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Priapisme

Pr Konan Paul Gérard


Objectif

1. Définir le priapisme
2. Décrire les différents type de
priapisme
3. Citer les principales étiologies
I - Généralités

1. Définition
Érection anormalement prolongée
au-delà de 4 heures, irréductible,
survenant en absence de désir
sexuel
I - Généralités
2. Intérêt
1. Épidémiologique
2. Diagnostique
1. Diagnostic positif est clinique
3. Thérapeutique
1. Urgence médico-chirurgicale
2. Délai de prise : avant la 6ème heure
4. Pronostique
1. Risque: survenue d’une impuissance
définitive
I - Généralités

3. Rappel anatomique
1. Constitution du pénis
1. 3 corps érectiles
1. 2 Corps caverneux (CC)
2. et 1 corps spongieux (CS)
I - Généralités

4. Anatomie pathologique
1. Macroscopie
1. Siège : corps caverneux
2. Classification actuelle de priapisme
1. Priapisme à bas débit ou ischémique
2. Priapisme à haut débit
3. Priapisme récidivant
I - Généralités

5. Épidémiologie
1. Âge de survenue
1. Adulte jeune, le plus souvent
2. Parfois l’enfant
3. Rarement le sujet âgé
2. Fréquence :
I - Généralités
5. Épidémiologie
1. Principales étiologies du priapisme
Hémopathies - Drépanocytose (5 %)
- Leucémie myéloïde chronique (< 1 %)

- Thalassémie majeure

- Polyglobulie primitive (maladie de Vasquez) ou secondaire

- Thrombocytopénie essentielle

- Sphérocytose congénitale (maladie de Minkowski-Chauffard)

Causes vasculaires - Thrombophlébites infectieuse


- États d’hypercoagulabilité

- Thrombopénie induite par l’héparine

Causes néoplasiques - Cancers pelviens (pénis, prostate,vessie, testicule)


- Métastase de cancer urologiques (rein) ou digestifs

Causes traumatiques - Traumatisme pénien ou périnéal


- Ponction des corps caverneux

Causes neurologiques - Centrale: trauma crânien, tumeur cérébrale, atteintes


médullaires, sclérose en plaque
- Périphérique (épines irritatives entretenant l’arc réflexe de
l’érection:urétrite, prostatite, rétrécissement de l’urètre, corps
étranger de l’urètre ou accident endoscopique
- Toxique: alphabloquants, antiHTA, neuroleptiques,
anesthésiques, corticoïdes,
- Psychodysleptiques: alcool, cocaïne, marijuana

- Solutés hyperlipidiques

-Injections intracaverneuses de drogues érectogènes


Priapisme iatrogène
(papavérine, prostaglandines E1, phentolamine)
-Chirurgie de revascularisation pénienne

Priapisme idiopathique - aucune cause n’est retrouvée (30 à 50%)


I - Généralités

6. Physiologie de l’érection normale


1. Érection : phénomène neurologique (équilibre du
système végétatif), musculaire et vasculaire
1. État de Flaccidité: contraction des fibres
musculaires lisses des corps caverneux (FMLC)sous action
orthosympathique

2. Tumescence : relâchement des fibres musculaires lisses

caverneux et remplissage sanguin des CC

3. Rigidité : blocage du retour veineux


4. Détumescence après éjaculation :
recontraction des FMLC, vidange du sang caverneux
I - Généralités

6. Physiopathologie
1. Priapisme à bas débit
1. Mécanisme de survenue
1. Trouble neuromusculaire par déséquilibre
neurologique otho/parasympathique aboutissant au
blocage de la recontraction des FMLC
2. Modification sanguin intracaverneux
(hyperviscosité sanguine) avec stase sanguine d’où
l’appellation ancienne de priapisme de stase

2. Conséquences
1. Anoxie des cc provoquant de douleurs
2. Fibrose des cc responsable
d’impuissance définitive
I - Généralités
6. Physiopathologie
1. Priapisme à haut débit
1. Mécanisme de survenu du priapisme
1. Formation d’une fistule artério-veineuse avec
hyperpression sanguine intracaverneuse
2. Conséquence
1. Absence d’anoxie et donc de douleur
2. pas d’évolution vers la fibrose caverneuse et
l’impuissance
3. Priapisme récidivant
1. Priapisme chronique, le plus souvent à bas débit
II - Signes
1. Type de description: Priapisme de stase
1. Signes cliniques
1. Symptômes révélateurs:
1. Érection anormalement prolongé, sans désir
sexuel
2. Associée parfois à des douleurs au stade avancé
(au-delà de 6 heures)
2. Examen clinique
1. Interrogatoire
1. Précise le terrain (age, tares, antécédents,
recherche une étiologie)
2. Renseigne sur le priapisme: début, contexte
de survenue, délai écoulé
II - Signes
3. Examen physique (complet,
méthodique, malades complètement
dévêtu)
1. Signes généraux: sont normaux, le plus
souvent, mais peuvent être anormaux
et sont liés à l’étiologie
1. Signes physiques:
1. Pénis tendu, rigide, veines turgescente
2. Palpation, érection limitée au corps
caverneux, épargnant le corps
spongieux. Le gland est flasque.
3. Le reste de l’examen est normal
II - Signes

4. Examens paracliniques.
1. Recherchent une étiologie
2. Examens de routine
1. Hémogramme :
1. numération formule sanguine
(polyglobulie, leucémie,)
2. Numération des plaquettes
3. Électrophorèse de l’hémoglobine
II - Signes

3. Examens spécialisés
1. Gazométrie du sang caverneux obtenu par
ponction caverneuse pour préciser le type
de priapisme
1. PO2 « pression partielle en oxygène »
2. PCO2 « pression partielle en gaz carbonique »
3. PH.
• Priapisme ischémique sévère si
1. PO2 < 30 mm HG,
2. PCO2 > 30 mm HG,
3. PH acide < 7,25
II - Signes

5. Évolution
1. Non traité ou traiter tardivement,
l’évolution se fait vers l’impuissance
définitive
2. Bien traité (vu tôt et traitement adapté)
la guérison est la règle
II - Signes
2. Formes clinique
1. Forme compliquées
3. Priapisme à haut débit
1. De meilleurs pronostic
1. Érection moins rigide
2. Contexte de traumatisme
3. Douleur peu importante
4. Pulsation artérielle parfois visibles
5. Confirmation diagnostique
1. Clinique par ponction de sang rouge artériel des cc
2. Échodoppler pulsé pénien
3. De moins en moins par artériographie sélective pudendale
(artère honteux interne)
II - Signes
4. Priapisme récidivant
1. Grave. Chaque épisode laisse des
séquelles et expose de plus en plus à
la fibrose
5. Formes selon le terrain
1. Forme de l’enfant
1. est le plus souvent d’origine
drépanocytaire
2. Est parfois négligée par l’enfant et par
les parents
II - Diagnostic positif

1. Éléments du diagnostic positif


1. Interrogatoire
2. Examen clinique qui affirme le
priapisme
II -Diagnostic différentiel

Se fait devant:
1. l’érection normal prolongée
jusqu’à 3 heures de temps
À l’examen, les corps caverneux et
le corps spongieux (le gland) sont
en érection
2. L’infiltration néoplasique des
corps caverneux
III- Traitement

1. But
1. Obtenir une détumescence
2. Éviter la récidive immédiate ou à
distance
3. Éviter les séquelles érectiles
III - Traitement
2. Moyens
1. Médicaux
1. De la douleur: antalgique (paracétamol),
sédatifs (diazépam)
2. Decompressive
1. ponction évacuatrice et lavage des cc au sérum
physiologique puis pansement compressif
2. Fistule caverno-spongieuse, évacuation lavage
des cc
3. Assurer la contraction des FMLC
1. Injection intracaverneuse d’un alpha stimulant
1. étiléphrine « effortil » 10 mg
2. Phényléphrine « néosynéphrine » 5 mg
3. Répéter l’injection 10 à 20 minutes en cas
de persistance
III- Traitement

4. Adrénaline si nouvel échec: adrénaline à


0,1%, 1ml diluée dans 1l de serum physiologique en
irrigation des cc après injection de 10 ml dans les cc

5. Alpha stimulant per os en traitement de


fond
6. Oxygénation nasale
7. Hyperhydratation
8. Alcalinisation
9. Transfusion
10. Contre indication des alpha stimulants:
HTA,, personnes âgées, les coronariens
Traitement
2. Moyens chirurgicaux
1. Drainage des cc dans le corps spongieux
1. Fistule cavernospongieuse
2. Anastomose cavernospngieuse
3. Anatomoses saphènocaverneux
4. Embolisation sélective pudendale
5. Ligature artère pudendale ou
caverneuse
Traitement
3. Indications
1. Priapisme à bas débit
1. Urgence +++
2. Decompression par ponction lavage des cc
associée ou non à des alphastimulants
3. Si echec fistule cavnospongieuse, voire shunt
cavernospongieuse ou saphèno-spongieuse
2. Priapisme à haut débit
1. Traitement médicale est transitoire
2. Traitement chirurgical plus efficace
1. Embolisation
2. Si echec, ligature avec risque d’impuissance
3. Priapisme chronique récidivant
1. Traitement étiologique++++
Traitement

3. Surveillance:
1. À vie
4. Pronostic
1. Fonction de la précocité du traitement
et de l’absence de récidive
5. Prévention
Surveillance et information des sujet à
risque
Conclusion
Le priapisme
1. est une érection prolongé de plus
de 4 heures sans désire sexuel
2. C’est une urgence urologique
3. Son traitement consiste à obtenir
la détumescence
4. Son risque majeur est
l’impuissance érectile définitive par
fibrose des corps caverneux
Références
1. Kabbaj Hamza. Le priapisme.
http://urologie-chu-mondor.aphp.fr/_enseignement/Externes/priapisme.pdf
2. Aoun F., Roumeguère T. Traitement médical et chirurgical du priapisme
spontané et iatrogène. EMC – Urologie- [18-380-A-10] - Doi :
10.1016/S1762-0953(09)40659-9
3. Droupy S., Giuliano F. Priapismes. Prog Urol, 2013, 23, 9, 638-646 /
https://www.urofrance.org/base-bibliographique/priapismes
4. ROUPRET M., BELEY S., TRAXER O., KIRSCH-NOIR F., JOUANNET P.,
JARDIN A., THIOUNN N. Prise en charge du priapisme chez les
patients drépanocytaires. Prog Urol, 2005, 15, 392-397

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