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(3 heures)
Consignes :
- ne pas laisser le sujet dans la copie (à ranger dans le cahier),
- numérotez chaque feuille, recto et verso,
- indiquez en page un de la copie, le nombre total de page rédigée et le sujet choisi,
- faites preuve de clarté, de rigueur dans votre argumentation et de concision.
3- Pour la partie 3 (Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire), il est demandé au candidat de traiter le sujet :
- en développant un raisonnement ;
- en exploitant les documents du dossier ;
- en faisant appel à ses connaissances personnelles ;
- en composant une introduction, un développement, une conclusion.
Document 1 : Evolution des modes de financement externe des entreprises au sein de la zone euro
Source : Gilles JACOUD, « Quels modes de financement pour les entreprises », Les Cahiers français, 2011.
Document 2 : Composantes de l’endettement financier des entreprises françaises selon leur taille
PME : petites et moyennes entreprises, ETI : entreprises de taille intermédaire, GE : grandes entreprises
(1) : Les autres dettes incluent notamment les dettes intragroupes et auprès des associés.
Source : Banque de France, 2011.
Document 3
[...]
91 % des dirigeants éprouvent des difficultés financières
La reprise n’est toujours pas là. Et à force de l’attendre, la situation financière des PME se tend de plus en
plus. C’est le constat du dernier baromètre KPMG 1 pour la CGPME 2 sur le financement et l’accès au
crédit des PME. Ainsi, aujourd’hui seuls 9 % des dirigeants de PME déclarent n’affronter aucune
difficulté financière. Pourquoi ? La baisse du chiffre d’affaires est le problème le plus fréquemment
rencontré (54 % ), mais sont venues s’ajouter au cours de l’été des hausses sur les coûts ou les prix des
fournisseurs (51 %, en croissance de 6 points). Aujourd’hui, 36 % des patrons de PME se disent
concernés par des difficultés de trésorerie ou de financement. En croissance de 11 points, ce taux est le
plus important constaté depuis 2009.
Cécile Desjardins, « Les PME, plus que jamais en quête de financements », Les Echos, le 15 /10/2013
1
KPMG : Cabinet d’audit, d’expertise comptable et de conseil.
2
CGPME : Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises. Organisation patronale représentant les PME. (Les
grandes entreprises sont représentées par le Medef, Mouvement des entreprises de France).
CORRECTION DU Devoir surveillé n° 6 du 30 janvier 2016
A l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez comment se financent les
entreprises françaises.
Introduction : La crise de 2007 – 2008 a mis à rude épreuve les banques et a entraîné un durcissement
des conditions de prêts bancaires. Les médias mentionnent ainsi régulièrement les difficultés rencontrées
par les ménages pour obtenir des prêts immobiliers. Les difficultés de financement des entreprises sont
également souvent évoquées.
Or, les entreprises devraient être moins affectées que les ménages par cette situation. Certes,
contrairement aux ménages, les entreprises prises dans leur ensemble connaissent un besoin de
financement structurel, ce qui signifie que leurs ressources ne sont pas suffisantes pour financer leurs
investissements uniquement avec leurs fonds propres et qu’elles doivent trouver des financements
externes. Cependant, le mouvement de désintermédiation du financement des entreprises qui a
commencé dans les années 1980 devrait avoir en grande partie affranchi celles-ci du besoin de prêts
bancaires.
Il convient donc d’examiner comment se financent les entreprises françaises.
Après avoir montré que leur financement passe de moins en moins par les banques (I), on verra que
cette indépendance par rapport aux institutions bancaires dépend de la taille des entreprises (II) pour
enfin examiner plus précisément le cas des petites et moyennes entreprises (PME) (III).
I) Depuis les années 1980 a lieu un mouvement de “désintermédiation” financière, selon l’expression de
l’économiste français Henri Bourguinat1.
En effet, pour couvrir leur besoin de financement, les entreprises, dans leur ensemble, recourent de moins
en moins aux prêts bancaires, c’est-à-dire au financement indirect par les banques, au profit du
financement direct sur les marchés financiers. La part du financement par endettement bancaire des
entreprises françaises a ainsi diminué de moitié de 1980 à 2010, passant de 56 % à 28 % (doc. 1).
Cette évolution est notamment passée par un recours plus important à l’émission d’actions, qui
représentent près du quart des financements externes en 2010 contre seulement un dixième en 1980.
II) Or, au-delà de ce mouvement global de désintermédiation, il convient de distinguer les situations des
entreprises selon leur taille.
En effet, si les grandes entreprises françaises ne financent qu’un cinquième de leur dette grâce à des prêts
bancaires et plus du quart en émettant des obligations, ces dernières représentent à peine 2 % de
l’endettement des PME, qui dépendent encore des banques pour les trois quarts de leur dette (doc. 2). En
outre, comme les entreprises de taille intermédiaire (ETI) financent la moitié de leur dette par
endettement bancaire et comme les grandes entreprises ne représentent qu’une part très faible du total des
entreprises françaises, la très grande majorité des entreprises continuent à faire principalement appel à des
prêts bancaires.
Enfin, si les actions représentent un quart des financements des entreprises européennes (doc. 1), elles ne
concernent pas les PME qui n’ont pas une taille suffisante pour entrer en bourse.
III) Ainsi, les PME sont encore très dépendantes des banques pour financer leurs investissements.
Or, ces entreprises sont justement celles qui parviennent le plus difficilement à obtenir des prêts, en
particulier depuis le déclenchement de la crise en 2007 – 2008. En effet, une PME est plus susceptible
qu’une grande entreprise de connaître des difficultés financières et de se retrouver dans l’incapacité de
rembourser ses emprunts bancaires, ce qui dissuade les banques de luis prêter. Par conséquent, la
réduction des prêts bancaires a particulièrement affecté ces entreprises.
Ainsi, à l’automne 2013, selon le baromètre que réalise régulièrement le cabinet KPMG pour le compte
de la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME), plus de neufs PME sur 10
rencontraient des difficultés financières et les trois quarts faisait face à un durcissement de leurs
1
Henri Bourguinat, 1992, Finance internationale, Presses universitaires de France, Paris
conditions de crédit, notamment via une hausse du coût de leurs emprunts ou une limitation des montants
octroyés (doc. 3).
Conclusion : Il apparaît donc que, si un mouvement général de désintermédiation financière a rendu les
entreprises dans leur ensemble moins dépendantes des banques, les PME se financent encore en très
grande partie auprès des celles-ci, ce qui explique pourquoi elles sont particulièrement affectées par le
durcissement des conditions de prêts bancaires.
C’est en grande partie pour aides les PME et les ETI à se financer qu’a été créée la Banque Publique
d’Investissement (BPI) le 31 décembre 2012. Etant donné l’importance de ces entreprises pour
l’économie française, les soutenir est en effet une tâche primordiale pour les pouvoirs publics.
Epreuve composée – Partie 3 du DS n°6 du 30 janvier 2016 (20 points)
Niveau d’exigence Barème
Compétence Indicateurs
Non Plutôt non Plutôt oui Oui
Cadrage du sujet : zone euro depuis 1980
Absence de cadrage Cadrage Cadrage
/
Introduire Tâche à accomplir : Comment les entreprises peuvent-elles se ET ou ET
1 pt
financer ? de reprise du sujet Reprise du sujet Reprise du sujet
Barème : « oui » c’est le maximum des points de la compétence ; « plutôt oui », au moins la moitié des points ; « plutôt non », au moins un quart des points ; mais « non », c’est zéro.