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L’ARTERIOPATHIE
OBLITERANTE DES MEMBRES
INFERIEURS (AOMI)
OBJECTIFS :
1-Définir l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs
2-Décrire la claudication intermittente dans sa forme typique
et ses formes atypiques
3-Citer les éléments de la classification de Leriche et Fontaine
4-Enumérer les complications évolutives de l’AOMI
5-Donner la classification de l’AOMI selon la valeur de l’IPS
6-Enoncer les bases du traitement.
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Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
I-DEFINITION
II-EPIDEMIOLOGIE
1-Prévalence :
Dans la majorité des cas l’AOMI est la conséquence de l’effet des facteurs
de risque cardiovasculaire sur la paroi artérielle. Ce sont les facteurs de risque
d’athérosclérose.
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Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
-L’âge :
Le risque artéritique des membres inférieurs augmente avec l’âge.
Dans la population générale, plusieurs auteurs ont montré un lien significatif
entre l’âge et la survenue de l’AOMI. Les lésions athéromateuses peuvent
s’observer à tout âge mais prédominent dans la cinquième et sixième décade.
-Le sexe :
La prévalence de l’AOMI est plus importante chez l’homme que chez la femme.
Cet écart est d’autant plus important que les populations étudiées sont jeunes.
Le sexe ratio varie de 1 à 2 avec une prédominance masculine.
-L’origine ethnique :
D’après l’étude GENOA (Genetic Epidemiology Network Of Arteriopaty), les
patients de race noire ont un risque plus élevé d’être atteinte d’AOMI, ce
indépendamment de tous les autres facteurs de risque cardiovasculaire
classique
-Le tabac
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Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
-La dyslipidémie
Il existe une corrélation entre le taux de LDL cholestérol et l’existence de
l’AOMI.
-L’hypertension artérielle (HTA)
L’HTA étant le premier facteur de risque cardiovasculaire, elle est par
conséquent un facteur majeur d’AOMI.
III-RAPPELS ANATOMIQUES
Le réseau artériel des membres inférieurs nait de la subdivision de l’aorte
abdominale, donnant successivement l’iliaque primitive, l’iliaque externe,
l’iliaque interne, la fémorale commune, profonde, superficielle, la poplitée, la
tibiale antérieure, le tronc tibio-péronier, la tibiale postérieure et la péronière.
L’aorte abdominale
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-l’artère ombilicale
Elle donne par ailleurs des branches collatérales qui sont l’artère épigastrique
superficielle, l’artère circonflexe iliaque superficielle, les artères honteuses
externes superficielle et profonde.
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Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
latérale de la cuisse. Elle entretient des anastomoses avec les artères glutéales
inférieures et l’artère poplitée.
L’artère poplitée
Elle mesure entre 3 et 4cm et prend le nom d’artère dorsale su pied au niveau
de l’interligne talo-crurale sous le rétinaculum des muscles extenseurs.
Le tronc tibio-péronier
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Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
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Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
IV-PHYSIOPATHOLOGIE
*Le rétrécissement des artères périphériques (= sténose), lié au processus
d’athérosclérose, entraîne une diminution progressive du débit sanguin.
La circulation collatérale de suppléance se développe parallèlement
permettant de maintenir le débit d’aval.
Toutefois, au-delà d’un certain point, la suppléance devient insuffisante
expliquant l’apparition de symptômes d’abord à l’effort puis au repos. Ces
symptômes sont d’autant plus sévères qu’il y a une hypoxie importante des
tissus irrigués :
-ischémie d’effort responsable de la douleur du mollet à la marche ou
claudication intermittente
-ischémie de repos se traduisant par la douleur de repos
- les troubles trophiques.
*Ces lésions peuvent être le siège d’une occlusion brutale par un thrombus.
Cela est responsable d’une ischémie aiguë dont l’évolution dépendra du
degré de développement préalable des collatérales.
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Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
V-DIAGNOSTIC
1-Signes fonctionnels :
La maladie évolue sur un mode chronique. Les symptômes sont longtemps
tolérés par le malade si bien qu’il existe des formes asymptomatiques.
Le maître symptôme est la douleur au mollet ou claudication
intermittente, témoins d’une ischémie d’effort.
*Typiquement elle se caractérise par une douleur à type de crampe siégeant
au mollet. Elle est le plus souvent unilatérale, déclenchée par la marche,
survenant après une certaine distance, provoquant l’arrêt de la marche.
La douleur disparaît 1 à 3 minutes après l’arrêt de la marche et se reproduit
pour la même distance. Cette distance définit le périmètre de marche.
Cette marche est dite « la marche en chapelet ».
La réduction de ce périmètre de marche est le témoin de l’aggravation de
l’ischémie.
*La douleur peut être atypique par :
-son intensité :
.à type de gêne ou de fatigue ou à type de paralysie
-son siège :
.la claudication de la cuisse, de la fesse ou de la hanche est le témoin d’une
atteinte proximale (aorto-iliaque).
. la claudication de la plante du pied est liée à des lésions infra-poplitées
Douleurs de décubitus
Les douleurs de décubitus traduisent une ischémie permanente.
Elles sont à type de brûlures au niveau des orteils et de l’avant pied. Elles
apparaissent de quelques minutes à quelques heures après le décubitus, sont
améliorées par la position jambes pendantes au bord du lit ou la station debout
du fait de la majoration de la pression artérielle. Mais cette position entraine
un œdème de stase aggravant l’insuffisance circulatoire.
Le troisième signe est représenté par les troubles trophiques qui sont le témoin
d’une
Troubles trophiques
Les troubles trophiques sont le mode de découverte habituel de l’AOMI chez le
diabétique et chez le Noir Africain, du fait des consultations tardives. Ils sont
liés aux problèmes artériels, neurologiques ou infectieux. Ils peuvent survenir à
tout moment mais sont favorisés par un traumatisme même minime.
Ce sont :
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Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
2-Examen Clinique
Il est bilatéral et comparatif. Il comprend l’examen artériel et la mesure de
l’index de pression systolique (IPS).
L’examen clinique recherche également la présence d’un souffle vasculaire sur
les axes vasculaires.
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Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
*Examen artériel
C’est la palpation des pouls. Les pouls palpés sont : les pouls fémoral, poplité,
tibial postérieur et pédieux.
L’auscultation des axes artériels recherche un souffle vasculaire de sténose.
L’examen artériel est très simple mais peu reproductible.
L’index de pression systolique (IPS) est défini pour chaque membre inférieur
comme le rapport de la pression artérielle systolique (PAS) mesurée à la
cheville sur la pression systolique humérale (PAS cheville / PAS bras).
L’IPS est un excellent marqueur du risque cardio-vasculaire et il est
actuellement le moyen le plus simple et le plus pertinent pour certifier en
première intention un diagnostic d’indicateur d’AOMI. C’est un examen simple,
sensible, spécifique et reproductible.
Technique d’examen :
L’IPS est évalué à l’aide d’un tensiomètre à manomètre et d’un appareil à
Doppler continu « Doppler de poche ». Le patient allongé, au repos depuis
quelques minutes, on enregistre la pression humérale de manière bilatérale.
Par la suite les pressions systoliques sont mesurées au niveau des chevilles
(gauche et droite).
IPS =
Interprétation de l’IPS :
Plus l’IPS est bas, plus l’insuffisance artérielle est sévère. Mais l’IPS ne donne
pas d’information sur la localisation de la lésion.
La pléthysmographie artérielle
La limite à la valeur de l’IPS est l’existence de rigidité des parois artérielles ou
médiacalcose. C’est ici l’indication de la pléthysmographie artérielle. Cet
examen permet de mesurer la pression artérielle systolique digitale au gros
orteil.
3-Examens complémentaires
*Test de marche sur tapis roulant
Le test de marche est indiqué au stade de claudication intermittente.
Ce test permet d’évaluer la distance de marche. Il est complété par la mesure
des pressions à la cheville au terme de l’effort. En cas de douleurs en rapport
avec une AOMI, les pressions chutent. Cette baisse des pressions est en
relation avec la sévérité de l’artériopathie.
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Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
*Techniques d’imagerie
- Echographie Doppler artérielle
C’est l’examen de première intention. L’échographie utilise les ultrasons, elle
est maintenant couplée au doppler en temps réel.
Elle visualise les plaques sténosantes et fournit des renseignements pour le
diagnostic et le traitement de l’AOMI : localisation des lésions, étendue, état de
la paroi artérielle ainsi que les caractéristiques de la sténose, l’existence d’une
circulation collatérale, l’état du réseau d’aval, la nature athéromateuse ou non
de la lésion.
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Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
Il est indiqué dans le bilan pré chirurgical. Cependant c’est un examen invasif
du fait de l’irradiation et des produits de contraste injectés qui peuvent être
source d’insuffisance rénale et d’accidents allergiques.
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Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
VI-EVOLUTION ET COMPLICATIONS
-L’histoire naturelle de la maladie est la succession des différents stades de
Leriche et Fontaine. A savoir du stade asymptomatique aux troubles
trophiques. Elle évolue de manière inéluctable vers l’amputation du membre
-L’évolution se complique fréquemment par la surinfection des cutanées
-La complication majeure est la survenue d’ischémie aigue sur l’AOMI. Cette
complication aiguë étant la conséquence d’une occlusion thrombotique de
l’artère pathologique.
VII-DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Le diagnostic différentiel se pose selon les symptômes.
Au stade de claudication intermittente, il faut éliminer :
-Une douleur médullaire en rapport avec un canal lombaire étroit :
diagnostic à l’aide du scanner lombaire
-Une artère poplité piégée (chez le sujet jeune, le plus souvent sportif)
-Une claudication veineuse qui survient dans un contexte d’insuffisance
veineuse chronique ou de phlébite majeure.
Au stade des troubles trophiques, il faut éliminer :
-Une angiodermite nécrotique
- Les ulcères veineux
-Les ulcères de jambe d’origine infectieuse
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Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
VIII-BASES DU TRAITEMENT
Moyens :
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Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
Traitement chirurgical
Traitement endovasculaire
Il occupe aujourd’hui une place importante dans le traitement de l’AOMI. Il est
également complémentaire de la chirurgie ouverte et peut y être associé
simultanément ou séquentiellement.
-soit angioplastie à ballonnet
- soit Angioplastie avec interposition d’une endoprothèse
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Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
Indications :
-A tous les stades le traitement médical s’impose
-les techniques de revascularisation dépendent de l’expérience de chaque
équipe.
CONCLUSION
L'artériopathie oblitérante des membres inférieurs est une maladie grave, dont
la prévalence est très souvent sous-estimée. Elle est le reflet de la maladie
athérosclérosique.
L’évolution se fait inéluctablement vers l’amputation ; d’où le dépistage en
médecine générale par la palpation systématique des pouls chez tout patient.
La prévention passe par la lutte contre les facteurs de risque cardiovasculaire.
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