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DEVOIR SURVEILLE N°6 Date : 30 janvier 2016 Classe : 1ère ES

(3 heures)

Consignes :
- ne pas laisser le sujet dans la copie (à ranger dans le cahier),
- numérotez chaque feuille, recto et verso,
- indiquez en page un de la copie, le nombre total de page rédigée et le sujet choisi,
- faites preuve de clarté, de rigueur dans votre argumentation et de concision.

Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (20 points)


(Ce sujet comporte 3 documents)

3- Pour la partie 3 (Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire), il est demandé au candidat de traiter le sujet :

- en développant un raisonnement ;
- en exploitant les documents du dossier ;
- en faisant appel à ses connaissances personnelles ;
- en composant une introduction, un développement, une conclusion.

Sujet : A l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez


comment se financent les entreprises françaises.

Document 1 : Evolution des modes de financement externe des entreprises au sein de la zone euro

1980 1993 2003 2010


Montant du financement externe en milliards de dollars 3 10 26 51
Financement par les marchés des capitaux 44 % 67 % 70 % 72 %
dont actions 10 % 15% 20 % 23 %
dont obligations 17 % 25% 21% 18 %
Financement par endettement bancaire 56 % 33 % 30 % 28 %

Source : Gilles JACOUD, « Quels modes de financement pour les entreprises », Les Cahiers français, 2011.
Document 2 : Composantes de l’endettement financier des entreprises françaises selon leur taille

PME : petites et moyennes entreprises, ETI : entreprises de taille intermédaire, GE : grandes entreprises
(1) : Les autres dettes incluent notamment les dettes intragroupes et auprès des associés.
Source : Banque de France, 2011.

Document 3
[...]
91 % des dirigeants éprouvent des difficultés financières
La reprise n’est toujours pas là. Et à force de l’attendre, la situation financière des PME se tend de plus en
plus. C’est le constat du dernier baromètre KPMG 1 pour la CGPME 2 sur le financement et l’accès au
crédit des PME. Ainsi, aujourd’hui seuls 9 % des dirigeants de PME déclarent n’affronter aucune
difficulté financière. Pourquoi ? La baisse du chiffre d’affaires est le problème le plus fréquemment
rencontré (54 % ), mais sont venues s’ajouter au cours de l’été des hausses sur les coûts ou les prix des
fournisseurs (51 %, en croissance de 6 points). Aujourd’hui, 36 % des patrons de PME se disent
concernés par des difficultés de trésorerie ou de financement. En croissance de 11 points, ce taux est le
plus important constaté depuis 2009.

7 patrons sur 10 ont besoin de financement


Concrètement, (et pour la première fois depuis le lancement du baromètre en 2009), sept patrons sur dix
(70 %, +5 points) font aujourd’hui état d’au moins un besoin de financement.
[...]

Les banques durcissent l'octroi de crédit


Et ce n’est pas vers les banques que les PME peuvent aujourd’hui se tourner : 76 % des dirigeants de
PME font état d’au moins une mesure de durcissement de leurs conditions de crédit par les établissements
financiers. « Un tel niveau n’avait plus été atteint depuis juin 2010 », relève l’étude. Dans un cas sur
deux, les frais sont plus élevés ou les montants de financement plus faibles que souhaités.
[...]

Cécile Desjardins, « Les PME, plus que jamais en quête de financements », Les Echos, le 15 /10/2013

1
KPMG : Cabinet d’audit, d’expertise comptable et de conseil.
2
CGPME : Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises. Organisation patronale représentant les PME. (Les
grandes entreprises sont représentées par le Medef, Mouvement des entreprises de France).
CORRECTION DU Devoir surveillé n° 6 du 30 janvier 2016
A l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez comment se financent les
entreprises françaises.

Introduction : La crise de 2007 – 2008 a mis à rude épreuve les banques et a entraîné un durcissement
des conditions de prêts bancaires. Les médias mentionnent ainsi régulièrement les difficultés rencontrées
par les ménages pour obtenir des prêts immobiliers. Les difficultés de financement des entreprises sont
également souvent évoquées.
Or, les entreprises devraient être moins affectées que les ménages par cette situation. Certes,
contrairement aux ménages, les entreprises prises dans leur ensemble connaissent un besoin de
financement structurel, ce qui signifie que leurs ressources ne sont pas suffisantes pour financer leurs
investissements uniquement avec leurs fonds propres et qu’elles doivent trouver des financements
externes. Cependant, le mouvement de désintermédiation du financement des entreprises qui a
commencé dans les années 1980 devrait avoir en grande partie affranchi celles-ci du besoin de prêts
bancaires.
Il convient donc d’examiner comment se financent les entreprises françaises.
Après avoir montré que leur financement passe de moins en moins par les banques (I), on verra que
cette indépendance par rapport aux institutions bancaires dépend de la taille des entreprises (II) pour
enfin examiner plus précisément le cas des petites et moyennes entreprises (PME) (III).

I) Depuis les années 1980 a lieu un mouvement de “désintermédiation” financière, selon l’expression de
l’économiste français Henri Bourguinat1.
En effet, pour couvrir leur besoin de financement, les entreprises, dans leur ensemble, recourent de moins
en moins aux prêts bancaires, c’est-à-dire au financement indirect par les banques, au profit du
financement direct sur les marchés financiers. La part du financement par endettement bancaire des
entreprises françaises a ainsi diminué de moitié de 1980 à 2010, passant de 56 % à 28 % (doc. 1).
Cette évolution est notamment passée par un recours plus important à l’émission d’actions, qui
représentent près du quart des financements externes en 2010 contre seulement un dixième en 1980.

II) Or, au-delà de ce mouvement global de désintermédiation, il convient de distinguer les situations des
entreprises selon leur taille.
En effet, si les grandes entreprises françaises ne financent qu’un cinquième de leur dette grâce à des prêts
bancaires et plus du quart en émettant des obligations, ces dernières représentent à peine 2 % de
l’endettement des PME, qui dépendent encore des banques pour les trois quarts de leur dette (doc. 2). En
outre, comme les entreprises de taille intermédiaire (ETI) financent la moitié de leur dette par
endettement bancaire et comme les grandes entreprises ne représentent qu’une part très faible du total des
entreprises françaises, la très grande majorité des entreprises continuent à faire principalement appel à des
prêts bancaires.
Enfin, si les actions représentent un quart des financements des entreprises européennes (doc. 1), elles ne
concernent pas les PME qui n’ont pas une taille suffisante pour entrer en bourse.

III) Ainsi, les PME sont encore très dépendantes des banques pour financer leurs investissements.
Or, ces entreprises sont justement celles qui parviennent le plus difficilement à obtenir des prêts, en
particulier depuis le déclenchement de la crise en 2007 – 2008. En effet, une PME est plus susceptible
qu’une grande entreprise de connaître des difficultés financières et de se retrouver dans l’incapacité de
rembourser ses emprunts bancaires, ce qui dissuade les banques de luis prêter. Par conséquent, la
réduction des prêts bancaires a particulièrement affecté ces entreprises.
Ainsi, à l’automne 2013, selon le baromètre que réalise régulièrement le cabinet KPMG pour le compte
de la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME), plus de neufs PME sur 10
rencontraient des difficultés financières et les trois quarts faisait face à un durcissement de leurs

1
Henri Bourguinat, 1992, Finance internationale, Presses universitaires de France, Paris
conditions de crédit, notamment via une hausse du coût de leurs emprunts ou une limitation des montants
octroyés (doc. 3).

Conclusion : Il apparaît donc que, si un mouvement général de désintermédiation financière a rendu les
entreprises dans leur ensemble moins dépendantes des banques, les PME se financent encore en très
grande partie auprès des celles-ci, ce qui explique pourquoi elles sont particulièrement affectées par le
durcissement des conditions de prêts bancaires.
C’est en grande partie pour aides les PME et les ETI à se financer qu’a été créée la Banque Publique
d’Investissement (BPI) le 31 décembre 2012. Etant donné l’importance de ces entreprises pour
l’économie française, les soutenir est en effet une tâche primordiale pour les pouvoirs publics.
Epreuve composée – Partie 3 du DS n°6 du 30 janvier 2016 (20 points)
Niveau d’exigence Barème
Compétence Indicateurs
Non Plutôt non Plutôt oui Oui
Cadrage du sujet : zone euro depuis 1980
Absence de cadrage Cadrage Cadrage
/
Introduire Tâche à accomplir : Comment les entreprises peuvent-elles se ET ou ET
1 pt
financer ? de reprise du sujet Reprise du sujet Reprise du sujet

Utilise les mots clés du sujet (y c dans l’introduction) Reprend plus


Le financement des entreprises recouvrent les différents moyens d’aspects des mots Il exploite tous les
qu’a une entreprise pour investir. clés mais de façon aspects des mots-
Il ne reprend aucun
Reprend trop peu incomplète clefs
mot-clef du sujet ou
La tâche est respectée : le sens logique du sujet (les différents types de d’aspects relatifs
Respecter le sujet confusion sur leur
financement et leur évolution) aux mots clés ET la tâche est ET la tâche est /
et organiser sa signification.
respectée respectée 3,5 pts
réponse ET
La réponse est organisée ET la tâche est
La tâche n’est pas
I- Le financement est de plus en plus un financement par le marché respectée. L’élève peut sur une
respectée.
II- … mais cela ne concerne que les grandes entreprises… petite partie ne pas ET la réponse est
III- …car la plupart des PME n’ont accès qu’au financement respecter soit le organisée
indirect. sens, soit la tâche
Présence explicite d’une idée par séquence reliée au sujet Idée
ET illustration
Idée ET illustration
Présence d’argument(s) pour la défendre MAIS pas Idée
Mettre en œuvre MAIS partiellement
d’argument ET
des séquences argumenté
Présence d’une illustration Seulement un des OU arguments /
argumentatives OU
indicateurs argument sans ET 4 pts
pour répondre au Idée ET argument
(il s’agit ici d’évaluer seulement la cohérence de l’argumentation) rapport avec l'idée illustration
sujet SANS illustration
ou contredisant (2 fois)
(1 fois)
l'idée (dans la même
séquence)
Notions du programme : besoin de financement, autofinancement,
financement direct, financement indirect, taux d’intérêt, risque de
crédit, actions, obligations, intérêt, dividende
Mobiliser des
Mécanismes : taux d’intérêt comme rémunération du prêteur OU 7 connaissances Au moins 10
connaissances en 4 connaissances
comme coût du crédit pour emprunteur ; agents économiques à attendues sont connaissances sont /
plus des notions Moins de 4 attentes présentes dans
besoin ou capacité de financement ; relativisation du passage d’une présentes dans présentes dans 5 pts
du sujet pour l’argumentation
économie d’endettement à une économie de marché car PME exclues l’argumentation. l’argumentation.
répondre au sujet

13 éléments présents dans l’argumentation


Lecture / compréhension
Doc 1 : lecture correcte et complète d’au moins 2 taux de répartition pour
montrer l’évolution du mode de financement (2)
Doc 2 : lecture de deux taux de répartition concernant le financement par
Mobiliser des obligations entre PME et GE + un calcul en pts de % ou un CM + lecture
6 indicateurs
données de deux taux de répartition concernant le financement par endettement 3 indicateurs 4 indicateurs
Aucune statistique ET /
statistiques pour bancaire (5) Présents dans Présents dans
Moins de 3 attentes Présents dans 4 pts
permettre de Interprétation / manipulation l’argumentation l’argumentation
l’argumentation
répondre au sujet Doc 1 : Montrer que le financement direct par actions a doublé en 30 ans
dans la zone euro (de 10% à 23%) (1)
Doc 2 : Montrer que toutes les entreprises n’ont pas accès au
financement par le marché (ex des PME et ETI) (1)
Soit 9 éléments présents dans l’argumentation
Compréhension : Sélection d’information du texte
Mobiliser des Doc 3 : montre les difficultés qu’éprouvent les PME depuis la crise
informations économique de 2009
2 indicateurs 3 indicateurs
issues des textes - difficulté à obtenir des crédits car moins solvables que les GE 1 indicateur /
Moins d’1 attente Présents dans Présents dans
et schémas pour - 9 PME sur 10 ont des difficultés financières Présents dans 2 pts
l’argumentation l’argumentation
permettre de - 3 PME sur 4 font l’objet d’un durcissement des conditions du crédit => l’argumentation
répondre au sujet hausse du coût du crédit.
Soit 3 éléments présents dans l’argumentation

Réponse au sujet Absence de


L’élève conclue en
conclusion /
Conclure une phrase
OU 0,5 pt
minimum.
Reprise du sujet

Barème : « oui » c’est le maximum des points de la compétence ; « plutôt oui », au moins la moitié des points ; « plutôt non », au moins un quart des points ; mais « non », c’est zéro.

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