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Sachons que les attitudes, les comportements ou les actes que posent les individus
sont déterminés en grande partie par les valeurs dont ils sont porteurs. Pour ne pas
être un tueur des gens, il faut d’abord être avoir intériorisé que la vie humaine et
sacrée et donc doit être respectée et préservée. C’est cette valeur qui convainc de ne
pas tuer. Les bons comportements constructeurs dérivent des valeurs qu’on se
donne. Les valeurs constructrices sont l’assise fondamentale de tout développement
d’une nation. Aucune nation ne peut survivre, ni se développer sans une assise solide
sur des valeurs constructrices.
Le mot "développement" porte en lui une valeur : changer l’état d’être actuel. En effet,
tout le monde n’a pas intérêt dans le changement de l’état de choses. Bien des gens
n’ont même pas conscience de la nécessité de changer ; de modifier leurs attitudes et
leurs comportements même pour leur propre intérêt : cesser de fumer, dormir sous
moustiquaire imprégné, se laver les mains, bannir les feux de brousse, etc.
Que faire face à ce dilemme entre valeurs et intérêts ? Les lois et règlements prévoient
des sanctions et des peines. Malgré cela, nombreux continuent à se méconduire ! Est-
ce parce qu’on ne punit pas du tout ou assez ?
Dans notre pays, la RDC, l’impunité a été souvent décriée et condamnée ; même par
les lois. Malgré tout, il est souvent reporté et documenté des détournements, des
trafics de marchés publics de gré à gré et des faits de corruption impunis. Cependant,
ceux qui punissent ne sont pas bien vus par la famille du délinquant, les membres
de son parti politique, de son église, de sa tribu, etc. Par surcroit, ceux qui les
dénoncent sont mal vus et plus souvent sanctionnés.
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Seules la re-centration sur les valeurs locales a permis à certains peuples de
survivre à cet impérialisme. Elle est un des piliers du développement durable et
une des stratégies pour libérer la société de la corruption.
Oui ; il faut punir pour dissuader les autres délinquants. Mais un dilemme persiste :
➢ Y a-t-il assez de places dans les prisons pour ces milliers de délinquants publics 1 ?
➢ Hélas non ! Faudra-t-il construire de nouvelles prisons ?
➢ Mais alors que prioriser pour le développement : les prisons ou les écoles !
➢ Pire ; trouvera-t-on des remplaçants peu corruptibles si déjà les jeunes dans les écoles sont
corrompus ? Que des faux bulletins, diplômes d’état, etc. !
La sanction peut dissuader les uns à persévérer dans les antivaleurs et stimuler
d’autres à adopter ou tout au moins à respecter les valeurs positives pour la
société.
➢ En implantant des mécanismes de promotion des valeurs dans les institutions éducatives ;
➢ En éduquant les futures cadres et professionnels de l’enseignement, aux valeurs et à
l’éthique dans leur future profession.
Ce cours s’inscrit dans la mission de l’université congolaise qui est de former des
" conducteurs d’hommes " intègres, et donc compétents tant au niveau technique
qu’éthique. Deux niveaux de compétence : technique et éthique :
1 Le Procureur de la République à Goma disait « La prison centrale est surpeuplée d’assassins, de violeurs, de voleurs à
mains armés. Faut-il en libérer pour créer de la place pour ces détourneurs … ».
2 On parle de "do ; not harm" : ne faites pas plus de mal par votre intervention.
3
En fait, la crise multiforme que subissent les habitants en RDC, résulte plus
d’une marginalisation des valeurs d’éthique parmi les acteurs publics et privés3,
que d’un manque de compétences techniques. Les ennemis externes utilisent les
acteurs véreux (malhonnêtes) comme cheval de Troie. À ce stade, pouvons donc,
dire que « si rien n’est fait pour la promotion des valeurs, adieu l’émergence, pas
de développement, rien de bon pour la société congolaise.
La compétence éthique est plus cruciale pour ceux qui travaillent sur la
personnalité de l’homme ; leur maturation et leur comportement en privé et en
société, particulièrement les enseignants, psychologues, les éducateurs, les
communicateurs et les experts des questions sociales sont d’une importance
capitale, car ils sont plus exposés au risque de manipuler l’homme.
Ce cours vise à :
L’étudiant de LPTA3 II qui m’aura suivi avec une attention soutenue sera don,
capable :
3 Marchés publics trafiqués pour des routes mal faites ; salaires détournés dont les bénéficiaires meurent par milliers
à petit feu ; délinquance fiscale ; produits contrefaits qui tuent des milliers des congolais, etc.
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0.3. PLAN DESCRIPTIF DU COURS
Chapitre I
GÉNÉRALITÉS SUR L’ÉTHIQUE ET LA DÉONTOLOGIE PROFESSIONNELLE
Chapitre II
STRATÉGIES DE PROMOTION DES VALEURS AU SEIN D’UNE ORGANISATION
Le chapitre décrit ensuite la procédure pour instaurer les valeurs au sein d’une
organisation. Les conditions de réussite de ces stratégies sont présentées à la fin du
chapitre.
Chapitre III
ETHIQUE ET DÉONTOLOGIE DE LA PROFESSION D’ENSEIGNANT
0.4. ANNEXES :
0.5. BIBLIOGRAPHIE
0.6. PRÉREQUIS
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Objectifs du Développement Durable
5
Il est opportun pour ce cours, avoir une bonne « culture générale en didactique,
pédagogie, législation scolaire, psychologie sociale et du développement ».
➢ Individuel ;
➢ Les copies conformes ne seront pas prises en comptent / considérées ;
➢ Conditions de saisis :
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Chapitre I
GÉNÉRALITÉS SUR L’ÉTHIQUE ET LA DÉONTOLOGIE
PROFESSIONNELLE
Les sociétés humaines sont fondées sur une morale du bien ou du mal à laquelle
l'homme est soumis. Au fil du temps et à force d’expériences, chaque société construit
des principes moraux qui permettent une cohabitation pacifique de ses membres et
assurent ainsi sa survie et sa reproduction en prévenant ce qui peut la troubler et
même la tuer (le mal). Par exemple la morale africaine précoloniale, plaçait le respect
des ancêtres et des ainés en tête des principes de base de la morale.
Par la colonisation, nos sociétés africaines ont été projetées dans une mondialisation
dominée par l’Occident comme référentiel organisationnel (suprématie de l’intérêt,
économie marchande, marchandisation du travail, partitocratie, etc.) et culturel
(croyances, mode d’éducation, etc.). Le cadre de l’exercice d’une profession en Afrique
s’inscrit aussi dans le contexte de cet accident de l’histoire.
Aujourd’hui, les principes moraux mettent au premier rang la liberté et les autres
droits de l'Homme ainsi que le droit à un environnement écologique sain. Ces principes
moraux ne s’appliquent pas mécaniquement. Exemple : le droit à la vie peut
s’interpréter face à une légitime défense à apprécier in situ ; etc.
Par rapport à une profession donnée, les valeurs et les principes moraux sont
réinterprétés de manière à ce que ceux qui exercent cette profession partagent la
compréhension spécifique des principes moraux sociaux en rapport avec la spécificité
de l’exercice de leur profession au sein de la société. De ces principes moraux, se
dégage une éthique à suivre. Tel est le cas des médecins congolais qui examinent
comment interpréter le principe moral d’assistance à personne en danger dans
7
l’exercice de leur profession face à une nécessité d’aller en grève pour une
amélioration de leur situation sociale.
Définissons d’abord les trois concepts de morale, d’éthique et de déontologie. Ils sont
tellement proches qu’ils sont souvent confondus.
I.1.1. De la morale
Le mot "morale " est issu du latin mos/mores qui traduit le terme grec êthos ; deux
termes - latin et grec – qui désignent ce qui a trait aux mœurs, aux coutumes et plus
largement aux comportements humains. L’éthique et la morale ont donc une même
origine étymologique et renvoient aux règles qu’il est bon de tenir dans la vie sociale
ou professionnelle ; à "l’art de diriger la conduite pour avoir un comportement juste".
Toute société humaine, aussi primitive soit-elle, a des règles qui distinguent le bien
du mal. Il n’y a pas de société sans morale, le cas échéant, elle serait si fragile qu’elle
ne survivrait pas longtemps. C’est ainsi qu’une réflexion permanente prend corps
dans toute société pour construire un système de comportements à tenir pour le bien
et à condamner pour le mal. Ainsi est née « la morale » qui traite de la façon dont il
faudrait vivre. Comme le définit le dictionnaire Larousse, la morale est "l'ensemble
des règles d'action et de valeurs qui fonctionnent comme normes dans une société".
Comme il s’agit des groupes membres de l’espèce humaine, ils vont tous déboucher
sur les mêmes principes de base constitués de valeurs universelles, avec cependant
des normes comportementales particulières selon l’histoire de chaque groupe. Ces
principes ont des variantes selon la culture, les conditions de vie et les besoins de la
société. Ils ont souvent pour origine ce qui est positif pour la survie du clan, du
peuple, de la société. Si de tels principes sont en outre positifs pour l'ensemble des
peuples de la terre, on les considère comme faisant partie de la morale universelle5.
Résumons avec Alain Lercher (cité par Prairat, 2009) en disant que la morale serait
un ensemble de prescriptions destinées à assurer une vie en commun juste et
harmonieuse ; par exemple : il ne faut pas tuer, il ne faut pas voler, etc.
5 Bernard A. O. Williams 1929-2003, grand spécialiste anglais de philosophie morale : « L'Ethique et les limites de la
philosophie ». Philosophe contextualiste, il pose l'idée que l'éthique concerne toujours un individu qui vit dans un
contexte social prédéfini et particularisé (notamment dans un contexte économique, légal, d’organisation, …)
8
I.1.2. De l’éthique
Au sens général
Si la morale est constituée des principes et des règles pour une vie en commun,
l'éthique se réfère à une réflexion sur les comportements à adopter dans un contexte
donné pour rendre le monde humainement habitable 6 . Or, les comportements à
adopter en société sont déterminés par les valeurs partagées entre les membres de
cette société. Elles servent de normes pour apprécier et juger ces comportements. En
cela, s'attache aux valeurs et se détermine de manière relative dans le temps et dans
l'espace, en fonction de la communauté humaine et de l’activité auxquelles elle
s'intéresse.
À propos de valeurs, comme toute communauté est spécifique compte tenu de son
histoire, la société congolaise n’est pas exactement la même que les autres sociétés.
L’exercice d’une profession, en l’occurrence celle d’enseignant, est soumise de
manière spécifique aux principes moraux compte tenu des spécificités de sa
profession en RDC.
On peut décanter une éthique universelle valable pour toutes les professions, et une
éthique appliquée pour désigner l’ensemble des questions éthiques relatives à un
domaine de l’activité humaine comme l’enseignement, la gouvernance, l’entreprise, la
recherche, les élections, la culture, etc.
6 Fondamentalement, l'éthique est la science de la morale et des moeurs. C'est une discipline philosophique qui
réfléchit sur les finalités, sur les valeurs de l'existence, sur les conditions d'une vie heureuse, sur la notion de
"bien" ou sur des questions de moeurs ou de morale. Durant l'époque moderne, le terme « éthique » est
généralement employé pour qualifier des réflexions théoriques portant sur la valeur des pratiques et sur les
conditions de ces pratiques.
9
I.1.3. De la déontologie
La déontologie 7 est définie comme une théorie des devoirs (petit Robert) ou
"l’ensemble de règles et de devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux
qui l’exercent, les rapports entre ceux-ci et avec leurs clients ou le public " (Larousse)
et qui, si elles ne sont pas respectées, peuvent donner lieu à des sanctions8.
De là, les littéraires ont introduit le qualificatif "déontique" pour exprimer l’ordre du
devoir en termes d’obligation, d’interdit ou de permission.
Paraphrasant S. Mercier, J-J. Nillès (2003) relève les nuances entres les trois
concepts de morale, éthique et déontologie.
La morale définit des principes ou des lois générales que l’homme doit adopter pour que la vie
reste harmonieuse au sein de la société. La morale ignore la nuance, elle est binaire.
L'éthique réfère aux valeurs qui déterminent la disposition individuelle à agir selon les vertus,
afin de rechercher la bonne décision dans une situation donnée, en tenant compte
des contraintes de la situation. Chaque situation est spécifique par la conjoncture
des facteurs et acteurs du moment. La personne s’interroge, examine les arguments
et décide. Sans ignorer les principes moraux, l’éthique professionnelle recherche la
décision qui est la meilleure dans le cas présent.
La déontologie formalise toutes ces règles morales, après analyse de leur application au sein
d’une entité (une organisation, une profession) pour en faire une contrainte doublée
de sanctions s’imposant à tous les membres de l’entité. La sanction introduit un
aspect juridique.
Pour les professionnels, violer la norme morale donne une mauvaise conscience par
rapport à la vie sociale ; violer la règle déontologique signifie une sanction par la
corporation et l’organisation où il preste. On pourrait donc dire que : réfléchie,
raisonnée, généralisée et appliquée à un domaine professionnel, la morale s'énonce
sous forme de règles de déontologie qui ont force de loi et dont le non-respect est
juridiquement sanctionné.
Pour Paul Ricoeur (1992) ; confronté à une situation professionnelle donnée (qu’est-
ce-que je veux faire ?), l’éthique indique à quelles valeurs et normes il convient de se
référer (qu’est-ce que je dois faire ?), la morale relève de l'obligation (j’ai le droit de
faire ou de ne pas faire).
7 Étymologie du mot déontologie : du grec "dei = il faut" "onto = ce qui est" ; d’où "deonto = ce qu'il faut faire", "déonta
= les devoirs", et " logos – Déontologie : " étude de ce qu’il faut faire, des devoirs".
8 C'est en 1823 que le mot « déontologie » apparaît pour la première fois en langue française, dans la traduction de
l'ouvrage du philosophe utilitariste anglais Jeremy Bentham ; l'Essai sur la nomenclature et la classification des
principales branches d'Art et Science. Il écrit : « L'éthique a reçu le nom plus expressif de déontologie ».
10
Triangle de Paul Ricoeur :
➢ Des valeurs qui indiquent des idéaux à poursuivre dans une profession ou une
organisation (ex. : justice, autonomie, intégrité),
➢ Des principes : qui donnent des grandes orientations à l'action, fixent des attitudes
(ex. : respect de la vie, libre examen, rendre à chacun son dû)
➢ Des normes et de règles : qui déterminent l'action, encadrent la décision (ex. :
consentement libre et éclairé, prendre les « moyens proportionnés », respect des contrats).
I.1.5. De la profession
Suffit-il de travailler pour qu’on parle de profession ? Non. Il faut que ce travail soit
stable et corresponde à une spécialité socialement reconnue. La profession fait donc
référence à la fois à un travail stable dans le cadre d’une compétence spécifique dont
la société a besoin 9 . Ceux qui l’exercent le font avec expertise en réponse à une
préoccupation des membres de la société (rôle social), qui les rémunèrent d’une
certaine façon. La société recherche les professionnels pour venir à bout des
problèmes rencontrés dans la vie : un médecin pour un problème de santé, un
enseignant pour des besoins de formation pour soi-même ou les siens, etc.
9 Les dictionnaires définissent le concept profession en se référant au métier, à ceux qui l’exercent, à l’engagement
personnel. Du latin "professio" (« déclaration, déclaration publique, action de se donner comme ») ; la profession
implique un engagement à se rendre capable de bien répondre au besoin associé une profession donnée : la
profession médicale pour la santé. La profession sera spécifiée selon des aspects particuliers du besoin.
10 Par extension, la profession désigne le métier appartenant à un secteur d'activité particulier. On parle ainsi de
Tous les emplois ne sont pas des professions dans son sens plein. Certes on note une
tendance à la professionnalisation du travail : tout le monde veut être reconnu par la
société comme un professionnel dans son domaine afin d’être rémunéré de manière
conséquente. Ainsi, la tâche de définir ce qu'est une profession peut être mal vue par
ceux qui ne seraient pas inclus dans la définition donnée au concept « profession »,
soit parce qu’elle est trop restreinte, elle disqualifierait (ex definitione) certains
groupes comme des professionnels ; ou alors trop large, incluant tout celui qui en fait
un gagne-pain (Parsons, 1954).
Dans ce cours, le mot profession désignera plus souvent les activités exercées
de manière régulière et compétente en vue de rendre service au public en
réponse à un besoin spécifique.
11 Aujourd'hui les universités ont le rôle important de la transmission du savoir qui donne accès à la pratique de
nombreuses professions. De même, le diplôme universitaire est souvent un prérequis pour être admis à une pratique
professionnelle.
12
Selon Prairat (2009b), une profession n’est ni une association (un rassemblement
volontaire de personnes), ni une communauté (un groupe partageant une même
conception du bien). Ce qui relie les membres, au sein d’une même profession, n’est
ni ce qu’ils sont, ni ce qu’ils entendent devenir mais ce qu’ils ont à faire ensemble, ici
et maintenant. Ainsi, une profession apparaît comme telle lorsque les professionnels
se reconnaissent une tâche commune d’utilité collective et lorsqu’ils sont capables de
se coordonner en s’imposant un ensemble de règles partagées.
I.2.1. Valeur
Une valeur est « ce qui vaut » ; par exemple « être organisé, être propre, ponctuel, etc.
» dans son travail sont des valeurs. Une valeur est ce qui est désirable ou désiré, un
idéal qui permet d’apprécier, "une croyance durable" (Rokeach, 1979), un mode
spécifique de conduite ou d’état final d'existence, qui est personnellement ou
socialement préférable à un autre mode de comportement ou but de l’existence
opposé.
Par exemple, l’équité dans l’évaluation est une valeur en milieu scolaire ; le trafic des
points contre argent ou sexe ; l’évaluation « tribale » sont des « antivaleurs » opposées
13
à l’équité. « Antivaleur » signifie valeur opposée à une valeur ou ce qui est souhaité
dans une communauté sociale donnée. Le deux se réfèrent à des systèmes des valeurs
différents. L’enseignant qui pratique l’antivaleur "évaluation tribale" se réfère à un
système de valeurs (solidarité tribale) qui est différent du système des valeurs prôné
en milieu scolaire (docimologie).
Un système de valeurs est une organisation durable des croyances concernant les
modes souhaitables de conduite et les conceptions de l'existence. Ce sont des valeurs
reliées entre elles autour d’une conception du monde. Par exemple, dans une
conception capitaliste du monde qui privilégie l’accumulation des richesses à tout
prix ; le travail pour gagner l’argent, l’exploitation de l’autre, la « mise en valeur » des
ressources naturelles rentables (même en polluant), le vol, la tricherie, le mensonge,
l’assassinat au besoin et même la guerre pour prendre les richesses de l’autre,
constituent un système de valeurs.
Exercices :
01. Donnez trois exemples des valeurs dans votre société traditionnelle et dites pourquoi
vous estimez qu’il s’agit d’une valeur.
02. Donnez un exemple d’un système de valeurs dans la société congolaise. Indiquez un
système de valeurs qui lui serait opposé.
I.2.2. Norme
I.2.2.1. Précisassions
Pour que les valeurs prennent corps dans la pratique professionnelle, des normes de
référence s’imposent. Une norme est une règle, un principe, un critère auquel se
réfère tout jugement et qui est admis dans une société, dans une corporation
professionnelle. Nous rencontrons des normes dans toute la vie courante. Par
exemple pour la valeur réussite en milieu scolaire a comme norme la réussite aux
examens avec une moyenne d’au moins 50% sans échec. Les dimensions de la plupart
de biens courants sont fixées par des normes : les piles, les médicaments, etc.
La norme est l'ensemble des règles de conduite qu'il convient de suivre au sein d'un
groupe social. La plupart des normes sociales sont inscrites dans l'inconscient
14
collectif que nous nous approprions par l’éducation en commençant par l’éducation
en famille. Leur non-respect place l'individu "à la marge" de la société12.
Les valeurs nous indiquent des idéaux et des préférences au sein d’une entité ou
d’une profession. Elles fonctionnent moins comme des objectifs que comme des
orientations ou des horizons régulateurs.
Une norme peut s’affaiblir lorsque la valeur qu’elle exprime s’étiole, n’est plus irriguée
par la valeur qu’elle entendait magnifier. Elle va néanmoins perdurer ; on parle de
"rémanence normative" pour qualifier la persistance d’une norme qui a perdu toute
pertinence sociale. Toutefois la valeur ne fonde jamais la norme, elle permet
seulement de l’évaluer pour parfois la réviser.
I.2.3. Devoir
A chaque niveau d’insertion dans la société est associé un ensemble de devoirs qui
peuvent être liés à la profession exercée, (devoirs professionnels), à un rôle social
comme celui d’éducateur ou de parent (devoirs sociaux) ; à la vie commune au sein
de la société (devoirs moraux).
12 En éthique, on parle d'éthique "normative", qui vise à établir des normes (des fondements et des formes) de l'action
juste. L'éthique normative a des rapports avec le droit.
15
Certains devoirs ont un caractère quelque peu général à une macro catégorie sociale
donnée. Par exemple tous les agents publics de l’Etat, qu’ils soient du cadre politique,
du cadre administratif, du cadre mixte (paraétatique).
I.2.4.1. La responsabilité
Ce mot vient du latin "respons" – réponse. Il renvoie au fait qu’on doive répondre de
ce qu’on fait, de effets d’une action au cours de l’exercice d’une profession –
enseignant, médecin, etc. -, ou d’une fonction sociale (parent, chef du personnel,
ministre, etc.). En effet l’exercice d’une activité professionnelle peut déboucher sur
des dommages causés à l’usager des prestations du professionnel. Il doit alors
répondre de cela, c’est-à-dire
Si pour l’ingénieur qui a construit un pont, sa relation avec l’écroulement prématuré
du pont peut être assez facile à établir, il n’en est pas de même des prestataires
travaillant sur le psychisme, la personnalité des humains : élèves, travailleurs,
malades mentaux, traumatisés ; etc.
Par exemple l’enseignant de travail qui qui cote mal une élève pour n’avoir pas céder à ses
avances sexuelles ; ou encore qui refuse de vérifier le recours d’un étudiant ajourné par
erreur de calcul de ses points, etc. ; peuvent-ils se reconnaître responsables des
dommages causés sur la personnalité des victimes ?
En effet, l’étudiant exclus malgré ses bonnes motivations, peut développer des
perturbations graves de la personnalité.
Qui doit répondre de ces dégâts ; par ex. être puni et condamner à payer des dommages
à la famille ? Mais hélas, la responsabilité est souvent diluée dans une
"déresponsabilisation" : on parlera de "malchance", de "zoba", de "ndoki", etc.
16
En effet, depuis une cinquantaine d’années, le principe de responsabilité a
tendance à s’étendre de la faute au risque de causer des dommages, une
notion devenue l’une des bases de la responsabilité civile et pénale, entraînant
dans tous les domaines le développement des assurances pour se protéger des
risques de dommages lors des prestations professionnelles. Cette séparation
de la responsabilité et de la causalité, qui représente une perversion du
principe de solidarité, produit de multiples effets néfastes :
2. Dans son sens moral, plus positif, le responsable est celui qui accepte de
répondre de ses actes, de ses décisions et de leurs conséquences devant autrui.
I.2.4.2. La redevabilité
17
Qui est responsable et redevable des actes des subalternes ?
En fait la responsabilité du chef ne peut diluer celle du subalterne. C’est ainsi que le
chef a le pouvoir de sanctionner et le devoir de prendre des dispositions de prévention.
Celui qui a posé l’acte délictueux est répondant des conséquences devant ses chefs
et devant les victimes. Cependant si cet acte pouvait être prévenu par ses chefs, ou
rentre dans une planification des chefs, alors la responsabilité des chefs est plus forte
et la redevabilité. Tel aura été le cas des chefs nazis, etc.
C’est d’abord la victime au sens restreint (la personne) et élargi (ceux qui subissent
les effets, par ex. les orphelins). Au-delà des individus identifiables, c’est aussi tout
humain au sens où le philosophe humaniste Emmanuel Lévinas évoque la notion de
responsabilité morale : « La responsabilité est quelque chose qui s’impose à moi à la
vue du visage d’autrui. ... dès lors qu'autrui me regarde …, je suis convié à lui rendre
13 Expression empruntée à un officier qui expliquait par là ce que signifie la responsabilité, c’est-à-dire qui doit être
sanctionné si le plan ou programme échoue.
18
justice ; … son visage m'interpelle et me réclame justice, paix, harmonie » (Lévinas,
1996) 14.
En résumé disons que La responsabilité est une obligation qui consiste d'une part à
rendre compte de ses actes et de ceux dont on a la charge, et d'autre part, à en assumer
les conséquences.
La dilution de la responsabilité
Il s’agit d’actions souvent très répandues au point qu’il semble difficile de faire
autrement que de les accomplir ; par exemple jeter au sol la bouteille plastique vidée
de jus, "comme le fait tout le monde". Lorsque ces personnes doivent justifier une
action de ce genre, elles ont la possibilité de répondre : « Je sais que ce n’est pas bien,
mais tout le monde le fait ! », comme si la maxime pouvait excuser leur action.
Pourtant du point de vue de l’éthique de la vertu, une telle action n’est pas excusable,
et cet argument ne fait pas de l’action accomplie une action morale. En réalité, tout
le monde n’accomplit pas cette action.
Cette maxime semble de mise sur des actions ayant des « faibles » conséquences
négatives directement sur l’individu qui pose l’acte répréhensible. Ainsi par exemple
des corrompus, les détourneurs, et autres professionnels délinquants se donnent
bonne conscience, vont au culte et y prennent même la communion le dimanche,
14 Emmanuel Levinas (philosophe humaniste) épingle notre responsabilité personnelle vis-à-vis de l'Autre humain.
C'est pourquoi il dit : « positivement, nous dirons que dès lors qu'autrui me regarde, j'en suis responsable sans même
avoir à prendre des responsabilités à son égard, … au-delà de ce que je fais ». Il n'y a pas de plus grande violence que
de chosifier l'Autre, de méconnaître son altérité, c'est-à-dire nier son existence. …, son visage m'interpelle et me
réclame justice, paix, harmonie. Mais cette responsabilité est non réversible, elle est à sens unique.
19
sont prédicateurs prêcheurs de bonnes vertus, etc. Souvent ils ne subissent pas
directement les conséquences de leurs défaillances morales - soit que les victimes
(ménages de soldats, d’enseignants privés du salaire volé) sont quelque peu
anonymes car éloignées, soit que les effets dévastateurs sont décalés dans le temps :
on survit par la solidarité familiale, par les bénéficiaires - élèves, justiciables, etc.
La RSE est donc à la fois interne (envers les salariés et les actionnaires), et externe
avec les clients, les fournisseurs et l’environnement social dans lequel elle agit
(niveaux local, national, international). C’est à ce prix qu’elle fonde une prospérité
durable en construisant une image percutante et une notoriété qui sont des atouts
concurrentiels fondamentaux et durables par la confiance créée.
➢ L’environnement ;
➢ Les ressources humaines ;
➢ La gouvernance d’organisation ;
➢ Les pratiques commerciales ;
➢ L’impact local ;
➢ La citoyenneté.
20
Exemple : Certaines entreprises se sont retrouvées bannies du fait de la Loi Dodd-
Franck américaine contre les "minerais de sang" de l’Est de la RDC à la suite des
dénonciations pour graves violations des droits de l’homme liées aux guerres. Cette
loi comprend des sanctions contre les entreprises américaines ou en partenariat
commercial avec elles qui persisteraient dans ce commerce. Elle a préjudicié bien
des programmes des organisations américaines de la technologie de pointe.
Vu de façon cynique, on pourrait dire que tout ceci n’est que de la bonne morale qui
sert uniquement d’affichage aux organisations pour dorer ou redorer leur réputation.
C’est certainement vrai dans certains cas lorsque derrière les mots des codes de
conduite, il n’y a rien ni aucune valeur en action.
Quelques éléments paraissent très importants pour que l’éthique d’une organisation
devienne réalité durablement agissante :
➢ Une volonté claire et affichée des Dirigeants qui doivent donner le ton par l’exemplarité
de leurs comportements ;
➢ Des valeurs simples et universelles partagées : intégrité, respect, équité.
➢ Un souci de la qualité pour répondre au mieux aux attentes du client ou de l’usager
du produit ou service.
➢ Un souci de l’image et la réputation, basé sur la transparence et la confiance.
21
Chapitre II
STRATÉGIES DE PROMOTION DES VALEURS AU SEIN
D’UNE ORGANISATION
Nous allons d’abord identifier les valeurs à promouvoir avant de nous pencher sur
comment procéder pour les promouvoir et les protéger.
En effet, les chances de réussite des dispositions pour la promotion des valeurs en
milieu professionnel restent faibles si on se limite aux déclarations – même écrites.
C’est ainsi que quelques dispositions et principes se sont révélés utiles.
Tous les codes d’éthique et déontologie professionnelle visent l’atteinte optimale par
les membres de l’organisation ou de la profession, de plus hautes valeurs considérées
comme fondamentales dans un monde où la rectitude est de plus en plus exigée par
le public Elle est même devenue un atout majeur de la compétitivité entre dirigeants
et cadres, entre organisations et entre nations en impitoyable concurrence.
Ne seront développées ici que celles qui, aujourd’hui sont les plus recherchées dans
les milieux professionnels publics tout comme privées à tous les niveaux de
responsabilité au sein de la société. Elles sont puisées dans la littérature ainsi que
dans les textes législatifs congolais dont le Code de conduite de l’agent public de l’Etat
institué par le Décret-Loi 017-2002 du 3 octobre 2002 publié au Journal Officiel du
15 janvier 200315.
Il s’agit de :
1. l’intégrité ;
2. la transparence ;
3. l’équité et les questions de gender ;
4. l’excellence;
5. le développement durable,
6. le respect des droits de l’homme et des lois du pays;
7. le respect de l’environnement,
8. la discrétion,
9. le devoir de réserve.
15 Ce code a fait partie du « Programme Economique du Gouvernement » mené depuis 2001 avec l’appui du FMI et de
la Banque mondiale. Son but est de « moraliser la gestion de la chose publique » afin d’améliorer la gouvernance et
réduire les guerres. Il concerne tout agent public identifié à l’article 1 er : 1. du Président de la République, jusqu’à
l’huissier en passant par les parlementaires, les magistrats, même les employés des organisations privées ou
d'économie mixte exerçant une activité publique pour le compte de l'État.
22
II.1.1. L’intégrité
Au sens premier du dictionnaire, l’intégrité est l’état de quelque chose qui a toutes
ses parties, qui n'a subi aucune diminution, aucun retranchement : l'intégrité du
territoire, d'une œuvre. Elle a conservé ses qualités et son état originel, sans
altération.
L'intégrité comme valeur est le fait d’exercer sa profession conformément à toutes les
valeurs attendues en rapport aux rôles et fonctions exercées ; en toute circonstance
avec honnêteté. Il réalise son travail avec droiture, dévouement et dignité.
Toutes ces règles sont valables pour tout membre d’une organisation, d’une
profession qui tient à une considération aux yeux du public. Auprès du public, la
considération débouche sur une plus grande valorisation des services ou produits
livrés. Ce qui peut justifier une rétribution pertinente.
16 Probité (rigoureuse honnêteté), escroquerie (tromper la confiance), corruption (utiliser son pouvoir pour obtenir
un avantage indu) ; concussion (exiger plus /moins que prévu selon son intérêt) ; tous ces concepts sont définis
dans le Lexique en annexe 1.
23
II.1.2. La transparence
Dans les prestations, tout est clair, sans détours ; ce qui justifie chaque action, ce
qui est fait et les résultats sont justifiés, compréhensibles et connus. On demande de
plus en plus souvent aux décideurs (publics ou privés) la transparence dans
l’utilisation des moyens et pour les décisions qu'ils prennent : leur motivation et leur
gestion de ces décisions.
Tout cadre, tout salarié veillera à tout moment à ce que les parties prenantes
(actionnaires, salariés, clients ou usagers, fournisseurs, Etat, société et dirigeants,
dirigés, etc.) perçoivent facilement le fondement, les ressources, les moyens et les
produits de ce qu’il décide ou fait ; dans les limites du secret bien défini et délimité
de l’organisation. La transparence est à la fois descendante et ascendante ; le chef
envers ses subalternes, et ceux-ci envers le chef.
Le code de conduite de l’agent public lui interdit de se prononcer sur toute affaire au
traitement et à la solution de laquelle il a directement ou indirectement un intérêt
personnel. L'intérêt personnel englobe tout avantage pour lui-même ou en faveur de sa
famille immédiate, de parents, d'amis et de personnes proches ou organisations avec
lesquelles il a des relations d'affaires ou politiques (art ; 11).
Les questions de genre (gender) font bien partie de la question de l’équité entre
genres masculin - féminin. Le traitement à réserver aux femmes doit faire l’objet d’une
attention particulière car les femmes sont souvent discriminées sans que les hommes
- et quelquefois les femmes elles-mêmes - ne s’en rendent vraiment compte. Il peut
en être de même des hommes qui peuvent se retrouver discriminés dans certaines
circonstances.
L’agent travaillera en visant la qualité la plus haute possible qui surpasse les normes
ordinaires. L'excellence est donc, un objectif en mouvement continu qui peut être
poursuivi :
➢ À travers des actions d'intégrité, en termes de fiabilité des produits / services fournis
sans danger pour les utilisateurs prévus,
➢ Par le respect de toutes les obligations, en appliquant aux mieux les connaissances et
techniques susceptibles de mener aux meilleurs résultats possibles.
Il s’agit d’une valeur qui s’est graduellement imposée avec la prise de conscience
croissante de la dégradation de l’environnement écologique, social, économique à la
suite des concurrence économique mondialisée et en conséquence, la destruction des
ressources naturelles et de la qualité de l’environnement écologique ; la course à
l’innovation technologique dangereuse pour la vie ; la marginalisation et la pauvreté
des trois quarts de l’humanité victime de la destruction de l’écologie de l’homme.
Face à la menace sérieuse de disparition de toute vie sur terre ; les hommes ont
commencé à apprécier tout effort de préservation de la vie et de la collectivité.
25
L’organisation et tous les membres doivent endosser les conséquences tant au niveau
social, qu’environnemental et économique des décisions qu’ils peuvent avoir à
prendre.
➢ L’organisation doit avoir une politique sociale de respect strict des droits de l’homme
(les libertés individuelles, les libertés publiques).
➢ L’organisation ne doit pas se retrouver impliquée dans des activités criminelles (trafic
de drogues, d’armes, de personnes, de "minerais de sang" ; promotion de l’alcool,
diffusion de la pornographie, travail d’enfants, etc.), ou qui provoquent des calamités
humaines.
➢ Elle aura une approche stakeholder en se concentrant sur le dialogue de l’organisation
avec l’ensemble de ses parties prenantes (les travailleurs, les actionnaires, les clients,
les populations environnantes, l’Etat) et sur la manière dont celle-ci prend en compte
leurs attentes.
➢ Elle est « citoyenne » ; elle met en avant le respect des lois du pays ; par ex. payer ses
impôts, s’interdire une implication dans la corruption, et contribue aux activités
humanitaires.
➢ Elle bannit le harcèlement sexuel en son sein.
➢ Elle recherche la performance environnementale, c’est-à-dire la diminution de
l’empreinte écologique, ou de tout effet de destruction de l’environnement social et
écologique.
A ce sujet, tout dossier en cours de traitement est censé être du domaine du secret,
jusqu’à ce que son contenu soit rendu public. En cours comme après sa carrière ou
son mandat, l'agent public a l'obligation de ne pas divulguer le secret professionnel
(art.14)17.
D’une manière générale, le devoir de réserve peut se définir comme l’obligation pour
le l’employé de faire preuve de mesure tant dans le contenu que dans la forme de sa
17 Le code pénal est sévère quant à la violation du secret professionnel : « les personnes dépositaires par état ou par
profession des secrets qu’on leur confie qui, hors le cas où …, les auront révélés, seront punies d’une servitude pénale
de un à six mois et d’une amende ... » (art. 73).
26
parole lorsqu’elle concerne le fonctionnement de son administration ou son
organisation. Concrètement, l'obligation de réserve interdit au salarié d’adopter une
attitude nuisible ou critique à l’encontre de son employeur, à l’intérieur comme à
l’extérieur ; et à l’encontre des usagers du service, des clients et de toute autre
personne contactée du fait du travail.
En effet, la liberté d'expression des fonctionnaires, garantie par la Déclaration des droits
de l'homme et du citoyen, est reconnue aux fonctionnaires sous réserve d'un usage qui
ne soit ni excessif, ni insultant à l'égard des pouvoirs publics et de la hiérarchie. Ce
27
devoir de réserve est apprécié en fonction des responsabilités assumées de par son rang
dans la hiérarchie et de la nature de ses fonctions.
Le "devoir de réserve" est régit par la jurisprudence ce qui laisse une large plage
d'incertitude et d'interprétation dans son application. Cette jurisprudence peut être
reprise dans les statuts particuliers de certaines professions, comme les magistrats, les
militaires, les policiers, ou devenir une contrainte pour certaines fonctions, compte tenu
de leur position hiérarchique (ambassadeurs, préfets...)
Dans la pratique, les sanctions envers des fonctionnaires pour "manquement au devoir
de réserve" prennent la forme de mutation ou de déplacement car un manquement à
une règle qui n'est pas inscrite dans une loi ne peut faire l'objet d'une sanction officielle.
Le devoir de réserve se distingue du devoir de discrétion qui vise à protéger les secrets
des particuliers.
Liberté d'expression, oui ; mais cette liberté ne doit nuire ni à l’employeur, ni à toute
tierce personne en relation de travail18 !
Pourquoi se référer aux lois du pays pour des questions d’éthique professionnelle ?
L’existence d’un code d’éthique de l’enseignant dans un pays n’est pas suffisante pour
protéger les tiers contre des abus que commettrait un enseignant ; ni protéger
l’enseignant ainsi que le métier d’enseignant contre les intrusions de charlatans
éventuels. Cette protection ne devient effective que lorsque ce code est coulé sous
forme de loi, à l’instar des lois relatives à l’ordre des médecins, des avocats, des
infirmiers, des experts- comptables en RDC.
En nous référant aux lois du pays, nous pouvons relever des éléments susceptibles
de concerner la responsabilité civile des parties prenantes dans la mise en œuvre
des pratiques professionnelles relevant de l’enseignement.
18 La liberté d'expression (ou le droit d'exprimer librement sa pensée), garantie par la Déclaration des droits de
l'homme et du citoyen et par la constitution, est reconnue aux fonctionnaires sous réserve d'un usage qui ne soit ni
excessif, ni insultant à l'égard des pouvoirs publics et de la hiérarchie. Ainsi, dans le cadre du travail, cette liberté est
limitée par le devoir de réserve et le devoir de discrétion. Un mandat syndical autorise toutefois des critiques vives
puisque les fonctionnaires bénéficient de droits syndicaux.
28
II.1.9. Conscience professionnelle et discipline au travail
Avoir une conscience professionnelle dans son métier, c’est l’exercer totalement avec
dévouement, avec la compétence la plus élevée, dans le respect des attributions
assignées. La discipline au travail est connexe à la conscience professionnelle. Elle
consiste dans le respect strict des procédures, critères et des normes de travail qui
sont généralement consignés dans le règlement de l’entreprise.
29
Deux principes clés sont à relever :
Il faut donc adopter des stratégies appropriées aux adultes et aux équipes. Les
déclarations pompeuses d’intention de changer ; les indignations et les exhortations
orales et/ou écrites ne suffisent pas 19 . Une démarche stratégique pertinente
d’implantation et de promotion des valeurs s’imposent.
Nous allons proposer une approche pragmatique sur base d’expériences multiples
résultant d’une démarche volontariste raisonnée.
Nous allons présenter ici les outils de la stratégie d’implantation et de promotion des
valeurs au sein d’une organisation (étapes 4 et 5).
La mise en place d’un code d’éthique est une étape fondamentale dans la stratégie de
promotion des valeurs au sein d’une organisation ou au sein d’une profession. Deux
outils semblent fondamentaux :
19 Si plusieurs organisations intègrent des questions éthiques et déontologiques dans les ROI ; rares sont les
organisations locales dotées d’un code de déontologie ; et très peu d’une démarche systématique et continue de
protection des valeurs.
30
II.2.1.1. La charte des valeurs
La charte des valeurs comprend les principes d’action qui réaffirment les valeurs de
l’organisation :
➢ soit de façon générique en mettant en avant quelques valeurs clés qui fondent au
quotidien l’action des collaborateurs et sa politique de management ; qui vont
contribuer à construire l’identité du groupe ;
➢ soit en déclinant les valeurs prioritaires en fonction de parties prenantes (usagers
ou clients, responsables, salariés, etc.)
Exemple d’une charte des valeurs de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de
l’Ontario
L'engagement envers les élèves et leur apprentissage occupe une place fondamentale
dans une profession enseignante solide et efficace.
Conscients que leur position privilégiée leur confère la confiance des autres, les
membres de l'Ordre assument ouvertement leurs responsabilités envers les élèves, les
parents et tuteurs, les collègues, les partenaires en éducation et autres professionnels
ainsi que le public. Ils prennent aussi leurs responsabilités en ce qui concerne
l'environnement. Normes de déontologie de la profession enseignante :
Empathie
Intégrité
Le concept d'intégrité comprend l'honnêteté, la fiabilité et la conduite morale. Une
réflexion continue aide les membres à agir avec intégrité dans toutes leurs activités et
leurs responsabilités professionnelles.
Bien conçu, le code de bonne conduite des agents est le point de départ d’une
stratégie de prévention de corruption et d’une stratégie de croissance durable grâce
à la bonne image qui en découle, à la confiance qu’elle inspire :
➢ les valeurs déterminent fortement les comportements des acteurs internes au sein
d’une organisation ou d’une profession ; ce qui influe sur la qualité du produit ou
service proposé, et sur les attitudes et comportements des partenaires externes qui
sont notamment les usagers d’un service ou d’une administration, les clients d’une
organisation, d’un cabinet, les consommateurs d’un produit ; les bénéficiaires d’une
activité ; etc.
➢ une dégradation des valeurs au sein d’une organisation peut dévaloriser celle-ci, ses
produits ou service. L’image, le capital confiance sont fondamentaux pour la survie et
le développement d’une organisation, d’une profession.
Principe de minimalisme
Une déontologie n’est pas un ensemble de règles que l’on applique de manière
mécanique ; mais un cadre de configuration, c’est-à-dire un ensemble de principes,
de recommandations et de modèles qui permet de configurer des interactions
professionnelles.
Dès lors faut-il dresser une longue liste des règles dans le code pour régir toute la
conduite de l’enseignant ? En effet les anciens codes ont eu tendance à aller dans ce
sens, notamment le Code Soleil ou « Le livre des instituteurs » en France au début du
siècle. Ce code régulait la vie professionnelle, publique et même privée de l’enseignant
(Pachod, 2007).
Principe de sobriété
Les normes retenues ne doivent pas être trop nombreuses. Il doit s’agir d’un texte
court articulé autour de quelques articles-clefs, d’un texte de référence sur lequel on
peut prendre appui pour agir et faire des arbitrages. En effet trop de normes
anesthésient la norme.
Un principe de stabilité
Pour que le code soit stable, les obligations ne doivent pas être « chimériques » ou
extravagantes mais raisonnables, c’est-à-dire qu’elles doivent pouvoir être imposées
et acceptées de tous. Elles devraient donner « un sens suffisant de la justice » (Rawls,
2006, p.179183) ou de la morale à l’ensemble des membres d’une profession.
Un principe de neutralité
Le code devrait rester silencieux sur les formes de l’excellence didactique. Un code de
déontologie n’a pas à dire : « voilà la bonne méthode de lecture ; d’évaluer, etc. ». Cette
abstention offre la possibilité d’un accord pratique sur des normes et des procédures
entre protagonistes ayant des conceptions professionnelles et des convictions morales
différentes (Rawls, 2000, p.358).
La formulation réaliste du code de bonne conduite est la plus usitée. Elle prend une
forme positive, personnelle et pratique.
33
- Positive sous forme de recommandations positives qui indiquent ce qu’il convient de
faire sans trop se centrer, - comme la morale -, sur ce qu’il ne faut pas faire et qui
s’énonce sous forme d’interdictions négatives (ne pas) 20 ;
- Personnelle en s’adressant aux personnes physiques, seules dotées de conscience
individuelle ;
- Pratique pour être une référence dans la pratique quotidienne.
On retrouve ainsi dans les déontologies des adjectifs et formes nominales tels que
"raisonnable", "modéré", "approprié", "avec tact", "avec mesure", "avec discernement".
Ces formes sont qualifiées de "prédicats épais", c’est-à-dire dépendants du contexte ;
opposables aux "prédicats minces", indépendants du contexte, indice d’un régime
déontique binaire (Ruwen Ogien, 2007). L’usage des prédicats épais signale une
impérativité flexible qui va de l’obligation jusqu’à l’interdit en passant par le conseil
ou la recommandation. Il en est ainsi des codes de déontologie. Par contre les lois ne
contiennent pas de tels "prédicats épais".
20 La plupart des philosophes anglo-saxons qui sont à l’origine des "Business ethics" ont confondu éthique et morale.
L’article de référence du français Paul Ricoeur (1992) a rétabli la justesse des termes et des concepts utilisés.
21 Pareilles dispositions se retrouvent dans les codes de déontologie de nombreux métiers. Par exemple celui de la
Police nationale qui stipule que "lorsqu’il est autorisé à utiliser la force et, en particulier, à se servir de ses armes, le
fonctionnaire de police ne peut en faire qu’un usage strictement nécessaire et proportionné au but à atteindre".
34
La formulation des sanctions pour le professionnel déviant
Dans les écoles, les sanctions touchent directement la carrière du professionnel avec
toute la gamme des sanctions prévues dans le contrat. Les décisions du comité
d’éthique sont traduites en sanctions administratives pouvant aller jusqu’à la
révocation.
L’instauration des valeurs dans une organisation, si elle se veut efficace, ne se fait
pas par une simple déclaration, un affichage ou une remise du texte. Au-delà de la
formulation, l’usager et toutes les parties prenantes sont intéressées par la promotion
effective des valeurs en vue d’un service de la qualité attendue.
Une fois le code formulé, la stratégie de mise en œuvre comprend en gros quatre
phases :
L’établissement d’un code de bonne conduite sera suivi d’une forte sensibilisation de
tous pour leur faire connaître le contenu de la charte et du code. Dans une
organisation, la sensibilisation vise tous les salariés à tous les niveaux en
commençant par les plus gradés jusqu’aux exécutants.
Pour cela il est organisé des séminaires introductifs qui visent à faire connaître :
la dénonciation des manquements aux règles éthiques quel que soit leur
auteur, indépendamment des liens hiérarchiques ;
la protection de l’identité du collaborateur ayant signalé le
manquement.
la procédure à suivre ;
les ressources internes ou externes pour résoudre les difficultés
rencontrées.
36
appliquer les règles de conduite au sein de leur organisation. Cet engagement est
supposé jouer sur la conscience des membres de la profession ou les salariés.
On pourrait s’interroger sur la pertinence des effets d’un engagement personnel d’une
personne à adhérer à des valeurs et à adopter des comportements prescrits.
L’expérience en a démontré l’efficacité. Quoi qu’il en soit, l’engagement sera
périodiquement renouvelé ; par ex. chaque deux ans. Un séminaire sur l’éthique
précède cet acte.
Les affiches sont apposées dans tous les locaux et à tous les lieux de passage - halls,
cages d’escaliers, etc. Leur taille est fonction de la fréquentation des lieux et des
dimensions du local. Les dépliants seront distribués aux membres et aux clients.
➢ de tenir les membres en éveil sur les valeurs et les comportements typiques majeurs
dont ils doivent faire montre entre eux et avec le public externe ;
➢ de faire connaître au public les valeurs qu’il peut attendre des membres internes de
l’organisation ou de la profession.
Il est bon que tous les documents de communication interne et externe (agendas,
calendrier, papier en-tête, etc.) portent les affirmations fortes des valeurs éthiques
fondamentales et des comportements basiques des membres. Ils peuvent même être
gravées ou incruster dans la pierre ou la brique aux endroits les plus fréquentés.
Remarque
Lorsque cette contradiction entre le déclaré et les actes devient flagrante sans qu’il y
ait visibilité de la sanction, la politique éthique de l’organisation semble être un simple
outil marketing, ou pire, un double jeu qu’entretient l’organisation. Ce qui terni son
image et dessert l’organisation à moyen et même à court terme.
Ces types de situations sont justement à combattre par la sanction sans état d’âme
et la prévention grâce notamment à des séminaires périodiques.
37
II.3.4. L’instauration des structures de promotion de l’éthique
Les structures les plus fréquentes sont : le Comité d’éthique, le Comité d'examen des
allégations d'inconduite, Comité contre le harcèlement sexuel, l’ombudsman.
Comité d’éthique
Dans les organisations, le comité d'éthique est composé de manière paritaire tel que
la direction et le personnel y sont parties prenantes. Dans le but de promouvoir les
valeurs, il recommande aux instances dirigeantes :
Certaines organisations instituent une direction d’éthique en leur sein. S’il s’agit
d’une direction de l’éthique, sa composition sera un peu délicate du fait du risque de
sa dépendance trop forte de la hiérarchie dont les membres peuvent aussi défaillir.
Il est mis sur pieds soit de manière permanente, soit de manière circonstancielle. Il
travaille en étroite intelligence avec le comité d’éthique dont il peut dépendre. La
séparation des deux présente l’avantage de contourner le risque d’affaiblissement de
toute structure permanente s’occupant des comportements des hommes.
Une fois définie une politique contre le harcèlement sexuel (entre membres et envers
les clients), l’organisation à intérêt à instituer un comité spécifique contre le
harcèlement sexuel dont le mandat et la composition sont déterminés par ladite
politique. Cette spécificité permet de ne pas limiter les questions éthiques à la seule
38
dimension sexuelle et de perdre de vue les autres valeurs cardinales. Sa composition
et la définition de ses missions et de ses procédures requièrent des analyses
minutieuses du contexte.
Dans les organisations ou institutions, il est mis souvent en place une structure qui
joue ce rôle. L’Université du Québec a par exemple institué un "Protecteur
universitaire". En RDC, pareille disposition n’a pas encore été reportée au grand
public, là où elle fonctionnerait sauf dans certaines écoles secondaires.
Toute personne qui se retrouve offusquée par une violation des valeurs de
l’organisation ou de la profession se reporte à lui d’abord au lieu de recourir à la
hiérarchie. En effet celle-ci peut avoir tendance à couvrir les déviants, comme cela
est fréquent dans les administrations publiques, ou suite aux pesanteurs ethniques.
Illustration
En RDC, après que le Code de conduite de l’agent public de l’État ait été voté et
promulgué en 2002, une démarche d’instauration des valeurs prônées dans les
prescrits dudit Code a été engagée en commençant par la mise en place d’une
structure créée par le Décret-loi 075-2003 du 03 mars 2003 : l’Observatoire du Code
d’éthique professionnel, en sigle OCEP. Il recueille et assure le suivi des
dénonciations des méconduites. Outre des rapports de dénonciation, l’OCEP a à son
actif :
L’élan semble s’être estompé. L’existence d’un code d’éthique n’est donc pas
suffisante en soi pour instaurer les valeurs au sein d’une organisation. Certes elle est
primordiale et constitue une étape basique. L’indépendance des structures et des
mécanismes de mise en œuvre est tout aussi capitale.
39
II.4. L’EFFICACITÉ D’UNE POLITIQUE ÉTHIQUE D’ORGANISATION
En vue de l’efficacité d’une politique éthique, les éthiciens suggèrent qu’elle devrait
être :
➢ Soutenue sans aucune ambiguïté par les plus hauts échelons de la hiérarchie, dans
leurs discours comme dans leurs actes qui constituent autant d’exemples ;
➢ Expliquée par écrit et oralement, avec des rappels réguliers ;
➢ Applicable… c'est-à-dire que les salariés doivent tous pouvoir la comprendre pour la
mettre en œuvre ;
➢ Pilotée par les plus hauts échelons de la hiérarchie, avec des audits de routine sur sa
mise en œuvre et son amélioration ;
➢ Précisée par l’exposé très explicite des conséquences pour tout salarié qui désobéirait
à cette politique ;
➢ D’un contenu neutre par rapport à la question du genre et à toutes les composantes
de l’organisation.
Il apparaît ainsi que non seulement le texte peut poser problème, mais aussi
l’implication de la hiérarchie et l’organisation d’audits de routine quant à ce.
Ainsi la promotion de valeurs au sein d’une organisation ou d’une profession est une
quête permanente grâce à certains instruments tels que :
40
Chapitre III
ETHIQUE ET DÉONTOLOGIE DE L’ENSEIGNEMENT
Introduction
Les lois du pays priment sur les codes de déontologies des professions ou des
organisations. Elles contiennent des dispositions relatives aux activités et aux parties
prenantes dans l’enseignement (élèves, etc.) touchant à une interaction avec les tiers.
Ces rapports doivent être encadrer pour éviter tout abus. En outre un code engageant
les professionnels ne les dispense pas d’être passibles des peines relatives à toutes
les infractions au droit commun en cour d’enseignement (vol, viol, coups et blessures,
etc.) prévues dans le code pénal lorsqu’elles sont commises. Il ne peut se prévaloir de
son code spécifique car le pénal tient le civil en état.
A. la Constitution,
B. le Code pénal ; singulièrement la loi sur les violences sexuelles qui en est une mise à
jour du Code pénal,
C. la loi sur la protection des enfants,
23 Au Canada par exemple, ce code est une composante d’une loi sur les professions.
41
D. le Code de l’agent public de l’Etat
E. la Loi-cadre sur l’enseignement.
En fait, violer ces lois dans l’exercice de leur profession, mettrait les professionnels
de l’enseignement en conflit avec les lois. Ce qui engagerait leur responsabilité civile
et pénale devant les cours et tribunaux.
III.1.1. La constitution
La constitution énonce les droits et les devoirs généraux de tous en RDC ainsi que
les principes organisateurs du pays. Elle nous paraît constituer un pilier de l’éthique
professionnelle de l’enseignement du fait des droits et des devoirs des acteurs et des
parties prenantes de l’enseignement.
1. la personne humaine est sacrée : toute personne a droit à la vie, à l’intégrité physique
ainsi qu’au libre développement de sa personnalité. Nul ne peut être tenu en esclavage
ou dans une condition analogue, ni soumis à un traitement cruel, inhumain ou
dégradant (art. 16), être astreint à un travail forcé ou obligatoire.
2. Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion (art. 22) ; à
la liberté d’expression (art. 23), à l’éducation (art. 24), au respect de sa vie privée et au
secret de la correspondance, de la télécommunication ou de toute autre forme de
communication, sauf dans les cas prévus par la loi (art. 31)
42
➢ De bénéficier du respect de sa vie privée sans immixtions arbitraires ou illégales
dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes
illégales à son honneur et à sa réputation (art. 30) ;
➢ D’être protégé contre toute forme d'exploitation et de violences (art. 57).
Ce risque est encore plus réel du fait du pouvoir pédagogique ainsi que de la
vulnérabilité psychologique de l’adolescent/e aux sollicitations sexuelles. Certains
membres ou apprenants sont de professionnels du sexe. Vulnérables à ce risque, ils
doivent être prudents.
Elle a renforcé les peines dans le cas de viol (rapport sexuel non voulu) ou de rapport
sexuel avec l’élève mineur (moins de 18 ans). Ces peines sont doublées lorsque
l’auteur est l’enseignant ou a une autorité sur l’élève.
« Les personnes dépositaires par état ou par profession des secrets qu’on leur confie
qui, hors le cas où elles sont appelées à rendre témoignage en justice et celui où la
loi les oblige à faire connaître ces secrets, les auront révélés, seront punies d’une
servitude pénale de un à six mois et d’une … (art. 73).
Les apprenants ont droit à une éducation de qualité (art. 202) ; l’étudiant a droit à
l’information, la liberté d’expression à l’école (art. 204).
➢ d’exploiter les élèves à des fins contraires aux lois du pays, à l’ordre public et aux
bonnes mœurs ou aux objectifs de leur formation (art. 225) ; se livrer à des actes
attentatoires à la dignité de leur profession ;
43
➢ d’octroyer ou faire octroyer un document scolaire ou académique à un élève,
étudiant, apprenant ou à toute autre personne ne remplissant pas les conditions
prévues par la présente loi et les textes particuliers (art. 226) ;
➢ de porter atteinte à la liberté de l’enseignement telle que définie à l’article 3 de la
présente loi (art. 227) ; d’attenter à la liberté du personnel de l’enseignement
national en vue d’obtenir pour lui-même ou pour son protégé un avantage scolaire
ou académique (229) ;
➢ de passer aux voies de faits, aux violences, aux menaces ou pressions faisant
craindre … de perdre leur emploi ou de voir exposer à un dommage quelconque
leurs propres personnes, leurs familles ou leurs biens (230).
Les peines sont l’emprisonnement (3 mois max.) et/ou une amende allant de 50.000
à 100.000 FC ; le tout porté au double si l’auteur est enseignant ou parent (234 &
235) ; sauf pour l’attentat à la pudeur, aux bonnes mœurs, au harcèlement sexuel et
de viol commis sur l’élève, l’étudiant, l’étudiante et autre apprenant (236).
➢ Stricte impartialité ;
➢ Disponibilité totale,
➢ Compétence professionnelle
➢ Discrétion
➢ Sens d’éthique professionnelle, qui « se témoigne notamment par le dévouement,
l’intégrité, l’équité, la dignité, l’impartialité, la loyauté, le civisme, la courtoisie et le
devoir de réserve dans ses relations aussi bien avec ses supérieurs, ses collègues
et ses collaborateurs qu’avec le public ».
Les devoirs :
44
III.2. VERS UNE DÉONTOLOGIE DE L’ENSEIGNEMENT
Quel est l’apport d’un code de déontologie pour les professionnels de l’enseignement ?
45
« Dès lors que prévaut l’individualisme des conduites, des références morales,
des valeurs auxquelles on se réfère, la seule règle commune permettant la
coexistence se doit d’être explicitée, codifiée dans des textes et actionnées par
des procédures. À partir du moment où il n’est plus possible de faire fond sur
un implicite commun, nos relations avec les autres doivent être régulées par
la loi» (Roman, 1998, p. 55).
En d’autres termes, plus nous sommes indépendants, plus nous avons besoin de
règles. Par l’explicitation des règles du jeu, l’instauration d’un code de déontologie
réactive le sentiment d’appartenance à un corps lorsque celui-ci tend à s’étioler.
Lorsque l’éthos partagé est solidement ancré au sein d’un corps de métier, la
bonne conduite s’instaure facilement sans besoin de surveillance. Lorsque cet
éthos faibli parmi les professionnels, à l’occurrence les enseignants ; - et c’est
bien ce à quoi nous assistons aujourd’hui - ; la lisibilité et la prévisibilité du
comportement de l’enseignant faiblit.
Les usagers n’hésitent plus alors à recourir au droit pour arbitrer les conflits et
les malentendus. Alors le code de déontologie change de valence et devient une
instance protectrice des enseignants contre le risque d’abus inverse et de
dévalorisation de la profession.
L’exigence de transparence
L’école ne peut plus faire l’économie d’une information et d’une explication sur son
mode de fonctionnement ainsi que sur les dispositifs et les procédures
disciplinaires qu’elle utilise. Cette demande de transparence peut être située au
niveau :
24 Un code de déontologie est un dispositif professionnel qui tend à réduire les risques de recours juridiques en
rendant visible ce qui devait être fait normalement - et de manière minimale - dans certaines situations précises. Le
fait que la situation n’ait pas abouti n’est pas imputable à un manquement ou à une négligence, ce n’est donc pas
une faute mais un échec au sens où l’ensemble des conditions, dont certaines étaient par définition imprévisibles,
n’étaient pas réunies pour que la situation se réalise.
25 La personne compétente est celle qui sait construire des réponses pertinentes pour gérer des situations
professionnelles de plus en plus complexes. Si la formation vise à enrichir le capital des ressources incorporées, à
s’entraîner à leur combinaison et à leur mobilisation, la professionnalisation ajoute à la formation l’organisation de
situations de travail plurielles où s’expérimente, in re, la construction effective des compétences.
47
C’est moins une conformité didactique qu’une lisibilité déontologique qui est exigée
des enseignants. L’accent est mis sur la dimension éthique du métier et, au-delà, sur
le rôle et la place de l’enseignant au sein de l’institution (Prairat, 2002, pp. 138-151).
Un code de déontologie est pertinent s’il fournit au professionnel des repères et des
points d’appui pour orienter son action dans les situations difficiles qu’il peut
rencontrer selon différentes facettes du métier.
La formulation d’un code de déontologie devra être plus qu’une simple question de
règles, d’interdictions et d’obligations à poser ; elle prend en compte l’espace
inévitable de la raison et de l’imagination pour interpréter et saisir la conjoncture de
chaque situation professionnelle où agit un enseignant (De Munck, 1999, p. 39) 27.
La profession de l’enseignant est fondée sur une double exigence d’autonomie qui
demande à l’enseignant de se déterminer par lui-même et d’assumer ses actes ; et
d’authenticité qui l’appelle à être lui-même et à pleinement réaliser ses potentialités
(Taylor, 1994, p. 29).
26 Toute norme socio-morale, n’enferme jamais les modalités de son application Elle appelle une « sagacité
herméneutique» et, à l’inverse, présuppose un cadre qui l’oriente. (Guibet-Lafaye, 2006, p. 74).
27 La « compétence éthique » n’est pas une compétence à appliquer, elle est une compétence interprétative.
48
Néanmoins, l’enseignant est un salarié souvent fonctionnaire. Il est soumis à un
statut, un contrat et des règlements, bref à une hétéronomie avec un risque réel d’un
code de déontologie qui tendrait à se transformer en un cahier des charges et devenir
un outil de contrôle des salariés (Boltanski 1999 ; p. 557). Ce qui serait une atteinte
à la nécessaire autonomie et authenticité du travail de l’enseignant (Salas, 2009).
En fait, comme le note Mouralis (1997, p. 306), sous un contrat qui implique sa
subordination à une autorité, la déontologie est plus utile, pour le professionnel, car
elle réduit la subordination inhérente à la qualité de salarié aux seules sujétions
relatives aux conditions de travail. Le code d’éthique vient protéger l’indépendance
du professionnel dans son domaine strictement professionnel et peut même l’amener,
le cas échéant, à repousser des ingérences de son employeur sur ce terrain.
Pour Weiss et alii (2015), si les normes renvoient à des cadres juridiques, politiques
et sociaux qui les justifient, on peut toujours relever une certaine pluralité des
valeurs, voire des contradictions. Aucune société n’est homogène au point d’abolir
tout conflit, toute divergence entre ses membres. C’est pourquoi l’éthique enseignante
est nécessairement plurielle.
En effet, les valeurs ne tombent pas du ciel. Elles reflètent l’état des représentations,
des aspirations, des idéaux d’une société à un moment donné. C’est pourquoi on ne
saurait parler de l’éthique professionnelle des enseignants d’une manière abstraite et
intemporelle (sans la situer dans son contexte).
49
Deux exemples : le Congo belge et la France.
Les valeurs attendues de l’enseignant dans le Congo Belge, étaient marquées par le
contexte idéologique et philosophique de l’époque et dans les programmes
d’enseignement colonial. Autorité et autoritarisme, hauteur, distance dans les
manières d’être et d’enseigner étaient des valeurs attendues des enseignants. Ainsi le
fouet était de mise sans réprobation des autorités et des collègues. Les lois de l’après
indépendance qui ont introduit des réformes profondes des programmes, ont aussi
reformuler les valeurs attendues de l’enseignant.
Les finalités du système éducatif français ont été redéfinies en 1989, dans cette même
France : contribution à l’égalité des chances ; insertion dans la vie sociale et
professionnelle. Ces deux finalités entraînent des exigences éthiques et
déontologiques nouvelles : avoir des capacités relationnelles, disposer de techniques
de gestion et de résolution des conflits, se tenir au courant des évolutions de la société.
L’accent a été mis sur :
50
III.3.1.2. La prise en compte des épreuves rencontrées par l’enseignant
débutant
Selon Moreau (2004), le débutant ne peut anticiper la diversité des questions éthiques
qu’il va rencontrer, avec les élèves, les parents, les collègues. Il réalise alors que la
dimension humaine de sa profession et le besoin de dépasser toute déontologie
formelle.
28 D’autres composantes liées à cette relation seraient notamment : le niveau de moral et de l’engagement des
enseignants ; la violence et le harcèlement entre élèves, et entre élèves et enseignants ; l’engagement des élèves
51
Or la relation pédagogique est asymétrique. L’enseignant jouit d’un grand pouvoir
dans la relation pédagogique car c’est lui qui l’initie et la pilote. Il a l’expertise et la
maturité que n’a pas l’élève enfant ou jeune. Certains élèves sont plus vulnérables et
donc moins résilients. Ce qui appelle donc la responsabilité de l’enseignant.
➢ Les prédictions négatives sur l’avenir de l’élève : Bourrique tu es, bourrique tu resteras,
tu ne vas plus changer toi !
➢ Les jugements de valeur négatifs directs sur la personne : Les cancres seront toujours
des cancres !
➢ Les moqueries, l’humour : Ce sont les bébés qui écrivent comme cela !
➢ Les critiques acerbes : C’est impossible de faire un exposé pire que le tien !
➢ Les stigmatisations : D’un âne, on ne fera jamais un cheval de course !
➢ Les prises à témoin de la classe : Oui, tu ne comprends pas, je le sais ! Tout le monde
le sait !
➢ Les insultes : Tu es qu’une simple paresseuse !
➢ Les menaces : Je vais te secouer, tu vas comprendre !
➢ Les marques d’impatience : Bon ! On ne va pas y passer la nuit !
Si le fouet ou les coups sont une violence perceptible et révoltante, les paroles et toute
la communication non verbale peuvent devenir un autre lieu d’une violence exercée
contre les élèves. Cette violence pernicieuse a des effets dévastateurs sur le psychisme
et la neurobiologie de la victime surtout jeune. Elle peut être qualifié de « violence
éducative ordinaire » (VEO).
(Cohen, 2012 ; OCDE, 2009) ; le climat relationnel entre enseignants et entre eux et le personnel de direction ; le
climat de justice (Janosz, 1998).
29 Dans les signes vocaux verbaux Anolli distingue trois paramètres qui déterminent les caractéristiques
de la voix, essentiels pour la compréhension de l’énoncé linguistique : le ton par exemple descendant
de la voix pour prévenir que l’on est en train de terminer de parler ; l’intensité ou le volume de la voix
(fort ou faible) pour souligner, accentuer et emphatiser des éléments particuliers ; la vélocité ou la
rapidité liée au temps de la succession des syllabes (nombre de syllabes par secondes)
30 Autrement dit : Communication violente en éducation
52
comprendre les émotions d’autrui, réguler des différends de manière éthique et
responsable, et aussi éprouver de la compassion. Selon Allan Schore31, le rôle des
adultes dans le développement du cortex orbito-frontal est capital. C’est par les «
neurones miroirs » (actifs lorsqu’on observe un acte ou on l’accomplit), que l’enfant
victime de la VEO déchiffre - est affecté par - les intentions et les émotions de l’adulte.
Plus des 90 % des adultes pratiquent la violence éducative ordinaire dans le monde.
Ce qui provoque :
➢ La peur du regard des autres, de paraître nul devant eux et le prof, les mauvaises
notes, les comparaisons, sont des sources de stress qui fragilisent l’élève et
l’insécurisent.
➢ L’enfant/ado maltraité et vulnérable a de mauvaises notes, est en situation d’échec,
se sent nul, humilié. Il a peur des autres, et de l’école. Il entre en décrochage scolaire.
➢ Devenus parents, porteurs d’un “ handicap”, ces ex-enfants maltraités deviennent
esclaves de leurs émotions. Quel cercle vicieux de la VEO.
31 Allan Schore est un des fondateurs de neurosciences affectives et sociales; directeur du département de psychiatrie
de l’Université de Los Angeles. Il est psychiatre, psychanalyste, biologiste et biochimiste.
53
L’enfant /adolescent traité avec bienveillance renforce la confiance en lui, développe
son cortex orbitofrontal, éprouve du plaisir à créer et apprendre, devient capable de
se comporter avec bienveillance aujourd’hui et plus tard.
Les 5 domaines d’estime de soi Les trois pôles principaux de l’action positive sur
: l’estime de soi
Source : Marsollier
54
➢ de confiance et de plaisir à « l’école ».
À long terme, chez l’élève, elle a des effets sur la construction ou restauration de
l’ESTIME DE SOI, l’épanouissement et le développement personnels ; la capacité de
donner un sens à sa vie.
L’enseignant : L’élève :
• “sur-stress” de l’adulte /ses • Epreuve émotionnelle pour
besoins, ses attentes l’élève
• Mise à l’épreuve émotionnelle • Génératrice des sentiments
• Bascule du « relationnel » au « négatifs
réactionnel » ; • Et de changement d’attitudes
• Dérives comportementales : et de comportement de l’élève
verbales, voire non verbal ou para- (peur, etc.)
verbal.
➢ L’éthique est une disposition psychique (éthos), à s’interroger (seul ou en groupe) sur
la décision, le comportement le plus juste à adopter pour le Bien de l’autre. Ce qui
balise la vie éthique, c’est le souci de l’autre. (P. Ricoeur, 1990).
➢ Un registre de respect réciproque qui incline à respecter l’autre et (alors) à se respecter
soi-même comme sujet respectant. (Ph. Barrier 2012).
55
4) Adopter une posture éthique dans la relation pédagogique.
➢ Adopter une qualité de la communication (V, NV et PV) qui offre une réponse
appropriée aux besoins spécifiques de chaque élève.
Qu’est-il juste que je fasse pour l’élève ? Les grandes options normatives qui guident
l’éthique portée par la question « comment agir au mieux » (Erick Prairat, 2001) :
Ces quatre options sont en rapports dialectiques ; elles sont adossées aux valeurs et
structurées par la morale.
56
Quant à l’éthique de l’inspecteur ?
57
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
58
ANNEXE 1 : PETIT LEXIQUE
60
ANNEXE 2 : DÉONTOLOGIE PROFESSIONNELLE DES ENSEIGNANTS
(BURKINA-FASO) 2017
Sommaire
1. Le choix de la profession d’enseignant
2. Conscience professionnelle chez l’enseignant
3. Les droits et devoirs de l’enseignant
4. Exercices et questions de réflexion
Généralement, le choix d’un métier se fait par vocation, ou par orientation au regard
des compétences professionnelles découlant d’une formation ou de dispositions
naturelles constatées chez le sujet.
Quand ce choix du métier est volontaire, l’individu peut s’épanouir dans son exercice.
Lorsqu’il est fait en référence aux capacités de l’individu, celui-ci est efficace et fait
de bons rendements. La compétence est entendue comme la somme des capacités
physiques, intellectuelles et déontologie nécessaire pour l’exercice d’un métier donné.
La vocation quant à elle, est une prédisposition pour une profession. Elle est une
sorte d’attrait irrésistible, que le métier exerce sur l’individu, lui permettant ainsi de
voir les avantages qu’il peut en tirer, et de considérer les difficultés et autres
contraintes, non comme des sources de découragement, mais plutôt comme des défis
à relever. Elle suppose donc comme un idéal pour lequel l’on est prêt à se dévouer, à
faire don de sa personne, à se sacrifier.
L’enseignant ayant la vocation est alors celui-là qui possède des dispositions
naturelles pour la formation et l’éducation des enfants : l’amour des enfants,
l’enthousiasme dans l’exercice de la tâche, le don de soi, le sens du bien et du service
public, etc. Mais comment cela se traduit-il concrètement, ne critère que l’enseignant
doit remplir pour que son action soit efficace et bénéfique ?
Au nombre des qualités essentielles qu’il doit incarner, nous retiendrons que le bon
enseignant doit :
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➢ Être juste dans le traitement des enfants, parce que ceux-ci sont
particulièrement sensibles à toutes les formes d’injustice ;
➢ Être assidu et ponctuel, pour stimuler les enfants et leur donner le bon
exemple ;
➢ Être patient, parce que tous les élèves n’ont pas la même vitesse de
compréhension ; il y a des esprits vifs et alertes et d’autres qui sont lents ; d’où
la nécessité de répéter fréquemment, de mettre à contribution les mémoires
visuelles, graphiques, etc. et de soutenir les plus faibles ;
➢ Prêcher par l’exemple. Sa conduite de tous les jours doit être conforme à son
enseignement.
En plus des qualités susmentionnées qui sont indispensables pour bien faire son
travail d’enseignant, il convient de relativiser la vocation qui, si elle est nécessaire,
s’avère insuffisante sans qu’on lui adjoigne la conscience professionnelle.
L’enseignant est libre comme tous les concitoyens. Il peut épanouir sa personnalité,
manifester son indépendance vis à vis des opinions philosophiques, religieuses,
idéologiques, etc.
Toutefois, il ne doit pas perdre de vue que sa manière d’être, son langage, ses
attitudes sont observées, commentés et appréciés. Il doit par conséquent, pour rester
62
crédible aux yeux des élèves et des parents d’élèves et autres partenaires locaux de
l’éducation, faire preuve d’honnêteté, de tempérance, de modération, d’objectivité,
d’impartialité, etc.
Il doit également savoir qu’il est personnellement responsable de ses actes et de leurs
conséquences directes ou indirectes :
➢ Châtiments corporels ;
➢ Enfants laissés sans surveillance pendant les cours ou la recréation ;
➢ Enfant punis, mis à la porte ;
➢ Enfants exposés à des objets pointus, tranchants, ou à des substances
dangereuses ;
➢ Courses faites par les élèves au compte de l’enseignant ;
➢ Enfants qui se blessent en jouant ou en se bagarrant à l’école ; Dans tous ces
cas, la responsabilité civile de l’enseignant est engagée.
La responsabilité pénale de l’enseignant peut être aussi engagée, dans les cas de
délits ou de crimes comme les châtiments corporels interdits par la loi, les coups et
blessures volontaires ou involontaires dont l’enseignant est l’auteur.
La vocation est une condition importante parce qu’elle peut engager l’enseignant dans
la voie du dévouement à la cause des enfants. Toutefois, la conscience professionnelle
viendra compléter cette vocation là où elle existe et la suppléer là où elle fait défaut,
afin que l’enseignant engagé remplisse au moins les termes de son contrat.
En tant qu’agent public, l’enseignant a des droits, en même temps qu’il est soumis à
des obligations.
Outre les libertés publiques reconnues à tout citoyen par la constitution républicaine,
l’enseignant a des droits particuliers liés à sa qualité de fonctionnaire ou d’agent
contractuel de l’Etat.
Il a droit également :
L’enseignant doit du fait du contrat qui le lie à l’Etat, se soumettre à des obligations
spéciales qui diffèrent de celles du commun des citoyens.
Assurer le service : être présent à son poste de travail et assurer lui-même les
tâches qui lui sont confiées ; répondre devant ses supérieurs hiérarchiques de
l’autorité qui lui a été conférée et de l’exécution des ordres qu’il a reçus, de même
que du contrôle de l’exécution des ordres qu’il adonnés, il est responsable de
l’exécution des tâches de ses subordonnées, à l’exception toutefois de leurs
fautes personnelles. En somme servir l‘Etat avec loyauté et abnégation
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Refuser la corruption sous toutes ses formes.
Certaines obligations ne sont pas écrites, mais leur respect conditionne tout dans la
fonction. Elles relèvent de la déontologie et porte sur :
La réserve : elle est une sorte de prudence qui vous retient de dire ou de faire,
de garder par devers soi un certain nombre de faits ; elle s’applique donc au
comportement.
L’impartialité est la qualité de celui qui agit sans parti pris. En raison de la
fonction qu’il exerce, l’enseignant est tenu à l’impartialité, à l’indépendance, à la
sérénité de jugement. Dans le domaine de sa profession, il doit s’abstenir de
toute propagande pour ou contre un parti politique, une confession religieuse ;
le port d’un insigne politique, la distribution de tracts, l’apposition d’affiches
politiques sont proscrits dans les locaux du service.
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TABLE DES MATIÈRES
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