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+ 10 dossiers en ligne
Psychiatrie
Guillaume Chabridon I Clément Dondé
Assistant des Hôpitaux en Interne en psychiatrie
psychiatrie à Lyon à Lyon
Relecture :
Pr Emmanuel Haffen
Professeur des universités et praticien hospitalier
Service de psychiatrie de l’adulte, Centre Hospitalier Régional Universitaire de Besançon
Couverture : Primo & Primo
Intérieur : Patrick Leleux PAO
ISBN : 978-2-84371-853-3
Toute représentation ou reproduction, intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur, ou de ses ayants
droit ou ayants cause, est illicite (loi du 11 mars 1957, alinéa 1er de l’article 40). Cette représentation ou reproduction par
quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.
Tous les ouvrages de la collection « Les dossiers ECNi » sont écrits par des auteurs classés
parmi les meilleurs aux ECN et validés par des PU-PH spécialistes de la matière et investis dans
le nouveau concours ECNi. Cette nouvelle collection vous permettra de vous mettre en situation de
concours en proposant un contenu adapté aux nouvelles modalités des ECNi :
Chaque dossier étant progressif, l’étudiant devra se garder de regarder la question qui suit avant
de valider sa réponse.
III
Remerciements
Un grand merci au professeur Emmanuel Haffen pour sa relecture attentive et minutieuse. Ses
remarques ont été pertinentes dans un souci permanent de pédagogie afin que les étudiants appré-
hendent la discipline psychiatrique le plus clairement possible lors de leur préparation aux ECNi.
IV
Sommaire
Questions isolées
Énoncé ............................................................................................................... 208
Corrigé .............................................................................................................. 217
V
Sommaire par items
VI
DOSSIER
28
N°
Une grossesse délicate
Items 62 – 67 – 72 – 76
Énoncé
Vous recevez aux urgences Mme C., 24 ans, amenée par les pompiers. Elle a été signalée par des passants car elle
faisait de grands mouvements au milieu de la route pour arrêter la circulation.
Dans la salle d’attente des urgences, vous remarquez qu’elle court de patient en patient, leur chuchotant des mots
incompréhensibles aux oreilles. En parlant très vite, Mme C. vous avoue ne s’être jamais sentie aussi bien depuis ces
dernières semaines. Elle ne dort plus, parce que « C’est du temps perdu pour quelqu’un d’immortel et d’inflaquant
comme moi ! ». Elle semble joyeuse et essaye de tirer sur votre souris et écran d’ordinateur. Lorsque vous lui demandez
pourquoi elle a voulu stopper la circulation, elle vous répond en chuchotant que « les soldats reptiliens projettent un
complot contre moi et l’humanité, donc par là je les nourris ». Elle ajoute en souriant : « Ces soldats sont partout, je
les sens s’électrifier sous mon épiderme, docteur vous avez une belle blouse ! ». Elle interrompt à plusieurs reprises son
discours en fixant du regard ou tendant étrangement l’oreille vers le plafond, puis se met à rire sans raison apparente.
Mme C., ancienne consommatrice d’héroïne, reçoit un traitement substitutif depuis trois ans par Méthadone® (métha-
done chlorhydrate) à 60 mg par jour. Elle est sous tutelle et suivie dans un Centre médico-psychologique depuis ses
17 ans où son psychiatre lui prescrit du Teralithe® (carbonate de lithium), du Depakote® (divalproate de sodium) et du
Zyprexa® (olanzapine).
Le bilan somatique et toxicologique ne relève aucune anomalie hormis des b-hCG positives. Les dosages médicamenteux
sont en zone thérapeutique.
Vous consultez son dossier médical et remarquez qu’elle a présenté 4 décompensations depuis ses 17 ans avec une
symptomatologie similaire.
DOSSIER N° 28 185
Vous prenez en charge l’épisode aigu et la patiente est transférée en milieu spécialisé.
La grossesse finit par être confirmée et l’obstétricien, très surpris, vous annonce que Mme L. est enceinte de 6 mois et
demi. Son abdomen est pourtant presque plat et elle n’a grossi que de 4 kg depuis 6 mois et demi.
5. Qu’évoquez-vous ?
❏ A. Grossesse dissimulée
❏ B. Déni de grossesse
❏ C. Psychose puerpérale
❏ D. Dépression du peripartum
❏ E. Trouble du comportement alimentaire
Depuis une semaine environ de nouveaux symptômes apparaissent. Mme L. se plaint de douleurs musculaires et de
nausées. Elle a le nez qui coule et se sent tendue et excitée.
6. Que suspectez-vous ?
❏ A. Surdosage en Méthadone® (méthadone chlorhydrate)
❏ B. Intoxication aiguë aux opiacés
❏ C. Mésusage de la Méthadone® (méthadone chlorhydrate)
❏ D. Posologie trop basse de Méthadone® (méthadone chlorhydrate)
❏ E. Syndrome de sevrage
Ayant des difficultés à stabiliser totalement les symptômes maniaques, vous discutez avec le psychiatre d’un traitement
par électroconvulsivothérapie (ECT).
8. Quel(s) traitement(s) devra (devront) être associé(s) à une séance d’ECT chez cette patiente ?
❏ A. Antiépileptique
❏ B. Benzodiazépine
❏ C. Tocolytique
❏ D. Hypnotique
❏ E. Curare
9. Que faites-vous ?
❏ A. Poursuivre les tentatives pour joindre le tuteur
❏ B. Maintenir la patiente en état végétatif en attendant la réponse du tueur pour débuter les soins
❏ C. Demander l’accord d’une personne de confiance
❏ D. Débuter la prise en charge
❏ E. Rechercher et consulter les éventuelles « directives anticipées » de la patiente
À l’examen, le nouveau-né présente des trémulations des membres supérieurs, une fébricule ainsi qu’une polypnée à
43/min.
186 ÉNONCÉ
Vous revoyez Mme L. à distance de l’accouchement.
Voilà un mois qu’elle a arrêté d’elle-même sa Méthadone® (méthadone chlorhydrate). Cependant, elle vous dit ressentir
des signes de manque d’héroïne et souhaite revenir au Subutex® (buprénorphine), un médicament qui lui « convenait
mieux ». Elle vous dit avoir refusé la contraception proposée après son accouchement et que « le sexe, c’est bien mieux
sans préservatif ».
12. Quelles règles de prescription initiale sont communes à la Méthadone® (méthadone chlorhydrate)
et au Subutex® (buprénorphine) ?
❏ A. Prescription sous forme de comprimés en première intention
❏ B. Possibilité d’une prise en charge ALD (affection longue durée)
❏ C. Ordonnance sécurisée
❏ D. Durée maximale de prescription à 28 jours
❏ E. Prescription par un centre spécialisé
13. Quel(s) traitement(s) thymorégulateur(s) de fond peut (peuvent) être prescrit(s) chez cette patiente ?
❏ A. Teralithe® (carbonate de lithium)
❏ B. Psychoéducation
❏ C. Haldol® (halopéridol)
❏ D. Depakote® (divalproate de sodium)
❏ E. Loxapac® (loxapine)
14. Quel(s) est (sont) le(s) paramètre(s) de surveillance obligatoire(s) au long cours concernant le Teralithe®
(carbonate de lithium) ?
❏ A. Créatininémie
❏ B. β-HCG
❏ C. TSH
❏ D. T3, T4
❏ E. Clairance de la créatinine
Douze années plus tard, vous suivez toujours Mme L. régulièrement. Sa fonction rénale s’est dégradée jusqu’à l’insuf-
fisance rénale chronique. Vos collègues néphrologues incriminent le Téralithe® (carbonate de lithium).
15. Quelle(s) pathologie(s) secondaire à une iatrogénie au Téralithe® (carbonate de lithium) a (ont) pu entraîner
l’insuffisance rénale ?
❏ A. Diabète insipide néphrogénique
❏ B. Hyperparathyroïdie
❏ C. Néphrite tubulo-interstitielle
❏ D. Myélome multiple
❏ E. Néphroangiosclérose
DOSSIER N° 28 187
Corrigé
Réponse Cotation Commentaire
A ✕ 5 « Tendant étrangement l’oreille vers le plafond. »
B Le contenu du délire n’est pas joyeux comme l’humeur.
QRM 1
B Hyperactivité motrice.
C Rires immotivés (syndrome de désorganisation).
D ✕ 5 Probables hallucinations cénesthésiques.
E Néologisme (syndrome de désorganisation).
B
quer ici.
C Présence de signes de schizophrénie.
Présence de signes de trouble bipolaire avec caractéristiques psychotiques
D ✕ 20
associées.
E Non répertoriée dans les classifications DSM et CIM.
B ✕ 10 remplacement semble pertinent car la patiente n’est pas stabilisée sur le plan
thymique.
Réponse indispensable**. Fortement tératogène et donc formellement
C ✕ 10
contre-indiqué chez la femme enceinte.
D
Il vaut mieux privilégier des benzodiazépines à demi-vie courte (Seresta®
E ✕ 10
[oxazépam]).
188 CORRIGÉ
Réponse Cotation Commentaire
A On observerait un syndrome d’intoxication aiguë aux opiacés.
QRM 6
B
On observerait plutôt un syndrome d’intoxication aiguë aux opiacés, et c’est
C
essentiellement la buprénorphine qui est mésusée.
D ✕ 10 Car le patient présente des signes de sevrage.
E ✕ 10 Syndrome de sevrage en opiacé.
DOSSIER N° 28 189
Réponse Cotation Commentaire
A ✕ 5 Non obligatoire mais à proposer, tout comme le reste du bilan IST d’ailleurs.
QRM 11 B ✕ 5 Pour dépister une co-addiction.
C Ne se dose jamais en urinaire.
Réponse indispensable**. Si le dosage est positif, cela vous permet d’ajuster
la dose de buprénorphine. Si le dosage est négatif, cela signifie que la patiente
D ✕ 10
ne consomme pas d’opiacés et vous risquez ainsi de provoquer une addiction
aux opiacés en lui prescrivant un dérivé d’opiacés.
E Cf. réponse D.
B
C ✕ 10
D 14 jours pour la Méthadone® (méthadone chlorhydrate).
E La buprénorphine peut être initialement prescrite par tout médecin.
B Si point d’appel.
C ✕ 10
D Si point d’appel.
E ✕ 10
190 CORRIGÉ
Rappel du programme (points clefs du référentiel) : Item n° 76 : Addiction aux opiacés
L’héroïne est l’une des drogues de la classe des opiacés.
L’intoxication aiguë associe sensation de bien-être, puis somnolence, puis anxiété et troubles cognitifs.
Troubles liés à l’utilisation aux opiacés : intoxication aiguë et syndrome de sevrage.
Troubles induits par les opiacés : trouble psychotique, trouble anxieux, syndrome confusionnel, dysfonction
sexuelle, trouble du sommeil.
Le traitement de l’intoxication aiguë est une urgence, se fait en réanimation et repose sur un traitement spéci-
fique par un antagoniste des récepteurs morphiniques : Narcan® (naloxone).
Le traitement du syndrome de sevrage est symptomatique.
Les opiacés sont les seules substances pour lesquelles un traitement de substitution peut être proposé pendant
plusieurs mois ou années : la Méthadone® (méthadone chlorhydrate) ou le Subutex® (buprénorphine).
Recommandations
– ANAES : Stratégies thérapeutiques pour les personnes dépendantes des opiacés : place des traitements de substitution,
2004.
– Droit et accueil des usagers sur les directives anticipés : http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Les_directives_anticipees.
pdf
DOSSIER N° 28 191
Psychiatrie
Les modalités des ECN ont changé en 2016 ! Le nouveau concours propose désormais 18 dossiers
progressifs constitués exclusivement de questions sous la forme de QRM ou QRU, ainsi que
120 questions isolées, potentiellement très discriminantes. Afin de répondre à ces nouvelles
exigences, les éditions Estem-Vuibert vous proposent leur nouvelle collection,
Tous les ouvrages de cette collection sont écrits par des auteurs classés parmi les meilleurs
aux ECN et validés par des PU-PH spécialistes de la matière. Ils vous permettront de vous mettre
en situation de concours en proposant un contenu adapté aux nouvelles modalités des ECNi :
des dossiers progressifs avec 15 questions, couvrant l’ensemble de la spécialité comprenant :
• des questions sous la forme de QRM et QRU ;
• un classement par niveaux de difficulté, de 1 à 3 étoiles ;
• la liste des items du nouveau programme abordés dans chaque dossier ;
• des corrigés cotés et commentés, avec des conseils et astuces ;
• des pondérations « réponse inacceptable » et « réponse indispensable » s’il y a lieu ;
• une rubrique « L’avis du conférencier » avec les réflexes à avoir ;
des questions isolées, pour faire le tour des items susceptibles de vous discriminer.
Frank Bidar 11e et Adrien Emilie Panicucci Pauline Corbaux Raphaël Gaisne
Picod 60e aux ECN 2015 22e aux ECN 2015 13e aux ECN 2015 3e aux ECN 2015
ISBN : 978-2-84371-853-3
9 782843 718533
www.vuibert.fr