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COURS DE GASTRO-ENTEROLOGIE

M1 ( 4ème année)

TUBERCULOSE INTESTINALE

Pr Bathaix M. F
Département des Maladies de l‘Appareil Digestif
UFR des Sciences Médicales UFHB Abidjan
OBJECTIFS
1. EXPLIQUER LA PATHOGENIE DE LA TI

2. DECRIRE LES ELEMENTS DU DIAGNOSTIC POSITIF DE

LA TI

3. DECRIRE LES FORMES TOPOGRAPHIQUES DE LA TI

4. ETABLIR LE BILAN D’EXTENSION ET DU TERRAIN DE LA

TI

5. ENNONCER LES PRINCIPES THERAPEUTIQUES


PLAN
Introduction
I / – GENERALITES
1. Etiopathogénie
2. Anatomopathologie
II / – SIGNES
1. Type de description
2. Formes cliniques
III / – DIAGNOSTIC
1. Positif
2. Différentiel
3. Bilan d’extension
IV / - PRINCIPES THERAPEUTIQUES
Conclusion
Introduction
Tuberculose intestinale (TI):
Localisation primitive ou secondaire du
bacille de KOCH (BK) au niveau de l’intestin
- Incidence croissante avec endémie VIH
- Diagnostic tardif = apport endoscopie
- Guérison par anti tuberculeux
I/ GENERALITES
1. Etiopathogénie (1)
 Etiologies
- Mycobactérium tuberculosis (Humain)

- Mycobactérium atypique.
1. Etiopathogénie (2)
 Pathogénie
 Voie digestive BK ingéré (acido-résistant)

Région iléo-caecale (plaques Peyer)


Abondance tissu lymphoïde/Stase physiologique/Absorption
importante

Réaction inflammatoire

Granulome Endartérite > œdème± Accentuation de la


tuberculoïde nécrose collagénèse dans la sous
muqueuse > retressissement
de la lumière
1. Etiopathogénie (3)
 Pathogénie
 Voie lymphatique (loco régionale): en cas de tuberculose
ganglionnaire par extension de voisinage quand il existe une
tuberculose péritonéale ou génitale chez la femme.

 Voie hématogène (miliaire): septicémie


2. Anatomo-pathologie
 Macroscopie
 Forme ulcéro-hypertrophique
 Forme ulcérée

 Microscopie
 Follicule de KOESTER = granulome tuberculoïde = épithélio-
gigantocellulaire centré par une nécrose contenant des BAAR
II/ SIGNES
1. Tuberculose iléo-caecale non
compliquée (1)
 Interrogatoire
- Douleurs de la FID mal caractérisée
- Nausées, vomissement, distension abdominale, troubles du
transit (si diarrhée: type sécrétoire)
- Imprégnation tuberculeuse (asthénie, anorexie,
amaigrissement, sueurs nocturnes, fièvre vespérale,
aménorrhée chez la femme)
- Antécédents(contage tuberculeux? Comportement sexuel à
risque? MICI? Maladie cancéreuse? immunodépression?)
1. Tuberculose iléo-caecale non
compliquée (2)
 Examen physique
- Constantes hémodynamiques: TA/ Pouls/ Température/
Poids
- Appareil digestif: distension abdominale, circulation veineuse
collatérale, masse FID, nodules intra péritonéaux « gâteaux
péritonéaux », hépatomégalie, ascite.
- Appareil spléno-ganglionnaire: splénomégalie, aires
ganglionnaires
- Appareil pleuro-pulmonaire: murmures vésiculaires et
vibrations vocales
1. Tuberculose iléo-caecale non
compliquée (3)
 Examens de présomption
- Intradermo-réaction à la tuberculine

Evocatrice si réaction phlycténulaire


- Syndrome inflammatoire biologique: hyperleucocytose à PNN,

VS> 80 mm à H1, fibrinémie et CRP Î, albuminémie ↓.


- Radiographie pulmonaire: lésions pulmonaires actives?
- Echographie abdominale: ascite? Adénopathie? Masse?
- Coloscopie totale : visualisation des lésions

Biopsies (Examen Ziehl Nelsen/ Histologie/ Culture/ PCR)


1. Tuberculose iléo-caecale non
compliquée (4)
 Examens de certitude
- Anatomopathologie des biopsies

mise en évidence des granulomes tuberculoïdes


- Coproculture:

mise en évidence du BK dans les selles


2. Formes cliniques (1)
 Formes topographiques
 Tuberculose duodénale: syndrome ulcéreux/ perforation ou
obstruction fréquentes/ diagnostic biopsie ganglionnaire
 Tuberculose appendiculaire: appendice enrobée dans la masse
iléo-caecale / diagnostic anatomopathologique.
 Tuberculose rectale: diarrhée glairo-sanglante avec syndrome
rectal de Bensaude
 Tuberculose anale: ulcération accompagnée d’adénopathie
inguinale
 Tuberculose jéjunale: syndrome de KOENIG
2. Formes cliniques (2)
 Formes compliquées (évolutives)
 Occlusion
 Hémorragie
 Fistules
 Syndrome de mal absorption
2. Formes cliniques (3)
 Formes associées
 Autres séreuses
- Péritoine = ascite lymphocytaire, granulations péritoine
viscéral et
pariétal, biopsies=diagnostic
- Plèvre = pleurésie lymphocytaire, biopsies pleurales
- Hépatiques = cholestase anictérique, Biopsie du foie
III/ DIAGNOSTIC
1. Diagnostic positif
 Arguments épidémiologiques

 Arguments cliniques

 Arguments para cliniques

Certitude: biopsies avec anatomopathologie


et mise en évidence de granulome de
KOESTER
2. Diagnostic différentiel
 Cancer du colon

- Age, ATCD familiaux(PAF, CCR), anatomo-path+++

 Maladie de CROHN: biopsies après coloscopie


- Absence de BK et de caséification du granulome

 Appendicite dans sa forme pseudo-tumorale


 Amoebome
 Schistosomiase à schistosoma Mansoni
 Colite ischémique
 Lymphosarcome
3. Bilan
 Bilan d’extension de la maladie
- Autres séreuses : RX pulmonaire, écho. abdominale et
cardiaque
- Atteinte d’autres organes (foie, moelle osseuse, yeux)

 Bilan du terrain
- Recherche d’une immunodépression (VIH/ DIABETE/
ALCOOLISME/ CORTICOTHERAPIE AU LONG COURS/
CHIMIOTHERAPIE)
IV/ PRINCIPES
THERAPEUTIQUES
1. BUTS

 Stériliser les foyers infectieux

 Traiter les complications

 Prévenir la maladie
2. Moyens (1)
 Médicaux
 Traitement anti tuberculeux
- Rifampicine « R » (rifadine ou rimactan) 10mg/Kg/jour
- Isoniazide « H » (Rimifon) 6mg/Kg/jour
- Ethambutol « E » (Myambutol) 20mg/Kg/ jour
- Pyrazynamide « Z » (Pirilène) 30mg/Kg/jour
 Traitement anti inflammatoire
- Corticoides: ½ mg/Kg/jour
 Antibiotiques: macrolides- quinolones

 Chirurgicaux
2. Moyens (2)
 Préventifs

 Lutte contre les comportements à risque de VIH

 Protection de l’immunodeprimé
 Vaccination par le bacille de Calmette et Guerin
3. Indications (1)
 Protocole RHZ
 Protocole RHZE pendant 2 mois puis RH pendant 4 mois dans
toutes les formes

 Corticoïdes
 Spécifique à l’atteinte péritonéale
 Chirurgie
 Formes compliquées :perforations/ appendicite/
obstruction/ péricardites constrictives
3. Indications (2)
 Surveillance sous traitement
 Cytolyse induite Rifampicine et Isoniazide: Transaminases ±
bilirubine- PAL hebdomadaire
 Polynévrite due à Isoniazide: surveillance clinique et EMG si
anomalie clinique
 Névrite optique rétrobulbaire induite par Ethambutol:
consultation ophtalmologie avant traitement et 15 à 21 jours
après le début du traitement
 Hyper uricémie et cytolyse induites par le Pyrazynamide
Conclusion
- Maladie rare = errance diagnostique
- Incidence croissante avec endémie VIH

- Certitude diagnostique = anatomopathologique

- Traitement médical

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