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1175TA

CONCEPTION ET RÉALISATION
PRATIQUE DES HAIES ET BRISE-
VENT NATURELS
par
Pierre BAZIN
Ingénieur à l'Institut
pour le Développement Forestier (Rennes)

SOMMAIRE ANALYTIQUE
I. Introduction (1)
Liste
II. La conception des brise-vent suivant des productions agricoles types (2 à 12)
A. La protection des cultures (2 à 8)
B. La protection des élevages (9 à 12)
Ta b l e

III. Les productions des brise-vent (13 à 22)


A. La production de bois (14 à 19)

Index B. Les productions annexes (20 à 22)

IV. Les différents types de brise-vent (23 à 27)


A. Les grands brise-vent (24)
Glossaire B. Les brise-vent de moyenne hauteur (25)
C. Les petits brise-vent (26)
D Les bandes boisées (27)

V. Le choix des espèces (28 à 32)


A. L'adaptation au climat (29)
B. L’adaptation au sol (30)
C. L'association des espèces (31).
D. Les autres facteurs de choix (32).

VI. Le choix des plants et leur achat (33)

VII. La mise en œuvre pratique des plantations nouvelles (34 à 38)


A. Le travail du sol (34)
B. La pose du paillage plastique noir (35)
C. La plantation (36)
D. Les entretiens ultérieurs (37 et 38)

VIII. L'amélioration des haies existantes (39)


IX. Le cas particulier des plantations sur talus (40)

©Techniques Agricoles 1175

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TA 1175
INDEX ALPHABÉTIQUE

Adaptation au climat, 29. Élagage, 16. Productions annexés, 20.


– au sol, 30. Entretiens, 37, 38.
Arbres de haut jet, 24. Recépage, 38.
Haie basse taillée, 26.
– en cépée, 24.
– champêtre, 26, 27. Réseau, 1, 4.
Arbustes buissonnants, 24.
– fleurie, 27.
Association des espèces, 31.
Paillage plastique, 35. Taille, 15, 38.
Baliveau, 33, 39.
Plantation, 36.
Bande boisée, 27. Travail du sol, 34.
Prix des plants, 33.
Désherbants, 37. Production de bois 14. Types de brise-vent, 23.

Liste
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

GUINAUDEAU C., 1981.– La réalisation pratique des haies brise-vent et bandes boisées. Institut pour le Développement Fores- Ta b l e
tier. Un volume, 129 pages, Paris.
Adresse : Institut pour le Développement Forestier, 23, avenue Bosquet, 75007 Paris. Tél. (1) 45 55 23 29

I n dex

Glossaire

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Liste

Ta b l e

Index

Fig. 1. – L'efficacité des haies, brise-vent sur les cultures se raisonne en terme de bilan

Glossaire
I. INTRODUCTION • 2e principe : pour être pleinement efficace, la protection
doit s'envisager en termes de réseaux qui accentuent les
1.– Les études scientifiques menées dans le monde sur le effets bioclimatiques par rapport à des brise-vent isolés.
fonctionnement et les rôles des brise-vent font apparaître
que ces systèmes ont des impacts multiples sur le climat, • 3e principe : la forme, la hauteur, la composition d'un
le sol, la faune et la flore naturelle dans l'espace agricole. brise-vent doivent être choisies en fonction de la protec-
Il s'agit donc d'aménagements multifonctionnels ayant des tion que l'on veut obtenir : on ne protège pas un verger
conséquences pouvant être, soit favorables, soit défavora- de la même manière que l'on protège des animaux en
bles à la production agricole. plein air ou des bâtiments. Il faut à chaque fois réfléchir
aux contraintes propres de chaque spéculation et à la
Aussi, la décision de maintenir, améliorer, ou – a contra- manière dont les haies peuvent contribuer à les lever.
rio – supprimer les réseaux, doit-elle être raisonnée en
termes de bilan économique et d'estimation de risques • 4e principe : dans le bilan, deux points négatifs apparais-
(fig. 1). sent toujours :
Pour cela, quatre principes de base doivent guider la – les haies (brise-vent) occupent de l'espace ;
démarche :
– leur création et leur entretien entraînent des coûts.
• 1er principe : pour pleinement se justifier économique-
ment sous nos climats, les brise-vent doivent dans la plu- Pour mieux réduire ces coûts directs ou induits (manque
part des cas, à la fois protéger et produire : il est dommage à gagner), il est nettement préférable de travailler en
de bien se protéger sans rien produire et à l'opposé la commun, tant à la création (concertation quant à
production ligneuse seule, justifie rarement le maintien l'emplacement des haies avec ses voisins, achats groupés
des haies ; il vaut mieux avoir recours à des parcelles de fourniture ou de services) qu'à l'entretien (achat de
forestières. matériels adaptés).

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II. LA CONCEPTION DES BRISE-VENT b) Les aspects négatifs des brise-vent
SUIVANT DES PRODUCTIONS AGRICOLES
3.– Ils sont essentiellement au nombre de trois :
TYPES
– les brise-vent prennent de l'espace cultivable représen-
A. La protection des cultures tant des frais d'installation et d'entretien, et font de la
concurrence aux cultures. Aussi, ils devront être le moins
1. La protection des « grandes » cultures céréa- larges possible. Une seule ligne de plantation est suffi-
lières ou fourragères sante et le contrôle de la largeur d'emprise devra être
sévère, l'entretien latéral ne nuit d'ailleurs pas à l'effica-
a) Les aspects positifs des brise-vent
cité des brise-vent tant que ceux-ci restent homogènes.
2.– Les brise-vent peuvent participer à lever des con-
traintes propres à ces productions en intervenant à trois Les études réalisées aux États-Unis prouvent que le gain
niveaux : de production réalisé grâce aux brise-vent compense lar-
gement (+ 3 %) la perte en prenant en compte l'emprise
• Le sol des brise-vent dans ce bilan.
Les parcelles les plus grandes étant réservées à ces cultu-
res, qui laissent par ailleurs le sol nu une partie de Il est vraisemblable que des études similaires qui seraient
l'année, deux phénomènes peuvent apparaître : réalisées en France révéleraient des résultats similaires,
– la battance qui gêne la germination dans les sols qui y soit sur des parcelles relativement petites (5 ha) en zone
sont sujets. Les brise-vent, en retardant le dessèchement ventée (Nord et Ouest de la France, en particulier), soit Liste
de la surface du sol, permettent aux tigelles de franchir la sur des parcelles plus grandes (15-20 ha), dans le bassin
couche compacte avant qu'elle ne soit trop dure et ne parisien par exemple dans lesquelles l'emprise relative
bloque la levée ; des brise-vent est faible (de l'ordre de 2 % de la surface de
la parcelle).
– l'érosion qui se déclenche, même sur des pentes faibles Ta b l e
lorsque la couche de battance est en place. Les haies per- – une concurrence racinaire qui peut être combattue par
pendiculaires à la pente, surtout lorsqu'elles sont instal- des passages réguliers – tous les ans ou tous les 2 ans –
lées sur talus, permettent à l'eau de s'infiltrer en bloquant d'une dent de sous-soleuse, de manière à couper les raci-
le ruissellement cause d'érosion. nes concurrentes à environ 2 à 3 m de l'axe du brise-vent
• Les effets du vent et obliger celles-ci à s'ancrer en profondeur. I n dex
Le vent est surtout néfaste à deux périodes de l'année : – une concurrence lumineuse qui doit être raisonnée par
– sur les plantes jeunes, les vents froids et secs du nord et une bonne orientation des brise-vent suivant leur taille
de l'est ralentissent le démarrage de la végétation ; (cf. ci-après).
– vers la fin de la culture, il provoque des effets de verse. Glossaire
c) La conception du réseau
Dans ces deux cas, par le phénomène de brise-vent, la
haie influe sur les rendements effectifs. 4.– Pour ce type de culture, le réseau de brise-vent peut
De plus, en été, alors que les réserves en eau sont faibles être large. Pour les zones de vent régulier (vents méditer-
et que la température est élevée, le vent crée une ranéens exclus), les parcelles peuvent atteindre 20 ha en
demande en eau trop importante pour la plante qui étant bien protégées. En zone de vents turbulents (mis-
ferme ses stomates et bloque la photosynthèse, donc la tral, tramontane), 10 ha semblent maximum pour obte-
production de la plante.
nir une bonne protection.
• La précocité
Bien que ces cultures ne soient pas soumises à des effets Pour limiter la concurrence lumineuse, les grands brise-
de prix liés à la date de maturation, le gain de précocité vent (15 à 20 m de haut) seront installés dans l'axe nord-
que provoquent les brise-vent, permet : sud, ce qui permet de protéger des vents de secteur ouest
et est en gênant au minimum l'ensoleillement de la cul-
– une germination plus rapide au printemps (maïs en
ture. Au sud, des brise-vent plus bas sont préférables (10
particulier), alors que la température est le facteur limi-
m de haut maximum). Au nord, il faut tenir compte de la
tant du fonctionnement de la plante ;
parcelle voisine et
– une maturation plus rapide qui, pour les cultures récol-
tées à l'automne, permet de faire la récolte plus tôt. En choisir de préférence une limite naturelle pouvant être
année d'automne pluvieux, le risque de ne pas pouvoir ombragée (chemins, fossés etc. pour y installer le brise-
rentrer dans la parcelle est donc nettement diminué grâce vent). Les tournières peuvent également être disposées à
aux huit à quinze jours de précocité gagnés. l'ombre des haies les moins bien orientées.
Globalement, les grandes cultures tirent d'autant plus de
bénéfices de rideaux brise-vent que : D'une manière générale, on s'appuiera chaque fois que
possible sur les limites naturelles, ce qui garantit la
– les sols sont fragiles, froids ou peu portants ; pérennité du brise-vent. Le réseau routier, de chemins, de
– les cultures sont proches de leur limite géographique fossés, de rivières, permet souvent d'avoir un support
d'adaptation climatique. suffisant pour faire un réseau d'une densité acceptable.

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2. La protection des cultures vivrières A cela, s'ajoutent des problèmes spécifiques aux vergers :
a) L'arboriculture fruitière (fasc. 2260 et s.) – il faut des espèces qui ne perturbent pas, par leur florai-
son trop attractive, la pollinisation du verger au moment
5.– Les brise-vent autour de vergers ont fait l'objet
de sa floraison (les fleurs des arbres fruitiers sont souvent
d'expérimentations qui ont montré qu'ils agissaient à six assez peu attractives pour les abeilles et il ne faut pas les
niveaux : attirer ailleurs).
• Les quantités produites à l'ha A cet égard, des pommiers pollinisateurs (Malus flori-
Deux phénomènes sont à l'origine de ce fait : bunda) peuvent être installés dans les brise-vent. L'INRA
– l'augmentation de l'activité photosynthétique : la a sélectionné des variétés très florifères et résistantes aux
plante soumise au vent dans la journée ferme ses stoma- maladies du pommier (tavelure…) et dont les fleurs ont
tes et bloque ses échanges gazeux, réduisant ainsi la pho- une attractivité similaire à celui-ci.
tosynthèse. Les brise-vent permettent d'améliorer ainsi – il faut des espèces qui conservent leur feuillage suffi-
les rendements en fruits ; samment tard à l'automne pour protéger les fruits
jusqu'à leur récolte, et suffisamment précocement au
– le pourcentage de fleurs pollinisées est plus important,
printemps pour protéger les premières feuilles et les
l'absence de vent facilitant le travail des abeilles et l'aug-
fleurs.
mentation de température (1 à 3 °C), permettant une
meilleure germination du tube pollinique. – les espèces doivent être le moins concurrentes possibles
au niveau lumineux et surtout racinaire, en eau et élé-
• La qualité des fruits
ments minéraux.
Liste Là encore, la meilleure pollinisation permet d'avoir des – si possible, mais ce domaine est encore mal connu, les
pommes n'ayant pas de pépins avortés qui sont causes de espèces choisies devraient participer à l'équilibre parasi-
déformation des fruits. D'autre part, le brise-vent permet tes/prédateurs au sein du verger.
la réduction des chocs entre les fruits.
Les travaux en cours laissent présager que le brise-vent
Ta b l e • La productivité du travail pourrait être une réserve de prédateurs sans pour autant
– récolte facilitée par la moindre quantité de fruits cho- être source d'infection (travaux danois), à condition de
qués ; bien choisir les espèces qui le constituent.
– traitements phytosanitaires facilités par la réduction du L'orientation des brise-vent répondra aux mêmes con-
vent ; traintes que pour les grandes cultures. Là encore, les che-
Index
– la taille de formation est facilitée par un développe- mins et tournières étant indispensables autour des ver-
ment plus important des premières branches qui sont gers, l'ombre portée sur les arbres fruitiers pourra être
utilisées pour former l'arbre. réduite par la disposition du brise-vent sud, au sud d'un
de ces chemins.
• L'efficience de l'irrigation
Glossaire Dans les vergers se situant sur des pentes, on évitera
L'irrigation par aspersion est plus efficace dans les parcel- d'installer des brise-vent denses dans le bas des parcelles
les protégées : la répartition de l'eau y est plus régulière et pour ne pas bloquer l'écoulement de l'air froid. Au prin-
les quantités d'eau nécessaires moins élevées, l'évapora- temps, l'accumulation de cet air pourrait provoquer ou
tion y étant réduite. accentuer des phénomènes de gelée blanche. Si le brise-
• La précocité vent est nécessaire, sa base sera ouverte pour éviter ces
L'augmentation de température accroît la précocité accidents climatiques.
générale de la récolte ce qui peut être intéressant pour les b) Les cultures maraîchères
premiers fruits commercialisés et pour l'accès dans le 7.– Les cultures maraîchères de plein champ sont très
verger dont le sol est plus humide quand la récolte est sensibles à l'effet brise-vent :
plus tardive.
– le rendement y est meilleur, d'autant que le vent est
• L'état phytosanitaire du verger
souvent un facteur limitant de la culture. Dans les zones
Les américains ont montré que le balancement des arbres littorales qui bénéficient de sols et de températures très
au vent crée au pied de l'arbre une sorte d'entonnoir dans favorables, le contrôle du vent permet de réaliser des cul-
le sol, lissé par le tronc où l'eau s'accumule et stagne. tures qui y seraient difficiles, voire impossibles (tomates,
Cette présence accentuée d'eau au pied des arbres serait aubergines, poivrons de plein champ en Bretagne,
la cause principale du phytophtora des racines. notamment).
6.– Conception des brise-vent – la précocité qui influe considérablement sur les prix est
Comme pour les autres cultures, l'efficacité des brise- favorisée grâce à l'augmentation de température dans la
vent dépend : zone proche du brise-vent. Un gain d'une semaine sur
une récolte de fraises, par exemple, peut avoir un impact
– de leur hauteur (efficacité sur 15-20 fois leur hauteur) ; considérable sur la rentabilité de cette culture.
– de leur perméabilité (une perméabilité de l'ordre de – la qualité de la récolte est supérieure car le vent est sou-
50 % permet la meilleure protection) ; vent cause des meurtrissures sur les fruits, par frotte-
– de leur homogénéité (ils doivent être bien « garnis » de ment, ou de dessèchements partiels des organes consom-
la base au sommet). més. De plus, dans les zones maraîchères périurbaines,

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les brise-vent captent les poussières (plomb, etc.) qui se Deux fonctions doivent donc être principalement assu-
déposeraient sur les végétaux, tout en créant des écrans rées :
visuels limitant le vandalisme. L'efficience de l'irrigation – la protection contre le vent en période froide, le vent
est là encore augmentée par les brise-vent. accentuant fortement les effets dommageables du froid.
Cependant, les brise-vent doivent répondre à des con-
Cette protection est particulièrement utile lorsque les
traintes spécifiques à ces cultures :
animaux mettent bas à l'extérieur, les nouveau-nés étant
– les feuilles mortes des arbres ne doivent pas, en très sensibles aux effets cumulés du vent et du froid sur
automne et hiver, tomber sur la culture et risquer d'y leur pelage humide. La base des brise-vent doit donc être
provoquer des pourritures ; dense, avec des végétaux très touffus, persistants ou mar-
– les brise-vent doivent être efficaces très tôt au prin- cescents (qui gardent leurs feuilles mortes en hiver,
temps pour protéger les cultures précoces ; exemple : le charme).
– la disposition des brise-vent doit permettre une aug- – l'ombre en période chaude
mentation de précocité et une protection brise-vent par- Des arbres dispersés sur les prairies, qui permettent aux
ticulièrement efficace en zone exposée (Littoral et vallée animaux de se déplacer et de s'alimenter à l'ombre, se
du Rhône). sont avérés intéressants pour une meilleure alimentation
8.– Conception des brise-vent et une meilleure production des animaux en période
chaude.
La taille des parcelles maraîchères et les contraintes pro-
pres à ce type de culture impliquent l'installation de 11.– Orientations
Liste
brise-vent de faible hauteur (2 à 10 m), composés de Dans les prairies permanentes, les grands brise-vent
végétaux persistants. pourraient être disposés tout autour des parcelles, les
L'espacement entre chaque brise-vent sera de 4 à 6 fois brise-vent orientés nord-sud protégeant des vents
leur hauteur, de manière à bénéficier de l'augmentation d'ouest et d'est, les brise-vent orientés est-ouest permet-
de température qui apparaît dans cette zone. tant de créer l'ombre en été et de protéger des vents du Ta b l e
nord en hiver et au printemps.
B. La protection des élevages
2. La protection des bâtiments d'élevage
1. La protection des élevages de plein air 12.– L'implantation de haies autour de bâtiments d'éle- I n dex
9.– Le rôle des haies brise-vent sur les animaux est à la vage doit en général répondre à deux types de préoccu-
fois le mieux reconnu par les agriculteurs et le moins pation (fig. 2) :
bien connu au niveau scientifique. • une préoccupation technique de diminution des effets
Les haies agissent à trois niveaux : du vent dans les bâtiments et à leurs abords. Glossaire
• sur l'état de santé des animaux La disposition des masses bâties créent en effet, des effets
Les éleveurs et les vétérinaires admettent souvent une d'accélération du vent, des tourbillons qui fragilisent les
corrélation entre l'apparition des mammites, des mala- animaux, peuvent causer des dégâts aux bâtiments eux-
dies respiratoires (bronchites, pneumonie) et dans une mêmes en cas de vents violents, et rendent le travail des
moindre mesure de grippes, diarrhées, métrites, et éleveurs inconfortable, voire pénible. La maîtrise de ces
l'exposition des bovins au vent et au froid. courants d'air est délicate et l'implantation ponctuelle de
haies peut déplacer les problèmes sans pour autant les
Les frais directs de santé, cumulés au manque à gagner résoudre.
par réduction ou absence de production, peuvent influer
lourdement sur le résultat économique de l'élevage. • une préoccupation paysagère qui est d'intégrer des bâti-
ments inesthétiques, voire agressifs dans l'environne-
Dans les conditions climatiques extrêmes, le vent cumulé ment.
au froid peut être cause de mortalité, notamment pour
les jeunes animaux. La manière la plus efficace pour répondre à ces appro-
ches semble être d'envisager la protection à deux
• sur la production directe des animaux
niveaux :
Le vent et le froid obligent l'organisme à transformer une
plus grande proportion des aliments en chaleur au détri- – une protection « lointaine » avec des grands brise-vent
ment de la production. Le coefficient de transformation perméables s'opposant aux vents les plus gênants, qui
est donc réduit et les rendements moindres. A l'opposé, pourront protéger l'ensemble composé de l'habitation et
en période chaude, l'effet sur la production des animaux des bâtiments d'exploitation et d'élevage en créant une
semble faible, sauf s'ils peuvent bénéficier de l'ombre. première diminution de la vitesse du vent. Ces brise-vent
pourront être disposés à plusieurs dizaines de mètres
• sur la production indirecte des animaux dans un endroit où ils gêneront peu (bord de chemin,
Les brise-vent agissant sur le rendement des prairies, ils limite de parcelle, etc.) et masqueront les vues lointaines
contribuent indirectement à augmenter le rendement en sur les bâtiments inesthétiques ;
produit animal. – une protection « rapprochée », plus ponctuelle, avec
10.– La conception des brise-vent des petits brise-vent imperméables pour protéger à une

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Liste

Ta b l e

Index Fig. 2. – La protection des bâtiments profite à la fois aux élevages et au paysage
faible distance les endroits sensibles, tels que les stabula- diamètre à sa base. Si une ou plusieurs branches la con-
tions, les aires d'exercices, etc. currencent, il faut les supprimer. La forme idéale d'un
jeune arbre doit être la suivante :
III. LES PRODUCTIONS DES BRISE-VENT
Glossaire Chaque hiver, il faut donc passer rapidement et vérifier
13.– Les objectifs de protection des cultures qui détermi- que l'arbre a bien un axe vertical qui fera ce futur tronc.
nent la forme du réseau, les caractéristiques individuelles Si un accident s'est produit au sommet de l'arbre (gel du
des haies brise-vent qui le composent, permettent sou- bourgeon, dégâts d'oiseaux, etc.), on reforme une pousse
vent d'associer des objectifs de production dans le brise- terminale verticale avec une branche latérale, en faisant
vent lui-même. Ces productions sont essentiellement de une ligature, si nécessaire.
nature forestière en bois d'œuvre et bois de chauffage. Une légère sinuosité de l'axe n'est pas grave et s'atténuera
Mais les petits fruits, le miel et les produits de la chasse, avec le temps. En revanche, l'axe doit toujours être uni-
peuvent également intéresser les agriculteurs. que et dominant.
Les premières années, les branches latérales le long du
A. La production de bois tronc ne doivent pas être supprimées : elles contribuent à
la pousse et aux réserves de l'arbre, ainsi qu'à la robus-
1. Le bois d'œuvre tesse du jeune tronc. On continuera cette taille jusqu'à ce
14.– La plupart des espèces feuillues forestières peuvent que l'axe fasse 4 à 6 m de haut, c'est-à-dire que cette lon-
être introduites dans les haies et y produire du bois de gueur de tronc droit soit acquise.
valeur. La production est plus rapide qu'en forêt, grâce à
un éclairement plus important de la couronne des arbres. b) L'élagage
Cependant, cette production ne sera jamais spontanée et les 16.– Lorsque le jeune arbre atteint 2 à 3 m de haut, les
tailles de formation, ainsi que les élagages sont nécessaires pour branches basses peuvent commencer à être enlevées :
obtenir des produits de qualité (fig. 3). cette opération est très progressive : la hauteur de tronc
sans branches ne doit pas dépasser le tiers de la hauteur
a) La taille de formation totale de l'arbre.
15.– Il s'agit de former un tronc droit. Chaque année, le Tous les ans, éventuellement tous les deux ans, on élague
bourgeon terminal va former une pousse. Cette pousse la base du tronc ainsi, en maintenant toujours cet équili-
doit nettement dominer les autres, tant en hauteur qu'en bre d'un tiers de tronc sans branches (fig. 4).

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Liste

Ta b l e

I n dex
Fig. 3. – Les jeunes arbres doivent subir une taille adaptée
pour constituer un capital de bois de valeur.

Glossaire

Bourgeon terminal
détruit

ligature

(Source : « Les noyersà bois » IDF - 1983)

Fig. 3bis. – Source : « Les noyers à bois », IDF - 1983

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• La mise en vente d'un volume suffisant


L'unité de référence est le camion grumier. Les trop peti-
tes quantités, mis à part pour le bois de qualité excep-
tionnelle (noyer par exemple), ne seront pas facilement
vendables ou très dépréciées. Une trentaine d'arbres de
même espèce est un minimum souhaitable pour réaliser
la vente dans de bonnes conditions.
• Ordre de grandeur du revenu annuel possible par km de
haies
2/3
Des études réalisées sur la production dans les haies pour
le chêne et le châtaignier mettent en évidence un revenu
de l'ordre de 1 000 F par km et par an, pour des durées de
cultures respectivement de 80 ans pour le chêne et 40 ans
pour le châtaignier et en produisant la qualité de bois
observée dans les brise-vent pour des arbres bien con-
duits.
Pour des essences précieuses (merisier, noyer, par exem-
ple), ce revenu pourrait atteindre 3 000 F/km/an, voire
Liste
plus.
du tronc
8 à 12 cm
maxi 1/3
Branches 2. Le bois de chauffage
verticales prenant
Ta b l e trop d'importance 18.– Le bois de chauffage reste un combustible peu cher,
même lorsqu'on l'achète, et à fortiori lorsque l'on peut le
produire sur l'exploitation agricole.
L'évolution des techniques permet à l'heure actuelle de se
Fig.4.–L'élagagedujeunearbre(1/3delahauteurdutroncsansbranche)
chauffer au bois comme avec d'autres combustibles
Index Toutes ces opérations sont rapides (quelques minutes par industriels, c'est-à-dire en chauffage central et alimenta-
arbre et par an), mais indispensables pour récolter à tion automatique. L'installation entraîne un surcoût,
terme du bois de qualité. mais celui-ci est amorti en quelques années par le prix
relativement bas de ce combustible.
c) La rentabilité de la production de bois d'œuvre
Glossaire Énergie produite : une haie bien garnie produit l'équiva-
17.– La plantation d'arbres pour la production de bois lent de 2 000 à 3 000 litres de fioul par km et par an. Envi-
d'œuvre ne pourra être rentable qu'à cinq conditions : ron deux tiers de cette énergie sont concentrés dans les
• Le choix judicieux des espèces rondins (diamètre de plus de 7 cm), le reste étant en
petits bois. Le broyage de ces bois, autrefois valorisés en
– La parfaite adaptation de l'espèce au climat et au sol est fagots, permet d'obtenir un combustible utilisable dans
déterminante : les accidents climatiques ou la présence des chaudières adaptées à ce matériau.
d'un facteur limitant dans le sol ne peuvent pas permet-
tre la production de bois de qualité.
3. La production de piquets
– Il faut bien sûr choisir des espèces ayant une bonne
valeur intrinsèque de leur bois. Beaucoup de bois feuillus 19.– Deux essences se prêtent particulièrement bien à
autochtones (chênes, châtaigniers, merisier, noyer, ali- cette production grâce à la durabilité de leur bois : le châ-
sier, frêne…) sont recherchés et rémunérateurs à l'heure taignier sur les sols acides, le robinier faux-acacia sur les
actuelle. sols calcaires.
• Le bon choix des plants et des techniques de plantation La production annuelle d'une haie bien fournie est de
l'ordre de 100 à 150 piquets par km de haie.
Ces points seront développés aux chapitres VI et VII.
• Le suivi de la taille et de l'élagage B. Les productions annexes
cf. ci-dessus n. 15 et 16.
• L’exploitation des arbres au bon moment 1. Le gibier

Il existe une période dite de maturité économique qui est 20.– Les haies permettent de fournir des abris et d'ali-
en deçà de la longévité totale de l'arbre, mais à partir de menter le gibier. Les bandes boisées sont particulière-
laquelle le capital commence à perdre de la valeur parce ment favorables au gibier à poil, et les haies basses
que le volume n'augmente presque plus et que le bois d'espèces productives en graines (argousier, chêne de
peut commencer à se déprécier (fig. 5). Bannister, prunellier, cornouiller, etc.) aux perdrix.

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Valeur

volume

valeur économique

Liste

âge
croissance active maturité dépérissement
constitution du capital réalisation du capital dévalorisation du capital
Ta b l e

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Fig. 5. – Évolution dans le temps de la valeur des arbres

2. Le miel Arbres de haut jet. Glossaire

21.– Le choix d'espèces mellifères permet le travail des Arbres en cépée.


abeilles, notamment dans des périodes où les floraisons Arbustes buissonnants.
sont rares par ailleurs. De nombreuses espèces sont inté- Écartement :
ressantes, tant parmi les arbres (tilleuls, robinier faux- – 6 à 10 m entre les arbres de haut jet ;
acacia, merisier) que parmi les arbustes (viornes, troènes, – 2 à 3 m entre les cépées ;
cornouiller…).
– arbustes intercalés pour obtenir 1 mètre minimum
entre chaque plant.
3. Les fruits
22.– La haie peut comprendre des espèces fruitières A. Les grands brise-vent
parmi les arbres (poiriers, cerisiers, châtaigniers) ou 24.– Ils seront composés de trois types de végétaux :
parmi les arbustes (noisetier à fruits, prunier myrobo- – les arbres de haut jet qui feront la protection en haut du
lan…). brise-vent, à partir de 10 m, et qui pourront produire du
bois d'œuvre par leur tronc ;
IV. LES DIFFÉRENTS TYPES – les arbres conduits en cépée, c'est-à-dire en taillis, qui
DE BRISE-VENT feront la protection intermédiaire de 5 à 10 m et pour-
ront produire le bois de chauffage ;
23.– Comme nous l'avons vu au chap. II, les besoins de – les arbustes buissonnants qui feront la protection à la
protection font tantôt appel à des grands brise-vent, tan- base du brise-vent (fig. 6 et 7).
tôt appel à des moyens ou petits brise-vent ; ils doivent Les arbres de haut jet peuvent être constitués de deux
toujours, cependant, être homogènes et cela implique le espèces, l'une à croissance relativement rapide et âge
mélange de végétaux de hauteur et de port différents d'exploitation faible (peuplier, merisier, par exemple),
pour que la haie soit toujours bien garnie de la base au l'autre à croissance lente et âge d'exploitation élevé (chê-
sommet. nes). Cette disposition a l'avantage de permettre une

10

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1175TA CONCEPTION ET RÉALISATION PRATIQUE DES HAIES ET BRISE-VENT NATURELS

La porosité globale de la bande boisée est plus faible que


celle d'une haie simple. D'un point de vue paysager, elle
Arbres de haut jet.
forme une « armature » verte plus épaisse qui peut être
Arbres en cépée. intéressante (fig. 10 et 11).
Arbustes buissonnants.
V. LE CHOIX DES ESPÈCES
28.– La flore ligneuse française compte environ 170 espè-
✡ ✡ ✡ ✡ ✡ ces spontanées ou acclimatées de longue date. Le choix
est donc grand mais avant tout autre critère de sélection,
les espèces doivent pouvoir bien pousser là où on les ins-
Ecartement :
talle, c'est-à-dire que deux critères sont toujours priori-
- 6 à 10 m entre les arbres taires : l'adaptation au climat et l'adaptation au sol.
de haut jet ;
-arbustes intercalés pour
obtenir 1 mètre minimum A. L'adaptation au climat
entre chaque plant.
29.– L'École Nationale Supérieure du Paysage de Ver-
Fig. 6. – Disposition des plants sur la ligne de plantation sailles a défini 9 grandes zones climatiques françaises (fig.
(Grands brise-vent)
12). A partir de cette classification, toutes les espèces ont
(In. C. Guinaudeau, 1987, Le Préverdissement, IDF, Paris)
été réparties suivant qu'elles sont bien adaptées, qu'elles
Liste exploitation intermédiaire sans dégarnir le brise-vent. peuvent convenir ou qu'elles sont à exclure.
Les étages bas (cépées et buissonnants) peuvent être
constitués de plusieurs espèces suivant la diversité des
productions que l'on en attend. B. L'adaptation au sol
Ta b l e 30.– Les espèces ligneuses répondent à des caractéristi-
Exceptionnellement, en particulier dans le cas où la base
du brise-vent devra être plus ouverte pour laisser passer ques du sol qui peuvent être facilement et rapidement
l'air froid sur les pentes, on pourra n'avoir recours qu'à identifiables sur le terrain, il s'agit :
deux étages supérieurs (haut jet et arbres en cépée). • de la compacité des sols
Dans certaines régions où par simplicité excessive on uti- Trois cas de figure :
Index
lise des brise-vent constitués d'arbres de haut jet, seuls, – les sols compacts ;
non élagués (peupliers, hêtres, cyprès), cette structure
présente l'inconvénient d'être moins efficace à cause – les sols sains, filtrants ;
d'une porosité trop importante et d'être sensible aux – les sols très poreux très filtrants.
Glossaire
maladies qui pourraient survenir sur les espèces concer- • du pH des sols
nées. L'exemple des haies d'orme nous montre le danger
de n'utiliser qu'une seule espèce. Trois cas de figure :
– les sols acides, pH < 5,5 ;
B. Les brise-vent de moyenne hauteur – les sols légèrement acides, 5,5 < pH < 7 ;
25.– Sur le même principe d'alternance que les précé- – les sols calcaires, pH > 7.
dents, on n'utilisera que les deux étages inférieurs (arbres • de l'alimentation en eau
en cépée et arbustes buissonnants) (fig. 8 et 9). Deux cas de figure :
– les sols frais, bien alimentés toute l'année ;
C. Les petits brise-vent – les sols secs, tout ou partie de l'année.
26.– Il s'agit d'un mélange, sur une ligne, d'arbustes buis- • de l'hydromorphie
sonnants avec un écartement variant entre 0,40 à 0,60 m Deux cas de figure :
pour les haies basses taillées et 0,80 m à 1,20 m pour les
– les sols hydromorphes, gorgés d'eau tout ou partie de
haies champêtres en forme libre.
l'année ;
– les sols non hydromorphes qui restent sains toute
D. Les bandes boisées l'année.
27.– Quoique n'étant pas plus efficaces du strict point de • de la profondeur
vue de la protection des productions agricoles, elles sont Deux cas de figure :
intéressantes pour la faune et permettent de présenter
– les sols profonds > 40 cm explorables par les racines ;
deux faces différentes, par exemple : – haie champêtre –
haie fleurie ; – les sols superficiels, < 40 cm explorables par les racines.
Combinés, ces critères définissent 72 types de sols possi-
ou
bles. Suivant le même principe que précédemment, les
– haie de conifères – haie caduque, etc. espèces ont été réparties selon qu'elles sont adaptées,

11

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CONCEPTION ET RÉALISATION PRATIQUE DES HAIES ET BRISE-VENT NATURELS
TA 1175

Effet à la plantation

Liste

Effet à 5 ans Ta b l e

I n dex

Glossaire

Effet à terme

Fig. 7. – Physionomie d'un grand brise-vent. Haies boisées, grand développement, trois étages de végétation haut Jet + cépée
feuillue + buisson bas (In. C. Guinaudeau, 1987, Le Préverdissement, IDF, Paris)

qu'elles peuvent convenir ou qu'elles sont totalement Ainsi, on connaît pour chacun des 72 types de sol les
inadaptées à chacun de ces cas de figure. végétaux qui peuvent s'y développer, ainsi que, pour cha-
que espèce, le type de sol dans lequel elle peut pousser.

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Arbustes buissonnants en mélange


Arbres en cépée en mélange

arbre
de cépée arbuste
buissonnant


Écartement : 0,80 à 1,20 m entre
chaque plant.

Fig. 8. – Disposition des plants pour un brise-vent de moyenne hauteur (In. C. Guinaudeau, 1987, Le Préverdissement, IDF,
Paris)

Liste

Ta b l e

Index

Fig. 9. – Physionomie d'un brise-vent de moyenne hauteur. Moyen développement, deux étages de végétation : cépée +
buissons (In. C. Guinaudeau, 1987, Le Préverdissement, IDF, Paris) dessin B. Deladerrière

Glossaire
Arbres de haut jet
Arbres en cépée
Arbustes buissonnants

✩ ✩✩ ✩ ✩✩ ✩✩ ✩

✩ ✩ ✩✩ ✩✩ ✩ ✩✩ ✩
Écartement sur la ligne : Écartement entre les lignes :
-6 à 10 m entre les arbres de 4m
haut jet ;
-2 à 3 m entre les arbres en
cépée ;
- arbustes intercalés pour
obtenir un plant par un mètre.

Fig. 10. – Disposition des plants dans une bande boisée


(In. C. Guinaudeau, 1987, Le Préverdissement, IDF, Paris)

C. L'association des espèces A partir de l'observation des haies âgées, on a une con-
naissance assez précise des associations végétales viables.
31.– Non seulement chaque espèce doit pousser sur le
Il est préférable de s'y référer pour ne pas faire d'erreurs,
site où on l'installe, mais, de surcroît, elle doit être capa- bien que d'autres combinaisons soient sûrement possi-
ble de pousser en association avec ses voisines. Certaines bles. Dans tous les cas, il ne faut pas trop serrer les espè-
espèces exercent une concurrence forte sur leurs asso- ces sur le rang car la densité accentue les phénomènes de
ciées. concurrence et diminue la longévité de l'ensemble.

13

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CONCEPTION ET RÉALISATION PRATIQUE DES HAIES ET BRISE-VENT NATURELS
TA 1175
Le tableau de la figure 13 donne les caractéristiques
d'adaptation au sol et au climat ainsi que la nature du
feuillage et la vitesse de croissance pour 133 espèces dont
54 feuillus, 10 conifères, 35 arbustes hauts et 34 arbustes
Effet à la plantation bas,

VI. LE CHOIX DES PLANTS ET LEUR ACHAT


33.– Autant pour assurer la réussite technique que la fai-
sabilité économique des replantations, il faut choisir des
jeunes plants.
• L'aspect technique
Les jeunes plants de 1, 2 ou 3 ans (en général, 2 ans repi-
qué) présentent trois avantages très importants :
– ils sont équilibrés, c'est-à-dire que le système racinaire
arraché en pépinière n'est pas ou peu amputé, contraire-
ment à ce qui se passe pour les grands plants ; en conséquence,
les plants ont un volume de racines compatible avec les besoins
de la partie aérienne. La pousse est donc beaucoup plus vigou-
Effet à 5-10 ans Liste
reuse, dès la plantation.
– ils ont une capacité de développement racinaire supé-
rieure : les recherches ont montré que l'apparition des
nouvelles racines est beaucoup plus active sur des plants
jeunes, et que cette activité décroît rapidement avec l'âge Ta b l e
; la reprise est donc meilleure et leur capacité d'enracine-
ment supérieure ;
– ils n'ont pas besoin de tuteur : stables et bien équilibrés,
les plants n'ont pas besoin de l'assistance d'un tuteur et
leur pousse s'adapte spontanément au vent, même vio- I n dex
lent.
• L'aspect économique
Les jeunes plants coûtent peu cher (2 à 5 F en moyenne).
Il faut les acheter dans les pépinières spécialisées dans la Glossaire
multiplication. Des prix intéressants sont obtenus lors-
que les achats sont groupés.
• Les types de plants
– Pour les arbres en cépée et les arbustes feuillus, on choi-
sira des plants de 2 ans repiqués, ou de bouture pour les
espèces qui s'y prêtent. La taille de ces plants varie entre
0,30 m et 0,80 m suivant les espèces.
Effet à terme – Pour les arbres de haut jet, ces plants conviennent éga-
lement, mais on peut avoir recours à des jeunes baliveaux
de 3 ans dont la tige est déjà bien formée (1,00 m ou 1,50
Fig. 11. – Physionomie d'une bande boisée. Grand m, bien droits) et qui ont une bonne capacité de pousse
développement, trois étages de végétation : haut jet + et de reprise : ils sont cependant plus chers (10 à 20
cépée feuillue + buisson (vue de profil de la plantation) (In. francs).
C. Guinaudeau. 1987, Le Préverdissement, IDF, Paris Dessin B. Dans tous les cas, ils doivent être stables et très frais.
Deladerrière)
Pour le transport des plants à racines nues, on prendra
D. Les autres facteurs de choix soin de demander que les racines soient mises en sac
plastique pour ne pas sécher : une exposition de quelques
32.– Une fois que l'on a déterminé dans un sol donné les minutes au vent ou au soleil peut faire diminuer la
espèces possibles pour le sol et le climat, il faut choisir les reprise de 50 % ou plus, pour certaines espèces fragiles.
espèces qui répondent le mieux aux objectifs de protec- – Dans le cas des arbres et arbustes persistants, on choi-
tion et de production que l'on se fixe. Finalement, mis à sira des plants en godet. En effet, ces plants continuent à
part dans les sols de très bonne qualité, on aboutit à un évaporer de l'eau en hiver, et les racines nues peuvent se
petit nombre d'espèces qui conviennent à ce que l'on déshydrater entre l'arrachage et la plantation.
souhaite. Ces plants coûtent entre 6 et 12 F en moyenne.

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1175TA CONCEPTION ET RÉALISATION PRATIQUE DES HAIES ET BRISE-VENT NATURELS

2
5
1

4
Liste
6

Ta b l e

8
3
Index

7A

Glossaire

7B

Zone 1 - Climat océanique : hiver tempéré à doux, été Zone 6 - Climat semi-continental à semi-océanique : hiver
frais. très frais, été chaud.
Zone 2 - Climat océanique à semi-océanique : hiver frais Zone 7a - Climat méditerranéen : zone de l'olivier, hiver
à très frais, été frais. doux, été chaud à trés chaud.
Zone 3 - Climat océanique : hiver frais, à très frais, été Zone 7b - Climat méditerranéen : zone de l'oranger, hiver
chaud. très doux, été chaud à trè chaud.
Zone 4 - Climat semi-océanique : hiver très frais, été Zone 8 - Climat montagnard : hiver très froid, été frais à
chaud à frais. chaud.
Zone 5 - Climat semi-continental : hiver froid, été frais.

Les limites des zones climatiques n'ont à cette échelle qu'une valeur indicative : elles ne tiennent pas compte
des climats locaux et des micro-climats.

Fig. 12. – Carte bioclimatique simplifiée de la France


– Pour certaines espèces fruitières, on aura recours à des
marcottes : c'est le cas du noisetier à gros fruits et de cer-
tains châtaigniers sélectionnés.
Prix courant : 8 à 15 F.

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CONCEPTION ET RÉALISATION PRATIQUE DES HAIES ET BRISE-VENT NATURELS
TA 1175

CLIMAT SOLS

Frais
Sec
Superficiel
Acide
Feuillage

Compact

Profond
Croissance

Très poreux
Sain-filtrant

Carbonaté
Hydromorphe
Légèrement acide

Non hydromorphe
1 2 3 4 5 6 7a 7b 8
Nom latin Nom français

Arbres feuillus

Acacia dealbata Mimosa P 3 2 0 0 0 0 0 1 2 0 1 2 2 2 2 0 0 2 2 2 2 2

Acacia retinoides Mimosa des 4 saisons P 3 1 0 0 0 0 0 0 2 0 1 2 2 1 2 2 0 2 1 2 2 2

Acer campestre Érable champêtre C 2 2 2 2 2 2 2 1 1 0 2 2 1 0 2 2 1 2 2 1 1 2

Acer monspessulanum Érable de Montpellier C 1 1 0 1 0 0 1 2 2 0 1 2 1 0 1 2 0 2 1 2 2 2

Acer opalus Érable duret C 2 1 1 1 1 1 2 2 1 2 0 2 2 0 1 2 0 2 1 2 2 2

Acer platanoides Érable plane C 3 1 1 1 1 2 1 0 0 2 1 2 1 0 2 2 0 2 2 0 1 2

Acer pseudoplatanus Érable sycomore C 3 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 2 1 1 2 2 0 2 2 0 1 2


Liste
Alnus cordata Aulne à feuille en cœur C 3 2 1 2 1 1 2 2 2 1 1 2 2 2 2 1 0 2 2 1 0 2

Alnus glutinosa Aulne glutineux C 3 2 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2 2 2 2 1 2 2 2 0 1 2

Alnus incana Aulne blanc C 3 0 0 0 0 1 2 1 1 2 1 2 2 0 2 2 0 2 2 2 1 2

Betula pubescens Bouleau pubescent C 2 1 2 2 2 1 2 0 0 1 2 2 1 2 2 0 1 2 2 0 2 2 Ta b l e


Betula verrucosa Bouleau verruqueux C 2 1 2 2 2 1 2 1 1 1 1 2 2 1 2 1 1 2 1 2 2 2

Carpinus betulus Charme commun M 2 1 1 1 2 2 1 0 0 1 1 2 0 1 2 1 1 2 2 1 1 2

Castanea sativa Châtaignier C 3 1 2 2 2 1 2 2 2 1 0 2 2 2 2 0 0 2 2 1 1 2


I n dex
Cercis siliquastrum Arbre de Judée C 2 2 2 2 1 0 2 2 2 0 0 2 2 2 2 2 0 2 1 1 1 2

Fagus sylvatica Hêtre commun M 1 0 2 0 1 2 1 0 0 2 0 2 1 1 2 1 0 2 2 1 1 2

Fraxinus excelsior Frêne commun C 3 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 2 0 1 2 2 0 2 2 0 0 2

Fraxinus ornus Frêne à fleurs C 1 2 0 1 0 0 1 2 2 0 1 2 1 1 2 2 0 2 2 1 0 2


Glossaire
Fraxinus oxyphylla Frêne oxyphylle C 2 2 1 2 0 0 1 2 2 0 1 2 1 0 2 2 0 2 2 0 0 2

Gleditsia triacanthos Fèvier d'Amérique C 3 1 1 2 0 0 2 2 2 0 2 2 2 0 2 2 2 2 2 1 1 2

Juglans nigra Noyer noir C 2 1 2 2 2 2 2 1 1 1 0 2 2 1 2 1 0 2 2 0 0 2

Juglans regia Noyer commun C 2 2 2 2 2 1 2 1 1 1 0 2 1 0 2 2 0 2 2 1 1 2

Juglans vilmoriana Noyer hybride C 2 1 2 2 2 2 2 1 1 1 0 2 2 1 2 1 0 2 2 0 0 2

Morus alba Mûrier blanc C 2 1 0 2 0 0 2 2 2 0 0 2 1 0 2 2 0 2 2 2 0 2

Morus nigra Mûrier noir C 2 1 0 2 0 0 2 2 2 0 1 2 1 0 2 2 1 2 2 2 0 2

Olea europea Olivier P 1 0 0 0 0 0 0 2 2 0 2 2 2 0 2 2 0 2 1 2 1 2

Ostrya carpinifolia Charme houblon M 3 2 1 2 1 0 1 2 2 0 1 2 1 0 2 2 0 2 2 1 0 2

Populus alba Peuplier blanc C 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 0 2 2 2 2 2 1 1 2

Populus canescens Grisard C 2 0 1 1 2 2 1 0 0 2 2 2 0 1 2 1 2 2 2 0 1 2

Légendes :
• Feuillage : • Climat : les numéros de l à 8 se réfèrent à la carte
bioclimatique française
C caduc • Sol : voir la définition des termes employés
P persistant • Notes attribuées concernant le sol et le climat
M marcescent 2 = adapté à la zone climatique ou au critère de sol
considéré
• Croissance : l = peut convenir
0 = à exclure dans ces conditions
l lente (moins de 20 cm/an)
2 moyenne (de 20 à 60 cm/an)
3 rapide (+ de 60 cm/an)
Fig. 13. – Tableau des caractéristiques d'adaptation des
différentes espèces

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1175TA CONCEPTION ET RÉALISATION PRATIQUE DES HAIES ET BRISE-VENT NATURELS

CLIMAT SOLS

Frais
Sec
Superficiel
Acide
Feuillage

Compact

Profond
Croissance

Très poreux
Sain-filtrant

Carbonaté
Hydromorphe
Légèrement acide

Non hydromorphe
1 2 3 4 5 6 7a 7b 8
Nom latin Nom français

Populus nigra italica Peuplier d'ltalie C 2 2 2 2 2 2 2 2 2 0 1 2 2 0 2 2 1 2 2 0 0 2

Populus tremula Tremble C 2 0 1 1 2 2 1 0 0 2 2 2 0 1 2 1 2 2 2 0 1 2

Populus trichocarpa Peuplier baumier C 3 2 2 1 2 2 1 0 0 0 2 2 2 0 2 1 1 2 2 0 0 2

Populus X euramericana Peuplier de culture C 3 2 2 2 2 2 2 2 2 0 1 2 2 0 2 2 1 2 2 0 0 2

Prunus amygdalus Amandier C 2 0 0 1 0 0 1 2 2 0 2 2 1 0 2 2 0 2 1 2 2 2

Prunus armenica Abricotier C 3 1 0 2 0 0 2 2 2 0 1 2 2 0 2 1 0 2 2 1 0 2

Prunus avium Merisier C 3 1 2 2 2 2 2 0 0 1 0 2 2 1 2 1 0 2 2 1 0 2

Prunus serotina Cerisier tardif C 2 1 1 1 1 2 2 1 1 2 0 1 2 2 2 0 0 2 1 2 1 2


Liste
Quercus borealis Chêne rouge M 3 2 2 2 2 2 1 0 0 1 0 2 2 2 2 0 1 2 2 1 0 2
d'Amerique

Quercus ilex Chêne vert P 1 2 1 2 0 0 1 2 2 0 1 2 1 1 2 2 0 2 2 2 2 2

Quercus pedonculata Chêne pédonculé M 1 2 2 2 2 2 1 0 0 1 2 2 1 1 2 1 1 2 2 0 0 2


Ta b l e
Quercus pubescens Chêne pubescent, blanc M 1 1 1 2 0 1 2 2 2 0 2 2 1 0 2 2 0 2 2 1 2 2

Quercus sessiliflora Chêne sessile M 1 0 2 1 2 2 1 0 0 1 0 2 2 2 2 1 1 2 2 1 1 2

Robinia pseudo-acacia Robinier faux-acacia C 3 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 1 2 1 0 2 2 2 2 2

Salix alba Saule blanc C 3 2 2 2 2 2 2 1 1 0 2 2 1 1 2 2 2 2 2 0 0 2


Index
Salix fragilis Saule cassant C 3 2 2 2 2 2 1 0 0 0 2 2 2 1 2 1 2 2 2 0 0 2

Salix viminalis Osier des Vanniers C 3 2 2 2 2 2 2 0 0 1 2 2 2 1 2 1 2 2 2 0 0 2

Sorbus aria Alisier blanc=Allouchier C 1 0 1 2 2 2 2 0 0 2 0 2 2 1 2 2 0 2 2 2 2 2


Glossaire Sorbus aucuparia Sorbier des oiseaux C 2 1 2 1 2 2 1 0 0 2 0 2 2 2 2 1 1 2 2 1 1 2

Sorbus domestica Cormier C 2 2 2 2 2 1 2 2 2 1 2 2 1 1 2 1 2 2 2 1 1 2

Sorbus intermedia Alisier de Suède C 2 1 2 1 2 2 2 0 0 1 0 2 2 1 2 1 0 2 2 1 1 2

Sorbus torminalis Alisier torminal C 2 2 2 2 2 2 2 0 0 0 2 2 2 2 2 2 1 2 2 1 1 2

Tilia cordata Tilleul à petite feuille C 2 1 2 2 2 2 2 2 1 1 1 2 2 1 2 1 1 2 2 0 0 2

Tilia platyphyllos Tilleul à grande feuille C 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2 1 2 2 1 2 2 0 0 2

Tilia tomentosa Tilleul argenté C 2 0 1 1 1 1 1 1 1 0 1 2 1 1 2 1 0 2 2 1 1 2

Conifères

Chamaecyparis lawsoniana Cyprès de Lawson P 2 1 2 2 0 0 0 0 0 0 1 2 1 1 2 0 1 2 2 0 0 2

Cupressocyparis leylandii Cyprès de Leyland P 3 2 2 2 2 1 2 1 1 1 1 2 2 1 2 1 1 2 2 1 0 2

Cupressus arizonica Cyprès de l'Arizona P 2 1 1 2 1 1 2 2 2 0 0 2 2 1 2 1 0 2 2 2 0 2

Légendes :
• Feuillage : • Climat : les numéros de l à 8 se réfèrent à la carte
bioclimatique française
C caduc • Sol : voir la définition des termes employés
P persistant • Notes attribuées concernant le sol et le climat
M marcescent 2 = adapté à la zone climatique ou au critère de sol
considéré
• Croissance : l = peut convenir
0 = à exclure dans ces conditions
l lente (moins de 20 cm/an)
2 moyenne (de 20 à 60 cm/an)
3 rapide (+ de 60 cm/an)
Fig. 13. – Tableau des caractéristiques d'adaptation des
différentes espèces

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CONCEPTION ET RÉALISATION PRATIQUE DES HAIES ET BRISE-VENT NATURELS
TA 1175

CLIMAT SOLS

Frais
Sec
Superficiel
Acide
Feuillage

Compact

Profond
Croissance

Très poreux
Sain-filtrant

Carbonaté
Hydromorphe
Légèrement acide

Non hydromorphe
1 2 3 4 5 6 7a 7b 8
Nom latin Nom français

Cupressus macrocarpa Cyprès de Lambert P 2 1 2 1 0 0 1 2 2 0 0 2 2 2 2 2 0 2 2 1 0 2

Cupressus sempervirens Cyprès de Provence P 2 2 1 2 0 0 2 2 2 0 0 2 2 1 2 2 0 2 2 2 0 2

Juniperus virginiana Genévrier de Virginie P 1 2 2 2 1 1 2 2 2 1 1 2 1 2 2 1 0 2 2 2 1 2

Pinus pinea Pin parasol P 2 1 0 0 0 0 1 2 2 0 1 2 2 2 2 1 0 2 2 2 1 2

Pinus thunbergii Pin noir du Japon P 2 2 1 0 0 0 1 0 0 0 0 2 2 2 2 0 0 2 1 1 1 2

Taxus baccata If P 1 2 2 2 2 2 2 2 1 1 1 2 1 1 2 2 0 2 2 1 1 2

Thuja plicata Thuya géant de P 2 1 2 2 2 2 1 0 0 1 2 2 1 1 2 1 1 2 2 0 0 2


Californie

Arbustes hauts Liste


Amelanchier canadensis Amelanchier du Canada C 2 0 1 1 1 2 1 1 1 0 2 2 2 1 2 0 2 2 2 1 1 2

Arbutus unedo Arbousier P 2 2 0 1 0 0 1 2 2 0 1 2 2 2 2 1 0 2 2 1 1 2

Buxus balearica Buis de Mahon P 2 1 0 1 0 0 0 2 2 0 1 2 2 0 2 2 0 2 2 2 2 2


Ta b l e
Buxus sempervirens Buis commun P 1 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 1 2 2 0 2 2 2 2 2

Caragana arborescens Arbre aux pois C 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2 1 2 2 1 2 2 2 1 2

Corylus avellana Coudrier C 3 2 2 2 2 2 2 1 1 2 1 2 2 1 2 2 1 2 2 0 1 2

Corylus maxima Noisetier à fruits C 3 2 2 2 2 2 2 2 2 1 0 2 2 1 2 2 0 2 2 0 0 2


I n dex
Cydonia vulgaris Cognassier C 2 0 1 2 1 1 2 2 2 0 0 2 2 0 2 1 0 2 2 1 0 2

Eleagnus angustifolia Olivier de Bohème C 3 1 1 2 1 1 1 2 2 0 2 2 2 1 2 2 1 2 2 2 1 2

Eleagnus umbellata Eleagnus umbellata C 2 1 1 1 1 0 1 2 2 0 0 2 2 0 2 1 0 2 2 0 0 2

Eleanus X ebbengei Eleagnus ebbengei P 2 2 1 1 0 0 0 1 1 0 0 2 2 1 2 0 0 2 2 1 1 2 Glossaire


Grisellina littoralis Grisellinia P 2 2 0 0 0 0 0 1 1 0 0 2 2 1 2 1 0 2 2 2 1 2

Hippophae rhamnoides Argousier C 3 2 2 2 1 1 2 2 1 1 1 2 2 1 2 1 1 2 2 1 1 2

Ilex aquifolium Houx P 1 2 2 2 2 2 2 0 0 2 2 2 2 2 2 0 1 2 2 0 1 2

Laburnum anagyroides Cytise C 3 1 2 2 2 2 1 0 0 1 0 2 2 0 2 2 0 2 2 1 1 2

Laurus nobilis Laurier noble P 2 2 0 2 0 0 1 2 2 0 1 2 2 0 2 2 0 2 2 1 0 2

Ligustrum japonicum Troène du Japon P 3 2 0 2 0 0 1 2 2 0 1 2 2 0 2 2 0 2 2 0 0 2

Ligustrum ovalifolium Troène de Californie P 2 2 2 2 1 0 2 2 2 0 1 2 2 0 2 2 0 2 2 0 0 2

Olearia Olearia P 3 2 1 1 0 0 0 1 1 0 0 2 2 2 2 0 0 2 2 2 1 2

Phillyrea latifolia Filaire à grandes feuilles P 2 1 1 2 1 0 1 2 2 0 0 2 2 2 2 2 0 2 2 1 1 2

Pistacia terebinthus Pistachier terebinthe P 1 1 0 1 0 0 1 2 2 0 1 2 2 0 1 2 0 2 2 2 2 2

Légendes :
• Feuillage : • Climat : les numéros de l à 8 se réfèrent à la carte
bioclimatique française
C caduc • Sol : voir la définition des termes employés
P persistant • Notes attribuées concernant le sol et le climat
M marcescent 2 = adapté à la zone climatique ou au critère de sol
considéré
• Croissance : l = peut convenir
0 = à exclure dans ces conditions
l lente (moins de 20 cm/an)
2 moyenne (de 20 à 60 cm/an)
3 rapide (+ de 60 cm/an)
Fig. 13. – Tableau des caractéristiques d'adaptation des
différentes espèces

18

Document à usage pédagogique


1175TA CONCEPTION ET RÉALISATION PRATIQUE DES HAIES ET BRISE-VENT NATURELS

CLIMAT SOLS

Frais
Sec
Superficiel
Acide
Feuillage

Compact

Profond
Croissance

Très poreux
Sain-filtrant

Carbonaté
Hydromorphe
Légèrement acide

Non hydromorphe
1 2 3 4 5 6 7a 7b 8
Nom latin Nom français

Prunus cerasifera Prunier myrobolan C 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2 0 2 2 1 1 2

Prunus laurocerasus Laurier palme P 3 1 2 2 1 1 2 2 2 1 1 2 2 1 2 1 1 2 2 0 1 2

Prunus lusitanica Laurier du Portugal P 2 2 1 2 1 0 1 2 2 0 1 2 1 1 2 2 0 2 2 1 0 2

Prunus mahaleb Cerisier de Ste Lucie C 2 1 1 2 1 1 2 2 2 0 1 2 2 0 1 2 0 2 1 2 1 2

Prunus padus Cerisier à grappes C 2 1 1 1 1 2 1 0 0 2 2 2 2 1 2 1 2 2 2 0 1 2

Punica granatum Grenadier C 2 1 0 1 0 0 1 2 2 0 1 2 2 1 2 2 0 2 2 1 1 2

Rhamnus alaternus Nerprun purgatif P 2 2 0 2 0 0 1 2 2 0 1 2 2 1 2 2 0 2 2 1 1 2

Rhamnus frangula Bourdaine C 1 2 2 2 2 2 2 0 0 2 2 2 1 2 2 1 2 2 2 1 1 2


Liste
Salix Atrocinerea Saule roux C 3 2 2 2 1 0 0 0 0 0 2 2 1 1 2 1 2 2 2 0 1 2

Salix caprea Saule marsault C 3 2 2 2 2 2 2 0 0 2 2 2 1 1 2 1 2 2 2 1 2 2

Salix cinerea Saule cendre C 3 0 0 0 2 2 2 0 0 1 2 2 1 1 2 1 2 2 2 0 1 2


Ta b l e Sambucus nigra Sureau C 3 2 2 2 2 2 2 1 1 0 1 2 2 0 2 2 1 2 2 0 0 2

Syringa vulgaris Lilas C 3 1 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 0 2 1 1 2 2 1 1 2

Tamarix Tamaris C 3 2 1 1 1 0 1 2 2 0 2 2 2 1 2 1 1 2 2 2 2 2

Arbustes bas
Index
Alnus viridis Aulne vert C 2 0 0 0 0 0 0 0 0 2 1 2 1 1 2 1 2 2 2 0 1 2

Amelanchier ovalis Amelanchier des bois C 1 0 1 1 1 2 2 2 1 2 0 2 2 0 2 2 0 2 1 2 2 2

Atriplex halimus Pourpier de mer P 1 2 1 1 0 0 0 2 2 0 1 2 2 1 2 1 1 2 2 2 2 2

Glossaire Baccharis halimifolia Seneçon en arbre C 2 2 1 1 1 0 1 2 2 0 2 2 1 1 2 2 1 2 1 2 2 2

Cornus alba Cornouiller blanc C 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2 2 1 2 2 1 1 2

Cornus mas Cornouiller mâle C 2 0 0 1 2 2 2 1 1 0 0 2 2 0 2 2 0 2 2 2 2 2

Cornus sanguinea Cornouiller sanguin C 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 2 2 2 1 1 2

Cytisus purgans Genêt purgatif P 1 1 0 0 1 1 1 0 0 2 1 2 2 2 2 0 0 2 2 1 2 2

Escallonia Escallonia P 2 2 1 1 0 0 0 1 1 0 0 2 2 2 2 0 0 2 2 0 0 2

Evonymus europaeus Fusain d'Europe C 2 2 2 2 2 2 2 0 0 1 2 2 2 1 2 2 2 2 1 1 1 2

Evonymus japonicus Fusain du Japon vert P 2 2 1 1 1 0 0 2 2 0 1 2 2 1 2 1 0 2 2 1 1 2

Ligustrum vulgare Troène commun S 2 2 2 2 2 2 2 0 0 1 1 2 2 1 2 2 1 2 2 1 0 2


P

Lycium barbarum Lyciet de Barbarie C 2 2 1 1 1 0 1 2 2 0 0 2 2 0 2 2 0 2 2 2 2 2

Lycium chinense Lyciet de Chine C 2 2 1 1 1 0 1 2 2 0 0 2 2 0 2 2 0 2 2 2 2 2

Légendes :
• Feuillage : • Climat : les numéros de l à 8 se réfèrent à la carte
bioclimatique française
C caduc • Sol : voir la définition des termes employés
P persistant • Notes attribuées concernant le sol et le climat
M marcescent 2 = adapté à la zone climatique ou au critère de sol
considéré
• Croissance : l = peut convenir
0 = à exclure dans ces conditions
l lente (moins de 20 cm/an)
2 moyenne (de 20 à 60 cm/an)
3 rapide (+ de 60 cm/an)
Fig. 13. – Tableau des caractéristiques d'adaptation des
différentes espèces

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CONCEPTION ET RÉALISATION PRATIQUE DES HAIES ET BRISE-VENT NATURELS
TA 1175

CLIMAT SOLS

Frais
Sec
Superficiel
Acide
Feuillage

Compact

Profond
Croissance

Très poreux
Sain-filtrant

Carbonaté
Hydromorphe
Légèrement acide

Non hydromorphe
1 2 3 4 5 6 7a 7b 8
Nom latin Nom français

Mespilus germanica Nèflier C 1 2 2 2 2 2 1 0 0 0 1 2 2 1 2 0 0 2 2 1 1 2

Myrtus communis Myrte P 1 1 0 0 0 0 0 2 2 0 1 2 1 2 2 2 0 2 2 2 2 2

Osmanthus heterophyllus Osmanthe P 1 2 2 2 2 0 2 1 1 0 1 2 2 1 2 1 0 2 2 0 0 2

Paliurus spina christi Épine du Christ C 1 0 0 0 0 0 0 2 2 0 2 2 1 0 2 2 0 2 2 2 2 2

Phillyrea angustifolia Filaire à feuilles étroites P 2 2 1 2 0 0 1 2 2 0 0 2 2 1 2 2 0 2 2 2 2 2

Pittosporum tobira Pittospore P 1 2 0 1 0 0 0 2 2 0 0 2 2 1 2 1 0 2 2 1 1 2

Pistacia lentiscus Pistachier lentisque P 1 0 0 0 0 0 0 2 2 0 1 2 2 0 1 2 0 2 2 2 2 2

Prunus spinosa Prunellier C 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2 2 2 2 2 2 2


Liste
Quercus ilicifolia Chêne de Bannister C 1 0 1 2 2 0 0 0 0 0 0 1 2 2 2 0 1 2 1 2 2 2

Rhamnus cathartica Nerprun purgatif C 2 1 1 2 2 2 2 0 0 2 1 2 1 0 1 2 1 2 2 2 2 2

Rhododendron ferrugineum Rhododendron des P 1 0 0 0 0 0 0 0 0 2 0 2 1 2 1 0 0 2 2 0 2 2


Alpes
Ta b l e
Ribes nigra Cassissier C 2 1 2 2 2 2 1 1 0 2 1 2 1 2 2 1 1 2 2 0 0 2

Ribes rubrum Groseillier C 2 1 2 2 2 2 1 0 0 2 1 2 1 1 2 2 1 2 2 0 0 2

Salix eleagnos Saule à feuilles de C 3 2 2 2 2 1 2 1 1 1 1 2 2 1 2 2 1 2 2 2 2 2


romarin

Salix repens Saule des sables C 2 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2 2 0 2 2 1 2 2 0 2 2


I n dex

Sambucus racemosa Sureau rouge C 3 0 0 0 1 2 0 0 0 2 1 2 2 2 2 1 1 2 2 0 0 2

Sarothamnus scoparius Genêt à balai P 3 2 2 2 2 2 2 0 0 1 1 2 2 2 2 0 0 2 2 1 2 2

Spartium junceum Genêt d'Espagne P 3 1 0 1 0 0 1 2 2 0 1 2 2 0 2 2 0 2 2 2 2 2


Glossaire
Viburnum lantana Viorne lantane C 2 1 1 2 2 2 1 1 1 1 1 2 2 0 1 2 0 2 2 2 2 2

Viburnum opulus Viorne obier C 2 2 2 1 2 2 1 0 0 1 2 2 1 1 2 2 2 2 2 0 0 2

Légendes :
• Feuillage : • Climat : les numéros de l à 8 se réfèrent à la carte
bioclimatique française
C caduc • Sol : voir la définition des termes employés
P persistant • Notes attribuées concernant le sol et le climat
M marcescent 2 = adapté à la zone climatique ou au critère de sol
considéré
• Croissance : l = peut convenir
0 = à exclure dans ces conditions
l lente (moins de 20 cm/an)
2 moyenne (de 20 à 60 cm/an)
3 rapide (+ de 60 cm/an)
Fig. 13. – Tableau des caractéristiques d'adaptation des
différentes espèces

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1175TA CONCEPTION ET RÉALISATION PRATIQUE DES HAIES ET BRISE-VENT NATURELS

VII. LA MISE EN ŒUVRE PRATIQUE DES sage ni casser la structure, en général en septembre-octo-
PLANTATIONS NOUVELLES bre.
• Émiettement avec un outil à dents
A. Le travail du sol Il doit être assez fin pour pouvoir disposer de terre fine
34.– C'est une opération très importante pour la pousse au moment de la plantation.
des arbres et elle est irrécupérable après la plantation si
elle a été mal faite. Aussi est-il très important de la faire B. La pose du paillage plastique noir
au bon moment avec des outils adaptés (fig. 14). 35.– Les jeunes arbres tolèrent très mal la concurrence de
La qualité chimique des sols est en effet rarement limi- l'herbe dans les premières années suivant leur plantation.
tante pour les arbres dans un terrain agricole normale- La reprise, ainsi que la croissance sont réduites dans des
ment pourvu, mais les différences de qualité de prépara- proportions de 50 % et plus.
tion ont des impacts spectaculaires sur la croissance.
Un bon travail du sol à partir d'un terrain enherbé se fait La lutte contre l'herbe est donc nécessaire. Plusieurs
en quatre passages : méthodes sont envisageables (binage, désherbage chimi-
que, différents paillages), mais les études comparatives
• Passage d'outil rotatif type rotavator, pour « casser » la d'efficacité et de coût donnent nettement la préférence au
prairie paillage plastique noir.
• Décompactage à la sous-soleuse ou chisel Son effet bénéfique résulte d'une action à plusieurs
Liste L'enracinement des arbres doit être profond pour pou- niveaux :
voir bien s'ancrer au sol et s'alimenter en eau.
– il permet de supprimer toute concurrence ;
Le décompactage doit impérativement se faire en condi-
tions de sol sec, c'est-à-dire en août-septembre. – il conserve la structure du sol qui reste meuble ;
Ta b l e • Labour – il permet un léger réchauffement du sol ;
Il se fera comme pour une préparation de sol normale – il économise l'eau et évite tout arrosage après la planta-
quand la terre est juste fraîche pour ne pas créer de lis- tion.

Index

Glossaire

Fig. 14. – Utiliser des techniques de plantation à moindre coût de création et d'entretien

La pose du plastique doit s'effectuer tout de suite après le Par la suite, il est préférable de l'enlever car l'ombre des
travail du sol pour conserver sa structure. Son action per- arbres empêche sa dégradation qui est due à l'action de la
siste pendant 3 à 4 ans, à condition de choisir un plasti- lumière solaire.
que traité contre les ultraviolets. Ses caractéristiques sont les suivantes :

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CONCEPTION ET RÉALISATION PRATIQUE DES HAIES ET BRISE-VENT NATURELS
TA 1175
Largeur : de 1,10 m à 1,40 m (0,70 m à 1,00 m couverts, – l'ouverture en croix du film. Deux fentes perpendicu-
les bords étant enterrés) ; 1,10 m suffit dans la plupart laires de 20 X 20 cm suffisent ; les quatre coins seront
des sols ; seuls les sols lourds et humides justifient repliés sous le film (fig. 16) ;
l'emploi d'une largeur de 1,40 m.
Épaisseur : 80 microns. – la plantation du jeune plant, après avoir égalisé le sys-
tème racinaire ; une petite pelle de jardin ou un plantoir
Qualité normale : 2 étoiles, spécial vigne. Cette spécifica- suffisent. On fera bien attention à disposer le collet du
tion est nécessaire ; les bâches plastiques à ensilage, par plant à la surface du sol, à ne pas replier les racines et à
exemple, se dégradent trop vite et ne conviennent pas. tasser la terre au pied du plant ;
La pose peut être manuelle pour des petites longueurs
(moins de 300 m). Au-delà, il est intéressant de le poser 5 pose de graviers
mécaniquement, si l'on peut disposer d'une dérouleuse
du type de celles utilisées par les maraîchers (fig. 15). 4 pose de collerette

C. La plantation 3 plantation
36.– Elle s'effectue de novembre à mars, mais hors des 2 ouverture
périodes de gel. Les opérations successives sont les sui-
vantes : 1 fentes en croix

Liste

Rouleau de
plastique
Ta b l e

Fixation de l'extrêmité
du plastique
avec de la terre I n dex
2 hommes pour
dérouler

Glossaire
1 homme de chaque côté
pour rabattre la terre

Fig. 15. – Pose du plastique noir


– la pose d'une collerette de film plastique (qui peut
s'acheter avec le film de recouvrement). Il s'agit d'un
carré de 30 X 30 cm, fendu du milieu d'un côté à son cen-
tre et que l'on glisse sous le film pour que le sol ne soit
pas du tout éclairé et que l'herbe ne puisse germer. Les
5 pose de gravier
quatre coins sont redépliés sur la collerette ;
– la mise en place d'une pelletée de gravier pour éviter 4 pose de colerette
toute prise au vent et bloquer tout apport de graines.
Rouleau de plastique 3 plantation

2 hommes pour dérouler 2 ouverture


Fixation de l'extrémité du plastique avec de la terre
1 fentes en croix
1 homme de chaque côté pour rabattre la terre

D. Les entretiens ultérieurs


37.– Les bords du film plastique Fig. 16. – La plantation
Afin que l'herbe ne se développe pas excessivement sur – soit de désherber chimiquement : les désherbants
les bords du film plastique, il est prudent : n'étant pas sélectifs des espèces installées dans les brise-
– soit d'ensemencer du trèfle blanc sur les bords après la vent, il est prudent d'utiliser des antigerminatifs la pre-
pose du film plastique pour maintenir une végétation mière année (simazine, dichlobénil) sous forme de gra-
assez rase ; nulés, sans réitérer ce type de désherbage les années sui-

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1175TA CONCEPTION ET RÉALISATION PRATIQUE DES HAIES ET BRISE-VENT NATURELS

vantes, les racines des arbres pouvant absorber les Les arbres de haut jet seront taillés suivant les principes
produits. définis au chapitre III, n. 15 et 16.
Ultérieurement, les produits de contact (diquat, para- Pour les arbres en cépée, on pratiquera un recépage à la
quat, aminotriazole, glyphosate…) seront utilisés avec fin de la première année de végétation, sauf si la pousse
un cache autour de la rampe pour éviter toute projection n'a pas été vigoureuse. Cette coupe, réalisée à environ 5
pouvant être mortelle sur les espèces du brise-vent. cm de la surface du sol permet le développement de plu-
sieurs rameaux qui donneront la forme en touffe souhai-
38.– Les tailles tée (fig. 17).

100-120 cm

60 cm

30-40 cm

Liste ➀ Plantation ➁ Fin hiver, ➂ Formation


recépage d'une cépée

Fig. 17. – Taille des arbres en cépée (Réalisation pratique des haies brise-vent, IDF, Paris, 1987)

Ta b l e La même opération sera réalisée pour les arbustes buisson- la ramification. De cette manière, on obtiendra des arbustes
nants, et la seconde année on interviendra de nouveau sur bien touffus dès la base (fig. 18).
ceux-ci en coupant les branches à mi-longueur pour favoriser

Index
60 cm 60 cm

30-40 cm

Glossaire ➀ Plantation ➁ Recépage, Fin été


fin hiver

➁ Hiver, Taille Fin été


2e année

Fig. 18. – Taille des arbustes buissonnants (Réalisation pratique des haies brise-vent, IDF, Paris, 1987)

VIII. L'AMÉLIORATION DES HAIES issus de graines – exemples : frêne, merisier, etc.). Opéra-
EXISTANTES (FIG. 19) tion A.
39.– Il n'est pas toujours nécessaire de faire de gros tra- Lorsque les baliveaux ne sont pas assez nombreux ou mal
vaux pour obtenir une haie boisée correcte. Très souvent, répartis, on conserve quelques brins de taillis pour obte-
de jeunes baliveaux sont présents dans les haies ; il suffit nir une bonne répartition des arbres de haut jet (tous les
de les aider à « sortir ». Il faut seulement savoir les repérer 6 à 10 mètres), Opération D.
lorsqu'on effectue des nettoyages et procéder dans l'ordre
• Les tiges d'avenir dominées par des tiges voisines sans
aux opérations suivantes :
intérêt sont dégagées. Opération B.
• Tous les baliveaux pouvant donner des arbres d'avenir
sont marqués à la peinture en préférant, chaque fois que • Si nécessaire les tiges d'avenir sont élaguées et défour-
c'est possible, les brins de franc-pied (arbres de valeur chées, Opération C.

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CONCEPTION ET RÉALISATION PRATIQUE DES HAIES ET BRISE-VENT NATURELS
TA 1175

C C
Liste

Ta b l e

B B
I n dex

D A
Fig. 19. – Sélection et amélioration des baliveaux de haies et brise-vent
Opération A : Sélection
Opération B : Dégagement des pieds sélectionnés
Opération C : Élagage et défourchage Glossaire
Opération D : Sélection des brins de taillis si nécessaire
(In : Les terrains boisés, leur mise en valeur, IDF, Paris, 1980)

IX. LE CAS PARTICULIER DES PLANTATIONS – grattage de la surface du talus et dégagement des raci-
SUR TALUS nes des arbustes et des broussailles ;
40.– Beaucoup de haies sur talus sont dégarnies et peu – bêchage du cœur du talus à l'emplacement des planta-
efficaces. Si l'emplacement du talus reste l'endroit le plus tions ou sur toute la longueur, suivant la densité prévue ;
approprié pour le brise-vent, il s'avère beaucoup moins – reprise de la terre riche du pied de talus, en recreusant –
onéreux et au moins aussi efficace de reconstituer une si nécessaire – le fossé et en reprofilant le talus pour lui
plantation sur le talus, plutôt que de l'araser et de replan- donner un sommet plat d'un mètre de large, si possible.
ter à plat. Les souches solides peuvent être conservées : elles tien-
Cependant, ce type de plantation est plus délicat, notam- nent le talus et il est inutile de passer du temps à leur
ment à cause de la difficulté de préparer le sol et de extraction.
pailler. La méthode la plus efficace est la suivante : En moyenne, l'avancement des travaux de sol est de :
• Il faut exploiter les vieux arbres, couper les arbustes et – 20 à 30 m à l'heure pour les talus fortement ensouchés ;
débroussailler.
– 40 à 50 m à l'heure pour les talus peu ensouchés.
Les arbres valables peuvent être conservés, mais il faut
Le coût qui en résulte est donc largement inférieur à celui
savoir que toute replantation à leur proximité est illu-
d'un arasement pur et simple.
soire.
• Le travail du sol, qui est indispensable car le talus est • Le paillage
souvent compact et très pauvre, sera réalisé à l'aide d'une Les talus peu ensouchés que l'on peut refaire en entier
pelle mécanique de type tractopelle ou petite pelleteuse, peuvent être paillés à l'aide d'un film plastique noir en
en trois étapes : bande, comme dans le cas des replantations à plat.

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1175TA CONCEPTION ET RÉALISATION PRATIQUE DES HAIES ET BRISE-VENT NATURELS

Pour les autres, le paillage plastique individuel de chaque • Le choix des espèces et la plantation
plant à l'aide d'un carré de 1 m2 est la meilleure techni-
que. Les copeaux de bois ou les écorces de bois, ou la Il ne pose pas de problèmes particuliers. Les espèces sen-
paille sont également des matériaux utilisables mais ils sibles au pourridié – le noyer, notamment – doivent
doivent être combinés à un désherbage chimique annuel. cependant être exclues à cause de la présence de racines
mortes dans le sol qui les contamineraient.

Liste

Ta b l e

Index

Glossaire

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