D-fructose
H 6 OH OH
1 O HO 1 3
C=O 1 CH2OH 5
4
1 2
OH OH 5
H
2
C OH 2 C=O OH O O
OH
3 6
OH
3 3
CH2OH CH2OH
D - glycéraldéhyde dihydroxyacétone saccharose
C3H6O3 C3H6O3 C12H22O11
6 OH
HO 5 O β OH HO 5 O β OH O HO 6 O 1 OH
5 OH
1 1 OH 1 5 2
OH α OH OH
3 3 α
3 3
OH OH OH OH OH
β-D-ribofuranose β-D-désoxyribo α-D-Glucopyranose α-D-fructofuranose
C5H10O5 - furanose C5H10O4 C6H12O6 C6H12O6
14
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
•• Les petites molécules glucidiques : oses, Cn(H2O)n, (sérine et cystéine) ou apolaires (alanine) ; ioni-
porteurs d’une fonction aldéhyde (aldoses), ou cétone sées (aspartate) ; soufrées (cystéine, méthionine) ;
(cétoses) et diosides (deux oses reliés par une liaison ◦◦ la capacité de se lier entre eux : liaison pepti-
osidique). dique, conduisant aux peptides et aux protéines ;
•• Les lipides : groupe hétérogène de molécules orga- liaisons faibles et ponts disulfures, déterminant la
niques hydrophobes de faible masse molaire 2 . conformation des protéines 6 .
◦◦ dérivés d’acides gras saturés ou insaturés : •• Les nucléotides
esters (glycérides lorsque l’alcool est le glycé- ◦◦ un squelette commun associant une base azotée
rol) ; amides d’acides gras avec un alcool aminé et un pentose (nucléoside) avec un à trois groupe-
(sphingolipides dont l’alcool est la sphingosine). ments phosphates ;
◦◦ composés miscibles avec les solvants organiques : ◦◦ une diversité liée à la nature du pentose, ribose
cholestérol et ses dérivés ; terpènes. ou désoxyribose, et à la nature de la base azotée :
•• Les acides α-aminés bases puriques (adénine et guanine), pyrimidiques
◦◦ un squelette commun organisé autour d’un car- (cytosine, thymine et uracile) ;
bone portant une fonction acide et une fonction ◦◦ la capacité de se lier entre eux : liaison phospho-
amine ; diester, conduisant aux acides nucléiques ; liai-
◦◦ une diversité des chaînes latérales qui leur donnent sons hydrogène entre bases azotées permettant
des propriétés différentes : chaînes polaires l’appariement entre bases 4 .
O O O
– ** ** * adénine
O P O P O P O 5'
– – – O
O O O 4' 1'
ribose
3' 2'
* : liaison stable d’estérification
** : liaisons instables anhydride d’acide. OH OH
adénosine
adénosine monophosphate (AMP)
adénosine biphosphate (ADP)
adénosine triphosphate (ATP4-)
Un nucléotide : l’ATP
15
2 Fonctions des lipides
Ensemble hétérogène de molécules organiques miscibles •• Constitution d’une barrière hydrophobe sélective
avec les solvants organiques. entre deux compartiments aqueux : perméable aux
petites molécules liposolubles (O2, CO2, glycérol) ;
Formation des membranes moyennement perméable aux petites molécules
•• Des lipides amphiphiles forment des bicouches hydrophiles (eau, urée, voire glucose) ; imperméable
associant deux hémimembranes : aux ions.
◦◦ des phospholipides : glycérophospholipides, •• Fusion possible de deux bicouches lipidiques per-
sphingolipides 1 ; mettant les transports par cytose.
◦◦ des glycolipides : fixation d’oses (pôle hydro- •• Asymétrie membranaire liée à la différence de
phile) sur la sphingosine, estérifiée par un acide composition lipidique des deux hémimembranes.
gras (chaîne hydrophobe) ; •• Contrôle de la fluidité membranaire par la teneur en
◦◦ du cholestérol : membrane plasmique des cel- acides gras insaturés et en cholestérol 1 .
lules animales.
•• Liaisons hydrophobes entre acides gras assurant la Fonctions énergétiques
cohésion de la bicouche. •• Les triglycérides 1 , molécules de stockage éner-
•• Liaisons avec des protéines permettant l’ancrage de gétique :
ces dernières : ◦◦ localisation sous forme de gouttelettes dans le
◦◦ protéines intrinsèques : par interactions hydro- cytoplasme (adipocytes des animaux, cellules de
phobes entre un ou plusieurs secteurs transmem- réserve des graines oléagineuses) ;
branaires (hélice α 6 ) et les chaînes d’acides ◦◦ stockage sous forme anhydre : réduction de la
gras ; masse de stockage et stockage sans effet sur la
◦◦ protéines extrinsèques : par liaison covalente à pression osmotique du milieu intracellulaire ;
un lipide membranaire ou liaison faible à une pro- ◦◦ richesse en énergie du fait du nombre de groupe-
téine intrinsèque. ments réduits CH2 des acides gras.
protéine
intrinsèque
partie hydrophile
milieu
choline
extracellulaire
polaire
partie hydrophobe
O P O CH2O
O-
apolaire
deux
CHO C
CH2O C
hémimembranes
O
partie hydrophobe
acide
partie
gras insaturé
OH
hydrophile polaire
cytosol
COHÉSION ANCRAGE
liaisons faibles liaisons covalentes
DE L'ÉDIFICE MEMBRANAIRE DES PROTÉINES EXTRINSÈQUES
16
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
lipase
Triglycérides + H2O acides gras + glycérol
Rn- CH2-COOH
ATP CoA-SH
cytosol coenzyme A
AMP + PPi
membranes
mitochondriales
matrice
mitochondriale acyl coenzyme A
Rn-CH2-CO-S-CoA H2O
CoA-SH
coenzyme A
β-oxydation des acides gras (hélice de Lynen) FAD
CH3-CO-S-CoA
acétyl coenzyme A NAD+ FADH2
NADH, H+
pool de
pool Cycle Chaine
coenzymes
d'acétyl-coA de Krebs respiratoire
réduits
17
3 Fonctions des nucléotides
Nucléotide : association d’une base azotée, purique ◦◦ modulation de l’activité de voies de biosyn-
(adénine et guanine) ou pyrimidique (cytosine, thymine thèses ou d’hydrolyse : contrôle de l’activité de
et uracile), et d’un pentose (ribose ou désoxyribose 1 ) leurs enzymes par phosphorylation/déphospho-
phosphorylé une, deux ou trois fois. rylation 15 .
réduit CO NH2
N
Représentation schématique de deux coenzymes nucléotidiques : ATP et NAD+
18
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
NAD+ NADH,H+
O O
adénine H 2O adénine
HO P O 5' HO P O 5'
O O
ATP + H2O 4' 1' + PPi 4' 1'
ribose OH ribose
adénylylcyclase O 3' 2'
phosphodiestérase 3' 2'
liaison phosphodiester
intramoléculaire OH OH O H
19
4 Macromolécules
Biopolymères de forte masse molaire (globalement glycogène) ou de structure (molécules non ramifiées
supérieure à 5 000 Daltons), formés de monomères comme la cellulose ou la chitine).
identiques (homopolymères) ou différents (hétéro- •• Ils peuvent s’associer à d’autres molécules orga-
polymères). Il en existe trois types majeurs : polyo- niques : glycoprotéines et glycolipides des membranes
sides, acides nucléiques, protéines sans compter les plasmiques 8 ; protéoglycanes des matrices extra-
polyphénols, uniquement présents chez les végétaux cellulaires 10 .
supérieurs 10 .
Les acides nucléiques, hétéropolymères
Les polymères osidiques séquencés de nucléotides
Polymères le plus souvent monotones d’oses associés •• Hétéropolymères séquencés de désoxyribonucléotides
par liaisons osidiques 1 . La polymérisation rend ces (ADN) et de ribonucléotides (ARN), codant l’informa-
macromolécules non réductrices. tion génétique sous forme de triplets de nucléotides.
•• Ils forment de grands édifices, aux fonctions de •• Molécules polyanioniques : interactions possibles
réserve (molécules ramifiées comme l’amidon ou le avec des cations et des protéines basiques.
courbure de la chaîne liaison H intrachaîne :
CH
OH
2 O αO CH2OH
renforce la solidité longitudinale liaison H interchaînes : solidarité
1
OH δ+
4
O de la macromolécule transversale entre macromolécules
δ−
O CH2OH δHO
+
CH2OH HO
O O
HO δ−
H O O
O O
liaison H β Oδ
− O
CH2 OH CH2 OH
HO HO
1 4 CH2OH CH2OH
une liaisonHOH interchaînes
CH2OH δ
CH +
CH
2
OH 2 OH
macro- δ+HO 1
O
4 CH2OH
O
O O
δ −
molécule O O
6 glucoses par tour
O O
O
linéaire de β O
HO HO
O
1 4 CH2OH 1 4 CH2OH
cellulose
O
CH2OH
2 H
CH O
α
fibrille
O
de
OH
CH
Oα
cellulose
CH 2
2O
H
4
1
( = 10
liaisons en α 1-4
CH
2 OH
à 30 nm)
AMYLOSE (forme linéaire spiralée)
O O
liai
CH
Propriété de câble: résistance mécanique à la traction
son 1
4
2 OH
AMYLOPECTINE
se α
nα O O (forme ramifiée) Cellulose : polyoside de structure
1-4 1
liaison en α 1-6 Liaisons β1-4 : chaîne linéaire → formation de fibrilles
O
CH2 OH CH2 OH CH2 CH2 OH
6
O O O O Amidon : polyoside de réserve
1 4 1 4 1 4
O αO α O O O
Liaisons α 1-4 : chaîne en hélice compacte (stockage)
Liaisons α1-6 : chaîne ramifiée (hydrolyse facilitée)
liaison éther
maltose
vers la seule extrémité
liaisons en α 1-4 Amidon et cellulose, deux polymères de glucopyranose
réductrice
20
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
•• L’ADN, bicaténaire : support stable de l’information ◦◦ synthèse des ARN à partir de séquences d’ADN :
génétique des cellules : transcription ;
◦◦ deux brins antiparallèles enroulés en double hélice ◦◦ coopération de 3 types d’ARN lors de la traduc-
dextre de 2 nm de diamètre ; tion : ARNm matrice, ARNr constituants des
◦◦ bases azotées hydrophobes, reliées par des liai- ribosomes à activité peptidyl-transférase et ARNt
sons H à l’intérieur de l’hélice (protection) ; adaptateurs bipolaires entre acide aminé et codon
◦◦ Les ARN, vecteurs d’expression de l’information correspondant de l’ARNm.
génétique 17 :
La liaison phosphodiester Conformation de la molécule d'ADN
partie partie caractéristiques relation
« squelettique » variable identiques à celles structure/fonction
des protéines 2 nm
phosphate P 5' T 5' 3'
3' 2'
G
accessibilité
O et orientée (5' → 3') aux protéines
liaison O P O 5' G
phosphodiester grand sillon
T A
O 4' 1'
T
2 motifs stabilisés
par des liaisons hydrogène
+
NH3
COO- -
COO
NH3+
structure tertiaire
stabilisée par des liaions faibles
ou covalentes
+
entre les différents radicaux R NH3 COO
-
zone d'interactions
- +
COO
faibles NH3
structure quaternaire
assemblage de protomères
identiques ou pas un protomère
-
COO axe de symétrie
Les quatre niveaux d’architecture des protéines du tétramère
+
NH3
21
5 Fonctions des glucides
Les glucides sont des carbohydrates, hydrosolubles, •• Oxydation du groupe fonctionnel –OH en C6 : for-
présents naturellement à l’état de petites molécules (oses mation d’acides uroniques.
et diosides 1 ) et de macromolécules ou polyosides 4 . •• Remplacement d’un –OH par –NH2 : formation
Monomères et polymères glucidiques présentent une d’osamines.
grande diversité de fonctions distinctes illustrant l’impor-
tance de l’état macromoléculaire. Diversité des fonctions des osides
•• Un dioside de transport, le saccharose :
Trioses-phosphates et glucose dans le
◦◦ liaison osidique entre groupements réducteurs :
catabolisme oxydatif aérobie ou anaérobie stabilité ;
•• Groupement réducteur : des molécules pouvant être ◦◦ rôle de réserve temporaire dans les chloroplastes ;
oxydées. ◦◦ rôle de transport des glucides dans la sève élabo-
•• Le catabolisme oxydatif du glucose : oxydation cyto- rée : molécule hydrosoluble qui n’est le substrat
solique en pyruvate (glycolyse) suivie de l’oxydation d’aucune réaction du métabolisme 50 ;
en CO2 (cycle de Krebs dans la matrice mitochon- ◦◦ hydrolysé par une saccharase, il redonne glucose
driale). et fructose (substrats de la glycolyse).
•• Glycéraldéhyde 3 phosphate : substrat de la première •• Des polymères mettant en réserve le glucose : amidon
phosphorylation sur substrat de la glycolyse. et glycogène, molécules avec un groupement réduc-
teur donc oxydables ; synthèse 17 et utilisation par
Trioses-phosphates et glucose dans le cycle de hydrolyse ou phosphorolyse enzymatique.
Calvin •• Les osides de structure des MEC (matrices extra-
Glycéraldéhyde 3 phosphate (PGald) : produit du cycle cellulaires) : composés fibrillaires 5 et composés
de Calvin, conduisant à la synthèse d’amidon dans le formant un gel interstitiel 10 .
stroma chloroplastique ou de saccharose dans le cytosol.
Les glycanes, polyosides à rôle informatif
Les oses : des molécules réactives à l’origine
•• Les glycanes membranaires expliquent la spécificité
de divers composés cellulaires cellulaire et peuvent initier les processus d’endocy-
•• Isomérisation (diversité des hexoses). tose.
•• Phosphorylations : entrée du glucose dans la gly- •• Les glycanes des parois végétales participent à la
colyse, nucléosides formant des nucléotides 4 . communication au sein de la plante.
Diosides
Hexoses Glycolyse
Glycéraldéhyde-3P/
Glucose Fructose Pyruvate
Dihydroxyacétone P
Trioses
Voie des pentoses
Ribose-5P NAD+ + ADP ATP
Pi NADH, H
Pentoses CH2O P
CH 2O P 5 C H 2O P 6 CH2O P 7
CO 3 CHOH
CHOH CHOH
2
CH2OH isomérase CHO glycéraldéhyde 3-P COO phosphoglycérate COO-
P
1 déshydrogénase kinase
dihydroxyacétone-P glycéraldéhyde 3-P 1,3 bis-P glycérate 3P-glycérate
oxydoréduction et transphosphorylation
Glycolyse, oxydation du glycéraldéhyde 3-P (PGald) et couplage énergétique
22
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
CO2 Rubisco
STROMA
RuBP PGald
phosphorylase ENVELOPPE
cycle
de Nuit
PGald amidon CYTOSOL
Calvin Jour
antiport
(PGald/Pi)
4 PGald UDP Pi
4 Pi fructose
6-phosphate
2 fructose Pi saccharose
6-phosphate saccharose
1,6-bisphosphate
UDP- glucose
fructose
glucose
Pi 1-phosphate PPi
1-phosphate UTP exportation
23
6 La conformation des protéines
Une conformation déterminée par la séquence •• Un grand nombre de liaisons : une grande stabilité
peptidique et stabilisée par des liaisons intra- des protéines qui adoptent une conformation unique,
et interchaînes celle du niveau énergétique le plus faible de l’en-
semble des liaisons.
•• L’hémoglobine (Hb) : protéine formée de 4 proto-
mères (2 globines α et 2 globines β) associés par
des liaisons faibles (structure quaternaire) ; chaque
La conformation et la fonction d’une protéine
globine : structure tertiaire proche de la myoglo- dépendent de divers facteurs
bine, comportant 8 hélices α (structures secon- •• La conformation est contrainte par la structure
daires) ; nombreuses liaisons faibles structurant les primaire ; comparaison HbA / HbS (anémie falci-
hélices et la forme globulaire des globines. forme) : remplacement de deux acides aminés (sur
•• Des motifs structuraux communs : hélice α, feuillet environ 500) GLU par VAL, modification de liaisons,
β, coudes 4 . changement de conformation de Hb, changement des
•• Diversité des formes : globulaire (Hb, myoglobine, propriétés fonctionnelles de Hb, répercussions sur la
diverses enzymes), fibrillaire (actine, tropocollagène) vie de l’individu porteur de la mutation.
.10 et 17 , mixte (kinésine), en « Y » : anticorps… •• La conformation d’une protéine conditionne sa fonc-
•• Une conformation établie par de très nombreuses tion ; expérience d’Anfinsen : une ribonucléase pla-
liaisons faibles 7 (et de plus rares liaisons cova- cée en milieu réducteur (dénaturée) perd sa fonction
lentes : ponts disulfures) et par les affinités entre la enzymatique. L’oxygénation du milieu la rétablit ; les
chaîne protéique et l’eau : parties hydrophiles expo- propriétés oxydo-réductrices du milieu conditionnent
sées à l’extérieur et hydrophobes « protégées » au l’existence de liaisons intramoléculaires, à l’origine
centre de la molécule (sites actifs des enzymes) 15 . d’une conformation fonctionnelle (native).
24
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
•• L’environnement physico-chimique de la protéine sont très précis : peuvent être reconnus spécifique-
(pH, ions, température) conditionne sa conformation ment par des ligands ; les enzymes du catabolisme du
et sa fonction en agissant sur les liaisons intra- et glucose ne reconnaissent que les formes D des oses.
interchaînes 15 . •• Conformation fibrillaire et protéines squelettiques :
•• Des protéines chaperonnes participent à l’acqui- filaments intermédiaires du cytosquelette 9 , tro-
sition de la forme native et aident à restaurer des pocollagène des MEC animales 10 , câble résistant à
conformations incorrectes 17 . la traction et souple.
•• Protection de l’hème par le repliement des globines
Stabilité et dynamisme de la conformation (Hb et Mb) : conformation quaternaire et effet coo-
conditionnent la fonction de la protéine pératif ; changement de conformation d’une forme
•• Conformation globulaire et reconnaissance de T à R de l’hémoglobine en relation avec son affinité
ligands qui se fixent sur un site précis de la proté- pour O2 44 .
ine : enzyme et site actif, ajustement induit 7 et 15 , •• Des motifs particuliers et le contrôle de l’expres-
récepteur et ligand 12 et 14 . De nombreuses liaisons sion de l’information génétique 73 : doigts de zinc,
faibles sont à l’origine de la conformation ; construc- glissière à leucine des protéines impliquées dans le
tion de motifs tridimensionnels dont certains secteurs contrôle de la transcription.
dioxygène
désoxyHb T oxyHb R
protomère T
+ O2 + O2 + O2 + O2 peu affin
protomère R
affin
ADN
Zn Zn Zn Zn grand
sillon
H 2N NH2
secteur de motif en
dimérisation doigt de zinc
Ho hormone
Ho
lipophile
HOOC COOH
25
7 Les protéines, des structures dynamiques
Structures dynamiques : sièges de mouvements, associés Les changements de conformation des
à des changements de conformation ; exposé limité au transporteurs membranaires
niveau moléculaire : conséquences aux niveaux supramo- •• Changement de conformation des canaux membra-
léculaires envisagées ailleurs 9 et 10 . naires induit par divers stimuli : ouverture d’une porte
par une dépolarisation (voltage-dépendants), un ligand
Le dynamisme des protéines repose (chimio-dépendants), un stimulus mécanique (méca-
sur les liaisons faibles no-dépendants) 12 et 14 .
•• En présence de divers facteurs (ligands, environne- •• Changement de conformation de la protéine GLUT
ment physico-chimique de la molécule), des liaisons induit par un ligand ; conformation pouvant être
transitoires sont établies, d’autres sont abolies : ouverte d’un côté ou de l’autre en relation avec le
modification temporaire de la conformation essen- transfert du ligand 11 .
tielle dans la fonction de la protéine.
•• Importance des protéines chaperonnes lors de la Les changements de conformation et l’activité
mise en place de la conformation native ; dans la des molécules enzymatiques
correction de structures incorrectes ; dans le contrôle •• L’ajustement induit, clé de l’activité enzymati
du déploiement et du reploiement lors de l’importa- que 15 ; étroite complémentarité acquise par l’en-
tion dans un compartiment 17 . zyme et le substrat par changement de conforma-
+
NH3
Liaisons faibles
liaisons H (entre CO et NH, CO et OH)
un protomère
-
- +
COO - liaisons ioniques impliquant COO et NH
COO liaisons faibles
forces de Van der Waals
NH3
+
+ inter-chaînes
NH3
et intra-chaînes interactions hydrophobes (groupes apolaires)
-
COO -
(représentées Liaisons fortes
COO dans un seul des
des liaisons covalentes participent aussi à la
protomères)
axe de symétrie + conformation (ponts disulfures)
NH3
du tétramère
milieu
stimulation :
G G (glucose)
extracellulaire G ext G
+ G
Na G G G
++ + + + ++ + + + -- --- + + -- --- ++++ ++++ ext
+ +
+ +
+ + G
+ + + +
+ + + +
-- - - -- - - + ++ -- + + -- int
G
détecteur force G
de voltage chimique G
segment (glucose) < (glucose)
int ext
cytosol d'inactivation conformation ouverte conformation ouverte
retour à la conformation fermée sur le milieu sur le milieu
extracellulaire dynamisme intracellulaire
Dynamisme du canal à Na+ voltage dépendant Dynamisme de GLUT et diffusion facilitée de glucose
26
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
hexokinase
contour de
(un seul des 2 site actif site actif la forme
protomères ouvert fermé initiale
représenté)
tion : radicaux du site catalytique positionnés au forme T (tense) et R (relax) et modification de l’affi-
niveau des groupements réactionnels des substrats. nité de Hb pour le dioxygène.
•• Changements de conformation et changement d’acti- •• La fixation et la libération du premier dioxygène faci-
vité de la glycogène-phosphorylase impliquant 15 : litent celles des suivants à l’échelle du protomère et
◦◦ la fixation d’un effecteur par liaisons faibles du tétramère : effet coopératif 6 .
(réponse rapide à des stimuli intracellulaires) ;
◦◦ une modification covalente, réponse plus lente à des Les changements de conformation des protéines
stimuli extracellulaires (nerveux et hormonaux). marcheuses et le transport de vésicules
Moteurs protéiques (dynéine, kinésine) et flux vésicu-
Les changements de conformation laire ; hydrolyse de l’ATP entraînant un changement de
et l’effet coopératif conformation comparable à une marche ; déplacement
•• Changement de la conformation de Hb induit par la orienté d’une vésicule le long d’un support microtu-
liaison et la dissociation de ligands : transitions entre bulaire.
Forme T Forme R 1 2
HbH + 4 O2 liaison avec ligands + H+ HbO8–
davantage de liaisons faibles: + 2,3 BPG O2
molécule plus contrainte
1 1
2
+
O2
nm
0,
2
11
perte de ligands 5
,6
nm
perte de liaisons faibles:
-0
+ 4 O2 molécule moins + H+
1 1
2 contrainte + 2,3 BPG 1 O2 2
2
O2 modification des distances
prises entre les atomes de
fer héminique lors du passage
de la forme T à la forme R
Transition allostérique de Hb
couplage chimiomécanique
27
8 Membranes cellulaires : organisation,
propriétés et interrelations structurales
Les membranes cellulaires, des interfaces •• Une bicouche de glycérophospholipides amphiphiles
•• Entre les milieux intracellulaire et extracellulaire orientés par l’environnement aqueux et des protéines
(membrane plasmique). intégrées ou périphériques (mosaïque moléculaire).
•• Entre le contenu d’un compartiment et le cytosol •• Deux hémimembranes de composition différente :
pour les endomembranes. asymétrie membranaire.
•• Un revêtement glucidique sur la face extracellulaire
La membrane plasmique est une structure essentielle de
des membranes animales : le glycocalyx.
l’état cellulaire 24 et 25 .
•• Une cohésion moléculaire assurée par des liaisons
faibles.
L’architecture membranaire, une mosaïque •• Des déplacements transversaux et latéraux des molé-
fluide, lipo-protéique et asymétrique cules membranaires : fluidité membranaire.
•• Une structure tripartite (microscopie électronique à De cette organisation dépendent les propriétés de per-
transmission) d’épaisseur de 5 à 8 nm. méabilité, spécificité et communication 11 et 12 .
membranes cellulaires
interrelations plasmique
membrane d'un
endomembranes
cytosquelette saccule de REG
membrane d'un
saccule golgien
enveloppe
mitochondriale
membrane
d'une vésicule
feuillet HE
sombre
7,5 feuillet
nm clair
feuillet
sombre HI
28
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
milieu
JONCT extérieur
membranes IO
plasmiques (ceintureN SERREE
limitatio étanche
n des é )
par la v change
protéine oie extr s
acellula
de liaison ire
membranes
filament plasmiques
d'actine
protéines trans- protéine ION E )
membranaires de liaison N CT ENC ence cellules
(claudine et liaisons JO HER dhér épithéliales
D 'a
occludine) ioniques (Ca2+) D'Aure d on
i n t ési e
cadhérine (ce coh niqu
ca
mé
E
OSOM
plaque DESM lame
desmosomiale basale
N
O E
C TI IR
N N A
s
filaments de JO CU nge
kératine connexon L A a HEMI-
h DESMOSOME
éc
canal filaments de
cadhérine liaisons central kératine
ioniques (Ca2+)
Des matrices extracellulaires (MEC) 10 ◦◦ par des jonctions de cellule à cellule mettant
•• Pour les cellules végétales, la paroi pectocellulo- en jeu les molécules d’adhérence cellulaire ou
sique. CAM : jonctions serrées, jonctions d’ancrage
•• Pour les cellules animales, une matrice conjonctive (jonctions d’adhérence et desmosomes).
protéique et glucidique. •• Communication entre les cellules :
◦◦ par des différenciations de la membrane : jonc-
Une unité structurale et fonctionnelle des tissus tions lacunaires et connexons ;
•• Cohésion des cellules animales : ◦◦ par des continuités cytoplasmiques entre cellules
◦◦ par des relations entre cytosquelette, membrane végétales : les plasmodesmes ; constitution d’un
plasmique et matrice via les intégrines ; symplasme 48
50 à 80 nm
cellule A cytosol
membrane
plasmique
lamelle
échanges moyenne
parois primaire
et secondaire
vacuole
cellule B reticulum
endoplasmique
anneau granuleux
ribosome protéique
molécule fibrillaire:
protéines variées,
tétramère absence de polarisation FI: filament intermédiaire
kératine, lamine.. (8 protofilaments)
dimère
10 nm
auto-assemblage sans protofilament: tétramères
consommation d'énergie mis bout à bout
assemblage au protofilament 25 nm
tubuline β
niveau du COMT ( x dimères)
globulaire
consommant du GTP
COMT: centre organisateur de MT
Architecture moléculaire des éléments figurés du cytosquelette
30
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
milieu
extérieur jonctions en relation face
* avec le cytosquelette: cytosolique
microvillosité
cohésion mécanique face
membrane externe
unité structurale
plasmique
100 nm bande 4.1
jonction
* serrée
glycophorine
microfilaments ankyrine
d'actine (MF) bande 3
* ceinture
forme de la cellule
desmosome (MT) tropomyosine
centrosome spectrine
(COMT) membrane
jonction plasmique
lacunaire lamines
(nucléo- cytosquelette
cytosol
squelette) (Hb)
1µm
*
hémidesmosome filaments
intermédiaires forme en disque
lame (FI) biconcave:
basale rapport S/V élevé
favorable aux échanges
5 μm
P: polymérisation actine
dépolymérisée f
microtubules fila orma
membrane me tion REPTATION
(po nts
actine G P faisceau croissance des plasmique lym d'a de
éri c
+ ATP actine F microtubules sat tine formation d'une
I I ion
) protrusion
I II II I
(+ GTP) rétraction de la I
I II I
I
I I (lamellipode)
I I II
I
partie arrière
II I
élongation I
I
microvillosité
31
9
suite
Le cytosquelette
couplage chimiomécanique
Un modèle du fonctionnement des protéines marcheuses assurant le transport vésiculaire le long d’un MT
◦◦ motilité associée à un flux membranaire polarisé sée : éloignement des pôles et détermination de la
(endo- suivie d’exocytose) et à la polymérisation géométrie de la division (mise en place des pôles,
des filaments d’actine orientée dans le sens du détermination de l’axe de division) ;
déplacement, à l’origine d’un lamellipode ; ◦◦ en prométaphase, phosphorylation des lamines :
◦◦ points d’ancrage transitoires sur la matrice de désorganisation de l’enveloppe nucléaire rendant
fibronectine, support du déplacement, reliée aux les chromosomes accessibles aux MT ; fixation
microfilaments par des molécules d’intégrine. de certains MT sur le centromère par le biais d’un
kinétochore, complexe multiprotéique, compor-
Le cytosquelette et le transport vésiculaire 17 tant des moteurs moléculaires ;
(mouvements intracellulaires) ◦◦ fuseau constitué de MTK (kinétochoriens), de
•• Moteurs protéiques (dynéine, kinésine…), pre- MTP (polaires) et de MTA (astériens).
nant appui sur le cytosquelette, avec tête à activité •• Réalisation de la plaque métaphasique, figure dyna-
ATPasique, responsable d’un couplage chimioméca- mique impliquant des MTK et des moteurs :
nique : transport de vésicules. ◦◦ moteurs moléculaires du kinétochore générant des
•• Orientation du déplacement en fonction de la nature forces proportionnelles à la longueur du MTK ;
du moteur impliqué (antérograde, vers le pôle + : ◦◦ équilibre dynamique atteint quand les MTK oppo-
kinésine, et rétrograde, vers le pôle − : dynéine) et sés fixés sur le même chromosome sont de même
de la polarisation des microtubules supports. longueur : alignement des chromosomes dupli-
qués au centre du fuseau.
Le cytosquelette et la mitose (exemple d’une •• Cytosquelette et mouvements anaphasiques :
division égale d’une cellule animale) 75 et 78 ◦◦ mécanisme de migration des chromatides vers
•• Le fuseau achromatique : appareil de partage chaque pôle mal connu ; ascension polaire
cytosquelettique comportant des microtubules labiles accompagnée de la dépolymérisation des MTK
et diverses protéines associées dont des moteurs au niveau de leur extrémité + : cause ou la consé-
moléculaires. quence du mouvement ?
•• Mise en place des pôles et capture des chromosomes ◦◦ éloignement des pôles préalable à la cytodiérèse
par le fuseau achromatique en prophase et prométa- impliquant deux types de moteurs protéiques (+ et
phase : −), exerçant une poussée et une traction centrifuges.
◦◦ début de la mitose : duplication du centrosome (à •• Cytosquelette et cytodiérèse :
l’origine des deux pôles de division) ; polymérisa- ◦◦ séparation des cellules-filles animales grâce à un
tion orientée de MT astériens et polaires catalysée anneau contractile comportant des MF d’actine
par les deux COMT ; liés à la membrane plasmique et des filaments de
◦◦ lors de la rencontre de deux MT issus de deux myosine ;
COMT différents, mise en place de moteurs pro- ◦◦ le cytosquelette intervient également lors de la
téiques de type kinésine (+) exerçant une pous- méiose par le biais d’un fuseau achromatique.
32
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
fuseau achromatique
+ deux pôles: géométrie
(astériens) (astérien) +
de la division
fuseau en MTP
construction (polaire) membrane
+ moteurs MTK plasmique
+ ++ de type + (kinétochorien) a
plaque métaphasique
+ a'
mise en place de la
+
extrémité+
cytosquelette
forces
COMT inégales + forces
+ égales
a<b +
lamines + a' = b'
b
+
kinétochore b'
enveloppe moteurs chromosome
chromosome nucléaire de type + dupliqué
dupliqué
kinétochore + +
extrémité+ vésicule: enveloppe
COMT nucléaire dégradée;
possibilité de fixation
d'un MT sur le centromère
Mise en place du fuseau achromatique (début prophase) Capture des chromosomes (prométaphase)
COMT
- -
moteurs
de type -
-
+
+ traction
extrémité + centrifuge
cytosquelette
MTA
(astérien) éloignement
achromatique
des pôles
MTP
fuseau
(polaire)
poussée
MTK
centrifuge
(kinétochorien)
+
kinétochore + + + + + moteurs
de type +
vésicule +
(enveloppe
nucléaire)
ascension
polaire
chromosome
non dupliqué moteurs ?
kinétochoriens
dépolymérisation
?
des MTP
membrane
plasmique +
-
- - -
Ascension polaire des chromosomes et éloignement des pôles (anaphase)
33
10 Matrices extracellulaires (MEC)
Une structure doublant la membrane plasmique cohérence et le dynamisme de cet édifice supra-mo-
sur sa face externe léculaire.
MEC = matrice des cellules animales, paroi pecto- •• Structure en contreplaqué de la paroi végétale : plu-
cellulosique, primaire et secondaire, des cellules sieurs feuillets ; chacun comporte des fibrilles paral-
végétales et paroi bactérienne. lèles dont l’orientation change d’un feuillet à l’autre
(propriétés de résistance et de souplesse).
Une structure double, fibrillaire et interstitielle
de nature protéique et glucidique Des édifices supramoléculaires mis en place
•• Deux composantes : un réseau fibrillaire et une part et remaniés par les cellules
interstitielle constituée par les molécules occupant •• Une élaboration intra- et extracellulaire :
les mailles de ce réseau. ◦◦ molécules matricielles synthétisées par le REG
•• Liaisons intra- et intermoléculaires nombreuses (synthèse des protéines) et le réseau trans-golgien
et variées (covalentes et faibles) : elles assurent la (maturation des protéines, synthèse des polyosides) ;
membranes
fibrille de
plasmiques
collagène
faisceau de méat
part
fibrilles en CL
fibrillaire lamelle
faisce au moyenne
de fibrilles
MEC
en CT
part parois
interstitielle primaires
cytoplasme
fibroblaste
3 µm
5 µm
Localisation des MEC animale et végétale
34
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
10 à
30 nm feuillets
de paroi
EAU & primaire
IONS
feuillets
extensine
de paroi
(HGRP)
secondaire - densité des fibrilles
supérieure
exoenzyme - nombre de pontages
fibrille de lien avec pectine inextensibilité (notamment par lignine)
cellulose hémicellulose feuillet secteur en « boîte plus nombreux
2+
voisin à oeufs » (Ca )
- peu de décalage de
l'orientation des fibrilles
part part
MEC entre 2 feuillets voisins
fibrillaire interstitielle
35
10
suite
Les matrices extracellulaires (MEC)
synthèses intracellulaires synthèse à partir d'enzymes
membranaires et
vésicules vésicule
dictyosome microtubules assemblage extracellulaire
REG de transition golgienne
1 extensine
4 fibrille de
cellulose
(CL)
2 6 cellulose-
synthétase
5
fibrille de
cellulose
3 (CT)
4
hémicelluloses
pectates
1 : Synthèse de
2 : Glycosylations 5 : Excision des 6 : Auto-assemblage
préprocollagène
extrémités -C et -N en microfibrilles et
et hydroxylations 3 : Association (tropocollagène) pontages covalents
en trimères 4 : Exocytose
(procollagène)
1 fibrille de
colllagène
3
5
6
pontage
covalent
2
4
36
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
Des fonctions variées en lien avec la diversité solutés minéraux et organiques : voie apoplas-
des composants fibrillaires et interstitiels mique 48 , 50 et 52 importante dans la constitu-
•• Matrices et fonctions de relation : tion de la sève brute et la distribution des assimi-
◦◦ paroi et pression de turgescence : exosquelette lats par la sève élaborée ;
hydraulique des végétaux ; rôle squelettique ren- ◦◦ ventilation pulmonaire et qualité des MEC : parois
forcé par l’imprégnation de lignine (pontages alvéolaires riches en fibres élastiques ; surfac-
covalents) ; paroi lignifiée équivalente à du béton tant, matrice revêtant les pneumocytes sur leur
armé : fibrilles résistantes à la traction et matrice face alvéolaire, facilitant le travail ventilatoire en
lignifiée résistante à la compression ; abaissant la tension superficielle 41 , 42 .
◦◦ exosquelette des insectes : architecture voisine de •• Matrices et fonction de reproduction, matrices et
la paroi végétale : fibrilles de chitine, polymère développement :
de NAG en β1,4 et protéines tannantes conférant ◦◦ MEC du pollen et contrôle de la fécondation :
rigidité et hydrophobie (vie en milieu aérien) ; exine comportant dans certaines familles des
◦◦ tissu osseux : MEC rigide grâce à sa matrice protéines (SCR) qui peuvent être reconnues par
constituée de fibrilles de collagène et imprégnée les récepteurs SRK de la membrane des cellules
de phosphate de calcium. de la papille stigmatique. (autoincompatibilité
•• Matrices et fonctions de nutrition : sporophytique et diversité génétique 32 , 80 ).
◦◦ transport de molécules diverses (nutriments, ◦◦ MEC des ovocytes et contrôle intraspécifique de
déchets, dioxygène, hormones) au sein d’un la fécondation : glycoprotéines de la zone pellu-
organisme par l’hémolymphe et le sang : tissus cide reconnues par des récepteurs membranaires
conjonctifs à composante matricielle liquide ; des spermatozoïdes 32 .
lymphe et plasma : MEC liquides mobilisables ◦◦ Matrices constituant une trame impliquée dans
par convection ; des déplacements : tube pollinique, paroi végé-
◦◦ MEC de grosses artères et convection sanguine : tale, assurant la conduction des gamètes mâles
fibres élastiques de la matrice accumulant une (siphonogamie 32 ) ; matrice du toit du blasto-
énergie mécanique, restituée après la systole cèle constituant, via la fibronectine, une piste où
(continuité du flux sanguin) 45 ; migrent des cellules embryonnaires (involution
◦◦ paroi végétale support des transports d’eau et de lors de la gastrulation 9 et 38 ).
1 cm
5 µm
sang
élément de
vaisseau ponctuation
adventice endothelium
distribution limitante limitante
lamelle perforation élastique élastique
moyenne élément de externe média interne
M vaisseau
E parois conduction
C primaire et
sang
secondaire
artériole
parois primaire fibre
flux ascendant et secondaire nerveuse
de sève brute lignifiées cellules lames
musculaires élastiques
hydrophobie lisses compliance
adaptation au
milieu aérien et rigidité nerf fibrilles de
collagène
(a) Différenciations pariétales au sein fibroblastes
résistance à
d’un vaisseau de xylème la distension
synthèse de
1 mm
(b) Importance de la MEC dans une artère élastique la matrice MEC: restitution d'énergie
mécanique, continuité du
flux sanguin
37
11 Échanges et membranes
Membranes = interfaces traversées par des flux de Ce gradient est une forme d’énergie évaluée par la
matières (= échanges) qui concernent aussi bien l’eau variation molaire d’enthalpie libre associée au trans-
(solvant biologique), des petites molécules dissoutes fert de cette substance d’un compartiment à l’autre
(solutés), que des macromolécules. au travers de cette membrane.
•• ∆G’transfert i → e = R.T.ln (Ce/Ci) + z.F (Ee – Ei)
Éléments de classification des échanges avec Ci et Ce concentrations intra- et extracellulaire
•• Deux grandes modalités de flux de matières de part de la substance, z la valeur algébrique de sa charge,
et d’autre d’une membrane : Ei-Ee la valeur du potentiel de membrane.
◦◦ des transports individuels transmembranaires : •• On distingue ainsi :
échanges ne mettant en jeu qu’une ou deux subs- ◦◦ des transports passifs diffusifs spontanés
tances à la fois, exploitant la perméabilité de la (∆G’transfert < 0) ne nécessitant pas de dépense
bicouche lipidique ou de celle offerte par des proté- énergétique de la part des systèmes cellulaires ;
ines transmembranaires, cas de l’eau et des solutés ; ◦◦ des transports actifs (∆G’transfert > 0) permis
◦◦ des transports en masse (transports cytotiques) : grâce à des couplages énergétiques, chimioosmo-
transports simultanés d’un grand nombre de tiques (transports actifs primaires par pompes),
molécules (surtout des macromolécules) séques- ou osmoosmotiques (transports actifs secon-
trées dans une vésicule, exploitation de la fluidité daires par protéines porteuses).
membranaire (et non de sa perméabilité) et impli- •• Leur cinétique peut être linéaire ou hyperbolique sui-
cation de protéines membranaires. vant les modalités du transport.
•• Les transferts d’eau et de solutés au travers d’une
membrane sont régis par des lois thermodynamiques. Importance biologique des échanges
Différence de concentration en un soluté de part et •• Dans le cadre de la nutrition des cellules (approvi-
d’autre d’une membrane, et existence d’un poten- sionnement, débarras et métabolisme cellulaire) et
tiel de membrane 12 et 13 sont à l’origine d’un de fonctions informatives 12 et 13 .
gradient transmembranaire chimique (pour un soluté •• Synthèse et turnover de la matrice extracellulaire par
neutre), ou électrochimique (pour un soluté chargé). le biais de cytoses 17 .
38
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
•• Entretien de la singularité chimique des compar- membrane des cellules et s’opposant au flux diffusifs
timents biologiques en contrant des processus dif- via les canaux de fuite ou rétablissant le potentiel de
fusifs : cas des pompes entretenant le potentiel de repos après un potentiel d’action 12 .
TRANSPORTS EN MASSE
ATP
4- Transport actif
G' > 0
secondaire
espace
intermembranaire par couplage
osmoosmotique
++++++++++ ++++++++++++++++++++
membrane
mitochondriale
interne _______ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _
matrice
CELLULE G' < 0 mitochondriale TRANSPORTS
ATP
4-
ADP
3- INDIVIDUELS
ACTIFS
3- + sens opposés
ADP G' > 0 2K aux gradients
_______ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ int
électrochimiques
membrane G' < 0
plasmique
Transport actif
ext
++++++++++ ++++++++
primaire
ATP ADP
K
+
+ G' > 0 + Pi
par couplage
Na
+ 3 Na chimioosmotique
MEC H2O Na+ K
+
O2 métabolites
CO2
(oses,
acides aminés)
petites molécules
Gaz dissous (CO2, O2), ions (Na+, K+) organiques solubles
H20, petites molécules H2O
canaux canaux (oses, acides aminés)
organiques hydrophobes aquaporine de "fuite" à "porte" G G
int int _______________________ int int
membrane
plasmique G
G
MEC ext ext
++++++++++++++++++++++++++++++
ext G G ext
diffusion diffusion
facilitée facilitée seule
Vmax/2
diffusion diffusion simple seule
diffusion simple seule
[X] [X]
Concentrations physiologiques Conditions Conditions KT [X]
physiologiques extraphysiologiques Concentrations physiologiques
TRANSPORTS INDIVIDUELS PASSIFS
sens définis suivant gradients électrochimiques
Échanges et membranes dans une cellule eucaryote
(Exemple d’une cellule exocrine pancréatique productrice d’enzymes digestives)
39
12 Membrane plasmique et communication
nerveuse
La communication nerveuse est fondée sur l’émission •• Excitabilité de certaines cellules (neurones, myo-
et la circulation de messages le long d’un réseau de cytes…) dont la membrane comporte des canaux
neurones connectés entre eux ainsi qu’à leurs cellules ioniques sensibles à la tension électrique (voltage-dé-
cibles. pendants) :
Les membranes plasmiques des neurones et de leurs ◦◦ potentiel d’action = variation transitoire du
cellules-cibles sont diversement impliquées dans ce potentiel de membrane, stéréotypée, d’ampli-
mode de communication. tude et de durée constante (100 mV d’amplitude,
quelques millisecondes dans le cas des neurones),
Membrane et excitabilité cellulaire : cas du dues à des variations de conductance des canaux
potentiel d’action neuronal voltage-dépendants ;
•• Pour toute cellule vivante, existence d’une diffé- ◦◦ en dehors de ces périodes, le potentiel de
rence de potentiel (ddp) entre les deux faces de la membrane des cellules excitables est nommé
membrane due à des flux ioniques transmembra- potentiel de repos.
naires et appelée potentiel de membrane : •• Genèse d’un potentiel d’action (PA) au niveau de la
◦◦ les membranes établissent et entretiennent des membrane de cellules excitables à la suite d’une sti-
gradients chimiques et électriques ; mulation supraliminaire. Le PA neuronal, phéno-
◦◦ cas des cellules animales : perméabilité sélective mène « tout ou rien » constitue le signal (ou messager)
aux ions K+ des membranes (canaux de fuite du d’un message nerveux codé en fréquence de PA.
K+) + activité de la pompe Na+/K+ ATP dépen-
dante → ddp proche du potentiel d’équilibre des Membrane axonale et propagation régénérative
ions K+ (environ –80 mV) ; du potentiel d’action
◦◦ Eéquilibre ionX = (R.T/zx.F).ln([X]extracell./[X] •• Propagation régénérative le long de la membrane
intracell), avec zx = charge algébrique de X ; axonale grâce à la présence de canaux voltage-dépen-
◦◦ Eéquilibre d’un ion = potentiel de membrane pour dants et aux courants locaux entre secteurs membra-
lequel le flux net de l’ion est nul. naires dépolarisés et non dépolarisés.
polarisation canaux à Na Vd
+
inverse canaux à K+Vd
0
repolarisation
dépolarisation
-80 0
artéfact
hyperpolarisation
temps (ms)
période réfractaire
Etat des canaux milieu F O Na+ I I F
extracellulaire + + ++
O : ouvert +++ ++++++++ - + + + ++++++ + +
membrane
F : fermé plasmique
I : inactivé --- -------- + - - - -- - - - - - -
cytosol F F K+O - K+O- F
Non figurés : canaux de fuite ouverts et
pompe Na/K ATP dépendante active en permanence
40
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
Vitesse accrue
Propagation régénérative de l’influx nerveux
transmission 7
du message PA nerveux
2
1 influx calcique 8 présynaptiques
PA nerveux 2+ dégradation
présynaptiques Ca AChE 6
2+ courants
[Ca ] nRACh
locaux
+ trafic cationique
3 4
5
exocytose
41
13 Membranes et vie de la cellule
Membranes et organisation du territoire •• En compartimentant les cellules eucaryotes, les
cellulaire membranes contribuent à la division du travail méta-
•• Des bicouches lipoprotéiques asymétriques séparant bolique 26 . Elles contribuent aussi au routage de
les milieux intra- et extracellulaire (membrane plas- certaines protéines 17 entre différents secteurs cel-
mique), et délimitant un compartiment (endomem- lulaires par flux vésiculaire.
branes, 26 ). •• Les membranes sont des surfaces de couplages
•• Des interactions entre membranes, matrices extracel- énergétiques : couplages chimioosmotiques et
lulaires et cytosquelette conditionnent les propriétés genèse de gradients (potentiels de membrane, gra-
mécaniques des cellules et les relations mécaniques dients protoniques mitochondrial et thylacoïdien),
entre cellules au sein d’un tissu : couplages osmochimiques et synthèse d’ATP par
◦◦ accolement membrane contre paroi résistante ATP synthases, couplages photochimiques par pho-
chez les cellules végétales : turgescence cellu- tosystèmes 17 .
laire ;
◦◦ ancrage des cellules et intégration tissulaire : cas Genèse et entretien des membranes par les
des cellules épithéliales 8 , cas des cellules végé- cellules
tales (imbrication des lamelles moyennes) ; •• Synthèse et mise en place de surface membranaire
◦◦ Déplacements cellulaires : cellules migratrices au cours de la croissance et lors de la division cel-
du mésoderme au toit du blastocœle au cours lulaire : assemblage membranaire à la surface du
de la gastrulation 39 progression du tube pol- reticulum chez les eucaryotes et livraison aux autres
linique 10 . endomembranes et à la membrane plasmique par flux
vésiculaire 17 .
Membranes, surfaces d’échanges et de •• Turn-over et maintien des propriétés membranaires :
processus métaboliques ◦◦ renouvellement via exocytose constitutive et
•• Propriétés membranaires découlant de leur organi- endocytose des portions anciennes dans le cas
sation moléculaire (fluidité, perméabilité sélective, de la membrane plasmique 17 , turnover dont le
spécificité et capacité de communication), en fonc- ralentissement est une marque de vieillissement
tion de leur différenciation. cellulaire par altération des propriétés membra-
•• Diverses modalités de flux de matières de part et naires (perméabilité, fluidité, asymétrie) ;
d’autre d’une membrane : échanges transmembra- ◦◦ modification de la nature des phospholipides
naires individuels et cytoses 11 , échanges intercel- membranaires et préservation des propriétés de
lulaires (jonctions-gap, plasmodesmes, 8 ). Ces flux fluidité membranaire malgré des fluctuations de
contribuent à des fonctions diverses : température.
◦◦ genèse et entretien d’un potentiel de membrane ; •• Turnover et modification des propriétés membra-
◦◦ approvisionnement et débarras des cellules, méta- naires :
bolisme cellulaire 13 ; ◦◦ modification des propriétés de perméabilité
◦◦ fonctions informatives à l’échelle de la cellule (exemple : quantité d’aquaporines dépendante du
(récepteurs canaux, protéines de transport du taux d’ADH à la surface des cellules des tubes
calcium sur endomembranes) ou de l’organisme urinaires du rein)
(exocytose d’hormones ou de neurotransmet- ◦◦ modification de la réceptivité aux messagers
teurs, cellules excitables et communication ner- inducteurs successifs lors du développement par
veuse, 12 ). modification des protéines réceptrices.
42
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
MEMBRANE
ET
COMPARTIMENTATION milieu
CELLULAIRE extracellulaire Na+
cytosol
jonction Glucose surfaces
serrée de couplages
osmochimiques
cytosol contenu d'un MEMBRANES
compartiment ET
ANCRAGE du réseau Détail
ci-dessous PROCESSUS
INTERCELLULAIRE endomembranaire
METABOLIQUES
surfaces
de couplages
chimioosmotiques
MEMBRANE
ET jonction
INTEGRATION gap
TISSULAIRE signaux * membranes et
d'ancrage routage vésiculaire
desmosome (v-snare/t-snare)
ANCRAGE intégrine
A LA MATRICE Na+
K+ entretien du potentiel
MEC de membrane
débarras : approvisionnement
BIOSYNTHESES, CYTOSES dioxyde de ou mise à disposition
ET TURN-OVER carbone, de l'organisme: eau, ions,
DE LA déchets azotés métabolites, dioxygène
MEMBRANE MEMBRANES
ET
ECHANGES
surface de couplages
Détail :
osmochimiques
espace intermembranaire gradient
H+
ATP4- G' > 0 protons
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ ++++++++++
membrane
chaine
mitochondriale
_______ respiratoire
_ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ ______ interne
G' < 0 pouvoir O2 H2O
ADP3- réducteur
ATP4- + ADP3-
matrice mitochondriale H
surface de couplages
chimiochimiques
43
14 Membrane et différence de potentiel
électrique : potentiel de repos, potentiel
d’action, transmission synaptique
Les cellules vivantes présentent de part et d’autre de ◦◦ potentiel d’équilibre 12 de chacun de ces ions
leur membrane plasmique, et chez les eucaryotes de (Eion) ≠ potentiel de membrane (ddpmb) et exis-
part et d’autres de certaines de leurs endomembranes, tence de canaux de fuite pour ces ions → exis-
des différences de potentiel électrique comprises entre tence de flux ioniques avec courant ionique iion
+100 et –300 mV, couramment nommées « potentiels ◦◦ tel que iion = gion |ddpmb – Eion| avec gion = conduc-
de membrane » en biologie. Des différences de tance de la membrane à l’ion considéré ;
concentration en certains ions et des flux ioniques ◦◦ l’entretien des gradients ioniques repose donc
transmembranaires sont à l’origine de ces potentiels et aussi sur le travail des pompes : inégale réparti-
de leurs éventuelles variations. tion des ions et potentiel de membrane sont des
états de déséquilibre entretenus ;
Flux ionique transmembranaire et potentiel ◦◦ si les concentrations en ions demeurent constantes,
de membrane des cellules ddpmb = ∑ gion(i) Eion(i)/∑gion(i).
•• Les membranes établissent et entretiennent des gra- •• Importance biologique du potentiel de membrane :
dients chimiques et électriques : ◦◦ le potentiel de membrane influence le profil éner-
◦◦ à l’origine des différences de concentration en cer- gétique des échanges de substances chargées au
tains ions : des canaux de fuite et des pompes, travers de la membrane (∆G’transfert, 11 ) ;
pompe Na+/K+ ATP dépendante des cellules ani- ◦◦ ddpmb = forme d’énergie potentielle exploitable :
males, pompes H+ ATP dépendante des cellules transports actifs secondaires exploitant des flux
végétales ; mais aussi des groupements anio- ioniques moteurs, navette ATP4–/ADP3– exploitant
niques exposés du côté cytosolique par des proté- ddp de la membrane interne de la mitochondrie.
ines cytosoliques et des phosphatidyls-sérines qui
influent sur la distribution des ions diffusibles ;
Potentiel d'équilibre
Courants compensés Canaux de fuite des ions Na+et K +
par travail de la pompe traversés chacun ==
par un flux ionique net Potentiel
de membrane
milieu extra-
cellulaire
3Na + Na+ K+ IK Ve « Potentiel
+++
de membrane »
membrane Vi-Ve
g K+
g Na+
Potentiel
plasmique
initié et entretenu
ser _
par couplage
Vi
cytosol chimioosmotique
ATP ADP
INa
_
2K + K+
Na+
protéines
cytosoliques
44
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
potentiel
potentiel de membrane potentiel d'action de membrane potentiel d'action
ddp (mV) ddp (mV)
consécutif à une stimulation extrinsèque autogénéré du fait de l'instabilité
potentiel du potentiel de repos
supraliminaire de repos
potentiel potentiel
instable repolarisation
0 de repos courant potassique 0 de "pace maker"
progressive
stable présence de canaux = ddp d'activation
dépolarisation
voltage-dépendants des canaux Vd du
rapide
courant courant
potentiel d'action
entrant sortant
responsables du
-50
potentiel d'action
-80 0 -70
artéfact présence de canaux courant potassique
courant courant
entrant sortant
courant de fuite du potentiel d'action
stimulation sodique voltage-dépendants
présence de canaux
courant sodique
voltage-dépendants
présence de canaux de fuite et de responsable
responsables du
la pompe Na/K ATP dépendante de l'instabilité
potentiel d'action
du potentiel
0 1 2 temps courant calcique temps
de repos
(ms) du potentiel d'action (ms)
(a) (b)
0 100 200 300 400 500 600
Membrane des cellules excitables, potentiel de •• Les potentiels d’action sont produits consécutivement
repos et potentiel d’action à une excitation extrinsèque de la cellule par un stimu-
•• Un certain nombre de cellules présentent des varia- lus physicochimique (récepteurs sensoriels, 47 ), ou
tions stéréotypées de leur potentiel de membrane, se par transmission synaptique d’un message.
propageant sur toute ou partie de leur surface : ce •• Certains myocytes sont auto-excitables, c’est le cas
sont des cellules excitables. Les cellules animales des cellules nodales cardiaques 46 .
excitables sont les neurones et les myocytes striés
squelettiques ou cardiaques. Transmission synaptique des messages électriques
•• Les variations stéréotypées de leur potentiel de Il existe deux modes de transmission des messages
membrane s’appellent potentiels d’action 12 et constitués de potentiels d’action entre cellules excitables
mettent en œuvre des canaux voltage-dépendants. •• par un message chimique relai : cas des synapses
En dehors de ces variations, leur potentiel de chimiques (exemple de la plaque motrice, 12 ) ;
membrane est qualifié de potentiel de repos 12 . •• par continuité électrique : cas des synapses électriques
Les potentiels d’actions sont des signaux constitu- par capacité d’établir des boucles de courant entre deux
tifs de messages électriques se propageant 12 à la membranes accolées ou entre membranes présentant
surface des cellules excitables. des jonctions-gap (entre cardiomyocytes, 46 ).
neurone fente cellule cardiomyocyte jonction cardiomyocyte
présynaptique synaptique postsynaptique nodal 1 gap nodal 2
nRACh connexon connexon
45
15 Réactions chimiques du vivant
Aspects cinétique et thermodynamique ◦◦ site actif double : site de fixation (de S et P) et
des réactions catalysées par les enzymes site catalytique (chaînes latérales réactives) ;
•• Enzyme : biocatalyseur dont l’activité est fondamen- ◦◦ association E-S à l’origine d’une spécificité, de
talement liée à sa nature protéique 2 . réaction et de substrat, plus ou moins stricte.
•• Deux types de cinétique selon les enzymes : michae- •• Facteurs conditionnant l’accélération de la réaction
liennes et allostériques. associée à la formation du complexe E-S :
•• Paramètres remarquables : Vmax, Km (constante de ◦◦ facteur stérique : l’enzyme concentre et posi-
Michaelis) et K0,5 ; 1/Km : affinité de l’enzyme pour S. tionne les substrats de façon à rapprocher les
•• Possibilité de catalyse d’une réaction dans les deux chaînes latérales réactives du site actif et les grou-
sens par la même enzyme ; pas de modification des pements fonctionnels des substrats ;
caractéristiques thermodynamiques ; enzyme pou- ◦◦ abaissement de l’enthalpie libre d’activation
vant constituer des agents de couplage 16 . ΔGa par la formation d’états de transition.
Les mécanismes de la catalyse : site actif,
complexe E-S et ajustement induit Divers paramètres influencent les réactions
enzymatiques
•• Le site actif et la formation d’un complexe transi-
toire enzyme-substrat (E-S) : •• La présence de cofacteurs, composés non protéiques,
◦◦ partie en creux de la molécule enzymatique, for- partiellement modifiés au cours de la catalyse : ions
tement hydrophobe où S se lie par de nombreuses métalliques (Mg2+, Cu2+...) et des coenzymes (NAD+,
liaisons faibles ; substrats : ligands de l’enzyme ATP, CoA…).
(cf. nature protéique de l’enzyme) ; •• La température, action double : sur la vitesse réac-
◦◦ site actif et substrat deviennent complémentaires tionnelle (loi d’Arrhénius) et sur la conformation.
par changement mutuel : ajustement induit ; •• Le pH, en influençant les liaisons faibles.
V0 V0
ET=E+ES ET=ES
Vmax
E + S ES E + P
Vmax
Vmax Vmax
2 2
KM [S] ajustement K0,5 [S]
0 induit 0
v0 = VmaxS/(KM+S) v0 = Vmax[S]n/(KM+[S]n)
enzyme michaelienne enzyme allostérique
Cinétique michaelienne Réaction enzymatique et sa modélisation moléculaire Cinétique allostérique
enthalpie pourcentage de
libre G Vo protéines non Vo
S* triose phosphate
réaction non en % dénaturées en % isomérase
catalysée 100
100 alpha-
ES2* évolution de
amylase
la vitesse
ES3* Ga2
ES1* selon la loi
ES4* Ga1
S 50 d'Arrhénius 50
E+S
° ° P
G
pepsine
°
réaction catalysée T en °C
trypsine
°
avancement de la réaction 10 20 30 40 50 2 4 6 8 10 pH
ESx*: états de transition
° : intermédiaires
46
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
1/V0 V0
inhibition AMP 10 mmol.L
-1
0 S 1 2 S
app
0
-1/KM -1/KM K0,5
E+S ES E+P
inhibition +I +I domaine d'ajustement
+I EI compétitive inhibition non de la catalyse
E compétitive (glucose)n
+S ES E+P (glucose)n-1+glucose-1P
glycogène glycogène-
EI+S ESI phosphorylase: GPase
Inhibition compétitive et non compétitive Contrôle de l’activité de la GPase
par des effecteurs allostériques
47
16 Unité et diversité du métabolisme cellulaire
Métabolisme cellulaire = ensemble des réactions •• Des réactions mettant en jeu des agents de couplage.
chimiques se déroulant dans une cellule et à l’origine Sur le plan énergétique, deux grands types de réac-
de sa vie ; deux volets : le catabolisme, réactions de tions métaboliques :
dégradation et l’anabolisme, réactions de synthèse. ◦◦ exergoniques (spontanées ∆G0’ < 0) ;
◦◦ endergoniques (non spontanées, ∆G 0’ > 0).
Aspects cinétique et thermodynamique Ne pouvant se dérouler qu’en étant couplées
communs des réactions du métabolisme aux précédentes. Tout couplage comporte un
•• Des réactions catalysées et contrôlées : agent de couplage (protéine, ARNr ou chaîne
◦◦ réactions chimiques catalysées, capables de se de transporteurs membranaires) associant deux
dérouler à des vitesses très grandes, compatibles réactions, exergonique et endergonique, dont la
avec les processus vitaux, malgré des conditions somme des variations d’enthalpie libre est néga-
cellulaires peu favorables (température, concen- tive 18 .
tration en réactifs et pression faibles) ;
◦◦ contrôles précis des réactions exercés sur des Le métabolisme, des chaînes réactionnelles
enzymes allostériques situées dans des positions communes à l’ensemble des cellules
clés des chaînes réactionnelles 15 ; ils évitent •• Une composition chimique globale commune à
l’accumulation de produits intermédiaires en l’ensemble des cellules pro- et eucaryotes : subs-
adaptant l’intensité du métabolisme aux besoins tances minérales (eau et ions minéraux) et compo-
de la cellule 15 . sés organiques (glucides, lipides, protides et acides
H+ H+
D Δ μ H+
+
réaction 2 e- Δ μH+
ΔμH
réaction 1 NADH,H
+
*ccc
ΔrG'1< ΔrG'2 = FADH2
P -1 composé Y
+
+55 kJ.mol +NADP
-1
-55 kJ.mol NADPH,H
+ chaîne
ox H
C photosynthétique NADPH,H
+
ATP
Q oxydoréduction cytosolique
couplages photochimique &
un seul compartiment: enzyme ou matricielle (absence de couplage)
chimioosmotique
cytosolique ou matricielle
- photosynthèse anoxygénique :
réaction exergonique
transphosphorylation donneur D différent de H2O
réaction endergonique
*ccc : couplage chimiochimique - photosynthèse oxygénique : D = H2O
X
réaction 1: transfert de x H
+ D ox
H+ H+
h chaîne
Δ rG'1 < -55 kJ.mol-1
H+
Q respiratoire Q
Q D red
X X
Δ μ H+
Δ μ H+
3 formes d'énergie directement utilisables par la cellule (occupant une position centrale dans le métabolisme)
X et Y: compartiments différents agents de couplage
nucléiques). Unité chimique résultant d’un métabo- ◦◦ l’énergie chimique d’hydrolyse des nucléosides
lisme commun à l’ensemble des êtres vivants. triphosphates (ATP, GTP…) ;
•• Des chaînes réactionnelles omniprésentes : ◦◦ l’énergie chimique des réactions d’oxydoréduc-
◦◦ organisées en un réseau dont un secteur essentiel tion ;
est constitué par la glycolyse et le cycle de Krebs. ◦◦ l’énergie osmotique d’une ddp électrochimique.
Le glucose, molécule clé, est converti en petites •• Deux sources d’énergies pour les cellules selon leur
molécules qui ont deux destinées. Soit elles sont équipement : soit la lumière (phototrophie), soit
engagées dans le catabolisme et sont à l’origine une substance (chimiotrophie). L’utilisation de ces
d’énergies directement utilisables. Soit elles sources énergie repose sur deux grandes fonctions
sont les précurseurs de l’essentiel des petites globalement opposées, mettant en jeu des réactions
molécules (acides gras, acides aminés…) enga- d’oxydoréduction : photosynthèses, catabolisme
gées dans l’anabolisme ; oxydatif (fermentations et respirations) :
◦◦ communes à l’ensemble des cellules, pro- et euca- ◦◦ énergie issue de la conversion par les cellules
ryotes, apparues très tôt et conservées au cours eucaryotes chlorophylliennes et les cyanobacté-
de l’évolution (parenté biochimique entre petites ries, grâce à leurs pigments, de l’énergie lumi-
molécules organiques) 1 . neuse ; réactions impliquant un donneur d’élec-
trons minéral, l’eau (photolithotrophie) ;
Trois formes d’énergie directement utilisables ◦◦ énergie pouvant aussi provenir du catabolisme
issues de deux sources différentes oxydatif dans lequel une substance, minérale
•• Trois formes d’énergie sont directement utilisables (chimiolithotrophie) ou organique (chimioor-
pour l’ensemble des cellules : ganotrophie) est un donneur d’électrons.
49
16
suite
Unité et diversité du métabolisme cellulaire
Diversité des types trophiques
Source d’énergie
Lumière Substance
Photolithoautotrophie Chimiolithoautotrophie
(source de C minérale : CO2) (source de C minérale : CO2)
minéral
Cellules chlorophylliennes, cyanobactéries Bactéries nitratantes
Photosynthèse oxygénique Respiration aérobie
Donneur
d’électrons Chimioorganohétérotrophie
(source de C organique)
organique Nombreuses cellules non
chlorophylliennes
Respiration aérobie
CATABOLISME ANABOLISME
grand nombre de molécules complexes réduites: grand nombre de molécules complexes réduites:
glucides, lipides, protides, acides nucléiques glucides, lipides, protides, acides nucléiques
convergence S
CoE CoE ADP
ADP
C
Q C Q
Oxydation complète dans les processus respira- et d’autres bactéries photosynthétisantes) soit
toires et incomplète dans les processus fermen- d’une respiration à donneur minéral (chimioli-
taires. thoautotrophie des eubactéries nitratantes).
•• Deux modes trophiques en fonction de la nature des •• La convergence du catabolisme, opposée à la diver-
sources alimentaires : gence de l’anabolisme :
◦◦ hétérotrophie : nécessité d’un approvisionne-
ment en éléments fondamentaux (C, N…) sous
Conversion de l’énergie cellulaire en divers
forme organique ; mode trophique dans lequel travaux (cellules : systèmes thermodynamiques
sources énergétique et alimentaire sont orga- ouverts)
niques ; •• Conversions de l’énergie dans les processus de bio-
◦◦ autotrophie : aliments et énergie issus du seul synthèses (anabolisme) :
monde minéral ; cellules utilisant le pouvoir ◦◦ biosynthèses : réactions nécessitant un pouvoir
réducteur et de l’ATP dans un cycle de Calvin où réducteur et de l’énergie (nucléosides triphos-
le dioxyde de carbone est réduit ; pouvoir réduc- phates), issus du catabolisme oxydatif ou des
teur et ATP sont issus soit de réactions photo- réactions photochimiques des photosynthèses ;
chimiques (photolithoautotrophie des cellules ◦◦ voies de biosynthèse globalement réciproques
végétales chlorophylliennes, des cyanobactéries, de celles du catabolisme (divergence de l’anabo-
50
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
3 Na
+ membrane
ATP glucose
kinase X ++++++++ plasmique
réaction 1 réaction 2 *cco ADP +
*ccc Q
Δ rG'1 = P
Δ rG'2 < ______ Pi *ccm:
-55 kJ.mol
-1
+55 kJ.mol
-1
Y
ATP 2K
ADP
+
ATP + A _ ADP
ADP Q
Q glucose-6P + H2O + Pi H 2O B MT
transphosphorylation transport actif primaire 1 3 5 7
*ccc : couplage chimiochimique *cco : couplage chimioosmotique
transport de vésicule
*ccm : couplage chimiomécanique
un nucléoside
triphosphate (ATP, GTP..) +
NADH,H
Exemples de travaux un pouvoir FADH2
cellulaires utilisant: réducteur NADPH,H
+ composé
une ddp Q ox
électro-chimique ATP
+ H2O oxydo-
*ccc
+ + réductase
X H Ca
2+
X
H membrane
ADP
+ Pi
++++++++
Δ μ H+
++++++++
51
17 Biosynthèses caractéristiques
Panorama des principales biosynthèses dans transformations leur conférant une fonctionnalité
une cellule eucaryote (maturation).
•• Principales caractéristiques des biosynthèses : ◦◦ phospholipides membranaires, synthétisés et inté-
◦◦ elles ont une localisation précise en relation avec grés dans la membrane des saccules de REL puis
l’équipement enzymatique des compartiments ; acheminés soit individuellement par une proté-
◦◦ elles commencent par la fabrication de précur- ine d’échange, soit en nombre par des vésicules
seurs, molécules simples éventuellement acti- jusqu’à la membrane cible, intracellulaire ou plas-
vées ; puis assemblage en molécules plus com- mique ;
plexes (diosides, triglycérides, phospholipides…) ◦◦ synthèse de constituants fibreux de la MEC
ou en macromolécules. Les molécules ont une comportant des étapes intra- et extracellulaire
durée de vie limitée et sont sans cesse renouvelées au cours desquelles les précurseurs sont maturés
(turnover) ; et assemblés 10 .
◦◦ elles impliquent un nombre restreint de molé-
cules organiques simples (elles-mêmes issues de La traduction, polymérisation des acides
quelques molécules minérales 16 et 20 ) et abou- aminés, coopération entre divers ARN et
tissent à un nombre élevé de molécules organiques ribosomes (exemple d’une cellule eucaryote)
complexes (divergence de l’anabolisme) ; •• Traduction ou protéosynthèse : passage d’une
◦◦ elles s’accompagnent toutes d’une dépense éner- matrice ARNm, séquence en langage nucléotidique
gétique et sont contrôlées. à 4 lettres à une séquence protidique écrite dans un
•• Les biosynthèses sont associées à des voies d’ache- alphabet à 20 lettres. Cette opération de décodage
minement des molécules synthétisées vers leur est régie par des conventions : le code génétique.
localisation, intra- ou extracellulaire (adressage), Ce dernier, constitué de codons, est non chevauchant,
acheminement au cours duquel elles subissent des contigu, ponctué, redondant et quasiment universel.
reticulum
endoplasmique
lisse
polysome
reticulum
endoplasmique synthèse des phospholipides membranaires
granuleux
dictyosome
Messagers : synthèse des protéines destinées au cytosol,
contrôle des au noyau, aux mitochondries, aux péroxysomes T
synthèses R
synthèse des protéines de secrétion (hormones A
peptidiques, exoenzymes) D BIOSYNTHESES: fabrication
U contrôlée de biomolécules
synthèse des protéines de secrétion: matrice C
extracellulaire fibreuse (collagène, élastine) nécessitant : précurseurs
T minéraux ou organiques,
I
synthèse des protéines des membranes O énergie, enzymes et
du reticulum, de l'appareil de Golgi, N information (supportée par
des lysosomes, du plasmalemme
les enzymes ou les
synthèse d'ADN : duplication acides nucléiques)
noyau (uniquement dans cellules embryonnaires)
mitochondrie
energie + précurseurs
cytosol
Localisation des principales biosynthèses dans une cellule eucaryote animale
52
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
1
aa1-ARNt1 INITIATION
C 1 - fixation de aa1-ARNt1 sur le site P de 40S
5' UA
+ IF + GTP - site E: exit; site P: peptidyl; site A: amino-acyl
- liaison de ce complexe avec l'ARNm
ARNm AUG
AUG 3' er
E P A sous-unité - déplacement jusqu'au 1 codon initiateur AUG
sous-unité 40S 60S - mise en place de 60S
ATP + H2O ADP + Pi - IF: facteurs d'initiation multiples
peptidyl- 2
transférase
1 2
5' + EF + GTP ÉLONGATION
- fixation de aa2-ARNt2 sur le site A de 40S
AUG 3' - formation d'une liaison peptidique entre aa1 et aa2
E P A catalysée par l'activité peptidyl-transférase de 60S
(couplage chimiochimique)
n-1 - translocation du ribosome d'un codon (couplage
N cycles chimiomécanique): site A vacant, aa 1-aa2-ARNt2
1 sur site P, ARNt1 sur site E
2
3 - libération de l'ARNt1 du site E
5' + EF + GTP
- nouveaux cycles jusqu'à aan-ARNtn
3' - EF: facteurs d'élongation multiples
AUG
E P A
•• La protéosynthèse met en jeu divers acteurs : La traduction est réalisée au niveau des
◦◦ une chaîne d’assemblage, les ribosomes (consti- polysomes ou du réticulum endoplasmique
tués de deux sous-unités, 40S et 60S, et de trois La protéosynthèse commence toujours dans le
sites de liaisons des ARNt : E, P et A) ; cytosol. Soit elle s’y achève, soit elle se poursuit
◦◦ une matrice maturée (en général) l’ARNm ; sur et dans le réticulum endoplasmique : insertion
◦◦ des adaptateurs bipolaires (pôles : acide aminé co-traductionnelle mettant en jeu des processus de
et anticodon), les aminoacyl-ARNt (aax-ARNtx), reconnaissance, impliquant entre autre le complexe
formés par l’association d’un acide aminé précis, ribonucléoprotéique SRP (Signal Recognition Particle) ;
« énergisé », et d’un ARNt dont l’anticodon est processus d’importation consommant du GTP et faisant
spécifique de l’aminoacide, association rigou- intervenir des protéines chaperonnes.
reusement contrôlée par une aminoacyl-ARNt
synthétase ; La traduction est contrôlée en qualité et en quantité
◦◦ divers facteurs protéiques (IF, EF et RF) et une Le protéome est ajusté à divers niveaux : dans le noyau,
consommation d’énergie principalement sous par le contrôle de la transcription 73 ; dans le cytosol, par
forme de GTP. le contrôle de la durée de vie des ARNm (protection des
•• La précision de la protéosynthèse repose sur la com- extrémités, coiffe et queue, intervention d’exonucléases,
plémentarité des bases et sur la fonction de certaines intervention d’ARNmi et si) ; dans le cytosol par le
enzymes comme les aa-ARNt synthétases. protéasome (lyse des protéines ubiquitinées).
53
17
suite
Biosynthèses caractéristiques
SRP 1. début de synthèse de la protéine; « sortie »
cytosol ribosome de la protéine naissante du ribosome
2. liaison de SRP à la séquence-signal et au
protéines
ARNm ribosome (arrêt momentané de la traduction)
chaperonnes
1 2 3. liaison entre le SRP et son récepteur;
protéine positionnement de 60S au niveau d'un
naissante translocon qui s'ouvre
séquence GTP 4. reprise de la traduction; coupure de la
signal
3 séquence-signal catalysée par une peptidase
5. suite et fin de la traduction: importation de
membrane
la protéine dans la lumière du saccule
d'un saccule
de REG peptidase consommation d'ATP (protéines chaperonnes)
translocon
lumière du récepteur
"fermé"
4 5 et de GTP à divers stades du processus
saccule du SRP séquence
signal
clivée
Traduction et insertion co-traductionnelle
Des transformations co- et post- Elles permettent aussi le dépliement des protéines
traductionnelles aboutissant à une nécessaire à leur importation dans un compartiment.
conformation fonctionnelle (native) •• Maturation des protéines.
•• Acquisition de la structure fonctionnelle et importa- Les protéines néosynthétisées peuvent être modifiées par
tion des protéines ; implication de protéines chape- addition covalente (N-glycosylation dans les saccules
ronnes : de REG, O-glycosylation dans les citernes golgiennes),
◦◦ la fonctionnalité d’une protéine nécessite une ou par clivages (enzymes digestives).
structure précise, ou structure native ;
◦◦ des protéines chaperonnes, à activité ATPasique, L’adressage et routage des protéines
présentes dans de nombreux compartiments, cata- •• La séquence signal, une information de position.
lysent l’acquisition de cette forme : lors de la pro- Les protéines néosynthétisées comportent ou non
téosynthèse et lorsque la protéine a été dénaturée. une séquence signal spécifique, partie intégrante de
protéine GTP
1. séquence-signal reconnue par le
séquence complexe récepteur du complexe TOM
1 signal TOM 2. transit passif dans le canal du
cytosol récepteur 4 protéines complexe TOM
canal chaperonnes 3. liaison entre les deux complexes
membrane TOM -TIM (zone de contact entre les
externe deux membranes de l'enveloppe)
2 4. transfert actif dans le canal du complexe
espace inter- 3 TOM : exploitation du potentiel
membranaire transmembranaire ΨΔ
ΔΨ 5. excision de la séquence-signal catalysée
membrane par une peptidase; suite de l'importation
interne peptidase consommation d'ATP (protéines chaperonnes)
matrice récepteur protéine
canal de liaison 5 et utilisation du potentiel transmembranaire ΔΨ
séquence
complexe TIM signal clivée
54
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
la protéine qui constitue une information de position, matrice. L’énergie du transfert repose sur le potentiel
déterminant l’adressage de la protéine de la membrane interne.
•• L’adressage des protéines matricielles mitochon- •• Le routage des protéines :
driales. ◦◦ importance de la signalisation (séquence-si-
L’essentiel des protéines mitochondriales est codé gnal), des processus de reconnaissance et des
par des gènes nucléaires. À la suite de leur traduction protéines chaperonnes (intégration de la pro-
cytosolique, elles sont adressées à la mitochondrie. téine dans le compartiment, acquisition de la
Une séquence signal reconnue et un double dispositif forme native) ;
d’intégration (sur chaque membrane de l’enveloppe, ◦◦ dépense d’énergie pour les divers transferts et les
complexes TOM et TIM) leur permettent de gagner la interventions des protéines chaperonnes.
protéines de la
protéines milieu
membrane plasmique
secrétées extra-cellulaire
endocytose
compensatoire
protéines des
lysosomes
RTG
clathrines vésicule à réseau
tri clathrine trans-
routage golgien
protéines COP I
saccule trans
maturation
transport des protéines transport
rétrograde antérograde dictyosome
progression
importation
cisternale
mitochondriale saccule cis
protéines
protéines COP II
matricielles
* * REG protéines
* cytosoliques
****** * *
traduction par les polysomes traduction par ribosomes du REG traduction par les polysomes
protéines avec séquence signal
* protéines avec séquence signal
* protéines sans séquence signal
55
18 Métabolisme et formes d’énergie
de la cellule
Les différentes formes d’énergie ◦◦ énergie quantifiée à partir des potentiels de trans-
dans la cellule 16 fert de groupement phosphate ;
•• Énergie chimique potentielle et énergie des réactions ◦◦ réaction exergonique : transfert d’un composé
d’oxydoréduction : vers un autre de potentiel de transfert plus élevé ;
◦◦ énergie chimique potentielle des métabolites liée ◦◦ potentiel de transfert de groupement phosphate
à la présence de groupements réduits (ex : -CH2–) souvent donné dans les conditions standard ;
susceptibles d’être oxydés dans des réactions exer- position alors intermédiaire de l’ATP (∆rG0’
goniques ; oxydation totale produisant du CO2 ; ≈ −30,5 kJ.mol−1) 21 ;
◦◦ énergie de composés minéraux réduits, exploitée ◦◦ mais le critère de spontanéité d’une réac-
par certains procaryotes : oxydation de NH4+ en tion prend en compte les concentrations cellu-
NO2– et NO3– (bactéries nitratantes) ; laires (∆rG < 0).
◦◦ énergie liée aux coenzymes d’oxydo-réduction •• Énergie de gradient transmembranaire :
à l’état réduit (NAD+/NADH, NADP+/NADPH, ◦◦ état énergétique d’un compartiment défini par son
FAD/FADH2) vecteurs d’énergie et réducteurs potentiel électrochimique ;
puissants (pouvoir réducteur) ; ◦◦ transferts d’énergie déterminés par la différence
◦◦ énergie quantifiée à partir de la différence de de potentiel électrochimique de part et d’autre de
potentiel redox ∆E entre les couples mis en la membrane ;
jeu dans une réaction d’oxydoréduction : ∆rG ◦◦ variation d’enthalpie libre accompagnant le trans-
= −n.F.∆E (n : nombre d’électrons échangés ; fert d’une mole d’un soluté ionisé S de charge
F : constante de Faraday) ; z, d’un compartiment 1 vers un compartiment 2 :
◦◦ réaction exergonique si ∆rG < 0 c’est-à-dire si ∆G = RT ln (S)2/(S)1 + zF (V2 − V1).
∆E > 0 : transferts d’électrons exergoniques •• Énergie lumineuse : source d’énergie extra-orga-
selon des couples de potentiel redox croissants. nique utilisée par les cellules phototrophes 19 .
•• Énergie d’hydrolyse de l’ATP ; énergie chimique et
composés phosphorylés : Conversions d’énergie et couplages
◦◦ implication de composés phosphorylés dans le énergétiques
catabolisme énergétique (ATP, phosphoglycéral- •• Conversions d’énergie = passage d’une forme d’éner-
déhyde…) et dans les réactions de biosynthèse ; gie à une autre.
Bilan de la chaîne respiratoire mitochondriale : E0' d’autant plus négatif que le réducteur du couple est plus fort
NADH,H+ + O2 → NAD+ + H2O NAD+ / NADH O2/H2O
56
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
MATRICE
chaîne redox 3-4 H+ + H2O
57
19 Conversion de l’énergie lumineuse
•• Source d’énergie des organismes phototrophes. •• Absorption de l’énergie lumineuse par l’ensemble de
•• Énergie permettant au final la réduction en molécules l’antenne collectrice.
organiques des formes minérales des éléments (car- •• Transmission de l’énergie au sein de l’antenne par
bone du CO2, azote des nitrates). désexcitation des pigments et transferts par réso-
•• Fondement de l’autotrophie (hors chimiosynthèse nance aux pigments voisins.
par certains micro-organismes) 21 . •• Transfert de l’énergie jusqu’au centre réactionnel et
•• Phase photochimique de la photosynthèse. oxydation des chlorophylles a.
•• Deux types de photosystèmes PSI et PSII avec des
Les pigments chlorophylliens chlorophylles a respectivement excitées par des lon-
gueurs d’onde de 700 et 680 nm.
•• Pigment = molécule qui absorbe certaines longueurs
d’onde du spectre visible : modification de la struc-
ture électronique au niveau de liaisons conjuguées Les transferts d’électrons dans la chaîne
(excitation) sous l’effet de l’énergie des photons. photosynthétique
•• Les grands types de pigments ancrés dans la membrane •• Chaîne photosynthétique : chaîne associant en
des thylacoïdes : série deux photosystèmes et un ensemble de compo-
◦◦ les chlorophylles : noyau tétrapyrrolique avec sés assurant des transferts d’électrons d’un donneur
atome central de magnésium et chaîne phytol ; initial à un accepteur final, le NADP+, alors réduit.
◦◦ les caroténoïdes (β-carotène et xanthophylle) : •• Donneur initial : H2O, avec production de dioxygène
polyterpènes ; (photosynthèse oxygénique) ; parfois H2S (bactéries
◦◦ d’autres pigments dans des taxons particuliers : sulfureuses, avec libération de S : photosynthèse
phycobilines des rhodobiontes 59 . anoxygénique).
•• Équation globale : réaction d’oxydoréduction entre le
•• Des spectres d’absorption (absorbance de chaque
couple O2/H2O (E0’ = +0,82 V) et le couple NADP+/
pigment aux différentes longueurs d’onde) détermi-
NADPH (E0’= −0,32 V) :
nant le spectre d’action de la photosynthèse (inten-
2H2O + 2NADP+ → O2 + 2NADPH + 2H+
sité photosynthétique nette aux différentes longueurs
∆E0’ = 0,82 – (−0,32) = +1,14 V
d’onde).
•• Transferts selon des potentiels décroissants : réaction
endergonique permise par l’énergie lumineuse.
Les photosystèmes •• Évolution des potentiels selon un schéma en Z : gain
•• Association de pigments avec des protéines au sein de potentiel réducteur par les chlorophylles a excitées
des membranes des thylacoïdes. (centre réactionnel des photosystèmes), alors sources
•• Un photosystème = deux entités fonctionnelles : une d’électrons ; récupération des électrons par oxyda-
antenne collectrice formée de nombreux pigments et tion de l’eau au niveau de PSII.
un centre réactionnel avec un dimère de chloro- •• Fonctionnement en série des deux photosystèmes.
phylle a. Transferts couplés à l’établissement d’un gradient de
énergie
chaleur
oxydation
transfert par résonance -
ionisation
58
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
Schéma en Z de la photosynthèse
protons entre la lumière des thylacoïdes et le stroma •• Photophosphorylation cyclique : mise en jeu du seul
du chloroplaste : couplage chimioosmotique. PSI : pas de synthèse de NADPH et pas de libération
•• Utilisation du gradient de protons pour la synthèse de dioxygène (ajustement aux besoins du cycle de
d’ATP par des ATP synthases membranaires : Calvin).
couplage osmochimique. •• Photosynthèse en C4 ; absence de PSII dans les chlo-
•• Phase photochimique de la photosynthèse : synthèse roplastes des cellules de la gaine : pas de production
de pouvoir réducteur et d’ATP (photophosphoryla- d’oxygène et donc pas d’activité oxygénase de la
tion), utilisés ensuite dans les biosynthèses réduc- Rubisco 23 .
trices (cycle de Calvin) 23 .
59
20 Métabolisme et transferts de matière
Fondements métaboliques de l’hétérotrophie tion des coenzymes NADH et FADH2 (avec une
Hétérotrophie : approvisionnement des cellules en faible production d’ATP) ;
éléments chimiques fondamentaux (carbone et azote) ◦◦ voie de convergence du catabolisme : oxydation
sous forme de molécules organiques. d’acétyl CoA de différentes origines (pyruvate et
•• Des précurseurs organiques à l’origine de synthèses acides gras) ou de composés intermédiaires du
(anabolisme) ou oxydés comme source d’énergie cycle (produits à partir d’acides aminés).
(catabolisme énergétique) 16 •• Production de déchets azotés lors du catabolisme des
•• Les voies du catabolisme énergétique : acides aminés : excrétion azotée sous forme de NH4+
◦◦ une voie cytosolique : la glycolyse ou chaîne de ou sous forme d’urée 29 .
réactions partant du glucose, dont l’oxydation du •• Synthèse majeure d’ATP par réoxydation des coen-
glycéraldéhyde 3-P est une étape clé ; formation zymes dans la chaîne respiratoire 18 .
d’ATP, de coenzymes réduits et de pyruvate ;
◦◦ des voies mitochondriales : formation d’acétyl Fondements métaboliques de l’autotrophie
CoA par oxydation du pyruvate ; cycle de Krebs Autotrophie : approvisionnement des cellules en
ou oxydation de l’acétyl CoA ; hélice de Lynen ou éléments chimiques fondamentaux (carbone et azote)
oxydation des acides gras. sous forme de molécules minérales.
•• La glycolyse : •• Anabolisme à partir de précurseurs minéraux : capa-
◦◦ une phase préparatoire consommant de l’ATP et cité à réduire les formes oxydées du carbone et de
formant 2 trioses phosphates (PGald) ; l’azote minéral en composés organiques 23 .
◦◦ oxydation des trioses-phosphates suivie de deux •• Capacité à fixer le CO2 sur un composé organique,
transphosphorylations produisant de l’ATP ; le ribulose 1,5 biphosphate grâce à une enzyme, la
◦◦ contrôle du flux glycolytique : production d’ATP RubisCO (cycle de Calvin dans le stroma des chlo-
ajustée aux besoins de la cellule. roplastes de la cellule eucaryote végétale).
•• Réduction du carbone nécessitant l’utilisation d’ATP
•• Le cycle de Krebs :
et la réoxydation de pouvoir réducteur NADPH.
◦◦ dans la matrice mitochondriale ;
•• Synthèse de précurseurs organiques, ensuite utilisés
◦◦ décarboxylation oxydative de l’acétyl CoA : pro-
dans les différentes voies anaboliques et catabo-
duction de 2 CO2 par acétylCoA oxydé et réduc-
liques, cytosoliques ou mitochondriales.
- ATP, citrate
2 NAD+ 2 NADH, H+
BILAN
AMP
+ AMP
- + -
Pi
ATP ADP ATP * ADP NAD+ NADH, H+ ADP ATP H2O ADP ATP
α-glucose glucose 6-P fructose 1,6-bisP glycéraldéhyde 3-P 1,3 bis-P glycérate 3-P glycérate pyruvate
ΔrG' << 0 ΔrG' << 0 x2 (PGald) (PGA) ΔrG' << 0
étape majeure du contrôle
* oxydoréduction 2 transphosphorylations
par la phosphofructokinase
La glycolyse : différentes étapes et identification des réactions cibles des processus de contrôle ; bilan
60
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
Panorama des différentes transformations subies par les molécules organiques pénétrant dans la cellule eucaryote animale
MEMBRANE QH2 2 1
2 e- 2 e- Δp H+
PLASMIQUE 2 e- Q 2 e-
--------
Production d’ATP et de pouvoir réducteur par conversion d’énergie chimique par une bactérie nitratante
61
21 L’ATP au cœur des processus énergétiques
de la cellule
Un potentiel de transfert de groupement Synthèse de l’ATP
phosphoryle intermédiaire •• Deux types de couplage énergétique :
•• Une molécule instable, vecteur d’énergie : ◦◦ couplage chimiochimique par transphosphoryla-
◦◦ 4 charges négatives proches qui se repoussent 1 ; tion, exemple : oxydation du phosphoglycéraldé-
◦◦ hydrolyse de l’ATP exergonique : hyde suivie d’une transphosphorylation lors de la
◦◦ ATP4– + H2O → ADP3– + Pi– ; ΔrG0’ ≈ –30,5 kJ. glycolyse ;
mol–1 (Pi : phosphate inorganique) (conditions ◦◦ couplage osmochimique par les ATP synthases :
standard) ; conversion d’une différence de potentiel pro-
◦◦ ATP4– + H2O → AMP2– + PPi2– ; ton-chimique (gradient de protons) entre deux
ΔrG0’ ≈ –46 kJ.mol–1 (PPi2– : pyrophosphate) compartiments séparés par une membrane 18 .
(conditions standard). •• Deux origines à l’énergie pour constituer le gradient
•• Un potentiel de transfert de groupement phospho- protonique (couplage chimioosmotique) :
ryle (opposé du ΔrG0’ d’hydrolyse) intermédiaire ◦◦ oxydation des coenzymes réduits dans le cata-
du couple ATP/ADP qui lui permet d’être à la fois bolisme énergétique (hélice de Lynen, cycle de
donneur et accepteur de groupement phosphoryle. Krebs) couplée à la formation d'un gradient de
•• Mais une enthalpie libre d’hydrolyse dans les condi- protons de part et d’autre de la membrane interne
tions cellulaires qui varie avec les rapports des mitochondriale ou de la membrane plasmique
concentrations et qui détermine véritablement le sens bactérienne ;
des transferts entre composés phosphorylés.
Position centrale de l’ATP sur l’échelle des potentiels de transfert de groupement phosphoryle
7
Couplage chimiochimique lors de la glycolyse
62
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
◦◦ conversion de l’énergie lumineuse et établissement ◦◦ pompe H+ ATP dépendante des cellules végétales
d’un gradient de protons de part et d’autre de la ou d’endomembranes 48 .
membrane des thylakoïdes du chloroplaste 19 . •• Mouvements à l’échelle cellulaire (couplages
chimiomécaniques) :
Utilisation de l’ATP ◦◦ mouvement des cils et des flagelles : motilité cel-
•• Biosynthèses : lulaire ;
◦◦ l'ATP est un monomère activé de la polymérisa- ◦◦ circulation vésiculaire : moteurs protéiques à acti-
tion des ARN ; vité ATPasique (dynéine, kinésine…) 9 ;
◦◦ source d’énergie de biosynthèses de précurseurs : ◦◦ contraction musculaire : interaction ATPasique
couplages anaboliques chimiochimiques (cycle entre actine et myosine.
de Calvin, synthèse de glutamine) ;
•• Contrôle des phénomènes métaboliques :
◦◦ sources d’énergie des polymérisations : formation
◦◦ régulation allostérique de l’activité enzyma-
de précurseurs activés (synthèse des polysaccha-
tique : exemple de la phosphofructokinase (gly-
rides), synthèse des protéines (4 liaisons phosphoes-
colyse) ;
ter, ATP ou GTP, par acide aminé polymérisé).
◦◦ modification covalente de l’activité enzymatique
•• Transports actifs membranaires (couplages
par phosphorylation/déphosphorylation ;
chimioosmotiques) :
◦◦ transduction des signaux extracellulaires : syn-
◦◦ pompe Na+/K+ ATP dépendante des cellules ani-
thèse de l’AMPc, second messager.
males 11 ;
paroi squelettique
membrane plasmique
CHLOROPLASTE CYTOSOL MITOCHONDRIE
glucose P
ADP couplage
NAD+
glycolyse
chimiochimique
CO2
NADH,H+ ATP
2 pyruvate acétyl coA
couplage couplage
ADP
photochimique H+ LUMEN osmochimique cycle de
couplage
hν
couplage chimioosmotique
couplage chimioosmotique chimiochimique KREBS CO2
chaîne photosynthétique
NADH,H+
ATP ATP
chaîne respiratoire
STROMA
H2 O NADP+ ATP ADP NAD+
O2 NADPH,H + H+ H+
O2
cycle de H2 O
CO2 CALVIN ATP
trioses P trioses P ADP
couplage
chimiochimique
ATP H+
couplage
osmochimique
63
22 Oxydoréduction et vie cellulaire
Énergie des réactions d’oxydoréduction : une •• Oxydation de la chlorophylle a du centre réaction-
des formes utilisables par les cellules nel de chaque photosystème sous l’effet de l’énergie
•• Quantification thermodynamique des transferts : lumineuse.
ΔrG = –n.F.ΔE (n : nombre d’électrons échangés, F : •• Chaîne redox dans la membrane thylacoïdale :
constante de Faraday, ΔE : différence des potentiels oxydation de H2O en O2 et réduction de NADP+
des deux couples impliqués). en NADPH,H+ ; formation de pouvoir réducteur
•• Transferts d’électrons exergoniques selon des (NADPH,H+) et d’ATP (couplage chimioosmo-
couples de potentiel redox croissants (potentiel redox tique constituant un gradient de protons, puis osmo-
d’un couple d’autant plus négatif que le réducteur du chimique par l’ATP synthase).
couple est fort). •• Donneur initial d’électrons minéral (H2O) : photo-
•• Transferts d’électrons au sein des compartiments par lithotrophie.
des coenzymes d’oxydoréduction 3 .
Réduction des coenzymes d’oxydoréduction par
•• Coenzymes d’oxydoréduction (NAD, NADP, FAD) :
conversion d’énergie chimique
couples de potentiels négatifs (NAD+/NADH :
–0,32 V dans les conditions standard) ; pouvoir •• À partir des molécules organiques réductrices :
réducteur fort = leur réduction nécessite une source ◦◦ oxydation anaérobie des substrats organiques
d’énergie. dans le catabolisme énergétique, dans les voies
cytosoliques et mitochondriales ;
Réduction des coenzymes d’oxydoréduction ◦◦ passage des coenzymes du cytosol à la matrice
par conversion d’énergie lumineuse mitochondriale par des navettes ;
◦◦ molécules organiques, sources initiales d’élec-
•• Énergie lumineuse convertie en énergie redox :
trons : chimioorganotrophie.
couplage photochimique 19 .
3P-glycérate/
3P-glycéraldéhyde NAD+/NADH pyruvate/lactate
/ NADP+/ NADPH
2 H+/H2 FAD/FADH2 quinone Q/QH2 NO3-/NO2- O2/2H2O
-0,55 -0,42 -0,32 -0,22 -0,18 0,03 0,05 0,43 0,82 E0' (V)
0
sens spontané de transfert des électrons : ΔrG ' < 0
sens non spontané de transfert des électrons : ΔrG0' > 0
64
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
CH3-CO-COO– NADH,H+
0
E ' = -0,18 V pyruvate réd ox E0' = -0,32 V
+
CH3-CHOH-COO –
NAD
lactate
ATP
Constitution d'un pouvoir réducteur puis utilisation d'un pouvoir réducteur
oxydoréductions et synthèse d'ATP oxydoréductions et gradient de H+
par couplage chimiochimique (ccc) par couplage chimioosmotique (cco)
cytosol ou matrice mitochondriale crêtes mitochondriales
65
23 Assimilations réductrices des cellules
autotrophes
Ensemble des réactions de réduction des formes La Rubisco, une enzyme oligomérique
minérales des éléments carbone et azote (CO2, NO3–) michaélienne à double activité catalytique
conduisant à la synthèse de molécules organiques. •• Activité carboxylase, favorisée aux pCO2 élevées :
entrée du carbone dans le cycle de Calvin.
Réduction assimilatrice du carbone minéral •• Activité oxygénase, favorisée aux faibles pCO2 (par
dans le chloroplaste exemple lors de la fermeture des stomates) : initie
•• Un cycle de réactions, le cycle de Calvin-Benson, une suite de réactions dégageant CO2 et consommant
avec trois étapes majeures : O2, sans former d’ATP (photorespiration).
◦◦ fixation du CO2 sur le ribulose biphosphate •• Deux activités en compétition dont le bilan déter-
(RuBP, à 5C) : carboxylation catalysée par la mine la fixation du carbone.
Rubisco ; puis formation de deux molécules de
phosphoglycérate (PGA, à 3C) ; Photosynthèse en C4-C3 et contournement de la
◦◦ réduction du PGA en phosphoglycéraldéhyde photorespiration
(PGald), qui est un triose-phosphate, par utili- •• Intervention de la PEP-carboxylase, enzyme per-
sation de l’ATP (activation du PGA en bisPGA mettant la fixation du CO2, même à des pCO2 très
par phosphorylation), puis du pouvoir réducteur faibles.
NADPH, produits de la phase photochimique ; •• Chez les plantes en C4, deux types de cellules
◦◦ régénération du RuBP, avec consommation d’ATP. foliaires avec deux types de chloroplastes :
•• Devenir des trioses-phosphates (PGald) dépendant ◦◦ cellules du mésophylle à chloroplastes gra-
de leur concentration et de celle en phosphate (Pi) : naires : fixation cytosolique du CO2 par la PEP
◦◦ synthèse d’amidon dans le stroma et stockage carboxylase sur un accepteur en C3 et forma-
temporaire, le jour, sous forme de grains ; tion d’un acide en C4 avec utilisation de pou-
◦◦ synthèse de saccharose dans le cytosol, le jour et voir réducteur et d’ATP produits par la phase
la nuit ; exportation par la sève élaborée. photochimique ;
3 H2O
3 composés C6 O
(3x6 = 18 C) R-C O-
Rubisco 6 PGA 6 ATP
3 CO2 (6x3 = 18 C)
(3 C) INCORPORATION
- 6 ADP
CARBOXYLATION
3 RuBP O
6 1,3-bisPGA R-C
(3x5 = 15 C) (6x3 = 18 C) O P
3 ADP
ACTIVATION ET 6 NADPH,H +
REDUCTION
3 ATP 6 NADP+
3 RuMP REGENERATION
(3x5 = 15 C) 6 PGald 6 Pi
(6x3 = 18 C) O
R-C H
composés intermédiaires
EXPORTATION
étape irréversible 5 PGald (gain net de la
(5x3 = 15 C) 1 PGald photosynthèse)
(3 C)
66
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
67
24 Synthèse sur l’organisation fonctionnelle
de la cellule
La cellule constitue l’unité de base structurale et fonc- divisé, membrane plasmique supportant des chaînes
tionnelle du vivant. Sa taille peut varier de 1 µm (bac- respiratoire et photosynthétique.
térie) jusqu’à plusieurs centaines de µm (cellule d’épi-
derme d’oignon, neurone, myocytes…). Les cellules, systèmes thermodynamiques
ouverts
La cellule, volume aqueux limité par une •• La cellule est le siège d’échanges de matière, d’éner-
membrane doublée d’une matrice extracellulaire gie et d’informations avec son environnement.
Toute cellule comporte : •• Toute cellule entretient un faible niveau d’entropie
•• Un cytoplasme contenu par un plasmalemme 8 . (haute organisation).
•• Une matrice extracellulaire double extérieurement le •• Cellule, lieu de transformation de matière : autotro-
plasmalemme 10 . phie et hétérotrophie.
•• Une information génétique, des outils moléculaires 15 . •• Organites convertisseurs d’énergie des cellules euca-
ryotes 18 : obtention par la cellule d’énergie utili-
Une compartimentation des cellules eucaryotes 25 sable par conversion de l’énergie lumineuse (chlo-
•• Compartiment : secteur cellulaire délimité par une roplastes), de l’énergie chimique (mitochondries)
endomembrane. •• Grande diversité du métabolisme des bactéries :
•• Cellules eucaryotes multicompartimentées : ◦◦ procaryotes capables d’effectuer divers types de
◦◦ saccules du reticulum et du Golgi, vésicules, fermentations, respirations et photosynthèses.
vacuole : 1 compartiment ; mitochondries : 2 com- Importance dans les cycles biogéochimiques ;
partiments ; chloroplastes : 3 compartiments ; ◦◦ grande adaptabilité métabolique induite par leur
◦◦ environnements chimiques restreints optimisant milieu de vie.
le travail : concentration de substrats, création de
gradients ; Une information génétique supportée
◦◦ division du travail : nécessité d’une coordination par l’ADN 72
par signaux intracellulaires ; Chez les eucaryotes, un matériel génétique, nucléaire
◦◦ dynamique vésiculaire liée au cytosquelette, exo- (90 %) et extranucléaire (10 %). Dans le noyau, 2 états
cytoses et endocytoses. structuraux et fonctionnels de la chromatine : dense
•• Cellules procaryotes, en général non compartimen- non exprimée (hétérochromatine) et diffuse exprimée
tées (sauf cyanobactéries) ; métabolisme moins sub- (euchromatine).
68
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
Messagers
+ Cytoplasme (Mi)
Synthèse
FLUX D'ÉNERGIE
des Ca2+
protéines
Ech
A Flux d'IG
ATP Récepteurs
TO T membranaires (Rmb)
Noyau
métabolites R
Gl
Messagers
Ribosome
extra-cellulaires (Me)
Mi
Me H 2O Me CO O2
D N
Rmb ions 2
Pôle basal
FLUX D'ÉNERGIE
(b) Cellule du parenchyme
palissadique CO2
cyclose TO
R O2
Énergie O2
lumineuse Glycolyse Transcription
ATP de l'information
T
génétique
AA : acide aminé A
AG : acide gras O, AA,
P Flux d'IG
AM : amidon
AG
IG : information génétique
O : oses Am EXPORT
P : photosynthèse
Ech
H 2O réserves actifs
CO2 ions vacuolaires
5 µm matière matière
minérale organique
FLUX DE MATIÈRE
70
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
Une cellule intégrée dans un organisme informatives, nerveuses (animaux) et hormonales (ani-
pluricellulaire ou constituant un organisme maux et végétaux).
à elle seule •• Organisme unicellulaire, pro ou eucaryote : la cellule
•• Organisme pluricellulaire dont l’unité entre les diverses réalise à elle seule toutes les tâches 57 ; diversité des
cellules est établie grâce à des corrélations trophiques, modes de vie.
1 : membrane
plasmique
2 : cytoplasme
3 : MEC
3
Divers types cellulaires d’un organisme eucaryote (mammifère) : un même patrimoine génétique, des expressions différentes
71
26 La compartimentation cellulaire
La compartimentation permet de distinguer •• Compartimentation et rapprochement de molécules
deux types cellulaires, pro- et eucaryote (optimisation de fonctions cellulaires) :
•• Compartiment : une endomembrane (un contenant) ◦◦ proximité entre enzymes et substrats : Rubisco
et le contenu qu’elle délimite. de la matrice plastidiale proche des produits des
•• Compartimentation : état subdivisé (allant de pair réactions photochimiques ; enzymes du cycle
avec la présence d’un noyau) des cellules eucaryotes. de Krebs alimentant en coenzymes réduites les
•• Absence de compartiments dans les cellules proca- crêtes mitochondriales ;
ryotes (avec des exceptions : Cyanobactéries). ◦◦ proximité renforcée par la forme du comparti-
ment : saccules aplatis et enzymes membranaires
Division du travail cellulaire entre les différents très proches (glycosylations dans le RE ou les sac-
compartiments cules golgiens) 17 ;
•• Compartimentation et séquestration de diverses subs- ◦◦ concentration de molécules dans des vésicules
tances : sphériques ; fort rapport V/S, contenance maxi-
◦◦ protection et centralisation de la chromatine dans male pour une faible surface membranaire ; vési-
le compartiment nucléaire ; présence de diverses cules de sécrétion, vésicules synaptiques.
enzymes catalysant la copie, l’expression et la •• Compartimentation et constitution d’une ddp électro-
réparation de l’ADN 73 et 76 ; chimique 16 et 18 :
◦◦ neutralisation de substances dangereuses pour la ◦◦ membrane asymétrique des crêtes mitochon-
cellule : lysosomes, péroxysomes, vacuoles 17 . driales et thylacoïdiennes séparant 2 compar-
compartimentation : 5 µm
division du travail
une endomembrane
compartiments (le contenant) un compartiment :
des saccules et vésicules
un contenu
biosynthèses cellulaires
séquestration
hyaloplasme :
0,25 µm
compartiment ?
compartiment nucléaire
centralisation et
protection de
l'information génétique
compartiment
vacuolaire
accumulation
hydrosquelette
2 ou 3 compartiments
des « organites cellule procaryote:
énergétiques » absence
conversions d'énergie cellule eucaryote d'endomembranes
cellule cellule non
multicompartimentée compartimentée
Cyanobactéries
La compartimentation des cellules eucaryotes (exemple d’une cellule de parenchyme chlorophyllien) opposée
à l’absence de compartiments chez diverses bactéries
72
DES MOLÉCULES DU VIVANT À LA CELLULE
chaîne
H+ X
H+
respiratoire
*cco
X
H+ Q
Δ μ H+
e- Δ μH+ ATP synthase membrane
NADH,H
+ +
+1/2 O2 H *coc
+ H Y Y
NAD
H 2O
*cco couplage chimioosmotique ADP + Pi + H2O + ATP
H
respiration aérobie
deux compartiments X (espace intermembranaire) *coc: couplage osmochimique
& Y (matrice) et une membrane: crête réaction endergonique
réaction exergonique
timents entre lesquels s’établit une force pro- •• Coopération entre la matrice plastidiale, le péroxy-
ton-motrice par couplages chimioosmotique et some et la matrice mitochondriale dans la photores-
photochimique ; piration 23 .
◦◦ utilisation du gradient protonique pour la synthèse •• Coopération entre divers compartiments lors des
d’ATP 16 et 18 . flux de matière intracellulaires ; importance du trafic
vésiculaire 17 .
Coopération entre divers compartiments
et unité fonctionnelle de la cellule Acquisition et dynamique
•• Coopération lors de l’expression de l’information de la compartimentation cellulaire
génétique : •• La compartimentation n’est pas un état figé ; dispari-
◦◦ coopération entre compartiments nucléaire et tion et reformation de l’enveloppe nucléaire lors de la
cytosolique ; passage d’ARN du noyau vers le division cellulaire 9 et 75 ; formation d’une grande
cytosol ; passage inverse de signaux de contrôle vacuole par fusion de vésicules lors de la différencia-
de la transcription 75 ; rôle des pores nucléaires ; tion de cellules végétales 54 .
◦◦ coopération entre compartiments nucléaire, cyto- •• Une endocytobiose à l’origine de la compartimen-
solique et matriciel : importation de protéines par tation ; bactéries pourpres à l’origine des mitochon-
les mitochondries et les chloroplastes 17 . dries 83 .
Coopération entre compartiments nucléaire et matriciel dans la synthèse des protéines mitochondriales
73
BIOLOGIE
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
L'organisme : un système
en interaction avec
son environnement
27 La vache : regards sur l’organisme animal
La vache, femelle de l’espèce Bos taurus, est un animal ◦◦ relations avec le taureau limitées aux fonctions de
domestique, vivant en plaine et en moyenne montagne. reproduction (sauf insémination artificielle) 28 .
Les vaches, groupées en troupeaux, sont des animaux •• Avec les autres espèces de la prairie :
grégaires et sociaux. ◦◦ prédation (consommation de l’herbe et produc-
Place dans la classification tion de matière organique : c’est un producteur
secondaire 66 ) ;
Différents caractères morphologiques, anatomiques…
◦◦ symbiose avec les microorganismes de la panse 28 ;
permettent de placer la vache dans une classification.
◦◦ parasitisme (taons).
Un système thermodynamiquement ouvert •• Avec l’homme (domestication).
•• Comme tout être vivant elle perd de l’énergie et de la •• C’est une espèce clé de voûte (qui détermine l’intégrité
matière, pertes compensées par le biais des fonctions de et la persistance de prairie) ; c’est aussi une espèce
nutrition 28 . Ses besoins en eau sont très importants. architecte (modifie physiquement son milieu) 65 .
•• Elle échange des informations avec son environne-
ment, notamment par les fonctions de relation 28 . Un « objet technologique »,
•• Ces échanges de matière, d’énergie et d’informations produit d’une domestication
en font un système thermodynamique ouvert. et d’une sélection par l’homme
Un animal impliqué dans de multiples interactions •• Une domestication initiée il y a 10 000 ans.
•• Avec son environnement, biotique et abiotique, •• Une sélection des géniteurs par l’homme parmi les
dans lequel elle se déplace, se protège et qu’elle animaux porteurs des caractères recherchés (adapta-
appréhende grâce aux fonctions de relation 28 . tions aux exigences du climat, du relief, bonne pro-
•• Avec les autres bovins : duction de viande ou de lait) a abouti à constituer
◦◦ relations sociales (dominance-subordination, affi- différentes races.
nités qui assurent la cohésion du groupe) ; •• Amélioration de la génétique à partir des mâles, par
◦◦ relations avec les veaux (contacts olfactifs, léchage, l’insémination artificielle : un grand nombre de des-
tétée) ; cendants pour un taureau sélectionné.
squelette
céphalique :
crâne
squelette axial :
SQUELETTE
colonne vertébrale
squelette zonal :
ceintures
(scapulaire, antérieure
et pelvienne, postérieure)
squelette
appendiculaire :
membres 2 membres 2 membres
appui sur l'extrémité de la antérieurs postérieurs
dernière phalange terminée porteurs propulseurs
par un sabot : animal ongulé
4 pattes à fonction locomotrice :
tétrapode
La vache et son squelette (vue latérale gauche)
76
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
•• Fécondations multiples d’une vache suivies d’un •• Exceptionnellement, clonage embryonnaire (scission
transfert des embryons dans l’utérus d’autres vaches d’un embryon à un stade précoce pour obtenir des
où ils se développeront : obtention d’un grand nombre veaux jumeaux) ou somatique (à partir d’une cellule
de veaux à partir de géniteurs sélectionnés. non reproductrice d’un géniteur d’exception) : nom-
breuses difficultés.
77
28 La vache : réalisation des grandes fonctions
Les fonctions de relation •• Appareil digestif : tube, accompagné de glandes
•• Traitement des informations sensorielles (sensibilité) annexes, ouvert au niveau de la bouche et l’anus.
perçues par les organes des sens et commande des •• Régime herbivore : transformations des aliments
organes moteurs (motricité) par les centres nerveux riches en cellulose tout au long du tube digestif.
(encéphale et moelle épinière) et les nerfs. •• Transformations mécaniques par les dents labiales (inci-
sives, canines de la mâchoire inférieure), préhensiles,
•• Motricité : faculté à effectuer des mouvements, com-
et jugales (prémolaires, molaires), broyeuses, à crois-
porte la locomotion : 4 membres redressés mis en
sance continue ; articulation de la mâchoire inférieure
mouvement par les muscles squelettiques 27 . Les
permettant les mouvements essentiellement latéraux.
mouvements de l’organisme sont impliqués dans la
•• Transformations chimiques par le microbiote du
réalisation de l’ensemble des fonctions.
rumen (animal polygastrique) :
•• La survie individuelle dépend de systèmes de percep- ◦◦ hydrolyse de la cellulose, de l’amidon et des pro-
tion et de protection : téines ;
◦◦ perception des stimuli extérieurs à l’organisme, ◦◦ synthèse d’acides gras volatils (70 % de l’apport
lumineux (vision), sonores (audition), chimiques alimentaire), de méthane (archées) et d’acides
(à distance, olfaction et au contact gustation), aminés, nucléotides, vitamines ;
mécaniques (somesthésie) et des stimuli en pro- ◦◦ syntrophie entre microorganismes et symbiose
venance de l’organisme ; des microorganismes avec la vache.
◦◦ protection mécanique et thermique (peau) ; contre •• Transformations chimiques ultérieures :
les infections (peau, système immunitaire). ◦◦ régurgitation et rumination : mastication longue
favorisant l’action des microorganismes ;
Une fonction de nutrition propre à ce ruminant : ◦◦ hydrolyse acide dans la caillette et dans l’intestin
l’alimentation et la digestion grêle.
•• Alimentation : consommation d’aliments organiques
(hétérotrophie), suivie de leur transformation par Autres fonctions de nutrition
la digestion : traitement mécanique des aliments et •• Respiration pulmonaire : échanges gazeux respi-
transformations chimiques. ratoires avec l’air et prise en charge d’O2 et CO2 par
le sang entre les tissus et les poumons 41 .
78
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
•• Excrétion (élimination des déchets du métabolisme des annexes embryonnaires, organes transitoires
dont l’urée : uréotélie) et osmorégulation sont réa- indispensables à la réalisation de ses fonctions
lisées par le système urinaire. vitales ;
•• Circulation sanguine : distribution à l’ensemble ◦◦ la parturition ou vêlage est l’expulsion du fœtus
de l’organisme des métabolites issus de la digestion et de ses annexes ;
par le sang, tissu liquide mis en mouvement par la ◦◦ le développement est direct et donnera une
pompe cardiaque dans les vaisseaux. Permet en outre génisse (jeune femelle) ou un taurillon (jeune
la distribution de chaleur et la circulation de messa- mâle).
gers chimiques (hormones) 45 et 46 . •• Lactation, sous contrôle hormonal, elle suit la mise-
bas. Les sécrétions lactées sont constituées du colos-
Les fonctions de reproduction trum (riche en lipides, immunoglobulines) puis du
•• Fécondation interne par accouplement : lait. Le sevrage a lieu vers 10 mois.
◦◦ espèce gonochorique, puberté atteinte vers 9 à
12 mois ; Les interrelations entre fonctions
◦◦ la femelle (vache) possède 2 ovaires, le cycle ova- Face aux variations d’origine interne ou externe, les
rien dure 21 jours ; interrelations entre fonctions permettent :
◦◦ le mâle (taureau) possède 2 testicules où a lieu la •• soit une régulation (augmentation des pertes ther-
spermatogénèse (54 jours). miques par sudation en réponse à un réchauffement
•• Développement embryonnaire vivipare : de l’environnement) 47 ;
◦◦ la gestation dure 290 jours. Amnios et placenta •• soit une adaptation (adaptation du microbiote à un
assurent le développement de l’embryon. Ce sont changement d’alimentation).
vaisseaux du foetus
- exportation des
déchets (CO2, urée.)
- importation des
nutriments, des ions
et de l'O2
fœtus
cordon ombilical
cavité utérine
paroi utérine
col - partie interne nourricière (endomètre)
utérin - partie externe musculaire (myomètre)
79
29 Plans d’organisation et relation
entre les organismes et leur milieu
Les mêmes fonctions biologiques ◦◦ reproduction sexuée : gamétogenèse et féconda-
chez tous les organismes tion ;
•• Fonctions (ou vie) de relation : locomotion, sensibi- ◦◦ développement : développement embryonnaire
lité, protection. (du zygote à l’éclosion ou la naissance) et post
•• Fonctions (ou vie) de nutrition : embryonnaire.
◦◦ apports de nutriments et du dioxygène aux organes
par l’alimentation (prise des aliments, digestion Les mêmes fonctions réalisées par des plans
mécanique et chimique, absorption, égestion), la d’organisation différents
respiration, la circulation ; •• Réalisation de la fonction par des processus analo-
◦◦ élimination de leurs déchets par l’excrétion azotée gues.
et la respiration (excrétion du CO2). •• Réalisation de la fonction avec des modalités parfois
•• Fonctions (ou vie) de reproduction : différentes.
oesophage
BRASSAGE
estomac
artère
distribution
poumons aux organes branchies
cœur
pompe
art
veine ère
retour ven
tra
au cœur le
circulation systémique
80
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
Des fonctions de nutrition mettant en jeu ◦◦ convection : transport de masse d’une substance
des surfaces d’échanges avec le milieu par un fluide porteur ; mise en mouvement du
•• Localisation et nature des surfaces d’échanges : liquide assurée par un organe contractile, le cœur,
◦◦ surface corporelle recouverte d’un tégument (ou dorsal (arthropodes) ou ventral (vertébrés).
peau chez les vertébrés) ;
Des fonctions influencées par des caractéristiques
◦◦ surfaces spécialisées externalisées dans le milieu
du milieu de vie
aquatique (branchies) ;
◦◦ tissu (épithélium) tapissant les cavités en relation •• Des milieux de vie aux caractéristiques physiques et
avec le milieu extérieur : intestin, poumon, rein. chimiques différentes.
•• Une disponibilité de l’eau variable selon les milieux :
•• Des échanges mettant en jeu des liquides internes
◦◦ disponibilité élevée en eau douce ; en milieu
qui relient fonctionnellement les surfaces aux autres
marin, elle dépend de l’osmolarité des cellules
cellules par la circulation :
(disponibilité élevée, sauf pour cellules hypo-os-
◦◦ sang et lymphe interstitielle pour les appareils cir-
motiques par rapport à l’eau de mer) ; variable
culatoires clos (vertébrés) ;
suivant le climat dans le milieu aérien ;
◦◦ hémolymphe pour les appareils circulatoires
◦◦ influence de ce facteur sur les caractéristiques des
ouverts (arthropodes, lamellibranches).
surfaces d’échanges 41 et sur les formes de l’ex-
•• Des échanges mettant en jeu les mêmes processus crétion azotée : NH4+ (toxique si non dilué) lorsque
physiques : l’eau est disponible ; urée ou urates dans le cas
◦◦ diffusion : échanges selon la loi de Fick ; carac- contraire.
tères des surfaces d’échanges en relation avec •• Des structures convergentes associées à des fonc-
la loi de Fick : extension des surfaces, faible tions comparables dans un milieu donné 43 : des
distance d’échanges augmentant les gradients, contraintes environnementales similaires ont conduit
maintien des concentrations par renouvellement à maintenir, dans différents taxons, des caractères
des milieux ; analogues, non hérités d’un ancêtre commun et
apparus indépendamment.
81
30 La vie animale en milieu aérien
Caractéristiques du milieu aérien •• Divers modes de locomotion dans un milieu de faible
(= milieu terrestre) viscosité opposant une faible résistance à l’avance-
•• Des caractéristiques favorables à la vie : ment :
◦◦ forte teneur en O2 de l’atmosphère (21 %) ; ◦◦ avec appui sur le sol : marche, course ou saut ;
◦◦ importante énergie lumineuse incidente qui per- ◦◦ avec appui sur l’air : vol.
met une forte production primaire ; •• Communication visuelle favorisée par la bonne
◦◦ milieu de faible viscosité dans lequel le coût éner- transmission de la lumière dans l’air ; adaptation des
gétique des déplacements est limité ; appareils sensoriels aux caractéristiques physiques du
◦◦ diffusion aisée des molécules. milieu (œil composé fonctionnant par apposition chez
•• Des contraintes : les insectes ; oreille moyenne des mammifères ampli-
◦◦ faible portance de l’air : forces de gravité non fiant les vibrations sonores…).
équilibrées par la poussée d’Archimède ;
◦◦ milieu dans lequel l’eau est peu disponible et qui Un milieu déshydratant
peut être desséchant ; •• Recherche des ressources en eau : comportement de
◦◦ grande variabilité climatique d’un écosystème à soif.
un autre ; au sein d’un écosystème, variabilités •• Limitations des pertes d’eau par la structure des sur-
journalières et saisonnières. faces d’échanges :
◦◦ limitations des pertes tégumentaires : cuticule des
Un milieu gazeux, transparent et de faible portance insectes, kératinisation de l’épiderme des mam-
•• Soutien de l’organisme immobile par un squelette mifères ; limitation de la transpiration ;
articulé : exosquelette des arthropodes ; endosque- ◦◦ limitations des pertes respiratoires par invagi-
lette des vertébrés. nation des surfaces d’échanges gazeux (surface
•• Soulèvement de l’organisme au-dessus du sol favori- pulmonaire des mammifères ; surface trachéenne
sant les déplacements : des insectes).
◦◦ soulèvement par la disposition des pièces squelet- •• Limitations des pertes liées à l’excrétion azotée :
tiques des appendices locomoteurs ; ◦◦ par des formes d’excrétion de l’azote demandant
◦◦ soulèvement lié aux contractions d’une muscula- une faible dilution (urée chez les mammifères ;
ture appendiculaire développée. urates chez les insectes) ;
patte plurisegmentée
membre membre
antérieur postérieur corps soulevé du sol P3 P2 P1
2 paires de membres parasagittaux 3 paires de pattes thoraciques
82
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
Coupes longitudinales schématiques du tégument d’un mammifère (a) et d’un insecte (b)
◦◦ par une importante réabsorption de l’eau dans les ◦◦ reproduction saisonnière permettant le dévelop-
organes élaborant l’urine. pement des jeunes à la bonne saison ;
•• Mécanismes physiologiques équilibrant les entrées et ◦◦ vie ralentie des organismes lors de la mauvaise
les sorties d’eau (ex. : variation du volume des urines saison (hibernation de certains mammifères).
d’un mammifère en fonction de son état d’hydrata-
tion ; régulation de la volémie). Un milieu diversifié
et de forte production primaire
Un milieu variable au cours du temps •• Utilisation de la biomasse primaire, source de
•• Équilibre thermique des organismes :
matières des chaînes alimentaires ; intervention des
◦◦ variations de la température corporelle suivant symbioses dans la digestion de certaines molécules
celles du milieu (insectes : hétérothermes) ou (exemple des ruminants 28 ).
•• Diversité de la vie animale en relation avec la diver-
régulation de la température corporelle (mam-
mifères : homéothermes) ; sité des écosystèmes terrestres (stratification de la vie
◦◦ limitation des pertes thermiques par des structures animale dans la prairie et son sol 63 ).
isolantes emprisonnant de l’air (fourrure ; duvet) ;
◦◦ contrôle physiologique des flux thermiques avec Des convergences évolutives constituant
l’extérieur : vasodilatation cutanée, sudation aug- des adaptations au milieu aérien
mentant ces flux dans un milieu chaud (coût : aug- •• Tissus de soutien dont les matrices extracellulaires
mentation du risque de déshydratation). sont rigidifiées :
•• Protection des formes fragiles du cycle de dévelop- ◦◦ par des protéines tannées, pour la cuticule des
pement : insectes ;
◦◦ gamètes non libérés dans le milieu extérieur : ◦◦ par imprégnation par des sels de calcium, pour le
fécondation interne ; tissu osseux des mammifères.
◦◦ protection des embryons, dans un œuf pondu dans •• Appendices articulés des arthropodes et membres
un terrier (criquet) ou par nidation dans l’orga- chiridiens des tétrapodes en plusieurs segments et
nisme maternel (viviparité des mammifères). soulevant le corps de la surface du sol.
•• Synchronisation du cycle de développement et du •• Surfaces respiratoires internalisées 41 .
cycle des saisons : •• Fécondation interne 32 .
83
31 Diversité des plans d’organisation à partir
de quelques exemples d’animaux
Plan d’organisation = agencement des organes et leur ou anatomique, d’après des dissections ou des coupes
disposition relative caractérisant les êtres vivants d’un transversale (perpendiculaire à l’axe d’allongement),
taxon ; prise en compte des symétries et des axes de longitudinale sagittale (selon le plan de symétrie) ou
polarité (axes antéropostérieur et dorso-ventral). Il est longitudinale frontale (perpendiculaire au plan de
déduit d’études morphologique (sans ouvrir l’animal) symétrie).
trace du plan de
symétrie bilatérale
AVANT
glande
excrétrice
appendices 1 bouche
Caractères observés Interprétation
TÊTE
articulés 1 2 oesophage
2 3 estomac plan de symétrie bilatérale BILATÉRIEN
4 glande digestive
3 appareil 5 intestin chaîne nerveuse ventrale par
THORAX
1 PROTOSTOMIEN
digestif 6 anus rapport au tube digestif
2 4 échangeur corps recouvert d'une cuticule ECDYSOZOAIRE
respiratoire
corps formé de métamères,
cuticule appareil
ABDOMEN
antennes
MALACOSTRACÉ ANTENNATES INSECTE
deux paires avant une paire d'antennes
d'antennes œil composé
P1
céphalothorax appendices
articulés
2 cuticule 2
1 pas
P2 * d'appendices
1 cm P1 P2 P3 3
P3 Pl3 abdominaux
8 métamères thoraciques Pl2 Pl4
avant 3 métamères 11 métamères
P : appendices thoraciques P4 Pl1 * Pl5 arrière
(péréiopodes) P5 * Pl6 1 arrière thoraciques abdominaux
6 métamères abdominaux
Pl : appendices abdominaux
(pléopodes)
plaque sous-génitale masquant
* Pl1 et Pl2 formant un organe copulateur caractères sexuels secondaires * les organes copulateurs
1 patte
vie aquatique 1 palette natatoire vie terrestre 2 ailes
2 branchiostégite (protégeant les branchies) 3 stigmate (respiration trachéenne)
Comparaison des caractéristiques morphologiques de l’écrevisse et du criquet mâle (vue latérale gauche)
84
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
AVANT
trace du plan de
symétrie bilatérale 1 bouche
2 oesophage
3 estomac
1 appareil 4 foie
TÊTE
membre
digestif 5 pancréas
antérieur
2 6 intestin
7 anus
Caractères observés Interprétation
endosquelette échangeur
respiratoire plan de symétrie bilatérale BILATÉRIEN
4 1
appareil 12coeur ventral - colonne vertébrale : axe
TRONC
3 2
circulatoire 2 aorte squelettique dorsal contenant
vertèbre 5
dérive du sclérotome des clos la moelle épinière
somites ; disposition
appareil 1 rein - corps en trois parties (tête,
métamérisée 1
excréteur 2 uretère tronc, queue)
membre 6 2 - métamérie s'exprimant au
postérieur niveau des somites 38 VERTÉBRÉ
7
- deux paires de membres
colonne - endosquelette
QUEUE
1
3
85
32 Rapprochement des gamètes,
prélude à la fécondation
Gamètes, cellules fragiles non viables si exposition la moule, la diantline : libérée par les sperma-
directe au milieu aérien ; nécessitent un milieu aqueux. tozoïdes, favorise l’évacuation synchronisée des
gamètes hors de la cavité palléale.
Rapprochement des gamètes libérés dans le milieu •• Déplacement actif des spermatozoïdes motiles et pas-
aquatique : exemples du fucus et de la moule sif des gamètes femelles (par les courants) condui-
•• Ouverture des gamétocystes et expulsion de muci- sant à une fécondation externe dans l’eau de mer.
lage par l’ostiole dans l’eau de mer (fucus) ; émis-
sion dans l’eau de la cavité palléale ; gamètes for- Rapprochement des gamètes chez des animaux
més dans les gonades, libérés au niveau des papilles aériens : exemple des mammifères
génitales (moule). •• Dans un premier temps, rapprochement des reproduc-
•• Rapprochement favorisé par : teurs lorsqu’ils sont féconds ; recherche de partenaire
◦◦ l’émission synchrone d’un grand nombre de associée à des comportements spécifiques (brame du
gamètes mâles et femelles qui compense le carac- cerf, chant des oiseaux, reconnaissance de couleurs,
tère aléatoire des rencontres et des pertes (préda- de phéromones…) ; parade nuptiale prélude à l’accou-
tion) ; plement, permettant un choix de partenaire ; tous les
◦◦ l’intervention de phéromones : chez le fucus, reproducteurs potentiels ne se reproduisent pas 61 :
le fucoserratène, libéré par les oosphères, attire chez le cerf, compétition entre mâles pour l’accès aux
les spermatozoïdes (chimiotactisme) ; chez femelles.
86
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
Rapprochement des gamètes dans les voies génitales femelles d’un animal aérien
•• Organes copulateurs ; spermatozoïdes émis par structure résistante et mobile, le pollen, gaméto-
le pénis dans le vagin de la femelle (fécondation phyte mâle 33 ; vecteurs de dispersion : le vent
interne) ; rapprochement des gamètes mâles et (anémogamie), divers insectes (lépidoptères,
femelles dans les voies génitales femelles : environ- hyménoptères, entomogamie) ;
nement aqueux produit par les sécrétions de l’ani- ◦◦ germination du pollen sur un stigmate d’une fleur
mal ; adaptation au milieu aérien. de la même espèce 33 portant les gamètes mâles
jusqu’au contact de l’oosphère et des noyaux du
Rapprochement des gamètes chez des végétaux sac embryonnaire (fécondation interne).
aériens : exemple des angiospermes •• Une fécondation externe dépendante de la présence
d’eau chez le polypode (zoïdogamie) ; spermatozoïdes
et du polypode
motiles libérés à la surface du prothalle 37 se dépla-
•• Des gamètes mâles non motiles portés et protégés par çant dans un film d’eau du milieu extérieur (précipi-
le pollen (siphonogamie, angiospermes 33 : tations) ; rapprochement des gamètes favorisé par leur
◦◦ développement de l’appareil reproducteur qui libération saisonnière et le chimiotactisme positif des
dépend de facteurs internes et de facteurs du spermatozoïdes vers la gelée du col de l’archégone
milieu : reproduction saisonnière pouvant être contenant le gamète femelle.
contrôlée par le photopériodisme 55 ;
◦◦ pas de rencontre des partenaires : nécessité d’un Rapprochement des gamètes et processus de tri
transport par des agents du milieu terrestre d’une favorables à la diversification 33 , 80
87
33 La fleur des angiospermes
Organe reproducteur des angiospermes : 4 verticilles ◦◦ symétrie axiale (fleur actinomorphe ou régulière)
concentriques de pièces florales (fleur complète). ou bilatérale (fleur zygomorphe ou irrégulière) ;
La fleur des Angiospermes, organe de la reproduc- ◦◦ nombre de verticilles : au moins 4 différents (fleur
complète), moins de 4 (fleur incomplète) ;
tion sexuée
◦◦ nombre de pièces : 3 (monocotylédones), 4, 5 ou
•• Ex. : la fleur d’Arabidopsis thaliana (Brassicacées)
parfois plus ;
•• 2 gamétophytes, mâle (grain de pollen) et femelle
◦◦ morphologie des pièces : Souvent différentes d’un
(sac embryonnaire) ; issus de la méiose, ils présentent
verticille à l’autre, parfois identiques (tépales) ;
une variabilité génétique ; porteurs des gamètes, ils
participent à leur rencontre lors de la fécondation. ◦◦ soudure ou non : 0 soudure (dialysépale/dialypé-
•• La mise en place de la fleur 55 . tale), soudure (gamosépale/gamopétale) ;
◦◦ carpelles : mono/pluricarpellé, syn/dialycarpellé,
La diversité de l’organisation florale placentation (axile, pariétale, centrale) ;
•• Diversité de l’organisation florale et détermination ◦◦ position du gynécée/réceptacle : au-dessus (ovaire
florale basée sur divers critères floraux. supère), au-dessous (ovaire infère).
◦◦ inflorescence : fleur unique ou en groupe : inflores-
cence définie (cyme) ou indéfinie (grappe) ; •• Diversité en relation avec le mode de pollinisation 32 .
88
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
bouchon 2 cellules
de callose noyau de la cellule végétative hydratation et
spermatogènes
mitochondrie germination du pollen
REG stigmate
cytosol vacuole style creux
5 μm paroi en croissance
tube pollinique
membrane plasmique
en croissance
eau: turgescence vésicules de sécrétion: hydrolyse
croissance des parois, digestion moléculaire 0,5 mm
AA, oses: nutrition
polarisée
guidage (vitronectine stylaire), chimiotactisme (ovules) ovule
Détail de l'extrémité du tube pollinique en croissance et trajet au sein du pistil
tube pollinique noyau végétatif
sac embryonnaire
appareil filiforme 2 gamètes mâles
synergide
membrane synergide dégénérée
de l'oosphère dégénérescente
membrane de
la cellule centrale Zygote principal (2n)
paroi
(a) (b) futur embryon
oosphère
cellule centrale Zygote accessoire (3n)
20 μm à 2 noyaux futur albumen
Contact (a) entre les gamétophytes et rencontre des gamètes (b)
stigmate épicarpe
style mésocarpe
endocarpe
ovaire fruit
ovule graine péricarpe
étamine
pétale
sépale
réceptacle
(a) pédoncule floral pédoncule du fruit (b)
De la fleur (a) au fruit (a) à partir de l’exemple d’une fleur de rosacée : la cerise 89
34 Les cycles de reproduction
Lors de la reproduction sexuée d’un organisme vivant, ◦◦ méiose (formation de structures haploïdes et origi-
alternance de deux phases, haploïde (flèches bleues) et nales) et fécondation (rétablissement de la diploïdie
diploïde (flèches rouges), séparées par deux processus et « hasard » de rencontre des gamètes mis en jeu) ;
cellulaires, méiose et fécondation. ◦◦ méiose et fécondation bornent 2 phases confon-
dues ici avec 2 générations.
Les éléments essentiels d’un cycle •• Sexualisation : au niveau du zygote (cerf) ; des
de reproduction : exemple du polypode pièces fertiles (étamines et pistil) pour les angios-
•• 2 processus cellulaires majeurs, complémentaires, à permes et des gamétanges (anthéridie et archégone)
rôle qualitatif et quantitatif : pour le polypode.
Sporange
sporange
printemps Méiose
Méiose
Multiplication : grand nombre
Sporogenèse de tétraspores
Diversification
tétraspores
pied feuillé
sporophyte gamétophyte Germination
diploïde haploïde
(2 n) (n)
prothalle
Germination
zygote
Zygote archégone
anthéridie
Gamétogenèse
Diversification Fécondation oosphère
spermatozoïde
90
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
photopériode étamine
fleur
facteurs internes Multiplication
carpelle Méiose Diversification
Développement Sporogenèse
floral
Ssc
pied feuillé embryonnaire pollen
sporophyte gamétophytes
diploïde haploïdes Gamétogenèse Pollinisation
Développement (2 n) (n) Germination
post-embryonnaire oosphère et
2 noyaux polaires 2 spermatozoïdes
Germination embryon
dans Double
la graine fécondation
Développement embryonnaire zygote Diversification
photopériode
Fécondation Diversification
(automne) Gamétogenèse
zygote
Développement
cerf femelle (biche)
intra-utérin
Acquisition de la
maturité sexuelle Naissance
Croissance faon
fin du printemps
Cycle de reproduction d’une angiosperme
91
35 Complémentarité des gamètes
lors de la fécondation chez les mammifères
Spermatozoïde et ovocyte sont les gamètes mâle et •• Spermatozoïde allongé (60 µm de long) et en 3 par-
femelle. Complémentarité des gamètes : des structures, ties ; ovocyte sphérique (100 µm de diamètre).
des molécules et des fonctions différentes associées dans
la réalisation d’une fonction commune, la fécondation. Une complémentarité moléculaire impliquant les
structures périphériques des deux gamètes
Deux cellules de structures différentes obtenues •• Lors du franchissement de la zone pellucide, recon-
par gamétogénèse naissance primaire entre la membrane du sperma-
•• Cellules germinales issues d’une méiose, au patri- tozoïde et la zone pellucide de l’ovocyte II :
moine génétique haploïde (n) et original 80 . ◦◦ complémentarité ZP3 (ligand)/galactosyl-trans-
•• Cellules dont la différenciation n’est pas achevée : férase (récepteur) : fixation spécifique d’un sper-
◦◦ démasquage de protéines dont les récepteurs spé- matozoïde à la zone pellucide d’un ovocyte de la
cifiques de la ZP3 lors de la capacitation des même espèce (barrière prézygotique à l’hybrida-
spermatozoïdes ; tion interspécifique) ;
◦◦ reprise de méiose et réveil métabolique pour ◦◦ réaction acrosomique : libération des enzymes
l’ovocyte lors de la fécondation. de l’acrosome, digestion de la zone pellucide et
•• Spermatozoïde motile par son flagelle vs ovocyte franchissement de la zone pellucide par le sper-
immobile. matozoïde.
noyau bloqué en
centriole distal
métaphase II
pièce intermédiaire
microtubules
spirale
mitochondriale
flagelle de 50 μm de long
10 μm
pièce principale
mitochondrie
(a) spermatozoïde
de 60 μm de long granules corticaux
emplis d'enzymes,
cellule folliculaire exocytose si fécondation :
de la couronne radiée blocage de
pièce terminale espace périvitellin la polyspermie
Les gamètes des mammifères : spermatozoïde (a) et ovocyte entouré de ses enveloppes (b)
92
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
1 μm noyau
complémentarité
noyau
e-m +
ol. ovocyte Na
ZP3 Fixation et fusion des membranes
Dépolarisation: blocage précoce
Complémentarité via des intégrines
de la polyspermie
adation
en voie de dégr centriole proximal Conséquence 1
zone pellucide
(b)
cro villosités
membrane avec mi
ovocyte
e-m : enzyme membranaire
(galactosyl-transférase) Exocytose des granules : Dégénérescence des Réveil métabolique de
ol : oligosaccharide blocage tardif de la polyspermie organites du spermatozoïde l'ovocyte ; fin de méiose
ZP3 : glycoprotéine Conséquence 2 Conséquence 3 Conséquence 4
93
36 Reproduction asexuée
La reproduction asexuée des Angiospermes (= mul- du nombre des individus. À partir d’un individu souche
tiplication végétative = apomixie) assure dans des se forme une population d’individus génétiquement
conditions favorables une multiplication très importante identiques entre eux et à la souche appelée clone.
3 néoformation de bourgeons
bulbille AGAMOSPERMIE
graines
contenant des
embryons
3
Bryophyllum adventifs
Citronnier
Sceau de Salomon
marcottes
1
1
Figuier de Barbarie
boutures (raquettes) 2 plant souche
Fraisier stolons
drageons 3
2
Framboisier
94
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
95
37 Reproduction et dispersion
Dispersion = action de répartir en différents endroits. ◦◦ un déplacement orienté : chimiotactisme par phé-
romone (diantline de la moule, fucoserratène du
Diversité des structures de dispersion fucus, acide malique du polypode), aspiration par
•• Structures dispersant un génome diploïde de l’es- les contractions utérines sous l’effet de prosta-
pèce : glandines (cerf).
◦◦ dispersion active par les géniteurs : ponte des •• Structures de dispersion passive : graines, spores et
œufs (amphibien, insectes), mise bas (biche) en grains de pollen ont des caractéristiques communes.
divers lieux ;
La diversité des modalités de dispersion
◦◦ dispersion passive des semences des angios-
permes : semences d’origine sexuée (graines et •• Dissémination lors de la reproduction asexuée 36 et
fruits) et/ou d’origine végétative 36 . surtout lors de la reproduction sexuée.
•• Diversité des agents de dispersion : la structure elle-
•• Structures dispersant un génome haploïde :
même si elle est motile (spermatozoïde), le milieu
◦◦ gamètes des animaux, du fucus, du polypode
(eau, vent), d’autres êtres vivants du milieu (relation
(dispersion active des spermatozoïdes ; disper-
mutualiste entre une plante et un animal, souvent un
sion passive des gamètes femelles libérés dans
insecte, pouvant aboutir à une coévolution) 32 .
l’eau - augmentation des chances de rencontre par
•• Efficacité variable de la dispersion selon les moda-
chimiotactisme ; pas de dispersion des gamètes
lités :
femelles des mammifères ou du polypode) ;
◦◦ pollinisation anémophile (aléatoire, pertes com-
◦◦ méiospores des filicophytes, pollen (gamétophyte
pensées par la forte quantité et des plantes souvent
mâle) des angiospermes 33 .
groupées) ou entomophile (orientée, pollen plus
gros produit en moindre quantité) ;
Caractéristiques des structures de dispersion ◦◦ dissémination des graines et des fruits à courte
•• Structures à dispersion active : distance : autochorie et barochorie ;
◦◦ en milieu aquatique (fucus, moule, polypode) ou ◦◦ dissémination à plus longue distance : anémocho-
dans l’organisme (spermatozoïde 35 ) ; rie et zoochorie.
◦◦ flagelles ; structures produisant l’énergie du
déplacement (mitochondries) ;
plantule gemmule
tigelle
radicule
1 cm
coléorhize insertion sur l'épi
Organisation comparée d’une méiospore du polypode (b), d’un grain de pollen (a) et d’une semence d’angiosperme (c)
96
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
Sauge périanthe (P) coloré, odorant et à nectaires Poacée périanthe réduit (non représenté) ou absent
97
38 Développement embryonnaire et acquisition
du plan d’organisation
Le développement d’un embryon d’amphibien débute Acquisition des polarité et symétrie
à la fécondation et prend fin à l’éclosion. Il se carac- •• Début de la mise en place d’un axe antéro-postérieur
térise par le passage de l’état unicellulaire (ovocyte) à lors de l’ovogenèse : l’ovocyte II, cellule sphérique,
un bourgeon caudal pluricellulaire, formé d’organes. Il présente une polarité structurale et moléculaire.
comprend une succession d’étapes contrôlées dans l’es- L’axe pôle animal/pôle végétatif (PA/PV) traduit une
pace et le temps 40 aboutissant au plan d’organisation symétrie radiaire et préfigure l’axe antéro/postérieur
amphibien. du futur embryon.
fuseau de division er
1 globule
(métaphase) PA
polaire
ribonucléoprotéines
enveloppe vitelline
cytoplasme cortical
membrane plasmique
plaquette
vitelline
membrane plasmique
PV plaquette
microfilament cortex de vitelline
enveloppe l'hémisphère mitochondrie
vitelline animal
granule
cortical
granule membrane
pigmentaire plasmique
enveloppe
vitelline
microfilament
cortex de ARNm
mitochondrie
plaquette vitelline l'hémisphère déterminants protéiques
ribonucléoprotéines végétatif
98
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
pôle matrice
matrice extracellulaire ectoderme
animal dorsal dorsal chorde (mésoderme axial)
extracellulaire micromère archentéron
mésoderme paraxial
blastocoele
toit bouchon
mésoderme intermédiaire
cavité vitellin
plancher ant. post.
mésoderme latéral
matrice
blastocoele mésoderme ventral
extracellulaire
macromère
ventral ventral
(a) pôle (b) (c) endoderme
végétatif
0,15 mm ectoderme mésoderme endoderme
Blastula et gastrula, mise en place des trois feuillets embryonnaires et de l’archentéron
(a) Blastula. Fin de la segmentation. Coupe méridienne. Représentation 3D. (b) Gastrula. Fin de gastrulation,
stade bouchon vitellin. Coupe sagittale. (c) Coupe transversale en fin de gastrulation, stade bouchon vitellin.
A ce stade, la mise en place du mésoderme en position ventrale n’est pas encore achevée
99
38
suite Développement embryonnaire et acquisition
du plan d’organisation
macromères entourant le blastocœle) associées par ◦◦ acquisition de la polarité dorso-ventrale du tube
diverses jonctions (maintien de la pluricellularité). neural par des inductions issues des tissus envi-
•• La transcription des gènes zygotiques a lieu après la ronnants (ectoderme, chorde) 40 .
transition blastuléenne (TB). Avant la TB, la tra- •• L’organogenèse se prolonge par :
duction des ARNm maternels permet la synthèse des ◦◦ la réorganisation des trois feuillets (croissance,
protéines. prolifération cellulaire) permettant d’élaborer les
ébauches des tissus et des organes ;
La gastrulation : mise en place de l’état triblastique ◦◦ la différenciation des ébauches qui conduit aux
•• Mouvements morphogénétiques coordonnés dans organes définitifs à la suite d’étapes de diffé-
l’espace et dans le temps (épibolie, involution, inva- renciation contrôlées dans l’espace et dans le
gination, migration, rotation et basculement) 39 . temps 40 ;
•• Mouvements associés à des modifications du ◦◦ l’acquisition de la forme propre à l’individu et la
cytosquelette des cellules et des adhérences intercel- coordination du fonctionnement des organes.
lulaires 39 . •• Au plan moléculaire, l’organogenèse se caractérise
•• Formation d’un embryon à trois feuillets (triblas- par :
tique), la gastrula ; trois feuillets positionnés de façon ◦◦ l’activation des gènes du développement 40 ;
concentrique : ectoderme à l’extérieur, mésoderme en ◦◦ la production de facteurs de transcription, de pro-
position moyenne, endoderme en profondeur, entou- téines de signalisation (morphogènes) et de leurs
rant l’archentéron lumière du futur tube digestif. récepteurs 40 ;
◦◦ l’établissement définitif des axes antéro-posté-
L’achèvement du plan d’organisation rieur, dorso-ventral et gauche-droite grâce à des
lors de l’organogenèse informations de position délivrées aux cellules,
•• Neurulation, début de l’organogenèse : tissus et organes 40 .
◦◦ mouvements localisés (changements de forme de •• Le plan d’organisation définitif caractéristique de
cellules) de l’ectoderme dorsal : mise en place l’espèce est établi au stade du bourgeon caudal.
de la plaque neurale, des bourrelets neuraux puis Chez la plupart des amphibiens, le développement
du tube neural et de la crête neurale à l’origine embryonnaire aboutit à un organisme capable de
respectivement du système nerveux central et du mener une vie libre mais dont le plan d’organisation
système nerveux périphérique ; est différent de celui de ses géniteurs ; c’est une larve
◦◦ induction de la plaque neurale par la chorde aquatique ou têtard. L’organogenèse se poursuit lors
(mésoderme axial) ; du développement post-embryonnaire.
enroulement de
épaississement la plaque neurale enroulement et isolement du tube neurale
de la plaque neurale soulèvement des fusion des et de la crête neurale
bourrelets neuraux bourrelets neuraux
crête neurale
bourrelet neural
ectoderme plaque neurale territoire de somite tube neural
la crête neurale
L’organogenèse du tube neural. Les différentes étapes de la neurulation. Coupes transversales, région dorsale
100
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
ébauche de
l'encéphale chorde ébauche de la
épiderme
moelle épinière
mésenchyme
bourgeon caudal
céphalique
ébauche de la nageoire
Coupe sagittale montrant les trois feuillets, certains de leurs dérivés, certaines ébauches
et le plan d’organisation au stade du bourgeon caudal
101
39 Mécanismes cellulaires du développement
embryonnaire (exemple des amphibiens)
Des mitoses à l’origine d’un grand nombre tion de l’ectoderme et du neuroderme) ; implication
de cellules de même génome et modification de l’expression des cadhérines lors de
•• Le début du développement résulte d’une succession l’intercalation des cellules ou lors de l’enroulement
rapide de mitoses lors de la segmentation : de la plaque neurale.
◦◦ cycles cellulaires au début de la segmentation Des mouvements cellulaires d’ampleur diverse
sans phases G1 et G2 : réplication rapide et tra- •• Formation des cellules en bouteille 9 dans la région
duction des seuls ARNm maternels ; à la transi- dorso-végétative de la blastula : création d’une force
tion blastuléenne 38 , introduction des phases G1 de traction.
et G2 et transcription des gènes zygotiques ; •• Des mouvements cellulaires coordonnés dans l’es-
◦◦ pas d’augmentation de taille de l’embryon : blas- pace et le temps : mise en place de 3 feuillets (gastru-
tula constituée de cellules de même génome avec lation) : épibolie, involution, invagination, exten-
des contenus cytoplasmiques différents (impor- sion/convergence, rotation, basculement.
tance dans la détermination des cellules). •• Des mouvements lors de l’organogenèse (exemple de
•• Mitoses plus localisées dans la suite du développe- la neurulation) :
ment : la prolifération des cellules et leur intercalation ◦◦ la formation du tube neural requiert l’épaississe-
radiaire et/ou médio-latérale participent à la crois- ment et l’enroulement de la plaque neurale 38 :
sance et à l’allongement des tissus et de l’embryon. les cellules étendent leur surface basale et s’al-
longent selon l’axe apico-basal ; allongement des
Les jonctions cellulaires et le maintien microtubules, contraction/relâchement du réseau
actine/myosine ;
de la pluricellularité ◦◦ après l’enroulement, soulèvement des bourrelets
•• Par la mise en place de jonctions intercellulaires, de neuraux : présence d’acide hyaluronique (hydro-
la MEC lors de la morphogenèse de la blastula. phile) dans la MEC : gonflement des espaces
•• Par des modifications des jonctions intercellulaires : intercellulaires, soulèvement puis enroulement et
disparition et création de nouvelles jonctions (sépara- fusion des bourrelets.
PA
0,10 mm
PV
re e e
1 div. égale, plan de division 2 div. égale, plan de division 3 div. inégale, plan de division segmentation inégale
méridien stade 2 cellules méridien et perpendiculaire horizontal : 4 micromères, plan de division horizontaux
div. = division au premier, stade 4 cellules 4 macromères, stade 8 cellules et méridiens stade blastula
jonction serrée La segmentation : totale, égale puis inégale
micromères
jonction Gap
matrice cellules superficielles : pigmentées,
extracellulaire microvillosités
blastocœle PA cellules internes : non pigmentées,
pas de microvillosités
ancrage à la MEC
Morphogenèse de la blastula
intégrine
PV fibronectine
N
- +
CC
-+ +-
cadhérines
-+ +-
peu cohésives
+
CC
N+ -
102
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
Restriction de potentialités génétiques des voies possibles pour leur devenir par des processus
lors de la détermination de contrôle de l’information génétique (exemple : diffé-
renciation des myoblastes en myocytes 40 ).
•• Zygote totipotent : à l’origine de l’ensemble des
types cellulaires de l’organisme. Des mécanismes contrôlés
•• A différents stades, cellules déterminées : perte de La formation d’une larve organisée (présentant un plan
la totipotence lors de l’engagement irréversible dans d’organisation précis) à partir du zygote met en jeu
une voie de différenciation (exemple : détermination divers contrôles dans l’espace et dans le temps. Ceux-ci
des cellules somitiques en myoblastes). relèvent d’inductions 40 et reposent sur des corréla-
•• Cellules différenciées, ayant acquis des caractéris- tions informatives courtes, impliquant divers messagers
tiques structurales en lien avec leur fonction : limitation de type paracrines ou les jonctions Gap.
cellules
superficielles
cellules
internes
matrice matrice
extracellulaire épibolie extracellulaire
PA aplatissement et
intercalation radiaire aplatissement
épibolie
intercalation
migration
convergence intercalation prolongements
extention intercalation cytoplasmiques
médiolatérale
rotation PA
puis involution puis
basculement invagination et
migration
cellules en extension-
blastopore formation de prolongements
bouteille convergence
PV cellules en cytoplasmiques
(ventrales)
bouteille acquisition d'une polarité PV
(dorsales)
cellule du mésoderme
I
I
I I
constriction
I
I
I
I
I
I
apicale
I
microtubules élongation
acquisition du phénotype migratoire
puis migration sur la matrice extracellulaire
actine G microvillosité
faisceau constriction
Les mécanismes cellulaires de la gastrulation
actine F apicale Sur une jeune gastrula en coupe sagittale sont
blastomère représentés l’emplacement des cellules en forme
cellule en
végétatif bouteille de bouteille et les mouvements d’épibolie,
d’involution, d’invagination, de migration
et de convergence extension (flèches).
Pour chaque mouvement, les mécanismes
plaque
cellulaires mis en jeu sont indiqués
neurale
compétente
transduction cellules de
différenciation
sdu
transcription la chorde
ctio
gènes cibles ou
n
104
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
PA
* activation d'inducteurs et de facteurs de transciption (FT)
par la rotation de symétrisation
action des facteurs de transcription
action des messagers intercellulaires
(protéines secrétées)
centre de
mésoderme mésoderme Spemann
mésoderme latéral
dorsal (CS)
et ventral intermédiaire
gradient de messagers dorsalisants
face face
ventrale dorsale
messagers messagers
FT* inducteurs
inducteurs
du mésoderme du CS centre de
activation* Nieuwkoop
du CN (CN)
protéines
maternelles
PV
Induction du mésoderme : détermination, régionalisation pendant la segmentation
•• Les gènes HOX (8 chez la drosophile, 39 chez l’hu- aux tissus et organes résultant d’une combinatoire
main) : d’expression des gènes : le code Hox ;
◦◦ gènes homéotiques, codent les homéoprotéines ◦◦ leurs mutations provoquent une homéose (muta-
(facteurs de transcription), séquence de 180 tions homéotiques chez végétaux 56 et animaux).
nucléotides (homéoboite) codant les 60 acides •• Les gènes Pax codent des facteurs de transcription
aminés de l’homéodomaine qui se lie à l’ADN contenant un domaine de liaison à l’ADN hautement
(région promotrice des gènes cibles) ; conservé ; les protéines Pax gouvernent une infor-
◦◦ l’ordre des gènes Hox sur les chromosomes reflète mation de position et de différenciation selon l’axe
celui de leur profil d’expression chez l’embryon : dorso-ventral.
principe de colinéarité ; expression spatio-tem- •• Gènes de développement et tissus environnant
porelle antéro-postérieure ; contrôlent la détermination et la différenciation.
◦◦ fixent une valeur de position antéro-postérieure
tube dermomyotome
neural épiderme
105
41 Exemple d’une fonction en interaction directe
avec l’environnement : la respiration
Les échanges gazeux respiratoires (EGR) : absorption entre l’organisme animal et son environnement, aérien
de dioxygène et rejet de dioxyde de carbone, s’opèrent ou aquatique, au travers d’échangeurs.
contre-
(a) courant (b)
O2d épithélium
arc CO2
branchial branchial S
eau eau replis du
plasmaleme
Px
endothélium
courant
unidirectionnel vaisseau
d'eaul marginal
O2d basale
cellule
lamelles en pilastre
branchiales CO2
lacune
S sanguine
sens
du sang
lames
branchiales Px
e
vers le bord
externe
bord externe sens de la lame
artère artère
branchiale branchiale
de la lame 2 µm de l'eau
2 mm
efférente afférente
Px
air de
l'alvéole
alvéoles O2g
surfactant
Px
CO2
épithélium
20 µm pulmonaire e
capillaires 5 µm
Un processus d’EGR commun : la diffusion (loi de Fick) ◦◦ Des surfaces minces : une épaisseur (e) faible de
•• Dioxygène et dioxyde de carbone, gaz respiratoires, l’interface séparant le fluide externe (eau ou air)
sont de petites molécules lipophiles. Leur passage au et le milieu intérieur.
travers de diverses interfaces (membrane plasmique, ◦◦ Des surfaces sièges de convections, externe
paroi capillaire, épithélium) est exclusivement réalisé (ventilation) et interne (circulation) : maintien
par diffusion simple. d’un gradient de pression partielle (∆P) 22 .
•• Ces échanges obéissent par conséquent à la loi de •• Des ressemblances structurales et fonctionnelles
Fick : Jx = −Kx.(S/e)∆Px, où Jx est le flux de diffu- dans des phylums éloignés : convergences 43 .
sion, Kx une constante de diffusibilité, S et e la sur-
face et l’épaisseur de l’interface, ∆Px le gradient de Une organisation commune des échangeurs reliée
pression partielle du gaz x. à l’optimisation des paramètres de la loi de Fick
•• Le caractère passif de ce transport représente une et aux contraintes physico-chimiques
économie d’énergie importante pour l’organisme. de l’environnement 43
Une organisation structurale et fonctionnelle air (a)
commune aux divers échangeurs respiratoires
A sacs tronc rachéen
•• Des ressemblances structurales et fonctionnelles aériens longitudinal
◦◦ Des surfaces étendues ; paramètre S amplifié dorsal
par les nombreux replis, externalisés dans l’eau tronc rachéen
longitudinal
(branchies) ou internalisés (poumons). latéral
stigmates
P1
P2
P3 tronc rachéen
longitudinal ventral
cytosol membrane cellule 3 mm
épiderme
cuticule
cellule
épidermique
107
42 Diffusion et convection dans les échanges
gazeux respiratoires des animaux
Une convection externe du fluide environnant,
CONVECTION EXTERNE: ventilation
(air ou eau) bi- ou unidirectionnelle ventilation, participe à l’entretien du gradient
de pression partielle
•• Une ventilation assurée par l’action mécanique de
O2 E diverses pompes :
G ◦◦ renouvellement du fluide externe (eau ou air) grâce
DIFFUSION
DIFFUSION
à un différentiel de pression exercé par une pompe ;
R
surface d'échange ◦◦ flux d’eau unidirectionnel parcourant les cavités
branchiales (convergence) ; chez divers poissons
CO2 téléostéens flux assuré par une double pompe
musculaire buccale et operculaire ; diversité des
moteurs, musculaire (écrevisse, poissons téléos-
CONVECTION INTERNE: circulation
sang ou hémolymphe
téens) et ciliaire (moule) ;
◦◦ flux d’air bidirectionnel dans l’appareil pulmonaire
de l’homme ; ventilation assurée par les mouvements
Diffusion et convection au niveau d’une surface d’EGR de la cage thoracique dont le volume augmente lors
de la contraction des muscles intercostaux et du dia-
phragme (inspiration active) et diminue lors de leur
La diffusion simple, processus exclusif
relâchement (expiration passive) ; cage thoracique
des échanges gazeux respiratoires 41
de l’homme = pompe aspirante.
air Px air
cavité cavité inspiré expiré
buccale branchiale mouvements mouvements
actifs passifs
- -- + -
bouche
pressions
dynamiques
kPa
1 2
Px +0,1
4 3
0 pression
intrapulmonaire
- + +
++ +
fente -0,2 INSPIRATION
operculaire
EXPIRATION
-0,4
de 1 à 4, flux unidirectionnel d'eau pression
intrathoracique
Ventilation par double pompe chez divers poissons Ventilation chez l’homme (flux bidirectionnel d’air)
téléostéens (flux unidirectionnel d’eau)
108
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
•• Une ventilation modulée en fonction des besoins 43 . essentiel dans la prise en charge des gaz, leur
•• Une ventilation largement influencée par les transport et les échanges aux deux niveaux 44 .
contraintes du milieu de vie 43 . •• Convection modulée en fonction de l’activité de l’or-
ganisme 47 permettant d’adapter l’apport en O2 et
Une convection interne du milieu intérieur le débarras de CO2 en fonction des besoins de l’or-
participe à l’entretien du gradient de pression ganisme.
partielle •• Chez les animaux à respiration trachéenne, rôle
•• Chez de nombreux bilatériens, transport des gaz par négligeable du milieu intérieur (air acheminé au voi-
le milieu intérieur mis en mouvement (convection sinage de chaque cellule).
interne) par l’appareil circulatoire entre deux
niveaux d’échanges : les cellules et l’échangeur
Des échanges optimisés par des convections
respiratoire, pulmonaire ou branchial.
opposées (contre-courant)
•• Efficacité du transport en relation avec les caractéris-
tiques de l’appareil circulatoire : •• Chez les téléostéens courant d’eau et flux sanguin
◦◦ ouvert ou fermé (échanges plus efficaces : pression dans les lamelles globalement opposés (contre-cou-
et donc débit du fluide interne plus élevés) circula- rant) : diffusion du dioxygène sur toute la longueur
tion simple (respiration branchiale) ou double (res- de la lamelle (PO2 de l’eau toujours supérieure à celle
piration pulmonaire). Dans ce dernier cas, la faible du sang).
pression sanguine dans la circulation pulmonaire •• Taux d’extraction de dioxygène supérieur à celui
autorise une épaisseur réduite de l’épithélium respi- d’un système à co-courant (flux d’eau et de sang dans
ratoire (favorable aux échanges), malgré sa fragilité ; le même sens), 70 à 90 % contre 50 % ; dispositif
◦◦ présence de pigments respiratoires comme l’hé- particulièrement avantageux dans le milieu aqua-
moglobine, pigment respiratoire, qui joue un rôle tique, pauvre en O2, dense et visqueux.
CIRCULATION CIRCULATION
SIMPLE BOUCLE (écrevisse, moule...) SIMPLE BOUCLE (poisson)
L L
système circulatoire fermé LO2d L concentration de
L L
(sang et lymphe interstitielle) LO2d L
1 L l'eau en O2 dissous
LO2d L concentration du sang en
L
O2 dissous en équilibre
CO2 côté droit 0,75 avec O2 combiné
eau
CO2 co-courant
CS CP O2 0,50
sang
co
O2 ntr
e-c
0,25 ou
côté gauche ran
t
air
0 distance sur l'échangeur
DOUBLE CIRCULATION:
circulation pulmonaire (CP)
+ circulation systémique (CS) (mammifère)
Divers types de convection interne ; échanges de 02 entre sang et eau dans deux types de systèmes
109
43 Convergences structurales et fonctionnelles
lors de la respiration des animaux
Une convergence désigne des ressemblances structurales leur homéothermie et leur sustentation dans un
et fonctionnelles observées dans divers taxons milieu peu porteur ;
phylogénétiquement éloignés (certainement apparues ◦◦ chez le thon, les valeurs de S et de e rapportées à
indépendamment au cours de l’évolution). la masse se rapprochent de celles des oiseaux et
des mammifères. Elles permettent une extraction
Des convergences dans l’organisation d’O2 élevée, autorisant un métabolisme important
des échangeurs en lien avec sa nage rapide.
•• Des paramètres de la diffusion optimisés par la struc- •• Des formes d’échangeurs en rapport avec les para-
ture et les fonctions des échangeurs : mètres physico-chimiques du milieu :
◦◦ l’étendue des surfaces respiratoires, leur min- ◦◦ en milieu aérien, poumons et trachées sont des
ceur, et les convections qui maintiennent un surfaces invaginées, en relation avec l’air envi-
gradient de pression partielle conséquent sont ronnant uniquement par des ouvertures réduites ;
des caractéristiques qui optimisent les para- dispositifs limitant les pertes d’eau, tout en
mètres de la loi de Fick dans le sens d’un flux maintenant une humidité relative importante au
diffusif élevé ; niveau de la surface d’échange ;
◦◦ à masse corporelle égale, oiseaux et mammifères ◦◦ en milieu aquatique, les branchies s’étalent du
présentent une surface d’échangeur respiratoire fait de la poussée d’Archimède. Ces échangeurs
10 fois supérieure à celle des téléostéens ou des évaginés sont fragiles et sont souvent localisés
amphibiens ; convergence pouvant être expliquée dans une cavité branchiale qui les protège et dans
par des besoins énergétiques accrus en lien avec laquelle l’eau est convectée.
110
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
Des convergences fonctionnelles dans les •• Des vaisseaux, ouverts ou fermés, transportent l’hé-
mécanismes de prise en charge et de transport molymphe ou le sang dans un circuit simple ou double.
des gaz respiratoires •• Les pigments respiratoires, métalloprotéines, conte-
nues dans des érythrocytes ou en solution dans
•• Un milieu intérieur mis en mouvement par une pompe, l’hémolymphe conditionnent par leur qualité et leur
plus ou moins complexe, toujours musculaire. quantité le pouvoir oxyphorique du milieu intérieur.
CO2 D* air
O2d
D* D*
CO2
O2d CO2 P O2
D* eau e eau Ci
e
unicellulaires, diblastiques planaire, métazoaires dépourvus eau
d'appareil circulatoire
néréis, métazoaires possèdant
un appareil circulatoire
D* P
Ci D* P
ECHANGEURS SPECIALISES
O2 O2
O2 Ce
D*
Ci S
S O2d Ce air
surface externalisée (environnement: eau)
surface internalisée (environnement: air)
paramètres rapport eau/air
Intérieur peu impliqué
dans le transport des
1/30
en O2 (mL/L)
D* CO2
masse volumique
3 800/1 P
kg/m O2
L de milieu/L O2 30/1 S Ce
111
44 Transport des gaz respiratoires
chez les mammifères
Chez les mammifères, le transport des gaz respiratoires sant un épithélium pulmonaire très mince, favorable
est assuré par la ventilation et la circulation. aux échanges.
•• Convection interne participant, avec la ventilation, au
Le transport des gaz par un flux d’air bidirectionnel maintien des gradients de pression partielle.
dans les voies aériennes
Les mouvements de la cage thoracique assurent le Les hématies, cellules spécialisées
renouvellement de l’air dans les alvéoles 42 . dans le transport des gaz respiratoires
Le transport des gaz respiratoires par un double La forme de l’hématie, sa membrane plasmique reliée
circuit sanguin fermé au cytosquelette 9 , sa concentration élevée en Hb et
•• EGR par diffusion à deux niveaux : entre le sang des
son métabolisme sont autant de caractères tournés vers
capillaires pulmonaires et l’air, et entre le sang des les fonctions de transport et d’échange des gaz.
capillaires systémiques et les cellules ; équilibration
des pressions partielles très rapide, grâce à la min- Le sang et la prise en charge
ceur des interfaces et aux qualités de Hb. des gaz respiratoires
•• La présence de deux circuits permet une pression •• Deux formes de transport : dissoute et combinée pour
sanguine basse dans la circulation pulmonaire autori- les gaz respiratoires.
membrane plasmique
souple et déformable résistance aux
PCO2 PO2 conditions de
air transport
0,04 21,3 cytosquelette
inspiré
ventilation cytosol
P convection pulmonaire
externe riche en Hb
1µm
disque biconcave,
PCO2 PO2 POUMONS
rapport S/V optimisé:
5,3 14
barrière échanges
alvéolo-
CO2 diffusion O2 capillaire
métabolisme spécifique
CIRCULATION
PULMONAIRE
- + fermentation
CO2 + H2O H2CO3 HCO3 + H
lactique
capillaires veines
artères pulmonaires formation
pulmonaires pulmonaires
de 2,3 BPG
anhydrase
convection carbonique - maintien de Hb
PO2 5,3 interne P PO2 13,3 Cl
à l'état fonctionnel :
PCO2 6,1 coeur coeur PCO 5,3 cytosol de Fe sous la forme Fe
2+
droit gauche 2
l'hématie
CIRCULATION
SYSTEMIQUE
artères membrane
veines capillaires systémiques plasmique
caves systémiques
plasma bande 3
PO2 CO2 -
- HCO3
PCO2 Cl
CO2 échanges plasma / hématies
O2 au niveau des tissus
diffusion
lymphe
interstitielle
6,1 5,3 TISSUS
PCO 2 PO2
112
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
saturation saturation de
en % TISSUS Hb en O2 en %
conditions
100 forte 100 pulmonaires
faible
activité activité Q HEMOGLOBINE T inférieure
PCO2 inférieure T= 37 °C
80 pH supérieur PCO2
affinité = 5,2 kPa
augmentée pH = 7,4
POUMONS
60 affinité
Q et Q' quantités de O2 20
50 transférées de Hb vers diminuée
Q' 50
les cellules T supérieure
40 PCO2 supérieure
pH inférieur
conditions
20 tissulaires
113
45 Système de distribution du sang
Une double circulation : circulation systémique Caractères histologiques et fonctionnels
(ou générale) et circulation pulmonaire des différents segments
•• Deux circulations en série : circuit effectué avec deux •• Paroi des vaisseaux constituée de trois couches : intima,
passages dans le cœur, droit et gauche. média et adventice.
•• Des organes disposés en parallèle dans la circulation géné-
rale : irrigation directe de chacun par du sang hématosé.
v. cave capillaire
veines nutrition
antérieure
systémiques intima mé
aorte dia
RÉSERVE DE OG artères élastiques artériole
VOLUME OD DISTRIBUTION SOUS ad
1 mm ven
RETOUR FAIBLE RÉSISTANCE tice
VEINEUX VD VG PASSAGE D'UN
CŒUR Coupe transversale
v = 30 cm/s veine cave FLUX PULSATILE d'une artère élastique
55 % postérieure 9 % À UN FLUX CONTINU
v = 50 cm/s intima
10 % média
CIRCULATION adventice
SYSTÉMIQUE : capillaire
nutrition
GRANDE artères musculaires
CIRCULATION vaisseaux artérioles
lymphatiques CONTRÔLES DE LA nerf
5 à 10 % contrôle
DISTRIBUTION ET
capillaires DE LA RÉSISTANCE
ÉCHANGES
PÉRIPHÉRIQUE
v < 0,1 cm/s TOTALE
réabsorption v = 10 cm/s 50 µm
endothélium myocytes
contact lisses
avec le sang vasomotricité
filtration
Coupe transversale
drainage d'une artériole
114
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
Les artères élastiques, réservoirs de pression •• Relation entre débit et différence de pression (ana-
•• Auxiliaires majeurs de la pompe cardiaque : défor- logue à la loi d’Ohm) :
mation de leur paroi sous la poussée de l’ondée san- ∆P = R.Q avec R = 8.η.l/π.r4 (résistance à l’écoule-
guine sortant du cœur (pouls artériel) et retour élas- ment ; Q débit sanguin).
tique assurant son écoulement 10 .
•• Segment de faible résistance : maintien d’une pres- Artères musculaires et artérioles, résistance péri-
sion élevée. Transformation progressive du flux pul- phérique et distribution des débits
satile sortant du cœur en flux continu. •• Segment résistif de la circulation systémique, lieu
d’une chute de pression. Secteur déterminant de la
La pression sanguine et son évolution résistance totale du circuit ou résistance périphérique
dans le circuit totale (RPT).
•• Pression sanguine : rapport de la force exercée par •• Rôle majeur dans la régulation de la pression arté-
le sang sur la paroi d’un vaisseau à sa surface. La rielle moyenne : PAM = RPT.Q (débit cardiaque).
différence de pression aux bornes du circuit (Pression •• La vasomotricité (vasodilatation et vasoconstriction)
dans ventricule gauche – Pression dans oreillette liée à leur média musculaire module :
droite, pour la circulation systémique), détermine ◦◦ la résistance périphérique totale, et par suite la
l’écoulement du sang. pression artérielle moyenne ;
◦◦ la distribution des débits en fonction de l’activité
KPa pression artérielle différentielle (aorte) mm Hg des organes.
déterminant l'écoulement
125
différence de pression
100 et hormonal 47 .
10 pression moyenne 75
Pression de filtration Pression de filtration
50 à l'extrémité artériolaire à l'extrémité veineuse
5 mm Hg mm Hg
25 12
pression diastolique
115
46 Le cœur et la mise en circulation du sang
Le cœur, une double pompe assurant la double •• Circulation du sang intracardiaque orientée par des
circulation en série valvules :
•• Muscle creux cloisonné en deux parties, droite et ◦◦ valvules auriculo-ventriculaires reliées à des
gauche, chacune comprenant une oreillette recevant piliers musculaires par des cordons tendineux ;
le sang par les veines et un ventricule envoyant le ◦◦ valvules artérielles ou sigmoïdes en gousset à la
sang dans les artères : base des artères.
◦◦ cœur droit : traversé par du sang revenant des
organes par les veines caves et éjecté dans l’ar- Le déroulement du cycle cardiaque : évolution
tère pulmonaire en direction des poumons, lieu des pressions et des volumes
d’hématose ; •• Durée moyenne de 0,8 s (pour une fréquence car-
◦◦ cœur gauche : traversé par du sang hématosé reve- diaque d’environ 70 battements par minute).
nant des poumons par les veines pulmonaires et •• Cycle cardiaque marqué par une alternance de
éjecté dans l’aorte en direction des organes. contraction (systole) et de relâchement (diastole).
•• Circulation pulmonaire à basse pression, du ventri-
•• Remplissage ventriculaire (diastole ventriculaire) :
cule droit à l’oreillette gauche.
◦◦ libre passage du sang de l’oreillette au ventri-
•• Circulation systémique ou générale à forte pression,
cule (valvules auriculo-ventriculaires ouvertes)
du ventricule gauche à l’oreillette droite.
(étapes 6 et 7 de la figure « Le cycle car-
diaque ») ;
Anatomie fonctionnelle du cœur ◦◦ remplissage complété par la systole auriculaire, ce
•• Oreillettes : parois minces, plissées et flasques rece-
qui conduit au remplissage maximum ou volume
vant le sang des veines (sections aplaties).
télédiastolique = 135 mL (étape 1).
•• Ventricules : parois musculeuses constituant le myo-
carde et dont la contraction assure l’éjection du sang •• Contraction ou systole ventriculaire :
dans les artères. Paroi du ventricule gauche plus ◦◦ fermeture des valvules auriculo-ventriculaires et
épaisse. Départ des artères à section circulaire et à contraction isovolumétrique augmentant la pres-
paroi épaisse. sion du sang (étape 2) ;
artère pulmonaire
droite aorte
DROITE GAUCHE
veine cave
antérieure veines
valvules pulmonaires
sigmoïdes oreillette
gauche valvules
oreillette sigmoïdes
droite v.a-v
v.a-v gauche
droite
cordons
fibreux
ventricule ventricule
droit gauche
pilier
septum
interventriculaire
116
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
1 2 3 4 5 6 7
(mm Hg)
14
(kPa)
aorte 100 6 7
12 diastole auriculaire
80 oreillette oreillette
10
pression
pression
ventricule gauche droite gauche
8 60
6 v.a v.a-v 1
artères ventricule droit oreillette gauche 40 systole auriculaire
4 pulmonaires
20 ventricule ventricule
2 droit gauche
volume ventriculaire mL
0 0 remplissage ventriculaire
135
v. a. 0.3 s
v.a-v remplissage ventriculaire
6-7
5 1 0.1 s
0.1 s
3-4 2
65 5 0.05 s
B1 B2 diastole ventriculaire
0.25 s
bruits du isovolumétrique
coeur
QRS
P T
ECG
3 4 2
v.a-v ouvertes fermées ouvertes systole ventriculaire
v. a. fermées ouvertes fermées éjection ventriculaire
isovolumétrique
0 0,1 0,2
0,7 0,8 0,3 0,4 0,5 0,6
temps (s)
v. a-v : valvules auriculo-ventriculaires ; v.a : valvules artérielles
Évolution des pressions et volumes dans les cavités Représentation schématique des différentes étapes
cardiaques et les artères du cycle cardiaque (coupe longitudinale du coeur)
Le cycle cardiaque
◦◦ ouverture des valvules aortiques et éjection du ◦◦ complexe QRS : courant de dépolarisation des
sang vers les artères (étapes 3 et 4). En fin d’éjec- ventricules, contraction des ventricules ;
tion, un volume résiduel de sang dans le ventri- ◦◦ onde T : repolarisation ventriculaire à la fin de la
cule : volume télésystolique = 65 mL ; systole ventriculaire.
◦◦ volume d’éjection systolique = volume télédias-
tolique – volume télésystolique = 70 mL ; Le cœur, un organe présentant un automatisme
◦◦ fermeture des valvules aortiques quand la pression de fonctionnement
dans l’artère est supérieure à celle du ventricule. •• Le cœur isolé (dans le maintien de certaines condi-
•• Relâchement ventriculaire (étape 5) isovolumétrique tions physiologiques) bat spontanément à une fré-
avant un nouveau remplissage. quence supérieure à la fréquence habituelle.
•• Phénomènes identiques à droite et à gauche : même •• Trois types principaux de cellules :
volume d’éjection systolique mais éjection sous plus ◦◦ cellules musculaires responsables de la contrac-
faible pression (rapport de 1/7) : en relation avec la tion : cellules excitables pouvant propager des
paroi plus mince du ventricule droit. potentiels d’action ;
•• Débit cardiaque : produit du volume d’éjection sys- ◦◦ cellules nodales concentrées dans deux zones :
tolique par la fréquence cardiaque ; valeur moyenne : le nœud sino-auriculaire et le nœud auricu-
70 mL × 70 environ 5 litres par minute. lo-ventriculaire, responsables de l’automatisme ;
•• Le cœur est le siège d’une activité électrique enre- ◦◦ fibres du faisceau de His et du réseau de
gistrée en surface du corps sous forme d’un électro- Purkinje : conduction des excitations générées
cardiogramme. Celui-ci présente trois déflexions : par les cellules nodales.
◦◦ onde P : courant de dépolarisation des oreillettes
précédant leur contraction ;
117
46
suite Le cœur et la mise en circulation du sang
La propagation des potentiels d’action et la contraction
1 NSA : noeud sino-auriculaire
pacemaker physiologique : siège de potentiels d'action
spontanés (fréquence ≈ 100 min-1) anneau fibreux
isolant
2 myocarde auriculaire 2
propagation des potentiels d'action cardiaques aux oreillettes,
et vers le NAV ; systole auriculaire oreillette
1 3 gauche
3 NAV : noeud auriculo-ventriculaire
propagation lente des portentiels d'action ; retard de transmission NSA NAV 6 ventricule
aux ventricules permettant leur remplissage gauche
FH
4 FH : faisceau de His 6 RP
propagation des potentiels d'action vers la pointe des ventricules 6 4
5 RP : réseau de Purkinje
propagation de la pointe à la base des ventricules
6 myocarde ventriculaire 5
propagation à tous les myocytes ventriculaires reliés par des jonctions
gap (synapses électriques) : genèse et propagation régénérative des
potentiels d'action par courants locaux ; systole ventriculaire
L’automatisme cardiaque
potentiel transmembranaire
1 - potentiel de pacemaker (mV)
généré par un courant entrant ie, dû à 0
l'ouverture de canaux sodiques (HCN) 2 3
quand le potentiel de membrane devient
inférieur à - 50 mV. seuil de déclenchement
-50 1 1 du potentiel d'action
2 - dépolarisation
potentiel générée par l'ouverture de canaux
d'action calciques voltage-dépendants.
-100 temps (s)
3 - repolarisation due à un courant sortant iK. 0 0,1 0,2 0,3
sortants
iK
courants ioniques
ie ie
entrants
iCa
temps (s)
0 0,1 0,2 0,3
118
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
•• Études historiques par des expériences de sections ◦◦ mise en jeu de voies de transduction impliquant
des voies nerveuses et de stimulations ; études par des protéines G et des seconds messagers (AMPc).
des protocoles de dénervation pharmacologique (uti- Modifications de l’ouverture des canaux détermi-
lisation d’antagonistes de récepteurs). nant le potentiel d’action.
•• Augmentation de la fréquence (et par suite du débit) •• Des effets antagonistes des neuromédiateurs :
lors d’un exercice physique. ◦◦ acétylcholine : inhibition de l’ouverture des
canaux HCN et activation de l’ouverture des
•• Double innervation du cœur par le système nerveux
canaux potassium : dépolarisation du potentiel
autonome (système végétatif) :
de pacemarker plus lente et diminution de la fré-
◦◦ innervation parasympathique par les nerfs X (ou
quence ;
nerfs vagues ou pneumogastriques) : synapses
◦◦ noradrénaline : activation de l’ouverture des
au niveau des nœuds sino-auriculaire et auri-
canaux HCN : dépolarisation du potentiel de
culo-ventriculaire. Fibres issues d’une zone du
pacemarker plus rapide (pente accrue) et augmen-
bulbe rachidien ;
tation de la fréquence.
◦◦ innervation sympathique par les fibres de nerfs
rachidiens : synapses au niveau du nœud sino-au- a - témoin
riculaire et au sein du myocarde. b - avec acétylcholine
119
47 Contrôle des activités cardiaque
et vasculaire : boucles de régulation
et adaptations physiologiques
La pression artérielle moyenne, Les paramètres influant sur la pression artérielle
un paramètre régulé moyenne et les effecteurs mis en jeu
•• Pression artérielle différentielle : différence entre la •• Analogie avec la loi d’Ohm : pression artérielle
pression systolique (PS) et la pression diastolique moyenne (PAM) = débit cardiaque (Q) × résistance
(PD), mesurée au niveau des grosses artères (prise périphérique totale (RPT) (PAM étant alors de fait
de la « tension » médicale) 45 . la pression au niveau de l’aorte puisque la pression
•• Pression artérielle moyenne (PAM), pression qui au niveau de l’oreillette droite est négligeable) 45 .
détermine l’écoulement du sang dans la circulation : •• Régulation faisant intervenir un contrôle des para-
◦◦ au sortir du ventricule gauche, sa valeur appro- mètres cardiaques et vasculaires ;
chée est donnée par : PAM = PD + 1/3(PS-PD) ; •• Contrôle du débit cardiaque = fréquence cardiaque x
◦◦ elle décroît jusqu’à l’oreillette droite (PAM voi- volume d’éjection systolique
sine de 0) 45 : c’est cette différence de pression ◦◦ fréquence cardiaque : sous le contrôle des voies
longitudinale qui est le moteur de la circulation ; nerveuses efférentes parasympathiques (effet car-
◦◦ maintien dans une gamme de valeurs restreinte diomodérateur) et sympathiques (effet cardio-ac-
(valeurs de consigne) par des mécanismes de célérateur) ;
régulation assurant la perfusion constante des ◦◦ volume d’éjection systolique : augmentation avec
organes essentiels (encéphale, cœur) quelles que le retour veineux qui accroît le volume télédias-
soient l’activité de l’organisme (exercice phy- tolique et la force de contraction des ventricules.
sique) ou les conditions (hémorragie). •• Contrôle vasculaire : la résistance périphérique totale
•• Intervention de boucles de régulation : est modulée par la vasomotricité artériolaire, vasodi-
◦◦ rétroactions négatives déclenchées par la varia- latation et vasoconstriction diminuant ou augmentant
tion d’un paramètre et tendant à ramener celui-ci respectivement cette résistance.
vers une valeur de consigne ; •• À plus long terme, régulation du volume sanguin
◦◦ éléments d’une boucle de régulation : capteurs (volémie) par l’effecteur rénal.
détectant les écarts aux valeurs de consignes ;
messagers parcourant des voies de communica- Le contrôle des paramètres cardiaques : exemple
tions, centres intégrateurs éventuels, effecteurs du baroréflexe
réalisant la réponse et la correction ; •• Système de régulation à court terme permettant une
◦◦ boucles de régulation de natures diverses impli- adaptation rapide (par exemple lors des changements
quant des voies nerveuses ou hormonales, de position).
s’exerçant à des échelles de temps variables, à •• Les éléments du réflexe : barorécepteurs situés dans
court ou à long terme. la paroi des grosses artères (terminaisons nerveuses
effecteurs capteurs
variation du paramètre
RÉPONSE par rapport à la
valeur de consigne
120
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
barorécepteurs
X
potentiels d'action par rapport à la
potentiels d'action valeur de
- consigne
+ -
coeur
PAM
FC retour vers la
valeur de
consigne
sensibles à l’étirement, stimulées par une hyperten- ◦◦ facteurs endothéliaux paracrines : en réponse au
sion) ; voies afférentes conduisant les messages ner- cisaillement du sang sur la paroi, sécrétion de NO
veux aux centres nerveux situés dans le bulbe rachi- (monoxyde d’azote) à effet vasodilatateur.
dien ; voies efférentes : fibres parasympathiques et •• Effet de l’innervation sympathique des vaisseaux :
sympathiques. s’exerce sur des récepteurs adrénergiques stimulés
•• Voies nerveuses parcourues par une activité de par la noradrénaline (neurotransmetteur). Deux types
base (tonus nerveux) modifiée par les variations de de récepteurs sur la membrane plasmique des myo-
pression détectées : exemple d’une réponse à une cytes lisses de la paroi des vaisseaux :
hypotension (figure ci-dessus). ◦◦ récepteurs α - adrénergiques : stimulation pro-
•• Barorécepteurs sensibles à la vitesse des variations voquant une vasoconstriction ;
de la pression artérielle et non à la valeur moyenne ◦◦ récepteurs β2 – adrénergiques : stimulation pro-
de celle-ci : pas de correction de l’hypertension chro- voquant une vasodilatation ;
nique. ◦◦ distribution différente des récepteurs selon les
artérioles : par exemple, prédominance des récep-
Le contrôle des paramètres vasculaires : teurs β2 – adrénergiques au niveau des artères
la vasomotricité artériolaire coronaires.
•• Liée à l’état de contraction des cellules musculaires •• Contrôle hormonal :
lisses de la média des artérioles, contrôlé par des fac- ◦◦ effet de l’adrénaline sur les récepteurs noradré-
teurs locaux, nerveux et hormonaux. nergiques : action prédominante sur les récepteurs
•• Effet vasodilatateur des facteurs locaux : β2 – adrénergiques favorisant une vasodilatation ;
◦◦ facteurs métaboliques locaux : des modifications ◦◦ effet vasoconstricteur de l’angiotensine (mise en
de la composition du liquide interstitiel en rela- jeu du système rénine – angiotensine – voir plus
tion avec l’activité de l’organe (baisse de pO2, loin) et de la vasopressine (ou ADH : antidiuretic
augmentation de pCO2, baisse de pH) favorisent hormon) neurohormone produite par l’hypotha-
la vasodilatation ; lamus.
121
47
suite Contrôle des activités cardiaque
et vasculaire : boucles de régulation
et adaptations physiologiques
L’adaptation à l’exercice physique : contrôles •• Modifications cardio-vasculaires déterminées par :
locaux et globaux ◦◦ un accroissement du tonus sympathique : augmen-
•• Besoins accrus d’apport de dioxygène et d’élimina- tation de la fréquence cardiaque et de la contracti-
tion des déchets métaboliques. lité ventriculaire ; vasoconstriction par action sur
•• Modifications cardiovasculaires lors d’un exercice : les récepteurs α-adrénergiques ; augmentation de
◦◦ augmentation du débit cardiaque (jusqu’à 25 L la sécrétion d’adrénaline ; vasodilatation par action
par minute) par augmentation de la fréquence et sur des récepteurs β2 – adrénergiques (effet prépon-
du volume d’éjection systolique (favorisée par un dérant dans la circulation coronaire) ;
retour veineux accru mais limitée par le temps de ◦◦ une vasodilatation musculaire liée à l’action des
remplissage plus réduit des ventricules) ; facteurs locaux, métaboliques et paracrines.
◦◦ augmentation de la pression artérielle différen- •• Contrôle local susceptible d’affecter la perfusion
tielle du fait de l’accroissement du volume d’éjec- d’autres organes, alors intégré dans un contrôle glo-
tion systolique ; bal de la pression artérielle.
◦◦ mais augmentation modérée de la PAM : diminu- •• Interconnexions avec d’autres boucles de régulation :
tion de la résistance périphérique totale (vasodi- ventilation pulmonaire assurant l’homéostasie de la
latation dans les muscles actifs compensant la concentration en oxygène du sang artériel systé-
hausse du débit cardiaque) ; mique ; thermorégulation (hypothalamus).
◦◦ augmentation du débit sanguin musculaire :
vasodilatation des artérioles, ouverture des Les réactions à une hémorragie : des réponses à
sphincters précapillaires ; différentes échelles de temps
◦◦ redistribution des débits sanguins privilégiant les •• Les conséquences d’une hémorragie : diminution
muscles actifs, au détriment des viscères abdo- du retour veineux ; diminution du débit cardiaque
minaux et des reins ; maintien de la perfusion et chute de la pression artérielle ; diminution de la
encéphalique. perfusion des organes et hypoxie.
•• Des mécanismes de correction à court terme, les
centres nerveux moteurs baroréflexes :
hypothalamus
◦◦ augmentation de la fréquence cardiaque, et par
PO2 chémo centres nerveux suite du débit, par réduction du tonus parasym-
pH
PCO2
récepteurs cardio-vasculaires pathique cardiomodérateur et accroissement du
activation du sympathique tonus sympathique cardio-accélérateur ;
médullo-
surrénale ◦◦ augmentation de la résistance périphérique totale
adrénaline
par vasoconstriction artériolaire, déterminée par
+ la stimulation sympathique (action sur les récep-
artérioles artérioles artérioles veines coeur teurs α-adrénergiques) ; vasoconstriction impor-
autres muscles
peau tante dans la peau, les organes abdominaux et les
territoires myocarde
α-ad α-ad α-<β2-ad α-ad reins, maintien de l’irrigation de l’encéphale et
constriction constriction dilatation constriction
du cœur ;
puis
dilatation
FC VS ◦◦ en cas d’hypotension importante, activation du
retour débit sympathique accrue par action de chémorécep-
résistance périphérique teurs détectant l’hypoxie.
veineux cardiaque
•• À moyen terme : effets de l’angiotensine sur la
communication nerveuse Récepteurs vasoconstriction artériolaire :
communication hormonale α-ad : α-adrénergiques
facteurs locaux β2-ad : β2-adrénergiques ◦◦ détection de l’hypotension au niveau du rein par
des cellules sécrétrices de rénine, enzyme libérée
Les modifications circulatoires
au cours d’un exercice physique dans le sang ;
122
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
◦◦ action de la rénine sur l’angiotensinogène, pro- volémie par réduction de la diurèse sous l’influence
téine plasmatique produite par le foie donnant de deux hormones :
par coupure protéolytique de l’angiotensine I ; ◦◦ l’aldostérone, hormone stéroïde produite par les
conversion de l’angiotensine I en angiotensine corticosurrénales, et dont la sécrétion est stimulée
II par une enzyme de conversion présente à la par l’angiotensine II. Action sur le rein : accrois-
surface des cellules endothéliales des vaisseaux, sement de la réabsorption du sodium au niveau
notamment pulmonaires ; des néphrons, ce qui augmente la réabsorption de
◦◦ fixation de l’angiotensine II sur les myocytes arté- l’eau ;
riolaires et vasoconstriction. ◦◦ l’ADH ou vasopressine, neurohormone hypotha-
•• À moyen terme : corrections du volume sanguin lamique libérée au niveau de la posthypophyse.
par des échanges entre plasma et liquide interstitiel. Sécrétion déclenchée par les diminutions de pres-
Réduction de la pression hydrostatique dans les capil- sion et de volémie. Action sur le rein : augmenta-
laires entraînant une réduction de la filtration vers le tion de la réabsorption d’eau ; action en synergie
liquide interstitiel et une augmentation de la réabsorp- avec l’aldostérone ;
tion : accroissement de volume plasmatique et par ◦◦ ces contrôles hormonaux à long terme contribuent
suite remontée de la pression artérielle. de manière importante à la régulation d’un certain
•• À plus long terme : corrections du volume sanguin nombre d’autres paramètres (volémie, osmorégu-
par intervention de l’effecteur rénal ; ajustement de la lation…).
communication hormonale
hormones
(angiotensine II, aldostérone)
123
48 Absorption d’eau et d’ions
en lien avec le milieu de vie
L’eau dans le sol Prélèvement d’eau et d’ions
•• Le sol : milieu formé de particules minérales et orga- dans la solution du sol
niques (humus), de structure plus ou moins poreuse, •• Deux types de surfaces d’échange avec le sol qui pré-
et qui retient une solution hydrominérale diluée sentent des caractéristiques convergentes :
(solution du sol). ◦◦ la zone pilifère des jeunes plants ;
•• Après arrosage, écoulement de l’eau par gravité et ◦◦ les mycorhizes, associations symbiotiques entre
rétention d’une partie de l’eau définissant la capa- une plante et un eumycète ; deux types de myco-
cité au champ ou capacité de rétention ; potentiel rhizes : les ecto- et les endomycorhizes.
hydrique du sol supérieur à celui de la racine 49 . •• Des surfaces en croissance indéfinie : exploration de
•• Prélèvement de l’eau par le végétal jusqu’au point nouveaux volumes de sol et compensation de l’im-
de flétrissement : le prélèvement abaisse le poten- mobilité du végétal.
tiel hydrique du sol, qui devient inférieur à celui du •• Des appareils racinaires en relation avec la dispo-
végétal (forte rétention de l’eau par le sol). nibilité en eau des milieux (systèmes pivotants en
•• Réserve utile du sol : capacité de rétention – point de profondeur, fasciculés en surface).
flétrissement ; variable selon la nature du sol.
assise pilifère
1 mm FAIBLE Échanges
FAIBLE ÉPAISSEUR champignon - plante
10 µm ÉPAISSEUR Échanges réseau de Hartig
centre sol-champignon
de la racine
paroi
membrane 10 µm
plasmique arbre
vacuole
un poil absorbant coupe transversale
filaments mycéliens
racine extraracinaires
manchon
GRANDE
mycélien
SUPERFICIE
jeune plante GRANDE
1 mm re SUPERFICIE
è
p ilif
ne
zo champignon 1 mm
1m
coiffe 10 cm racine
eau
SOL RESSOURCES EN EAU
ions Potentiel hydrique Ψsol presque nul
minéraux
eau gravitaire
mycorhizes
O2 eau liée
ÉLÉMENTS MINÉRAUX
macroéléments : N, K, Ca, Mg, P, S CO2 disponible
sable eau liée non
oligoéléments exsudats
disponible
organiques complexe argilo-humique
124
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
Transit radial d’eau et d’ions minéraux à l’origine ◦◦ diffusion facilitée (aquaporines) de l’eau suivant
de la sève brute le gradient de potentiel hydrique mis en place par
•• Deux voies de transit radial dans la racine : apoplas- l’absorption sélective des ions ;
mique (les parois), interrompue à l’endoderme ; ◦◦ chargement actif des ions dans les vaisseaux du
symplasmique (continuité des cytoplasmes par les xylème, entraînant un flux hydrique à l’origine de
plasmodesmes). la poussée racinaire ;
•• Mise en jeu de transports membranaires : ◦◦ au bilan, entrée et circulation passives de l’eau,
◦◦ entrée active d’ions du sol vers les cellules raci- suivant les potentiels hydriques décroissants 49 ,
naires ; liées aux sécrétions actives des ions, en périphérie
de la racine et au niveau du xylème.
+
K
solution du sol
125
48
suite Absorption d’eau et d’ions
en lien avec le milieu de vie
Ascension de la sève brute : localisation et moteurs ◦◦ dans le xylème secondaire ou bois, si structure
•• La sève brute : solution aqueuse (c ≈ 1 g/L) d’ions secondaire ; bois fonctionnel dans les cernes les
minéraux (K+, H+, PO43−, NO3−…) à des concentra- plus externes.
tions différentes de celles de la solution du sol, avec •• Une circulation en masse (convection) selon un gra-
parfois des composés organiques (acides aminés, dient décroissant de potentiel hydrique 49 .
phytohormones). •• Circulation sous tension le jour : tension – cohé-
•• Vitesse de circulation : 1 à 100 m/h ; plus élevée le sion :
jour que la nuit. ◦◦ moteur : transpiration foliaire ; pompe aspirante
•• Circulation apoplasmique dans des cellules mortes alimentée par l’énergie solaire ;
offrant une faible résistance à l’écoulement : les tra- ◦◦ colonnes de sève, soutenues par les ménisques à
chéides (cellules allongées avec cloisons transver- l’interface air/eau, dans les parois du parenchyme
sales) et les vaisseaux du xylème (plusieurs cellules foliaire (tension superficielle), et tractées par
en continuité verticale par des perforations). Les l’évaporation foliaire de l’eau ;
parois lignifiées assurent la béance et permettent ◦◦ circulation dépendante de la cohésion de la
une circulation sous tension. Passage d’un élément colonne de sève brute, liée à la polarité de la
conducteur à un autre par des ponctuations (paroi molécule d’eau 1 ; cohésion menacée par la
amincie et non lignifiée) ou des perforations (pour cavitation (formation de bulles de gaz dans la
les vaisseaux). sève produisant l’embolie du vaisseau) au-delà
•• Localisation des vaisseaux fonctionnels : d’un seuil de tension exercée sur la sève ;
◦◦ au sein des faisceaux cribrovasculaires des ◦◦ le flux entraîné par la transpiration contribue aussi
organes à structure primaire ; à la circulation radiale d’eau dans la racine.
vaisseau
parenchyme
foliaire
potentiel hydrique Transpiration foliaire
chambre
H2O vapeur sous-stomatique
atmosphère
- 95 MPa
épiderme
Diffusion d'eau liquide
xylème foliaire
Evaporation atmosphère
- 0,8 MPa
arbre
grand diamètre Faible traction Forte traction
faible résistance
à l'écoulement paroi épaisse fibrilles
de cellulose r2
et lignifiée r1
résistance
sève
mécanique
brute La nuit Le jour
perforation
xylème de la tige continuité Tension
- 0,6 MPa verticale
ponctuation
50 µm transferts
latéraux
solution du sol Circulation
dans un vaisseau
- 0,05 MPa
ions H 2O
Absorption racinaire Poussée racinaire
126
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
•• Circulation sous pression la nuit : ◦◦ contrôle par des facteurs externes : ouverture de l’os-
◦◦ poussée racinaire consécutive à la formation de la tiole à la lumière, fermeture lors d’un stress hydrique ;
sève brute au niveau des racines ; ◦◦ ouverture par la lumière : turgescence des cellules
◦◦ permet la réparation des colonnes de sèves inter- stomatiques par abaissement du potentiel hydrique :
rompues par la cavitation ; accumulation de solutés produits par photosynthèse,
◦◦ moteur important aussi au printemps avant le accumulation d’ions K+ sous l’effet de signal des
débourrement des bourgeons. radiations bleues (captées par des photorécepteurs) ;
◦◦ fermeture lors d’un stress hydrique : intervention
Flux hydrique vers l’atmosphère : la transpiration d’un relais hormonal, l’acide abscissique, produit
foliaire par les racines (signal d’une moindre disponibilité
•• Pertes hydriques foliaires par évaporation vers l’at- de l’eau) et les feuilles.
mosphère (plus de 95 %) : •• Réduction de la transpiration chez les xérophytes 49 .
◦◦ transpiration en deux étapes : évaporation de •• Effets métaboliques du contrôle de l’ouverture des
l’eau au niveau des cellules du parenchyme stomates :
foliaire et diffusion de la vapeur d’eau depuis ◦◦ échanges par diffusion d’autres gaz au niveau
l’atmosphère interne de la feuille vers l’extérieur ; stomatique (CO2,O2) : toute réduction des pertes
◦◦ diffusion de la vapeur d’eau par l’ostiole des sto- hydriques entraîne une baisse de pCO2 foliaire et
mates ou à travers la cuticule ; par suite de la photosynthèse ;
◦◦ transpiration d’autant plus forte que le potentiel ◦◦ adaptations permettant la photosynthèse avec de
hydrique de l’atmosphère est plus négatif (en faibles pCO2 : carboxylation en C4 (maïs, canne
atmosphère sèche ou sous l’effet du vent). à sucre : plantes tropicales) par la PEP carboxy-
•• Contrôle physiologique des pertes d’eau par le degré lase qui fixe CO2 même à de faibles pressions
d’ouverture de l’ostiole des stomates : partielles 23 ; photosynthèse des crassulacées
◦◦ dépend de la turgescence des cellules de garde : (CAM) dont les stomates s’ouvrent la nuit : CO2
ostiole ouvert quand les cellules sont turges- fixé la nuit par une carboxylation en C4 et intégré
centes ; fermé quand elles sont plasmolysées ; le jour au cycle de Calvin (RubisCO).
127
49 Équilibre hydrique des angiospermes
Équilibre hydrique : ajustement des entrées et des ◦◦ prélèvement de l’eau par les racines ;
pertes d’eau d’un végétal, en fonction du milieu ; ◦◦ transfert radial de l’eau vers les vaisseaux du
modulation du flux d’eau à travers la plante. xylème (apoplasmique et symplasmique) ;
◦◦ transfert vertical de l’eau vers les parties
Le flux hydrique parcourant la plante aériennes : circulation apoplasmique dans les tra-
•• Besoins en eau d’une plante : en moyenne, chaque
chéides et les vaisseaux du xylème ; sous pression
jour, un volume d’eau équivalent à sa masse. la nuit, sous tension le jour ;
•• L’eau dans la plante : vecteur des sèves (solvant des
◦◦ diffusion au niveau des parties aériennes (cellules
ions minéraux et des assimilats) ; métabolite cellu- foliaires ; cellules stomatiques) ;
laire (phase photochimique de la photosynthèse ; ◦◦ diffusion de la vapeur d’eau dans l’atmosphère.
hydrolyse des réserves…) ; hydratation des organes
aériens (fleurs, fruits charnus…) ; croissance cellu- Un flux hydrique réglé par des gradients
laire et turgescence vacuolaire. de potentiel hydrique
•• Le végétal, siège d’une succession de transferts •• Potentiel hydrique : correspond à l’opposé de la
hydriques réalisant un continuum sol-plante-atmos- pression qu’il faudrait exercer pour extraire l’eau
phère 48 : d’un compartiment. Les mouvements d’eau s’effec-
◦◦ écoulement de l’eau du sol vers les racines ; tuent selon des potentiels hydriques décroissants.
Circulation
dans le xylème
arbre
xylème foliaire
- 1 < Ψfeuille < - 0,8 MPa
Poussée racinaire
À longue distance : convection contre la gravité suivant
un gradient de potentiel (= pression) hydrostatique
rhizoderme
paroi xylème de la tige
membrane plasmique 5m - 0,8 < Ψtige < - 0,5 MPa
cytoplasme
Composantes vacuole Absorption racinaire
du potentiel
hydrique Ψ
Ψcellule = Ψh + Ψo
Ψm matriciel xylème de la racine
Ψo osmotique - 0,5 < Ψtige < - 0,1 MPa
Ψh hydrostatique
eau solution du sol
Ψsol = Ψm + Ψo
sol
H2O ions - 0,05 < Ψsol < - 0,02 MPa
À courte distance : diffusion suivant un gradient
de potentiel hydrique Ψ
Modalités des transports d'eau Continuum hydrique sol-plante-atmosphère
128
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
•• Deux modalités de transport de l’eau : ◦◦ potentiel très inférieur à 0 dans les sols physiolo-
◦◦ à courte distance, d’une cellule à l’autre : dif- giquement secs : sols des déserts chauds, froids
fusion selon un gradient de potentiel hydrique, (eau gelée), sols salés.
somme de deux composantes = potentiel osmo- •• Contrôle physiologique : sécrétion active d’ions
tique (Ψo), déterminé par la concentration des dans les cellules de la racine abaissant leur potentiel
solutés et potentiel hydrostatique (Ψh), corres- hydrique (maintien d’un gradient favorable à l’ab-
pondant au potentiel de turgescence de la cellule ; sorption d’eau).
◦◦ à longue distance, dans le xylème : circulation •• Flux hydrique modifié par l’état de l’atmosphère :
par convection (transport en masse) ; le potentiel augmentation de la transpiration dans des atmos-
hydrique est lié à la seule pression hydrostatique, phères sèches.
avec une composante gravitaire. •• Contrôle physiologique : fermeture des stomates en
•• Le potentiel hydrique du sol (Ψsol) prend en compte cas de stress hydrique 48 .
une composante matricielle (Ψm), qui exprime la
capacité du sol à retenir l’eau par capillarité ou
adsorption à la surface des colloïdes 48 . Adaptations au milieu de vie favorisant l’équilibre
•• Le potentiel hydrique de l’atmosphère est déterminé hydrique : exemple des xérophytes
par l’humidité relative de l’air ; d’autant plus négatif •• Exploitation de l’eau du sol : grande surface racinaire
que l’air est sec. liée à une importante ramification ; développement
•• Les flux entre deux compartiments sont d’autant plus des ramifications en profondeur (appareil pivotant)
importants que les différences de potentiel hydriques ou en surface, suivant les milieux.
sont fortes (analogie avec la loi d’Ohm). •• Limitation des pertes d’eau foliaires :
•• Décroissance du potentiel hydrique du sol jusqu’aux ◦◦ diminution de la transpiration transcuticulaire par
feuilles : déplacement passif de l’eau jusqu’aux une cuticule épaisse (au moins sur la face supé-
feuilles où elle est vaporisée. Forte différence de rieure) ;
potentiel hydrique entre l’intérieur de la feuille et ◦◦ réduction des feuilles ou des tissus hydratés
l’atmosphère : importance de la transpiration et de foliaires (sclérophytes) ;
son contrôle dans le flux hydrique 48 . ◦◦ protection des stomates contre l’air sec : loca-
lisation préférentielle sur la face inférieure des
Contrôle physiologique de l’équilibre hydrique feuilles ou enroulement de la feuille protégeant
suivant les conditions de milieu la face supérieure ; poils limitant l’évaporation ;
•• Flux hydrique modifié par la disponibilité variable cryptes stomatifères…
de l’eau dans le sol : •• Adaptation d’autres fonctions : cycles de reproduc-
◦◦ diminution du potentiel hydrique du sol quand il tion, mécanismes de photosynthèse (photosynthèse
n’est pas arrosé ; C3-C4 ; CAM) 23 .
Cycle de reproduction
continu
court discontinu
Ephemérophytes Plantes reviviscentes Sclérophytes Malacophytes
* plantes annuelles * reviviscence * réduction des surfaces * réduction des surfaces
* résistance sous forme de * déshydratation foliaires foliaires
graines * vie ralentie * protection des surfaces * stockage de l'eau
* cycle court (quelques jours * appareil racinaire profond (parenchyme aquifère)
à quelques semaines) * métabolisme CAM
129
50 Distribution des assimilats
photosynthétiques au sein du végétal
Transfert des assimilats dans la feuille, cellules compagnes du phloème, par des trans-
organe source ports actifs ; transit symplasmique entre cellules
•• Production à la lumière de molécules organiques du phloème ;
(assimilats), par les cellules du parenchyme chloro- ◦◦ pour de nombreux arbres, transit des cellules sources
phyllien foliaire, à partir de matière minérale (CO2, jusqu’au phloème par des plasmodesmes (complexe
NO3−) 23 . Ces assimilats sont ensuite distribués aux phloémien ouvert) : chargement symplasmique.
cellules hétérotrophes de la plante : •• Pour toutes les plantes, concentration élevée de glu-
◦◦ trioses-phosphates synthétisés dans les chlo- cides dans la sève élaborée, à l’origine de la diffu-
roplastes par le cycle de Calvin et transformés en sion d’eau, en provenance de la sève brute, suivant
saccharose dans le cytosol ; un gradient décroissant de potentiel hydrique : mise
◦◦ acides aminés : réduction cytosolique de NO3− ; sous pression de la sève élaborée.
synthèse chloroplastique du glutamate ; synthèse •• Variations périodiques (journalières et saisonnières)
cytosolique des autres acides aminés. de l’exportation des assimilats par les feuilles 52 .
•• Deux voies de transit des assimilats depuis les cel-
lules sources jusqu’à la sève élaborée (circulant dans Circulation symplasmique de la sève élaborée
le phloème) en fonction de l’organisation foliaire : dans les tubes criblés du phloème
◦◦ chez les plantes herbacées des régions tempé- •• Sève élaborée : solution aqueuse concentrée (100 à
rées, pas de plasmodesmes entre le phloème et 300 g/L) ; solutés : saccharose (forme principale de
le parenchyme foliaire (complexe phloémien distribution des glucides) ; autres oligosides (raf-
fermé) : transit symplasmique entre cellules finose, stachyose) ; acides aminés ; ions minéraux ;
sources ; chargement apoplasmique dans les protéines (quelques g/L) ; phytohormones (auxine).
transporteur
H+ saccharose/H+
H+
membranes ATP
apoplasme plasmiques
pompe à
H+ protons
eau ADP + Pi
[H+]
+ _
chargement apoplasmique
(b)
chargement symplasmique
piégeage des oligosides
saccharose raffinose stachyose (trop gros pour diffuser
par les plasmodesmes)
130
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
PHLOÈME
DES
TIGES
Circulation symplasmique
suivant un
gradient de pression
perméase
symport H+
- saccharose
Mise en mouvement de la sève élaborée par les mécanismes de chargement et de déchargement du phloème
•• Sève élaborée : constitue le cytosol des tubes criblés, ◦◦ cellules puits de stockage (cellules stockant de
formés de cellules allongées, anucléées, en continuité la matière organique dans les graines, les fruits
par des pores (diamètre de quelques µm) ; participa- et les organes végétatifs de réserve 51 ) : pas de
tion des cellules compagnes du phloème, nucléées, plasmodesmes avec le phloème ; déchargement
au flux de sève (chargement, déchargement, synthèse par voie apoplasmique (diffusion facilitée du
de divers composés pour les tubes criblés). saccharose du phloème vers l’apoplasme par des
•• Transport en masse (convection), indépendant de perméases puis transport actif dans la cellule
la pesanteur, sous l’effet d’un gradient de pression puits par des symports H+/saccharose).
(= potentiel) hydrostatique, consécutif aux méca- •• Dans tous les cas, le déchargement des assimilats
nismes de chargement et déchargement du phloème vers un puits entraîne un flux d’eau hors du phloème,
par les cellules compagnes ; vitesse de quelques m/h. contribuant à la différence de pression qui met en
mouvement la sève élaborée.
Déchargement des assimilats par les organes puits •• Le flux d’assimilats vers un puits dépend de ses
•• Deux types de cellules puits (hétérotrophes pour le besoins :
carbone, utilisateurs des assimilats) : ◦◦ l’intensité du déchargement définit la force
◦◦ cellules puits de consommation (cellules des d’un puits (masse d’assimilats capturés/unité de
racines, des bourgeons, des jeunes feuilles) : temps), fonction de la distance puits/source, de sa
connectées au phloème par des plasmodesmes ; taille et de son activité ;
déchargement par voie symplasmique (diffusion ◦◦ compétition entre les puits pour les assimilats dispo-
du saccharose suivant un gradient de concentra- nibles : un puits attire d’autant plus le flux de sève
tion entretenu par le métabolisme cellulaire) ; élaborée qu’il décharge davantage d’assimilats.
131
51 Les réserves des angiospermes
Nature et localisation des réserves •• Forme massive des organes de réserve : morpholo-
•• Réserves d’eau : parenchyme aquifère des organes gie convergente.
succulents des malacophytes, retenant l’eau par un •• Effet variable des molécules organiques de réserve
mucilage hydrophile (glycoprotéines et polyosides). sur le potentiel osmotique des cellules :
•• Réserves de gaz : aérenchymes des hydrophytes ◦◦ peu d’effet : macromolécules (amidon 5 ,
(adaptation à la faible diffusibilité des gaz dans protéines) ; molécules hydrophobes (trigly-
l’eau ; contribution à la flottabilité des organes). cérides 2 ) ;
•• Réserves de matière organique dans les parenchymes ◦◦ abaissement du potentiel osmotique par les
de différentes structures : petites molécules glucidiques, contribuant à la
◦◦ dans les semences (graines, fruits secs) : amidon, protection des cellules contre le gel.
protéines (caryopse des poacées), lipides (graines
oléagineuses) ; mise en réserve dans l’albumen Mise en réserve de la matière organique
(dérivé du zygote accessoire, triploïde) des •• Appel des cellules des organes de réserve sur la sève
graines albuminées (poacées) ou dans les coty- élaborée corrélé à leur activité métabolique 51 .
lédons tubérisés (dérivés du zygote principal, •• Mise en réserve dans les graines et les fruits : accom-
diploïde) des graines exalbuminées (fabacées) ; pagne les transformations de la fleur en fruit après
◦◦ dans les fruits charnus : réserves (amidon, la fécondation.
saccharose et oses) consommées par les animaux •• Mise en réserve dans l’appareil végétatif :
agents de leur dissémination (zoochorie active : ◦◦ déchargement apoplasmique de la sève élaborée
relation mutualiste) ; .51 ;
◦◦ dans les organes végétatifs non spécialisés (mise ◦◦ à partir du saccharose : synthèse d’amidon
en réserve dans le parenchyme ligneux des (hydrolyse du saccharose puis polymérisation
troncs) ou spécialisés souvent souterrains (tuber- du glucose) ; synthèse d’acides gras (à partir
cules, rhizomes, bulbes) et pouvant participer à d’acétyl-coenzyme A issu du catabolisme du
la reproduction asexuée. glucose) puis synthèse de triglycérides ;
TISSU
couche à albumen parenchyme parenchyme parenchymecoupe transversale
DE
aleurone farineux médullaire du liber
RÉSERVE
tuniques
coupe transversale
péricarpe et charnues
tégument racine
soudés latérale
cotylédon
coléoptile bourgeon bourgeon
gemmule tuniques
liège liège
tigelle écailleuses
radicule plateau
coléorhize
insertion
plantule restes racines
0,5 cm sur l"épi 1 cm 1 cm 2 cm
du stolon adventives
vue externe vue externe
Grain de maïs Tubercule caulinaire Bulbe d'oignon Tubercule racinaire
(coupe longitudinale) de pomme de terre (coupe longitudinale) de carotte
SEMENCE ORGANES VÉGÉTATIFS SOUTERRAINS
132
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
Déchargement de
la sève élaborée Mise en réserve
cellule compagne cellule du parenchyme de réserves
tube criblé
sac
saccharase
sac
H+ fructose glucose
ATP
Pi
sac ATP
ADP-glucose
H+ amidon- vacuole
synthases
sève élaborée
ADP + Pi amidon
sac
EAU
amyloplaste
◦◦ à partir des acides aminés : synthèse de protéines •• Contrôle de la mise en réserve par les facteurs du
de réserves. milieu avec relais hormonal.
•• Entrée en vie ralentie (quiescence) après la mise en
réserve : Utilisation de la matière organique
◦◦ liée à la déshydratation pour les semences ; •• Toujours liée à la reprise d’activité des organes
◦◦ activité métabolique très faible ; intensité respi- de réserves qui ont une activité métabolique nulle
ratoire nulle ; pendant la mauvaise saison (déshydratation ; vie
◦◦ la vie ralentie s’accompagne souvent d’une inca- ralentie).
pacité physiologique à se développer, même en •• Précédée par la levée de dormance, sous l’effet des
conditions favorables : dormance des semences facteurs du milieu (froid humide pendant plusieurs
ou des bourgeons, qui s’installe spontanément semaines).
dans les organes à maturité et empêche leur déve-
loppement au début de l’hiver.
133
52 Corrélations entre organes
au sein du végétal
Des corrélations de deux types suivant un gradient de pression établi conjoin-
•• Corrélations trophiques : flux d’eau, d’ions miné- tement par le chargement (zones sources) et le
raux et de molécules organiques à travers la plante : déchargement (zones puits) du phloème.
◦◦ corrélations entre l’appareil racinaire (absorption •• Corrélations informatives par des phytohor-
hydrominérale à partir de la solution du sol) et les mones : corrélations hormonales :
parties aériennes (pertes hydriques et transforma- ◦◦ messagers chimiques agissant, à distance plus ou
tion de la matière minérale en matière organique) moins grande des cellules qui les produisent, sur
par la sève brute 48 ; des cellules cibles ;
◦◦ corrélations entre les organes sources (photosyn- ◦◦ circulation des messagers par diffusion dans
thèse) et les organes puits hétérotrophes (métabo- l’apoplasme ou le symplasme, ou par convection
lisme ; stockage) par la sève élaborée 50 ; dans les sèves (brute si production par les racines,
◦◦ corrélations pouvant donner lieu à des coopéra- élaborée si production par l’appareil caulinaire) ;
tions : poussée racinaire et transpiration foliaire, ◦◦ contrôle de différents aspects de la physiologie de
moteurs de la sève brute ; sève élaborée circulant la plante (nutrition ou développement).
atmosphère CHARGEMENT
SÈVE ÉLABORÉE
TRANSPIRATION
ATP
EAU
ORGANES H+ ZONE
saccharose
AÉRIENS ions
très concentré H+ SOURCE
sac
sac
diffusion (eau et ions
dans le symplasme) P = 0,6 à 0,8 MPa cellule cellule
transport actif compagne chlorophyllienne
sac perméase au saccharose
flux hydrique diffusif
convection (sèves)
Ψ : potentiel hydrique
P : pression hydrostatique
Ψracine > Ψfeuille Psource > Ppuits
( = ψh, potentiel SÈVE BRUTE SÈVE ÉLABORÉE
hydrostatique) CONVECTION vaisseau tube criblé CONVECTION
APOPLASME SYMPLASME
ions
H+ H+ ions H+
sac
ATP ATP ZONE
RACINES H+ vacuole saccharose sac
H+ peu concentré ATP PUITS
ADP + Pi ADP + Pi H+
EAU EAU
ADP+Pi
sol
DIFFUSION CHARGEMENT DÉCHARGEMENT
(SYMPLASME RACINAIRE) SÈVE BRUTE SÈVE ÉLABORÉE
CORRÉLATIONS RACINES / ORGANES AÉRIENS CORRÉLATIONS ORGANES SOURCES / PUITS
134
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
Des corrélations par deux voies racinaire ; surpression de la sève élaborée dans
•• Voie symplasmique : diffusion de l’eau et des ions
les zones sources) ;
minéraux dans le symplasme racinaire ; diffusion des ◦◦ récepteurs de l’auxine : adressage du message aux
assimilats dans le symplasme foliaire ; convection de cellules cibles ; transporteurs membranaires acti-
la sève élaborée dans le phloème. vés lors de la réponse : transduction du message
codé par l’auxine 53 .
•• Voie apoplasmique : diffusion de phytohormones dans
les parois ; convection de la sève brute dans le xylème. Variations périodiques des corrélations
•• Importance des protéines de la membrane plas- •• Variations quotidiennes.
mique, à l’interface entre ces deux voies : •• Variations saisonnières.
◦◦ transporteurs membranaires des cellules de •• Contrôle environnemental de ces variations :
transfert (parenchyme du xylème ; cellules ◦◦ direct : effets de la lumière sur la transpiration et
compagnes du phloème) : entretiennent des flux la photosynthèse ; contrôle du métabolisme par
actifs d’ions (dans la racine), d’assimilats (dans la température ;
les feuilles), à l’origine d’un flux hydrique qui ◦◦ indirect : effet d’un signal spécifique (tempéra-
met chacune des sèves sous pression (poussée ture, photopériode).
Eté, automne
ZONE
SOURCE
Production
d'assimilats ZONE
Distribution par PUITS
la sève élaborée
ZONE ZONE
PUITS SOURCE
Mise en Consommation
Hiver de réserves Printemps
réserve Vie ralentie
135
53 Développement végétatif des angiospermes
à l’interface sol/air
Développement végétatif : organogenèse et croissance ◦◦ formation d’un nouvel initium dans un autre sec-
de la tige feuillée et de l’appareil racinaire. teur précis de la zone périphérique….
•• AIA et détermination de la phyllotaxie : chaque pri-
Caractéristiques spatiale et temporelle mordium est un puits à AIA ; un nouvel initium ne
de la croissance peut se former que dans une région la plus éloignée
•• Croissance en longueur dans les zones apicale des derniers primordia formés ; distribution de l’au-
(mérèse), subapicale (auxèse pour la racine) et inter- xine : information de position.
calaire (auxèse et mérèse pour la tige). •• Histogenèse et organogenèse caulinaires :
•• Croissance diamétrale (en épaisseur) limitée aux par- ◦◦ cellules de la zp et la zm véritablement engagées
ties subterminales chez les herbacées et affectant une dans l’organogenèse caulinaire ; cellules de la
grande partie de l’appareil végétatif des ligneuses. zc constituant une réserve cellulaire : cellules
•• Croissance indéfinie des tiges et des racines et défi- souches assurant la permanence du MAC ;
nie des feuilles. ◦◦ mise en place de cellules fonctionnelles par déter-
mination puis différenciation ;
Organisation et fonctionnement du MAC :
◦◦ MAC : méristème primaire organogène et his-
l’organogenèse caulinaire 54
togène ; fonctionnant toute la vie de la plante :
•• Une architecture à 3 zones (centrale : zc, périphé- croissance indéfinie augmentant l’espace air / sol
rique : zp, médullaire : zm) ou 2 couches (tunica, exploité par le végétal ;
corpus) selon le critère retenu : fréquence mitotique ◦◦ méristèmes secondaires, cambium et phellogène,
ou géométrie des cloisonnements. uniquement histogènes, mis en place par dédifféren-
•• Production répétée de phytomères, unités empilées, ciation, responsables d’une croissance diamétrale.
formées par mérèse et auxèse :
◦◦ dans un secteur précis de la zone périphérique Auxèse et mode d’action de l’auxine 54
(zp), formation d’un bombement, initium puis •• Modalités du grandissement cellulaire : relâchement de
primordium foliaire, par mitoses anticlines (L1) la paroi primaire, entrée d’eau, extension et synthèse de
et moins ordonnées (L2 & corpus), zone périphé- nouveaux composés membranaires et pariétaux 10 .
rique amputée d’une partie de ses cellules (pas- •• Contrôle phytohormonal du grandissement par l’au-
sage d’une aire maximale à minimale) ; xine (AIA).
◦◦ régénération de la zone périphérique par mitoses
et mise en place d’une ébauche foliaire ; Contrôle du développement par des facteurs
◦◦ allongement des cellules de la zone périphérique biotiques : les mycorhizes 48
sous le primordium, mitoses et auxèse des cel- Développement racinaire modifié suite à des interactions
lules médullaires : mise en place d’un phytomère, avec des champignons ; relations symbiotiques
empilé sur le précédent ; fondamentales dans la nutrition du végétal.
fuseau + -
φn-2 MERESE mitotique
bourgeon activité mitotique
5 µm amas de
axillaire
chromosomes Zonation du méristème
pétiole
φn-3 plasmalemme apical caulinaire
noeud
entre-noeud primordia foliaires
Empilement de φn-4
phytomères AUXESE et
DIFFÉRENCIATION L1
N7 tunica L2
N6 * M+A
A corpus L3
N5 mitoses à cloisonnements
A mitoses à cloisonnements anticlines
X N4
A non orientés
X
N3 A
grandissement
A DÉVELOPPEMENT : cellulaire
N2 CROISSANCE &
X
entre- ORGANOGENÈSE
croissance en épaisseur
noeud contrôle +
A + H 5 µm
noeud N1 phytohormonal H
Xcroissance 3
finie 1 H2 O
* relâchement
croissance AIA de la paroi
indéfinie 4
+ +
pression de
H K
M: mérèse
turgescence
A A: auxèse 2 +
+ H ou poussée
* :MAC, MAR K vacuolaire
histogenèse et Cellule en auxèse et
M organogenèse actions de l'auxine (AIA)
* grandissement
cellulaire 1. efflux de protons ;
racine latérale relâchement de la paroi
MYCORHIZATION +
ou secondaire 2. influx de K
Influence de facteurs 3. entrée d'eau
biotiques sur le 4. transcription de gènes
développement "précoces" puis "tardifs"
manchon mycélien
Mycorhizes
zone subéreuse
racines modification de
zone pilifère courtes l'organogenèse
racine principale la croissance
emplacement du méristème zone glabre = ou primaire et la ramification
apical racinaire (MAR) zone d'auxèse filaments racinaires
mycéliens
coiffe
137
54 Mécanismes cellulaires du développement
des angiospermes
Mise en place de cellules méristématiques ◦◦ chez les poacées, présence de méristèmes interca-
organogènes et/ou histogènes laires (montaison).
•• Lors de l’embryogenèse, mise en place des méris- •• Croissance en épaisseur par mérèse au niveau des méris-
tèmes primaires caulinaires (MAC) et racinaires tèmes secondaires : cambium et phellogène, divisions
(MAR) aux apex de la plantule dans la graine ; essentiellement périclines : croissance diamétrale.
méristèmes primaires histogènes et organogènes. Le grandissement cellulaire ou auxèse 53
•• Possibilité de dédifférenciation de cellules diffé- •• Un grandissement affectant le protoplaste et la paroi
renciées (grande plasticité des cellules végétales) primaire ; grandissement impossible pour les cellules
conduisant à un méristème : entourées d’une paroi secondaire 10 .
◦◦ primaire, organogène et histogène : formation des •• Une croissance pariétale rendue possible par relâ-
bourgeons axillaires, des racines secondaires, de nou- chement de la paroi primaire :
veaux organes lors de la multiplication végétative ; ◦◦ rupture temporaire de liaisons H par acidification
◦◦ secondaire, uniquement histogène : formation du de la paroi ;
cambium et du phellogène, chez de nombreuses ◦◦ hydrolyse de liaisons covalentes grâce à des
dicotylédones. exoenzymes (XET : xyloglycane - endotransgly-
cosylases).
La mérèse et la mise en place de cellules •• Une entrée d’eau par abaissement du potentiel
supplémentaires hydrique cellulaire ψi ; poussée sur la face pariétale
•• Croissance en longueur par mérèse au niveau des interne entraînant l’extension de la paroi.
méristèmes primaires apicaux : •• Croissance isotrope (parenchyme) ou anisotrope (tis-
◦◦ ajout de nouvelles cellules de même génotype ; sus de soutien et de conduction) fonction de l’orien-
importance de l’orientation des cloisonnements tation des microfibrilles préexistantes : allongement
dans l’organogenèse ; impossible parallèlement aux microfibrilles.
embryogenèse différenciation dédifférenciation différenciation
dédifférenciation
138
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
grandissement
cellulaire
3 Cellule différenciation Cellule différenciée
contrôle H 2O méristématique acquisition de caractéristiques (parenchyme
phytohormonal
primaire structurales et fonctionnelles chlorophyllien)
H+
H+
1 1
2
AIA proplaste 3 vacuole
4
K+ ébauche 4 tonoplaste
H+
de vacuole
2 noyau chloroplastes
+ H+
K volumineux
cellule 5 noyau
grandissement isodiamétrique
cellulaire 5 µm de petite taille 6
cellule allongée
1. efflux de protons : 5 µm
de grande taille
relâchement relâchement RNP
élevé 1: paroi squelettique 15 µm
de la paroi de la paroi
2. influx de K+ 2: plasmalemme
RNP
3. entrée d'eau pression de 3: mitochondrie
4: cytosol faible
4. transcription de turgescence
ou poussée 5: dictyosome
gènes "précoces" 6:réticulum endoplasmique granuleux
puis "tardifs" vacuolaire
139
55 Développement de l’appareil reproducteur
des angiospermes
Développement reproducteur : transformation du dôme axial, lequel devient proéminent.
méristème apical caulinaire (MAC 54 ) en méristème •• Différentes étapes de la mise à fleur : induction,
inflorescentiel ou floral et organogenèse de l’appareil virage (ou détermination) floral(e), organogenèse,
reproducteur. floraison.
Mise en place des fleurs et des pièces florales Contrôle génétique de la mise à fleur : intervention
•• Transformation du MAC en méristème floral ou de gènes d’identité des pièces florales
en méristème inflorescentiel chez les plantes racé- •• Des gènes d’identité florale s’exprimant dans des
meuses (inflorescence en grappe) : changement territoires morphogénétiques compétents grâce aux
d’activité mitotique au sein du MAC avec des cycles étapes préalables d’induction florale et de détermi-
cellulaires qui se raccourcissent dans le secteur du nation florale.
méristème
bouton floral 1
changement d'aspect inflorescentiel
et de fonctionnement méristème
méristème du MAC: floral 3 méristème
méristème
apical augmentation floral 2
inflorescentiel
caulinaire du rythme de division
stade 3 ébauches
des cellules et bombement
zone florales
de la zone centrale
centrale
axiale
25 µm bractée
bractée
50 µm sépale
(b)
(a) zone périphérique ébauches
de l'anneau initial des carpelles
ébauche
d'une étamine
séquence régulatrice organogenèse
ébauche
C B
d'un pétale
E
E C
facteurs de (c)
AP1 AP1 modèle ABCE
transcription
A
ADN
de détermination
d'identité des bouton floral 1
activation
de la transcription pièces florales SEP protéine issue de l'expresion gène de classe E
(d) interprétation
promoteur gène réalisateur AP1 protéine issue de l'expresion gène de classe A
moléculaire
Transformation du MAC lors de la transition de l’état végétatif à l’état reproducteur chez Arabidopsis thaliana
(a) MAC à l’état végétatif ; (b) méristème inflorescentiel ; (c) bouton floral et modèle ABCE du contrôle
génétique de l’identité des pièces florales ; (d) interprétation moléculaire du modèle ABCE : exemple
du tétramère de facteurs de transcription déterminant la formation d’un sépale.
L’intensité de la coloration est proportionnelle à l’activité mitotique.
140
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
•• Gènes des classes A, B, C, E : des gènes homéo- par interconversion de phytochromes -photoré-
tiques codant pour des protéines activant l’expres- cepteurs- parmi deux conformations possibles,
sion de gènes réalisateurs organogènes. modulation par une cascade de contrôles trans-
criptionnels de l’expression du gène codant pour
Contrôle environnemental de la floraison : le florigène
vernalisation et photopériodisme •• Vernalisation et photopériodisme : implication de
•• Vernalisation : stimulation de l’organoge- corrélations entre organes -feuilles déjà en place et
nèse florale exercée par une période de froid apex- par protéine diffusible ─ florigène ─ (relais
humide en fin d’hiver ; étape indispensable phytohormonal) ; parfois, effets possibles à des
(blé d’hiver) ou simplement accélératrice stades très précoces du développement végétatif (cas
(seigle) suivant les espèces et variétés sensibles. de compétence prématurée à l’induction florale).
Mécanismes : modulation d’expression de certains •• Action du florigène sur les cellules compétentes du
gènes dans des cellules sensibles au froid et émission MAC : détermination florale, inhibition de l’or-
d’un messager diffusible ─ florigène ─ à destination ganogénèse végétative dans la zone de l’anneau ini-
de cellules compétentes du MAC : induction tial (après production de bractées éventuelles), inhi-
•• Photopériodisme : sensibilité du virage floral à bition de l’identité végétative (par défaut) du dôme
la photopériode, durée relative du jour et de la axial et acquisition de l’identité florale.
nuit. Deux types de plantes photosensibles : celles •• Plusieurs niveaux d’intégration : rôle clé de gènes
exigeant une durée d’obscurité supérieure à une intégrateurs (gènes codant pour le florigène et gènes
valeur critique (dites de « jours courts », JC), d’identité florale de l’apex) dont les transcriptions
celles exigeant une durée d’obscurité inférieure à sont modulées par des protéines, dépendantes en
une valeur critique (dites de « jours longs », JL). concentration de la perception de divers facteurs du
Mécanismes : perception de la photopériode milieu et à l’état végétatif du végétal.
141
56 Croissance des organismes autotrophes
Organisme autotrophe = organisme autotrophe au car- pleuridies (Polysiphonia elongata), capacité de
bone (C), ne nécessitant pour produire sa matière orga- ramification avec formation de nouvelles initiales.
nique que d’apports hydrominéraux et d’une source •• Unité du mode de croissance chez les angiospermes
d’énergie. .53 : croissance indéfinie des axes caulinaires et
On se limitera ici aux organismes pluricellulaires racinaires grâce au fonctionnement de méristèmes
(algues pluricellulaires, angiospermes) dont la seule primaires axiaux, croissance définie des feuilles.
modalité d’autotrophie au C est la photosynthèse. •• Influence de facteurs du milieu sur la croissance :
orientation de la croissance en fonction de facteurs
Modalités de croissance des organismes abiotiques (lumière : phototropisme, gravité : gra-
autotrophes au C vitropisme), ou biotiques (mycorhization, 53 ).
•• Diversité des modalités de croissance chez les algues
pluricellulaires : Processus cellulaires de la croissance 54
◦◦ croissance diffuse chez certaines algues au thalle •• Mérèse : production de nouvelles cellules (mitoses),
très peu différencié (Ulva lactuca) ; permet croissance en surface, en longueur (apicale ou
◦◦ croissance localisée et gérée par divisions d’une intercalaire), en épaisseur (diamétrale) :
cellule apicale chez des algues à cladome (thalle ◦◦ croissance indéfinie par préservation du potentiel
complexe) : croissance indéfinie de l’axe prin- mitotique des cellules des thalles simples et des
cipal par division de l’initiale terminale (Fucus cellules apicales ou méristématiques des organes
vesiculosus), croissance définie des éventuelles axiaux, croissance définie des pleuridies et des
Ulve
croissance entre-
laitue Polysiphonia
elongata définie noeud A
noeud
substrat
N1
cellules venant initiale **
cellule en cours
d'achever leur apicale
de division mitotique lame
cytodiérèse A
aplatie
lame pseudo- M
foliacée nervure cas général **
M : mérèse
divisions d'une angiosperme
Fucus vesiculosus A : auxèse
noyau multidirectionnelles
matrice
extra-cellulaire
chloroplaste de l'apicale substrat
* méristème apical caulinaire
cellule
chlorophyllienne pool de cellules subissant
crampons
** méristèmes histogènes
méristème apical racinaire
142
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
feuilles par effacement progressif du potentiel ◦◦ chez les angiospermes, des corrélations trophiques
mitotique ; entre zones de croissance et organes sources
◦◦ capacité de ramification par néoformation d’apex (feuilles 50 et 52 , organes de réserve 51 ) par
ou de cellules apicales (dédifférenciation cellulaire circulation de sève élaborée et parfois de sève brute
et restauration de propriétés prolifératives, préser- (montée de sève printanière vers les bourgeons).
vation de cellules méristématiques indifférenciées •• Approvisionnement hydrominéral des zones de
dans le cas de certains bourgeons axillaires), ou croissance :
division dichotomique d’une cellule apicale. ◦◦ chez les algues, approvisionnement par chacune
•• Grandissement cellulaire ou auxèse : des cellules le plus souvent ;
◦◦ chez certaines algues à thalle cladomien et chez ◦◦ chez les angiospermes, approvisionnement repo-
les angiospermes, elle s’intègre à la différencia- sant sur la circulation des sèves depuis le site
tion des cellules nouvellement produites par les d’absorption racinaire ; importance de l’eau dans
apicales et les méristèmes en leur conférant leurs l’auxèse 54 .
formes et leurs spécificités fonctionnelles ;
•• Croissance contrôlée par une phytohormone, l’au-
◦◦ processus contrôlé par diverses phytohormones
xine, chez les angiospermes 54 :
dont l’auxine (AIA) chez les angiospermes.
◦◦ auxine produite par apex caulinaire et transférée
vers les autres organes par une circulation phloé-
Intégration de la croissance au fonctionnement mienne ;
unitaire de l’organisme autotrophe ◦◦ stimulation de la croissance à forte concentration
•• Approvisionnement des zones de croissance en pho- dans les tiges, et à plus faible concentration dans
toassimilats : les racines.
◦◦ chez les algues à croissance diffuse, production de
photoassimilats par chaque cellule ;
Avril - Mai
apex caulinaire : S
P organe puits (P)
stolon Tubérisation :
P P croissance d'un
organe de réserve
S
racines
P adventives
tubercule gorgé
apex racinaires : Stimulation
de réserves = P organes puits (P) de l'auxèse P
organe source (S) P
des cellules
racinaires
apex racinaires :
aux faibles [AIA]
organes puits (P)
143
57 Diversité morpho-fonctionnelle des organismes
Les mêmes fonctions, notamment nutrition diffuse) et réalisant l’ensemble des fonctions végé-
et croissance, assurées par les organismes tatives, absorption et photosynthèse 59 .
•• Dans des milieux différents : marin, eaux douces, •• Fucus (straménopile) : lame pluristratifiée, compor-
biologiques 29 . tant des cellules différenciées mises en place par
•• Avec des plans d’organisation différents : l’activité apicale d’un proméristème (croissance
◦◦ organismes pluricellulaires, formés de cellules localisée) 59 .
différenciées (fucus) ou non (ulve, cyanobacté-
Des thalles pluricellulaires filamenteux
ries filamenteuses, mycètes), organisées ou non
chez des organismes auto-
en tissus, voire en organes ;
◦◦ à l’état unicellulaire (diatomées, paramécie, ou hétérotrophes au C
levures, bactéries) : l’ensemble des fonctions est •• Des thalles filamenteux d’algues réalisant la photo-
assuré par une seule cellule 60 . synthèse (Polysiphonia) ; croissance localisée aux
cellules terminales de l’axe principal (croissance
Des thalles pluricellulaires aplatis d’algues indéfinie) et des pleuridies (croissance définie).
adaptés à la captation d’énergie lumineuse •• Des thalles ramifiés permettant une exploration
•• Ulve (chlorobionte) : lame bistratifiée de cellules efficace du biotope par divers mycètes ; croissance
toutes identiques, pouvant se diviser (croissance rapide localisée à l’extrémité des myceliums 58 .
H 2O 2
sels 1
minéraux CO2
RESPIRATION
O2
(a)
(a) Le thalle aplati en position de vie (b) Formation du thalle bistratifié par croissance diffuse
300 μm
(pelotes sexuées)
division
aérocyste (flotteur) H 2O initiale apicale
différenciation
sels
fibroïdes
minéraux
épaississement médian
CO2 matrice
(pseudo-nervure) RESPIRATION
O2 intercellulaire
Organisation morpho-fonctionnelle de deux thalles aplatis : Ulve (en haut) et Fucus (en bas)
144
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
dressé lumineuse
AUTOTROPHIE
cellule terminale à activité mitotique CO2
AU C
continue : croissance localisée apicale O2
H2 O
thalle filamenteux à
cellules en verticilles
sels
minéraux CO2 RESPIRATION
O2
pleuridie
H 2O
substrat axe fixé au substrat
(a) Le thalle cladomien en position de vie (b) Détail de l'extrémité du thalle
La vie libre dans différents milieux : des structures végétatives en relation avec des modes de vie particuliers
Organisation Organisme Milieu de vie Mode de nutrition
Hétérotrophe au Carbone
Saccharomyces cerevisiae
Milieu aérien Absorbotrophie
Unicellulaire (eumycète ascomycète)
Thalle filamenteux
Diatomée (straménopile) Autotrophe au carbone
Avec cellules Fucus vesiculosus (straménopile) Pyrénoïdes (algues)
différenciées Polysiphonia (rhodophyte) ou carboxysomes
Milieu marin
(cyanobactéries)
Ulva lactuca (chlorobionte)
Pluricellulaire Oscillatoria (cyanobactérie)
Sans cellule
différenciée Sordaria fimicola (eumycète Milieu aérien Hétérotrophe au Carbone
ascomycète) Absorbotrophie
Thalle filamenteux
La vie en association
Modes de vie Organismes ou associations Mode de nutrition
Escherichia coli et intestin humain Hétérotrophes au C
Rhizobium (eubactérie Gram−) et plante vasculaire
(légumineuse : fabacées, mimosacées)
Symbiote Autotrophes au C (cyanobactérie,
Lichen : mycète et algue unicellulaire (ou cyanobac-
térie) embryophyte) et à N en plus (Rhizo-
bium, cyanobactérie) et hétérotrophes
Ectomycorhizes : mycète et embryophyte (arbres) au C (Rhizobium, mycète, oomycète)
Plasmopara viticola (oomycète) et embryophyte
Parasite (vigne)
Trypanosoma gambiense (excavobionte) et animaux Hétérotrophes au C
145
58 Diversité des hétérotrophes
Un organisme hétérotrophe doit prélever de la matière ◦◦ absorption par symport (H+/nutriment), crois-
organique dans son environnement. Il existe une diver- sance terminale associée.
sité d’origine de la matière prélevée. •• La levure, un mycète unicellulaire pouvant utili-
ser plusieurs substrats organiques. Croissance en
Un prélèvement de matière organique inerte 2 phases (diauxie) sur un milieu glucosé, dues à
par divers organismes libres l’utilisation successive de 2 voies cataboliques :
•• Sordaria, un mycète filamenteux saprophyte : fermentation du glucose puis respiration associée à
◦◦ se nourrit à partir de matière organique en décom- l’oxydation totale des produits de la fermentation.
position ; •• Les bactéries comme E. coli présentent de grandes
◦◦ exodigestion par libération d’exoenzymes induc- capacités d’adaptation métabolique 60 .
tibles dans le milieu et absorbotrophie ;
(a) saccharose
invertase
(b)
Les voies du métabolisme énergétique chez la levure (a) ; structure d’une levure en division (b)
146
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
(a) (b)
lumière
1
algue verte
PHOTOSYNTHESE
2 polyalcools, PHOTOBIONTE
vitamine B
1 - cortex supérieur
2 - couche algale CO2
3 3 - zone médullaire
4 - cortex inférieur
5 - rhizines
H20, MYCOBIONTE
4
sels minéraux,
vitamine C H20,
ascomycète le plus souvent sels
5
minéraux
La symbiose lichénique : (a) coupe d’un lichen stratifié ; (b) échanges entre photobionte et mycobionte
Un prélèvement de matière organique vivante dans Un prélèvement de matière organique vivante aux
le cadre d’une symbiose dépens d’un hôte : parasitisme
•• Les ectomycorhizes, associations symbiotiques de •• Le mildiou de la vigne, un mycète endoparasite
mycéliums de basidiomycètes et de racines 49 : extracellulaire foliaire :
◦◦ situées au niveau des radicelles de 80 % des ◦◦ parasite interne au végétal, suçoirs repoussant
plantes, dépourvues de poils absorbants, réseau plasmalemme et cytoplasme de la cellule hôte ;
de Hartig ; ◦◦ croissance terminale, par chimiotropisme ; mort
◦◦ échanges réciproques entre les deux partenaires. des cellules foliaires avant celle du mycélium âgé.
•• Les lichens, associations symbiotiques de mycéliums •• Le trypanosome, un endoparasite extracellulaire 60 .
d’ascomycètes et d’algues et/ou cyanobactéries :
◦◦ les filaments du mycobionte entourent le photo-
Le prélèvement de matière organique vivante
bionte ; liaison par interactions pariétales ; par prédation
◦◦ échanges par diffusion grâce à un suçoir : une •• La paramécie, organisme microphage phagotrophe :
symbiose teintée de parasitisme ? ◦◦ microphagie : prélèvement en masse de parti-
◦◦ organisme pionnier à croissance lente ; cules alimentaires de petite taille ; séquestration
•• Rhizobium, une eubactérie symbiotique des Faba- et digestion dans une vacuole digestive ;
cées 60 . ◦◦ phagotrophie : transport des produits de la diges-
tion vers le cytoplasme 60 .
membrane extra-haustorium
lumière
haustorium ou suçoir
photosynthèse CO2
filament mycélien
H+ figure 13.1 H 2O
ATP vacuole
cytoplasme ADP + Pi plasmalemme
G photoassimilats
AA (G,AA) paroi cellule
plasmalemme G végétale
H+ H+ noyau
AA AA cytosol
paroi chloroplaste
G = oses
noyau
AA = acides
aminés
147
59 Les algues
Le terme « algue » rassemble des organismes euca- La réalisation d’une photosynthèse oxygénique
ryotes présentant une convergence adaptative au milieu •• Thalles foliacés et capture de l’énergie lumineuse 58 .
aquatique.
•• Echanges gazeux et apports en eau et sels miné-
Des organismes aquatiques chlorophylliens raux réalisés par diffusion (loi de Fick). Pas de
d’organisation très diverse cellules spécialisées dans les échanges avec le
•• Des thalles plus ou moins complexes :
milieu de vie.
◦◦ unicellulaires (diatomées, constituant majeur du •• Diversité de l’équipement pigmentaire des algues ;
plancton marin ou d’eau douce) ; pigments accessoires permettant une utilisation plus
◦◦ pluricellulaires à croissance diffuse ; cellules large du spectre solaire, notamment des radiations
toutes identiques (ulve ; dans la zone intertidale) ; vertes et bleues qui pénètrent plus profondément.
◦◦ pluricellulaires à croissance localisée ; cellules •• Pyrénoïdes : complexes protéiques au sein des
différenciées (fucus et Polysiphonia ; dans la zone plastes, associant Rubisco et anhydrase carbonique ;
intertidale) ; concentrent le CO2 au voisinage de la Rubisco et
•• Un soutien réalisé par l’eau ; parois cellulaires très évitent la photorespiration (convergence avec les
hydrophiles permettant de supporter l’émersion tem- plantes en C3/C4) ; palliatif des faibles diffusibilités
poraire (algues de la zone intertidale). Paroi souple, et concentration du CO2 dans l’eau.
résistant aux chocs des vagues.
Nutrition des algues photoautotrophes : (a) ulve ; (b) fucus ; (c) diatomée ; (d) Polysiphonia
148
L'ORGANISME : UN SYSTÈME EN INTERACTION AVEC SON ENVIRONNEMENT
cytosol
lumière
CO2
CO2 CO2 CO2 AC
H+ T AC
AC AC HCO3- CO2 pyrénoïde plaste
- - -
HCO3 HCO3 HCO3 HCO3- H+
T T Rubisco
(CHOH)n
T : transporteur
d'ions HCO3-
AC : anhydrase
carbonique
Une reproduction sexuée avec fécondation externe Algues, diversité et origine des chloroplastes
(exemple du Fucus) Diversité des plastes au niveau de leur enveloppe : 2 ou
•• Thalles mâles et femelles 32 . 4 membranes 83 .
•• Gamétocyste femelle : libération d’oosphères non •• Algues vertes et rouges : endosymbiose primaire d’une
motiles qui émettent une phéromone attractive. cyanobactérie par une cellule hétérotrophe.
•• Gamétocyste mâle : libération des spermatozoïdes •• Algues brunes : endosymbiose secondaire d’une
motiles qui s’agglutinent autour des oosphères. algue rouge par une cellule hétérotrophe.
Expulsion des oosphères non Rencontre des gamètes Libération des spermatozoïdes motiles
motiles par l'ostiole ; transport dans l'eau de mer : par l'ostiole sous l'effet de la lumière ;
passif dans le courant et émission fécondation externe déplacement actif orienté vers les
de fucoserratène eau de mer oosphères : chimiotactisme positif
méristoderme
parenchyme
gamète gamète mâle :
femelle ou cortical
spermatozoïde
oosphère filament
stérile
filament
fertile
gamétocyste gamétocyste
femelle ou conceptacle mâle ou
oocyste spermatocyste
0,2 mm
Schéma de coupes transversales de conceptacles femelle (à gauche) et mâle (à droite) de Fucus (× 40)
149
60 Les organismes unicellulaires
Une seule cellule assure toutes les fonctions : cellule plurifonctionnelle
vacuole
pulsatile dilatée
Osmorégulation : élimination de l'excès de liquide ingéré
canalicules
contractés
ciliature
Déplacement, mise en mouvement des particules alimentaires
deux des
rangées de cils
péristome Ingestion de liquide contenant les aliments : microphagie
macronucléus
Jusqu'à 300 μm
phagosome enzymes
cytoprocte Expulsion des résidus
(vacuole de phagocytose) lysosomales
Phagolysosome
vacuole digestive
Digestion proies
vacuole pulsatile (bactéries,levures)
contractée Osmorégulation
canalicules dilatés
Passage des nutriments dans le
NH3, Excrétion des déchets par diffusion cytosol par diffusion et cytose
CO2
La paramécie, un exemple de cellule plurifonctionnelle
CO2
Glycolyse
noyau
O2 chlorophylle a,
H2O, sels absorption du glucose
carotènes,
minéraux du plasma sanguin:
granules de phycocyanine
NUTRITION absorbotrophie
polyphosphate
RESPIRATION MINÉRALE phycobilisome
molécules HETEROTROPHIE
CELLULAIRE AU C
protéiques RÉSERVES
Une reproduction sexuée ou asexuée comme chez •• E. coli, entérobactérie gram− symbionte de l’intes-
les pluricellulaires tin humain 24 .
Reproduction asexuée par bourgeonnement (milieu
riche) et sexuée (milieu pauvre) chez la levure 58 . Une très grande diversité métabolique chez les
bactéries
Même diversité des modes de vie (libre, symbio- •• Des exigences différentes vis-à-vis du dioxygène :
tique, parasitaire) aérobies (E. coli), anaérobies strictes (archées de la
•• Le trypanosome, endoparasite extracellulaire de panse de la vache 28 .
l’homme : agent de la maladie du sommeil, transmise •• Des organismes extrêmophiles : archées méthano-
par la glossine ; métabolisme énergétique assuré par gènes des sources chaudes.
la glycolyse (forte consommation de glucose san- •• Les bactéries du cycle de l’azote 71 : diazotrophie
guin) ; illustre le modèle de coévolution dit de la (Rhizobium) ; chimiosynthèse (bactéries nitratantes) ;
reine rouge 81 . respiration anaérobie (bactéries dénitrifiantes).
•• Rhizobium, une eubactérie symbiotique des Fabacées.
BIOLOGIE
biosphère
Populations, écosystèmes,
61 Les populations et leur dynamique
Une population : un niveau intermédiaire •• Distribution des effectifs dans l’espace : trois types
entre l’organisme et l’espèce principaux (voir figure ci-dessous) ; distribution
•• Population = ensemble d’individus de même espèce variable au cours des saisons ou en fonction de la
vivant simultanément dans un même écosystème. date d’installation de la population dans son milieu.
•• Au sein d’une population, les individus entretiennent •• Paramètres démographiques :
des relations intraspécifiques : ◦◦ natalité : nombre de naissances au sein d’une
◦◦ relations sexuelles ; population (pendant une unité de temps) ; taux
◦◦ compétition intraspécifique pour l’utilisation de de natalité : nombre de naissance rapporté à un
ressources communes (nourriture, lieux de repro- nombre donné d’individus ;
duction, partenaires sexuels…) ; ◦◦ mortalité : nombre de décès au sein d’une
◦◦ coopération (lors de la défense contre les préda- population (pendant une unité de temps) ; taux
teurs, pour la recherche de nourriture…) ; de mortalité : nombre de décès rapporté à un
◦◦ transmission de parasites et maladies. nombre donné d’individus ;
◦◦ sex-ratio : effectif des mâles rapporté à celui des
Caractérisation de l’état d’une population par femelles ;
◦◦ fécondité : nombre moyen de descendants par
ses paramètres démographiques
femelle (pendant une unité de temps).
•• Estimation de l’effectif (nombre d’individus de la
population) :
◦◦ pour les organismes fixés : comptage sur un Variation des effectifs au cours du temps
espace défini, de surface donnée (quadrat) ou en et sa modélisation
ligne (transect) ; •• Taux de croissance intrinsèque d’une population
◦◦ pour les organismes mobiles : méthode de « cap- (noté r) : défini comme la différence entre le nombre
ture et recapture » (capture d’individus au hasard ; d’individus entrants dans la population, par unité
marquage ; libération ; estimation de l’effectif de temps (naissance ou immigration), et celui des
d’après le taux d’animaux marqués obtenus lors individus morts ou émigrés pendant le même temps,
d’une nouvelle campagne de capture) ; rapportée à l’effectif total (encore appelé taux de
◦◦ chez les organismes à reproduction asexuée, on croissance per capita).
distingue les individus génétiquement différents •• Deux modèles simples permettent de prévoir les
(genets) et les individus génétiquement iden- variations d’effectif d’une population au cours du
tiques mais morphologiquement et fonctionnelle- temps :
ment indépendants (ramets ou talles) ; ◦◦ pour chaque modèle, trois représentations pos-
◦◦ densité = effectif rapporté à une unité de surface. sibles : évolution de l’effectif N au cours du
La densité est limitée par les ressources du milieu temps ; évolution de la variation d’effectif au cours
disponibles pour la population. du temps (dN/dt), en fonction de l’effectif N ; évo-
limite de territoire
154
POPULATIONS, ÉCOSYSTÈMES, BIOSPHÈRE
Population
d'effectif final N
fécondité
suivie pendant
sex-ratio effectifs par tranche d'âge
un temps t
effectifs de la tranche Naissances Décès ressources
d'âge sexuellement mature nn : natalité nd : mortalité relations interspécifiques
viabilité à la naissance pendant t pendant t
N(t) N(t)
r r
r : constant N
N(t) = N0 . ert r = rmax (1 - )
rmax K
PHASE PHASE
EXPONENTIELLE STATIONNAIRE
K
0 N(t) 0 K N(t)
dN dN dN N).N
dt dt dt = r max . (1 -
dN K
=r.N
dt
N0 N0
lution du taux d’accroissement per capita (dN/ accroissement. Ce modèle repose sur l’idée que
dt)/N, en fonction de l’effectif N ; les ressources du milieu limitent l’accroissement
◦◦ modèle exponentiel : taux d’accroissement per des populations qui y vivent.
capita r indépendant de l’effectif ; ce modèle
s’applique bien au cas d’une population qui Le compromis entre croissance et reproduction
s’installe dans un nouveau milieu riche en res- •• Les ressources prélevées par un organisme dans son
sources ; milieu servent à la réalisation de ses fonctions :
◦◦ modèle logistique, en deux phases : une phase ◦◦ vie végétative : fonctions de relation ; entretien et
exponentielle, au début, suivie d’une phase sta- croissance de l’organisme ;
tionnaire, pendant laquelle la densité de la popu- ◦◦ fonctions de reproduction, qui représentent aussi
lation exerce un rétro-contrôle négatif sur son un coût pour l’organisme.
155
61
suite Les populations et leur dynamique
faible productivité
reproduction tardive
ex : cerf,
épicéa fort investissement
parental
STRATÈGE K Énergie N
Ressources précises STRATÈGE K : effectif stable, proche de la
charge biologique maximale du milieu
Peu de descendants
mais de viabilité élevée K
•• La dynamique d’une population résulte de l’exis- ◦◦ variations périodiques des effectifs des popu-
tence d’un compromis d’allocation des ressources lations des proies et des prédateurs dues à une
(« trade-off ») entre vie végétative et reproduction : influence réciproque, pouvant conduire à l’extinc-
partage des ressources garantissant à la fois la viabi- tion des deux populations : mortalité des proies
lité des parents et la production d’un grand nombre consécutive à l’augmentation des effectifs des
de descendants viables. prédateurs ; mortalité des prédateurs augmentée
•• Compromis différent chez les stratèges r (à forte apti- par la baisse des effectifs des proies ;
tude colonisatrice) et les stratèges K (à forte aptitude ◦◦ le modèle de Lotka-Voltera (fondé sur un modèle
compétitive). de dynamique exponentielle de chaque population
•• Continuum entre les stratèges r et K : en l’absence de l’autre) permet une modélisation
◦◦ aucune espèce ne présente la totalité des caracté- simple (et simpliste) de ces variations périodiques.
ristiques r ou K ;
◦◦ au sein d’une espèce, les individus peuvent modu- L’espèce : un ensemble de populations
ler leur stratégie de reproduction en fonction des interconnectées
conditions du milieu. •• Le polymorphisme intraspécifique :
◦◦ coexistence dans une population d’au moins deux
Facteurs de variation des effectifs formes différentes (ou morphes) ;
d’une population ◦◦ variations de différente nature : morphologiques
•• Facteurs abiotiques influençant les ressources tro- (couleur, taille, forme d’un organe…), écolo-
phiques (facteurs du sol pour les plantes). giques (régime alimentaire, préférences ther-
•• Densité de la population (effet de la compétition miques…), enzymatiques (révélé par électropho-
intraspécifique) : une hausse de densité diminue la rèse), génomiques (polymorphisme des fragments
reproduction, conduisant ainsi à une baisse des effec- de restriction, polymorphisme chromosomique)
tifs et à une rétroaction négative jusqu’à un certain entre les différentes populations d’une espèce ;
état d’équilibre. ◦◦ les mutations 79 forment des allèles différents
•• Relations interspécifiques, comme la prédation : pour un même locus (polymorphisme allélique)
156
POPULATIONS, ÉCOSYSTÈMES, BIOSPHÈRE
à l’origine d’une diversité génotypique et phéno- d’une espèce présentant des caractéristiques héré-
typique. ditaires adaptées à un milieu particulier.
•• Polymorphisme parfois consécutif à des adaptations •• Ce polymorphisme peut entraîner une divergence
locales à l’environnement 81 : génétique entre populations de différentes origines :
◦◦ certaines mutations peuvent conférer aux indivi- différence des pressions de sélection dans des envi-
dus qui les expriment, un avantage sélectif (fitness ronnements distincts ; dérive génétique ; effet fonda-
plus élevée 81 ) dans un environnement donné teur (perte de variabilité génétique d’une population
(par exemple, dates de ponte permettant une éclo- causée par le faible nombre d’individus à l’origine
sion des poussins synchrones du pic de disponibi- de la population).
lité des ressources alimentaires) ; •• Au contraire, les migrations inter-populationnelles
◦◦ les populations présentant de telles adaptations entretiennent les flux de gènes entre populations
locales constituent des écotypes, sous-ensembles d’une espèce, malgré leur dispersion.
Population initiale
Modification du milieu
effet de fondation
↑ fitness ↓ fitness
Environnement stable
sélection naturelle
atténuation des différences
entre populations
157
62 Structure génétique d’une population
et ses variations
Paramètres représentatifs de la structure géné- ◦◦ population d’effectif infini permettant d’appliquer
tique d’une population la loi des grands nombres ;
•• Paramètres à évaluer pour chaque gène polymorphe ◦◦ population dans laquelle l’union des reproduc-
(i.e. présentant au moins deux allèles 61 ) à partir de teurs d’une même génération et celle des gamètes
la fréquence des différents phénotypes spécifiés par se font au hasard, indépendamment du locus
les allèles de ce gène. considéré (panmixie) ;
•• Fréquence génotypique : nombre d’occurrences d’un ◦◦ population en inertie = non soumise aux forces
génotype donné dans la population rapporté à l’effec- évolutives (absence de mutation, de sélection, de
tif total de la population. dérive génétique et de migration).
•• Fréquence allélique : nombre d’occurrences d’un •• Situation d’équilibre de Hardy-Weinberg : les fré-
allèle donné dans la population rapporté au nombre quences des allèles et celles des génotypes ne varient
total de locus (occupés par cet allèle ou un autre) pas d’une génération à l’autre.
dans la population (nombre total égal au double de •• Sur une population réelle :
l’effectif pour une population diploïde). ◦◦ tester si le modèle nul s’applique, i.e si les fré-
quences alléliques et génotypiques réelles sont
Modélisation de l’évolution de la structure gé- conformes à celles prédites par le modèle ;
◦◦ si c’est bien le cas, alors l’hypothèse de panmixie
nétique d’une population
peut être validée ;
•• Le modèle de Hardy-Weinberg : un modèle théo- ◦◦ s’il y a un écart entre le modèle et la réalité, il faut
rique, applicable par défaut (« modèle nul »). alors rechercher quelle(s) condition(s) de l’équi-
•• Conditions d’application : libre n’est (ne sont) pas respectée(s).
Population d'effectif N
Cas 1 Cas 2
1 locus autosomique ; 2 allèles (notés A et B) ; 1 locus autosomique ; 2 allèles (notés A et B) ;
codominance dominance de A sur B
Résultat d'un échantillonnage de la population : Résultat d'un échantillonnage de la population : fréquences
fréquences phénotypiques + un génotype par phénotype phénotypiques mais un seul phénotype pour 2 génotypes
phénotype [A] [B] [AB] phénotype [A] [B]
effectif n1 n2 n3 effectif n1 n2
génotype AA BB AB génotype AA ou AB BB
fréquence n1 n2 n3 fréquence à déterminer par
fAA = fBB = fAB =
génotypique N N N génotypique d'autres expériences
fréquence de l'allèle A : fA = fAA + 1/2 fAB / fréquence de l'allèle B : fB = fBB + 1/2 fAB
158
POPULATIONS, ÉCOSYSTÈMES, BIOSPHÈRE
Les écarts par rapport au modèle de Hardy- ◦◦ autoincompatibilités polliniques chez les
Weinberg dus aux systèmes de reproduction Angiospermes 33 .
•• Fréquence des hétérozygotes inférieure à la fré- •• Le système de reproduction peut varier d’un locus
quence théorique ; des systèmes fermés : à un autre.
◦◦ autogamie : fécondation mettant en jeu des
gamètes issus d’un même génotype. Cas relati- Les écarts par rapport au modèle de
vement rare chez les animaux, mais plus fréquent Hardy-Weinberg dus aux forces évolutives
chez les végétaux. La fréquence des hétérozygotes •• Les forces évolutives font varier les fréquences
est alors divisée par 2 à chaque génération ; alléliques et génotypiques d’une population au cours
◦◦ homogamie : mode de reproduction entre individus des générations.
semblables phénotypiquement (accouplement avec •• Mutations : font apparaître de nouveaux allèles ;
un partenaire choisi selon sa couleur ; pollinisation impact sur les fréquences alléliques négligeable à
entre fleurs ayant la même période de floraison…). court terme.
L’homogamie réduit le taux d’hétérozygotes mais •• Sélection naturelle : effet sur les fréquences
l’effet génomique est limité aux locus qui spécifient alléliques variable suivant le type de sélection (direc-
le caractère impliqué dans le choix de partenaire ; tionnelle, divergente ou stabilisatrice) 81 .
◦◦ consanguinité : associe des partenaires géné- •• Dérive génétique : tend à éliminer aléatoirement un
tiquement apparentés ; elle conduit là encore à allèle d’une population et diminue la fréquence des
l’homozygotie. hétérozygotes ; l’allèle éliminé change d’une popu-
•• Fréquence des hétérozygotes supérieure à la fréquence lation à une autre ; si l’on prend en compte toutes
théorique ; des systèmes ouverts = hétérogamie : les populations de l’espèce, les fréquences alléliques
◦◦ recherche d’un partenaire de sexe opposé chez les restent stables.
animaux dont le sexe est déterminé par des chro- •• Migration : homogénéise les fréquences alléliques
mosomes sexuels ; des populations géographiquement éloignées.
159
63 Exemple d’écosystème :
la pâture à bovins en zone tempérée
Les éléments d’un écosystème ◦◦ autres végétaux : adventices, non consommées
•• Écosystème : unité écologique élémentaire corres- par le bétail (refus du bétail) : plantes à tissus
pondant à un ensemble d’êtres vivants, la biocé- durs et indigestes (astéracées : pâquerette, pissen-
nose, associé à un milieu de vie donné, le biotope. lit, chardon…), parfois toxiques (colchique, gen-
La biosphère est constituée par l’ensemble des éco- tiane) ;
systèmes. ◦◦ composition souvent voisine de 75 % de poacées,
•• Biotope : aire géographique caractérisée par un 20 % de fabacées et 5 % d’autres familles ;
ensemble de facteurs susceptibles d’influer sur les ◦◦ associations pouvant favoriser l’exploitation des
peuplements : facteurs géomorphologiques (reliefs et ressources du milieu : morphologie différente des
altitudes), climatiques (températures, précipitations, systèmes racinaires, exigences variables de florai-
lumière), édaphiques (structure des sols, pH, teneur son, teneur du sol en composés azotés.
en ions divers…). •• Composition faunistique de la pâture à bovins :
•• Biocénose : ensemble des espèces peuplant le bio- ◦◦ stratification entre faune de surface et faune hypo-
tope et entre lesquelles se sont développées de mul- gée (dans le sol) ; faune de surface variée : bovins,
tiples relations. vertébrés occasionnels ou résidents (oiseaux,
petits rongeurs…), arthropodes… ; faune hypo-
Les caractères de la pâture à bovins gée : avec macrofaune (> 1 cm), mésofaune
•• Prairie : espace ouvert composé d’espèces herbacées (0,1 <...< 1 cm), microfaune (< 1 mm) ;
(hauteur variable). ◦◦ micro-organismes du sol : filaments mycéliens,
•• Prairies naturelles : s’observent dans certains envi- bactéries…
ronnements sous l’effet de facteurs climatiques par-
ticuliers (ex. : pelouses alpines, steppes des zones La place des bovins dans l’écosystème prairial,
froides…). une espèce clé de voûte
•• Dans nos régions, le maintien des prairies résulte •• Le bovin, espèce architecte ou espèce ingénieur :
de l’action de l’homme qui empêche une évolution espèce qui, par son activité, change le milieu où elle
spontanée vers la forêt : vit et crée un nouveau milieu qui lui est spécifique :
◦◦ formations destinées au pâturage des animaux ◦◦ elle modifie les conditions de vie d’un certain
d’élevage dont les bovins ; nombre d’organismes : le broutage réduit la hau-
◦◦ formations destinées à la récolte de fourrage pour teur de l’herbe et les abris possibles (petits mam-
les animaux : prairie de fauche. mifères…) ;
•• Composition floristique de la pâture à bovins : prin- ◦◦ elle modifie la composition floristique, du fait
cipalement strate herbacée : de ses préférences alimentaires, de la sensibilité
◦◦ poacées : ex. : ray-grass (ivraie), fétuque, dactyle, variable des végétaux au piétinement et en parti-
pâturin… espèces vivaces ; multiplication végé- cipant à la dissémination des semences ;
tative importante par le phénomène de tallage ◦◦ elle fournit des ressources pour d’autres orga-
conduisant à la formation de touffes ; nismes : bouses pour les insectes coprophages
◦◦ fabacées : ex. : trèfles, luzernes… espèces vivaces ; (coléoptères, diptères…), apport d’azote pour les
plantes fixatrices d’azote (diazotrophes) grâce à végétaux ;
leurs nodosités (symbioses avec Rhizobium 71 ) ; ◦◦ elle constitue une ressource pour des parasites
externes (taons) ou internes (vers…).
160
POPULATIONS, ÉCOSYSTÈMES, BIOSPHÈRE
ACTION DE L'HOMME
exportations : lait, viande, sélection ; intrants (fumure,
fourrage (si prairie de fauche) soins au bétail irrigation, drainage)
● apport d'azote
● maintien d'une végétation herbacée ● modification de la composition
● modification de la composition floristique floristique (espèces nitrophiles)
•• Le bovin, espèce clé de voûte de l’écosystème : La place de l’homme dans l’écosystème prairial,
espèce dont la présence est indispensable au main- écosystème anthropisé
tien de l’écosystème par l’action qu’elle exerce sur •• Intervention à plusieurs niveaux :
les autres espèces et dont le retrait conduit à des ◦◦ contrôles des conditions : apports de matériaux
changements significatifs dans l’ensemble des inte- améliorants (amendements, engrais), contrôle de
ractions. l’humidité (drainage…) ;
◦◦ modalités d’exploitation : estimation de la charge
Une structuration dans l’espace de pâturage (nombre d’animaux, durée), rotation
•• Une structuration verticale : strates verticales de des pâturages, fréquence et hauteur des coupes ;
végétation fondées principalement sur la taille des ◦◦ estimation de la qualité du fourrage (digestibilité,
végétaux avec : strates hypogée (sous la surface), valeur nutritive) ;
muscinée (0 à 5 cm ; mousses, lichens…), herbacée ◦◦ connaissance et respect des cycles de végétation
(5 cm à 1 m), (pas de strate arbustive de 1 à 8 m, ni (poacées, fabacées) pour la reconstitution des
arborescente, h > 8 m). réserves des végétaux et leur pérennité…
•• Des variations horizontales selon les conditions de •• La pâture à bovins est proche d’un agrosystème
milieu : voisinage d’une haie autour de la pâture, du fait de l’importance forte des interventions
ceintures de végétation autour d’une mare… humaines 68 .
161
64 Relations interspécifiques
au sein d’un écosystème
Relations transitoires ou au contraire durables et per- •• Phytophagie : généralement préservation d’une
manentes. partie de la ressource végétale par le phytophage ;
modification éventuelle des peuplements végétaux.
Relations neutres pour une espèce et bénéfiques •• Parasitisme = relation interspécifique durable dans
pour l’autre laquelle le parasite vit aux dépens de l’hôte qui l’hé-
Commensalisme : exemple des oiseaux se nourrissant berge ; hôte = source de nourriture et milieu de vie :
d’insectes sur le pelage des bovins. ◦◦ nombreux exemples de parasitisme de différents
types : végétaux-champignons (mildiou) ; ani-
Relations à bénéfices réciproques : maux-champignons (mycoses) ; animaux-ani-
le mutualisme maux (douve, ténia) ; végétaux-animaux (galles
des végétaux) ; animaux-parasites unicellulaires
•• Association bénéfique pour les deux membres de
(trypanosome, plasmodium) ;
l’association, l’avantage pouvant être la protection,
◦◦ diminution de la valeur sélective de l’hôte : action
l’apport de nutriments, la pollinisation ou la dissé-
mécanique du parasite (lésions de l’hôte), action
mination des semences : augmentation de la valeur
spoliatrice (détournement d’une partie de la nour-
sélective de chaque partenaire.
riture), action toxique ;
•• Mutualisme au sens strict = les deux partenaires
◦◦ relations mettant en jeu des couples parasites/
peuvent mener une vie indépendante : exemple de la
hôtes plus ou moins spécifiques ;
pollinisation entomophile.
◦◦ cycles des parasites assurés par leur forte proli-
•• Symbiose = forme de mutualisme représentée par
ficité et l’existence de formes de résistance et de
une association durable et obligatoire entre deux par-
dissémination (exemple : mildiou). Cycles met-
tenaires. Nombreux exemples avec des partenaires
tant parfois en jeu plusieurs hôtes.
variés : bactéries, champignons, végétaux, animaux.
Ex. : rhizobium/fabacée ; micro-organismes/vache ;
mycorhizes ; lichens. Relations défavorables pour les deux
•• Relations mettant en jeu des partenaires plus ou partenaires : les relations de compétition
moins spécifiques. •• Recherche et exploitation d’une même ressource du
milieu présente en quantité limitée.
Relations défavorables pour un partenaire : •• Compétition pour l’accès à la lumière dans un éco-
les relations d’exploitation système forestier : réduction de la disponibilité de la
•• Prédation ; l’un des partenaires consomme le second : lumière (intensité et modification du spectre reçu)
◦◦ au sens strict : capture d’une proie par un carni- pour les strates inférieures dont certaines espèces
vore ce qui exclut les phytophages ; peuvent disparaître (exclusion compétitive).
◦◦ protection des proies : dispositifs morpho-anato- •• Antibiose chez les micro-organismes : émission par
miques (piquants…), physiologiques (toxicité) ou certains micro-organismes (champignons) de subs-
adaptations comportementales (fuite) ; tances toxiques (antibiotiques) inhibant le développe-
◦◦ modifications de l’équilibre des populations : ment d’autres micro-organismes (bactéries) suscep-
exemple du modèle de Lotka-Volterra 61 . tibles d’exploiter les mêmes ressources.
–
+
mutualisme (s.s) prédation –
+ +
–
+ –
symbiose parasitisme
+ +
162
POPULATIONS, ÉCOSYSTÈMES, BIOSPHÈRE
stratège r stratèges K
strates de végétation
fréquence de consommation
D D
E
des graines
E
A A
C C
B B
A B CD E
taille des graines taille des graines
Intervalles de tolérance alimentaire de Délimitation de la niche écologique potentielle
7 espèces d'oiseaux granivores de 5 espèces d'oiseaux granivores (A à E)
Interactions interspécifiques et établissement capacités d’une espèce à exploiter une vaste gamme
des niches écologiques de ressources (espèces généralistes) ou un type beau-
•• Niche écologique : définit la place d’une espèce dans coup plus restreint (espèces spécialistes).
un écosystème ; habitat, fonctions réalisées et inte- •• Espèces généralistes : plus grande potentialité, mais
ractions avec les autres organismes. plus faible exploitation du milieu ; au plan démogra-
•• Niche écologique potentielle (ou fondamentale) : phique, correspondent souvent à des stratèges r.
◦◦ prend en compte les intervalles de tolérance des •• Espèces spécialistes : plus faible potentialité mais
facteurs abiotiques (température, hygrométrie, davantage d’efficacité dans l'exploitation de la res-
lumière…) dans lesquels peut vivre une espèce ; source ; au plan démographique, correspondent sou-
◦◦ considère également les préférences alimentaires vent à des stratèges K.
et reproductives ;
◦◦ ne considère pas les compétitions interspécifiques Interactions interspécifiques et entretien
pour les ressources. de la biodiversité d’un écosystème
•• Niche écologique réalisée : fait intervenir les •• Effets des interactions négatives entre espèces sur la
compétitions interspécifiques qui modifient les biodiversité végétale = effet Janzen-Connell :
exigences alimentaires et réduisent la niche écolo- ◦◦ augmentation de la concentration de prédateurs
gique fondamentale à celle effectivement occupée ou de parasites autour d’un individu d’une espèce
par l’espèce ; elle peut aussi prendre en compte les et qui réduit la probabilité de développement d’un
relations mutualistes alors susceptibles d’élargir la autre individu de la même espèce dans le voisi-
niche potentielle. nage immédiat ;
◦◦ développement favorisé d’individus d’autres
Interactions interspécifiques et biodiversité espèces non affectées par le prédateur ou le para-
d’un écosystème site, ce qui accroît la biodiversité.
•• Diversité des niches : exclusion compétitive des •• Rôle important des relations interspécifiques (parasi-
espèces dans une même niche favorisant la réparti- tisme, prédation) et de leurs modalités (généralistes
tion spatiale et temporelle des populations. ou spécialistes) sur l’évolution des peuplements dans
•• Niches écologiques plus ou moins larges selon les les écosystèmes.
163
65 Transferts de matière et d’énergie
au sein d’un écosystème
Les écosystèmes, des systèmes organisés •• Structuration de l’écosystème en différents niveaux
et structurés trophiques (niveau trophique : position occupée par
•• Des organismes exploitant des sources de matière dif- un organisme dans une chaîne alimentaire ou dans le
férentes, avec trois grands ensembles fonctionnels : réseau trophique) :
◦◦ les autotrophes qui produisent de la matière ◦◦ producteurs primaires : autotrophes permettant
organique à partir de matière minérale ; l’entrée de l’énergie et la matière dans les chaînes
◦◦ les hétérotrophes qui consomment de la matière trophiques : photosynthèse et chimiosynthèse ;
organique d’organismes vivants ; ◦◦ consommateurs de rang divers (primaire, secon-
◦◦ les décomposeurs qui reminéralisent la matière daire…) : exploitation de la matière organique ;
organique de la nécromasse (cadavres, débris, ◦◦ décomposeurs, associés en chaînes de détritivores
déchets). (saprotrophes) : minéralisation de la matière orga-
•• Interactions trophiques constituant des chaînes alimen- nique de la nécromasse.
taires structurées en un réseau, le réseau trophique.
ÉNERGIE
HÉTÉROTROPHES Transfert de
LUMINEUSE
consommateurs matière et
d'énergie
Matière pertes énergétiques
AUTOTROPHES (thermiques ou autre)
minérale
HÉTÉROTROPHES
décomposeurs
reminéralisation
CONSOMMATEURS
matière
organique
morte
* chaîne de parasiteser
consommation de 1 ordre
PRÉDATEURS consommation de 2e ordre
DE DÉCOMPOSEURS consommation de 3e ordre
DÉCOMPOSEURS dépôt de matière
CHAINES DE DECOMPOSEURS
164
POPULATIONS, ÉCOSYSTÈMES, BIOSPHÈRE
Les paramètres quantifiant les transferts •• En milieu terrestre, seule une très faible partie de
de matière et d’énergie cette énergie utilisable conduit à une augmentation
•• Les transferts ou flux peuvent être quantifiés en de la biomasse végétale, ou production primaire
matière (masse de matière fraîche ou sèche, masse nette. Une grande partie de l’énergie est dissipée
de carbone) ou en énergie en utilisant un équivalent sous forme de chaleur ou pour assurer le métabo-
énergétique de la matière : celui-ci peut être obtenu lisme d’entretien du végétal, hors augmentation de
par la mesure calorimétrique de l’énergie libérée par la biomasse.
combustion d’une masse donnée de matière. •• À l’échelle mondiale :
•• Biomasse : quantité de matière vivante à un moment ◦◦ le rendement de la photosynthèse (production
donné dans un écosystème ou d’un niveau trophique primaire nette de l’ensemble des écoystèmes rap-
donné, rapportée à une surface (ex. : tonnes ou kg portée à l’énergie solaire reçue au sol) est estimé
par hectare). à1%;
•• Production : vitesse d’augmentation de la bio- ◦◦ la biomasse océanique (phytoplancton notam-
masse : quantité de matière élaborée par une bio- ment) est très faible par rapport à la biomasse
masse donnée par unité de temps et par unité de continentale mais sa production est forte et sa pro-
surface (ex. : tonnes par hectare et par an). Selon le ductivité importante. Le taux de renouvellement
niveau trophique considéré : productions primaire ou en domaine océanique est très court (de l’ordre de
secondaire. quelques jours).
•• Productivité : rapport entre la production et la bio- •• La production primaire est modifiée par de nombreux
masse responsable de cette production (P/B) (ex. facteurs :
an−1). Le rapport inverse est le taux de renouvelle- ◦◦ facteurs abiotiques variant de façon journalière
ment ou turn-over, correspondant au temps néces- ou saisonnière (éclairement, disponibilité en élé-
saire pour renouveler la biomasse. ments minéraux, dont l’azote, température, dispo-
nibilité en eau) ;
L’entrée de l’énergie dans les écosystèmes ◦◦ facteurs biotiques (relations intra- et interspé-
à partir de l’énergie lumineuse : cifiques, exemples du parasitisme ou des sym-
la phototrophie bioses ; effets des activités humaines).
•• Seule une partie de l’énergie solaire peut être utili-
L’entrée de l’énergie dans les écosystèmes
sable pour la photosynthèse :
◦◦ en milieu terrestre 20 % de l’énergie incidente
à partir de l’énergie chimique :
parvient à la surface du sol ; la chimiolithotrophie
◦◦ en milieu aquatique, la lumière ne pénètre pas Utilisation de l’énergie chimique obtenue par oxydation
au-delà de 100 mètres pour les eaux les plus de composés minéraux réduits :
claires (zone euphotique), les radiations bleues ◦◦ bactéries nitratantes (Nitrobacter) 71 : oxydation
étant celles pénétrant les plus profondément. de NO2− en NO3−.
15
30
70
énergie du
spectre visible respiration
utilisable dans la 10 énergie
100
transpiration 69
photosynthèse chaleur transmise
énergie incidente 1
20 énergie non fixée PPN
dans la biomasse énergie de
la biomasse
165
65
suite Transferts de matière et d’énergie
au sein d’un écosystème
◦◦ écosystèmes profonds des champs hydrothermaux •• Des transferts quantifiés par des rendements (ou
océaniques (fumeurs noirs) : oxydation de H2S efficiences) :
par des bactéries autotrophes et qui deviennent ◦◦ efficience ou rendement d’exploitation : rapport
sources de matière organique pour d’autres orga- de l’énergie ingérée à l’énergie disponible (I/Pn) ;
nismes. ◦◦ efficience ou rendement d’assimilation : rapport
de l’énergie assimilée à l’énergie ingérée (A/I) ;
◦◦ efficience ou rendement de production nette : rap-
Les transferts d’énergie d’un niveau trophique port de l'énergie produite (augmentation de bio-
à un autre masse) à l’énergie assimilée P(n+1)/A ;
•• Le passage de la production du niveau trophique ◦◦ efficience ou rendement écologique : rapport de la
n au niveau n+1 s’accompagne d’un ensemble de production de rang (n+1) à la production de rang n.
pertes correspondant à de la matière non ingérée ou •• Facteurs de variations des rendements :
non-utilisée (NU), non assimilée (NA) (non absor- ◦◦ le rendement d’assimilation peut dépendre notam-
bée) ou utilisée dans le métabolisme d’entretien du ment du régime alimentaire : plus faible pour les
niveau (n+1) : énergie perdue dans le métabolisme herbivores que pour les carnivores ;
respiratoire, dans l’excrétion. ◦◦ le rendement de production nette dépend du
métabolisme : il est plus élevé chez un organisme
énergie R2
solaire
PHOTOSYNTHÈSE
matière NU3
minérale NU2 NA2
NU1 NA1 NUn : énergie non ingérée par les consommateurs n
PPN : production primaire nette
NAn : énergie non assimilée par les consommateurs n
88,3
8,8
14 R1 89,9 R2
rendement A1
d'assimilation PS1
100 5,2 100 A2
rendement
I1 I2 PS2
écologique
166
POPULATIONS, ÉCOSYSTÈMES, BIOSPHÈRE
araignées, punaises,
C2 coccinelles, mammifères 0,01 biomasse de chaque
C1 insectes, rongeurs, oiseaux 0,06 niveau trophique
g.m-2
P1 plantes à fleurs 470
Pyramide des biomasses
C2 enfant
0,8 énergie de chaque
C1 veau
1,2.102 niveau trophique
P1 herbe 1,6;103 KJ.m-2
Pyramide des énergies
Valeurs pouvant fluctuer Biomasse moyenne (B) Production primaire nette (P) Productivité (P/B)
selon les sources t. ha−1 t. ha−1.an−1 an−1
Forêt tempérée 325 12,5 0,038
Savanes 40 9 0,025
Agrosystèmes 10 6,5 0,65
Récifs coralliens 20 25 1,25
Océan 0,03 1,25 41,7
167
66 Recyclage de la matière organique
d’un écosystème
La matière organique du sol •• S’exerçant sur des molécules organiques complexes,
(hors fraction vivante) la décomposition associe deux processus très dif-
•• Constituée des débris, des cadavres, des déjections férents : simplification moléculaire des polymères
des organismes, des sécrétions racinaires et de l’hu- par hydrolyse, ce qui correspond à la digestion, puis
mus. La couche superficielle dans laquelle des frag- minéralisation des composés simples obtenus, par
ments végétaux sont encore identifiables est la litière. oxydation dans le catabolisme énergétique des orga-
•• Représentée par des molécules organiques simples nismes du sol.
(oses, acides aminés…) ou par des polymères plus •• La décomposition met en jeu la biocénose du sol.
ou moins complexes : amidon, cellulose, protéines, Celui-ci constitue un véritable écosystème abritant
lignine… et par les composés de l’humus. un réseau trophique dense, associant pédofaune
•• Humus = matière organique du sol représentée par (ensemble des animaux vivant en surface ou dans
des composés de haut poids moléculaire, avec notam- la profondeur du sol) et microflore (ensemble des
ment les acides fulviques, humiques et l’humine (de micro-organismes du sol, bactéries et mycètes).
poids moléculaire croissant). Composés fréquem-
ment associés à des particules argileuses, formant La pédofaune et son rôle
les complexes argilo-humiques déterminant pour la •• Selon la taille, on distingue plusieurs catégories.
structure des sols. Complexes chargés plutôt néga- •• Action séquentielle des différents animaux de la
tivement et intervenant dans la rétention des ions et pédofaune dans la fragmentation et la digestion des
les échanges avec les végétaux. Représente 90 % de débris végétaux. La fragmentation augmente les sur-
la matière organique du sol. faces de contact pour les exoenzymes ensuite sécré-
tées par la microflore.
La notion de décomposition •• Brassage de la matière dans l’ensemble du profil
•• Traduit un retour de la matière organique dans pédologique (exemple des lombrics) : augmentation
laquelle les éléments (C, N) sont à l’état réduit à de de la porosité du sol, enrichissement de celui-ci en
la matière minérale dans lequel ils sont à l’état oxydé éléments minéraux.
(CO2, NO3−) : correspond donc fondamentalement à •• Minéralisation d’une partie de la matière organique
une minéralisation. dans le catabolisme énergétique.
DÉCOMPOSITION
168
POPULATIONS, ÉCOSYSTÈMES, BIOSPHÈRE
HUMUS
DÉBRIS
FRAGMENTATION pédofaune
ROCHES
molécules organiques faible part non CARBONÉES
complexes minéralisée
DIGESTION microflore HUMIF
EXTRACELLULAIRE ICATIO
N
molécules organiques HUMUS
simples
MINÉRALISATION incorporation MINÉRALISATION
tous les êtres vivants
PRIMAIRE à l'humus SECONDAIRE
169
67 La dynamique d’un écosystème
Les écosystèmes sont des systèmes dynamiques. Des •• Une perturbation naturelle de l’écosystème entraîne
modifications naturelles ou d’origine anthropique son retour vers un stade plus précoce (évolution
peuvent faire évoluer leur état, d’une façon plus ou régressive ; rajeunissement de l’écosystème).
moins réversible. Perturbations naturelles de natures variées :
◦◦ climatiques (sécheresse, incendie…) ;
Dynamique spontanée d’un écosystème ◦◦ géomorphologiques (éboulements, avalanches…) ;
•• Au cours du temps, différents stades de végétation se ◦◦ biotiques (apparition d’un prédateur ou d’un para-
succèdent dans un même biotope : stades pionnier, site nouveau).
transitoire ou mature (évolution progressive). Cette
évolution de la végétation entraîne une évolution Influence de l’homme sur cette dynamique
de la faune et du sol. Les stades matures sont plus •• En agissant sur des facteurs abiotiques, l’homme
durables que les stades juvéniles. peut favoriser l’installation d’un stade (assèchement
•• Le stade mature traduit l’état le plus stable pour les d’un étang favorisant l’installation d’une pelouse)
conditions de milieu donné. Cet état le plus stable est ou perturber l’évolution progressive (eutrophisa-
défini comme le climax (stade climacique), sans être tion 68 ).
pour autant immuable. •• L’activité humaine peut aussi modifier les facteurs
•• Cette succession écologique s’accompagne : biotiques du milieu : par le pâturage ou la fauche,
◦◦ d’une augmentation de la biodiversité et de la il s’oppose au passage d’une prairie vers un stade
complexification des relations interspécifiques ; mature arboré.
◦◦ de la diversification des niches écologiques (avec
augmentation des espèces stratèges K) ; Résilience d’un écosystème
◦◦ d’une augmentation de la biomasse, suivant une •• Capacité d’un écosystème à retrouver un fonction-
loi logistique 61 ; nement normal après une perturbation. La résilience
◦◦ d’une évolution de la production : maximale dans peut être estimée par le temps de retour moyen néces-
les stades juvéniles, elle décroît ensuite pour saire pour qu’une biocénose retrouve sa structure ini-
devenir égale aux pertes cataboliques, la produc- tiale.
tion nette devenant alors nulle ; •• Facteurs augmentant la résilience d’un écosystème :
◦◦ d’une baisse de la productivité ; l’exploitation ◦◦ le fait qu’il soit à un stade juvénile et non mature ;
d’un écosystème est plus rentable si elle est faite ◦◦ la richesse de sa biodiversité qui permet des com-
à un stade juvénile qu’à un stade mature. plémentarités fonctionnelles au sein des biocé-
•• La dynamique spontanée de l’écosystème dépend des noses : par exemple, la disparition d’une proie
facteurs du biotope : n’affectera pas la population de prédateurs si
◦◦ facteurs du sol ; celle-ci dispose de nombreuses autres proies (de
◦◦ facteurs climatiques (le stade mature n’est pas même que la disparition d’un prédateur ne modi-
arboré au-delà d’une certaine altitude ou d’une fiera pas une population de proies soumises à de
certaine latitude). multiples autres prédateurs).
170
POPULATIONS, ÉCOSYSTÈMES, BIOSPHÈRE
évolution de la faune
(a)
oiseaux de oiseaux de lisières : oiseaux forestiers:
landes et prairies : Bruant jaune Pinson, Pic
Pipit, Alouette,
Fauvette grisée
grands arbres
buissons
lichens arbres jeunes
mousses herbacées vivaces
plantes à graine
plantes à bulbe
plantes à rhizome
- des espèces
densité - des niches
écologiques
- du réseau
complexification trophique
- des interrelations
production
brute
biomasse: B
(loi logistique)
production
nette: P
pertes dues au
catabolisme: R
productivité:
P/B
temps (années)
0 100
Exemple d’une succession écologique progressive (a) et variations de quelques paramètres associés (b)
171
68 L’action de l’homme sur les écosystèmes
De l’écosystème à l’agrosytème : une influence •• Introduction d’espèces invasives :
anthropique croissante ◦◦ peut se produire en milieu aquatique comme en
•• Écosystème naturel = système autosuffisant dont la milieu terrestre ;
biocénose est diversifiée ; les interactions au sein de ◦◦ développement d’une compétition avec les
la biocénose et entre celle-ci et le biotope conduisent espèces autochtones occupant les mêmes niches
à un cycle de la matière (système fermé). écologiques et remplacement de celles-ci ;
•• Agrosystème = écosystème lié à une activité agri- ◦◦ modifications des relations de prédation ou de
cole ; l’homme en limite la biodiversité, modifie le parasitisme : altération des équilibres proies-pré-
biotope et en exporte des ressources utilisées pour dateurs et disparition de populations autochtones.
l’alimentation animale et humaine. Les transferts de
Des modifications de la dynamique
matière se font dans un système ouvert.
des écosystèmes d’origine abiotique
•• Il existe différents degrés d’influence humaine sur les
écosystèmes. Les prairies permanentes constituent •• Modifications par les activités humaines de para-
des agro-écosystèmes (fonctionnement proche d’un mètres abiotiques d’un écosystème.
écosystème avec une influence anthropique). •• Exemple de l’eutrophisation des milieux lacustres :
◦◦ phénomène naturel qui peut se produire naturelle-
Des modifications de la dynamique des ment en plusieurs milliers d’années ;
écosystèmes d’origine biotique ◦◦ phénomène lié à une augmentation de la produc-
•• Modification de l’écosystème prairial : tion primaire dans un lac ;
◦◦ l’écosystème prairial en climat tempéré résulte ◦ ◦ phénomène considérablement accéléré par les
généralement du défrichement ; l’arrêt de son activités humaines du fait d’apports aux milieux
entretien conduit à son évolution vers un écosys- lacustres d’importantes quantités d’éléments
tème forestier ; minéraux nutritifs : nitrates, phosphates… ;
◦◦ apports en éléments nutritifs favorisant le déve-
déboisement labour rotation
forêt
élevage cultures loppement d’une production primaire excessive
PRAIRIE
landes, amendements arrêt élevage (plancton avec notamment des cyanobactéries) ;
friche puis
marais drainage forêt ◦◦ passage progressif d’un lac oligotrophe, à un
Influences anthropiques sur la dynamique des prairies stade mésotrophe puis eutrophe.
exportation de biomasse
énergie lumineuse (fauche, lait, viande)
influence anthropique
cycle de la matière (semis, désherbage...)
et flux d'énergie associé
BIOTOPE BIOTOPE
intrants (engrais,
Agrosystème ou amendements, énergie)
Ecosystème
agro-écosystème
flux de matière et d'énergie
liés à l'influence de l'homme
Comparaison écosystème/agrosystème
172
POPULATIONS, ÉCOSYSTÈMES, BIOSPHÈRE
énergie végétaux de
lumineuse grande taille
effluents 0 100 02 dissous (%) végétaux 0 100 02 dissous (%) 0 100 02 dissous (%)
1% de O2
plancton O2
échanges 1% de l'énergie
air / eau l'énergie lumineuse
1% de lumineuse
l'énergie cadavres vase sédimentation
lumineuse bactéries
vase
•• Prise en compte de quatre grands types de service ◦◦ développement des activités touristiques (attrait
(Évaluation des Écosystèmes pour le Millénaire des paysages et observation des espèces).
MEA Millenium Ecosystem Assessment 2005) : •• Pour des motifs éthiques et patrimoniaux :
◦◦ service de provisionnement (production de fibres, ◦◦ principe d’équité entre les générations : trans-
de bois, de fourrages) ; mettre l’héritage reçu ;
◦◦ services apparentés à la régulation (exemple des ◦◦ devoir moral de préserver les différentes formes
modifications climatiques) ; de vie ;
◦◦ services culturels (esthétique des paysages) ; ◦◦ comprendre son importance dans les processus
◦◦ services d’auto-entretien (régulation des cycles d’évolution.
biogéochimiques).
Prise en compte de la biodiversité La gestion des écosystèmes par l’homme
et de son importance •• Gestion rationnelle de l’écosystème prairial 63 :
•• Pour des motifs économiques : ◦◦ mode de gestion et d’intervention de l’agriculteur
◦◦ à la base de toute production agricole ; destiné à améliorer la productivité de la prairie ;
◦◦ fourniture de nombreux produits alimentaires, de ◦◦ contrôle des cycles de matières (contrôle des
médicaments, de produits pour l’industrie ; importations, des exportations) ;
◦◦ nombreuses perspectives dans le domaine des ◦◦ estimation de la charge de pâturage.
biotechnologies (micro-organismes) ; •• L’entretien d’écosystèmes naturels avec la création
◦◦ contribution à la fertilité des sols, à l’épuration des parcs nationaux, des réserves, des conserva-
des eaux ; toires botaniques nationaux, du Conservatoire du
◦◦ régulation des grands équilibres de la biosphère ; littoral…
173
69 Flux et cycles biogéochimiques :
l’exemple du carbone
Formes et réservoirs de carbone tingue des réservoirs superficiels et d’autres profonds
•• L’élément carbone (C) se trouve dans différents dans lesquels le C est inégalement réparti, concentré
réservoirs, sous différentes formes chimiques. (exemple : biosphère) ou dispersé (exemple : atmos-
•• Un réservoir est défini par sa localisation, la masse phère) selon les cas.
ainsi que la (ou les) forme(s) du C contenu. On dis-
1 600 OCEANIQUE P
E
oxydations circulation H
A E
EAUX INTERMEDIAIRES N dissolution thermohaline
R
ET PROFONDES 38 000
E
CaCO3 kérogènes CROUTE
SEDIMENTS SEDIMENTS TERRESTRE
174
POPULATIONS, ÉCOSYSTÈMES, BIOSPHÈRE
ACTIVITES
HUMAINES
+ 10
AUTOTROPHIE 170
continentale = 5ans
ATMOSPHERE (photosynthèses,
BIOSPHERE
chimiosynthèses)
= 2,5 ans 170 MINERALISATION marine = 1 mois
(respirations, FOSSILISATION
120 fermentations)
DISSOLUTION
0,4 ?ε M ALT
ERA
DEGAZAGE
ETA TIO
MO ND
RPH ES
ISM SIL
ED ICA
ES TES
SIL 0,1
ICA 0,1
dégazage mantellique
TES
roches roches
VOLCANISME
123
LITHOSPHERE
silicatées carbonées
eaux de surface PRECIPITATION
roches
= 500 ans 200 106ans
HYDROSPHERE 0,4 carbonatées
DISSOLUTION 6 croûte
eaux profondes 200 10 ans
= 100 000 ans
0,4 manteau lithosphérique
0,1 SUBDUCTION
MANTEAU ASTHENOSPHERIQUE = 109 ans
(a)
Fej/p
j=1
n
Fe2 Fs2
masse de C (temps de séjour) = Mr / Fm
Fme =
Fms =
Estimation des flux actuels de C entre réservoirs et des temps de séjour du C dans les principaux réservoirs (a),
et méthode de calcul d’un temps de résidence dans un réservoir en état stationnaire (b)
175
69
suite Flux et cycles biogéochimiques :
l’exemple du carbone
mosphère par la précipitation de carbonates 10 , ◦◦ dépendance des flux longs vis-à-vis de paramètres
principalement en milieu marin ; liés aux géodynamiques externes et internes
◦◦ aux côtés des précipitations chimiques, les êtres (niveau marin, orogenèse, volcanisme).
vivants contribuent également par biominéralisa- •• Liens aux autres cycles et au climat :
tion (précipitations biologiques), à la formation ◦◦ le piégeage de matières organiques fossiles
de sédiments marins 70 : formation de tests (tourbes, charbons, pétroles, gaz) à partir des
carbonatés (micro-organismes planctoniques), nécromasses continentales ou océaniques évite la
de coquilles (mollusques), de squelettes divers consommation du dioxygène qui a été libéré lors
(coraux, oursins), actions pouvant aussi être favo- de leur production. À l’échelle des temps géolo-
risées par la fixation photosynthétique de CO2 que giques, la persistance du dioxygène et d’autres
réalisent certains d’entre eux ou que réalisent cer- oxydants (NO3–, SO42–) est donc liée à l’existence
tains dans leur voisinage ; de ce carbone organique fossile ;
◦◦ des sédiments carbonatés recouvrant les fonds ◦◦ l’émergence des végétaux vasculaires durant le
marins peuvent aussi être entraînés vers le man- Phanérozoïque et la formation de charbons issus
teau par subduction ; en profondeur et du fait de de l’accumulation de débris ligneux ont contri-
la pression, ces carbonates se transforment ; bué à la réduction de la teneur en CO2 de l’at-
◦◦ flux faibles à très faibles par an, mais à intégrer mosphère, et donc à la réduction de l’effet de
sur quelques 106 à 108 années ; serre.
Carbone
organique des aliments
Carbone
autotrophes organique des
hétérotrophes
production
O2
*
primaire
Nécromasse
Liens avec
chimiosynthèses
Photosynthèse
matières organiques
solaire diverses
fossiles
H 2O
CO2 *
atmosphère persistance de O 2 kérogènes,
hydrosphère et d'autres oxydants charbons,
(NO3- , NO2- , SO4-- ) pétroles
(vers le cycle lent)
176
POPULATIONS, ÉCOSYSTÈMES, BIOSPHÈRE
L’Homme est désormais un agent déterminant piques), cependant que la prise en compte des enjeux
du cycle du C 70 et la mise en œuvre du « principe de précaution »
•• L’Homme est un acteur déterminant de la dynamique peuvent tendre à limiter son impact environnemental.
du cycle du C : il perturbe le cycle et par conséquent •• La multiplicité des flux entre les divers réservoirs
le climat, en rejetant vers l’atmosphère CO2 et/ou permet au cycle global du C de disposer d’un pouvoir
CH4 par certaines de ses activités (émissions anthro- « d’amortissement ».
ATMOSPHERE
Altération des
Altération des CO2 silicates
carbonates
Ca
2+
+ +
Ca
2+ Mg
2+ ++ + ++
+ +++ +
0 + 0
HCO3
- + HCO3
-
CaCO3 + H2 O + CO2 + + ++
-
2HCO3 + Ca
2+ CaMg(SiO3 )2
HYDROSPHERE
+ 6 H2 O + 4 CO2
CO2 2 Si(OH)4
– 2+
+4HCO3 +Mg2++Ca
Précipitation des
carbonates
- +
2HCO3 + Ca2 CaCO3 + H2O + CO2
hausse : +
[CO2 ] Bilan « carbone »
baisse pour l'atmopshère
[CO2 ]
: --
dissolution
Transport de HCO ,
dégazage
177
70 Rôles des organismes dans le cycle
biogéochimique du carbone
Les êtres vivants et leurs produits constituent croûte : sédiments (kérogènes) et roches carbonées
des réservoirs de carbone (charbons, schistes bitumineux, pétroles et gaz).
Une des formes de matière sous lesquelles le carbone •• D’autres restes d’organismes, oxydés et donc miné-
(C) peut se trouver est la matière organique. C’est la raux, se retrouvent aussi dans la croûte : sédiments et
matière constitutive des êtres vivants (biomasse) et de roches carbonatés.
leurs restes avant qu’ils ne soient décomposés et reminé-
ralisés (nécromasse) ; elle se retrouve sous différentes Les êtres vivants organisent des flux
formes moléculaires 69 . entre réservoirs
•• Des réservoirs très différents suivant les milieux : •• Des échanges et des transformations de matières orga-
◦◦ biomasse et nécromasse continentales, réservoirs niques ont lieu au sein de la biosphère : circulation de
de masse de C de même ordre de grandeur que matières organiques dans les chaînes alimentaires 65 .
le réservoir atmosphérique avec lequel ils intera- Mais tous les acteurs de la biosphère échangent aussi
gissent directement ; du C avec d’autres réservoirs le plus souvent avec
◦◦ biomasse et nécromasse océaniques, de très changement d’état redox du carbone (cycle court du
faibles masses de C par rapport à celle du C conte- carbone, 69 ) ou sans changement (déviation du cycle
nue dans l’hydrosphère : la quasi-totalité des êtres court vers le réservoir « croûte »). Les êtres vivants
vivants sont concentrés dans sa seule partie super- sont ainsi des moteurs du cycle du C.
ficielle. •• Rôle essentiel des bactéries et champignons des sols
•• Une forme dérivée de nécromasse se retrouve aussi dans la transformation lente des restes cellulosiques
dans les sédiments et roches sédimentaires de la et ligneux des végétaux supérieurs.
ATMOSPHERE
Précipitations
infiltration
métabolisme
CO2 des êtres
vivants du sol
acidification des
eaux d'infiltration
CO2 gazeux
dissolution
des carbonates
Phytoplancton Organismes réalisant CO2 dissous eaux de source chargées
fixation bioprécipitation de CaCO3 d'ions en solution
photosynthétique (algues, foraminifères, mollusques, cnidaires) H2O + CO2 dissous Ca2+, HCO3-
Rôles des êtres vivants dans les équilibres de précipitation et de dissolution des carbonates
178
POPULATIONS, ÉCOSYSTÈMES, BIOSPHÈRE
•• Rôle de certaines bactéries (archées) méthanogènes : ◦◦ émissions de CO2 liées aux transports, chauf-
production de CH4 à partir de CO2. fages, productions d’énergie (centrales ther-
•• Rôle majeur des végétaux vasculaires et des décom- miques), fabrication de matériaux (chaux,
poseurs dans l’évolution du cycle du C au cours des ciment, papiers, aciers), par utilisation d’éner-
temps géologiques. gie provenant de la combustion de matière orga-
•• Rôle majeur de certains organismes dans les équilibres nique fossile (charbons, pétroles, gaz) ;
de dissolution et de précipitation des carbonates : ◦◦ déforestation et cultures sur brulis associées
◦◦ construction de tests, coquilles et squelettes par dans les régions intertropicales. Rejets accrus
utilisation de l’énergie libérée par leur catabo- de CO2 liés au déboisement (déficit de fixation),
lisme pour concentrer et précipiter du carbonate incendies, oxydations des composés organiques
de calcium (CaCO3, calcite ou aragonite) à partir des sols ;
d’ions en solution présents dans leur milieu ; ◦◦ extension du cheptel bovin mondial et rejets
◦◦ précipitation également facilitée par les activités accrus de CH4 rapidement oxydé en CO2 dans
assimilatrices d’organismes autotrophes qui en l’air.
profitent eux-mêmes (exemple : coccolithophori- •• Des perturbations anthropiques atténuées par le
dés) ou dont profitent à leurs côtés des organismes potentiel d’amortissement du cycle du C : actuel-
hétérotrophes qui le font : organismes libres (fora- lement, deux puits complémentaires (hydrosphère
minifères, mollusques) ou en association mutua- et biosphère) limitent l’augmentation de concentra-
liste (cnidaires constructeurs de récif et algues tion du réservoir atmosphérique due aux émissions
unicellulaires). anthropiques.
•• Rôles des êtres vivants des sols dans les processus •• Des perturbations atmosphériques impliquées dans
d’altération 9 par libération de CO2 et donc acidi- un réchauffement climatique par un accroissement
fication des eaux d’infiltration constituant des solu- de l’effet de serre.
tions d’altération des roches : dissolution facilitée •• La mise en œuvre du « principe de précaution »
des carbonates et augmentation du potentiel d’hy- peut tendre à limiter l’impact environnemental de
drolyse des silicates 69 telles perturbations : limitation et réduction des émis-
sions anthropiques de CO2 (et CH4), promotion de
L’Homme est un agent déterminant la reforestation et des pratiques agricoles évitant des
de la dynamique du cycle du C oxydations accélérées de matières organiques conte-
•• Émissions anthropiques de C et perturbation du nues dans les sols 68 , développement et utilisation
régime stationnaire de l’atmosphère : alternative d’énergies renouvelables.
179
71 Molécules azotées : leur origine
et leur devenir dans les écosystèmes
Les molécules azotées des écosystèmes et les réservoirs d’azote
180
POPULATIONS, ÉCOSYSTÈMES, BIOSPHÈRE
L’oxydation de l’azote organique en ions nitrates NH3, qui est soit excrété tel que, soit auparavant
•• La digestion des polymères azotés : formation de transformé en urée ou acide urique ;
molécules simples azotées. ◦◦ chez les végétaux, en général pas de catabolisme
Catalysée par des exoenzymes (protéases et des acides aminés ;
nucléases) du tube digestif des consommateurs ou ◦◦ désamination des substances azotées de la nécro-
secrétées par divers micro-organismes (bactéries et masse par les micro-organismes décomposeurs ;
mycètes) : formation de molécules simples, acides ◦◦ bases azotées dégradées soit en NH3 (pyrimi-
aminés et nucléotides. dines) soit en acide urique (purines).
•• L’ammonification (ou ammonisation) : formation de •• La nitrification : oxydation de l’azote ammoniacal
NH3 et de NH4+ en nitrites et nitrates par des bactéries nitrifiantes
◦◦ chez les animaux, acides aminés engagés pour Diverses eubactéries chimiolithoautotrophes (des
la plupart dans une transamination à l’origine de sols ou de l’hydrosphère) sont capables d’oxyder les
glutamate ; le glutamate, transféré dans la matrice ions ammonium en ions nitrites ; d’autres oxydent
mitochondriale est alors désaminé ; formation de les nitrites en nitrates 20 .
ATMOSPHÈRE
0 0 0
éclairs, UV N2 N2 N2
hν hν 0
N2
-3 -3
Norg Norg diazotrophie
PI C PI
1 3
* *
myc -3 -3 engrais
-3
Norg Norg Norg 3 azotés
*
-3 Nod
Norg apports
abiotiques
nutrition matière organique
azotée morte
2 5
ammonification
-3 D
*
+
*
1 NH4
nitrosation on
PI : producteurs ati PÉDOSPHÈRE &
D rific
primaires +3
- é nit HYDROSPHÈRE
C : consommateurs NO2 4 d
nitratation
D : décomposeurs
D
bactéries +5
-
mycètes NO3
myc : mycorhizes
Nod : nodosité
+5 : nombre d'oxydation de l'azote
lessivage
** réduction assimilatrice
réduction non assimilatrice
1 : NO3- NO2
-
NH4
+
-NH2 2 : -NH2 NH4
+
3 : N2 NH4
+
-NH2
4 : NO3- N2 5 : N2 NH4
+
5 : N2 NO3
-
181
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
BIOLOGIE
et sa dynamique
La biodiversité
72 Génome des eubactéries –
Génome des eucaryotes
Un génome constitué par une (des) molécule(s) basiques et des enzymes (ADN girases et topoi-
d’ADN support(s) d’une information 4 somérases) ;
•• ADN molécule bicaténaire dont chaque brin com- ◦◦ divers niveaux de compaction de la chromatine
porte un squelette (polydésoxyribose-phosphate) .76 en relation avec ses fonctions.
monotone et une séquence de bases, matérialisant •• Chromatine et chromosomes mitotiques sont des
une information protégée au centre de la molécule. structures hautement labiles 76 .
•• Molécule très stable (nombreuses liaisons fortes et Un contenu informatif organisé différemment
faibles). chez les eubactéries et les eucaryotes
•• Macromolécule pouvant s’associer avec de nombreux
•• Un génome analysé par diverses techniques : séquen-
ligands qui contrôlent sa structure et sa fonction.
çage, hybridation moléculaire diverse (ADN/ADN,
Un génome dont l’organisation structurale dif- ADN/ARN), vitesse de réassociation de l’ADN déna-
turé…
fère chez les eubactéries et les eucaryotes
•• Un génome eubactérien compact constitué d’une
•• Une compaction de la molécule d’ADN permettant grande part de séquences codantes :
de stocker une grande quantité d’information dans ◦◦ chromosome bactérien : ADN compact, de petite
un volume restreint : taille et essentiellement codant (plus de 90 % de
◦◦ chromosome bactérien existant sous forme relâ- l’ADN). Contenu informatif assez souvent organisé
chée ou super-enroulée, grâce à des protéines en opéron : une séquence régulatrice et promotrice
184
LA BIODIVERSITÉ ET SA DYNAMIQUE
génome extranucléaire
chromosome
ou nucléoïde mitochondrie chloroplaste
protéines basiques ADN mitochodrial (circulaire) ADN chloroplastique (circulaire)
ADN bicaténaire TRADUCTION gouttelette lipidique
super-enroulé CO-TRANSCRIPTIONNELLE
plasmodesme
plasmide
compartiment
flagelle vacuolaire
peroxysome
ribosome réticulum
inclusion ARNm
endoplasmique
(réserves) granuleux
membrane
REPLICATION TRANSCRIPTION dictyosome paroi pecto-
plasmique
membrane paroi nucléole cellulosique
euchromatine hétérochromatine
externe 0,25 µm ADN nucléolaire
« poil » ou pilum 5 µm
périplasme génome nucléaire
Localisation des génomes : eubactérien (à gauche) et eucaryote (à droite)
contrôlant divers gènes codant des protéines enga- dont des transposons 80 . Gènes chevauchants fré-
gées dans une voie métabolique commune. Gènes quents (économie de matériel génétique) ;
non morcelés codant des protéines (dépourvus ◦◦ génome plasmidique : contenu informatif non-es-
d’introns). Partie non codante : espaces intergé- sentiel à la vie de la cellule mais gouvernant cer-
niques très courts, de rares introns dans les gènes taines caractéristiques sélectives : résistances aux
des ARNt et ARNr et de rares séquences répétées antibiotiques, aux métaux lourds…
A B Séquence d'ADN
non hybridée : intron
Exon 1 Exon 2 Exon 3
ADN A B
introns
Gène ß de la globine
Analyse et description du contenu informatif des génomes : hybridation ADN-ARNm
(gène morcelé de la ß globine des mammifères)
ADN A B C D
+1
transcription d'un ARNm
protéines de structure
Contenu informatif bactérien : les opérons, régions codantes associées à des régions régulatrices en amont
185
72
suite Génome des eubactéries –
Génome des eucaryotes
•• Un génome eucaryote : •• De nouveaux assortiments d’allèles peuvent être
◦◦ génome nucléaire eucaryote comportant une créés :
part importante de séquences non codantes ◦◦ lors des processus de sexualité (eucaryotes) : bras-
(introns et diverses séquences répétées) ; sages inter- et intra-chromosomiques 80 ;
◦◦ génome extranucléaire des mitochondries et ◦◦ lors des processus de parasexualité, transferts
chloroplastes issus d’endosymbioses successives : horizontaux de gènes chez les bactéries 80 ;
quelques gènes codant des protéines impliquées ◦◦ lors de transpositions (eubactéries et eucaryotes),
dans la chaîne respiratoire et la photosynthèse, processus également à l’origine de mutations 80 .
gènes d’ARNr et d’ARNt impliqués dans l’ex- •• À l’opposé, des processus de réparation lors de la
pression de l’information au sein de l’organite ; réplication contribuent à la stabilité du génome.
◦◦ les caractéristiques de l’organisation du génome •• Importance évolutive de la diversité allélique 81 .
des eucaryotes présentent des exceptions ; le
génome de la levure (eucaryote) se rapproche de Un génome dont l’expression est contrôlée
celui des procaryotes : il est très compact et ne •• Chez les eubactéries (cellules non compartimen-
possède que peu de séquences non codantes. tées) : simultanéité de la transcription et de la tra-
duction :
Un génome qui peut être remanié, diversifié ◦◦ gènes non morcelés, ARNm non maturés ;
•• Les mutations sont à l’origine de nouveaux allèles ◦◦ présence assez fréquente d’opérons : une
.79 . séquence régulatrice et des facteurs de trans-
séquences séquences
régulatrices promotrices gène morcelé
atténuateur 5' UTR exon intron exon intron 3' UTR
ADN
amplificateur +1
Transcription d'un pré ARNm puis maturation queue polyA
promoteur opérateur ARNm mature 5' P AAAAAAAAAA 3' OH
5' UTR 3' UTR
UTR : séquences transcrites, non traduites Traduction
protéine
Contenu informatif eucaryote codant une protéine : une séquence codante morcelée
associée à des séquences régulatrices et promotrices
186
LA BIODIVERSITÉ ET SA DYNAMIQUE
octamère d'histones
nucléosome
ADN double brin
11 nm
30 nm
ADN double brin
fibre nucléosomique fibre solénoïde
euchromatine hétérochromatine
acétylation
méthylation
phosphorylation
déacétylation
hypométhylation
Génome eucaryote : une structure dynamique.
Hyperméthylation : transposons, télomères, centromères, régions transcriptionnellement inactives
Hypométhylation : régions transcriptionnellement actives
réparations mutations
processus de stabilité *: transmission: entre cellule-mère
processus de variabilité et cellules-filles, entre deux organismes
support : ADN
- réplication
- transcription - division conforme
GÉNOME
Expression Transmission*
- maturation
- contrôle de - sexualité: méiose,fécondation
l'expression - parasexualité
- transferts horizontaux de gènes
Principaux processus de stabilité et variabilité du génome des eubactéries et des eucaryotes
187
73 Expression du génome :
la transcription et son contrôle
Transcription, synthèse d’ARN, coûteuse en énergie ◦◦ les ARN pol ne requièrent pas d’amorce contrai-
•• Transcription : synthèse d’ARN à partir d’un brin rement aux ADN polymérases ;
matrice d’ADN, catalysée par une (procaryotes) ou ◦◦ nécessite des facteurs généraux de transcription,
plusieurs (eucaryotes) ARN polymérase(s) (ARN pol). TF I, II ou III (selon la polymérase impliquée) res-
•• S’effectue dans un sens antiparallèle au brin matrice ponsables du niveau de base de la transcription.
d’ADN (brin codant non transcrit), par complémen- •• Initiation :
tarité des bases. ◦◦ fixation d’un premier TF II sur la TATA box par
•• Synthèse nécessitant de l’énergie : addition de ribo- l’intermédiaire de sa sous-unité TBP, fixation
nucléotides triphophates (rNTP), scindés en ribonu- séquentielle d’autres TF II sur le promoteur
cléotides monophophates (rNMP) et pyrophosphates. permettant de positionner l’ARN pol II, for-
mation du complexe d’initiation : les TF II et
Mécanique transcriptionnelle des eubactéries l’ARN pol II ;
Le génome des eubactéries est formé d’un seul ◦◦ complexe d’initiation : deux activités enzyma-
chromosome circulaire et éventuellement de plasmides. tiques consommant de l’ATP. Activité hélicase :
•• Gènes non morcelés, regroupés en opérons, dont la trans- ouverture de la double hélice d’ADN. Activité
cription génère un seul ARNm, ARN polycistronique. kinase : phosphorylation de l’ARN pol II entraî-
•• Une seule ARN pol associée au facteur sigma impli- nant sa dissociation du complexe puis son acti-
qué dans la reconnaissance du site d’initiation de la vation pour initier la transcription.
transcription. Une boucle en épingle à cheveux du
•• Élongation :
transcrit intervient comme signal de terminaison.
◦◦ déplacement de la bulle de transcription dans
Mécanique transcriptionnelle chez les euca- le sens 3’OH → 5’P sur le brin matrice tout en
ryotes : de l’ADN au transcrit primaire allongeant l’ARN dans le sens 5’P → 3’OH, pas
•• Caractéristiques générales : d’activité correctrice ;
◦◦ a lieu dans le noyau ; trois ARN pol selon le type ◦◦ formation de liaisons phosphodiester, production
d’ARN à synthétiser : ARN pol I (ARNr 28S, 18S, du transcrit primaire (ARN pré-messager) ;
5,8S), ARN pol II (ARNm), ARN pol III (ARNt, ◦◦ vitesse de polymérisation variable (moyenne 50
ARNr 5S, petits ARN nucléaires) ; nucléotides/sec).
L’opéron lactose
Sites de contrôle Gènes de structure
(procaryote)
Gène régulateur I P O Z Y A Gène régulateur I :
(promoteur non figuré) code pour la protéine
répresseur ;
ADN
P : promoteur ;
3' 5' O : opérateur ;
ARN pol
site de fixation de l'ARN pol Sens de lecture de l'ARN pol Z, Y, A : gènes
site de fixation du répresseur des protéines du
métabolisme du lactose
188
LA BIODIVERSITÉ ET SA DYNAMIQUE
ARN pol II
bulle de
et facteurs de
transcription
transcriptions
point de ré-enroulement 60 pb
(les TFII)
de l'ADN
3'OH
3'OH
5'P
transcription et mise brin matrice
en place de la coiffe ARN point de déroulement
courte région de l'ADN
coiffe intron exon
d'hybridation
5'P ADN - ARN séquence terminale
8-12 nucléotides non codante
fin de la transcription
transcrit primaire (ARN pré-messager)
5'P 3'OH
polyadénylation
3'UTR queue polyA
épissage
5'P AAAAAAAAAA3'OH
5'UTR ARNm
189
73
suite
Expression du génome :
la transcription et son contrôle
ARN pol Transcription de niveau modéré
ADN
se
se
da
la
i
os
y
se
ét
ct
ac
éa
protéine du
la
-
ga
rm
ns
répresseur
pe
tra
β-
LACTOSE ALLOLACTOSE
Fonctionnement de l’opéron lactose en absence de glucose
à l’opérateur O, empêche la fixation de l’ARN pol ◦◦ en fonction d’un état donné en réponse à des mes-
et donc la transcription ; sagers intercellulaires paracrines ou autocrines
◦◦ levée de l’inhibition : en présence de lactose et (cytokines, neurotransmetteurs) ou à distance
de glucose, le répresseur se complexe avec l’al- (hormones).
lolactose (dérivé cellulaire du lactose), change de •• Importance de cette diversité :
conformation, perd son affinité pour l’opérateur, ◦◦ différenciation cellulaire, exemple du myocyte 39 ;
transcription modérée de l’opéron, levée de la ◦◦ utilisation « optimale » du génome par épissage
répression par le lactose : induction ; alternatif, un gène code un transcrit primaire qui
◦◦ régulation positive : en présence de lactose et génère des ARNm différents par excision/jonction
absence de glucose, un complexe protéine CAP- de différents introns/exons pour coder des proté-
AMPc, se fixe en amont du promoteur : augmente ines différentes.
l’affinité de l’ARN pol pour le promoteur, la trans-
cription s’effectue à un niveau élevé. Des contrôles particuliers de la transcription :
•• Permet d’adapter le métabolisme bactérien à la dis- les modifications épigénétiques
ponibilité des substrats dans son milieu 17 . •• Méthylation de l’ADN, des histones H3 et déacéty-
lation des histones H4 : hétérochromatisation à l’ori-
Du contrôle de la transcription chez les gine de profils d’expression différentes, parfois héré-
eucaryotes à la diversité des transcriptomes ditaires, sans mutation, d’un ou plusieurs gènes.
Le contrôle de la transcription et des maturations •• Des modifications épigénétiques par des ARN non
post-transcriptionnelles contribue à la diversité des codants : le corpuscule de Barr et la compensation
transcriptomes aux niveaux cellulaire, tissulaire ou de de la dose entre les sexes. Aléatoirement, un des
l’organisme. deux chromosomes X des femelles de mammifères
•• Des contrôles diversifiés de la transcription est enrobé par un long ARN non codant, inactivant
s’exercent au niveau chromatinien, transcription- la transcription de ses gènes.
nel et post-transcriptionnel, permettant d’adapter le •• L’empreinte parentale : chez les mammifères et
transcriptome aux besoins de la cellule. les plantes à fleurs, un même allèle s’exprimera ou
•• La diversité des contrôles de la transcription contri- non selon qu’il est porté par le génome paternel
bue à la diversité des transcriptomes dans : ou maternel à la suite de la méthylation différen-
◦◦ le temps, en fonction du stade du développement ; tielle de l’ADN au cours de la gamétogenèse mâle
◦◦ l’espace, en fonction du type cellulaire, tissulaire et femelle et/ou par modifications post-traduction-
ou organique ; nelles des histones.
190
LA BIODIVERSITÉ ET SA DYNAMIQUE
Post-transcriptionnel Transcrit mature Édition : modification de la séquence primaire dans des cellules
différentes, un même gène peut conduire à l’expression de proté-
ines différentes.
Interférence par ARN dans le cytoplasme : appariement de
l’ARNm cible avec un petit ARNsi : activation d’une endonucléase
qui détruit l’ARNm.
191
74 Duplication de l’information génétique :
conservation et variation
La duplication ou réplication semi-conservative Un complexe multi-enzymatique au cœur
et la conservation de l’information de la duplication de l’information génétique
•• Réplication semi-conservative : les deux molécules et de sa conservation chez les procaryotes
formées sont identiques entre elles et identiques à la •• Un mécanisme complexe tout au long de la réplication :
molécule-mère : elles comportent un brin d’ADN de ◦◦ débute au niveau de plusieurs origines de réplica-
la molécule-mère et un brin néoformé. tion (ORI, régions riches en séquence A-T) ;
•• Réplication bidirectionnelle à partir d’une matrice ◦◦ des topoisomérases catalysent le relâchement des
d’ADN (brin parental), de désoxynucléotides triphos- contraintes de torsion et la suppression des super-
phates (« énergisés ») et de cations bivalents Mg2+. tours de l’ADN ;
•• La réplication s’effectue pendant la phase S du cycle ◦◦ des hélicases progressent le long de l’ADN,
cellulaire 75 : dégrafent les 2 brins parentaux au niveau de ORI ;
◦◦ dans le sens 5’→3’pour chaque brin (bidirection- formation de l’œil de réplication comprenant
nalité), de façon complémentaire et antiparallèle ; deux fourches de réplication ;
sur les deux brins à partir d’amorces d’ADN ou ◦◦ des protéines SSB (Single Strand Binding) sta-
d’ARN ayant une extrémité 3’OH libre ; bilisent les simples brins d’ADN empêchant le
◦◦ de façon continue sur l’un des brins (brin direct réappariement des 2 chaînes ou le repliement en
ou précoce) ; de façon discontinue pour l’autre boucle d’une chaîne sur elle-même.
brin (brin retardé) : addition successive de •• Initiation : depuis l’ORI, sur le brin 5’→3’ (brin
petits fragments d’ADN : fragments d’Okazaki. direct ou précoce), l’ARN pol ADN dépendante
•• Requiert un complexe multi-enzymatique qui cata- (primase) initie la réplication : synthèse d’un court
lyse la séparation des brins, déroule la molécule, fragment d’ARN amorce (15-30 nucléotides) ;
polymérise les nucléotides, élimine les amorces et depuis la fourche, sur le brin 3’→5’, la primase syn-
assure la conservation de l’information. thétise des amorces d’ARN à intervalles réguliers
un fragment d'ADN
synthèse discontinue
ARN polymérase ADN pol III
sens 5'→3'
ADN dépendante allonge l’amorce d’ARN
(primase) ADN pol III par de l’ADN
192
LA BIODIVERSITÉ ET SA DYNAMIQUE
dans le sens inverse de la progression de la fourche Les systèmes de réparation pour conserver
(brin retardé). l’information génétique
•• Élongation : brin direct, l’ADN pol III associe •• Un système de relecture immédiate (correction
à chaque nucléotide du brin parental le nucléotide sur épreuve) par excision et remplacement du
correspondant ; synthèse continue sans interrup- nucléotide incorrectement apparié (ADN pol I et
tion ; risques d’erreurs faibles. Brin tardif, l’ADN III).
pol III prolonge les amorces : synthèse des frag- •• L’excision puis le remplacement de nucléotides pen-
ments d’Okazaki (100-200 nucléotides) ; l’ADN dant la transcription.
pol I : hydrolyse les amorces (activité exonucléase •• Un système de correction des mésappariements par
5’-3’) et remplace les ribonucléotides par des dNTP excision/réparation post-réplicatives.
(activité polymérase) ; une ligase soude les frag- •• Systèmes extrêmement efficaces qui font chuter le
ments d’ADN libérés des amorces ; des risques taux d’erreur de la réplication à environ une erreur
d’erreurs existent. pour 10 milliards de bases répliquées.
•• Terminaison : lorsque deux fourches se rencontrent : •• Un processus globalement conservateur est ainsi à
inhibition de l’hélicase ; l’ADN reste double brin ; la l’origine de variations.
topoisomérase sépare les molécules-filles.
•• Taux d’erreur : environ une erreur sur cent mille
Les dommages non-réparés génèrent
bases répliquées.
des variations de l’information génétique
Des lésions ou anomalies possibles de l’ADN •• Les erreurs non réparées modifient les séquences des
lors ou en dehors de la réplication. génomes et constituent des mutations spontanées
créant de nouveaux allèles 79 .
•• Lésions hors de la réplication : perte de bases, cas- •• Mutations non transmissibles à la descendance (cel-
sures simple ou double brin, torsion anormale de lules somatiques) ou transmissibles (cellules mères
l’ADN, formation de dimère de thymines ; lésions des méiospores et cellules germinales) ; biodiversité
spontanées ou induites (chaleur, rayonnements élec- des individus au sein de l’espèce 79 .
tromagnétiques divers, agents intercalant). •• Anomalies entraînant un décalage du cadre de lec-
•• Anomalies lors de la réplication : substitution de ture : insertion ou délétion d’un nucléotide : conduit
base, insertion ou délétion d’un nucléotide. à la modification de la configuration spatiale et/ou de
•• Mésappariements : les bases existent sous deux la fonction de la protéine.
formes en équilibre (tautomères) : forme cétone/ •• Anomalies n’entraînant pas un décalage du cadre de
énol (C=O pour G et T) ou forme amine/imine (N=H lecture : mutation faux-sens, mutation silencieuse,
pour A et C) ; les formes cétone et amine peuvent être mutation non-sens 79 .
substituées par les formes énol ou imine ce qui créé
un mésappariement après deux réplications.
193
75 Cycle cellulaire, mitose et répartition
du matériel génétique
Le cycle cellulaire Mitose et la répartition équitable du matériel
•• Des étapes qui se succèdent dans un ordre précis : génétique d’une cellule animale 9
◦◦ interphase : phase G1 ; phase S (synthèse) ; phase •• Par la réplication de l’ADN associée à la duplication
G2 ; des chromosomes 74 .
◦◦ phase M (mitose), affectant les cellules haploïdes •• Par la mise en place d’un appareil de partage, le
et diploïdes ; fuseau achromatique, qui fixe la géométrie de la
◦◦ phase G0 : certaines cellules entrent en quies- division.
cence pendant la phase G1 du cycle : neurones, •• Par la liaison des centromères aux microtubules kiné-
cellules souches. tochoriens.
•• Cycle contrôlé pour assurer l’ordre immuable de la •• Par le positionnement des chromosomes en plaque
succession des phases : intervention de protéines métaphasique (équilibre des forces de traction
kinases cycline-dépendantes (Cdk). s’exerçant sur le centromère), les deux kinétochores
•• Des mécanismes de surveillance (contrôle qualité) 76 : d’un même chromosome étant indépendants et reliés
de l’état de l’ADN avant, pendant et après la répli- chacun à un des deux pôles 76 .
cation (G1, S et G2) ; de l’achèvement complet de •• Par la rupture synchrone des centromères catalysée
la réplication avant l’entrée en mitose (transition par la séparase : clivage des cohésines.
G2/M) ; du bon positionnement des chromosomes •• Par l’ascension polaire de deux lots identiques de
sur la plaque métaphasique avant la séparation des chromosomes.
chromatides-sœurs.
•• Des cycles cellulaires particuliers au début du déve- Diversité de la mitose
loppement (segmentation) : raccourcissement du •• Mitoses asymétriques : positionnement asymétrique
cycle par absence des phases G1 et G2 : absence de du fuseau ; distribution asymétrique de détermi-
transcription ; transition blastuléenne : reprise pro- nants ; information génétique conservée mais deux
gressive de la transcription, allongement des phases cellules à destinée différente (globule polaire, ovo-
G1 et G2. cyte) ; auto-renouvellement des cellules souches.
duplication G2
ro atio DN
croissance,
so n
e
du atio
intégration signaux
m
M = mitose
c
mitogènes/
pli
cytocinèse
nt
ré
anti-mitogènes G1 détection et G1
2C réparation des obtention de 2
interphase mitose temps lésions de l'ADN cellules-filles
un cycle cellulaire identiques
G0 = phase de quiescence
M = contrôle du positionnement
des chromosomes (métaphase)
Le cycle cellulaire
Interphase : environ 20 h, Mitose : environ 1 h. Cycle cellulaire et son contrôle
194
LA BIODIVERSITÉ ET SA DYNAMIQUE
•• Chez les embryophytes, le centre organisateur des •• Endomitose : réplication de l’ADN, duplication des
microtubules (COMT) est moins bien défini (à la chromosomes sans cytocinèse : augmentation du
différence du centrosome des cellules animales) ; il nombre de chromosomes (polyploïdisation) 81 ;
catalyse la polymérisation de microtubules polaires génère une structure syncytiale chez des végétaux et
et kinétochoriens ; en télophase, les microtubules chez les oomycètes.
facilitent l’accumulation et la fusion de vésicules •• Dans certaines espèces (levures, diatomées) : le
golgiennes : formation du phragmoplaste au centre fuseau se forme dans l’enveloppe nucléaire, mitose
de la cellule qui se développe de manière centrifuge intranucléaire.
et se raccorde à la paroi de la cellule mère.
microtubule prophase
cellule mère diploïde à 2n chromosomes,
asterien
compaction de l'ADN : inaccessible à la transcription,
microtubule chromosomes dupliqués : 2 chromatides/chromosome liés au
polaire niveau du centromère, centrosome dupliqué (phase S) :
noyau formation des asters, disparition du nucléole,
2n = 4 chromosomes dupliqués.
prométaphase
mise en place du fuseau aux deux pôles : géométrie de la division, fixation
vésicule des chromosomes aux microtubules kinétochoriens par leurs centromères,
de l'enveloppe aux microtubules chevauchants par les télomères : migration des
nucléaire chromosomes vers l'équateur par traction/répulsion, fragmentation et
dispersion de l'enveloppe nucléaire: vésicules, 2n = 4 chromosomes dupliqués.
chromosome métaphase
dupliqué
microtubule organisation des chromosomes sur le plan équatorial, extrémités
kinétochorien (télomères) orientées vers l'extérieur de la cellule, mise sous tention
des chromosomes par les microtubules kinétochoriens,
microtubule
plaque métaphasique à 2n = 4 chromosomes dupliqués.
polaire
anaphase
à chaque pôle :
2n
clivage des centromères, séparation des chromatides soeurs,
=
ascension polaire : dépolymérisation (racourssissement)
4 chromosomes
des microtubules kinétochoriens et polymérisation
non dupliqués
des microtubules polaires : écartement des pôles.
télophase et cytocinèse
à chaque pôle
2n
reconstitution de deux noyaux interphasiques,
=
sillon de division (cellule animale) perpendiculaire au fuseau
4 chromosomes
contraction d'un anneau d'actine et de myosine
non dupliqués
(phragmoplaste chez les végétaux).
195
76 Les chromosomes au cours du cycle cellulaire
Les chromosomes, structures permanentes ◦◦ les kinétochores : un par chromatide ; adossés
et labiles des cellules eucaryotes au centromère ; régions liées aux microtubules
•• Les chromosomes existent sous deux états structu-
du fuseau de division ; comportant des moteurs
raux fondamentaux : moléculaires 9 et assurant la séparation des chro-
◦◦ la chromatine, association d’ADN, d’ARN, d’his- matides (mitose) ou des chromosomes homologues
tones et de protéines non-histones ; diffuse ou (division I de méiose) 75 et 77 .
condensée : chromosomes interphasiques ;
Les chromosomes interphasiques et l’expres-
◦◦ le chromosome mitotique (et méiotique), struc-
ture davantage condensée de la chromatine, adap- sion contrôlée de l’information génétique par
tée au partage de l’information génétique de l’es- modification de la chromatine 73
pèce ; mono ou bichromatidien selon la phase du •• L’hétérochromatine : gènes non transcrits, histones
cycle cellulaire. peu acétylées et cytosines méthylées.
•• Structure moléculaire dynamique comportant une ou •• L’euchromatine : gènes transcrits, remodelage du
deux molécules d’ADN suite à la réplication en phase nucléofilament permettant d’exposer l’ADN à des
S associée(s) à des protéines histones et non histones. enzymes de transcription ; histones hyperacétylées
•• Divers niveaux d’organisation de la chromatine : et hypométhylées.
changements structuraux nécessitant l’hydrolyse de
l’ATP qui conduisent au chromosome mitotique. Les chromosomes mitotiques (et méiotiques)
•• Structures particulières des chromosomes : et le partage de l’information génétique
◦◦ les télomères : séquences répétées en tandem •• Chromosomes condensés (forme propice au partage)
aux extrémités des chromosomes associées à des puis décondensés.
protéines spécifiques ; maintiennent l’intégrité de •• Cohésion des deux chromatides sœurs assurée par
l’information génétique, protègent des exo-nu- des protéines structurales (cohésines) permettant de
cléases et empêchent la fusion des extrémités ; conserver l’intégrité des chromatides lors des trac-
organisent la chromatine durant l’interphase et tions assurées par les microtubules ; cohésines dégra-
positionnent le chromosome dans le noyau : inte- dées par une séparase au cours de la mitose rendant
raction avec l’enveloppe nucléaire ; possible l’anaphase.
◦◦ le centromère : constriction sous forme d’hétéro-
chromatine constitutive contenant peu de gènes ; Le contrôle des chromosomes au cours du cycle
nombreuses séquences hautement répétées ; sa
cellulaire
position définit les bras courts (p) et les bras
longs (q) du chromosome ; région permettant la •• Des contrôles de l’état des chromosomes en des points
cohésion des chromatides sœurs et la fixation du névralgiques du cycle (check points) impliquent des
complexe protéique kinétochorien lui-même en cyclines et des CDK (Cyclin Dependent Kinase) qui
interaction avec les microtubules 9 . assurent le bon déroulement du cycle cellulaire.
télomère
double hélice d'ADN (2 nm)
nucléosome n(5' TTAGGG 3')
octamère chromatine organisée
en nucléofilament de 11 nm kinétochore bras court (p)
d'histones
chromatine condensée
interphase
en fibre solénoïde de 30 nm
microtubule centromère
bras long (q)
chromatine condensée
en fibre de 300 nm chromatide :
ADN et protéines
chromatine condensée
en fibre de 700 nm
télomère
mitose
chromatide
microtubule
microtubule (a)
plaque plaque
métaphasique métaphasique
(b)
deux kinétochores d'un même
chromosome, indépendants et chromatide
reliés chacun à un des deux pôles deux kinétochores
du fuseau de division d'un même chromosome a : chromosome paternel
fusionnés et reliés au même pôle b : chromosome maternel
Métaphase et anaphase de mitose. Métaphase I et anaphase I de méiose.
Séparation des chromatides sœurs Séparation des chromosomes homologues
4C
métaphase
prophase
anaphase
télophase
temps
2C Dynamique de la structure
phase G1 phase S phase G2 mitose phase G1 des chromosomes et quantité
2n chromosomes réplication 2n condensation des 2n chromosomes d’ADN d’une cellule diploïde
à 1 chromatide de chaque chromosomes 2n chromosomes à à 1 chromatide au cours d’un cycle cellulaire
décondensée chromosome 2 chromatides 2 chromatides puis décondensée dans comportant interphase
décondensées 2n chromosomes à chaque cellule fille
1 chromatide condensée
et mitose
197
77 Comparaison ADN / ARN
Deux acides nucléiques, hétéropolymères séquencés, non ramifiés et orientés,
supports de l’information génétique 4
partie variable H
paires de bases extrémité 5' partie squelettique noyau aromatique C
phosphates pyrimidine N 4 CH
extrémité 5' 3 5
riboses
HC CH
noyau aromatique 2 N 6
partie squelettique P 5' 1
OH
purine H
phosphates 4' 1'
C
désoxyriboses N 6 5C N
3' 2'
OH
P 1 7
H P 5' OH HC C CH
C 4' 1' 2 N 4 N 8
3'
O 3 9H
3' 2'
O P O CH H
- 5' 2 P
O
liaison adénine thymine
ADN
phosphodiester cytosine guanine
extrémité 3' liaisons
extrémité 3'
hydrogènes adénine uracile
ADN ARN ARN
cytosine guanine
acide désoxyribonucléique acide ribonucléique
Comparaison ADN-ARN, les structures, les noyaux aromatiques, les liaisons hydrogènes, la liaison phosphodiester
198
LA BIODIVERSITÉ ET SA DYNAMIQUE
Des molécules pouvant subir des variations ◦◦ ovocytes accumulant une quantité importante
•• Des variations qualitatives : d’ARN : stockage puis traduction lors du déve-
◦◦ des mutations modifient la séquence de l’ADN et loppement embryonnaire 38
sont à l’origine de nouveaux allèles 79 ;
◦◦ des réassortiments d’allèles après brassages intra- Des molécules participant à des édifices
chromosomiques (prophase I de méiose) 79 ; supramoléculaires
◦◦ méthylations et acétylations de l’ADN : contrôle •• ADN associé au sein des chromosomes à des proté-
de l’expression de l’information génétique 73 ; ines histones ou non histones ; structures hautement
◦◦ les ARNt et r sont maturés, ainsi que de nom- variables en relation avec leur fonction : chromatine
breux ARNm eucaryotes 73 . condensée (silencieuse), diffuse (transcrite), chromo-
•• Des variations quantitatives : somes très condensés (structures de partage) lors des
◦◦ duplication de l’ADN avant une mitose ou avant divisions cellulaires 72 et 76 .
la première division de méiose ; la duplication peut •• Divers ARNr associés à des protéines dans la consti-
intervenir sans division (polyploïdie) 74 et 78 . tution des ribosomes 17 .
◦◦ durée de vie courte des ARNm dont la quantité
est adaptée en fonction des besoins cellulaires
(contrôle de la transcription) 73 .
3'OH site de
structure secondaire de l'ARNt
A fixation
C de l'acide
5' P C aminé
liaisons H
A
C liaisons H
boucle
G U U
G C C A C G A U terminale
G C C intéraction avec
C A C G G U A A le ribosome
A
structure en tige-boucle
G
boucle d'intéractions boucle variable
avec enzymes :
aminoacyl-ARNt synthétase
anticodon
interaction avec l'ARNm
199
78 Comparaison mitose/méiose
Des processus cellulaires affectant Une prophase aboutissant
des cellules eucaryotes différentes à des résultats différents
•• Mitose : une division affectant la quasi-totalité des •• Mise en place du fuseau achromatique, disparition
cellules, de durée courte (quelques heures). de l’enveloppe nucléaire et condensation accrue des
•• Méiose : un ensemble de deux divisions (I et II) chromosomes dans les deux cas 9 et 76 .
affectant uniquement les gonies et les cellules mères •• Une prophase I (méiose) marquée par de nouveaux
des tétraspores (méiospores) ; un processus pouvant assortiments géniques (brassages intrachromo-
se dérouler sur des mois ou des années (blocages lors somiques) ; figures de chiasmas observables en
de l’ovogenèse animale). microscopie suggérant des échanges interchromati-
•• Deux processus coûteux en énergie, occupant la diens (crossing-over) ; mise en place d’un échafau-
même place dans le cycle cellulaire : précédés d’une dage protéique (complexe synaptonémal) permettant
interphase (G1, S, G2). l’appariement des chromosomes homologues, sup-
portant diverses enzymes catalysant les échanges ;
Deux processus comportant constitution de nouvelles combinaisons d’allèles sur
une ou deux divisions chaque chromosome.
•• Mitose : une division comportant globalement 4 •• Pas d’appariements entre homologues en prophase
phases et formant deux cellules filles. de mitose ; possibilité, avec une fréquence faible, de
•• Méiose : deux divisions ; I : réductionnelle et II : recombinaisons mitotiques (10–5 par division).
équationnelle, de quatre phases chacune, formant •• Une prophase II (méiose) peu marquée et non précé-
quatre ou une seule cellule(s). dée par une phase S.
chromatide
(ADN + chiasma
protéines)
cellule à
2n = 4 chromosomes
dupliqués A
division I division II
A A b
A A A
b
a b 4 cellules deux à deux
a en anaphase II : b identiques chacune à
b séparation des 2 chromosomes
a
b en anaphase I : a chromatides
B non dupliqués
B séparation aléatoire a soeurs
B B
des chromosomes B a
homologues B
2 cellules non identiques
à 2 chromosomes dupliqués
Comparaison méiose/mitose. Cellule mère : 2n = 4 chromosomes. Les prophases ne sont pas figurées
Méiose Mitose
Quantité d'ADN/noyau
Quantité d'ADN/noyau
Variations des quantités d’ADN d'une cellule diploïde lors de la méiose et de la mitose
201
79 Diversité des mutations et diversification
des génomes
Mutation = modification aléatoire, non réparée d’une (ponctuelles)/de grande ampleur : mutations chromo-
séquence d’ADN, d’ampleur variable (portant sur un somiques. Seule source d’allèles nouveaux : processus
secteur limité de la séquence : mutations géniques unique de diversification des allèles.
ATGGCCTA AA AA TGGCCTA AA AG G CC TA A A
désamination C U ACGT
résultat: TGCA UA C CGG AU U U U U A C C G G A UU U UC CGG AU UU
substitution:G A
i j k i' j' k' i'' j'' k''
(b) dimérisation de thymine résultat: - TYR - ARG - ILE - - LEU - PRO - ASP - - SER - GLY - PHE -
aai aaj aak aai' aaj' aak' aai'' aaj'' aak''
blocage de polaire chargé+ apolaire apolaire apolaire chargé- polaire apolaire apolaire
A T T GC A T=T G C
T AA CG T AA CG la réplication brin matrice ARNm protéine
Exemples de mutations : (a) désamination ; (b) dimérisation de thymine ; (c) insertion et délétion
202
LA BIODIVERSITÉ ET SA DYNAMIQUE
Exemples de mutations
chromosomiques
sur un ou plusieurs
chromosomes
Diversité des mutations chromosomiques téries ; chez les eucaryotes diploïdes, mutations
•• Mutations affectant la structure des chromosomes : récessives uniquement exprimées chez les homo-
deux coupures de l’ADN double brin suivies d’une zygotes ;
reconstitution selon une combinaison anormale : ◦◦ si la mutation affecte des cellules directement
◦◦ coupures et réassociations se produisent aléatoire- engagées dans la reproduction sexuée (gamètes
ment dans ou hors des séquences codantes ; et méiospores) : transmission du nouvel allèle aux
◦◦ délétions : souvent létales ; inversions, translo- générations suivantes ;
cations et duplications participent aux processus ◦◦ si la mutation porte sur des cellules non engagées
de l’évolution et de la spéciation 81 et 82 . dans la reproduction sexuée : nouvel allèle uni-
•• Mutations affectant le nombre de chromosomes : quement transmis aux cellules issues par mitose
◦◦ addition d’un lot complet de chromosomes : poly- de la cellule mutée, sans être transmis aux géné-
ploïdie (triploïdie : 3n, tétraploïdie : 4n…) ; rations suivantes ;
◦◦ perte d’un chromosome (monosomie : 2n–1), ou ◦◦ les monosomies et les trisomies portant sur les
gain d’un chromosome (trisomie : 2n+1) suite à une autosomes sont létales (à l’exception de la triso-
non-disjonction des chromosomes lors de la méiose. mie 21 : syndrome de Down).
•• À l’échelle des populations ; lors d’un changement
Conséquences des mutations à diverses du biotope un phénotype muté peut conférer une
échelles valeur sélective plus élevée entraînant une implan-
•• À l’échelle de la molécule, les mutations peuvent
tation plus forte des phénotypes mutés dans les géné-
porter sur : rations suivantes (Phalène du bouleau, mélanisme
◦◦ un secteur non codant : sans effet sur l’organisme, industriel) 81 .
mutation neutre ; •• À l’échelle des espèces : polyploïdisation, rare et
◦◦ une séquence régulatrice : modification possible délétère chez les animaux, assez fréquente chez les
de l’activité du gène ; végétaux où elle peut générer après fécondation des
◦◦ la partie codante : polymorphisme génique ; propriétés phénotypiques remarquables, à l’origine
insertion, délétion, substitution. de spéciation 82 ; exemple du blé : état diploïde
(2n = 14), état tétraploïde (2n = 28) blés durs, état
•• À l’échelle de l’organisme : hexaploïde (2n = 42) blés tendres ; exemple de la
◦◦ mutation d’une séquence codante obligatoirement spartine : hybridation-polyploïdisation, spéciation
exprimée chez les eucaryotes haploïdes et les bac- allopolyploïde.
203
80 Brassage génétique
et diversification des génomes
Diversité des processus à l’origine de novation génétique
sans transfert de gènes par création de nouveaux allèles : MUTATIONS
par des transferts verticaux de gènes à l'origine de nouveaux assortiments
DIVERSIFICATION (recombinaisons) d'allèles préexistants
DES GENOMES un descendant reçoit du métériel génétique de son (ses) ascendant(s)
exemple : zygote recevant un lot haploïde de chromosomes
de chacun des parents lors de la reproduction sexuée
par des transferts horizontaux de gènes
soit un organisme reçoit du matériel génétique d'un autre sans relation de
parenté entre eux ; à l'origine de nouveaux assortiments(recombinaisons)
d'allèles préexistants
exemple : transformation, transduction, conjugaison chez les bactéries
soit un fragment de matériel génétique est déplacé au sein du génome
auquel il appartient : à l'origine de mutations et de recombinaisons
exemple: transposition chez les pro- et les eucaryotes
Processus de diversification des génomes
204
LA BIODIVERSITÉ ET SA DYNAMIQUE
tétratype
tétratype
méiose
méiose
seconde
première division seconde
a
division
division Npremière a
division N
prophase a Na
prophase a Na
aN
a aN
n aa
Aa n
na
n a
Aa n
na
AN
A AN nA
Nn
An NAn n A nA
n A
An n
méiocyte N n NA
méiocyteA N NA
A
Une interprétation chromosomique N
du tétratype (la croix rouge Une interprétation chromosomique N
représente un crossing-over) du tétratype
brassage(laintrachromosomique
croix rouge
représente un crossing-over) brassage intrachromosomique
205
80
suite Brassage génétique
et diversification des génomes
•• Processus favorisant l’hétérozygotie (le polymor- Déplacement d’un fragment d’ADN dans
phisme allélique), fréquence > 2pq ; hétérogamie : le génome dont il est issu : la transposition
fécondation dans laquelle les gamètes mis en jeu sont •• Transposons = séquences d’ADN mobiles présentes
de génotypes différents pour les allèles considérés ; dans tous les génomes dont ils sont des constituants
chez les Angiospermes, dioecie, décalage temporel importants (plus de 50 % de l’ADN chez le maïs).
entre la maturation des organes mâles et femelles, •• Transposition = migration autonome du transposon
auto-incompatibilités gamétophytique et sporophy- vers un autre point du génome où il s’insère (fré-
tique poliniques imposent l’allogamie favorable à la quence de 10−6 à 10−2).
création de nouvelles associations géniques. •• Deux types de transposons : à ADN (plus abondants
chez les procaryotes) ; à ARN (plus abondants chez
Modification du génome des Eubactéries les eucaryotes).
par des transferts horizontaux de gènes •• Conséquences variables selon le lieu d’insertion :
•• Une modalité commune : transfert unidirectionnel ◦◦ modification d’une séquence codante conduisant
d’un ADN exogène (plasmide, fragment de chro- à une traduction incomplète ;
mosome bactérien) à une bactérie qui l’incorpore à ◦◦ modification du niveau d’expression si incorpora-
son génome : il se forme une nouvelle association tion dans une séquence régulatrice.
génique par recombinaison. •• La diversification génétique résulte de la formation
•• Incorporation fortuite impliquant divers processus : de nouveaux assortiments d’allèles (recombinaisons)
transformation, transduction, conjugaison. ou de nouveaux allèles (mutations).
phage
virulent
_
b
a+
a+
a+
_
b _
b
ADN viral
Attachement spécifique, L'ADN viral est répliqué; Assemblage des phages dont
injection de l'ADN viral dans le chromosome bactérien est certains emportent des fragments capside
0,2 µm
une bactérie donneuse. fragmenté; expression des gènes d'ADN de la bactérie donneuse
du phage : synthèse queue
des protéines de la capside.
Lyse de la bactérie donneuse et
libération de nouveaux virus
Transfert horizontal de gènes par transduction dans le cadre d’un cycle lytique
206
LA BIODIVERSITÉ ET SA DYNAMIQUE
dans noyau
coupure transcription
ARN
« couper et coller »
transposon intégré
"copier et coller"
dans l'ADN receveur exportation
dans noyau
cytosolique
ligature
ARN
dans cytosol
transcription
réverse
transposase ADNc
ADN receveur
transformation en
ADN polymérase importation nucléaire ADN bicaténaire
ADN ligase et insertion dans
ADN l'ADN receveur ADN
bicaténaire bicaténaire
207
81 Mécanismes de l’évolution
Diversité génétique et évolution tanément dans certaines cultures et n’a été que
•• Au sein des populations, l’existence d’un polymor- révélée ultérieurement par le milieu qui peut alors
phisme allélique est à l’origine d’une diversité géno- la sélectionner.
typique et phénotypique 62 attestée par la présence •• Le tri orienté des variants par la sélection naturelle :
de variants, individus porteurs d’une variation pour ◦◦ travaux expérimentaux conduits sur la phalène
un caractère donné. du bouleau, en Angleterre : étude de la survie de
•• Évolution : au cours du temps, modifications de la formes claires et sombres du papillon dans des
structure génétique des populations sous l’effet de environnements pollués ou non = mélanisme
forces évolutives : industriel. Identification des facteurs d’évolution,
◦◦ apparition de nouveaux variants : effet des muta- le principal étant la prédation ;
tions qui génèrent de nouveaux allèles et sont à ◦◦ sélection = tri orienté des variants favorisant la
l’origine d’innovations génétiques 79 ; survie des individus les plus aptes dans des condi-
◦◦ modifications d’une génération à l’autre de la fré- tions de milieu données, c’est-à-dire ceux présen-
quence des variants apparus, ou tri des variants, tant la meilleure adaptation à ces conditions.
sous l’effet de différents processus : sélection •• Le tri aléatoire des variants par la dérive génétique :
naturelle, dérive génétique, migrations. expérience de Buri = suivi de l’évolution au cours
de nombreuses générations d’un trait neutre (couleur
L’identification des mécanismes d’évolution des yeux) dans des lignées de drosophile.
par des approches expérimentales
•• Le caractère aléatoire des mutations et l’apparition La valeur sélective d’un génotype ou fitness
des variants : •• La valeur sélective d’un génotype, notée w, traduit
◦◦ expérience de Luria et Delbrück : infestation la contribution des individus de ce génotype aux
par un phage de n échantillons préparés à partir pools de gènes des générations suivantes et exprime
d’une même culture bactérienne ou de n cultures la probabilité de transmission de leurs allèles à la
bactériennes conduites isolément avant l’intro- génération suivante.
duction du phage. Comptage des cultures mon- •• Elle se mesure par le nombre moyen de descendants
trant des colonies résistantes et comparaison des laissés par les individus porteurs de ce génotype à la
variances ; génération suivante. Elle est liée à deux facteurs, la
◦◦ ces résultats montrent que la mutation conférant viabilité (v) qui représente la probabilité pour le por-
la résistance n’est pas induite par l’exposition au teur d’accéder à l’âge de se reproduire et la fertilité
phage ce qui écarte l’hypothèse d’induction ou (f) qui correspond au nombre de descendants qu’il
hypothèse adaptative. Elle s’est produite spon- a produits.
Recherche de l'origine de la mutation conférant à des bactéries une résistance aux bactériophages
208
LA BIODIVERSITÉ ET SA DYNAMIQUE
•• Les valeurs sélectives peuvent être relatives, calcu- •• Sélection stabilisatrice : fitness plus élevée des phé-
lées par rapport à celle du génotype de plus haute notypes intermédiaires, dont la fréquence s’accroît.
valeur sélective, alors notée 1. On attribue alors à •• Sélection divergente : fitness plus faible des phé-
chaque génotype de moindre valeur un coefficient de notypes intermédiaires, dont la fréquence décroît.
sélection s tel que w = 1 − s. Augmentation de la fréquence des phénotypes
•• Des génotypes de valeurs sélectives différentes extrêmes. Favorise le maintien des variations phéno-
(w1, w2, w3) modifient l’équilibre du modèle typiques au sein d’une population et peut conduire à
d’Hardy-Weinberg 62 . des populations génétiquement séparées.
fitness (w)
fitness (w)
fréquence
fréquence
209
81
suite Mécanismes de l’évolution
◦◦ sélection au sein d’un même sexe (relations de non héritables développées en réponse à l’environne-
dominance entre mâles) ou entre les sexes (choix ment et correspondant à des accomodats 61 .
des mâles par les femelles) ; •• Adaptations de différents types : anatomiques, phy-
◦◦ compromis entre des attributs phénotypiques siologiques, comportementales…
favorisant la sélection sexuelle mais augmentant •• État dynamique et transitoire, dépendant des condi-
le risque de prédation. tions environnementales et de ses modifications.
•• Effet de la sélection :
Effets de relations interspécifiques ◦◦ trie entre caractères alternatifs retenant ceux qui
sur l’évolution génétique des populations augmentent la valeur sélective de l’organisme
•• Sélection sous l’effet de la prédation : exemple de la dans un environnement donné ;
phalène du bouleau. ◦◦ ne conduit pas nécessairement à des modifica-
•• Entretien du polymorphisme génétique = maintien tions optimales ;
de la diversité allélique en équilibre dynamique, ◦◦ ne produit pas nécessairement des caractères
sélection balancée : adaptatifs.
◦◦ avantage de l’hétérozygote en relation avec le
parasitisme : exemple du paludisme et de la dré- La dérive génétique ou tri aléatoire des variants
panocytose ; •• Modification aléatoire des fréquences alléliques dans
◦◦ sélection fréquence-dépendante dans laquelle la une population au cours des générations.
valeur sélective d’un génotype est fonction de
•• La dérive s’exerce sur des variants génétiques neutres,
sa fréquence : exemples de certains systèmes
(c’est-à-dire ne conférant ni avantage ni désavantage
prédateurs-proies ou systèmes hôtes-parasites :
aux individus qui les portent) ou sous sélection.
avantage du génotype rare soumis à une moindre
pression de sélection due à la prédation ou au •• Théorie neutraliste de l’évolution moléculaire : la
parasitisme. dérive génétique explique le polymorphisme impor-
•• Course aux armements et métaphore de la Reine tant observé dans les populations pour des allèles en
Rouge : les pressions de sélection réciproques entre majorité neutres.
proie et prédateur ou entre hôte et parasite entraînent •• Évolution par dérive conduisant à une perte de diver-
une succession de parades défensives (acquisition de sité génétique au sein d’une population par fixation
nouveaux moyens de défense par l’hôte ou la proie) ou disparition d’allèles neutres.
et d’armes offensives (contournements des moyens
apparus par le parasite ou le prédateur). Dérive génétique et effectifs des populations
•• Coévolution dans le cas d’espèces dépendantes l’une •• Dérive génétique d’autant plus importante que l’ef-
de l’autre : évolution d’une espèce en réponse à la fectif de la population est restreint. Pour un faible
sélection exercée par une autre espèce, qui, récipro- effectif : fluctuations importantes des fréquences
quement, évolue elle-même sous l’effet de la sélec- alléliques ; fixation et disparition des allèles pour un
tion exercée par la première espèce. nombre réduit de générations.
•• Définition de l’effectif efficace « Ne » d’une popula-
Adaptation et sélection adaptative tion = nombre d’individus de la population qui parti-
•• Notion d’adaptation : caractéristique héritable d’un cipent réellement à la reproduction, et qui déterminent
organisme qui lui permet de vivre et de se reproduire la valeur de la dérive génétique de la population réelle.
dans un environnement mieux que sans cette carac- Dérive génétique d’autant plus forte que Ne est petit
téristique et mieux que dans un autre environnement. Effectif efficace différent de l’effectif réel lorsque la
•• Caractère nouveau apparu chez un organisme qui sex ratio est différente de 1 ; effectif efficace donné
est maintenu par la sélection naturelle et transmis de par : Ne = 4 Nm.Nf/(Nm+Nf) avec Nm effectif des
manière héréditaire. Se distingue des modifications mâles et Nf effectif des femelles.
210
LA BIODIVERSITÉ ET SA DYNAMIQUE
mutation a → A mutation A → a
sélection stabilisatrice
tend à augmenter la diversité allélique
sélection directionnelle
tend à diminuer la diversité allélique
migration migration
(immigrants porteurs de A) (immigrants porteurs de a)
0 0,5 1
fréquence allélique f(A)
211
82 Espèce et spéciation
Plusieurs définitions de l’espèce définie par des seuils de distance génétique séparant
•• Définition biologique : une espèce est un groupe de des individus.
populations naturelles réellement ou potentiellement
capables de se croiser (critère d’interfécondité) et La spéciation ou l’acquisition de l’isolement
isolés d’autres groupes au plan de la reproduction reproductif et génétique
(critère d’isolement reproductif). Les descendants •• Les étapes de la spéciation à l’origine de la biodiver-
obtenus sont viables et fertiles. Difficultés de démon- sité : arrêt de la reproduction sexuée entre popula-
trer parfois l’isolement reproducteur ; impossibilité à tions (isolement reproductif) conduisant à l’arrêt de
appliquer aux fossiles. l’échange de gènes entre elles (isolement génétique)
•• Définition phénotypique : une espèce rassemble puis à leur divergence génétique (effets de la dérive
tous les individus qui partagent un ensemble stable génétique ; acquisition d’adaptations différentes sous
de caractéristiques morpho-anatomiques permet- l’effet de la sélection) et à la conquête éventuelle de
tant leur identification et suffisamment distincts des nouvelles niches écologiques.
caractères des autres espèces. Critère de ressem- •• Deux types d’isolement reproductif : barrières pré- et
blance, très utile en taxonomie et pour classer les postzygotiques.
fossiles. Difficultés liées à l’existence de variations
intraspécifiques et à une appréciation parfois subjec- Les origines de l’isolement génétique
tive des ressemblances.
•• Spéciation allopatrique = isolement par mise en
•• Définition écologique : une espèce est un ensemble place d’une barrière géographique fragmentant l’aire
d’organismes occupant une niche écologique donnée, de répartition d’une population initiale (par exemple,
c’est-à-dire occupant une place particulière dans les glaciations quaternaires morcelant les aires de répar-
écosystèmes et exploitant un ensemble précis de res- tition) :
sources. Difficultés liées à la définition précise de la ◦◦ séparation en deux populations initialement inter-
niche écologique 64 . fécondes mais soumises alors à divergence géné-
•• Définition phylogénétique : une espèce est le plus petit tique (par sélection ou dérive) jusqu’à constituer
groupe monophylétique de populations descendant deux espèces différentes ;
d’un même ancêtre commun récent. Se fondant sur le ◦◦ parfois séparation en deux populations de taille
critère de descendance, elle est définie par des carac- très inégale : évolution génétique rapide, et par
tères innovants exclusifs ou synapomorphies 83 . suite divergence de la population d’effectif réduit
•• Espèce chez les procaryotes : notion fondée sur des du fait de la dérive génétique ;
comparaisons de séquences moléculaires ; parfois ◦◦ mode majeur de spéciation chez les animaux.
Isolement éthologique
les individus ne se reconnaissent pas
Isolement écologique
Barrières précopulatoires les individus se trouvent dans des habitats distincts
Isolement temporel
Mécanismes prézygotiques : les individus ont des périodes de reproduction
empêchent les non synchrones
croisements interspécifiques
Isolement mécanique, morphologique, comportemental
le comportement lors de la copulation empêche la fécondation
Barrières postcopulatoires
mais pas de fécondation Incompatibilité gamétique
transport inhibé des gamètes ; absence de reconnaissance
membranaire
Mortalité zygotique
Mécanismes postzygotiques :
Barrières postcopulatoires Hybrides non viables ou stériles
réduisent le succès des fécondation possible
croisements interspécifiques Inviabilité écologique : hybrides adaptés à aucune niche
212
LA BIODIVERSITÉ ET SA DYNAMIQUE
SPÉCIATION
•• Spéciation sympatrique = établissement d’un iso- d’hôte ou sélection divergente liée à des environ-
lement reproducteur au sein d’une population établie nements différents au sein d’une même aire 81 .
sur une même aire géographique : •• Processus d’échanges génétiques limitant l’isolement :
◦◦ mode de spéciation répandu chez les végétaux : ◦◦ transferts horizontaux de gènes, fréquents chez
spéciation par hybridation-polyploïdisation. les bactéries ; peuvent se produire entre des orga-
Exemple des spartines : obtention par hybridation nismes éloignés au plan évolutif ;
de Spartina anglica, allopolyploïde fertile à fort ◦◦ hybridations : formation d’une espèce, non par
pouvoir colonisateur ; divergence à partir d’une espèce mère, mais par
◦◦ mode de spéciation faisant intervenir des modifi- fusion entre deux espèces mères ;
cations chromosomiques : formation d’individus ◦◦ trois processus d’échanges génétiques entre espèces
polyploïdes par duplications de génomes entiers différentes (hybridation, transfert de gènes et endo-
puis hybridations ; fertilité accrue des hybrides, symbiose) donnent des modèles d’évolution en
alors isolés génétiquement des individus initiaux réseau et fondent la notion d’évolution réticulée.
de nombre chromosomique différent ;
◦◦ autres modes de spéciations sympatriques comme Dérive phylogénétique au cours des temps
la spéciation écologique : divergence génétique géologiques
liée à des processus écologiques : spéciation entre •• Dérive phylogénétique = remplacement d’espèces
deux populations de parasites par changement ou de taxons par d’autres taxons au cours des temps.
•• Différentes hypothèses d’évolution :
◦◦ hypothèse d’une évolution continue des espèces
et des taxons : gradualisme évolutif ;
endosymbiose chimère ◦◦ théorie des équilibres ponctués fondée sur
endosymbiotique l’observation de changements soudains des bio-
cénoses fossiles. Changements dans les vitesses
transfert
d’évolution, avec des périodes de vitesses quasi
de gènes chimère par
transfert de gènes nulles (stases évolutives) et des périodes brèves
de spéciations rapides ou radiations évolutives (ou
adaptatives) : ensemble d’événements de spécia-
hybridation chimère par
hybridation tion générant un nombre important d’espèces à
partir de quelques espèces initiales et ce pendant
Processus à l'origine de l'évolution réticulée un temps géologiquement court.
213
83 Approche phylogénétique
de la biodiversité
Principes d’établissement d’une classification tiques. On distingue différentes classifications (ou
des êtres vivants systématiques) selon la méthode de traitement des
Diverses modalités de classement des êtres vivants se caractères utilisés :
sont succédé reposant des approches différentes de la ◦◦ systématique phénétique : production de classifi-
notion de ressemblance. cations (arbres = phénogrammes) basées sur une
•• Taxonomie = inventorier la biodiversité, établir l’ap- ressemblance globale entre taxons (évaluée mathé-
partenance à une espèce ; ranger chacune des espèces matiquement, degré de similarité DGS), sans que
dans un ensemble de taxons emboîtés : celle-ci ne soit forcément corrélée à leur parenté.
◦◦ définition de 7 groupes ou taxons principaux Apogée dans les années 1970, régression depuis ;
emboîtés : règne, embranchement, classe, ordre, inspiration d’une méthode de phylogénie molé-
famille, genre espèce ; le taxon « règne », de rang culaire, Neighbour-Joining, qui s’intéresse aux
supérieur, englobe celui de « l’embranchement » similitudes entre molécules séquencées ;
etc. Les deux taxons de rangs inférieurs corres- ◦◦ systématique biologique (ou gradiste) : s’ap-
pondent au Genre + espèce : nomenclature bino- puyant sur des ressemblances morpho-anato-
minale (Linné, Systema Naturae, 1758) ; miques et embryologiques (homologies pri-
◦◦ hiérarchiser les caractères : la présence d’une maires), elle rassemble des êtres vivants partageant
chorde est un caractère partagé par un plus grand un même plan d’organisation. Les divergences
nombre d’organismes que celui de la présence évolutives sont considérées comme des sauts
de poils ; taxon des chordés de rang supérieur à adaptatifs d’une « évolution complexifiante », et
(englobant) celui des mammifères (principe de les grades comme les étapes de celle-ci ;
« subordination des caractères ») ; ◦◦ systématique phylogénétique ou cladistique :
◦◦ identification classique des taxons en utilisant une s’appuyant sur la recherche d’états dérivés de
clé de détermination ou plus moderne avec le caractères, apomorphies, innovations évolu-
barcoding (méthode fondée sur le séquençage tives partagées (ressemblance) et héritées d’un
d’un gène). ancêtre commun. Ressemblances (synapomor-
•• Classification = objet de la systématique visant à phies) alors élevées au rang d’homologies vraies
reconstituer les liens de parenté entre organismes (homologies secondaires) et sur lesquelles
vivants et éventuellement fossiles (et entre les taxons reposent des groupes monophylétiques, clades.
qu’ils représentent) ; propositions d’arbres phylogé- Systématique permettant de différencier divers
nétiques, supports de scénarios évolutifs hypothé- types de ressemblance.
GROUPE
GROUPE GROUPE GROUPE POLYPHYLÉTIQUE
MONOPHYLÉTIQUE PARAPHYLÉTIQUE POLYPHYLÉTIQUE
A B C
A B C
A B C A B C
a b a
b b a b a a a
b b
a b a
b a b a b réversion
a b a b
ancêtre ancêtre
ancêtre ancêtre hypothétique
hypothétique hypothétique hypothétique a
a a a
a chez A = réversion
b = synapomorphie a = symplésiomorphie b = convergence HOMOPLASIE
HOMOLOGIE SECONDAIRE HOMOLOGIE PRIMAIRE HOMOPLASIE
214
LA BIODIVERSITÉ ET SA DYNAMIQUE
L’approche phylogénétique et la formulation divers caractères et formalisée sous forme d’un arbre
de scénarios évolutifs (cladogramme).
Un cladogramme permet de révéler a posteriori des
Démarche phylogénétique : proposer une hypothèse apomorphies et donc les apparentements des organismes
retraçant l’histoire évolutive d’un groupe donné d’or- qui les partagent (synapomorphies ou homologies
ganismes et traduisant leurs relations de parenté sup- vraies) et qui dérivent d’ancêtres communs, et de les
posées, établie sur l’étude des ressemblances pour distinguer de symplésiomorphies ou d’homoplasies.
PROBLÈME
de différents êtres vivants et comprenant éventuellement des fossiles
DES FAITS
POLARISER LES CARACTÈRES Distinguer caractères primitifs / caractères dérivés chez les différents
membres du groupe à étudier ; choisir un groupe externe
IDENTIFIER UN CERTAIN NOMBRE DE RESSEMBLANCES SUGGÉRANT DES PARENTÉS
HOMOLOGIES PRIMAIRES = HYPOTHÈSES D'APPARENTEMENT
1. Organiser une matrice taxons-caractères et rechercher toutes
UNE MÉTHODE
oiseaux
branche =
lien de parenté
UN MODÈLE
215
83
suite Approche phylogénétique
de la biodiversité
sauropsidés classe
chéloniens sous-classe rangs en
cladistique
lépidosaures archosaures infra-classe
crocodiliens oiseaux super-ordre
« reptiles » oiseaux
classes reconnues
par la systématique
temps
gradiste
organisation squelettique
bréchet
du membre antérieur
plumes
innovations propres aux oiseaux
divergence
L’approche phylogénétique et l’arbre du vivant pour éviter d’intégrer les transferts horizontaux de
gènes pourtant très fréquents chez les bactéries et
•• L’arbre du vivant, établi à partir des séquences donc l’évolution réticulée ;
des petites sous-unités ribosomales (18S chez les ◦◦ virus et arbre du vivant : l’étude de leur génome
eucaryotes et 16S chez les bactéries) présente trois tend à montrer que leurs gènes ne sont pour la
branches et n’est pas raciné : plupart pas hérités de leurs hôtes cellulaires et de
◦◦ problème majeur de cet arbre : établi sur les nombreux arguments plaident en faveur d’une ori-
séquences de gènes codant pour 31 protéines homo- gine unique des virus, ainsi que d’une évolution
logues seulement (d’où son nom, « arbre des 1 % ») vers la cellularité depuis ce monde viral.
Apomorphies: phospholipides
membranaires à base de
ARCHÉES Halobacterium volcanii
polymères d'isoprenoïdes Sulfolobus solfataricus Methanospirillum hungatei
Thermoproteus tenax Methanobacterium formicicum
EUCARYOTES Methanococcus vannielii
Homo sapiens Flavobacterium heparinum
Xenopus laevis
Pseudomonas testosteroni
Zea mays Escherichia coli
Saccharomyces cerevisiae Agrobacterium tumefaciens
Oxytricha nova
Dictyostelium discoideum Bac Zea mays mitochondrie
Ana illus su
Trypanosoma brucei cyst b EUBACTÉRIES
Zea mays is ni tilis
Apomorphies: essentiel du génome dans noyau, dula Apomorphies: acide muramique
chloroplaste ns
ADN linéaire associé à histones, génome morcelé (peptidoglycane particulier)dans
machineries de la mitose et de la méiose la paroi ; initiation de la traduction
Microtubules constitués de tubulines par une N-formylméthionine
Arbre des ARN ribosomaux 16S/18S montrant les divergences moléculaires entre les eucaryotes,
les eubactéries et les archées et quelques apomorphies propres à chacun d’entre eux
(modifié d’après Pace et coll., 1986)
216
LA BIODIVERSITÉ ET SA DYNAMIQUE
NF apicomplexés Plasmodium
Discicristata
trypanosomid’s trypanosomes
Excavata
euglénophytes euglènes
racine
sujette à
discussion glaucophytes deux ou quatre flagelles, perdus chez
les rhodophytes et les angiospermes
rhodophytes = algues rouges
Plantae
217
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GÉOLOGIE
1 Structure de la planète Terre
Les deux états physiques, solide et fluide, ◦◦ brusques variations de vitesse des ondes sismiques
de la planète Terre P et S propagées en profondeur : 3 interfaces
•• Globe terrestre (rayon 6 400 km) essentiellement chimiques majeures ; quatre zones concentriques :
solide (« terre solide ») ; des enveloppes externes symétrie sphérique du globe ;
fluides : hydrosphère (72 % de la surface terrestre) ◦◦ variation moins marquée de la vitesse au sein du
et atmosphère (800 km d’épaisseur). manteau, permettant de le subdiviser en deux ;
•• Analyse de la Terre solide essentiellement basée sur ◦◦ échographie sismique de la Terre aboutissant au
la sismique ; vitesse des ondes permettant : modèle PREM qui ne tient pas compte des hété-
◦◦ de situer des interfaces ; rogénéités latérales.
◦◦ d’établir les compositions minéralogiques des •• La croûte, enveloppe stratifiée de silicates et de
enveloppes profondes par comparaison avec des carbonates : partie la plus superficielle de la terre
données expérimentales (reconstitution des condi- solide ; deux types selon la nature et la densité des
tions de pression et température en laboratoire) ; roches : croûte continentale moins dense que la
◦◦ de caractériser des états physiques : solide fragile croûte océanique ; différence de densité traduite par
ou cassant, solide ductile, liquide. la différence d’épaisseur des deux croûtes et l’alti-
tude supérieure des continents.
•• Le manteau, enveloppe de péridotites présentant
Une structure globale de la Terre solide des différences minéralogiques :
en 4 grandes enveloppes concentriques séparées ◦◦ nature du manteau déduite de l’observation de
par 3 discontinuités rares affleurements (au niveau de failles transfor-
•• 3 discontinuités majeures séparant des enveloppes mantes et d’ophiolites, par exemple) : manteau
de nature chimique ou d’état physique différents : constitué de péridotites (80 % d’olivine, péridot) ;
vitesse des ondes sismiques (km/s)
onde P
12
8 3 sauts majeurs de
onde S vitesse des ondes:
3 discontinuités
disparition onde S
4 des ondes S :
état liquide
du noyau externe
0 6 400
0 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000
profondeur (km)
CROÛTE MANTEAU NOYAU
sup. :
inf. rne
u inte
a e
noy grain
rne discontinuité
e xte
yau
no
de Lehman
discontinuité couche D''
de Gutenberg
au
noy erne
discontinuité de au e x t
nte
Mohorovicic: MOHO ma rieur
infé
Principales discontinuités sismiques et organisation du globe selon le modèle PREM
220
GÉOLOGIE
manteau
inférieur
perovskite 800
octaèdre
25
- 670
spinelle 600
20 pyroxènes
manteau supérieur
tétraèdre à (cristaux
maille plus noirs)
petite
- 410 15
400
olivine
tétraèdre
10
-1
VP km.s température (K)
8 9 10 11
Concordance entre la profondeur des sauts de vitesse et celle
des transitions de phases de l'olivine magnésienne (forstérite)
Vitesse des ondes P dans le manteau et diagramme de phases de l’olivine. Échantillon : nodule de péridotite
◦◦ analyse de la vitesse des ondes sismiques dans ◦◦ analyse expérimentale du comportement de l’oli-
le manteau : la vitesse des ondes présente deux vine dans les conditions thermodynamiques de la
sauts (moins importants que ceux des discontinui- partie supérieure du manteau : olivine instable sous
tés) à −410 km et à −670 km, interprétés comme de fortes pressions ; transition olivine/spinelle vers
des réarrangements de la structure de cristaux −410 km et spinelle/pérovskite vers −670 km ; pro-
mantelliques (et non pas comme un changement fondeurs correspondant à celles des sauts de vitesse
de nature chimique) ; sismique, confirmant la nature péridotitique du
MOHO rc +
on rs
50 50 ale LIQUIDE
tin
SOLIDE en
ta
l
solid
100 100
us se
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solidu
150 150
s hyd
onde S onde P
ASTHÉNOSPHÈRE
raté
221
1
suite Structure de la planète Terre
manteau. La nature minéralogique du manteau et tie intermédiaire (de −120 à –700 km) moins rigide
sa densité varient avec la profondeur ; mais restant solide, comportement ductile qui s’es-
◦◦ base du manteau inférieur correspondant à une tompe avec la profondeur (asthénosphère) ; 3- en
couche limite (D’’) de 200 km d’épaisseur : inter- dessous, le manteau inférieur redevient rigide.
pénétration des matériaux du manteau et du noyau. •• LVZ : partie supérieure de l’asthénosphère corres-
•• Le noyau, alliage de fer et de nickel très dense : sa pondant globalement à l’isotherme 1 300 °C ; zone de
partie externe est liquide (absence d’ondes S), sa découplage mécanique entre la lithosphère (fragile)
partie interne solide ; nature établie en comparaison et le reste de l’asthénosphère (ductile) ; le comporte-
avec certaines météorites (sidérites). ment mécanique de l’asthénosphère est apparenté à
celui d’un liquide sur le long terme : zone clé pour la
Deux comportements mécaniques différents tectonique des plaques et l’équilibre isostatique 2 .
dans les 700 premiers km d’épaisseur : lithosphère
et asthénosphère Hydrosphère et atmosphère, enveloppes fluides
•• Analyse fine des variations de vitesse sismique dans la stratifiées
partie supérieure du manteau : ondes P et S ralenties •• Terre : seule planète du système solaire où la tempé-
entre −120 et −220 km de profondeur : LVZ (low velo- rature de surface permet l’existence des trois états de
city zone), correspondant à une transition graduelle l’eau : solide, liquide et gazeux.
entre deux états physiques de même nature chimique. •• En dehors des eaux de haute latitude, existence d’une
•• À la profondeur de la LVZ, en général, le manteau stratification de l’hydrosphère océanique, basée sur
ne fond pas mais on est très proche du solidus de la l’évolution de la température en fonction de la pro-
péridotite anhydre : le manteau devient ductile ; si fondeur.
localement la péridotite est hydratée, des poches de •• L’atmosphère (épaisseur 800 km) est stratifiée en
magma peuvent se former. Plus bas le manteau est fonction de sa composition, de la température et de
moins ductile car plus éloigné de son solidus. la source d’énergie : la troposphère est chauffée par
•• 3 enveloppes selon leur comportement mécanique le rayonnement du sol, la stratosphère par le rayon-
observées depuis la surface : 1- partie supérieure (de nement solaire absorbé par l’ozone (bouclier antira-
0 à –120 km) solide et rigide (lithosphère) ; 2- par- diation).
concentrations concentrations
variables stables
altitude
80 mésopause
(km)
0,04% 1% 21% 78% T°C : peu d'absorption
mésosphère
basse atmosphère
60 du rayonnement solaire
N 2O CH4 O3 H2O
stratopause
température
40 * * CO2
*
Ar O2 N2
T°C : absorption du
stratosphère rayonnement solaire
(°C)
20 par O3
tropopause
0 troposphère cellules convectives
-100 -60 0 10-9 10-7 10-5 10-3 10-1 1 sol
222
GÉOLOGIE
enveloppes
atmosphère
fluides
hydrosphère
A B
fluide
croûte
30 k
m solide
supérieur
670
km
manteau
solide rigide, puis
inférieur solide ductile, puis
solide rigide
hydrosphère : eau
terre solide
A B
marge
continentale
80 km mésopause
mésosphère
50 km stratopause basse
d = 2,7
stratosphère atmosphère CC d = 2,9 CO
(fluide) 2,9
10 km
troposphère
tropopause d=
0 km
croûtes MOHO
c.o c.c
- continentale
c.c, 30 à 70 km lithosphère
(solide rigide) croûte continentale
- océanique
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223
2 Dynamique des enveloppes terrestres
La dynamique des enveloppes terrestres est guidée par •• 2 sources principales d’énergie : dissipation de la
des transferts de chaleur interne et externe : conduction chaleur initiale (issue de l’accrétion de la Terre)
et convection. et de celle produite par désintégration d’isotopes
radioactifs crustaux et mantelliques (238U, 235U, 232Th,
Cellules de convection troposphériques 40
K…) ; cette production est décroissante au cours
•• Existence de vents de surface : air troposphérique du temps.
mis en mouvement par convection ; moteur du mou- •• Modèles de convection mantellique à un ou deux
vement : déséquilibre thermique dû à la différence étages de cellules selon les régions.
d’énergie solaire reçue par unité de surface entre les
•• Conséquences de la dynamique mantellique :
pôles et l’équateur ; 3 cellules de convection dans
chaque hémisphère. ◦◦ déplacement horizontal des plaques lithosphé-
•• Conséquences de la dynamique troposphérique : vents riques ; moteur essentiel = traction des plaques
ou courants d’air établis entre les zones de haute pres- au niveau des zones de subduction ; faible
sion (HP) et celles de basse pression (BP) ; nature des influence de la poussée à l’axe des dorsales ;
climats (pluvieux : zones de BP ; secs : zones de HP) ; 3 types de mouvements relatifs responsables de
courants océaniques (circulation thermohaline). divers contextes géodynamiques ;
◦◦ hétérogénéité de composition du manteau en élé-
Mouvements convectifs du manteau ments traces et en éléments incompatibles : bras-
•• Données de tomographie sismique : le manteau est le sage imparfait du manteau inférieur notamment
siège de mouvements convectifs. car mouvements convectifs lents.
axe de rotation
cellule de
de la Terre
convection
E HP BP
vent de surface :
N
E HP alizé
R st
d'oue
G vent
I BP
E
HP
S ali zés
O vents océan
L Équateur Pacifique océan océan
A Atlantique Indien
BP
I conduction
R (valable pour
E HP toutes
mouvements
BP : basses pressions atmosphériques les cellules) courants froids, profonds zone de transfert
HP : hautes pressions courants chauds, de surface de chaleur
vers l'atmosphère
Distribution de l’énergie solaire à la surface du globe Circulation thermohaline des océans
et circulation troposphérique
224
GÉOLOGIE
(a) position du profil de tomographie (b) arc volcanique du Japon zone de subduction
N/N-O
plaqS/S-E
ue Japon plaque
ne
plaque eurasien Pacifiq plaque eura.
Pacifique
20 EURASIE 70 ue
72 NORD-AMÉRIQUE 0 0
Juan de 6 96 manteau
Fuca
57 23 77 supérieur
38 48 PHILIPPINES 670 0
Caraïbes 30 Arabie 67
100 AFRIQUE 15 INDE matériel froid
Cocos 27 et dense 0
PACIFIQUE
5978
SUD- Somalie 79 20
156 34 qui plonge 1
AMÉRIQUE 37 100
NAZCA 84 AUSTRALIE et se 00
34 14
70 68 25 fragmente 1 8
59 14
98
66 Scotia 14 53
manteau 00
inférieur 24
2 900 km noyau
ANTARCTIQUE profondeur
-0.5 % +0.5% profondeur (km)
divergence convergence coulissage
anomalies de vitesse des ondes P
98 : vitesse de déplacement relatif en mm/an
(a) Découpage de la lithosphère (b) Profil de tomographie au niveau
en 16 plaques (modèle NUVEL-1) du Japon et interprétation
Forme de la Terre et dynamique verticale ◦◦ pesanteur : attraction de tout corps par la Terre ;
de la lithosphère le champ de pesanteur g est la résultante vecto-
•• Le géoïde, forme gravimétrique de la Terre, est le rielle de l’accélération gravitationnelle (terme
reflet de sa structure et de sa dynamique : G.M/R2) et de l’accélération axifuge (liée à la
◦◦ forme réelle de la Terre importante à connaître rotation de la Terre – terme R.ω2.cosλ avec ω,
pour identifier la répartition hétérogène des l’accélération angulaire, et λ, la latitude) ; mesu-
masses internes, les mouvements ; forme com- rable en tout point par des gravimètres ; valeur
plexe, non sphérique (aplatissement aux pôles et moyenne de g = 9,81 m.s-2 = 981 gal.
bourrelet équatorial en relation avec sa rotation, ◦◦ Valeur de g varie de façon fine (à quelques µgal
multitude de bosses et de creux…) ; quelle repré- près) d’un point à l’autre du globe en fonction de
sentation adopter ? la latitude, de l’altitude, de la topographie, de la
+1m 0
0 g
-1 m
bassin 5 km
dorsale
fossé
ligne du champ de pesanteur
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fossé
bassin creux
océanique (c)
alignement
correction
volcanique correction d'altitude
bosses topographique
dorsales
points chauds z
gM
ellipsoïde de
correction de plateau (masse) gth référence
(a) Définition du géoïde ; (b) carte du géoïde de l’océan indien (courtes et moyennes longueurs d’onde) ;
(c) mesure et corrections du champ de pesanteur
225
2
suite
Dynamique des enveloppes terrestres
Divers types de corrections du champ de pesanteur mesuré et définition d’anomalies gravimétriques
Corrections : X Prise en compte de : Notation δX Anomalie ∆X
d’altitude Différence d’altitude entre le point δgair libre ∆gair libre
de mesure et l’ellipsoïde de référence
(incidence sur R)
de Bouguer En sus de l‘altitude, soustraction des masses δgBouguer ∆gBouguer
au-dessus de l’ellipsoïde (continents) ou
ajout des masses manquantes en-dessous
(océans) plus lissage de la topographie
(incidence sur le terme M)
densité des masses internes, de leur répartition laté- de référence. Le géoïde ne suit pas la forme de
rale et de leurs mouvements. La verticale en un ce dernier : existence d’ondulations (creux et
point du globe est donnée par la direction d’un fil bosses) exprimées en m et caractérisées par leur
à plomb qui est dévié par tout relief (les différentes longueur d’onde. Amplitude des ondulations
verticales ne sont pas obligatoirement parallèles) et d’autant plus grande que la cause est profonde :
l’horizontale en est la perpendiculaire. métriques corrélables à la topographie sous-ma-
◦◦ Or toute surface horizontale est dite équipo- rine, décamétriques liées aux mouvements de
tentielle : l’intensité de g varie le long de cette convection du manteau.
surface mais le travail de déplacement y est nul •• Les anomalies gravimétriques :
(la référence est la direction de pesanteur et non ◦◦ en tout point du globe, on peut mesurer g (gM) et
son intensité). Parmi toutes les équipotentielles calculer un champ de pesanteur théorique (gth)
possibles, on définit le géoïde comme la surface sur l’ellipsoïde de Clairaut, ne dépendant que de
équipotentielle coïncidant avec le niveau moyen la latitude ; ces deux valeurs diffèrent en raison
des océans considérés comme statiques (surface de divers facteurs X : altitude, topographie…
océanique corrigée des effets des courants, des D’où l’introduction de diverses corrections δgX
marées…), extrapolée aux zones continentales. apportées à gM pour tout facteur X, et la définition
C’est une représentation de la forme réelle de d’anomalies : ∆X = (gM + δgX) – gth ;
la Terre. Elle est obtenue par des mesures satel- ◦◦ résultats : anomalies à l’air libre souvent faibles
litaires et est référencée par rapport à la forme qui corrigent à elles-seules une grande part de
théorique ou géométrique de la Terre (distribu- la différence entre gM et gth. Les corrections de
tion radiale des masses homogène), ellipsoïde Bouguer, le plus souvent supérieures (en valeur
de révolution défini par Clairaut ou ellipsoïde absolue), apparaissent superflues quoique jus-
S S
r r racine 3
manteau dm = 3,2 . 103 dm = 3,2 . 10
S : surface de compensation
S S ou d'égale pression manteau
Egalité des pressions Pi de chaque colonne au niveau de la surface S : P1 = P2 = P3 =....= P6
P1 = 2,7.103.e.g + 3,2.103.r.g (Pa) P1 = d1.e1.g (Pa)
P3= 2,7.103.(h + e + r).g (Pa) P2 = d2.e2.g (Pa)
Les deux modèles d’isostasie : modèle de Airy et modèle de Pratt
226
GÉOLOGIE
tifiées ; hypothèse : les masses superficielles où la lithosphère se refroidit et devient plus dense
excédentaires (reliefs continentaux) et défici- en s’éloignant de l’axe de la dorsale ;
taires (masses océaniques) seraient déjà com- ◦◦ l’équilibre vertical de type archimédien (hydrosta-
pensées en profondeur par un déficit ou un excès tique) requis se situe à la limite lithosphère-asthé-
de masse. nosphère car l’asthénosphère a un comportement
•• Isostasie et modèles de compensation isostatique : de « liquide » au long terme 1 .
◦◦ il est possible de définir en profondeur une surface •• Correction et anomalies isostatiques : calcul d’une
théorique dite de compensation sur laquelle des correction isostatique δgi prenant en compte les
colonnes de roches de même section, ayant même masses compensatrices et définition d’une anomalie
masse, exercent la même pression : théorie de isostatique ∆gi :
l’isostasie. Deux raisons invoquées : colonnes de ◦◦ si ∆gi faible à nulle, équilibre réalisé et donc
densités différentes, celles formant le relief étant région stable verticalement ;
moins denses (modèle de Pratt), ou de hauteurs ◦◦ si ∆gi ≠ 0, déséquilibre qui se traduit par un
différentes, le relief étant compensé en profondeur réajustement vertical (excès de masse en
par une racine refoulant un matériel plus dense profondeur et enfoncement ; déficit superficiel
─ analogie avec un iceberg (modèle d’Airy) 17.. et soulèvement) ; ex. de la fonte de la calotte
Adéquation du modèle d’Airy avec les variations glaciaire scandinave (rééquilibration ou soulè-
de profondeur du Moho, faible sous les océans vement actuel mais avec retard en raison de la
(< 10 km), forte sous les continents (> 30 km) ; forte viscosité de l’asthénosphère et de la faible
modèle de Pratt applicable au relief des dorsales élasticité de la lithosphère).
zones tropicale
humide et équatoriale
tro z
e pic one
ne ch ale
zo e sè D sè
ch
l e
ica
trop d
pc A
A
zon
e te
rée
mpé
mp
D
s
éré
e te
e
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zon
manteau
convectif
s
d
zone zone
polaire polaire
A
troposphère manteau manteau noyau externe noyau interne croûte continentale Moho
océanique
lithosphère supérieur inférieur
Modes de transfert de la chaleur : chaleur interne produite par radioactivité d : dorsale A : anticyclone
convection convection mouvement convectif s : subduction
conduction D : dépression
atmosphérique mantellique au niveau des dorsales pc : point chaud
227
3 Risques liés à la géodynamique terrestre
Géodynamique terrestre à l’origine de séismes, éruptions •• Divers paramètres relatifs aux aléas :
volcaniques, cyclones, tsunamis… (aléas), susceptibles ◦◦ fréquence (nombre d’aléas par unité de temps) ;
d’engendrer des risques. détermination pour les prévisions, mais peu fiable
compte-tenu du caractère a priori « aléatoire »
Diversité des aléas, phénomènes naturels, d’un événement ;
aléatoires et dangereux ◦◦ récurrence (temps de retour) ; pour les événe-
Aléa : phénomène menaçant, d’occurrence et d’intensité ments à temps de retour long, elle est délicate à
données, susceptible de se produire en un lieu et d’y établir (séries statistiques disponibles restreintes) ;
causer des dommages. ◦◦ magnitude (énergie libérée) ; aucune mesure ne
•• Diversité des aléas en fonction des processus géolo- peut bien sûr être menée sur les événements du
giques libérateurs d’énergie qui les engendrent : ils passé.
relèvent soit de manifestations de la géodynamique
interne (convection mantellique et tectonique des Enjeux, vulnérabilité et risques naturels ; gestion
plaques qui lui est associée), soit de manifestations des risques naturels
de la géodynamique externe (dynamiques atmos- •• Enjeu : ensemble des personnes, activités et biens
phérique et/ou hydrosphérique). susceptibles d’être affectés par un aléa. En fonc-
•• Autre diversité : aléas directs, conséquence première tion de son exposition et de sa sensibilité à l’aléa,
d'un processus géodynamique libérateur d'énergie, et chaque enjeu présente une vulnérabilité plus ou
aléas induits qui sont déclenchés consécutivement à moins importante (vulnérabilité = sensibilité
un autre aléa. × exposition).
228
GÉOLOGIE
LITHOSPHÈRE séisme
sous-marin
ZONE OROGÉNIQUE DOMAINE OCÉANIQUE RIFT
Différents types d’aléas en fonction de la géodynamique de la Terre (d’après Lefèvre et Schneider, 2003)
229
3
suite Risques liés à la géodynamique terrestre
•• Un risque naturel est défini dans une région donnée le comportement des sols et l’influence de la
face à un aléa comme : topographie selon les secteurs (effets de site)
vulnérabilité des enjeux lors des séismes et, enfin, de comprendre le
◦◦ risque = aléa × ;
résilience fonctionnement des failles sismogéniques 12.,
◦◦ la résilience caractérisant la capacité d’un sys- afin de déterminer au mieux la récurrence des
tème naturel ou anthropique à retourner à son état séismes.
d’équilibre antérieur à l’aléa. •• Aléas et risques volcaniques :
◦◦ manifestations volcaniques conditionnées par
Aléas et risques associés à la géodynamique les caractéristiques des magmas (composition
interne chimique, viscosité liée à leurs teneurs en silice
•• Aléas et risques sismiques : et en fluides, capacité de dégazage, 7 ) ;
◦◦ propagation des ondes sismiques 12 depuis le ◦◦ activité effusive généralement peu dangereuse
foyer d’un séisme à l’origine d’une accélération car l’écoulement de la lave est contrôlé par les
au niveau du sol, variable selon la nature des ter- creux topographiques ; cartographie de l’aléa
rains : accélération co-sismique qui cause les aisée (exemple du piton de la Fournaise, 20 ) ;
dommages associés aux séismes ; ◦◦ activité explosive beaucoup plus problématique
◦◦ réponse à apporter face aux risques sismiques : du fait notamment de la projection puis de la
protection des populations et des infrastructures retombée de pyroclastes 7 ; responsables des
par la construction parasismique dans les sec- aléas volcaniques les plus dangereux car les plus
teurs exposés à l’aléa ; destructeurs.
◦◦ nécessité d’identifier les zones de risque sis- •• La gestion des risques volcaniques repose principa-
mique (cartographie de l’aléa), de caractériser lement sur la surveillance volcanologique assurée
échelle globale
échelle
PLAN PREVENTION
communale
DES RISQUES(PPR)
230
GÉOLOGIE
observations satellitales
thermographie IR
interférométrie radar
observations aéroportées
thermographie IR
chaleur
SURVEILLANCE GÉOPHYSIQUE gravimètre
(anomalies du champ sismomètre
de pesanteur) (fréquence, magnitude
magnétomètre SURVEILLANCE
des séismes)
magnétotellurique (anomalies GÉOCHIMIQUE
(anomalies de résistivité magnétiques) potentiels
électriques
électrique)
station GPS analyse
(gaz, eaux)
inclinomètre APPROCHE
GÉOLOGIQUE
distancemètre - cartographie
séismes
- analyse et datation
déformation de mouvements des produits éruptifs
l’édifice volcanique intrusion de fluides
magmatique
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231
4 Les ressources géologiques
Ressource géologique : substance prélevée par l’homme ◦◦ existence de flux de ressources, entre zones de
dans les enveloppes terrestres solides pour son usage. production et zones de consommation, et ce à
toutes les échelles (locales, régionales, nationales,
La diversité des ressources géologiques mondiales). La localisation très différente des
et leur inégale répartition ; ses conséquences gisements de pétrole (Moyen-Orient, Amérique
•• Diversité des ressources géologiques. du Sud, nord de l’Asie) et de leurs lieux d’uti-
•• Inégale répartition des gisements et ses consé- lisation (Amérique du Nord, Europe, sud-est de
quences : l’Asie) est à l’origine de flux considérables ayant
◦◦ gisement = endroit où l’on peut extraire une des conséquences économiques, géopolitiques et
ressource déterminée, dans des conditions tech- environnementales ; valable pour de nombreuses
niques et économiques satisfaisantes ; autres ressources, énergétiques (U) ou non.
35
298 660
Europe de l'ouest C.E.I. dont Russie
Canada 24 150 675 180
Etats-Unis 580 126
29 49
1070 390
1320
42 106 Arabie
Échange 365 Asie - Pacifique
476
commercial 170 86 dont Chine et Inde
1200
Amérique centrale Afrique
1070 Consommation 160 710
Amérique du Sud 26
annuelle 500
300
580 Production 96
annuelle 68
72
Données 2013
en millions de tonnes 42
Inégale répartition entre les ressources pétrolières et gazières exploitées et les principaux pays consommateurs
232
GÉOLOGIE
Faille
des roches fracturées
Cocagne 1500 3
Faille Roches chaudes
Muscade Profondeur
0,5 km (0,6 Ma) Descoudes (> 250°C)
(en m)
sources d'eaux édifices volcaniques sol et horizon d'altération fractures du
chaudes récents sable côtier milieu rocheux
puits de production failles principales (failles, diaclases)
roches magmatiques
vertical
puits de production 1 : origine de l'eau ; 2 : fractures permettant la
incliné, dévié circulation de l'eau ; 3 : origine de la chaleur
233
4 Les ressources géologiques
suite
•• De façon générale, la compréhension des méca- cation de bétons résistants. Compte tenu de la
nismes qui président à la formation des gisements demande actuelle en granulats pour la construc-
conditionne la recherche et l’exploitation des res- tion, cette ressource naturelle est l’une de celles
sources. sur laquelle s’exerce une tension des plus impor-
tantes. Ainsi, en Indonésie, 25 îles ont disparu
Enjeux et problématiques associés à l’utilisation pour alimenter en sable Singapour dont le déve-
des ressources géologiques : quelques exemples loppement utilise également du sable en prove-
•• Exemple de la Guadeloupe : intérêts écologique et nance des côtes australiennes et cambodgiennes.
économique de la géothermie : •• Un impact environnemental fort de l’exploitation des
◦◦ besoins énergétiques importants (production du ressources géologiques en lien avec :
froid pour l’agroalimentaire et la climatisation) ; ◦◦ leur extraction : effondrement à la verticale des
◦◦ aucune ressource énergétique fossile sur place ; mines, contamination des nappes phréatiques et
importation de cette ressource très onéreuse ; des cours d’eaux (extraction d’or en Guyane avec
◦◦ contexte géologique très favorable à la géother- usage de mercure ou de cyanure), atteinte des pay-
mie ; ressource durable ; sages (carrières laissées à l’abandon) ;
◦◦ production indépendante des conditions clima- ◦◦ leur transport : risques de marées noires du trans-
tiques, à la différence du solaire ; port maritime des pétroles ; fuites des oléoducs et
◦◦ ressource non polluante, à faible empreinte de des gazoducs ;
carbone, aux nuisances réduites ; ◦◦ leur utilisation : le recours aux pétroles et gaz
◦◦ ressource présentant une bonne rentabilité et pour le transport et le chauffage, au ciment et
assurant des emplois locaux. béton pour la construction, participe pour une
•• Exemple de l’extraction de granulats alluvionnaires part majeure au rejet de CO2 dans l’atmosphère
et marins ; enjeux environnementaux : et au réchauffement climatique ; il est par ailleurs
◦◦ bien qu’en France les besoins en granulats aug- source de pollutions portant atteintes aux éco-
mentent, l’exploitation des granulats alluvion- systèmes (schistes bitumineux et pluies acides
naires diminue au profit de granulats recyclés et au Canada) et à la santé humaine ; l’usage d’élé-
concassés. ments radioactifs dans le domaine civil suppose
◦◦ généralisation : le sable utilisé en construction est le développement de normes de sécurité draco-
d’origine fluviatile ou marine uniquement car le niennes qui peuvent malgré tout être prises en
sable éolien est exclu, ne permettant pas la fabri- défaut.
234
GÉOLOGIE
•• Les ressources géologiques, objets d’enjeux straté- gisements ou des procédés de transformation
giques et causes éventuelles de conflits : pour être en situation de monopole et imposer
◦◦ la ressource, une notion qui évolue en perma- les prix (la Chine concentre 95 % de la produc-
nence en fonction de l’apparition de nouvelles tion de terres rares indispensables à l’électro-
techniques de prospection et d’extraction (passage nique moderne après avoir provoqué la ferme-
de l’exploitation à terre à l’exploitation offshore ture des mines étrangères en vendant à perte au
du pétrole par ex.) et du contexte économique départ) ;
(croissance ou non) ; ◦◦ la ressource à l’origine de conflits : ressources
◦◦ la ressource, enjeu stratégique et politique : frei- minérales du Congo (diamant, zinc, cuivre,
ner l’offre pour faire augmenter les prix (OPEP cobalt, or…) et guerre avec ses voisins, Ouganda
et cours du pétrole) ; prendre le contrôle des et Rwanda.
*
Gisement de minerai
éclairent les prises de décision lié au magmatisme
GÉOLOGIQUES
concernant la recherche et et à l'hydrothermalisme MINERAIS - diverses
*
l'exploitation des ressources (exemple : uranium) - inégalement
RESSOURCES
réparties
ENERGETIQUES
Gisement de minerai
lié au processus EAUX
sédimentaire SOUTERRAINES
*
(exemple : uranium)
aquifères cristallins
MATERIAUX
eau potable
*
Industrie
Hydrocarbures
*
Activités
humaines Agriculture
Géothermie
*
Habitat roches cristallines
eau potable
*
Exploitation d'aquifères
sédimentaires
granulats par
concassage
matériaux
bruts
roches sédimentaires
granulats
235
5 La géologie, une science historique
Ordonner des événements géologiques au
cours du temps suppose de les classer les uns Principe Énoncé
par rapport aux autres (chronologie relative), De superposition Toute entité (strate ou coulée volcanique) qui
de chiffrer leur durée, de leur donner un âge en recouvre une autre, en l’absence de défor-
mation tectonique, lui est postérieure.
(chronologie absolue), et de disposer d’un
calendrier (succession d’unités temporelles) à De continuité Pour les roches sédimentaires : une strate
latérale ayant même mur et même toit sur toute son
valeur universelle.
étendue est de même âge même si sa nature
peut varier latéralement.
Chronologie relative des divers
phénomènes et formations géologiques De recoupement Toute entité qui en recoupe une autre (faille,
filon, pluton…) lui est postérieure ; son corol-
•• Les relations géométriques permettent d’or- laire : tout phénomène tectonique, métamor-
donner dans le temps les formations et les phique, qui affecte diverses entités est posté-
événements géologiques en utilisant un cer- rieur à la plus récente.
tain nombre de principes. L’application de D’inclusion Tout élément (roche, minéral) contenu dans
ces principes comporte toutefois certaines un autre lui est antérieur.
exceptions.
A G
Principe de superposition Principe D et D'- granite recoupant les métasédiments avec effet
A- terrains sédimentaires t3-5 plus anciens que t5-6 .. que l4 de de cuisson (métamorphisme de contact)
B- métasédiments k, kb,ko-a...plus anciens que t3-5 recoupement E- faille recoupant métasédiments et granite
C- granite plus ancien que t3-5 F- autre faille affectant le granite mais pas les strates t3-5
G- même faille affectant cette fois-ci le sédimentaire ti, li
Reconstitution de l'histoire de cette région :
1- dépôts de sédiments anciens du Cambrien et de l'Ordovicien (K, K(b), K3-O(b), Ko-a, O)
2- orogenèse avec déformations et métamorphisme de ces sédiments (schistes, métasédiments) ;
3- intrusion d'un granite développant une auréole de métamorphisme de contact ;
4- tectonique cassante (failles verticales) ante-triasique (orogenèse varisque) ;
5- érosion, aplanissement de l'orogène ainsi créé et dépôts de sédiments s'échelonnant du Trias (t3-5 à t10) au
Jurassique (l1-2 à l5b) ;
6- rejeu ultérieur de certaines failles.
Exemple 1 : chronologie relative appliquée à un extrait de la carte géologique au 1/50 000 du Vigan (© BRGM, 1988)
236
GÉOLOGIE
Principe d'inclusion
mus La staurotide qui emprisonne des
st mus
cristaux de quartz a cristallisé après st
ceux-ci.
Principe de recoupement
st L'alignement (linéation) des cristaux
st
qz de quartz inclus dans la staurotide qz
intersecte la linéation des cristaux
qz à l'extérieur ; il y a donc eu rotation
bt du cristal de staurotide après sa
1 mm cristallisation et aplatissement
LPNA LPA
général en raison de l'alignement
bt = biotite mus = muscovite des micas qui se moulent autour qz = quartz st = staurotide
LPNA = lumière polarisée non analysée du cristal de staurotide. LPA = lumière polarisée analysée
Exemple 2 : chronologie des cristallisations et des déformations dans un micaschiste
•• Utilisation du contenu paléontologique des roches exemples : espèces marines nectoniques (ammo-
sédimentaires pour les ordonner et les corréler spatia- nites…) et planctoniques (globigérines…).
lement. L’évolution irréversible du vivant est à l’ori-
gine de la variation verticale et donc temporelle du La chronologie absolue ou radiochronologie ;
contenu paléontologique des strates sédimentaires : les géochronomètres
◦◦ principe d’identité paléontologique : deux •• Principe : désintégration d’éléments radioactifs dits
couches ayant même contenu paléontologique pères (P) en éléments radiogéniques stables dits fils
sont de même âge. Seuls sont utilisables les fos- (F) selon une loi de décroissance de 1er ordre dPt/dt
siles dits stratigraphiques ; = −λ.Pt ou dPt/Pt = −λ.dt qui conduit à la relation :
◦◦ qualités des fossiles dits « stratigraphiques » : t = (1/ λ).ln(Po/Pt) ; λ = constante de désintégration
toute espèce fossile présentant une extension propre à l’élément P considéré ; Po = concentration
verticale et horizontale donnée, un bon « fossile initiale de P ; Pt = concentration de P à l’instant t ;
stratigraphique » au sens chronologique requiert t = temps écoulé depuis la fermeture du système (ni
une durée d’existence brève (faible extension ver- perte, ni gain) ; période ou demi-vie T, grandeur
ticale), une vaste distribution géographique, peu caractéristique de chaque couple isotopique cor-
dépendante du milieu, et une relative abondance ; respondant au temps au bout duquel PT = Po/2 soit
237
5
suite La géologie, une science historique
T = (1/ λ).ln2. Élimination de l’inconnue Po en intro- feldspaths…) ; utilisable sur la quasi-totalité des
duisant Ft mesurable (comme Pt) car : Ft = Fo − (Po temps géologiques. Méthode dite des isochrones
– Pt) soit Ft = Fo + Pt.(eλ.t − 1). (alignement des objets de même âge).
•• Méthode K/Ar : cas où F0 est nul ; désintégration de
40
K en 40Ar volatil (40Aro ≈ 0 avant fermeture du sys- L’échelle chronostratigraphique, synthèse
tème) ; t déduit de la relation 40Art = 40Kt.(eλ.t − 1) ; des méthodes de chronologie
mesure le dernier refroidissement d’une roche non •• Établir les diverses limites et subdivisions du calen-
altérée ou d’un minéral ; utilisable sur la quasi-tota- drier géologique à partir d’arguments à valeur géné-
lité des temps géologiques (T = 1,25.109 ans). rale : la succession des espèces au fil du temps (évo-
•• Méthode Rb/Sr : cas où F0 est inconnu ; 87Rb se lution) permet de définir des unités sédimentaires par
désintègre en 87Sr (T = 48,8.109 ans) ; prise en leur contenu en fossiles.
compte de l’isotope fils stable Fs (86Sr) car (Fo/Fs) •• Calibrage du calendrier géologique par la radio-
= constante pour des roches et des minéraux issus chronologie : mise en correspondance des données
du même magma (cogénétiques) ; t tiré du coefficient de la chronologie relative avec celles de la radio-
directeur de la droite : (87Sr/86Sr)t = (87Rb/86Sr)t.(eλ.t chronologie grâce aux intercalations de coulées ou
– 1) + (87Sr/86Sr)o avec eλ.t – 1 ≈ λ.t ; indication du projections volcaniques dans des séries sédimen-
réservoir d’origine du magma à partir de la valeur taires, au recoupement de séries sédimentaires par
de la constante (87Sr/86Sr)o 8 ; discrimination pos- des intrusions magmatiques (filons, plutons…).
sible entre 2 événements thermiques par mesures Âges « absolus » des limites entre unités fournis
sur roches totales (RT) et sur minéraux (biotite, avec une incertitude ≤ 3 %.
Système ou période - Regroupe plusieurs étages ; Limité par des Crétacé (craie)
- Découpage fréquent en discontinuités importantes : Carbonifère (charbon)
sous-systèmes ; régression de grande Jurassique (Jura)
- Nom tiré d’une région, ampleur ou extinctions de Dévonien (Devon)
d’une lithologie… taxons ---------------
Jurassique inférieur, moyen,
supérieur…
238
GÉOLOGIE
p1-2
m6 r3
m5
m4 r2
m3
m2
m1
g3 r1
g1-2
e7
e6 h5
e5
h4
e4
e3 h3
e2
e1
c7 h2
c6 h1
c5
c4 d7-8
c3
c1-2 d6
d5
n7
d4
n5-6
d3
n4
d2
n3
d1
n2 s4
s3
n1
j9 s2
j7-8 s1
j4-6 o6
o5
j3
j2 o4
o3
j1
j0 o2
l 7-8
l 5-6 o1
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
l 3-4 k5-6
l 1-2
t9 k3-4
t8
k1-2
t7
t6 b1-2
t3-5
t2
t1
Échelle des temps géologiques
(D’après « The GSA Geological Time Scale v.4 », J.D.Walker, J.W.Gleissman, S.A. Bowring et L.E. Babcock,
The Geological Society of America, doi : 10.1130/2012.CTS004R3C, et « The International Stratigraphic
Chart : International Commission of Stratigraphy », 2012 ; www.stratigraphy.org) 239
6 La carte géologique
Les informations portées sur les cartes selon leur échelle
Échelle 3 principales : 1/1 000 000 (1 cm ⇔ 10 km), 1/250 000 (1 cm ⇔ 2,5 km),
1/50 000 (1 cm ⇔ 500 m)
Topographie Courbes de niveau : trait fin bistre ; points cotés ; réseau hydrographique, coordonnées…
Unité géologique Contours en traits fins noir ; couleur et indice alphanumérique caractéristiques de l’âge
et(ou) de la nature selon le caractère sédimentaire, magmatique ou métamorphique de
la formation ; se référer à la légende.
240
GÉOLOGIE
PLAN HORIZONTAL trace en V du plan parallèle PLAN VERTICAL signe de pendage sur carte
0 au V courbe de niveau 0
50 400 50 400 trace du plan rectiligne et
pas de signe de sécant par rapport aux
pendage sur carte courbes de niveau
300 300
10
20
N
10
trace en V du plan de sens
0
0 20
0
0
opposé au V courbe
de niveau et très ouvert
0
50
0 50
400 400
10
sens que le V courbe de 20 0
sur carte
0
0
0
niveau mais plus ouvert
241
6
suite La carte géologique
Coupe géologique en zone tabulaire
•• Contours parallèles aux courbes de niveau ; à signaler nées dans la même direction ; les V recoupent pro-
qu’il existe également des zones dites monoclinales gressivement les courbes de niveau et leurs pointes
où les strates sont légèrement et uniformément incli- sont toutes dans la même direction.
failles à traces rectilignes terrain le plus ancien (l4a) terrain le plus récent (l6-5) contours géologiques parallèles aux courbes
donc verticales donc compartiment soulevé donc compartiment affaissé de niveaux donc couches horizontales
500 m
l4a
l4a
Extrait de la carte au 1/50 000 de Pouilly-en-Auxois (© BRGM, 1967) et position de la coupe géologique
1- report des failles et des limites d'affleurement des diverses unités stratigraphiques sur le profil topographique
O-SO F F F
l3-2 l4a-b l3-2 l4a-b l4a-b l6-5 j1a l6-5 l4a-b l6-5 j1a l6-5 l4a-b E-NE
I
500
m
400
400
300
RV1 = 50-60 m RV2 = 15-20 m RV3 = 25-30 m (RV = rejet vertical)
j1a (calcaires) l6-5 (marnes) l4a-b (marnes micacées) l3-2 (calcaires à gryphées) 1 (granite)
242
GÉOLOGIE
Coupe géologique en zone plissée pour synclinal ; utiliser les indications de pendage
•• Disposition en bandes parallèles et symétriques des pour caractériser la géométrie des plis (droits, déver-
terrains, témoins de plis 12 . sés, couchés…).
•• Repérage des axes des plis : cœur ancien/flancs •• Caractérisation des failles : inverses, décrochantes et
récents pour anticlinal et cœur récent/flancs anciens chevauchantes. Discordance(s) à rechercher.
PLIS DROITS
anticlinal synclinal PLIS EN GENOU PLIS DEVERSES
e
c2
c1
j2 j3
plan axial j1
Les divers types de plis avec signes des pendages et des axes rencontrés sur cartes
FAILLE INVERSE
SYNCLINAL
V très ouvert (forte inclinaison) et toit ancien
flanc ancien et coeur récent pendages convergents pointe vers le S-E (pendage S-E) donc soulevé
faille à trace rectiligne écailles tectoniques flancs récents coeur ancien charnière anticlinale
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Extrait de la carte géologique au 1/50 000 de Charpey (© BRGM, 1969) et coupe géologique selon le tracé figuré 22
(Le raisonnement pour identifier plis et failles est indiqué en légendes – code des unités stratigraphiques en 5 )
243
6
suite La carte géologique
Savoir établir l’histoire d’une région •• Critères de repérage : divergence des signes de pen-
par la reconnaissance d’une (de) discordance(s) dages et(ou) applications de la règle du V ; points
•• Situation(s) où la superposition de diverses uni- triples (points de rencontre non tectoniques entre
tés stratigraphiques n’est pas concordante (unités à 3 unités sédimentaires) ; lacune stratigraphique ;
même pendage) car il y a disparité des pendages, failles masquées ; sédimentaire en contact direct
signe d’une orogenèse suivie d’une phase d’éro- (pas de métamorphisme de contact) avec granites
sion avant retour de la sédimentation. Situation de ou roches métamorphiques 5 . Âge de l’oroge-
même signification lorsque des roches sédimentaires nèse : postérieure au terrain le plus récent tecto-
reposent directement (contact stratigraphique) sur nisé et antérieure au terrain le plus ancien non
des roches endogènes. tectonisé.
points triples
signe de pendage
(75-90°) contours sinueux, parallèles
aux courbes de niveau ;
pendage horizontal de m3
contours rectilignes
failles masquées par m3
=
pendage subvertical
mur de m3 d'âge variable
c2 c3 c4 c5 c6
Extrait de la carte d’Oloron Ste Marie (© BRGM, 1970) permettant d’illustrer la notion de discordance
Les légendes recensent les divers critères de reconnaissance d’une discordance.
surface de discordance
relevant d'une orogenèse UNITÉ
post-Carbonifère moyen SUPÉRIEURE
et ante-Crétacé sup. (calcaires gréseux
et dolomitiques du
Crétacé supérieur)
UNITÉ pendage subhorizontal
INFÉRIEURE
(calcaires et schistes
du Dévonien -
Carbonifère moyen)
pendage vertical
Un exemple de discordance dans les Pyrénées : région du Pic d’Ansabère
244
GÉOLOGIE
Cartes structurales du fond des Anomalies magnétiques et âge du plancher Histoire des océans : âge d’ou-
océans (indien, atlantique…) – océanique, principales failles, épicentre verture, vitesse et direction
UNESCO et CCGM (et magnitude) des séismes, résultats de d’expansion, zone(s) de subduc-
forages… tion 2
Carte des anomalies gravimé- Distribution des anomalies gravimétriques Hétérogénéité d’épaisseur et de
triques de Bouguer en France positives et négatives sur le continent nature de la croûte continentale
- BRGM 2 et 15
Extrait de la carte des anomalies gravimétriques de Bouguer (© BRGM, 2009) – moitié Sud de la France
245
7 Modes d’expression des magmas
Caractères généraux des roches magmatiques : •• Roches volcaniques : texture microlitique (micro-
texture, minéralogie et classification lites visibles au microscope, verre, % variable de
•• Roches plutoniques : texture grenue (100 % de cris- phénocristaux). Classification selon la chimie car
taux visibles à l’œil nu, dits phénocristaux) : cristallisation incomplète ; critères retenus : évolu-
◦◦ classification de Streckeisen fondée sur les pro- tion de la teneur en alcalins (K2O + Na2O) en fonc-
portions de minéraux clairs (quartz, feldspaths tion de la teneur en silice (SiO2) – diagramme TAS
alcalins, plagioclases) ramenées à 100 % ; (Total Alkalis versus Silica).
◦◦ distinction selon la teneur en silice (roches acides :
SiO2 > 63 % ; roches intermédiaires : 52 % < SiO2
< 63 % ; roches basiques : SiO2 < 52 %).
Q quartz Classification
olivine
pyroxène 0 100 de Streckeisen
quartz
(roches plutoniques
biotite plagioclases en gras ; équivalents
volcaniques en italique)
40 60
tonalite
gra (da
2 mm granite (dacite)
no cite
(rhyolite) diorite, gabbro
dio )
Lame mince de (andésite, basalte)
rite
gabbro (LPA) 80 20
syénite monzonite
(trachyte) (latite)
orthose 100 0
A 0 10 35 65 90 100 P
Aspect d'un échantillon de granite feldspath alcalin monzodiorite plagioclase
(mugéarite, benmoréite)
Exemples de texture grenue et classification de Streckeisen des roches plutoniques
246
GÉOLOGIE
Teneur en Répartition
Minéral Formule structurale
silice (%) roches basiques roches intermédiaires roches acides
quartz SiO2 100
feldspath alcalin Si3AlO8K 65
plagioclase Na Si3AlO8Na 69
plagioclase Ca Si2Al2O8Ca 43
biotite Si3AlO10(OH)2(Fe,Mg)3K 39
muscovite Si3AlO10(OH)2Al2K 45
amphibole Si3,5AlO11(OH)(Fe,Mg)2Ca 47
pyroxène Si2O6Ca,(Mg,Fe)1 55
olivine SiO4(Mg,Fe)2 30-43
oxydes Fe-Ti Fe3O4,TiO2 0
Formules structurales, teneur en silice des principaux minéraux et répartition au sein des roches magmatiques
à dyke métamorphisme
x.10 m de contact
neck
batholites
sill
247
7
suite Modes d’expression des magmas
Manifestations effusives
vastes coulées de plateaux de laves fluides laves visqueuses (trachyte) coulées étroites de vallées de laves fluides
(basalte, hawaiite,mugéarite, benmoréite) en dômes (basalte, hawaiite, mugéarite, benmoréite)
Manifestations explosives
Tableau de correspondance entre 45 % massique de silice 69
terminologies ancienne et actuelle hawaiite mugéarite benmoréite
des laves de la série alcaline basalte trachyte
trachybasalte trachyandésite
•• Augmentation de la viscosité avec la teneur en silice ◦◦ une unité de temps : mise en place sur un laps
(basalte : 45 % SiO2 ; rhyolite : 70 % SiO2) et la baisse de temps assez court, de l’ordre de quelques Ma
de température (basalte : 1 200 °C ; rhyolite : 700 °C). (Ma : million d’années) à dizaines de Ma au plus ;
•• Appareils et structures volcaniques témoins du dyna- ◦◦ une unité d’origine : roches dérivant d’un même
misme : exemple de la chaîne des Puys. magma initial et résultant de processus de différen-
ciation magmatique (avec enrichissement en silice).
Des associations spatio-temporelles de roches •• Identification d’une série magmatique :
magmatiques ◦◦ arguments isotopiques montrant l’origine com-
•• Notion de série magmatique : ensemble de roches mune (rapports isotopiques initiaux du strontium
magmatiques de chimisme différent, présentant : (87Sr/86Sr)0 ou du néodyme (143Nd/144Nd)0 5 ;
◦◦ une unité de lieu : répartition géographique sur ◦◦ évolution continue des compositions minéralo-
un territoire limité ; giques et géochimiques ;
248
GÉOLOGIE
(a)
trachytes
% MgO (c)
benmoréites basaltes
8
mugéarites
6 hawaiites
hawaiites
4 mugéarites - benmoréites
basaltes
2 trachytes
ans 100 000 80 000 60 000 40 000 20 000 0 BP 0 % SiO2
(b) 45 50 55 60 65 70
minéral basaltes hawaiites benmoréites
mugéarites trachytes
% K2O (d)
olivine
clinopyroxène
5
oxydes de Fe-Ti
4
amphibole
3
biotite
2
plagioclase An68 An24 1
feldspath K
0 % SiO2
An68 désigne un plagioclase correspondant à une solution solide 45 50 55 60 65 70
de 68% d'anorthite (plagioclase Ca) et 32% d'albite (plagioclase Na).
Arguments permettant d’avancer la filiation des roches volcaniques de la chaîne des Puys
(a) unité de temps : influence du temps de résidence du magma dans la chambre magmatique
sur la différenciation – BP = before present soit année 1950, année zéro du géochronomètre 14C ;
(b) évolution progressive de la minéralogie des diverses laves ; (c) variations géochimiques graduelles
et alignement des diverses compositions sur les diagrammes de Harker.
◦◦ représentation des évolutions dans des •• Différences entre les séries en raison :
diagrammes de Harker ; ◦◦ des différences entre les basaltes initiaux résultant
◦◦ exemple de l’évolution des roches de la chaîne de la chimie de la péridotite source, des modalités
des Puys. de la fusion (fusion hydratée ou non) et du taux de
•• Identification de trois types majeurs de séries mag- fusion (en relation avec la profondeur de fusion) ;
matiques dans le diagramme TAS : ◦◦ des processus de différenciation 8 .
◦◦ la série tholéiitique, principalement représentée
par des basaltes ; •• Séries magmatiques : marqueurs des environ-
◦◦ la série calco-alcaline, évoluant de basaltes à des nements géodynamiques. Relations liées aux
andésites et jusqu’à des rhyolites ; caractères spécifiques dans les différents environ-
◦◦ la série alcaline, évoluant de basaltes à des tra- nements, de la fusion partielle du matériau mantel-
chytes (termes intermédiaires : hawaiites, benmo- lique source et des modalités de différenciation du
réites, mugéarites) ; exemple de la chaîne des Puys. magma primaire 8 .
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
249
8 Processus fondamentaux du magmatisme
La fusion partielle de matériel crustal continental ; appauvrissement initial de la croûte en sama-
production de magmas granitiques rium, élément compatible. Tout matériel d’origine
•• Les marques de la fusion crustale continentale : continental a un rapport initial plus faible qu’un
◦◦ les migmatites (ou anatexites) : fusion partielle matériel mantellique.
de gneiss, montrant des plages grenues et foliées ; •• Les environnements géodynamiques et les méca-
◦◦ les granites d’anatexie correspondent pour la nismes de production :
plupart à des leucogranites ; massifs résultant du ◦◦ anatexie crustale, marqueur des zones de collision
drainage des liquides produits au sein des roches aux stades généralement tardi-orogéniques ;
métamorphiques. ◦◦ plusieurs causes possibles : épaississement crustal
•• Des approches expérimentales prenant en compte les par empilement d’écailles tectoniques « riches » en
minéraux mis en jeu : éléments radioactifs producteurs de chaleur ; hydra-
◦◦ le système binaire quartz – albite avec eutectique : tation d’unités chaudes sous l’effet du métamor-
production d’un premier liquide de composition phisme et abaissement du solidus ; blocage de mag-
correspondant à celle de l’eutectique (E) ; mas basiques de haute température sous la croûte
◦◦ le système ternaire quartz – albite – orthose avec (sous-placage magmatique) ; étalement gravitaire
minimum thermique (M) : coïncidence entre la et décompression d’unités profondes chaudes etc.
composition du minimum thermique et la com-
position de nombreux granites (leucogranites). La fusion partielle de matériel mantellique
•• L’identification d’une source continentale : et la production de magmas basaltiques
◦◦ utilisation des rapports isotopiques initiaux du •• Les marques de l’origine mantellique :
strontium (87Sr/86Sr)0. Extraction initiale de la ◦◦ observation de nodules de péridotite au sein des
croûte continentale à partir du manteau : enrichis- basaltes, témoins des milieux sources ;
sement en rubidium 87Rb, élément incompatible ◦◦ analogie des compositions minéralogiques
producteur de 87Sr. Tout liquide granitique ulté- (phases ferromagnésiennes : olivine et pyroxènes)
rieurement produit à partir de la croûte a donc et géochimiques entre péridotites (roches ultraba-
un rapport initial plus élevé qu’un liquide mantel- siques) et basaltes (roches basiques) ;
lique (voir figure page suivante) ; ◦◦ fusion partielle : composition cependant diffé-
◦◦ utilisation des rapports isotopiques initiaux du rente des basaltes et des péridotites : abondance
néodyme (143Nd/144Nd)0. Extraction initiale de de plagioclases dans les basaltes traduisant une
la croûte continentale à partir du manteau et composition plus alumineuse que le solide initial.
id u liquide 1 000
s
3 40 60
quartz + liquide liquidus 845 900
TF 800 750 770 °C
TE = albite + liq.
solidus E 60 40
745 745 °C
(E : 75% de silice) 2 750
M (M : 78 % de silice)
1 80 00 20
quartz + albite 8 0
X 90
pôle Q pôle A 845 °C 990 °C
Quartz 100 80 60 40 20 0 Albite
20 40 60 80 100
(SiO2 - 100 % de silice) (Si3AlO8Na - 69 % de silice) Albite (Ab) Orthose (Or)
% de quartz
Diagramme de phase du système binaire quartz-albite (a) et système ternaire Qz-Ab-Or (b)
250
GÉOLOGIE
0,5133 M
(roche)/(manteau primitif)
OR 100 100
B
OIB
0,5129
10 IAB 10
OIB
0,5125 IAB MORB
1 1
valeur moyenne SEDIMENTS matériau de référence : "manteau primitif"
0,5121 pour la Terre globale ET CROUTE
CONTINENTALE 0,1 0,1
0,702 0,704 0,706 0,708 0,710 Rb Ba K Nb La Ce Pb Sr Nd Zr Eu Ti Dy Y Er Yb
87Sr /86Sr
compatibilité croissante terres rares
251
8
suite Processus fondamentaux du magmatisme
température en °C Axe de dorsale
0 500 1 000 1 500 2 000 1- ascension adiabatique de l'asthénosphère
0 0 chaude sous une lithosphère très mince ;
3
géo 2- début de fusion à profondeur modeste ;
tau
the
rme
lithosphère
xd
de p
oin 3 de la fusion ; peu de perte de chaleur par
t ch 2
ef
gé aud conduction ; taux de fusion élevé.
us
liquid
oth 2
erm
ion 20 %
sta e océ Point chaud
50 %
u
nd a
ard niqu 1- ascension adiabatique d'un panache très
s
e
1
1 2 chaud d'asthénosphère ;
100
solidus
4
1 lithosphère d'épaisseur standard ;
asthénosphère
sol
pression en GPa
avec 0,4
idu
sà
Arc volcanique (subduction océan-océan)
sec
1- apport d'eau et fusion de la péridotite chaude ;
% H 2O
Les diverses modalités de production des magmas basaltiques par fusion de péridotites
L’évolution des liquides magmatiques primaires : lisés et isolés, observés parfois en enclaves dans
la différenciation magmatique les roches plus différenciées ;
•• Différenciation magmatique : évolution de la com- ◦◦ des modifications géochimiques liées à l’ordre de
position d’un magma vers des magmas de composi- cristallisation : la cristallisation d’une phase et sa
tions différentes, à l’origine de roches généralement séparation appauvrissent le liquide en éléments
plus différenciées. dont elle est riche, l’enrichissent en éléments dont
•• Modifications de la composition du magma par : elle est pauvre, ce qui se traduit par ex. sur des
◦◦ séparation des premiers minéraux cristallisés : cris- diagrammes oxydes - silice ; les séries de Bowen
tallisation fractionnée, mécanisme essentiel ; présentent l’ordre habituellement observé pour les
◦◦ contamination par l’encaissant et assimilation minéraux les plus fréquents ;
d’une partie de celui-ci ; ◦◦ une approche expérimentale : exemple des pla-
◦◦ mélange (hybridation) de 2 magmas primaires. gioclases zonés : cristallisation du cœur (S1) en
•• Évolution par cristallisation fractionnée en système équilibre avec le liquide initial (L1) et cristallisa-
fermé : tion des zones périphériques (S2, S3, S4) en équi-
◦◦ des effets à différentes échelles : obtention de libre avec les compositions successives du liquide
faciès pétrographiques différents définissant une résiduel (L2, L3, L4) qui peut alors atteindre des
série magmatique (ex. de la chaîne des Puys) ; compositions albitiques ;
évolutions des compositions minérales au sein de ◦◦ Des processus de fractionnement variés, com-
faciès pétrographiques proches (ex. : évolution de plexes et discutés : insuffisances des modèles par
la composition des plagioclases au sein d’un mas- simple sédimentation des premiers cristaux for-
sif de gabbro…) ; més ; intervention de flux convectifs…
◦◦ des témoins pétrographiques à différentes •• Évolution par contamination par l’encaissant ou par
échelles : cristaux zonés traduisant une cristalli- mélange de 2 magmas primaires :
sation hors d’équilibre : séparation du cœur du ◦◦ les marques de la contamination et de l’assimila-
cristal, précocement cristallisé, du liquide res- tion : arguments pétrographiques : présence dans
tant ; cumulats de minéraux précocement cristal- l’intrusion magmatique de cristaux ou d’enclaves
252
GÉOLOGIE
Mg
température décroissante
1- cristallisation
Ca
d'olivine (con- pyroxène
15
sommation
de MgO)
DI (indice de amphibole
10
0 20
1 40 60 80
2 100 différenciation)
% MgO 2- cristallisation biotite plagioclase Na
10 d'albite et de
Fe
Na
Si
feldspath K feldspaths K K
5 (consommation 0,5 mm
muscovite
d'Al2O3) 700-800 °C
0 quartz
253
9 Modelés des paysages
et transferts de matériaux en surface
Altération = modification in situ des propriétés •• Facteurs bioclimatiques :
physico-chimiques des roches sous l’action des facteurs ◦◦ fragmentation des roches par action des variations
bioclimatiques ; érosion : processus d’entraînement, de température (thermoclastie), des variations de
d’ablation des matériaux de surface, altérés ou non. volume : (gel/dégel de l’eau, gonflement/dessic-
cation des argiles, cristallisation de sels) ;
Les modelés des paysages, résultats des actions ◦◦ eau, agent d’hydrolyse, de dissolution et de trans-
conjointes de l’altération et de l’érosion port des particules (ruissellement) et des solutés ;
Les facteurs de l’altération et de l’érosion physique : un ◦◦ vent et érosion mécanique par grains de sable
agent commun, la gravité. transportés ;
Vallée glaciaire
Les Drus (3754 m) Vue générale de la Mer de Glace
1000m
Front de glacier
profil en U ou
en auge hérité
de l'action d'un
fortes pentes glacier
roches diaclasées gélifraction entraînement des
gel-dégel chutes de pierres éboulis de bas de
formation d'éboulis pente et érosion moraine frontale : éléments ou clastes
fortes variations
basale par le glacier de toutes tailles, non classés, anguleux
de T estivales
Exemple du modelé glaciaire en domaine granito-gneissique d’une chaîne récente (Alpes)
altérites
Paysage de Cornouaille anglaise matière organique (sables, argiles) granite
Détail du débit en boules
0
sol
roche-mère sableuse
arène
1
2
altérée en boules
diaclases
roche-mère
saine
2-3 m
très faibles pentes Organisation verticale d'un sol brun
couvert végétal continu et présence d'un sol altération le long
pluviosité moyenne (700-1000 mm/an) faible érosion physique actuelle des diaclases
température moyenne annuelle de 12 °C altération chimique modérée (sol peu épais)
1. surfaces ondulées, héritées de l'érosion glaciaire quaternaire (calottes) qui a aplani les reliefs ;
2. chaos granitique (a résisté à l'érosion)
Exemple du modelé granitique d’un massif ancien de zone tempérée, touché par les glaciations quaternaires
254
GÉOLOGIE
◦◦ végétation qui agit sur hydrolyse-dissolution via quartz – biotite - feldspath orthose – plagioclase ;
le pH des sols et dont le réseau racinaire, en rete- néoformation d’oxy-hydroxydes et d’argiles, sili-
nant les particules, freine leur érosion. cates en feuillets (phyllosilicates). Exportation des
•• Facteurs lithologiques : roches cohésives (granite solutés par eau infiltrée (drainage) ;
non altéré, calcaire massif…) peu sensibles au ruis- ◦◦ ex. de l’hydrolyse de l’orthose : désalcalinisation
sellement et roches peu cohésives, très sensibles (échange K+/H+) et protonation des extrémités O−
(sables, argilites, marnes). des tétraèdres (SiO4)4− libérant la forme soluble
•• Facteurs structuraux : pendage, fragmentation de la silice, Si(OH)4 ; réaction incongruente (les
des strates sédimentaires par plissement et rupture solutés produits participent à la formation de nou-
(failles) à froid ; diaclases des plutons granitiques ; velles formes cristallines) ; dans le cas présent,
schistosité des roches métamorphiques, etc. néoformation d’argile T-O-T (illite ou smectite) :
2,5 KAlSi3O8 + 10 H2O + 2 CO2 → K0,5Al2[Si3,5
L’altération chimique par l’eau ; mobilisation Al0,5]O10(OH)2 + 2 K+ + 2 HCO3− + 4 Si(OH)4
diverse des produits (pour équilibrer la réaction, considérer Al comme
•• L’hydrolyse des silicates et le contrôle climatique : insoluble et électroneutralité grâce à HCO3−).
◦◦ l’exemple d’un sol brun de zone tempérée : altéra- Caractères d’une argile T-O-T : feuillets formés
bilité des minéraux silicatés anti-corrélée avec leur de 2 couches de tétraèdres (SiO4) encadrant une
température de cristallisation (cf. séries de Bowen couche d’octaèdres AlO4(OH)2 ; substitution de
– 8 ) soit, par ordre croissant, pour un granite : Si4+ par Al3+ entraînant la présence de K+ entre
T
humifère
feuillet
10 A
O
°
solutés
0,5
arène T
à
plagioclase Na
1m sableuse
quartz
feuillet
inter-
orthose
roche-mère
altérée ou
biotite
1 saprolite
à
2m K+ O2- OH- Si
4+
Al3+
0 60 80 100 %
roche-mère 20 40 T = couche tétraédrique
proportion massique
saine O = couche octaédrique
Les divers horizons d’un sol brun sur granite, leur bilan minéralogique et l’organisation d’une argile T-O-T
H 2O respiration
litière du sol grotte
H2CO3
pH (pKa = 6,35)
H + 2 HCO3-
roche
(pKa = 10,33) calcaire
CO32- diaclasée,
Ca2+ lessivage perméable
X.cm
roche
CaCO3
imperméable
(marne, argilite) rivière souterraine résurgence
les feuillets ; identification par diffraction des ou hydroxydes telle la gibbsite : Al(OH)3). La
rayons X et mesure de distances inter-réticulaires vitesse de drainage soit d’exportation des solutés
(entre plans atomiques équivalents) ; dillite = 10 Å (alcalins et silice), en sus de T, détermine tout par-
et dsmectite = 12-14 Å ; ticulièrement la nature des minéraux néoformés.
◦◦ le devenir des ions (solutés) : diagramme de •• La dissolution des carbonates : 15 % des surfaces
Goldschmidt ou solubilité des ions expliquée par leur continentales de nature carbonatée ; la dissolution
degré d’attraction des molécules d’eau dipolaires ; du carbonate de calcium CaCO3 produit des ions
◦◦ le contrôle climatique de l’altération des sili- carbonate CO32− qui réagissent avec les protons de
cates : intensité de l’hydrolyse fonction de la l’eau (car pH de l’eau, de l’ordre de 7, très éloigné
température (loi d’Arrhénius : vitesse multipliée du pKa du couple acide/base HCO3−/CO32− de 10,3),
par 2 pour ∆T = +10 °C), des précipitations dont engendrant des ions hydrogénocarbonates HCO3-
plus particulièrement la fraction d’eau infiltrée, de qui s’équilibrent eux-mêmes avec la forme dissoute
la nature des roches (roches basiques et ultraba- ou soluble du CO2 et le CO2 atmosphérique, ce qui
siques s’altèrent bien plus vite que roches acides revient à écrire la réaction globale :
car riches en minéraux les plus instables i.e. éloi- CaCO3 + H2O + CO2 atm → Ca2+ + 2 HCO3−
gnés de leur température de cristallisation comme CaCO3 a une faible solubilité (50 mg.L−1 à 25 °C),
olivines, pyroxènes et plagioclases Ca) ; augmentée par l’élévation de CO2 dissous (acti-
◦◦ divers types d’altération définis en fonction des vité respiratoire des organismes du sol) et par une
caractéristiques des minéraux néoformés (argiles diminution de T et du pH. Au final, teneurs en Ca2+
256
GÉOLOGIE
des eaux de drainage des surfaces calcaires de 40 à oxygénées conduisant à l’oxydation de Fe2+ des silicates
80 mg/L. Ce processus de dissolution engendre une ferro-magnésiens) ; ex. des latérites alumineuses (gib-
forme du relief spécifique, le karst. bsite Al(OH)3) des sols sur roches riches en alumine
•• Les formations résiduelles, ressources potentielles : (granites, gneiss, micaschistes, argilites) (cas d’une par-
accumulation in situ (sols) des éléments les moins tie des bauxites de Provence) et ferrugineuses (goethite
solubles comme Al3+ et Fe3+ (eaux continentales bien FeO(OH)) des sols sur roches basiques, ultrabasiques.
142
A- très faible flux malgré une grande
-10° superficie de bassin : peu de reliefs,
-5° T basses, eau des sols gelée en hiver,
30
précipitations P modestes...
E 0°
B- flux notable en lien avec T et P plus
D A 600 élévées, sans relief notable, et suite
5°
17 1000 à l'activité agricole (bassin du Mississipi)
131 2000 10°
444 C- flux considérable en lien avec T et
100 15° P très élevées
1000
B 20°1000
Production D- flux importants : conjonction des
256 600
sédimentaire reliefs et des précipitations
240 600 E- flux très important : conjonction des
en t.km-2.an-1 D 232 25°
1000 1000 reliefs, des précipitations et du froid
<10 2000 (glaciers)
10-50 équateur 1438 Altitude en m
C 1000 600 1000
50-100 600 >3000
25°
100-500 150 28 1500-3000
100
500-1000 600 500-1500
ligne d'égales précipitations (mm/an)
200-500
Distribution des principaux bassins versants Eléments du relief, pluviométrie et température
et apports de MES (106 t/an) à l'océan moyennes annuelles 0-200
ALTÉRATION PHYSIQUE
ALTÉRATION CHIMIQUE
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
nts
Age gel/dégel, glace, T, gravité, vent .. eau d'infiltration, T, CO2, pH, racines eau d'infiltration, T, CO2, pH
ALTERATION
Mécanismes
arg
100 iles 2 mm
co
mp sables
ac
tés
1 grossiers
0,5 sables
10 argiles meubles grès
0,25 moyens
0,125 sables
Transport
fins
Dépôt 62 µm
1
diamètre des silts siltites
particules en mm
0,1 4 µm
0,001 0,01 0,1 1 10 100 1 000 argiles argilites
silts-argiles sables graviers sédiments roches
Diagramme de Huljström (a) et classification granulométrique des sédiments et roches détritiques (b)
Construction de rides asymétriques et croissance d'un litage oblique Exemple de ride asymétrique à litage
flanc amont : érosion flanc aval : dépôt en arêtes de poisson (effet de la marée)
apport (estuaire de la Gironde)
courant unidirectionnel
sédimentaire jusant
10 cm
flot
(photo Eric Portier)
200 Antidunes
50cm
150 Crêtes :
1 à 10 m (vues du dessus)
Lits plans Mégarides ou
es
x dm vitesse croissante
u se
60
ue
Rides 1 à 10 m plan
s sin
Lits
5cm
40 es
ilign
30 ct
20-30cm re
pas de mouvement
20
258
GÉOLOGIE
d'écoulement
bas régime
200
granoclassement
x km sables fins lités, à
à x.1 rides et laminations
2000 00 k
m ondulées
à
1 à 10 m
4000
m TALUS sables moyens,
litage plan
d'écoulement
haut régime
GLACIS
graviers et
lobes sables
(superposition grossiers
de séquences non lités
de turbidites)
portion effilée en aval surface basale d'érosion
figure de courant en flute
portion bombée en amont (flute cast) - contre-empreinte
Architecture d’un éventail sous-marin profond (a) et détail d’une séquence de turbidites (b)
mégarides à litage oblique passant progressivement douces à près de 200 mg.L−1 en eau de mer), l’élé-
à des sédiments plus fins (silts et argiles) riches en vation de pression et la baisse de T ;
bioturbations vers le large ; granoclassement hori- ◦◦ eaux continentales saturées lorsque T est assez
zontal ; les rides de vagues sont symétriques en géné- élevée (lacs de basses latitudes et de zones tem-
ral sauf dans la partie où les vagues déferlent. En pérées) ; eaux océaniques sursaturées en surface
domaine influencé par des marées, dépôts en arêtes pour eaux chaudes et tempérées mais sous-satu-
de poisson (inversion du litage entre marée montante rées en profondeur (effets conjugués de T, de la
et marée descendante). pression et de l’enrichissement en CO2 dissous) ;
•• Écoulements gravitaires du talus continental : remise démonstration par immersion de billes de cal-
en suspension de sédiments en bordure de plate- cite : 2 niveaux singuliers, la lysocline (accélé-
forme sous forme de courants de densité ou de tur- ration de la dissolution) et la profondeur de com-
bidité (écoulement turbulent), véritables avalanches pensation des carbonates dite CCD (Carbonate
sous-marines ; dépôts sur le glacis de turbidites en Compensation Depth) où la dissolution est totale.
259
10
suite Sédimentation des particules et des solutés
(a) Pp CO2 lumière Précipitation de CaCO3 : (b) Degré de saturation
1- suite à l'activité photo- 0,4 0,6 0,8 1 2 3 4 5 6 7
photosynthèse synthétique (prélèvement
T
H 2O CO2 (HCOH) de CO2 dissous) ;
2- par hausse de la tempéra-
organisme 1
ture T (CO2 et CaCO3 moins
H2CO3 autotrophe
solubles) ; calcite - océan
2 HCO3- H+ 3- consécutivement à atlantique
l'évaporation (hausse de la 2
salinité et de T : le produit
CO32- Ca2+ calcite - océan
profondeur en km
ionique augmente plus vite
que le produit de solubilité). 3 pacifique
CaCO3 coccolithe lysocline
coccosphère
4
CCD
5
Pacifique
(Calcite
Compensation
6 Depth)
3 eaux profondes
Diatomées
dans lesquelles
4 la dissolution de
la silice est ralentie
5
6
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
300 µm Taux de dissolution de SiO2
(unités arbitraires en %)
Les organismes planctoniques siliceux et les propriétés des eaux océaniques vis-à-vis de la silice
260
GÉOLOGIE
tempérées à froides (algues rouges encroûtantes ◦◦ de la profondeur (dissolution des carbonates sous
en particulier). Forte dépendance à la lumière la CCD) ;
des formations récifales (Chlorozoan : symbiose ◦◦ des apports terrigènes (grands fleuves, calottes
Chlorophytes - Zooxanthaires) et à la température glaciaires, vent) qui diluent alors la fraction bio-
(T moyenne annuelle > 20-22 °C) ; moindre pour gène lorsqu’ils sont importants.
les formes tempérées (Foramol : Foraminifères – •• Évaporites : condition essentielle, l’aridité (évapora-
Mollusques). tion >> précipitations) ; ordre de dépôt selon l’ordre
•• Sédimentation carbonatée et siliceuse du domaine de solubilité des sels : carbonates (aragonite-calcite :
pélagique tributaire : 0,4 %) – sulfate (gypse : CaSO4, 2H2O – 3.6 %) –
◦◦ de la production planctonique carbonatée et sili- chlorures (halite, NaCl – 78 %, puis sylvite, KCl –
ceuse, elle-même dépendante de la fertilité des 18 %) ; environnements : rifts (lac Assal - Djibouti),
eaux de surface (maximale aux hautes latitudes et mers intérieures (Mer morte), lacs salés, lagunes lit-
an niveau des zones de upwelling) et de T ; torales ou sebkhas (Sud Tunisien…).
2 LPNA monocristallin
pore (coloré par le
boue argileuse bleu de méthylène)
3 1 mm
compaction
sable quartzeux chimique
pur
4 enduit d'oxyde de fer
sable feldspathique
5 avec un peu
d'argiles (c) lame mince de
LPA grès rouge
La diagenèse des sédiments détritiques
ligne de dissolution
en stylolithes cristaux
(concentration d'oxydes) losangiques
de dolomite
oolithes et peloïdes calcaire de type
(pelotes fécales) mudstone
(ancienne boue
carbonatée)
forte évaporation
précipitation d'aragonite (CaCO3)
et de gypse (CaSO4, 2 H2O)
(c) Un modèle de dolomitisation
réaction de dolomitisation
2 CaCO3 + Mg2+ CaMg(CO3)2 + Ca2+
appel d'eau lié à la forte évaporation eau de mer appauvrie en calcium sédiments carbonatés
et enrichie en magnésium très perméables
Quelques aspects de la diagenèse des sédiments carbonatés : (a) dissolution-cimentation ; (b) et (c) dolomitisation
262
GÉOLOGIE
Organisation des corps sédimentaires au sein lites = forte radioactivité et faible vitesse. Suppose
d’un bassin ; ex. d’une marge passive néanmoins beaucoup de forages pour une recons-
•• Notion d’espace disponible ou accommodation : titution tridimensionnelle des dépôts ;
volume susceptible de recevoir des sédiments, condi- ◦◦ par sismique réflexion : les réflecteurs sont des
tionné par deux facteurs, l’eustatisme (variations du « lignes temps » qui séparent des roches d’âges dif-
niveau marin absolu) et la subsidence ; selon les rap- férents ; leur géométrie traduit celle des sédiments
ports entre vitesse du flux sédimentaire et vitesse d’ac- et les discontinuités observées permettent de définir
commodation, la géométrie des sédiments varie de 3 divers cortèges sédimentaires organisés en séquences
manières : rétrogradation, aggradation, prograda- de dépôts, chacune étant encadrée par deux surfaces
tion, traduisant les allers ou transgressions et retraits de discordances. Technique moins onéreuse qui
ou régressions des lignes de rivage. Géométries bien livre une vision 3D de la géométrie des dépôts.
observables dans les sédiments détritiques. •• Géométrie des cortèges sédimentaires au cours d’un
•• Comment identifier la géométrie des corps sédimen- cycle eustatique : modélisation de Vail. Organisation
taires ? d’une séquence de dépôts lors d’un cycle eustatique
◦◦ par forage avec carottage et analyse de la suc- en 3 cortèges :
cession verticale des faciès : des faciès littoraux ◦◦ cortège ou prisme progradant de bas niveau marin
(sables grossiers, coquilliers) surmontant des (PBN) : faible création d’espace disponible et
faciès distaux (sables fins et argiles) traduisent régression de la ligne de rivage sous l’effet du
une réduction du niveau marin relatif soit une flux sédimentaire ;
progradation. Analyse très ponctuelle toutefois ; ◦◦ cortège rétrogradant dit intervalle transgressif
◦◦ par forage et diagraphie : technique plus souple car (IT) : création rapide d’espace disponible maté-
carottage non nécessaire (forage destructif unique- rialisée par des biseaux de rétrogradation ou
ment) ; lithologie déduite indirectement des pro- onlaps sur une ancienne surface d’érosion, qui
priétés radioactives (gamma-ray) et acoustiques traduisent la transgression ;
(sonic) des roches traversées ; ex. : grès = faible ◦◦ cortège ou prisme progradant de haut niveau marin
radioactivité et vitesse de propagation élevée ; argi- (PHN) : retour à une faible création d’espace dispo-
VA VA VA VA
accommodation
niveau marin
relatif
2 faciès faciès littoraux faciès ligne de rivage
profondeur ou subsidence
bathymétrie continentaux ou marins marins déplacement de
du substratum
(fluviatiles) proximaux distaux la ligne de rivage
Relations entre vitesse de sédimentation, vitesse d’accommodation et géométrie des sédiments
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
ONLAPS
Terminaisons des réflecteurs internes DOWNLAPS
(biseaux d'aggradation
au contact de la surface basale (biseaux de progradation)
ou de rétrogradation)
Terminologie pour décrire la géométrie des divers réflecteurs sismiques et leurs terminaisons
263
11
suite Bassins sédimentaires et formation des roches
N-O nombre de tirs S-E
40 50 60 distance à la côte en km 70
90
faciès sismique
120 de sables littoraux
profondeur de la
faciès sismique
tranche d'eau
de sables fins
en m
et de pélites
40 m
(Rabineau et Berné - 2000 ; c Ifremer)
Echelle pour les sédiments
N-O 40 50 distance à la côte en km 60 70 S-E
90
?
120 Une séquence
profondeur de la
de dépôts
tranche d'eau
en m
exondation et formation d'une onlaps (biseaux toplap (biseau sommital) niveau marin
nouvelle surface d'érosion = LS sup de rétrogradation) downlaps (biseaux haut niveau
PHN de progradation) haut niveau
marin
PBN
PHN
IT
IT bas niveau
x.10 m
SIM : surface
d'inondation
LSinf marin
(= ancienne PBN limite de
maximale bas niveau
surface d'érosion) ST (surface de séquence
transgression) temps
inférieure
PHN : prisme de haut
(LSinf)
sédiments proximaux sédiments intermédiaires sédiments distaux niveau
(sédiments d'estuaire) (sédiments littoraux) (sédiments du large) IT : intervalle transgressif
PBN : prisme de bas
dépôts sédimentaires antérieurs à la séquence considérée et substratum de la plate-forme
niveau
Le modèle de séquence sismique théorique de Vail
nible, aggradation vite suivie de progradation avant Bassins sédimentaires et contextes
l’installation d’une nouvelle surface d’érosion suite géodynamiques de la subsidence
à l’exondation, limite supérieure de la séquence.
•• Les divers types de bassins sédimentaires (page sui-
Modèle en partie théorique : dans la réalité, la superpo-
sition verticale des 3 cortèges est rarement observée en vante) :
raison de la dissymétrie des cycles eustatiques (vitesse •• Les composantes de la subsidence ; subsidence ther-
différente des hausses et baisses du niveau marin), des mo-mécanique et subsidence sédimentaire :
variations de la subsidence (influence possible de la tec- ◦◦ subsidence mécanique (amincissement de la
tonique) et du flux sédimentaire. lithosphère ou surcharge d’une croûte chevau-
Cette géométrie et le suivi des onlaps ont permis de chante) et ajustement isostatique (processus rela-
décrire l’histoire des variations eustatiques et de proposer tivement bref : quelques Ma) ; peut entraîner un
des courbes de variation du niveau marin ; valeur scien- déséquilibre thermique, source d’une subsidence
tifique toutefois fort relative (intérieur 2 de couverture) . thermique plus étalée dans le temps (< 100 Ma) ;
264
GÉOLOGIE
265
12 Déformations des matériaux de la lithosphère
Déformations et contraintes du solide et dont l’intensité dépend de la direction
(contraintes anisotropes, notées σ). Une contrainte
•• Les matériaux lithosphériques (solides) peuvent se
anisotrope peut être décomposée de façon unique en
déformer : les dimensions d’un objet déformé sont
3 vecteurs perpendiculaires qui définissent l’ellip-
modifiées par rapport à leur état initial.
soïde des contraintes.
•• Décrire une déformation : déterminer les directions •• Deux mécanismes de la déformation plane :
des 3 axes de l’ellipsoïde des déformations (OX : ◦◦ cisaillement pur ou aplatissement : pas de rota-
élongation ; OZ : raccourcissement ; OY : intermé- tion des axes de la déformation au cours du temps.
diaire) ; chercher aussi à quantifier la déformation de Dans ce seul cas (déformation coaxiale), les axes
façon relative. de l’ellipsoïde de contrainte peuvent être déduits
•• Causes de la déformation d’un solide : un ensemble de ceux de l’ellipsoïde de déformation : σ3 // OX ;
de pressions orientées qui s’exercent sur les faces σ1 // OZ ; σ2 // OY ;
ellipsoïde
des contraintes
L'0
σ1 : maximale
σ2 : intermédiaire
σ3 : minimale L0 État initial
σ1
σ3
σ2
cisaillement pur = aplatissement cisaillement simple cisaillement simple
et aplatissement
ellipsoïde L'f > L'0
L'f > L'0 L'f > L'0
des déformations
OX : allongement Lf < L0 État final φ L0 φ
OY : intermédiaire
OZ : raccourcissement
Z D. discontinue D. continue
X = cassante = ductile
O
Y
Déformations coaxiales Déformations rotationnelles
Du régime de contraintes à la déformation finie
trace des plans de schistosité S axe de raccourcissement ombres de pression ou queues de cristallisation
qui se moule autour du cristal OZ S et cisaillement pur
cisaillement pur cisaillement simple
cisaillement simple phénocristal
Z
cisaillement pur X ante-déformation
Z
Y
X
plans de schistosité
Déformation coaxiale Déformation rotationnelle
◦◦ cisaillement simple : entraîne une rotation des namiques (fonction de la profondeur et du gradiant
axes de la déformation (déformation rotation- géothermique) et de la vitesse de déformation :
nelle) qui ne coïncident plus avec les axes des ◦◦ facteurs favorisant une déformation plastique :
contraintes. l’incompétence des roches, les hautes pressions,
Association fréquente des deux mécanismes : cisail- les hautes températures, la présence de fluides si
lements pur et simple (comme sur la figure). la profondeur est grande ;
◦◦ facteurs favorisant une déformation cassante : la
Trois domaines du comportement mécanique compétence des roches, une grande vitesse d’éta-
des roches blissement des contraintes, la présence de fluides,
•• Déformation élastique : non permanente ; disparaît à si la profondeur est faible.
l’arrêt de la contrainte.
•• Déformations permanentes : Enveloppe rhéologique de la lithosphère
◦◦ comportement ductile (= plastique) : lent dépla- •• Représentation graphique des conditions (P,T) dans
cement de la matière (fluage) qui conduit à des lesquelles se déforme la lithosphère.
déformations plastiques ou continues ; •• Croûte inférieure de faible résistance à la déforma-
◦◦ comportement cassant (= fragile) : au-delà du tion : niveau de découplage, de part et d’autre duquel
seuil de rupture de l’échantillon, il se forme des croûte et manteau fragiles se déforment de façon
déformations discontinues. indépendante.
•• Les propriétés mécaniques des roches sont dépen- •• Un gradient géothermique élevé diminue la résis-
dantes de leur compétence (propriété anticorrélée à tance de la croûte continentale et augmente l’épais-
la résistance à la rupture), des conditions thermody- seur des niveaux ductiles.
1 domaine élastique de R1 et R2
1 2 3
2 domaine plastique de R1
3 domaine fragile de R1
R1 : roche incompétente (large domaine plastique)
P R déformation % R2 : roche compétente (pas de domaine plastique)
Une même loi pour tous les Une loi de fluage pour Hétérogénétéité Enveloppe rhéologique
niveaux cassants : loi de Byerlee chaque niveau plastique rhéologique de la lithosphère
σ1 - σ3 (MPa) σ1 - σ3 (MPa) de la lithosphère σ1 - σ3 (MPa)
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20 loi 20 granite 20 B
sd
de granite yer
30 By 30 croûte ductile 30
e
déformation lee
flu
e Moho
40 Domaine rlee 40 manteau 40
ag
ductile
e
50 de 50 du granite lithosphérique 50
résistance olivine fragile
60 60 60
à la rupture
70 70 manteau 70 olivine
domaine de
lithosphérique
80 80 déformation ductile 80
ductile
90 90 de l'olivine 90
Profondeur (km) Profondeur (km) asthénosphère Profondeur (km)
Enveloppes rhéologiques d’une lithosphère continentale
267
12
suite Déformations des matériaux de la lithosphère
Les séismes : des déformations cassantes logarithmique) traduisant l’énergie émise par le
instantanées séisme sous forme d’ondes élastiques 3 ;
◦◦ intensité d’un séisme : définie sur une échelle
•• Déplacement brutal de deux blocs rocheux de part et
empirique, fonction des réactions humaines, des
d’autre d’une faille active.
dégâts causés aux constructions et des modifica-
•• Cycle sismique : tions du paysage ;
◦◦ entre deux séismes : faille sous contraintes et blo- ◦◦ mécanisme au foyer : permet l’analyse de la géo-
quée ; déformation élastique et plastique ; lente métrie d’une faille active et de son mouvement ;
accumulation d’énergie ; représentation conventionnelle, par le biais de la
◦◦ quand le seuil de rupture est atteint il y a séisme : projection horizontale d’une sphère centrée sur
relâchement de l’énergie accumulée, sous forme le foyer (sphère focale), des secteurs en compres-
de chaleur et d’ondes sismiques ; l’essentiel des sion lors du premier mouvement des ondes P (en
dégâts est généré par les vibrations du sol sous noir ci-dessous), et des secteurs en dilatation (en
l’effet des ondes de surface. blanc) ; indétermination de 90° à lever.
•• Caractérisation d’un séisme : •• Caractérisation de l’aléa sismique :
◦◦ diversité des observations effectuées : analyse des ◦◦ ensemble des mécanismes aux foyers dans une
sismogrammes, étude des déformations sur le ter- région donnée : contexte tectonique ;
rain, mesures des glissements induits ; ◦◦ surveillance des failles actives par GPS et interfé-
◦◦ magnitude d’un séisme : valeur calculée (échelle rométrie radar 3 .
Représentation des trois grands types de mécanismes au foyer pf à faible pendage N pf en raison de
plan de faille (pf) car subduction l'alignement des
océan-arc volcanique épicentres et des
plan auxiliaire (pa)
des Aléoutiennes failles à terre
azimuth du plan
pa1 pf1 de faille (az)
faille normale (1) ou pf2 az ou pa2 faille normale (2)
vecteur
déplacement 160°O 140°O
AMERIQUE
fa
Alaska
il
N = nord
Direction de la faille X
Rv = rejet vertical e
charnière ial
Rt = rejet horizontal transversal
anticlinale ax
β : azimut α : pendage ce
rfa Direction du pli
Z su
N Miroir de la faille
avec stries Y N
β Plis isopaques β
α
α
Rv
Rt
Z
charnière
Faille normale synclinale
X
Y
faille inverse ♀
Lacoux
charnière
j2 anticlinale
plat
j3-5
charnière
rampe
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synclinale
269
13 Transformations minérales du métamorphisme
Transformations consécutives à un changement minéraux susceptibles de réagir entre eux ; résul-
de température et/ou de pression tats représentés sur des grilles pétrogénétiques.
•• Transformations minéralogiques à l’état solide : •• Assemblages minéralogiques formés dépendent :
◦◦ pouvant se traduire notamment par des couronnes ◦◦ des conditions (P,T) rencontrées par la roche ;
réactionnelles ; ◦◦ de la vitesse des réactions : vitesse plus rapide
◦◦ fréquemment associées à des déformations qui les lors d’un enfouissement (métamorphisme pro-
accélèrent. grade) que lors d’une exhumation (métamor-
•• Transformations régies par les lois de la thermody- phisme rétrograde) ;
namique : ◦◦ de la nature du protolithe 27 : roches métamor-
◦◦ lors d’un enfouissement (pression lithostatique P phiques paradérivées (protolithe sédimentaire),
et température T augmentent) : les minéraux de la orthodérivées (protolithe magmatique) ou roches
roche originelle (protolithe) sont remplacés par polymétamorphiques (protolithe métamor-
d’autres, plus denses et d’entropie plus élevée ; phique).
◦◦ lors d’une exhumation : c’est l’inverse ; •• Dans certaines conditions, hydratées ou anhydres, le
◦◦ calcul par la thermodynamique des conditions (P, métamorphisme peut conduire à l’anatexie crustale
T) de stabilité d’un minéral ou d’un ensemble de (à partir de gneiss par exemple) 8 .
glaucophane
pyroxène
albite
10 cm 1 cm
10 cm
Vue d'ensemble de la roche Détail d'une couronne réactionnelle
minéraux couronne
Al : albite ; Px : pyroxène reliques réactionnelle
Gl : glaucophane
↑ Température Gl
Px Px Px Px Gl
Al ↑ Pression Al Al
Px Gl
H 2O Al Gl
Px
Al Px
Pl
Px Al
1 cm
Stade 1 (hypothétique) Stade 2 (photographie) Stade 3
PROTOLITHE : GABBRO RÉACTIONS INCOMPLÈTES RÉACTIONS COMPLÈTES
b
ROCHES MÉTAMORPHIQUES : METAGABBROS - SCHISTES BLEUS
Évolution possible des minéraux d’un gabbro lors d’un enfouissement
270
GÉOLOGIE
/km
1
4°C
schistes A B
bleus
45
P z
(GPa) (km)
solidus d'un mélange « quartz - albite - orthose » à saturation d'eau
solidus d'un mélange « quartz - albite - orthose » sec
géotherme continental
partie grenue, fraction solide Le magma A se solidifie dès qu'il remonte → migmatites (photographie)
fondue puis réfractaire Le magma B peut remonter avant de se solidifier → pluton granitique,
recristallisée = mélanosome volcanisme rhyolitique
= leucosome
METAGABBRO DU VISO
Minéraux identifiés (= une paragenèse) Données géochimiques
glaucophane, grenat, jadéite, phengite (mica blanc teneur en Si des phengites = 3,4
stable à haute pression), quartz ; zoïsite ; pas de lawsonite coefficient de distribution de Fe et Mg
entre grenat et clinopyroxène KD = 16
Domaine (P,T) de co-stabilité des minéraux Domaine (P,T) déterminé à partir
sur la grille des faciès de géothermomètres et géobaromètres
100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 T(°C) 200 300 400 500 600 700 T(°C)
diagenèse cornéennes
schistes
Chl + Ep + Ab + Qtz
bas grade
Pg + Zo + Qt
verts
Hbl + An + H2O
Ep granulites
Ab amphibolites
Px + H2
z
Hbl
bleus Si 3,4
Cp
x + Hbl
Grt + P
1,5 45 1,5
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Gln +Q l
tz +H Si 3,5
KD =18
Lws
KD =16
2O
Cp Opx +
x+ Pl
conditions Grt
2,0 éclogites +Q 2
Pg Lw
tz
non réalisées
Gln+
+Z s+
Grt
dans la nature P
o + Jd
Jd
(GPa)
Qt
2,5
z
/km
éclogites Qtz
4°C
Coe
(UHP)
3,0 90
z Ab : albite. An : anorthite. Chl : chlorite. Coe : coésite.
P Cpx : clinopyroxène (Jd : jadéite). Ep : épidote. Gln : glaucophane. limites d'égal taux de Si dans les phengites
(GPa) (km)
Grt : grenat. Hbl : hornblende. Lws : lawsonite. Opx : orthopyroxène. limites d'égal coefficient de distribution de
Pg : paragonite. Pl : plagioclase. Px : pyroxène. Qtz : quartz. Zo : zoïsite.
Fe et Mg entre grenat et clinopyroxène
géothermomètre géobaromètre
Comment replacer une paragenèse d’une roche métamorphique (métagabbro) dans le champ (P,T) ?
271
13
suite Transformations minérales du métamorphisme
•• Les géobaromètres et les géothermomètres : déter- •• Pour établir un chemin (P,T) indexé en temps,
mination plus fine des conditions (P,T) grâce à : (P,T) = f(t), il faut :
◦◦ des réactions du métamorphisme ; ◦◦ identifier des ensembles de minéraux stables dans
◦◦ des minéraux index (géobaromètre : coésite, les mêmes conditions (P,T) = paragenèses ;
stable au-delà de 3 GPa ; géothermomètre : ◦◦ établir une chronologie relative (et parfois abso-
glaucophane, stable à moins de 500 °C) ; lue) de ces paragenèses ;
◦◦ la distribution de certains éléments chimiques
◦◦ retracer l’ensemble des conditions (P,T) aux-
dans les phases minérales.
quelles a été portée une roche après sa formation.
•• La répartition des minéraux index est indiquée sur les
cartes géologiques par des isogrades. •• Un tel chemin fait apparaître :
◦◦ des étapes progrades, caractéristiques des condi-
Variations temporelles des associations tions d’enfouissement ;
minéralogiques d’une roche : chemin (P,T) = f(t) ◦◦ des étapes rétrogrades, caractéristiques des condi-
•• Des reliques des minéraux formés dans les condi- tions d’exhumation ;
tions (P,T) successivement rencontrées par les roches ◦◦ un pic de métamorphisme : conditions (P,T)
peuvent subsister aux conditions de la surface, à l’état maximales atteintes par la roche ; jauge de pro-
métastable, si les réactions qui les forment ont été fondeur et de température dans l’histoire tecto-
incomplètes (métamorphisme rétrograde notamment). nique de la roche.
100 200 300 400 500 600 700 800 900 T(°C)
4
bas schistes cornéennes
Chl + Ep + Ab + Qtz
Gl
Hbl + An + H2O
grade verts Chl
0,5 Ep
am
Gl 3
ph
granulites
ibo
1,0 schistes
lite
bleus 2
s
1,5 45 Gln 1
/km
4°C
Gt 2,0 Grt
Chl
Gln+
Jd éclogites
conditions
Gl 2,5 non réalisées
S1
dans la nature éclogites
Gt 3,0 90 (UHP)
P z Chl : chlorite. Ep : épidote. Gln : glaucophane.
(GPa) (km) Grt : grenat.
Gt Chaque "point" est placé au minimum des conditions
Chl (P,T) qui peuvent être déduites de l'étude minaralogique.
Lame mince d'une métabasite (LPNA) Chemin (P,T) = f(t) de cette métabasite
1. Identifier des minéraux index et 2. Etablir une chronologie relative de ces minéraux 3. Tracer le chemin (P,T) = f(t) ci-dessus
leurs conditions (P, T) de stabilité ● Grenat, fracturé : antérieur à la déformation Conditions (P,T) successivement
● Chlorite : faciès des schistes verts (antetectonique). rencontrées : faciès des éclogites (1), puis
● Glaucophane : faciès des schistes ● Glaucophane, allongée selon le plan de schistosité des schistes bleus (2), puis des schistes
bleus S1 qui moule les grenats : postérieure au grenat, verts (3) et de la surface (4).
● Grenat : faciès des éclogites syntectonique.
Il s'agit d'un chemin rétrograde
● Chlorite, dans les fractures, recoupe la glaucophane :
(exhumation). Pic de métamorphisme :
postérieure à la déformation (posttectonique).
Grenat < Glaucophane < Chlorite au moins 500°C, à 45 km
272
GÉOLOGIE
Distribution spatiale des roches métamorphiques cornéennes) : fort gradient BP, HT ; apport localisé
d’une région : gradient de métamorphisme de chaleur au voisinage immédiat d’un pluton en
cours de refroidissement.
•• Gradient de métamorphisme = courbe qui relie les
pics de métamorphisme des roches d’un ensemble Nature des séries métamorphiques étroitement
régional ; indicateur de l’évolution dans le temps liée à l’histoire géodynamique des chaînes
d’un gradient géothermique local. de montagnes
•• Trois principaux gradients d’enfouissement, relié •• Massifs anciens : signature métamorphique des dif-
chacun à un ou plusieurs contextes géodynamiques férentes étapes allant de l’ouverture océanique à la
par référence à l’actualisme. subduction puis à la collision.
•• Méthodes transposables à une autre échelle dans le •• Alpes occidentales : signature de l’histoire océanique
cadre du métamorphisme de contact (faciès des de la chaîne (ouverture, subduction) 15 .
Extrait de la carte de Rivesaltes (1/50 000) © BRGM 1993
micaschistes de l'Agly
zone à chlorite
zone à biotite
zone à cordiérite
zone à andalousite
zone à sillimanite-
muscovite
zone à sillimanite-
feldspath potassique
0,2 A : andalousite Za Zb
Zc
Biot : biotite Zd Ze Zf
Chl : chlorite Gradient ≈ 65°C / km
0,4 A Cor
Cor : cordiérite
15 D S
Bio l
D : disthène
Ch
Mu
FK + Q
sc
Musc : muscovite
+S
P z Q : quartz
(GPa) (km) S : sillimanite
Détermination d’un gradient de métamorphisme à partir de données cartographiques (micaschistes de l’Agly)
100 200 300 400 500 600 700 800 900 T(°C)
diagenèse ● HP-BT : haute pression (franciscain)
cornéennes
A association dans l'espace des faciès « schistes bleus » et « éclogites »
bas grade schistes
GRADIENT DES ZONES DE SUBDUCTION
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
0,5 verts
D S BP - H
T
amphibolites ● PI-HT : pression intermédiaire, haute température (barrovien ou
1,0 granulites
dalradien) : association dans l'espace des faciès « schistes verts »,
non réalisé dans la nature
2,0
4°C
éclogites
DIVERS CONTEXTES GÉODYNAMIQUES (dont COLLISION)
-B
(UHP)
3,0 90
T
z
solidus d'un magma granitique saturé en eau
P
(GPa) (km) géotherme moyen de la croûte continentale A, D, S : andalousite, disthène, sillimanite (silicates d'alumine)
A basaltes en basaltes en B
coussins coussins
complexe filonien gabbros
rares filons
(dykes de basaltes) isotropes ou foliés
gabbros supérieurs front de
isotropes ou foliés serpentinisation
MOHO
gabbros sismique
lités lherzolites foliées
MOHO pétrologique
dunites résiduelles
harzburgites foliées Structuration verticale du complexe ophiolitique d'Oman (A)
et d'un complexe ophiolitique liguro-piémontais (B)
1 km
274
GÉOLOGIE
une chambre magmatique remplie d’une bouillie actuellement proposés : mode symétrique avec des
cristalline à l’origine des gabbros. Au sommet, venues magmatiques discontinues mais toujours
poche liquide alimentant le complexe filonien et abondantes ; mode asymétrique avec une exhuma-
les émissions basaltiques. Litage des gabbros lié tion du manteau : mise en jeu d’une faille de déta-
aux déformations tectoniques de la zone axiale ; chement dégageant des affleurements mantelliques
◦◦ accrétion au niveau des dorsales lentes : deux modes qui constituent les « oceanic core complex ».
laves et dykes
gabbros intrusifs
dans le manteau
manteau
1
01
,2
serpentinisé M Ca
na
les
et
rtin
manteau ès
Es
ca
lithosphérique ié
d’a
pr
dif
non serpentinisé mo
déformation ductile
fusion partielle
séismes migration des magmas
(déformation cassante) limite de plaque
Modèle d’une dorsale rapide (a) et d’une dorsale lente en mode symétrique (b) ou asymétrique (c)
(Éléments de Géologie, Y. Lagabrielle, M. Renard, M. de Rafelis, E. Martin, 15e éd., Dunod, 2015)
275
14
suite L’océan
Interactions entre croûte océanique et eau de mer nentale active (Amérique du Sud, Java, Japon…) ;
•• Les manifestations hydrothermales : fumeurs noirs subduction océan/océan : formation d’un arc insu-
et blancs fréquemment entourés d’écosystèmes ; laire (Mariannes, petites Antilles, Tonga…).
émergences de circulations convectives d’eau de mer •• Zones correspondant à des frontières convergentes de
modifiant localement le flux thermique. plaques, marquées par une activité sismique et mag-
•• Les échanges chimiques : déduits de la comparaison matique importante : marges actives, alors continen-
entre eau de mer et fluides hydrothermaux : tales ou non (arcs insulaires).
◦◦ formation de minéraux hydroxylés (notamment •• Des signatures géomorphologiques, géophysiques et
des phyllosilicates), certains piégeant le magné- pétrologiques :
sium (chlorites). Serpentinisation des olivines et ◦◦ présence d’une fosse océanique, déterminant une
développement d’amphiboles ; anomalie gravimétrique de Bouguer négative ;
◦◦ percolation enrichissant le fluide en métaux (Zn, ◦◦ distribution des séismes définissant un plan :
Cu), précipitant ensuite sur le fond marin ; plan de Wadati-Benioff de pendage variable
◦◦ comportements différents des éléments, réalisant selon les subductions. Séismes profonds avec des
un tri géochimique ; métamorphisme de la croûte hypocentres jusqu’à 700 km ;
dans le faciès schiste vert. ◦◦ flux thermique plus faible au niveau de la fosse,
plus fort au niveau de l’arc volcanique : modé-
Évolution thermomécanique de la lithosphère lisation des isothermes faisant apparaître l’en-
océanique foncement du panneau froid. Distribution des
•• Approfondissement des fonds océaniques vers les isothermes rendant compte du gradient métamor-
plaines abyssales en relation avec le refroidissement phique HP-BT caractérisant la subduction 13 ;
et l’approfondissement de l’isotherme 1 300 °C : ◦◦ environnement caractéristique du magmatisme
subsidence thermique. calco-alcalin exprimé sous forme volcanique ou
•• Épaississement et alourdissement de la lithosphère : plutonique : volcanisme : basaltes calco-alcalins,
modification de l’équilibre gravitaire de flottabilité andésites, dacites, rhyolites ; plutonisme : dio-
(poids/poussée d’Archimède). Calcul théorique de la rites, granodiorites et granites. Produits différen-
flottabilité mais largement dépassé dans les situations ciés plus abondants dans les marges continentales
géologiques réelles (zones de poids différents soli- que dans les arcs insulaires.
daires au sein d’une plaque…). •• Des subductions avec présence ou non d’un prisme
•• Subduction entretenue par l’instabilité gravitaire de d’accrétion sédimentaire dans la fosse :
la lithosphère : enfoncement du panneau lithosphé- ◦◦ prisme formé par sous-charriage d’unités asso-
rique (slab) dans l’asthénosphère, favorisé par l’aug- ciant sédiments pélagiques et terrigènes ; parfois
mentation de densité avec la profondeur (éclogitisa- émersion sous forme d’îles situées en avant de
tion du panneau plongeant) générant une traction. l’arc volcanique : exemple de la Barbade ;
◦◦ marges en non-accrétion : érosion tectonique de
Les marges actives et la subduction la marge de la plaque chevauchante (failles nor-
•• Localisation de la subduction d’une plaque océa- males) par glissement d’unités ensuite entraînées
nique : subduction océan/continent : marge conti- en profondeur par le panneau en subduction.
0
anomalie gravimétrique
2
de Bouguer (mgal)
200 1200°C
(µcal.cm-2.s-1)
A 1,5 1200°C
0 1 300
0,5 400
1600°C 1600°C
-100 0 500
Mer de Chine Japon C
arc Pacifique
bassin fosse océan 600 modèle thermique d'une
zone de subduction calculé
700 km pour une vitesse de 8 cm/an
Anomalies gravimétriques (A) et flux thermique (B) à travers le Japon ; modèle thermique de subduction (C)
276
GÉOLOGIE
lithosphère Moho
lithosphère
100 100
asthénosphère
200 asthénosphère asthénosphère asthénosphère 200
10 30
niveau de dé
manteau supérieur collement
(péridotite non Moh 20 100
o 120
serpentinisée)
manteau supérieur asthénosphère km
50 km 30
croûte continentale croûte continentale lithosphérique
A inférieure ductile supérieure cassante km
(A) Architecture d’une marge continentale passive ; (B) modèle de mise en place par faille de détachement
277
15 Une chaîne de montagnes :
les Alpes franco-italo-suisses
Les grandes unités lithostructurales •• À partir des données de la carte géologique au 10-6,
de l’édifice alpin en carte division de l’édifice en 5 zones majeures en utilisant :
•• Distinction entre socle, roches endogènes et sédi- la distribution des divers terrains, leurs caractères
mentaires ante-mésozoïques, relevant de l’histoire tectoniques et métamorphiques, les grands accidents
varisque, et couverture, roches sédimentaires méso- tectoniques entre eux (unités plus ou moins chevau-
et cénozoïques traduisant la seule histoire alpine. chantes vers l’ouest).
Contact chevauchant Contact chevauchant
Front Zone Zone liguro- Zone austro-alpine
Bassin molassique Zone dauphinoise
pennique briançonnaise piémontaise et sud-alpine
suisse
Mont MCI
KDB Rose
MCE
Bornes Mont
Blanc
Bauges SL Oph
ZV pca
MCE
ZH
FGP
ZBr ZBr Sesia
Belledonne
MCI
Chartreuse Grand Paradis
10 km SL Oph
Plaine du Pô
FGP = fenêtre du Grand Paradis ; KDB = klippe de la Dent Blanche ; MCE = massifs cristallins externes (Mont Blanc,
Belledonne...) ; MCI = massifs cristallins internes (Grand Paradis, Mont Rose..) ; Oph = ophiolites ; pca : plutonisme
calco-alcalin oligocène ; SL = schistes lustrés ; ZBr : zone briançonnaise ; ZH = zone houillère ; ZV : zone valaisanne
Extrait de la carte géologique de la France au millionième : les Alpes du Nord (© BRGM 2004)
Les principales caractéristiques des diverses unités des Alpes occidentales d’après l’extrait de carte au 1/1M.
Zones externes Zones internes
Unités Bassin Zone Zone liguro- Zones austro-
Zone dauphinoise
ou zones molassique briançonnaise piémontaise et sud-alpines
Socle Métasédiments (ko Métasédiments (bk, - Métasédiments (br) ;
- et bo) ; métagranites h et r) ; métagranites métagranites (d-h
(d-h) : MCE (h-r) : ZH et MCI et r)
Couverture Oligo-miocène Mésozoïque (t-j-c) et Mésozoïque Mésozoïque Rare (t)
(g-m) Eocène (e), Oligocène (g) (t-j-c) (j2-c)
278
GÉOLOGIE
Précisions : les numéros désignant les âges des roches et leur couverture sédimentaire sur basaltes, gabbros
magmatiques ont été remplacés par les lettres des ou serpentinites ; interprétation : lithosphère de dor-
périodes correspondantes ; les MCI attribués autrefois à sale lente de type Atlantique 14 .
la zone piémontaise sont intégrés à la zone briançonnaise •• La zone dauphinoise, ancienne marge passive :
(carte tectonique des Alpes ; CCGM - 2012). La zone grande épaisseur de sédiments du Jurassique au
liguro-piémontaise regroupe le seul matériel océanique. Crétacé, signe d’une forte subsidence ; restes de
blocs basculés, témoins d’un amincissement crustal
Les marqueurs de l’ouverture d’un océan alpin (rifting) à partir du Jurassique inférieur (syn-rift) ;
•• Les vestiges d’un domaine océanique : les ophiolites achevé au Jurassique terminal (post-rift) 14 .
100 m
crétacés
calcaires (j3)
basaltes en coussins
radiolarites
ophiolites
gabbros et dolérites
gabbro
serpentinites
filon de dolérite marbres métabasaltes
(basalte) (calcaires) (schistes bleus)
Organisation du complexe ophiolitique du Chenaillet et couverture sédimentaire des ophiolites
demi-fossé de la Mure
10 m
Interprétation
ophiolites contact par faille rectiligne contact stratigraphique
E O
varisques soit verticale ou normale discordant sur socle varisque
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Jurassique sup.
disposition asymétrique discordant :
des dépôts mésozoïques basculement terminé ancien miroir
de faille
Reconstitution du dispostif de blocs basculés au Jurassique sup. t
j1
O-SO E-NE
dôme de Taillefer Rochail t
La Mure post-rift
environ 5 km vé
ante-rift syn-rift né
j1 is
oul
environ F éb
1000 m olistolites F stratification Lias (j1) calcaire
schistosité
Jurassique Jurassique socle dolomie triasique (t)
supérieur moyen-supérieur Lias Trias Lias (j1) schisteux basalte triasique (t)
cristallin
Mise en évidence d’un système de blocs basculés au Jurassique au niveau des massifs cristallins externes (Oisans)
279
15
suite Une chaîne de montagnes :
les Alpes franco-italo-suisses
•• Marge passive symétrique, apulo-africaine : peu de et granulite (peut concerner d’anciens schistes bleus
témoignages car fortement érodée après collision. exhumés puis repris dans la collision).
•• Ouverture de l’océan alpin corrélée à celle de l’At- •• Rares témoins d’un magmatisme calco-alcalin de
lantique central ce qui permet de réaliser des recons- subduction : granodiorites oligocènes de la marge
titutions paléogéographiques ; océan de dimension apulo-africaine ; corroborent le plongement sud-est
modeste (quelques centaines de km de largeur). du (des) plan(s) de subduction (rupture du slab ?).
Les marqueurs de la collision
Les marqueurs de la subduction
•• Multiples indices du raccourcissement à toutes les
•• Diachronisme des métamorphismes de subduction : échelles :
◦◦ faciès schiste bleu à éclogite distribués d’ouest ◦◦ celle de la roche et de l’affleurement : microplis
en est, exprimant un gradient métamorphique dans les schistes lustrés ;
typique de subduction (8 °C/km) 13 ; ◦◦ régionale : plis, failles inverses et chevauchements
◦◦ données radiochronologiques : âges assez diffé- dans chaque massif subalpin : Bornes, Bauges,
rents des pics métamorphiques, sans lien avec Chartreuse, Vercors, etc. ;
la répartition précédente (pic plus ancien pour ◦◦ globale : empilement de nappes de charriage d’est
le Queyras ouest que le Queyras est) ; signes de en ouest : zone liguro-piémontaise sur zone brian-
subductions continentales : quartzites à coésite de çonnaise, elle-même sur zone dauphinoise (Front
Dora Maira (fragment briançonnais) ; métagra- pennique) ; klippes et fenêtres.
nites de la zone de Sesia (austro-alpin). Bilan : •• Indices d’un épaississement crustal et lithosphé-
plusieurs subductions diachrones. rique : repérable par la cartographie des anomalies
•• Au sein des Alpes centrales et orientales, métamor- de Bouguer et celle du MOHO ; identifié sur le profil
phisme typique de la collision : faciès amphibolite sismique ECORS.
(suite à la recristallisation
(schistes lustrés) partielle de coésite en quartz)
50 à 65 Ma Viso Qz
90 30 46 à 50 Ma 8° Cs coésite
pression
C
en kbar
MCE FP 1 2 3
NO Bauges Belledonne Briançonnais Liguro-Piémontais Austro-alpin SE
Jura
0
5
10 Vala O
isan MOH
30
MO
HO
0 10 30 60 km
60 FP : Front pennique
km sédiments cénozoïques
prisme 1: océanique
schistes lustrés et ophiolites sédiments mésozoïques Mésozoïque et croûte
européenne amincie croûte continentale
prisme 2 : crustal continental croûte continentale apulienne sup.
Briançonnais & Liguro-Piémontais européenne sup. ophiolites jurassiques
et sédiments associés croûte continentale
prisme 3 : lithosphérique croûte continentale apulienne inf.
avant-pays & Dauphinois européenne inf. manteau supérieur
Modélisation de la structure globale des Alpes à partir des données sismiques (profil ECORS) et gravimétriques 6
naise) ; seule la zone dauphinoise est épargnée ; tion anti-horaire du bloc Afrique (4 à 9 mm.an−1).
281
16 Délimitation des grands ensembles
lithostructuraux métropolitains
Deux grands ensembles d’après la carte chaîne varisque pénéplanée au Permien ; couches
géologique de la France au millionième subhorizontales ;
et ses cartouches « Cycles alpin et varisque » ◦◦ les fossés d’effondrement ou grabens : bordés
•• La France varisque (ou hercynienne), ensembles par des failles normales de direction NNE-SSO
paléozoïques et plus anciens 17 ; affleure dans des Golfe du Lion, Limagnes, Bresse, plaine d’Al-
massifs anciens aux reliefs modestes, mais aussi au sace ; vaste rift ouest-européen auquel sont liés
cœur de chaînes de montagnes récentes comme les des appareils volcaniques dont ceux du Massif
Alpes ; limites actuelles des massifs anciens = limites central ;
d’érosion. C’est le soubassement des bassins parisien ◦◦ les chaînes de montagnes récentes : la chaîne
et aquitain qui se prolonge jusqu’au cœur des Alpes pyrénéo-provençale 18 structurée pour l’es-
et des Pyrénées. sentiel sur son versant français au début du
•• La France alpine, ensembles méso-cénozoïques : Cénozoïque (continuité interrompue par le rift
◦◦ les bassins sédimentaires intracontinentaux 19 : ouest-européen) ; la chaîne du Jura 18 dont
couverture sédimentaire d’épaisseur modeste (ne l’histoire est liée à celle des Alpes ; la chaîne des
dépassant que rarement 3 000 m) transgressive Alpes 15 qui reprend en les déformant les plis
et discordante sur les formations de l’ancienne pyrénéo provençaux du Sud-Est de la France.
•B
assins intraconti- Massif central (2 000), Alpes (4 800), Cantal (1 900)
Grandes régions nentaux : bassins Vosges (1 400), Ardenne Jura (1 700), Monts Dores (1 900)
géographiques parisien et aquitain (700), Pyrénées (3 400), Chaîne des Puys
avec quelques (250-300) Massif armoricain (400), Provence (1 100), (1 500)
altitudes •R
ifts péri-alpins : fos- Corse occidentale (2 700) Corse orientale
approximatives sés rhénan et bressan
(en m) des points (200) Limagnes (500)
culminants •B
assin molassique
(400-500)
Roches sédimen- Roches magmatiques Roches sédimen- Roches volcaniques
taires mésozoïques et (granitoïdes), sédimen- taires mésozoïques et (dont basaltes
cénozoïques taires (protérozoïques et cénozoïques ; et trachytes)
Roches à
paléozoïques), métamor- roches magmatiques cénozoïques ou
l’affleurement
phiques varisques et par- paléozoïques ; roches quaternaires
fois cadomiennes (Massif métamorphiques varisques
armoricain) et alpines
•E
n auréoles pour •T errains sédimentaires • Mosaïque de formations Alignements N-S
les grands bassins ; allongés dans la direc- très diversifiées, ce qui (chaîne des Puys)
couches monoclinales tion des plis (E-O pour traduit leur caractère ou forme circulaire
et discordantes sur le l’Ardenne et le Massif fortement déformé (plis, (Monts Dores
socle en périphérie. armoricain, NE/SO pour failles inverses, décro- et Cantal).
•B
ordée par des failles les Vosges). chements, charriages,
Disposition
normales pour les • L arges intrusions de gra- klippes et fenêtres).
fossés. nitoïdes (Massifs central • Allongement NE-SO
et armoricain, Vosges) pour le Jura, E-O pour
•N ombreuses failles de les Pyrénées ; forme
directions NE-SO et générale arquée pour les
NO-SE. Alpes.
282
GÉOLOGIE
0 50 100 150 km
bassins sédimentaires
intracontinentaux
SA
e
enn v rift ouest-européen et
Ard
volcanisme associé (v)
massifs varisques et "noyaux"
ante-triasiques repris dans
Mas BASSIN les orogènes alpin et
FR
sif pyrénéo-provençal
arm PARISIEN Forêt
oric Vosges
ain Noire chaîne alpine (Alpes
SB
occidentales)
chaîne pyrénéo-provençale
Jura
FB
BM s
e
Alp
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
SP L
M chevauchement
as L
si CP
fc faille normale
en
t
Ca ral BASSIN
BASSIN BM : bassin molassique
PADAN
AQUITAIN Ca : Cantal
CP : chaîne des Puys
FB : fossé bressan
Provence FR : fossé rhénan
SN L : Limagnes
Pyrén SA : seuil d'Artois
ées
SB : seuil de Bourgogne
Corse SN : seuil de Naurouze
SP : seuil du Poitou
3'
1
7
9
4 7
2 3 8
6
9
7
La partie sud-ouest du Massif armoricain ; extrait de la carte de France à 1/1 000 000 (© BRGM, 2003)
Reconstitution de l’histoire de la chaîne à partir de structures repérées sur la carte à 1/1 000 000
Sur la carte Objet Interprétation Etape de l’histoire
Complexe leptyno-amphibolique : Vestige de lithosphère
1, gla, en vert Expansion océanique
métagrès + métabasaltes océanique
Métamorphisme selon un Fermeture de l’océan
2, étoile Reliques éclogitiques
gradient HP-BT et subduction
Décrochements (3), NO-SE, associés
3 et 3’ Cisaillement simple
à des plutons sigmoïdes (3’)
Déformations associées
Chevauchements à vergence Sud (4)
4 et 5 à la collision varisque
ou Nord (5) Raccourcissement horizontal
6 Plis
Magmatisme associé
7 Granitoïdes des zones de collision
à la collision
Métamorphisme selon un Métamorphisme associé à une
8 Migmatites
gradient HT collision varisque
Couverture mésozoïque Sédimentation sur la chaîne
9 Érosion puis transgression
en discordance pénéplanée
284
GÉOLOGIE
h
P : pression exercée par chaque
1 2 3 4 5 colonne sur S (en Pa)
ec croûte continentale Px : pression exercée par la
d = 2,7 colonne x Modèle de Airy
3 3
P1 = (2,7.10 .ec.g) + (3,2.10 .r.g) (équilibre archimédien)
3
r r racine P3= 2,7.10 .(h + ec + r).g r = 5,4 h
manteau P1 = P2 = P3 = P4 = P5 = P6
d = 3,2 S S: surface de
compensation profondeur à laquelle se trouvaient
h
- 2km
* les roches avant pénéplanation
*
h'
croûte continentale
ec = 35 km
*
d =2,7
r'
* roches de
l'ancienne racine
r = 27 km
d= 3,2
manteau
8
1 4
bassin
houiller
7 SAINT-ETIENNE
285
18 Les ensembles lithostructuraux récents
autres que les Alpes
Le Jura : partie la plus externe du prisme ◦◦ couverture déformée par des plis et failles inverses
orogénique alpin de direction NE-SO au cœur et N-S au front ;
◦◦ couverture décollée au niveau du Trias salifère
•• Une chaîne étroite (70 km au maximum) et allon-
(couche savon).
gée en croissant du nord-est vers le sud : limites
tectonique à l’ouest (chevauchement sur la Bresse), •• Une tectonique récente post-oligocène pour la Haute-
stratigraphique à l’est (discordance du bassin molas- Chaîne et anté-pliocène pour le chevauchement fron-
sique qui la sépare des Alpes). tal : oligocène au cœur des synclinaux de la Haute
chaîne et chevauchement du pliocène de la Bresse (6
•• Trois parties, aux déformations diverses, en fonction
et 4 sur la carte).
de l’éloignement par rapport aux Alpes et de la litho-
logie. •• Un relief conforme avec des plis en plat et rampe
(= plis coffrés).
•• Une chaîne essentiellement constituée de roches
sédimentaires : •• Une morphologie marquée par l’érosion karstique ( 9 )
◦◦ principalement du Jurassique à l’affleurement : et l’empreinte des glaciers du quaternaire.
calcaires et de marnes ;
8 Trois secteurs
Jura des faisceaux
1
6 (plissé et faillé)
Jura des plateaux
2
BRESSE 1 2 3 (tabulaire)
Jura plissé
3
= Haute chaîne
Déformations
5 (régime compressif)
4 chevauchement
SILLON MOLASSIQUE 4
du Jura sur la Bresse
7
5 anticlinal
synclinal (Cénozoïque
6
à l'affleurement)
7 chevauchement
6 8 décrochement
ALPES
500
286
GÉOLOGIE
Les Pyrénées : une chaîne intracontinentale ◦◦ une tectonique antérieure à celle des Alpes : entre
•• Une chaîne étroite (100 km de large) d’orientation éocène et oligocène (voir * sur la carte : oligocène
ouest-est ; chevauchant deux bassins sédimentaires (le discordant sur l’éocène) ;
Bassin aquitain au nord et le Bassin de l’Ebre au sud). ◦◦ des déformations (plis, failles) de direction ouest-
•• Quatre zones délimitées par des accidents tecto- est ;
niques (failles et chevauchements, 1 à 3 sur la carte) ◦◦ une orogenèse consécutive à l’ouverture du
montrant des témoins des orogenèses varisque et golfe de Gascogne (diverticule de l’Atlantique) :
pyrénéenne. contexte de transtension (bassins en pull-apart)
•• Une orogenèse liée à celle des Alpes, dans un lié au coulissage de l’Ibérie par rapport à l’Eu-
contexte tectonique différent : rope, suivi d’une collision lors de la remontée
◦◦ pas de suture ophiolitique : collision non précédée de l’Ibérie vers le nord (raccourcissement nord-
d’une océanisation et d’une subduction ; sud).
1
cénozoïque (e) avec g discordant
*
chevauchement
6
10
zone nord- pyrénéenne
socle varisque (b, o, s, d, h, granitoïdes)
5 couverture mésozoïque (t, j, c)
5 faille nord-pyrénéenne
11 2
6
zone axiale = haute chaîne
9 socle varisque (b, o, s, d, h, granitoïdes)
3 chevauchement
zone sud- pyrénéenne
8 couverture mésozoïque (j, c)
et cénozoïque (e, g)
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
4 chevauchement
BASSIN de l'EBRE
Des témoins de 2 orogénèses
7 flyschs crétacés
8 plis de direction O-E
5 plis O-NO/E-SE
1 2 3 4 failles O-E
et métamorphisme varisque
O. varisque O. pyrénéenne
avec migmatites 9 nappe de charriage
6 granitoïdes varisques 10 métamorphisme pyrénéen (surcharges bleues)
péridotites (lherzolites)
11
affleurant dans des bassins en pull-apart
Extrait de la carte au millionième : partie centrale des Pyrénées (©BRGM, 2003)
287
19 Les bassins sédimentaires
Le Bassin parisien, un bassin intracratonique 11 dence thermique achevée au début du Cénozoïque.
•• Des dépôts dissymétriques en lien avec l’histoire •• Une disposition concentrique comme conséquence des
sédimentaire : plus épais sur le bord oriental car mouvements alpins : le rifting oligocène a pour effet
transgressions et régressions successives du Trias le soulèvement de toute la bordure orientale (Vosges
au Crétacé en provenance du sud-est (océan alpin) ; et Morvan) qui engendre le caractère concentrique des
dépôts de plate-forme ; série plus ou moins disconti- terrains par érosion des termes les plus anciens.
nue suite à des phases d’émersion parfois longues •• Des structures héritées du socle varisque : deux
(lacune importante au Crétacé inférieur). types de déformations occasionnées par des rejeux
•• Une faible subsidence : subsidence totale maximale des structures varisques du soubassement : failles
d’un peu moins de 3 000 m au centre du bassin (Brie) exprimant le V hercynien (NE-SO à l’est et NO-SE
soit un peu plus de 1 000 m de subsidence ther- à l’ouest) et « plis » (vastes ondulations) de direction
mo-mécanique ; interprétée comme la somme d’une NO-SE dans le secteur occidental (anticlinal du Pays
subsidence tectonique permo-triasique en lien avec de Bray, dôme de l’Artois).
l’étalement gravitaire de la chaîne varisque voire •• Une géomorphologie monoclinale (diverses cuestas
d’un épisode de rifting avorté, suivie d’une subsi- en périphérie) et tabulaire (zone centrale).
5
8
1
3
4 7
50 km
Quelques caractères du Bassin Parisien à partir de l’analyse des points référencés sur la carte
N° sur carte Observations Interprétation
1 et 2 Contact socle-couverture : discordance du Trias Transgression d’est en ouest
inf. t1 à l’est (1) ; discordance plus récente à
l’ouest (2) : Jurassique inf. j1 ou moyen j2
3 et 4 Surface des affleurements du Jurassique plus Domaine est plus longtemps immergé que le
importante à l’est (3) qu’à l’ouest (4) domaine ouest car transgression d’est en ouest
et régression d’ouest en est.
5 et 6 Biseaux entre terrains mésozoïques : le Jurassique Chaque transgression a une amplitude plus
inf. recouvre le Trias sup. en (5) et le Crétacé sup. importante que la précédente : soit hausse
recouvre soit le Crétacé inf. soit directement le croissante du niveau marin à chaque cycle eusta-
Jurassique sup. en (6). tique, soit élargissement de la zone subsidente.
7 Isobathes extrêmes du toit du socle (> 3 000 m) Zone du bassin la plus subsidente
8 Affleurements du Jurassique sup. j3 et du Cré- Pli de type anticlinal associé à une faille verticale
tacé inf. c1 alignés selon une direction NO-SE et sur son flanc N-E ; rejeu d’une faille varisque
emboîtés, bordés par une faille rectiligne (subsidence différente des 2 compartiments)
288
GÉOLOGIE
ne
golfe de
300
6000 de Gascogne)
20 distension
5000 4000
0
00 forage du bassin
Jurassique sup. Stect
A de Parentis dont
5000 dour Toulouse
Bayonne sont tirées les 10 (ouverture de
6000 l'océan alpin) Stherm
8000 courbes de
10 000 subsidence
PYRE 6000 13 Subsidence totale
50 km NE ES profondeur (km)
Bassin aquitain : isobathes du toit du socle et courbes de subsidence interprétées du sous-bassin de Parentis
Le Bassin aquitain, un bassin mixte au contact diapirs de sel (8) qui traduisent une sédimentation
des Pyrénées évaporitique (sel gemme et sylvite).
•• Portion septentrionale (N de la Garonne) : disposi- •• Volcanisme basaltique associé (9) (Kayserstuhl), d’âge
tion en auréoles qui s’apparente à celle du Bassin miocène, consécutif à la distension de la lithosphère.
parisien ; faible subsidence ; témoignages des cycles •• (10) : exemple de bloc « basculé ».
de transgression-régression mésozoïques et éocène ; •• (11) et (12) : non correspondance des affleurements
région non touchée par la transgression triasique (pas de socle à même latitude suggérant en plus du mou-
d’évaporites). vement distensif E-O un déplacement par coulissage
•• Portion méridionale : très grande épaisseur de sédi- des lèvres du rift (décrochement) ; confirmation par
ments (>> 3 000 m), qui s’accroît en direction des l’analyse des mécanismes au foyer d’un séisme (13)
Pyrénées ; abondance de la sédimentation détri- ayant eu lieu en 1980 au nord de Bâle : choix de p1
tique (flysch) à partir du Crétacé sup., alimentée comme plan de rupture car conforme à l’orientation
par le rapprochement du bloc Espagne, le domaine des failles (mouvement actuel décrochant senestre).
passant d’un comportement de marge passive (lien
avec l’ouverture du golfe de Gascogne au Crétacé
inf.) à celui de bassin flexural d’avant-pays ; la col- 3
lision pyrénéenne à l’Éocène engendre des plis E-O
accompagnés de diapirs de sel triasique. Décharges 9
détritiques récentes : molasses oligo-miocènes ; cône 4 8
de déjection pliocène du Lannemezan.
Le fossé rhénan, exemple de bassin d’effondrement
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
7
péri-alpin 2
1
Rift continental appartenant à un ensemble de bassins
11 12
en échelons distribués du sud (Méditerranée) au nord 10
(Allemagne) de l’avant-pays alpin. Leur formation suit 5 13
la première phase de collision alpine.
•• Failles normales majeures ou bordières (1 et 2) qui à la
p1
fois affectent l’Oligocène g (3) et sont recouvertes par
celui-ci (4), signe de leur caractère syn-rift ; absence
de mouvements depuis le Pliocène p, discordant (5).
6
•• Remplissage par des sédiments oligocènes, discor- p2
dants sur le Jurassique (6) (terrains ante-rift) ; épais- Extrait de la carte géologique au millionième
seur qui peut atteindre 2 500 m (7) et présence de (© BRGM, 2004)
289
20 Les îles océaniques françaises
La Réunion, volcan bouclier de point chaud •• Des aléas bien identifiés et des risques limités 3 :
•• Accolement de 2 édifices composites, le piton des ◦◦ aléas volcaniques : magmatisme actuel effu-
Neiges au N-O, volcan éteint (activité entre –2 Ma sif se manifestant principalement par des cou-
et –12 ka), et le piton de la Fournaise au S-E, vol- lées fluides, essentiellement cantonnées dans la
can actif depuis 350 ka, formé de l’emboîtement caldeira principale (Enclos), et un dégazage assez
de 2 caldeiras en fer à cheval, ouvertes à l’est sur limité sous forme de petits cônes stromboliens de
l’océan Indien ; un des volcans les plus actifs au répartition un peu plus large ; fréquence des cou-
monde. lées très élevée (annuelle) dans l’Enclos et élevée
•• Les laves du piton des Neiges relèvent d’une (décennale) sur les flancs orientaux ;
série tholéiitique ancienne évoluant en série alca- ◦◦ risques : enjeux très modestes sur le flanc est (zone
line avec quelques produits différenciés (mugéa- en grande partie inhabitée ; une seule route) et pré-
rites-trachytes) ; très peu de différenciation des visions des éruptions relativement fiables (nettes
laves du piton de la Fournaise (basaltes alcalins) déformations du volcan lors de l’ascension du
car édifice trop récent. magma, suivies par GPS ; chute de la vitesse des
•• Situation géodynamique : point chaud qui se situe à ondes sismiques juste avant éruption, sismicité…) ;
l’extrémité S-O d’un alignement de volcans éteints ◦◦ un aléa mal connu : sur tout le flanc est de l’île, repé-
(« plateau » des Mascareignes et archipel Chagos - rage en mer de coulées de débris produites par des
Laccadive) ; alignement qui se termine par les vastes glissements sous-marins, soulignant son instabilité
épanchements volcaniques du Deccan en Inde, mis suite aux séismes et aux très fortes pluies ; événe-
en place lors de la crise K-T. ment toutefois inconnu sur la période historique.
St Philippe
0 St Joseph
produits série basaltique série basaltique 0 10 km réseau routier cultures
différenciés récente ancienne zones urbanisées prairies-pâtures
CC : cirque de Cilaos ; CM : cirque de Mafate ; CZ : cirque de Salazie ; PN : piton des Neiges ; PF : piton de la Fournaise
Carte géologique simplifiée de l’île de la Réunion (a) ; coupe schématique des 2 édifices volcaniques (b) ;
cartographie de l’aléa « coulées de lave » (c) ; cartographie des enjeux (d)
290
GÉOLOGIE
de l'archipel
du
St Kitts
pr
Antigua
e
Montserrat
ARC RECENT
ride (-5 Ma à actuel)
16° Guadeloupe Tib
uro
bassin du Vénézuela
n
Conil
Dominique
3000m
ride d'Avès
Morne
Martinique St Pierre 0 10 20
Jacob
30 km
200 00 Pitons
0 m ARC
du Carbet
14° Ste Lucie ridem INTERMEDIAIRE
Ste
Luc (-16 à -7 Ma)
St Vincent ie Fort-de-France
bassin le Vauclin
volcanisme plio-quaternaire de La prisme
sédimentaire Trois Ilets ARC
volcanisme miocène Tobago Barbade
émergé ANCIEN
volcanisme éo-oligocène Grenade (-25 à -21 Ma)
trace de la
calcaires mio-pliocènes B
subduction Ste Anne
(A) Situation de l’île de la Martinique ; (B) carte géologique simplifiée ; (C) vue du flanc S de la montagne Pelée
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
143
(a) (b) Nd/144Nd MORB sédiments au
0,5130
concentration échantillon
large(Est) de
10 la Martinique
0,5126 sédiments au large
de l'Orénoque
1 Terre
andésite (Mt. Pelée) 0,5122 primitive
basalte d'arc
N-MORB
0,1 0,5118
Rb Ba K Nb La Ce Sr Nd Zr P Eu Ti Dy Y Er Yb 0,703 0,705 0,707 0,709 0,711
87
incompatibilité décroissante Sr/86Sr
Les laves de la Martinique : (a) diagramme multi-élémentaire normalisé au manteau primitif ;
(b) diagramme des rapports isotopiques initiaux en Nd et Sr
291
21 Réaliser un schéma structural
Un schéma structural est une représentation simplifiée dont la zonéographie appuyée sur des isogrades
et synthétique des structures visibles sur une carte de minéraux index est à dégager, permettant dans
(ou un extrait de carte) en vue de dégager et résumer certains cas d’identifier le climat (climat HP si
l’histoire de la région concernée. Sa réalisation fait disthène, climat HT si sillimanite...) ; âge d’un
appel à un certain nombre de symboles graphiques. événement métamorphique déduit en général du
•• À partir de l’analyse de la carte, définir les grands recouvrement par des terrains sédimentaires non
ensembles lithologiques (terrains magmatiques, affectés et donc discordants ;
métamorphiques, sédimentaires). ◦◦ à propos des formations magmatiques, dégager
•• Pour chacun, repérer les faits majeurs et procéder aux leurs relations avec les terrains avoisinants (carac-
regroupements les plus appropriés : tère intrusif des plutons, passage graduel de ter-
◦◦ concernant les terrains sédimentaires, le critère de rains métamorphiques au pluton via une zone de
regroupement est la présence de discordance(s) migmatites) et les dater selon le critère déjà utilisé
conduisant à distinguer formations ante- et pour les terrains métamorphiques ;
post-tectoniques ; pour les premières, repérer ◦◦ si analyse à petite échelle d’un orogène, il peut
les plis (nature et direction), les failles majeures être opportun de délimiter les grandes unités
(nature) ; en cas de tectonique polyphasée, ce sont structurales (par ex., pour les Alpes : zone dau-
souvent les directions différentes des axes de plis phinoise, zone briançonnaise, etc.).
et des systèmes de failles qui sont déterminants, •• Au plan graphique, le cadre utilisé est en général
en plus des discordances ; celui du document fourni. Les structures sont repré-
◦◦ pour ce qui est des formations métamorphiques, sentées à l’aide de divers figurés plus ou moins codi-
distinguer le métamorphisme de contact (auréole fiés qui sont placés en légende, accompagnés d’un
autour d’un pluton) du métamorphisme régional titre et d’une échelle.
axe synclinal vé
<< << soule faille normale
(pendages convergents) is sé
affa
vé
soule faille inverse
discordance sé
affais
terrain discordant
décrochement
METAMORPHISME
autochtone
60 pendage de la schistosité chevauchement
(direction et inclinaison) / charriage
allochtone
292
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
<<
70 <<
<<
<<
<<
<<
<<
1 km 1 km
Extrait de la carte géologique à 1/50 000 de Falaise ( c BRGM, 1999) Schéma structural de l'extrait de la carte géologique à 1/50 0000 de Falaise
Rj : formations résiduelles
du Jurassique ; OE : loess métamorphisme de contact
terrains mésozoïques
des terrains briovériens
discordance varisque
granodiorite d'Athis
<< axes des synclinaux varisques
MESOZOÏQUE
Jurassique (j3, j2, j1, l4, l3O, l2) terrains briovériens
terrains paléozoïques
Trias (t)
axes des plis cadomiens et
PALEOZOÏQUE discordance cadomienne
GÉOLOGIE
293
22 Réaliser une coupe géologique
Matériel requis : crayon de papier, gomme, règle ; repérant sur le bord supérieur de la feuille par des
papier millimétré si le profil topographique n’est pas sigles spécifiques.
fourni. 4. Passer ensuite au dessin des strates en débutant
La coupe géologique est une représentation en plan toujours par les terrains les plus récents puis figu-
vertical de la structure du sous-sol, déduite de l’étude rer les terrains plus anciens ; prendre soin de mainte-
d’une carte géologique autour d’un trait de coupe donné. nir sensiblement constante l’épaisseur des couches,
Elle est construite à partir d’un profil topographique qui en particulier au niveau des charnières des plis (seul
représente le relief observable le long du trait de coupe. le terrain le plus superficiel, soumis à l’érosion, ne
•• Le profil topographique : est généralement fourni présente pas une épaisseur constante) ; utiliser les
dans un concours ; dans le cas contraire, le réali- indications de pendage de part et d’autre du trait de
ser rapidement en repérant les points cotés et les coupe ou la règle du V.
courbes de niveau maîtresses ; pour l’échelle ver- 5. Identifier les différentes couches sédimentaires
ticale, respecter l’échelle de la carte ou préciser le par leur lithologie en utilisant des figurés conven-
facteur d’amplification (cas de zones tabulaires). tionnels et en veillant à ce qu’ils suivent la déforma-
tion d’ensemble ; ceux-ci peuvent vous être fournis
•• Construction de la coupe géologique :
sous forme d’un log stratigraphique à l’échelle de la
1. Cocher au crayon sur le bord supérieur du papier
carte ; dans le cas contraire, indiquer en légende sous
les limites des terrains et la position des failles
la coupe les figurés utilisés sous forme de cartouches
majeures puis les reporter selon des lignes verticales
en les distribuant selon l’ordre chronologique et en
(traits fins qui seront gommés à terme) sur le profil
les identifiant par le symbole alphanumérique dési-
topographique.
gnant leur âge.
2. Dessiner les terrains discordants s’il y a lieu ;
6. Gommer les traits de construction, les repères ;
utiliser les signes de pendage ou les V au niveau des
orienter la coupe selon les points cardinaux et donner
vallées (si orogenèse unique, les terrains discordants
un titre qui précise la carte géologique utilisée et son
sont horizontaux i. e. suivent les courbes de niveau) ;
échelle.
les formations superficielles quaternaires sont trop
minces pour être représentées.
3. Tracer sous forme de traits épais les failles après calcaire
argilite
avoir déterminé leur pendage par la règle du V ou en ou marne
tenant compte du figuré en légende ; en cas d’incer- calcaire
argilite
titude (pas de V très net), tenir compte du contexte ou marne
général, compressif ou distensif, pour trancher entre calcaire sables
faille inverse ou faille normale ; il y a possibilité de oolithique ou grès
préciser le jeu de chaque faille par des demi-flèches calcaire
conglomérat
argileux
au-dessus du profil ce qui aidera à la représentation
des terrains concernés. Positionner les plis en les Quelques figurés lithologiques conventionnels
294
GÉOLOGIE
1- le profil topographique
N-NO S-SE
Bouvante-le-Bas col de la Portette
1500 1150 m
m
591 m
1000
500
0
2- report des limites d'affleurement et des failles
N-NO n4Ud n6, c7-6 e m1, m2a-2b FFF n3 n4Ud
S-SE
F F n4Ud F n4Ud
1500
n6, c7-6
n4Ud
n4Ud
n4Ud
c7-6
m
1000
500
500
4- habillage de la coupe
N-NO col de la Portette S-SE
Bouvante-le-Bas
1500
m
1000
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500
295
23 Analyse de la déformation d’objets
géologiques
La déformation relève de 2 modes extrêmes, le cisaillement OZ, axe de raccourcissement maximal, et OY, axe de
pur ou aplatissement et le cisaillement simple. Dans le déformation intermédiaire. Ces axes définissent ainsi
premier cas, dit de déformation coaxiale, il est possible de l’ellipsoïde de déformation. Le plan XY ou plan de
remonter de l’ellipsoïde de déformation à l’ellipsoïde des schistosité sur lequel est visible l’orientation linéaire
contraintes ce qui est impossible dans le second cas pour des minéraux ou linéation correspond aux plans de
lequel seul le sens du mouvement est identifiable et utile schistosité selon lesquels peut se débiter la roche.
pour les reconstitutions tectoniques 12 .
Reconstituer l’ellipsoïde des contraintes
La construction de l’ellipsoïde de déformation Dans le cas de la déformation cassante par cisaillement
L’analyse selon 3 plans orthogonaux d’un objet déformé pur uniquement, l’ellipsoïde de déformation permet
de manière ductile offre la possibilité d’identifier les d’accéder à l’ellipsoïde des contraintes : σ1 parallèle à
axes de déformation : OX, axe d’allongement maximal, l’axe Z, σ3 parallèle à l’axe X.
Z Z
Y
quartz
traces des plans de
feldspath
schistosité (bien nettes au traces des plans de
plan XZ (modérément aplati)
niveau des lits de biotite) schistosité peu marquées
biotite
Construction de l’ellipsoïde de déformation d’un échantillon de gneiss
1 2 Rostre en section
direction de raccourcissement
OZ = 1
OY = 2
toit
mur
toit
Z mur 1 direction d'allongement OX = 3
X 2
YO 3
Ellipsoïde Ellipsoïde
de déformation des contraintes
Exemples de déformation cassante : 1- réseau conjugué de failles normales ; 2- fragmentation d’un rostre de bélemnite
296
GÉOLOGIE
Marqueurs de la direction et du sens exemple, ce sont les terminaisons en gradins des enduits
du mouvement : miroirs de faille, stries ou écailles qui renseignent.
et écailles tectoniques Nature du cisaillement : cisaillement pur
Dans les séries sédimentaires calcaires, les plans de ou cisaillement simple ?
faille sont souvent recouverts d’enduits de calcite qui Une fois reconnues schistosité et linéation, l’analyse des
leur confèrent un aspect brillant et dont l’analyse permet structures dans le plan XZ permet de déterminer le type de
d’identifier la direction du déplacement (direction des cisaillement. Les yeux symétriques dans le cas d’un gneiss
stries) ainsi que le sens du déplacement. oeillé témoignent d’une déformation selon un cisaillement
Dans le premier exemple, les petites aspérités en pur majoritairement alors que des yeux asymétriques et/ou
gradins du plan de faille permettent de déterminer le des structures C/S (bandes de cisaillement recoupant plus
sens du déplacement relatif de chaque compartiment ou moins obliquement les plans de schistosité) relèvent
(sens opposé au regard de l’aspérité) ; dans le second d’un cisaillement simple dominant.
S S
C
z x
C o
z x
o
ombre de pression œil symétrique de feldspath figure sigmoïde permettant de plan de cisaillement C
déterminer le sens du cisaillement
Orthogneiss relevant d’un cisaillement pur dominant Métagranite issu d’un cisaillement simple dominant
297
24 Identifier à l’œil nu le type de roche
La distinction entre roches magmatiques (plutoniques •• certaines propriétés physiques, l’une des plus étu-
ou volcaniques) et mantelliques, roches sédimentaires diées étant la dureté. ; celle-ci est estimée à partir
(détritiques ou non) et roches métamorphiques repose de tests utilisant l’ongle, le verre (plaque) ou le fer
sur divers critères dont : (aiguille, clou…) ;
•• la présence ou non de minéraux visibles à l’œil nu (phé- •• une minéralogie spécifique : les roches métamor-
nocristaux), leur agencement ou texture (cristaux join- phiques expriment assez généralement des minéraux
tifs ou non, orientés et distribués en lits ou non. etc.) ; qui leur sont propres (grenat, amphibole sodique ou
•• la présence de fossiles au sein des roches sédimen- glaucophane, andalousite, disthène…) ;
taires biogènes ;
•• le repérage d’un litage d’origine sédimentaire ou de
•• une chimie singulière révélée par des tests spéci-
structures d’origine tectonique (schistosité).
fiques : effervescence à l’acide chlorhydrique dilué
si présence de carbonate de calcium ; saveur salée ou C’est souvent l’association de plusieurs critères qui
amère de certaines évaporites ; permet de déterminer le type de roche.
Phénocristaux dans
une pâte ; pas ou ROCHE MAGMATIQUE
peu de litage VOLCANIQUE
minéralogique
Aucun litage minéralogique ROCHE MANTELLIQUE
Minéraux visibles en général ; quartz non OU MAGMATIQUE
à l'oeil nu majoritaire si présent PLUTONIQUE
(phénocristaux)
Quartz largement majoritaire ; ROCHE SÉDIMENTAIRE
litage minéralogique éventuel DÉTRITIQUE
Pas de pâte ;
Litage minéralogique et
minéraux jointifs
minéraux étirés (foliation) ROCHE
ou minéraux spécifiques MÉTAMORPHIQUE
(andalousite, grenat..)
298
25 Reconnaissance des minéraux des roches
magmatiques et mantelliques
Minéral de couleur vert-jaune ; OLIVINE ou
Minéral vitreux ; cassure forme granulaire PÉRIDOT
quelconque (pas de
plans de clivage) Minéral translucide à grisâtre ; QUARTZ
forme quelconque
Minéral non rayable Minéral blanc à rose ;
par une pointe de fer clivages très nets ;
(dureté > Dfer) ; minéral ORTHOSE
Minéral clair macle de Carlsbad
qui raye le verre
et mat Minéral blanc à verdâtre
clivages et macles peu PLAGIOCLASE
Minéral opaque :
cassure selon distincts
des plans de clivages
Forme prismatique,
PYROXÈNE
Minéral sombre ; trapue
éclat métallique Forme aciculaire AMPHIBOLE
(en aiguilles)
1 cm
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299
26 Reconnaissance des roches magmatiques
et mantelliques
Avant la détermination macroscopique d’un échantillon •• soit la roche comporte des phénocristaux et une pâte
de roche magmatique ou mantellique, il importe de au sein de laquelle il est possible de repérer à la loupe
relever les indices permettant de s’assurer de son des microcristaux ou microlites ; il s’agit dans ce cas
caractère magmatique ou mantellique à savoir : d’une texture microlitique de roche volcanique. La
•• soit la roche est constituée en intégralité de minéraux couleur de la pâte est dite leucocrate lorsqu’elle est
visibles à l’œil nu (phénocristaux) et sans orientation claire, mélanocrate si elle est très sombre, et méso-
particulière, situation qui correspond à une texture crate dans la situation intermédiaire.
grenue de roche plutonique ;
texture microlitique
présence
de quartz RHYOLITE
ROCHE
MAGMATIQUE feldspath potassique ;
TRACHYTE
VOLCANIQUE pâte claire
quartz amphibole et
absent biotite fréquentes ; ANDÉSITE
pâte assez claire
feldspath potassique
absent ; plagioclases seuls pyroxène et
olivine abondants ; BASALTE
pâte sombre
Andésite Basalte
300 pâte mésocrate
plagioclases pâte mésocrate
à mélanocrate plagioclases pyroxènes olivine oxydée
GÉOLOGIE
Andésite Basalte
plagioclases pâte mésocrate
pâte mésocrate
à mélanocrate plagioclases pyroxènes olivine oxydée
Granite Granodiorite
orthoses
plagioclase quartz biotites amphiboles quartz plagioclases
(maclées Carlsbad)
1 cm
plagioclases
Gabbro Péridotite
(légère coloration verdâtre
suite à leur altération) pyroxènes olivines ou péridots pyroxènes
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301
27 Reconnaissance des roches métamorphiques
1m
plan de stratification
plans de schistosité
plan axial de pli distribués en éventail
302
GÉOLOGIE
Schiste Micaschiste
aspect satiné
débit en feuillets selon des plans de schistosité plan de foliation surface d'un feuillet de micas
Marbre Éclogite
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303
28 Reconnaissance des roches sédimentaires
Eléments
Eléments grossiers Brèche
anguleux
( > 2 mm) dans un CONGLOMÉRAT
ROCHE Roche à éléments durs ciment à grains fins Eléments Poudingue
DÉTRITIQUE (dureté > Dverre ou fer) arrondis
Roche ne faisant Grains fins uniquement GRÈS
pas effervescence à
l'acide chlorhydrique
Roche tendre, poreuse, friable en général, happant à la langue,
dilué : roche ne ARGILITE, PÉLITE
faisant pâte avec l'eau ; empreintes fossiles éventuellement
contenant pas
de carbonate Roche à particules de > 2 mm, ne rayant pas le verre ;
BAUXITE
coloration rouge en raison de l'abondance des oxydes de fer
Clé de détermination des roches magmatiques et mantelliques à partir de leur examen macroscopique
304
GÉOLOGIE
graviers
anguleux
matrice
colorée
par de
l'hématite
Grès rouge
(Fe2O3)
empreinte
de feuille
(car roche à
grain très fin)
Marne
plan de
stratification
empreinte
de coquille
débit en
plaquettes
50 cm
graviers d'oxydes et
éclat brillant Houille trace de stratification Bauxite d'hydroxyde
d'hydroxydes de fer
d'aluminium
305
ROCHES SÉDIMENTAIRES CARBONATÉES Calcaire oolithique ou grainstone
ciment LPNA
Calcaire construit ou boundstone
calcitique
translucide
ou sparite
oolithes
boue
carbonatée
ou micrite
polypiers de 2 mm
corail colonial
entroque
(article de crinoïde) Calcaire bioclastique ou packstone
Calcaire oolithique ou grainstone
LPNA
foraminifères
benthiques
oolithes
coquille
5 mm
boue
carbonatée
ou
micrite
fragments
coquilliers
ou bioclastes
recristallisés
1 mm 5 mm
gypse
saccharoïde
gypse
sélénite
lit de halite
lit de sylvite
Propriétés requises :
Grès, calcaires massifs et en - bonne résistance mécanique ;
plaquettes, meulière, silex.. - structure homogène ;
- faible altérabilité ;
Matériaux - matériau non gélif.
bruts
Granulats siliceux Mortier
(graviers et sables) et béton
Cuisson à 950 °C :
Calcaire pur CaCO3 CaO + CO2 ;
Chaux
Extinction avec l'eau :
CaO + H2O Ca(OH)2
(oxydes, hydroxydes et
BIF (Banded Iron Formations)
RESSOURCES carbonates de Fe)
EN METAUX
Minerais d'aluminium
Bauxites, cuirasses latéritiques
(oxydes et hydroxydes d'Al)
Ex. de toiture en lauzes (calcaires en plaquettes) Ex. de minerai de fer rubané ou BIF
307
FICHES
TECHNIQUES
1 Techniques de microscopie
Quelques principes pour l’analyse d’un document rarement plusieurs cellules et ne couvre le plus souvent
de microscopie (micrographie) qu’une partie d’une cellule.
•• Prendre en compte le grossissement : exprimé sous •• Prendre en compte le type de technique utilisée pour
la forme d’un nombre (× 400…) ou d’un segment l’observation : il faut lire attentivement les données rela-
portant une indication de longueur (250 µm…). Cela tives aux protocoles utilisés pour obtenir les documents.
permet de calculer la taille de certains éléments d’un Il faut parfois savoir déterminer si le cliché fourni émane
cliché. Il faut par ailleurs avoir un ordre d’idée de la de microscopie photonique ou électronique. Le grossis-
taille des divers objets observés en biologie (organites, sement du cliché et la taille des objets qu’on y observe
cellules) et des grossissements usuels en microscopies peuvent renseigner. Une électronographie est fondamen-
photonique et électronique (voir tableau ci-dessous). talement un cliché en noir et blanc. Cependant certaines
Le champ d’observation en microscopie photonique peuvent être traitées en « fausses couleurs ».
comporte en général plusieurs cellules alors que celui •• Utiliser ses connaissances acquises : elle permet de
d’un cliché d’une électronographie ne comporte que compléter l’analyse en identifiant les objets présentés.
biomolécules bactéries
grosse
atome molécule de macromolécule
d'hydrogène cholestérol ou petit virus mitochondrie paramécie
rayon d'une
petite molécule épaisseur du cellule
(acide aminé) plasmalemme VIH épithéliale
-7 -6 -5 -4 -3 -2
-10
10 m 10 m
-9
10 m
-8
10 m 10 m 10 m 10 m 10 m 10 m
MICROSCOPE ELECTRONIQUE
Échelle de dimensions
310
FICHES TECHNIQUES
311
A B
1
2
250 μm 100 μm
connaissances : cet anneau, d’après sa position dans •• Cliché en noir et blanc, montrant la surface et ses
la section, et la présence de cellules de grande taille « reliefs », la morphologie : cliché de microscopie
peut correspondre au xylème ; électronique à balayage.
•• Document B : anneau rouge plus restreint (diamètre •• Présence d’un cordon en relief sur la face dorsale ;
moyen 300 µm) : cellules du xylème dont les parois utilisation des connaissances : bourrelet neural d’un
renferment des hémicelluloses ; colocalisation de embryon en début de neurulation.
la lignine et des hémicelluloses dans les parois de •• Légendes : 1 : plaque neurale ; 2 : bourrelets neu-
cellules du xylème. raux ; 3 : région antérieure ; 4 : région postérieure.
Titre : Vue dorsale d’un embryon d’amphibien en
•• Des légendes peuvent être apposées 1 : localisation de
début de neurulation (stade plaque neurale).
la lignine ; 2 : localisation des xylanes ; 3 : anneau de
xylème. Un titre général peut être proposé : colocali-
sation de la lignine et des xylanes dans les parois des Exemple 3 : identification de structures
cellules du xylème. Énoncé :
3 4
1 5
6
2 1 μm
Identification de structures
(Cliché fourni par J. André, labo B. C. 4, Orsay,
« Biologie cellulaire », J.-C. Callen, 2e éd., Dunod, 2005)
4
Analyse :
200 μm •• Grossissement de 8 000, document en noir et blanc
sans impression de relief : cliché de microscopie
Vue dorsale d’un embryon d’amphibien électronique à transmission. Remarque : la valeur
(Reproduit avec l’aimable autorisation du Dr C. Aimar,
Biomédia, Sorbonne Université) de 8 000 n’est pas un critère absolu car certains cli-
chés peuvent être agrandis.
•• Organisme globalement sphérique, légèrement •• Type de structure : identification des limites des struc-
ovoïde, d’un diamètre d’environ 800 µm. tures principales ; existence d’une structure centrale
312
FICHES TECHNIQUES
globalement circulaire (diamètre d’environ 8 µm). Il anti-CD9) puis d’un anticorps secondaire couplé à des
pourrait s’agir d’une petite cellule d’après sa taille. particules d’or denses aux électrons 2 . Ces dernières
Cependant elle est délimitée par deux membranes sont visibles sous la forme de points noirs sur la figure
séparées par un espace, à savoir une enveloppe. (barre d’échelle : 0,5 µm).
Trois organites sont délimités par une enveloppe : B : Micrographie d’un ovocyte II incubé uniquement
mitochondrie, chloroplaste et noyau. L’absence de en présence d’un anticorps secondaire (barre d’échelle :
structures membranaires internes atteste d’un noyau 0,2 µm).
dont on reconnaît divers composants : nucléole,
Analyse :
eu- et hétérochromatine. Le noyau est entouré de
cytoplasme comportant de nombreux saccules de •• Grossissement de 30 000, document en noir et blanc
reticulum endoplasmique. sans impression de relief, « denses aux électrons »
•• Nature de la cellule : l’absence de limite périphérique, (expression de l’énoncé) : cliché de microscopie
de plastes, ne permet pas de conclure à la nature, ani- électronique à transmission.
male ou végétale de cette cellule. L’abondance de •• Analyse structurale ; ovocytes : cellules animales
reticulum endoplasmique peut suggérer une cellule dont un secteur cytoplasmique périphérique,
à activité de synthèse élevée. limité par la membrane plasmique est représenté sur
•• Remarque : une analyse trop rapide (négligeant les deux clichés ; présences d’expansions parfois rat-
l’échelle et les limites structurales) peut conduire à tachées à la cellule : microvillosités.
une interprétation erronée : le noyau étant pris pour •• Analyse immunocytologique : billes d’or (points
une cellule, le nucléole pour un noyau, et la partie noirs) localisées à proximité de la membrane plas-
périphérique pour une MEC. mique des microvillosités et d’autres secteurs (docu-
•• Légendes : 1 : enveloppe nucléaire ; 2 : emplace- ment A) et absentes sur le cliché B, l’anticorps secon-
ment d’un pore nucléaire ; 3 : hétérochromatine ; 4 : daire n’a pas pu se fixer faute d’anticorps primaire,
nucléole ; 5 : euchromatine ; 6 : saccule de reticulum préparation témoin négatif ; anticorps anti-CD9
endoplasmique ; 7 : noyau. Titre : Électronographie présents en A et fixés sur la membrane plasmique ;
d’un secteur d’une cellule. protéine CD9 présente au niveau de la membrane
plasmique de ces cellules.
Exemple 4 : localisation d’une protéine •• Légendes : 1. localisation membranaire de la proté-
au sein d’ovocytes ine CD9 ; 2. milieu extracellulaire ; 3. microvillo-
Énoncé : sité ; 4. membrane plasmique ; 5. cytoplasme. Titre :
A : Micrographie d’un ovocyte II incubé en présence Immunolocalisation de la protéine CD9 au niveau de
d’anticorps spécifiques de la protéine CD9 (anticorps la membrane d’un ovocyte II.
0,5 μm 0,2 μm
1 2 3 4 5
Localisation d’une protéine au sein d’un ovocyte II
313
2 Techniques de détection
et de suivi des molécules
Outils pour la détection d’une molécule et l’étude ◦◦ la technique FRAP (= Fluorescence recovery after
d’un processus dynamique (trafic vésiculaire, photobleaching) plus récente que la précédente
expression d’un gène) permet également de suivre des déplacements de
molécules dans une cellule (voir exemple 5)
•• Outils de localisation in situ, permettant de repérer la
cible (molécule ou gène) : Exemple 1 : détection d’une protéine
◦◦ un anticorps capable de reconnaître une molécule
par radioactivité après pulse-chase
précise et de s’y fixer (l’anticorps ne dégrade pas
cette molécule) ; Énoncé :
◦◦ une sonde moléculaire (séquence nucléotidique
monobrin d’ADN ou d’ARN) capable de s’hybri- 1 incubation en absence
der avec un ADN monobrin ou un ARN complé- d'antimycine A
mentaires ; 2 incubation en présence
◦◦ des gènes rapporteurs, codant une protéine d'antimycine A
détectable in situ, permettant de révéler visuelle-
ment le moment et le lieu d’expression d’un gène.
•• Outils de visualisation ou marqueurs : permettant
de localiser la cible en étant couplés aux précédents
(voir tableau ci-dessous).
•• Techniques pour l’analyse d’un processus dynamique :
◦◦ pulse-chase (marquage-chasse) : 1) des cellules
vivantes sont placées en présence de molécules
marquées par radioactivité, qu’elles incorporent Électrophorégramme de protéines mitochondriales
marquées au 35S
pendant un temps court (pulse). 2) De façon à ne
pas prolonger le marquage, on leur fournit ensuite Des cellules de Hansenula anomala (levure ascomycète)
les mêmes molécules, non radioactives, en grande sont incubées en présence ou non d’antimycine A (un
quantité qui sont préférentiellement incorporées. inhibiteur partiel de la chaîne respiratoire mitochon-
Les cellules sont ensuite fixées au bout d’un driale) et de méthionine radioactive 35S par la technique
temps t. 3) On recommence le protocole en fai- du pulse-chase 3 . On cherche à montrer l’intervention
sant varier le temps t (chase). Le marquage bref, et dans la chaîne respiratoire d’une protéine de 36 kDa qui
des chasses de durée variable permettent de suivre comporterait de la méthionine dans sa séquence.
le cheminement des molécules marquées sur des On réalise un homogénat cellulaire puis une ultracentri-
coupes, révélées après autoradiographie 2 ; fugation 4 qui permet d’isoler une suspension de mito-
Types
Métaux lourds Radioactivité Fluorescence Luminescence
de marquage
Exemples de Billes d’or 1 ou Molécules marquées Dérivés de la rhoda- Enzyme luciférase,
marqueurs de platine au niveau d’un de leurs mine (rouge), GFP enzyme β-galactosi-
atomes : 131I, 32P, 3H, 35S… (vert), fluorescéine dase, enzyme β-glucu-
(vert), DAPI (bleu) ronidase codée par le
gène GUS
Principe de Densité forte aux La désintégration de Émission d’une onde Émission d’une onde
détection du électrons (grains l’atome radioactif pro- fluorescente dont on lumineuse par le pro-
marqueur noirs en MET) voque l’émission d’une mesure l’intensité et duit de la réaction
particule responsable de la longueur d’onde catalytique. Mesure de
la réduction de grains son intensité et de sa
d’argent apparaissant noirs longueur d’onde
après autoradiographie
314
FICHES TECHNIQUES
chondries. L’incorporation de méthionine dans les pro- Exemple 2 : identification d’une protéine par
téines des mitochondries est analysée par électrophorèse anticorps et détection par une réaction formant
dénaturante en présence de SDS 4 avec une quantité un produit coloré
identique de protéines dans chaque puits suivie d’une
Énoncé :
autoradiographie (puits 1 : sans antimycine A ; puits
On recherche la présence du transporteur GLUT4 dans
2 : avec antimycine A). La bande à 36 kDa n’est pas
un muscle de souris. On utilise des souris sauvages et
détectée dans les fractions cytosolique et matricielle.
une souche knock-out 5 pour le transporteur membra-
Analyse : naire de glucose GLUT4 (souche G4 KO).
•• La période d’incubation avec de la méthionine 35
S On effectue une électrophorèse de protéines provenant
permet de rendre radioactives les protéines en cours d’un lysat de muscle (SDS-PAGE) 4 . Le résultat de
de traduction pendant ce temps. Celles-ci sont ensuite l’électrophorèse est ensuite transféré sur une membrane
séparées par l’électrophorèse puis révélées par l’au- de nitrocellulose, qui est découpée en bandelettes. Chaque
toradiographie. L’électrophorégramme montre des bandelette est alors incubée avec un liquide contenant des
bandes noires correspondant chacune à une proté- anticorps reconnaissant spécifiquement le transporteur
ine ayant incorporé la méthionine radioactive. Il est membranaire de glucose GLUT4 (Ac anti-GLUT4).
possible de comparer deux bandes situées au même La révélation est effectuée par un second anticorps
niveau (épaisseur, intensité de coloration) étant donné reconnaissant spécifiquement les anticorps anti-GLUT4
que les quantités de protéines déposées dans les puits et associé à une enzyme qui catalyse la production d’un
sont identiques. La migration est orientée vers le bas. produit coloré (bande noire sur le document).
Le gel est calibré et permet de repérer le niveau d’une
molécule de masse 36 kDa qui seule nous intéresse
dans cette analyse.
•• En comparant les deux pistes on note la présence
d’une bande à 36 kDa, qui correspond à la protéine
recherchée, uniquement en présence d’antimycine A Résultat de l’immunoblot
(d’après Zisman A & al. Nat Med 6: 924–928, 2000)
(puits 2). Cette bande à 36 kDa n’est pas détectée
dans les fractions cytosolique et matricielle ; elle Analyse :
correspond bien à des protéines mitochondriales •• Technique utilisée : il s’agit d’un western-blot 4 ; le
membranaires dont la synthèse est induite par l’an- protocole est répété trois fois (fiabilité) ; aucune infor-
timycine et qui inhibent la chaîne respiratoire. mation donnée quant aux quantités déposées, pas de
•• Légendes : indiquer sur la figure une flèche vers le possibilité d’analyse quantitative d’expression du gène.
bas pour le sens de migration ; entourer la bande •• Une bandelette montre trois doublets de bandes
36 kDa. Titre : Electrophorégramme de protéines noires : présence d’anticorps anti-GLUT4, donc pré-
membranaires mitochondriales marquées au 35S sence de la protéine GLUT4 dans les muscles des
(mitochondries incubées en présence ou en absence souris sauvages dont le gène s’exprime puisqu’il n’a
d’antimycine A). pas été invalidé.
produit coloré :
P marqueur indirect de anticorps secondaire : plusieurs de ces
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Schématisation de la technique S
d’immunodétection
S
substrat incolore P
enzyme
anticorps primaire : il reconnaît
spécifiquement GLUT4 et s'y fixe.
Il ne révèle pas sa présence.
protéine GLUT4
315
Exemple 3 : localisation de deux protéines par des anticorps portant différents fluorochromes
ADN ADN
ADN ZPC
Ubiquitine
ZPC Ubiquitine
1 2 3 4
Localisation de deux protéines par double immunofluorescence
(modifié d’après Zimmerman, SW. et al. 2011.PLoS ONE 6(2): e17256)
Exemple 4 : analyse de l’expression d’un gène par le biais des produits de sa transcription
grâce à une sonde nucléique et de sa traduction grâce à un anticorps
hybridation in situ immunocytochimie
A B (anticorps anti-Hes 7)
(sonde Hes 7)
extrémité extrémité
postérieure postérieure
1 2
200 μm 200 μm
Résultats d’hybridation in situ (A) et d’immunocytochimie (B) sur des embryons de souris
Énoncé : colorée de même étendue : zone où les deux mar-
On cherche à analyser les produits d’expression du gène queurs se sont fixés. La transcription du gène Hes7
Hes7 au niveau du mésoderme caudal isolé à partir d’em- et la synthèse de la protéine qu’il code ont lieu dans
bryons de souris âgés de 10,5 jours après la fécondation. la même région postérieure de l’embryon.
On utilise deux techniques : hybridation in situ à l’aide •• Légendes : 1 : région postérieure de l’embryon où
d’une sonde nucléique Hes7 (cliché A) et immunocyto- la transcription du gène Hes7 est réalisée ; 2 région
chimie à l’aide d’un anticorps dirigé contre la protéine postérieure de l’embryon où la synthèse de la protéine
Hes7 (cliché B). Hes 7 est réalisée ; 3 : somite. Titre : Localisation
Analyse : dans la région postérieure de l’embryon de l’expres-
•• Les deux clichés montrent une région postérieure sion du gène Hes 7 : transcription et traduction.
316
FICHES TECHNIQUES
YY
Y Y
ARN noyau
YY
317
3 Techniques de séparation des cellules,
d’organites ou de molécules
Séparation des cellules : cytométrie en flux Analyse :
Principe : des cellules défilent une par une à travers un •• Bactéries libres : les effectifs des cellules contenant
faisceau laser ; les signaux optiques qu’elles émettent (cor- 1 unité d’ADN et de celles en contenant le double
rélés à des caractéristiques cellulaires) sont collectés et sont très proches ; une moitié des cellules présentent
analysés ; les cellules de chaque type sont dénombrées. de l’ADN non répliqué, l’autre moitié de l’ADN répli-
Objectif : trier les cellules selon divers critères (taille, qué (prélude à une division cellulaire).
structure cellulaire, quantité d’une molécule marquée par •• Bactéroïdes : pour la plupart ils contiennent une
fluorescence) 2 . quantité d’ADN égale à 24 : il y a donc eu plusieurs
réplications de l’ADN non suivies d’une division cel-
Exemple 1 : mesure de la quantité d’ADN lulaire.
dans des cellules bactériennes •• Ainsi, l’installation des bactéries dans une racine de
Énoncé : fabacée s’accompagne de réplications de l’ADN non
On cherche à comparer la quantité d’ADN des bactéries suivies d’une division de la cellule.
Rhizobium du sol et de celles qui ont infecté une racine
de fabacée (dénommées bactéroïdes). L’ADN est révélé Séparation des organites : fractionnement
grâce à un marquage par le DAPI, un fluorochrome qui cellulaire
se lie fortement à l’adénine et à la thymine ; éclairé en Principe : séparer les organites par ultracentrifugation.
lumière violette, le DAPI émet une fluorescence bleue Objectif : trier en fonction de la masse volumique ou de
qui peut être mesurée par cytométrie en flux et qui est la masse. Le Svedberg (S) (1S = 10−13 s) est une unité de
proportionnelle à la quantité d’ADN cellulaire (Q). mesure du taux de sédimentation.
Énoncé :
BACTÉROÏDES
On réalise une chromatographie à partir d’une feuille
d’épinard sur du papier Whatman, avec un solvant orga-
nique comme éluant. Les formules chimiques des 4 pig-
ments de la chlorophylle brute sont fournies pour aider
à l’interprétation du résultat.
intensité de
Analyse :
1 10 100 1 000 fluorescence
•• Puisque le solvant est apolaire, la migration des
Mesure de la quantité d’ADN dans des bactéries pigments est d’autant plus importante qu’ils sont
par cytométrie en flux plus hydrophobes. Le β-carotène (tache 4) migre
318
FICHES TECHNIQUES
le plus loin (chaîne aliphatique et cyclohexènes) ; plus une fonction aldéhyde ; c’est elle qui migre le
les xanthophylles (tache 3) migrent un peu moins moins (tache 1) ; la tache 2 est constituée de chlo-
loin (même structure que le β-carotène, avec deux rophylle a.
fonctions alcools polaires). Les chlorophylles sont •• La chromatographie d’affinité permet d’extraire un
des molécules polaires (Mg2+, 2 fonctions esters, composé d’un mélange en le retenant spécifiquement
2 azotes à doublet libre) ; la chlorophylle b a en par un ligand fixé sur un support (exemple 5).
front de migration
β-carotène
du solvant
sens de migration de l'éluant
4
OH
3
xanthophylles
OH
2
chlorophylles R2 0
1
R1 : -CH=CH2 N N 0
R2 a : -CH3 Mg2+
N 0
dépôt : extrait de feuille b : -CHO
N 0
d'épinard R1 0
x2
éluant = solvant organique
En bleu : caractère polaire ; en orange : caractère apolaire
Chromatographie d’un extrait de feuille d’épinard sur papier Whatman
Séparation de molécules par électrophorèse sont proches de d3, on peut estimer la taille des fragments
Principe : séparation des constituants d’un mélange par inconnus comme légèrement inférieure à 4 361 pb.
migration dans un champ électrique. Les acides nucléiques •• Pour chacun des 5 fragments de taille connue, la dis-
(polyanions) migrent vers l’anode. La charge et par consé- tance de migration est lue directement sur le gel, en
quent le sens de migration d’une protéine dépend du pH du prenant le milieu d’une bande lorsqu’elle est épaisse.
milieu de migration et du pH isoélectrique de la protéine Seule la plus forte concentration d’ADN (puits 3)
(pour lequel sa charge nette est nulle). permet d’observer correctement les plus petits frag-
ments. À partir du tableau des résultats, on construit
Critères de tri : la migration des molécules dépend de
une courbe étalon représentant la taille des frag-
leur charge et de leur taille.
ments en fonction de la distance de migration sur un
Exemple 3 : détermination de la taille de fragments papier semi-log.
d’ADN •• En reportant sur ce graphique les distances de migra-
tion (d et d’) des fragments obtenus avec EcoRI, on
Énoncé : peut déterminer graphiquement leur taille.
L’ADN du virus bactériophage λ est digéré par une
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
319
digestion par HindIII digestion par EcoRI
concentration d'ADN
croissante du puits 1 au puits 3
1 2 3
puits
+
d1
d4
d5
–
sens de migration
taille du fragment
d'ADN (kpb) valeurs
de 10 à 100
1
0 40 50 60 Distance de migration
10 20 30
Axe des abscisses : sur le gel (mm)
échelle proportionnelle d=35 d'=37
Détermination graphique de la taille des fragments à partir de leur distance de migration
320
FICHES TECHNIQUES
Électrophorèse suivie d’un transfert (blot) une feuille de nitrocellulose et mise en évidence spéci-
fique d’une molécule d’intérêt.
Principe : séparation des molécules (protéines, ADN
Ces techniques sont diverses suivant la nature de la
ou ARN) d’un mélange par électrophorèse ; transfert sur
molécule ciblée.
échantillons
cellules, tissus, organes ou organismes
_
_
+
4 puis incubation avec des anticorps marqués
et dirigés contre la digoxigénine
+ 2 transfert sur feuille de
nitrocellulose dans
1 dans un champ électrique : un champ électrique 5 enfin, révélation du marquage
séparation en fonction par chimioluminescence, impression du
de la taille pour les ARN; signal sur un film photographique
en fonction de la masse
moléculaire apparente
pour les protéines
Principe de l’électrophorèse suivie d’un transfert (blot)
Exemple 4 : à la recherche du rôle d’une protéine Après migration, ils sont transférés sur une membrane
qui est incubée avec les sondes reconnaissant les
Énoncé :
séquences suivantes :
Des pétales de fleurs de pétunia, issues de plants •• dfr : gène codant la dihydroflavonol 4-réductase A,
sauvages R27 (wt) et W138R ou mutants (W211W, enzyme de la voie de biosynthèse des anthocyanes
W211R3, W211R2 et W211R1) sont broyés afin d’en (pigment de fleurs)
extraire les ARN et les protéines. •• gapdh : gène codant la glycéraldéhyde 3-phosphate
On analyse par électrophorèse et western-blot la présence déshydrogénase, enzyme du catabolisme énergétique
de la protéine AN1 qui possède un domaine basique exprimée dans toutes les cellules.
Hélice-Boucle-Hélice (fixation à l’ADN) (panneau 1). Le résultat du northern blot est présenté sur le pan-
Les ARN sont déposés sur un gel d’électrophorèse. neau 2.
321
1
2
3
)
1W
1R
wt
1R
1R
panneau 1
7(
1
1
1
W2
W2
W2
W2
R2
AN 1
R1
R2
R3
)
W
panneau 2
wt
8R
11
11
11
11
7(
13
W2
W2
W2
W2
R2
dfr
gapdh
322
FICHES TECHNIQUES
Exemple 5 : importance du mode de révélation Les protéines cellulaires totales sont extraites à partir
d’une électrophorèse de chaque culture, et purifiées sur une colonne de chro-
matographie d’affinité à billes recouvertes de chitine.
Énoncé : Une électrophorèse est réalisée soit sur le lot de pro-
Des levures S. cerevisiae sont génétiquement modifiées téines totales, soit sur le lot de protéines purifiées. Les
de façon à exprimer une protéine possédant : protéines cellulaires séparées par électrophorèse sont
•• à son extrémité N, un domaine FLAG spécifiquement colorées par le rouge Ponceau. Après électrophorèse
reconnu par un anticorps ; des protéines purifiées par chromatographie d’affinité,
•• à son extrémité C un domaine de liaison à la chitine. on réalise un transfert sur une feuille de nitrocellulose
On réalise deux cultures de ces levures, l’une en et les protéines fixées à la membrane sont révélées par
présence de galactose, l’autre sans galactose. un anticorps anti-FLAG (western blot).
impossible de savoir si la protéine recombinante est lient spécifiquement à la protéine recombinante (qui
présente ou non. possède un domaine FLAG à son extrémité N). Que
•• Électrophorèse, pistes 3 et 4 : les billes se sont liées l’on travaille à partir d’extraits cellulaires purifiés ou
uniquement aux protéines ayant un domaine de liai- non, les résultats sont qualitativement identiques : la
son à la chitine : les protéines recherchées ont ainsi été protéine recombinante n’est synthétisée qu’en pré-
sélectionnées (domaine de liaison à la chitine à l’ex- sence de galactose.
trémité C). La protéine recombinante n’est détectée •• Hypothèse : la synthèse de cette protéine est induc-
que si la culture est réalisée sur un milieu contenant tible par le galactose.
323
4 Quelques techniques d’ingénierie génétique
Comparaison de séquences Analyse :
•• De la figure 1, on déduit les séquences nucléotidiques
Le Southern blot 3 permet entre autres de discriminer
de la région étudiée (tableau ci-dessous).
deux allèles d’un même gène mais sans en établir les
•• Par rapport à l’enfant 4 non atteint (témoin), les trois
séquences.
enfants malades présentent la même substitution
Des fragments d’ADN peuvent être séquencés puis com- d’une adénine par une guanine dans le triplet 42.
parés les uns aux autres par alignement. C’est une étape •• L’utilisation du code génétique montre que cette subs-
indispensable à la construction d’un arbre phylogéné- titution entraîne le remplacement, dans la séquence
tique ou à la compréhension des effets d’une mutation. de la protéine DHDDS, d’une lysine (chargée posi-
tivement) par un acide glutamique (chargé négative-
Exemple 1 : étude d’une mutation du gène humain ment), ce qui peut être à l’origine d’une déficience
DHDDS fonctionnelle de la DHDDS.
Énoncé :
La rétinite pigmentaire est une maladie dégénérative Réalisation de constructions génétiques ;
de la rétine. Dans la fratrie étudiée, trois enfants sur transgenèse
quatre sont atteints par cette maladie (enfants 1, 2 et 3). •• Introduction d’ADN exogène (transgène ou ADN
La séquence nucléotidique partielle du gène DHDDS recombinant) dans une cellule (qui devient une cel-
(codant la déhydrodolichol diphosphate synthase) des lule transformée) ou un organisme (qui devient un
quatre enfants, tous homozygotes pour la région étudiée, organisme génétiquement modifié, OGM).
a été obtenue. •• Contribution à l’étude de la fonction des produits
Les pics successifs correspondent à des nucléotides d’expression d’un gène ; applications médicales (thé-
constituant l’ADN séquencé. Chaque figuré correspond rapie génique) ou agronomiques.
à un nucléotide : gris continu = T ; pointillé gris = A ; •• Trois étapes nécessaires pour la réalisation de
noir continu = C et pointillé noir = G. constructions génétiques :
Enfants 1, 2, 3 (malades)
324
FICHES TECHNIQUES
◦◦ clonage : multiplication de la séquence d’ADN séquence complémentaire d’un ARN messager dont
d’intérêt dans une bactérie ou par PCR (réaction il bloque la traduction.
en chaîne par polymérase) ; Protocole de gain de fonction (surexpression) : l’ARNm
◦◦ introduction, dans les cellules à transformer, d’un codant la protéine d’intérêt est injecté dans une cellule qui
vecteur d’expression, support génétique porteur ne la synthétise pas naturellement ; le phénotype conféré
de la construction et réalisé à partir d’un plasmide par cette expression artificielle est analysé.
bactérien ou d’ADN viral ;
◦◦ criblage des cellules hébergeant le transgène, réa- Exemple 2 : contrôle épigénétique du polymor-
lisé le plus souvent à partir d’un gène rapporteur phisme de castes chez les abeilles
qui a été inclus dans la construction génétique.
Énoncé :
•• Utilisation d’endonucléases spécifiques pour décou-
La protéine Dnmt3 est une enzyme qui réalise notam-
per les séquences d’ADN avant de les intégrer à la
ment la méthylation de la cytosine. On suspecte son
construction :
implication dans le contrôle épigénétique du polymor-
◦◦ enzymes de restriction : coupent l’ADN au
phisme des castes chez les abeilles.
niveau d’une séquence spécifiquement reconnue,
le site de restriction ; A. Un ARN interférent spécifique du gène Dnmt3
(Dnmt3-siRNA) est injecté dans des larves d’abeille.
◦◦ CRISPR-Cas (protéine Cas associée à CRISPR Le taux d’expression du gène Dnmt3 est mesuré par
Clustered Regular Interspaced Short Palindromic RT-PCR en prenant le gène de la calmoduline comme
Repeats) : endonucléase capable de reconnaître référence. La quantification est réalisée 23 heures ou
très précisément une séquence d’ADN en étant 48 heures après l’injection.
guidée par un ARN matrice, produit par le cher-
B. Deux types d’injection sont réalisés chez des larves :
cheur. Elle peut alors selon la version utilisée
◦◦ des injections d’ARN interférent (siRNA) d’un
de CRISPR-Cas soit couper les deux brins de la
gène non impliqué dans le contrôle du dévelop-
séquence, soit se lier à la séquence d’intérêt.
pement ;
◦◦ des injections d’un ARN interférent du gène
Étude de la fonction d’une protéine
Dnmt3 (Dnmt3-siRNA).
Protocole de perte de fonction (sous-expression) :
Les larves sont élevées dans des conditions identiques
•• technique du Knock Out (KO) : sélection d’ani-
jusqu’à l’âge adulte où le nombre de reines et d’ou-
maux transgéniques homozygotes –/– pour un allèle
vrières est évalué.
muté d’un gène, ce qui conduit à l’inactivité ou à l’ab-
sence de la protéine d’intérêt (exemple 2 de la 2 ). Analyse :
•• blocage de la traduction des ARNm par injection •• A. Le niveau d’expression du gène Dnmt3 est proche
d’ARN interférent ou d’un morpholino : acide de celui du gène de la calmoduline, 23 heures après
nucléique simple brin d’environ 25 nucléotides, de l’injection de l’ARN interférent. L’absence de barres
120 %
100 % 100 %
ouvrières reines
80 % 80 %
60 % 60 %
40 % 40 %
reines ouvrières
20 % 10 %
0% 238 73 74 189
0%
23 h 48 h siRNA Dnmt3-siRNA
temps après l'injection de Dnmt3-siRNA
Conséquences de l’injection d’un ARN intérférant spécifique de Dnmt3 sur le niveau d’expression du gène Dnmt3 (A)
et sur le phénotype adulte des abeilles injectées à l’état larvaire (B)
325
d’incertitude ne permet pas de déterminer si le rap- la ß-galactosidase (deux enzymes catalysant la syn-
port est significativement différent de 100 %. Ce rap- thèse d’un produit bleu).
port est divisé environ par 2 au bout de 48 heures : Quantification de l’expression d’un gène :
l’ARN injecté a inhibé efficacement mais pas totale- •• les techniques de northern blot ou western blot
ment la traduction de l’ARNm Dnmt3. permettent respectivement d’évaluer grossièrement
•• B. Les abeilles ayant reçu l’injection de l’ARN inter- le niveau de transcription d’un gène et de traduction
férent d’un gène non impliqué dans le contrôle du de son ARNm 3 ;
développement (siRNA) constituent les témoins. En •• la technique du gène rapporteur permet une mesure
comparant les phénotypes de castes à l’âge adulte, précise du niveau d’expression d’un gène d’intérêt ;
on constate qu’il y a plus de deux fois plus de reines •• la RT-PCR (Reverse Tanscriptase - PCR) permet tout
issues des larves dans lesquelles la traduction de la d’abord de copier l’ARN messager correspondant au
protéine Dnmt3 a été inhibée. gène étudié en ADN complémentaire, puis d’amplifier
•• Ces résultats valident l’implication de la proté- le nombre de copies d’ADN en utilisant des amorces
ine Dnmt3 dans le contrôle du polymorphisme des spécifiques. Le niveau de transcription du gène d’inté-
castes : en méthylant les cytosines de l’ADN, elle rêt est généralement rapporté à celui d’un gène qui sert
inhiberait l’expression de gènes spécifiant le phéno- de référence (exemple 4 de la 2 ).
type des reines.
Exemple 3 : expression du gène ACS et résistance
à l’immersion chez le riz
Étude de l’expression d’un gène
Énoncé :
Localisation de l’expression d’un gène par la locali-
On s’intéresse aux conséquences de l’immersion sur
sation de son ARNm :
des plants de riz. On cherche notamment à quantifier
•• hybridation in situ (exemple 4 de la 2 ) ; l’expression du gène ACS codant une des enzymes de
•• gène rapporteur : gène dont le produit (protéine) synthèse de l’éthylène.
est directement observable (coloration, fluores- Des plants de riz ont été génétiquement modifiés pour
cence) ou permet l’obtention d’un produit obser- exprimer le gène GUS codant la β-glucuronidase sous
vable. Ce gène rend compte de l’expression d’un le contrôle du promoteur du gène ACS. L’activité du
gène d’intérêt : le gène rapporteur est fusionné au gène GUS peut être quantifiée en présence de son subs-
gène d’intérêt ou mis sous le contrôle de son pro- trat (X-Gluc qui sera clivé en un produit bleu) dans des
moteur. Exemples : gènes codant la GFP (Green tiges de plants de riz transgéniques ACS-GUS cultivés
Fluorescent Protein), la luciférase (enzyme cataly- 24 heures en immersion ou à l’air libre.
sant la synthèse d’un produit luminescent) ; gène Les données représentent la moyenne des résultats obte-
GUS codant la β-glucuronidase ou gène lacZ codant nus avec 4 lignées transgéniques.
0,5 20 %
10 %
air
0%
temps (jours) air immersion
Mesure de la quantité d’éthylène contenue dans les espaces intercellulaires des tiges (A)
et activité GUS des plants de riz (B)
326
FICHES TECHNIQUES
ARNm 5’ A A A A 3’
5’ A A A A 3’
ARNm
3’ 5’
Reverse Amorce 1) Transcription inverse
transcriptase polyT
ARNm → ADNc
Amorce
spécifique
5’
ADNc
3’ 5’
Cycle 1
3’ 3’
5’
5’
3’ 5’ 2) PCR
Amplification de l'ADNc
Cycle 2
327
fitn
rift
ess
érosion pectine
n
i o
ct
dia ve
ïde
co n
gen
géo èse
ïde
tha
lle
pso
hie
micrite
op
otr
elli
het
orb
abs
lhe
déc
alg te
ron
rzo
t
pél
ues
ada
i n
li
ite
allè
aér
pta
cyt e
sèv ob
le
ose ie
tio
n laccolite tissu
conduction san
g
dy
cro fle
ke
ent
ur
ûte
em
gis
LEXIQUE
argile
f
synapse y
l
cod
eut
on
sch
e
e
mo
cti
enj
un
eu
qu
le
las
e
soc ofa
contamination
se
le
s h o
cti
iru
péd
n o
du
v
fac exo m
alé
iès
e
ym
a
enz
épicentre con
tra
m e gèn
int
e
re
i s e
sé
u
fai it
t
u
lle
fr
ver
cou
LEXIQUE
Biologie
Absorbotrophie : mode de nutrition par absorption de petites Agrosystème : écosystème artificiel subissant une action
molécules organiques diffusibles à travers les structures anthropique ; système ouvert, avec des flux sortants de bio-
limitantes d’un organisme (paroi, membrane plasmique…), masse.
souvent précédée d’une exodigestion de substrats morts ou AIA : acide indolyl-acétique ou acide indole-acétique, voir
vivants. auxine.
Absorption : processus dans lequel une substance passe d’un Ajustement induit : changement de forme du substrat et de
milieu à un autre au travers d’une interface ; absorption intesti- l’enzyme permettant leur complémentarité.
nale : passage des nutriments de la lumière intestinale dans le
Algues : groupe polyphylétique d’organismes fréquemment
milieu intérieur au travers de la muqueuse. Ne pas confondre
aquatiques, constitués d’un thalle et réalisant une photosyn-
avec assimilation.
thèse oxygénique.
Acétylcholine : neurotransmetteur (messager paracrine)
Alimentation (fonction de nutrition) : mise à disposi-
produit par diverses synapses dont les boutons synaptiques
tion des cellules de molécules simples, sources de matière et
parasympathiques cardiaques ; deux types de récepteurs, nico-
d’énergie, comportant diverses étapes : recherche et prise des
tiniques (synapse neuromusculaire) et muscariniques (synapses
aliments, traitement mécanique et/ou chimique des aliments,
du système nerveux végétatif avec cellules nodales).
délivrance des nutriments aux cellules, évacuation des parti-
Acide aminé : molécule organique protidique ; construite cules non digérées. La digestion regroupe les phases de traite-
autour d’un carbone (Cα) qui porte un groupe carboxyle, un ment des aliments et de l’absorption des nutriments.
groupe amine primaire, un radical spécifique à chacun des
Allèle : une des versions possibles d’un même gène ; les
20 acides aminés couramment impliqués dans le métabolisme,
et un hydrogène. allèles d’un gène occupent le même locus sur des chromo-
somes homologues.
Acide gras : acide carboxylique à chaîne hydrogénocarbonée
Allogamie : union de gamètes issus de génomes différents ;
ouverte appartenant au groupe des lipides.
facteur de diversification des génomes.
Acide nucléique : macromolécule, polymère de nucléotides
séquencé et orienté (ADN et ARN). Allostérie : étymologiquement, “autre forme” ; voir transition
allostérique et effet coopératif.
Adaptation :
Ammonification (ou ammonisation) : production d’ammo-
au sens physiologique : ensemble de modifications du fonc- niac ou d’ions ammonium suite à la désamination d’acides
tionnement d’un organisme, en réponse à une situation parti- aminés ou de bases azotées.
culière et qui permet de faire face à cette situation ;
Amphiphile : (ou amphipathique) molécule présentant deux
au sens évolutif : innovation génétique résultant de mutations pôles, hydrophile et hydrophobe (cf. divers lipides membra-
qui est maintenue dans une population par les pressions de naires).
sélection.
Anabolisme : partie du métabolisme regroupant les réactions
ADN : acide désoxyribonucléique ; macromolécule, hétéro-
de synthèses réalisées dans une cellule.
polymère de désoxyribonucléotides, organisée sous la forme
d’une double hélice dont les deux brins sont complémentaires Anaérobie : qualifie un processus qui se déroule en absence
et antiparallèles ; support de l’information génétique matéria- de dioxygène ; qualifie aussi un milieu où le dioxygène est
lisée par la séquence des bases. absent.
Adressage (des protéines) : action qui permet l’achemine- Analogie (caractères analogues) : caractères semblables
ment des protéines néosynthétisées vers leur lieu de destina- mais non hérités d’un ancêtre commun, issus d’une conver-
tion (intervention fréquente d’une séquence-signal). gence ; structures réalisant une même fonction dans des orga-
nismes non apparentés.
Aérobie : qualifie un processus qui nécessite la présence de
dioxygène ; qualifie aussi un milieu où le dioxygène est pré- Anaphase : étape d’une division cellulaire marquée par l’as-
sent. cension polaire de chromosomes non dupliqués (mitose et
division II de méiose) ou dupliqués (division I de méiose).
Archégone : gamétange femelle des embryophytes abritant
l’oosphère, gamète femelle ; parfois difficile à caractériser Anatomie : description des organes, de leur position et de
dans certains groupes comme les angiospermes. leurs relations structurales.
Agent de couplage : (ou facteur de couplage) molécule Anémogamie : fécondation végétale dans laquelle le pollen
enzymatique, ARNr, ou chaîne de transporteurs membra- est transporté par le vent.
naires, associant deux transformations, exergonique et ender- Anticodon : ensemble de trois bases d’un ARNt complémen-
gonique, et rendant possible la conversion énergétique. taires d’un codon.
330
LEXIQUE
Antenne collectrice : partie d’un photosystème constituée ARNr : ARN ribosomal ; constituant, avec des protéines, des
de pigments accessoires (chlorophylles et caroténoïdes) et de sous-unités ribosomales.
protéines ; permet la capture d’un spectre étendu de longueurs ARNt : ARN de transfert ; adaptateur permettant de faire cor-
d’onde et assure le transfert d’énergie d’excitation jusqu’au respondre un acide aminé précis à un codon donné de l’ARNm.
centre réactionnel.
Assimilation : processus permettant à un organisme de fabri-
Anthéridie : gamétange mâle des embryophytes ; structure quer sa propre substance ; ne pas confondre avec absorption.
dans laquelle sont formés et contenus les gamètes mâles ; par- Assise génératrice : voir méristème secondaire.
fois difficile à caractériser dans certains groupes comme les
Asymétrie membranaire : composition et propriétés diffé-
angiospermes.
rentes entre les deux hémi-membranes d’une même membrane.
Anticline : qualifie une division cellulaire dont la nouvelle
ATP : adénosine triphosphate, molécule à haut potentiel de
paroi est perpendiculaire à la surface de l’organe.
transfert de phosphoryle, occupant une place centrale dans le
Apomixie : un mode de reproduction asexuée. métabolisme cellulaire (monnaie énergétique) ; assure divers
Apomorphie : état dérivé d’un caractère. types de couplages chimio – osmotiques, mécaniques… est
Apoplasme (cloisonnement) : (voie apoplasmique) ensemble élaborée par couplage chimiochimique (transphosphorylation)
des parois et des cellules mortes constituant une voie de circu- ou osmochimique (par le biais de l’ATP synthase).
lation pour l’eau et les solutés (voir symplasme). Autocrine : qualifie un messager qui agit sur la cellule qui
Appareil de Golgi : ensemble regroupant les dictyosomes, les l’a libéré.
vésicules golgiennes et le réseau trans-golgien ; impliqué dans Autogamie : union de gamètes issus d’un même génome.
la synthèse de divers polyosides, la maturation de protéines et Auto-incompatibilité : incapacité à l’autofécondation pour
l’adressage de ces molécules. une angiosperme, rendant l’allogamie obligatoire. Deux
Arbre phylogénétique : représentation des relations de grands types : gamétophytique, si mise en cause d’une proté-
parenté entre différents taxons, permettant de caractériser les ine codée par le génome haploïde du pollen ; sporophytique si
ressemblances qu’ils présentent pour certains attributs (syna- intervention d’une protéine du manteau pollinique, codée par
pomorphies, symplésiomorphies ou homoplasies) et de for- le génome diploïde du tapis staminal.
muler un scénario évolutif entre eux. Automatisme (d’un organe) : désigne le fait que le fonc-
Archentéron : cavité formée lors de la gastrulation, ouverte tionnement d’un organe a son origine dans l’organe lui-même.
au niveau du blastopore et qui préfigure la lumière du tube Autotrophie : type trophique d’êtres vivants ou de cellules
digestif. qui tirent leur énergie et leurs aliments du seul monde miné-
Archées : groupe de procaryotes dont la monophylie est ral : CO2, NO3–, SO42–… ; cellules végétales chlorophylliennes,
faiblement argumentée ; caractérisé par des lipides membra- cyanobactéries et d’autres bactéries photosynthétisantes, bac-
naires à base de polymères d’isoprénoïdes ; occupant souvent téries nitratantes.
des milieux extrêmes. Auxèse : augmentation de la taille d’une cellule végétale ;
Architecte (espèce) : qualifiée aussi d’ingénieur, caractérise croissance affectant principalement la paroi, contrôlée par des
une espèce qui par son activité, change le milieu où elle vit phytohormones dont l’AIA.
et crée un nouveau milieu qui lui est spécifique ; exemple du Auxine : phytohormone contrôlant de nombreuses phases du
lombric dans le sol. développement des végétaux (auxèse, phyllotaxie...).
Artère : vaisseau conduisant le sang des ventricules car- Axone : prolongement cytoplasmique d’un neurone, myéli-
diaques vers les organes ; paroi constituée de lames élastiques nisé ou non, conduisant un influx cellulifuge.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
et de cellules musculaires lisses ; artères élastiques conduc- Bactérie : (eubactérie) taxon de procaryotes caractérisés par
trices et artères musculaires distributrices les apomorphies suivantes: paroi de peptidoglycanes conte-
ARN : acide ribonucléique : acide nucléique monocaténaire nant de l’acide muramique, ARNt initiateur porteur d’une
impliqué dans l’expression de l’information génétique (tra- N-formyl-méthionine.
duction) et son contrôle ; produit de transcription. Barcodage (barcoding) : méthode d’identification des
ARNm : ARN messager, servant de matrice lors de la tra- espèces fondée sur la séquence d’un gène à faible variabilité
duction. intraspécifique (gène mitochondrial de la première sous-unité
ARN polycistronique : ARNm bactérien unique résultant de de la cytochrome oxydase chez les animaux, deux gènes plas-
la transcription de plusieurs gènes, au sein d’un même opéron, tidiaux chez les plantes, séquences d’ADN ribosomique 16S
codant diverses protéines impliquées dans la même fonction. chez les bactéries).
ARN prémessager (ou transcrit primaire) : transcrit d’un Baroréflexe : arc réflexe responsable de la régulation à court
gène morcelé n’ayant pas encore subi la maturation et possé- terme de la pression artérielle.
dant encore des introns. Barr : voir corpuscule de Barr.
331
β-oxydation (des acides gras) : voie catabolique mitochon- sant sur des échanges de séquences entre chromosomes homo-
driale au cours de laquelle un acide gras est progressivement logues lors de la prophase I (crossing-over)
oxydé, en formant des acétyl-coA et des coenzymes réduits. Brin codant, ou brin non transcrit : brin d’ADN complé-
Bilatérien : eumétazoaire possédant une symétrie bilatérale mentaire du brin matrice ; séquence identique à l’ARN trans-
et construit autour de deux axes de polarité, antéro-postérieur crit, à l’exception de T/U.
et dorso-ventral. Brin matrice, ou brin transcrit : brin d’ADN servant de
Biocénose : ensemble des organismes d’un écosystème et des modèle lors de la transcription.
relations qu’ils entretiennent entre eux et avec le biotope Calvin : voir cycle de Calvin
Biologie : science de la vie. CAM : molécule d’adhérence cellulaire (cadhérines, sélec-
Biomasse : quantité de matière vivante, à un moment donné, tines, intégrines et Ig-CAM) qui présentent un domaine
d’un écosystème, d’un niveau trophique donné ou de toute la transmembranaire encadré par un domaine cytosolique et un
biosphère, exprimée en masse de matière fraîche ou de matière domaine extracellulaire ; intervenant dans les jonctions de
sèche, masse de carbone, ou en nombre d’individus, rapportés cellule à cellule.
ou non à une unité de surface ou de volume. Cambium : méristème secondaire correspondant à la zone
Biosynthèse : fabrication contrôlée de biomolécules néces- génératrice libéro-ligneuse produisant xylème et phloème
sitant des précurseurs (minéraux ou organiques), de l’énergie, secondaires.
des enzymes et une information (supportée par les enzymes Canal : protéine transmembranaire permettant la diffusion
ou un acide nucléique). facilitée de certains ions (spécificité plus ou moins large) au
Biosphère : ensemble des êtres vivants peuplant la Terre et travers d’une membrane suivant une cinétique non saturable
répartis dans divers écosystèmes. dans les conditions physiologiques. Il peut s’ouvrir ou se fer-
mer en fonctions de différents stimuli auquel il est sensible :
Biotique : (facteur) lié aux êtres vivants d’un écosystème.
potentiel de membrane (canal voltage-dépendant), ligand
Biotope : ensemble des paramètres physiques et chimiques (canal chimio-dépendant) ou encore mécanique (canal méca-
d’un écosystème ; milieu de vie. no-dépendant).
Blastocœle : cavité embryonnaire présente au stade blastula Canal de fuite : protéine transmembranaire permettant la dif-
contenant le premier milieu intérieur de l’embryon. fusion facilitée de certains ions au travers d’une membrane,
Blastomère : cellule constitutive de la blastula, issue de demeurant généralement toujours ouvert dans les conditions
mitose au cours de la segmentation. physiologiques, et impliqué dans l’existence d’un potentiel de
Blastula : stade du développement embryonnaire de tous les membrane.
pluricellulaires qui se caractérise par l’apparition d’une cavité, Capacitation : ensemble des modifications que subissent les
le blastocoele. spermatozoïdes dans les voies génitales femelles les rendant
Bohr : voir effet Bohr aptes à féconder l’ovocyte.
Boucle de régulation : réponse déclenchée par la variation Capillaire : vaisseau de faible diamètre, à paroi mince où ont
d’un paramètre et permettant le maintien de sa valeur autour lieu les échanges entre le sang et les cellules.
de la consigne. Carbaminohémoglobine (ou carbhémoglobine) : forme
Bourgeon caudal : stade du développement où le plan d’or- de transport du dioxyde carbone en étant lié à l’hémoglobine.
ganisation des vertébrés est acquis. Carbohydrate (ou hydrate de carbone) : autre dénomi-
Bouturage : processus de multiplication végétative dans nation des glucides en raison de leur formule élémentaire Cn
lequel le ou le(s) fragment(s) détaché(s) du pied-mère est (H2O)n.
(sont) incomplet(s) ; la régénération des structures man- Caroténoïde : pigment accessoire d’une antenne collectrice,
quantes est postérieure à la fragmentation. de nature terpénique (β-carotène ou xanthophylle), transférant
les énergies d’excitation par résonance selon les longueurs
Branchie : interface d’échange gazeux respiratoires (et parfois
d’onde croissante.
de déchets azotés) entre le milieu intérieur et l’eau environ-
nante ; surface spécialisée, évaginée au contact de l’eau. Catabolisme : partie du métabolisme regroupant les réactions
de dégradation réalisées dans une cellule.
Brassage interchromosomique : processus de diversifica-
tion des génomes ; réassortiment de gènes préexistants repo- Catabolisme oxydatif : ensemble de réactions d’oxydoré-
sant sur la répartition aléatoire des homologues au cours de duction associées à la dégradation de molécules organiques.
l’anaphase I ; un tel brassage peut aussi intervenir en anaphase Catalyseur : substance qui augmente la vitesse d’une réaction
II si un (des) crossing-over a (ont) eu lieu auparavant. chimique ; rôle strictement cinétique : ne peut modifier un état
Brassage intrachromosomique : processus de diversifica- d’équilibre ; restitué intact à l’issue de la réaction.
tion des génomes ; réassortiment de gènes préexistants repo- Caulinaire : relatif à la tige feuillée.
332
LEXIQUE
Cellule : unité structurale et fonctionnelle des êtres vivants ; Champignon : groupe polyphylétique d’organismes euca-
entité limitée par une membrane plasmique, pouvant être dou- ryotes à thalle dépourvus de pigments chlorophylliens.
blée extérieurement d’une matrice, contenant le cytoplasme et Chaperons : voir protéines chaperonnes.
un génome constitué d’ADN ; selon l’absence ou la présence
Chimiolithotrophie : type trophique de nature chimiotrophe
d’un noyau on distingue les cellules procaryotes et les cellules
dans lequel le donneur d’électrons est minéral.
eucaryotes.
Chimioorganotrophie : type trophique de nature chimiotrophe
Cellule « en bouteille » : cellule des lèvres du blastopore
dans lequel le donneur d’électrons est organique ; cellules prati-
affectant, par le biais du cytosquelette, une forme particulière
quant une respiration à donneur organique ou une fermentation.
au début de la gastrulation ; à l’origine de la formation de
l’encoche blastoporale. Chimiosynthèse : processus assimilatoire utilisant l’énergie
d‘une réaction redox exergonique pour réduire le carbone
Cellule excitable : cellule capable de produire des potentiels
minéral en carbone organique.
d’action, spontanément (pacemaker) ou en réponse à une sti-
mulation extrinsèque supraliminaire ; les cellules excitables Chimiotrophie : type trophique dans lequel la source d’éner-
sont les neurones, les myocytes et des cellules sécrétrices. gie principale est une substance réduite investie dans le cata-
bolisme oxydatif.
Cellulose : polyoside, polymère de β1,4 glucose, constituant
la part fibrillaire de la paroi végétale. Chlorophylle : pigment photosynthétique à noyau tétrapyrro-
lique et à chaîne terpénique, constituant d’une antenne collec-
Centre organisateur : source d’inducteurs fonctionnant en
trice ou d’un centre réactionnel.
gradient, simultanément ou successivement, dont les effets
sont variés : contrôle du nombre de cellules, contrôle de la Cholestérol : stérol amphiphile constituant des membranes et
motilité, activation séquentielle de gènes… précurseurs d’hormones stéroïdes.
Centre réactionnel : partie d’un photosystème constituée de Chorde : structure embryonnaire transitoire, issue du
quelques dimères de chlorophylle a réalisant grâce à l’énergie mésoderme axial, constituant un axe rigide dorsal mis en place
d’excitation transmise par l’antenne collectrice une réaction lors de la gastrulation ; rôle d’hydrosquelette axial et de centre
endergonique d’oxydo-réduction (transfert des électrons d’un organisateur en sécrétant des molécules diffusibles (morpho-
donneur à un accepteur dont le potentiel rédox est inférieur à gènes) qui contrôlent la différenciation des tissus voisins.
celui du donneur : couplage photochimique). Chromatide : structure ne contenant qu’une seule molécule
Centriole : organite des cellules animales et des mycètes, d’ADN ; chromosome bichromatidien : dupliqué ; monochro-
de forme cylindrique (0,2 µm de diamètre, 0,5 µm de long) matidien : non dupliqué, dans ce cas chromosome et chroma-
constitué de 9 triplets de microtubules (MT) stables ; souvent tide désignent la même structure.
associés par deux, orthogonalement l’un par rapport à l’autre, Chromatine : chromosomes interphasiques, support de l’in-
ils forment alors le centrosome. formation génétique, constitués d’ADN et de protéines (dont
Centromère : zone d’accolement des deux chromatides d’un des histones), localisés dans le noyau cellulaire. Présente sous
chromosome dupliqué, comportant des séquences hautement deux formes, euchromatine (diffuse, transcrite) et hétérochro-
répétées non codantes. matine (condensée, non transcrite).
Centrosome : organite des cellules animales et des mycètes ; Chromosome : support permanent de l’information géné-
formé de deux centrioles, c’est un constituant essentiel du tique d’une cellule, constitué d’ADN et de protéines ; structure
centre organisateur des microtubules (COMT), lieu de poly- hautement labile, admettant de nombreux ligands protéiques
mérisation des microtubules (MT). Il forme aussi un pôle du qui conditionnent sa condensation ; chez les eucaryotes, on
fuseau achromatique. distingue les chromosomes interphasiques (la chromatine) et
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
333
sur la base d’homologies vraies correspondant à des états déri- Compétition : relation négative et non trophique, entre deux
vés de caractères hérités d’un ancêtre commun. espèces (c. interspécifique) ou entre deux individus d’une
Classification : système d’organisation de la biodiversité espèce (c. intraspécifique) résultant de l’exploitation conjointe
illustrant les liens de parenté entre organismes vivants et d’une même ressource en quantité limitée ; la compétition
éventuellement fossiles (et/ou entre les taxons qu’ils repré- interspécifique peut aussi être due à l’émission par une espèce
sentent). de substances toxiques pour une autre.
Clé de voûte (espèce) : espèce indispensable à l’existence Complémentarité : propriété d’objets qui se complètent et
d’un écosystème et dont la disparition compromettrait sa peuvent s’associer (bases A et T, C et G) ; propriété de deux
structure et son fonctionnement ; exemple de la vache dans processus participant à la réalisation de la même fonction.
l’écosystème prairial. Complexe E-S : association transitoire entre un substrat et
son enzyme, dont dépendent les caractéristiques de ce type
Climat : distribution des caractéristiques de l’atmosphères ter-
de catalyse.
restre (pression, température, pluviosité, vents) en un endroit
donné sur une période donnée (30 ans par convention). Compromis : modalité d’allocation des ressources entre les
différentes activités d’un organisme ; les investissements
Clone : ensemble de cellules ou d’organismes possédant le
reproducteurs peuvent être interprétés comme résultant d’un
même génome.
compromis pour l’allocation de ressources entre la reproduc-
Codage : opération de transformation de données en vue de tion et la survie des reproducteurs.
leur utilisation ; passage d’un langage à un autre suivant des
C.O.M.T. (ou COMT) : centre organisateur des microtubules ;
conventions précises.
lieu de polymérisation des microtubules : centrosome et hya-
Code génétique : recueil de conventions qui régissent le loplasme environnant contenant diverses molécules indispen-
passage d’un langage acide nucléique (4 lettres) à un langage sables à la nucléation et l’élongation (polymérisation) des
protidique (20 acides aminés). MT ; existe aussi dans les cellules végétales où il est structu-
Codon : ensemble de trois bases d’un ARNm correspondant à ralement moins bien défini.
un acide aminé ou à une ponctuation (codon stop). Conductance : paramètre inverse d’une résistance, exprimé
Coenzyme : petite molécule organique participant à une cata- en Siemens (S), caractérisant la perméabilité d’une interface
lyse enzymatique, soit parce qu’elle est structuralement liée à (membrane) aux ions.
l’enzyme dont elle constitue un groupement prosthétique, soit Conduction saltatoire : propagation de l’influx nerveux de
parce qu’elle se lie transitoirement à l’enzyme lors de la réac- nœud de Ranvier en nœud de Ranvier par régénération d’un
tion. Ce type de coenzyme se distingue d’un substrat par le fait potentiel d’action en chacun des nœuds d’un axone myélinisé.
qu’il en existe deux formes facilement interconvertibles (ATP/ Conformation : structure tridimensionnelle d’une molécule
ADP, NAD+/NADH) alors qu’un substrat est engagé dans une reposant le plus souvent sur des liaisons faibles.
chaîne de transformations.
Conformation native : structure tridimensionnelle fonction-
Coévolution : processus d’évolution conjointe de deux nelle d’une protéine ; souvent établie à l’aide de chaperons.
espèces au cours duquel chacune exerce des pressions de Conjonctif (tissu) : tissu animal constitué de cellules dis-
sélection sur l’autre. persées secrétant une abondante MEC de nature diverse :
Cofacteur : petite molécule non protidique intervenant dans fibreuse, cartilagineuse, osseuse, liquide (sang et lymphe).
une réaction catalysée au cours de laquelle elle est partiel- Conjugaison bactérienne : transfert de fragments d’ADN
lement modifiée ; cofacteurs métalliques (Mg2+, Fe2+….) et (plasmide ou séquence d’ADN) entre une bactérie donneuse
coenzymes (NAD+… ). et une receveuse par le biais d’un pilus sexuel.
Collagène : protéine à structure quaternaire représentée par Connexon : constituant d’une jonction gap formé de 6 molé-
de nombreux types ; le collagène I, riche en OH-PRO, est un cules de connexine ; l’association de deux connexons met en
constituant fibrillaire majeur des MEC animales ; le colla- continuité les cytoplasmes de deux cellules contiguës.
gène IV, non fibrillaire, est un constituant des lames basales.
Consommateur : organisme hétérotrophe dans une biocé-
Commensalisme : relation interspécifique bénéfique pour nose ; l’ordre d’un consommateur se définit à partir de son
l’un des partenaires et sans conséquence pour l’autre. niveau trophique.
Compartiment : terme issu de l’analyse fonctionnelle d’une Constante de Michaelis : paramètre d’une cinétique enzy-
cellule ; volume cellulaire délimité par une endomembrane (à matique michaelienne ; concentration en substrat correspon-
ne pas confondre avec organite) ; structure des cellules euca- dant à la demi-vitesse maximale ; inverse de l’affinité de l’en-
ryotes et des cyanobactéries. zyme pour son substrat.
Compartimentation : état cloisonné, subdivisé en comparti- Contrôle : processus permettant d’exercer une action, d’avoir la
ments (cellules eucaryotes et cyanobactéries). maîtrise sur une structure (cellule, tissu, organe, organisme…).
334
LEXIQUE
Convection : mouvement de masse d’un fluide porteur l’oxydation complète des composés organiques et formant du
(liquide ou gaz) généré par un gradient de pression dû à l’ac- dioxyde de carbone, des coenzymes réduites et du GTP.
tion mécanique d’une pompe. Cytodiérèse (ou cytocinèse) : séparation d’une cellule mère
Convergence : caractéristiques anatomiques et fonctionnelles en deux cellules filles à la fin d’une division ; modalités diffé-
communes à des groupes phylogénétiquement éloignés. rentes selon le type de cellule, animale ou végétale.
Coopération : relation positive entre deux structures (aux dif- Cytologie : étude structurale et/ou fonctionnelle de la cellule
férentes échelles d’organisation) par laquelle elles contribuent (à diverses échelles).
à un même processus. Cytoplasme : terme issu de l’analyse structurale d’une cellule
Coopérativité : voir effet coopératif. en microscopie photonique ; ensemble d’une cellule à l’excep-
Corpuscule de Barr : structure observée dans le noyau inter- tion de son noyau ; formé par le cytosol et les divers organites :
phasique chez les individus XX ; un chromosome X condensé ribosomes, RE, dictyosomes, vésicules, mitochondries…
et inactivé aléatoirement ; les gènes portés par un seul des X Cytose : transport de masse permettant le transfert simultané
sont transcrits. de nombreuses molécules entre le milieu extracellulaire et
Corrélation : liens de natures variées, trophiques, informatifs l’intérieur de la cellule par formation ou/et fusion de vési-
(nerveux, hormonal) associant des parties topographiquement cules. L’endocytose permet l’entrée de matière dans la cellule,
distinctes d’un organisme (tissus, organes), fondant son unité. l’exocytose la sortie, la transcytose la traversée de la cellule.
Couplage : moyen de conversion d’énergie d’un processus Cytosol : terme issu de l’analyse structurale d’une cellule en
exergonique à un processus endergonique par le biais d’un microscopie électronique ; secteur cellulaire situé entre les
agent de couplage ; qualifié par deux mots accolés, le premier compartiments d’une cellule eucaryote ou formant le contenu
désignant le processus spontané, le second la transforma- amorphe d’une bactérie ; constitué par une phase aqueuse et
tion nécessitant de l’énergie (osmo/chimique, chimio/méca- divers solutés ; lieu de transit de diverses molécules hydroso-
nique…). lubles et site de nombreuses réactions chimiques dont celles
Croissance : augmentation durable d’un paramètre : taille, de la glycolyse.
surface, volume, masse. Cytosquelette : ensemble de structures protéiques, micro-
Dans le cas de la croissance d’un organe ou d’un organisme, tubules (MT), microfilaments (MF), filaments intermédiaires
on distingue croissance diffuse (croissance liée à la capacité (FI) et de protéines associées ; rôle plastique (responsable de
de division de la plupart des cellules) et croissance localisée la forme des cellules) et rôle dynamique (mouvements intra-
(croissance liée à la capacité de division d’une cellule ou d‘un cellulaires ou de l’ensemble des cellules).
groupe de cellules situées à un ou quelques endroits seulement Déchet : toute substance se trouvant dans la cellule ou dans
de la structure en croissance), croissance indéfinie (cellules le milieu intérieur à une concentration telle qu’elle devient
en divisions conservant leur potentiel mitotique) et croissance nuisible ; la chaleur évacuée par les organismes est également
définie (cellules en divisions épuisant plus ou moins rapide- considérée comme un déchet.
ment leur potentiel mitotique).
Décodage : opération suivant une première étape de codage,
Crossing-over : processus assurant un échange réciproque conduisant à un message signifiant.
d’un segment entre deux chromatides de chromosomes
Décomposeur : être vivant (bactéries et champignons surtout)
homologues appariés lors de la prophase I ; mettant en jeu
participant à la dégradation de la nécromasse et contribuant
un complexe synaptonémal ; à l’origine de diversification des
ainsi de façon particulière à la minéralisation de la matière.
génomes par brassage intrachromosomique.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
335
Détermination : engagement irréversible d’une cellule dans Diœcie : plantes d’une même espèce dont les fleurs mâles
une voie de différenciation. et les fleurs femelles se trouvent sur des pieds séparés (de
Détermination florale : acquisition d’une identité florale génotypes différents).
par le MAC consécutivement à l’activation de certains gènes Diploïde : organisme ou cellule contenant deux exemplaires
(gènes d‘identité florale) et l’inhibition de gènes d’identité de chacun de ses n chromosomes (2n).
végétative préalablement exprimés au sein du MAC. Dissémination : action de répandre ça et là ; s’applique à
Détritivore : microorganismes et petits invertébrés qui se diverses structures mobiles, spores, semences…
nourrissent de la nécromasse ; ils jouent un rôle essentiel dans Divergence génétique : résulte de l’évolution génétique
le recyclage de la matière organique. indépendante de deux populations d’une même espèce ; elle
Développement : ensemble des transformations affectant peut aboutir à un isolement reproducteur.
un organisme du stade zygote au stade adulte ; comporte des Doigt de zinc : motif particulier dans une protéine, dû à des
processus de croissance (transformation quantitative) et d’or- liaisons faibles impliquant l’ion Zn ; la protéine impliquée est
ganogenèse (transformation qualitative) (pour un organisme un facteur de transcription associé à une hormone lipophile.
pluricellulaire).
Domestication : transformation d’une espèce sauvage en
Développement postembryonnaire : période du cycle de espèce soumise par l’homme, en vue de lui fournir des pro-
développement débutant à l’éclosion et prenant fin avec l’ac- duits ou des services.
quisition de la maturité sexuelle.
Duplication : synthèse d’ADN à partir d’une matrice d’ADN
Diazotrophie : mode trophique de certaines bactéries libres catalysée par diverses enzymes dont des ADN polymérases ;
ou symbiotes capables de réduire le diazote ; processus cata- processus endergonique, semi-conservatif, bidirectionnel ;
lysé par la nitrogénase, très coûteux en énergie. véritable copie, ne comportant que très peu d’erreurs, per-
Diauxie : capacité de certains micro-organismes à utiliser de mettant de doubler la quantité d’ADN ; s’accompagne de la
façon séquentielle deux sources différentes de nutriments. duplication du chromosome qui supporte la molécule d’ADN.
Dichogamie : décalage chronologique entre la maturité des Opération préalable à la division (bipartition bactérienne,
structures mâle et femelle imposant une fécondation entre mitose ou méiose) ou pouvant conduire à la polyploïdie en
organismes différents ; protogynie (maturité du pistil précé- absence de division de la cellule.
dant celle de l’androcée) et protandrie (maturité de l’androcée Éclosion : rupture des enveloppes entourant l’œuf libérant soit
antérieure à celle du pistil). un jeune (développement post-embryonnaire direct), soit une
Dictyosome : empilement de saccules golgiens ; lieu de syn- larve (développement post-embryonnaire indirect) ; marque la
thèse de divers polyosides et de maturation (glycosylations) fin du développement embryonnaire et le début du développe-
de protéines. ment postembryonnaire.
Différence de potentiel électrochimique : énergie osmo- Écologie : science de « l’habitat » ; science des relations des
tique établie entre deux compartiments due à une différence de organismes avec leur environnement.
concentration et de charges de part et d’autre de la membrane Écotype : désigne une population d’une espèce génétique-
qui les sépare. ment distincte d’autres populations parce qu’elle présente des
Différenciation cellulaire : acquisition de caractéristiques caractéristiques héréditaires adaptées à un biotope donné.
structurales et fonctionnelles spécifiques en relation avec l’ex- Écosystème : ensemble constitué d’une biocénose, de son
pression de gènes particuliers. biotope, et des interrelations qui les associent ; unité écolo-
Diffusion : déplacement d’une substance par agitation molé- gique de la biosphère.
culaire selon des gradients électrochimiques décroissants. Ectoderme : un des trois feuillets de l’embryon à l’origine
Diffusion membranaire : passage passif de petites molécules de l’épiderme et ses dérivés, du système nerveux central et
ou d’ions monoatomiques à travers une membrane selon un périphérique.
gradient électrochimique décroissant. Effecteur :
Diffusion simple : diffusion au travers de la bicouche lipidique En biochimie, effecteur enzymatique : substance s’associant à
de la membrane. une enzyme et modifiant la cinétique en l’activant (effecteur
Diffusion facilitée : diffusion au travers d’une protéine trans- activateur) ou l’inhibant (effecteur inhibiteur).
membranaire (perméase ou canal) s’ajoutant à un processus En physiologie : organe à l’origine d’une réponse lors d’une
de diffusion simple. adaptation ou d’une boucle de régulation.
Digestion : ensemble des processus de transformation Effectif d’une population : nombre de ses individus ; effec-
mécanique et/ou chimique (hydrolyses) des aliments en tif efficace : nombre d’individus participant réellement à la
nutriments. reproduction.
336
LEXIQUE
Effet coopératif : désigne le fait que dans une protéine qua- Énergie interne : fonction d’état d’un système thermodyna-
ternaire, toute modification d’un protomère provoque une mique (notée U, exprimée en J). D’après le premier principe
modification conjointe des autres protomères par rupture de de la thermodynamique l’énergie interne d’un système isolé
liaisons faibles. reste constante.
Effet de fondation : (= effet fondateur) divergence génétique Enthalpie : fonction d’état d’un système thermodynamique
d’une population de migrants, par rapport à sa population (notée H, exprimée en J) somme de l’énergie interne U et du
d’origine, consécutive au fait que le pool des allèles apportés produit de la pression par le volume. Comme l’énergie interne,
par ses fondateurs est un sous-ensemble du pool d’allèles de l’enthalpie d’un système ne peut être déterminée. Mais on
la population initiale. peut calculer la variation d’enthalpie ΔH associée à une trans-
formation ; à pression et à volume constants, ΔH = ΔU.
Effet Bohr : diminution de l’affinité de l’hémoglobine pour
O2 suite à une diminution de pH. Enthalpie libre (ou énergie de Gibbs) : fonction d’état
d’un système thermodynamique (notée G, en J). Sa variation
Effet Haldane : augmentation de l’affinité de l’hémoglobine
permet de prédire le caractère spontané (ΔG < 0) ou non
pour CO2 quand elle est désoxygénée. (ΔG > 0) d’une transformation. À pression, température T et
Effet Janzen-Connell : explique la biodiversité végétale volume constants : ΔG = ΔH – T.ΔS.∆G représente la frac-
d’un écosystème par la concentration d’interactions négatives tion d’énergie disponible pour la réalisation d’un travail ; le
autour d’un individu qui réduit la probabilité de développe- terme T. ∆S correspond à la partie de l’énergie indisponible
ment d’un autre individu de la même espèce dans son voisi- (« coût entropique »). La variation d’enthalpie libre est notée
nage immédiat et favorise l’installation d’individus d’autres ΔrG0’ dans les conditions standards des chimistes, ΔGo’ dans
espèces. les conditions standards des biochimistes (pH = 7),
Efficience écologique (ou rendement écologique) : rapport Entomogamie : fécondation végétale faisant intervenir un
de l’énergie de biomasse des producteurs de rang i+1 d’un pollen transporté par des insectes.
écosystème, sur l’énergie de biomasse des producteurs de Entropie : fonction d’état qui mesure le degré d’ordre d’un
rang i. système (notée S, exprimée en J.K–1) ; elle est nulle au zéro
Élastine : protéine quaternaire des MEC animales, souvent absolu et augmente avec la température. D’après le second
organisée en lames, et conférant des propriétés d’élasticité. principe de la thermodynamique, l’entropie d’un système isolé
augmente, ou reste constante. Seule est accessible à la mesure
Élément de vaisseau : cellule du xylème réduite à sa paroi
la variation d’entropie ∆S associée à une transformation.
(protoplaste dégénéré) et comportant des perforations ; assure
la conduction de la sève brute. Enveloppe : ensemble de deux endomembranes, séparées par
un espace intermembranaire limitant un organite : enveloppes
Émissions anthropiques : rejets de CO2, de méthane et nucléaire, mitochondriale, plastidiale.
autres gaz dans l’atmosphère par des activités humaines.
Enzyme : biocatalyseur protéique, se liant provisoirement à
Empreinte parentale : exception à la génétique mendélienne son substrat ; acteur essentiel du métabolisme cellulaire dont
chez les mammifères ; le phénotype correspondant à l’expres- l’activité est influencée par divers paramètres, température,
sion d’un allèle se manifeste quand cet allèle provient d’un des pH, présences d’effecteurs, ces derniers permettant d’exercer
parents mais pas de l’autre ; le support moléculaire est le degré un contrôle de l’activité.
de méthylation d’un gène.
Enzyme allostérique : enzyme dont la cinétique est une sig-
Endergonique : qualifie une réaction non spontanée (ΔrG0’ moïde ; souvent placée aux endroits clés des chaînes réaction-
> 0) ; ne pouvant se dérouler qu’en étant couplée à une réac- nelles, elle est le siège de contrôles fins.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
337
moteur, sur laquelle vient se fixer un facteur de transcription Fécondation : processus conduisant à la formation d’un
associé à un ligand hormonal. zygote diploïde suite à l’union de deux gamètes et de leur
Espèce : concept définissant le taxon de base de la systéma- génome haploïde (caryogamie).
tique, défini de multiples façons ; Fécondité : biologie évolutive : nombre moyen de descen-
espèce biologique fondée sur l’interfécondité (définition la dants du porteur d’un génotype par unité de temps.
plus communément admise) ; En dynamique des populations : nombre moyen de descen-
espèce écologique fondée sur le partage d’une même niche dants par femelle et par unité de temps.
écologique. Feed-back : voir rétroaction.
Eubactérie : voir bactérie. Fermentation : ensemble de réactions du catabolisme éner-
Eucaryote : taxon caractérisé par les apomorphies suivantes : gétique anaérobie, catalysées par des enzymes cytosoliques et
essentiel du génome dans un noyau, ADN linéaire, génome conduisant à une oxydation incomplète du substrat (fermen-
morcelé, divisions particulières (mitose, méiose), mitochon- tations éthanolique, lactique…).
dries (perte secondaire possible), microtubules comportant de Feuillet embryonnaire : tissu de l’embryon qui se met en
la tubuline… place lors de la gastrulation dont les cellules ne sont pas diffé-
Euchromatine : chromatine diffuse ; secteur(s) de chromo- renciées mais spécifiées : ectoderme, mésoderme, endoderme.
some(s) interphasique(s) décondensé(s) (fibre nucléosomique Fibroblastes : cellules du tissu conjonctif, élaborant les parts
11 nm) susceptible(s) d’être transcrit(s). fibrillaire et interstitielle de la matrice animale.
Eutrophisation : processus d’enrichissement des eaux en sels Fibronectine : protéine à structure quaternaire pouvant se
minéraux. lier aux fibrilles de collagène, aux protéoglycanes et à la
Évolution : modification au cours du temps de la structure membrane plasmique via les intégrines ; assure la cohésion
génétique d’une population. des éléments de la MEC, son lien avec la membrane. Elle joue
Évolution réticulée : modèle d’évolution en réseau, résultant aussi un rôle dans les migrations cellulaires lors du dévelop-
d’échanges de gènes entre espèces (transferts horizontaux, pement embryonnaire.
endosymbiose, hybridation). Fick : voir loi de Fick.
Excrétion : fonction de nutrition ; élimination des déchets du Filament intermédiaire (FI) : élément du cytosquelette,
métabolisme par l’appareil urinaire. structure stable et résistante à l’étirement ; fibrilles (10 nm de
Exergonique : qualifie une réaction spontanée (ΔrG’ < 0) qui
diamètre) constituées de 8 protofilaments construits à partir de
peut être couplée à une réaction endergonique et permettre protéines diverses (kératine, desmine, lamine).
son déroulement. Fitness : voir valeur sélective.
Extension-convergence : mouvements morphogénétiques Fleur : organe de la reproduction sexuée des angiospermes ;
affectant le feuillet mésodermique lors de la gastrulation. comporte, dans une fleur complète, un périanthe (calice et
corolle) et des pièces fertiles (androcée et gynécée ou pistil).
Extensine : protéine de la paroi végétale (part interstitielle)
riche en OH-PRO. Permet le pontage de nombreux polyosides Fluidité membranaire : propriété des membranes liée aux
pariétaux. déplacements constants de leurs constituants.
Exine : MEC déposée sur la face externe de l’intine, paroi de Floraison : croissance et différenciation des pièces florales
la cellule végétative d’un grain de pollen ; pouvant être res- faisant suite à la formation des ébauches de ces pièces, et
ponsable de processus d’autoincompatibilité sporophytique. s‘achevant par l‘épanouissement de la fleur.
Exocrine : qualifie une glande ou un tissu qui déverse ses Florigène : messager chimique de nature protéique produit
secrétions dans le milieu extérieur par le biais d’un canal consécutivement à l’induction florale et participant au chan-
excréteur (glandes digestives : salivaires, gastriques, intesti- gement de détermination du MAC, perte de son identité végé-
nales, pancréas…). tative au profit d’une identité florale.
Exocytose : transport de masse permettant une sortie de Flux : quantité traversant une surface par unité de temps.
matière depuis la cellule et faisant intervenir un processus de Fonctions de nutrition : ensemble des fonctions d’alimen-
fusion membranaire. tation, de respiration, de circulation, d’excrétion et d’osmo-
Exon : séquence codante d’un gène eucaryote morcelé conser- régulation.
vée lors de la maturation de l’ARNm. Fonctions de relation : fonctions associées à la motricité, à
Facteur de transcription : protéine nucléaire se fixant sur la la sensibilité et à la protection.
séquence promotrice d’un gène, nécessaire à l’initiation et/ou Fonctions de reproduction : fonctions associées à la gamé-
la régulation de sa transcription. togenèse et la fécondation.
338
LEXIQUE
Force protonmotrice : énergie potentielle établie par une antéro-postérieur. La mutation d’un gène homéotique produit
différence de pH (gradient électrochimique) entre deux com- une homéose : transformation d’une partie du corps en une
partiments voisins. autre selon l’axe antéro-postérieur.
Fruit : organe des angiospermes contenant les graines, généra- Gène intégrateur : gène de contrôle d’une fonction (dévelop-
lement issu de la transformation de l‘ovaire après fécondation. pement, métabolisme…) dont l’expression est subordonnée à
diverses influences s’exerçant chacune par le biais de proté-
Fuseau achromatique : appareil de partage ; constitué de
ine(s) susceptible(s) de se lier à des séquences enhancers ou
MT labiles (MT astériens, MT kinétochoriens, MT polaires) et
silencers qui lui sont associées, ou à des protéines qui y sont
de protéines associées dont des moteurs moléculaires ; essen-
liées.
tiel dans les divisions (mitose, méiose) des cellules eucaryotes
en permettant le positionnement et la migration des chromo- Gène morcelé (ou gène en mosaïque) : gène eucaryote
somes. constitué d’une alternance de séquences codantes (exons) et
non codantes (introns) dont la transcription génère un pré-
Gamétange : structure pluricellulaire dans laquelle est (sont)
ARNm (ou ARN prémessager) qui par épissage deviendra un
formé(s) et contenu(s) le(s) gamète(s) des embryophytes :
ARNm mature.
anthéridie et archégone.
Génome : ensemble de l’ADN d’une cellule ou d’un orga-
Gamète : cellule haploïde spécialisée pouvant être impliquée nisme.
dans une fécondation ; spermatozoïde (gamète mâle) ; ovule
ou ovocyte (gamète femelle des animaux) et oosphère (gamète Génotype : ensemble des allèles d’un organisme pour ses
femelle des algues et des embryophytes). différents gènes.
Glucide : composé organique ternaire (C, H, O) dans lequel les
Gamétocyste : structure limitée par une simple paroi dans
nombres de carbone et d’oxygène sont fort proches ou égaux.
laquelle se forment les gamètes des algues et des champi-
gnons. Glycérophospholipide : triester amphiphile de diverses
membranes.
Gamétogenèse : processus de formation des gamètes ; com-
portant chez les animaux, des événements nucléaires (méiose) Glycocalyx : revêtement fibreux (quelques dizaines de nm
et cytoplasmiques (accroissement, différenciation) ; chez les d’épaisseur) sur la face externe de la membrane plasmique des
végétaux, sauf cas particuliers, la méiose responsable de la cellules animales ; constitué de courtes chaînes osidiques de
mise en place des tétraspores est nettement antérieure à la glycolipides ou de glycoprotéines ; rôle multiple : protection,
gamétogenèse. support de l’identité cellulaire (CMH)…
Gamétophyte : génération issue d’une méiospore qui produit Glycoconjugué : molécule résultant de l’association cova-
les gamètes d’une plante. lente de chaînes osidiques et de protéines ou de lipides ;
constituants des MEC animales (GAG, protéoglycanes) et des
Gastrula : stade du développement de l’embryon où les trois membranes (glycoprotéines et glycolipides).
feuillets embryonnaires se mettent en place.
Glycolyse : voie métabolique cytosolique universelle d’oxy-
Gastrulation : étape du développement embryonnaire qui dation incomplète du glucose en pyruvate.
conduit à la mise en place des trois feuillets embryonnaires.
Glycosylation : formation de glycoconjugués par addi-
Elle est caractérisée par des mouvements de tissus et de cel-
tion covalente sur une protéine ou un lipide de chaînes osi-
lules coordonnés dans l’espace et le temps.
diques ; addition de courtes chaînes osidiques, la part gluci-
Génération : étape du développement d’un organisme débu- dique de la molécule est inférieure à 60 % de la masse totale, il
tant par une cellule reproductrice (méiospore ou zygote) et s’agit d’une glycoprotéine ; addition de chaînes plus longues,
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
aboutissant, après une activité végétative plus ou moins longue part glucidique plus importante, on obtient un protéoglycane
à la production d’autres cellules reproductrices (gamètes ou (GAG). Selon le type d’association on distingue les O-glyco-
méiospores). sylations (citernes golgiennes et cytosol) et les N- glycosyla-
Gène : entité formée d’ADN comportant des séquences régu- tions (REG).
latrice, promotrice et codante ; peut être transcrite et coder une Gonade : désigne les paires d’organes destinés à la sécré-
protéine ou un ARN seul. tion des hormones sexuelles et à la production des cellules
Gènes homéotiques (ou gènes architectes) : gènes conser- reproductrices (gamètes) : ovaires pour les gamètes femelles,
vés au cours de l’évolution contenant une séquence de 180 testicules pour les gamètes chez les espèces gonochoriques.
paires de bases, l’homéoboîte qui code un peptide de 60 acides Gravitropisme : croissance axiale des végétaux orientée par
aminés, l’homéodomaine se fixant à l’ADN. Ces gènes codent le champ de gravité ; on parle de gravitropisme positif quand
des régulateurs de transcription (activateurs, inhibiteurs) qui l‘allongement se réalise dans le même sens que la force de
gouvernent l’expression d’autres gènes. Ils interviennent pour pesanteur, de gravitropisme négatif quand la croissance se
fixer l’identité des différentes parties du corps suivant l’axe réalise dans le sens opposé.
339
Groupe (cladistique) caractère dérivé, c’est une homologie vraie (ou secondaire)
Monophylétique : comprend une unité ancestrale et l’en- permettant de grouper ces individus en un clade ; si par contre
semble de ses descendants. elle porte sur le partage d’un caractère ancestral, l’homologie
Paraphylétique : comprend une unité ancestrale et une partie primaire n’est pas confirmée et correspond à une symplésio-
de ses descendants. morphie.
Polyphylétique : comprend diverses espèces mais ne comporte Homoplasie : ressemblance structurale entre individus fon-
pas l’ancêtre commun à toutes. dée sur le partage de deux états dérivés indépendants.
Haldane : voir effet Haldane. Hormone : molécule informative produite par des cellules
Haploïde : organisme ou cellule contenant un seul exemplaire sécrétrices (émetteur) et transportée à distance par le milieu
de chacun de ses n chromosomes (n). intérieur jusqu’à une cible (récepteur ou effecteur) sur laquelle
Hardy-Weinberg : voir modèle. elle agit.
Hélice de Lynen : voir β-oxydation. Hybridation :
Moléculaire : formation d’un polynucléotide à partir de deux
Hématie : globule rouge des mammifères dépourvu de noyau,
brins complémentaires (ADN ou ARN).
constitué essentiellement d’hémoglobine ; assure (avec le
plasma) le transport des gaz respiratoires. Croisement naturel ou artificiel entre deux variétés d’une
espèce ou entre deux espèces (interspécifique).
Hémicellulose : macromolécule de paroi pecto-cellulosique
végétale (part interstitielle) de la paroi, comportant un axe osi- Induction florale : déclenchement de la transformation du
dique de β1,4 glucose et de courtes ramifications osidiques ; MAC en méristème floral consécutivement à la réception par
associée par liaisons hydrogène à la cellulose. celui-ci de signaux produits en son sein ou par d’autres organes
sous l’action de facteurs internes (état de maturité, état nutrition-
Hémidesmosome : jonction d’adhérence reliant une cellule
nel…) et/ou externes (basses températures, photopériode…).
à sa lame basale (intervention d’intégrines).
Induction embryonnaire : corrélation paracrine dans
Hémoglobine : protéine à structure quaternaire le plus sou-
laquelle une cellule, un groupe de cellules ou un tissu engage
vent contenue dans des cellules (érythrocytes) ; pigment assu-
une cellule, un groupe de cellules ou un tissu adjacant dans
rant le transport des gaz respiratoires en les liant.
une nouvelle voie de différenciation.
Hémolymphe : milieu intérieur des animaux à système cir-
Information : voir message.
culatoire ouvert.
Inhibition compétitive : diminution de l’activité d’une
Hétérochromatine : chromatine condensée ; secteur(s) de
enzyme michaelienne due à la présence d’un analogue struc-
chromosome(s) interphasique(s) condensé(s) non transcrit(s).
tural du substrat avec lequel il entre en compétition pour l’oc-
Hétérogamie : mode de reproduction sexuée entre deux par- cupation du site actif ; caractérisée par une augmentation de
tenaires possédant un ou des caractère(s) différent(s). KM, diminution de l’affinité, et une Vmax inchangée.
Hétérotrophie : type trophique d’êtres vivants ou de cellules Inhibition non compétitive : diminution de l’activité d’une
qui tirent leur énergie et leurs aliments du monde organique ; enzyme michaelienne due à la fixation d’un effecteur sur un
cellules végétales non chlorophylliennes, animaux et divers site différent du site actif ; caractérisée par une Vmax diminuée
mycètes et bactéries. et un KM inchangé.
Histogenèse : mise en place de tissus. Initium foliaire : ensemble de cellules méristématiques du
Histologie : étude de la structure microscopique des tissus MAC, situé dans la zone périphérique, et constituant un pre-
animaux et végétaux mier stade de l’organogenèse foliaire.
Homéodomaine : séquence de soixante d’acides aminés d’un Intégration : opération par laquelle un élément s’incorpore à
facteur de transcription, reconnu par l’ADN auquel il se lie. un ensemble ; intégration de messages : fonction d’une cellule
Homéose : résultat d’une mutation homéotique se traduisant qui reçoit un ensemble d’informations, les analyse et produit
par un changement d’identité d’un segment du corps en un seg- une réponse.
ment voisin le long de l’axe antéro-postérieur d’un organisme. Intégrine : molécule d’adhérence cellulaire (CAM) assurant
Homéostasie : ensemble des processus mis en jeu dans le le lien entre la membrane plasmique, le cytosquelette et la
maintien des paramètres physiques, chimiques et biologiques matrice extracellulaire (MEC).
d’un organisme autour d’une valeur consigne. Intron : séquence d’un gène eucaryote morcelé, excisée lors
Homogamie : mode de reproduction sexuée entre individus de la maturation de l’ARNm.
semblables phénotypiquement pour un caractère donné. Invagination : mouvement morphogénétique affectant le
Homologie : ressemblance entre individus permettant de for- feuillet mésodermique lors de la gastrulation.
muler une hypothèse d’apparentement (homologie primaire). Involution : mouvement morphogénétique affectant le feuillet
Lorsqu’elle est effectivement fondée sur le partage d’un même mésodermique lors de la gastrulation.
340
LEXIQUE
Isolement reproducteur : incapacité des individus de deux soit le modifie en l’activant ou l’inhibant ; le plus souvent, la
populations ou de deux espèces à produire des descendants ; liaison est réversible et assurée par des liaisons faibles.
l’isolement peut venir de mécanismes empêchant la féconda- Lignine : macromolécule propre aux embryophytes ;
tion (barrières prézygotiques) ou réduisant le succès des croi- polymère phénolique désordonné, imprégnant l’ensemble de
sements (barrières postzygotiques). la paroi qu’elle rigidifie par la création de covalences et rend
Janzen-Connell : voir effet Janzen-Connell. imperméable à l’eau.
Jonction : zone de contiguïté ou de continuité entre deux Lipide : composé organique ternaire (C, H, O) de faible masse
membranes plasmiques voisines présentant une différencia- molaire, dans lequel le nombre de carbone est très supérieur à
tion ; assurent un rôle de soutien, une liaison entre la cellule celui d’oxygène ; molécule hydrophobe qui peut posséder des
et son environnement, des échanges trophiques ou informatifs. groupements hydrophiles permettant la formation de micelles
Jonctions d’ancrage : zones d’adhérence et desmosomes ; elles et de bicouches.
jouent un rôle essentiel dans la cohésion tissulaire et le dépla- Loi de Fick : relation associant le flux diffusif F d’une espèce
cement de certaines cellules lors de l’embryogenèse. moléculaire X au travers d’une interface perméable à X sépa-
Jonctions lacunaires (ou communicantes) : structure mettant rant deux milieux 1 et 2 au gradient de concentration ΔCX/e
en continuité le cytoplasme de deux cellules contigües, par F1→2 = –D.S.∆CX/e
un ensemble de connexons associés par deux et ménageant un Lotka-Voltera : voir modèle de Lotka-Voltera.
canal central de 2 nm de diamètre.
MAC, méristème apical caulinaire : ensemble de cellules à
Jonctions serrées : zones d’union entre deux membranes forte activité mitotique, situées à l’apex caulinaire et respon-
contigües, séparant le milieu intérieur du milieu extérieur dans sable de la formation des tiges feuillées.
les épithéliums.
MAR, méristème apical racinaire : ensemble de cellules à
Kinétochore : complexe protéique, comportant des moteurs forte activité mitotique, situées à l’apex racinaire et respon-
moléculaires, reliant le centromère à un microtubule. sable de la formation des racines.
Krebs : voir cycle de Krebs. Macromolécules : homo- ou hétéropolymère possédant un
Lamellipode : protubérance cellulaire large et aplatie, structu- poids moléculaire relativement élevé ; elles appartiennent à
rée par des microfilaments d’actine labiles, associée au dépla- diverses familles : polyosides, protéines, polynucléotides et
cement de la cellule qui les produit. polyphénols. Rôles très variés : structural, porteur ou vecteur
Laminine : protéine adhésive, constituant majeur des lames d’une information, catalyseur.
basales avec le collagène, ligand des intégrines. Marcottage : processus de multiplication végétative dans
Larve : organisme, en général sexuellement immature, issu de lequel le ou le(s) fragment(s) détaché(s) du pied-mère est
l’éclosion de l’œuf et qui diffère de l’adulte par son organisa- (sont) complet(s) ; l’organogenèse des structures nouvelles
tion, son mode et son milieu de vie. Le stade larvaire s’achève est antérieure à la fragmentation.
avec la métamorphose au cours de laquelle se met en place le Matrice extracellulaire (MEC) : structure doublant exté-
plan d’organisation typique de l’espèce parentale. rieurement la membrane plasmique : paroi bactérienne,
Leghémoglobine : protéine à structure quaternaire présente paroi pecto-cellulosique et matrice protéique et glucidique des
dans les nodosités des fabacées qui fixe réversiblement O2, cellules animales. Rôles très divers dont la cohésion des tissus.
empêchant l’inactivation de la nitrogénase. Maturation : ensemble de réactions ayant lieu dans divers
Liaison covalente : mise en commun par deux atomes (d’une compartiments et transformant une molécule native en sa
même molécule ou de deux molécules voisines) d’un doublet forme fonctionnelle ; maturation des protéines par clivage,
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
électronique de leur couche de valence conduisant à un édi- glycosylations diverses ; maturation des ARNm, ARNr…
fice stable ; qualifiée de « forte » par opposition aux liaisons Méiose : ensemble de deux divisions affectant les cellules
faibles dont l’énergie est plusieurs dizaines de fois inférieure. germinales des animaux et les cellules-mères des méiospores ;
Liaison faible : union de deux atomes (d’une même molécule conduit à la formation d’une ou de quatre cellules au génome
ou de deux molécules voisines) dans laquelle les nuages élec- haploïde original suite à des modifications quantitative (divi-
troniques restent séparés : l’énergie mise en jeu est plusieurs sion par deux) et qualitative (brassages) du génome ; source
dizaines de fois inférieure à celle d’une covalence ; liaison de diversification des génomes.
ionique, liaison hydrogène, liaison de Van der Waals, interac- Méiospore : voir tétraspore.
tions hydrophobes.
Membrane : interface mince (5 à 7 nm) limitant une cel-
Lichen : être vivant composite formé par la symbiose d’un lule (membrane plasmique) et les compartiments (endomem-
eumycète et d’une algue ou d’une cyanobactérie. branes) ; bicouche phospholipidique à laquelle sont liées de
Ligand : ion ou molécule capable de se lier à une protéine ; façon diverse des protéines ; assurant des fonctions diverses
cette liaison, soit participe au fonctionnement de la protéine, selon sa composition. Architecture selon une mosaïque
341
(diverses molécules) fluide (liaisons faibles et labiles entre Microfilaments (MF) : éléments du cytosquelette ; structures
les divers composants). Structure essentielle dans la défini- fibrillaires protéiques (diamètre 7 nm).
tion d’une cellule (membrane plasmique) et dans celle des Microbiote : ensemble des micro-organismes (bactéries,
compartiments (endomembranes). microchampignons, protistes) vivant dans un environnement
Mérèse : mitose des cellules végétales. spécifique appelé microbiome.
Méristématique : qualifie un tissu végétal siège de nom- Microphagie : alimentation à base de particules comestibles
breuses mitoses. microscopiques en suspension dans l’eau.
Méristème apical caulinaire (MAC) : méristème primaire Microtubules (MT) : éléments du cytosquelette ; structures
responsable de l’organogenèse de la tige feuillée et disposant tubulaires protéiques (diamètre 25 nm) ; certains sont labiles
d’un potentiel d’évolution en méristème floral. (à renouvellement très rapide) : MT qui servent de support
Méristème floral : méristème primaire responsable de l’or-
au trafic vésiculaire, MT du fuseau achromatique. D’autres
MT participent à des constructions plus stables : centrioles,
ganogenèse de la fleur dérivant de la transformation (virage
cils, flagelles. La polymérisation des MT a lieu au niveau du
floral) d’un méristème apical caulinaire consécutivement à
COMT (centre organisateur de microtubules).
une induction florale.
Microvillosité : expansion de forme cylindrique d’une cel-
Méristème primaire : ensemble de cellules situées à l’apex
lule épithéliale, soutenue par des microfilaments stables ; aug-
caulinaire (MAC) et racinaire (MAR) et responsables de
mente fortement la surface membranaire.
l’histogenèse et de l’organogenèse ; nombre de ces cellules se
divisent activement par mitose. Migration : déplacement d’une structure ou d’organismes
dans un ensemble ; force évolutive liée au déplacement d’in-
Méristème secondaire : ensemble de cellules mises en place
dividus entre des populations d’une même espèce.
par dédifférenciation, phellogène et cambium (zones généra-
trices) ; responsables de la mise en place de tissus secondaires Milieu intérieur : environnement des cellules animales ;
par mitose ; uniquement chez les spermatophytes à l’excep- compartiment occupant le milieu extracellulaire, comportant
tion des monocotylédones ; leurs potentialités sont réduites à une matrice fluide et des cellules ; organisation plus ou moins
l’histogenèse ; elles contribuent à une croissance en diamètre. complexe : lymphe interstitielle des animaux dépourvus de
système circulatoire, hémolymphe des animaux à système
Mésoderme : un des trois feuillets de l’embryon principale-
circulatoire ouvert, lymphes interstitielle et endiguée et sang
ment à l’origine du squelette, des muscles, de l’appareil cir- des animaux à système circulatoire ouvert. Rôle essentiel dans
culatoire et de l’appareil uro-génital. les corrélations trophiques et informatives et dans l’unité et
Message : information (ensemble de signaux), organisée l’intégrité de l’organisme.
selon un code (codage en fréquence, en amplitude), transpor- Minéralisation : transformation de la matière organique (bio-
tée d’un émetteur à un récepteur. masse ou nécromasse) en molécules ou ions minéraux ; elle com-
Message nerveux : message circulant le long d’un réseau prend une phase d’hydrolyse des macromolécules et une phase
de neurones. Le long des membranes excitables d’un des neu- d’oxydations associées au catabolisme de tous les êtres vivants.
rones, il se propage sous forme de trains de potentiels d’action Mitose : division conforme de la quasi-totalité des cellules
(signaux électriques), et est codé en fréquence, tandis qu’entre eucaryotes, comportant plusieurs étapes, et aboutissant à la
deux cellules (synapse), il est le plus souvent transmis sous formation de deux cellules filles au génome identique à celui
forme de neurotransmetteurs (messagers chimiques) et codé de la cellule mère, sauf exceptions, (conformité) ; impliquée
en amplitude (concentration de neurotransmetteur). dans les processus végétatifs (réparation, croissance, repro-
Messager : support d’un message ; signal électrique (poten- duction asexuée) et sexués (multiplication des gonies, des
tiel d’action) ou chimique (neurotransmetteur ou hormone) cellules mères des tétraspores) ; à l’origine de clones.
constitutif d’un message se propageant à la surface d’une cel- Modèle de Hardy-Weinberg : modèle applicable par défaut
lule (potentiel d’action) ou transmis entre deux cellules par qui décrit l’état d’équilibre atteint par la structure génétique
diffusion paracrine dans une synapse (neurotransmetteur), ou d’une population d’effectif infini, panmictique et non soumise
circulation de fluides internes à l’organisme (transfert endo- aux forces évolutives.
crine des hormones chez les eumétazoaires). Modèle de Lotka-Voltera : modèle numérique décrivant les
Métabolisme cellulaire : ensemble des réactions se dérou- variations des effectifs d’une population de proies et d’une
lant dans une cellule, subdivisé en ana- et catabolisme. population d’un de ses prédateurs sous forme d’oscillations
Métaphase : étape de la mitose ou de la première division de décalées.
méiose dans laquelle les chromosomes dupliqués, appariés ou Molécules d’adhérence cellulaire : voir CAM.
non, sont disposés au centre du fuseau achromatique (plaque Monophylétisme : caractéristique d’un groupe d’êtres
métaphasique). vivants qui partagent une synapomorphie et qui constituent
Michaelis : voir constante. de ce fait un clade.
342
LEXIQUE
Morphogène : messager paracrine soluble diffusant à partir Neurulation : début de l’organogenèse marqué par des trans-
d’une source (cellules, tissus) selon un gradient décroissant de formations moléculaires et cellulaires qui mettent en place le
concentration à l’origine d’une induction. tube neural des chordés.
Morphologie : étude de la forme et de l’organisation externe Niche écologique : définit la place d’une espèce dans un
d’un organe ou d’un organisme. écosystème : habitat, fonctions réalisées et interactions avec
Mortalité : en dynamique des populations, nombre de décès les autres organismes.
au sein d’une population (pendant une unité de temps). Niche potentielle : prend en compte les intervalles de tolérance
Mosaïque fluide : désigne l’architecture des membranes des facteurs abiotiques (température, hygrométrie, lumière…)
en soulignant la présence de plusieurs familles chimiques dans lesquels peut vivre une espèce ainsi que ses préférences
(mosaïque) associées par des liaisons faibles labiles (fluide). alimentaires et reproductives.
Nécromasse : masse de matière organique morte d’un écosys- Organite : entité identifiable par l’analyse structurale d’une
tème ou de la biosphère (cadavres, débris, déchets et produits cellule ; organite à un compartiment (saccule, vésicule), à plu-
organiques de leur dégradation). sieurs compartiments (2 : mitochondries, 3 ; chloroplastes),
ne constituant pas un compartiment (centriole, ribosomes).
Neurotransmetteur : messager chimique exocyté par une
Organogenèse : formation d’organes.
cellule nerveuse présynaptique, diffusant dans l’espace synap-
tique, et se fixant à un récepteur membranaire d‘une cellule Oviparité : modalité du développement embryonnaire qui
post-synaptique en provoquant une modification de son acti- se déroule dans un œuf hors de l’organisme, déposé dans le
vité (potentiel de membrane, métabolisme, etc.). Il est rapide- milieu extérieur.
ment éliminé de l‘espace synaptique, par destruction enzyma- Ovocyte II : cellule haploïde bloquée en métaphase de
tique ou recapture par la terminaison présynaptique. seconde division de méiose, couramment appelée « ovule ».
343
Ovogenèse : ensemble des transformations membranaire, Phellogène : méristème secondaire, zone génératrice subé-
cytoplasmiques et nucléaires qui conduisent à la formation ro-phellodermique.
des gamètes femelles. Phénogramme : arbre phylogénétique construit par un rai-
Ovule : biologie animale : gamète femelle des animaux ; bio- sonnement phénétique.
logie végétale : structure pluricellulaire abritant le gaméto- Phénotype : ensemble des caractères observables d’un orga-
phyte femelle. nisme ; le phénotype dépend du génotype et de l’environne-
Pachyte : ensemble comportant la zone génératrice libéro-li- ment.
gneuse et les tissus qu’elle met en place : liber et bois. Phéromone : molécule chimique produite par un organisme,
Panmixie : modalité de la reproduction sexuée dans laquelle libérée dans le milieu, qui induit une réponse spécifique chez
l’union des reproducteurs d’une même génération et celle de un autre membre de la même espèce.
leurs gamètes se font au hasard. Photosynthèse : processus utilisant l’énergie lumineuse
Panmictique : se dit d’une population où la panmixie est la pour réduire le carbone minéral en carbone organique dans
règle. les chloroplastes ou le cytosol de certaines bactéries ; à la base
Paraphylétisme : caractéristique d’un groupe d’êtres vivants de l’entrée de l’énergie et de matière dans un grand nombre
partageant une symplésiomorphie. d’écosystèmes.
Parasitisme : relation trophique durable négative au cours Photobionte : organisme photosynthétique engagé dans une
de laquelle le parasite vit aux dépens de son hôte sans le tuer association symbiotique.
(du moins pas immédiatement). Les ectoparasites restent à la Photolithotrophie : type trophique phototrophe dans lequel
surface du corps de leur hôte ; les endoparasites y pénètrent. le donneur d’électrons est minéral.
Paroi pecto-cellulosique : matrice extracellulaire des cellules Photopériode : durée relative du jour et de la nuit sur un
végétales de composition polyosidique (cellulose, hémicellu- cycle journalier de 24 heures.
loses et pectates) et protéiques (extensine et enzymes). Archi- Photopériodisme : sensibilité d’un processus biologique (par
tecture en feuillets superposés (contreplaqué). Rôles divers : exemple organogenèse florale) à la photopériode (durée rela-
squelette, transfert de substances… tive du jour et de la nuit).
Paroi primaire : paroi pecto-cellulosique dont l’architecture Photosystème : association d’une antenne collectrice et d’un
et la composition autorisent l’auxèse. centre réactionnel assurant le transfert endergonique d’électrons
Paroi secondaire : paroi pecto-cellulosique dont l’architec- d’un donneur (ainsi oxydé) vers un accepteur (ainsi réduit) grâce
ture (fibrilles denses peu décalées d’un feuillet à l’autre) et à la capture d’énergie lumineuse (couplage photochimique).
l’imprégnation conséquente de lignine bloquent l’auxèse. Phototrophie : type trophique dans lequel la source d’énergie
Parthénogenèse : développement d’un embryon à partir principale est la lumière ; cellules pratiquant une photosyn-
d’un gamète femelle non fécondé. thèse grâce à des pigments photosynthétiques.
Pectine : (pectate) hétéropolymère d’acide galacturonique ; Phototropisme : sensibilité de la croissance axiale des végé-
constituant hydrophile majeur de la lamelle moyenne ; forme taux vis-à-vis de la direction de la lumière incidente ; on parle
un maillage dans l’ensemble de la paroi. de phototropisme positif quand l‘allongement se réalise en
Pédofaune : ensemble des animaux du sol. direction de la source lumineuse, de phototropisme négatif
quand la croissance se réalise dans le sens opposé.
Peptide : polymère d’acides aminés (polypeptide ou protéine).
Phragmoplaste : ensemble de microtubules polaires
Perforation : lyse de la paroi entre deux éléments de vais-
qui assurent la cytodiérèse des cellules végétales en guidant
seau ; contribue à un flux efficace de sève brute.
les vésicules chargées de matériel pariétal jusqu’à un plan de
Péricline (cloisonnement) : qualifie une division cellulaire séparation défini dès l’interphase.
dont la nouvelle paroi est parallèle à la surface de l’organe. Phyllotaxie : disposition des feuilles le long d’une tige.
Périderme : ensemble comportant la zone génératrice subé- Phytochrome : chromoprotéine pouvant se trouver sous
ro-phellodermique et les tissus qu’elle met en place : suber et deux conformations interconvertibles dont les proportions
phelloderme. dépendent de la durée relative du jour et de la nuit sur un cycle
Périplasme : espace plus ou moins large entre la face externe journalier de 24 heures, et dont l‘un des états peut contribuer à
de la membrane plasmique d’une cellule bactérienne ou des contrôles transcriptionnels. Il intervient notamment dans
végétale et la paroi ; lieu de synthèse de la cellulose (cellule l‘induction de l’organogenèse florale chez certaines plantes
végétale), compartiment important dans l’établissement d’un dites photosensibles.
potentiel électrochimique (cellules bactériennes). Phytomère : unité caulinaire comportant un entre-nœud, le
Phagotrophie : mode de nutrition par phagocytose (ex. para- nœud qui le surmonte, la feuille et le bourgeon axillaire qui
mécie). y sont attachés.
344
LEXIQUE
Phytophagie : appelée aussi herbivorie, forme de prédation Ponctuation : différenciation de la paroi marquée par
exercée par un animal sur un végétal. un amincissement notable ; secteur facilitant les échanges
Physiologie : science qui étudie les fonctions des êtres entre diverses cellules, xylémiennes, phloémiennes, paren-
vivants, animaux ou végétaux. chymateuses…
Phytohormone : hormone végétale ; elle peut circuler par Population : ensemble d’individus de même espèce vivant
convection dans les sèves ou par diffusion. simultanément dans un même écosystème.
Plan d’organisation : agencement des organes et leur dis- Potentiel d’action : variation stéréotypée (durée et amplitude
position relative caractérisant les êtres vivants d’un taxon ; constantes pour une cellule donnée) du potentiel de membrane
il prend en compte aussi les symétries et les axes de polarité d’une cellule excitable (neurone ou myocyte) liée à l’ouver-
(antéro-postérieur et dorso-ventral). ture séquencée de canaux ioniques voltage-dépendants, consé-
cutivement à la réception d’un stimulus supraliminaire ou à
Plasmide : molécule d’ADN circulaire des bactéries et des
une variation spontanée de son potentiel de repos jusqu’à une
levures dupliquée indépendamment du chromosome princi-
valeur seuil (cas des cardiomyocytes nodaux).
pal ; support de gènes de résistance aux antibiotiques chez les
bactéries ; susceptible de transferts horizontaux (conjugaison Potentiel d’équilibre : valeur du potentiel de membrane pour
bactérienne). lequel les concentrations en un ion de part et d’autre d’une
membrane correspondent à une situation d’équilibre thermo-
Plasmodesme : jonction directe entre les deux cytosols
dynamique (flux net transmembranaire de l’ion nul).
de cellules végétales voisines par le biais de canalicules de
quelques dizaines de nm de diamètre bordés par la membrane Potentiel de membrane : différence de potentiel transmem-
plasmique ; structures importantes de la voie symplasmique branaire lié à une inégale répartition de certains ions diffu-
assurant des corrélations trophiques et informatives. sibles de part et d’autre de la membrane plasmique. Cette
différence de potentiel correspond à un état de déséquilibre
Plasmogamie : fusion des cytoplasmes des deux gamètes pré-
thermodynamique entretenu par l’activité de pompes.
cédant la caryogamie chez les eucaryotes, lors de la fécondation.
Potentiel de repos : potentiel de membrane d’une cellule
Plasmolyse : état d’une cellule ayant perdu de l’eau ; aspect
excitable entre deux potentiels d’action, ou deux trains de
crénelé de cellules animales, protoplaste décollé de la paroi
potentiels d’action. Par extension, ce terme est aussi utilisé
pour les cellules végétales.
pour caractériser le potentiel de membrane des cellules non
Plésiomorphie : état ancestral d’un caractère. excitables.
Pneumocyte : cellule de l’épithélium respiratoire tapissant Potentiel électrochimique : énergie potentielle d’un élec-
les alvéoles pulmonaires ; rôle important dans les échanges trolyte prenant en compte sa concentration (composante
gazeux respiratoires. chimique) et sa charge (composante électrique).
Polarisation (d’une structure) : propriété pour une structure Potentiel hydrique : potentiel chimique de l’eau, résultant
(cellule, organite…) de présenter une orientation : pôles apical de trois composantes principales : hydraulique, osmotique et
et basal d’une cellule, extrémité + et – d’un microfilament… matricielle. Sa valeur maximale est nulle (potentiel hydrique
Polyphylétisme : caractéristique d’un groupe d’êtres vivants de l’eau pure). L’eau migre toujours dans le sens des potentiels
partageant une homoplasie. hydriques décroissants.
Polysome : structure constituée par un ARNm et les ribo- Potentiel redox : paramètre exprimé en V caractérisant un
somes qui lui sont rattachés ; seul site de protéosynthèse des couple rédox ; entre deux couples redox les électrons sont
cellules procaryotes ; la protéosynthèse des cellules euca- transférés spontanément du plus réducteur (potentiel redox le
ryotes se déroule à leur niveau et dans le REG. plus faible) vers le plus oxydant (potentiel redox le plus élevé).
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Polymorphisme intraspécifique : coexistence dans une Poumon : surface internalisée ne communiquant avec l’air
population d’au moins deux formes différentes d’un caractère que par un seul orifice, au niveau de laquelle s’effectuent des
donné, en proportions non négligeables ; conséquence d’un échanges gazeux respiratoires entre l’air et le milieu intérieur.
polyallélisme ; les variations peuvent être génomiques, molé- Pouvoir réducteur : coenzymes d’oxydoréduction réduites
culaires, morphologiques, écologiques… (NADH,H+, NADPH,H+, FADH2) utilisées dans des réactions
Polyploïdie : présence d’un nombre entier de chromosomes du catabolisme oxydatif et des réactions de biosynthèse.
homologues supérieur à deux ; assez fréquente chez des végé- Prairie : écosystème ouvert dont la végétation est composée
taux (maïs, blé), rare chez les animaux. d’espèces herbacées (de quelques cm à deux mètres pour les
Polyspermie : pénétration de plusieurs spermatozoïdes dans savanes).
un ovocyte. Prédation : relation trophique au cours de laquelle un préda-
Pompe : protéine transmembranaire réalisant un transport teur consomme une proie. Le prédateur au sens strict se nour-
actif primaire par couplage chimio-osmotique et exploitant rit d’un animal qu’il tue ; les phytophages sont des prédateurs
l’hydrolyse de l’ATP comme travail moteur. au sens large.
345
Pression artérielle : pression exercée par le sang sur la paroi Protéine membranaire intrinsèque : protéine membranaire
des artères. intégrée à la bicouche phospholipidique ; les protéines intrin-
Pression diastolique (PD) : pression mesurée lors du relâche- sèques assurent notamment les flux de matière et d’informa-
ment ventriculaire (diastole). tion à travers les membranes.
Pression systolique (PS) : pression mesurée lors de la contrac- Protéine membranaire extrinsèque : protéine membra-
tion ventriculaire (systole). naire associée à la face cytosolique ou à la face extracellulaire
de la membrane ; leurs rôles sont divers (soutien mécanique,
Pression artérielle moyenne PAM = 2/3 PD + 1/3 PS. enzymes, reconnaissance moléculaire…).
Primordium foliaire : stade de l’organogenèse foliaire enca-
Protéome : ensemble des protéines d’une cellule à un instant
dré par l’initium et l’ébauche foliaires. donné.
Principe de précaution : « principe selon lequel l’absence Protéosynthèse : synthèse des protéines (traduction) se
de certitudes (compte tenu des connaissances scientifiques déroulant au niveau de polysomes (cellules bactériennes et
et techniques du moment) ne doit pas retarder l’application eucaryotes) et au niveau du REG (cellules eucaryotes) ; sou-
de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un vent suivie d’une maturation au cours de l’adressage.
risque de dommages graves et irréversibles à l’environnement
Protoplaste : partie de cellule végétale formée par la membrane
et ce à un coup économique acceptable » loi Barnier 1995.
plasmique et son contenu cytoplasmique ; cellule végétale
Procaryote : groupe polyphylétique regroupant archées et dépourvue de paroi soit naturellement (gamètes végétaux) ou
eubactéries ; organismes le plus souvent unicellulaires ne artificiellement (par traitement enzymatique approprié).
possédant pas de noyau.
Pyrénoïde : complexe protéique propre aux algues, constitué
Producteur : tout être vivant ; les autotrophes sont les produc- de Rubisco (90 %) et d’anhydrase carbonique ; il permet de
teurs primaires des écosystèmes ; les hétérotrophes sont des concentrer le CO2 et favorise ainsi la fonction carboxylase de
producteurs de rang supérieur à 1 et aussi des consommateurs. la Rubisco.
Promoteur : séquence d’un gène située en amont de la par- Radeau lipidique : secteurs de la membrane plasmique,
tie transcrite où se fixent l’ARN polymérase et des protéines riches en cholestérol et en sphingolipides, plus rigides dimi-
régulatrices, nécessaires à la transcription. nuant la fluidité et favorisant la stabilisation des protéines à
Prophase : première étape d’une division cellulaire (mitose certains endroits de celle-ci (t-snare des terminaisons présy-
ou méiose) marquée par la rupture de l’enveloppe nucléaire, naptiques par exemple).
la mise en place du fuseau achromatique et l’individualisation Radiation adaptative : ensemble d’évènements de spécia-
de chromosomes suite à leur condensation. tion réalisés dans un temps géologiquement relativement bref,
Prédation : mode de nutrition du règne animal qui consiste à et faisant suite à la libération de nombreuses niches écolo-
s’emparer d’une proie (animale ou végétale) pour la dévorer giques.
et s’en nourrir. Réflexe : acte involontaire construit sur 5 éléments : un récep-
Production : quantité d’énergie ou de biomasse produite par teur de stimulus, une voie centripète (sensitive), un centre ner-
l’un des niveaux trophiques d’un écosystème (en général rap- veux, une voie centrifuge (motrice), un effecteur responsable
porté à une unité de surface). de la réponse.
Productivité : rapport de la productivité sur la biomasse. Régulation : mécanisme physiologique consistant à maintenir
une variable autour d’une valeur de consigne, vitale pour l’or-
Propagation régénérative : mode de conduction des mes-
ganisme (température interne à 37 °C, glycémie à 1 g.L–1, pH
sages nerveux le long des membranes excitables des neurones
à 7,4…); rétroaction négative. Ne pas confondre avec contrôle.
fondé sur la régénération de proche en proche des potentiels
d’action. Réplication : voir duplication.
Protéine : macromolécule, polymère séquencé d’acides ami- Reproduction asexuée : voir multiplication végétative.
nés issu de la traduction souvent suivie d’une maturation ; Reproduction sexuée (sexualité) : formation d’un ou plu-
adoptant une conformation spatiale lui permettant d’être sieurs individus nouveaux impliquant deux processus com-
reconnue par un ligand ; la liaison souvent temporaire de ce plémentaires (méiose et fécondation) séparés par deux états
dernier est la clé de la fonction de la protéine. chromosomiques différents (haploïde et diploïde) ; fonction
responsable de la multiplication et de la diversification des
Protéine chaperonne : protéine tertiaire ou quaternaire à
organismes.
activité ATPasique, modifiant la conformation d’une autre
protéine en lui permettant d’acquérir (protéine native) ou de Réseau trophique : ensemble des chaînes alimentaires d’un
réacquérir (protéine dénaturée) une conformation fonction- écosystème.
nelle, ou d’acquérir une forme déployée favorable à un trans- Réserve : toute substance, minérale ou organique, qui est
fert dans un compartiment. accumulée et utilisée ultérieurement.
346
LEXIQUE
Résilience : pour un écosystème, capacité à retrouver un fonc- Services écosystémiques : (= écologiques) bénéfices de dif-
tionnement normal après une perturbation importante. férentes natures que l’homme peut retirer du fonctionnement
Respiration : d’un écosystème (production, régulation du climat…).
À l’échelle cellulaire : oxydoréduction exergonique com- Sève élaborée : milieu liquide contenant des photosynthé-
plète des nutriments. Se déroule pour l’essentiel dans une tats ou assimilats, produits de la photosynthèse des organes
membrane (membrane plasmique bactériennne ou crête mito- sources (feuilles), transporté par les tubes criblés du phloème
chondriale) supportant une chaîne de transporteurs qui réalise vers les organes puits utilisateurs.
un transfert spontané d’électrons d’un donneur à un accepteur Sève brute : milieu liquide contenant des sels minéraux,
couplé à la constitution d’une force protonmotrice (couplage résultant de l’absorption racinaire, transporté par les vais-
chimioosmotique). seaux du xylème vers les feuilles, organes sources, lieu de la
À l’échelle de l’organisme : échanges gazeux respiratoires photosynthèse.
entre un organisme et son milieu de vie. Sex-ratio : rapport entre les effectifs des mâles et des femelles
Rétroaction : processus dans lequel le stimulus entraîne soit dans une population.
une réponse dans le même sens (une augmentation d’un para- Sexualisation : mise en place ou développement des carac-
mètre amplifie sa valeur), rétraction positive, soit une réponse téristiques sexuelles.
opposée au stimulus (l’augmentation d’un paramètre entraîne Sexualité : voir reproduction sexuée.
sa diminution), rétroaction négative ou régulation. Siphonogamie : mode de fécondation présent notamment
Réversion : = mutation réverse. chez les angiospermes, dans lequel les gamètes mâles, non
Rhizosphère : volume de sol au voisinage des racines, pré- motiles, sont portés par un tube pollinique jusqu’au contact
sentant un microbiote abondant. direct de l’oosphère et de la cellule centrale du sac embryon-
naire.
Ribosome : organite de 30 nm de diamètre, constitué de deux
sous-unités ribonucléoprotéiques à activités enzymatiques, Site actif : partie d’une enzyme souvent en creux, fortement
comportant trois sites E, P et A ; chaîne d’assemblage lors hydrophobe, ne constituant qu’une faible partie de la confor-
de la protéosynthèse permettant d’adapter les aa-ARNt aux mation totale ; comportant un site de fixation où se lie le subs-
codons de l’ARNm et catalysant la formation des liaisons trat (par des liaisons faibles) reconnu par complémentarité
peptidiques. (voir ajustement induit) et un site catalytique constitué par les
chaînes latérales réactives de résidus polaires.
Rotation de symétrisation : chez les amphibiens, suite à
la fécondation, rotation du cortex du zygote par rapport au Spéciation : processus de formation d’une nouvelle espèce.
cytoplasme profond provoquant une redistribution de détermi- Différents modèles sont proposés : spéciation allopatrique
nants (protéines, ARNm) et le passage d’une symétrie radiaire (l’isolement reproducteur vient d’un isolement géogra-
à une symétrie bilatérale. phique) ; spéciation sympatrique (l’isolement reproducteur
apparaît sans séparation géographique).
Routage : (des protéines) action de déterminer la route à
suivre ; voir adressage. Spécificité : caractère propre à une interaction et à elle seule ;
peut s’appliquer à différents niveaux d’organisation (relation
Sang : tissu conjonctif circulant dans un appareil circulatoire
d’une protéine et de son ligand ; relation interspécifique…).
clos ; il est formé d’une matrice extracellulaire liquide (le
plasma) et de cellules (globules rouges et blancs, plaquettes). Splicéosome : complexe formé de protéines et de petits ARN
nucléaires responsables de l’excision des introns et de la jonc-
Saprotrophe : = détritivore (voir ce terme).
tion des exons du pré-ARNm pour former l’ARNm mature.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Second messager : intermédiaire cytosolique dont la concen- Sporophyte : génération comprise entre le développement du
tration détermine les effets d’un messager intercellulaire (hor- zygote (issu de la fécondation) et la formation des tétraspores
mone ou messager paracrine). par méiose.
Sélection : naturelle ou artificielle ; force évolutive résultant Squelette : ensemble de structures, interne (endosquelette)
d’un phénomène de reproduction différentielle et conduisant à ou externe (exosquelette), en grande partie responsable de la
un tri orienté de génotypes en fonction de leur valeur sélective. forme de l’organisme et assurant le soutien, la protection ; il
Séquence : enchaînement ordonné, linéaire, des monomères permet la réalisation de mouvements.
d’un hétéropolymère. Stéroïdes : lipides dérivés du cholestérol et caractérisés par
Séquence-signal : secteur d’une protéine porteur d’une infor- un noyau stérane (3 cycles à 6 C et un cycle à 5 C).
mation spécifiant son adressage à un compartiment. Stimulation supraliminaire : stimulus dont l’intensité est
Sensibilité : faculté pour un organisme d’être renseigné sur suffisante pour déclencher une modification de l’activité de la
lui-même et sur son environnement par le biais de fonctions cellule qui le reçoit ; dans le cas des cellules excitables, stimu-
de relation. lation permettant la genèse de potentiel(s) d’action.
347
Structure primaire d'une molécule : séquence linéaire entre êtres vivants et éventuellement fossiles (ou des taxons
orientée et ordonnée de monomères (acides aminés d’une qu’ils représentent).
protéine, nucléotides d’un acide nucléique). Système thermodynamique ouvert : secteur de l’univers
Structure quaternaire d'une molécule : association de (en général pour la biologie une cellule) échangeant avec son
plusieurs protomères protéiques en une entité fonctionnelle. environnement matière, énergie et information.
Structure secondaire d'une molécule : secteur d’un Système trachéen : appareil respiratoire de divers arthro-
polymère affectant une forme précise (hélice, feuillet, coude) podes dont les insectes, dans lequel des voies respiratoires
au sein d’une protéine ou d’un acide nucléique, établi par des (trachées) acheminent l’air au voisinage immédiat de chaque
liaisons faibles. cellule.
Structure tertiaire d'une molécule : forme tridimension- Tactisme : déplacement d’une cellule ou d’un organisme en
nelle d’une protéine ou d’un protomère (protéine à structure direction d’un facteur anisotrope du milieu ; ne pas confondre
quaternaire). avec tropisme.
Subérine : lipide complexe constituant un revêtement imper- Taxonomie : discipline visant à établir l’appartenance d’un
méable à l’eau et aux gaz sur les parois du suber et les cellules être vivant à une espèce (ou un taxon d’ordre supérieur) en
endodermiques. utilisant une clé de détermination.
Surfactant : film lipo-protéique de quelques dizaines de nm Taux de croissance intrinsèque (ou taux de croissance
d’épaisseur revêtant la surface des alvéoles pulmonaires et per capita) : différence entre le nombre d’individus entrants
abaissant la tension superficielle de la paroi alvéolaire ; dimi- dans la population, par unité de temps (naissance ou immigra-
nue le travail mécanique de ventilation et maintient une sur- tion), et celui des individus morts ou émigrés pendant le même
face d’échange importante. temps, rapportée à l’effectif total.
Symbiose : interaction biologique durable entre deux orga- Télomère : extrémité des chromosomes eucaryotes constituée
nismes différents qui en retirent un bénéfice réciproque. de séquences d’ADN hautement répétées ; rôle protecteur
contre la perte d’information génétique liée au fonctionnement
Symplasme : (voie symplasmique) ensemble des protoplastes
de l’ADN polymérase à chaque cycle de réplication.
d’un organe végétal reliés par les plasmodesmes ; une des
deux voies du transit radial de l’eau et des ions lors de l’ab- Télophase : dernière étape d’une division cellulaire (mitose et
sorption racinaire (voir apoplasme). méiose) marquée par la reformation de l’enveloppe nucléaire,
la décondensation des chromosomes et le début de la cyto-
Symplésiomorphie : ressemblance entre plusieurs êtres diérèse.
vivants liée au partage d’un même état ancestral d’un carac-
Temps de séjour : (ou temps de résidence) temps passé par
tère.
un élément dans un réservoir.
Synapomorphie : ressemblance entre plusieurs êtres vivants
Tétraspore (ou méiospore) : produit de méiose à l’origine
liée au partage d’un même état dérivé d’un caractère.
de la génération gamétophytique.
Synapse chimique : zone de rapprochement membranaire
Thalle : terme ancien qualifiant une structure, uni- ou plu-
entre l’extrémité distale d’un neurone et une autre cellule
ricellulaire, pas ou peu différenciée, où l’on ne reconnaît ni
dans laquelle est transmis un message nerveux sous forme
feuilles, ni tiges, ni racines, qui constitue l’appareil végétatif
de neurotransmetteurs (messagers chimiques). Les neu-
des algues et des mycètes.
rotransmetteurs exocytés par une cellule nerveuse (présy-
naptique) diffusent dans la fente synaptique et se lient, avant Tissu : ensemble de cellules associées dans la réalisation
d’être éliminés, à des récepteurs membranaires de l’autre d’une même fonction.
cellule (neurone, myocyte ou d’un autre type) en pouvant Tissu primaire : tissu mis en place par l’activité d’un méris-
ainsi modifier son activité (potentiel de membrane, méta- tème primaire lors de l’organogenèse.
bolisme, etc.). Tissu secondaire : tissu mis en place par l’activité unique-
Synapse électrique : zone d’accolement membranaire de ment histogène d’un méristème secondaire ; voir pachyte et
deux cellules voisines permettant aux variations de potentiel périderme ; cellules alignées en file radiales.
qui affectent l’une des deux membranes de se propager à la Totipotence : capacité que possède une cellule embryonnaire
seconde. de pouvoir donner un organisme entier (zygote).
Syntrophie : développement d’un micro-organisme au Trachéide : cellule du xylème réduite à sa paroi (protoplaste
contact d’un autre capable de synthétiser et d’excréter un dégénéré) ne communiquant avec les cellules voisines que
facteur de croissance qui lui est indispensable mais qu’il est par des ponctuations (dépourvue de perforation) ; assure la
incapable de produire. conduction de la sève brute.
Systématique : discipline visant à l’établissement de clas- Traduction : processus assurant le passage d’un ARNm à une
sifications, c’est-à-dire à l’établissement des liens de parenté protéine ; synonyme de protéosynthèse.
348
LEXIQUE
Trade-off : voir compromis. sifs : à la diffusion simple peut s’ajouter une diffusion faci-
Transcription : processus assurant la synthèse d’un ARN à litée suivant les molécules et l’équipement protéique de la
partir d’une séquence d’ADN. membrane traversée.
Transcriptome : tous les ARN présents dans une cellule ou Transposition : processus dans lequel une séquence d’ADN
un tissu à un instant donné. (transposon) se déplace et s’insère dans un autre site du
génome ; à l’origine de mutations et de recombinaisons chez
Transcytose : association de deux transports de masse, endo-
les pro- et les eucaryotes.
cytose et exocytose, permettant un passage de matière au tra-
vers d’une cellule épithéliale ou endothéliale. Transposon : séquence d’ADN capable de se déplacer et de
s’insérer dans un autre site du génome des pro- et des euca-
Transduction d’un signal : suite des processus depuis la fixa-
ryotes.
tion d’un messager sur son récepteur jusqu’à la genèse ou la
modification de l’activité de la cellule-cible. Tropisme : croissance d’un végétal orientée par un facteur
Transduction bactérienne : transfert d’une information
anisotrope de l’environnement.
génétique d’une bactérie par le biais d’un bactériophage (virus Tube pollinique : structure issue de la germination d’un grain
bactérien). de pollen de forme cylindrique assurant par sa croissance le
Transfert horizontal de gène : désigne deux grands types transport des gamètes mâles jusqu'au contact du gamétophyte
de mécanismes à l’origine de diversification génétique ; celui femelle, chez les angiospermes.
par lequel un organisme procaryote reçoit du matériel géné- Turgescence : état de distension d’une cellule qui exerce une
tique d’un autre sans relation de parenté entre eux (conjugai- pression sur sa matrice ; la composante hydraulique du poten-
son, transformation et transduction bactériennes) ; celui dans tiel hydrique est positive (teneur cellulaire en eau suffisante).
lequel un fragment de matériel génétique est déplacé au sein Turn-over :
du génome (transposition, organismes pro- ou eucaryotes).
Pour des molécules, des cellules : renouvellement.
Transfert vertical de gène : désigne un processus dans
Pour un écosystème : temps de renouvellement égal à l’inverse
lequel un descendant reçoit du matériel génétique d’un ascen-
de la productivité.
dant dans un processus de reproduction.
Type trophique : désigne les grandes voies métaboliques
Transformation bactérienne : mécanisme par lequel une
réalisées par une cellule, en tenant compte de la source éner-
bactérie intègre dans son génome une séquence d’ADN libre
gétique principale, du donneur d’électrons, et de la source de
présente dans son environnement.
carbone.
Transition allostérique : suite à la fixation d’un premier
Vaisseau : structure conduisant des liquides circulants.
ligand, changement de conformation d’un protomère d’une
protéine quaternaire qui se propage aux autres protomères. Vaisseau du xylème : empilement de cellules vides (éléments
de vaisseau) communicant entre elles par des perforations et
Transition blastuléenne : période de la segmentation au
conductrices de sève brute.
cours de laquelle débute la transcription des gènes zygotiques.
Vaisseau des animaux : organe tubulaire conduisant la lymphe,
Transphosphorylation : transfert d’un groupement phospho-
le sang, ou l’hémolymphe.
ryle par un couplage chimiochimique.
Valeur sélective : mesurée par le nombre moyen de descen-
Transport actif : transport de matière au travers d’une
dants laissés par un individu porteur d’un génotype donné ;
membrane dans le sens des potentiels électrochimiques crois-
sants, c’est-à-dire s’accompagnant d’une variation d’enthalpie c’est le produit de sa viabilité par sa fécondité.
libre positive. Les transports actifs nécessitent l’intervention Viabilité : durée pendant lequel un individu est susceptible de
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349
Vitronectine : molécule constituée par l’association d’un sucre Zone d’adhérence : jonction riche en cadhérine (CAM),
et d’une protéine (glycoprotéine) contenue dans le plasma et constituant une ceinture au niveau apical des cellules épithé-
dans la matrice extracellulaire du tissu conjonctif, ligand des liales, assurant la cohésion tissulaire.
intégrines. A des propriétés proches de la fibronectine. Zone génératrice : voir méristème secondaire
Vivant : qualifie un organisme constitué d’une ou plusieurs
Zone pellucide : matrice extracellulaire (MEC), enveloppe
cellules, capable par lui-même de dupliquer son ADN en vue
glycoprotéique constituant une MEC pour l’ovocyte des mam-
de le transmettre, et de traduire son information génétique en
mifères évoluant en membrane de fécondation suite aux réac-
protéines ; entretient une faible entropie, en relation avec un
tions d’activation engendrées par la fécondation ; équivalent
niveau d’organisation élevé.
de l’enveloppe vitelline de l’ovocyte des amphibiens.
Viviparité : modalité du développement embryonnaire qui
se déroule dans l’organisme maternel et mettant en jeu des Zygote : cellule totipotente à l’origine d’un nouvel individu,
échanges trophiques et informatifs. issue lors de la fécondation de la fusion de deux cellules
haploïdes, ovule et spermatozoïde (animaux), oosphère et
Voie apoplasmique : voir apoplasme. gamète mâle (végétaux). Remarque : un zygote accessoire,
Voie symplasmique : voir symplasme. triploïde, est formé chez les angiospermes par union d’un
Zoïdogamie : fécondation réalisée par des spermatozoïdes gamète mâle et de la cellule centrale ; il est à l’origine de
motiles qui se déplacent vers le gamète femelle. l’albumen.
350
LEXIQUE
Géologie
Accélération co-sismique : accélération du sol en surface driques (T) et une couche octaédrique (O) ; feuillets de type
engendrée par les ondes sismiques ; paramètre essentiel de la T-O ou T-O-T avec éventuellement des cations (K, Na, Ca) en
capacité destructrice d’un événement sismique. position inter-foliaire.
Accommodation : espace disponible pour l’accumulation de Argilite : roche sédimentaire détritique formée de fines par-
sédiments dans un bassin ; il est fonction des variations com- ticules (∅ < 4 µm), en majorité argileuses ; dénommée éga-
binées de l’eustatisme et de la subsidence. lement pélite.
Aggradation : empilement vertical des sédiments sans Asthénosphère : partie ductile (qui se déforme par fluage)
migration de la ligne de rivage ; intervient lorsqu’il y a égalité du manteau supérieur, située entre la base de la lithosphère
entre le flux sédimentaire et la vitesse d’accommodation. (LVZ : Low Velocity Zone) et la profondeur de -670 km ;
Aléa : possibilité qu’un phénomène naturel relativement bru- formée de péridotite ; animée de courants convectifs et
tal, relevant de la géodynamique interne (séisme, éruption vol- siège de l’équilibre isostatique ; son sommet qui corres-
canique) ou externe (cyclone, inondation…), survienne dans pond en approximation à l’isotherme 1 300 °C est une zone
une région donnée ; l’aléa exprime la probabilité que se réa- de découplage mécanique avec la lithosphère ; lieu où se
lise un événement potentiellement dangereux ; il est évalué en localisent, en des sites particuliers, la plupart des processus
terme d’intensité, de fréquence, d’étendue, et intervient dans de fusion partielle à l’origine de la production de magmas
l'estimation du risque. basaltiques.
Allitisation : processus d’altération sous climat chaud et Batholite : pluton intrusif, formé d’une ou de plusieurs intru-
humide de roches plutoniques et volcaniques, conduisant à la sions, et bordé en général d’une auréole de métamorphisme
formation d’hydroxydes d’aluminium et de fer et au lessivage de contact.
de tous les autres éléments (silicium, alcalins…). Bisiallitisation : processus d’altération chimique des
Alpine (orogenèse) : désigne toute orogenèse développée roches par hydrolyse des silicates, plus particulièrement des
au cours du Cénozoïque principalement, contemporaine de la feldspaths, conduisant à la formation d’argiles de type T-O-T
chaîne alpine au sens géographique. (littéralement, 2 siliciums pour 1 aluminium) ; concerne les
Altération : modification in situ physique (aussi appelée désa- zones tempérées.
grégation mécanique) et chimique (altération au sens strict) Bioclaste : fossile ou fragment de fossile, d’origine animale
des roches et de leurs minéraux par les agents atmosphériques ou végétale, constitutif des sédiments et des roches sédimen-
(eau, vent, variations thermiques, sels…) et biologiques. taires.
Anatexie : processus de fusion partielle d’anciennes roches Biozone : unité de base de l’échelle biostratigraphique englo-
métamorphiques quartzo-feldspathiques lorsque la tempéra- bant tous les terrains d’extension verticale et horizontale défi-
ture atteint un certain seuil (700 à 800 °C) qui dépend de leur nis par la présence d’une ou de plusieurs espèces fossiles.
chimie et de la proportion d’eau présente ; le magma pro- Caldeira : dépression circulaire d’un volcan produite par
duit est de nature granitique (granite crustal). Les migmatites l’effondrement du toit de la chambre magmatique suite à sa
marquent le début de l’anatexie. vidange.
Anomalie de propagation de vitesse (sismique) : diffé- CCD (Carbonate Compensation Depth) : appelé également
rence entre la vitesse des ondes sismiques mesurée dans un profondeur de compensation des carbonates ; profondeur à
volume donné du globe terrestre et celle calculée selon un
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351
Cisaillement simple : déformation homogène au cours de Diachronisme : qualité d’événements qui n’ont pas même âge.
laquelle les axes de déformation tournent et ne demeurent pas Diagenèse : ensemble des processus physiques (compac-
parallèles aux axes des contraintes ; déformation dite rota- tion), chimiques (dissolution – cristallisation – transfor-
tionnelle. mation - cimentation) et biologiques (oxydo-réduction) qui
Compétence (compétent) : aptitude de certaines roches à interviennent dans la transformation d’un sédiment meuble et
résister aux déformations, notamment à l'échelle de l'échan- poreux en une roche sédimentaire compacte et peu poreuse.
tillon (peu de déformations internes). Discontinuité sismique : zone située entre deux milieux où
Conduction : transfert de chaleur se réalisant de proche en se localise une brusque variation de la vitesse de propagation
proche par échange d’énergie cinétique entre particules voi- des ondes sismiques ; à l’origine de la distinction des diffé-
sines dont les vitesses d’agitation sont différentes, sans mou- rentes enveloppes de la Terre. Le MOHO (transition croûte/
vement macroscopique global de la matière qui le subit. manteau), la discontinuité de Gutenberg (transition manteau/
Construction parasismique : construction répondant à des noyau) sont des discontinuités minéralogiques et chimiques
normes permettant d’augmenter la protection d’un ouvrage et majeures tandis que la discontinuité de Lehman (limite noyau
de ses utilisateurs vis-à-vis de l’aléa sismique. externe/noyau interne ou graine) est une discontinuité unique-
ment physique.
Contamination : modification de la chimie d’un magma par
Dolomitisation : processus de transformation du carbonate
assimilation de roches encaissantes ou de fluides hydrother-
de calcium en carbonate double de calcium et magnésium au
maux.
cours de la diagenèse.
Contrainte : force s’exerçant sur une surface élémentaire
Ductile : caractère de roches qui ont tendance à se déformer
d’un corps matériel ; a la dimension d’une pression (Pa) et
sans se rompre lorsqu’elles sont étirées (roches dites incom-
les propriétés d’un vecteur : elle peut donc être décompo-
pétentes).
sée en une contrainte normale à la surface et une contrainte
tangentielle. Dyke : intrusion magmatique en forme de lame de quelques
mètres à plusieurs dizaines de mètres d’épaisseur, correspon-
Convection : transfert de chaleur par déplacement macros-
dant au remplissage de fissures en contexte distensif.
copique de matière entre zones présentant des différences de
température ; les zones chaudes moins denses s’élèvent alors Ellipsoïde des contraintes : lieu géométrique des extrémités
que les zones froides, plus denses, descendent, constituant des des vecteurs contraintes s’exerçant en un point ; défini par
cellules de convection ; concerne tant les enveloppes fluides ses 3 axes de symétrie perpendiculaires, contrainte maximale
(atmosphère, noyau externe) que les enveloppes solides (man- (σ1), contrainte minimale (σ3) et contrainte intermédiaire (σ2).
teau) ; la vitesse des mouvements est anti-corrélée à la viscosité Ellipsoïde de déformation : forme acquise par un solide ini-
de la matière en jeu. La convection constitue le moteur des mou- tialement sphérique suite à une déformation continue homo-
vements lithosphériques (tectonique des plaques). gène ; défini par l’axe d’allongement maximal OX, l’axe de
Couverture : ensemble de terrains sédimentaires reposant en raccourcissement maximal OZ et l’axe de déformation inter-
discordance sur des terrains plus anciens déformés, fréquem- médiaire OY.
ment métamorphisés et granitisés, appelés socle ; la base de Ellipsoïde terrestre : forme géométrique théorique de la
la couverture est souvent une zone de disharmonie tectonique Terre, calculée à l’altitude moyenne des océans, qui sert de
(décollement à la faveur d’une couche plastique ou couche-sa- surface de référence pour repérer la position du géoïde en tout
von). lieu. Dit de Clairault, du nom du scientifique qui a montré
Cristallisation fractionnée : cristallisation par étapes d’un le premier au XVIIIe que la Terre, bien que solide, avait un
magma au cours de laquelle les premiers cristaux souvent comportement de liquide et donc une forme d’ellipsoïde en
riches en fer, en magnésium et en calcium, et pauvres en raison de sa rotation.
silice, se séparent de la phase liquide résiduelle conduisant Enjeu : ensemble des personnes, des biens (ayant une valeur
à son enrichissement en éléments alcalins et en silice ; un monétaire ou non) et des activités susceptibles d’être affectés
des mécanismes permettant la différenciation d’un magma par un aléa. Les enjeux présentent une vulnérabilité plus ou
primaire en magmas secondaires et la constitution d’une série moins importante face aux phénomènes naturels. La vulnéra-
magmatique. bilité de l’enjeu associe l’exposition et la sensibilité de l’enjeu
face à l’aléa qui l’affecte (= exposition × sensibilité).
Croûte : enveloppe superficielle rigide du globe terrestre,
séparée du manteau sous-jacent par la discontinuité sismique Épicentre : point situé à la verticale d’un foyer sismique ou
de Mohorovicic (MOHO) ; constitue la partie supérieure hypocentre ; zone de destruction et/ou de ressenti maximum,
de la lithosphère ; sa nature et son épaisseur diffèrent selon située au centre des courbes isoséistes.
qu’elle est continentale (essentiellement granito-gneissique ; Érosion : ensemble des processus d’ablation, d’entraînement
30-35 km d’épaisseur) ou océanique (moins de 10 km d’épais- de matériaux, altérés ou non, par des agents climatiques (eau
seur ; essentiellement basique : basaltes et gabbros). liquide, glace, vent).
352
LEXIQUE
Eustatisme : variation au cours du temps du niveau marin glo- Gisement : lieu de concentration d’une substance présentant
bal par suite de modifications climatiques (fonte ou croissance un intérêt pour l’homme et dont l’exploitation est possible
de calottes glaciaires, dilatation ou contraction thermique des techniquement et économiquement.
eaux océaniques…) et géodynamiques (activité des dorsales, Gradient de métamorphisme : courbe qui relie les pics
distribution des continents…). de métamorphisme des roches d’un ensemble régional et
Eutectique : mélange de plusieurs constituants en proportions qui traduit le gradient géothermique ayant généré l'épisode
déterminées qui fondent ou cristallisent totalement à tempéra- métamorphique observé ; il existe 3 gradients majeurs, chacun
ture constante et minimale. étant caractéristique d’un contexte géodynamique : HP-BT,
gradient des zones de subduction ; PI-HT, gradient des zones
Faciès : pour une roche sédimentaire, ensemble des caractères
de collision et BP-HT, gradient de fin de collision ou de zones
lithologiques et paléontologiques qui permettent de ranger la
océaniques hydrothermales.
roche dans une catégorie donnée de domaine de sédimentation
(faciès récifal, continental, pélagique…). Dans le cas d’une Harzburgite : péridotite comportant principalement de l’oli-
roche métamorphique, domaine de pression et de température vine et de l’orthopyroxène, considérée comme le résidu solide
dans lequel on peut ranger la roche à partir de sa paragenèse de la fusion partielle de lherzolite ; se rencontre dans les com-
(cf. paragenèse) et ce indépendamment de sa composition plexes ophiolitiques issus de dorsales rapides.
chimique ; les faciès métamorphiques portent le nom des Hydrothermalisme : circulation d’eau chaude au travers des
roches métamorphiques de la séquence basique (schiste vert, roches accompagnée d’échanges chimiques, l’eau se chargeant
amphibolite…) ce qui peut prêter à confusion. des éléments lessivés (soufre, fer, manganèse…) qui préci-
Faille : fracture d’un volume rocheux, accompagnée d’un pitent en partie aux bouches de sortie ; circulation à l’origine
déplacement relatif des deux blocs en contact de part et d’un métamorphisme hydrothermal. Processus très fréquent
d’autre d’un plan nommé « plan de faille ». Ce mouvement au sein du plancher océanique, à l’axe des dorsales.
peut s’exprimer via les séismes. Incompatible (élément) : sous-entendu avec la phase solide ;
Faille transformante : fracture verticale reliant soit deux qualité d’un élément qui se concentre préférentiellement dans
secteurs de dorsale, soit un secteur de dorsale et une fosse, la phase liquide au cours des processus de fusion partielle et de
soit deux secteurs de fosses, le long de laquelle il n’y a ni créa- cristallisation fractionnée : concerne un certain nombre d’élé-
tion, ni disparition de lithosphère mais seulement coulissage ments traces et les éléments majeurs alcalins, principalement
en sens opposé de la position apparente des dorsales. le potassium ; éléments dits hydromagmatophiles.
Flux géothermique : quantité de chaleur émise par le globe Isograde : courbe sur une carte matérialisant les lieux ayant
par unité de temps (c’est une puissance) et par unité de sur- subi un même degré de métamorphisme, repérables à l’ap-
face ; s’exprime en W.m–2. Le flux géothermique moyen est parition ou la disparition d’un minéral-index (andalousite,
de l’ordre de 65 mW.m−2 pour les continents et de 100 mW. disthène, biotite...).
m−2 pour les océans, soit un total pour toute la surface terrestre Isostasie : équilibre de type hydrostatique des enveloppes
évalué à 42-43 TW (téra = 1012). superficielles solides réalisé à partir d’une certaine profondeur,
qu’il est possible de matérialiser par une surface théorique dite
Flysch : ensemble de sédiments détritiques déposés par une
de compensation ou d’égale pression ; dans la réalité, le niveau
succession de courants de turbidité au niveau d’éventails ou
deltas sous-marins ; marqueur du début et/ou du cours d’une de compensation correspond à l’asthénosphère qui, quoique
orogenèse. solide, a un comportement de liquide au long terme.
Laccolite : pluton de forme lenticulaire, à grand étalement
Fragile : caractérise tout matériau cassant ou compétent, qui
horizontal, en partie concordant avec la structure de l’encais-
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353
Lithosphère : enveloppe rigide et superficielle du globe Métamorphisme : ensemble des transformations minéralo-
constituée de la croûte et de la partie la plus externe du man- giques et structurales subies par une roche à l’état solide sous
teau supérieur. Son épaisseur est variable car fonction de son l’effet du changement des conditions physiques (pression et
état thermique ; sa base correspond au sommet de la LVZ température) et chimiques (apport ou départ d’eau), dès lors
(Low Velocity Zone) où la température y est estimée proche que celles-ci sont différentes de celles qui ont présidé à la
de 1 300 °C. formation de la roche originelle (protolithe).
L.V.Z. (Low Velocity Zone) : zone de ralentissement de la Météorite : matériau rocheux ou métallique venu de l’espace,
propagation des ondes P et S, d’une centaine de kilomètres produit par fragmentation de petits corps non différenciés
d’épaisseur, située au sommet de l’asthénosphère ; elle débute ou planétésimaux (chondrites) ou de planètes différenciées
selon les cas entre –25 et –150 km et correspond à une zone de (achondrites et météorites ferreuses).
découplage mécanique entre la lithosphère fragile et le reste Micrite : matrice des roches carbonatées correspondant ini-
de l’asthénosphère ductile (plastique). tialement à une boue sédimentaire de calcite microcristalline,
Lysocline : profondeur à partir de laquelle, en milieu océa- indurée ; caractérise les milieux sédimentaires calmes.
nique, la solubilité des carbonates de calcium (aragonite et Minerai : roche contenant une concentration suffisamment
calcite) augmente fortement. élevée d’un élément chimique pour en justifier l’exploitation
Magma : liquide de haute température issu de la fusion par- dans des conditions économiquement rentables. La définition
tielle de roches silicatées (avec éventuellement participation commune des minerais se limite aux éléments chimiques
de sulfures et de carbonates) au sein de la croûte ou du man- essentiellement métalliques et exclut en particulier les maté-
teau supérieur ; peut contenir des résidus solides en enclaves. riaux de construction et les matières combustibles.
Il donne naissance, après solidification, aux roches pluto-
Minéral : entité solide constitutive d’une roche, caractéri-
niques en profondeur, aux roches volcaniques en surface.
sée par une composition chimique et une structure cristalline
Manteau : enveloppe la plus volumineuse du globe, comprise propres. Les divers minéraux d’une roche et leurs proportions
entre la base de la croûte (0 à 70 km de profondeur) et le som- permettent d’en préciser la composition chimique.
met du noyau (2 900 km de profondeur). Il est constitué de
Modèle PREM (Preliminary Reference Earth Model) :
péridotites dont la composition minéralogique varie en fonc-
modèle sismique d’organisation radiale de la Terre en enve-
tion de la profondeur (transitions minéralogiques). Il comporte
loppes concentriques, déduit des sauts observés sur le pro-
de haut en bas le manteau supérieur lithosphérique rigide qui
fil de vitesse des ondes P et S en fonction de la profondeur,
forme avec la croûte la lithosphère, le manteau supérieur
sauts interprétés comme autant de discontinuités. Le profil
asthénosphérique plus déformable et le manteau inférieur. Il
des vitesses sert de référence en tomographie sismique pour
est animé de mouvements convectifs lents qui brassent la péri-
repérer la distribution spatiale d’anomalies.
dotite à l’état solide.
MOHO : discontinuité sismique reconnue par Mohorovicic
Marge continentale active : bordure continentale haute-
(accélération brutale de la vitesse des ondes sismiques) qui
ment sismique et volcanique, à valeur de limite de plaques car
permet de délimiter la croûte du manteau ; située en moyenne
site de l’affrontement entre lithosphère continentale et lithos-
vers 30-35 km de profondeur en domaine continental, elle ne
phère océanique qui subduit. Elle se caractérise topographi-
dépasse pas 6 à 7 km de profondeur en domaine océanique ;
quement par la présence d’une chaîne de montagnes et d’une
correspond généralement à une discontinuité pétrographique
fosse océanique. Le terme de « marge active » est étendu aux
secteurs d’arcs insulaires intra-océaniques où il y a subduc- et chimique.
tion entre deux lithosphères océaniques et qui présentent des Molasse : dépôts détritiques continentaux ou marins peu
caractères analogues à ceux de marges continentales actives. profonds, faiblement triés, issus de l’érosion des chaînes de
Marge continentale passive : bordure de continent, site de montagnes en fin d’édification ; typiquement discordants,
transition entre la lithosphère continentale et la lithosphère ils peuvent eux-mêmes être affectés par des déformations
océanique au sein d’une même plaque ; zone asismique ou tardives.
peu sismique, caractérisée par un amincissement de la croûte Monosiallitisation : processus d’altération chimique des
continentale suite à un phénomène de rifting ayant engendré roches par hydrolyse des silicates, plus particulièrement des
par divergence un nouveau domaine océanique. feldspaths, conduisant à la formation d’argiles de type T-O
Mécanisme au foyer : géométrie du glissement entre deux (littéralement, 1 silicium pour 1 aluminium) ; exemple de la
blocs suite à la rupture qui prend naissance à l’hypocentre ou kaolinite ; concerne les zones tropicales humides.
foyer d’un séisme ; elle est déduite de l’analyse du premier Noyau : partie centrale de la Terre située au-delà de 2 900 km
mouvement des ondes P enregistré sur les sismogrammes et de profondeur et constituée majoritairement de fer accompa-
permet de remonter à l’orientation du vecteur glissement et gné de nickel. Sa partie externe liquide est animée de mouve-
au type de faille en jeu, donc au mouvement relatif local entre ments convectifs responsables du champ magnétique terrestre,
deux plaques. tandis que sa partie centrale (appelée « graine ») est solide.
354
LEXIQUE
Obduction : convergence particulière entre une lithosphé- étant mixtes. Elles sont en mouvement les unes par rapport
rique océanique et une lithosphère continentale, celle-ci étant aux autres à la surface du globe ; les vitesses de leurs dépla-
chevauchée et recouverte par le matériel océanique qui forme cements relatifs sont mesurables en temps réel grâce aux tech-
une nappe d’ophiolites obduites (ou obductées), lesquelles niques GPS.
échappent à tout métamorphisme d’enfouissement. Profondeur de compensation des carbonates : cf. CCD.
Olistolithe : gros bloc au sein de sédiments fins résultant d’un Progradation : accumulation latérale de sédiments en direc-
glissement gravitaire sous-marin au niveau des failles nor- tion du large en raison d’un flux sédimentaire supérieur à la
males des blocs basculés ou au front de nappes de charriage. vitesse d’accommodation.
Le bloc est toujours plus ancien que le sédiment qui l’emballe.
Protection : ensemble des mesures prises pour diminuer
Ophiolites : terme qui désigne un ensemble de roches basiques l’impact potentiel d’un aléa sur un enjeu donné (population,
et ultrabasiques plus ou moins métamorphisées (serpentinites) construction ...) et donc diminuer le risque en réduisant la
participant à des nappes de charriage au sein des chaînes de vulnérabilité.
montagnes. Il s’agit de fragments de lithosphères océaniques, Protolithe : terme désignant la roche initiale qui a engendré
marqueurs d’océans disparus. On y distingue deux grands une roche métamorphique.
types : les HOT (harzburgite ophiolite type) à croûte océa-
nique typique sur un manteau partiellement appauvri, repré- Psychrosphère : couche d’eau océanique dense de tempé-
sentatives de dorsales rapides ; les LOT (lherzolite ophiolite rature basse (3,5 °C) et peu variable. En dehors des régions
type) formées de lherzolite serpentinisée avec des corps gab- de haute latitude où la température de l’eau des océans varie
peu avec la profondeur, la psychrosphère est localisée sous la
broïques et basaltiques, synonymes de dorsales lentes.
thermocline permanente, au-delà de 1 000 m de profondeur.
Orogène : chaîne de montagnes édifiée à la limite convergente
Radiochronologie : processus de datation basé sur l’analyse
de deux plaques, caractérisée par des déformations (plisse-
de la désintégration d’éléments radioactifs en éléments radio-
ments, fracturations et chevauchements…) voire des proces-
géniques contenus dans les minéraux (Rb/Sr, K/Ar, U/Pb…)
sus métamorphiques et magmatiques. Une chaîne volcanique,
ou la matière organique fossile (14C) ; utilisable sur les roches
relief positif, n’est pas un orogène.
endogènes principalement car il suppose le maintien de la fer-
Orogenèse : au sens large, conformément à l’étymologie, meture du système depuis sa formation ; s’applique tant aux
tout processus de formation de reliefs ; de façon plus restric- minéraux qu’à la roche totale.
tive, ce terme ne s’applique qu’aux processus de formation des
Régression : déplacement de la ligne de rivage vers le large
chaînes de montagnes par collision (cf. orogène).
consécutif au simple comblement sédimentaire du domaine
Paragenèse : ensemble de minéraux appartenant à une roche littoral (on parle alors de régression simple) ou consécutif à
donnée, illustrant une origine et des conditions de mise en un abaissement du niveau marin (on parle alors de régression
place communes ; terme surtout utilisé à propos des roches forcée).
métamorphiques, désignant tout assemblage de minéraux
Résilience : en géologie, capacité d’un système naturel ou
stables dans un même domaine de pression et de température.
anthropique à retrouver son état d’équilibre antérieur à la sur-
Pélite : roche sédimentaire détritique (terrigène) argilo-sil- venue de l’aléa.
teuse à grain très fin (particules de taille < 10 µm).
Rétrogradation : accumulation latérale de sédiments en
Péridotite : roche ultrabasique constituant le manteau, direction du continent en raison d’un flux sédimentaire infé-
dont les principales phases minérales sont les olivines et les rieur à la vitesse d’accommodation.
pyroxènes auxquelles s’ajoute une phase alumineuse faible- Rift : dépression topographique étroite et allongée, limitée par
ment représentée, dont la nature varie selon la profondeur des failles normales, appelée également fossé d’effondrement.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
(plagioclase, spinelle ou grenat). Les proportions relatives On distingue les rifts continentaux, sièges éventuels de volca-
des différents minéraux conduisent à distinguer lherzolites, nisme et de séismes par suite de l’extension de la croûte conti-
harzburgites et dunites (olivines seules). nentale, et les rifts océaniques présents à l’axe des dorsales
Prévention : ensemble des mesures apportées dans la gestion lentes (Atlantique) uniquement.
du risque (information et préparation de la population, plans Risque : menace qu’un événement naturel brutal et potentiel-
de secours, constructions parasismiques..). lement dangereux, appelé aléa, occasionne des effets dom-
Prévision : étude d’un aléa (nature, fréquence, localisation, mageables sur les aménagements, les ouvrages et la popula-
intensité..) permettant un calcul plus précis du risque qui lui tion d’un territoire qui constituent les enjeux ; l’évaluation
est associé. du risque revient à déterminer le degré de vulnérabilité des
Plaque : portion de lithosphère d’épaisseur variable, rigide enjeux en fonction d’un aléa donné.
et peu déformable sauf à ses frontières où se concentrent Schistosité : feuilletage d’origine tectonique d’une roche en
les déformations. Certaines plaques sont entièrement océa- raison de la présence de plans en général peu espacés et paral-
niques, plus rarement entièrement continentales, la plupart lèles, ce qui peut conduire à un débit en plaques plus ou moins
355
minces. Les plans de schistosité, notés S1 (à distinguer des plans résultat de processus de pression-dissolution sous l’effet de
de litage sédimentaire notés S0), contiennent les axes OX et OY la pression lithostatique ou d’une pression tectonique dont ils
de l’ellipsoïde des déformations. Cette anisotropie planaire est traduisent la direction de la contrainte maximale.
caractéristique des roches métamorphiques à grain fin. Subduction : mouvement de convergence au cours duquel une
Séisme : libération brutale d’énergie sous forme d’une série plaque, le plus souvent océanique, s’enfonce sous une autre
de secousses à partir d’un point appelé foyer (hypocentre) plaque dans l’asthénosphère. Les zones de subduction sont
où prennent naissance la rupture et le mouvement relatif de caractérisées par l’existence d’une fosse océanique située à la
deux blocs rocheux le long d’un plan de faille. La propagation frontière des deux plaques et de reliefs de nature volcanique
multidirectionnelle d’ondes au travers du globe occasionne en sur la plaque chevauchante ; ce sont des zones sismiquement
surface des secousses plus ou moins violentes. actives (cf. marge active). La subduction est soit intra-océa-
Séquence de dépôts : ensemble des dépôts formés au cours nique avec constitution d’un arc insulaire volcanique, soit
d’un cycle eustatique et encadrés par deux discontinuités (sur- sous-continentale avec formation d’une chaîne de montagnes
faces d’érosion en général). bordière ou cordillère sur l’unité chevauchante, voire conti-
nentale dans les zones de collision avec le plongement, avant
Série magmatique : ensemble de roches magmatiques mises
blocage, d’un panneau lithosphérique continental.
en place dans une même région au cours d’un intervalle de temps
relativement limité à l’échelle des temps géologiques et présen- Subsidence : enfoncement du plancher d’un bassin sédimen-
tant entre elles des liens génétiques. Ces roches dérivent généra- taire en réaction à une cause tectonique (distension, flexure
lement de la différenciation d’un magma primaire. Il existe trois d’une plaque subduite…) et/ou thermique (refroidissement) ;
séries majeures, tholéiitique, alcaline et calco-alcaline. cet enfoncement qui répond au principe d’isostasie est ampli-
fié par la surcharge des sédiments (subsidence sédimentaire)
Socle : désigne un ensemble de terrains anciens, largement
qui sont peu à peu piégés dans le bassin.
plissés, métamorphisés et granitisés, formant soit des mas-
sifs anciens, soit le soubassement de bassins sédimentaires Tectoglyphe : désigne toute marque sur un plan de faille
ou de chaînes de montagnes récentes, et recouverts dans ce (strie, écaille, enduit…) qui permet de déterminer selon les
cas en discordance par une couverture sédimentaire en place cas direction et sens du déplacement.
ou décollée. Texture : organisation des espèces minérales dans une roche.
Sparite : ciment calcitique translucide qui se forme au cours En ce qui concerne les roches magmatiques, elle est soit gre-
de la diagenèse des sédiments carbonatés par précipitation nue si elle est constituée uniquement de cristaux visibles à
entre les grains et comblement partiel de la porosité initiale. l’œil nu (résultat d’un refroidissement lent), soit microlitique
Stratigraphie séquentielle : étude de la géométrie des suite à une phase de refroidissement plus rapide à l’origine de
séquences de dépôts des bassins sédimentaires à partir de microcristaux ou microlites, voire vitreuse lorsque la matière
l‘identification sur les profils sismiques de diverses figures n’est pas cristallisée (effet de trempe).
géométriques (discordances, superpositions entre réflec- Thermocline : niveau en domaine aquatique (lac ou océan)
teurs…), permettant de reconstituer les fluctuations du niveau correspondant à une chute brutale de la température entre eaux
marin ou eustatisme en se fondant sur un modèle de dépôts. chaudes de surface et eaux froides profondes.
L’étude des marges continentales actuelles et fossiles par stra- Tomographie sismique : technique qui permet de loca-
tigraphie séquentielle a permis l’élaboration d’une courbe eus- liser dans les zones profondes de la Terre les anomalies de
tatique pour les 200 derniers millions d’années. la vitesse de propagation des ondes sismiques par rapport à
Stratosphère : couche de l’atmosphère terrestre s’étendant un modèle de référence dit PREM. Elles sont interprétées en
de 10 à 50 km d’altitude environ, séparée de la troposphère en termes de variation de température au sein du manteau et
sous-jacente par la tropopause et des couches supérieures par permettent d’identifier des mouvements de convection et de
la stratopause. Elle est caractérisée par la présence d’ozone suivre le devenir des portions de lithosphères subduites.
ainsi que par des courants horizontaux stratifiés ce qui justifie Transgression : progression de la ligne de rivage, c’est-à-
sa dénomination. dire du domaine marin et de la sédimentation associée, vers
Stratotype : unité chronostratigraphique décrite dans une le continent (rétrogradation en terme de stratigraphie séquen-
localité-type qui sert à définir un étage, lequel en prend le tielle) par suite de l’élévation du niveau marin et/ou d’une
nom (Bordeaux et Burdigalien, Cognac et Coniacien, etc.). accélération de la subsidence.
L’enregistrement souvent incomplet du temps à la base et au Troposphère : enveloppe de l’atmosphère terrestre s’étendant
sommet de certains stratotypes et le besoin de les corréler de 0 à 10 km d’altitude environ et caractérisée par une forte
entre eux imposent de faire appel à des stratotypes de limites présence de vapeur d’eau, une diminution de la température
ou « clous d’or ». lorsque l’altitude augmente et des courants convectifs. La tro-
Stylolites : figures en forme de pointes ou de cônes déve- popause, surface isobare (300 hPa), la sépare de la stratos-
loppées au niveau de surfaces dans les calcaires ; ils sont le phère située au-dessus.
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LEXIQUE
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Crédits photographiques
Couverture
Caldeira du Sete Citades sur l’île de São Miguel (Açores, Portugal), photo © Christiane Perrier.
Pages de partie
Biologie : des molécules du vivant à la cellule, organisation fonctionnelle
À gauche : structure de l’ATP synthase.
À droite : structure de l’oxymyoglobine et de l’hémoglobine.
Images fournies par Lionel Mourey – Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale (IPBS) de Toulouse.
Biologie : l’organisme un système en interaction avec son environnement
Limousines à Criquiers, photo © Pierre-Louis Toutain.
Biologie : populations, écosystèmes, biosphère
La biodiversité des prairies et des champs, illustration © FRAPNA, François Crozat.
Biologie : la biodiversité et sa dynamique
Perruche Nanday et Amazone Guilding, peinture © Alain Thomas.
Géologie
Plateau de la Sassière et glacier de l’Invernet (Zone Briançonnaise), photo © Chantal et Marcel Peycru.
Fiches techniques
Photos © les auteurs de l’ouvrage.
Éléments graphiques © Fotolia, ramsah.
Lexique
Illustration réalisée avec l’outil gratuit nuagedemots.co
CLASSIFICATION DU VIVANT
échinodermes oursin
deutéro- .\..
stomiens
chordés .\..
deutérostomiens
.\..
.\..
.\.. nématodes
.\..
ecdysozoaires arachnides araignée, acarien
bilatériens
euarthropodes
myriapodes iule, lithobie
mandibulates malacostracés écrevisse, cloporte
métazoaires
proto-
stomiens .\.. branchiopodes daphnie
euméta- hexapodes criquet
zoaires .\..
lophotrochozoaires mollusques moule
.\.. annélides lombric, enchytréide
.\..
plathelminthes planaire, douve
.\..
cnidaires anémone de mer
embryophytes
.\..
.\..
.\..
.\..
trachéo-
métazoaires phytes .\..
.\.. filicophytes polypode
opistho- .\..
coniférophytes pin
kontes spermato-
eumycètes cèpes, levures, phytes .\..
unikontes sordaria antho-
amoebozoaires phytes
angiospermes sauge
embryophytes
chlorophytes ulve
lignée
eucaryotes verte rhodophytes polysiphonia
.\..
Niveau Niveau
Période
Période
ERE
ERE
Epoque Etage Age marin Epoque Etage Age marin
Holocène (MA) global (MA) global
Quat. Pléistocène Gélasien Calabrien 1,8 Changhsingien 254
Pliocène Zancléen Plaisancien p1-2 2,6
Lopingien Wuchiapingien r3
5,3
Néogène
Messinien m6 Capitanien
260
sup.
m54 11,6 Guadalupien r2
-120 m
Tortonien 265
m Roadien Wordien 269
Permien
Miocène moy. Serravalien 272
Langhien m3 16,0
13,8
Kungurien
279
inf. Burdigalien m2 20,4
CENOZOÏQUE
Actuel
e7
Paléogène
33,9 299
sup. Priabonien 37,8 Sup. Kasimovien Gzhelien h5 304
Bartonien e6 41,2 Pennsyl- 307
Moy. Moscovien
vanien h4 315
Carbonifère
Eocène
moy. Lutétien e5 Inf. Bashkirien
47,8 323
e4 Sup. Serpukhovien h3
inf. Yprésien
Mississipien
331
sup. Thanétien e3 56,0
59,2
Paléocène moy. Sélandien e2 61,6 Moy. Viséen h2
inf. Danien e1 66,0
c7 347
Maastrichtien
72,1
Inf. Tournaisien h1
Campanien c6 359
PALEOOZOÏQUE
C. Supérieur Santonien c5 83,6 Famennien d7-8
Coniacien c4 86,3
89,8 Supérieur 372
Turonien c3 Frasnien d6
Dévonien
93,9
c1-2 383
+250 m
Cénomanien d5
Givétien
Crétacé
o6 445
Berriasien n1 O. Supérieur Katien
145
Ordovicien
453
Tithonien j9
152
Sandbien o5 458
J. Supérieur Kimméridgien j7-8 O. Moyen Darriwilien o4
157
Malm Oxfordien j4-6 Dapingien o3 467
470
Callovien j3 164 Floien o2
478
Jurassique
j2 166 O. Inférieur
J. Moyen Bathonien 168 Trémadocien
Bajocien j1 485
Dogger 170 Etage 10
Aalénien j0 Furongien Etage 9 k5-6 490
174 494
Paibien
Toarcien
T l7-8
Epoque 3 Guzhangien
497
501
Cambrien
237 Tonien
1000
Protérozoïque
Ladinien t6 Sténien
PRECAMBRIEN
Archéen Méso-
Paléo-
Eo-
4000
Hadéen (informel) ~4560
(D’après “The GSA Geological Time Scale v.4.0”, J.D. Walker, J.W. Gleissman, S.A. Bowring, et Babcock, L.E.,
the Geological Society of America, doi: 10.1130/2012.CTS004R3C, et “The International Stratigraphic
Chart: International Commission on Stratigraphy, 2012”; www.stratigraphy.org)