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Les premières locomotives diesels de lignes françaises des années 1960 ne

permettent pas de remplacer de façon économique la traction vapeur : la


puissance fournie est trop faible, ce qui complique le service sur les lignes
non électri ées qui voient passer des trains de passagers express de
850 tonnes et de marchandises de 1 500 tonnes. Il y a aussi le problème du
chauffage des trains de voyageurs : pour augmenter la température de la
rame de 15° par rapport à l’extérieur, il faut parfois abaisser la vitesse de 82 à
78 km/h. C’est pour satisfaire à ces problèmes que la CC 72000 fut mise en
service. Le 12 avril 1968, la CC 72002 est venue à Grenoble pour y effectuer
des essais sur la ligne des Alpes de Grenoble à Veynes.
Les CC 72001 à 72016 et 72018 à 72020 étaient aptes à 140 km/h, les CC
72017 et 72021 à 72092 étaient aptes à 160 km/h. On les voyait ainsi en tête
de trains rapides, bien adaptées à prendre le relais de la traction vapeur sur
les lignes non électri ées. Cependant, elles furent surtout utilisées pour des
trains de longue distance, comme Quimper - Toulouse via Nantes et
Bordeaux, Lyon-Perrache - Marseille via Grenoble et Veynes (ligne des
Alpes), Valence - Genève via Grenoble (ligne de Grenoble à Montmélian),
Genève - Marseille et Genève - Nice via Grenoble (de Genève à Valence),
Saint-Gervais - Nice (avec traction des trains de Chambéry à Valence),
Grenoble - Nantes et Lyon - Nantes, Grenoble - Bordeaux et Lyon -
Bordeaux, Reims - Dijon via Châlons-en-Champagne, Paris-Montparnasse -
Nantes, Paris-Est - Belfort, Paris-Est - Bâle ou encore Paris-Austerlitz -
Clermont-Ferrand.
Les CC 72000 ne connurent pendant leurs carrières que les dépôts de
Rennes, Chalindrey, Vénissieux et Nevers. Les CC 72100 sont toutes basées
à Chalindrey. En 2009, seuls les dépôts de Nevers et de Chalindrey étaient
encore dotés de ce type de locomotives dont certaines ont été revendues au
Maroc. Les CC 72000 connurent leurs heures de gloire avec la traction des
Trans-Europ-Express (TEE) « Jules Verne » Paris-Montparnasse - Nantes
(395,1 km) créé le 28 septembre 1975, et « L’Arbalète » Paris-Est - Zurich
jusqu’à Bâle à partir du 28 septembre 1969 et jusqu’au 26 mai 1979, ainsi
que du train « Ventadour » Bordeaux - Grenoble via Brive-la-Gaillarde et
Lyon. Avant l’électri cation, les CC 72000 assuraient la traction des grands
rapides de la ligne Paris Gare de Lyon - Clermont-Ferrand : l’Arverne, le
Bourbonnais, le Thermal et le Cévenol. En service international, les CC
72000 ont desservi régulièrement les villes suisses de Bâle et de Genève.
La CC 72000 avait quand même ses limites. Aux heures de pointe du
vendredi soir et dimanche soir, où les trains sont généralement plus lourds
car complets, il y avait un manque de puissance et il fallait fréquemment la
remplacer par deux locomotives des séries BB 67400, avec pour
conséquence le ralentissement de la marche de 160 à 140 km/h, en partie
compensé par la nervosité plus importante des 67400, et une consommation
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accrue de carburant pour les deux machines. Aux mêmes heures de pointe,
elles quittaient à certaines époques Lyon en direction de Nantes, par St
Etienne ou le Col des Sauvages, assistées d'une locomotive diesel ou
électrique en double traction.
À titre d’essai en 1987, le moteur fut remplacé sur quelques-unes des
locomotives par un SEMT Pielstick de type V12 PA 6, qui peut fournir
3 100 kW à 1 050 tr/min. Seules les 72044 et 72075 ont été modi ées de la
sorte.
• En 1972, des CC 72000 du dépôt de Vénissieux effectuent la traction
d’un train quotidien entre Lyon-Perrache et Marseille via Grenoble et
Veynes par la ligne des Alpes. Ce service resta exceptionnel et n’aura
duré qu’un seul été. En effet, en raison du grand gabarit des CC 72000,
lors de leur passage dans le tunnel du Grand Brion (long tunnel en
« S » et à gabarit étroit) au-dessus de la gare de Vif, les gaz
d’échappement refoulaient à l’intérieur des engins en étouffant le
moteur thermique.
• En 1974, la construction des CC 72000 est stoppée en raison du choc
pétrolier de 1973. Les prix du kWh ont trop augmenté, passant de 4
centimes avant 73 à 12, 20, puis 30 centimes.
• Le 1er octobre 1978, la CC 72084 pavoisée (et basée au dépôt de
Vénissieux) a assuré la traction du train spécial du centenaire de la
ligne des Alpes avec un aller-retour entre Grenoble et Veynes.
• Le 26 décembre 1996, la locomotive diesel CC 72067, en livrée bleue
et blanche, tracte le train Corail Grenoble - Nantes via Lyon-Part-Dieu,
Bourges, Vierzon, Tours, Saumur et Angers.
• Le 29 juin 1999, la locomotive diesel CC 72070, en livrée bleue et
blanche, tracte le train Corail Genève - Valence via Bellegarde, Aix-les-
Bains, Chambéry et Grenoble.
• Le 12 août 2003, la locomotive diesel CC 72059, en livrée bleue et
blanche, tracte le train 4490/1 « Le Ventadour » Bordeaux - Grenoble
via Clermont-Ferrand et Lyon-Part-Dieu.
• En 2009, les dernières CC 72000 en service sont utilisées pour le fret
et les Intercités ; les CC 72100 tractent encore les Intercités sur Paris -
Mulhouse via Troyes et Belfort ainsi que des TER Reims - Dijon via
Châlons-en-Champagne.
• Le 13 décembre 2009, les CC 72000 restantes ont assuré leurs
derniers trains réguliers sur la transversale Nantes - Lyon et ne sont
plus utilisées à ce jour (août 2011) que comme machines de réserve.
• À l’automne 2011, pour pallier l’indisponibilité des BB 15000 et CC
72100 sur les trains Intercités au départ de Paris-Est, les CC 72074 et
72084 effectuent un retour aussi remarqué qu’inattendu en tête de
trains sur l’axe Paris - Mulhouse via Troyes et Belfort.
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Avec les nouvelles réglementations UIC antipollution, les dernières CC 72000
sont retirées du service, la plupart d’entre elles ont été revendues à l'ONCF
(Of ce National des Chemins de fer Marocains). Ne devraient subsister que
les CC 72100 remotorisées.
• Le 18 janvier 2012, la CC 72084 assure à Paris un train exceptionnel
composé d’une voiture Club 32 sur la Petite Ceinture. Acheminée
depuis Juvisy par les voies du RER C, elle marque un arrêt à la station
Invalides a n d’embarquer les membres de l'association propriétaires
des voitures à dégarer et les agents de manœuvre et de sécurité SNCF.
Au boulevard Victor-Pont du Garigliano, elle manœuvre pour emprunter
la Petite Ceinture. Sa mission sera alors de récupérer les 4 voitures
BAR Corail stationnées dans le tunnel de la gare de Vaugirard. Ces 4
voitures seront ensuite acheminées vers la gare de la Glacière-Gentilly.
La CC 72084 et sa voiture Club 32 repartiront ensuite sur la Petite
Ceinture vers le boulevard Victor avant d’emprunter de nouveau les
voies du RER C a n de rentrer à son dépôt. Les quatre voitures Corail
seront à terme repositionnées dans le tunnel de la porte d'Ivry.
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