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Les huiles essentielles

Par: Dr KARCH .S
Maitre assistante en Pharmacognosie
Plan:
1- Définition
2-Répartition, localisation , formation
3-Propriétés physiques
4-Composition Chimique
5-Procédés d’obtention
6-Contrôle des drogues à huiles essentielles
7- Propriétés physiologiques des Huiles Essentielles
Le terme huile provient du fait que les substances volatiles
contenues dans le végétal sont visqueuse et hydrophobes , elles ont la
propriétés de se solubiliser dans les huiles et les graisses .

La dénomination ESSENTIELLE reflète le caractère principale des


plantes à dégager des odeurs agréables .

Les HE existent en grande partie dans le règne végétal avec une très
grande variétés , sont connu sous différents noms :
Essences
Essences végétales
Huiles aromatique ou essence aromatique
Parfums
Huiles volatils
 La matière végétale peut être: fraiche, flétrie, sèche, entière, contusée ou pulvérisée
sauf les fruits des Citrus qui sont à l’état frais.

 On obtient des huiles essentielles officinales renfermant les


composants volatils contenus dans les végétaux et plus ou moins modifiés aux cours
de la préparation.
Autres définitions :

 Concrète: ou essence concrète ou essence « extrait à odeur caractéristique, obtenu


par extraction à l’aide d’un solvant non aqueux à partir de substances végétales
fraiches, suivie de l’élimination de ce solvant par procédé physique. »

 Résinoïde: extrait à odeur caractéristique, obtenu par extraction à l’aide de solvant


non aqueux à partir de substances végétales desséchées, suivie de l’élimination de ce
solvant par procédé physique. »

 Pommade florale: corps gras parfumé obtenu à partir de fleurs.


 Absolues (essences absolues): produit à odeur caractéristique
résultant de l’extraction par l’éthanol à basse T des concrètes, des résinoïdes ou des
pommades florales.

 Epices: produits végétaux naturels (entiers ou en poudres) exemptes


de matières étrangères utilisés pour donner de la saveur, de l’arome
et assaisonner les aliments.
Arôme : au sens alimentaire: un principe odorant qui émane de substances naturelles
ou qui est engendré par un processus physique, chimique ou enzymatique (café
torréfié…) au sens pharmaceutique: substances introduites dans certains médicaments
pour masquer ou améliorer l’odeur et la saveur à l’exception des substance à saveur
sucrée, salée ou acide (menthol, vanilline…)
Définition
 Les huiles essentielles ou « Essences » sont:
- Des mélanges complexes de substances odorantes et volatiles.
- A l’état liquide à température ambiante.

 Selon la norme AFNOR NF T 75-006 (février 1998):


« une huile essentielle , c’est tout produit obtenu à partir d'une
matière première végétale, soit par entraînement à la vapeur, soit
par des procédés mécaniques à partir de l'épicarpe des Citrus, soit
par distillation sèche ».
L'huile essentielle est ensuite séparée de la phase aqueuse par des
procédés physiques ( différence de densité).
D’autres procédés d’obtention existent :
• gaz sous pression;
• enfleurage…

 Selon la Pharmacopée européenne ce sont des produits de


composition généralement assez complexe renfermant des principes
volatils contenus dans les végétaux et plus ou moins modifié au cours de
la préparation.

 Les drogues à HE et leurs essences sont largement utilisées:


en pharmacie (propriétés diverses), comme produits d'hygiène en
industrie des cosmétiques, en parfumerie, ainsi que l'industrie
agroalimentaire.
REPARTITION , LOCALISATION, FORMATION :
On rencontre les huiles essentielles dans diverses familles botanique . Elles se localisent dans
toutes les parties vivante de la plante et se forment dans le cytoplasme de cellules spécialisées.
1- Répartition:
Large répartition dans le règne végétal
En quantité appréciable chez environ 2000 espèces reparties en 60 familles , ex
Asteraceae: Armoise camomille, pissenlit
Lamiaceae: basilic, lavande, menthe, patchouli, romarin ,thym
Lauraceae: Camphrier, cannelier, Laurier,
Myrtaceae: Eucalyptus , girofle,
Apiaceae: Persil ,carotte ,
Rutaceae: Citron ,orange……..

Les teneurs en HE sont faible souvent < à 10ml/kg, exceptionnellement


le giroflier à 150ml/kg.
Dans une même plante, ces HE peuvent exister dans différents organes et
la composition varie d’un organe à l’autre.

2- Localisation :
Les HE peuvent se rencontrer dans toutes les parties vivante de la plante, exemple:
Les sommités fleurie du basilic , lavande ou de la menthe
Rhizome du gimgembre ou du quinquina
Racines du Vetiver
Graines de muscade
Fruit de l ’Anis fenouil ou de l’orange
Fleurs du rosier
Feuilles de l’Eucalyptus , Laurier
Ecorces du cannelier
Bois du camphrier…....

Elles sont souvent plus concentrées dans les brindilles, les fleurs et les graines .
Peuvent exister dans différents organes chez la même plantes

La composition chimique peut varier d’un organe à l’autre, ex Citronnier : fleurs,


fruits, feuilles.

3-Formation:
Les HE sont produites par des glandes sécrétrices qui se trouvent presque sur toutes
les parties de la plante( tiges, feuilles ,fleurs etc.)
Elles sont secrétées au niveau du cytoplasme de certains cellules, se rassemblent
sous forme de petites gouttelettes. Ensuite elles sont stockés au niveau de cavités
résultant de la fusion de plusieurs cellules.
La synthèse et l’accumulation des huiles essentielles s’accompagnent de structures
histologique spéciales spécialisées différentiées et variables suivantes familles
botaniques, on peut citez par exemple:

 Les poils sécréteurs externes des Lamiaceae situés sur les épidermes inferieurs des
feuilles
 Les poils sécréteurs internes des Myrtaceae inclus dans différents organes du végétal.
 Les poches sécrétrices des Myrtaceae ou des Rutaceae.
 Les cellules sécrétrices isolées des Lauraceae
 Les canaux sécréteurs des Apiaceae ou des Coniferes
 Les cellules sécrétrices modifiées en sacs ou en tubes huileux.

Ces réservoirs d’huiles se forment , soit par schizogonie( division et séparation) soit par
lysogénie (fragmentation et désintégration)

Les cellules sécrétrices sont souvent localisées sur ou à proximité de la surface de la


plante ce qui facilite leur émission . (Quand la température est élevée les essences traversent
la paroi cellulaire et la cuticule sous forme de vapeur vers l’exterieur d’où le dégagement des
parfums des fleurs)
Rôles des huiles essentielles chez les plantes :

Role écologique

Intervient dans les interactions: végétaux-animaux (pollinisation, défense contre les


prédateurs).

Protection des cultures en inhibant la multiplication des bactéries et des champignons.


Optimise la température des plantes des régions désertiques.
Propriétés physiques :

Liquide à température ambiante


Volatiles ( ce qui les différentient des huiles fixes)
Très rarement colorées
De densité généralement inferieurs à celle de l’eau ( exception: Huile essentielle de
sassafrans, de girofle et de cannelle
Indice de réfraction élevé
Devient la lumière polarisées
Solubles dans les solvants organiques usuels
Elles sont liposolubles

Entrainable à la vapeur, sont très peu solubles dans l’eau (communique toutefois
suffisamment pour communiquer à celle-ci une odeur = Eau distillée florale).
Composition Chimique :
De composition très complexe .

Ils comportent (02) groupes de substances caractérisés par des origines biogénétiques distinctes:

o Le groupe des terpénoïdes : Monoterpènes et Sesquiterpènes.


Monoterpènes à C10 : ils peuvent être acycliques, monocycliques ou bicycliques. Ils
constituent + 90% des HE, Plusieurs variations structurales existent telle que: alcools, aldéhydes,
cétones,phénols…

Sesquiterpènes à C15 : Les plus répondus sont les carbures, les


alcools et les cétones

o Le groupe des composés aromatiques : Dérivés du Phénylpropane.:(C6-C3)


Ils sont beaucoup moins fréquents que les terpénoides, ils sont classés selon la nature des
fonctions qu’ils portent (acides, aldehydes, phénols…).

oIl existe également d’autre corps qui entrent en faible proportion dans la constitution de certains
huiles essentielles: (acides organiques, esters ……..)
NB : La plus part des constituants sont d’origine terpènique ; seul un petit

nombre HE sont constituées majoritairement de composés aromatiques (HE

de cannelle et de girofle).

Parmi les constituants très nombreux des huiles essentielles l’un domine

généralement : HE de badiane et d’anis renferment 95% d’anéthole.


TERPENOIDES :
De masse moléculaire n’est pas trop volatils Monoterpènes et Sesquiterpènes
Plusieurs milliers de composés ont été décrit dans ces deux series :
Monoterpènes :
Des carbures
Peuvent etre acycliques (myrcène, ocimène)
Monocyclique (α – et γ-terpène, p cymène)
Bicyclique ( pinène,delta 3 carène,camphène , sabinène) : constituent parfois plus de 90% de
l’huile essentielle (Citrus, térébenthines).
Différentes fonctions:
Alcools : acyclique acycliques (géraniol, Iinalol, citronellol), monocycliques (menthol,
α-terpinéol, terpin-1-én-4-oI), bicycliques (bornéol, fenchol);
acyclique
Aldéhydes: le plus souvent acycliques (géranial, néral, citronellal);
Cétones : acycliques (tagétone), monocycliques (menthone,isomenthone,
carvone, pulégone), bicycliques (camphre, fenchone, thuyones)
Esteres:; acétate de citronellyle
Ethers: 1,8-cinéole (on dit aussi eucalyptol); mais aussi les éthers
cycliques, tétrahydrofuraniques ou di- et tétrahydropyraniques qui, pour certains,
jouent un rôle majeur dans l'arôme des fruits (oxydes de linalol, oxydes de rose);
- peroxydes: ascaridole;
- phénols: thymol, carvacrol.
Sesquiterpènes :

Sesquiterpènes. Les variations structurales dans cette série sont de même nature
que dans le cas précédent, carbures, alcools et cétones étant les plus fréquents.
Très grande variété des structures connues (plus d'une
centaine de squelettes différents ont été décrits). On trouvera ci-contre quelques
exemples de sesquiterpènes caractéristiques des huiles essentielles: carbures mono ou
polycycliques (β-bisabolène, β-caryophyllène), alcools (farnésol, β-santalol), cétones (β
vétivone), aldéhydes (sinensals), esters (acétate de cedryle)
Composés aromatiques:

Les dérivés du phénylpropane (C6-C3) sont beaucoup moins fréquents que les
précédents. Ce sont très souvent des allyl- et propénylphénols, parfois des aldéhydes,
caractéristiques de certaines huiles essentielles d'Apiaceae (anis, fenouil, persil, etc. :
anéthole, anisaldéhyde, apiol, méthyl-chavicol [= estragole], etc.), mais aussi de celles
de la girofle, de la muscade, de l'estragon, du basilic, de l'acore ou des cannelles
(eugénol, safrole, asarones, cinnamaldéhyde, etc.). On peut également rencontrer dans
les huiles essentielles des composés en C6-C1 comme la vanilline (assez fréquente) ou
comme l'anthranilate de méthyle. Les lactones dérivées des acides cinnamiques (i.e. les
coumarines) étant, au moins pour les plus simples d’entre elles, entraînables par la
vapeur d'eau, elles seront également présentes dans certaines huiles essentielles.
C. Composés d'origines diverses :

Il s'agit là de produits résultant de la transformation de molécules non volatiles.


Ces composés contribuent souvent aux arômes de fruits. Compte tenu de leur mode de
préparation, les concrètes et les absolues peuvent en renfermer. Il en est de même pour les huiles
essentielles lorsqu'ils sont entraînables par la vapeur d'eau.

*Composés issus de la dégradation d'acides gras:


La peroxydation des acides linoléique et α-linolénique induit leur coupure, la
formation d'acides en C9 ou C12 et, ultérieurement, celle d'alcools, d'aldéhydes et
d'esters de faible masse moléculaire.

*Composés issus de la dégradation de terpènes .


Facteurs de variabilités des huiles essentielles:

Existance de chimiotypes (race chimiques) : qui sont très frequents chez les
huiles essentielles , ex : le Thym : (Thymus vulgaris L.) de la Méditerranée
occidentale. On compte peur cette espèce, morphologiquement homogène et
caryologiquement stable, sept chimio- types différents: six dans les garrigues
du sud de la France ( à thymol, à carvacroI, à
géraniol, à linalol, à a-terpinéol, à trans-4-thuyanol et cis-8-myrcénol) et un,
en Espagne, à cinéole. Le même phénomène s'observe pour d'autres espèces .
Influence du cycle végétatif:

Pour une espèce donnée, la proportion des différents constituants d'une huile essentielle peut
varier tout au long du développement

Influence des facteurs extrinsèques:

Il s'agit là de l'incidence des facteurs de l'environnement et des pratiques culturales.


La température, l'humidité relative, la durée totale d'insolation et le régime des vents
exercent une influence directe, surtout chez les espèces qui possèdent des structures
histologiques de stockage superficielles (ex. : poils sécréteurs des Lamiaceae).
chez certains Citrus, la teneur est d'autant plus élevée que la température est importante.

Influence du procédé d'obtention :


La labilité des constituants des huiles essentielles explique que la composition du produit
obtenu par hydrodistillation soit, le plus souvent, différente de celle du mélange initialement
présent dans les organes sécréteurs du végétal.

HE de menthe n’a pas la même composition selon qu’elle est récoltée le matin, à midi ou le soir.
- Remarques:

Les HE sont très complexes. On trouve cependant certaines constantes générales :


La plupart des constituants sont « terpéniques : seules quelques essences (canelle, giroflier)
renferment des « aromatiques » en majorité.
Parmi les nombreux constituants (plus de 100 !), l’un d’eux domine : ex : l’essence d’anis =
jusqu’à 95% d’anéthole. Il sert pour le contrôle en CPG.
Procédés d’obtention :
Ils sont différents , le choix de la technique dépend de la localisation histologique de
l’essence dans le végétal et de son utilisation dans les diverses industries

Distillation ( racines , feuilles,


etc)

Matière L’enfleurage (fleurs)


végétale

L’expression
A-La distillation :
c’est la methode la plus connue, consiste à vaporiser un liquide ( eau , solvant organique) qui
entrainera avec lui les substances volatiles .
Les vapeurs ainsi formées sont condensés par un système de refrigération par courant d’eau
froide et seront ensuite récupérées.

A-1 Extraction par entrainement à la vapeur d’eau :


A-1-1 l’hydrodistillation
A-1-2 l’entrainement à la vapeur
A-1-3 Extraction par les solvants organiques

A-2 Extraction par les solvants organique :


A-2-1 Extraction par les solvants organiques volatils
A-2-2 Extraction par le dioxyde de carbone liquide ou supercritique
A-1 Extraction par entrainement à la vapeur d’eau :
A-1-1 l’hydrodistillation :
Technique simple , la plus répandue , le matériel végétal broyé ou pas est immergé
directement dans l’eau dans un alambic qui est ensuite porté à ébullition .

A-1-2 l’entrainement à la vapeur :


M.V est placé dans un ballon traversé par un courant de vapeur d’eau
Après condensation ils sont séparés par décantation ( pour les deux techniques)

Appareil pour la détermination des huiles


essentielles
A-1-3 Extraction par les solvants organiques:
Pour les HE à densité proche à celle de l’eau et le procédé par distillation à la vapeur d’eau
ne peut être utilisé dans ce cas: le principe consiste à macérer la plante dans le solvant à
froid afin de passer les substances odorantes dans le solvant.

A-2-1 Extraction par les solvants organiques volatils : les HE sont solubles dans la plupart
des solvants organique (pentane , hexane,ether de pétrole , benzène, xylène…….)les
solvants à température d’ebullition peu élevée sont employé pour éviter la décomposition
des molécules odorante les plus fragiles.
A-2-2 Extraction par le dioxyde de carbone liquide ou supercritique :

Applicable dans l’industrie des aromes et des parfums .


Elle exige des pression élevées , et basés aussi sur le
fait que le gaz CO2 (naturel, inerte chimiquement,
disponible) présente un pouvoir de dissolution accru
vis-à-vis des HE.

Autres techniques : par ultrasons , et par microondes (avantages: temps d’extraction est
réduit évitant ainsi la perte et la dégradation des composés volatiles et thermosensibles)
L’enfleurage (fleurs) : opération très ancienne concernant l’extraction des parfums des
fleurs par contact avec une matière grasse.
Elle se base sur la forte affinité que représente les molécules odorantes pour les huiles
et les graisses .
Se fait à chaud ou à froid mettant en contact les pétales de fleurs avec un corps gras
Cette technique est réservée au organes végétaux fragiles que sont les fleurs.
Ce procédés a tendance a disparaitre car il nécessite une importante main d’oeuvre.
Néanmoins , ils se pratique encore exceptionnellement pour le jasmin et la tubéreuse.
L’expression :
Le principe de la méthode est très simple: les « zestes » sont dilacérés et le
contenu des poches sécrétrices qui ont été rompues est récupéré par un procédé
physique. Le procédé classique consiste à exercer, sous un courant d'eau, une action
abrasive sur la surface du fruit. Après élimination des déchets solides, l'huile
essentielle est séparée de la phase aqueuse par centrifugation. Un traitement enzymatique
des eaux résiduelles peut permettre de les recycler et augmente sensiblement le
rendement final en huile essentielle. Les huiles essentielles de Citrus sont également
obtenues directement à partir des jus de fruits (ex.: déshuilage par le vide).

Traitements ultérieurs des essences:


Il est parfois nécessaire de décolorer, de neutraliser, de rectifier les essences obtenues. La
rectification, à sec ou par un jet de vapeur d'eau sous pression réduite permet d'éliminer les
produits malodorants ou irritants, d'obtenir un produit final de «profil» déterminé.
CONTRÔlE DES DROGUES À HUILES ESSENTIELLES:

CONTRÔLE DES HUILES ESSENTIELLESLe contrôle des drogues à huiles essentielles est
codifié par les pharmacopées.
L'examen morphologique et microscopique n'est en rien particulier à ceci près qu'il est toujours
possible de mettre en évidence les huiles essentielles in situ au moyen
de colorants lipophiles appropriés.
L'essai de la drogue comporte habituellement une étude en CCM de l'huile essentielle (obtenue
lors du dosage).

Dosage des huile essentielle: La principale détermination quantitative, outre le dosage de


l'humidité résiduelle, est le dosage de l'huile essentielle. Ce dosage s'effectue par entraînement à
la vapeur d'eau dans un appareil spécial, décrit par la dernière édition de la Pharmacopée
européenne.
La séquence opérationnelle est la suivante: distillation de la drogue en suspension aqueuse,
récupération du distillat dans le tube gradué contenant une quantité déterminée de xylène pour
fixer l'huile essentielle, séparation des phases par décantation, lecture du volume total de la phase
organique, calcul de la teneur en huile essentielle après déduction du volume du xylène qui a été
entraîné à la vapeur d'eau préalablement à l'introduction de l'échantillon à doser dans le ballon.
Contrôle des huiles essentielles et des essences :
Les drogues à huiles essentielles et les huiles essentielles doivent répondre à des normes selon
la pharmacopée

1) Caractères organoleptiques : aspect, Odeur, et Couleur de HE


2) Caractères physiques : déterminer les indices suivants : Densité, Indice de réfraction, Pouvoir
rotatoire, Viscosité, Point de fusion et de congélation, Solubilité dans l’alcool des huiles
essentielles.

3) Caractères chimiques : telle que : Indice d’acide, Indice de


carbonyle, Indice d’ester, Eau dans les huiles essentielles…
4) Caractères chromatographiques et spéctrophotométriques : en
réalisant : CCM, CPG, CPG/SM, HPLC, HPLC/SM

5) Dosage des huiles essentielles : Le dosage se fait par entrainement à la vapeur d’eau dans un
appareil spécial, dans des conditions précises.

Le distillat est recueilli dans le tube gradué en présence de xylène pour


fixer l’huile essentielle tandis que la fraction aqueuse retourne
automatiquement dans le ballon générateur de vapeur, le Résultat est
exprimé en ml/kg de drogue
8- Propriétés physiologiques des Huiles Essentielles :

8-A- Pouvoir antiseptique


Sur bactéries pathogènes diverses, aussi bien, antibiorésistantes
Sur champignons inférieurs (Trychophyton) et levures (Candida).
Mis à profit en usage interne : antiseptise des voies respiratoires (HE Pin, Eucalyptus, Eucalyptus
globulus, Myrtacées), ou urinaires ( Rutacées), aussi bien qu’externe : HE Giroflier (Eugenia
caryophyllata, Myrtaceae).

Les HE antiseptiques +++ : cannelle, thym, girofle, lavande, eucalyptus.

8-B- Pouvoir irritant : propriétés expectorantes, diurétiques.


voie ext. : l’HE de Pin maritime est le type même d’essence irritante ® augmentation de la
microcirculation ® rubéfaction ® sensation de chaleur / anésthésie locale légère ®
nombreux embrocations, onguents, pommades, crêmes ou gels à base d’HE pour soulager
entorses, courbatures, claquages, …
voie int. : HE eucalyptus, de pin ou de niaouli (goménol) : stimulent les cellules à mucus et
augmentent les mouvements des cils de l’épithélium pulmonaire et bronchique. Au niveau
rénal : HE de genièvre provoque une vasodilatation des capillaires ® congestion ® effet
diurétique (danger : pouvoir irritant important ® hématuries = usage limité).
8-C- Propriétés spasmolytiques, sédatives.
HE à anéthole (bcp d’ombellifères : coriandre, fenouil, anis vert) et HE des menthes,
verveine, thym et camomille diminuent ou suppriment les spasmes gastro-intestinaux et
augmentent sécrétions stomacales ® digestives, eupeptiques et stomachiques
Certaines ont un tropisme neurovégétatif (HE de lavande, de mélisse) : traitement de
l’anxiété, de l’agitation = neurosédatifs légers.

8-D- Autres propriétés.


cholérétiques, cholagogues (sauges), anti-inflammatoires, cicatrisantes (lavande, romarin, arnica,
…), vermifuges (tanaisie, chénopode, …).
8-E- Toxicité :
a) lipophilie : traversent facilement les membranes (épiderme cutané, épuithélium respiratoire en
aérosol, …). Ceci est favorable à l’administration du médicament.
Mais ne pas négliger que ceci est aussi à l’origine d’un risque de concentration dans
les structures du SNA et SNC (sphingosides) qui peuvent avoir des effets secondaires néfastes :
Les E à anéthole (Badiane, Anis, …) ont des actions convulsivantes ;
Les HE à thuyone (Tanaisie, Thuya, Absinthe, Sauges, …) ou à pinocamphone (Hysope) sont
psychoanaleptiques et à trop fortes doses crises épileptiformes / tétaniformes avec troubles
psychiques et sensoriels !
Emplois :

1) Pharmacie :
Les drogues à huiles essentielles ont un grand intérêt en pharmacie, elles
s’utilisent soit en :
→ Nature sous forme d’infusion pour leurs usages pharmacologiques.
→ Préparations galéniques simples.
→ Pour l’extraction des huiles essentielles.
Les huiles essentielles sont utilisées soit comme :
→ Aromatisant pour masquer l’odeur désagréable des médicaments
destinés à la voie orale.
→ Pour l’isolement de certains constituants (eugénol, anéthol,
pinènes…)
→ en Aromathérapie : une thérapeutique qui utilise les huiles
essentielles pour traiter un certains nombres d’états pathologiques.

2) Parfumerie et cosmétologie :
Les propriétés odorifantes des HE confer à ces dernières une
consommation importante en parfumerie et en cosmétique. Exemple :
rose, jasmin, vétiver, Ylang-Ylang…
Elle représente environ 60% des matières premières de l’industrie des
parfums
3) Industrie alimentaire :
C’est les HE qui donnent aromates et aux épices leurs saveurs.
Les essences d’anis et de badiane sont la principale source d’anéthol
naturel, composé utilisé en liquoristerie (fabrication des boissons
anisées)
et en confiserie (bonbon, chocolat…).
4) Chimie d’hémisynthèse :
Utilise des isolats (substances pures isolées des HE) comme matières
premières pour la synthèse:
Toxicité des HE:
 Toxicité aigue: faible
par vois orale : elle est faible (la majorité des HE ont DL50 entre 2 à
5g/kg)
par voie cutanée: L’absorption est très rapide, HE ne doit jamais être
utilisée pure , elle doit être diluée dans de l’huile végétale.
Certains constituants sont toxiques : cétones monoterpéniques (thuyone,
camphre, pinocamphone) sont des toxiques du SNC (épileptiformes et
tétaniformes et des troubles psychiques), d’autres monoterpènes et
composés aromatiques sont toxiques à forte dose : menthol, eucalyptol,
anéthol…
 Toxicité chroniques: mal connue
 Interactions médicamenteuses: mal connue
Il ne faut pas les prescrire pour les enfants <6ans et les femmes enceintes
et celles qui allaitent.
Les posologies devront être respectées quelle que soit la voie
d’administration, 1 à 2 gouttes d’HE sont déjà actives, il ne faut pas
dépasser 6 gouttes/jr réparties en 3 prises et le traitement doit être de
courte durée.
Les HE les plus dangereuses: HE d’absinthe, petite absinthe,
armoise(blanche,
commune et arborescente), cèdre, hysope, sauge officinale, tanaisie, thuya, moutarde
jonciforme, chénopode
vermifuge, rue, sabine, sassafras.

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