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Par
Saad ALAMI
Résumé
Abstract
Faced with the opening up of the sanitary space to the constraints and the current
threats of the new public management, the management control system has been
forced to change in its conceptions, its tools, its missions and its roles. In addition
to the internal regulation of the hospital, it must be interested in adapting the
hospital to the fluctuations of its environment. As a result, hospitals are now
assigned, in addition to the medical and social mission, missions of quality,
profitability, control and organizational performance. In the moroccan context, few
researches have focused on the contribution of the determinants of management
control to the organizational performance of the public hospital, hence the interest
of this research to supplement the literature on this subject. Based on a sample of
52 hospitals, we opted for the LISREL approach while relying on contingency
theory. The structural model of our research was corroborated as a whole by the
empirical data collected, it validates five hypotheses out of seven.
Introduction
« L’hôpital est une entreprise, en effet son budget lui permet de réaliser des achats,
de fabriquer, de stocker des produits, de gérer du personnel et de distribuer produits
et services » (Dubois B., 1986). Cependant, l’évolution de la clientèle hospitalière,
l’émergence du consumérisme, la forte poussée de l’innovation scientifique et
technique imposent une nouvelle conception de la gestion hospitalière. L’analyse
stratégique est l’outil d’optimisation du budget qui est un compromis entre les
besoins de financement des hôpitaux et la limitation des ressources financières.
Néanmoins, les pressions de l’environnement externe, notamment en termes
d’exigences de qualité et de rapidité de la part de la clientèle hospitalière, en termes
également d’exigences économiques et financières de la tutelle, font évoluer les
hôpitaux publics.
(Roussel et al., 2002). Dans ce modèle, chaque relation entre variables est soutenue
par une hypothèse qui s’appuie sur un cadre théorique ou des observations
empiriques. Un survol de la littérature consacrée à ce concept est nécessaire pour la
proposition du modèle théorique de la mise en place du contrôle de gestion et de
son impact sur la performance organisationnelle. Notre modèle consiste à supposer
que la performance organisationnelle dépend de la dimension « la mise en place du
contrôle de gestion » qui elle-même dépend de six dimensions qui sont : la taille, la
planification stratégique, la complexité de l’activité, le contrôle externe, le système
d’information et le profil du contrôleur de gestion.
Selon Anthony (1988), « le contrôle de gestion est le processus par lequel les
managers influencent d’autres membres de l’organisation pour mettre en œuvre les
stratégies de l’organisation ». Ainsi, le passage d’une approche classique
universelle applicable à toutes les organisations à une approche souple qui s’adapte
aux exigences du contexte. Cependant, les facteurs contextuels des organisations
hospitalières et leurs impacts sur le contrôle de gestion ont été mis en valeur par la
théorie de la contingence dans le contexte marocain par Boussetta et Alami, 2017 et
Alami et Boussetta, 2017. Gervais (2009) en complétant la définition d’Anthony
(1988) défini la performance par la réunion de l’efficacité qui est la capacité de
réaliser les objectifs voulus, de l’efficience qui est le résultat atteint par les
ressources engagées et de la pertinence qui est une harmonie entre les objectifs et
les moyens disponibles, c’est donc la performance organisationnelle. Pour mesurer
cette dernière, il faut choisir des critères observables, mesurables ou définis de
manière opératoire, ces critères doivent être capables de discriminer entre différents
écarts de performance. Morin, Savoie, et Beaudin (1994) ont identifié quatre
dimensions de la performance organisationnelle définies par des critères et qui se
mesurent à l’aide d’indicateurs de performance.
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Au-delà du choix d’une stratégie d’activité, les dirigeants doivent opter pour une
stratégie de contrôle. Durant les années soixante-dix et quatre-vingts les travaux de
Miles et Snow (1978) et ceux de Porter (1985) ont tenté de démontrer la
contingence de la stratégie déployée par les entreprises et la configuration de leurs
systèmes de contrôle de gestion. Trois types d’opérationnalisations de la stratégie
dans les recherches contingentes en stratégie et contrôle ont été proposés par : le
positionnement, la mission ou la typologie de Miles et Snow (1978). La relation
entre stratégie et contrôle dans la mesure où la nature des systèmes et processus de
contrôle ne peuvent pas être séparés de considérations stratégiques (Robert Simons,
1987). Langfield-Smith (1997) affirme que la stratégie n’était pas utilisée comme
une variable dans la recherche sur les systèmes de contrôle avant les années quatre-
vingts, cela est dû par l’inexistence jusqu’à la fin des années soixante-dix de
typologies permettant d’opérationnaliser la variable stratégie comme une variable
contingente (Chapman, 1997). Selon (Dent, 1990 ; Langfield-Smith, 1997 ;
Bouquin, 2000), la stratégie qui est un facteur de contingence tient une place
croissante dans l’explication des systèmes de contrôle.
Kalika (1987) a relevé que les organisations les plus différenciées et décentralisées
au plan structurel disposent des systèmes de planification et de contrôle les plus
développés. Selon Moisdon et Tonneau (1999), la complexité de l’organisation est
comprise comme l’impossibilité d’une formalisation où tous les acteurs partie
prenante d’un secteur trouveraient leur compte, c’est-à-dire finalement les réponses
aux questions qu’ils se posent. Dans l’hôpital, la structure de gestion doit cohabiter
avec une structure médicale liée au schéma de responsabilité médicale. Il n’y a pas
toujours correspondance entre les niveaux de ces deux structures, ce qui rend
l’appréhension et l’évaluation des activités encore une fois peu évidentes pour le
contrôle de gestion. La complexité se manifeste plus particulièrement par le
découpage de l’activité médicale qui nécessite un découpage analytique toujours
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preuves objectives de performance. Les travaux d’Ouchi (1979) sur le contrôle ont
montré différentes modalités en fonction de la capacité à analyser et à avoir
connaissance des facteurs de performance. De ce fait, « le contrôle de gestion
traditionnel, qui se contente de mettre en évidence des écarts entre prévisions et
réalisations, et s’intéresse exclusivement à l’aspect financier, ne participe pas
efficacement aux efforts d’adaptation de la firme à son environnement » (Gervais et
Thenet, 1998). Plusieurs recherches se sont succédées depuis les années soixante-
dix pour comprendre l’impact des pratiques du contrôle budgétaire sur la
performance et sur de nombreux autres faits organisationnels, mais l’explication de
la forme prise par le contrôle budgétaire est restée moins étudiée. Une étude au
Maroc a pu montrer que « la mise en place et le développement des systèmes de
contrôle apportent une performance supérieure aux entreprises » (Ahsina, 2013).
D’autres études ont pu montrer que la mise en place et le développement des
systèmes de contrôle de gestion apportent une performance supérieure aux
entreprises. Le contrôle de gestion tourné vers l’avenir, est plus ouvert à des
perspectives non exclusivement financières, et surtout plus adaptable aux besoins
des managers. Il est susceptible d’aider ces derniers dans leurs décisions
stratégiques ou quotidiennes dans les organisations hospitalières (Boussetta et
Alami, 2017 ; Alami et Boussetta, 2017, 2018).
De ces travaux, nous formulons les hypothèses suivantes :
H1 : « Plus la taille de l’hôpital est grande plus le contrôle de gestion est
susceptible d’émerger et de se développer ».
H2 : « La planification stratégique est un préalable de la mise en place du
contrôle de gestion ».
H3 : « Les organisations les plus complexes nécessitent la mise en place du
contrôle de gestion ».
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2. Méthodologie de recherche
Après avoir procédé à l’opérationnalisation des construits, nous avons opté pour la
méthode quantitative par questionnaire qui a été administré par voie postale et
électronique auprès d’un échantillon de convenance avec un taux de réponse de
29,71% et un échantillon final de 52 hôpitaux publics. Nous avons procédé par une
analyse descriptive par le logiciel SPSS.v22, et par une analyse confirmatoire par le
logiciel SPSS-Amos.v24. Dans la première étape de l’analyse confirmatoire,
l’instrumentalisation du paradigme de Churchill (1979) a permis de procéder à une
épuration des échelles et à la spécification des modèles de mesure respectifs,
ensuite, la seconde étape de cette analyse a été entamée par le test du modèle
structurel qui s’est opéré selon l’approche LISREL.
Tableau n° 1 – Le type des hôpitaux de notre échantillon
Hôpital Effectif Fréquence
Hôpital public du (CHU) 27 52%
Hôpital public du (CHR) 12 23%
Hôpital public du (CHP) 11 21%
Hôpital Semi-public (HSP) 2 4%
12
Total 52 100%
Source : établi par nous-mêmes
3. Résultats
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Estimate
La taille ,67
La planification stratégique ,74
La complexité d’activité ,00
La performance organisationnelle ,72
Le contrôle externe ,54
Le système d’information ,82
Le profil du contrôleur gestion ,00
La mise en place du contrôle de gestion ,67
Source : Output du logiciel SPSS-Amos
Le modèle structurel de notre recherche a été corroboré dans son ensemble par les
données empiriques collectées, il valide cinq hypothèses parmi sept. Il nous indique
que la performance organisationnelle de l’hôpital public pourrait être tributaire du
contrôle de gestion et de sa mise en place qui est lui-même tributaire de ses
déterminants.
Conclusion
Références bibliographiques
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