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Histoire
Le concept d’angle et de rayon était déjà utilisé lors du Ier millénaire av. J.-C. L’astronome Hipparque créa une
table trigonométrique qui donnait la longueur de la corde pour chaque angle, et il utilisait les coordonnées
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polaires pour établir les positions des étoiles . Dans Des spirales, Archimède étudia la spirale d'Archimède,
dans laquelle le rayon est fonction de l’angle. Cependant les Grecs ne l’étendront pas à un système de
coordonnées complet.
Il existe plusieurs versions de l’introduction des coordonnées polaires comme système de coordonnées formel.
Grégoire de Saint-Vincent et Bonaventura Cavalieri ont indépendamment introduit ce concept dans le milieu
du XVIIe siècle. Saint-Vincent a écrit sur ce thème en 1625 et a publié son travail en 1647, pendant que Cavalieri
publia ses écrits en 1635, une version corrigée vit le jour en 1653. Cavalieri a d’abord utilisé les coordonnées
polaires pour résoudre un problème relatif à l’aire sous une spirale d'Archimède. Blaise Pascal usait largement
des coordonnées polaires pour calculer la longueur de paraboles.
Dans Méthode des Fluxions (écrit en 1671, publié en 1736), Isaac Newton étudia les transformations entre les
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coordonnées polaires, qu'il appelait "Seventh Manner; For Spirals", et neuf autres systèmes de coordonnées .
Dans le journal Acta Eruditorum (1691), Jacques Bernoulli utilisa un système avec un point et une droite,
appelés respectivement le pôle et l'axe polaire. Les coordonnées étaient déterminées par leur distance au pôle
et leur angle par rapport à l'axe polaire. Bernoulli utilisa même ce système pour déterminer le rayon de
courbure de courbes exprimées dans ce système.
Le terme actuel de coordonnées polaires a été attribué à Gregorio Fontana et a été utilisé par les écrivains
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italiens du XIII siècle. Le terme apparait en anglais pour la première fois dans la traduction de 1816 effectuée
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par George Peacock du Traité du calcul différentiel et du calcul intégral de Sylvestre-François Lacroix .
Alexis Clairaut fut le premier à penser à étendre les coordonnées polaires en trois dimensions, et Leonhard
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Euler a été le premier à vraiment les développer .
L’un des aspects importants du système de coordonnées polaires, qui n’est pas présent dans le système
cartésien, est qu’il existe une infinité de coordonnées polaires désignant un même et unique point. En effet, on
peut rajouter des mesures d’un tour complet sans affecter l’emplacement du point. Par exemple, le point (3 ;
420°) est confondu avec le point (3 ; 60°). En général, le point (r ; θ) peut être représenté par (r ; θ ± 2nπ) ou
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(−r ; θ ± (2 n + 1)π), où n est un entier quelconque et les angles sont notés en radians .
Les coordonnées arbitraires (0 ; θ) sont conventionnellement utilisées pour représenter le pôle, sans se soucier
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de la valeur attribuée dans ce cas à l’angle θ, un point de rayon r = 0 sera toujours sur le pôle . Pour obtenir un
unique représentant du point, on limite le rayon aux réels positifs et l’angle entre –180° et 180° (ou 0° et
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360°), ou si l’on utilise les radians entre –π et π (ou 0 et 2π). On dit que l’angle est donné modulo 360° ou 2π .
L’angle en notation polaire est généralement donné en degrés ou radians, en utilisant la convention 2π = 360°.
Le choix dépend du contexte. En navigation, les degrés sont de rigueur, alors que certaines applications
physiques (comme l’étude des rotations en mécaniques) et la plupart des mathématiques utilisent les
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radians .
Pour déterminer la seconde (l’angle θ), on doit distinguer deux Un schéma illustrant les formules de
cas : conversion.
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Pour l’obtenir dans l’intervalle ]–π, π], on utilise les formules :
Pour obtenir θ dans l’intervalle ]–π, π[, on peut également utiliser la formule suivante, plus concise :
qui est valable pour tout point du plan à l'exception du demi-axe des abscisses négatives.
Équation polaire
Une équation qui définit une courbe algébrique exprimée en coordonnées polaires est connue sous le nom
d’équation polaire. Dans la plupart des cas, une telle équation peut être spécifiée en définissant r comme une
fonction de θ. La courbe résultante est alors formée des points du type (r(θ) ; θ) et peut être vue comme le
graphe de la fonction polaire r.
Différentes formes de symétries peuvent être déduites de l’équation d’une fonction polaire. Si r(–θ) = r(θ)
alors la courbe est symétrique par rapport à l’axe horizontal (les demi-droites 0° et 180°). Si r(π – θ) = r(θ), la
courbe sera symétrique par rapport à l’axe vertical (90° et 270°).
À cause du caractère circulaire des coordonnées polaires, beaucoup de courbes peuvent être décrites par une
équation polaire simple, alors que leur équation cartésienne serait beaucoup plus compliquée. Quelques
courbes polaires les plus connues sont : la spirale d'Archimède, le lemniscate de Bernoulli, le limaçon de Pascal
ou encore la cardioïde.
Cercle
L'équation générale d'un cercle de centre (r0 ; φ) et de rayon a est :
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Dans de nombreux cas, cette équation est simplifiée . Par exemple,
◾ pour un cercle centré sur le pôle et de rayon a :
Droite
où φ, constant, correspond à
l'angle de la droite. On a donc
φ = arctan m où m est la pente
de la droite en coordonnées
cartésiennes.
Rosace
Une rosace est une courbe très connue qui ressemble à des pétales
de fleurs, et qui peut être exprimée par une simple équation
polaire :
Spirale d'Archimède
La spirale d'Archimède est une spirale découverte par Archimède,
qui peut être également exprimée à partir d'une équation polaire :
Conique
Une conique avec un foyer confondu avec le pôle et un autre sur
l'axe polaire (0°), le grand axe étant confondu avec l'axe polaire) est
donnée par l'équation :
Nombre complexe
Chaque nombre complexe peut être représenté par un point
dans le plan complexe, et de plus peut être exprimé par ses
coordonnées cartésiennes (appelé forme algébrique du
nombre complexe) ou par ses coordonnées polaires. La
forme algébrique d'un nombre complexe z est de la forme :
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ce qui est équivalent, par la formule d'Euler (à noter que
toutes ces formules, à l'instar de toutes les autres utilisant
l'exponentielle ou les angles, utilisent les radians). Pour
convertir d'une forme à l'autre, les formules données plus
haut conviennent).
◾ Multiplication :
Une illustration d'un nombre complexe
placé dans le plan complexe en utilisant la
◾ Division :
formule d'Euler.
Calcul infinitésimal
Le calcul infinitésimal peut être appliqué aux équations exprimées en coordonnées polaires. La coordonnée
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angulaire θ est exprimée en radian, qui est le choix naturel en analyse .
où l'on a noté, pour alléger l'expression, c en lieu et place de cosθ et s pour sinθ.
On dispose d'ailleurs du même type de changement de dérivées successives au travers de matrices pour tous
les ordres de dérivation.
Ainsi, au point (r(θ) ; θ), l'angle γ entre l'axe Ox et la tangente à la courbe est donné par la relation :
Cas du cercle :
Dans le cas d'un cercle passant par l'origine, de
centre Ω = (r0 ; α) et de rayon r0, d'équation :
Calcul intégral
Soit R une surface du plan délimitée par la courbe continue r(θ) et
les demi-droites θ = a et θ = b, où 0 < b − a < 2π (a et b étant des
réels). Alors la superficie S de cette surface est
Pour n tendant vers l'infini, l'approximation devient meilleure et cette somme est une somme de Riemann et
donc converge vers l'intégrale demandée :
Généralisation
En utilisant les coordonnées cartésiennes, un élément d'aire infinitésimale peut être calculé comme
dA = dx dy. La règle du changement de variable pour des intégrales multiples stipule que, lorsque l'on utilise
d'autres systèmes de coordonnées, le Jacobien de la matrice de conversion des coordonnées est:
Maintenant une fonction donnée en coordonnées polaires peut être intégrée comme ceci
Ici R est la même surface que plus haut, c'est-à-dire la surface comprise entre la courbe r(θ) et les demi-droites
θ = a et θ = b.
La formule pour la superficie de R mentionnée plus haut est retrouvée en prenant f la fonction constante égale
Analyse vectorielle
L'analyse vectorielle peut être également appliquée aux coordonnées polaires. Soit le vecteur position
, avec r et θ dépendants du temps t, et soit un vecteur unitaire de même direction que et
un vecteur unitaire orthogonal à . Les dérivées première et seconde du vecteur position sont données par :
Trois dimensions
Le système de coordonnées polaires peut être étendu à l'espace usuel à trois dimensions de deux manières, ce
qui donne le système de coordonnées cylindriques et le système de coordonnées sphériques. Le concept des
coordonnées cylindriques est de rajouter une coordonnée de distance, alors que le système sphérique rajoute
une coordonnée angulaire.
Coordonnées cylindriques
Le système de coordonnées cylindriques est un système de
coordonnées qui étend le système de coordonnées polaires à
deux dimensions en y ajoutant une troisième dimension qui
mesure la hauteur d'un point par rapport au plan repéré par les
coordonnées polaires ; de la même manière que l'on étend le
système de coordonnées cartésiennes de deux à trois
dimensions. La troisième coordonnée est souvent notée h ou z.
La notation r étant systématiquement utilisée en coordonnées
sphériques (voir ci-dessous), on lui préfère ici la lettre grecque
ρ.
Ces trois systèmes de coordonnées sont des exemples de coordonnées sphériques et ils sont similaires au
système utilisé pour se repérer sur la surface de la Terre. Ils ont chacun leur utilité propre mais il faut prendre
garde qu'en physique, on nomme θ la colatitude alors qu'en mathématiques, on nomme généralement θ la
longitude. La latitude (φ en mathématiques) et la colatitude (θ en physique) étant complémentaires l'une de
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l'autre , il est aisé de passer d'un système à un autre.
Applications
Les coordonnées polaires sont bidimensionnelles et peuvent donc être uniquement utilisées dans les cas où les
points sont dans un même plan. Elles sont plus appropriées dans tous les cas où le phénomène considéré est
lié à une direction et une longueur d'un point central. Par exemple, les exemples de courbes polaires définies
plus haut montrent comment on peut utiliser les coordonnées polaires pour produire des équations simples
produisant ces courbes, comme la spirale d'Archimède. Ces mêmes équations en coordonnées cartésiennes
seraient beaucoup plus compliquées. De plus, beaucoup d'études de systèmes physiques, comme l'étude du
pendule ou bien tout phénomène où des solides se meuvent autour d'un point central, sont simplifiées en
passant en coordonnées polaires. L'introduction des coordonnées polaires s'est faite tout d'abord pour étudier
les mouvements circulaires et les mouvements orbitaux.
Navigation
Les coordonnées polaires sont souvent utilisées en navigation. En effet, un voyage peut être défini par une
distance et un angle par rapport à la destination. Par exemple, les aéronefs utilisent un système de
coordonnées polaires quelque peu modifié pour la navigation.
Modélisation
Les coordonnées polaires conduisent à une simplification du modèle des systèmes naturels dans lequel un
point central joue un rôle particulier. C'est notamment le cas des systèmes possédant une symétrie de rotation,
c'est-à-dire ceux qui sont invariants par rotation autour d'un point fixe.
C'est le cas des systèmes dits à force centrale, c'est-à-dire soumis à une force qui passe par un point fixe. les
exemples classiques comprennent le problème à deux corps en champs gravitationnels et les systèmes
possédant une source ponctuelle (en), comme les antennes radioélectriques.
C'est aussi le cas des mouvements de rotation autour d'un point fixe comme le pendule simple, des surfaces
d'équilibres autour d'un puits comme l'équation de flux d'eau du sol ou de la variation d'une grandeur en
fonction d'un angle comme les polaires en aéronautique ou la directivité d'un microphone, qui caractérise la
sensibilité du microphone en fonction de la provenance du son selon l'axe central du microphone.
Ce phénomène peut être représenté par une courbe polaire. La courbe pour un microphone cardioïde
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standard, le plus commun des microphones, a pour équation r = (1 + sin θ)/2 .
Enfin, il existe des cas particuliers où le passage aux coordonnées polaires peut rendre service. Par exemple, la
loi de Laplace-Gauss en statistique a une distribution qui n'est intégrable au moyen de fonctions élémentaires.
Toutefois, en faisant tourner cette courbe autour de l'axe des y on obtient une cloche infinie qui, exprimée en
coordonnées polaires, est intégrable. C'est de cette façon que Gauss a pu normaliser cette loi statistique dont
Laplace avait montré l'universalité.
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Polar
coordinate system (https://en.wikipedia.org/wiki/Polar_coordinate_system?oldid=161684519) » (voir la liste
des auteurs (https://en.wikipedia.org/wiki/Polar_coordinate_system?action=history)).
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Graphics, and Data Visualization » (http://www.datavis.ca/milestones/index.php?group=1700s).
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vol. 56, 1949, p. 73-78 (JSTOR 2306162 (http://jstor.org/stable/2306162)).
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(http://campuses.fortbendisd.com/campuses/documents/Teacher/2006%5Cteacher_20060413_0948.pdf),
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10. (en) Raymond A. Serway et John W. Jewett Jr., Principles of Physics, Brooks/Cole—Thomson Learning,
2005 (ISBN 0-534-49143-X).
11. (en) Bruce Follett Torrence et Eve Torrence, The Student's Introduction to Mathematica, CUP, 1999
(ISBN 0521594618).
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(1re éd. 2003) (ISBN 978-0-9745607-4-8, lire en ligne
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(http://archives.math.utk.edu/visual.calculus/5/polar.1/index.html), sur archives.math.utk.edu.
15. (en) Lawrence S. Husch, « Tangent Lines to Polar Graphs »
(http://archives.math.utk.edu/visual.calculus/3/polar.1/index.html), sur archives.math.utk.edu.
16. (en) Frank Wattenberg, « Spherical Coordinates » (http://archive.wikiwix.com/cache/?
url=http%3A%2F%2Fwww.math.montana.edu%2Ffrankw%2Fccp%2Fmultiworld%2FmultipleIVP%2Fspher
ical%2Fbody.htm), sur math.montana.edu, 1997.
17. (en) John Eargle, Handbook of Recording Engineering, Springer, 2005, 4e éd. (ISBN 0387284702).
Voir aussi
Articles connexes
◾ Harmonique sphérique
◾ Les angles d'Euler, une généralisation des coordonnées sphériques.
Lien externe
(en) spherical.pdf (http://www.physics.oregonstate.edu/bridge/papers/spherical.pdf) Une proposition pour
unifier les notations polaires 2D et 3D.
Bibliographie
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10e éd. (ISBN 978-0-470-64770-7, lire en ligne (https://books.google.com/books?id=U2uv84cpJHQC&pg=PA705)),
p. 705-719
◾ (en) Ross Finney, George B. Thomas (en), Franklin Demana et Bert Waits, Calculus: Graphical,
Numerical, Algebraic : Single Variable Version, Addison-Wesley, 1994 (ISBN 978-0-201-55478-6)
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