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Tifinagh

Le tifinagh (en néo-tifinagh : ⵜⵉⴼⵉⵏⴰⵖ ; en tifinagh traditionnel : ⵜⴼⵏⵗ ; en alphabet berbère


latin : tifinaɣ), est l’écriture utilisée par les Berbères pour écrire leur langue, le tamazight. Elle
est dérivée des écritures originelles des langues berbères du sud algérien et du Niger chez
les Touaregs, le libyque initialement désigné sous le terme de numidique — tombée en
désuétude pour les langues berbères du Nord dès l'Antiquité — probablement par le biais du
tifinagh ancien du Sahara, dont il garde les caractéristiques morphosyntaxiques2. Au cours
des siècles, l'aire linguistique touarègue (Sahara algérien, libyen, malien et nigérien) est la
seule à avoir conservé ce système de codification.
Le tifinagh fait l'objet d'un intérêt particulier pour donner une codification autochtone
aux langues berbères du Nord au XX siècle. Mohand Amokrane Khelifati fait une première
e

tentative de codification du kabyle en tifinagh dans les années 1930. Plus tard, il est adapté
et réintroduit par le travail des militants berbéristes de l'Académie berbère comme option
d'authenticité de la pérennisation des langues berbères à l'écrit. C'est la naissance du néo-
tifinagh. Cet alphabet modernisé est employé depuis les années 1970 par les sphères
militantes berbéristes. Les travaux de standardisation sont repris, au Maroc, par l’Institut
royal de la culture amazighe (IRCAM) qui publie sa version du néo-tifinagh en 2001, basé sur
les travaux du linguiste Salem Chaker. Pour accompagner l'officialisation des langues
berbères, le néo-tifinagh IRCAM devient l’alphabet de l’amazighe standard marocain.
L'attachement au tifinagh tant dans la sphère touarègue que dans les milieux militants le
popularise, mais il se heurte à la concurrence d'autres alphabets, arabe et latin, ainsi qu'à la
question de sa propre académisation, autour de ses variantes anciennes ou modernes. C'est
ainsi que, paradoxalement, certaines initiatives conduisent à introduire les neo-tifinagh
kabyles comme solution moderne chez les Touaregs.
Aujourd'hui, le tifinagh originaire de l’Algerie et du Niger a été adopté par le Maroc comme
alphabet de l'amazighe standard marocain, langue officielle du pays depuis 2011 au côté de
l'arabe. Le tifinagh s'y est généralisé et apparaît partout : institutions, rues, entreprises,
télévision, produits de consommation, médicaments, etc. L'alphabet est aussi utilisé chez les
berbères du Nord-Ouest libyen pour écrire leur langue. L'Algérie, qui a introduit le tamazight
dans la constitution en 2002 comme « langue nationale » puis l'a officialisé en 2016, hésite
toujours entre le néo-tifinagh, l’alphabet latin et l'alphabet arabe. Cependant le tifinagh se
généralise employé dans la signalisation ou par l'agence de presse officielle : Algérie Presse
Service.

Lettres[modifier | modifier le code]


Ordr
Lettre Translittération
e

1 ⴰ A

2 ⴱ B

3 ⴳ G

4 ⴷ D
5 ⴹ Ḍ

6 ⴻ E

7 ⴼ F

8 ⴽ K

9 ⵀ H

10 ⵃ Ḥ

11 ⵄ Ɛ

12 ⵅ X

13 ⵇ Q

14 ⵉ I

15 ⵊ J

16 ⵍ L

17 ⵎ M

18 ⵏ N

19 ⵓ U

20 ⵔ R

21 ⵕ Ṛ
22 ⵖ Ɣ

23 ⵙ S

24 ⵚ Ṣ

25 ⵛ C

26 ⵜ T

27 ⵟ Ṭ

28 ⵡ U

29 ⵢ Y

30 ⵣ Z

31 ⵥ Ẓ

Obélisque numide au musée archéologique de Chemtou (gouvernorat de Jendouba,


en Tunisie).

Étymologie
Le mot « tifinagh » peut se traduire par « notre écriture » en tamacheq, et serait le pluriel du
terme « tafineq » qui désigne les caractères d'écriture en tamacheq utilisés par
les touaregs3,4. Selon l'ethnologue Jean Servier, le mot « tifinagh » renvoie à une racine FNQ,
« rappelant l'alphabet phénicien »5.
Une étymologie populaire soutient qu'il s'agit d'un mot composé de « tifi », qui signifie
« trouvaille » ou « découverte » en berbère, et de l'adjectif possessif « nnegh », qui signifie
« notre », donnant ainsi le sens global de « notre trouvaille »6.

Origine
Le tifinagh descendrait du libyque (ancienne écriture libyenne) bien que son évolution exacte
ne soit pas claire. Plusieurs signes libyques se retrouvent parmi les tifinagh ayant la même
valeur et des formes semblables4. Le domaine de l'écriture lybique s'applique au quart nord
ouest de l'Afrique, et était désigné initialement sous le terme d'écriture « numidique », terme
tombé en désuétude au profit du mot « lybique » pour désigner l'ensemble des écritures
proto-berbères2.
Certains historiens qualifient le libyque d'un emprunt à l'alphabet punique. Par ailleurs,
certains ethnologues ont pu isoler au mot tafineq (le singulier du mot tifinagh) une racine
« FNƔ » ou « FYNƔ » qui est partagée avec le mot utilisé par les grecs pour désigner
les Phéniciens. Toutefois cette supposition ne constitue pas une preuve suffisante selon des
auteurs tels que Gabriel Camps 7. Ce dernier système d'écriture était largement utilisé dans
l'antiquité par les locuteurs de langues berbères dans toute l'Afrique et aux îles Canaries.
L'origine de l'écriture est incertaine, certains chercheurs suggérant qu'elle est influencée par
l'alphabet phénicien4,5.
Les écritures libyco-berbères du Nord Sahara et les tifinagh anciens ont précédé les tifinagh
utilisés aujourd’hui par les Touaregs qui sont incapables de lire les tifinagh anciens2.
Dans la culture touarègue sahélienne, l'inventeur mythique du tifinagh est
l'ancêtre Anigouran, (parfois orthographié Aniguran ou appelé Amamellen2) personnage
connu pour sa grande intelligence et auquel sont attribuées plusieurs autres inventions4.
D'après Slaouti Taklit, professeur de linguistique au département de français de l'université
d'Alger, certains signes de l'alphabet libyque remonteraient au capsien et auraient été tout
d'abord des symboles religieux qui permettaient de nommer des êtres ou des objets, car
donner un nom revient à donner une réalité à ce que l'on nomme, autrement dit une seconde
vie8.
Selon plusieurs linguistes l'alphabet berbère ne serait pas un emprunt à l'alphabet phénicien
comme le soutient une hypothèse classique, mais proviendrait d'une
émergence endogène qui renvoie à une dynamique socio-culturelle largement interne à la
société berbère, approche désormais admise par la majorité des spécialistes9. Cette seconde
hypothèse pose cependant plusieurs problèmes10.
L'usage de cet alphabet tifinagh est, en tout cas, attesté par les témoignages rupestres
présents dans tout le pays touareg2.

Tifinagh ancien
Écritures Tifinaghs anciennes, site des gravures rupestres d'Intédeni près d'Essouk au Mali.
Le tifinagh ancien contient des signes supplémentaires, comme le trait vertical pour noter la
voyelle finale /a/.
Les modalités du passage entre le libyque et le tifinagh ancien sont inconnues. On ne sait
pas si cet alphabet était contemporain des formes libyques, ni même s'il est comparable à la
forme occidentale ou orientale du libyque. La période d'utilisation de cet alphabet, si elle n'est
pas établie avec précision, est largement antérieure aux conquêtes musulmanes.
La valeur des signes nous est transmise par le missionnaire Charles de Foucauld.

Tifinagh traditionnel[modifier | modifier le code]


Tifinagh traditionnel

Entrée à Kidal, ville touareg du Mali, au centre du massif


de l'Adrar des Ifoghas. Sur le côté gauche du rocher,
Kidal est écrit en caractères tifinaghs : « kd'l ».

Caractéristiques

Type
Abjad11
Langue(s)
Touareg

Historique

Époque
Antiquité - actuellement

Libyque saharien
Système(s) parent(s)
Tifinagh ancien
Tifinagh traditionnel
Système(s) dérivé(s)
Néo-tifinagh
modifier
Le tifinagh traditionnel des Touaregs, garde les caractéristiques morphosyntaxiques du
tifinagh ancien2. Il existe au sein du tifinagh traditionnel utilisé par les Touaregs quelques
divergences des valeurs des signes qui correspondent aux variations dialectales touarègues.
Si d'une région à une autre, la forme et le nombre des signes peuvent changer, les textes
restent en général mutuellement intelligibles car la plupart des différences graphiques suivent
la logique des variations phonétiques dialectales.
Les linguistes distinguent quelques sous-variantes de cet alphabet : celui de
l'Ahaggar (Algérie), de Ghat (Libye), de l'Aïr (Niger), de l'Azawagh (Niger/Mali) et de
l'Adghagh (Mali)2. En dehors de ces zones touaregs, toute usage des alphabets de la famille
des alphabets lybico-berbères ou tifinagh ont disparu en Afrique du Nord, à la faveur de
l'introduction des alphabets latins ou arabes2.
Particularités[modifier | modifier le code]
L'innovation la plus frappante est la ligature à dernière consonne /t/ ou à première
consonne /n/.
Comme le saharien, le tifinagh touarègue dispose d'un signe ⴰ /ʔ/ pour noter les voyelles
finales appelées tighratin (masc. tighrit).

 Les voyelles /i/ et /u/ (ou /o/) sont notées par les signes correspondant aux /y/ et /w/ c'est-
à-dire ⵉ et ⵓ (de façon comparable aux lettres yod et waw de l'hébreu ou de l'arabe).
 Les voyelles, qui sont au nombre de trois en berbère (/a/ ; /i/ ; /u/), ne sont notées qu'en
fin de mots ainsi pour les mots ciel (aǧenna) on n'aura pas ⴰⴶⵏⵏⴰ mais ⴶⵏⴰ
 La gémination n'est pas notée, deux mêmes caractères côte à côte se font entendre deux
fois
 Les autres dialectes l'emploient pour toutes les voyelles finales et, selon le père Charles
de Foucauld, pour toutes les voyelles initiales sans distinction (le signe a alors la valeur
de consonne glottale, mais phonétiquement peu ou pas marquée ; en cas de besoin, des
diacritiques arabes peuvent compléter le signe pour expliciter la voyelle initiale
représentée).
Les lettres sont épelées de différentes façons suivant les régions :

 dans le Ghat, la prononciation suit le modèle « ya-valeur consonantique ». Par


exemple, /b/ se lit « yab », /d/ « yad », etc. ;
 dans l'Ayer et chez les Iwelmaden, ce sera plutôt « e-valeur consonantique
redoublée » : /b/ « ebba » ; /d/ : « edda », etc. ;
 une légère variation dans le sud colore « ebba » en « abba ».
Parmi les tribus maraboutiques de la région de Tombouctou, on a relevé l'emploi
des diacritiques arabes pour noter les voyelles brèves.
Usage[modifier | modifier le code]
À part quelques rares utilisations pour la notation de textes longs, les tifinaghs traditionnels
ont souvent été utilisés pour des inscriptions sur des objets (bijoux, armes, tapis, etc.), pour
des déclarations amoureuses et pour des épitaphes. Toute transcription commence par la
formule « awa nekk [Untel] innân », c’est-à-dire « c'est moi [Untel] qui ai dit ».
Depuis peu, les tifinaghs sont utilisés comme support pédagogique pour la campagne contre
l'analphabétisme.
Il n'y a pas d'ordre pour énoncer les lettres de l'alphabet. Mais une formule mnémotechnique,
citée par Foucauld (1920), contient toutes les lettres ou presque : « awa näk, Fadîmata ult
Ughnis, aghebbir-nnit ur itweddis, taggalt-nnit märaw iyesân d sedîs. » (« C'est moi,
Fadimata, fille d'Oughnis : sa hanche ne se touche pas, sa dot est de seize chevaux. »).
Calligraphie[modifier | modifier le code]
Il existe une écriture cursive tifinagh, de laquelle dérive une caligraphie proposée par Hawad,
poète et artiste touareg du Niger2. Plus tard, d'autres artistes proposent des caligraphies
comme Moulid Nidouissadam, un calligraphe marocain12.

Néo-tifinagh[modifier | modifier le code]


Néo-tifinagh

Exemple d'écriture Néo-Tifinagh sur un panneau routier, au Maroc.

Caractéristiques

Type
Alphabet
Langue(s)
Langues berbères

Historique

Époque
1970 - actuellement

Libyque
Système(s) parent(s)
Tifinagh traditionnel
Néo-tifinagh

Codage

Unicode
U+2D30 à U+2D7F
ISO 15924 Tfng

modifier
Facebook en amazighe standard marocain utilisant l'alphabet néo-Tifinagh.Wikipédia

en tachelhit utilisant l'alphabet néo-Tifinagh. L’alphabet


tifinagh-IRCAM comprend trente-et-une lettres de base, ainsi que deux lettres composées
chacune d'une lettre de base suivie du signe de labialisation.
L'écriture des langues berbères du Nord a été souvent l'otage de l'ethnologie coloniale
employant des descriptions phonétiques en alphabet latin. Durant les années 1930-1940 les
travaux de Mohand Amokrane Khelifati proposent déjà un passage du kabyle à l'écrit par le
biais du tifinagh, mais sans lendemain13.
Le tifinagh et divers éléments du touareg sont employés pour « re-berbériser » les langues
berbères du Nord14. Les militants de la culture berbère font la promotion du retour à cet
alphabet : à la fin des années 1960, une association culturelle, l'Académie berbère, fondée
par Mohand Arab Bessaoud15. Elle effectue des travaux dans le but d'établir un alphabet
standard sur la base des tifinagh touarègues, afin de le faire revivre et de pouvoir transcrire
l'ensemble des variantes locales des langues berbères du Nord14. Les militants berbéristes en
font usage dans les années 1970 puis 1980, notamment à la suite du Printemps berbère. Les
universitaires ne suivent pas ce mouvement, et proposent soit la graphie latine ou arabe pour
transcrire les langues berbères. Le tifinagh ne s'impose que dans les années 1990, comme
option incontournable, fort de son caractère « authentique » et « indépendant des cultures
étrangères »14.
Salem Chaker, professeur à l'INALCO, proposa une révision de cet alphabet16. D'autres
systèmes issus des tifinagh des militants de l'Académie berbère17 ont été proposés par
l'association Afus Deg Wfus (Roubaix), la revue Tifinagh (Maroc), par le logiciel d'Arabia
Ware Benelux et l'IRCAM, et sont relativement similaires.
En dehors de l'aire linguistique touarègue, le tifinagh est introduit dans la sphère publique
lors du printemps berbère, par le phénomène du « barbouillage » des panneaux : les
indications en arabe sont remplacées par des indications en tifinagh18 et l'association Afus
Deg Wfus propose la première version du tifinagh informatisé19. La création du HCA (Haut
Comissariat à l'amazighité) algérien en 1994 ne permet pas de départir la question de la
graphie (tifinagh, latine ou arabe), même si elle prétend en faire la promotion20.
L’institutionnalisation du tifinagh connaît un essor avec l'officialisation, au Maroc, de la langue
berbère et sa transcription en tifinagh et la normativité introduite par l'IRCAM (Institut royal de
la culture amazighe) qui édite sa norme en 2001 en se basant sur l'alphabet proposé par
l'universitaire kabyle Salem Chaker. En Algérie, l'usage du tifinagh fait son chemin : l'agence
de presse officielle possède une version de sa page en tifinagh (avec des publications en
général dans la variantes kabyle) et le touareg emploie quasi-exclusivement les tifinagh
ancestraux alors que le kabyle est partagé entre tifinagh et latin, bien que les panneaux
emploient quasi-exclusivement le tifinagh, sans doute pour sa portée
symbolique21[réf. non conforme].

Normalisation internationale (Unicode)[modifier | modifier le code]


Avant la normalisation Unicode, le tifinagh n'était pris en charge que par un codage
compatible Windows ANSI remplaçant dans d'anciennes polices de caractères (aujourd'hui
obsolètes) les lettres de l’alphabet latin de base (dans cet ancien codage pris en charge par
un utilitaire de conversion pour Windows fourni gratuitement par l'IRCAM, seule une partie du
tifinagh de base était représenté, et aucune différence n'est faite entre les lettres latines
majuscules et minuscules pour représenter les autres lettres tifinaghs manquantes) :

Lettre Lettre Équivalente Lettre Équivalente


Ordre
Tifinagh Minuscule
Majuscule

ⴰ A a 01
ⴱ B b 02
ⵛ C c 03
ⴷ D d 04
ⴻ E e 05
ⴼ F f 06
ⴳ G g 07
ⵀ H h 08
ⵉ I i 09
ⵊ J j 10
ⴽ K k 11
ⵍ L l 12
ⵎ M m 13
ⵏ N n 14
ⵄ Ɛ ɛ 15
ⵃ Ḥ ḥ 16
ⵇ Q q 17
ⵔ R r 18
ⵙ/ⵚ S s 19
ⵜ T t 20
ⵓ U u 21
ⵖ V v 22
ⵡ W w 23
ⵅ X x 24
ⵢ Y y 25
ⵣ Z z 26

 Le signe de labialisation n'était pas représenté explicitement mais pouvait être marqué
par le guillemet double ASCII (") ou un autre signe similaire comme l'apostrophe ASCII
('), le symbole accent grave ASCII (`), le symbole accent circonflexe ASCII (^), ou encore
par la mise en style exposant du W=ⵡ (dans les documents où ce style était possible).
 Un tel codage peut encore être utilisé comme méthode de saisie sur un clavier latin
standard mais il ne constitue pas une bonne translittération latine des lettres tifinaghs. En
effet concernant l'alphabet de base de l'IRCAM, il y manque les 5 lettres géminées /ḍ/, /ṛ/,
/ṣ/, /ṭ/, /ẓ/ (pour la méthode de saisie, il peut être nécessaire d'utiliser une touche
supplémentaire) ; et la représentation P=ⵃ (par exemple) est trop éloignée de sa valeur
phonétique du /ḥ/ géminé, de même que la représentation V=ⵖ du /ɣ/ (gh) dont la
similitude de la lettre latine est seulement graphique avec la lettre tifinagh (et le symbole
gamma latin de l'API), ainsi que la représentation de O= ⵄ du /ɛ/.
À compter de la version 4.1.0 de la norme Unicode, les caractères tifinaghs sont codés dans
la plage U+2D30 à U+2D7F. La norme définit 55 caractères, mais nombre de caractères n'en
font pas partie22.
Représentation Unicode des glyphes (de gauche à droite)
Code +0 +1 +2 +3 +4 +5 +6 +7 +8 +9 +A +B +C +D +E +F
U+2D30
U+2D40
U+2D50
U+2D60
U+2D70

Tableau[modifier | modifier le code]


Voici un tableau comparatif entre les glyphes des lettres tifinaghes (ici dans leurs
variantes non calligraphiques, dites « capitales carrées » telles que présentées sur les
anciennes inscriptions lithographiées et dans les tables de caractères des normes Unicode
et ISO 10646) et les translittérations en caractères latins et arabes. De nombreux autres
styles existent pour ces lettres (de façon similaire aux styles des lettres latines) y compris
des versions grasses, italiques (« cursives », jointives ou non), « minuscules » (avec
jambages), avec ou sans empattement (serif), avec fûts fixes (imitant l'écriture avec un
crayon à tête ronde) ou en pleins et déliés (imitant le tracé à la plume ou au pinceau), des
formes artistiques et décoratives (inspirées des styles calligraphiques arabes ou latins) ; ainsi
que des formes didactiques (à usage scolaire pour l'apprentissage de l'écriture manuscrite et
la reconnaissance des formes et de l'ordre de dessin des traits). Il existe également divers
autres œils traditionnels (actuellement encore non normalisés) des mêmes lettres, propres à
certains dialectes amazighes ou régions linguistiques (par exemple tournées, ou en miroir
pour une écriture de droite à gauche). Les formes ci-dessous sont présentées dans une
direction d'écriture de gauche à droite.
Codes couleur
Couleu
Signification
r
Tifinagh de base selon l'IRCAM23,24
Tifinagh étendu (IRCAM)
Autres lettres tifinaghs
Lettres Touareg modernes
Lettres simples (et lettres modifiées)[modifier | modifier le code]
Translittératio
Codage
n
Glyph
Code Unicode « ANSI » Nom
e latin AP arab
(recommandé (déprécié
e I e
) )
U+2D30 ⴰ A a a ‫ا‬ ya
U+2D31 ⴱ B b b ‫ب‬ yab
‫ب‬
U+2D32 ⴲ bh β ‫ ڤ‬yabh
‫ڥ‬
‫ݣ‬
U+2D33 ⴳ G g ɡ
‫ڨ‬
yag

U+2D34 ⴴ ghh ɣ ‫غ‬ yaghh


U+2D35 ⴵ Ǧ yadj (Académie berbère)
dj d͡ ʒ ‫ج‬
U+2D36 ⴶ yadj
U+2D37 ⴷ D d d ‫د‬ yad
U+2D38 ⴸ dh ð ‫ذ‬ yadh
U+2D39 ⴹ Ḍ dd dˤ ‫ ض‬yadd
U+2D3
A ⴺ ddh ðˤ ‫ظ‬ yaddh

U+2D3
B ⴻ E è, ey ə yè, yey

U+2D3 ‫ف‬
C ⴼ F f f
‫ڢ‬
yaf

U+2D3
D ⴽ K yak
k k ‫ك‬
U+2D3E ⴾ yak touareg
U+2D3F ⴿ khh x ‫ك‬ yakhh
h h ‫ه‬ yah
U+2D40 ⵀ H
b b ‫ب‬ = yab touareg
U+2D41 ⵁ H yah (Académie berbère)
h h ‫ه‬
U+2D42 ⵂ yah touareg
U+2D43 ⵃ Ḥ hh ħ ‫ح‬ yahh
U+2D44 ⵄ Σ ʿ ʕ ‫ع‬ yaʿ
U+2D45 ⵅ X yakh
kh x ‫خ‬
U+2D46 ⵆ yakh touareg
U+2D47 ⵇ Q ‫ق‬ yaq
q q
U+2D48 ⵈ ‫ڧ‬ yaq touareg
‫ي‬
U+2D49 ⵉ I i i
ِ
yi

U+2D4
A ⵊ J yaj

U+2D4 ‫ج‬
B ⵋ j ʒ
‫ژ‬
yaj de l'Ahaggar

U+2D4
C ⵌ yaj touareg

U+2D4
D ⵍ L l l ‫ل‬ yal

U+2D4E ⵎ M m m ‫م‬ yam


U+2D4F ⵏ N n n ‫ن‬ yan
‫ني‬
U+2D50 ⵐ ny ɲ
‫ݧ‬
yagn touareg

‫نڭ‬
U+2D51 ⵑ ng ŋ
‫ڨ‬
yang touareg

U+2D52 ⵒ P p p ‫پ‬ yap


u u ‫و‬ you
U+2D53 ⵓ U
w w ‫ۉ‬ = yaw touareg
U+2D54 ⵔ R r r ‫ر‬ yar
‫ڑ‬
U+2D55 ⵕ Ṛ rr rˤ
‫ڕ‬
yarr

U+2D56 ⵖ V yagh
gh ɣ ‫غ‬
U+2D57 ⵗ yagh touareg
ɣ
gh d͡ ʒ ‫غ‬ yagh de l'Aïr
U+2D58 ⵘ dj ‫ج‬ = yadj de l'Adrar
ʒ

U+2D59 ⵙ S s s ‫ س‬yas
U+2D5
A ⵚ ss sˤ ‫ ص‬yass

U+2D5
B ⵛ C sh ʃ ‫ ش‬yach

U+2D5
C ⵜ T t t ‫ت‬ yat

U+2D5
D ⵝ th θ ‫ث‬ yath
‫چ‬
U+2D5E ⵞ ch t͡ ʃ ‫ ڜ‬yatch
‫تش‬
U+2D5F ⵟ tt tˤ ‫ط‬ yatt
‫ڥ‬
U+2D60 ⵠ v v ‫ ب‬yav
‫ڤ‬
U+2D61 ⵡ W w w ‫و‬ yaw
U+2D62 ⵢ Y y j ‫ي‬ yay
U+2D63 ⵣ Z yaz
z z ‫ز‬ yaz (Tawellemet)
U+2D64 ⵤ = yaz harpon
‫‍ڞ‬
U+2D65 ⵥ Ẓ zz zˤ
‫ﮊ‬
yazz

U+2D66 ⵦ é e yé (APT, Niger)


U+2D67 ⵧ o o yo (APT)
lettre modificative
de labialisation
U+2D6F ⵯ º ʷ ʷ ‍‫ۥ‬ = tamatart
≈ <exp> 2D61 ⵡ 25
séparateur
U+2D70 ⵰ = tazarast
U+2D7F ⵿ liant de consonnes26

Digrammes (ligatures possibles)[modifier | modifier le code]


Translittératio
Codage
n
Glyph
Code Unicode « ANSI » Nom
e latin AP arab
(recommandé (déprécié
e I e
) )
yag
U+2D33 U+2D6F ⴳⵯ Gº gw gʷ ‫گۥ‬
w
U+2D37 U+2D63 ⴷⵣ DZ dz d͡ z ‫ دز‬yadz
U+2D5C U+2D59 ⵜⵙ TS ts t͡ s ‫ تس‬yats
U+2D3D yak
U+2D6F ⴽⵯ Kº kw kʷ ‫كۥ‬
w
U+2D37 U+2D4A ⴷⵊ DJ dj d͡ ʒ ‫ دج‬yadj
U+2D5C t͡ ʃ yatc
U+2D5B ⵜⵛ TC tch ‫تش‬
h

Exemples de textes en tifinagh[modifier | modifier le code]


 ⵎⴰⴷⵢⵔⵜⵓⵍⴰⵎ madertulam soit : comment allez vous ?
 Azul fellawen !, soit « Bonjour »27 ou « Salut ! »28 en s'adressant à un groupe : « ⴰⵣⵓⵍ,
ⴼⵍⵍⴰⵡⵏ ! » (dans le style par défaut), « ⵣⵍⴼⵍⵓⵏ ! » (dans un rendu de style traditionnel :
bien que le codage Unicode soit identique, il faut installer la police Hapax Touareg pour le
visualiser ici correctement).
 Chez les touaregs, le mot « Azul » n'existe pas sous cette orthographe.
Les Imuhagh disent « Ahul ». Le mot se retrouve en zenaga sous la forme « Azol »
signifiant paix, il est donc analogue au « salam » arabe ou au « shalom » hébraïque.
Dans certaines tribus touareg, « Ahul » signifie simplement « Salut ! ».

Écriture cursive[modifier | modifier le code]


Un projet d’écriture cursive pour le tifinagh, intitulé « tirra », a été lancé par le graphiste Maha
Mouidine à l’École supérieure des arts visuels de Marrakech (ESAV) en octobre 201729.
L’Institut royal de la culture amazighe travaillerait depuis les années 2000 sur l’élaboration
d’une cursive du néo-tifinagh, qu’il a développé, pour l’amazighe standard marocain30.

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