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Transformation de Laplace
Sommaire
2.1 L’intégrale de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.1.1 Existence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2 Relation entre la transformée de Fourier est la transformée de
laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.3 Proporiétés de la transformée de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3.1 Linéarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3.2 Translation temporelle : théorème de retard . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3.3 Translation fréquentielle (modulation de fréquence ) . . . . . . . . . . . 17
2.3.4 Changement d’échelle : Homothétie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.4 Transformée de Laplace d’une dérivée . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.5 Comportements asymptotiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.5.1 Comportement à l’infini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.5.2 Théorème de la valeur finale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.5.3 Théorème de la valeur initiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.6 Intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.7 Produit de convolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.8 Transformation inverse, recherche des originaux . . . . . . . . . . . 23
2.9 Résolution des équations différentielles à l’aide de la transformée
de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.10 Résolution des systèmes différentiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
13
14 Chapitre 2. Transformation de Laplace
Définition 2.1 (Localement intégrable) Une fonction f est dite localement intégrable sur
Z b
R si elle est intégrable sur tout intervalle fini de R : ∀I = [a, b] ⊂ R, |f (t)| dt < +∞.
a
Remarques 2.1 1. On remarque que les valeurs de f pour t < 0 n’inteviennent pas dans
la définition. Une fonction est dite causale si f (t) = 0 pour t < 0. On peut toujours
rendre une
( fonction causale en la mulitpliant par la fonction, de Heaviside définie par :
1 si t ≥ 0
H(t) =
0 si t < 0.
2. La transformée de Laplace d’une fonction n’existe pas toujours puisque l’on intègre sur un
intervalle non borné, f (t) doit être soumise à certaines conditions.
Posons p = x + iy ∈ C, l’existence de F (p) impose que :
t 7→ |f (t)e−pt | = |f (t)|.e−xt ∈ L1 (R+ )
2.1.1 Existence
n Z +∞ o
Définition 2.3 Le nombre réel x0 = inf x ∈ R\t 7→ |f (t)|e−xt dt < +∞ est appelé
0
abscisse de sommabilité ou abscisse de convergence absolue de f .
Remarques 2.2 1. L’existence de F (x0 ) implique l’existence de F (p) pour tout p tel que
Re(p) > x0 .
2. Si R(p) = x0 alors F (p) peut exister ou ne pas exister cela dépend de la fonction f .
3. Si f est bornée alors F (p) existe pour tout p tel que Re(p) > 0.
Z +∞
1
L(H)(p) = F (p) = e−pt dt = si Re(p) > 0.
0 p
2. Fonction puissance t 7→ tn
— n=1: f (t) = t
Z +∞ Z +∞
−pt 1 1
F (p) = te dt = e−pt dt = pour Re(p) > x0 = 0.
0 p 0 p2
Cas particuliers :
eit + e−it 1 1 1 p
— f (t) = cos(t) = ; F (p) = + = 2 . pour Re(p) > Re(a) =
2 2 p−i p+i p +1
x0 = 0.
eit − e−it 1 1 1 1
— f (t) = sin(t) = ; F (p) = − = 2 . pour Re(p) > x0 = 0.
2i 2i p − i p + i p +1
et + e−t 1 1 1 p
— f (t) = cosh(t) = ; F (p) = + = 2 . pour Re(p) > x0 = 1.
2 2 p−1 p+1 p −1
et − e−t 1 1 1 1
— f (t) = sinh(t) = ; F (p) = − = 2 . pour Re(p) > x0 = 1.
2 2 p−1 p+1 p −1
dF (m)
Z +∞
F (m) (p) = (p) = (−t)m f (t)e−pt dt.
dpm 0
(m)
(p) = L (−t)m f (t) (p).
C’est à dire L(f )
1
1. L te−at (p) =? on sait que L e−at (p) =
Exemples 2.2 .
p+a
0 d 1 1
L te−at (p) = − L(e−at ) (p) = −
= .
dp p + a (p + a)2
1 d 1 2p
2. L(sin(t))(p) = =⇒ L(t sin(t)(p) = − = 2 .
p2 +1 2
dp p + 1 (p + 1)2
1 1
3. L(H(t))(p) = =⇒ L(tH(t))(p) = 2 .
p p
2
— L(t2 H(t))(p) = .
p3
6
— L(t3 H(t))(p) = 4 .
p
n!
— Par récurrence on montre que L(tn H(t))(p) = .
pn+1
Exemple 2.1 (
sin(t) si t ≥ 3,
f (t) =
0 si t < 3.
e−3p h i
Montrer que L(f (t))(p) = cos(3) + p sin(3) .
p2 + 1
1 1 ω
Exemples 2.3 1. — L(sin(ωt))(p) = p2
= , (x0 = 0).
ω +1 p2 + ω2
w2
p
1 ω p
— L(cos(ωt))(p) = p2
= , (x0 = 0).
ω +1 p2 + ω2
w2
1 1 ω
— L(sinh(ωt))(p) = p2
= , (x0 = |ω|).
ω −1 p2 − ω2
w2
p
1 ω p
— L(cosh(ωt))(p) = p2
= , (x0 = |ω|).
ω −1 p2 − ω2
w2
n! n!
2. L(tn )(p) = =⇒ L(tn eat )(p) = .
pn+1 (p − a)n+1
et sin(2t) 1 2 1
3. L (p) = 2 2
= 2 .
2 2 (p − 1) + 2 p − 2p + 5
1 1 1 a
4. L(e−t sin(t))(p) = =⇒ L(e−at sin(at))(p) = = .
(p + 1)2 + 1 a ( ap + 1)2 + 1 (p + a)2 + a2
Démonstration.
Z +∞
L(f 0 (t))(p) = f 0 (t)e−tp dt, Intégration par parties
0
h i+∞ Z +∞
= e−pt f (t) +p e−pt f (t) dt
0 0
Pour Re(p) > x0 , t 7→ e−pt f (t) est intégrable et lim e−pt f (t) existe et vaut zéro. D’où :
t→+∞
Remarque 2.1 Soit f une fonction admettant une transformée de Laplace et dont les dérivées
d’ordres k (1 ≤ k ≤ n) sont localement intégrables sur R+ et admettant, chacune une transformée
de Laplace alors :
L(f (n) (t))(p) = pn L(f )(p) − pn−1 f (0+ ) − pn−2 f 0 (0+ ) − · · · − pf (n−2) (0+ ) − f (n−1) (0+ ).
Démonstration. Par récurrence sur n on a :
n
L(f (n+1) )(p) = L((f 0 )(n) (t))(p) = pn L(f 0 )(p) − pk−1 (f 0 )(n−k) (0+ ).
X
k=1
n+1 n + n−1 0 +
=p L(f )(p) − p f (0 ) − p f (0 ) − · · · − pf (n−1) (0+ ) − f (n) (0+ ).
Remarque 2.2 Si f admet au point a une discontinuité de première espèce (c’est à dire admet
des limites finies à gauche et à droite de a ) alors l’égalité du théorème précédent devient :
L(f 0 )(p) = pL(f )(p) − f (0+ ) − [f (a+ ) − f (a− )]e−ap .
Il suffit de partager [0, +∞[ en deux intervalles [0, a] et [a, +∞[.
Ce résultat se généralise au cas d’un nombre fini de points de discontinuités de première espèce.
t
si 0 < t < a,
Exemple 2.2 soit f (t) = t + 1 si a < t < b, Calculer L(f )(p) =?
t − 1 si t > b.
1
On remarque f 0 (t) = 1, pp, L(f 0 )(p) = ,
p
f (0+ ) = 0, f (a+ ) = a + 1, f (a− ) = a, f (b+ ) = b − 1, f (b− ) = b + 1.
L(f 0 )(p) = pL(f )(p) − f (0+ ) − [f (a+ ) − f (a− )]e−ap − [f (b+ ) − f (b− )]e−bp .
1 1
d’où L(f )(p) = 2 + [e−ap − 2e−bp .]
p p
Z 1 Z 1
−pt
— e f (t) dt ≤ sup |f (t)| e−pt dt −→ 0.
0 t∈[0,1] 0 |p|→+∞
—
Z +∞ Z +∞ Z +∞
e−pt f (t) dt ≤ e−Re(p)t |f (t)| dt = e−(Re(p)−x1 )t e−x1 t |f (t)| dt
1 1 1
Z +∞
≤ e−(Re(p)−x1 ) e−x1 t |f (t)| dt −→ 0.
1 |p|→+∞
Démonstration.
L(f 0 )(p) = pL(f )(p) − f (0+ ).
Comme lim L(f 0 )(p) = 0 donc lim pL(f )(p) = f (0+ ).
|p|→+∞ |p|→+∞
Exemples 2.4 1. (
1 si t ≥ 0,
f (t) = H(t) =
0 si t < 0.
1
L(f )(p) = , f (0+ ) = f (+∞) = 1.
p
lim pL(f )(p) = f (0+ ) = 1.
|p|→+∞
p
2. f (t) = cos(t), L(f )(p) = , f (0+ ) = 1.
+1 p2
Ona : lim pL(f )(p) = f (0+ ) = 1.
|p|→+∞
Le théorème de la valeur finale ne peut pas être utilisé car f (+∞) n’existe pas. Un calcul
directe montre que lim pL(f )(p) = 0.
|p|→0+
2.6 Intégration
Théorème 2.7 Soit f une fonction localement intégrable sur R∗+ et admettant une transformée
de Laplace. Alors
Z t
1. La fonction g(t) = f (u) du admet une transformée de Laplace et on a
0
1
L(g)(p) = L(f )(p).
p
f (t)
2. Si la fonction h(t) = admet une transformée de laplace alors
t
f (t) Z +∞
L (p) = L(f )(u) du.
t p
Démonstration.
Z t
1. g(t) = f (u) du. g(0) = 0, g est dérivable et g 0 (t) = f (t) p.p t ≥ 0.
0
Donc L(g 0 )(p) = pL(g)(p) − g(0+ ).
1
doù L(g)(p) = L(f )(p).
p
Exemple 2.3
Z +∞ Z +∞
sin(t) du
L (p) = L(sin(t))(u) du = .
t p p u2 + 1
π 1
= − arctan(p) = arctan( ), p > 0.
2 p
Démonstration.
Z +∞ Z +∞
L(h)(p) = e−pt h(t) dt = e−pt h(t) dt
0 −∞
Z +∞ h Z +∞ i
e−pt (Hf )(t − u)(Hg)(u) du dt.
−∞ −∞
Φ : (v, ω) 7→ (v, ω) = (t − u, u)
(
1 −1 v = t − u =⇒ t = v + ω.
det(Φ) = = 1,
0 1 ω = u.
Z +∞ Z +∞ h Z +∞ i
−pt −pv −pω
L(h)(p) = e h(t) dt = e e (Hf )(v)(Hg)(ω) dω dv
0 −∞ −∞
"Z # "Z #
+∞ +∞
−pv −pω
= e (Hf )(v) dv . e (Hg)(ω) dω
−∞ −∞
Z +∞ Z +∞
= e−pv f (v) dv. e−pω g(ω) dω
0 0
= L(f )(p).L(g)(p).
(
y 0 − 5y = 0,
Exemple 2.4 Résoudre
y(0) = 2.
y 0 − 5y = 0 =⇒ L(y 0 − 5y)(p) = L(0)(p) = 0.
=⇒ L(y 0 )(p) − 5L(y)(p) = 0
=⇒ pL(y)(p) − y(0+ ) −5L(y)(p) = 0.
| {z }
=2 ! !
2 2 1
L(y)(p) = =⇒ y(t) = L−1 = 2L −1
= 2e5t .
p−5 p−5 p−5
(
y 0 − 5y = e5t ,
Exemple 2.5 Résoudre
y(0) = 0.
1
y 0 − 5y = e5t =⇒ L(y 0 − 5y)(p) = L(e5t )(p) = .
p−5
1
=⇒ L(y 0 )(p) − 5L(y)(p) =
p−5
1
=⇒ pL(y)(p) − y(0+ ) −5L(y)(p) = .
| {z } p−5
=0 !
1 1
L(y)(p) = 2
=⇒ y(t) = L−1 = te5t .
(p − 5) (p − 5)2
00
y + 4y = 0,
Exemple 2.6 Résoudre y(0) = 2
y 0 (0) = 2.
(
L(x0 (t))(p) + 4L(x(t))(p) − 2L(y(t))(p) = 0
L(y 0 (t))(p) + L(y(t))(p) + L(x(t))(p) =0
(
pL(x(t))(p) − x(0+ ) + 4L(x(t))(p) − 2L(y(t))(p) = 0
⇐⇒
pL(y(t))(p) − y(0+ ) + L(y(t))(p) + L(x(t))(p) =0
(
(p + 4)L(x(t))(p) − 2L(y(t))(p) = 1
⇐⇒
L(x(t))(p) + (p + 1)L(y(t))(p) = 2
! ! !
p + 4 −2 L(x)(p) 1
⇐⇒ . = ⇐⇒ A(p).X(p) = B(p),
1 p+1 L(y)(p) 2
! ! !
p + 4 −2 L(x)(p) 1
Où A(p) = , X(p) = , B(p) = .
1 p+1 L(y)(p) 2