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L'AFFINEMENT DU STYLE

LA .CHASSE AUX IMPROPRIETES

Observons:
Le paysan se rendait à la ville voisine dans son carrosse.
Voici la définition du mot que l'on peut trouver dans un dictionnaire : ancienne voiture à
chevaux, de luxe, à quatre roues et couverte.
Le terme convient-il ici ? Pourquoi ?
Réemployons le mot dans une phrase où il convienne.
Cherchons dans la liste suivante deux mots qui puissent le remplacer dans la
phrase observée :
cabriolet - diligence - char - calèche - corbillard - charrette - fiacre -
carriole - chariot ...
"'"r'''n"'"'est l'emploi d'un mot qui ne convient pas dans un contexte donné et qui, par
suite, n'exprime pas exactement la pensée de l'auteur.
Dans certains cas, le lecteur peut être amené à comprendre autre chose que ce que l'auteur
a voulu dire :
_,.,,, Ils ont des arrière-pensées. (contresens)
Nos parents ne sont pas modernes.
-..... Ils ont des pensées arriérées. (même sens)
L'impropriété est due à une confo~ion entre deux mots ou à une d'emploi
inaperçue de l'auteur.

LA CONFUSION DE MOTS

Les mots confondus ont souvent à la fois une relation de sens et une ressemblance de forme.
Observons:
P l J'ai été surpris de la confiance de Pascal.
P 2 J'ai été surpris de la confidence de Pascal.
Voici deux suites :
a) Il m'a confié qu'il ne s'entendait plus avec sa femme.
b) Il m'a confié en dépôt une forte somme.
Laquelle de ces suites convient à P l et aussi à P 2 ?
Laquelle ne convient qu'à P 2?
L'un des deux mots en gras a donc un sens plus large que l'autre : lequel ?
Quelle est la ressemblance de forme entre les deux mots? D'où vient-elle ?
(Comparons avec «confier»)
Nota
Des mots présentent une certaine ressemblance de forme sans être de la même famille et
sans relation de sens. Il arrive plus rarement qu'on les confonde : concerner - consister.

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665 Choisissons le terme entre parenthèses qui convient pour compléter les phrases suivantes.
Employons l'autre dans un contexte où il convienne :
l. Ayez (l'obligeance, l'obligation) de fermer la fenêtre, s'il vous plaît.
2. Ma famille est composée de dix (personnalités, personnages, personnes).
3. Depuis (l'avènement, l'événement) de la technique, la société a progressé.
4. Peu à peu, l'adolescent apprend à dominer sa (révolte, révolution).
5. Le chant des oiseaux donne de la (vie, vivacité) à la forêt.
6. Celui qui fait (ses possibilités, son possible) pour réussir est souvent récompensé.
7. Aucun (citoyen, citadin) ne peut échapper à la loi.
8. Certains (immigrants, émigrants) sont considérés en France comme réfugiés politiques.
9. Le petit Liu était ébloui par les (vitres, vitrines) de Noël.
10. Mon camarade était obstinément attaché à ses (idéologies, idées).

666 Même exercice :


1. La coqueluche est une maladie (infantile, enfantine).
2.Quelques beaux arbres (fructueux, fruitiers) ombrageaient le jardin.
3.Son maigre salaire lui créait de constants soucis (matérialistes, matériels).
4.A ton âge, tu ne devrais pas avoir des idées aussi (rétrogrades, rétrogradées).
5.Marc n'arrive pas à se décider ; il est (involontaire, sans volonté).
6.Les réactions des campagnards en ville sont parfois (étrangères, étranges).
7.Leur comportement est pourtant (compréhensif, compréhensible).
8.Remplissez (consciemment, consciencieusement) votre dossier.
9.Ce mot a perdu son sens (original, originel).
10.Ce gamin était toujours distrait en classe, il avait des ennuis (familiers, familiaux).
11. A l'occasion des fêtes, les autocars de la ligne seront (doublés, dédoublés).
12. Dans le monde moderne, on se plaint que tout est cher. Dans (l'autre monde, le monde
d'autrefois), on avait moins de besoins.

667 Même exercice :


l. Tu as des idées noires, il faut les (battre, combattre).
2. Avec insolence, cet individu ne cessait de me (dévisager, envisager).
3. Ici, les habitants, très hospitaliers, (cueillent, accueillent) bien les étrangers.
4. Ce vieux travailleur n'a guère (connu, reconnu) le repos.
5. Ce vieillard a été (bouleversé, renversé) par une bicyclette.
6. Après avoir acheté nos billets, nous (entrons, rentrons) au cinéma.
7. Maria (change, échange) les rideaux de ma chambre.
8. L'avare (amasse, ramasse) de l'argent par passion.
9. Le car (porte, transporte) les pèlerins à Moulay-Brahim.
10. Ma voisine est serviable, elle (amène, emmène) mes enfants à l'école.
11. Chaque soir j'(invoquais, évoquais) Dieu.
12. Le ministre a (clôturé, clos) le débat par un long discours.
13. Il existe des appareils qui (attribuent, distribuent) des cigarettes.
14. La vie üette, rejette) ceux qui ne savent pas s'adapter.
15. Je crois que vous (prouvez, éprouvez) de la tendresse pour Gisèle.

Certains mots changent de sens :


suivant le genre :
Le manœuvre s'est blessé au doigt. ta manœuvre dirigée contre moi a échoué.
( = l'ouvrier) ( = l'opération)
suivant le nombre :
On trouve du cuivre dans le Haut-Atlas. Tu nettoieras les cuivres.
( = le métal, la matière) ( = les ustensiles en cuivre)

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668 Dans quelques-unes des phrases suivantes, il y a des impropriétés. Cherchons-les et
corrigeons-les :
1. Le matelot a hissé le voile du navire.
2. Le vent soulève le voile de la mariée.
3. Le professeur fait le critique de mon essai.
4. Les épinards contiennent des fers.
5. Le prisonnier a été mis aux fers.
6. Les sarnnts font beaucoup d'expériences.
7. Il faut écouter les adultes car ils ont des expériences.
8. Le '1aroc peut être fier de ses peintures.

L'INCOMPATIBILITE D'EMPLOI

«Enjamber» = franchir un obstacle en étendant la jambe ; on peut donc« enjamber un


ruisseau, un petit mur» etc. Mais on ne peut«< eniamher un chernl, une bicyclette» ... Il y a
un~ incompatibilité d'emploi entre ces termes. «Enjamber» serait alors employé
improprement au lieu de «enfourcher».
1 Il arrive qu'on attribue à un mot plus de sens qu'il n'en a. Son emploi s'étend
abusivement parfois sous l'influence de la mode :
Le racisme est une idéologie qui suppose des inégalités naturelles entre races : le
racisme nazi par exemple considérait que t"out individu n'appartenant pas à la race
aryenne était un être inférieur.
Mais il est abusif d'appeler« racisme» l'hostilité qui peut exister entre les nations, les
religions, les classes sociales, les générations, etc.· ·

669 Remplaçons les mots employés abusivement par un terme propre. Réemployons le mot écarté
dans un contexte où il convienne :
1. Ce jeune homme m'a salué : il est bien civilisé.
2. Ma grand-mère est analphabète : elle n'est pas civilisée.
3. Ce jeune étudiant a un esprit développé.
4. Je réalise maintenant l'étendue de mon ignorance.
5. Paule avait envie de vivre à la campagne pour réaliser une vie tranquille.
6. Je ne le vois plus depuis qu'il fréquente la drogue.
7. J'ai emprunté l'avenue .Mohamed V pour venir jusqu'ici.
8. Au feu vert, la circulation est passée sous l'œil attentif de l'agent.
9. Ahmed a commis un acte courageux.
1O. Quelle fut l'influence de ma mère dans ma biographie ?
H. Le patron me donna un ordre que je m'efforçai d'effectuer.
12. Nous nous instruisons à cause des voyages.
13. Les vieillards comparent souvent la vie quotidienne à celle d'autrefois.
14. Je vous promets que ce garçon est sincère.
15. Aziz reste Boulevard Zerktouni.
2. Il arrive qu'un mot connu soit employé improprement, aux dépens d'un mot inconnu ou
moins connu de son auteur.
On dira ainsi improprement :
«J'ai dû ôter toutes les épines de ce poisson. »
au lieu de «J'ai dû ôter toutes les arêtes de ce poisson.»
670 Complétons la phrase par le mot qui convient et employons l'autre dans une phrase où il
convienne:
1. Chaque fin de mois voyait surgir des difficultés (monétaires, pécuniaires).
2. Il faut essayer de (réparer, réformer) la socié~é.
3. Choisis un sport selon tes goftts et tes (pouvoirs, capacités).
4. Fuir ou périr, voilà le (choix, dilemme) où je suis enfermé.

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.c 5. Fuir ou périr, il n'y a pas (d'alternative, d'échappatoire) possible.
6. Je vis, dans la clairière, (la tournure, la silhouétte) d'un promeneur.
7. La crête de la montagne (se découvre, se détache) sur le ciel.
8. Il faut éviter de le vexer, il est très (délicat, susceptible).
3. Il arrive que deux mots connus, ayant une relation de sens sans aucune res~emblance de
forme. soient employés l'un pour l'autre parce qu'on ignore l'emploi respectif de
chacun:
Il sait { mon n_o?1.
savoir et connaître son metler. ·
ont des emplois communs : Il conna1.t beaucoup de choses.
1•ang1ais.
.
mais aussi des emplois distincts :
on<:
JiCJ connaître une personne 1 savoir pa:Jer, vivre, chanter ...
Lit
un lieu qm, comment, pourquoi ...
Il serait donc tout aussi impropre de dire «Je sais Venise» que de dire «Je connais
m comment tu agis».

~s c 671 Dans les phrases suivantes, trouvons et remplaçons le mot impropre. Réemployons-li: ,_ .. ns
1at1
une phrase où il convienne :
t. Quand on voyage, on acquiert des sciences sur le monde extérieur.
tre 2. L'âne retourne au village par la rue qui traverse la forêt.
3. Tu es l'ami avec qui j'ai passé les meilleurs temps de ma vie.
4. Les parents ont la responsabilité de l'élevage des enfants.
5. Tu t'exposes à un futur difficile si tu interromps tes études.
1yo 6. J'ai demandé à Frédéric les facteurs de son pessimisme.
7. Les enfants doivent être prudents en coupant la route devant l'école.
8. Mes parents ont voyagé à Ouarzazate.
9. Les élèves de 7ème ont été s'inscrire à divers concours.
10. Le fils du voisin est devenu grossier : je n'ose plus marcher avec lui.
11. Ta solution est fausse: tu n'as pas assez pensé.
12. Cet institut professionnel dispense l'éducation nécessaire au choix d'un métier.
13. Ma conviction en Dieu est inébranlable.

Nota
Les difficultés d'emploi d'un mot peuvent être résolues par une étude sémantique (étude des
sens d'un mot ou des sens comparés de deux mots). par le recours à un bon dictionnaire,
enfin par l'usage (la pratique fréquente d'une langue habitue à employer les mots dans leur
contexte familier).

L'incompatibilité de l'emploi d'un mot peut résulter:


1) de la méconnaissance de l'usage
2) d'une insuffisance de réflexion
3) d'une erreur sur le registre du mot.
La méconnaissance de l'usage
Il arrive que le recours au sens des mots ne permette pas de les employer convenablement ;
c'est la connaissance de l'usage qui évite alors les impropriétés. Ce phénomène est
particulièrement manifeste dans l'emploi des prépositions en français.
En français classique, on allait à l'Amérique. L'usage actuel veut qu'on aille en Amérique.
Certaines prépositions conservent toutefois un sens assez précis : chez ( = à la maison).
«Je vais chez la maison de Rachid» contient donc un pléonasme.

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672 Corrigeqns les phrases suivantes :
1. Les voitures roulent dans l'autoroute sans s'arrêter.
2. Hassan marche sur la rue en flânant.
3. Le conférencier a été intéressant dans ce sujet.
4. Mon oncle est avocat dans la cour.
5. Je suis, dans les yeux de mes parents, un irresponsable.
6. Viviane aime participer dans toutes les fêtes.
7. Il s'assit dans l'ombre d'un olivier.
8. Je passerai mes vacances à la France l'été prochain.
9. Quand j'arrivai à la cour, je vis qu'elle était vide.
10. Tu approchas le verre à tes lèvres.
U. Tu iras au coiffeur cet après-midi.
12. Si j'avais de l'argent, je partirais à un beau pays.

673 Même exercice :


1. Bernard éprouva une grande joie de visiter Marrakech.
2. De cette combine, je pense gagner de l'argent.
3. Je suis allé chercher mon frère de l'école.
4. La clé est après la porte.
5. Poil de Carotte tr.emble par la peur.
6. J'ai par habitude de regarder la télévision chez Karim.
7. Parlez-moi sur le caractère de Brahim.
8. M. Nouri a dîné avec un excellent poulet.
9. Ce souvenir régnait autour de mon esprit.
10. Pendant notre époque, les moeurs évoluent.
11. Le cavalier se reposait sous un mur.
12. Nous souhaitons vous avoir bientôt entre nttus.

L'illogisme
Observons:
P 1 Le chauffeur est gravement blessé, il a des chances de mourir.
P 2 Son client est légèrement touché, il risque de guérir.
En quoi l'élément en gras en P 1 est-il impropre ? et en P 2 ?
Qu'est-ce qui rapproche les deux éléments ? Qu'est-ce qui les différencie ?
Replaçons chacun dans la phrase qui lui convient.
Nota
Parfois les associations incompatibles de mots sont employées si couramment que l'on ne
perçoit plus leur illogisme :
«Places assises» au lieu de sièges ( = places où l'on peut s'asseoir).
« l OO places debout» au lieu de cent passagers admis debout (contenance d'un véhicule).
674 Repérons dans les phrases suivantes les deux termes incompatibles. Remplaçons l'un par un
terme compatible avec l'autre :
1. Le chien faisait des efforts surhumains pour rejoindre la berge.
2. Il est minuit, le calme circule dans la chambre.
3. Cette pastille est trop bonne, j'en reprends une autre.
4. Ce champ est excessivement fertile.
5. Mon frère bénéficie d'une santé délicate.
6. Si je réussis, j'aurai atteint mon destin.

L'erreur sur le registre du mot


Certains mots ont un sens très fort. Le mot «insulte», par exemple, est parfois
abusivement employé par ignorance de sa force ou par exagération_ de l'expression.

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Observons:
P 1 Après avoir échangé des insulte~, les deux hommes se battirent.
P 2 Ma mère fit remarquer à mon frère que son retard dérangeait ; celui-ci se plaignit
de l'insulte.
Dans quelle phrase le mot «insulte» est-il convenablement employé ?
En quoi le contexte le montre+il?
En quoi le contexte montre-t-il qu'il est abusivement employé dans l'autre ·
phrase?
675 Trouvons le mot abusivement employé. Corrigeons la phrase. Réemployons le mot dans ne
phrase où il convienne :
1. Je voudrais devenir un instituteur célèbre pour sa compétence et pour son dévouement.
2. Mon ami m'a injurié en me disant que j'avais oublié son livre exprès.
3. Que fait votre mari ? - Il est en train de se sacrifier en faisant la vaisselle.
4. La voisine baigne tous les soirs son bébé qui n'aime pas l'eau : elle est sadique !
S. Ce garçon ne parle pas beaucoup : il est hypocrite !
6. Le fléau de l'immeuble était le ms du concierge qui jouait de la trompette.
7. Ma femme a des recettes magiques : elle réussit des plats savoureux.
8. J'ai reçu du patron une profusion de compliments : puisque je travaille bien, j'aurai une
petite augmentation à la fin du mois.
Pour s'exprimer avec exactitude, il convient donc d'être vigilant et de faire la chasse aux
impropriétés involontaires. Mais certaines associations de termes normalement incompati·
bles peuvent être employées volontairement :
t. par comparaison, dans le langage courant :
Tu es bavarde comme une pie.
Cet enfant est un âne!
2. par métaphore dans le langage poétique ou humoristique :
Chantal saisissait la vie avec une pince à sucre.
Nous étudierons plus tard ces expressions courantes et ces recherches de style.

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L'AFFINEMENT DU STYLE

LA PRECISION DES MOTS

LA CHASSE AUX MOTS PASSE-PARTOUT

On appelle passe-partout une clé qui ouvre plusieurs serrures ; il existe de même des mots
qui conviennent à de très nombreux emplois : par exemple, les verbes avoir, être, faire,
dire ... les noms chose, problème ...
L'usage de ces mots est très courant soit, comme Je verbe faire, parce qu'ils ont de
nombreux sens, soit, comme le mot chose, parce qu'ils ont un sens vague et général.
La langue usuelle y a recours par facilité, aux dépens de la précision de l'expression : on fait
toutes sortes de choses ; il s'ensuit que certains croient qu'on peuttout «faire». En France,
on fait de l'essence, par exemple, mais on ne «fait» pas d'accident. Il y a donc des limites
d'usage à l'emploi d'un mot passe-partout. ·
Affiner son style, et particulièrement à l'écrit, consiste à substituer, chaque fois que c'est
possible et souhaitable, au mot passe-partout un mot précis :
Raoul fait de l'italien. -+ Raoul étudie l'italien.
Jean fait un roman. -+ Jean écrit un roman.
On lui a fait le portefeuille. -+ On lui a volé son portefeUille.
Le train fait de l'eau. -+ Le train s'approvisionne en eau.

i..E VERBE FAIRE


Le verbe qui permet de remplacer «faire» peut être fourni par le 'CED :
J'ai fait une promenade. -+ Je me suis promené.
676 Remplaçons le verbe faire en opérant les modifications nécessaires:
1. Nous avons fait l'explication du texte.
2. Les Chemsi ont fait le nettoyage de la maison.
3. Abdellçader fait des études de droit.
4. Julie m'a fait un mensonge.
S. Cette nouvelle nous a fait de la peine.
6. Jamal a fait nne longue réflexion.
7. M. Delarue a fait de nombreux voyages.
8. Le patron m'a fait des félicitations chaleureuses.
677 Remplaçons le verbe faire par le verbe de la liste qui convient: arranger, s'habituer,
construire, établir, cultiver, fabriquer, former, tr~ormer, confectionner, paraître.
1. L'entreprise Duval. va faire une maison dans cet enclos.
2. Ce paysan fait du blé.
3. Le petit Claude fait sa chambre tout seul.

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4. Mélanie m'a fait une belle robe.
5. Cette école fait de bons techniciens.
6. Le conseil de l'établissement a fait un nouveau réglement.
7. L'horloger fait une pendule de style ancien pour les Durand.
8. Josiane fait vieille pour son ige.
9. Abdelkrim se fait à sa nouvelle maison.
10. Vous en avez fait un enfant gité.
678 Même exercice avec: creuser, tisser, tracer, peindre, parcourir,jouer, prononcer, commettre,

J
visiter, impressionner:
J. Il faut faire dix kilomètres à pied pour atteindre ce village. '
2. Il faudra faire un tunnel sous I'Atlas pour la voie ferrée Marrakech-Agadir.
3. L'araignée fait sa toile.
4. J'achèterai le plus joli tableau que tu feras.
5. Le ministre a fait un beau discours.
6. Le laboureur fait son sillon bien droit.
7. En se moquant de l'infirme, cet enfant a fait une mauvaise action.
8. Steve Mac Queen faisait le rôle du justicier dans ce western.
9. Avez-vous fait l'Indonésie?
10. La vue du sang ne lui fait rien.
ml
voi 679 On peut souvent éviter l'emploi factitif du verbe faire en substituant un verbe simple au
groupe faire + infinitif. Opérons cette substitution en employant les verbes de la liste
suivante: ·
;:e '
raviver, effacer, dissiper, introduire, entretenir, retenir, coûter, gagner, attirer, infliger.
!\le
pre
.1. Fais entrer les visiteurs dans le salob.
ire 2. L'eau ammoniacale permet de faire disparaître les taches de café.
do1 3. Leur arrivée a fait cesser l'ennui. ·
\,.- 4. Les petits cadeaux font durer l'amitié.
5. Les troupes alliées ont fait subir à l'ennemi une cinglante défaite.
(De 6. La charogne fait venir les vautours.
7. Sa gentillesse lui a fait avoir la sympathie de tous.
8. Son courage lui fit perdre la vie.
9. L'IUJnonce de son arrivée me fit. rester à Fès.
10. La venue du froid fait renaitre nos douleurs.

LES VERBES ETRE ET AVOIR

Ces deux verbes sont parmi les plus employés de la langue française. La langue usuelle en
abuse au point de produire d'évidentes impropriétés : «J'ai été à l'épicerie en courant».
pour« Je suis allé à l'épicerie en courant». C'est affiner son style que d'éviter leur emploi
quand il ne s'impose pas.
680 Remplaçons le verbe être par un verbe plus précis (en opérant les modifications nécessaires) :
Modèle: Un aigle est dans le ciel. Un aigle plane dans le ciel.
1. Une lumière est à la fenêtre.
2. Une odeur de tabac était dans l'air.
3. Une flamme joyeuse était dans la cheminée.
4. Un feu dévorant était dans ses veines.
5. Un brouillard léger est sur les collines.
6. Fatima et Aicha sont sous le même parapluie.
· 7. Un bon sourire était sur son visage. ·
8. Un seul pilier est sous cette voûte.
9. Dans cette phrase, le complément est avant le verbe.
10. La casbah est au-dessus de la ville.

;
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681 Remplaçons le verbe avoir par un verbe plus .précis (en opérant les modifications utiles):
Modèle : J'ai une douleur au côté. Je sens une douleur au côté.
1. Le Maroc a eu son indépendance en 1955.
2. Jilali a eu une remise sur le prix de ce tracteur.
3. Grand-père a des rhumatismes.
4. Ce professeur a su avoir l'affection de ses élèves.
5. M. Nouri a un bon salaire.
6. Hier, j'ai eu une journée inoubliable.
7. L'argent a un grand rôle dans nos sociétés.
8. Franco a eu le pouvoir pendant près de quarante ans.
9. Cette année-là, I.e Japon avait une crise politique aiguë.
IO. L'Italie a de bons rapports avec la Suisse.
11. Le Maroc a des paysages contrastés.
12. Les paysans auront beaucoup de blé cette année.

LE VERBE DIRE
Par son sens vague et général, ce verbe est très employé. II est souvent souhaitable et
; '
possible de lui substituer un verbe plus précis.
682 Cherchons un équivalent précis au verbe dire (en opérant les modifications utiles) :
l. L'enfant dit encore une fois qu'il n'avait rien pris.
2. Le suspect finit par dire aux policiers qu'il avait commis ce crime.
3. Dis-moi tes secrets.
4. Le professeur m'a dit ce qu'il fallait faire.
5. Il dit être le plus fort.
6. Majid m'a dit son opinion sur ce projet.
7. Je vais vous dire la nouvelle.
8. Luc a très bien dit son poème.
9. Une promenade vous dirait-elle ?
IO. Que diriez-vous d'une promenade ?
Il. Que veut dire son retard ?
12. Mon père ne dit jamais rien.
683 Remplaçons dans la conversation suivante le verbe dire par un verbe choisi dans cette liste :
annoncer, ajouter, reprendre, continuer, demander, interroger, répondre, répliquer, murmu-
rer, balbutier, soupirer, promettre, s'écrier, s'exclamer.
«Je passe en 6ème année; dit Ali avec fierté.
Bravo ! dirent ses parents, heureux de ce succès.
Maintenant, dit le père, tu vas pouvoir t'engager comme apprenti chez un mécanicien.
Surtout, dit la mère, que nous en avons déjà parlé au garagiste voisin : il est d'accord.
Mais ... mais ... , dit Ali en pâlissant, c'est impossible !
Comment «impossible» dit le père, j'ai bien commencé à travailler à treize ans, moi ! Tu
en as seize ...
Mais je veux continuer mes études, dit le garçon. Et il dit encore : je veux être dessinateur
industriel.
Mais qui paiera tes études ? dirent les parents ...
Ne vous inquiétez pas, dit le garçon en leur coupant la parole, je vais obtenir une bourse. »

LE VERBE METTRE
684 Remplaçons le verbe mettre par un verbe plus précis (en opérant les modifications utiles):
1. Tu mettras tes cahiers dans ce tiroir.
2. Je ne mets jamais de chapeau.
3. Mets cette pile de livres sur la table.
4. Ton fils a mis la clé sous le paillasson.

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1
1
icat 1 S. Ma mère avait mis un billet de banquè dans l'enveloppe;
6. Ce chiffon ne sert plus ; mets-le dans la poubelle.
i 7. Les voisins ont fait mettre l'électricité dans leur appartement.
8. Il faut mettre cet enfant dans son lit.
9. On a mis ton ami dans la meilleure chambre.
1O. Le professeur met une carte de géographie au tableau.
11. Jalil a mis de.l'eau dans la casserole.
12. M. Dupont a mis tout son capital dans cette affaire.
13. La raison met l'homme au-deuus de l'animal.
14. Nous mettrons le moucheron parmi les insectes.
lS. Il a mis des citations dans son texte.
685 Remplaçons le verbe mettre suivi d'un groupe nominal prépositionnel par un verbe unique :
Modèle : Ma mère avait mis de c6té un peu d'argent.
Ma mère avait économisé un peu d'argent.
1. Le suspect a été mis en prison.
2. Gracié, le prisonnier a été mis en liberté.
3. Sa réponse mit son père en colère.
sou 4. Ce poème avait mis son imagination en feu.
S. Tu me mets dans l'obligation de te punir.
6. Mets tes vêtements en ordre sur la chaise.
util 7. Je me mis en route le jour suivant dès l'aube.
8. Le défunt fut mis en terre le même jour.

LE VERBE VOIR
686 Remplaçons «voir» par un verbe plus précis (en opérant les modifications utiles):
1. J'ai vu la nouvelle dans le journal.
2. Faites-moi voir les lieux.
3. Pourrais-je voir le chef de service ?
4. Avez-vous vu l'accident?
S. Je ne l'ai pas oublié, je le vois en fermant les yeux.
6. Je vois que vous ne m'avez pas oublié.
7. J'ai VII des erreurs dans ce texte.
8. Le malade a vu le médecin.
9. Je vais voir votre dossier.
10. Je ne veux plus que tu voies cette fille.
11. Il faut voir ce que l'on peut faire.
12. Depuis que Jérôme m'a trahi, je ne peux plus le voir.

LES EXPRESSIONS «IL Y A», «ON VOIT», «ON TROUVE»,« ••• SE TROUVE»

On peut les éviter en les supprimant :


Il y a un enfant qui joue dans la rue. -+ Un enfant joue dans la rue.
687 Allégeons les phrases suivantes (en les modifiant si besoin est) de façon à éviter l'emploi des
expressions «il y a », «on voit», « on trouve», «se trouve »:
1. Devant Je lycée, il y a de nombreux élèves: ils attendent les résultats de l'examen.
2. Devant la façade, se trouve. une herbe drue qui forme un tapis verdoyant.
3. Il y avait au pied de la colline une petite source qui chantait. .
4. Le long de la route, on trouvait des arbres ; ceux-ci formaient une voûte épaisse.
S. Dans l'herbe humide des fossés, on voyait les premières fleurs qui commençaient à se
montrer.
6. Toute la famille était réunie autour de la table où il y avait une bonne soupe qui fumait.

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On peut leur substituer un verbe plus précis :
Au pied de la colline, il y a une source. ~ ..•coule une source.
Nota
Le choix du verbe de substitution dépend de l'intention de l'auteur ; il peut caractériser le
mouvement (couler, jaillir, bondir ... ), I~ bruit (murmurer, chanter, jaser... ), la lumière
(scintiller, luire, étinceler ... ), le débit (goutter, suinter, filtrer, bouillonner. .. ) ou chercher
une image (Au pied de la colline, sourit une source.)

688 Refaisons les phrases suivantes en employant le verbe de la liste qui convient à chacune :
battre, gronder, rôder, joncher, se presser, figurer, graviter, nuire, sévir, subsister.
1. Autour du professeur qui sort du conseil, il y a une foule d'élèves impatients.
2. Il y avait autour des poubelles une quantité de chats affamés.
3. Autour de Saturne, il y a dix satellites.
4. Dans le Sahel, on trouve une sécheresse dramatique.
5. Au fond de la vallée, se trouvait une cascade.
6. Ton nom ne se trouve pas sur la liste.
7. Sous ses haillons, il y a un noble coeur. ·
8. Il y a encore quelque confusion dans sa pensée.
9. Trop de parenthèses se trouvent dans son discours.
10. Il y avait des ordures sur le trottoir.

689 Refaisons les phrases suivantes en employant des verbes précis ou imagés :
1. Le long de ses joues, on voyait des larmes.
2. Sous la cendre, il y a le feu.
3. Sur son front, il y a une sueur froide.
4. Dans son coeur, il y a une violente colère.
5. Il y a une grande responsabilité sur tes épaules.
6. Il y a dans l'air ilne odeur de bonne soupe.

LE COORDONNANT «ET»

Dans la langue usuelle «et» est un coordonnant passe-partout :


Il est vieux et il travaille.
Quel rapport logique y a-t-il entre ces deux phrases coordonnées ?
- Par quels coordonnants.pourrait-on l'exprimer clairement?

690 Remplaçons «et » par un coordonnant qui précise le rapport logique :


1. Jean a échoué et il a renoncé à son projet.
2. Le bûcheron était pauvre et son père était malade.
3. Le prc.>fesseur lit le texte et il nous ..demande de réfléchir.
4. Nabil ne fournit guère d'efforts et i,I réussit.
5. Julien venait d'a.-river sur le chaQtier et il vit son compagnon étendu à terre.
6. La misère n'est pas une fatalité et· èlle a des causes humaines.
7. Ce pays est pauvre et il s'enfonce dans la misère.

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