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N° 10, 9ème année, 1443 H - 2021 G - 2971 Amz

Dossier

Hypothèses sur le(s) substrat(s) berbère (s) des parlers


des Jbala, en particulier, et des variantes pré-hilaliennes,
en général
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* Fouad Brigui : Université Sidi Mohammed Ben Abdellah – Fès
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Résumé :

Cet article essaie de répondre à la question de savoir de quel type de


berbère relèveraient les données de l'amazighe attestées dans les variétés
pré-hilaliennes de l'arabe marocain et, en particulier, dans les parlers des
Jbala. L'étude est basée sur l'examen de quelques éléments phonétiques,
morphologiques et lexicaux susceptibles de jeter une lumière sur ce
questionnement. Auparavant, nous faisons appel au contexte historique et
géographique, théâtre de cette dynamique. En effet, une étude de cette
nature suppose une connaissance approfondie de l'histoire de l'Afrique du
nord dont tous les éléments ne sont pas, malheureusement, à notre portée.
Raison pour laquelle nous nous limiterons à la formulation d'hypothèses qui
auront besoin d'être vérifiées dans le cadre d'une meilleure connaissance des
faits historiques ainsi que des variantes du berbère et de l'arabe aussi bien
celles qui sont déjà inventoriées que celles attestées dans cette aire
géographique et qui ne sont pas encore répertoriées.

Mots-clés : afro-asiatique, arabisation, dialectologie, Maghreb, pré-


hilalien, substrat.

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La question revient souvent de savoir quel lien existe entre la langue


des Jbala et la langue berbère.

La langue berbère elle-même a connu un contexte de présence


étrangère au nord de l'Afrique : Romains, Carthaginois, Vandales. Ces
contacts ont dû laisser des traces dans cette langue. Des éléments
linguistiques du latin y existent. La christianisation d'une partie de la
population berbère a dû favoriser cette interaction. La présence punique
permet de supposer que le contact avec des langues sémitiques avait déjà été
établi bien avant l'arrivée des Arabes. Ainsi, la dénomination « maqam eš-
šams » désignant une place historique à Larache relève de la langue punique
et non pas arabe. D'autres éléments relevés dans le parler tunisien vont dans
le même sens (Elimam : 2000).

À ce sujet, il est étonnant que les vestiges latins soient si patents


dans le berbère, alors que l'on n'en ne sait pas suffisamment sur l'influence
du punique sur cette langue. Cette influence devrait être importante puisque
les Berbères ont même emprunté aux Phéniciens un modèle, inspiré des
principes de leur écriture (mais sans emprunter directement cette écriture, à
part quelques symboles), dénommé, non par hasard tifinaghe (où l'on
retrouve la racine fnq qui renvoie au phénicien). 1 La civilisation
carthaginoise s'est implantée sur de longs siècles au Maghreb, du VIIe siècle
avant J. C. juqu'au IIe siècle (Elimam : 2009 : 26).

Les Berbères bilingues (parlant berbère et néo-punique), en


acquérant la langue des premiers conquérants arabes ont dû avoir assimilé
un type de langue avec lequel ils étaient déjà familiarisés. D'où, sans doute
la prédominance du "qaf" sur le "gaf" et une explication possible du

1
Encyclopédie berbère XXVIII - XXIX, ÉDISUD, Aix-en-Provence, Lybique / 4399.

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traitement fait au verbe "ǝg" ("faire" en berbère sanhajo-zénète) qui


corespondrait au "qi" (et ses variantes "lqi" et "rqi") dans les parlers
préhilaliens.

Aussi, les Berbères ont-ils déjà eu des contacts avec les autres
langues sémitiques dans le cadre d'échanges commerciaux et la présence de
communautés judaïques, ainsi que la judaïsation de franges de la population
du Maghreb. Il serait intéressant de connaître le type de langue parlé par les
Juifs établis au Maghreb avant la conquête arabe : arabe de Médine, hébreu,
araméen ? Quoi qu'il en soit, on devrait en retrouver, en principe, des traces
dans les langues maghrébines qu'elles soient berbères ou arabes. Il en serait
ainsi de l'emploi du morphème "di" avec diverses fonctions grammaticales
dans certains parlers pré-hilaliens (voir Brigui : 2019).

Auparavant, il conviendrait de dresser un aperçu de la situation des


communautés ethniques et linguistiques dans le vaste territoire du Maghreb
du point de vue des historiens et des géographes, particulièrement, en
relation avec la présence arabe (Camps : 1983; Lazarev : 2018).

Le Prophète décède en 632. Au VIIème siècle, à partir de 642,


occupation de l'Egypte, de la Cyrénaïque, la Tripolitaine (en 643 par Amrou
Bnou El-Aç), raid sur l'Ifriqiya par des tribus de Médine et des soldats
autochtones (autour de 647).

Vers 669, Oqba ben Nafê fonde Kaïraouan et continue vers l'ouest
jusqu'à Tanger et le sud-ouest vers le Sous.

Sur le chemin du retour, il est vaincu par Koceila, un Berbère


(converti à l'Islam) des Awraba (donc un zénète Branès), et tué. Koceïla
prend Kaïraouan et les Arabes battent en retraite vers la Cyrénaïque. Koceïla
meurt en 686.

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En 693, Carthage est prise et, en 698, Tunis est fondée.

La résistance aux Arabes est conduite par une zénète de l'Aurès, de


la tribu des Djeraoua, surnommée Al Kahina. Elle meurt en 700.

En 711, Tazik Ibn Zayad traverse le détroit, à la tête d'Arabes qui


s'orientent vers la péninsule ibérique soutenus par des Berbères du Maghreb
central et oriental ainsi que des Masmouda.

L'islamisation du Maghreb s'effectue entre le VIIème et le VIIIème


siècle. Elle concerne surtout les grandes villes, en l'occurrence Kaïraouan et
Fez (fondée en 809 par Idriss II).

Les Berbères des campagnes, Sanhaja et Zénètes, sont islamisés


surtout grâce à l'action de prédicateurs. Un mouvement kharéjite venu de
l'Ouest est bien accueilli par les Zénètes.

L'arabisation est surtout citadine. Dans sa première version, elle


s'effectue entre le VIIème et le XIème siècle et concerne les villes de
Kairaouan, Tunis, Tlemcen et Fès, ainsi que les régions maritimes
(débouchés de ces vieilles capitales) habitées par des sédentaires ruraux du
Sahel tunisien, du Contantinois, du Traras et des Jbala du Rif oriental.

C'est ainsi que les Berbères arabisés (ou bilingues) au VIIème siècle
ont un parler pré-hilalien, centré surtout dans les grandes villes de
Kairaouan, Tlemcen et Fès ainsi que dans l'espace géographique des Jbala,
le couloir de Taza et la région de Sefrou. Les particularités de ce parler
(phonétiques avec l'usage du qaf ou de l'occlusion glottale, morphologiques
avec, par exemple, l'usage de la VIIème forme verbale et lexicales avec un
fonds arabe ancien) lui donnent un certain air moyen-oriental : "hǟla" (ici, à

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Onsar; Ez-zriouli : 2018), "qwām" (En avant !) et "ƫḫānǝq" (se disputer), à


Bni Yazgha (Brigui et Maghraoui : 2018).

Au Xème siècle, les Zénètes étendent leur domination aux hautes


plaines. Les Berbères autochtones (les Sanhaja) se cantonnent dans les
montagnes de l'Algérie centrale et orientale. Parmi eux, les Kétama,
occupant la petite Kabylie, s'allient au mouvement chiite conduit par Abou
Abdillah qui libère Obeid Allah, prisonnier à Sijilmassa. Beija, Sétif,
Constantine puis Kairaouan tombent. La dynastie chiite fatimide contrôle
alors la plus grande partie de l'Afrique du nord. Le Caire, en Egypte devient
leur capitale.

Les Kharéjites se révoltent sous la conduite d’Abou Yazid. Les


Sanhaja du Maghreb central, commandés par Ziri, viennent à la rescousse
des Fatimides. Ces derniers laissent la gestion du Maghreb à Bologgin, fils
de Ziri.

Les Zirides décident de se détacher des Fatimides et de renier le


chiisme. Ils s'allient au Califat abbasside de Bagdad.

En représailles, les Fatimides offrent le Maghreb aux Béni Hilal


(venus, dit-on, de Syrie et d'Arabie), vers la fin du XIème et le début du
XIIème. Ils poussent les turbulents Beni Hilal vers le Maghreb central et
occidental. Des Zénètes arabisés se déplacent également vers l'ouest (Bni
Snous, variante de Bni Iznassen ?, par exemple), qui s'installent sur
l'actuelle frontière maroco-algérienne au nord-est ainsi que du côté de Kariat
Ba Mohammed sous le nom de Chraga : lit. ceux qui sont venus de l'est).
Les Beni Hilal s'orientent vers l'ouest, du sud tunisien au Rio de Oro, puis
remontent vers le nord.

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Les Béni Hilal sont suivis par les Béni Souleim. Les Ma'aqil (Arabes
yéménites) suivent la voie du sud et s'orientent vers le sud marocain et le
Sahara occidental.

Les Berbères arabisés (les Doukkala par exemple) avec la venue des
Beni Hilal (dont ils ont intégré une frange tribale) ont un parler bédouin.

Il serait simpliste de penser que les Berbères et les Arabes se sont


toujours affrontés sur des bases linguistiques et culturelles. Les rivalités
entre groupes berbères ont souvent poussé ces derniers à rechercher
l'alliance des Arabes pour combattre les membres de leur comunauté.

En 1120, naît le mouvement almohade conduit par Ibn Toumert. Les


Almohades battent les Hilaliens à Sétif. Mais ils en déportent des groupes
vers le Haouz et les plaines maritimes de l'Atlantique.

Au XVIème siècle, les Ma'aqil s'allient aux Saâdiens et des franges


de cette tribu remontent vers le nord.

Examinons maintenant la répartition des communautés berbères


selon Lazarev (2018), s'appuyant sur des historiens anciens tels que Al
Bakri, Ibn Khaldoun, Ibn Haouqal ainsi que des historiens modernes :

Lazarev évoque la répartition en blocs suivante :

1) Le bloc Masmouda :

Il est situé dans le Maroc atlantique, du Sous au Tangérois.


Linguistiquement, c'est l'aire des parlers Tachelhit. Les tribus qui lui sont
associées sont les Regraga, Doukkala, Haha, Berghouata des plaines
atlantiques et Bni Hasan dans le Gharb.

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2) Le bloc Sanhaja :

Il est situé à l'est du bloc Masmouda. Du pré-Sahara et du Sahara


occidental, il passe par le Sorgho, la moitié centre et est des régions pré-
sahariennes, le haut-atlas centre-oriental et oriental, le moyen-atlas et ses
bordures dans la moulouya et le Tadla (Fazaz), pré-rif et rif central et
occidental, les piémonts sud-rifains (région géographique des Jbala). Il
englobe aussi les populations de l'Ouergha, les Sanhaja de la haute
montagne rifaine. C'est la zone des parlers Tamazight.

Il connaît des arrivages du sud : Les Macénites (partie des


Berghouata, Moyen-Atlas et Tadla). Les Aït Atta sont les derniers venus.

Il connaît également des arrivages de l'est : tribus déchues du


Maghreb Central, en l'occurrence, suite à la récession kharijite (et
l'ascension des Fatimides). Lui sont associées les tribus Jerawa (tribu de Al
Kahina), Demmer, Matmata, Branes (dont font partie Werba du
Constantinois), Saddina et Maghila (dont on trouve une fraction chez les Bni
Yazgha, dans la région de Sefrou) ainsi que trois petites tribus de l'Ouergha
: Meziyate, Rhioua (Rghioua ?) et Lodjaia (Jaia ?).

Des régions pré-sahariennes du Maghreb central, arrivent les Zénètes


des steppes du Maghreb central et oriental, les Boqqates des steppes de
l'oriental et les Bavares du Maghreb central.

Les Nefzaoua arrivent de l'Ifrikiya et les Meknasa du sud tunisien.

Ces comunautés sont arrivées de l'est avec la conquête arabe du


Maghreb et de l'Espagne (à laquelle s'associent les Beni Hsan du Gharb du
bloc Masmouda).

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Les arrivants s'installent à l'ouest du couloir de Taza, dans les hautes


plaines du Saïss, sur les collines du pré-rif, plaines atlantiques du Habt au
Tangérois, région de Zerhoun (Werba).

3) Le bloc Zenata :

Le bloc zénati est plus compliqué à cerner ethniquement car souvent


désigné aussi par la dénomination sanhaja (de première race : Ibn Khaldoun
, cité par Lazarev : 2018). C'est linguistiquement qu'il forme un groupe, en
principe, homogène, du point de vue de la langue berbère. Les Zénètes
arabisés au VIIème siècle du Maroc se retrouvent dans l'espace Jbala et
parlent un arabe préhilalien.

Vers le Gharb, dans la banlieue de Casablanca, une localité est


dénommée Zenata.

Les Zénètes arabisés arrivés avec les Hilaliens ont un parler bédouin
(hilalien).

La question est de déterminer jusqu'à quelle mesure on peut faire


coïncider ces blocs de communautés culturelles avec des aires linguistiques
et de vérifier les décalages possibles entre ces aires linguistiques établies en
synchronie avec l'onomastique qui y est attestée.

En effet, ces zones ont connu d'incessantes migrations où des vagues


successives de populations agro-pastorales se sont succédées en laissant des
dénominations qui ne sont pas nécessairement le fait des habitants actuels.

On comprend comment Idriss premier a trouvé le meilleur accueil


auprès des Werba (Aoureba) du Zerhoun (originaires de la petite Kabylie).
Eux-mêmes s'étaient réfugiés dans cette région en conséquence de

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l'avènement des Fatimides (auxquels s'étaient alliée la tribu sanhajie des


Ketama).

Plusieurs éléments indéterminés se posent : lors de ce contact entre


Arabes et Berbères, quelles étaient les variantes du berbère en place ainsi
que les variantes de l'arabe parlées par les conquérants musulmans ?

Vu la confusion entre la langue et l’espace géographique, on a pu


penser que le substrat berbère pour le jebli était le rifain, langue considérée
par les dialectologues du domaine berbère comme appartenant au groupe
zénète. Un aperçu des variantes linguistiques présentes dans le Rif
géographique permet de constater que ces parlers n’appartiennent pas tous
au groupe zénète puisque, à côté du rifain proprement dit, y sont attestés le
sanhaji (Sanhaja des Sraïr) et le ghomari (parler probablement appartenant
au groupe Masmouda).

Ainsi, les trois grands blocs suggérés par Lazarev semblent intégrer
des "enclaves" issues des autres blocs : les Sanhaja kétama au Maghreb
central, les Zénètes au Zerhoun et au pays Jbala.

On trouve les parlers de type jebli au sein des trois blocs délimités
ci-dessus :

À l'ouest, Asilah (Amraoui : 2014) et Larache (et Tanger) sur le


littoral nord-atlantique, au milieu, le nord de l'ouergha et le couloir de Taza,
à l'est les Branès.

A l'extrême nord de la zone du milieu, Tétouan et les Ghomara, au


sud, la région de Sefrou et le Zerhoun.

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La partie nord des trois blocs est marquée par le spirantisme


(influence du zénète ?) et la partie sud par l'occlusion et, souvent,
l'assourdissement de la post-alvéolaire /ḍ/ (influence du sanhaji ?).

La naissance de la variété de langue arabe des Jbala serait à dater du


7ème siècle de l'ère grégorienne, à l’arrivée de la première vague
d'islamisation et, en partie, d'arabisation du Maghreb.

Dans la langue des Jbala, beaucoup d'expressions rappellent des


particularités que l'on retrouve dans les parlers orientaux du Cham.

Phonétiquement, l'utilisation du coup de glotte (occlusive laryngale


[ʔ]) dans les parlers citadins et de l’occlusive uvulaire sourde [q] dans les
parlers ruraux, contrairement à l'utilisation de l'occlusive vélaire sonore [g]
des parlers dits bédouins venus plus tard avec, essentiellement, les Béni
Hilal, à partir de la fin du XIème siècle jusqu'au XVIème siècle. Ainsi qu'en
morphologie (emploi de la 7 ème forme verbale : type nǝfʕǝl) et, lexicalement,
des vestiges archaïques de l'arabe.

Sur un autre plan, culturel cette fois, l'existence d'affinités culturelles


entre les Zénètes et les Arabes (en fonction de leur nomadisme) expliquerait
la facilité et la rapidité du processus de leur arabisation en comparaison avec
les Berbères Masmouda et Sanhaja, en particulier lors des contacts avec les
Béni Hilal.

Si le questionnement sur le substrat berbère du pré-hilalien,


concernait uniquement la langue des Jbala, la problématique resterait trop
restreinte, à notre avis. Nous pensons qu'il serait judicieux de l'étendre à
l’ensemble des parlers pré-hilaliens.

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Dans la perspective d'une étude plus poussée relative à cette


question, il conviendrait d'examiner, d'une manière plus exhaustive, des
données linguistiques berbères attestées dans les parlers pré-hilaliens ainsi
que dans l'onomastique de la région : toponymes, ethnonymes, termes
désignant la flore et la faune.

De l'étude des caractéristiques phonétiques, morphologiques et


lexicales de ces éléments, on pourrait mieux approcher la nature de ce
substrat et, subsidiairement, les contacts et la hiérarchie entre les substrats
en concurrence dans la zone d'étude.

D'une manière générale, les données linguistiques penchent plutôt


vers une base sanhajie avec des influences zénètes en fonction de
l'orientation nord-sud de l'aire linguistique pré-hilalienne, plutôt que
masmoudienne. Le parler berbère masmouda des Ghomara ne semble pas
avoir influencé leur variante arabe : le verbe "skǝr" (faire) qu'ils utilisent au
lieu de "ǝg" n'y est pas attesté. L'influence andalouse serait due à la nature
des contingents arabes (ou de leur aristocratie originaire du Cham) ayant
accompagné Tarik Ibn Zayad chargé par les Omeyyades de traverser le
détroit et leurs descendants repoussés de l'Andalousie lors de la
Reconquista.

Un classement des éléments du corpus objet d'étude en fonction de


zones géographiques serait utile. Il conviendrait de rechercher leur degré
d'ancienneté en fonction des connaissances accumulées sur les variétés du
berbère, tout en gardant à l'esprit le décalage possible entre les toponymes et
les ethniques, au vu des déplacements éventuels des populations. Colin et
Laoust (1932) distinguent les anciens résidents des nouveaux arrivants, dans
leur étude sur les variantes du pré-hilalien présentes dans le couloir de Taza.

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Il serait intéressant d'examiner de quelle manière les divers groupes


communautaires se désignent et à quelle ascendance ils se rattachent eux-
mêmes (exp. Sanhaja d ǝḍ-ḍǝl / Sanhaja d ǝš-šǝms) et d'examiner les
convergences éventuelles entre la variété de l'arabe et du berbère attestée
dans le même site géographique.

Les parlers septentrionaux semblent garder plus de résidus berbères


ainsi que des vestiges plus anciens de l'arabe. C'est ce qui ressort d'un parler
tel que celui du douar de Onsar (Ez-zriouli : 2018). On y trouve des termes
comme "nyar" (devenir brillant), "qăddăṛ" (mesurer), "ṣāṛ" (advenir), "ṛuf "
(armoire2; appentis), "ţǝdd " (sein), "kīr" (souflet de forgeron), ţmǝṭṭǝṭ
(s’étirer / s’allonger), par exemple.

On a aussi l'adjectif "nǎyyä" (cru, en parlant de la viande) dans le


parler d’Aïn Barda, Tafrante.

Un parler méridional tel que celui des Bni Yazgha présente


également des archaïsmes arabes : "nǟl" (obtenir), par exemple.

À Oued Laou (chez les Bni Saïd), la corneille est appelée "nǝġġār".
Si ce nom est arabe, les termes classés parmi le même champ lexical par le
dictionnaire en ligne ʔal-maʕānī, comportent, entre autres, le sens de
pousser des cris, crier en parlant d'un enfant en colère qui se roule par terre,
d'oisillon, de petits oiseaux chanteurs, mais pas directement de corneille. Le
thème aviaire est tout de même mentionné. La référence au cri évoquerait,
peut-être, le cri particulier de cet oiseau..

Ce qui pose un problème auquel on ne pense pas souvent : celui du


"substrat arabe" de l'arabe pré-hilalien. Autrement dit, quel(s) arabe(s)

2
Il s'agit d'un espace de rangement en bois comportant plusieurs étagères et encastré dans
le mur (précision de Ez-zriouli, communication personnelle).

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parlaient les Arabes en contact avec les Berbères à l'ère de leurs premières
incursions au Maghreb ?

Le curieux mot "lūggīḏ" (bouse de vache, lit. ce qui sert à allumer,


dans le parler d'Onsar), interroge un possible contact avec la langue des
bédouins, à la fois par sa nature arabe et par la réalisation de la vélaire
sonore [g].

Le verbe berbère "ṭaṣ" (dormir) est complètement intégré au système


de la conjugaison du parler d'Onsar (Ez-zriouli : 2018).

Accompli Inaccompli

ṭuṣţ nṭuṣ

ṭuṣţ ṭṭuṣ

ṭuṣţ ṭṭuṣ

ṭāṣ yṭuṣ

ṭāṣǝṯ ṭṭuṣ

ṭuṣna nṭuṣu

ṭuṣţu ṭṭuṣu

ṭāṣu yṭuṣu

Dans les parlers méridionaux, la présence du lexique berbère semble


s'amenuiser au fur et à mesure que l'on se dirige vers le sud. La morphologie
dominante des noms est de type sanhaji, mais certains patrons zénètes y sont
attestés. Par exemple, le terme "zuššǝn" (thym ?), chez les Bni Yazgha, a
subi la chute de la voyelle initiale, palatalisation et tension de la vélaire

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sourde et apocope de la voyelle finale (la forme plus complète étant :


azukǝnni). Ce serait dû probablement à la proximité des Berbères du
Moyen-Atlas. Quant à leurs voisins du couloir de Taza, les Ayt Waraïn, ils
partagent avec eux le phénomène de l'assourdissement de l'occlusive post-
alvéolaire /ḍ/.

Signalons que les éléments susceptibles d’appartenir au groupe


considéré comme le plus homogène (Laoust : 1942 : 207 ; Kossman : 2011,
2017, 2018), le groupe zénète, relèvent surtout de l'aspect phonétique, avec
ses incidences éventuelles sur la morphologie.

Ainsi, les noms zénètes connaissent, en général, la chute de la


voyelle initiale au masculin à l'état libre. Les toponymes se réduisent,
souvent, à une ou deux syllabes (Laoust : 1942). Le nom toponyme féminin
se présente sous la forme de l'état construit. Dans leur vocalisme, le a n'est
pas prédominant.

Dans notre corpus, la voyelle initiale se maintient à l'état libre. Le


vocalisme en a est prédominant, et la syllabation semble moins compacte
(termes polysyllabiques à voyelle pleine, et prédominance de syllabes
ouvertes), ce qui semble écarter une prédominance linguistique zénète :

azam (lion) : (Chalfi : 2016), contre izǝm ailleurs;

taza (col; n. de ville), contre tizi (col de montagne; le vocalisme en i


relèverait des zones présahariennes (Laoust : 1942));

ţäwǟza: entraide collective (douar Onsar, Rghioua, Ez-zriouli :


2018), contre tiwizi ailleurs;

ţuḏǟla: gerbe d'épis (douar Onsar, Rghioua), vocalisme en u et en a


et syllabes ouvertes (CVCVCV), comparer avec tadla (CVCCV).

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Intercalation de h, dans tah(a)la : source, fontaine; commune de la


région de Taza, ailleurs tala et dans le composé ahǝrmummu (autre
commune de la région de Taza), ahǝr (lion). On a ailleurs : ar, awr : lion
(Chaker : 2008).

La traduction de Ayt par : Oulad / Bni serait-elle ethniquement


arbitraire ? Voir Oulad Azam, Bni Ouaraïn, Ayt Sqato ... Bni serait-il un
terme préhilalien ?

La chute de la voyelle initiale serait une caractéristique zénète dans :

zalaġ (azalaġ : bouc reproducteur, nom de montagne aux alentours


de Fès), saïs (asays : grande place ouverte), friwaṭu (ifriwaṭu : caverne
venteuse).

Cette chute serait-elle due à un substrat zénète ou à une arabisation


de ces dénominations ?

Tandis que la voyelle initiale est maintenue dans agdal (pré, prairie),
par exemple.

La forme à l'état construit de tġat (nom de montagne, aux alentours


de Fès), la forme à l'état libre étant taġaṭṭ (chèvre), semble relever aussi d'un
substrat zénète.

Sur le plan de la syntaxe, on peut signaler un curieux calque de la


structure berbère : quelque de + N :

ši d ǝn-nsa (lit. quelque de les femmes : quelques femmes; Jbala et


Bni Yazgha (Brigui : 2015)).

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b ši d ǝl-ʕynayǝn (lit. avec quelque de les yeux-duel : avec de drôles


d'yeux; Bni Yazgha) 3.

Quant aux faits de lexique, notons que des termes sont communs à
plusieurs zones de cette région. Il en est ainsi du nom "asfǝṭ" (que nous
examinons ici dans le sens de tison) que l'on trouve dans des parlers arabes
et berbères à dominante sanhaja ou zénète, et curieusement pas chez les
Masmouda, à notre connaissance. Il ne figure, d'ailleurs pas, dans le
Dictionnaire Général de la Langue Amazighe (Centre de l'Aménagement
Linguistique : 2017) :

3
Fatima-Zahra Ghilan, communication personnelle.

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Langues Parlers arabes Parlers berbères

Localité Oulad Azam4 Onsar Taghrout Zerarda Goulmima Sanhaja Iḥeddouyen10


(Rghioua) 5 (Er-rachidia) 8 Sraïr 9
(Bni Yazgha) 6 (Ayt Waraïn) 7
Description

Singulier aṣfǝṭ aṣfǝṭ aṣfǝṭ aṣfǝṭ asfǝḍ asfǝĐ asfǝĐ

Pluriel asfṭawǝn aṣfafǝṭ aṣfafǝṭ isfṭawǝn isfḍan isfĐawen isfĐawen;

isfĐan (rare)

Glose En relation branche 1. tison; 1. tison; bâtonnet ‫شعلة النار‬ bâtonnet


avec le feu, brûlée par brûlé au bout brûlé à
morceau de le feu 2. fumeron, 2. Fig. cigarette sous forme (tison) l'extrémité
bois qui morceau de (parler des de braise (tison)
dégage bois mal jeunes).
beaucoup de carbonisé et (tison)
fumée. dégageant
beaucoup de
fumée (Dic.
Colin p. 15) 11

4
Chalfi (2016 : 178). L'auteur mentionne un autre sens de ce terme qui ne nous a pas été
signalé dans les autres parlers : "aṣfəṭ de la mariée : lors de la célébration d'un mariage,
ensemble de cadeaux que la future mariée offre à ses copines : friandises, antimoine, écorce
des racines du noyer...".
5
Ez-zriouli (2018).
6
Fatima-Zahra Ghilan (aidée par son père), communication personnelle.
7
Khalil Zouhir, communication personnelle.
8
Hassan Abou (ami de R. Boujtat), communication personnelle.
9
Charif Adardak, communication personnelle.
10
Rachid Boujat, communication personnelle.
11
Cité par Chalfi (2016 : 178).

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On peut noter que, dans sa version "zénètisée" (Sanhaja des Saraïr et


Iḥǝdduyǝn), ce terme est prononcé avec une interdentale sonore emphatique
en finale : [asfǝĐ] 12. En outre, ce qui est remarquable, c'est le maintien de la
voyelle initiale a dans la forme du pluriel qu'il soit ou non arabisé, dans les
parlers arabes (influence Sanhajie ?). La version de Goulmima
(probablement sanhajie) présente une particularité pré-saharienne, à savoir
la réalisation occlusive et sonore de la post-alvéolaire /ḍ/. Le terme est
connu aussi à Tounfite (province de Midelt, zone, par conséquent, Sanhaja)
sous la forme [asfǝḍ / isfḍawǝn] 13. Il faudrait vérifier si l'emploi du suffixe
du pluriel -awen est, en général, une option zénète et -an une option
Sanhaja.

Autre curiosité, la version Rghioua présente l'assourdissement du


phonème /ḍ/ en position finale. Ce qui semble à l'encontre de son système
phonétique qui ne comporte, en principe, que deux allophones de ce
phonème14 : une réalisation occlusive sonore [ḍ] et une réalisation sonore
interdentale [Đ] (généralement, en position finale). S'agirait-il là d'un
emprunt à un autre parler de phonétisme différent ? Et, dans ce cas, la
consonne finale aura été traitée comme un phonème et non pas en
allophone, /ṭ/ étant susceptible d'apparaître, dans ce parler, en position finale
en tant que phonème (exp. [məṭṭəṭ] : étirer).

Par ailleurs, dans ces parlers, on a parfois des surprises. ʔažūṭ veut
dire "faim" (à Onsar) alors que la forme berbère la plus connue est "laẓ".

12
Que soient remerciés, respectivement, Charif Adardak et à Rachid Boujtat pour ces
renseignements (communications personnelles).
13
Fadma, grand-mère de Mouâd Mellal, communication rapportée.
14
Ez-zriouli et Brigui : 2018.

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En outre, étant donné le mode de vie agro-pastoral de ces


populations, on peut considérer que le lexique de la flore et de la faune
pourrait constituer une source utile pour établir la nature du substrat. En
effet, une étude poussée des noms de plantes et d'animaux pourrait aider à
mieux délimiter l'aire zénète et non-zénète (sanhajie ? masmoudienne ?) du
substrat berbère des parlers jeblis.

Des noms berbères de plantes semblent spécifiquement non zénètes.


C'est le cas, par exemple de inula viscosa (inule visqueuse, en français).

En zénète, la plante inula viscosa est dite magraman (on entend


parfois bagraman) et mayraman chez les Iḥǝdduyǝn 15. Chez les Jbala
(Ghomara, Bni Oulid), on a entendu terrilan (Mourigh : 2016 ; Brigui :
2016, traduite, par ce dernier, incorrectement par "ciste") et telliran16.

Pour la corneille, on a :

aguğar/awğar17 (Oued Laou, la variante arabe locale déjà


mentionnée étant [nǝġġāṛ]).

Dans le Dictionnaire Général de la Langue Amazighe, on mentionne


[abalġa], comme nom de cet oiseau.

Aoudjar est également le nom d'un oued, dans le Rif. Ce terme serait
donc soit sanhaji soit zénète.

15
R. Boujtat, communication personnelle.
16
Pr. Mohamed Fennane de l'Institut Hassan II d'agronomie, communication personnelle.
17
[ğ] affriquée [ʤ], en API.

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Conclusion

Selon Kossman (2013) :"le dialecte substrat des parlers de la région


de Taza n'est pas le rifain, mais plutôt un parler du même type que le
senhaja".

Ceci semble vrai, dans une grande mesure. Mais nous pensons que
les parlers Jbala paraissent être influencés par les deux substrats sanhaji (sur
le lexique, notamment) et zénète (sur la phonétique et la morphologie, dans
une certaine mesure) en fonction de leur répartition géographique
(nord/sud). Il est à noter que le parler berbère des Ghomara possède, en plus,
des caractéristiques masmoudiennes.

Cependant, sur le plan du vocalisme, on peut noter la prédominance


de la voyelle a et la syllabation aérée (influence plutôt sanhajie). Mais
l'oscillation entre l'occlusion et le spirantisme en fonction de la localisation
sud/nord traduit une oscillation entre les deux substrats. Quant à la
morphologie nominale, on trouve, dans les toponymes, par exemple, des
formes aussi bien sanhajies que zénètes (maintien VS chute de la voyelle
initiale, état nominal libre VS construit). Dans ces derniers cas, la chute de
la voyelle initiale et la forme nominale construite tendent à donner à ces
formes une syllabation compacte (influence zénète).

Ceci semble s'expliquer par le flux et reflux intermittents des


populations Sanhaja et zénètes dans le Maroc septentrional et se traduire par
un certain dynamisme entre les faits de diachronie et les faits de synchronie.

La question se pose de savoir ce qu'il en est des Masmouda, si tant


est que l'on soit en mesurer de distinguer l'aire géographique des
caractéristiques ethniques de sa population. L'arabe des Ghomara, dans le

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nord, et celui de la zone du littoral atlantique allant, grosso modo, d'Asilah


et de Larache jusqu'au Tangérois, semble clairement "sanhajo-zénatisé".

L'influence masmoudienne s'exercerait plutôt sur les parlers arabes


du Haouz, du Sous (Destaing : 1937) et des zones présahariennes (parlers de
Marrakech et d'Essaouira, par exemple), en cohabitation avec les parlers
bédouins des Doukkala et du Gharb, plus au nord du littoral atlantique.

Le caractère hypothétique de cet article reflète toutes les incertitudes


qui règnent sur la question du substrat berbère sous-jacent aux variantes de
l'arabe maghrébin et donne la mesure des tâches qui restent encore à
effectuer dans ce domaine.

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