Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Les neuromédiateurs et les neuromodulateurs sont des molécules libérées par les neurones
au niveau de leur extrémité axonale.
Les neurones (cholinergiques) qui produisent l’ACh se trouvent dans 3 noyaux et ont des
axones qui vont partout dans le cerveau. L’ACh a donc un effet sur tout le cerveau :
augmentation de l’attention, de la mémoire, éveil, cognition.
Début de la maladie d’Alzheimer : les neurones qui libèrent l’ACh dans le SNC dégénèrent :
troubles de mémoire et cognitif et dysfonctionnement du système nerveux (avant la
dégénérescence et la perte des neurones en général)
2. Les monoamines :
Les monoamines ont des groupements amines et sont produites à partir des acides aminés.
La dopamine et la noradrénaline sont produites à partir de la Tyrosine et la sérotonine est
produite à partir du tryptophane grâce à des enzymes de conversion qui se trouvent dans
les neurones.
a. La dopamine :
Quand on fait une tâche, il y a à chaque fois une motivation derrière. Sans motivation, on
ne bouge pas. Si on perturbe le système dopaminergique, on ne bougera plus car on n’a
plus de motivation. Pour établir la motivation, le cerveau va se baser sur les besoins du corps
et génère la motivation qui permet de répondre à ces besoins. Les besoins sont du maintien
de la température du corps, manger, boire à parler ou avoir des contacts sociaux. Ex : J’ai
faim : système basique qui existe depuis la naissance. Le cerveau a des systèmes de
détection de l’hypoglycémie. Le bébé va alors crier puis les stratégies vont évoluer au cours
du développement… Pour se nourrir le cerveau va mettre en place une stratégie qui peut
soit donner lieu à un succès soit à un échec. Première stratégie : « Maman, j’ai faim ! » et
amène à un succès : la maman apporte de la nourriture. Il y a alors un renforcement de ce
comportement : la stratégie fonctionne et le cerveau met en place un système
d’apprentissage par la récompense. Si la maman n’amène pas de la nourriture, il faut
modifier son comportement et cela dépend de notre motivation. Si on n’a pas super faim,
on va attendre et reprendre la même stratégie. Si on a vraiment faim, on va se lever et aller
chercher de la nourriture dans le frigo. Une boucle va se mettre en place et va jouer sur
l’apprentissage, à chaque fois qu’on a un succès, il y aura libération de dopamine qui va
nous donner une sensation de plaisir (indépendamment du fait qu’on mange qui donne aussi
une sensation de plaisir !).
La première fois qu’on adopte une stratégie, il y a une libération de dopamine après le
succès. Puis le cerveau va anticiper la récompense : progressivement au moment de
l’apprentissage la dopamine sera libérée à l’avance. Si la stratégie ne fonctionne plus, il y a
une chute brutale de dopamine qui donne un sentiment de déception, de frustration qui va
permettre au cerveau de s’adapter. Donc en dosant la dopamine libérée, on va pouvoir
modifier le comportement.
S’il y a des perturbations dans la dopamine, on va avoir des problèmes au niveau du système
de récompense. Ex : Addiction : le cerveau ne sait plus se passer d’un comportement.
b. La Noradrénaline :
La noradrénaline est concentrée dans un
noyau dans le centre cérébral et les axones se
projettent dans les différentes parties. Elle est
l’hormone excitatrice qui déclenche l’état de
veille du corps. Elle va comme l’ACh dans tout
le cerveau. Elle module l’attention, l’éveil, la
concentration comme l’ACh mais va aussi jouer
sur les rêves : imagerie du rêve.
c. La Sérotonine (5HT) :
200.000 neurones = neurones sérotoninergiques. Ils
se trouvent dans des noyaux du tronc cérébral et
envoient des axones vers le cerveau. Molécule
extrêmement importante pour la personnalité et
les interactions sociales. C’est elle qui est
perturbée dans la schizophrénie. Elle régule
l’humeur, la personnalité, les interactions sociales,
l’anxiété, l’impulsivité. Important aussi dans le
sommeil et dans la perception en général. C’est
donc assez large. Elle va en fait nous donner l’idée
qu’on se fait du monde et on construit notre
personnalité en fonction de la vision qu’on a du monde. Si c’est altéré, on peut avoir une
dissociation de la personnalité, des humeurs différentes, des hallucinations, de la paranoïa.
3. Les neuropeptides :
Ils sont impliqués dans la douleur, faim, soif et bien-être. Quand on les augmente, on diminue
la douleur et on augmente le bien être.
➢ NO : gaz produit par les cellules (déchet toxique car induit de l’oxydation). A petite
dose, il agit comme un messager dans le cerveau. Il traverse librement des
membranes. Il est produit dans les neurones et diffuse librement.
Il peut agir comme messager rétrograde : Suite à un PPSE (glutamate) qui génère une
activité classique et à l’activité du récepteur au glutamate, il y a production de NO qui
va aller dans le neurone qui a libéré le glutamate (rétrograde) et va moduler la libération
de glutamate : autorégulation : un feedback négatif
Il y a encore certainement beaucoup d’autres petites molécules qui agissent sur notre
cerveau qu’on ne connait pas encore.
5. Vue d’ensemble :
Les psychotropes
Les psychotropes sont les molécules exogènes qui agissent sur les récepteurs des neurones.
1. Antidépresseurs :
Ils augmentent la présence des monoamines de manière non spécifique (on augmente tous
les monoamines en même temps : dopamine, sérotonine, noradrénaline) ou spécifique.
Le problème, c’est que l’effet n’est pas immédiat ! Il faut des mois pour que cela agisse ! On
augmente la sérotonine mais ce n’est pas le fait de l’augmenter qui permet directement de
ne plus être dépressif. En fait, l’augmentation de Sérotonine pendant un certain temps va
induire des modifications dans le cerveau qui vont permettre au cerveau de se rebalancer
lui-même et de retrouver une fonction normale progressivement. C’est donc beaucoup plus
complexe qu’on le pensait au départ.
2. Autres :
➢ Amphétamines : augmentent la libération de monoamines en bloquant la MAO et en
faisant fonctionner le transporteur cytoplasmique à l’envers (au lieu de récupérer les
monoamines, il va les mettre à l’extérieur). Il va donc y avoir une augmentation de
monoamines en extracellulaire, ce qui va stimuler le cerveau.
➢ Antipsychotique :
o HALDOL (halopéridol) : antagoniste dopaminergique
o Clozapine : antagoniste sérotoninergique
➢ Caféine : bloque les récepteurs à l’adénosine. Effet stimulant car l’adénosine a un
effet calmant.
Tous ces effets sont dus à l’adaptation du système nerveux à la stimulation d’origine
exogène. L’augmentation d’un neuromédiateur par une molécule exogène induit par
exemple la diminution de la synthèse endogène de ce neuromédiateur. Lorsque la
substance exogène n’est plus là, la quantité de neuromédiateur est trop faible, ce qui induit
la sensation d’inconfort. La reprise de la substance exogène permet de faire disparaître
cette sensation désagréable. Mais le processus de tolérance oblige à prendre la même
substance de plus en plus souvent et à des concentrations plus fortes. En cas de sevrage
prolongé, le système nerveux se réadapte et atteint un nouvel équilibre différent de la
situation de départ et en général plus fragile. Si on recommence à fumer par exemple, on
va très vite être à nouveau addicte.
La nicotine agit sur des récepteurs à ACh sur des neurones qui libèrent de la dopamine. Cette
dernière génère notamment la sensation de plaisir mais aussi entraine le système de
récompense.