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PRAIRIE
PERMANENTE
appréciation de la valeur
Liste
L’exploitation rationnelle d’une prairie permanente Par contre, la présence d’agrostide, de fétuque rouge, de
demande qu’on en connaisse sa valeur qui tient compte qualité moyenne, indique des sols moins fertiles.
de la qualité des différentes espèces et de leur importance La présence d’espèces non fourragères permet d’affiner
relative. cette appréciation, afin de mieux prévoir les traitements
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Il est donc important de pouvoir apprécier la valeur culturaux à mettre en œuvre pour augmenter ou mainte-
d’une prairie permanente à un moment donné et de nir le potentiel de la prairie :
renouveler cette appréciation assez souvent pour
connaître l’évolution au cours du temps.
• la présence de roseaux, joncs, carex, renoncules… tra-
duit un excès d’eau.
Index L’appréciation de la valeur se fait d’après la composition de la
flore et de l’état du sol : la seule présence de quelques espèces • la présence de fougères, de genêts… traduit une évolu-
(une dizaine environ) permet, dans la plupart des cas, de tion vers la lande.
déterminer l’un et l’autre, car ces espèces sont à la fois critère • la présence de rumex petite oseille, de luzules, de fougè-
de valeur et indicatrices du milieu. res, de digitales... traduit une forte acidité.
Glossaire Ainsi des graminées, telles que ray-grass anglais, dactyle, • la présence de grandes berces, de pissenlits, de cer-
fléole, fétuque élevée, fétuque des prés ou des légumineuses feuils… traduit un abus de fumures déséquilibrées
comme le trèfle blanc ou la luzerne, sont de bonne qualité et (purin, lisier, fumier).
sont aussi indicatrices de sols bien pourvus en P2O5 et K2O.

remise en état d’une prairie permanente de faible valeur


• Une prairie permanente de faible valeur (contenant tuent des zones inaccessibles au bétail.
moins de 30 % d’espèces de bonne qualité) peut être amé- • Solution : assainissement total ou partiel de la parcelle (pose de
liorée par différentes techniques culturales, afin d’aug- drains, confection de rigoles, captage de mouillère, curage
menter la participation des espèces de bonne qualité. des fossés, faucardage des ruisseaux…).
• Excès d’eau : entraînent un retard du début de l’exploi- • Solution : élimination chimique après un broyage mécani-
tation, beaucoup de plantes sans intérêt, une sensibilité que préalable ; reconstitution d’une flore fourragère ; fertilisa-
au piétinement, une augmentation du parasitisme… tion et chargement suffisant.
• Excès d’espèces gênantes (broussailles, arbustes) : cel-
les-ci traduisent souvent une sous-exploitation et consti-

INSTITUT TECHNIQUE DES CÉRÉALES ET DES FOURRAGES


8, avenue du Président-Wilson, 75116 PARIS

©Techniques Agricoles 2203h

Document à usage pédagogique


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• Excès d’espèces sans intérêts (espèces de faible valeur alimentaire, peu appétentes ou toxiques).
Celles-ci diminuent le rendement et la qualité du four- • Solution : destruction totale de la flore et réensemen-
rage. Lorsque leur nombre est trop important, il faut cement :
envisager la rénovation de la prairie :
– soit après un labour,
– soit par un semis direct immédiatement après des-
truction chimique,
– soit par un semis classique sur travail du sol superfi-
ciel quelques temps après la destruction chimique.

entretien du potentiel de production


Liste

• Fertilisations phosphatée et potassique Exportations en unités/ha-an


• En sol bien pourvu P2O5 K2O
Une production de 10 t/ha-an de matière sèche, selon le Ta b l e
mode d’exploitation et compte tenu des restitutions au Pâtures seulement 60 190
pâturage, exporte des quantités variables. Cependant de
Ensilage (ou foin) puis pâtures 70 250
nombreuses expérimentations montrent que très sou-
vent 160 kg/ha de K2O et 50 kg/ha de P2O5 suffisent à
garantir une bonne production. I n dex

• Les besoins peuvent être couverts en partie par des apports organiques
• Les apports de fumier modifient peu à peu la flore. Ils Composition moyenne en unités
sont à réserver pour une exploitation en fauche, car le par tonne de produit Glossaire
fumier rend l’herbe temporairement inappétente.
P2O5 K2O N
• Les apports de lisier peuvent modifier à moyen terme la
flore de la prairie, surtout s’ils sont répétés et impor- Lisier non dilué de porcs 4,0 3,0 3,0
tants. Lisier non dilué de bovins 2,0 5,0 2,0
• Les graminées sont favorisées par rapport aux légumi- Fumier de bovins 3,0 7,0 2,0
neuses. Ces apports se font en général en exploitation
de fauche sur prairies rases.

• Les apports sous forme d’engrais minéraux


Ils complètent les appor ts éventuels de fumure automne-début hiver, avant le redémarrage de la végéta-
organique : ceux-ci se font en général en une seule fois en tion.

• Formes des engrais phosphatés :


Le choix se fait en fonction du type de sol. Les autres formes (phosphate bicalcique, superphos-
• Phospal : en sol neutre (pH = 7) peu calcaire ou cal- phate, polyphosphate) conviennent à tous les types de
sols.
caire (CaCO3 > 10 %) pour l’entretien seulement;
jamais en sol très acide (pH < 5,5)
• Scories Thomas : en sol acide de préférence (pH ≤ 7)

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• Amendements calcaires
La croissance normale des espèces prairiales exige peu d’élé- Il est préférable de faire des apports moyens plusieurs
ments calcaires ; par contre les milieux acides sont peu favo- années de suite, plutôt qu’un seul apport massif surtout en
rables à une minéralisation active : l’acidification en- sols légers.
dessous de pH 5,5 entraîne une moindre productivité. Il est Les apports se font de préférence en automne sous forme :
donc nécessaire de maintenir la richesse du sol en calcaire. – de calcaire broyé sur les sols légers,
– de chaux sur les sols lourds.

• Contrôle des adventices


Malgré une bonne gestion fourragère, certaines espèces herbacées peu appétentes, inutiles, voire nuisibles peuvent s’ins-
taller dans la prairie.

Par le désherbage, il est possible de maîtriser, dans la plu- Si la lutte chimique contre les espèces indésirables permet
part des cas, le début de graves infestations. Tout retard de maintenir le niveau de production d’une parcelle en bon
d’intervention nécessiterait par la suite des moyens impor- état, elle est incertaine dans les parcelles fortement dégra-
tants et onéreux en temps et en investissements. dées par suite des risques de réenvahissement rapide.

Époques de traitement
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en fin d’été au printemps

L’utilisation de certains herbicides ralentissent la végétation Sur des espèces qui ne peuvent être détruites qu’à ce
pendant plusieurs semaines, mais il n’y a pas d’influence sur moment (colchique renoncule, bulbeuse…) ou lorsque
la future pousse du printemps. l’application d’été n’a pu être faite.
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Choix du produit

Celui-ci dépend essentiellement des plantes à détruire. Dans la plupart des cas, il s’agit de phytohormones de syn-
thèse.

Index Application des produits

Les herbicides peuvent être appliqués en plein ou locale- Traitement en absence de pluie, par pulvérisation ou par
ment sur les premières infestations qui se manifestent par humectation, durant une période de végétation active. Les
taches ou par pieds isolés. températures d’utilisation des phytohormones se situent
Glossaire Sur les plantes vivaces, il est quelquefois nécessaire d’envisa- entre 12 et 25 ∞C.
ger des traitements successifs. Respecter un délai de deux ans entre deux interventions,
Respecter un délai d’environ un mois entre l’application des pour permettre aux légumineuses de se rétablir. Celles-ci
herbicides et une pâture ou une récolte du fourrage. sont toujours affectées par les phytohormones.

Fauche des refus

Certaines espèces inappétentes sont dédaignées par les ani- La fauche des refus se fait lorsque les zones non broutées
maux, et constituent des refus qui risquent de s’étendre et deviennent une gêne pour l’exploitation. Elle se pratique
devenir permanents si la fauches n’intervient pas pour évi- en général avant l’égrenage après le deuxième passage, à la
ter la production et la dissémination des graines. sortie des animaux. Hauteur de barre de coupe : 10 cm.

exploitation
L’exploitation rationnelle de la prairie permanente con- La fertilisation azotée doit être raisonnée en fonction du
siste à fournir au bétail un fourrage de bonne valeur niveau de production recherché qui doit être ajusté aux
nutritive et bien consommé. Il n’existe pas qu’un seul besoins du troupeau. Une fertilisation azotée régulière
mode d’exploitation : celui-ci dépend de l’état de la prai- (40 à 60 unités pour chaque pâture) favorise les grami-
rie ainsi que des objectifs de production et d’utilisation nées et permet d’augmenter le volume d’herbe disponi-
retenus. ble. Par contre, si l’on veut préserver les légumineuses, on
n’apportera pas d’azote à certains passages (en été parti-
culièrement). Mais le volume d’herbe sera moins impor-
tant.

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.

• Mode d’exploitation • Fertilisation azotée


1re et 2e exploitations en pâture

• 1er pâturage : le plus tôt possible (à partir de 20 cm de • Pour la 1re pousse : apporter 60 unités/ha, dès que l’herbe
hauteur d’herbe si le sol porte). reverdit en fin d’hiver.
• 2e pâturage : après un temps de repos de 20 à 30 jours. • Pour la 2e pousse : apporter 40 à 60 unités/ha après le
1er passage.

1re exploitation en ensilage

• L’ensilage doit être terminé à l’apparition des premiers • Pour cette récolte : apporter 100 à 150 unités/ha dès que
épis. Il peut commencer quinze jours avant. l’herbe reverdit en fin d’hiver.
Technique d’ensilage :
coupe fine
• soit fauche, puis reprise des andains après 24 heures de • soit coupe directe avec conservateur acidifiant.
ressuyage.
Exploitation en foin
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• Récolte vers la fin de l’épiaison si possible après une • Pour cette récolte apporter de 90 à 100 unités/ha après le
exploitation très précoce. 1er pâturage.
Exploitations en été
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• La production des repousses dépend essentiellement • apporter environ 50 unités/ha après chaque passage dans
des conditions climatiques. la mesure où il y a espérance de pousse.
• Les exploitations se feront de préférence après un • dans les régions à hiver doux, on peut apporter 50 unités
temps de repos de 6 semaines. par ha après cette récolte, si on veut avancer la date de
• La dernière récolte se fait en général courant octobre. 1re exploitation au printemps suivant.
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Glossaire

Documents complémentaires à consulter :


La prairie permanente Rhône-Alpes, ITCF, 1987.
La prairie permanente Normandie, ITCF, 1988.
Herbicides Fourrages, 1993, dépliant bleu, ITCF - F.N.A.M.S. - S.P.V.
Valeurs fertilisantes des engrais de ferme, ITCF, 1987
Alimentation des bovins, ovins et caprins, INRA, 1988.

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