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Ministère de l’Enseignement Supérieur

et de la Recherche Scientifique

Institut Supérieur des Techniques Appliquées à Mbujimayi


Département : Génie Electrique

Support de cours :

INSTALLATIONS INDUSTRIELLES

Niveau : L2

Préparé par :

Ir Doctorant Charles ILUNGA KABAMBI

Année Académique 2023 / 2024


Sommaire

Avant-propos
Chapitre 1 : installations industrielles

I. Constitution des installations

I.1. Circuit de commande

I.2. Circuit de puissance

II. Les appareils de commande, de signalisation et de protection

II.1. Disjoncteur

II.2. Sectionneur

II.3. Interrupteur sectionneur

II.4. Fusible

II.5. Relais thermique

II.6. Le contacteur

II.7. Capteur de fin de course

II.8. Bloc auxiliaire temporisé

II.9. Bloc de contacts auxiliaires

II.10. Contacteur auxiliaire

II.11. Lampes de signalisations

III. Les moteurs asynchrones triphasés

III.1. Principe de fonctionnement

III.2. Détermination du couplage

III.3. Couplages des enroulements sur plaque à bornes


Chapitre 2 : Procédés de démarrage des moteurs

I. Problème de démarrage des moteurs asynchrones

II. Démarrage direct

II.1. Principe

II.2. Démarrage semi-automatique à un seul sens de marche

II.3. Démarrage direct semi-automatique à deux sens de marche

II.4. Démarrage direct semi-automatique à deux sens de marche avec butées de fin de course

II.5. Démarrage direct semi-automatique à deux sens de marche avec butées de fin de course et
inversion de sens de rotation

III. Limitation du courant de démarrage

IV. Démarrage étoile-triangle

IV.1. Principe

IV.2. Démarrage étoile-triangle semi-automatique à un sens de marche

IV.3. Démarrage étoile-triangle semi-automatique à deux sens de marche

V. Démarrage par élimination de résistances statoriques

V.1 Démarrage par élimination de résistances statoriques à un seul sens de marche

V.2. Démarrage par élimination de résistances statoriques à deux sens de marche

VI. Démarrage par élimination de résistances rotoriques

VI.1. Principe

VI.2. Démarrage par élimination de résistances rotoriques à un seul sens de marche


VI.3. Démarrage par élimination de résistances rotoriques, deux sens de marche
VII. Démarreurs électroniques

VII.1. Fonction

VII.2. Exemple (démarreur de type ATS)

Chapitre 3: Freinage des moteurs asynchrones

I. Introduction

II. Utilisation d’un moteur Frein : Action sur le rotor

II.1. Principe

II.2. Schémas des circuits de puissance et de commande

III. Freinage par contre courant: Action sur le stator

III.1. Principe

III.2. Remarques

III.3. Schémas de puissance et de commande dans le cas d’un moteur en court-circuit

III.4. Schémas de puissance et de commande dans le cas d’un moteur à bagues

IV. Freinage par injection de courant continu

IV.1. Principe

IV.2. Remarque

IV.3. Critique

IV.4. Schémas des circuits de puissance et de commande


Chapitre 4 : Variateurs de vitesse pour moteurs asynchrones
I. Principe de la variation de vitesse

II. Principe de la variation de fréquence

III. Fonctionnalités des variateurs

IV. Ensemble moteur-variateur

V. Choix d’un variateur

VI. Mise en œuvre d’un variateur

VII. Applications

VII.1 Introduction

VII.2 Exemples d’applications simples

Avant-propos
Ce support de cours s’adresse aux étudiants du niveau L2 du département Génie
électrique

Il a pour but :

• d’initier les étudiants aux notions de base des installations industrielles


(Appareillage, circuit de commande, circuit de puissance,…),

• de les familiariser à la lecture d’un schéma d’une installation industrielle et,

• de faire l’analyse et la synthèse d’une application industrielle sur le sujet


(commande d’un moteur, variateurs de vitesse,…).

• d’informer le futur Ingénieur sur la nature des accidents électriques, les


méthodes de secours des accidentés électriques et de lui donner les
connaissances suffisantes pour lui permettre de dimensionner au mieux les
dispositifs de protection du matériel et du personnel intervenant dans l’industrie
et autres domaines d’utilisation de ces équipements.
Ce support de cours s’articule sur deux parties suivantes :
Première partie : Installations Industrielles
 Chapitre 1 : Introduction aux installations industrielles
 Chapitre 2 : Procédés de démarrage des moteurs
 Chapitre 3 : Freinage des moteurs asynchrones
 Chapitre 4 : Variateurs de vitesse pour moteurs asynchrones.
Deuxième partie : La sécurité
 Chapitre I : La sécurité industrielle
 Chapitre II : Nature des accidents électriques et dangers du courant électrique
 Chapitre III: Mesures de protection
Chapitre 1 : Introduction aux installations industrielles

I. Constitution des installations

Les installations industrielles des automatismes sont constituées de deux parties distinctes appelées :
circuit de commande et circuit de puissance.

I.1. Circuit de commande

Il comporte l’appareillage nécessaire à la commande des récepteurs de puissance.


On trouve :

• La source d’alimentation
• Un appareil d’isolement (sectionneur).
• Une protection du circuit (fusible, disjoncteur).
• Un appareil de commande ou de contrôle (bouton poussoir, détecteur de grandeur physique).
• Organes de commande (bobine du contacteur).
La source d’alimentation et l’appareillage du circuit de commande ne sont pas nécessairement celle
du circuit de puissance, elle dépend des caractéristiques de la bobine.

I.2. Circuit de puissance

Il comporte l’appareillage nécessaire aux fonctionnements des récepteurs de puissance suivant un


automatisme bien défini.

On trouve :
• Une source de puissance (généralement réseau triphasé)
• Un appareil d’isolement (sectionneur).
• Une protection du circuit (fusible, relais de protection).
• Appareils de commande (les contacts de puissance du contacteur).
• Des récepteurs de puissances (moteurs).

II. Les appareils de commande, de signalisation et de protection


II.1. Disjoncteur
C’est un appareil de protection qui comporte deux relais, relais magnétique qui protège contre les
courts-circuits et un relais thermique qui protège contre les surcharges.
Disjoncteurs Symbole
II.2. Sectionneur
Sa fonction : Assurer le sectionnement (séparation du réseau) au départ des équipements. Dans la
plupart des cas il comporte des fusibles de protection.

Sectionneur fusible Symboles : en circuit de puissance et en circuit de commande

Le pouvoir de coupure est le courant maximal qu’un appareil de sectionnement peut interrompre sans
aucun endommagement.

Le sectionneur n’a pas de pouvoir de coupure, il doit être manipulé à vide.

II.3. Interrupteur sectionneur

Interrupteur sectionneur Symbole


L’interrupteur sectionneur a un pouvoir de coupure, peut être manipulé en charge.

II.4. Fusible
C’est élément comportant un fil conducteur, grâce à sa fusion, il interrompe le circuit électrique
lorsqu’il est soumis à une intensité du courant qui dépasse la valeur maximale supportée par le fil.
Cartouche fusible cylindrique et à couteaux Symbole

Il existe plusieurs types de fusibles :


 gF : fusible à usage domestique, il assure la protection contre les surcharges et les courts-circuits.
 gG : fusible à usage industriel. Protège contre les faibles et fortes surcharges et les courts-circuits.
Utilisation : éclairage, four, ligne d’alimentation, …
 aM : cartouche à usage industriel, pour l’accompagnement moteur, commence à réagir à partir de
4In (In est le courant prescrit sur le fusible), protège uniquement contre les courts-circuits.

Utilisation : Moteurs, transformateurs, …

II.5. Relais thermique


Le relais de protection thermique protège le moteur contre les surcharges.

Réglage du courant

Test contact (95-96)


Annulation défaut
Relais thermique Symbole

II.6. Le contacteur
Le contacteur est un appareil de commande capable d'établir ou d'interrompre le passage de
l'énergie électrique. Il assure la fonction COMMUTATION.

En Technologie des Systèmes Automatisées ce composant est appelé Préactionneur puisqu'il se


trouve avant l'actionneur dans la chaîne des énergies.

Bobine Contact de

Contacteur Contacts de puissances commande

Symbole
II.7. Capteur de fin de course
Les interrupteurs de position mécanique ou capteur de fin de course coupent ou établissent un circuit
lorsqu’ils sont actionnés par un mobile

Interrupteur de position Symbole

II.8. Bloc auxiliaire temporisé


Les blocs auxiliaires temporisés servent à retarder l'action d'un contacteur (lors de sa mise sous
tension ou lors de son arrêt)
Bloc auxiliaire temporisé Symboles

II.9. Bloc de contacts auxiliaires

Le bloc de contact auxiliaire est un appareil mécanique de connexion qui s’adapte sur les contacteurs.
Il permet d’ajouter de 2 à 4 contacts supplémentaires au contacteur. Les contacts sont prévus pour être
utilisés dans la partie commande des circuits. Ils ont la même désignation et repérage dans les schémas
que le contacteur sur lequel ils sont installés (KA, KM...).

2 CONTACTS 4 CONTACTS

Bloc de contacts auxiliaires Symbole


II.10. Contacteur auxiliaire
Il ne comporte que des contacts de commandes.

Contacteur auxiliaire Symbole

II.11. Lampes de signalisations


Signalisation visuelle du fonctionnement normal du système, ou défauts.

Lampe de signalisation Symbole

III. Les moteurs asynchrones triphasés


III.1. Principe de fonctionnement
Si l’on entraîne un aimant permanent (N S) en rotation autour de l’axe X Y (figure1), on constate
qu’un disque de cuivre, monté libre en rotation sur le même axe, est entraîné en rotation par l’aimant
mais tourne un peu moins vite que ce dernier.

Figure 1
Explication :
Le champ magnétique tournant, produit par l’aimant en rotation, induit dans le disque conducteur en
cuivre des courants de Foucault. Ceux-ci d’après la loi de Lenz doivent s’opposer à la cause qui leur a
donné naissance. Comme les courants induits ne peuvent empêcher la rotation de l’aimant, ils
entraînent le disque en rotation, ce qui diminue le déplacement relatif du champ , mais, en aucun cas,
le disque ne peut atteindre la vitesse du champ sinon il y aurait suppression du phénomène qui est à
l’origine des courants induits.

Création d’un champ tournant en triphasé (figure 2)


Si on alimente 3 bobines identiques placées à 120° par une tension alternative triphasée :
• Une aiguille aimantée, placée au centre, est entraînée en rotation ; il y a donc bien création d’un
champ tournant.

• Un disque métallique en aluminium ou en cuivre est entraîné dans le même sens que l’aiguille
aimantée.

• En inversant deux des trois fils de l’alimentation triphasée, l’aiguille, ou le disque tourne en sens
inverse.

Figure2

Ce principe est appliqué au moteur asynchrone en remplaçant la partie tournante par élément
cylindrique appelé rotor qui comporte un bobinage triphasé accessible par trois bagues et trois balais,
ou une cage d’écureuil non accessible, à base de barres en aluminium. Dans les deux cas, le circuit
rotorique doit être mis en court-circuit
Rotor bobiné

Rotor à cage d’écureuil

III.2. Détermination du couplage


A partir de les indications données par la plaque signalétique et le réseau d’alimentation l’utilisateur
doit coupler adéquatement les enroulements du stator soit en triangle soit en étoile.

Plaque signalétique
 Si la plus petite tension de la plaque signalétique du moteur correspond à la tension entre phases du
réseau on adopte le couplage ..
 Si la plus grande tension de la plaque signalétique du moteur correspond à la tension entre phase

III.3. Couplages des enroulements sur plaque à bornes


On utilise des barrettes pour assurer le couplage choisi des enroulements sur la plaque à bornes du
moteur.

Enroulements Alimentation triphasée Alimentation triphasée

Plaque à bornes couplage étoile couplage triangle


Chapitre 2 : Procédés de démarrage des moteurs

I. Problème de démarrage des moteurs asynchrones


Le branchement du moteur au réseau électrique peut se réaliser par :
 Démarrage direct : Si le courant de démarrage n’entraîne pas la détérioration des
enroulements du moteur ou l’installation accompagnant. Utilisé pour les moteurs faibles
puissances.

 Utilisation d’un procédé de démarrage s’il y a risque de détérioration des enroulements du


moteur ou l’installation accompagnant.

II. Démarrage direct

II.1. Principe
Dans ce procédé de démarrage, le moteur asynchrone est branché directement au réseau
d’alimentation le démarrage s’effectue en un seul temps. Le courant de démarrage peut atteindre 4 à 8
fois le courant nominal du moteur. Le couple de décollage est important, peut atteindre 1,5 fois le
couple nominale.

II.2. Démarrage semi-automatique à un seul sens de marche


On veut démarrer un moteur asynchrone triphasé dans un sens de marche avec un bouton poussoir S1 et
l’arrêter par l’arrêter avec un bouton poussoir S0.
II.2.1. Circuit de puissance

L1 L2 L3

Q1
L1, L2, L3 : alimentation triphasée

Q1 : sectionneur fusible

KM1 KM1 : contacteur principal 1

F1 F1 : relais thermique

M : moteur triphasé

M
3
II.2.2. Circuit de commande
L1

Q1

F1

S0

S1 KM1

KM1
N

II.3. Démarrage direct semi-automatique à deux sens de marche


On veut démarrer un moteur asynchrone triphasé dans deux sens de rotation, par un bouton poussoir S1
pour le sens 1, par un bouton poussoir S2 pour le sens 2 et un bouton poussoir S0 pour l’arrêt.

II.3.1. Circuit de puissance

L1 L2 L3
KM1 : contacteur sens 1

Q1 KM2 : contacteur sens 2

KM1 KM2

F1
U1 V1 W1

M
3
II.3.2. Circuit de commande

Q1

F1

S0

S1 KM1 S2 KM2

Verrouillage électrique KM2 KM1

KM1 KM2

II.4. Démarrage direct semi-automatique à deux sens de marche avec butées de fin de course
On veut démarrer un moteur asynchrone triphasé dans deux sens de rotation par l’action de deux
boutons poussoirs, S1 pour le sens 1, S2 pour le sens 2. Chaque sens est arrêté par une butée de fin de
course, respectivement S3 pour le sens 1 et S4 pour le sens 2. Un bouton poussoir S0 arrête le moteur
à n’importe quel instant.

II.4.1. Circuit de puissance : Même circuit de puissance qu’en (II.3.1)


II.4.2. Circuit de commande

Q1

F1

S0

S1 KM1 S2 KM2

S3 S4

KM2 KM1

KM1 KM2
II.5. Démarrage direct semi-automatique à deux sens de marche avec butées de fin de course et
inversion de sens de rotation
Dans ce cas de démarrage, la butée S3 ou S4, une fois actionnée, elle change le sens de marche du
moteur.

II.5.1. Circuit de puissance : Même circuit de puissance qu’en (II.3.1)


II.5.2. Circuit de commande

Q1

F1

S0

S4 KM1 S1 S2 KM2 S3

S3 S4

KM2 KM1

KM1 KM2

III. Limitation du courant de démarrage


Contrairement au démarrage direct, le démarrage des moteurs moyennes et fortes puissances
nécessite l’utilisation de procédés de limitation de courant de démarrage tout en maintenant les
performances mécaniques de l’ensemble « moteur-machine entraînée ». Il existe deux types d’actions :

 Action sur le stator : Consiste à réduire la tension aux bornes des enroulements statoriques.
On peut réaliser le démarrage par:
• Couplage étoile-triangle,
• Elimination des résistances statoriques,

• Utilisation d’un autotransformateur.

Ce type d’action est utilisé pour les moteurs moyennes puissances.


 Action sur le rotor : Consiste à augmenter la résistance rotorique au démarrage.
On peut réaliser le démarrage par:
• Elimination des résistances rotoriques,
• Utilisation des moteurs à cages multiples …
Ce procédé de démarrage est accompagné en plus de la réduction du courant de démarrage, d’une
augmentation du couple de démarrage.

Ce type de démarrage est utilisé pour les moteurs fortes puissances.


IV. Démarrage étoile-triangle
IV.1. Principe
Le démarrage s’effectue en deux temps :
• 1er temps : chaque enroulement du stator est alimenté sous une tension réduite en utilisant le
couplage Y. Il est le temps nécessaire pour que la vitesse du moteur atteigne environ 80% de sa vitesse
nominale.

• 2ème temps : chaque enroulement du stator est alimenté par sa tension nominale changeant le
couplage au triangle.

1er temps : couplage Y 2ème temps : couplage .

L1 L1

V U U

L2 L2

L3 L3

U : tension composée du réseau


V : tension simple du réseau
Ce type de démarrage est utilisé pour les moteurs à couplage  lors de leur fonctionnement normal.
Exemple :
Un moteur 400V/690V sur un réseau 230V/400V

IV.2. Démarrage étoile-triangle semi-automatique à un sens de marche


On veut démarrer un moteur asynchrone triphasé en étoile-triangle dans un sens de rotation par un
bouton poussoir S1 et arrêter par un bouton poussoir S0.
IV.2.1. Circuit de puissance

IV.2.2. Circuit de commande


Solution1:

Q1
S0 : Bouton poussoir arrêt
F1 S1 : Bouton poussoir marche
S0

S1
KM1

KM2 KM2

KM3 KM1

KM1 KM3 KM2


Solution2: En utilisant un contacteur auxiliaire (KA1)

Q1
F1

S0
S1 KM2

KA1 KM1 KA1

KM3 KM1

KM1 KM3 KM2 KA1

KA1: contacteur auxiliaire qui possède un contact temporisé retardé à l’ouverture.

IV.3. Démarrage étoile-triangle semi-automatique à deux sens de marche


IV.3.1. Circuit de puissance
IV.3.2.Circuit de commande

Q1

F1

S0 KM1 KM2

S1 KM1 S2 KM2
KA1 KM3 KA1

KM2 KM2 KM4 KM3

KM1 KM2 KM3 KM4 KA1

V. Démarrage par élimination de résistances statoriques


V.1. Démarrage par élimination de résistances statoriques à un seul sens de marche
V.1.1. Circuit de puissance
V.1.2. Circuit de commande

Q1

F1

S0

S1 KM1 KA1

KM1 KA1 KM2

L1 L2 L3

Q1 KM1 : contacteur « ligne »


KM2 : contacteur de court- circuit
des résistances (Ru,Rv,Rw)
KM1

Ru,Rv,Rw)
( KM 2

F1
U1 V1 W1

M
3
V.2. Démarrage par élimination de résistances statoriques à deux sens de marche
V.2.1. Circuit de puissance

KM1 : contacteur « sens1 »

KM2 : contacteur « sens2»

KM3 : contacteur de court- circuit des


résistances (Ru,Rv,Rw).
V.2.2. Circuit de commande

Q1
F1
S0 KM1 KM2

S1 KM1 S2 KM2 KA1

KM2 KM1

KM1 KM2 KA1 KM3

VI. Démarrage par élimination de résistances rotoriques


VI.1. Principe
Ce type de démarrage est utilisé pour les moteurs à rotor bobiné dont les enroulements sont couplés
en Y, et les trois sorties sont soudés à des bagues fixées sur l’arbre du moteur auxquels on peut insérer
des résistances à l’aide de balais frotteurs.

Ce démarrage consiste à alimenter le stator du moteur par la tension nominale et éliminer les
résistances rotoriques en plusieurs temps (3 temps au minimum).

1er temps : On insère la totalité des résistances dans les enroulements du rotor.
2ème temps : On diminue la résistance du circuit rotor en éliminant une partie des résistances insérées.
3ème temps : On élimine toutes les résistances rotoriques en court-circuitant les enroulements du rotor.

L1 L2 L3 L1 L2 L3 L1 L2 L3

M M M
3 3 3 ~

3ème temps

2ème temps
1er temps

VI.2. Démarrage par élimination de résistances rotoriques à un seul sens de marche


VI.2.1. Circuit de puissance

KM1 : contacteur « ligne »

KM2 : contacteur « 2ème temps»

KM3 : contacteur « 3ème temps »

R1 et R2 : deux groupes de résistances

M : moteur à rotor bobiné


VI.2.2. Circuit de commande
Solution 1:

Q1

F1
S0

S1 KM1 KM1 KM2 KM3

KM3

KM1 KM2 KM3


Solution 2:

Q1

F1
S0

S1 KM1 KA1 KA2 KM3

KM3

KM1 KA1 KM2 KA2 KM3

VI.3. Démarrage par élimination de résistances rotoriques, deux sens de marche (démarrage en deux
temps)
VI.3.1. Circuit de puissance
L1 L2
Q L3
1

KM1 KM2 KM1 : contacteur « sens1 »


KM2 : contacteur « sens2 »
KM3 : contacteur « 2 ème
temps » R1 : un groupe de
résistances M : moteur à rotor
F1 bobiné

M
3 KM3

R
1

VI.3.2. Circuit de commande


Q1

F1
S0

S1 KM1 S2 KM2 KM1 KM2 KA1

KM2 KM1

KM1 KM2 KA1 KM3


VII. Démarreurs électroniques

VII.1. Fonction

Permettre le démarrage et éventuellement la variation de vitesse du moteur tout en le protégeant


contre toute surintensité et emballement.

VII.2. Exemple (démarreur de type ATS)

Chapitre 3 Freinage des moteurs asynchrones


I. Introduction
Il existe plusieurs procédés de freinage pour moteurs asynchrones; il faut distinguer :
 Le freinage avec arrêt immédiat obtenu à l'aide de moteurs spéciaux (moteur frein),

 Le freinage par ralentissement applicable à tous les types de moteurs asynchrones.

II. Utilisation d’un moteur Frein : Action sur le rotor


II.1 Principe
Ce sont des moteurs comportant un dispositif de freinage mécanique (mâchoires, disques, etc.)
commandé par un électro-aimant. Il en existe deux types :

A appel de courant : nécessite une alimentation électrique indépendante de celle du moteur.

A manque de courant : le frein est actionné mécaniquement (système de ressorts au repos), il est
souvent utilisé pour des raisons de sécurité : lorsque le moteur n’est pas alimenté ( arrêt normal ou
arrêt d’urgence) le freinage est réalisé.

L’électroaimant est alimenté en triphasé, branché en parallèle sur les enroulements statoriques.
U1 V1 W1

Symbole Plaque à bornes

Remarque :
On obtient avec ce dispositif un freinage brutal avec un maintien en position (blocage).

Il existe des moteurs frein avec un électroaimant alimenté en courant redressé par l’intermédiaire d’un
pont de diodes.

II.2. Schémas des circuits de puissance et de commande

Circuit de puissance Circuit de commande


Moteur frein à manque de courant
L1 L2 L3
L1

Q1 Q1

F1
KM1

S0
F1

S1 KM1

U1 V1 W1 KM1
N
M

Moteur frein à appel de courant

L1 L2 L3 L1
Q1 Q1

F1

S0
F2

KM1
KM2 KM1
S1

F1 S2 KM2

KM2 KM1
M
3~ KM1 KM2

III. Freinage par contre courant: Action sur le stator


III.1. Principe
Après avoir coupé l’alimentation, pour arrêter plus rapidement le rotor, on inverse 2 phases pour
l’inversion du champ tournant donc ralentissement du rotor.

L1 L2 L3 L1 L2 L3

Fonctionnement normal Freinage

M M
3 3

III.2. Remarques
- C’est un mode de freinage très efficace. Le ralentissement est violent.
- Ce freinage doit être interrompu dès l’arrêt du rotor sinon risque de redémarrer dans le sens inverse.
- Il n’y a pas de blocage.
III.3. Schémas de puissance et de commande dans le cas d’un moteur en court-circuit

L1 L2 L3 L1

Q1
Q1
F1

So
RF

S2
KM1 KM2 KM1

S1 KM1 n>0 S4
F1

U1 V1 W1 KM1 KM2

M KM1 KM2
3

RF : groupe de résistances de freinage S4 : se ferme lorsque le moteur se met


permettant de limiter le courant de freinage en rotation (n>0) et s’ouvre pour n =
0.

III.4. Schémas de puissance et de commande dans le cas d’un moteur à bagues


Tout comme pour le démarrage, les résistances rotoriques sont mises en service, durant le freinage,
afin de limiter le courant absorbé par le moteur.

III.4.1. Schéma de principe


L1 L2 L3 L1 L2 L3 L1 L2 L3 L1 L2 L3
M M

Fonctionnement

2èmetemps

1er temps

Démarrage Freinage

III.4.2. Schémas des circuits de puissance et de commande


L1 L2 L3

Q1 Q1

F1
KM1 KM2
S0

F1 KM2 S2

n>0 S4 S1 KM1
KA1

KM1 KM2
RF KM3

KM2 KM1 KA1 KM3

IV. Freinage par injection de courant continu


IV.1. Principe
On déconnecte les enroulements du stator, puis on les alimente avec une source de tension redressée.
Le champ tournant est remplacé ainsi par un champ fixe (créé par la source de tension redressée) qui
provoque le ralentissement du rotor.

IV.2. Remarque
- Il n’ya toujours pas de blocage.
- Le courant de freinage est de l’ordre de 1,3 In. La valeur moyenne de la tension redressée dépasse
rarement 20V pour ne pas provoquer d’échauffement excessif.
- Les résistances rotoriques sont remises en service.

IV.3. Critique
Avantage : pas de risque de démarrage dans l’autre sens.

Inconvénient : il faut couper le courant dans le stator pour éviter l’échauffement.


Chapitre 4 : Variateurs de vitesse pour moteurs asynchrones

I. Principe de la variation de vitesse


La vitesse de synchronisme d’un moteur asynchrone triphasé est fonction de la fréquence (alimentation)
et du nombre de paires de pôles : NS = f /p

Pour un moteur tétrapolaire à 50 Hz : NS = 50 / 2 = 25 tr/s soit 1500 tr/mn

Le moteur aura une vitesse de rotation inférieure à N S . Pour exprimer l’écart entre vitesse de
synchronisme et vitesse rotor, on définit le glissement :

g = (NS – N) / NS g est voisin de 5%


Pour varier la vitesse du moteur asynchrone, on pourra faire varier la fréquence des courants
d’alimentation.

Les caractéristiques mécaniques Couple-vitesse du moteur asynchrone à rapport U/f constant et pour
différentes fréquences sont données ci-après :
T
Caractéristiques Couple
-vitesse à U/f constant

Seules les parties utiles

des caractéristiques

sont présentées

25 Hz 50 Hz 62,5 Hz N
II. Principe de la variation de fréquence
Pour faire varier la fréquence et la valeur efficace entre phases de la tension, on utilise la procédure
suivante:

L’onduleur découpe la tension continue intermédiaire suivant le principe MLI (Modulation de


Largeur d’Impulsions) de façon à ce que le courant moteur soit quasi sinusoïdal.
U

Cette technique assure une rotation des moteurs régulières et sans à-coups, même à basse vitesse.
Avec les variateurs de dernière génération, on peut fonctionner dans des gammes de fréquence (si le
moteur et la charge le permettent…) de 0,1Hz à 500Hz.
III. Fonctionnalités des variateurs
Pour sélectionner le variateur à utiliser en fonction de l’application, il faudra prendre en compte un
certain nombre de paramètres :

 Nombre de quadrants de fonctionnement,


 Gamme de fréquence (directement liée à la gamme de vitesse),
 Possibilité de fonctionner en boucle fermée par utilisation d’une dynamo tachymètrique.
Quadrants couple-vitesse

1 et 3 : quadrants moteur
2 1
2 et 4 : quadrants génératrice
N
3 4
Exemple d’application mono quadrant : Un convoyeur avec un seul sens de translation.

Exemple d’application 4 quadrants : Une application de positionnement dans les 2 sens de rotation
nécessitant un contrôle dynamique des décélérations et des accélérations.

IV. Ensemble moteur-variateur


On commence par dimensionner le moteur en tenant compte d’un éventuel déclassement.

En boucle ouverte

1 : moteurauto-ventilé, standard
en régime permanent.

2 : moteur moto
-ventilé en régime
permanent.

3 : régime transitoire, accélération.

4 : régime de survitesse.

Exemple:
Soit un Moteur standard, auto-ventilé tétrapolaire entrainant une charge de couple résistant 10 Nm.
Si on le fait fonctionner jusqu'à 75 Hz, le coefficient C/Cn vaut environ 0,6.
Le couple nominal du moteur est donc:
Cn = 10 / 0,6 = 16,7 Nm.
Soit une puissance utile voisine de :

Pu = 16,7. π . 1500 / 30 = 2,6 kW.

Remarque :
En survitesse la tension ne peut plus évoluer avec la fréquence, le couple chute rapidement.
De plus il faut vérifier que le moteur peut fonctionner en survitesse.
V. Choix d’un variateur
On choisit la gamme de variateurs suivant les fonctionnalités recherchées, par exemple l’ALTIVAR
ATV61 permettra de fonctionner dans les 4 quadrants, avec des fonctions de dialogue évoluées et une
protection thermique intégrée.

Le choix du variateur se fait principalement en fonction de la tension réseau et de la puissance (utile)


du moteur.
VI. Mise en œuvre d’un variateur

Disjoncteur
magnétique

Contacteur Sorties automate


de ligne pour contrôler le
fonctionnement:
marche AV, AR,
arrêt, freinage,...

Câble blindé

Consigne de vitesse parpotentiomètre

ou signal analogique.
VII. Applications
VII.1 Introduction
On se propose de mettre en œuvre un variateur de vitesse (ATV32 de Schneider) pour des
applications simples.

Remarque
Schneider livre les variateurs pré-paramétrés de façon identique. Ce jeu de paramètre est appelé
‘Réglage usine’. Il est possible de retourner au réglage usine à tout moment :

Menu : 1.3 CONFIGURATION (CONF) Rég lages u sine (FCS) Config .source (FCSI) = Macro-config (InI)

Group es paramètres (FrY) = Tous (ALL)

Retour aux réglages usine (GFS) = OUI (Yes) (l e paramètre repasse à No à la fin)

VII.2 Exemples d’applications simples

VII.2.1 Faire tourner le moteur en avant ou en arrière


a- Câblage

- Relier la borne AI1 (consigne analogique) à la borne 10V.

- Relier la borne LI1 à la borne +24V.

b- Fonctionnement

Marche avant :

Dès que LI1 sera reliée, le variateur va démarrer immédiatement le moteur dans le sens Avant et lui
faire atteindre la vitesse écrite dans le paramètre HSP (High Speed) soit : 50 Hz ~ 1500 tr/mn pour
un moteur classique.

Quelque soit le sens, le variateur respectera les rampes d’accélération et de décélération des
paramètres ACC et DEC préalablement réglées.
Pour diminuer ou augmenter la vitesse, les rampes d’accélération et de décélération

Menu 1.3 CONFIGURATION (CONF) => FULL=> SIMPLY START (SIM-) => modifier les paramètres :
Petite vitesse (LSP), Grande vitesse (HSP), Accélération (ACC), Décélération (DEC).

Exemple pour le paramètre HSP :

Menu 1.3 CONFIGURATION (CONF) => FULL=> SIMPLY START (SIM-) => Grande vitesse (HSP) = 40
(si la vitesse souhaitée est 40 Hz).

Marche arrière :

LI2 est affectée à la Marche arrière.

Remarque : Au lieu de lier LI1 et la polarité, on peut utiliser le contact d’un bouton poussoir ou
d’une sortie automate.
VII.2.2 Faire varier la vitesse avec un potentiomètre
a- Paramétrage

- Vérifier si le paramètre LSP est à la valeur 0 ( 0 Hz est la valeur du réglage usine)

- Vérifier si le paramètre HSP est la valeur 50 ( 50 Hz est la valeur du réglage

usine) Ces deux paramètres sont accessibles sous :

Menu 1.3 CONFIGURATION (CONF) => FULL=> SIMPLY START (SIM-)

b- Câblage

- Utiliser un potentiomètre de valeur maximum 10 kΩ, (Exemple : 2,2 kΩ).

- Connecter le potentiomètre de la façon suivante : résistance complète entre les bornes 10V et COM
et le point milieu sur la borne AI1.

- Lier la borne LI1 (Marche avant) à la borne + 24V


c- Fonctionnement
Dès que LI1 sera lié, le variateur va démarrer immédiatement le moteur dans le sens Avant et lui
faire atteindre la vitesse définie par l’entrée analogique 0-10 V correspondant à 0-50 Hz.

Le variateur démarre suit les rampes d’accélération et atteint sa consigne de vitesse déterminée par le
potentiomètre, L’opérateur peut alors faire évoluer très aisément la consigne vitesse.

Pour arrêter, rompre la liaison LI1-24V.

Remarque : Au lieu de lier LI1 et la polarité, utiliser le contact d’un bouton poussoir ou d’une sortie
automate.
VII.2.3 Faire varier la vitesse avec un signal analogique courant 0-20mA ou 4-20 mA

L’unique entrée analogique courant est l’entrée AI3


a- Paramétrage

Affectation de l’entrée analogique au canal consigne FR1

Menu 1.3 CONFIGURATION (CONF) => FULL => COMMANDE (CtL) => Canal Réf.1 (Fr1) = AI3 (AI3)

Menu 1.3 CONFIGURATION (CONF) => FULL => ENTREES / SORTIES (I-O) => CONFIGURATION AI3

(AI3) => Type AI3 (AI3t) = Courant (0A)

Menu 1.3 CONFIGURATION (CONF) => FULL => ENTREES / SORTIES (I-O) => CONFIGURATION AI3

(AI3) => Valeur mini AI3 (CrL3) = couramment 0 ou 4 mA,

Menu 1.3 CONFIGURATION (CONF) => FULL => ENTREES / SORTIES (I-O) => CONFIGURATION AI3

(AI3) => Valeur maxi AI3 (CrH3) = couramment 20 mA.

b- Câblage
- Connecter l’entrée analogique 4-20 mA ou 0-20 mA entre les bornes COM et AI3. c-

Fonctionnement

- Lier la borne LI1 (Marche avant) du bornier à la borne + 24V

Le variateur démarre suit les rampes d’accélération et atteint la consigne de vitesse déterminée par
l’entrée courant.
VII.2.4 Utilisation des vitesses présélectionnées

Quelque soit la vitesse choisie, il est nécessaire que l’ordre de Marche Sens Avant LI1 ou l’ordre
de Marche sens arrière LI2 soient activées. a- Cahier des charges

Il spécifie 4 vitesses présélectionnées

- vitesse lente de 5 Hz si l’entrée LI3 est activée (SP2)

- vitesse moyenne de 25 Hz si l’entrée LI4 est activée (SP3)


- vitesse rapide de 40 Hz si LI3 et LI4 sont activées (SP4)

- il faudra rajouter la vitesse de 50 Hz lorsque LI3 et LI4 seront désactivées.

LI4

LI3

b- Paramétrage

Vérifier que les paramètres LSP = 0 et HSP = 50 (réglages usine), dans :

Menu 1.3 CONFIGURATION (CONF) => FULL=> SIMPLY START (SIM-)


Chapitre 1 - La sécurité industrielle
1. Introduction
Durant ces dernières décennies, le monde a connu un accroissement technologique qui a modifié
profondément les exigences en termes de sûreté de fonctionnement des systèmes qui sont devenus de plus
en plus complexes. Les systèmes industriels ont connu une augmentation notable du nombre des accidents
majeurs et des catastrophes telles que les incendies et les explosions occasionnant des impacts et des effets
graves sur les personnes, les biens et l’environnement. Pour cela, des efforts considérables sont fournis
pour maîtriser la sécurité des installations industrielles.

2. Définitions
On parle depuis longtemps d’hygiène, de sécurité, d’accident du travail et de maladies
professionnelles et on les utilise souvent dans des différentes situations. Pour une meilleure
compréhension du cours on doit définir ces termes :
2.1. Hygiène
C’est l’ensemble des moyens collectifs ou individuels, les principes et les pratiques visant à
préserver ou à favoriser la santé.
2.2. Santé
La santé est une notion de nature polysémique et évolutive, c’est à la fois
 L’absence de maladie
 Un état biologique souhaitable
 Un état complet de bien-être physique, mental et social (définition de l’OMS – 1946),
 La capacité d’une personne à gérer sa vie et son environnement, c’est-à-dire à mobiliser les ressources
personnelles (physiques et mentales) et sociales en vue de répondre aux nécessités de la vie. La santé au
travail est le résultat de l’influence de l’environnement professionnel sur un individu.
2.3. La sécurité
Définition 1 :
C’est la situation dans laquelle quelqu’un ou quelque chose n’est exposé
 À aucun danger,
 À aucun risque d’agression physique, d’accident, de vol ou de détérioration.
Définition 2 :
C’est l’ensemble des mesures législatives et administratives qui ont pour objet de garantir les
individus et les familles, contre certains risques appelés risques sociaux.
Définition 3 :
La sécurité fait souvent référence à des notions telles que le risque, le danger, la prévention, la
protection mais aussi la responsabilité et l’assurance. La sécurité au travail est de l’ordre de la protection
et la prévention des accidents et des maladies dans le monde professionnel. Santé et sécurité sont
indissociables et font l’objet d’une même politique. La préservation de la santé et de la sécurité au travail
est un enjeu majeur de santé publique mais également un enjeu économique décisif en raison du nombre
de jours de travail perdus du fait des accidents du travail.

2.3.1. Plaintes
On se plaint quand on ne se sent pas bien. Ces plaintes peuvent avoir diverses causes : travail de
routine, mauvaises conditions de travail, fatigue, mauvaise position, contrainte de travail trop élevée,
odeur désagréable, problèmes familiaux, harcèlement, être surestimé ou sous-estimé, température, ...Les
plaintes sont des signaux essentiels de mal-être des travailleurs et elles doivent dès lors être prises
sérieusement en considération. Exemple : un ouvrier se plaint de maux de dos, bien qu’il ne doive rien
porter durant son travail. Suite à une analyse, il apparaît que sa table de travail est 10 cm trop basse. Après
une adaptation, tout revient dans l’ordre.
2.3.2. Maladie professionnelle
Parfois, un travailleur peut être malade à cause du travail qu’il fait ou des produits auxquels il est
exposé. Il se peut que la maladie ne se manifeste qu’après une plus longue période, parfois, même alors
que le travailleur n’est plus exposé au produit ou qu’il n’effectue plus ce travail. Exemple : une personne
travaille ou travaillait dans un environnement bruyant et a une perte de l’audition. Une maladie est une
maladie professionnelle quand on trouve sa cause dans le travail que la personne concernée effectue.
Chaque métier connaît ses maladies professionnelles. Burn out chez les enseignants et les représentants,
infection du travailleur dans les égouts, maladie de Lyme chez les travailleurs forestiers, syndrome psycho
organique chez les peintres, hernies chez les paveurs, eczéma chez les maçons, cancers dans l’industrie
d’amiante, surdité dans l’industrie chez les travailleurs sur machine, etc
2.3.3. Danger
Définition 1 :
Un danger est une propriété intrinsèque ou le pouvoir d’un objet, d’un procédé, d’une situation,
d’une méthode de travail, d’une personne, d’une habitude... qui peut mener à des conséquences néfastes.
Cette propriété en elle-même n’entraîne pas de dommage pour la santé. Par exemple la toxicité d’un
produit toxique.
Définition 2 :
Le « danger » est une situation, une condition ou une pratique qui comporte en elle-même un
potentiel à causer des dommages aux personnes, aux biens ou à l’environnement.

Définition 3 :
Danger (ou phénomène dangereux) : Cause ou source ayant le potentiel de provoquer des préjudices
ou des dommages : des blessures humaines, un mauvais état de santé, des dégâts matériels, des dommages
à l’environnement ou plusieurs de ces causes. Les dangers peuvent se matérialisés par des :
 Produits dangereux : inflammables, toxiques, explosifs…
 Réactions chimiques dangereuses : incompatibilité, corrosion, dégagement de produits toxiques.
 Conditions opératoires extrêmes : pression, températures, rayonnement, électricité…
 Erreurs de conception non détectées
 Énergie potentielle : la hauteur
 Énergie électrique : conducteur nu sous tension
 Énergie pneumatique : gaz sous pression
 Énergie mécanique : organe mobile

a. Situation dangereuse :
Une situation dangereuse immédiate sur le lieu de travail qui, si l’on n’y fait rien, peut avoir un
accident comme conséquence. Par exemple : un couvercle de puits non placé, un trou dans le sol qui n’est
pas protégé, un échafaudage sans balustrade, etc.
b. Presque accident ou quasi accident :
Un événement non voulu, qui n’a pas eu de lésion ni de dégât comme conséquence mais qui aurait
pu, dans des circonstances moins favorables, mener à un accident. Par exemple : sur un chantier, un
marteau tombe de l’échafaudage et manque d’un cheveu un travailleur occupé à travailler en dessous de
l’échafaudage. Il n’y a pas de dégât ou de lésion mais cela aurait été le cas dans des circonstances moins
favorables.
2.3.3.1. Un accident
Un événement non voulu qui a mené à une lésion (chez les hommes) ou à des dégâts (pour le matériel), on
comprend ici les pertes de production et les arrêts de travail. Par exemple : dans l’exemple ci-dessus, si le
marteau n’est pas tombé sur le sol mais sur la personne ou sur une voiture qui était parquée là. Dans le
premier cas, on parle de lésion et dans le second, de dégât. On peut définir les accidents du travail comme
étant « des événements violents et imprévus reliés à l’environnement, à l’équipement ou à l’individu, et
qui provoquent des brûlures, coupures, chocs électriques ou fractures pouvant entraîner la mort ».
2.3.3.2. Dommage

Le dommage est lésion physique ou atteinte à la santé, aux biens ou à l’environnement


 Fractures
 Allergie
 Intoxication
 La mort

2.3.3.3. Risque
Le « risque » est la possibilité de survenance d’un dommage résultant d’une exposition à un danger.
Le risque est la composante de deux paramètres : la « gravité » et la « probabilité ». Plus la gravité et la
probabilité d’un événement sont élevées, plus le risque est élevé.
3. Exercice
Identifier : Dangers - Situations dangereuses - Évènements déclencheurs - Dommages
3.1. Situation 1 :
Monsieur ABDERRAHMAN travaille au fond d’une tranchée en terre de 3 mètres de profondeur. Il
dégage de la terre tombée au fond de la tranchée gênant la pose du blindage. Un engin lourd conduit par
monsieur Durand passe au bord de la tranchée et la fait s’écrouler. Monsieur Martin est enseveli

3.2. Situation 2 :
Un salarié réalise des travaux de soudures dans un réservoir métallique fermé pour le stockage des
carburants. Un ventilateur alimenté par un courant électrique assure le renouvellement d’air et
l’évacuation des fumées de soudures. Une coupure du courant alimentant le ventilateur est survenue. Le
salarié ne s’est pas aperçu de l’arrêt de l’extracteur d’air pollué. Après un certain temps il tombe asphyxié
par les fumées de soudure.
3.3. Situation 3 :
Mr ALI réalise un travail de nettoyage d’un silo pour le stockage du ciment. Le travail consiste à
enlever le ciment calcifié sur les parois du silo. Brusquement le morceau de ciment calcifié sur lequel se
tenait Mr ALI, se détache et tombe avec le salarié au fond du silo. Mr ALI décède suite à son
ensevelissement sous 2.50m de ciment en poudre fine se trouvant au fond du silo. Remarque : Mr ALI,
portait un équipement de protection individuelle contre les chutes dont la longueur de sa longe dépasse les
2 m réglementaires
3.4. Situation 4 :
Monsieur OMAR travaille sur un chantier du bâtiment. La construction de l’immeuble en est au
7eme niveau, des ouvriers posent les vitres… Ce jour-là Monsieur OMAR s’est réveillé en retard. Pressé
de commencer son travail (nivellement du sol proche de la façade), il oublie de mettre son casque et ne
met pas ses chaussures de sécurité. Tout à coup, un poseur de fenêtre laisse tomber un montant et Mr.
OMAR le reçoit sur la tête.
3.5. Situation 5 :
Monsieur Tahar vient d’être nommé à un nouveau poste de travail. Le tour qu’il utilise réclame un
graissage périodique de ses engrenages. Afin d’effectuer cette opération, Monsieur Tahar ouvre le carter
de transmission et dépose de la graisse sur les engrenages en mouvement à l’aide d’une spatule. La spatule
se coince dans les engrenages, se brise et les éclats sont projetés sur le visage de Mr Tahar
Chapitre II : Nature des accidents électriques, dangers du courant électrique et
analyse des risques
1. Nature des accidents électriques
On peut classer les accidents d'origine électrique soit par :
- Leurs actions
- La nature du contact (direct, indirect, etc...)
- Le domaine d'activité dans lequel ils surviennent (milieu domestique : prise du courant, cordons et
fiches - Milieu agricoles - L'électricité statique, la foudre – les incendies, et les explosions etc..)
Les accidents d'origine électrique se classent en deux groupes: les accidents directs et les accidents
indirects.

2. Les accidents d’origine électrique


a. Les accidents directs
(électrisations les plus fréquentes) 45% des accidents . C'est le contact des personnes avec des
parties actives (phase ou neutre), ou des parties conductrices sous tension.

Les différentes façons d'électrisation avec des contacts directs

b. Les accidents indirects

( Electrisations peu fréquentes) 20% des accidents.


C'est le contact des personnes avec des masses mises accidentellement sous tension. Cette mise sous
tension accidentelle résulte de la défaillance de l'isolation d'un appareil amenant un défaut
d'isolement.

Les différentes façons d'électrisation avec des contacts indirects


3. Les effets du courant électrique

L'électricité (énergie liée au déplacement d'électrons dans un matériau conducteur) est un fluide
invisible indispensable au fonctionnement des installations, des machines, etc.

3.1. Effets du courant électrique sur l'être humain

Effets du courant électrique sur le fonctionnement de l'organisme sont :


a) L'électrisation:
L'électrisation est le passage d'un courant électrique dans le corps, provoquant des blessures plus ou
moins graves. Lorsque le corps humain est soumis entre deux points à une tension Uc (tension de contact)
il est traversé par un courant qui dépend de l'impédance Zch entre les deux points de contact. L'impédance
du corps humain, mesurée entre les extrémités du corps est variable.

Elle varie selon la nature de la peau (sèche, humide, grasse, etc.), les matériaux au contact, l'état de
santé, etc. L'impédance de la peau est pratiquement inversement proportionnelle à : la tension de contact
(phénomène de claquage ou de rupture diélectrique), l'humidité et la fréquence (à 500 Hz, l'impédance de
la peau est environ le dixième de celle à 50 Hz, dans ces conditions l'impédance totale du corps humain
peut être assimilée à son impédance interne).

mécanisme d'électrisation

La gravité de l'électrisation dépend de plusieurs facteurs :


- l'intensité du courant Ic (A)
- la tension Uc (V)
- le type de courant : alternatif ou continu
- la durée du passage de l'électricité dans le corps
- la superficie de la zone de contact avec la source électrique
- la trajectoire du courant
- l'état de la peau : normale ou calleuse, sèche ou humide (l'humidité est un facteur aggravant)
- la nature du sol (matériau isolant ou conducteur)
b) L'électrocution :
C'est un terme qui désigne une électrisation immédiatement mortelle

3.2. Effets sur l'environnement


a. Les incendies :
30 % des incendies sont d'origine électrique. Les principales causes sont :
- l'échauffement des câbles dû à une surcharge.
- le court-circuit entraînant un arc électrique.
- un défaut d'isolement conduisant à une circulation anormale du courant entre récepteur et masse ou
entre récepteur et terre.
- des contacts défectueux (de type connexion mal serrée ou oxydée) entraînant une résistance
anormale et un échauffement
- la foudre.
Certains facteurs peuvent aggraver les échauffements :
- une ventilation insuffisante.
- l'accumulation de poussières ou de dépôts de graisse.
- le stockage de matériaux inflammables à proximité d'installations électriques.
- l'empilage des câbles empêchant l'évacuation de la chaleur.
b. Les explosions :
Dans les zones à risque d'explosion, les installations électriques, aussi bien de puissance que de
commande, constituent une source potentielle d'inflammation pour l'atmosphère explosible. Afin de
réduire ce risque, ces installations sont réduites au strict minimum. De plus le matériel électrique
utilisé dans ces zones respecte des conditions de construction, montage et fonctionnement définies
dans des normes.

4. Effets des accidents d'origine électrique sur le corps humain

L'action du courant électrique, selon les paramètres décrits ci-avant et également en fonction de la
tension, peut entraîner les conséquences suivantes:
- Secousse, choc électrique, avec retour apparent à l'état antérieur (mais l'examen est nécessaire pour
déterminer des suites éventuelles).
- Asphyxie (pouvant être mortelle).
- fibrillation ventriculaire (mortelle le cas échéant).
- Brûlures (mortelles suivant gravité, surtout en haute tension). Les suites peuvent être diverses.
- Cardio-vasculaires (tachycardie, lésions vasculaires...).
- Neurologiques (pertes de conscience, de force musculaire...).
- Sensorielles (troubles de la vision, de l'audition...).
- Rénales (insuffisance).
- Pour les brûlures par arc : dermiques, oculaires (coup d'arc), électrothermiques profondes,
thromboses, œdèmes, nécroses, etc....

5. Les effets d'accidents électriques selon le domaine de tension

a. Domaine de tension en alternatif


- En dessous de 50 V: absence d'accident mortel
- Entre 50 V et 500V: grand pourcentage de fibrillation cardiaque
- Entre 500V et 1000V: syncopes respiratoires et brûlures
- A partir de 1000V : brûlures internes de type hémorragique (blocages des reins).

b. Domaine de tension en continu


- En dessous de 120V: absence d'accident mortel
- Entre 120V et 750V: effets d'électrolyse et brûlures par effet joules
- A partir de 750V: brûlures internes et externes.

6. Origine des risques


a. Rôle de la tension
Le début du processus d'électrisation n'est perceptible qu'à partir d'une certaine valeur de tension.
Un contact entre deux bornes d'une batterie de voiture (12 ou 24 V) n'occasionne aucune sensation au
niveau du corps humain. Par contre, un même contact aux bornes d'une prise de courant (240 V) se
traduira par une sensation douloureuse, voire un coma.
En fait, notre corps est protégé par la peau, qui représente une barrière physiologique s'opposant aux
sensations de l'électricité. L'augmentation de la tension appliquée au niveau de la peau entraîne la
perforation de celle-ci.
b. Impédance du corps humain
Les tissus du corps humain peuvent être représentés par une succession de résistances R et de
réactances X (inductances et capacités), le tout constituant une impédance Z :
L'impédance : Z = R+ X
L'impédance du corps humain Z résulte de la somme géométrique des impédances de la peau ou
muqueuse aux points de contact Zp1 et Zp2 et de l'impédance interne des tissus Zi.
L'impédance interne (Zi) est sensiblement toujours la même pour un même individu, sauf si la surface de
contact est très faible, auquel cas elle augmente.
La résistance totale du corps humain décroît rapidement lorsque le courant augmente.
L'impédance de la peau varie pour chaque individu en fonction, essentiellement, des paramètres suivants :
- la température de la peau ;
- la surface et la pression de contact ;
- la tension de contact ;
- l'état d'humidité et de sudation de la peau ;
- le temps de passage du courant ;
- l'état physiologique de la personne ;
- la morphologie de l'individu ;
- le trajet du courant dans le corps humain.
Variation de la résistance du corps humain en fonction de la tension de contact

c. Rôle de l'intensité
L'intensité est déterminée par la tension et l'impédance du corps humain. Pour ce qui nous concerne,
on distingue, au niveau du corps humain :
- les muscles moteurs commandés par le cerveau (cas des muscles des membres) ;
- les muscles auto réflexes qui fonctionnent automatiquement, tels la cage thoracique et le cœur.

Effet du courant électrique


6.1. Méthodes d’analyse des risques
La maîtrise de ces phénomènes est obtenue grâce à des méthodes d’analyse appelées méthodes
d’analyse des risques, reposant sur à un certain nombre de données et d'informations sur le système
analysé et son environnement ainsi que sur le phénomène étudié.
Au cours de ces dernières années, plusieurs techniques et modèles mathématiques de prévision des risques
ont été développés. Citons à titre d’exemple, l’analyse des dangers du procédé (Process Hazard Analysis :
PHA), l’analyse des couches de protection (Layers Of Protection Analysis : LOPA) et l’analyse
quantitative des risques (Quantitative Risk Analysis : QRA). (HAZOP, AMDEC, Arbre des Causes, Arbre
des Evénements...) et des modèles mathématiques des effets et de vulnérabilité. La finalité étant d’estimer
les risques individuel et sociétal et par suite appliquer les mesures qui répondent convenablement à cette
estimation. Dans ce chapitre, nous présenterons les différentes méthodes d’analyse des risques utilisées
couramment, leurs domaines d’applications, leurs avantages et leurs inconvénients.

6.1.1. Objectif des méthodes d’analyse des risques

Les méthodes d’analyse des risques ont pour objectif de :


a. Apprécier le niveau de dangerosité (risques et conséquences) d’une installation.
b. Diminuer les risques techniques, pour assurer et améliorer :
 la protection de l’exploitant
 la protection de l’environnement et des populations
 la qualité de la production
 la fiabilité de l’outil
c. Se conformer à la réglementation.
d. Faire des investissements appropriés au niveau des risques.
6.1.3. Classification des méthodes d’analyse des risques :

a. Méthodes quantitatives

Les analyses quantitatives sont supportées par des outils mathématiques ayant pour but d’évaluer la
sûreté de fonctionnement et entre autres la sécurité. Cette évaluation peut se faire par des calculs de
probabilités (par exemple lors de l’estimation quantitative de la probabilité d’occurrence d’un événement
redouté) ou bien par recours aux modèles différentiels probabilistes tels que les Chaines de Markov, les
réseaux de pétri, les automates d’états finis, etc. Les analyses quantitatives ont de nombreux avantages
car elles permettent:

 évaluer la probabilité des composantes de la sûreté de fonctionnement.


 fixer des objectifs de sécurité.
 juger de l’acceptabilité des risques en intégrant les notions de périodicité des contrôles, la durée
des situations dangereuses, la nature d’exposition, etc.
 apporter une aide précieuse pour mieux juger du besoin d’améliorer la sécurité.
 hiérarchiser les risques.
 comparer et ensuite ordonner les actions à entreprendre en engageant d’abord celles permettant de
réduire significativement les risques.
 chercher de meilleures coordination et concertation en matière de sécurité entre différents
opérateurs (sous systèmes interagissant) ou équipes (exploitation, maintenance, etc.).

Quoi que l’utilité des méthodes quantitatives soit indiscutable, ces dernières présentent tout de
même un certain investissement en temps, en efforts et également en moyens (logiciels, matériels,
financiers, etc.). Il peut s’avérer que cet investissement soit disproportionné par rapport à l’utilité des
résultats attendus, le cas échéant l’analyse quantitative est court-circuitée pour laisser la place aux
approximations qualitatives (statistiques, retour d’expérience, jugement d’expert, etc.)
b. Méthode qualitatives

L’analyse qualitative des risques constitue un préalable à toute autre analyse. En effet, elle permet
la bonne compréhension et connaissance systématique du système étudié et de ses composants. Pour une
bonne évaluation qualitative du risque, cette approche ne s’appuie pas explicitement sur des données
chiffrées, mais elle se réfère à des observations pertinentes sur l’état du système et surtout sur le retour
d’expérience et les jugements d’experts. Cette approche nécessite alors une très bonne connaissance des
différents paramètres et causes liés au système étudié. Dans quelques études de dangers, cette approche
peut être suffisante pour atteindre les objectifs voulus si elle est bien menée et justifiée.
De nombreux outils d’analyse et d’évaluation des risques à caractère qualitatif existent, parmi
lesquels nous retrouvons l'APR, HAZOP, l’AMDEC, l’Arbre de Défaillances ou l’Arbre
d’Evénements…
c. Méthode semi-quantitatives
L’analyse semi-quantitative des risques est une approche qui n’est ni purement qualitative ni
purement quantitative. Cette démarche a pour but d’enlever l’aspect hautement subjectif de l’information
utilisée dans rapproche qualitative en lui donnant plus de précision et d’exactitude, et en même temps
pour assouplir et combler le manque de la robustesse des données de rapproche quantitative.
De nombreux outils et méthodes d’analyse et d’évaluation à caractère semi-quantitatif ont été
développés. Dans ce qui suit, on présentera une méthode parmi les plus utilisées dans l’évaluation des
risques.

• Définir les causes des défaillances sous l’angle de fonction et défaillances de performances.
• Définir les effets des défaillances locaux et sur le système.
• Compensations / détection.
• Gravité / probabilité / criticité (niveau de risque).
• Définir les actions correctives.
7. Le taux de sécurité de l’industrie

Le taux de sécurité d’une industrie ou entreprise s’exprime en fonction de la fréquence et la gravité


des accidents.
Les paramètres de base de l’évaluation de sécurité sont :
a. Taux de fréquence :

Il mesure le rapport entre l’accident de travail et le nombre d’heures travaillées.

b. Taux de gravité :

Il exprime la perte subie, en incapacité des accidents de travail.


8. Conclusion

Les méthodes d'analyse fonctionnelle sont indispensables pour réaliser une décomposition
fonctionnelle et matérielle d'une installation industrielle en cours de conception ou en fonctionnement, et
cette étape facilite la mise en application des méthodes d'analyse prévisionnelle qui permettent
d'identifier les causes et les conséquences potentielles d'un événement et de mettre en lumière les
barrières de sécurité qui peuvent être envisagé pour garde les bon fonctionnement des installation.
Il n'existe pas de bonne ou de mauvaise méthode, chacune possède des avantages et des
inconvénients qui lui sont propres, une méthode particulière est donc généralement plus ou moins adaptée
au contexte de l'installation étudiée et aux objectifs recherchés.
En plus il n’existe pas de règle claire et nette justifiant pour chaque cas particulier, en fonction de critères
clairs, une méthode plutôt qu’une autre.
Les risques électriques peuvent présenter un danger pour la vie des personnes ainsi que la
défaillance des installations électriques. Ces risques sont dus à une non mise en sécurité des installations
électriques.
Une personne soumise à une tension électrique subit, selon l’importance de celle-ci, des effets graves
pouvant aller jusqu’à la mort. Si on examine l'évolution des causes d'accidents, bien que le nombre de
ceux-ci ne soit pas constant et qu'ils n'aient pas tous été répertoriés, on s'aperçoit que c'est la qualification
inadéquate du personnel et la mauvaise organisation du travail qui restent les causes principales
d’accidents d’origine électrique, alors que la défectuosité des installations est plutôt en régression.
Chapitre III: Mesures de protection

La prévention du risque électrique repose sur des dispositions réglementaires figurant dans le Code
du travail. Elle concerne la mise en sécurité des installations et des matériels électriques, et ce dès leur
conception. L’objectif est d’éviter tout contact, qu’il soit direct ou indirect, avec des pièces nues sous
tension ou mises accidentellement sous tension. En outre, le matériel doit être conforme à la
réglementation en vigueur afin de protéger les utilisateurs.

1. Indice de protection
1.1. Introduction
Il ne suffit pas qu’un matériel réponde aux exigences fonctionnelles qui lui sont assignées. Il faut
aussi le protéger contre les influences externes qui pourraient lui être nuisibles, et s’assurer qu’il n’est pas
dangereux pour son utilisateur ou pour son environnement.
Différents moyens peuvent être utilisés, séparement ou en combinaison, pour satisfaire cette dernière
exigence. Ils se ramènent tous à l’une des méthodes suivantes : l la mise hors de portée par éloignement en
hauteur ou horizontalement par exemple au moyen d’un obstacle, l l’isolation solide totale utilisée en
particulier pour les câbles mais qui s’applique mal lorsqu’il y a des pièces en mouvement, l la mise sous
enveloppe, objet de ce cahier. Cette dernière méthode présente l’avantage dc permettre de répondre
facilement à l’autre exigence, la protection du matériel contre certaines influences telles que :
 la pénétration de corps étrangers qui viendraient perturber le fonctionnement mécanique ou
électrique. On trouve parmi eux aussi bien le sable et la poussière que les petits animaux et les
insectes volants ou rampants, .
 eau et autres liquides qui viendraient altérer les isolations et provoquer des dégradations,
 impacts mécaniques qui pourraient déformer ou briser des parties fragiles,
 gaz corrosifs de l’environnement, .
 champs électro-magnétiques rayonnés, .
 radiations diverses, dont la lumière.

Constituant un support, l’enveloppe permet aussi de réaliser des ensembles d’appareils


complémentaires et coordonnés. C’est donc la méthode de protection la plus répandue. Elle est utilisée
aussi bien pour des matériels électroniques ou informatiques que pour des matériels électrodomestiques ou
pour des équipements à basse ou à haute tension ou pour des machines tournantes. L’enveloppe peut être
partie intégrante du matériel ou construite séparément et vendue vide à un tableautier. Elle peut être faite
de différents matériaux : métallique ou synthétique, isolant ou conducteur. Pour saisir la portée réelle des
normes, il est indispensable de se reporter aux définitions du vocabulaire utilisé, définitions elles-mêmes
normalisées pour un domaine considéré. Voici donc quelques termes utilisés lorsqu’il est question de
protection par enveloppe de matériel électrique :
1.2. Définition
Vocabulaire Electrotechnique Internationale (VE1 826-03-12) .
 Enveloppe : « Élément assurant la protection des matériels contre certaines influences
externes et, dans toutes les directions, la protection contre les contacts directs »
La CEI 60529 ajoute les notes suivantes :
1) les enveloppes assurent la protection des personnes et des animaux contre l’accès aux
parties dangereuses,
2) les barrières, formes d’ouverture ou tous autres moyens qu’ils soient solidaires de
l’enveloppe ou formés par le matériel interne appropriés pour empêcher ou limiter la
pénétration des calibres d’essai spécifiés sont considérés comme une partie de l’enveloppe,
sauf s’il est possible de les enlever sans l’aide d’une clé ou d’un outil.

Ainsi les enveloppes protègent contre les contacts directs. Leur réalisation peut aussi contribuer à la
protection contre les contacts indirects lorsque la continuité des masses est assurée. Certaines nonnes de
produit donnent ainsi un choix de degrés de protection à utiliser dans une direction ou dans l’autre.
En ce qui concerne la protection procurée par les enveloppes de l’appareillage électrique, la
normalisation internationale définit actuellement deux codes : le code IP et le code IK. Le code IP est
décrit par la publication 60529 de la Commission Electrotechnique Internationale. IP signifie «
International Protection ». Ce code permet de décrire les degrés de protection procurés par les enveloppes
contre l’approche de parties dangereuses, la pénétration de corps solides étrangers et contre les effets
nuisibles de l’eau, au moyen des chiffres et des lettres décrits ci-dessous.
Ce code normalisé est destiné à être utilisé par les normes de produits. Il peut aussi être utilisé pour
caractériser une enveloppe vide. Les lettres IP du code sont suivies de deux chiffres indépendants et
parfois de lettres. Lorsque le degré de protection correspondant à l’un des chiffres n’est pas précisé (qu’il
ne soit pas nécessaire ou qu’il ne soit pas connu) il est remplacé par un X.

1.3. Matériels
Pour les influences externes codifiées: .
 AD - présence d’eau,
 AE - présence de corps solides.
 Le tableau 51A de la norme définie des indices de protection des matériels :IP”(NF C20-
010)

Premier chiffre
Par suite de décisions prises pour des éditions antérieures de la norme trop lourdes A remettre cn cause, le
premier chiffre caractéristique indique simultanément :
 la protection des personnes contre l’accès aux parties dangereuses
 la protection des matériels contre la pénétration des corps étrangers.
Les différents degrés correspondent aux protections suivantes :
 IP 1X : il s’agit d’un grillage ou d’une enveloppe dont la plus grosse ouverture ne permet pas le
passage d’une bille de 50 mm de diamètre. Cela correspond approximativement au passage de la
main.
 P 2X : le grillage de protection a des mailles plus fines et le diamètre du calibre-objet est de 12,5 mm.
De plus, le « doigt d’épreuve articulé » doit rester à distance suffisante des parties dangereuses.
 IP 3X : l’enveloppe ne doit pas laisser pénétrer les corps étrangers de plus de 2,5 mm de
diamètre. L’essai est fait avec un fil d’acier à l’extrémité ébavurée. Parce que le maniement
d’une bille dc 2,5 mm serait malaisé.
 IP 4X : comme le degré précédent en remplaçant 2,5 mm par 1 mm.
 IP 5X et IP6X : ces deux degrés correspondent à la protection contre la pénétration des
poussières. IP 5X permet la pénétration de poussières là où elles ne sont pas nuisibles. L’ IP
6X ne tolère aucune pénétration de poussière.

Deuxième chiffre
Le deuxième chiffre caractéristique du code IP indique le degré de protection contre les effets nuisibles
de la pénétration de l'eau. Les différents degrés du deuxième chiffre correspondent aux situations
suivantes :
 P Xl : ce premier degré correspond à la protection contre les chutes verticales d’eau auxquelles peuvent être
exposés des matériels d’intérieur par suite de fuite ou de gouttes de condensation sur le plafond de la pièce
ou sur des tuyaux passant au dessus de l’enveloppe.
 IP X2 : ce degré correspond aussi à des chutes d’eau, mais avec un plus grand dCbit et sous un angle allant
jusqu’à 15”. C’est le cas, par exemple, du matériel embarqué sur les navires.
 IP X3 : ce degré correspond à l’étanchéité à la pluie. L’angle maximal d’arrosage est de 60” par rapport à la
verticale. Le bas de l’enveloppe peut être ouvert. L’essai peut être fait avec un arceau.
 IP X4 : pour ce degré de protection, le débit de chaque gicleur est le même que pour le degré précédent,
mais il y en a sur 1 X0” ; de plus l’arceau oscille de i 180” dc sorte que l’eau est projetée dans toutes les
directions. C’est l’essai dc tenue à la forte pluie et aux éclaboussures.
 IP X5 et IP X6 : ce sont des degrés d’étanchéité à la lance simulant les jets d’eau, les paquets de mer, etc.
Les conditions d’essais sont plus sévères pour le degré 6 que pour le degré 5 : diamètre de buse et débit
d’eau plus importants.
 IP X7 et IP X8 ne correspondent plus à des projections d’eau, mais à des immersions fugitive ou
permanente. Aussi, les enveloppes satisfaisant à ces degrés doivent-elles porter un double marquage si elles
répondent également à un degré inférieur, par exemple : IP X5/X7 (un seau plongé dans l’eau a l’envers a
un IP X8 mais pas IP X4).

1.4. Personnes

La CE1 529 permet de définir un indice de protection des personnes contre l’accès à des PARTIES
DANGEREUSES (actives, tournantes.. .) par addition d’une lettre supplémentaire à l’indice IP.
LETTRE ADDITIONNELLE à l’indice de protection des matériels
A : Protégé contre pénétration du dos de la mains (Essai: sphère φ 50 mm)
B : Protégé contre pénétration du doigt (Essai: doigt articulé φ 12 mm - LX0 mm)
C : Protégé contre pénétration d’un outil (Essai: tige φ 2,5 mm – L1OO mm)
D : Protégé contre pénétration d’un fil (Essai: tige φ 1 mm – L1OO mm)

1.4. Protection de personnes


1.4.1. Réglementation
La réglementation en matière de prévention du risque électrique se décompose en 2 parties. L’une
s’adresse aux maîtres d’ouvrage. Elle porte sur la conception et la réalisation des installations électriques
pour la construction et l’aménagement de bâtiments. La seconde s’adresse aux employeurs qui utilisent
des installations électriques, en assurent les vérifications et effectuent des opérations au voisinage des
installations électriques.
Conditions d’essais H: Haute tension
M: Matériel en mouvement
S: Matériel stoppé
W: Protéger contre les intempéries

Exemples :
- Protection pénétration corps solides IP2⃰

Sphère φ 12,5 mm

- Protection complémentaire des personnes

Pas de contact avec une partie dangereuse au


moyen d’un outil de φ2,5 mm pour une
possibilité de pénétration maximale de 100 mm

1.4.2. Application à la conception des matériels électriques

Ces notions de protection ont une grande influence sur la conception des différents matériels, car la
protection doit être assurée non seulement par l’enveloppe extérieure, mais également par les enveloppes
ou parties d’enveloppes intérieures (cloisons, volets, etc). LS degré de protection des personnes doit donc
être défini également pour les parties internes qui peuvent, à l’occasion d’une manœuvre, être à l’origine
d’un contact direct comme par exemple lors du débrochage d’un disjoncteur.

En outre, même si une enveloppe confère le degré de protection requis, encore faut-il qu’elle ne
puisse pas être enlevée partiellement ou totalement. La question ne se pose pas pour des matériels tels que
moteurs, transformateurs, etc, mais elle est de première importance pour les tableaux dont certains
compartiments doivent être accessibles en exploitation.

Dans ce cas on considère deux sortes de compartiment :

 ceux dans lesquels on ne pénètre qu’exceptionnellement (jeux dc barres) et pour lesquels on


peut se contenter de capots boulonnés. La manœuvre d’ouverture n’étant pas simple, on
suppose qu’elle sera accompagnée de précautions dictées par des consignes de sécurité.
 ceux pouvant être ouverts lors de manoeuvres normales d’exploitation. Ils sont fermés
généralement par des portes qui sont alors verrouillées ou bloquées par un système annexe
d’asservissement qui vient compléter la protection assurée par I’enveloppe. Il ne faut pas non
plus, au cours de toutes ces opérations d’entretien et d’exploitation, que la continuité électrique
de l’enveloppe puisse être mise en défaut quelle que soit la position du matériel.
1.4.3. Codification des canalisations électrique

a. Repérage des conducteurs isolés

Les conducteurs isolés utilisés comme conducteurs dc protection (PE, PEN, LEP, LES ou LEL )
doivent être repérés par la double coloration vert-jaune. De même tout conducteur portant cette double
coloration par fabrication ne peut être affecté qu’à l’un ou l’autre de ces usages. Lorsqu’une
canalisation comporte un conducteur repéré: en bleu clair et le neutre est nécessaire, cc conducteur doit
être affecté à cette fonction.

b.Tableau des conducteurs et câbles normalisés

Voir le TABLEAU 52GA (Extrait commentaires Norme NF C15-100).


NB : NOTE : Les câbles 5 (H07, FR-NO7), 13 et 14 (HO5, FR-NO5) (RN-F et RR-F) isolés au caoutchouc admettent
une température maximale de fonctionnement de 60°C et sont assimilés à la famille PVC.
Dans le tableau 52 GA, les lettres ont la signification suivantes :
Colonne 2 : A Type national reconnu
H Type harmonisé
FR-N Type national mais avec la désignation international
U Type national avec l’ancienne désignation UTE
Colonne 3 : Désignation conforme h la norme NFC 30-202
Colonne 5 : Constituée par l’ensemble dc trois valeurs Uo/U (Um) avec :
Uo Tension efficace assignée entre phase et terre
U Tension efficace assignée entre phase (U-Uo√ 3)
Um Tension maximale efficace entre phases pour laquelle le câble est conçu
Colonne 6 : R Conducteur ou câble rigide
S Conducteur ou câble souple
Colonne 7 : A Armure
P Gaine de plomb
R Gaine en matière réticulée
T Gaine en matière thermoplastique
E Ecran en cuivre
Colonne 8 : C1 Non propagateur de l’incendie
C2 Retardant la propagation de l’incendie
C3 Pas de caractéristiques du point de vue du comportement au feu
CR1 Résistant au feu
SH Sans halogène
M Câble méplat
P Câble porteur
TV Tresse
II Câble considéré classe II pour une tension maximale par rapport à la terre de 500 V
II⃰ Câble considéré classe Il pour une tension maximale par rapport à la terre de 250 V
Colonne 9 : Sections minimales et maximales : ces indications n’impliquent pas que l’ensemble de la gamme de
sections soit réalisé quel que soit le nombre de conducteurs.

2. Conclusion

Pour donner satisfaction, tout matériel électrique doit être conforme à sa norme dc fabrication. Mais
cette norme utilise les normes horizontales, en particulier celles qui traitent des degrés de protection.
3.Conception et réalisation des installations électriques

Le maître d’ouvrage conçoit et réalise les installations électriques des lieux de travail conformément
au Code du travail. Ces dispositions s’appliquent aussi aux travailleurs indépendants et aux employeurs
qui exercent directement une activité sur un chantier.
L’employeur réalisant de nouvelles installations électriques, des adjonctions ou des modifications
d’installations, respecte certaines de ces obligations.
Ces prescriptions visent à protéger la santé et la sécurité des travailleurs contre les risques de :
 choc électrique par contact direct ou indirect ;
 brûlure ;
 incendie ;
 explosion d’origine électrique.
1.Mesures de sécurité
1.1Travaux hors tension

Pour effectuer des travaux ou des interventions hors tension sur une installation électrique, il faut
avoir réalisé ou préalable une consignation de la partie de l’installation sur laquelle on va intervenir.
1.2. Procédure de consignation

La consignation électrique d’une installation ou d’un équipement est destinée à assurer la protection
des personnes contre tout maintien accidentel ou retour de la tension pendant le travail sur l’installation.
Pour réaliser une consignation, il faut effectuer les opérations suivantes :
 Séparation
Il faut séparer la partie d’installation de la source de tension, ce qui s’effectue en général par la manœuvre
d’un organe de séparation tel que, sectionneur, prise de courant, retraît de fusible, appareils débranchable,
appareil de commande ( de protection ou de coupure d’urgence ).
 Condamnation
L’organe de séparation ne doit pas pouvoir être refermé, il est condamné en position d’ouverture à l’aide
d’un cadenas ou d’une serrure.
 Identification
Sur le lieu de travail, on identifie la partie de l'installation où les travaux seront bien effectués hors
tension. Connaissance de la situation géographique, consultation des schémas, lecture des pancartes et des
étiquettes, identification visuelle
 Vérification
On vérifie l’absence de tension entre phases et entre phase et neutre à l’aide d’un appareil VAT
(Vérification d’Absence de Tension). Cette vérification est immédiatement suivie de la mise à la terre
et en court-circuit. Cette dernière opération s’effectue de préférence sur le lieu du travail et constitue
une confirmation de la consignation.

 Balisage
Le balisage est effectué à l’aide de banderole, filets, barrières,…etc. Il est réalisé dans tous les plans de
façon visible.
1.3. Fin de travail (Déconsignation)
Après réception du ou des avis de fin de travail, le chargé de consignation doit :
• ouvrir les sectionneurs ou interrupteurs de mise à la terre et en court-circuit qu’il avait
fermé et déposé ou faire déposer les dispositifs de mise à la terre et en court-circuit qu'il avait
éventuellement posés,
• retirer les écrans, protecteurs, et matériels de balisage posé à son initiative,
• permettre à nouveau la manœuvre des organes de séparation en supprimant les
condamnations
Il peut effectuer ces opérations lui-même ou les faire effectuer sous sa responsabilité, dans les
mêmes conditions que celles prévues pour l'attestation de consignation pour travaux ou pour l'attestation
de première étape de consignation.
Il restitue l'ouvrage au chargé d'exploitation qui peut procéder alors à tous les essais mesurages,
vérifications qui s'imposent, puis à la remise en service de l'ouvrage.
1.4. Travaux sous tension
On peut classer les interventions sous tension en trois sortes :
• interventions de maintenance corrective (dépannage) ;
• interventions de connexion avec présence de tension ;

• interventions particulières de remplacement.

1.5. Interventions de maintenance corrective (dépannage)


Dans une activité de dépannage, on distingue trois étapes qui nécessitent ou non la présence de tension :
Etape 1 : Recherche et localisation des défauts

• La mesure des grandeurs électriques au moyen d'appareils de mesure ne nécessitant pas


l'ouverture de circuits est autorisée.
• Le débranchement et le rebranchement sous tension ou hors tension de conducteurs ne sont
autorisés qu'en BTA et en TBT ; et pour des sections au plus égales à 6 mm2.

Chaque conducteur débranché doit être isolé à son extrémité.

Etape 2 : Élimination des défauts

L’élimination des défauts, la réparation ou le remplacement des éléments défectueux ne sont entrepris
qu'après consignation de l'installation ou de l'équipement. Dès que la réparation est effectuée, on pourra
procéder à la déconsignation et passer à l'étape suivante.

Etape 3 : Réglages et vérifications de l'installation

Cette étape nécessite en général la mise sous tension. L’intervention est considérée comme terminée si
l'installation fonctionne normalement. En fin d'intervention, il faut remettre en place les capots et
verrouillages des portes. Enfin, il faut prévenir l'utilisateur de l'installation de la remise en état provisoire
(dépannage) ou définitive de l'installation.

1.6. Intervention de connexion avec présence de tension Une intervention de


connexion sur un ouvrage a pour but :
• Soit de mettre en service un nouvel équipement,
• Soit de modifier une connexion de conducteur sans perturber le fonctionnement de
l'ouvrage.
1.7. Interventions de remplacement

Remplacement des fusibles

• Avant de remplacer un fusible, il faut rechercher la cause qui a entraîné sa fusion et l'éliminer
• En BTA ou BTB, le remplacement du fusible doit s'effectuer hors tension avec un élément de
même calibre et de mêmes dimensions.
• Le remplacement d'un fusible sous tension et en charge n'est autorisé qu'avec des fusibles conçus à
cet effet.

Remplacement des lampes d'éclairage

• Le remplacement des lampes et des accessoires débranchables peut s'effectuer en présence de


tension lorsque le matériel présente une protection contre les contacts directs, en particulier lampe
enlevée.
• En cas de risque de contact direct ou d'explosion de la lampe (lampes à vapeur de sodium), il faut
assurer la protection de la personne avec des moyens appropriés (travail hors tension, gants, masque par
exemple).

2. Protection contre les contacts directs


2.1. Mise hors de portée des pièces nues sous tension

Lorsqu’il n’est pas possible de réaliser la consignation ou la mise hors de tension, la mise hors de
portée des pièces nues sous tension accessibles aux travailleurs doit être assurée par :
- éloignement ;
- obstacles ;
- isolation.

 L’éloignement

L’éloignement consiste à prévoir une distance entre les parties actives et les personnes de telle sorte qu’un
contact imprévu soit impossible directement ou indirectement par l’intermédiaire d’un objet conducteur
(perches, tubes métalliques…etc).
 L’interposition d’obstacles

L’interposition d’obstacles consiste à disposer des obstacles entre les personnes et les parties sous tension.
L’obstacle est utilisé lorsque l’éloignement ne peut être assuré. L’interposition d’obstacle consiste
également en l’utilisation d’enveloppes (boîtiers, coffrets, armoires… etc.) permettant de protéger les
personnes contre les contacts directs.
 L’isolation
L’isolation consiste à recouvrir les parties actives par une isolation appropriée. L’isolation intervient
lorsque l’éloignement et les obstacles ne peuvent être utilisés.
3. Protection contre les contacts indirects
3.1. Par coupure automatique de l’alimentation

Le principe repose sur l’association de la mise à la terre des masses et d’un dispositif différentiel.
Ce dernier coupe automatiquement l’alimentation lorsqu’une masse métallique est mise accidentellement
sous tension.

3.2. Définitions des dispositifs différentiels résiduels


Les Dispositifs différentiels résiduels (DDR) sont des appareils destinés à assurer automatiquement
la protection des personnes en cas de défaut d’isolement .
a) Schéma simplifié en fonctionnement normal
Sur le réseau de distribution électrique, le neutre est relié à la terre au niveau du transformateur haute
tension, basse tension. Chez nous, chaque appareil est relié à la phase, au neutre et à la terre. En
fonctionnement normal, nous avons le schéma simplifié suivant :
En fonctionnement normal, le courant qui rentre dans le récepteur par la phase est égal au courant qui en
sort par le neutre. Le courant vers la terre est nul. Iph = In, It = 0.

b) Schéma simplifié en cas de défaut d’isolement

En cas de défaut d’isolement, un courant passe par la masse métallique de l’appareil et va rejoindre la
terre qui est reliée au neutre au niveau du transformateur. Le courant dans la phase n’est plus égal à celui
qui circule dans le neutre. Iph = In + It.

Le défaut d’isolement représente un danger mortel pour l’utilisateur. Il faut donc couper le courant dès
qu’une phase vient en contact avec une masse métallique. C’est le rôle des Dispositifs Différentiels
Résiduels.

3.3. Les dispositifs différentiels résiduels

Le rôle du DDR est de vérifier que le courant qui entre dans le récepteur par la phase est égal au courant
qui en sort par le neutre. Si ces deux courants sont différents (cas du défaut d’isolement) il doit couper le
courant très rapidement afin qu’il n’y ait pas de danger pour l’utilisateur de l’appareil en défaut. IΔn =
Iph – In
A) Interrupteur différentiel

L’interrupteur différentiel rempli la fonction de coupure automatique en cas


de défaut d’isolement et c’est sa seule fonction. Son symbole est le suivant :

B) Disjoncteur différentiel

Le disjoncteur différentiel rempli les fonctions de coupure en cas de


surcharge ou court circuit et coupure automatique en cas de défaut
d’isolement. Son symbole est le suivant :

3.4. Choix d’un DDR


La norme NF C 15-100 impose un disjoncteur différentiel en tête de l’installation (disjoncteur de
branchement). On distingue sur celui ci deux courants différents :

• Le premier est le courant du disjoncteur. En cas de dépassement de ce courant sans qu’il


n’y ait de défaut d’isolement (exemple court circuit ou surcharge).

• Le second est le courant du Dispositif Différentiel Résiduel noté I Δn (prononcer I delta n).
La valeur de ce courant est calculée en fonction de la résistance de terre.
La norme NF C 15-100 impose aussi la mise en place de dispositifs différentiels résiduels haute
sensibilité (30 mA) pour chaque départ de l’installation.

3.4.1. Déclenchement des DDR

Un dispositif différentiel résiduel doit couper le circuit en défaut pour une valeur de courant de
défaut comprise dans la plage suivante :

est la valeur du courant différentiel notée sur le DDR.

3.4.2. Sans coupure automatique de l’alimentation


Ce type d’alimentation est utilisé localement au niveau de certains récepteurs ou de certaines parties
limitées de l’installation. On emploie :

- le matériel de classe II,


- la séparation des circuits,
- la très basse tension.

A) Protection par matériel de classe II

Les matériels de classe II (appelés aussi matériels double isolation) possèdent:


• Une isolation principale des parties actives.
• Une isolation supplémentaire de protection totalement indépendante et destinée à assurer la
protection des personnes.

B) Protection par séparation des circuits

Les transformateurs de séparation sont utilisés pour des raisons de sécurité pour créer localement une
nouvelle installation du domaine BT, de faible étendue, entièrement isolée de la terre et des masses ainsi
que la source d’énergie primaire du domaine BT.

Figure 1 : schéma de principe d’un transformateur de séparation

Le transformateur de séparation interrompt la liaison entre le conducteur neutre et la terre. Suite à cette
séparation, le conducteur de phase et le conducteur neutre ne présentent plus de différence de potentiel
par rapport à la terre; aucun courant ne circule si l’on entre en contact avec un conducteur (les charges
portées par A ne peuvent rejoindre celles portées par D que par le conducteur CD.
C) Protection par l’utilisation de la très basse tension (TBT)

La très basse tension (TBT) est la classe des tensions électriques qui ne peuvent produire dans le
corps humain des courants électriques dangereux pour l’homme.
La réglementation prévoit trois catégories de très basse tension (suivant l’usage qui en est fait, le type de
matériel utilisé et le mode de liaison à la terre des circuits actifs) :
- la TBTS : très basse tension de sécurité
- la TBTP : très basse tension de protection,
- la TBTF : très basse tension fonctionnelle.
Tensions maximales à mettre en œuvre en TBTS :

L’alimentation des installations en TBT est obligatoire :

 dans les locaux et sur les emplacements de travail où la poussière, l’humidité, l’imprégnation par des
liquides conducteurs, les contraintes mécaniques, le dégagement de vapeurs corrosives, etc.,
exercent habituellement leurs effets, chaque fois qu’il n’est pas possible de maintenir ces
installations à un bon niveau d’isolement

 Pour les travaux effectués à l’aide d’appareil portatifs à mains à l’intérieur d’enceintes conductrices
exiguës où la résistance de contact entre utilisateur et parois est très faible (cuves, réservoirs, les
véhicules en cours de réparation, silos, …)

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