Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
CONCEPTION ET RÉALISATION
PRATIQUE DES HAIES ET BRISE-
VENT NATURELS
par
Pierre BAZIN
Ingénieur à l'Institut
pour le Développement Forestier (Rennes)
SOMMAIRE ANALYTIQUE
I. Introduction (1)
Liste
II. La conception des brise-vent suivant des productions agricoles types (2 à 12)
A. La protection des cultures (2 à 8)
B. La protection des élevages (9 à 12)
Ta b l e
Liste
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
GUINAUDEAU C., 1981.– La réalisation pratique des haies brise-vent et bandes boisées. Institut pour le Développement Fores- Ta b l e
tier. Un volume, 129 pages, Paris.
Adresse : Institut pour le Développement Forestier, 23, avenue Bosquet, 75007 Paris. Tél. (1) 45 55 23 29
I n dex
Glossaire
Liste
Ta b l e
Index
Fig. 1. – L'efficacité des haies, brise-vent sur les cultures se raisonne en terme de bilan
Glossaire
I. INTRODUCTION • 2e principe : pour être pleinement efficace, la protection
doit s'envisager en termes de réseaux qui accentuent les
1.– Les études scientifiques menées dans le monde sur le effets bioclimatiques par rapport à des brise-vent isolés.
fonctionnement et les rôles des brise-vent font apparaître
que ces systèmes ont des impacts multiples sur le climat, • 3e principe : la forme, la hauteur, la composition d'un
le sol, la faune et la flore naturelle dans l'espace agricole. brise-vent doivent être choisies en fonction de la protec-
Il s'agit donc d'aménagements multifonctionnels ayant des tion que l'on veut obtenir : on ne protège pas un verger
conséquences pouvant être, soit favorables, soit défavora- de la même manière que l'on protège des animaux en
bles à la production agricole. plein air ou des bâtiments. Il faut à chaque fois réfléchir
aux contraintes propres de chaque spéculation et à la
Aussi, la décision de maintenir, améliorer, ou – a contra- manière dont les haies peuvent contribuer à les lever.
rio – supprimer les réseaux, doit-elle être raisonnée en
termes de bilan économique et d'estimation de risques • 4e principe : dans le bilan, deux points négatifs apparais-
(fig. 1). sent toujours :
Pour cela, quatre principes de base doivent guider la – les haies (brise-vent) occupent de l'espace ;
démarche :
– leur création et leur entretien entraînent des coûts.
• 1er principe : pour pleinement se justifier économique-
ment sous nos climats, les brise-vent doivent dans la plu- Pour mieux réduire ces coûts directs ou induits (manque
part des cas, à la fois protéger et produire : il est dommage à gagner), il est nettement préférable de travailler en
de bien se protéger sans rien produire et à l'opposé la commun, tant à la création (concertation quant à
production ligneuse seule, justifie rarement le maintien l'emplacement des haies avec ses voisins, achats groupés
des haies ; il vaut mieux avoir recours à des parcelles de fourniture ou de services) qu'à l'entretien (achat de
forestières. matériels adaptés).
2. La protection des cultures vivrières A cela, s'ajoutent des problèmes spécifiques aux vergers :
a) L'arboriculture fruitière (fasc. 2260 et s.) – il faut des espèces qui ne perturbent pas, par leur florai-
son trop attractive, la pollinisation du verger au moment
5.– Les brise-vent autour de vergers ont fait l'objet
de sa floraison (les fleurs des arbres fruitiers sont souvent
d'expérimentations qui ont montré qu'ils agissaient à six assez peu attractives pour les abeilles et il ne faut pas les
niveaux : attirer ailleurs).
• Les quantités produites à l'ha A cet égard, des pommiers pollinisateurs (Malus flori-
Deux phénomènes sont à l'origine de ce fait : bunda) peuvent être installés dans les brise-vent. L'INRA
– l'augmentation de l'activité photosynthétique : la a sélectionné des variétés très florifères et résistantes aux
plante soumise au vent dans la journée ferme ses stoma- maladies du pommier (tavelure…) et dont les fleurs ont
tes et bloque ses échanges gazeux, réduisant ainsi la pho- une attractivité similaire à celui-ci.
tosynthèse. Les brise-vent permettent d'améliorer ainsi – il faut des espèces qui conservent leur feuillage suffi-
les rendements en fruits ; samment tard à l'automne pour protéger les fruits
jusqu'à leur récolte, et suffisamment précocement au
– le pourcentage de fleurs pollinisées est plus important,
printemps pour protéger les premières feuilles et les
l'absence de vent facilitant le travail des abeilles et l'aug-
fleurs.
mentation de température (1 à 3 °C), permettant une
meilleure germination du tube pollinique. – les espèces doivent être le moins concurrentes possibles
au niveau lumineux et surtout racinaire, en eau et élé-
• La qualité des fruits
ments minéraux.
Liste Là encore, la meilleure pollinisation permet d'avoir des – si possible, mais ce domaine est encore mal connu, les
pommes n'ayant pas de pépins avortés qui sont causes de espèces choisies devraient participer à l'équilibre parasi-
déformation des fruits. D'autre part, le brise-vent permet tes/prédateurs au sein du verger.
la réduction des chocs entre les fruits.
Les travaux en cours laissent présager que le brise-vent
Ta b l e • La productivité du travail pourrait être une réserve de prédateurs sans pour autant
– récolte facilitée par la moindre quantité de fruits cho- être source d'infection (travaux danois), à condition de
qués ; bien choisir les espèces qui le constituent.
– traitements phytosanitaires facilités par la réduction du L'orientation des brise-vent répondra aux mêmes con-
vent ; traintes que pour les grandes cultures. Là encore, les che-
Index
– la taille de formation est facilitée par un développe- mins et tournières étant indispensables autour des ver-
ment plus important des premières branches qui sont gers, l'ombre portée sur les arbres fruitiers pourra être
utilisées pour former l'arbre. réduite par la disposition du brise-vent sud, au sud d'un
de ces chemins.
• L'efficience de l'irrigation
Glossaire Dans les vergers se situant sur des pentes, on évitera
L'irrigation par aspersion est plus efficace dans les parcel- d'installer des brise-vent denses dans le bas des parcelles
les protégées : la répartition de l'eau y est plus régulière et pour ne pas bloquer l'écoulement de l'air froid. Au prin-
les quantités d'eau nécessaires moins élevées, l'évapora- temps, l'accumulation de cet air pourrait provoquer ou
tion y étant réduite. accentuer des phénomènes de gelée blanche. Si le brise-
• La précocité vent est nécessaire, sa base sera ouverte pour éviter ces
L'augmentation de température accroît la précocité accidents climatiques.
générale de la récolte ce qui peut être intéressant pour les b) Les cultures maraîchères
premiers fruits commercialisés et pour l'accès dans le 7.– Les cultures maraîchères de plein champ sont très
verger dont le sol est plus humide quand la récolte est sensibles à l'effet brise-vent :
plus tardive.
– le rendement y est meilleur, d'autant que le vent est
• L'état phytosanitaire du verger
souvent un facteur limitant de la culture. Dans les zones
Les américains ont montré que le balancement des arbres littorales qui bénéficient de sols et de températures très
au vent crée au pied de l'arbre une sorte d'entonnoir dans favorables, le contrôle du vent permet de réaliser des cul-
le sol, lissé par le tronc où l'eau s'accumule et stagne. tures qui y seraient difficiles, voire impossibles (tomates,
Cette présence accentuée d'eau au pied des arbres serait aubergines, poivrons de plein champ en Bretagne,
la cause principale du phytophtora des racines. notamment).
6.– Conception des brise-vent – la précocité qui influe considérablement sur les prix est
Comme pour les autres cultures, l'efficacité des brise- favorisée grâce à l'augmentation de température dans la
vent dépend : zone proche du brise-vent. Un gain d'une semaine sur
une récolte de fraises, par exemple, peut avoir un impact
– de leur hauteur (efficacité sur 15-20 fois leur hauteur) ; considérable sur la rentabilité de cette culture.
– de leur perméabilité (une perméabilité de l'ordre de – la qualité de la récolte est supérieure car le vent est sou-
50 % permet la meilleure protection) ; vent cause des meurtrissures sur les fruits, par frotte-
– de leur homogénéité (ils doivent être bien « garnis » de ment, ou de dessèchements partiels des organes consom-
la base au sommet). més. De plus, dans les zones maraîchères périurbaines,
Liste
Ta b l e
Index Fig. 2. – La protection des bâtiments profite à la fois aux élevages et au paysage
faible distance les endroits sensibles, tels que les stabula- diamètre à sa base. Si une ou plusieurs branches la con-
tions, les aires d'exercices, etc. currencent, il faut les supprimer. La forme idéale d'un
jeune arbre doit être la suivante :
III. LES PRODUCTIONS DES BRISE-VENT
Glossaire Chaque hiver, il faut donc passer rapidement et vérifier
13.– Les objectifs de protection des cultures qui détermi- que l'arbre a bien un axe vertical qui fera ce futur tronc.
nent la forme du réseau, les caractéristiques individuelles Si un accident s'est produit au sommet de l'arbre (gel du
des haies brise-vent qui le composent, permettent sou- bourgeon, dégâts d'oiseaux, etc.), on reforme une pousse
vent d'associer des objectifs de production dans le brise- terminale verticale avec une branche latérale, en faisant
vent lui-même. Ces productions sont essentiellement de une ligature, si nécessaire.
nature forestière en bois d'œuvre et bois de chauffage. Une légère sinuosité de l'axe n'est pas grave et s'atténuera
Mais les petits fruits, le miel et les produits de la chasse, avec le temps. En revanche, l'axe doit toujours être uni-
peuvent également intéresser les agriculteurs. que et dominant.
Les premières années, les branches latérales le long du
A. La production de bois tronc ne doivent pas être supprimées : elles contribuent à
la pousse et aux réserves de l'arbre, ainsi qu'à la robus-
1. Le bois d'œuvre tesse du jeune tronc. On continuera cette taille jusqu'à ce
14.– La plupart des espèces feuillues forestières peuvent que l'axe fasse 4 à 6 m de haut, c'est-à-dire que cette lon-
être introduites dans les haies et y produire du bois de gueur de tronc droit soit acquise.
valeur. La production est plus rapide qu'en forêt, grâce à
un éclairement plus important de la couronne des arbres. b) L'élagage
Cependant, cette production ne sera jamais spontanée et les 16.– Lorsque le jeune arbre atteint 2 à 3 m de haut, les
tailles de formation, ainsi que les élagages sont nécessaires pour branches basses peuvent commencer à être enlevées :
obtenir des produits de qualité (fig. 3). cette opération est très progressive : la hauteur de tronc
sans branches ne doit pas dépasser le tiers de la hauteur
a) La taille de formation totale de l'arbre.
15.– Il s'agit de former un tronc droit. Chaque année, le Tous les ans, éventuellement tous les deux ans, on élague
bourgeon terminal va former une pousse. Cette pousse la base du tronc ainsi, en maintenant toujours cet équili-
doit nettement dominer les autres, tant en hauteur qu'en bre d'un tiers de tronc sans branches (fig. 4).
Liste
Ta b l e
I n dex
Fig. 3. – Les jeunes arbres doivent subir une taille adaptée
pour constituer un capital de bois de valeur.
Glossaire
Bourgeon terminal
détruit
ligature
Il existe une période dite de maturité économique qui est 20.– Les haies permettent de fournir des abris et d'ali-
en deçà de la longévité totale de l'arbre, mais à partir de menter le gibier. Les bandes boisées sont particulière-
laquelle le capital commence à perdre de la valeur parce ment favorables au gibier à poil, et les haies basses
que le volume n'augmente presque plus et que le bois d'espèces productives en graines (argousier, chêne de
peut commencer à se déprécier (fig. 5). Bannister, prunellier, cornouiller, etc.) aux perdrix.
Valeur
volume
valeur économique
Liste
âge
croissance active maturité dépérissement
constitution du capital réalisation du capital dévalorisation du capital
Ta b l e
I n dex
10
11
Effet à la plantation
Liste
Effet à 5 ans Ta b l e
I n dex
Glossaire
Effet à terme
Fig. 7. – Physionomie d'un grand brise-vent. Haies boisées, grand développement, trois étages de végétation haut Jet + cépée
feuillue + buisson bas (In. C. Guinaudeau, 1987, Le Préverdissement, IDF, Paris)
qu'elles peuvent convenir ou qu'elles sont totalement Ainsi, on connaît pour chacun des 72 types de sol les
inadaptées à chacun de ces cas de figure. végétaux qui peuvent s'y développer, ainsi que, pour cha-
que espèce, le type de sol dans lequel elle peut pousser.
12
arbre
de cépée arbuste
buissonnant
✩
Écartement : 0,80 à 1,20 m entre
chaque plant.
Fig. 8. – Disposition des plants pour un brise-vent de moyenne hauteur (In. C. Guinaudeau, 1987, Le Préverdissement, IDF,
Paris)
Liste
Ta b l e
Index
Fig. 9. – Physionomie d'un brise-vent de moyenne hauteur. Moyen développement, deux étages de végétation : cépée +
buissons (In. C. Guinaudeau, 1987, Le Préverdissement, IDF, Paris) dessin B. Deladerrière
Glossaire
Arbres de haut jet
Arbres en cépée
Arbustes buissonnants
✩ ✩✩ ✩ ✩✩ ✩✩ ✩
✩
✩ ✩ ✩✩ ✩✩ ✩ ✩✩ ✩
Écartement sur la ligne : Écartement entre les lignes :
-6 à 10 m entre les arbres de 4m
haut jet ;
-2 à 3 m entre les arbres en
cépée ;
- arbustes intercalés pour
obtenir un plant par un mètre.
C. L'association des espèces A partir de l'observation des haies âgées, on a une con-
naissance assez précise des associations végétales viables.
31.– Non seulement chaque espèce doit pousser sur le
Il est préférable de s'y référer pour ne pas faire d'erreurs,
site où on l'installe, mais, de surcroît, elle doit être capa- bien que d'autres combinaisons soient sûrement possi-
ble de pousser en association avec ses voisines. Certaines bles. Dans tous les cas, il ne faut pas trop serrer les espè-
espèces exercent une concurrence forte sur leurs asso- ces sur le rang car la densité accentue les phénomènes de
ciées. concurrence et diminue la longévité de l'ensemble.
13
14
2
5
1
4
Liste
6
Ta b l e
8
3
Index
7A
Glossaire
7B
Zone 1 - Climat océanique : hiver tempéré à doux, été Zone 6 - Climat semi-continental à semi-océanique : hiver
frais. très frais, été chaud.
Zone 2 - Climat océanique à semi-océanique : hiver frais Zone 7a - Climat méditerranéen : zone de l'olivier, hiver
à très frais, été frais. doux, été chaud à trés chaud.
Zone 3 - Climat océanique : hiver frais, à très frais, été Zone 7b - Climat méditerranéen : zone de l'oranger, hiver
chaud. très doux, été chaud à trè chaud.
Zone 4 - Climat semi-océanique : hiver très frais, été Zone 8 - Climat montagnard : hiver très froid, été frais à
chaud à frais. chaud.
Zone 5 - Climat semi-continental : hiver froid, été frais.
Les limites des zones climatiques n'ont à cette échelle qu'une valeur indicative : elles ne tiennent pas compte
des climats locaux et des micro-climats.
15
CLIMAT SOLS
Frais
Sec
Superficiel
Acide
Feuillage
Compact
Profond
Croissance
Très poreux
Sain-filtrant
Carbonaté
Hydromorphe
Légèrement acide
Non hydromorphe
1 2 3 4 5 6 7a 7b 8
Nom latin Nom français
Arbres feuillus
Légendes :
• Feuillage : • Climat : les numéros de l à 8 se réfèrent à la carte
bioclimatique française
C caduc • Sol : voir la définition des termes employés
P persistant • Notes attribuées concernant le sol et le climat
M marcescent 2 = adapté à la zone climatique ou au critère de sol
considéré
• Croissance : l = peut convenir
0 = à exclure dans ces conditions
l lente (moins de 20 cm/an)
2 moyenne (de 20 à 60 cm/an)
3 rapide (+ de 60 cm/an)
Fig. 13. – Tableau des caractéristiques d'adaptation des
différentes espèces
16
CLIMAT SOLS
Frais
Sec
Superficiel
Acide
Feuillage
Compact
Profond
Croissance
Très poreux
Sain-filtrant
Carbonaté
Hydromorphe
Légèrement acide
Non hydromorphe
1 2 3 4 5 6 7a 7b 8
Nom latin Nom français
Conifères
Légendes :
• Feuillage : • Climat : les numéros de l à 8 se réfèrent à la carte
bioclimatique française
C caduc • Sol : voir la définition des termes employés
P persistant • Notes attribuées concernant le sol et le climat
M marcescent 2 = adapté à la zone climatique ou au critère de sol
considéré
• Croissance : l = peut convenir
0 = à exclure dans ces conditions
l lente (moins de 20 cm/an)
2 moyenne (de 20 à 60 cm/an)
3 rapide (+ de 60 cm/an)
Fig. 13. – Tableau des caractéristiques d'adaptation des
différentes espèces
17
CLIMAT SOLS
Frais
Sec
Superficiel
Acide
Feuillage
Compact
Profond
Croissance
Très poreux
Sain-filtrant
Carbonaté
Hydromorphe
Légèrement acide
Non hydromorphe
1 2 3 4 5 6 7a 7b 8
Nom latin Nom français
Taxus baccata If P 1 2 2 2 2 2 2 2 1 1 1 2 1 1 2 2 0 2 2 1 1 2
Olearia Olearia P 3 2 1 1 0 0 0 1 1 0 0 2 2 2 2 0 0 2 2 2 1 2
Légendes :
• Feuillage : • Climat : les numéros de l à 8 se réfèrent à la carte
bioclimatique française
C caduc • Sol : voir la définition des termes employés
P persistant • Notes attribuées concernant le sol et le climat
M marcescent 2 = adapté à la zone climatique ou au critère de sol
considéré
• Croissance : l = peut convenir
0 = à exclure dans ces conditions
l lente (moins de 20 cm/an)
2 moyenne (de 20 à 60 cm/an)
3 rapide (+ de 60 cm/an)
Fig. 13. – Tableau des caractéristiques d'adaptation des
différentes espèces
18
CLIMAT SOLS
Frais
Sec
Superficiel
Acide
Feuillage
Compact
Profond
Croissance
Très poreux
Sain-filtrant
Carbonaté
Hydromorphe
Légèrement acide
Non hydromorphe
1 2 3 4 5 6 7a 7b 8
Nom latin Nom français
Tamarix Tamaris C 3 2 1 1 1 0 1 2 2 0 2 2 2 1 2 1 1 2 2 2 2 2
Arbustes bas
Index
Alnus viridis Aulne vert C 2 0 0 0 0 0 0 0 0 2 1 2 1 1 2 1 2 2 2 0 1 2
Escallonia Escallonia P 2 2 1 1 0 0 0 1 1 0 0 2 2 2 2 0 0 2 2 0 0 2
Légendes :
• Feuillage : • Climat : les numéros de l à 8 se réfèrent à la carte
bioclimatique française
C caduc • Sol : voir la définition des termes employés
P persistant • Notes attribuées concernant le sol et le climat
M marcescent 2 = adapté à la zone climatique ou au critère de sol
considéré
• Croissance : l = peut convenir
0 = à exclure dans ces conditions
l lente (moins de 20 cm/an)
2 moyenne (de 20 à 60 cm/an)
3 rapide (+ de 60 cm/an)
Fig. 13. – Tableau des caractéristiques d'adaptation des
différentes espèces
19
CLIMAT SOLS
Frais
Sec
Superficiel
Acide
Feuillage
Compact
Profond
Croissance
Très poreux
Sain-filtrant
Carbonaté
Hydromorphe
Légèrement acide
Non hydromorphe
1 2 3 4 5 6 7a 7b 8
Nom latin Nom français
Légendes :
• Feuillage : • Climat : les numéros de l à 8 se réfèrent à la carte
bioclimatique française
C caduc • Sol : voir la définition des termes employés
P persistant • Notes attribuées concernant le sol et le climat
M marcescent 2 = adapté à la zone climatique ou au critère de sol
considéré
• Croissance : l = peut convenir
0 = à exclure dans ces conditions
l lente (moins de 20 cm/an)
2 moyenne (de 20 à 60 cm/an)
3 rapide (+ de 60 cm/an)
Fig. 13. – Tableau des caractéristiques d'adaptation des
différentes espèces
20
VII. LA MISE EN ŒUVRE PRATIQUE DES sage ni casser la structure, en général en septembre-octo-
PLANTATIONS NOUVELLES bre.
• Émiettement avec un outil à dents
A. Le travail du sol Il doit être assez fin pour pouvoir disposer de terre fine
34.– C'est une opération très importante pour la pousse au moment de la plantation.
des arbres et elle est irrécupérable après la plantation si
elle a été mal faite. Aussi est-il très important de la faire B. La pose du paillage plastique noir
au bon moment avec des outils adaptés (fig. 14). 35.– Les jeunes arbres tolèrent très mal la concurrence de
La qualité chimique des sols est en effet rarement limi- l'herbe dans les premières années suivant leur plantation.
tante pour les arbres dans un terrain agricole normale- La reprise, ainsi que la croissance sont réduites dans des
ment pourvu, mais les différences de qualité de prépara- proportions de 50 % et plus.
tion ont des impacts spectaculaires sur la croissance.
Un bon travail du sol à partir d'un terrain enherbé se fait La lutte contre l'herbe est donc nécessaire. Plusieurs
en quatre passages : méthodes sont envisageables (binage, désherbage chimi-
que, différents paillages), mais les études comparatives
• Passage d'outil rotatif type rotavator, pour « casser » la d'efficacité et de coût donnent nettement la préférence au
prairie paillage plastique noir.
• Décompactage à la sous-soleuse ou chisel Son effet bénéfique résulte d'une action à plusieurs
Liste L'enracinement des arbres doit être profond pour pou- niveaux :
voir bien s'ancrer au sol et s'alimenter en eau.
– il permet de supprimer toute concurrence ;
Le décompactage doit impérativement se faire en condi-
tions de sol sec, c'est-à-dire en août-septembre. – il conserve la structure du sol qui reste meuble ;
Ta b l e • Labour – il permet un léger réchauffement du sol ;
Il se fera comme pour une préparation de sol normale – il économise l'eau et évite tout arrosage après la planta-
quand la terre est juste fraîche pour ne pas créer de lis- tion.
Index
Glossaire
Fig. 14. – Utiliser des techniques de plantation à moindre coût de création et d'entretien
La pose du plastique doit s'effectuer tout de suite après le Par la suite, il est préférable de l'enlever car l'ombre des
travail du sol pour conserver sa structure. Son action per- arbres empêche sa dégradation qui est due à l'action de la
siste pendant 3 à 4 ans, à condition de choisir un plasti- lumière solaire.
que traité contre les ultraviolets. Ses caractéristiques sont les suivantes :
21
C. La plantation 3 plantation
36.– Elle s'effectue de novembre à mars, mais hors des 2 ouverture
périodes de gel. Les opérations successives sont les sui-
vantes : 1 fentes en croix
Liste
Rouleau de
plastique
Ta b l e
Fixation de l'extrêmité
du plastique
avec de la terre I n dex
2 hommes pour
dérouler
Glossaire
1 homme de chaque côté
pour rabattre la terre
22
vantes, les racines des arbres pouvant absorber les Les arbres de haut jet seront taillés suivant les principes
produits. définis au chapitre III, n. 15 et 16.
Ultérieurement, les produits de contact (diquat, para- Pour les arbres en cépée, on pratiquera un recépage à la
quat, aminotriazole, glyphosate…) seront utilisés avec fin de la première année de végétation, sauf si la pousse
un cache autour de la rampe pour éviter toute projection n'a pas été vigoureuse. Cette coupe, réalisée à environ 5
pouvant être mortelle sur les espèces du brise-vent. cm de la surface du sol permet le développement de plu-
sieurs rameaux qui donneront la forme en touffe souhai-
38.– Les tailles tée (fig. 17).
100-120 cm
60 cm
30-40 cm
Fig. 17. – Taille des arbres en cépée (Réalisation pratique des haies brise-vent, IDF, Paris, 1987)
Ta b l e La même opération sera réalisée pour les arbustes buisson- la ramification. De cette manière, on obtiendra des arbustes
nants, et la seconde année on interviendra de nouveau sur bien touffus dès la base (fig. 18).
ceux-ci en coupant les branches à mi-longueur pour favoriser
Index
60 cm 60 cm
30-40 cm
Fig. 18. – Taille des arbustes buissonnants (Réalisation pratique des haies brise-vent, IDF, Paris, 1987)
VIII. L'AMÉLIORATION DES HAIES issus de graines – exemples : frêne, merisier, etc.). Opéra-
EXISTANTES (FIG. 19) tion A.
39.– Il n'est pas toujours nécessaire de faire de gros tra- Lorsque les baliveaux ne sont pas assez nombreux ou mal
vaux pour obtenir une haie boisée correcte. Très souvent, répartis, on conserve quelques brins de taillis pour obte-
de jeunes baliveaux sont présents dans les haies ; il suffit nir une bonne répartition des arbres de haut jet (tous les
de les aider à « sortir ». Il faut seulement savoir les repérer 6 à 10 mètres), Opération D.
lorsqu'on effectue des nettoyages et procéder dans l'ordre
• Les tiges d'avenir dominées par des tiges voisines sans
aux opérations suivantes :
intérêt sont dégagées. Opération B.
• Tous les baliveaux pouvant donner des arbres d'avenir
sont marqués à la peinture en préférant, chaque fois que • Si nécessaire les tiges d'avenir sont élaguées et défour-
c'est possible, les brins de franc-pied (arbres de valeur chées, Opération C.
23
C C
Liste
Ta b l e
B B
I n dex
D A
Fig. 19. – Sélection et amélioration des baliveaux de haies et brise-vent
Opération A : Sélection
Opération B : Dégagement des pieds sélectionnés
Opération C : Élagage et défourchage Glossaire
Opération D : Sélection des brins de taillis si nécessaire
(In : Les terrains boisés, leur mise en valeur, IDF, Paris, 1980)
IX. LE CAS PARTICULIER DES PLANTATIONS – grattage de la surface du talus et dégagement des raci-
SUR TALUS nes des arbustes et des broussailles ;
40.– Beaucoup de haies sur talus sont dégarnies et peu – bêchage du cœur du talus à l'emplacement des planta-
efficaces. Si l'emplacement du talus reste l'endroit le plus tions ou sur toute la longueur, suivant la densité prévue ;
approprié pour le brise-vent, il s'avère beaucoup moins – reprise de la terre riche du pied de talus, en recreusant –
onéreux et au moins aussi efficace de reconstituer une si nécessaire – le fossé et en reprofilant le talus pour lui
plantation sur le talus, plutôt que de l'araser et de replan- donner un sommet plat d'un mètre de large, si possible.
ter à plat. Les souches solides peuvent être conservées : elles tien-
Cependant, ce type de plantation est plus délicat, notam- nent le talus et il est inutile de passer du temps à leur
ment à cause de la difficulté de préparer le sol et de extraction.
pailler. La méthode la plus efficace est la suivante : En moyenne, l'avancement des travaux de sol est de :
• Il faut exploiter les vieux arbres, couper les arbustes et – 20 à 30 m à l'heure pour les talus fortement ensouchés ;
débroussailler.
– 40 à 50 m à l'heure pour les talus peu ensouchés.
Les arbres valables peuvent être conservés, mais il faut
Le coût qui en résulte est donc largement inférieur à celui
savoir que toute replantation à leur proximité est illu-
d'un arasement pur et simple.
soire.
• Le travail du sol, qui est indispensable car le talus est • Le paillage
souvent compact et très pauvre, sera réalisé à l'aide d'une Les talus peu ensouchés que l'on peut refaire en entier
pelle mécanique de type tractopelle ou petite pelleteuse, peuvent être paillés à l'aide d'un film plastique noir en
en trois étapes : bande, comme dans le cas des replantations à plat.
24
Pour les autres, le paillage plastique individuel de chaque • Le choix des espèces et la plantation
plant à l'aide d'un carré de 1 m2 est la meilleure techni-
que. Les copeaux de bois ou les écorces de bois, ou la Il ne pose pas de problèmes particuliers. Les espèces sen-
paille sont également des matériaux utilisables mais ils sibles au pourridié – le noyer, notamment – doivent
doivent être combinés à un désherbage chimique annuel. cependant être exclues à cause de la présence de racines
mortes dans le sol qui les contamineraient.
Liste
Ta b l e
Index
Glossaire
25