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La biographie de Max Weber

Max Weber (1864-1920)


Max Weber était un sociologue, économiste et théoricien politique allemand du 19e et du
début du 20e siècle , durant laquelle , l'Allemagne était en pleine transformation politique,
sociale et culturelle notamment avec la formation de l'Empire Allemand sous la direction de
Bismarck en 1871, L'ère industrielle et le développement de la science, l’Influence des idées
philosophiques allemandes des penseurs tels que Hegel et Kant sur la pensée européenne ,
ainsi que la langue allemande qui a joué un rôle central dans ces développements, s'imposant
ainsi comme un vecteur culturel et intellectuel influent en Europe . Max weber est considéré
comme l'un des fondateurs de la sociologie moderne et le maître de la sociologie
compréhensive, cette sociologie qui cherche à comprendre la réalité sociale par la pénétration
et l'interprétation des significations, que les personnes donnent à leurs actes passant de la
compréhension à l’interprétation puis à l’explication du fait social . Weber a contribué de
manière significative à plusieurs domaines des sciences sociales et il a développé des idées
importantes sur l'économie , le pouvoir politique, la bureaucratie et la religion . Comme ses
contemporains, Weber assiste au passage à la modernité dans les sociétés occidentales. Cette
transformation le conduit à s’interroger sur les processus en cours au sein de ces sociétés. Ce
grand penseur, a influencé de nombreux domaines des sciences sociales et ses travaux
continuent d'être étudiés et discutés jusqu’aujourd'hui . Né le 21 avril en 1864 à Erfurt, dans
un milieu protestant ,aisé et cultivé . Le père de Max Weber était engagé dans la politique et
recevait des politiciens et des universitaires chez lui ,sa mère était une femme cultivée et
profondément croyante. Dès son plus jeune âge, Max weber côtoie les politiciens et les
intellectuels. Passionné d'histoire et de philosophie, il s'intéresse principalement aux ouvrages
de Kant, Nietzsche, Marx et Hegel. Sa carrière académique a été diversifiée, après
d'excellentes études secondaires, Max Weber commence ses études supérieures à l’université
de droit de Heidelberg en 1882, mais, bien évidemment, il a étudié aussi l’économie,
l’histoire, la philosophie et la théologie. Il obtient son doctorat en droit en 1889 à Berlin .En
1893 à l’âge de 29 ans, weber épouse Marianne Schnittger qui était une des premières
écrivaines féministes en sociologie, elle joue un rôle important dans l'édition de l'œuvre de
Max Weber, supervisant notamment la publication du très grand nombre d'écrits posthumes de
son mari, en particulier Économie et Société . et publie en 1926 la biographie de Max Weber.
Dans le même an,d’où en 1893 , Max Weber est nommé professeur d'université à Berlin, puis
à Fribourg de 1894 en occupant la chaire d’économie politique jusqu’au 1897 où Weber est
atteint d'une grave dépression et doit interrompre ses activités de professeur (qui est du
principalement à sa santé défaillante et la mort de son père) . En 1904, Max Weber crée la
revue "Archives de sciences sociales et de sciences politiques", à travers laquelle il publie son
premier grand ouvrage, L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme.
Max Weber occupe une place essentielle dans le développement des théories de l'organisation.
En effet, il est le défenseur d'un système dont les caractéristiques continuent d'influencer bon
nombre d'organisations. Parmi les concepts mis en évidence par Max Weber, celui de
rationalité occupe une place privilégiée. Il caractérise une forme d'« activité sociale >» et d'«
autorité » (la « domination légale »). La définition de la sociologie que nous donne Max
Weber est une sociologie de l'« action sociale » et sa méthode, loin de vouloir énoncer des lois
générales et des régularités scientifiques semblables à celles des sciences de la nature du
début du siècle, insiste sur la notion de « type-idéal » (au sens non normatif de « modèle »
lequel reprend les caractéristiques « significatives », spécifiques de l'objet étudié). La
sociologie de Max Weber ouvre ainsi la voie à l'analyse des « actions sociales », à la
démarche « compréhensive » et à la recherche de « sens ». Cependant, Max Weber
n'échappera pas au souci de rationalité de son siècle et à la volonté de rechercher la meilleure
organisation qui soit.
Malheureusement, sa vie a été écourtée le 14 juin 1920 à Munich à l'âge de 56 ans, par des
suites d'une pneumonie. Son travail continue d'influencer les domaines de la sociologie, de
l'économie et de la science politique, laissant un héritage intellectuel important dans les
sciences sociales.

Ses œuvres :
1. L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme" (1905) : "L'Éthique protestante et
l'esprit du capitalisme" de Max Weber est un ouvrage qui explore en profondeur la relation
entre la religion protestante, en particulier la branche calviniste, et l'émergence du capitalisme
moderne en Europe où il s’intéresse à 5 points :

1. Contexte historique et religieux :Weber commence par examiner le contexte historique et


religieux de l'époque de la Réforme protestante, en mettant l'accent sur les idées théologiques
du calvinisme. Il explore en particulier la doctrine de la prédestination, selon laquelle Dieu
choisit à l'avance qui sera sauvé, ainsi que la notion de vocation, qui encourage les individus à
voir leur travail comme un moyen de glorifier Dieu.

2. Impact de l'éthique protestante : Weber soutient que ces idées ont eu un impact profond
sur la mentalité des fidèles, favorisant une éthique du travail acharné, de la frugalité et de la
discipline. Les calvinistes croyaient que le succès matériel pouvait être un signe de la faveur
divine, ce qui les incitait à rechercher la réussite économique. Ainsi, l'éthique protestante a
contribué à créer un environnement favorable à l'émergence du capitalisme moderne.
3. Rationalisation et bureaucratie : Weber explore également comment le calvinisme a
encouragé la rationalisation de l'activité économique. Les calvinistes voyaient leur travail
comme une vocation, ce qui signifiait qu'ils étaient encouragés à le faire de manière
méthodique et disciplinée. Cette rationalisation a favorisé l'émergence de structures
bureaucratiques dans les entreprises et les organisations, contribuant ainsi à la croissance du
capitalisme.
4. Désenchantement du monde : Un concept clé exploré par Weber est celui du
"désenchantement du monde". Il soutient que la rationalisation croissante de la société
moderne a entraîné une perte de sens et de spiritualité. Les anciennes croyances religieuses
ont été remplacées par une vision rationnelle et utilitaire du monde, ce qui a conduit à une
société plus sécularisée.
5. Conséquences sociologiques : Weber examine également les implications sociologiques de
l'émergence du capitalisme moderne. Il souligne que le capitalisme a favorisé l'individualisme
et la recherche du profit, tout en affaiblissant l'influence de la religion dans la sphère publique.
Cependant, il reconnaît également que le capitalisme moderne a créé de nouvelles formes
d'aliénation et de désenchantement.

2. "Économie et société" (1922) : "Économie et société" est une œuvre majeure de Max
Weber qui explore divers aspects de la sociologie économique et politique :

1. Introduction aux concepts fondamentaux : Weber commence par présenter les concepts
fondamentaux de sa sociologie, y compris l'idéal type, qui est une construction abstraite
utilisée pour analyser les phénomènes sociaux, ainsi que la compréhension sociologique, qui
consiste à interpréter le sens subjectif des actions humaines.
2. Sociologie économique : Weber examine ensuite la relation entre l'économie et la société,
en mettant en lumière les différentes dimensions de l'action économique, telles que la
rationalité économique, les intérêts et les motivations des acteurs économiques, et les
conséquences sociales et politiques de l'activité économique.
3. Bureaucratie et rationalisation : Un autre aspect important du livre est l'analyse de la
bureaucratie et de la rationalisation de la vie sociale. Weber explore comment la
rationalisation croissante de la société moderne a conduit à la domination bureaucratique,
avec des conséquences sur la liberté individuelle et la rationalité de l'action sociale.
4. Autorité et domination : Weber examine également les formes d'autorité et de domination
dans la société, en distinguant notamment entre l'autorité traditionnelle, charismatique et
légale-rationnelle. Il explore comment ces formes d'autorité influencent la structure et le
fonctionnement de la société.
5. Classes sociales et stratification : Weber analyse également la structure de classe et la
stratification sociale, en mettant en évidence les différents critères de stratification tels que la
classe sociale, la statut social et le pouvoir politique. Il explore comment ces facteurs
interagissent pour déterminer la position sociale des individus dans la société.
6. Politique et pouvoir : Enfin, Weber examine la relation entre la politique et le pouvoir, en
mettant en lumière les différentes formes de domination politique et les dynamiques du
pouvoir dans la société. Il explore également les idéaux de légitimité politique et les tensions
entre le pouvoir et la liberté individuelle.

3. "Le savant et le politique" (1919) : L'Éthique du savant et l'esprit du politique" de Max


Weber est un essai dans lequel l'auteur explore la tension entre l'éthique du savant et les
exigences du politique

1. La vocation intellectuelle et la neutralité axiologique: Weber aborde la question de la


vocation intellectuelle du savant, soulignant l'importance de poursuivre la connaissance pour
elle-même, indépendamment de ses implications politiques ou sociales. Il développe
également le concept de neutralité axiologique, qui stipule que le savant doit s'abstenir de tout
jugement de valeur dans sa recherche scientifique.
2. L'engagement politique et l'éthique de la responsabilité: Weber explore le rôle de
l'engagement politique du savant, soulignant que celui-ci a le droit, voire le devoir, de
s'engager politiquement en tant que citoyen. Cependant, il souligne également l'importance de
maintenir une distinction claire entre l'engagement politique et la recherche scientifique. Il
discute également de l'éthique de la responsabilité en politique, soulignant l'importance pour
les politiciens d'agir de manière responsable, en tenant compte des conséquences de leurs
actions sur la société dans son ensemble.

3. Le conflit entre l'éthique du savant et l'éthique du politique : Weber met en lumière le


conflit potentiel entre l'éthique du savant, qui est guidée par la recherche de la vérité, et
l'éthique du politique, qui est souvent contrainte par des considérations pragmatiques et des
compromis. Il souligne les dilemmes éthiques auxquels peuvent être confrontées les
personnes qui occupent à la fois des rôles de savant et de politique, et met en garde contre les
dangers de la politisation de la science.

Les autorités légitimes de Max Weber


Le point de départ de l’apport de weber a la théorie des organisations réside dans une analyse
des formes d’administration au sens large du terme. Ces travaux s’intéressent à la manière
dont les hommes gouvernent en particulier pour imposer une autorité et faire en sorte que la
légitimité de celle-ci soit reconnue par tous. Selon weber, on peut distinguer trois types
d’autorité légitimes : l’autorité à caractère rationnel, de laquelle se rapproche le plus
l’administration moderne, l’autorités traditionnelle et l’autorité a caractère charismatique.
Autorité traditionnelle : Cette forme d'autorité repose sur les croyances ancestrales et les
coutumes. Elle est légitimée par la tradition et la continuité historique. Les dirigeants
traditionnels sont respectés en raison de leur héritage familial ou de leur statut social hérité.

Autorité charismatique : L'autorité charismatique est basée sur les qualités personnelles
extraordinaires d'un individu, telles que le charisme, le leadership et la capacité à inspirer les
autres. Les dirigeants charismatiques attirent les adeptes en raison de leur personnalité
magnétique et de leur vision inspirante. Toutefois, cette approche a été critiquée pour son
manque de flexibilité et sa rigidité, qui peuvent conduire à une bureaucratie lourde et
inefficace. Elle a également été accusée d'encourager la conformité plutôt que l'innovation et
la créativité.

Autorité légale ou rationnelle : Ce type d'autorité est fondé sur des règles, des lois et des
procédures établies de manière formelle. Elle repose sur la croyance en la légitimité des règles
et des institutions plutôt que sur des individus spécifiques. Les dirigeants légaux ou rationnels
sont respectés en raison de leur position officielle et de leur conformité aux règles établies.

Pour comprendre cette typologie de l'autorité et de sa légitimité à l'exercer, il convient de ne


pas perdre de vue que Weber n'entend pas faire une description de la réalité empirique. Les
trois formes d'autorité dont il rend compte sont plutôt des idéaux-types, c'est-à-dire des
constructions théoriques qui visent à opérer des comparaisons avec la réalité observée et à
analyser des écarts. On insiste particulièrement sur cette notion d'idéal type car elle est bien
centrale dans la pensée de Max Weber. On retrouve cette logique intellectuelle dans
l'élaboration de sa théorie de la bureaucratie.

Les principes du modèle bureaucratique de Max Weber

Le fonctionnement bureaucratique selon Max Weber qui analyse la société


allemande du début du 20ÈME siècle repose sur plusieurs principes (Weber, 1921) :

1. Les individus sont soumis à une autorité uniquement dans le cadre de leurs
obligations impersonnelles officielles

2. Les individus sont répartis dans une hiérarchie d’emplois clairement définie

3. Chaque emploi a une sphère de compétences clairement définie

4. L’emploi est occupé sur la base d’un contrat

5. Le recrutement se fait sur la base des compétences (diplômes et/ou


expérience)
6. La rémunération est fixe, en fonction du grade hiérarchique

7. L’emploi est la seule occupation du titulaire

8. Logique de carrière : la promotion dépend de l’ancienneté et de l’appréciation


des supérieurs hiérarchiques

9. Les individus ne sont pas propriétaires de leur outil de production

10. Les individus sont soumis à un contrôle strict et systématique dans leur travail

Le modèle bureaucratique wébérien est un idéal-type. Pour Max Weber, la


bureaucratie est une forme d’organisation générale caractérisée par la prépondérance
des règles et de procédures qui sont appliquées de façon impersonnelle par des
agents spécialisés. Ces agents appliquent les règles sans discuter des objectifs ou des
raisons qui les fondent. Ils doivent faire preuve de neutralité et oublier leurs propres
intérêts personnels au profit de l’intérêt général. Le principal mérite de l’analyse de
Weber fut de montrer que les principes de la bureaucratie tendaient à s’imposer dans
tous les secteurs de la vie économique et sociale. Loin d’être l’apanage de la seule
administration, la bureaucratie pouvait aussi se rencontrer dans les grandes
entreprises, les partis, les organisations syndicales… comme la forme d’organisation la
plus efficace.

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