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Remerciements
Il n'est jamais facile pour un étudiant de trouver un stage, c'est pourquoi je remercie la
Ferme de Lisa de m'avoir accueillie durant ces quelques semaines.
De plus, je souhaite remercier le reste de la famille, notamment les fils de l’exploitant avec
qui j’ai eu l’occasion de travailler et qui furent très accueillants, rendant ainsi mon stage non
seulement professionnel mais aussi humain.
L’accueil chaleureux de la famille VIDEAU et toutes les connaissances que j’ai pu acquérir au
cours de ce stage me laissent un agréable souvenir.
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Rapport de stage en exploitation
2010/2011
Plan
1- Analyse globale de l’exploitation
Localisation
Histoire de l’exploitation
Activités de l’exploitation
Productions
Interactions entre ces productions
Mode de conduite
Commercialisation
Activités de service/accueil
Facteurs de production
Milieu physique
Main d’œuvre
Equipements
Objectifs de l’agriculteur
Niveau de revenu
Organisation du travail
Préférences éthiques
Environnement socio-économique de l’exploitation
Les conditions de marché
La règlementation
Les partenaires techniques
Insertion de l’exploitation dans le tissu rural
Environnement social
Analyse synthétique de l’exploitation
Atouts et contraintes de l’exploitation
Evaluation de l’exploitation
Analyse comptable
Analyse des forces et faiblesses
Recommandations
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Rapport de stage en exploitation
2010/2011
Introduction
J’ai choisi d’effectuer mon stage en exploitation agricole dans l’entreprise de Mr Videau, La
ferme de Lisa. Souhaitant m’orienter vers la filière fruits et légumes, l’opportunité de
pouvoir faire un stage en maraîchage c’est imposée. Mon choix c’est porté sur La Ferme de
Lisa car c’est une exploitation de petite taille, en agriculture biologique et relativement
jeune. Le concept d’une exploitation à taille humaine, privilégiant la vente de proximité m’a
tout de suite attiré. De plus, dans l’aventure de la Ferme de Lisa, il ne s’agit pas seulement
d’agriculture mais d’un état d’esprit en accord avec une préservation de l’environnement,
d’un mode de vie sain et un retour aux valeurs les plus nobles de l’agriculture.
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Rapport de stage en exploitation
2010/2011
Localisation
Histoire de l’exploitation
La Ferme de Lisa est une entreprise individuelle crée en 2007 par Valérie VIDEAU puis reprise
en Mars 2009 par son mari Laurent VIDEAU. Avant son arrivée en Bretagne en Avril 2006, la
famille habitait en région parisienne, le couple exerçait alors le métier d’aide soignant. Mme
VIDEAU a donc entrepris en 2007 une formation en aviculture (BPREA avicole) et a débuté
son activité d’élevage de poules pondeuses afin de pouvoir bénéficier d’une production
d’œufs dans le but de vendre des crêpes sur les marchés.
En Mars 2009, Mr VIDEAU reprend l’exploitation de sa femme en tant que Jeune Agriculteur
(<40 ans), après avoir suivi une formation en maraîchage au cours de l’année 2008 (BPREA
maraichage). Il rachète alors 30Ha de terre à la SAFER et débute une activité maraîchère sur
1,5Ha, tout en conservant l’élevage de poules pondeuses.
Aujourd’hui l’exploitation s’étend sur une surface de 31Ha dont 30Ha de SAU. Les
productions sont vendues exclusivement par circuits courts, majoritairement en vente
directe.
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Activités de l’exploitation
Productions
o Atelier maraîchage
La production maraîchère est la principale production de l’exploitation. Elle s’étend sur une
surface de 1,5Ha de maraîchage plein champ auquel s’ajoute 1200 m² de serre.
Une grande diversité de légumes sont produits sur l’exploitation, pas moins de 20 variétés
(Cf. Annexe 1). On retrouve :
Certains légumes nécessitent d’être implanté sous serre, le climat breton et le manque de
chaleur ne permettant pas de mener à bien ces cultures. On retrouve les tomates, les
concombres, les aubergines, le basilic et les poivrons.
La grande majorité des travaux ne sont pas mécanisés, ainsi le semis, la plantation, le
bâchage ou le désherbage s’effectuent à la main.
Les légumes sont arrosés manuellement grâce à un tuyau d’arrosage raccordé à une pompe
qui puise l’eau dans un cours d’eau situé en contrebas de l’exploitation ou bien sur une
citerne elle-même remplie d’eau issue du cours d’eau. Ainsi, l’exploitant paie simplement
l’électricité nécessaire à l’activation de la pompe. Mr Videau envisage d’installer un système
d’irrigation au niveau des 2 serres qu’il loue, car l’arrosage constitue une charge de temps
importante à l’échelle journalière.
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Pour certaines productions légumières, les plants sont réalisés sur l’exploitation (poireaux,
potiron…), les semences sont achetées à des entreprises locales spécialisées. L’exploitant
utilise alors du terreau biologique et dans certains cas des godets biodégradables en tourbe.
L’usage de la mini motteuse est indispensable afin d’obtenir des plants bien distincts et
sécables.
Dans le cas ou la proportion de réussite au semis est trop faible ou lorsque l’opération est
trop fastidieuse, les plants sont achetés directement à l’entreprise, notamment pour les
salades ou les choux.
Les légumes tels que les salades, les échalotes, oignons, … sont bâchés afin d’éviter des
travaux de désherbages trop fréquents, on limite ainsi le développement des adventices.
L’exploitant utilise des bâches plastiques perforées, l’usage de bâches biodégradable étant
trop coûteux.
Certains légumes comme les salades ou radis nécessitent l’installation d’un voile de forçage
afin de faciliter la germination et d’améliorer la vitesse de croissance des légumes.
La parcelle de maraîchage est implantée à des endroits différents chaque année afin de ne
pas épuiser le sol et de réduire les risques de maladies.
En 2007, l’exploitation ne comptait alors que 30 poules puis s’est étendue à 100 poules en
décembre 2008 lorsque Mme VIDEAU cède l’exploitation. A l’époque, la production d’œufs
servait alors à vendre des crêpes sur les marchés.
L’exploitation compte aujourd’hui 500 poules pondeuses, dont 90% de race Rousse et 10%
de poules de races rustiques : les Marans et Araucana.
Marans est le nom d'une race de L'Araucana est une race de poule
poule domestique française issue originaire de la côte ouest de
de la région de la petite ville de l'Amérique du Sud, découverte en
Marans (17) aux abords du Marais 1880 chez les indiens Araucanas au
Poitevin. Chili, d'où son nom.
Les poules sont élevées en plein air sur une surface de 4000 à 5000m², sur laquelle sont
disposés 9 poulaillers en bois de 9m² chacun.
o Atelier céréales
Sur le site de la Ferme de Lisa on retrouve 10Ha de grandes cultures dont 4Ha d’un mélange
triticale et pois et 6Ha de triticale d’hiver. La totalité de la récolte est conservée sur
l’exploitation, à destination de l’atelier élevage. Les travaux sur ces cultures ne sont pas
effectués par le chef d’exploitation mais par un prestataire de travaux agricoles.
Le rendement moyen est de 3,4T/Ha soit 34q/Ha ce qui est un bon rendement au vu des
statistiques agricoles annuelles 2010 publiées par l’agence AGRESTE, la moyenne du
rendement en mélange céréalier sur les côtes d’Armor étant de 35q/Ha.
Dans les années à venir, l’exploitant souhaiterait réduire la taille de ses parcelles en y
instaurant des haies/talus afin de limiter l’impact du vent sur les cultures et de restaurer une
flore de micro organismes au sein de la parcelle.
La récolte est stockée par l’entrepreneur à l’extérieur sous une double bâche afin d’éviter
aux oiseaux de venir la détériorer. Malgré cela, des trous dans la bâche par les oiseaux ont
entrainés de la moisissure dans les céréales l’an passé.
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On retrouve également 13Ha de prairie, dont 10Ha sont destinés à la vente aux vachers et
3Ha à l’élevage de poules pondeuses. La prairie est semée en septembre à la suite d’un
labour de la parcelle en Août, puis elle est fauchée en Juin.
La rotation s’effectue sur une durée de 3ans en alternant des céréales et de la prairie.
L’exploitant en est actuellement à sa première année de rotation.
Les années précédentes on aurait pu voir sur l’exploitation des cultures d’orge ou de sarrasin
mais les semences étant trop chères et les récoltes trop aléatoires l’exploitant n’a pas
souhaité poursuivre ces cultures. De plus, ces productions n’étaient pas utiles sur la ferme.
Le foin produit sur l’exploitation sert de litière pour les poules et d’aliment pour les ânes et
la chèvre lorsque l’herbe vient à manquer.
Semences
Céréales
Triskalia Triticale/pois Aliment Production de
légumes
Elevage de Fumier
Maraîchage
Prairie Litière poules
Magasins Biocoop
pondeuses Vente directe
Site internet KBTP
Vachers
Magasins Biocoop
Vente directe (paniers) Technosem, Biosem,
lkj
Site internet KBTP AgroSemence
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o Maraîchage
Les cultures légumières de Mr Videau sont menées en agriculture biologique, cela signifie
qu’aucun traitement chimique de synthèse n’est apporté sur les légumes. Les engrais
minéraux, désherbants chimiques, insecticides… sont proscrits par le cahier des charges.
Or les cultures légumières sont les cibles d’insectes ou champignons. Certains légumes y sont
plus sensibles que d’autres. Les salades, tout comme les pommes de terre ou les tomates
sont régulièrement attaquées par le Mildiou (maladie cryptogamique) aux alentours du mois
de Juillet, la chaleur et la pluie favorisant le développement du champignon. Ainsi les
pommes de terre sont traitées à l’aide de bouillie bordelaise (sulfate de cuivre) de juin à
juillet, toutes les 2 semaines, durant la période de floraison.
Les salades sont aussi la proie des limaces, l’exploitant applique donc un anti limace,
autorisé en agriculture biologique (15/06 au 15/07 toutes les 2 semaines).
Enfin, les choux sont quasi systématiquement attaqués par la piéride, un papillon dont les
larves se nourrissent des choux cultivés. L’exploitant applique donc de l’anti vers a base de la
bactérie Bacillus thuringiensis dès le début de la croissance du chou. Aujourd'hui cette
bactérie est l'insecticide le plus utilisé au monde en agriculture biologique.
Mais il utilise également des méthodes alternatives par l’installation de fleurs (œillet d’inde,
capucine, soucis) à proximité des légumes (pois par exemple), les pucerons s’attaque alors
aux fleurs et non aux cultures. Ou bien de géranium pour éloigner les mouches. Il instaure
également des associations de légumes afin d’éviter des pertes de récolte dues aux maladies
ou aux ravageurs et de ne pas appauvrir le sol. Une attention particulière est portée aux
successions de culture pour les mêmes raisons que celles citées précédemment.
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Les engrais minéraux étant exclus du cahier des charges, l’exploitant applique un engrais
organique riche en azote, phosphore et potassium, le Guano, les sols manquant de matières
organiques peuvent alors être rendus bien plus productifs. Cet engrais est constitué
majoritairement d’excréments d’oiseaux marins.
On note également l’utilisation de purin d’ortie. Le purin d’ortie est riche en azote, c'est tout
d'abord un engrais efficace, qui stimule la croissance des plantes et les renforce contre
certaines maladies. Ensuite, il présente un caractère répulsif face aux pucerons et aux
acariens.
Le désherbage est majoritairement manuel sauf dans les inters rangs ou l’usage du
motoculteur (fraise) est nécessaire. Le binage est également pratiqué.
Quand au travail du sol, le prestataire agricole vient effectuer des travaux sur les parcelles
maraîchères en utilisant une herse rotative avant chaque période de semis, au mois de
février. Son utilité principale est la préparation du lit de semence en brisant les mottes de
façon à ce qu'elles deviennent plus fines.
o Céréales
Aucun engrais minéral n’est apporté sur les grandes cultures, seul un apport d’amendement
organique (fumier) permet d’assurer une bonne fertilité des terres. Conformément au cahier
des charges de l’agriculture biologique, aucun intrant d’origine chimique n’est apporté sur
les cultures.
La rotation est un élément essentiel sur une exploitation en agriculture biologique, elle
permet de maintenir les sols propres, d’améliorer la richesse du sol en intégrant des espèces
enrichissantes comme les légumineuses (pois) et enfin de réduire la pression parasitaire et le
risque de maladies.
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o Poules pondeuses
Sur la ferme de Lisa, les poules sont élevées en plein air et nourries de grain concassé
(triticale/pois) produit sur la ferme, l’aliment est donc biologique, le complément
alimentaire est lui aussi certifié biologique. Les poules ne sont pas traitées contre
d’éventuelles maladies. De plus, la surface de l’enclos étant importante (environ 4000m²),
les 500 poules disposent d’un espace largement supérieur à l’espace minimum autorisé par
le cahier des charges (6 poules/m² en logement et 4m² de surface disponible par tête pour le
parcours extérieur). Enfin, les conditions d’éclairage sont parfaitement respectées (sont
autorisés un maximum de seize heures de luminosité par jour, avec une période de repos
nocturne en continu sans lumière artificielle d’au moins huit heures.)
Commercialisation
L’exploitation privilégie la vente de proximité, les circuits courts afin de pouvoir instaurer des
relations privilégiées et de confiance avec leurs clients. L’objectif premier étant de pouvoir
offrir au consommateur des produits locaux et de qualité.
La vente de panier de légumes s’effectue au travers d’une livraison à domicile tous les
vendredis matins. Les clients commandent leur panier directement auprès des Videau. Un
panier coûte en moyenne 8€ et contient environ 4kg de légume.
Il existe différents types de paniers : des paniers à 5€, 8€, 15€ ou 20€.
Exemple de panier:
8€
1kg de pomme de terre
4 oignons jaunes
1 botte de blettes
1 salade
1 botte de persil
Figure 13 Quelques paniers de
légumes
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Aujourd’hui en moyenne 40 paniers de légumes sont vendus chaque semaine contre une
moyenne de 20 paniers/semaine en 2010.
De plus, les produits de l’exploitation sont vendus sur un site internet de vente en ligne, le
site Kreiz Breizh Terre Paysanne. Il s’agit d’une association de 16 producteurs bretons en
agriculture biologique ou non, on retrouve par exemple un producteur de porc ou de
fromage de chèvre fermier. Les clients peuvent ainsi commander via internet des paniers de
légumes ou des œufs de la ferme de Lisa, mais aussi divers produits des autres producteurs
et venir chercher leur commande dans les différents points de vente disponibles (l’une des 9
exploitations ayant accepté d’être un lieu de dépot).
Le mardi matin, Mme Videau livre également les magasins Biocoop de Carhaix et de Mellac.
Ces magasins vendant exclusivement des produits biologiques sont approvisionnés en œufs
ainsi qu’en légumes, à raison de 40 à 50 plaques d’œufs/semaine pour la Biocoop de Mellac
et de 10 plaques d’œufs/semaine pour celle de Carhaix.
Tout en sachant que les œufs sont vendus au magasin biocoop par la ferme de Lisa au prix
de 0,33€ l’œuf (2€ les 6) puis sont revendus en magasin aux clients au prix de 0,38€ l’œuf
(2,28€ les 6). Le magasin Biocoop prend donc une marge sur les ventes de 14%, il en est de
même pour les prix de vente sur le site Kreiz Breizh Terre Paysanne. Cette marge est justifiée
du fait des frais de fonctionnement du magasin, elle n’est pas particulièrement élevée.
Si le client achète directement à la ferme il trouve donc ses 6 œufs au prix de 2€ (0,33€
l’œuf).
Ces prix sont relativement élevés du fait des coûts de production en agriculture biologique et
des poules de race rustique dont les œufs ont un coût de revient plus élevé.
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Rapport de stage en exploitation
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Dès Juillet 2011, l’exploitation approvisionnera deux restaurants de Carhaix, une pizzeria et
une crêperie. Ce qui leur assure des commandes régulières tout au long de la semaine et une
bonne publicité dans le cas ou les clients du restaurant sont satisfaits de la qualité des
produits.
A terme, les Videau aimeraient approvisionner les cantines des écoles primaires alentours,
afin d’offrir aux enfants scolarisés une alimentation de bonne qualité et les sensibiliser à la
préservation de l’environnement dès le plus jeune âge. Or les mairies ne sont pas toutes
prêtes à investir dans un tel projet, en effet elles devraient financer une partie de la
restauration scolaire, l’achat de produits locaux leur revenant plus cher et le prix des repas
pouvant difficilement être augmenté.
o La communication
On note la présence de l’exploitation sur les réseaux sociaux (Facebook) ce qui permet à la
ferme de se faire connaitre auprès d’un public relativement jeune, qui constitue une
majorité de sa clientèle.
Les 2 ânesses présentes sur la ferme, Lisa et Tara, sont un élement fort de l’exploitation car
elles en sont les mascottes et permettent ainsi une communication autour des différentes
activités de la ferme.
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Rapport de stage en exploitation
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o Partenaires amont
Les travaux pour les grandes cultures sont effectués par l’entreprise ETA Rundunic.
Les fournisseurs de la ferme de Lisa travaillent également dans le strict respect des normes
de l’agriculture biologique. Pour les semences et plants maraicher, l’exploitant se fournit
auprès des entreprises Technosem, AgroSemens ou Biosem. Le matériel horticole est acheté
chez le fournisseur HortiBreizh.
Pour les semences en grandes cultures, Mr Videau se fournit auprès de Triskalia. Les poules
sont achetées à la coopérative Cooperl’.
Les compléments alimentaires pour les poules sont fournis par le Moulin du Poher.
o Partenaires aval
Les magasins Biocoop de Carhaix et Mellac sont distributeurs des produits de la ferme de
Lisa. Les exploitants ne sont tenus à aucune exigence de production, seul un « contrat de
confiance » s’est installé entre les 2 coopérateurs. Ainsi, dans le cas ou la ferme ne peut
fournir de légumes ou du moins pas en quantité suffisante durant un moment, cela ne pose
pas de problèmes. Ce qui ne serait pas le cas si les exploitants approvisionnaient des grandes
ou moyennes surfaces classiques qui seraient bien plus exigeantes. Les Videau
approvisionnent également un magasin de diététique situé à Carhaix « équilibre » mais aussi
deux restaurants de la région, aucun contrat n’est établi avec ces différents partenaires.
Une fois par an à l’occasion d’une journée organisée par le GAB 22 (groupement des
agriculteurs bio bretons), un petit déjeuner à la ferme est organisé. Contre 5€, les visiteurs
peuvent apprécier un petit déjeuner biologique à la ferme et visiter la structure, diverses
animations sont alors proposées. En 2011, cette opération à eu lieu au moment du week end
de la pentecôte, la majorité des personnes venues visitées la ferme n’étaient pas des clients
habituels. Il s’agit donc d’un grand événement de communication. .
Les années passées les Videau organisaient un marché à la ferme tout les vendredis après
midi, mais ils ont arrêtés cette activité depuis 2010 car cela généraient trop de contraintes
(présence des clients aux abords de la maison) et demandait beaucoup de temps.
A long terme, les Videau envisagent la création de gites sur le site de l’exploitation à partir
de bâtiments déjà présents, mais dont la rénovation entraine pour le moment trop de frais.
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Facteurs de production
Milieu physique
o Sol
On retrouve sur l’exploitation un sol limoneux profond présentant une bonne réserve utile
et un bon potentiel agronomique, avec peu de cailloux et une roche profonde. Mais on
observe parfois des affleurements de roche (profondeur de la roche entre 1m et 10 cm).
Cultures pratiquées sur ce type de sol : prairies et cultures de vente. Ce type de sol ne
nécessite pas d’être drainé, en effet la terre s’assèche très vite et l’exploitant ne fait jamais
face à des problèmes d’inondation. En effet, l’ensemble des parcelles présente une
topographie relativement plate. Ce type de sol se travaille facilement mais peut présenter
des risques de tassement en conditions humides. On note que Mr Videau n’a jamais fait faire
aucune étude de son sol.
o Climat
Le climat du centre Bretagne (Rostrenen) présente une pluviométrie très élevée de l’ordre
de 1227mm par an en moyenne de précipitations. Les températures sont moyennes avec
des minimales de 5,2°C (moyenne mensuelle) et des maximales de 17,5°C. On parle ici de
normales saisonnières, soit la valeur moyenne pour les années comprises entre 1991 et 2000
(Source : Météo France). Ce type de climat ne nécessite pas d’irrigation des cultures
(arrosage) mais le manque de chaleur oblige à cultiver sous serre certaines légumes ou à
installer des voiles de forçage. Le risque de gels printanier est existant. On note que la
présence d’un climat pluvieux et de températures élevées en été est favorable au
développement de maladies cryptogamiques telles que le Mildiou.
Figure 16 – Courbe des précipitations et températures moyennes en Bretagne (Source : Météo France)
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o Paysage
On peut voir sur le plan du parcellaire (Cf. Annexe 3) que les différentes parcelles sont très
proches du siège de l’exploitation, juste à l’arrière de la maison. L’enclos des poules est donc
très rapidement accessible depuis la maison, ce qui évite une perte de temps, les œufs
devant être ramassés plusieurs fois par jour. De plus, les parcelles sont très proches les unes
des autres, ce qui facilite le travail. Seule une route sépare les 2 parcelles les plus éloignées
du siège de l’exploitation. Bien que Mr Videau ne s’occupe pas personnellement des
parcelles en grandes cultures, il s’y rend régulièrement.
Il existe 3 îlots sur l’exploitation, décomposés en 5 parcelles. Le premier îlot est divisé en 2
parcelles, l’une de 3Ha de prairie, l’autre de 6Ha de triticale/pois. Cet îlot est le plus loin de
l’exploitation, il est nécessaire de traverser une route pour y accéder. Le second îlot est
divisé en 2 parcelles, l’une de 3Ha de prairie, située à proximité du hangar, l’autre de 9Ha
(comprenant 1Ha de maraichage et 1ha de céréales et 7Ha de prairie). Le troisième îlot est
constitué d’une parcelle de 4Ha de triticale/pois de l’autre coté du hangar. Enfin, on peut
observer sur la parcelle la plus proche de l’exploitation, l’enclos des poules (5000m²), des
ânesses et une surface de maraichage (pommes de terre).
Main d’œuvre
o Demande d’astreindre
Mr Videau est seul avec sa femme sur l’exploitation. Mr Videau se chargeant principalement
des travaux de maraîchage et Mme Videau de l’élevage de poules pondeuses (collecte des
œufs) ainsi que de la commercialisation (livraison). On ne compte qu’un UTH sur
l’exploitation.
Durant le mois d’avril jusqu’à septembre, l’exploitant fait appel ponctuellement à des amis
qui viennent l’aider sur l’exploitation. Trois des fils de l’exploitant étant encore jeunes, ils
habitent sur l’exploitation et constituent donc une part importante de la main d’œuvre
familiale. Ces personnes ne sont pas rémunérées. Les Videau ne souhaitent pas embaucher
de salariés car cela génère trop de contraintes et de charges supplémentaires.
On note notamment des pics de travail au moment des chantiers de plantation pour les
cultures maraîchère (choux, poireaux…) ou lors des grosses récoltes (pommes de terre). Ces
périodes se traduisent par une surcharge horaire pour l’exploitant du mois d’Avril à Octobre.
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Equipements
o Bâtiments
Trois serres sont présentes sur l’exploitation pour un total de 1000m². Un tunnel de 400m²
est situé sur l’exploitation même, à l’arrière de la maison, il est présent depuis le début de
l’activité maraîchage. Mr Videau loue actuellement 2 nouvelles serres, dont la construction
vient de s’achevée qui sont situées à quelques kilomètres de l’exploitation. Ces serres sont
chauffées grâce au dégagement de chaleur produit par un méthaniseur appartenant à une
exploitation bovine. Un méthaniseur est dans l'agriculture écologique un réservoir de fumier
construit de façon que l'on tire un maximum de méthane du fumier en décomposition
biologique. Ces serres seront chauffées dès l’hiver prochain, d’Octobre à Mars. Le
propriétaire de l’exploitation bovine peut ainsi bénéficier d’aide à l’installation de son
méthaniseur, la chaleur dégagée étant réutilisée.
Figure 17 Serre chauffée, située sur Figure 18 Tunnel présent sur le site
un autre site qui celui de de l'exploitation
l'exploitation
Les nouvelles serres n’étant pas situées sur l’exploitation mais sur une autre commune, cela
implique des allers et retours quotidiens sur une dizaine de kilomètres car les légumes
doivent être arrosés tout les jours.
Pour l’élevage des poules, l’exploitation compte 9 poulaillers en bois, de 9m² chacun, les
poules étant élevées en plein air. A terme, l’exploitant souhaiterait investir dans un bâtiment
mobile pour les poules.
Figure 19 Un poulailler
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o Matériel
Dans les débuts de l’exploitation, ce matériel était suffisant et permettait d’effectuer tous
les travaux, or les surfaces et la demande en production ont évolué petit à petit en
augmentant, aujourd’hui le matériel n’est plus adapté à la taille de l’exploitation, il est sous
dimensionné. Malgré cela, les équipements permettent un travail efficace et sont adaptés
aux conditions de milieu et aux objectifs associés aux cultures.
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Rapport de stage en exploitation
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Dès l’été 2011, l’exploitant souhaite commencer à s’équiper afin d’améliorer sa productivité
au travers d’un travail plus rapide et surtout de réduire la pénibilité des travaux. L’achat d’un
semoir adaptable sur le motoculteur, d’une bâcheuse, d’une bineuse et d’un pulvérisateur
adaptables sur le tracteur sont envisagés, tout comme l’investissement dans une calibreuse
pour les œufs. L’achat d’un rotavator est prévu pour la fin de l’été 2011 afin d’augmenter la
rapidité des travaux qui étaient auparavant effectué à l’aide du motoculteur équipé d’une
fraise.
Niveau de revenu
L’exploitation étant encore jeune, il ne s’agit pas de l’objectif premier des exploitants. En
effet, les investissements lourds qu’ont nécessité l’installation ne permettent pas de dégager
de revenus durant les premières années. Malgré cela, le nombre de clients augmentant
chaque année, l’exploitant pourrait dès les mois à venir, se voir assurer un revenu
permettant de faire vivre confortablement toute la famille. L’objectif étant de pouvoir
réinvestir dans du nouveau matériel afin d’améliorer les conditions de travail.
Organisation du travail
L’objectif des Videau en ce qui concerne l’organisation du travail est de pouvoir réussir à
libérer du temps pour leurs enfants. L’exploitant a donc décider d’arrêter la vente de crêpe
sur les marchés depuis 2 ans afin de pouvoir profiter de week end en famille.
Mme Videau s’occupant principalement de l’élevage des poules et des livraisons qui ont lieu
le mardi matin et vendredi matin, cela lui permet de dégager du temps pour sa famille.
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Rapport de stage en exploitation
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Les Videau savent qu’ils pourraient améliorer leur résultat en étant présent sur les marchés
locaux pour vendre des œufs ou bien des légumes, ils pourraient également augmenter
considérablement le nombre de paniers vendus en faisant plus de publicité, or ils ont fait le
choix de rester une petite structure et de ne pas employer de salariés afin de réussir à
conserver du temps libre pour les loisirs et pour la famille.
Préférences éthiques
Au travers un changement radical de mode de vie en quittant la région parisienne, les
Videau on fait le choix de se rapprocher de la nature et d’offrir à leurs enfants
l’environnement et le mode de vie le plus sain possible.
Environnement socio-économique
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Rapport de stage en exploitation
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Ainsi la demande est très forte et les Videau se voient obliger de refuser de nouveaux clients
régulièrement car ils ne peuvent fournir suffisamment.
La réglementation
Les fondements de l’agriculture biologique, basés sur la non utilisation de produits
chimiques de synthèse, ont été traduits en des règles rigoureuses :
Au niveau mondial, le dispositif qui régit l’agriculture biologique est le codex alimentarius .
Il existe une même réglementation dans toute l’union européenne. Le 1er janvier 2009, le
règlement (CE) n°834/2007 a remplacé le règlement (CEE) n°2092/91 modifié.
Ainsi, un agent envoyé par l’organisme certificateur Certipack vient régulièrement sur
l’exploitation contrôler le bon respect de ces pratiques agricoles.
Pour la certification en AB, l’exploitant fait appel à l’organisme Certipack qui effectue des
contrôles réguliers des bonnes pratiques agricoles. A l’origine, les œufs produits sur la ferme
de Lisa portaient la mention Nature et Progrès, qui présente un cahier des charges plus
exigent que celui de l’agriculture biologique. Mais ce système de fonctionnement ne
convenait pas à l’exploitant qui a décidé d’arrêter de traiter avec cet organisme depuis
l’année dernière. En effet, il s’agit d’un système associatif dans lequel les producteurs
s’autocontrôlent les uns les autres (système participatif de garantie) et cela n’assurait pas
toujours un bon respect du cahier des charges.
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Rapport de stage en exploitation
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La ferme de Lisa souhaiterait tisser un lien durable avec les collectivités locales en
fournissant les cantines de l’école primaire du village, il s’agirait la d’un vrai projet à l’échelle
de la municipalité, incluant divers partenaires en faveur d’une économie de proximité. On
peut également voir la un pas pour le développement rural car cette prestation dans les
établissements scolaires permettraient d’attirer certaines familles vers des écoles situées
hors des grandes agglomérations.
Figure 22 et 23 - Œuvres réalisées par les artistes de l'association "le plancher" sur le site de la ferme
Environnement social
Le centre Bretagne est une région pionnière en termes d’agriculture biologique. En effet, il
existe une forte concentration d’agriculteurs militant en faveur d’une agriculture paysanne
en centre Bretagne. On observe alors un réseau d’entraide qui se met en place entre
agriculteurs partageant les mêmes valeurs. De plus, les consommateurs de la région
semblent davantage sensibilisés à ce mode de production.
23
Rapport de stage en exploitation
2010/2011
L’exploitant L’histoire
Objectifs - Exploitation crée en 2007 par Valérie VIDEAU
- Production de qualité seulement 30 poules pondeuses
selon les normes de - Reprise en Mars 2009 par Laurent VIDEAU +
l’AB acquisition de 30Ha de terres démarrage de
- Acquérir un niveau de l’activité maraîchage et grandes cultures + 500
revenu permettant des poules pondeuses
investissements - Acquisition de 2 nouvelles serres au printemps
- Fidéliser une clientèle 2011
régulière
- Vivre au maximum en
autonomie
- Conserver du temps
libre pour la famille
Atouts et contraintes
Environnement Equipement
Milieu physique Main d’œuvre
socio-économique Bâtiments
Marché très porteur Climat pluvieux et Main d’œuvre familiale Peu de matériel pénibilité et perte de
forte demande tempéré, pas de besoins en accord avec la taille de temps
Région sensibilisée à ce en irrigation, pas l’exploitation Pas de bâtiment pour les poules problème
type de production d’inondation, manque Pas de salariés sanitaire et perte de temps
environnement social d’ensoleillement simplification des
favorable démarches, gain de temps
Forte insertion dans le Sol facile à cultiver, bonne
tissu rural bonne rétention en eau,
visibilité de l’exploitation tendance au tassement
24
Rapport de stage en exploitation
2010/2011
Evaluation de l’exploitation
o Analyse comptable
Sur l’année 2010, le résultat courant s’élève à -4 736€, tandis que le résultat d’exercice est
de -2 736€ du fait des aides allouées aux jeunes agriculteurs (2000€). L’excédent brut
d’exploitation (EBE) s’élève à 11 325€. Ceci s’explique notamment par les nombreux
investissements réalisés au cours de l’exercice qui génèrent des charges d’amortissement
(7 557€), ainsi que par le résultat financier important (8 505€) car les remboursements
d’emprunts sont considérables.
L’EBE atteint 11 325€ contre 5 440 € en 2009, soit une augmentation de 5 885€. Les ventes
ont progressée de 12 872€ avec une production nette de 53 657€ en 2010 contre 41 183€ en
2009. Mais cette augmentation ne permet pas de faire face aux dépenses financières de
14 505€ et aux prélèvements privés de 10 331€. En effet, le remboursement des annuités est
de 14 080€ en 2010 et les annuités à venir seront supérieur puisqu’elles atteignent 20 000€
jusqu’en 2014. Le taux d’endettement est donc de 58% en long terme et de 10% en court
terme, ce qui est très élevé.
Le total des charges de structure est de 33 325€ contre 25 748€ en 2009. Ces charges sont
constituées pour 26% de charges financières et 23% de charges liées à la mécanisation. En
effet, les amortissements sont supérieurs que ce soit en matériel ou en bâtiments. Les
charges financières sont celles qui augmentent le plus du fait des remboursements
d’emprunts plus conséquents.
Ces charges semblent inévitables lorsque l’on débute une activité quelle qu’elle soit, il est
nécessaire d’investir et cela génère des frais qui ne seront remboursés que quelques années
plus tard, lorsque l’exploitation affichera un chiffre d’affaire permettant à nouveau
d’investir.
La marge brute grande cultures est de 3 999€ en 2010, ce qui est nettement inférieur à la
marge de 2009 (7 502€). Ces chiffres s’expliquent par le très faible rendement des cultures
de sarrasin (marge brute de -849€), malgré le prix de vente intéressant. Cette culture est
aujourd’hui arrêtée sur l’exploitation. On peut donc supposer que la marge brute en 2011
sera bien plus élevée sur les cultures de triticale/pois (marge brute de 4 115€ l’an passé).
On note que sur les grandes cultures, les charges opérationnelles sont composées de
semences et de travaux d’entreprises qui sont à peu près de 200€/Ha, ces charges ne
pourront être réduites, Mr VIDEAU ne pouvant s’occuper lui-même de ces cultures.
Les aides allouées par la politique agricole commune (PAC) constituent une source de revenu
très importante dans le fonctionnement de l’exploitation. En effet, en 2010 ces aides
s’élèvent à 9 730€, constitués uniquement d’aides découplées (DPU). A cela s’ajoute 5 711€
25
Rapport de stage en exploitation
2010/2011
de mesures agro environnementales (MAE), aides qui n’étaient pas perçues en 2009 car il
s’agissait du début de l’activité. De plus, en 2009 l’exploitant cultivait de l’orge et du blé noir
et bénéficiait donc d’aides couplées à la production à hauteur de 1332€, ce dont il ne
bénéficie plus aujourd’hui.
15000
MAE
10000
DPU
5000 Couplées
0
2009 2010
L’Excédent brut d’exploitation (EBE) reste faible par rapport à la moyenne des exploitations
agricoles bretonnes avec une moyenne de 47 300€ sur l’année 2010 (Source : AGRESTE-
DRAAF Bretagne). Les résultats moyens d’exploitation sur l’année 2010 en Bretagne
s’élèvent à 21 600€ contre 16 300€ pour le résultat courant, ces chiffres sont donc bien
supérieurs à ceux de la ferme de Lisa. (-4 736€ pour le résultat d’exploitation et -2 736€ pour
le résultat courant). Or ces chiffres sont difficilement comparables, car la ferme de Lisa est
une très jeune entreprise qui supporte des frais et des annuités bien plus élevés que la
moyenne des exploitations bretonnes prises en compte dans cette étude. De plus, la ferme
de Lisa commence tout juste à prendre ses marques localement et à engendrer un chiffre
d’affaire important.
26
Rapport de stage en exploitation
2010/2011
…positifs …négatifs
Facteurs internes… Grande diversité de productions Perte de temps et pénibilité due au
originalité manque de mécanisation et
Bonne productivité d’installation
Mode de commercialisation attractif Expérience limitée
Charges importantes liées au
remboursement des emprunts et
amortissement du matériel
Facteurs externes… Très forte demande du marché Concurrence avec la grande
Prix de vente élevés distribution Secteur qui doit encore
faire ses preuves auprès des
consommateurs, réticence
Forces Faiblesses
Opportunités Volonté d’élargir le champ de la Augmentation de la productivité par
commercialisation cantines l’acquisition de matériel libération
scolaire, restaurants, stand de vente de temps pour la commercialisation et
en bordure de route… le temps libre
Menaces Obligation de se démarquer par Nécessité de conserver une
rapport aux GMS nouveaux production de niche à petite échelle
produits pour le consommateur, ou en n’employant pas de salarié et en
redécouverte de produits anciens, n’exploitant pas de trop grandes
qualité supérieur et service surfaces afin de ne pas concurrencer la
personnalisé (livraison à domicile) GMS et d’assurer une clientèle
spécifique recherchant un produit de
qualité.
o Recommandations
Il n’est pas évident de formuler des recommandations pour la ferme de Lisa. En effet, les Videau ont
déjà un tas de projets en tête et savent ce qui pourrait améliorer leurs conditions de travail et leurs
revenus. Or, durant les 3 premières années de l’activité, les investissements sont limités car
l’exploitation ne dégage que très peu de revenus, la totalité du chiffre d’affaire servant à payer les
annuités. Ainsi, on peut seulement recommander à l’exploitation de prendre ses marques petit à
petit, de fidéliser une clientèle et de produire en adéquation avec la demande avant d’investir
sérieusement, car dans les années à venir les remboursements d’emprunts resteront élevés.
Il faudra également veiller à garder une exploitation à taille humaine, dimensionnée pour 1 ou 2 UTH,
sinon la ferme risque fort de perdre de son attrait. La clientèle semblant rechercher une structure
authentique et désirant retrouver l’aspect tradition du maraîchage. Si l’exploitation venait à
s’étendre de manière importante, alors les productions augmenteraient et il serait nécessaire
d’employer des salariés ou de fortement mécaniser ce que l’exploitant ne souhaite pas. De plus, la
commercialisation en vente directe et la relation clients se verrait détériorée. Seuls les effectifs
animaux pourraient être augmentés sans surcharge de travail, permettant ainsi de diminuer la part
des charges fixes en faisant des économies d’échelles.
Enfin, la ferme doit se démarquer au maximum des réseaux de grande distribution en proposant des
produits rares, originaux ou anciens. Cette démarche est déjà engagée par l’exploitant, tout en
27
Rapport de stage en exploitation
2010/2011
pensant que ces produits ont un coût de production, il faut donc également garder une gamme de
produits plus classiques afin de conserver des prix de ventes corrects et de satisfaire le plus grand
nombre de clients.
La ferme pourrait également songer à développer l’aspect culturel, peut être en s’associant de
nouveau avec des associations d’artistes. Ces manifestations renforcent la communication autour de
la ferme et permettent d’attirer une nouvelle clientèle.
En 2010, la filière bretonne d’œufs de consommation regroupe, dans 581 exploitations, 18,9
millions de places de pondeuses réparties dans 910 poulaillers.
La main d’œuvre employée au sein de ces exploitations s’élève à 1 013 équivalent-temps
plein. On note que le département des Côtes d’Armor est le plus important producteur
d’œufs de consommation en France avec 348 exploitations.
Figure 27 Répartition sur le territoire des poules pondeuses en mode de production biologique
Source : Agence BIO / OC
Les poules sont nourries de Triticale et de pois concassés auxquels sont ajoutés des
compléments alimentaires (soja, pomme de terre…). Ces compléments représentent environ
1/5 de la ration alimentaire des poules. Les poules sont nourries une fois par semaine, à
raison de 500kg/semaine, soit 1kg/poule/semaine.
28
Rapport de stage en exploitation
2010/2011
Les poules ne sont réformées qu’au bout de 3ans, elles effectuent une mue, contre 9 mois
en moyenne pour des poules élevées en batterie. Les poules pondent en continue au cours
de l’année, sauf en période de mue car leur aliment est toujours le même (apport de
protéines) et elles bénéficient de 16h de lumière par jour en toutes saisons car les poulaillers
sont équipés de lampes en hiver. En effet, la lumière et l’alimentation sont les éléments
prépondérants dans la production d’œufs.
Il faut savoir qu’environ 200 poules par an sont achetées à la coopérative Cooperl. Les
poules achetées n’étant pas systématiquement biologiques, il est alors nécessaire de les
convertir ce qui demande environ 6 mois, pendant lesquels la production n’est pas vendue,
les œufs servent alors à nourrir les cochons. Pendant cette période, les poules en
« transition » sont nourries avec de l’aliment biologique.
Les poules sont parfois victimes d’épidémie, dues à des parasites digestifs mais le taux de
mortalité n’atteint pas un seuil justifiant l’usage d’antibiotiques, sauf en 2010 ou le taux de
mortalité aurait justifié un traitement (41%).
Les Videau ont choisi d’élever des poules de race rustique dans l’objectif de préserver les
races anciennes (biodiversité) mais aussi de diversifier leur production d’œufs et de se
différencier. Ils offrent au client de l’originalité, au travers d’œufs bleus ou marron que l’on
n’a pas l’habitude de voir dans les rayons des grandes surfaces.
Mais contrairement aux poules rousses communes, ces races n’ont pas été sélectionnées
pour leur productivité. En effet, les Araucana ne pondent que lorsque la température
extérieure est supérieur à 20°C soit quelques mois dans l’année. Malgré cela, la présence
d’œufs issus de poules de race rustique apporte une valeur ajoutée sur la production totale
qui se vend plus chère que celle des autres producteurs, ces œufs ayant un coût de
production plus élevé.
L’exploitant envisage d’investir dans un bâtiment mobile afin d’éviter une perte de temps
lors de la récolte des œufs et de collecter des œufs propres car ils n’auront pas séjourné
dans la paille et n’auront pas été couvé. De plus, la présence d’un bâtiment adapté éviterait
les risques de maladies respiratoires dont les poules sont très régulièrement victimes à cause
de l’humidité dans les poulaillers. Ces maladies se manifestent par la ponte d’œufs
difformes, ce qui ne pose pas de problèmes à la vente. Enfin, si une épidémie survenait, le
fait de pouvoir changer le bâtiment de place limiterait la propagation de la maladie, et
permettrait ainsi de limiter les pertes.
29
Rapport de stage en exploitation
2010/2011
tous les mois. Mais la collecte d’œufs doit obligatoirement s’effectuée 2 fois par jour, ce qui
restreint inévitablement les départs en vacances. Il s’agirait de réformer les poules au bout
de 11 mois et non plus 3 ans, laissant ainsi un mois de libre à l’exploitant entre les 2 lots de
poules.
Les poules produisent en moyenne 300 œufs par jour soit 110 000 œufs par an ou
220oeufs/poule/an. Si l’on compare ces résultats aux statistiques agricoles annuelles
publiées par l’agence AGRESTE sur l’année 2010 alors on s’aperçoit qu’il s’agit ici d’un
rendement moyen en œufs de consommation. En effet, la moyenne en Bretagne s’élève à
300 œufs/pondeuse/an.
Les conditions météorologiques n’étant pas toujours bonnes les mois d’hiver, cela affecte les
poules qui sont élevées en plein air. En effet, l’énergie allouée à la production de chaleur ne
l’est pas pour la production d’œufs, de même pour l’énergie que les poules dépensent à
courir dehors. De plus, les traitements antibiotiques étant interdits (seul 2 par an) en
production biologique, les poules ne sont pas traitées de manière préventive, contrairement
à du conventionnel, ce qui entraine un taux de mortalité plus élevé en cas d’épidémie. Ce
taux est également lié à l’humidité qui règne dans les poulaillers en bois, les poules étant
sujettent aux infections respiratoires (bronchite, rhino-pharyngite) pouvant causer leur
mort. Enfin, on sait que les poules de race rustique produisent moins que les poules de race
commune et pas toute l’année, ce qui explique ces chiffres.
La quasi totalité des aliments pour l’élevage est donc produit sur l’exploitation (mélange
triticale/pois). En effet, l’absence d’apport protéique sur l’exploitation oblige l’exploitant à
acheter des compléments alimentaires à l’extérieur (Moulin du Poher). La production des
aliments d’élevage sur la ferme permet une économie importante, en effet l’achat d’une
tonne de céréales couterait environ 600 à 800€ contre 350€ si ils sont produits sur
l’exploitation.
30
Rapport de stage en exploitation
2010/2011
Le foin servant de litière pour les poules est entièrement produit sur l’exploitation.
Charges
Céréales et aliments 300-350€/tonne 3660€/an
produits
Aliments concentrés 600€/T 7052€/an
achetés
Poulette 4,74€ * 500 2370€/an
Foin en botte 0,90€/botte * 730 657€/an
Boite à œufs (pour 0,10€ * (110 000/6) 605€/an
6oeufs)
Frais d’élevage 148,50€/100poules 742,5€/an
Total des charges opérationnelles 15 086,5€
Produits
Vente d’œufs de 0,33€ l’œuf * 110 000 36 666,66€
consommation
Marge brute prévisionnelle 2011 36 666,66€ - 15 086,5€ = 21 580€, soit une marge brut
de 0,19€ par œuf, soit une marge brute de 1758€ par mois.
La marge brute en 2011 est bien plus élevée que sur l’exercice 2010, avec 21 580€ en 2011
contre 5 690€ en 2010. La marge brute par œuf était de 0,098€ par œuf en 2010, elle a
doublé. Ces chiffres s’expliquent par le fait qu’en 2010, le taux de mortalité des poules était
très élevé (41%), ainsi la production sur l’année était nettement inférieure (de l’ordre de 580
œufs vendus sur l’exercice) et donc la production nette fut moins bonne, 15 449€. En effet,
une épidémie est survenue et l’exploitant n’a pas souhaité traiter ses poules. De plus, les
charges étaient élevées en 2010 concernant l’alimentation des poules car le rendement en
céréales produits sur l’exploitation fut faible et la récolte n’a pas suffi à nourrir les poules, il
a fallu acheter des céréales ce qui augmente considérablement les charges, le prix des
céréales étant très élevé.
On peut estimer que l’achat à venir d’un bâtiment mobile pour les poules améliorera les
conditions de logement et ainsi on observera une diminution du taux de mortalité (5% en
2011 et une prévision de 2% avec l’installation du bâtiment) et donc une meilleure
production sur l’exercice 2012. (Figure 29)
31
Rapport de stage en exploitation
2010/2011
0
2009 2010 2011
Ainsi, l’atelier élevage constitue une part importante du chiffre d’affaire économique (Figure
30) et la production va être croissante dans les années à venir. C’est pourquoi les
investissements sont nécessaires dans du bâtiment et l’objectif d’une plus grande
autonomie pourrait être atteint en produisant la totalité des aliments d’élevage sur
l’exploitation. Enfin, en augmentant l’effectif des poules (jusqu'à 600, soit la capacité du
futur bâtiment), l’exploitant pourrait réduire ses charges fixes sur l’atelier.
autre cultures
3%
œufs de
consommation
légumes de
37%
plein champ
25%
32
Rapport de stage en exploitation
2010/2011
On pourrait imaginer une meilleure valorisation des œufs issus de poules de race rustique.
En effet, les œufs d’Araucana ou de Marans sont vendus au même prix et sur les mêmes
plaques que les œufs de poule Rousse plus classiques. Or, la production n’est pas suffisante
pour permettre une différenciation en magasin de ces œufs originaux, le nombre de poules
étant restreint et les poules ne pondant pas en continue sur l’année. On pourrait alors
penser augmenter la proportion de ces poules de race rustique au sein de l’élevage, or cela
augmenterait considérablement les charges et coûts de production et donc le prix de vente
de ces œufs. Mme Videau connaissant la clientèle locale, elle doute que ses clients soient
prêts à payer plus cher pour avoir des œufs hors du commun. C’est pourquoi, les Videau ne
souhaitent pas pousser cette production de niche et préfère assurer avec un fort
pourcentage de poules rousses dont la production d’œufs s’écoulera à coup sur, leur coût de
revient étant plus faible.
3 Etude thématique
Mon étude thématique portera sur la commercialisation des produits de la ferme de Lisa. En
effet, les Videau souhaiteraient élargir leur nombre de point de vente et pour cela ils ont
pensé à tenir un stand de vente directe en bordure de route. Ce mode de distribution est
encore très peu développé en Centre Bretagne. Ce projet nécessite d’effectuer une étude de
marché et une étude de faisabilité économique. Il faut alors considérer de nombreux
paramètres tels que le choix de l’emplacement avec sa fréquentation moyenne, les
variations de stock et les quantités à produire, ainsi que l’aspect communication et publicité.
Les facteurs de production tels que la main d’œuvre et le matériel sont également à prendre
en compte.
Avant de se lancer dans un tel projet, il est intéressant de prendre en compte les retours
d’expérience des professionnels ayant tenté ce mode de commercialisation. Or, les
maraichers possédant ce type d’installation sont très rares dans la région. C’est pourquoi je
suis allée interroger des maraîchers vendant leurs produits en bordure de route dans le
département de la Vendée. (Cf. Bibliographie pour la liste des producteurs)
33
Rapport de stage en exploitation
2010/2011
Etude de marché
o Emplacement
+ -
Mme Videau souhaiterait installer son Les quelques producteurs vendéens
stand sur le parking d’un restaurant (bar « Le m’ont affirmés que la majorité de leur
gavroche ») situé sur la route allant de clientèle n’était pas originaire du
Carhaix à Lorient. Cette route est très département. Il s’agissait majoritairement
fréquentée à la fois par les gens allant vers de touristes ou de gens de passage sur la
Quimper ou Lorient on assure ainsi une très commune. Or, le centre Bretagne n’est pas
bonne visibilité du stand. une région fortement touristique, on peut
De plus, le restaurant est situé à donc difficilement compter sur cette
proximité d’une salle de gym très clientèle.
fréquentée de la région, les clients de la salle On peut également supposer que le
recherchant certainement forme et santé, facteur climatique joue un rôle très
l’achat de légumes frais serait en accord important dans ce type de
total avec leur philosophie. commercialisation. En effet, les clients
Les clients pouvant se stationner potentiels s’arrêteront nettement moins
facilement grâce au parking on peut facilement s’il pleut. On justifie alors le fait
supposer qu’ils s’arrêteront facilement. que ces stands de vente soit beaucoup plus
Mme Videau ayant déjà discuté du présents dans le Sud de la France. Le climat
projet avec le propriétaire du restaurant, du Centre Bretagne n’étant pas toujours très
l’installation du stand ne devrait poser clément surtout en été, cela risque d’être un
aucun souci. Aucun frais ne sera appliqué, frein au bon fonctionnement de l’activité.
seule une contribution de quelques légumes
pour le propriétaire est de mise. Les
investissements engagés dans le projet ne
devraient donc pas être élevés.
L’absence de concurrence du même
type sur le territoire est un plus à prendre en
compte.
Les producteurs vendéens interrogés disent accueillir en moyenne 100 clients par jour. On
peut supposer que ces chiffres seront légèrement inférieurs dans le cas de cette étude, car
les producteurs interrogés se situent en région très touristique sur des communes de
grandes affluences. De plus, ces producteurs tiennent leur stand ouvert le matin et l’après
midi.
34
Rapport de stage en exploitation
2010/2011
Les Videau ne souhaitent pas produire plus afin d’alimenter leur stand en produits frais. Il
s’agirait d’un moyen d’écouler leur surplus de production qui ne serait pas vendu aux
supermarchés ou via les paniers. Etant donné les mois d’ouverture du stand, les principaux
légumes présents seraient les courgettes, les tomates, les aubergines, les concombres, les
herbes aromatiques… des légumes de saison facilement cuisinés et appréciés des
consommateurs, notamment des vacanciers à la recherche d’un peu de fraicheur et de
terroir.
Ce projet n’aurait pas été réalisable sur l’année 2011 car toute la production a pu être
écoulée, et les Videau n’auraient donc pas pu approvisionner un stand de vente. Or, dans
l’optique d’une mécanisation en développement courant 2011, les quantités produites vont
surement être multipliée l’année prochaine. En effet, la charge de travail et la pénibilité sera
réduite pour Mr Videau, ce qui lui permettra d’augmenter légèrement ses surfaces cultivées
et ainsi sa production.
Les producteurs que j’ai pu questionné m’ont soutenu que les clients recherchaient surtout
des produits locaux, une production typiquement et historiquement locale. Ainsi, dans le sud
Vendée, les gens cherchent à acheter des melons charentais, sur la côte plutôt de l’ail et des
glaïeuls, beaucoup produits dans la région. Or, les productions typiquement bretonnes
(choux, artichauts…) sont majoritairement des productions d’hiver. Ainsi, en été sur le stand,
on retrouvera des produits typiquement originaires du Sud de la France (légumes du soleil…)
ce qui risque de moins attirer les clients à la recherche d’authenticité.
En moyenne, l’enquête effectuée révèle que le panier moyen d’un client s’élève à 6€. Or,
une grande part de ce chiffre d’affaire est effectuée par la vente de fruits de saison (pêches,
nectarines, abricot…), ce que ne peut proposer Mr VIDEAU. On peut penser que la vente
d’œufs produits sur la ferme et de fruits de type melon pourrait compenser cette absence de
production fruitière. On se base sur les tarifs suivants :
concombre pièce 1,00€ sauce pesto thym basilic pot 250 gr 3,50€
courgette longue jaune kg 1,60€ sauce pesto coriandre-persil-thym 250gr 3,50€
courgettes rondes kg 1,60€ sauce pesto de basilic pot 250 gr 3,50€
courgettes vertes longues kg 1,60€ persil botte 0,80€
poivron vert pièce 0,80€ basilic botte 1,00€
pommes de terre kg 1,50€ carotte 500gr 1,05€
salade piece 0,90€
Avec une moyenne de 30 clients par jour (sur une ouverture de 4h), cela signifie que la
ferme de Lisa doit être en mesure de produire l’équivalent de 37 paniers supplémentaires
par jour ( pour un panier de 8€ en moyenne) pour alimenter le stand. Ce chiffre parait élevé
au vue des 40 paniers/semaine produits habituellement par l’exploitant… il serait intéressant
35
Rapport de stage en exploitation
2010/2011
d’effectuer une étude technique afin d’évaluer si cette augmentation de production est
envisageable.
Les Videau ne souhaitent pas employer de salarié pour tenir le stand, Mme Videau pourrait
se charger de la vente.
Enfin, il est utile de préciser que le stand ne serait pas ouvert toute l’année. En effet, ce
mode commercialisation fonctionne particulièrement bien en été lorsque le beau temps
encourage les clients potentiels à s’arrêter, que les légumes de saison font leur apparition et
que les touristes constituent une part importante de la clientèle. Ainsi, on peut imaginer une
ouverture durant les mois de Juillet et Aout.
Les producteurs interrogés tiennent leur stand ouvert en moyenne de 9h jusqu'à 20h le
weekend et de 10h à 13h et 15h à 20h en semaine. Or la clientèle visée n’étant pas la même,
si Mme Videau tient son stand ouvert sur une plage horaire si large, l’affluence sera
surement très faible au cours de la matinée.
36
Rapport de stage en exploitation
2010/2011
La mise en place d’un stand de vente ne devrait pas nécessiter beaucoup de matériel. En
effet, il suffirait tout d’abord d’avoir une planche et plusieurs traiteaux, une balance, une
caisse enregistreuse et quelques cagots pour disposer les légumes.
Une association de la région qui souhaite associer agriculture et culture serait d’accord pour
se lancer dans la création d’un stand de vente décoré, attractif et artistique. Ainsi, si ce
partenariat prend forme, la visibilité du stand serait largement renforcée. On peut supposer
également que cette association d’un nouveau genre intéressera la presse locale telle que le
journal « le télégramme » ou bien le « poher », créant ainsi un événement de
communication autour du stand.
Dans le cadre de cette étude nous nous baserons sur une plage d’ouverture de 16h à 20h sur
cinq jours par semaine (fermeture le week-end) durant les 2 mois d’été. En comptant une
fréquentation moyenne de 30 clients par jour et 6€ d’achat par client.
Cette étude montre qu’au travers d’investissements très limités (700€ maximum),
l’exploitant pourrait voir son chiffre d’affaire augmenté (jusqu'à 3 600€ en conditions
optimales) grâce à ce nouveau point de vente. Il faudra juste accorder une attention
particulière à certains points. En effet, dans le cas ou le stand fonctionne bien, il faudra
veiller à disposer toujours d’une production suffisante et régulière pour l’alimenter. De plus,
le stand devra être facilement repérable et attractif d’un point de vue esthétique mais aussi
d’un point de vue qualitatif, les produits devant être attrayants (légumes du soleil) et
originaux. Si le stand ne se démarque pas suffisamment et n’arrive pas à se faire connaitre
rapidement des locaux alors le projet ne pourra fonctionner.
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Rapport de stage en exploitation
2010/2011
o Conclusion
La réussite de ce projet n’est pas assurée à long terme. En effet, le manque de fréquentation
du au faible passage touristique sur la route et le manque de diversité dans les produits
proposés à la vente, risque fort d’entraver la réussite du projet. Malgré cela, la prise de
risque est limitée, si les investissements restent réduits et que Mr VIDEAU ne vend que son
surplus de production alors cela peut être vu comme un bon moyen d’écouler les stocks. De
plus, dans la mesure ou le projet ne génère pas d’embauche de salariés, il est possible pour
les VIDEAU de cesser cette activité dans le cas ou les résultats ne seraient pas satisfaisants.
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Rapport de stage en exploitation
2010/2011
Conclusion
Durant ces quelques semaines passées sur le site de La ferme de Lisa, j’ai pu observer les différentes
facettes d’une exploitation agricole dans toute sa complexité, tant sur le point de vue de la
production que de la commercialisation. De plus, j’ai pu percevoir les difficultés rencontrées lors de
la création d’une entreprise et lors de ces premières années de fonctionnement. Dans les années à
venir, la Ferme de Lisa devrait avoir pris ses marques et élargit son champ de commercialisation tout
en ayant fidélisé une clientèle régulière. Ainsi, l’exploitation pourra dégager de bonnes marges du
chiffre d’affaire, ce qui lui permettra de réinvestir dans du matériel, des bâtiments afin d’améliorer
les conditions de travail et pourquoi pas, à terme se lancer dans une nouvelle aventure comme la
création de gites à partir de la rénovation de bâtiments en ruine déjà présents sur l’exploitation.
Ce stage m’a permis de percevoir l’exploitation en tant que système, c’est à dire dans sa globalité, ce
fut un appui concret à tous les éléments théoriques que nous avons pu apprendre à l’école. J’ai pu
comprendre au mieux, grâce à de longues discussions les problématiques des agriculteurs de nos
jours, ce qui est fondamentale pour un futur ingénieur agronome. J’ai tout simplement compris que
l’agriculture n’était pas uniquement une question de technique mais nécessite engagement et
convictions. En effet, les Videau n’ont pas une grande expérience dans le milieu agricole mais ils
restent fidèles à leurs choix et contribuent ainsi à une prise de conscience écologique, au
développement rural et à une revalorisation du travail agricole via un soutien à l’économie de
proximité. Ce stage m’a donc éclairé sur les enjeux agricoles que nous auront à relever dans les
années à venir.
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Rapport de stage en exploitation
2010/2011
Bibliographie
Article
Agreste « Statistiques sur l’aviculture en 2009 » Chiffres et Données - Série Agriculture .n° 215 . Avril 2011. Disponible en
ligne :
http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/publications/chiffres-et-donnees/article/statistiques-sur-l-aviculture-en-6444
Pages internet
Agence bio « Chiffres clés sur les poules pondeuses 2010 » Agence bio [en ligne] 2010 [consulté le 15 juillet 2011]
Disponible sur :
http://www.agencebio.org/pageEdito.asp?IDPAGE=174&n2=160
DRAAF Bretagne « Place et évolution récente de l’agriculture biologique en France et Bretagne (sources : Agence bio et
Observatoire régional de la FRAB) » DRAAF Bretagne [en ligne] 2010 [consulté le 21 juillet 2011] Disponible sur :
http://draaf.bretagne.agriculture.gouv.fr/article.php3?id_article=619
Agreste-DRAAF « Statistique agricole annuelle 2010» Agreste [en ligne] 2010 [consulté le 13 août 2011] Disponible sur :
http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/enquetes/statistique-agricole-annuelle-saa/
Agreste- DRAAF « Production de volailles et d’œufs détaillée par catégories de produits » Agreste [en ligne] 2010 [consulté
le 20 août 2011] Disponible sur :
http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf_aviculture2010T12.pdf
PMAF (Protection Mondiale des Animaux de Ferme) « La Poule Pondeuse élevée en plein air Label Rouge et la Poule
Pondeuse Biologique » PMAF [en ligne] 2008 [consulté le 2 août 2011] Disponible sur :
http://pmaf.org/pdf/labels/fiche_poules.pdf
Chambre agriculture Bretagne « Les chiffres de l’agriculture biologique en Bretagne » Cap bio Bretagne [en ligne] 2010
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http://www.capbiobretagne.com/ca1/synagri.nsf/TECHDOCPARCLEF/00016913?OpenDocument&P1=&P2=MenuG32&P3=
&P4=CAPBIO&SOURCE=I
Marie Dubois, Chef du SRISE ; Sylvain Réallon, Chef du SREA « La filière légumes en Bretagne » DRAAF [en ligne] 2008
[consulté le 20 juillet 2011] Disponible sur :
http://draaf.bretagne.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/la_filiere_legumes_en_Bretagne_cle014e7f-3.pdf
Producteurs interrogés
GAEC LES JARDINS REUNIS GAEC du Gapiat
maraîcher bio Maraicher
LA PETITE MARRONNIERE 85600 La tranche sur mer
85190 AIZENAY
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Table des annexes
Annexe 1- Fiches de présentation globales de l’exploitation