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Chapitre 2

Transformation de Laplace

Sommaire
2.1 L’intégrale de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.1.1 Existence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2 Relation entre la transformée de Fourier est la transformée de
laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.3 Proporiétés de la transformée de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3.1 Linéarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3.2 Translation temporelle : théorème de retard . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3.3 Translation fréquentielle (modulation de fréquence ) . . . . . . . . . . . 17
2.3.4 Changement d’échelle : Homothétie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.4 Transformée de Laplace d’une dérivée . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.5 Comportements asymptotiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.5.1 Comportement à l’infini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.5.2 Théorème de la valeur finale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.5.3 Théorème de la valeur initiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.6 Intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.7 Produit de convolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.8 Transformation inverse, recherche des originaux . . . . . . . . . . . 23
2.9 Résolution des équations différentielles à l’aide de la transformée
de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.10 Résolution des systèmes différentiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

13
14 Chapitre 2. Transformation de Laplace

2.1 L’intégrale de Laplace


Soit l’intégrale Z
F (ω) = K(ω, t)f (t) dt
I
Les transformations les plus utilisées sont celles de Fourier, pour la quelle on a :
I = R et K(ω, t) = e−iωt où ω = 2πλ ∈ R,
et celle de Laplace, pour la quelle on a :
I = R+ et K(ω, t) = e−ωt où ω = ωr + iωi ∈ C.
Puisque ω est complexe, la transformation de Laplace peut être vue comme une généralisation
de la transformation de Fourier, restreinte aux fonctions définies sur R+ .

Définition 2.1 (Localement intégrable) Une fonction f est dite localement intégrable sur
Z b
R si elle est intégrable sur tout intervalle fini de R : ∀I = [a, b] ⊂ R, |f (t)| dt < +∞.
a

Définition 2.2 Soit f une fonction localement intégrable. La transformée de Laplace de f


lorsqu’elle existe, est la fonction F de la variable complexe p définie par l’intégrale :
Z +∞
F (p) = L(f )(p) = f (t)e−pt dt
0

On appelle f l’originale et sa transformée F l’image.

Remarques 2.1 1. On remarque que les valeurs de f pour t < 0 n’inteviennent pas dans
la définition. Une fonction est dite causale si f (t) = 0 pour t < 0. On peut toujours
rendre une
( fonction causale en la mulitpliant par la fonction, de Heaviside définie par :
1 si t ≥ 0
H(t) =
0 si t < 0.
2. La transformée de Laplace d’une fonction n’existe pas toujours puisque l’on intègre sur un
intervalle non borné, f (t) doit être soumise à certaines conditions.
Posons p = x + iy ∈ C, l’existence de F (p) impose que :
t 7→ |f (t)e−pt | = |f (t)|.e−xt ∈ L1 (R+ )

2.1.1 Existence
n Z +∞ o
Définition 2.3 Le nombre réel x0 = inf x ∈ R\t 7→ |f (t)|e−xt dt < +∞ est appelé
0
abscisse de sommabilité ou abscisse de convergence absolue de f .

Théorème 2.1 Si f est une fonction d’abscisse de sommabilité x0 , alors la transformée de


Laplace F existe si Re(p) > x0 .
Démonstration. On a p = x + iy, et Re(p) = x,
Z +∞ Z +∞ Z +∞
|F (p)| = f (t)e−pt dt ≤ |f (t)e−pt |dt ≤ |f (t)|e−xt dt
0 0 0
Z +∞
≤ |f (t)|e−x0 t dt < +∞ si Re(p) = x > x0 .
0

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2.1. L’intégrale de Laplace 15

d’ou F est bornée si Re(p) > x0 .




Remarques 2.2 1. L’existence de F (x0 ) implique l’existence de F (p) pour tout p tel que
Re(p) > x0 .
2. Si R(p) = x0 alors F (p) peut exister ou ne pas exister cela dépend de la fonction f .
3. Si f est bornée alors F (p) existe pour tout p tel que Re(p) > 0.

Exemples 2.1 1. Fonction d’Heaviside H.

t 7→ H(t)e−xt ∈ L1 (R+ ) pour x > 0 donc x0 = 0.

Z +∞
1
L(H)(p) = F (p) = e−pt dt = si Re(p) > 0.
0 p

2. Fonction puissance t 7→ tn

— n=1: f (t) = t
Z +∞ Z +∞
−pt 1 1
F (p) = te dt = e−pt dt = pour Re(p) > x0 = 0.
0 p 0 p2

— Par récurrence, on montre pour tout n ∈ N


Z +∞ Z +∞
n n!
F (p) = tn e−pt dt = tn−1 e−pt dt = pour Re(p) > 0.
0 p 0 pn+1

3. Fonction exponentielle : t 7→ eat , a ∈ C


Z +∞ Z +∞
1
F (p) = eat e−pt dt = e(a−p)t dt = pour Re(p) > Re(a) = x0 .
0 0 p−a

Cas particuliers :

eit + e−it 1 1 1  p
— f (t) = cos(t) = ; F (p) = + = 2 . pour Re(p) > Re(a) =
2 2 p−i p+i p +1
x0 = 0.
eit − e−it 1 1 1  1
— f (t) = sin(t) = ; F (p) = − = 2 . pour Re(p) > x0 = 0.
2i 2i p − i p + i p +1
et + e−t 1 1 1  p
— f (t) = cosh(t) = ; F (p) = + = 2 . pour Re(p) > x0 = 1.
2 2 p−1 p+1 p −1
et − e−t 1 1 1  1
— f (t) = sinh(t) = ; F (p) = − = 2 . pour Re(p) > x0 = 1.
2 2 p−1 p+1 p −1

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16 Chapitre 2. Transformation de Laplace

2.2 Relation entre la transformée de Fourier est la transformée


de laplace
Soit x0 l’abscisse de convergence de f alors t 7→ H(t)f (t)e−xt est intégrable sur R pour
x > x0 . Posons Z = x + i2πy.
Z +∞ Z +∞ h i
−xt −i2πyt
F (Z) = F (x + i2πy) = f (x)e e dt = H(t)f (x)e−xt e−i2πyt dt
0 −∞
h i
−xt
= F H(t)f (x)e (y), pour x > x0 .

Théorème 2.2 Soit f une fonction d’abscisse de convergence x0 .


— L’abscisse de convergence de la fonction t ∈ R+ 7→ (−1)m f (t) est x0 .
— F est holomorphe dans le demi plan D = {p \ Re(p) > x0 } et on a :

dF (m)
Z +∞
F (m) (p) = (p) = (−t)m f (t)e−pt dt.
dpm 0

(m)
(p) = L (−t)m f (t) (p).
  
C’est à dire L(f )

Démonstration. On a : (−t)m f (t)e−xt ≤ tm |f (t)|e−x0 t pour p = x + iy. tel que x > x0 et


la fonction majorante est intégrable. Comme on a la convergence uniforme en p sur D donc on
peut échanger les signes d’intégration et de dérivation.
Les deux fonctions t 7→ e−xt et t 7→ (−t)m f (t)e−xt ont le même comportement à l’infini donc
ont la mème abscisse de convergence.


1
1. L te−at (p) =? on sait que L e−at (p) =
 
Exemples 2.2 .
p+a
0 d 1  1
L te−at (p) = − L(e−at ) (p) = −
 
= .
dp p + a (p + a)2
1 d 1  2p
2. L(sin(t))(p) = =⇒ L(t sin(t)(p) = − = 2 .
p2 +1 2
dp p + 1 (p + 1)2
1 1
3. L(H(t))(p) = =⇒ L(tH(t))(p) = 2 .
p p
2
— L(t2 H(t))(p) = .
p3
6
— L(t3 H(t))(p) = 4 .
p
n!
— Par récurrence on montre que L(tn H(t))(p) = .
pn+1

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2.3. Proporiétés de la transformée de Laplace 17

2.3 Proporiétés de la transformée de Laplace


2.3.1 Linéarité
Soient f et g deux fonctions admettant des transformées de laplace L(f ) et L(g) et soient
α, β ∈ R. Alors
L(αf + βg)(p) = αL(f )(p) + βL(g)(p).
Démonstration. Il suffit d’utiliser la linéarité de l’intégrale.


2.3.2 Translation temporelle : théorème de retard


Soit la fonction retardée
(
f (t − t0 ) si t − t0 ≥ 0
g(t) =
0 si t − t0 < 0 où t0 > 0.
g(t) = H(t − t0 )f (t − t0 )

Formule de retard L(H(t − t0 )f (t − t0 ))(p) = e−pt0 L(f (t))(p)


Démonstration. (
1 si t ≥ t0
H(t − t0 ) =
0 si t < t0 .
Z +∞ Z +∞
L(H(t − t0 )f (t − t0 ))(p) = H(t − t0 )f (t − t0 )e−pt dt = f (t − t0 )e−pt dt
0 t0
Z +∞ Z +∞
u=t−t0 −pu −pt0 −pt0
= f (u)e .e du = e f (u)e−pu du
0 0
= e−pt0 L(f (t))(p).

Exemple 2.1 (
sin(t) si t ≥ 3,
f (t) =
0 si t < 3.
e−3p h i
Montrer que L(f (t))(p) = cos(3) + p sin(3) .
p2 + 1

2.3.3 Translation fréquentielle (modulation de fréquence )

Modulation de fréquence L(f (t)ep0 t )(p) = L(f (t))(p − p0 )


Démonstration.
Z +∞ Z +∞
L(f (t)ep0 t )(p) = f (t)ep0 t e−pt dt = f (t)e−(p− p0 )t dt = L(f (t))(p − p0 ).
0 0

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18 Chapitre 2. Transformation de Laplace

2.3.4 Changement d’échelle : Homothétie

Formule de changement d’échelle


1 p
 
L(f (αt))(p) = L(f (t)) , α > 0.
α α
Démonstration. Soit α > 0 alors on a :
Z +∞ Z +∞
y=αt 1 p
L(f (αt))(p) = f (αt)e−pt dt = f (y)e− α y dy
0 α 0
1 p
= L(f (t)) .
α α

1 1 ω
Exemples 2.3 1. — L(sin(ωt))(p) = p2
= , (x0 = 0).
ω +1 p2 + ω2
w2
p
1 ω p
— L(cos(ωt))(p) = p2
= , (x0 = 0).
ω +1 p2 + ω2
w2
1 1 ω
— L(sinh(ωt))(p) = p2
= , (x0 = |ω|).
ω −1 p2 − ω2
w2
p
1 ω p
— L(cosh(ωt))(p) = p2
= , (x0 = |ω|).
ω −1 p2 − ω2
w2
n! n!
2. L(tn )(p) = =⇒ L(tn eat )(p) = .
pn+1 (p − a)n+1
 et sin(2t)  1 2 1
3. L (p) = 2 2
= 2 .
2 2 (p − 1) + 2 p − 2p + 5
1 1 1 a
4. L(e−t sin(t))(p) = =⇒ L(e−at sin(at))(p) = = .
(p + 1)2 + 1 a ( ap + 1)2 + 1 (p + a)2 + a2

2.4 Transformée de Laplace d’une dérivée


Théorème 2.3 Soit f une fonction admettant une transformée de Laplace. On suppose que :
(i) f est continue sur ]0, +∞[ sauf éventuellent en t = 0 où lim f (t) = f (0+ ) existe.
t→0+
(ii) f est dérivable par morçeaux sur ]0, +∞[ dont la dérivée f 0 est continue par morçeaux sur
]0, +∞[, alors :
L(f 0 (t))(p) = pL(f )(p) − f (0+ ).

Démonstration.
Z +∞
L(f 0 (t))(p) = f 0 (t)e−tp dt, Intégration par parties
0
h i+∞ Z +∞
= e−pt f (t) +p e−pt f (t) dt
0 0

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2.4. Transformée de Laplace d’une dérivée 19

Pour Re(p) > x0 , t 7→ e−pt f (t) est intégrable et lim e−pt f (t) existe et vaut zéro. D’où :
t→+∞

L(f 0 (t))(p) = −f (0+ ) + pL(f )(p).

Remarque 2.1 Soit f une fonction admettant une transformée de Laplace et dont les dérivées
d’ordres k (1 ≤ k ≤ n) sont localement intégrables sur R+ et admettant, chacune une transformée
de Laplace alors :
L(f (n) (t))(p) = pn L(f )(p) − pn−1 f (0+ ) − pn−2 f 0 (0+ ) − · · · − pf (n−2) (0+ ) − f (n−1) (0+ ).
Démonstration. Par récurrence sur n on a :

L(f 0 )(p) = pL(f )(p) − f (0+ ).

L(f 00 )(p) = L((f 0 )0 )(p) = pL(f 0 )(p) − f 0 (0+ )


= p2 L(f )(p) − pf (0+ ) − f 0 (0+ ).
Supposons par récurrence que
n
X
L(f (n) (t))(p) = pn L(f )(p) − pk−1 f (n−k) (0+ ).
k=1

n
L(f (n+1) )(p) = L((f 0 )(n) (t))(p) = pn L(f 0 )(p) − pk−1 (f 0 )(n−k) (0+ ).
X

k=1
n+1 n + n−1 0 +
=p L(f )(p) − p f (0 ) − p f (0 ) − · · · − pf (n−1) (0+ ) − f (n) (0+ ).

Remarque 2.2 Si f admet au point a une discontinuité de première espèce (c’est à dire admet
des limites finies à gauche et à droite de a ) alors l’égalité du théorème précédent devient :
L(f 0 )(p) = pL(f )(p) − f (0+ ) − [f (a+ ) − f (a− )]e−ap .
Il suffit de partager [0, +∞[ en deux intervalles [0, a] et [a, +∞[.
Ce résultat se généralise au cas d’un nombre fini de points de discontinuités de première espèce.

 t
 si 0 < t < a,
Exemple 2.2 soit f (t) = t + 1 si a < t < b, Calculer L(f )(p) =?
 t − 1 si t > b.

1
On remarque f 0 (t) = 1, pp, L(f 0 )(p) = ,
p
f (0+ ) = 0, f (a+ ) = a + 1, f (a− ) = a, f (b+ ) = b − 1, f (b− ) = b + 1.

L(f 0 )(p) = pL(f )(p) − f (0+ ) − [f (a+ ) − f (a− )]e−ap − [f (b+ ) − f (b− )]e−bp .
1 1
d’où L(f )(p) = 2 + [e−ap − 2e−bp .]
p p

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20 Chapitre 2. Transformation de Laplace

2.5 Comportements asymptotiques


2.5.1 Comportement à l’infini
Théorème 2.4 Soit f une fonction localement intégrable sur R+ , admettant une transformation
de Laplace et d’abscisse de convergence absolue x0 finie, alors

lim L(f )(p) = 0.


|p|→+∞

Démonstration. Pour Re(p) > x1 > x0 .


Z +∞ Z 1 Z +∞
−pt −pt
L(f )(p) = e f (t) dt = e f (t) dt + e−pt f (t) dt
0 0 1

Z 1 Z 1
−pt
— e f (t) dt ≤ sup |f (t)| e−pt dt −→ 0.
0 t∈[0,1] 0 |p|→+∞

Z +∞ Z +∞ Z +∞
e−pt f (t) dt ≤ e−Re(p)t |f (t)| dt = e−(Re(p)−x1 )t e−x1 t |f (t)| dt
1 1 1
Z +∞
≤ e−(Re(p)−x1 ) e−x1 t |f (t)| dt −→ 0.
1 |p|→+∞

Car on a t > 1 =⇒ −(Re(p) −Zx1 )t < −(Re(p) − x1 ).


+∞
d’où lim L(f )(p) = lim e−pt f (t) dt = 0.
|p|→+∞ |p|→+∞ 0

2.5.2 Théorème de la valeur finale


Théorème 2.5 Soit f ∈ L1 (R+ ), si f admet une limite qu’on note f (+∞) quand t → +∞ et
f 0 existe pp. et intégrable sur R+ alors

lim pL(f )(p) = lim f (t).


|p|→0 t→+∞

Démonstration. Si Re(p) > 0, |e−pt f 0 (t)| ≤ |f 0 (t)|.


En appliquant le théorème de convergence dominée, on obtient
 Z +∞ 
lim L(f 0 )(p) = lim e−pt f 0 (t) dt = f (+∞) − f (0+ ).
|p|→0 |p|→0 0
or lim pL(f )(p) = lim L(f 0 )(p) + f (0+ ) = f (+∞) = lim f (t).
|p|→0 |p|→0 t→+∞

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2.6. Intégration 21

2.5.3 Théorème de la valeur initiale


Théorème 2.6 Soit f ∈ L1 (R+ ). Si f admet une limite f (0+ ) lorsque t → 0 et f 0 existe pp. et
intégrable sur R+ , alors
lim pL(f )(p) = f (0+ ).
|p|→+∞

Démonstration.
L(f 0 )(p) = pL(f )(p) − f (0+ ).
Comme lim L(f 0 )(p) = 0 donc lim pL(f )(p) = f (0+ ).
|p|→+∞ |p|→+∞


Exemples 2.4 1. (
1 si t ≥ 0,
f (t) = H(t) =
0 si t < 0.
1
L(f )(p) = , f (0+ ) = f (+∞) = 1.
p
lim pL(f )(p) = f (0+ ) = 1.
|p|→+∞
p
2. f (t) = cos(t), L(f )(p) = , f (0+ ) = 1.
+1 p2
Ona : lim pL(f )(p) = f (0+ ) = 1.
|p|→+∞
Le théorème de la valeur finale ne peut pas être utilisé car f (+∞) n’existe pas. Un calcul
directe montre que lim pL(f )(p) = 0.
|p|→0+

2.6 Intégration
Théorème 2.7 Soit f une fonction localement intégrable sur R∗+ et admettant une transformée
de Laplace. Alors
Z t
1. La fonction g(t) = f (u) du admet une transformée de Laplace et on a
0

1
L(g)(p) = L(f )(p).
p

f (t)
2. Si la fonction h(t) = admet une transformée de laplace alors
t
 f (t)  Z +∞
L (p) = L(f )(u) du.
t p

Démonstration.
Z t
1. g(t) = f (u) du. g(0) = 0, g est dérivable et g 0 (t) = f (t) p.p t ≥ 0.
0
Donc L(g 0 )(p) = pL(g)(p) − g(0+ ).
1
doù L(g)(p) = L(f )(p).
p

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22 Chapitre 2. Transformation de Laplace

2. f (t) = t.h(t) Zdonc L(f )(p) = −[L(h)]0 (p).


p
L(h)(p) = − L(f )(u) du + C.
0 Z +∞
Comme lim L(h)(p) = 0 donc L(f )(u) du existe et est égale à C et parsuite
p→+∞ 0
Z p Z +∞
L(h)(p) = − L(f )(u) du + L(f )(u) du
0 0
Z +∞
= L(f )(u) du.
p

Exemple 2.3
Z +∞ Z +∞
 sin(t)  du
L (p) = L(sin(t))(u) du = .
t p p u2 + 1
π 1
= − arctan(p) = arctan( ), p > 0.
2 p

2.7 Produit de convolution


Soient f et g deux fonctions causales et h(t) = (Hf ∗ Hg)(t).
Z +∞ Z +∞
(Hf ∗ Hg)(t) = H(t − u)f (t − u)H(u)g(u) du = H(t − u)f (t − u)g(u) du
−∞ 0

 0 si t < 0
Z t
=
 f (t − u)g(u) du si t ≥ 0.
0

Théorème 2.8 Si f et g sont deux fonctions localement intégrables sur R+ et admettant


chacune une transformée de Laplace alors h(t) = (Hf ∗ Hg)(t) admet une transformée de
Laplace et on a :
L(h)(p) = L(Hf ∗ Hg)(p) = L(f )(p).L(g)(p).

Démonstration.
Z +∞ Z +∞
L(h)(p) = e−pt h(t) dt = e−pt h(t) dt
0 −∞
Z +∞ h Z +∞ i
e−pt (Hf )(t − u)(Hg)(u) du dt.
−∞ −∞

En appliquant le changement de variable :

Φ : (v, ω) 7→ (v, ω) = (t − u, u)
(
1 −1 v = t − u =⇒ t = v + ω.
det(Φ) = = 1,
0 1 ω = u.

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2.8. Transformation inverse, recherche des originaux 23

Z +∞ Z +∞ h Z +∞ i
−pt −pv −pω
L(h)(p) = e h(t) dt = e e (Hf )(v)(Hg)(ω) dω dv
0 −∞ −∞
"Z # "Z #
+∞ +∞
−pv −pω
= e (Hf )(v) dv . e (Hg)(ω) dω
−∞ −∞
Z +∞ Z +∞
= e−pv f (v) dv. e−pω g(ω) dω
0 0
= L(f )(p).L(g)(p).

2.8 Transformation inverse, recherche des originaux


Soit L(f (t))(p) = F (p).
La transformée de Laplace étant un opérateur bijectif, sa bijection inverse existe. Elle est unique
et on la note L−1 (F (p)) = f (t). et on l’appelle original de F.
!
1
Exemples 2.5 1. Déterminer L−1 .
p2 − 2p + 9

1 1 1 8
2
= √ = √ √ .
p − 2p + 9 (p − 1)2 + ( 8)2 8 (p − 1)2 + ( 8)2
a
On sait que L(ekt sin(at)) = .
(p − k)2 + a2
!
1 1 t √
d’où f (t) = L −1 = √ e sin( 8t).
p2 − 2p + 9 8
!
p+4
2. Déterminer L−1 2
.
p + 4p + 8
p+4 p+2+2 p+2 2
F (p) = 2 = = + .
p + 4p + 8 (p + 2)2 + 22 (p + 2)2 + 22 (p + 2)2 + 22
f (t) = L−1 (F (p)) = e−2t cos(2t) + e−2t sin(2t).
!
p+3 p+3
3. Déterminer L−1 . On pose F (p) =
(p − 2)(p + 1) (p − 2)(p + 1)
a b 5/3 −2/3
Décomposition en éléments simples : F (p) = + = +
p−2 p+1 p−2 p+1
5 2
f (t) = L−1 (F (p)) = e2t − e−t
3 3
!
1 1
4. Déterminer L−1 2
. On pose F (p) = 2
p(p + 4) p(p + 4)
1
a bp + c −1p
F (p) = + 2 = ··· = 4 + 2 4
p p +4 p p +4
1 1
f (t) = L−1 (F (p)) = − cos(2t).
4 4

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24 Chapitre 2. Transformation de Laplace

2.9 Résolution des équations différentielles à l’aide de la transformée


de Laplace
On rappelle que :
(
L(f 0 )(p) = pL(f )(p) − f (0+ ).
L(f 00 )(p) = p2 L(f )(p) − pf (0+ ) − f 0 (0+ ).

(
y 0 − 5y = 0,
Exemple 2.4 Résoudre
y(0) = 2.
y 0 − 5y = 0 =⇒ L(y 0 − 5y)(p) = L(0)(p) = 0.
=⇒ L(y 0 )(p) − 5L(y)(p) = 0
=⇒ pL(y)(p) − y(0+ ) −5L(y)(p) = 0.
| {z }
=2 ! !
2 2 1
L(y)(p) = =⇒ y(t) = L−1 = 2L −1
= 2e5t .
p−5 p−5 p−5

(
y 0 − 5y = e5t ,
Exemple 2.5 Résoudre
y(0) = 0.
1
y 0 − 5y = e5t =⇒ L(y 0 − 5y)(p) = L(e5t )(p) = .
p−5
1
=⇒ L(y 0 )(p) − 5L(y)(p) =
p−5
1
=⇒ pL(y)(p) − y(0+ ) −5L(y)(p) = .
| {z } p−5
=0 !
1 1
L(y)(p) = 2
=⇒ y(t) = L−1 = te5t .
(p − 5) (p − 5)2


00
 y + 4y = 0,

Exemple 2.6 Résoudre y(0) = 2
 y 0 (0) = 2.

y 00 + 4y = 0 =⇒ L(y 00 + 4y)(p) = L(0)(p) = 0.


=⇒ L(y 00 )(p) + 4L(y)(p) = 0
=⇒ p2 L(y)(p) − p y(0+ ) − y 0 (0+ ) +4L(y)(p) = 0.
| {z } | {z }
=2 =2 !
2p + 2 2p 2 2p + 2
L(y)(p) = 2 = + 2 . =⇒ y(t) = L−1 2 = 2 cos(2t) + sin(2t).
p +4 p2 + 4 p + 4 p +4

2.10 Résolution des systèmes différentiels


x0 (t) + 4x(t) − 2y(t) = 0,



 y 0 (t) + y(t) + x(t)

= 0,
Exemple 2.7 Résoudre

 x(0) = 1


y(0) = 2.

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2.10. Résolution des systèmes différentiels 25

(
L(x0 (t))(p) + 4L(x(t))(p) − 2L(y(t))(p) = 0
L(y 0 (t))(p) + L(y(t))(p) + L(x(t))(p) =0
(
pL(x(t))(p) − x(0+ ) + 4L(x(t))(p) − 2L(y(t))(p) = 0
⇐⇒
pL(y(t))(p) − y(0+ ) + L(y(t))(p) + L(x(t))(p) =0
(
(p + 4)L(x(t))(p) − 2L(y(t))(p) = 1
⇐⇒
L(x(t))(p) + (p + 1)L(y(t))(p) = 2
! ! !
p + 4 −2 L(x)(p) 1
⇐⇒ . = ⇐⇒ A(p).X(p) = B(p),
1 p+1 L(y)(p) 2
! ! !
p + 4 −2 L(x)(p) 1
Où A(p) = , X(p) = , B(p) = .
1 p+1 L(y)(p) 2

A(p) est inversible si et seulement si det(A(p)) = p2 + 5p + 6 6= 0 ⇐⇒ p 6= −2 et p 6= −3


!
−1 1 p+1 2
A (p) = , d’où X(p) = A−1 (p).B(p)
det(A(p)) −1 p+4
p+5 3 2

 L(x(t)(p) = = −


⇐⇒ (p + 2)(p + 3) p + 2 p + 3
2p + 7 3 1
 L(y(t))(p) = = −


(p + 2)(p + 3) p+2 p+3
(
x(t) = 3e−2t − 2e−3t
⇐⇒
y(t) = 3e−2t − e−3t .

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