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Hélin Romy BA3 pharmacie

Pharmacognosie BA3 : Synthèse

Partie 2
Chapitre 1 : Préparation des extraits et isolement de constituants actifs
But d’isoler les substituants : Production d’un matériel contenant des métabolites actifs à des concentrations
constantes et stables. Il existe différentes méthodes pour préparer des extraits et éventuellement aller
jusqu’à l’isolement des constituants.

L’objectif est de produire un matériel qui contient les métabolites actifs à des concentrations constantes,
c’est une manière pour standardiser les principes actifs et qu’ils soient les plus stables possible. Pour ce faire,
il existe une série de méthodes générales et quelques extractifs particuliers qui sont des substances exsudées
à partir de la plante pour arriver à un phytomédicament.

A. Méthodes générales :

Une plante médicinale peut être trouvée sous différentes formes :

- Plante fraiche ou l’organe intéressant de la plante


- Drogue : Si on sèche la plante ou l’organe
- Drogue coupée : Si on découpe la drogue
- Poudre de la plante, drogue broyée : Si on broye la drogue coupée

Explication des méthodes :

A partir de la plante fraîche, on peut faire une extraction directe, la plante va être pressée et le jus sera
récolté -> Jus d’expression ou suc. Cela ne peut se faire que si les principes actifs sont liquides et qu’ils sont
solubilisés dans le jus et si le jus est en quantité suffisante pour le récupérer, c’est relativement rare.

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Exemples : La fabrication des huiles alimentaires (huiles vierges sous pression à froid à partir de graines dont
on récupère le jus d’expression. Pour les Citrus, l’huile essentielle n’en est pas vraiment une car elle n’est
pas obtenue par entrainement à la vapeur mais pas extraction du péricarpe (exception aux huiles
essentielles). Les Echinaceae (immunomodulateur) sont employés sous forme de jus d’expression des parties
aériennes de la plante -> Suc.

A partir de la plante fraîche, on peut aussi faire de l’extraction par de l’éthanol (souvent 94°) ou par un
mélange éthanol/eau -> Teinture mère. Il existe des écoles d’homéopathie dans lesquelles la teinture mère
est obligatoirement faite à partir de la plante fraîche.

La plante fraîche peut être macérée dans de l’huile que l’on récupère ensuite car elle contient tous les
principes actifs lipophiles (caroténoïdes, triterpènes,…). On obtient un macérat huileux ou oléat, l’huile fait
partie de la préparation finale. L’oléat sera facilement émulsionnable avec des oxydants pour faire des
crèmes, pommades -> Facile à incorporer dans des préparations topiques.

La plante peut aussi être macérée dans du glycérol, les principes actifs polaires (polyphénols, flavonoïdes,…)
sont alors extraits. On obtient après filtrage un glycéré de plante, on ne peut pas enlever le glycérol. Le
solvant fait aussi ici partie du produit final. La gemmothérapie (branche de la phytothérapie) travaille avec
les glycérés de bourgeons -> Méthodes assez populaire. L’idée est que le bourgeon représente toute la
puissance avec le maximum d’activité biologique (-> Non car pas métabolisme secondaire complet).

A partir de la plante fraîche, une hydrodistillation ou entraînement à la vapeur peut être faite, on obtient
l’huile essentielle. Au niveau thérapeutique, elle ne peut être obtenue que par hydrodistillation (exception
pour les Citrus). Les autres méthodes d’extraction sont destinées à des usages cosmétique ou alimentaire
mais PAS pour des usages pharmaceutiques. En effet, on se base sur son utilisation traditionnelle pour son
utilisation donc on ne peut pas s’éloigner de la composition utilisée.

Pour la drogue coupée, on a les tisanes qui sont les formes les plus répandues et qui est l’ancienne méthode
de stockage des plantes médicinales. Elles peuvent être infusées, macérées ou mise en décoction avec l’eau
(formes les plus anciennes d’utilisation des plantes médicinales). Elles peuvent être utilisées avec des
solutions de titre alcoolique faible mais aussi du vin et de la bière pour améliorer la solubilité de certaines
substances. Elles présentent 2 problèmes :
- Problème de stabilité : Couper la plante va permettre un accès plus facile à l’humidité, à l’oxygène
avec des problèmes d’hydrolyse et d’oxydations et donc de dégradation. Si c’est une drogue à huile
essentielle, il y a une perte progressive de l’huile essentielle par la plante par le fait de couper les
organes de la plante.
- Problème de standardisation : Il n’y a aucun possibilité de standardisation car cela dépend de la
teneur de la plante. Les teneurs en principe actif dépendent des conditions écophysiologiques, du
sol, de l’humidité, du climat, de la photopériode

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A partir de la drogue coupée, elle peut être broyée et on obtient la drogue en poudre brute. Quelques
fabricants l’ont mise dans des gélule -> Plus mauvaise forme présentée des plantes médicinales. C’est une
mauvaise forme au niveau de la stabilité car, en forme de poudre, l’accès à l’eau et à l’oxygène est encore
plus facile -> Si drogue à huile essentielle, elle va disparaître.

L’avantage est que l’on peut standardiser car on peut diluer la poudre avec du lactose pour ramener la teneur
désirée en principe actif. C’est aussi une mauvaise forme au niveau de la sécurité. Notre connaissance des
plantes médicinales provient essentiellement de l’usage traditionnel (plante utilisée depuis très longtemps,
indication d’activité et d’une toxicité absente...).

Cette indication de toxicité est relative parce que les toxicités long-terme (destruction des fonctions rénale,
hépatique, cancérogénicité...) n’ont pas été émises par l’usage traditionnel. Il donne néanmoins une bonne
indication de sécurité, il permet de dire si la plante est pas ou peu toxique. L’usage traditionnel se base
essentiellement sur des extractifs aqueux (infusions, tisanes) ou des extractifs avec des traces alcooliques
faibles.

Si on avale la poudre de plante, la situation est totalement différente. Dans les extractifs aqueux, il y avait
essentiellement des PA polaires qui vont se solubiliser dans le milieu d’extraction, donc on a une certaine
gamme de PA mais si on mange la poudre, on va retrouver l’entièreté des PA de la plante en milieu fortement
acide dans l’estomac puis le pH va monter dans les intestins, les bactéries vont métaboliser les PA, les sels
biliaires (très bons émulsifs) peuvent amener la résorption.

La gamme de substance absorbée à partir d’une gélule de plante, d’une tisane n’est pas du tout la même et
on perd la notion de sécurité : plus on s’écarte de l’usage traditionnel, plus on s’éloigne de notre sécurité
qui n’est déjà pas absolue, pas bien connue.

Il peut y avoir régulièrement des alertes vis-à-vis de certaines plantes pour lesquelles on trouve de nouvelles
toxicités, et c’est souvent des gélules de plantes qui posent problème. Si ce sont des poudres de plantes
alimentaires mises en gélules, il n’y a pas de danger, mais si on connait moins bien les autres plantes en
usage traditionnel, cela devient risqué. A partir de la drogue broyée, il est aussi possible de faire un macérât
huileux, l’oléat ou le glycéré.

Le plus souvent aujourd’hui, une extraction est faite à partir des plantes médicinales, et très souvent c’est
une percolation à l’aide d’un solvant (éthanol, méthanol ou en mélange avec l’eau à différents titres) ou une
macération.

- Forme liquide : On est limité aux solvants biocompatibles (eau/éthanol), il n’est donc pas question
d’utiliser le méthanol, solvant très toxique.
- Forme sèche : Le solvant a été éliminé donc le choix du solvant est plus grand (méthanol, isopropanol,
acétone,…) mais il faudra s’occuper de rechercher les traces du solvant dans le produit final (GC la
plupart du temps). On peut aussi utiliser les solvants supercritiques.

En choisissant le solvant, on choisit la gamme de principes actifs qu’on désire extraire. On peut donc être
proche de l’usage traditionnel avec des titres faibles en alcool. Tout dépend de la plante et des connaissances

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que l’on a dessus. Si on ne connaît pas bien les principes actifs, on ira plutôt vers des solvants à titres faibles
pour rester le plus proche de l’usage traditionnel. Souvent on utilise 5 à 10 parties de solvant pour 10 parties
de plante (5 à 10 L de solvant pour extraire 1 kg de plante).

Une fois l’extraction faite, on peut concentrer et arriver à la forme de teintures qui sont des extraits
éthanol/eau variable (souvent 70% d’éthanol) qui sont ensuite ajustées. En effet, il existe 2 grands types de
concentration pour les teintures :

- Teintures au 5ème : 1 kg de plante donne 5 kg de teinture


- Teintures au 10ème : 1 kg de plante donne 10 kg de teinture

Une concentration plus forte est possible et on obtient alors un extrait fluide (= extraction 1 unième où 1 kg
de plante donne 1kg d’extrait fluide). L’extrait fluide sera 5 à 10 fois plus concentré que la teinture
correspondante. Si on concentre encore plus fort, on obtient une forme obsolète = Extrait mou (= Espèce de
chewing-gum, intérêt lorsqu’on faisait des pilules). Aujourd’hui, on ne fait que des gélules et des comprimés.

Pilules = Formes rondes formées par un mélange d’excipients pour arriver à ce qui ressemble à une pâte à
tarte au niveau de la consistance puis on en faisait un rouleau. -> Cylindre de pâte contenant les principes
actifs -> Couper en petits cylindres -> Pilule. Problème : Hygiène car pas mal de crasses dans la pâte. L’objectif
était d’avoir des pilules les plus dures possibles mais elles étaient peu biodisponibles car elles étaient trop
compactes. Les extraits mous sont aujourd’hui utilisés pour des préparations topiques (faciliter
l’incorporation de la plante dans des pommades).

Les teintures et extraits fluides présentent des problèmes de stabilité car ils peuvent facilement subir une
hydrolyse et il y a des risques de précipitations (tanins, polyphénols,..). Les extraits secs présentent une
standardisation facile, il suffit d’ajuster le volume. C’est la forme la plus courante aujourd’hui.

Pour évaporer le solvant dans les extraits secs, on


utilise la technique d’atomisation ou de
nébulisation. Les poudres de plante sont tout à fait
différentes des nébulisas !

L’atomisation se fait dans des appareillages qui sont des chambres d’atomisation, on va pulvériser le produit
asséché à travers un petit embout et on se retrouve avec un nuage de fines gouttelettes appelé nébulisat.
Ces gouttelettes sont pulvérisées dans une enceinte où il y a un courant d’air chaud qui va suffire pour
évaporer le solvant. Le solvant va être entraîné par le courant d’air et le produit va se déposer dans le fond
de l’appareillage sous forme de poudre.

Il y a très peu d’eau dans cette poudre, on arrive facilement en-dessous de 6% d’eau, ce qui est la norme. La
taille des gouttelettes va également déterminer la granulométrie de la poudre et donc ses propriétés
rhéologiques et ses propriétés pharmaceutiques. C’est l’excipient qui est responsable de la taille des

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gouttelettes. C’est économe en énergie car le produit n’est pas chauffé (60 à 70°) très longtemps. Il existe 3
types de dispositif pour sprayer :

- Le courant d’air arrive dans le même sens que les gouttelettes (unidirectionnel)
- A contre-courant car le courant d’air arrive en sens inverse
- Le courant d’air arrive d’un côté

La solution qui doit être pulvérisée doit contenir une certaine quantité de solide sinon cela ne marche pas
bien, on obtient alors un fin film ou une huile. Pour arriver à cette quantité de solide, on va dissoudre dans
la solution un solide (excipient) qui va servir de support (lactose ou plus souvent des maltodextrines) de
manière à augmenter la quantité de solide dans la solution à pulvériser.

On peut aussi ajouter à la solution un tensioactif. A la sortie de l’appareil, la poudre contient l’extrait sec
mélangé à ce support. Un problème avec les plantes est que selon la méthode de séchage, la poudre final
n’aura pas toujours la même couleur (ce qui peut perturber le consommateur).-> Colorants

L’extrait sec est beaucoup plus concentré en principe actif que la poudre de départ mais cela n’est pas
toujours le cas. Par exemple, il est possible d’obtenir un extrait sec à 4% de principe actif alors que la poudre
de départ était à 6% de principe actif (Boldo). La maltodextrine coûte probablement moins cher que la
plante, et beaucoup de maltodextrine sera alors introduite.

L’intérêt est que le produit sera plus biodisponible (pas emprisonné dans les cellules végétales) et on choisit
la gamme de principes actifs de l’extrait que l’on désire. Dans les phytomédicaments, ces nébulisas étant des
poudres, ils sont très faciles à manipuler en pharmacie (gélules, comprimés). Il est aussi possible de
standardiser en fonction de la quantité de maltodextrine utilisée.

- Si l’activité de la drogue est liée à un constituant actif ou à un nombre restreint de PA : Il est plus
rationnel d’aller au-delà de la production d’un extrait brut et d’isoler à l’état pur ce ou ces
constituants actifs surtout si ceux-ci sont bien connus au niveau de leur structure ou s’ils présentent
des risques de toxicité.
On n’emploie plus l’extrait brut de Digitale, on emploie la digoxine mais par contre on emploie encore des
extraits bruts de Belladone en magistrale. On préfère la morphine à l’opium.

- Si l’activité de la drogue est liée à la présence d’un mélange complexe de différents constituants :
C’est le cas quand on ne connait pas bien les principes actifs, on connait la phytochimique mais on
n’est pas surs que ce soient vraiment les principes actifs.
On isole les principes actifs et on les test sur les animaux. On voit que le PA est moins actif que la drogue
dans son ensemble : Synergie entre les constituants. Comme on ne sait pas ce qu’il y a dedans, on utilisera
des extraits plus ou moins purifiés (Ginkgo, Valériane, Passiflore, Mélisse, Houblon,…).

Séparation des principes actifs :

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Le choix du solvant est important. En fonction du type de solvant, on extrait tel ou tel type de substances en
fonction de la polarité. Le choix adéquat du solvant permettra d’avoir des extractions pures. Si on doit
séparer les principes actifs, il existe toute une série de techniques de séparation :
- Séparation par mécanisme de partage (contre-courant) : Ampoule à décanter, chromatographie
liquide à contre-courant
- Distillation fractionnée (constituants volatils) : Séparer la gamme de substances ou la substance qui
nous intéresse (ex : éliminer l’extrait thussigène de l’eucalyptus)
- Distillation moléculaire ou à court trajet : Isoler la caféine à partir de grain de café (température bien
précise)
- Libération fractionnée à partir de mélanges de substances présentant des caractères physico-
chimiques différents : Par exemple, les alcaloïdes n’ont pas le même pKa donc on peut séparer telle
ou telle famille en fonction du pH.
- Chromatographie : Techniques de purification les plus coûteuses (phases mobiles chères)
- Cristallisation fractionnée : En choisissant le milieu, on peut avoir des cristallisations spécifiques. C’est
la méthode la moins coûteuse mais elle est très difficile à mettre en œuvre :
• Dissolution de l’extrait brut
• Ajout du mélange de solvants adéquat
• Initiation de la cristallisation

- Méthodes découlant de particularités structurales des métabolites (ex : les alcaloïdes) : Certains ont
des charges positives et d’autres pas. On peut alors imaginer des méthodes de séparation en fonction
de ces particularités structurales.

Petite parenthèse du prof qui raconte sa life : Il existe une multitude de petits producteurs qui vendent les
plantes médicinales à des semi- grossistes puis à des grands grossistes avant d’arriver au grand marché des
plantes médicinales. Les sacs sont ouverts donc aucune attention au risque de contaminations mais les
plantes ont l’air bien triées, séchées et propres, mais il faut toujours se poser des questions sur la manière
dont elles ont été séchées, traitées ! Des petits producteurs peuvent sécher les plantes à même le sol, sur
les trottoirs.

Exemples d’extraits de phytomédicaments faits à base de plantes :

- Gingko Biloba L. : Le rendement est de 1 :50 seulement, il faut 50 kg de plante pour arriver à faire 1
kg d’extrait. On a donc un très faible rendement d’extraction. L’extrait est doublement standardisé
en flavonoïdes (24%) et en gingkolides (6%) -> Compliqué. On a une élimination des acides
gingkoliques au cours de la fabrication (ils sont potentiellement allergisants et irritants).
- Hypericum perforatum L. : On ne sait pas ce qui est réellement actif dans cette plante mais
l’hypéricine et la pseudo-hypéricine (dimère d’anthraquinones fluorescents) ont été les premiers
extraits et identifiés. De plus, il s’agit de composés rares au sein d’autres plantes, on les a donc rendus
responsable de l’activité. Mais on a découvert de plus en plus de dérivés très peu polaires qui
sembleraient plus actifs.

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Ils marchent au niveau des neurotransmetteurs, de la recapture de la sérotonine, de la catécholamine, de la


dopamine et de la noradrénaline. Ce sont des substances très peu polaires ce qui leur permet de passer la
BHE. Dans l’extrait sec brut de millepertuis, il y a des procyanidols (-> Biodisponibilité accrue qui contribuent
à mettre les PA en solution). Il vaut donc mieux utiliser l’extrait brut que de le purifier.

Le millerpertuis a une activité antidépressive similaire au prozac (un des antidépresseurs les plus connus).
Le problème est qu’il est en vente libre partout -> Questions de santé publique. De plus, il n’est pas
standardisé et l’informaiton concernant les hyperforines n’est pas souvent présente.

- Valeriana officinalis L. : Ses constituants actifs ne sont pas complètement définis. Il y a une synergie
d’action (on a donc un problème au niveau de la standardisation). Il y a mise sur le marché d’extraits
à l’activité pharmacologique particulièrement variable.

Cette plante facilite l’endormissement mais cet effet met 2 à 3 semaines à s’installer sans comprendre
pourquoi. On connaît bien la phytochimie mais aucun des PA n’explique les propriétés de la plante. On pense
donc que c’est une synergie, elle a été démontrée.

- Coffea spp : La méthode d’extraction modifie la composition de l’extrait de café. Il influence la


cholestérolémie. C’est l’extrait végétal le plus consommé, le café a une composition très complexe.
Il y a une torréfaction des grains de café qui fait apparaître de nouveaux composés différents.

Une torréfaction n’est pas forcément reproductible, il est difficile de prévoir les substances présentes dans
un grain de café. Dans une tasse de café, il y a entre 20 et 30 000 constituants. Des polymères apparaissent,
des produits d’oxydation, des nouveaux composés. Il y a notamment 200 à 300 mutagènes et 200 à 300
antimutagènes.

La méthode d’extraction modifie la composition du café. Pour le café à la belge (percolateur + filtre en
papier), le filtre va absorber certaines substances (notamment les diterpènes). Dans l’expresso (eau
bouillante sur marc), il n’y a pas d’absorption des diterpènes. Ceux-ci sont hypercholestérolémiants.

B. Extractifs particuliers :

Les extractifs particuliers sont des substances exsudées, qui sont émises par le végétal et que l’on peut
récupérer directement sans devoir faire une extraction solvant.

Huiles essentielles :

Arômes :

L’arôme concerne tout principe odorant soit qui a pour origine des substances naturelles (HE) soit engendré
par un processus physico-chimique (cuisson par la réaction de Mayar entre les sucres et les protéines qui
font apparaître des produits volatils, odorants mais aussi des colorations à la nourriture cuite. Il y a apparition
d’arômes.
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Les réactions chimiques qui font apparaître de nouvelles substances odorantes ou enzymatiques
(fermentation par la cannelle qui fait apparaître le cinnamaldéhyde et l’eugénol, ou la fermentation pour la
vanille). Le glucosinolate donne les arômes de la moutarde ou des hétérosides cyanogènes. On fait alors la
différenciation entre les huiles essentielles préformées et celles qui ne le sont pas. Dans le cas échéant, les
huiles essentielles sont produites lors de la fabrication.

Eau aromatique :

Cela correspond à la phase aqueuse de l’hydro distillat (HE et phase aqueuse) plus ou moins saturée en huile
essentielle. Elle peut être utilisée telle quelle (= Hydrolat, ex : Eau de rose, eau de fleur d’oranger,..), c’est la
phase aqueuse de l’hydrodistillation.

Elle peut être renvoyée dans le circuit d’extraction (= Cohobage), on peut réemployer la phase aqueuse pour
extrait un second lot de la même plante. Comme la phase aqueuse est déjà saturée en HE, il y aura moins de
perte dans la 2ème extraction. Quand on a une huile essentielle qui a une haute valeur ajoutée (beaucoup de
plante pour 1kg d’HE), cela vaut la peine de récupérer à partir de la phase aqueuse.

Elle peut aussi être extraite par un solvant volatile, on pourra faire une extraction liquide-liquide et agiter
cette phase aqueuse avec un solvant. On distille/ enlève le solvant pour récupérer l’huile essentielle.

On va retrouver en pharmacie certaines préparations qui sont des hydrolats, ce sont simplement des phases
aqueuses saturées en huile essentielle. Rectification : on redistille et on élimine certaines fractions (terpène
insaturé́ non oxygéné́ (= hydrocarbure insaturé́) car il s’oxyde facilement donne des odeurs désagréables et
pose problème car ils sont tussigènes (tousse) dans l’HE eucalyptus. On doit donc rectifier pour éviter cela.

Les huiles essentielles :

Huile essentielle = Ensemble des constituants volatils que l’on peut obtenir à partir d’une plante.

• Huile essentielle au sens pharmaceutique :

Elle ne peut être obtenue que par hydrodistillation (entraînement par la vapeur) ou par expression à froid
du péricarpe de certains Citrus (c’est la seule exception).

• Huile essentielle au sens cosmétique, parapharmaceutique et agro-alimentaire :

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Cela inclut également les produits obtenus à l’aide de solvant, par hydrodistillation et par d’autres procédés
(fluides supercritiques, dissolution dans les corps gras, enfleurage).

Aujourd’hui, la méthode d’utilisation des huiles essentielles est de


faire de la micro-encapsulation (cfr schéma à gauche). On réalise une
émulsion H/E, les HE sont des agents tensioactifs et elles vont être
dispersées dans une phase aqueuse (qui contient un polymère
dissous, souvent un polyholoside).

L’opération consiste à pulvériser l’émulsion par une pompe dans une chambre de nébulisation (atomiseur).
Avec la chaleur, la phase aqueuse va s’évaporer et le polymère qui est dedans va se refermer en microcapsule
qui va contenir l’HE. Cette HE va tomber dans l’appareillage et être récupérée. Les particules font de 1 à 150
microns, elles présentent donc une belle capacité rhéologique et elles sont plus faciles à mettre en gélule.

Avantages : L’HE est comprise dans la capsule et sera stabilisée car à l’abri des phénomènes oxydatifs et de
l’humidité (très bonne conservation). En pharmacie, la poudre est très utilisée pour faire des gélules, des
comprimés,… De plus, la micro-encapsulation permet de cacher le goût de l’HE. C’est un procédé
économique rapide, que l’on peut faire en continu et à des températures pas trop élevées (limitation de la
dégradation thermique). Il n’y a pas d’utilisation de solvant organique.

Les papiers « carbone » sans carbone contiennent des microcapsules d’encre derrière la feuille, qui cassent
lorsqu’on passe le Bic sur le papier et cela permet de recopier sur la feuille d’en- dessous.

Des micro-capsules ont également été cousues dans les sous-vêtements pour dégager un parfum avec le
mouvement et le parfum va se dégager pendant une longue période.

Ces microcapsules (contenant de l’HE de marronnier d’Inde) sont finalement retrouvées dans les bas à varice
(bas de contentions) qui contiennent une substance à activité facteur P, le fait de marcher simplement avec
ces bas va casser les micro-capsules et les substances vont être relarguées pendant un temps assez long.

Les résines :

Définition : Produits amorphes de nature chimique complexe (souvent terpénique, polyisoprénique)


transparents ou translucides, durs à température ordinaire, insolubles dans l’eau et solubles dans l’éthanol
(alcool), ils sont élaborés dans les tissus sécréteur. Elles peuvent exsuder naturellement (suite à une blessure
pour permettre le colmatage de la blessure et régénérer le tissu affecté). La localisation est fréquemment
associées à un caractère taxinomique :

- Apiaceae (canaux sécréteurs)


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- Convolvulaceae (cellules isolées particulières)


- Euphorbiaceae (canaux laticifètes)
- Moraceae (poils sécréteurs)
- Styrax benjoin (pas d’appareil sécréteur pré-existant, récolte par gemmage, les appareils sécréteurs
apparaissent lorsqu’il y a une seconde lésion de l’arbre).
- Conifères (oléorésine physiologique qui s’écoule naturellement si on lèse l’arbre et pathologique qui
se met en place suite à une série de lésions, elle est beaucoup plus abondante que la physiologique).

Elles sont souvent sous forme d’oléorésine = Mélange de résine et d’huile essentielle. Elles sont donc
partiellement entraînable à la vapeur d’eau grâce à la présence d’huile essentielle.

Baumes = Oléorésines particulières renfermant une proportion importante d’acides benzoïque et


cinnamique et de leurs esters. Parfois ils sont sous forme descristaux d’acides benzoïque et cinnamique car
les concentrations sont très importantes. En pharmacie, il existe le baume de Tolu qui a des propriétés
antitussives et est retrouvée dans le sirop de Tolu, baume du Canada.

Gommes-résines et oléogommes-résines : Les résines peuvent s’associer avec des gommes (polyholosides)
ou peuvent aussi s’associer à la fois à de l’huile essentielle et à des gommes (oléogommes-résines). Certaines
gommes-résines et glucorésines sont partiellement solubles dans l’eau (car partie polaire) grâce à
l’association avec les sucres qui permettent d’augmenter la solubilité dans l’eau.

Glucorésines = Résine sous forme d’hétéroside, association chimique avec des sucres ou des chaînes
osidiques.

Obtention des résines :

- Extraction par l’éthanol et précipitation par addition d’eau à la solution éthanolique : Par exemple,
la résine de Podophyllum (lignanes) utilisée contre les verrues et les condylomes est extraite des
racines par de l’alcool. On ajoute de l’eau pour précipiter la résine. On extrait de la même manière la
résine du Chanvre indien.
- Gemmage (arbres) : Incision dans le végétal pour que la résine s’écoule. On place un récipient qui va
recueillir cette résine. On passe
régulièrement rafraîchir la lésion
pour récupérer au fur et à mesure la
résine. On augmente le rendement
en traumatisant les tissus
(pulvérisation d’une solution diluée
d’H2SO4 pour irriter encore plus les
lésions). La résine peut être purifiée
en étant dissoute dans l’éthanol, puis
ajout d’eau et on fait cette opération
plusieurs fois.
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Chanvre indien :

Plusieurs centaines de constituants se retrouvent dans le chanvre indien. La biosynthèse donne des dérivés
carboxyliques (cannabidiol carboxylique) et la dernière étape consiste en une décarboxylation qui donne le
cannabidol (c’est pareil pour les autres constituants, on les décarboxyle en fumant).

L’activité du cannabis est surtout représentée par le Delta 9-THC, les autres sont à l’état de traces et
semblent dépourvus d’activité biologique. Le cannabidiol n’est pas retrouvé dans toutes les variétés de
cannabis. Il a pour propriété d’inhiber les angoisses que déclenche le THC. En fonction de la teneur en THC,
on distingue différentes variétés :

- Chanvre de type drogue (moins de 1% de cannabidiol) : Il pousse en zone chaude et produit beaucoup
de résine
- Chanvre de type fibre textile (très faible teneur en THC, inférieur à 0,1%) : Dans nos régions (zone
tempérée)
- Chanvre intermédiaire (riche en THC et cannabidiol CBD) : Zone méditerranéenne

La transplantation d’un type vers une autre zone climatique change le chanvre. En effet, il peut évoluer en
fonction des zones climatiques mais ce n’est pas général, on peut le conserver. Le cannabis peut parfois se
retrouver avec 20 fois plus de THC qu’avant.

Dans le chanvre indien, on a l’utilisation de l’herbe, la marijuana qui viennent des sommités fleurifères des
pieds femelles qui sont peu concentrées en THC (2 à 6%). La résine est appelée le Haschich, c’est la forme
concentrée (5 à 20%). La forme très concentrée en THC est faite par extraction à l’alcool de la résine, on
obtient ainsi l’huile de cannabis avec plus de 50% de THC. Elle est utilisée sous forme de goutte pour les
cigarettes.

Les exsudats et inclusions polyholosidiques :

Les polyholosides sont opposés aux résines et sont appelés gomme/mucilage car ils sont solubles dans l’eau
et insolubles dans les alcools.

Substances amorphes polyholosidiques : Gommes, mucilages :

Elles sont sécrétées et accumulées dans des cellules spécialisées (= Cellules à mucilage). Elles permettent la
protection à la suite d’un traumatisme. Les gommes sont aussi produites à la suite d’un traumatisme, cela
colmate la plaie et permet la régénération des tissus. Dans des milieux très secs, cela va permettre aux
végétaux de stocker de l’eau.

La gommose (= Apparition de gommes) peut être formée dans la région cambiale de manière progressive
(lente, ex : Gomme arabique) ou immédiate (ex : Gomme adragante).

Les gommes sont des polymères complexes, des hétérosides tridimensionnels ramifiés. Ce sont des
polymères qui contiennent des acides uroniques (anionique) donc ils ont une charge nette négative à pH
physiologique. Elles sont solubles dans l’eau et insolubles dans les solvants organiques. On obtiendra donc
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des solutions visqueuses ou des gels (précipité par l’éthanol). Il y a utilisation en agro-alimentaire en tant
qu’excipients pharmaceutiques (gélifiant, viscosifiant,…).

Obtention des gommes :

On fait une incision artificielle (même pratique que pour le gemmage) et on vient récolter régulièrement le
produit d’exsudation. Parfois on retrouve des matières premières qui sont appelées gommes mais qui sont
en fait des farines (= Produits de l’endosperme). La gomme caroube (diluant, viscosifiant en pharmacie car
elle est riche en polyholosides) est en fait la farine du caroubien.

Les latex :

Liquide exsudant :

Il exsude après incision des canaux laticifères ou des canaux pseudo-laticifères. Le latex est une émulsion
liquide (huile dans eau). La phase dispersée est constituée soit :

- De polyisoprénoïdes (le plus fréquemment)


- D’autres composés terpéniques (tels que des huiles essentielles, des saponosides, des diterpènes
tétracycliques)
- De métabolites non terpéniques tels que les alcaloïdes, lipides, protéines, enzymes protéolytiques

Exemples :

- Caoutchouc (latex des Hevea)


- Enzymes protéolytiques (latex de Ficus sp et de Carica papaya, riches en enzymes protéolytiques,
utilisées en alimentaire pour attendrir la viande)
- Opium (latex desséché de Papaver somniferum)
- Latex de nombreuses Euphorbiacées qui contient des diterpènes promoteurs de tumeurs donc
induisent des problèmes toxicologique

L’opium :

C’est une herbe annuelle cultivée dans un environnement tempéré chaud et tropicaux, grande fleur solitaire
blanche rose ou pourpre. La concentration en alcaloïde dépend des conditions écophysiologiques. De plus,
la concentration varie au cours de la journée car la concentration en eau change au cours de la journée.

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On incise les capsules au moment de la maturation. Il faut inciser les pseudos laticifères sans aller trop
profond sinon l’alcaloïde s’écoule à l’intérieur. Une seule incision suffit dans n’importe quel sens (horizontale
ou verticale). Le latex est blanc et laiteux et va aller
vers le brun. Le latex est moulé en balle enrobé de
feuilles d’opium, on obtient les pains d’opium.
L’opium frais est jaune à brun, relativement
plastique et au fur et à mesure devient plus dur et
cassant.

La production pharmaceutique se fait à partir de la


paille de pavot. On extrait les alcaloïdes à partir de
l’entièreté de la plante. Le pays numéro 1 de la
production d’opium est l’Afghanistan. Le
producteur d’opium médicinal est l’Inde mais la
paille vient d’un peu partout.

99% de l’Opium va être converti, on va faire


de la codéine, de l’éthylmorphine de la
pholcodine. On a recherché des espèces de
pavot qui produisent moins de morphine mais
plus d’autres alcaloïdes. On essaye également
de faire de la synthèse de morphine en
laboratoire (in vitre à partir de cultures
cellulaires). A partir de fraction de latex
d’Hévéa et d’enzyme de Papaver, on arrive à
produire des alcaloïdes. Il y a une quarantaine
d’alcaloïdes, on peut les classer en 3 groupes :
Morphinane, benzylisoquinoléines, rupture. Papaver somniferum est la seule espèce à arriver jusqu’à la
morphine, dans d’autres espèces on retrouve la thébaine.

Ces alcaloïdes sont en combinaison avec l’acide méconique (= acide organique) qui forme donc des sels et
donne une coloration rouge avec le chlorure ferrique. L’alcaloïde majoritaire est le morphine qui se trouve
majoritairement dans la capsule de la plante.

On a dans l’organisme humain des récepteurs à la morphine. On se demande donc s’il y a des molécules
endogènes capables d’activer nos récepteurs. On a ainsi trouvé des peptides « endorphines » (qui a une
longue durée d’action) et enképhaline (= Peptide morphinomimétique à courte durée d’action) qui sont
produits naturellement et vont se fixer sur les récepteurs morphiniques.

L’Opium a des propriétés analgésiques et d’anti-douleur qui se manifestent chez l’homme. Dans d’autres
espèces, il a des propriétés stimulantes. Seul l’énantiomère lévogyre est analgésique. Cet effet fait intervenir
une série de récepteurs morphiniques. Les ligands naturels de ces récepteurs sont des peptides.
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La morphine remplace les ligands au niveau des récepteurs, cela explique le phénomène de tolérance et de
dépendance. Quand on donne de la morphine, on diminue la synthèse endogène des endorphines. Comme
on en synthétise moins, il faut prendre plus de morphine pour occuper les récepteurs. Le sevrage ne
s’accompagne pas directement de la synthèse endogène des endorphines, cela se traduit par des réactions
physiologiques importantes, des douleurs diffuses,…

La Met-enképhaline est un peptide avec un chaînon azote-phénol dans une orientation particulière qui est
responsable de l’effet morphinique par fixation sur le récepteur. Ces peptides servent en mécanisme de
réponse et d’adaptation à la douleur suite à la coupure d’un bras et permet par exemple de s’enfuir. C’est
un mécanisme d’adaptation qui permet de bloquer la douleur dans des conditions invalidantes.

L’héroïne (= Morphine sur laquelle on a fait de l’acétylation CO-CH3) est encore plus puissante que la
morphine comme anti-douleur mais est beaucoup plus dangereuse. La méthadone modifie très peu les effets
psychodysleptiques. La gélule de méthadone est constituée de gomme arabique. Quand le drogué essaye de
faire une solution avec la gomme arabique, cela devient tellement visqueux que ce n’est pas injectable.

La codéine est un antitussif très puissant et un antidouleur (elle est déméthylée au niveau du foie pour
former de la morphine qui est analgésique). Elle est souvent associée avec le paracétamol (vente n°1 en
Belgique). L’action antitussive est centrale. La thébaine n’a plus aucune activité analgésique, on l’emploie
comme antagoniste de la morphine (intérêt pour l’hémisynthèse).

La papavérine n’a plus aucune propriété morphinique (sur le SNC), c’est un spasmolytique qui relâche les
fibres musculaires lisses au niveau des vaisseaux des territoires cérébral, pulmonaire et périphérique. Elle
est utilisée comme vasodilatateur coronarien. La noscapine est un antitussif très puissant qui n’a pas d’action
analgésique ni narcotique. Il est très employé dans les préparations contre la toux. Cependant, de faibles
propriétés tératogènes ont été démontrées, il est donc de plus en plus abandonné. La molécule se lie à la
tubuline et bloque les cellules en mitose (colchicine podophyllotoxine) -> Traitement anti-cancéreux ?

La narcéine est un hypnotique analgésique local, antitussif moins toxique que la morphine qui fait partie
aussi des alcaloïdes qui étaient fort utilisés. On suppose que les joggeurs sont accros à leurs propres drogues
endogènes qui est produite lors des conditions de souffrance.

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Les esters de phorbol du latex :

La croissance et la différenciation cellulaire dépendent de l’action coordonnée de gènes proto-oncogènes


(promouvant le cycle cellulaire), gènes suppresseurs de tumeur (inhibant le cycle cellulaire) et de gènes des
cyclines et protéines apparentées (régulant le cycle cellulaire).Toute mutation dans un de ces gènes est
particulièrement dangereuse pour la cellule.

Dans les euphorbiacées, on a des diterpènes (C20) particuliers qui sont des esters de phorbol, ils
interviennent dans le processus de carcinogenèse qui comprend 3 étapes : Initiation (dommage de l’ADN qui
est irréversible), promotion (modification épigénétique qui est une étape réversible) et une étape de
progression (induit un phénotype tumoral). Ces esters seraient promoteurs de tumeurs. Plusieurs
hypothèses existent : Processus multi-étape avec accumulation de mutations et/ou expression anormal de
certains gènes.

1. Initiation : La molécule subit une action carcinogène (UV,…) qui n’est pas bien réparée et des
mutations ponctuelles (délétion, modification du cadre de lecture,…), il y a développement en
formant un clone cancéreux. Tant que ce clone cancéreux est là, il ne se développe pas plus vite que
les cellules environnantes.
2. Promotion : Épigénétique, réversible, elle consiste en une altération des voies de transduction,
altération d’expression de gènes, altération de la différenciation cellulaire (différents phénomènes).
Elle intervient dans tous les évènements qui jouent un rôle dans la transduction de signal. Il y a pleins
de modifications phénotypiques. Dans certains cas, le cancer va vers la progression.
3. Progression : Modifications génétiques et irréversibles, on voit apparaître le phénotype tumoral,
croissance des cellules

Les agents cancéreux viennent endommager et il y a un besoin de mécanismes extérieurs (comme l’ester de
phorbol qui est un promoteur de tumeur). Il est probable que se succèdent plusieurs cycles chez l’humain
(qui est toujours en contact avec le promoteur). Dans la naissance d’un cancer, il n’y a pas que des
évènements mutagènes. L’ADN dans la cellule est compact et il est très bien protégé. Il y a des zones de
l’ADN un peu déroulées (souvent transcrit). Ces gènes sont plus exposés aux dommages, on aura donc plus
facilement des mutations. Si il y a une mutation dans cette zone, on en aura plus facilement par après.
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Ce sont également des substances qui ont permis de comprendre le processus de carcinogenèse qui est très
compliqué car on a des dégâts que l’on répare et d’autres pas et qui peuvent progresser vers le cancer. Ce
sont des produits naturels qui ont permis de mieux comprendre ce qu’il se passe lors de la carcinogenèse.

Ils permettent également de suspecter des produits alimentaires que l’on consomme en permanence et qui
peuvent jouer un rôle de promoteur de tumeurs et induire des phénotypes cancéreux. Pas mal
d’Euphorbiacées sont utilisées en médecine traditionnelle mais elles ont un effet carcinogène.

Les goudrons :

Ce sont des produits qui ont disparu de la pharmacie aujourd’hui. Ils sont obtenus par pyrogénation (= Brûler
en l’absence d’oxygène). Ils proviennent de différents végétaux contenant des huiles essentielles et/ou des
résines (goudrons de Pinus sp ou Juniperus oxycedrus utilisés en thérapeutique. Ils peuvent être obtenus
aussi par distillation sèche de la houille (on va distiller par distillation sèche et obtenir un liquide noir appelé
goudron).

Huile empyreumatique = Huile essentielle d’entraînement , huile de décomposition car odeur de brulé de
gourdon

Hydrodistillation du goudron = Huile d’entraînement : A partir de ces goudrons, on peut également faire un
entraînement à la vapeur et on obtient une huile essentielle qui sent le brûlé et qui a une odeur particulière.
On a les huiles essentielels de hêtre (créosote), de bouleau, de pin et de genévrier. La composition est
extrêmement complexe.

Ces goudrons étaient utilisés en dermatologie contre la gale ou les infections de la peau. Ils peuvent être
utilisés en médecine parallèle mais ne le sont plus en médecine conventionnelle. Les polyaromatiques sont
de très bons carcinogènes, on arrête donc de les utiliser.

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Chapitre 2 : Aspects réglementaires


Définitions :

- Produit d’origine végétal : Produit issu du règne végétal utilisé tel quel ou après un procédé de
production approprié. On l’utilise comme matière première d’origine pharmaceutique. On le définit
de manière non ambigüe : Utilisation de la dénomination latine avec un binomial latin (genre,
espèce). Il ne faut pas oublier de préciser la variété et de définir le parrain botanique pour savoir à
quelle nomenclature on se rattache.
- Drogue végétale : Plantes ou parties de plantes qui peuvent être entières, fragmentées, en poudre,..
Elle est le plus souvent utilisée à l’état desséché et parfois à l’état frais dans un but thérapeutique.
Les extractifs particuliers (baumes, sucs, liquides d’exsudation,..) sont également considérés comme
des drogues végétales par extension. En effet, un suc n’est pas une partie de plante, c’est le jus
d’expression mais par extension on les considère comme des drogues végétales. A partir de ces
drogues végétales, on peut faire des préparations.
- Préparations à base de drogues végétales : Une préparation est obtenue en soumettant les drogues
à des traitements comme des extractions, de la distillation, de l’expression, du fractionnement, de la
purification avec notamment des étapes de concentration. Toutes ces préparations sont par exemple
des teintures, les extraits, les HE, les huiles grasses et certaines poudres titrées.

Si l’on a une poudre de Belladone, c’est une drogue végétale. Si on a une poudre de Belladone titrée en
alcaloïdes avec 9% d’alcaloïdes, c’est une poudre titrée et c’est une préparation à base de drogue végétale.

Corollaire de ces définitions :

Quand on a un composant isolé chimiquement à l’état pur ou à l’état de mélange, ce n’est pas considéré
comme des préparations à base de drogues végétales. Si on a une poudre de morphine, la morphine est
obtenue par extraction de la drogue végétale mais la morphine ne fait pas partie des préparations à base de
drogue végétale, elle fait partie des produits chimiques et va rentrer dans la législation des chimiques tout
comme la codéine.

Cette législation sur les produits naturels couvre les extraits bruts, dès que l’on a des produits purifiés, on
arrive dans la législation des chimiques. Ce n’est pas parce que c’est extrait d’une plante que ce n’est pas un
produit chimique au sens de la législation. Quand on fait une préparation dans laquelle on mélange de la
codéine avec de la thébaïne, même si cela vient de la même plante, on mélange 2 produits chimiques et on
a une préparation à base de produit chimique. Le produit pur n’est pas une préparation d’origine végétale.

Quand on fait une préparation/ une forme pharmaceutique à partir de ces produits naturels, le principe actif
c’est l’extrait dans son ensemble. Si on fait des comprimés avec un extrait de passiflore, on fait soit des
comprimés à 300 mg d’extrait de Passiflore, le principe actif sera les 300 mg d’extrait. Bien que l’on connaisse
les véritables principes actifs de la Passiflore mais le principe actif sera les 300 mg d’extrait mis dans les
comprimés.

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Si on fait une poudre/ Arkogélule avec 500 mg de poudre de Romarin par gélule, le principe actif sera les 500
mg de poudre de romarin employée. Les normes pharmaceutique seront employées sur les 500 mg de
poudre de romarin. Cela veut dire que le principe actif, c’est la drogue ou l’extrait brut dans sa totalité. Il est
indispensable de s’assurer de leur conformité :

- Monographies concernant les matières (Pharmacopée Européenne, monographies de firmes)


- Documentation et contrôle des préparations + Etudes de stabilité
- Ce qui est fait pour le médicament classique doit être fait pour le phytomédicament

Avantage :

Il y a des plantes pour lesquels on ne connaît pas les


substances actives mais on traite de la même
manière. C’est l’extrait brut qui est la substance
active, donc toutes les plantes. Vont être traitées de
la même façon.

Les plantes ou les extraits sont retrouvés sous différentes formes en pharmacie :

Cela peut tout d’abord être un médicament


classique ou enregistré comme un autre
médicament. Cela peut être un médicament
enregistré suivant la législation comme
médicament à usage bien établi. Cela peut
également être enregistré sous la législation
médicament-remède traditionnel.

Chacun de ces médicaments à base de plantes


ont des caractéristiques particulières. On peut
également trouver comme complément
alimentaire (=Novel-food) mais ici on se retrouve dans une législation alimentaire, donc totalement
différente. On peut également retrouver des plantes sous la législation accessoire médical (= medical
device).

On peut également retrouver des plantes sous forme de cosmétiques, encore une autre législation. En tant
que pharmacien, on peut retrouver ces plantes sous forme de matières premières pour faire des
préparations magistrales à l’officine.

On retrouve donc différentes formes avec différentes législation qui ont des normes réglementaires
totalement différentes, c’est un niveau de sécurité extrêmement différent.

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Ce statut de matière première fait que ce sont des substances utilisées par le pharmacien pour ses
préparations. Le pharmacien ne peut acheter ses matières premières qu’auprès de firmes enregistrées.
Avant, on pouvait les préparer sois même mais plus maintenant, c’est interdit. Ces matières premières sont
utilisées que pour 2 types de préparations :

- Magistrale : Préparation extemporanée faite en réponse à la prescription d’un médecin, donc faite
pour un seul patient
- Préparation maison : Sirop maison, les pommades maisons pour les vergetures, pilules contre la
toux : ce sont les préparations officinales vendues comme des produits de comptoir.

Ces matières premières peuvent être des plantes, des extraits secs, des extraits fluides,.. Pour ces matières
premières, la législation est différente selon les pays. En Autriche, il n’y a pas d’enregistrement des matières
premières (le pharmacien utilise ce qu’il veut et il se les procure où il veut). En Italie, on ne peut utiliser que
des produits écrits dans la Pharmacopée Européenne. En Belgique, on prend que des produits de la
Pharmacopée ou enregistrée par les firmes qui sont enregistrées au ministère sur dossier sans être dans la
pharmacopée. La firme développe une monographie qui ressemble à la Pharmacopée Européenne. Cela
reste connu au niveau du ministère.

Enregistrement des produits d’origine naturelle :

Matières premières :

Le pharmacien est toujours responsable des matières premières qu’il emploie. Cependant, depuis 1997,
l’obligation d’analyse est remplacée par un contrôle de conformité. Pour le fabricant, toutes les productions
doivent être réalisées aux normes GMP. Toutes les matières premières doivent avoir soit un numéro
d’autorisation, soit un certificat d’analyse.

Matières premières autorisées (le conditionnement comporte un numéro d’autorisation) :

- Matières premières pharmacopée (De la pharmacopée officielle correspondant à l’état actuel des
connaissances scientifiques)
- Matières premières autorisées après acceptation d’une monographie introduite par le fabricant.
- Pour les préparations magistrales et officinales (« maison »)

Matières premières non autorisées avec certificat d’analyse :

- Normes du fabricant
- Uniquement pour les préparations magistrales

Quand on emploie des matières premières, comme pour tout produit que le pharmacien délivre, on est 100%
responsable de ce que l’on délivre. Jusqu’en 1997, le pharmacien d’officine avait l’obligation d’analyse et
devait vérifier toutes les substances qui entraient dans son officine pour en vérifier l’identité (réaction de
coloration CCM, microscopie,…).

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En 1997, l’obligation d’analyse est remplacée par un contrôle de conformité (contrôle de papier). On vérifie
que la personne à qui on l’achète est contrôlée/enregistrée par le ministère (numéro de lot, date de
péremption,..) par un contrôle de conformité et une documentation.

Le pharmacien doit continuer à enregistrer toutes les matières qu’il achète et également la documenter. Le
contrôle de conformité suppose qu’il y a un système qui contrôle le fabricant. Depuis cette époque, les
fabricants doivent être enregistrés au niveau du ministère et doivent travailler dans les normes GMP (Good
Manufacturing Practices)/normes pharmaceutiques.

Cela stipule que toutes les matières premières doivent avoir un numéro d’autorisation = Certificat d’analyse.
Soit ces matières premières sont dans la Pharmacopée, soit elle ne le sont pas et le fabricant doit soumettre
un dossier analytique afin d’en développer une monographie. Une fois que la monographie du fabricant est
autorisée, cela peut être utilisé pour les préparations magistrales et officinales.

Il existe pour les matières premières non-autorisées des certificats d’analyse assez fantaisistes afin que le
pharmacien puisse quand même vérifier s’il y a eu des analyses. Ces matières premières sont réservées
UNIQUEMENT aux préparations magistrales (sécurité moins bonne, prescrit pour peu de patients).

Problème avec des plantes chinoises pour une préparation d’amaigrissement : La poudre de Stephania
contient des alcaloïdes et de la tétrandine (antagoniste calcique avec activité hypotenseur). Cela ne sert à
rien pour maigrir. La tétrandine est un alcaloïde (bis-benzyltétrahydroisoquinoléine). Il y a également
l’écorce de Magnolia (avec le magnoliol qui est une néo-lignane) qui est un anxiolytique, sédatif du SNC.

On a aussi l’extrait de Belladone à 2 mg qui ne sert à rien car les doses sont trop faibles. L’acétazolamide est
un diurétique avec donc une grosse élimination d’eau mais pas de graisse, il y a une perte de poids mais
inutile.

Il y a de plus souvent des purgatifs avec du Séné ou du Cascara. La flenfluramine et le diéthylpropilon sont
des coupes faims, ce sont des dérivés amphétaminiques où l’on a exalté l’effet coupe faim. Elles sont
aujourd’hui interdites dans les préparations pour maigrir.

Ce sont des substances tout de même excitantes, on ajoute donc le méprobamate qui est un sédatif pour
lutter contre l’effet excitant. La pseudoéphédrine est utilisée comme préparation pour le nez mais aussi
coupe-faim. L’aldoamphétamine est beaucoup plus excitante comme molécule et un purgatif anthracénique.

Chez les femmes qui ont pris ces pilules pour maigrir, on a découvert une malformation des reins (fibrose
interstitiel avec le tissu rénal qui devient fibreux). Elles se retrouvent maintenant sous dialyse ou avec la
nécessité d’une transplantation rénale. On a aussi constaté une apparition de problèmes cardiaques et des
cancers urinaires et des voies de la vessie.

Ce qui explique ceci est en fait qu’il y a eu une confusion. Les chinois vendaient le Stephania avec les noms
chinois et non avec le nom latin. L’abréviation du nom en chinois était Fang Ji et celui de l’aristoloche était
Fan Ji avec présence d’acide aristolochique qui présente des dérivés nitro-aromatiques qui sont extrêment
néphrotoxiques et cancérogènes.

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Au niveau de l’enregistrement, les plantes


peuvent être enregistrées comme
médicaments. Quand on veut un statut de
médicament, il faut un but thérapeutique
défini. Il faut également un dosage qui soit
suffisant pour avoir un effet thérapeutique
clair. Si l’on met une plante active à des
doses beaucoup trop faibles, on ne pourra
pas en faire un médicament.

Il faut également des revendications thérapeutiques, il existe 3 cas :

- Règlementations thérapeutiques démontrées par des études cliniques : On peut alors faire un
enregistrement classique donc d’un médicament classique.
- Revendications thérapeutiques bien établies : La plante est bien connue pour cet usage avec
énormément de littérature, on en fait un médicament à usage bien établi.
- Plante utilisée de manière traditionnelle : On document l’usage traditionnel et on en fait un
médicament à usage traditionnel.

Ce sont les statuts européens des médicaments.

Un enregistrement doit être


obligatoire, par exemple pour une
plante qui a des activités importantes
ou des risques connus.
L’enregistrement comme médicament
peut être un choix par une firme
pharmaceutique avec des études
cliniques (Ginkgo Biloba enregistré par
une firme pour en faire un médicament
pour les patients atteints d’Alzheimer :
Talonin® et est devenu obligatoirement
sous prescription).

Si on veut faire un enregistrement classique comme un médicament chimique, on doit documenter le dossier
qualité = Dossier chimico-pharmaceutique avec l’identité de la matière première, documentation de la
fabrication, normes de libération, durée de vie et essais de stabilités,… On doit également documenter la
pharmacologie (MOA) et la toxicité éventuelle du produit. Il y a en plus un dossier pharmaco-toxique avec
les études sur animaux et cutures cellulaires. On doit en plus documenter des études cliniques réalisées avec
le produit sur ses propres patients.
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La caractéristique de la procédure est que le dossier est soumis à un groupe d’expert, cela est donc
extrêmement long (4 à 12 ans) et extrêmement couteux (études cliniques). On doit respecter le format
standardisé de notice. Le médicament est limité aux indications approuvées (= indications prouvées par les
essais cliniques). Il y a également un système de pharmacovigilance mis en place, tout effet secondaire
apparaissant avec ce médicament va être répertorié par la firme puis rapporté au ministère.

Il n’est pas réellement possible de faire d’essais cliniques sur une plante médicinale, car une plante
n’appartient à personne et une autre firme pourrait utiliser les études cliniques faites, cela ferait perdre
énormément d’argent à la première firme. Il y a plein de plantes pour lesquelles on n’a pas de données
cliniques suffisantes -> Problème de santé publique.

Les enregistrements simplifiés


sont pour les produits à base de
plantes. En effet, le but est de
ramener ces plantes qui sont à
usage alimentaire dans un
circuit pharmaceutique
contrôlé. Des tas de plantes
sont connues depuis longtemps,
on peut donc se permettre de
simplifier la procédure.

Il existe 2 procédures :

- Procédure à usage bien établi : Cela est possible si la plante ou l’extrait que l’on veut enregistrer est
enregistrée comme médicament depuis au minimum 10 ans dans au moins un pays de l’Union
Européenne. Cela prouve que le produit existe en tant que médicament dans au moins un pays de
l’Union Européenne. Dans ce cas, le législateur considère que l’efficacité et la sécurité sont
démontrées.

Dans le dossier d’enregistrement, on va faire le dossier chimico-pharmaceutique pour prouver la qualité du


produit. Au niveau de l’innocuité, on va se contenter de documenter par une étude bibliographique et
également par la pharmacovigilance de ce produit, on ne doit pas faire d’expérimental. On peut se baser sur
les études cliniques de la bibliographie, donc le coût est très faible. La vérification de la qualité reste
indispensable. On est tout de même limité aux indications publiées dans la bibiographie.

- Procédure usage traditionnel : Pour les plantes qui ne sont pas enregistrées, elles sont vendues pour
un usage médical de supplément alimentaire depuis un minimum de 30 ans, n’importe où dans le
monde et qui est depuis au moins 15 ans dans l’union européenne.

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Pour ces produits, on doit fournir la qualité avec le dossier chimico-pharmaceutique complet et l’innocuité
à partir de la bibliographie (pas de pharmacovigilance car pas un médicament) et on est limité à des
indications symptomatiques. Cela soulage la fièvre mais ne soigne pas la grippe.

Caractéristiques de l’enregistrement sous une procédure simplifiée :

- Procédure toujours longue


- Coûteux
- Format standardisé de notices
- Limité aux indications approuvées (usage bien établi)
- Limité aux symptômes approuvés (usage traditionnel)
- Vendu uniquement en pharmacie
- Implémentation d’un système de pharmacovigilance
- Usage traditionnel : Les indications reliées aux concepts de médecine traditionnelle peuvent être
acceptées.

ATTENTION : Une traduction de ces termes complexes traditionnels en termes médicaux modernes doit être
évitée.

Ces procédures simplifiées restent cependant relativement longues et coûteuses (mais moins que les vrais
médicaments). Le format de notice reste toujours standardisé. Si l’on est à usage bien établi, on est limité
aux indications approuvées. Si l’on est limité à un usage traditionnel, on est limité aux symptômes approuvés.
Les médicaments sont donc en vente obligatoirement en pharmacie, avec implémentation au système de
pharmacovigilance.

Ce qui est totalement nouveau pour l’usage traditionnel, les indications reliées aux concepts de la médecine
traditionnelle peuvent être acceptées.

Par exemple, si on a une plante chinoise, et qu’en médecine traditionnelle on considère qu’elle améliore le
« chi », on indique cela dans les indications.Par contre, on ne sait pas traduire cela en termes médicaux. On
peut même indiquer les indications sur la boîte.

Chapitre 3 : Quelques exemples de médicaments « allégés »


Dormiplant :

- Valériane extrait sec de 160 mg (il faut 4 à 5 kilos de plante pour faire 1 kg d’extrait, dans l’éthanol
à 62%)
- Mélisse extrait sec 80 mg (il faut 4 à 6 kilos de plante pour faire 1 kg d’extrait, dans l’éthanol à 30%)

Songha (sous forme de dragées) :

- Valeriana officinalis radix extrait sec 120 mg (il faut 4 à 5 kilos de plante pour faire 1kg de plante)
- Melissa officinalis folium extrait sec 80 mg (il faut 5 kg de plante pour faire 1 kg de plante)

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Venoplant (comprimés enrobés à libération prolongée, aucun intérêt thérapeutique mais il faut vérifier la
norme dans le dossier) :

- Marron d’Inde extrait sec 263,2


mg (il faut 4,5 à 5 kg de plante
pour faire 1 kg d’extrait) dosé à
50 mg de glycosides
triterpéniques (exprimé en
aescine), il faut 263,2 mg de
l’extrait pour avoir 50 mg de
glycosides

Sedanxio (gélules) :

- Passiflora incarnata extrait sec


200 mg (il faut 5 kg de plante
pour faire 1kg d’extrait), dans
l’éthanol 60°

On peut également mettre sur le marché sous forme


d’aliment par la législation alimentaire qui est totalement
différente. D’après la directive de « food-supplement », une
plante doit être considérée comme aliment en interprétant
de manière prudente les effets physiologiques par rapport
aux effets pharmacologiques.

Il faut interpréter l’un par rapport à l’autre, car on ne veut pas


d’effet trop mais des effets physiologiques comme « facilite
l’élimination intestinale » et on « purgatif ». Celui qui veut
faire un supplément alimentaire doit être prudent en ne
mettant pas de plante trop puissantes sur le marché.

Il faut faire la distinction entre santé et maladie. En effet, avec un supplément alimentaire, on veut maintenir
la santé et prévenir la maladie et non soigner des pathologies. Il faut tenir compte de la dose et de la
concentration. Si on prend 50 mg d’extrait de séné, on facilite l’élimination par les intestins mais c’est
différent de 500 mg de Séné car l’effet serait plus important.

Le statut d’aliment est compliqué car avec la législation européenne, on prévoit :

- Les aliments ou ingrédients


- Les aliments pour but particuliers
- Les aliments fortifiés
- Le novel-food
- Les suppléments alimentaires
- Les functional-food

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A priori, les plantes médicinales sont retrouvées comme compléments alimentaires ou comme novel-food
(plantes qui n’ont jamais fait partie de notre alimentation). On a différentes possibilités avec les suppléments
alimentaires.

Chapitre 4 : Enregistrement des « produits d’origine naturelle » (suite)


Enregistrement comme nutriment (alicament) (capsules, comprimés, dragées, gélules, granules, cachets,
pilules, tablettes, sachets de poudre, ampoules buvables, flacons, compte-gouttes) :

1. On fait un simple dossier de 5/10/15 pages qui est une simple notification auprès de l’inspection des
Denrées alimentaires qui contient :

- La nature du produit
- La liste des ingrédients (qualitative et quantitative)
- Analyse nutritionnelle du produit et des données qualitatives et quantitatives

• Concernant les substances actives significatives connues ou des marqueurs (par unité et par portion
journalière)
• Concernant la toxicité
• Concernant la stabilité

- Étiquetage du produit
- Engagement à procéder à des analyses fréquentes et à des moments variables et à tenir les résultats
des analyses à disposition. On ne doit pas analyser tous les lots.

2. Il existe une liste de plantes toxiques interdites (liste négative) et une liste de plantes devant être
notifiées (liste pas vraiment positive car l’arrêté royal dit que si la plante n’est pas dans la liste, on
doit faire comme si c’était dans la liste). La liste comprend énormément de plantes médicinales qui
ne sont pas des aliments.

Ce n’est pas applicable aux bonbons, aux épices, aux aromates, aux concentrés pour limonades et jus, au
thé, au café et aux tisanes en cornet. Une fois notifié, il est possible d’appliquer un numéro de notification
sur l’emballage (PL N° de la firme/N° d’ordre du produit dans la firme, ce numéro est obligatoire sur les
factures, listes de prix, notes de livraison,…).

La législation belge sert de base pour les futures directives européennes. Il y a une législation particulière
qui concerne les préparations avec les plantes que l’on va retrouver sous forme pré-dosées. Les formes pré-
dosées sont les capsules, les comprimés, les dragées, les gélules, les granules, les cachets, les pilules,…

On a toute une série de formes qui sont typiquement des formes pharmaceutiques mais on va les retrouver
aussi dans les suppléments alimentaires. Toutes ces formes sont considérées comme pré-dosées dans
lesquelles on a une dose de la plante, on peut fractionner ce qu’il y a dans l’emballage à des doses qui sont
déjà prévues. Dans les formes pré-dosées, la législation ne comprend pas les bonbons à base de plantes.

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Si l’on veut mettre une plante sous une de ces formes en tant que supplément alimentaire, il suffit de faire
une notification auprès de l’inspection des denrées alimentaires.

3. On envoie ce que l’on veut mettre sur le marché et quelques jours plus tard on a la notification, ce
n’est pas un enregistrement.
4. On doit notifier la nature du produit, la liste des ingrédients, l’analyse nutritionnelle (lipides, glucides,
protides,..), données qualitative et quantitative sur les substances significatives connues ou avec des
marqueurs qui semblent intéressants d’un point de vue analytique. On doit également fournir des
informations sur la toxicité (via la littérature) et des données sur la stabilité.
5. On doit également fournir au ministère un exemple de l’étiquetage du produit et on s’engage à faire
des analyses fréquentes. On n’est pas obligés d’analyse chaque lot pour les suppléments alimentaires
(chaque médicament est analysé en pharmacie dans chaque lot). La sécurité est moins bonne pour
le pharmacien mais c’est acceptable.

L’arrêté royal a mis une liste de plantes toxiques qui ne peuvent être supplément alimentaire comme la
Belladone, la Digitale,.. Il donne aussi une liste de plantes pour lesquelles c’est obligatoire de notifier, c’est
le principe d’une liste positive.

Si on regarde cette liste, on voit énormément de plantes médicinales qui ne sont pas des aliments (qui n’ont
jamais été utilisées dans l’histoire pour se nourrir), ce sont réellement des plantes médicinales. Ce ne sont
pas des phytonutriments puisqu’ils n’ont jamais été aliments.

Par un caprice législatif, ces produits ces produits qui n’ont jamais été des aliments se retrouvent dans
l’enregistrement alimentaire. C’est pour cela que l’on est allés vers une nouvelle procédure d’enregistrement
qui est la procédure simplifiée.

Au départ, l’arrêté royal prévoyait que quand c’était notifié, on mettait un numéro sur la boîte mais
aujourd’hui en Belgique, on n’est plus obligés de mettre un numéro de notification sur un supplément
alimentaire. Cependant, des listes de produits notifiés sont consultables sur internet et mises à jour
régulièrement.

Donc si on a un supplément alimentaire, il


faut voir s’il est notifié sur la liste
consultable sur internet. Si ce n’est pas
notifié, le pharmacien ne sait pas le vendre
et si ce n’est pas écrit sur l’emballage il ne
peut pas le savoir tout de suite.

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Ces produits à statut d’accessoire médical sont nouveaux, ils sont mis sur la marché depuis 2 ans. C’est une
directive qui couvre les « medical device » : c’est quelque chose d’extrêmement large (définition sur la dia
page d’avant).

Accessoire médical = Pansements, sparadraps, pacemakers, prothèses de hance, thermomètre, appareil de


dialyses, appareil pour monitorer la fonction cardiaque, béquille, prothèses mammaires,.. Des moyens
pharmacologiques peuvent assister le dispositif médical.

Par exemple : Dans les prothèses de hanche, il y a les ciments pour mettre la prothèse. Ceux-ci sont associés
à la gentamycine qui empêche la formation de bactéries. Ces produits servent à faire tenir la prothèse donc
ce sont des accessoires médicaux. La gentamycine a une fonction ancillaire (= secondaire), c’est donc un
accessoire médical.

En se basant sur cette définition, on met en place des produits à base de plantes sur le marché. Si la fonction
première n’est pas pharmacologique, c’est un accessoire médical et tout ce qui l’accompagne et qui est
pharmacologique est dit ancillaire à l’activité principale -> Medical device.

Le dossier est soumis à la réglementation de la commission européenne qui donne un CE. Cependant, le CE
est donné en fonction de la demande et est donné pour être autorisé dans toute l’Europe. Le notified body
dépend donc du sérieux du commerçant -> Ex : Problème de santé public des prothèses mammaires en
France.

Le stick représenté sur la dia ci-contre fut


un des premiers produits mis sur le marché
avec cette idée, c’est un stick contre
l’Herpes. Dedans il y a un stick de base et
des extraits de plantes.

La fonction première du produit d’après la


notice et de protéger et couvrir les lèvres
contre l’Herpes. Les plantes présentes
servent pour assister le traitement. En se
basant là-dessus, cela est passé comme
accessoire médical et pas comme
médicament.

L’intérêt est que le dossier est bien plus léger que de faire un dossier pour le médicament, cela va donc
beaucoup plus vite pour la mise sur le marché avec une législation bien différente. C’est un moyen de
contourner la législation. On se base sur le fait que l’activité première n’est pas l’activité pharmacologique.

Suivant ce modèle, on a aussi des gouttes pour les oreilles dont l’activité principale est de lubrifier le conduit
auditif, les suppresseurs d’appétit dont l’activité mécanique est qu’ils gonflent dans l’estomac,..

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Tous ces produits ont des statuts et des niveaux de sécurité différents pour le pharmacien, il faut être
prudent. Cependant, maintenant, les medical devices sont vendus en magasins (autres commerces que les
pharmacies). Cela permet la vente de ces produits sans connaissance de la dangerosité et une total
imprudence.

Cosmétiques :

On peut retrouver des plantes dans les


cosmétiques. La législation est cependant
différente de celle pour les médicaments.

Chapitre 5 : Situation du marché


Les médicaments avec
des enregistrements
allégés/simplifiés qui
ont un usage
traditionnel bien
établi reviennent de
plus en plus en
pharmacie.

Les indications sont restreintes car on doit se baser sur les indications de la littérature. Cela prend un petit
délai pour la mise sur le marché, mais cela reste plus rapide que les « vrais » médicaments.

Il y a de plus les suppléments alimentaires qui représentent énormément de dossiers examinés mais pas
contrôlés de manière satisfaisante. Il n’est pas autorisé de mentionner une indication thérapeutique pour
les compléments alimentaires (ils sont distribués partout même dans les grandes surfaces). Les emballages
et notices sont attentivement surveillés au niveau du ministère.

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On ne peut pas faire référence à un organe, pas d’allusion à la maladie, ni à la femme enceinte et il ne faut
pas faire peur aux genre.

Il y a pour finir la zone grise. Au ministère, il y a une commission zone grise qui concerne tous les produits
qui sont distribués sous un statut alimentaire ou sans statut avec des affirmations -> Produits sur le marché
qui ne devraient pas y être.

Chapitre 6 : Médicaments pour le système nerveux central

Gingko Biloba (feuilles) :

- Activité pharmacologique : Selon une somme considérable de travaux expérimentaux : Antioxydant,


vasorégulateur (accroît le flux sanguin cérébral et la tolérance à l’hypoxie), activation du métabolisme
cellulaire (amélioration de l’utilisation du glucose et de l’O2), les Gingkolides sont des inhibiteurs du
platelet activating factor,…

Au niveau des études cliniques, il y en a eu pas mal mais celles-ci sont parfois sommaires avec des carences
de méthodologie (critères d’inclusion ( !!! ), randomisation, pas de double-insu, end-point reposant sur des
impression subjectives,..). L’efficacité envers la maladie d’Alzheimer reste modeste et controversée.

- Résultats cliniques :

• Effets indésirables : Rien de particulier et fréquence très faible


• Très rares accidents vasculaires
• Toxicité négligeable

- Conclusions : L’effet est discutable dans les sympatomatologies légères ou modérées de


l’insuffisance vasculaire cérébrale (= Troubles de la mémoire, confusion, fatigue,…), rapport
bénéfice/risque plus que favorable

Tavonin :

Médicament vrai, utilisé contre l’Alzheimer qui est titré en Gingkolides et en flavonoïdes

Memfit :

Médicament vrai aussi, non soumis à prescription. Il existe un numéro bizarre après l’extrait titré qui est un
extrait propriétaire.

Elusan Gingko :

La présence du numéro PL nous indique que c’est notifié. Cependant, les 200 mg d’extrait sec de feuilles ne
servent à rie, la composition nutritionnelle non plus

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Mémotonus :

Il n’y a pas de numéro PL ( !!!), il est riche en caféine. On ne connaît pas le titrage car on ne connaît pas le
poids d’une gélule !

Gingko arkogélule :

Poudre de plante. On a un broyage sous azote liquide et d’après la marque il n’y aurait pas de perte de
nutriments (askip). Le produit n’est pas titré ( !!! ) mais il a au moins un numéro PL.

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