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Le kaléidoscope identitaire
De
Post

Thèse soutenue par Elisabetta Maino

Préparée sous la direction de Elikia M'Bokolo

Président du jury : M. Antonio Custodio Gonçalves, Professeur à l'université de Porto

Jury : M. Jean-Pierre Dozon, Directeur d'études à l'EHESS

Mme Marie-José Jolivet, Directrice de recherche à l'Institut de recherche pour le développement
M. Isidore Ndaywele Nziem, Professeur à l'université de Kinshasa

Spécialité : Anthropologie sociale et historique

La métaphore du kaléidoscope illustre la multiplicité de recompositions identitaires qui agencent cette société
insulaire issue d'un processus de créolisation caractérisé par des flux migratoires ininterrompus (esclaves et
travailleurs engagés) jusqu'à l'indépendance (1975).

Marqué par cinq siècles de colonisation portugaise, le découpage des temporalités suit les transformations des
stratégies des acteurs. La première, Je suis l'Autre, est la phase de similitude avec le colonisateur, organisée par
le principe religieux et l'individualisation des positions. Les stratégies d'adaptation, au nom de la parité du même,
placent l'altérité dans l'esclave. La deuxième, Je suis Autre, est la phase des césures identitaires, de la
signification des diversités organisées par le principe d'infériorité de la race noire. Cela mène à la hiérarchisation
contradictoire des statuts, à l'invention des ethnies et de l'altérité indigène. Le Nous différencié doit faire face à
l'impasse de l'égalité politique revendiquée par l'Africain-Portugais. Enfin, l'affirmation de la subjectivité, Je suis
moi-même, orientée par le principe d'autodétermination des peuples, ouvre à la mise en nation.

L'enchevêtrement des diverses logiques d'autochtonisation et de modes d'inscription dans les rapports de
domination contredit les lectures linéaires et essentialistes qui postulent que l'émergence d'une identité
autonome est concomitante à la gestation d'une société. Il n'y a pas de passage automatique entre identités
culturelle et nationale. L'autonomisation de l'agir politique, l'affirmation d'une subjectivé collective, répond à une
pratique de pouvoir qui mobilise de façon sélective ou instrumentale la mémoire collective. Le réaménagement
du code symbolique acquiert une fonction légitimatrice des registres de narration de soi. L'identité politique
santoméenne se définit autour d'une territorialité intégrative des pluralités, en subsumant terre et travail, qui en
sont les signes.

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