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UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE
EN SCIENCES DE LA SANTE
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PHARMACOTHERAPEUTIQUE
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SECTION DE MEDECINE DCEM4
ANNEE ACADEMIQUE 2011-2012
GROUPE 10
LES ENSEIGNANTS :
BARRY Diane Fatimata R.
Pr. I.P. GUISSOU COULIBALY Catherine
FAYAMA Mahamadou
Dr. M . OUEDRAOGO KABRE Boukary
KOMBERE Prosper
Dr. Estelle YOUL
MAIGA Ali D. Djenaba
OUATTARA Cheik Oumar
OUEDRAOGO A. Georges
SANOU Ezekiel
SOMA Arnaud
TOUGMA W. Serge Alain
ZOMBRE Yacine
MINOUNGOU T. Luc
A. DEFINITION
B. PROBLEMATIQUE
C. INTERET
I. CAS CLINIQUE
II. SUPPORTS PHARMACOTHERAPEUTIQUES DE LA PRISE EN
CHARGE
1. RAPPELS PHYSIOPATHOLOGIQUES
1.1. PHYSIOPATHOLOGIE GENERALE DES PARASITOSES
1.2. PHYSIOPATHOLOGIE DE L’AMIBIASE
1.3. EVOLUTION, GRAVITE, COMPLICATIONS
1.4. SUPPORTS D’ACTION DES MEDICAMENTS
ANTIPARASITAIRES
2. MEDICAMENTS DISPONIBLES POUR LA PRISE EN CHARGE
2.1. GROUPES THERAPEUTIQUES
2.2. PROPRIETES DES MEDICAMENTS
III. CHOIX DU TRAITEMENT ET MEDICAMENT DE PREDILECTION
1. OBJECTIFS THERAPEUTIQUES
a. BUTS DU TRAITEMENT
b. OBJECTIFS DU TRAITEMENT
2. MEDICAMENTS DE PREDILECTION
IV. APPLICATION DU TRAITEMENT
1. SCHEMAS THERAPEUTIQUES /ADMINISTRATION DES
MEDICAMENTS
2. SURVEILLANCE DU TRAITEMENT
3. ARRET DU TRAITEMENT
V. PRESCRIPTION DES MEDICAMENTS
CONCLUSION
INTRODUCTION
A. DEFINITION
On distingue :
-les protozoosescausées par des protozoaires (organisme unicellulaire),
- les helminthiases causées par les helminthes,
-les mycoses causées par les champignons.
B. PROBLEMATIQUE
Les parasitoses digestives font partie des infections humaines les plus
fréquentes.
Le risque est devenu très faible dans les pays à haut niveau d’hygiène. Par
contre elles sont responsables de nombreux décès dans les pays en voie de
développement où l’hygiène hydrique et fécale est précaire constituant de ce
fait un réel problème de santé publique.
C. INTERET
Epidémiologique
Les parasitoses digestives sont pour la plupart des affections cosmopolites.
L’OMS estime à environ 500 millions de personnes parasitées dans le monde,
et l’on compte chaque année plusieurs dizaines de milliers de décès.
Parmi ces parasitoses, l’amibiase se révèle comme étant la plus fréquente et
l’une des plus meurtrières avec 50.000 à 100.000 décès /an (OMS).
Il y a un regain d’intérêt de certaines de ces parasitoses avec l’avènement de
l’infection à VIH (Cryptosporidies Micro sporidies Isospora…).
Diagnostique
Le diagnostic positif est évoqué sur la base des signes cliniques mais le
diagnostic de certitude repose sur la mise en évidence des parasites, de leurs
œufs ou de leurs larves à l’examen parasitologique des selles fraîchement
émises.
Thérapeutique
Le traitement repose essentiellement sur les moyens médicaux et chirurgicaux.
Cependant, la prophylaxie, qu’elle soit individuelle ou collective, passe par une
amélioration de l’hygiène générale.
Pronostique
La prise en charge précoce et adéquate des parasitoses digestives améliore le
pronostic. Non ou mal traitées, l’évolution peut se faire vers des complications
(hémorragies digestives, syndrome occlusif, amoebome etc.).
I. CAS CLINIQUE
M. B.D, 14ans élève résidant à Saaba ; fils de jardinier est reçu le 19 janvier
2012 à 20H 10 aux urgences médicales du CHU pédiatrique CDG pour douleurs
abdominales intenses et diarrhée.
Le début remonterait à environ 1mois par l’apparition brutale de douleurs
abdominales modérées, de diarrhée faite de selles liquidiennes et d’asthénie
ayant motivé une automédication à base de Parégorique et de Cotrimoxazole. Il
s’en est suivi un amendement de la symptomatologie. Quelques semaines plus
tard il ya une réapparition de la symptomatologie avec une douleur
abdominale à l’hypochondre droit à type de colique inhibant l’inspiration
profonde accompagnée d’épreinte, de contracture du sphincter anal, de faux
besoins et de nombreuses selles afécales, glairo-sanguinolentes avec une
fréquence de 7-1O selles par jour dans un contexte de fièvre non chiffrée. Par
ailleurs le patient signale consommer des crudités fréquemment.
Face à l’aggravation du tableau clinique le patient est amené par ses parents
aux urgences médicales du CHU pédiatrique Charles De Gaulle pour une
meilleure prise en charge.
L’examen à l’entrée note:
A l’examen général :
Une altération de l’état général,
Une conscience claire,
Des conjonctives colorées anictériques,
Une bouche et une langue sèches,
A l’examen physique
Appareil digestif
Une assez bonne hygiène bucco-dentaire,
Un abdomen de volume normal, normocinétique, souple et dépressible
avec hépatomégalie douloureuse à bord inférieur mousse, sans reflux
hépato jugulaire avec une flèche hépatique à 14 cm, sans splénomégalie
associée. On note une douleur de l’hypochondre droit à l’ébranlement
du foie.
Au Toucher Rectal : la marge anale est propre, le sphincter anal est
tonique, l’ampoule rectale est vide et le doigtier revient souillé de glaire
et de sang.
L’examen des autres appareils est sans particularité.
A l’examen paraclinique :
- NFS : Hyperleucocytose à 13400 blancs à prédominance neutrophile (N=4000-
10000/mm 3)
- VS : 60mm à la première heure (VS normale à la 1ère heure <7mm)
- Glycémie= 4,5 mmol/L (normale < 6.1mmol/l)
- Créatininémie= 100μmol /L (N=60-120 μmol/l)
-Urémie : 6 mmol/l (Normale =3.3-6.6 mmol/l)
-Ionogramme sanguin :
Hyponatrémie à 125 mmol/l(N=136-145 mmol/l)
Hypochlorémie à 90 mmol/l(N=95-105 mmol/l)
Hypokaliémie à 2.9 mmol/l(N=3.6-5 mmol/l)
- Bilan hépatique : ASAT=22UI/L (N < 30UI/l); ALAT=32UI/L (N < 35UI/l)
- Examen parasitologique direct des selles met en évidence des amibes
hématophages,
- Sérologie amibienne : Positive,
- Echographie hépatique : On retrouve une formation liquidienne arrondie de
4cm dans le lobe droit.
Les parasites sont éliminés essentiellement par les selles (d’où l’intérêt de
l’examen parasitologique des selles dans le diagnostic paraclinique).
Agent pathogène
Les amibes, protozoaires appartenant à l’embranchement des rhizopodes sont
des êtres vivants unicellulaires comportant plusieurs espèces (cf. parasites de
l’appareil digestif en annexes).
Entamoebahistolyticaest la seule amibe pathogène de l’homme. Elle se
présente sous trois aspects morphologiques :
la forme végétative histolytica : Entamoebahistolyticahistolytica, forme
pathogène retrouvée dans les amibiases aiguës,
la forme végétative minuta : Entamoebahistolytica minuta qui vit en
saprophyte dans le côlon et peut être retrouvé dans les selles non
dysentériques,
les kystes : c’est la forme de résistance et de dissémination de l’amibe.
Le Cycle évolutif
Répartition géographique
b) Pathogénie
Complications :
Au stade de l’amibiase intestinale on peut avoir comme complications :
des hémorragies digestives,
un syndrome occlusif ou sub-occlusif,
un amoebome (tumeur colique bénigne),
une perforation intestinale,
une colite méta-amibienne (dysfonctionnement dû à la cicatrisation des
lésions ulcéro-nécrotiques après disparition de l’amibe histolytique).
Amoebicides de contact :
Les dérivés quinoléines : Tiliquinol-tilbroquinol (INTETRIX®)
b) Antalgiques et antipyrétiques
Paracétamol, Acide acetyl salicylique …
c) Anti diarrhéiques
d) Solutés et électrolytes
• SGI, SSI, RL
• KCl, NaCl.
a) présentation et administration
Présentations pharmaceutiques :
Comprimés pelliculés de 250mg et 500mg,
Suspension buvable à 0,5% en flacon de 120ml,
Solution injectable pour perfusion 500mg/100ml,
Ovules de 500mg.
Voies d’administration :
Per os, intra vaginale, intra rectale, injectable.
b) Posologie :
en per os :
Adulte 1500mg/jr en 3 prises pendant 07 jours
Enfant : 30 à 40mg/kg/jr en 3 prises pendant 07 jours
par voie parentérale : 1500mg/jr en 3 prises
c) Pharmacocinétique pratique
Absorption :
Distribution
Environ une heure après la prise unique de 500mg, la concentration sérique
maximale atteinte est en moyenne de 10ug par millilitre.
L’injection de 500mg de Métronidazole par voie veineuse donne lieu, après
perfusion unique, à un pic moyen de 18µg /ml à la fin de la perfusion de 20
minutes.
La demi-vie plasmatique est de 8 à 10heures.
La liaison aux protéines plasmatiques est faible : inférieure à 20%.
Le volume apparent de distribution est important aux alentours de 40L soit
0,65l/kg.
La diffusion est rapide et importante avec des concentrations proches des taux
sériques dans les poumons, les reins, le foie, la peau, la bile, le LCR, la salive, le
liquide séminal et dans les sécrétions vaginales. Le Métronidazole traverse la
barrière placentaire et passe dans le lait maternel.
Biotransformation
Le métabolisme est essentiellement hépatique. Par oxydation, deux composés
principaux sont formés :
Le métabolite alcool, métabolite principal ayant une action bactéricide
sur les bactéries anaérobies d’environ 30% du Métronidazole,
Le métabolite acide en faible quantité ayant une activité bactéricide
d’environ 5% du Métronidazole.
Excrétion
L’excrétion se fait surtout par voie urinaire (60 à 80%) dont une partie sous
forme inchangée entraînant une coloration brune ou rougeâtre des urines.
L’élimination biliaire est de 6 à 15%.
L’élimination fécale est faible.
d) Pharmacodynamie
Mécanisme d’action
Effets pharmacodynamiques
Effets pharmacologiques
Effets thérapeutiques
Effets indésirables
e) Contre-indications
Absolues :
- Hypersensibilité aux imidazolés,
f) Interactions médicamenteuses
Associations déconseillées :
g) Précautions d’emploi
B. Tiliquinol-tilbroquinol (INTETRIX®)
a) présentations et administration
Présentations pharmaceutiques
c) Pharmacocinétique
Résorption
Ils sont peu absorbés par la muqueuse intestinale, ils ne peuvent donc
atteindre les amibes que dans la lumière colique, d’où l’appellation
d’amoebicide de contact.
d) Pharmacodynamie
Mécanisme d’action
C’est un antiseptique intestinal anti protozoaire agissant sur les formes minuta
et kystiques par un mécanisme encore mal élucidé. Il semblerait agir par
chélation des métaux inhibant ainsi certains complexes enzymatiques.
Effets pharmacodynamiques
Il possède :
- Une activité antifongique sur Candida albicans,
- Une activité antibactérienne à large spectre sur la majorité des germes
intestinaux pathogènes Gram positif et Gram négatif,
- Une activité vibriolytique sur Vibriocholerae,
- Une action amoebicide sur la forme végétative minuta et les formes kystiques.
Effets pharmacologiques
Effets thérapeutiques
Effets indésirables
- De rares cas d’augmentation des transaminases hépatiques ont été signalés
en majorité et régressant à l’arrêt du traitement.
- De rares réactions cutanées ont été rapportées à type d’hypersensibilité
(urticaire, œdème de Quincke) ou de type bulleux (érythème pigmenté fixe).
e) Contre-indications
E. Electrolytes
-Kcl ampoule de 10 ml 15% :
Une ampoule de KCl contient 1,5g de KCl,
- Nacl ampoule de 10 ml 10% :
Une ampoule de NaCl contient 1g de NaCl.
1. OBJECTIFS THERAPEUTIQUES:
b. Objectifs du traitement
• Calmer la douleur,
• Eradiquer le parasite (formes végétative et kystique d’E. histolytica),
• Rétablir l’équilibre hydro-électrolytique,
• Normaliser la température.
2. MEDICAMENTS DE PREDILECTION
2.1. Métronidazole
a) Critères de choix
• Efficacité prouvée sur E. histolyticahistolytica,
• Bonne biodisponibilité (proche de 100%),
• Toxicité moindre par rapport aux dérivés de l’émétine,
• Accessibilité à moindre coût.
b) Présentations pharmaceutiques :
Comprimés pelliculés 500mg,
Solution injectable pour perfusion 500mg/100ml,
a) Critères de choix
Efficace sur les formes minuta et kystiques,
Prévient le portage chronique.
b)Présentations pharmaceutiques
2.5. Electrolytes
-Kcl ampoule de 10 ml 15% :
Une ampoule de KCl contient 1,5g de KCl,
- Nacl ampoule de 10 ml 10% :
Une ampoule de NaCl contient 1g de NaCl.
2. SURVEILLANCE DU TRAITEMENT
2.1Efficacité du traitement
Elle est clinique et paraclinique.
Surveillance clinique
L’efficacité du traitement sera jugée sur :
- L’amendement de la douleur,
- L’apyrexie,
- L’amélioration de l’état général,
- La régression de l’hépatomégalie,
- L’état d’hydratation,
- L’absence de complications.
Surveillance paraclinique
Elle est basée sur :
- La numération formule sanguine(NFS) et la vitesse de sédimentation(VS),
- L’examen parasitologique des selles,
- La sérologie amibienne,
- L’ionogramme sanguin,
- Bilan rénal : Créatininémie, Azotémie,
- Bilan hépatique : Transaminases (ASAT/ALAT), Phosphatases alcalines(PAL) ;
échographie hépatique.
3. ARRET DU TRAITEMENT
Après 3jours d’hospitalisation,
L’examen clinique note :
une amélioration de l’état général,
une diminution de la fréquence des selles (2 à 3 selles par jour),
un bon état d’hydratation,
un amendement de la douleur et une apyrexie.
Constantes : T°=37,2°c ; FC=75bat/m ; FR=16cycles/mn
TA=120/80mmHg.
Au vu de ces éléments nous décidons de sortir notre patient avec :
un bulletin de consultation en gastro-entérologie,
une ordonnance de Métronidazole comprimé à la posologie de 500mg 3
fois par jour pendant 7 jours et de Tiliquinol-tilbroquinol gélules 300mg
2gel par jour dès l’arrêt du Métronidazole comprimé. Il sera arrêté 10
jours après.
1. ORDONNANCES MEDICALES
ORDONNANCE MEDICALE
Dr GROUPE 10
MEDECIN GENERALISTE
Tel : 002267XXXXXXX
*****************************Saaba
Dr. GROUPE 10
Médecin généraliste
Tel : 002267xxxxxxx
ORDONNANCE MEDICALE
Repos au lit
3. PRESCRIPTIONS PARACLINIQUES
suivant :
BULLETIN D’EXAMEN
*****************
CONCLUSION :
Affections fréquentes, les parasitoses digestives constituent un problème de
santé public, responsables d’un grand nombre de décès dans les pays du tiers
monde. L’hygiène précaire dans nos contrées en est le principal problème.
Leur prise en charge est médicale et/ou chirurgicale.
La lutte contre ces pathologies nécessite la participation des autorités
politiques (programmes généraux d’éducation sur la lutte contre les maladies
du péril fécal), du personnel médical, et de la population (hygiènes individuelle
et collective).
I / LES PROTOZOAIRES
DCI INDICATIONS
Métronidazole Amibiase, Giardiase, Trichomonase vaginale,
Coccidiose de l’immunodéprimé
Ornidazole Trichomonase vaginale, Coccidiose de
l’immunodéprimé, Amibiase
Secnidazole Amibiase
Tinidazole Amibiase, Giardiase, Trichomonase vaginale,
Coccidiose de l’immunodéprimé
Autres imidazolés :
Nimorazole= NAXOGYN®
Ténonitrozole= ATRICAN®
METRONIDAZOLE TILIQUINOL-TILBROQUINOL
Contre-indications Absolues acrodermatite
Hypersensibilités aux entéropathique
imidazolés grossesse au 1er trimestre
Hypersensibilités ou
intolérance au gluten, en
raison de la présence
d’amidon de blé (pour la
forme comprimé)
Relatives
L’alcool et le disulfiram
(confèrent interactions)
Précautions d’emploi -Contrôler la NFS en cas -Des études récentes ont
GROSSESSE ALLAITEMENT
Métronidzole Possible Déconseillé en cas de
Effets indésirables
Aux doses habituellement prescrites dans l’amibiase la dehydroémétine est
bien supporté malgré quelques effets secondaires peu alarmants à type de
céphalées, nausées, vomissements, diarrhées et de rares douleurs abdominales
ou musculaires. Sa cardiotoxicité avec inversion des ondes T et allongement de
QT est fréquemment observé mais une insuffisance cardiaque clinique se voit
dans moins de 10% des cas. Tous ces signes disparaissent en 10 à 15 jours après
l’arrêt du traitement.
Contre-indication : Allergie
Précautions d’emploi : Déconseillé au cours du 1er trimestre de la
grossesse, de l’allaitement et chez les enfants de moins de 5 ans.
Bibliographie